Land of the living dead † Dmitri, Blaze, Rosalie, Bella & Murphy

Esprit, es-tu là ?

Convocation des esprits

Au beau milieu de l’après-midi, Murphy avait investi l’une des salles de classes abandonnées du quatrième, et entreprit de fermer tous les volets de la pièce. Armée d’une lampe frontale pour lutter contre l’obscurité, elle avait décidé que ce serait ici qu’ils invoqueraient ensemble les esprits… Mais Adrian semblait avoir d’autres idées, et ne cessait de la distraire à tout-va. « Eh, fais pas l’andouille. C’est un truc vraiment sérieux, si tu débarques en plein milieu, tu risques juste de tout faire foirer… » soupira-t-elle en direction du fantôme de son aîné, qui s’amusait à souffler sur toutes les bougies qu’elle allumait, ce qui la forçait à recommencer mille et une fois. Il était bientôt seize heures, et les quatre élèves qui s’étaient inscrit sur la liste n’allaient pas tarder à arriver… « Murphy, tu me connais. Tu sais que je suis ir-ré-pro-chable. » roucoula son frère en joignant ses mains, comme s’il s’attendait à ce qu’une auréole vienne l’illuminer. Elle leva les yeux au ciel : mais bien sûr ! Elle le connaissait par coeur, et savait pertinemment que dès qu’elle et les autres auraient fermé les yeux, il s’empresserait de leur filer les chocottes en émergeant de l’un des murs, en poussant un cri à glacer le sang. Or, le moment serait absolument mal choisi… C’était une véritable séance de spiritisme qu’elle voulait mettre en place, pas le visionnage d’un film de série B. « C’est ça ouais, et moi j’suis la Sainte Vierge. Je croyais que Nick-Quasi-Sans-Tête fêtait son anniv’ au sous-sol, tu préfères pas me lâcher la grappe et aller le rejoindre ? » demanda-t-elle à l’adresse de son frère, en jetant des coups d’oeil insistants en direction du sol. « S’te plait. » Elle avait beau adorer Adrian, ce n’était pas décidément pas le bon moment pour qu’il se tape l’incruste… Elle avait passé presque deux heures à tout préparer, à allumer chaque bougie à l’aide de sa baguette, et à créer une ambiance tamisée et inquiétante dans cette salle de classe à l’abandon. Quelques chaises mal empilées traînaient au fond de la pièce tandis qu’elle avait installé quelques coussins en velours vert - empruntés sans autorisation dans la salle commune de Serpentard - répartis en forme circulaire. Et au centre, une planche de ouija qu’elle avait déniché dans une boutique poussiéreuse de l’Allée des Embrumes…

A l’heure de rendez-vous, elle entendit quelques coups donnés à la porte, et glissa un oeil dans la serrure. C’était bien eux… ! Elle alluma la lampe frontale sur sa tête, et fit signe à Adrian de décamper en vitesse avec un air furieux ; celui-ci s’exécuta, non sans effectuer quelques gestes que l’on jugerait certainement très grossiers dans la direction de sa soeur… Sans y prêter attention, elle enclencha la poignée qui grinça bruyamment, et ne laissa la porte que légèrement entrebâillée… « Salut, vous quatre. Entrez, entrez. » leur intima-t-elle avec un signe de main, un léger sourire sur les lèvres. Le temps d’un instant, elle s’était sérieusement demandé s’ils n’allaient pas lui poser un lapin… après tout, ils avaient très bien pu répondre à son annonce pour se ficher d’elle, et qu’elle se retrouve toute seule à faire du spiritisme. Mais elle avait eu raison de croire en la curiosité morbide de ses camarades ; finalement, peut-être que certains lui ressemblaient plus qu’elle ne le croyait… Elle les laissa passer et les invita à pénétrer dans la pièce, seulement éclairée par la lumière des bougies, dont les flammes dansaient avec une certaine vivacité. « Ça aurait été plus cool de nuit, bien sûr, mais avec les molosses de la brigade on sait jamais… » Elle savait bien que parmi leur petite bande, deux d’entre eux étaient préfets… Mais entre eux et les chienchiens du directeur, elle n’était pas sûre de vouloir parier sur qui gagnerait la bataille. Et puisqu’elle avait tout de même l’intention de mener ses recherches au cours de l’année scolaire à venir, il n’était pas dans son intérêt de déjà figurer sur la liste rouge… Elle désigna les coussins au sol, et éteignit sa lampe. « Alors, on pourrait commencer par s’asseoir, et… se prendre les mains. Ça facilite la communion avec l’outre-tombe. » déclara-t-elle sur un ton très sérieux. Elle s’était bien renseignée sur le sujet… Puisque les livres de la réserve ne lui étaient plus accessibles, elle avait eu tout le loisir de faire le tour des sciences occultes populaires, et des moyens médiumniques qui n’impliquaient pas de sacrifier des rats ou un peu de plasma pour parvenir à ses fins. Et puis, cette année elle devait se faire de nouveaux amis… Alors, c’était l’occasion ou jamais de créer des liens, non ? Il fallait simplement se réunir autour d’une passion commune, et la mort pouvait très bien en être une. Elle attendit alors que les autres s’installent, où ils le souhaitaient, et elle s’adressa avec eux sur un ton joyeux, plutôt excitée à l’idée de tenter l’expérience. « Vous êtes prêts ? Vous connaissez quelqu’un qu’on pourrait appeler… ? » Cela faisait bien quatre ans qu’elle dialoguait tous les jours avec Adrian… Mais le monde des esprits était si riche qu’elle oubliait souvent que l’on pouvait faire appel à n’importe qui. Or, si ses camarades étaient venus aujourd’hui, c’était probablement qu’ils avaient une bonne raison de le faire…

Emi Burton

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Murphy's law

by Wiise

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

( land of the living dead | ROSALIE ✿ BLAZE ✿ MURPHY ✿ BELLA ✿ DMITRI )

