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[ENQUETE] Looking for Michaela
Fergal Armitage

Fergal Armitage



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Arrivé(e) le : 02/01/2021
Parchemins rédigés : 1467
Points : 6
Année : Directeur - 41 ans

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Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Aucun pour l'instant
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[ENQUETE] Looking for Michaela Left_bar_bleue865/2000[ENQUETE] Looking for Michaela Empty_bar_bleue  (865/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Teodora + Grant

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Message(#) Sujet: [ENQUETE] Looking for Michaela [ENQUETE] Looking for Michaela EmptySam 27 Aoû - 13:09

[H1]Looking for Michaela[/H1]
[ENQUETE] Looking for Michaela Giphy
Il y a des messages qu'on préférerait n'avoir jamais lus. La disparition de Michaela m'avait étonné, mais sérieusement inquiétée. Après tout, la jeune fille était fonceuse et frondeuse qui sait quelle bestiole elle avait pu sauver sur le chemin ou quel syndicat elle essayait de monter avec les elfes. Je m'étais peut-être voilé la face, car j'appréciai sincèrement la gryffonne : elle était drôle, impertinente et conservait une part d'enfance dans ce château souvent trop sombre pour une école.
Ce qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

J'arrivais à la gare aussi vite qu’il m’était possible, livide. Un médicomage était sur place, ainsi que la brigade magique. Les parents de la jeune fille étaient arrivés quelques secondes avant moi, effondrés entre les deux employés. Je leur présentai mes condoléances, mes excuses, dans un embrouillamini…que pouvais-je dire? Ma tristesse était réelle. Ma colère aussi. Un meurtre. Comment quelque chose d’aussi grave avait pu se produire dans un train plein. Certes, il y avait en général peu de professeurs qui utilisaient ce moyen de transport, mais le Poudlard express avait du personnel, des préfets, du monde. Qu'est-ce qui a pu clocher? Qui a pu faire ça ?

Je ronge mon frein alors que la police interroge la famille. Puis vient mon tour. Je les invite à me questionner dans mon bureau plutôt qu'à l'air libre. Tout le monde en a vu et entendu assez. J'aime autant que le reste se fasse de manière plus discrète. Je connais les deux personnes qui m'interrogent, mais je ne sais pas qui sont les brigadiers dans le wagon. Le corps exsangue de Michaela me retourne le ventre.

Blair Persimmom et Verner Silverberry m'accompagnent, silencieux.
" — Que puis-je faire pour vous messieurs?
— Désolé Fergal, pas la meilleure manière de commencer l'année hein, est-ce que…
— Monsieur Armitage."
- le coupe Silverberry à juste titre. L’affaire est suffisamment sérieuse pour que l’on mette les formes, il me semble. Peu importe que nous ayons été à l’école ensemble, l’eau a coulé sous les ponts. Mais Blair n’était déjà pas le plus vif de l’équipe. De bonne volonté, capable de vous plaquer une armoire à glace sans effort. Mais pas très subtile. Contrairement à Verner qui avait une mémoire d’éléphant. Je ne doutais pas un instant qu’il se souviendrait à la virgule de ce que je dirais, même s’il s’était donné pour rôle de noter tout ce que je racontai à son collègue.

—Monsieur le Directeur, savez-vous qui aurez pu en vouloir à miss O'Deele?"
J'éclate d'un rire nerveux.

"—Non. J'ai du mal à imaginer quelqu'un dans le train en vouloir à mort à une gamine de 16 ans? Ses faits d'armes sont de lutter contre l'utilisation d'animaux dans la fabrication des potions et l'égalité des élèves au sein du château. Elle n'a pas la langue dans sa poche, mais de là à lui trancher la gorge? Je n'ai pas envie de penser qu'il y a quelqu'un d'assez cinglé au château pour l'envisager."

Ce n'est probablement pas la meilleure manière de répondre, mais mes nerfs lâchent peut-être un peu.

" — Vous parlez d'égalité, est-ce qu'elle aurait pu avoir maille à partir avec quelqu'un? Nous savons que les questions de sang sont toujours délicates à Poudlard. C'est à cela que vous faites référence ?
— Oui. À quoi d'autre?  Mais rien n'a été porté à ma connaissance et le précédent directeur n'a pas laissé des archives très complètes. Mais j'imagine que si un incident notable avait opposé miss O'Deele a un de ses protégés, on le retrouverait dans les baisses de grade ou quelque part.
— Est-ce qu'il y a des documents à ce sujet?"


Je fouille les documents et tend le classement à la police. J'explique qu'elle souhaitait lancer un mouvement de protestation contre celui-ci, qu'elle s'était fait prendre par la surveillance en place et que j'avais essayé de détourner cette énergie dans une conférence. "— Je ne sais pas si j'ai été le seul mis au courant, ou si elle a été dénoncée au Directeur ou à sa brigade. "Je cherche la liste de la brigade. "Mais franchement… je ne vois pas en quoi cela va vous être utile. A moins que vous ne pensiez que ce soit en rapport avec l'attentat? " Tout est un éternel recommencement. Attentat. Cachots… je soupire.
"Je suppose que rien de nouveau sur les autres enquêtes en cours ?" Le coupable n'avait jamais été retrouvé. "j'espère que vous serez plus efficace maintenant qu'il y a un cadavre" dis-je sèchement.