La toute première fois qu’elle passe devant, Rosalie ne prêta même pas attention au petit bout de parchemin épinglé sur le panneau d’affichage. La seconde fois, c’est Artemis qui pointa du doigt le papier tandis que quelqu’un ricanait non loin en mentionnant cette cinglée de Leonhart. La troisième fois, la blonde revenait d’un cours de Vol trempée de la tête aux pieds, de la boue jusqu’aux genoux, et avait franchement mieux à faire que de considérer la liste d’inscrits. La quatrième fois, elle était à la giga bourre en Botanique et courrait pour ne pas se faire gronder devant toute la classe. La cinquième fois, elle était en pleine ronde avec Haley quand elle posa dessus un regard songeur, même pas vraiment intéressé, jusqu’à ce qu’un nom lui saute aux yeux. « Haley, je pense que c’est mon devoir de préfète que de surveiller des activités du genre » avait-elle affirmé à voix haute, le regard déterminé et l’air parfaitement convaincu de ce qu’elle avançait, quand bien même les jolis yeux de sa meilleure amie affichaient un scepticisme amusé. Tout d’un coup, c’était la meilleure chose à faire. Premièrement, cela pourrait peut-être l’aider à récupérer son don de voyance : après tout, on allait invoquer les morts, et s’il n’était pas exactement mort — en tout cas, elle persistait à croire que ça n’était pas le cas — il était au moins porté disparu et ça, c’était presque pareil. Deuxièmement, puisqu’elle n’avait pas été acceptée dans la Brigade, peut-être qu’un excès de zèle pourrait lui permettre d’obtenir le grade doré — et c’était vachement joli, le doré. Troisièmement, elle avait toujours eu envie de parler à son Papy, une dernière fois — en réalité, même si sa mort l’avait grandement affectée et qu’il lui manquait horriblement, une telle possibilité ne lui avait jamais traversé l’esprit avant aujourd’hui. Et puis, bon, la compagnie n’était pas des plus désagréables, ce qui n’était pas du tout le point prioritaire dans cette liste, absolument pas.

Il n’empêche que cet après-midi là, Rosalie enfila une jolie jupe et natta ses longs cheveux blonds avant de se contempler, un brin hésitante. Elle n’avait pas la moindre idée de comment il fallait s’habiller pour une séance de spiritisme, peut-être qu’il fallait qu’elle porte du noir et du noir exclusivement ? Sauf qu’elle n’avait rien de noir dans sa penderie… Hormis cette veste qu’elle essaya et qu’elle décida de garder avec un haussement d’épaules pour son reflet. L’essentiel c’était de plaire à… aux fantômes, histoire de les attirer. Les fantômes, les esprits, et tout ce qui allait avec. Oui oui oui. Puis, elle quitta son dortoir et prit la direction du quatrième étage. Elle n’avait pas vraiment prêté attention aux autres inscrits, aussi fut-elle un brin étonnée de constater qu’il y avait déjà deux autres personnes, en dehors de Blaze : le copain de Michaela, Dmitri si ses souvenirs étaient bons, et puis une autre fille vachement belle qu’elle contempla le regard brillant. Le préfet des Serdaigle était, bien évidemment, le plus intéressant d’entre tous.

Ils frappèrent quelques coups contre le battant en bois. Un grincement se fit entendre et puis la porte s'entrebailla, dévoilant… pas grand chose, étant donné qu’il faisait tout noir, si ce n’était les traits en partie dissimulés de celle qui était à l’origine de cette activité insolite. « Salut ! » Ils pénétrèrent dans les lieux et elle referma la porte derrière eux. Il fallut quelques longues secondes pour que Rosa s’habitue à la faible lumière dispensée par les quelques bougies réparties à même le sol. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la décoration faisait son petit effet, tout comme la planche en bois posée au centre, entre les coussins de couleur verte. Murphy mentionna les conditions un peu particulières mais, de l’avis de Rosa, c’était déjà très bien de commencer en plein après-midi. Elle n’avait pas vraiment envie de devoir rejoindre son dortoir en pleine nuit, l’esprit hanté par les fantômes convoqués. Les frissons d’appréhension disparurent aussitôt que la Serpentard proposa à tout le monde de s’asseoir… et de se prendre les mains. La Préfète se glissa aux côtés de son homologue de Serdaigle dont les doigts enlacèrent les siens. Elle en fit de même avec son autre voisin, mais ça avait bien moins d’importance à ses yeux. Le petit nuage sur lequel elle flottait était si épais qu’il la protégeait même de toute appréhension. Ils s’apprêtaient pourtant à communier avec l’au-delà, c’était ultra flippant ! Et Rosalie préférait, de loin, les histoires de chevaliers aux histoires d’horreur.

Le ton joyeux de Murphy permettait aussi de ne pas rendre l’entière situation trop réelle. Elle savait forcément ce qu’elle faisait et si elle était capable de le présenter avec bonhomie, c’est que tout allait bien se passer. À sa question, Rosalie fut la première à se lancer. « Euh… De mon côté, j’ai bien mon papy… Mais on peut commencer par qui vous voulez. Un proche ou quelqu’un de connu genre ? » fit-elle, un brin hésitante. Comment est-ce qu’on faisait, en plus ? « On doit faire quoi pour appeler l’esprit ? » Une part d’elle-même avait hâte que ça commence : sa curiosité la dévorait toute entière. L’autre partie était en train de rougir à ne plus savoir qu’en faire à chaque fois qu’elle repensait à la main de Blaze contre la sienne.

( Pando )

Chose rare dans ce château, Blaze Harrison Mansfield ne s’était jamais moqué Elizabeth Murphy Leonhart. Pas de blague de mauvais goût, aucune vacherie déplacée ou provocation puérile. Ce n’était pourtant ni l’inspiration ni les occasions qui avaient manqué : une gamine un peu isolée, lunaire, sur qui des rumeurs n’avaient pas tardé à courir quant à ses passions étranges. Bref, la proie idéale pour n’importe qui se cherchant un sujet de divertissement à ses heures perdues. Mais Blaze était resté sage. En fait, c’était presque s’il ne lui avait jamais adressé la parole en quatre année communes passées à Poudlard. La différence d’âge avait joué dans ce sens, la différence de maison également, surtout qu’entre Sasha et Skyler il avait eu d’autres centres d’intérêt concernant les cachots de Serpentard.

La raison de cette indulgence, néanmoins, ne tenait pas au manque d’intérêt du jeune homme. Grand fan de Peeves pour sa capacité à mettre le chaos, il n’avait pas pu passer à côté d’Adrian, un second esprit frappeur et compatriote occasionnel. Malgré des centres d’intérêts communs pour le bordel, là non plus Blaze n’avait pas spécialement cherché à se rapprocher du jeune fantôme à qui il n’avait adressé la parole qu’occasionnellement. Le nœud de toute cette affaire tenait en fait aux circonstances du décès de l’adolescent : l’époque Blackman.

Ca avait été le point de départ de tout pour Blaze : sa première année à l’école des sorciers définitivement placée sous le sceau de la dictature et de la torture. Une expérience traumatique qui avait laissé des traces et une certaine forme de pudeur vis-à-vis de tout ce qui en relevait. La punition qu’on lui avait infligé publiquement avait été un très dur coup porté à son immortalité théorique de pré-adolescent et si le jeune homme tendait depuis à prendre beaucoup de choses à la légère il continuait d’accorder une certaine gravité aux évènements de l’époque.

Le décès d’Adrian en faisait d’ailleurs partie. C’était sans doute là la raison qui les avait tenus éloignés, et de sa sœur par la même occasion. On ne plaisantait pas avec ce genre de choses, et Blaze avait même une fois collé une taloche à deux gamins qu’il avait surpris à faire de l’humour noir sur le sujet.

Toutefois, si le jeune homme était loin d’avoir oublié les années Blackamn – en fait il y pensait même de plus en plus souvent depuis l’arrivée de Kaspaer Sorensen à la tête de l’école – ces dernières ne représentaient plus pour lui le repoussoir qu’elles avaient pu être pendant longtemps. Du petit garçon effrayé ne restait plus guère de trace et Blaze avait passé les cinq dernières années à se préparer pour se revanche. Le retour des sang-purs au pouvoir avait de ce point de vue agit comme un réveil matin – la métaphore valait ce qu’elle valait. D’un seul coup, les tabous avaient volé en éclat, ne restait plus qu’un pur volontarisme : agir pour se préparer à ce qui arriverait. Blaze en était certain, il s’agissait d’être prêt le jour où tout tournerait mal.

Si l’année dernière, il serait sans doute passé devant l’annonce de Murphy sans y prêter plus d’attention que cela, il n’avait pas hésité plus de quelques secondes à inscrire son nom cette fois. Une séance de spiritisme, c’était marrant et relativement nouveau. Le fait de côtoyer des fantômes au quotidien dans l’école avait quelque peu désacralisé le fait de faire appel au monde spectral et ce n’était de toute façon pas une thématique abordée lors de leurs cours. Même Thorstein qu’on savait adepte des choses glauques ne leur en avait jamais touché un mot et quelque part Blaze pressentait que tout cela devait avoir un rapport plus ou moins lointain à la magie noire, ce qui n’était pas sans stimuler sa curiosité morbide.

Il se présenta donc à l’heure dite, un peu dépité que Misha ait cours à cet horaire, il lui aurait bien proposé de se joindre à eux. Tant pis, on ferait sans lui. Un coup d’œil à la liste actualisée des inscrits en passant dans le couloir du rez-de-chaussée lui avait appris que Rosalie et Bella comptaient participer. S’il connaissait bien la première et se réjouissait de sa présence, l’autre lui inspirait un peu plus de méfiance depuis qu’il avait appris qu’elle était demi-vélane. Chat échaudé craint l’eau froide et Blaze connaissait suffisamment sa capacité de résistance à ces créatures là pour préférer éviter tout nouveau dérapage.

Arrivé devant le lieu de rendez-vous, il salua la préfète de gryffondor avec un franc sourire. Il n’était pas sans ignorer depuis l’année dernière l’affection que lui portait la jeune fille et en tirait une véritable source de satisfaction pour son égo avide de validation. En plus, depuis que Skyler l’avait jeté comme une vieille chaussette, il avait un peu moins de scrupules à laisser sa camarade se faire de films et prenait un malin plaisir à rajouter de temps en temps de l’eau à son moulin en proposant des rondes en commun le soir venu et en acceptant à l’occasion de l’accompagner à certains évènements comme l’année dernière.

Le dernier larron était Dmitri qui décidément participait à tous les mauvais coups.

- « Salut Picasso. » le salua-t-il avant de lui ébouriffer les cheveux – une pratique que semblait détester l’aiglon et qu’il prenait donc un malin plaisir à répéter dès qu’il le croisait.

Prenant soin d’éviter de croiser le regard de Bella – on était jamais trop prudent, il allait entamer la conversation quand la porte de la pièce s’ouvrit avec un grincement sinistre, dévoilant la tête de Murphy qui les invita à entrer.

- « Salut. » la salua-t-il avant d’entrer à sa suite.

La jeune fille s’y connaissait en mise en scène : ambiance feutrée, bougies, tout cela concourrait à donner à la pièce un air sinistre à souhait. Parfait pour convoquer les morts.

- « Les fantômes aiment qu’on se prenne les mains ? » demanda-t-il faussement naïf. « C’est mignon de leur part. »

Puis il fit silence.

Ayant pris soin de s’installer à côté de Rosalie et le plus loin possible de Bella – il n’était sûr de rien s’il se retrouvait à tenir la main de cette-dernière – il s’installa conformément aux instructions de la maîtresse de séance. Après tout, s’il y avait quelqu’un qui s’y connaissait ici, c’était elle, autant donc jouer le jeu.

Quand tout le monde fut installé, Murphy leur demanda s’ils pensaient à quelqu’un à convoquer. La question méritait réflexion, Blaze pensait qu’en tant qu’organisatrice la serpentard aurait déjà eu une idée en tête. Il haussa les épaules et ce fut Rosalie qui brisa la première le silence en proposant son grand-père. Blaze hocha la tête.

- « Ça marche avec des gens qui ne sont pas morts dans Poudlard ? »

Des morts, le château en avait connu un paquet à vrai dire, et des fameux. Le Seigneur des Ténèbres lui-même y avait perdu la vie plus de vingt ans auparavant. Mais c’était peut-être un peu too much de proposer son nom.

- « On pourrait appeler Albus Dumbledore sinon ? Ça serait stylé de le voir en vrai. »

Les histoires qui couraient autour de cet illustre personnage étaient nombreuses et matinées de légende. Il avait été l’un des plus grands sorciers de son temps, sinon LE plus grand. Certainement, cela pourrait être instructif de s’entretenir avec lui, particulièrement alors que les temps étaient troublés.

Histoire de l’embêter un peu, il resserra ses doigts autour de ceux de Rosalie. Décidément, toute cette opération commençait bien !