"—oh Fer'! Monsieur Armitage, on fait ce qu'on peut.
— Monsieur Armitage, pour qu'on puisse être efficace, il nous faut des informations.

— Lesquelles? Je n'étais pas dans ce train, je n'ai pas fréquenté les élèves depuis la fin de l'année scolaire.
— Par exemple : quels sont ses amis? Vous nous avez dit bien la connaître. Avoir été son directeur de maison, vous avez l'air touché. Je doute que vous ne sachiez rien du tout.
— Très bien je vois : Rosalie Dawley-Guggenheim pour sûr, Hayden Lynch également. Peut-être Thomas Chastel? Je suis moins certain.
— Et à Poudlard? Rien de notable ? rien qui ne sorte de l'ordinaire pour cette rentrée, qui laisse entendre des changements d’ambiance."

Jusque-là je ne vois pas : j’ai pris les affaires en cours de route pendant l'été, rien ne m'a sauté aux yeux. Je doute que Sorensen soit parti suffisamment précipitamment pour laisser traîner quoique ce soit d'incongru.

"— Réfléchissez. Vos derniers courriers ?
— Quelques félicitations, des transferts de nouveaux élèves, une allergie opportune, la date d'enterrement de Caleb Avery… "
- J'éparpille les derniers en date : vampires, joueurs internationaux, félicitations, décès... N'omettant pas les courriers personnels qu’ils soit de Knight ou de Siwan. Je ne vois rien en rapport avec la gryffonne. Mais s'il y a quoi que ce soit qui leur mette la puce à l'oreille, qu'ils se servent.
— Une allergie opportune ?
— Une élève qui a soudainement des allergies l'empêchant de fréquenter les dortoirs. Attesté par un médecin qui a le diagnostic allergie au né moldu facile je suppose. Ça sort de l'ordinaire mais c'est sans intérêt pour ce qui nous occupe.
— Tu protègerais tes élèves coûte que coûte ?

— Pardon?
— Eh bien tu es plutôt avare en informations utiles apparemment.

— Écoute-moi bien, Blair, puisqu'on en est aux familiarités : jusqu'à preuve du contraire protéger les élèves, c'est autant ton rôle que le mien. Et je ne crois pas que ton utilité ait brillé par le passé. Feudeymon, attentat, empoisonnement ?  Ni vous ni les aurors n'avaient protégé qui que ce soit ni même fait justice à ma connaissance. Alors non, je ne protégerai personne coûte que coûte. Surtout pas un meurtrier, élève ou non, collègue ou non. Mais je n'inventerai pas des ennemis imaginaires à une élève, je n'inventerai pas un coupable potentiel pour vous faciliter la tâche. Sortez-vous les…
— Armitage!

— Faites votre boulot. "
- J'aurais probablement dû garder mon calme, ne pas laisser le désarroi guider mes paroles. Mais non, je ne suis pas utile : si j'avais la moindre idée de ce qu'il se passe, je le dirais. Ce n'est pas le cas. Je ne vais pas suggérer des noms juste pour qu'on me foute la paix. C'est une chose de ne pas demander une contre-expertise médicale pour une chambre privée, c'en est une autre de fermer les yeux sur un meurtre.


"— Avant de quitter l'école, quand je t'ai demandé pourquoi tu arrêtais malgré ton bon classement, je crois me rappeler que tu as dit quelque chose comme
" je pensai qu'il s'agissait de servir les intérêts des sorciers, pas de suivre les intérêts des gradés." Ce n'est pas aussi simple pour ceux qui n'ont pas tiré au flanc. Il y a les consignes de la brigade, celle des aurors, le ministère.

— Je ferai le mien. Je m'engage à vous donner toutes les informations dont je dispose, sans me soucier de la politique. En cela, oui, je défends les intérêts des élèves, Verner. Cherche le coupable plutôt que des excuses. Porte tes couilles puisque tu ne tires pas au flanc. Que je ne mente pas quand je dirais que l'affaire est entre vos mains et qu'ils peuvent vous faire confiance. "


Un silence glacial nous sépare, retentissant comme une alarme. Blair se recroqueville sur sa chaise. Verner soupire. Ce n'était peut-être pas intelligent, mais c'est sorti tout seul. J'en ai clairement rien à battre de brosser quiconque dans le sens du poil. Ils peuvent me pousser dans mes retranchements, ils n'y trouveront rien, si ce n'est une affection sincère pour Michaela, et un attachement aux gamins de l'école.

“— Monsieur Armitage. Nous interrogerons les élèves au château. Nous ferons un communiqué demain matin si cela vous convient. Nous interrogerons ses amis et inviterons ceux qui le souhaitent à partager des informations. Je suppose que vous ne voyez pas d'inconvénients à ce que nous revenions après analyse de la scène de crime et des premiers témoignages.
— Bien entendu. Et si quoique ce soit devait m'interpeller ou être porté à mes oreilles entre temps, je m'adresse à…?
—A moi. A moins qu'un auror soit désigné et ne nous dépossède totalement de l'enquête.

— C'est noté monsieur Silverberry. A demain donc."






Le lendemain, deux enquêteurs de la brigade font leur entrée au petit déjeuner, ils invitent @Rosalie Dawley-Guggenheim @Hayden W. Lynch et @Thomas Chastel ainsi que les @Préfets  à les rejoindre chacun à leur tour dans une salle mise à disposition au premier étage.

Quant aux autres @Professeurs & Personnel et  @Poufsouffle  @Serdaigle  @Serpentard  @Gryffondor  : "Si vous avez des informations, n'hésitez pas à vous adresser à nous. En personne ou à nous laisser un courrier".




Si vous êtes interrogés :

Où et Quand avez-vous croisé Michaela pour la dernière fois?
Qui était-elle pour vous?
Qu'a-t-elle fait dans le train? A qui a-t-elle parlé ?
Avait-elle des ennuis : avec sa famille, à l'école, en dehors? Des dettes, des problèmes de drogue, des ennemis?
S'est-elle disputée avec quelqu'un?
Est-ce que vous avez remarqué un comportement étrange chez elle? Chez quelqu'un d'autre dans le train?
Avez-vous remarqué qu'elle était absente? Qu'avez-vous fait ?


Pour les Professeurs/personnel :
Le soir de la répartition, quelqu'un vous a-t-il paru avoir un comportement étrange ?
Y a-t-il eu des incidents à signaler avec Miss O'Deele au cours de l'année précédente ?
Avec des élèves le jour de la rentrée ?

Si vous mentionnez d'autres camarades dans vos témoignages, pensez à les tagger pour qu'ils donnent également leur version de l'histoire!


“The ache for home lives in all of us. The safe place where we can go as we are and not be questioned.”― Maya Angelou
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Message(#) Sujet: Re: [ENQUETE] Looking for Michaela [ENQUETE] Looking for Michaela EmptySam 27 Aoû - 17:06



( who's the killer )
Rosalie n’avait pas fermé l'œil de la nuit. Les premières lueurs matinales filtraient à travers les rideaux aux couleurs de Poufsouffle et ses grands yeux dorés fixés sur les toiles du baldaquin cherchaient une porte pour s’échapper de ce cauchemar. À ses côtés, la respiration régulière de sa meilleure amie était tout ce qui la retenait de fondre en larmes. Tout était un peu flou depuis hier soir, rien n’était très clair, excepté les quelques mots prononcés par Monsieur Armitage avant qu’il ne disparaisse à toute vitesse, laissant derrière lui des élèves désemparés. La blonde s’était laissée entraîner par ses deux meilleurs amis, les suivant sans trop comprendre où ils allaient, incapable de fixer son attention sur quoi que ce soit. Et ses pensées tournaient, en boucle, demandant des réponses, exigeant qu’on arrête cette blague de mauvais goût. Parce que Michaela… Elle ne pouvait pas être morte, ce n’était pas possible. Elles devaient s’allonger en riant sur leur lit, se jeter des sachets de bonbons pour échanger leurs friandises favorites, ouvrir en grand le numéro spécial de Sorcière Hebdo et commenter tout et n’importe quoi, glousser en parlant de garçons, faire des plans pour en oublier un, se chamailler parce que la Préfète avait un pull appartenant à sa copine dans sa valise, tester des nouvelles façons de se maquiller, et tant d’autres choses encore. Ça ne coïncidait pas avec ce que le nouveau directeur avait lancé. Sans vie. Non, Mika en débordait, elle ne pouvait pas… « Tu es réveillée ? Comment tu te sens ? » Rosalie tourna la tête en direction de Hazel qui l’observait d’un air soucieux, ses cheveux blonds éparpillés autour de son coussin. Ses yeux rencontrèrent les siens et les larmes débordèrent, sans rencontrer la moindre résistance.

Si ça n’avait tenu qu’à elle, la Gryffondor serait bien restée toute la journée — toute la vie, même — à sangloter contre l’épaule rassurante de sa meilleure amie. Elle n’avait aucune envie de quitter cette chambre qui n’était pas la sienne mais Hazel avait insisté, mentionnant un petit-déjeuner qui donnait la nausée à Rosalie rien que d’y penser, arguant que leur meilleur ami allait s’inquiéter s’il ne les voyait pas arriver. C’est ce point uniquement qui convainc la blonde de s’extirper des draps tièdes, de passer un rapide coup de peigne dans ses longs cheveux blonds et de passer les vêtements que Haley lui tendit. Comme convenu, elles rejoignirent Artemis qui était déjà attablé. L’odeur de toute cette délicieuse nourriture donna envie de vomir, à Rosalie, mais parce que les regards de ses deux amis étaient braqués sur elle, elle se força néanmoins à tartiner une tranche de pain avec le moins de conviction possible. Le destin se chargea de lui épargner ce qui lui apparaissait comme une tâche insurmontable. Il n’était pas clément pour autant puisqu’il se manifesta sous la forme d’un enquêteur du Ministère qui les salua par leurs noms de famille, tous les trois, avant de leur demander de bien vouloir le suivre. Rosa dodelina de la tête et se laissa entraîner, soutenue par la présence de ses meilleurs amis. Il fallait dire, que sans eux, elle se serait probablement effondrée dans un coin du château et serait restée là jusqu’à ce qu’on la trouve.