Esprit, es-tu là ?
‟ Murphy, Bella, Rosa, Blaze & les morts „

Dmitri avait toujours été très friand du panneau d’affiche. Au-delà des annonces plus ou moins agréables de la direction – souvent moins que plus d’ailleurs – celles de ses camarades pouvaient se révéler parfois très intéressantes. En l’occurrence, celle de Murphy Leonhart lui avait sauté à l’œil très rapidement : aucun nom n’était encore inscrit lorsqu’il y avait apposé le sien, sans une once d’hésitation. D’aucun pourrait fuir en connaissant la réputation guère reluisante de son auteur, mais lui n’en avait cure. En réalité, il était même plutôt curieux de voir ce qu’avait à proposer une fille au palmarès un peu morbide. Et quoi de mieux, pour halloween, que de passer une séance de spiritisme avec elle ? Au fond, il devait le reconnaître, il se moquait bien de festoyer dans une ambiance horrifique. Ce qui l’intéressait, c’étaient les morts en eux-mêmes. Assez paradoxal pour un enfant de douze ans qui percevait le décès comme une échéance lointaine et inconsistante, presque irréelle. Mais la découverte de la pharmacopée des van Aken avait redistribué les cartes ; la mort devenait concrète et si l’ambition familiale était de s’en préserver, elle demeurait une réalité. Le souvenir de l’échec du rituel avait profondément marqué son esprit, insinuant en lui une curiosité nouvelle. Si son aïeul croyait en la possibilité de se jouer de la mort, alors les élucubrations de la serpentard n’en étaient pas tant que ça et alors, elle n’était plus si farfelue que sa réputation voulait bien le laisser entendre.

Ainsi, il s’était laissé charmé par l’idée de la séance de spiritisme. Plus qu’une envie de parler avec un mort en particulier – quoiqu’il demeurât curieux de pouvoir comparer la personnalité d’un tableau à celle des mémoires intangibles des esprits – c’était mu par une forme de curiosité un peu morbide qu’il se rendait dans l’une des vielles salles inutilisées du château. Ces derniers temps, il avait l’impression de passer sa vie dans ce coin de l’école et ça n’était jamais pour réviser ses cours de sortilèges. Au moins cette fois-ci, il ne risquait sûrement pas une retenue ; rien dans le règlement n’interdisait d’invoquer des morts, si ? En tout état de cause, le projet ayant été ouvertement affiché à la vue de tous, s’ils s’apprêtaient à faire quelque chose de très répréhensible, nul doute qu’un adulte les y attendrait au rendez-vous. Mais des représentants de l’autorité à Poudlard, seuls deux d’entre eux étaient en fin de compte présents, et pas ceux qui en imposaient le plus : l’aiglon était bien placé pour savoir que Blaze avait une conception très autocentrée du règlement, sévère lorsque cela servait ses projets mais bien plus laxiste dès lors qu’il en tirait profit, et il connaissait la préfète de gryffondor depuis la révolution masquée, autant dire qu’elle était aussi crédible dans son rôle que si l’on proposait à Dmitri de rejoindre la brigade de Kaspaer Sørensen. En revanche, il n’avait jamais rencontré la dernière participante, une blonde plutôt jolie, il fallait le reconnaître. Ce petit groupe était assez disparate, mais il fallait croire que les occupations un peu morbides étaient susceptibles d’attirer tout le monde.

Le tchèque grommela un « salut » un peu bougon en réponse à la salutation de l’aîné de sa maison, toujours aussi irrité par la manie qu’il avait de lui donner des petits surnoms idiots et de le décoiffer. Il se recoiffa d’un geste machinal. Plutôt ponctuelle – les morts n’attendaient pas visiblement – Murphy leur ouvrit la porte à ce moment-là, annihilant toute possibilité pour le seule autre garçon du groupe de l’embêter plus longtemps. Ils entrèrent dans une pièce plongée dans l’obscurité, faiblement éclairée par quelques bougies et quelques coussins à l’aspect plutôt confortables les attendaient au sol. Prenant place entre Rosalie et Bella – il préférait ne pas être assis à côté de Blaze, d’ici qu’il soit pris d’une envie de leur jouer quelques mauvais tours, à la faveur de l’obscurité – il laissa les plus âgés suggérer en premier quelques morts à appeler. Le grand père de l’une, l’illustre ancien directeur de Poudlard pour l’autre... cette idée l’intéressait déjà plus. Contrairement à ce que suggérait l’invitation, il se moquait bien de parler à un quelconque ancêtre de l’un d’eux, qui devait être déjà mortellement ennuyeux de son vivant, même si lui-même aurait bien quelques suggestions... le seul souci étant qu’il se voyait mal appeler un ancêtre condamné à mort pour magie noire devant ses camarades. « J’ai peut-être quelqu’un, mais je crois pas qu’il parlait anglais... » fit-il finalement. Un lointain aïeul de sa famille tchèque, qui aurait au moins l’avantage de ne pas dévoiler quelques secrets trop morbides à ses camarades, puisqu’il doutait que ceux-ci parlent son idiome natal. Le seul inconvénient était encore de pouvoir faire appel à lui. « Dumbledore, sinon c’est bien... » Au moins, ils pourraient tous en profiter un peu. « Tous les morts peuvent être appelés ? Ou c’est seulement à leur bon vouloir ? » Dans le dernier cas, il imaginait mal le célèbre mage venir docilement participer à leur petite réunion.

design ϟ vocivus

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Avec Noël, Halloween était une de ses fêtes préférées. Alors quand Bella avait vu la petite note sur le panneau d'affichage invitant qui voulait à une séance de spiritisme, elle n'avait pas hésité longtemps et y avait inscrit son nom. Si les Moldus pouvaient être effrayés par une planche de Ouija, eux, sorciers, étaient déjà au courant de l'existence des fantômes et esprits frappeurs, ce qui rendait l'expérience plus amusante qu'effrayante au final. Et avec l'approche d'Halloween, rien de mieux pour se mettre dans le bain et par la même occasion, rencontrer d'autres camarades autour d'une bonne ambiance.

Cet après-midi là, Bella s'était habillée simplement, troquant sa robe de sorcière contre un jean confortable et un petit pull fin (elle réservait ses gros pulls à col roulé pour l'hiver ultra rude qui l'attendait dans ce pays froid qu'était la Grande Bretagne). N'ayant l'habitude d'attacher ses cheveux que lorsqu'elle y était obligée (essentiellement lorsqu'elle faisait du sport), elle les avait laissé lâchés sur ses épaules, comme à son habitude. Sa baguette dans la poche arrière de son jean, elle avait prit soin d'amener un paquet de chips de sa réserve personnelle pour le partager avec les autres. C'est donc relativement enthousiaste et détendue qu'elle se rendit à l'endroit du rendez-vous. Elle faillit d'ailleurs arriver en retard à cause d'un escalier récalcitrant mais arriva finalement à l'heure, rejoignant les participants inscrits. A part Blaze, qu'elle commençait à situer vu qu'ils partageaient la même classe, elle ne connaissait pas vraiment les autres mais ça ne la dérangeait pas, au contraire. Bella était toujours partante pour faire de nouvelles rencontres.

Après avoir annoncé leur arrivée en frappant à la porte, celle-ci s'ouvrit dans un grincement de circonstance qui la fit sourire. La pièce était très sombre, uniquement éclairée par quelques bougies. Elle aperçut cependant sans mal des coussins disposés en cercle au centre duquel se trouvait la fameuse planche de Ouija. Niveau mise en place de l'ambiance, c'était déjà au top !

- Salut ! Répondit-elle avec un sourire en suivant le groupe qui entrait. Elle déposa le paquet de chips près du cercle de coussins. Ils pourraient tous piocher dedans après la séance.

Suivant les instructions, Bella prit place sur un coussin, entre le petit Dmitri et l'organisatrice de la séance : Murphy. De ce fait, elle se retrouvait pile en face Blaze et Rosalie. Le groupe ainsi prêt pour que la séance débute, Murphy leur demanda s'ils avaient en tête quelqu'un qu'ils aimeraient invoquer. Rosalie pensa à son grand-père, Blaze à un certain Albus Dumbledore. Ce nom lui disait quelque chose. Elle devait l'avoir lu quelque part lorsqu'elle s'était renseignée sur Poudlard. De mémoire il s'agissait d'un grand sorcier mais elle n'était pas très certaine. Depuis son Australie natale, elle ne s'était pas franchement intéressée à l'histoire des autres continents. Pourtant, elle avait certainement lu quelque chose qui faisait référence à ce sorcier. De son côté Dmitri pensa à quelqu'un, avec pour seule précision qu'il ne parlait pas anglais.

- Dumbledore c'était... ? Reprit-elle avant de se souvenir soudain. Oh ! Je crois que je me rappelle. C'était pas un ancien directeur de Poudlard ? Je crois que j'ai lu qu'il avait affronté un mage noir, Grindelquelquechose. Honnêtement, ça m'étonnerait qu'il se déplace pour une séance de spiritisme d'ados... Sinon on n'a qu'à simplement demander si quelqu'un est là et veut bien se manifester ? Ça fera la surprise. Proposa-t-elle.

Disposition des participants:

Esprit, es-tu là ?

Convocation des esprits

Dès lors qu’Adrian eut quitté la pièce, Murphy put accueillir chacun des participants à la séance, qui s’installèrent sans tarder en cercle autour de la planche. La faible luminosité de la pièce l’empêchait de bien tous les observer, mais l’atmosphère glaçante que les bougies contribuaient à créer la rendait plutôt enjouée. « Oui, ça marche mieux quand on leur montre qu’il y a un lien fort entre nous. » affirma-t-elle avec une certaine conviction. Elle se saisit alors sans hésiter des mains de Bella - qui était très belle - et de Blaze, et referma ses doigts autour des leurs, espérant que cela suffirait à créer entre eux une relation spirituelle, tandis que Rosalie et Dmitri en face d’eux semblaient particulièrement concentrés lors de cet exercice. Le visage de Murphy s’éclaira ; tout le monde semblait jouer le jeu, et il fallait dire qu’elle était particulièrement enthousiaste de voir ses camarades prendre au sérieux une de ses histoires de fantômes. On l’avait tant raillée l’année passée lorsqu’elle s’était intéressée à la résurrection qu’elle s’attendait franchement à ce que plus personne ne veuille être lié à ses idées farfelues… Mais il fallait croire qu’elle avait bien fait de tenter le coup, avec cette annonce dans le hall.

Chacun commença alors à proposer des connaissances, des personnages historiques… Dmitri évoqua à son tour quelqu’un qu’ils pourraient contacter, mais souligna la barrière de la langue. « Ah ouais ? C’est qui ? » demanda-t-elle sans dissimuler sa curiosité. Les idées fusaient, et si elle avait mentalement noté tous les noms qui avaient été proposés, elle ignorait qui saurait le mieux répondre à leur appel. Elle avait vu en trois ans Adrian côtoyer tellement de personnalités disparues qu’elle était intimement convaincue que tout était possible : le royaume des morts était définitivement plus fascinant que celui des vivants… Elle pointa du doigt la planche de Ouija au centre, et le petit objet en bois censé les guider spirituellement. « Ok, on va voir qui est le plus réceptif. Fermez les yeux, et maintenant, placez vos mains sur cet objet - ça s’appelle une "goutte", et attendons qu’un esprit nous guide. Une fois qu’on saura que l’un d’entre eux veut bien nous répondre, on pourra lui poser toutes les questions qu’on veut. » expliqua-t-elle en observant le visage de ses camarades à la faible lueur des bougies. La pénombre environnante sembla alors les envelopper tandis qu’ils lâchaient leurs mains pour ensuite les placer, ensemble, sur la goutte.