On demanda à Arte et Hazel de patienter dehors et on la fit entrer la première dans la petite pièce. Un bureau, deux chaises, c’était sommaire et pourtant angoissant au possible. L’enquêteur se présenta mais Rosalie oublia son nom aussitôt. « Voulez-vous un verre d’eau, Miss Guggenheim ? » Elle hocha machinalement de la tête, sans même le reprendre sur son nom complet, et enroula ses doigts autour du verre qu’il lui tendit, sans même penser à en prendre une gorgée. « Bien, êtes-vous prête ? » Non ! Elle acquiesça en silence. « Nous avons quelques questions concernant Miss O’Deele. Vous n’êtes pas interrogée en qualité de suspecte mais nous espérons que votre  témoignage pourra nous fournir de précieuses informations. » Derechef, elle hocha la tête, inconsciente de l’image légèrement inquiétante qu’elle devait renvoyer, le teint pâle, les yeux cernés, muette comme une tombe. « Où et quand avez-vous croisé Michaela pour la dernière fois ? » Son prénom déclencha une vague de panique. Rosalie se tendit brusquement, renversant un peu d’eau sur ses genoux au passage et ancra son regard dans celui de l’homme qui lui avait dit son nom mais qu’elle n’avait pas retenu. « Est-ce que… C’est vrai ? Elle est vraiment… » Sa voix s’étrangla et ses paroles moururent, assassinée par les pleurs qui faisaient déjà trembler ses lèvres et coulaient le long de ses joues.

Il fallut encore de longues minutes pour que l’enquêteur, un brin désemparé, parvienne à calmer suffisamment la jeune fille et que celle-ci retrouve un semblant de contrôle sur ses nerfs qui demandaient qu’à lâcher. « Est-ce que vous vous souvenez de la dernière fois où vous l’avez vue ? » reprit finalement l’employé du Ministère, d’une voix qu’il espérait assez douce pour ne pas provoquer une nouvelle crise chez l’adolescente. « À l-la fin du voyage scolaire. On s’écrivait souvent, après. » Parce qu’il y avait toujours quelque chose à raconter, un potin dont il fallait tracer les grandes lignes pour susciter la curiosité de l’autre, les retrouvailles à organiser… « Qui était-elle, pour vous ? » Ses yeux s’embuèrent. « C’était ma co-copine, on partageait la m-même chambre et elle disait toujours que j’étais la p-plus insupportable parce que je r-rangeais jamais mes affaires mais on r-rigolait bien et, et on f-faisait plein de trucs ensemble. On devait lire le dernier numéro de Sorcière Hebdo et m-manger des bonbons. » Les larmes sur ses joues creusèrent un peu plus des sillons rosés sur sa peau pâle. Il l’encouragea à boire un peu d’eau et à prendre son temps mais le liquide resta coincé et elle manqua de s’étouffer. « Qu’a-t-elle fait dans le train ? Savez-vous à qui elle a parlé ? » Rosalie secoua la tête, ses doigts crispés autour du verre. « Non, on n’était pas ensemble, j’ai fait le voyage avec Artemis et Haley, elle devait être avec Hayden ou Thomas. » « Monsieur Lewison et Miss Strauss, ce sont vos deux amis qui attendent dehors, c’est bien cela ? » Elle hocha la tête. « Messieurs Lynch et Chastel étaient proches de Michaela. » Une rancœur acide lui brûla la poitrine. Elle n’avait pas pensé un seul instant à son demi-frère jusqu’à présent mais maintenant, tout était clair. Il avait certainement fait le voyage avec Mika et il l’avait vue avant qu’elle ne… qu’elle ne… Pourquoi ne l’avait-il pas protégée ? Pourquoi fallait-il qu’il soit dans tout ce qui allait de travers dans la vie de Rosalie ? « Elle sortait avec Thomas depuis l’année dernière, il était parfait avec elle. Et Hayden, c’était son ami, oui. Le pire ami de la terre, parce qu’elle a toujours veillé sur lui et lui… » La colère et la tristesse étouffèrent sa voix, laissant le temps à l’homme de noter ce qu’elle disait, puis de reprendre. « Avait-elle des ennuis ici ou avec sa famille ? Des dettes, des problèmes de drogue… » À ces mots, un rire nerveux secoua la Gryffondor, se transforma en éclats hystériques qui durèrent de longues secondes. Michaela, des problèmes de drogues ? Ils ne savaient définitivement rien d’elle, comment pouvaient-ils espérer trouver le meurtrier ? « Non, tout le monde l’adorait, même si moi je la trouvais insupportable au début, c’est p-pas quelqu’un qu’on déteste. Elle se disputait un p-peu avec son frère et puis elle râlait c-contre ses parents mais on, on fait tous ça, non ? » « S’est-elle disputée avec quelqu’un ? » Rosalie secoua la tête. « Est-ce que vous avez remarqué un comportement étrange chez elle ? Chez quelqu’un d’autre dans le train ? » De nouveau, elle secoua la tête. Tout ce temps, elle était soit avec ses deux meilleurs amis, soit avec les préfets dans le compartiment spécial. « Avez-vous remarqué qu’elle était absente ? Qu’avez-vous fait ? » La culpabilité l’enveloppa et l’étreignit avec une telle force qu’elle éclata de nouveau en sanglots. « O-oui, p-parce qu’elle, elle était pas à l-la t-table et q-qu’on m-mange ensemble n-normalement, m-mais j-je pouvais f-faire quoi ? » Trop occupée à profiter des badges que ses deux meilleurs amis et elle revêtaient, et parce qu’elle savait que Mika était probablement avec son satané demi-frère, elle n’avait pas pensé à surveiller sa copine et peut-être que c’était sa faute, peut-être qu’elle aurait pu éviter tout ça, peut-être que si elle avait eu une vision, rien qu’une, elle aurait pû lui dire, la prévenir… L’enquêteur lui donna quelques autres mouchoirs, plongé dans un silence inconfortable, avant d’aller ouvrir la porte et d’inviter Haley à venir soutenir la Gryffondor, tandis que le Serpentard, lui, entrait répondre à quelques questions.