La curiosité de Blaze, l’entrain de Dmitri, la fougue de Rosalie, et l’enthousiasme de Bella - qui était très belle - étaient autant de raisons qui pouvaient motiver les esprits à se manifester, Murphy en était convaincue. Elle s’appliqua donc à répondre à toutes les interrogations qui naissaient au cours de leur union spirituelle, piochant dans ce qu’elle savait pour l’avoir directement lu, ou bien pour avoir côtoyé Adrian durant trois ans sous sa forme ectoplasmique. « Ça marche un peu moins bien s’ils sont pas morts dans le coin, mais on est en communication directe avec l’au-delà, alors n’importe qui peut nous répondre si on arrive à créer la liaison. » affirma-t-elle sans l’ombre d’un doute. En ce qui concernait le Grand-Père de Rosalie par exemple, elle restait persuadée que ce dernier était capable de les entendre, si une ouverture en direction de leur monde était créée… « Monsieur le grand-père de Rosalie, désolée que vous soyez mort et paix à votre âme. Si vous nous entendez, allez vers la lettre "R" s’il vous plaît. » demanda-t-elle d’une voix polie en direction du plafond, comme si elle était intimement convaincue qu’une entité était capable de l’entendre. Sa main droite refermée autour de la goutte, elle attendit un mouvement qui saurait les aiguiller… Puis, elle ajouta, visualisant mentalement l’ancien directeur : « Monsieur l’ancien directeur Dumbledore, si vous nous entendez, allez vers la lettre "D" s’il vous plaît. » Elle marqua une petite pause, comme pour sonder leur interlocuteur invisible, et finit par ajouter : « On est de grands fans. » Elle n’était pas la meilleure élève du cours d’histoire, mais la réputation de l’ancien directeur était telle que tout le monde avait au moins déjà entendu parler de lui, au moins une fois dans sa vie. Et ce simple fait donnait déjà envie de l’inviter parmi eux ce soir ! Un frisson la parcourut soudainement, et lui fit courber l’échine ; était-ce une impression, ou il y avait une drôle de brise, dans l’air ?

DÉ 1 :

1 : Tout d’un coup, la goutte se dirige vers la lettre « R ». Le visage de Murphy s’éclaire… On dirait que l’esprit du grand-père de Rosalie est parmi eux ! Ou alors que l’un d’entre eux leur joue un mauvais tour…

2 : Tout d’un coup, la goutte se dirige vers la lettre « D ». Le visage de Murphy s’éclaire… C’est l’ancien directeur, on dirait qu’il essaie de communiquer avec eux ! Ou alors que l’un d’entre eux leur joue un mauvais tour…

3 : C’est étrange… la goutte ne se dirige pas vers les lettres R ou D, mais une force magnétique guide les mains des participants vers la lettre I, puis la lettre M… jusqu’à former le message suivant : « I’M HERE ». Murphy se tourne, interrogative vers les autres, se demandant si l’un d’eux n’est pas en train de leur jouer un mauvais tour… Mais s’il y a bien un esprit, à qui sont-ils donc en train de parler... ?

4-5-6 : Rien ne se passe… Par contre, Adrian trouve que c’est le bon moment pour faire une farce. Dans le noir, sa main luminescente surgit du sol et se referme autour du pied de l’un des participants… (dé 2)

DÉ 2 :

1 : Murphy
2 : Blaze
3 : Dmitri
4 : Rosalie
5 : Bella
6 : le prochain à poster

Emi Burton

Plus d'informations sur le personnage ::

Murphy's law

by Wiise

Le membre 'E. Murphy Leonhart' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 3, 5

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( land of the living dead | ROSALIE ✿ BLAZE ✿ MURPHY ✿ BELLA ✿ DMITRI )

L’ambiance feutrée était propice à bien des choses, mais tout ce qui habitait l’esprit de Rosalie au moment où Murphy les invita à prendre place, c’était l’opportunité qu’on était en train de lui offrir un plateau d’argent. Prenant place sur l’un des coussins disposés à même le sol, elle prit soin de choisir celui à la droite du préfet des Serdaigle. Pure coïncidence, bien évidemment, mais son cœur s’emballa quand même un peu quand les doigts de Blaze s’enroulèrent autour des siens tandis qu’il soulignait à quel point c’était mignon de la part des fantômes d’aimer une telle démonstration affective. L’hôte et organisatrice de cette séance de spiritisme lui confirma que ça leur permettait de mieux ressentir les liens qui les unissaient, ce que la Gryffondor trouva parfaitement pertinent. Elle voulait bien rester là des heures, tant que les fantômes ne se montraient pas trop flippants. Le petit groupe formait désormais une petite ronde, Rosalie entre deux Serdaigle dont l’un capturait bien plus son attention que l’autre. En face, Bella dégageait une aura qui, même en ces lieux bien sombres, avait quelque chose de solaire. Quant à Murphy, elle reprit les rênes de leur réunion et demanda à la cantonade des idées d’esprits à invoquer.

Après quelques secondes d’un silence épais, c’est Rosa la première qui se décida à proposer quelqu’un. Le souvenir de son grand-père s’imposa à elle : après tout, même si ce qui l’avait poussée à s’inscrire était la présence du garçon à ses côtés, maintenant qu’elle était ici, pourquoi ne pas tenter de communiquer avec son aïeul disparu ? Il y avait bien des choses qu’elle aurait aimé lui dire puisqu’il n’était plus possible pour elle de se lover dans son étreinte réconfortante. Blaze proposa ensuite Albus Dumbledore, ce qui était quand même vachement plus classe, puis Dmitri mentionna quelqu’un qui ne parlait pas anglais. Finalement, la solution de Bella l’emporta : autant laisser ces idées en suspens et attendre de voir qui voulait bien se manifester. Rosalie aimait bien les surprises, en plus, même si elle n’était pas certaine d’apprécier celles qui mettaient en scène des esprits. Et si ça tombait sur un mage noir ou quelqu’un d’horriblement méchant ? Ses craintes n’eurent guère le temps de prendre plus de place, une pression sur ses doigts la ramena aussi brutalement que doucement à l’instant présent et une bouffée de chaleur monta jusqu’à ses joues. La main de Blaze s’était resserrée autour de la sienne et elle commençait littéralement à manquer d’air.

Malheureusement — pour son petit cœur, mais heureusement pour son cerveau qui n’allait pas tarder à manquer d’oxygène — Murphy désigna la planche en bois qui siégeait au centre de leur cercle et les invita à placer leurs mains sur la goutte. Ce qui voulait dire dénouer ses doigts de ceux de Blaze… À contrecoeur, la blonde obtempéra, suivant les autres qui se penchaient en avant, retrouvant un peu de joie de vivre quand son épaule toucha celle de son voisin. Décidément, les séances de spiritisme étaient favorables à une proximité des plus troublantes. La Serpentard se fendit de quelques dernières explications : finalement, le spectre des possibles était large puisqu’il incluait toutes les personnes décédées dans le coin — et ça, il y en avait probablement un paquet vu l’historique du château — et toutes celles qui, d’une manière ou d’une autre, étaient liées à l’un d’entre eux. Puis, d’une voix plus forte, elle s’adressa au grand-père de la Gryffondor qui laissa ses yeux dorés parcourir la salle, au cas-où. Est-ce qu’il était là, à les observer, attendant que le lien se crée pour pouvoir communiquer avec elle ? Elle interpella ensuite Dumbledore dont la réputation n’était plus à faire.

Soudain, un voile glacé se déposa sur ses épaules. Elle avait l’impression que la température de la pièce venait de chuter de quelques degrés. Un cri de surprise s’échappa d’entre ses lèvres quand la goutte se mit à bouger, d’abord vers la lettre I, puis la lettre M, sous les yeux écarquillés de l’assemblée. C’était comme ça que ça marchait, alors ? Rosa était un peu déçue, elle qui pensait qu’ils allaient pouvoir voir le fantôme comme c’était le cas avec ceux de Poudlard… Mais ce sentiment se dissipa bien vite quand la goutte s’arrêta après avoir tracé la phrase I’m here. Qui était ici ? Qui leur parlait ? Ses yeux dorés croisèrent ceux de Murphy, à peine éclairés par la lueur des bougies alentour. Est-ce que c’était réel ou est-ce l’un d’entre eux s’amusait à faire une mauvaise blague ? « Qui… Qui est là ? » demanda finalement la blonde, prenant son courage à deux mains, alourdie de désagréables frissons qui lui donnaient envie de regarder par-dessus son épaule toutes les deux secondes, au cas où. Cela ne faisait que quelques minutes qu’ils étaient tous là, elle avait pourtant l’impression qu’ils étaient déjà à des lieues du château, dans un espace-temps bien différent. « S’il vous plaît » rajouta-t-elle, mimant Murphy qui s’y connaissait sacrément et qui s’était montrée super polie en parlant aux esprits.

1 - 2 - 3 - Rien ne se passe.
4 - La goutte se déplace et forme… le nom de l’un d’entre eux ? (Dé 2)
5 - La goutte se déplace sur le H, E… HELP ME.
6 - La goutte se déplace et forme un nom familier de tous (Dé 3)

Dé 2

1 - Murphy
2 - Blaze
3 - Bella
4 - Dmitri
5 - Rosalie
6 - Adrian

Dé 3

1 - 2 - Gryffondor
3 - 4 - Serdaigle
5 - Serpentard
6 - Poufsouffle

( Pando )

Le membre 'Rosalie Dawley-Guggenheim' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 5, 2, 2

Désormais installés en cercle, liés les uns aux autres par les mains, Blaze ne put s’empêcher de se faire la réflexion que Murphy ne devait pas avoir beaucoup d’amis dans l’école si elle était obligée de solliciter des inconnus pour participer à ses expériences. Ou alors c’était un piège et comme des bleus ils étaient tous tombés en plein dedans. Ce serait marrant…

Il hocha la tête à la question de Bella, tout en fixant un point par-dessus son épaule, histoire d’éviter de croiser son regard.

- « Grindelwald, oui. » pour une fois qu’avoir de bonnes notes en histoire lui servait à quelque chose. « T’en sais rien, peut-être que les morts se font royalement chier ? »

Les fantômes, encore, on savait à quoi ils occupaient leur journées : principalement glander et se plaindre que les élèves faisaient trop de bruit, mais les autres ? Ceux qui étaient parti de l’autre côté ? Sous quelle forme existaient-ils encore ceux-là ? S’ils existaient seulement. Autant de question qui avaient poussé Blaze à s’inscrire à cette séance de spiritisme.

Murphy semblait en tout cas en savoir un peu plus que lui puisqu’elle évoqua la possibilité d’établir une liaison avec l’au-delà, néanmoins dépendante du lieu de la mort de la personne à invoquer. Tout cela fit froncer les sourcils du jeune homme. La distance comptait ou elle ne comptait pas ? Le processus n’était pas très clair de son point de vue, c’était le moins qu’on puisse dire et un instant il se demanda Murphy savait de quoi elle parlait ou improvisait simplement à partir de ce qu’elle avait vu dans des films d’horreur ?

Néanmoins, il était prêt à lui donner sa chance, et si en plus la soirée était marrante, alors il n’aurait pas complètement perdu son temps. Avec Rosalie dans la partie, il aurait sans doute des occasions pour se faire mousser. Finalement, la jeune fille de serpentard trancha pour un non-choix : on verrait simplement qui se pointerait le premier. Pratique. Elle invoqua tour à tour chacun des morts proposés par eux, sans elle-même donner de nom toutefois. Blaze n’ignorait pas que son frère avait péri à Poudlard et qu’il était possible de le croiser dans le château, et se demanda ce qui se passerait si c’était lui qu’on invoquait ? Ressentirait-il leur appel ? Il faudrait demander ça tout à l’heure, assaisonné d’un peu de tact.

Il lâcha finalement la main de Rosalie – tant pis pour elle – pour venir joindre la sienne à celles du reste de ses camarades sur une goutte au milieu de la planche de ouija.

Il ne s’attendait à rien mais ne fut pas déçu. Comme traversé par une énergie étrange qui faisait bouger l’objet tout seul, sa main fut presque tirée vers une première lettre, puis une seconde. Immédiatement, un sourire ravis s’afficha sur le visage du jeune homme. Bien sûr il n’était pas encore totalement impressionné – la possibilité d’un banal tour de magie restait grande, voire même d’un trucage, mais il avait envie d’y croire, et l’atmosphère étrange de la pièce suffisait à se plonger dans l’ambiance pour peu qu’on en ait la motivation suffisante.

Tout le monde autour de la table semblait avoir retenu son souffle alors que les premiers mots se devinaient « I’m here » c’était plutôt un bon début. A sa droite la voix de Rosalie brisa soudain le silence en manquant de le faire sursauter ! Ah la vache, il s’était laissé prendre au jeu. La jeune fille de son côté ne semblait plus très rassurée à voir le ton qu’elle employait, sans compter que la goutte continuait de bouger, pointant de nouvelle lettre. A nouveau concentré, Blaze ne put se retenir de les épeler dans un murmure.

- « H… E… L… »

A la troisième lettre un frisson lui parcouru le dos, immédiatement suivi par une extension de son sourire. HELL, l’enfer…

- « P. »

Ah. C’était pas mal quand même. « Help me », merde alors, un fantôme leur demandait leur aide ? Mais quelles emmerdes pouvait bien avoir une fantôme ? Il était littéralement intouchable…

- « Trop bien… » ne put il s’empêcher de lâcher avant de se reprendre immédiatement « Enfin, pas pour vous. » Il secoua la tête. « On peut vous aider peut-être ? »

Son caractère entreprenant le poussait à prendre les choses en mains mais n’y connaissant strictement rien au spiritisme, il adressa à Murphy un regard interrogateur. S’il y en avait bien une qui devait savoir comment réagir, c’était elle.