@Hayden W. Lynch
@Haley M. Strauss
@Artemis T. Lewison
@Thomas Chastel

( Pando )
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Message(#) Sujet: Re: [ENQUETE] Looking for Michaela [ENQUETE] Looking for Michaela EmptyDim 28 Aoû - 1:05


ENQUETE
Le crime du poudlard express

Un doux désastre, un horrible rêve. Charles oscillait entre ces deux constats, blême parmi les couloirs. Le retour à Poudlard s’était fait sous de bons auspices, dans la joie contagieuse d’Eléonore qui avait accepté son invitation au bal de Noël, dans le regard inattendu de Sidney qu’il avait serré dans ses bras juste avant le début du couvre-feu. “Je te retrouve demain au petit-déjeuner" lui avait-il promis avant de s’échapper pour retourner dans sa salle commune. Une promesse tenue qui néanmoins conservait d’amers relents ; toute cette frénésie s’était alourdie d’un assassinat, si bien que le petit-déjeuner s’était déroulé dans un silence presque total, à peine perturbé par le souffle du Poufsouffle sur son thé encore fumant. Le moral n’était pas aux réjouissances, malgré son anniversaire, malgré le porte-clé flanqué de l’écriture Docteur Charles Ehrlich qui dépassait de sa poche. Michaëla avait été abattue au milieu du Poudlard Express, parmi des centaines d'élèves tous enfermés dans une même machine en marche. La folie de cette école semblait se réaffirmer chaque année, de menaces en menaces, de crimes en crimes. Il avait vraiment cru, l’espace d’une seule journée, qu’il s’agirait d’un nouveau départ, lumineux comme le blason de Préfet sur sa cape. Mais il avait encore fallu que l’injustice frappe, que la réalité soit torturée, que du sang soit versé. “Monsieur Ehrlich” l’avait soudain sollicité une voix au-dessus d’eux. Un adulte en uniforme lui avait expliqué être un enquêteur chargé d’investiguer sur le meurtre de la veille. Charles était invité, en sa qualité de Préfet, à témoigner. Et ce fut sans un mot supplémentaire que le Poufsouffle avait rejoint le premier étage, saluant Sidney d’un sourire fébrile. Le cœur n’y était pas, mais la pensée de le savoir à proximité de lui était d’un réconfort duquel il n’aurait su se passer.

C’est ainsi que Charles se retrouva pour la seconde année consécutive dans une petite pièce précipitamment aménagée en salle d’audience. L’ambiance désordonnée et paradoxalement réfléchie lui tira une moue circonspecte. La fois précédente, il s’était senti en sécurité, persuadé que ces hommes du Ministère seraient en mesure de rétablir le profond déséquilibre qui troublait cette école. Désormais, il commençait à comprendre que Poudlard et ses élèves étaient laissés à l’abandon. L’auteur de l'attentat avait disparu dans la nature et un nouvel assassin flottait parmi les ombres. Baissant les yeux sur ses derby noires, Charles se mit à jouer nerveusement de ses doigts gantés. Il n’avait pas envie d’être là. Il aurait préféré terminer tranquillement son petit-déjeuner avec Sidney. “Monsieur Ehrlich, soyez le bienvenu.” L’enquêteur lui fit signe de se servir du verre d’eau qu’il venait de lui remplir mais Charles n’y jeta qu’un œil avant de considérer à nouveau ses chaussures. “Bien, commençons sans plus tarder. Où et quand avez-vous croisé Michaela pour la dernière fois ?” “Sur le quai 9 ¾ de la gare de King Cross, hier à onze heures moins le quart. Je l’ai vue monter dans le train, parmi la foule” récita-t-il précisément, sachant de ses lectures et désormais de son expérience personnelle que l’exactitude était de rigueur chez les enquêteurs. L’homme de l’autre côté du bureau hocha la tête en prenant quelques notes. “Et qui était-elle pour vous ?” Charles haussa des épaules. Difficile de qualifier l’inqualifiable et de faire preuve de la même minutie descriptive. “L’amie d’une amie, Rosalie. On n’a jamais vraiment discuté, elle et moi.” “Qu’entendez-vous par jamais vraiment discuté ?” Relevant ses yeux sur l’enquêteur, Charles se sentit agacé. Il savait que la procédure devait être exacte, mais pourquoi perdre du temps en des nomenclatures amicales quand ils auraient pu se dépêcher de cerner le malade qui avait fait exploser la tour l’année passée ? Toute cette impunité ne faisait que donner de sombres idées aux plus déments. Et les innocents en payaient le prix fort. “On n’a jamais parlé, tous les deux. Je l’ai déjà croisée, et on s’est retrouvés ensemble à la table ronde organisée l’année dernière pour les histoires de grade, mais c’est tout.” Il avait envie de rentrer chez lui, tout comme il n’avait plus envie d’y mettre les pieds. Il avait envie de rester à Poudlard, tout comme il avait envie de s’en échapper. Il ne savait plus très bien ce qu’il voulait - peut-être tout, sauf cette attention feinte dans le visage de l’enquêteur. A quoi bon noter tout cela. Ils ne trouveraient toujours rien. Hercule Poirot, lui, aurait déjà résolu cette affaire. Peut-être devraient-ils tous lire le Crime de l’Orient Express au lieu d’écrire la définition de jamais vraiment discuté. “Qu'a-t-elle fait dans le train? A qui a-t-elle parlé ?” “Je ne sais pas, puisque je n’étais pas avec elle.” Un petit silence s’installa. Charles tourna le visage sur une pile de livres à sa droite et se résolut de faire un effort - il n’était pas dans ses habitudes de perdre patience et encore moins de vouloir interférer dans une mission ministérielle… Et surtout, il était préfet, désormais. Il n’avait pas le droit de désobéir. “Je l’ai vue monter dans le train, je l’ai reconnue, mais j’ai pas fait attention avec qui elle était” reprit-il alors.

Cela sembla contenter l’enquêteur qui continuait d’écrire quelques notes du bout d’une haute plume. Charles reporta son attention sur lui, ne parvenant pas à se défaire de la sensation de malaise qui le happait. Il avait l’impression très désobligeante que tout ceci était factice ; une piètre mise en scène exécutée pour rassurer les plus angoissés. Il avait été dup l’année dernière, mais en ce jour, était-il encore aussi naïf ? Pourquoi une plume si extravagante pour écrire des faits ? A quoi servait une pile d’ouvrages dans la rédaction de procès-verbaux ? Pourquoi une énième enquête au lieu de poster des agents chargés de sécurité dans l’école ? Curieusement, il songea à Sidney qui devait encore être installé à une table dans la Grande Salle. Ils étaient tous terrorisés par les évènements et son ami avait même frôlé la mort dans la tentative désespérée d’échapper à ces scandales. Et pendant ce temps, que faisait le gouvernement magique ? Interroger dix élèves pour se convaincre d’avoir fait leur part du travail ? “Avait-elle des ennuis : avec sa famille, à l'école, en dehors ? Des dettes, des problèmes de drogue, des ennemis ?” Charles garda un long moment de silence, considérant sans vraiment le voir le grimoire au-dessus duquel l’homme venait de suspendre ses notes. Il se sentait mal, quelque part entre une blessure d’injustice et un sentiment de devoir. “Je ne sais pas” admit-il finalement. “Du peu que je sais sur elle, elle a… Enfin, elle avait un fort caractère et n’hésitait pas à dire ce qu’elle pensait. Comme à la table ronde, où elle avait clairement affirmé sa position sur les grades de l’école.” Il y songea avec douleur. Elle lui avait fait prendre conscience ce jour-là que le questionnaire d’orientation avait été biaisé. Dans toute sa candeur, il n’avait même pas fait attention à ce trucage. Seuls quelques mois s’étaient écoulés et pourtant, Charles avait le sentiment d’avoir grandi. Moins crédule. Plus fatigué, aussi. “Elle avait un fort caractère” répéta-t-il alors comme un credo. C’était finalement tout ce qui pouvait résumer la jeune fille. Le maigre héritage laissé derrière elle. “S'est-elle disputée avec quelqu'un ?” Charles balaya du regard les notes laissées par l’enquêteur, essayant vainement de les lire à l’envers. Il se demanda si ce qu’il écrivait allait vraiment changer le cours des choses, surtout après avoir réitéré qu’il ne savait rien sur elle. “J’imagine qu’elle détestait tous les puristes, mais de là à se disputer avec eux… Je saurais pas vous dire." Il se redressa comme il le put, déjà droit comme un I. “Est-ce que vous avez remarqué un comportement étrange chez elle ? Chez quelqu'un d'autre dans le train ?” Oui, moi, à demander à Eléonore d’être ma cavalière pour le bal. “Non, rien de particulier.” Le rouge lui monta aux oreilles - non pas parce qu’il avait lui-même agi en imbécile maintenant qu’il y repensait à tête reposée, mais parce qu’il était préfet : n’était-il pas censé discerner les éléments qui clochaient pour faire appliquer l’ordre ? Il avait échoué dès le premier jour. Il critiquait le Ministère mais dans le fond, il ne valait pas vraiment mieux. “Avez-vous remarqué qu'elle était absente ? Qu'avez-vous fait ?” Rien. Un véritable imposteur incapable d’être à la hauteur de la tâche demandée. “Non, comme je vous disais, on n’a jamais parlé ensemble, j’ai pas fait attention à elle…” avoua-t-il avant que sa voix ne meurt dans sa gorge. Il aurait été incapable d’ajouter quoi que ce soit, fébrile de honte, déboussolé de pensées contradictoires et fort heureusement pour lui, l’enquêteur décida que c’en était assez. “Merci pour votre temps, Monsieur Ehrlich. N’hésitez pas à revenir vers nous si entretemps, le moindre élément revenait à votre esprit.” Il eut à peine le temps de conclure que Charles le salua, se hâtant de quitter la pièce. Il lui semblait soudain étouffer de fausseté.
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Kenneth D. Appleton

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Looking for Michaela


Interrogatoire


"Où et Quand avez-vous croisé Michaela pour la dernière fois?" La question de l’enquêteur lui arracha un sursaut. Il n’avait pas dormi de la nuit, fixant le plafond avec insistance, comme pouvaient en témoigner ses paupières gonflées… Il n’était même pas encore sûr d’avoir bien réalisé ce qui s’était passé. Tout ça était tellement insensé ! Mais l’absence manifeste de la Gryffondor au petit déjeuner semblait confirmer la version du directeur, la version que tout le monde répétait dans les couloirs. Et il se retrouvait là, à devoir témoigner pour une enquête visant à retrouver son assassin. Son putain d’assassin. Ça ressemblait à une de ces policières moldues débiles… Si bien qu’il se demandait ce qui le retenait là, à répondre aux questions des messieurs Persimmom et Silverberry. Le teint livide, la mâchoire tremblante, les mains enfoncées sur ses genoux, il eut peine à articuler correctement. « On était dans le train, tous les deux. Elle m’a laissé son rat, et elle est partie aux toilettes… Mais elle en est jamais revenue. » Ça paraissait tellement stupide, dit comme ça… Il avait quitté le train en songeant qu’elle était sûrement à l’autre bout du quai, pour pouvoir bécoter tranquillement son amoureux. Et en fait, elle ne l’avait jamais quitté, ce maudit train… « Qui était-elle pour vous? » Il retint un léger rire nerveux. Il repensa à ces moments de cours, où elle se retournait pour lui adresser un signe ou lui envoyer un mot. Il repensa à leurs déjeuners où elle passait un temps infini à tenter de lui remonter le moral à la moindre déconvenue. Il repensa à ses encouragements depuis les gradins de Gryffondor, lorsqu’il jouait un match. Il repensa à leur soirée de Saint-Valentin, où ils avaient enfilé ces perruques ridicules pour se prêter au jeu… Il repensa où il l’avait aidée à s’emparer du cochon de lait lors de la soirée de fin d’année pour aller l’enterrer ailleurs. « C’était ma meilleure amie. » répondit-il simplement. « C’était celle qui comptait dans cette école. Je sais même pas comment je vais pouvoir m’en sortir, sans elle. Comment je… » Il s’interrompit et dut inspirer longuement pour ne pas perdre pied. Qu’est-ce qu’ils en avaient à foutre, que sans elle il ne soit plus capable d’imaginer un avenir dans ce château… ? Ils étaient des enquêteurs envoyés par le ministère, pas psychologues. Ses états d’âme n’avaient pas leur place dans cet échange des plus formels.

« Qu'a-t-elle fait dans le train? A qui a-t-elle parlé ? » Il tenta de faire appel à ses souvenirs… Hier semblait tellement lointain, tout à coup. C’était presque dans une autre vie, tant les événements qui se bousculaient depuis le début de la soirée de la veille ressemblaient à un cauchemar surréaliste. « Personne… enfin, personne dont je me souvienne. On a croisé la dame qui sert des friandises, mais c’est tout je crois. On était tout seuls dans notre compartiment, on partageait une barquette de frites et un soda de chez Bruce Burgers… elle pensait que le banquet ça serait un bal, elle a dit qu’on danserait ensemble, et… » répondit-il tandis que sa voix se cassait progressivement. Il faisait de son mieux depuis la veille pour tout restituer, pour se remémorer chacune de ses paroles, pour tenter de déceler dans son comportement un indice qui pourrait annoncer ce qui se passerait ensuite… Mais rien ne lui venait. Absolument rien. C’était comme si elle s’était brutalement évaporée, et qu’il était condamné à vivre dans un monde dans lequel on l’avait tout simplement arrachée. Et aucun mot ne semblait être suffisamment fort pour qu’il puisse exprimer le sentiment de profonde injustice qui l’assaillait… « Avait-elle des ennuis : avec sa famille, à l'école, en dehors? Des dettes, des problèmes de drogue, des ennemis? » Ses yeux s’arrondirent de stupéfaction. Sérieusement… ? De la drogue, des dettes… ? Il savait pourtant bien que c’était les questions de routine dans les séries, lorsqu’il y avait une scène d’interrogatoire… Mais là, ça n’avait rien à voir avec de la fiction, et ils ne connaissaient rien d’elle, putain. A quoi ressemblait leur enquête pour qu’ils puissent s’imaginer un instant que… « S'est-elle disputée avec quelqu'un? » Il sentit les larmes perler à nouveau au bout de ses cils, et serra les dents pour les empêcher de couler, détournant son regard vers la fenêtre. Son seul crime, c’était peut-être d’avoir déployé plus d’ardeur à protéger les animaux qu’à se protéger elle-même. « Mais non, qu’est-ce que vous racontez ? Non, bien sûr que non… ! Elle aurait jamais touché à une fourmi… Elle pouvait se parfois se disputer avec son frère, mais jamais il lui aurait fait du mal, jamais. Elle avait jamais peur de dire ce qu’elle pensait, et malgré ça, elle s’entendait bien avec tout le monde… » Sauf avec Artemis, pensa-t-il, mais leur mésentente était tout ce qu’il y avait de plus bon enfant : jamais il n’aurait imaginé ce dernier pouvoir s’en prendre à elle…  Depuis ce matin, depuis qu’il réalisait vraiment, il avait relu toutes leurs lettres échangées, tous les petits mots qu’ils s’étaient faits passer en classe à la recherche d’un élément qui lui permettrait de comprendre pourquoi elle n’était plus là. Peut-être que quelque chose lui avait échappé, qu’il n’avait pas été suffisamment attentif… ! Peut-être lui avait-elle parlé de quelque chose, et que sur le moment, il n’avait pas compris combien c’était important. Et le résultat, maintenant, c’était qu’il ne la reverrait jamais…

Les yeux brillants, il demanda un verre d’eau qu’il avala précipitamment, manquant à moitié de s’étouffer avec, s’enfonçant les ongles dans le bras pour se retenir de fondre en larmes. « Est-ce que vous avez remarqué un comportement étrange chez elle? Chez quelqu'un d'autre dans le train? » Des dizaines de fois, il avait tenté de repenser leur trajet, depuis qu’ils étaient sortis du fast-food pour gagner la gare King’s Cross, jusqu’au moment où ils avaient gagné leur place dans le wagon, en passant par le moment où ils étaient montés ensemble dans le train. « Non, non… on est restés ensemble tout le temps, jusqu’à ce qu’elle parte. Elle, elle était marrante, comme d’habitude… On a vu personne. » Et quand bien même ils auraient croisé quelqu’un… Ça paraissait tellement surréaliste ! Qui aurait pu lui en vouloir suffisamment pour vouloir sa mort, sérieusement… ? Elle qui n’avait jamais rien fait de plus offensif qu’une manifestation débile dans la grande salle pour protester contre Appleton avec un masque de Winnie l’Ourson sur le visage… ? Personne n’aurait pu faire le coup, à part un pauvre cinglé avec de sévères tendances psychopathes ! « Avez-vous remarqué qu'elle était absente? Qu'avez-vous fait ? » Contrit, il secoua la tête en signe de négation, le visage empreint de culpabilité. Il avait beau ressasser les événements en boucle dans son esprit, il ne parvenait pas à se défaire de l’idée selon laquelle il aurait pu l’aider. L’accompagner, se lever quand il s’était rendu compte qu’elle en mettait, du temps, pour aller aux toilettes… Peut-être que s’il avait été plus clairvoyant, il aurait pu l’aider lorsqu’elle faisait face à son agresseur. « Au bout de vingt minutes, j’ai trouvé bizarre qu’elle revienne pas. Et… rien. J’ai rien fait. J’ai pris mes affaires, son rat, et je suis parti. » répondit-il en hoquetant. Des larmes chaudes qu’il s’était vu incapable de retenir dévalaient désormais le long de ses pommettes. Ça faisait mal, jusque dans ses côtes… tellement mal.

Il marqua quelques instants de pause, avant de se forcer à reprendre : « Je pensais qu’elle m’avait lâché pour aller voir son copain en cachette, et qu’elle me rejoindrait plus tard au dîner, pas qu’elle était… qu’elle était… » Morte. Mais il n’arrivait pas à le dire, ça rendait ça trop réel. « Son copain, il s’appelle Thomas. Il sait peut-être quelque chose ! Il l’a peut-être vue, ou je sais pas… ! » Il ignorait si ça pouvait être une piste à suivre, mais sûrement bien davantage que d’éventuels soucis de drogue. Il passa le dos de sa main sur son visage pour éponger ses joues humides, et étouffa un sanglot. Qu’il devait être pathétique… Michaela lèverait probablement les yeux au ciel en le voyant dans un tel état, et lui intimerait de se reprendre. Mais désormais, il était seul… Comment allait-il pouvoir passer une année entière sans elle dans ce château trop grand… ? Comment aurait-il la force d’affronter tous les souvenirs qu’ils avaient partagés ensemble, dont chaque pièce recelait ? Il se força à retrouver une respiration normale, et sortit un mouchoir de sa poche. « J’peux y aller ? » finit-il par demander aux enquêteurs, peu certain de pouvoir supporter plus de questions. Depuis ce matin, il empêchait son corps de se métamorphoser inopinément, et le moment était probablement mal venu pour que des boucles blondes ne se mettent soudainement à jaillir de son crâne. Tout ce qu’il souhaitait, c’était rentrer dans son dortoir, et regagner son lit pour ne plus jamais en sortir. « Allez-y, et faites nous signe si vous vous rappelez de quoi que ce soit d’important à l’avenir. » Il hocha la tête en mordant ses joues, et se leva en replaçant la chaise devant le bureau, laissant la place au préfet de Poufsouffle qui venait apporter son témoignage sans croiser son regard. Ça faisait mal, dans le ventre, dans la gorge, partout… La mine grave, il prit le chemin des quartiers de Serdaigle, essayant de ne pas songer à combien il se sentait profondément, douloureusement seul tout à coup.

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