Dé 1
--------------------
1 = la goutte s'en va pointer sur le YES
2 = la goutte se met à tourner sur elle même toute seule !
3 = la goutte sauter au visage de l'un d'entre-eux (voir dé 2)
➤ 4 = à nouveau les lettres P... A... PAIN... la douleur, ça fait froid dans le dos.
5 = pas de réponse mais l'un d'entre eux sent comme une main glacée se poser dans son dos ! (voir dé 2)
6 = la goutte s'en va pointer sur le NO
--------------------

Dé 2:

Le membre 'Blaze H. Mansfield' a effectué l'action suivante : Le Hasard

#1 'Le Hasard' : 4

--------------------------------

#2 'Le Hasard' : 3

Esprit, es-tu là ?
‟ Murphy, Bella, Rosa, Blaze & les morts „

Dmitri réprima un sourire vaguement moqueur lorsque sa voisine – la jolie, pas l’organisatrice de la séance – avoua son ignorance au sujet de Dumbledore. Ils n’avaient clairement pas eu la même enfance : sa grand-mère avait été intraitable sur l’apprentissage de l’histoire sorcière – plus d’une fois, il s’était fait taper sur les doigts pour ne pas se montrer assez attentif – et son mari n’aurait d’ailleurs pas permis qu’un de ses petits-enfants ne connaisse pas bien celle du pays de leurs ancêtres. « Si les morts sont comme les tableaux, on va rameuter tous les défunts de Poudlard, alors. » renchérit-il à la remarque de l’autre serdaigle. Il suffisait de passer quelques minutes à discuter avec les peintures pour comprendre que la vie d’être de toile et d’huile ne devait guère être constamment des plus palpitantes. Encore que ces derniers temps, il lui semblait avoir remarqué un peu plus de dynamisme chez ceux qui se plaignait autrefois de l’ennui ; sans doute qu’avec tant de missions d’espionnages et tant de ragots à colporter, ils devaient trouver d’heureuses distractions dans le château. Ne manquait plus qu’à espérer qu’ils fassent crouler le maître des potions – et des tableaux – et le directeur sous des informations inutilement ennuyeuses.

À son tour, il fit une proposition de mort à invoquer, sans trop y croire. En soi, il ne doutait pas que le défunt puisse être intéressé par ces choses, de ce qu’il savait de lui, il était bien du genre à tremper dans tous les plans un peu morbides qui se proposaient à lui, mais la barrière de la langue le rendait moins intéressant pour ses camarades... et l’aiglon n’était pas certain de vouloir risquer qu’il parle autre chose que du tchèque devant eux. Depuis la fin de l’été – et surtout depuis sa discussion avec Duncan – il s’était beaucoup penché sur ses ancêtres du côté maternel et il suspectait tout particulièrement celui-ci d’être le fourchelang qui lui avait légué le don. « Juste un vieil aïeul tchèque. » La réponse était sobre, et pas tout à fait honnête, compte tenu de l’intérêt qu’il lui portait ces derniers temps. Au contact de ses ancêtres peints, il avait peu à peu commencé à nourrir une grande curiosité pour l’histoire familiale, et il rêvait désormais de pouvoir converser avec l’un des rares qui ne bénéficiait pas d’un tableau. Mais qu’importe, pour l’heure ils optaient donc pour la solution de Bella et Murphy entamait enfin la séance. Le garçon haussa les sourcils d’un air circonspect. À quoi ça servait qu’ils se tiennent les mains au début, s’il fallait maintenant les avoir sur la goutte ? L’espace d’un instant, il se mit à douter des capacités de la serpentard. Peut-être qu’en fin de compte, sa réputation était galvaudée et qu’ils assistaient à un jeu de dupes. Suivant toutefois le mouvement de ses camarades, il obtempéra et posa un doigt sur l’objet. Elle leur donna quelques instructions, et assurait que n’importe quel mort pouvait intervenir, peu importe l’endroit du décès, mais qu’il demeurait plus probable qu’ils aient affaire à quelqu’un de physiquement plus proche. C’était un bon point pour Dumbledore.

L’organisatrice de la soirée entreprit de s’adresser aux potentiels défunts qui les écoutaient depuis l’au-delà, égrenant quelques instructions pour que l’un d’eux puisse s’adresser aux élèves. Il eut comme un instant de flottement, où tous gardaient un silence religieux, les yeux rivés sur la planche en bois. Ce moment lui parut durer une éternité tant le suspens le tenait en haleine, pourtant seules quelques secondes s’étaient écoulées avant qu’ils n’aient une réponse. À l’inverse des autres membres du groupe, Dmitri demeurait silencieux. Ni cri de surprise, ni épellation. Plutôt bon public, il était tellement fasciné par la scène qu’il en viendrait presque à oublier de respirer. Inspiration, expiration... Pendant ce temps, Rosalie et Blaze continuaient de poser des questions, obtenant des réponses toujours plus énigmatiques. « Un mort, ça peut souffrir ? » demanda finalement le benjamin en levant les yeux de la planche de ouija, après que la présence – ou l’élève qui leur faisait une farce – eut épelé les trois mots. « Ou alors, il est mort de douleur... » supposa-t-il, ne s’adressant cette fois-ci à personne en particulier. Il avait déjà entendu son père parler des conséquences que le sortilège doloris pouvait avoir sur certaines personnes, alors il était sûrement possible d’en mourir également. Cette idée le fit frissonner – ou alors était-ce parce que la pièce était anormalement froide ? – et après un dernier regard pour ses camarades, il reposa ses yeux sur la goutte qu’ils tenaient tous du doigts. Galvanisé par les initiatives successives du petit groupe, et impatient de découvrir l’identité de celui qui parlait par l’intermédiaire de la planche, il prit enfin les devants. « Vous êtes mort à Poudlard ? » S’il n’était pas particulièrement étonnant de parler à un objet – après tout, le château et le manoir des van Aken en étaient bourrés – il se sentait idiot à poser des questions à un bout de bois. Pour autant, il trouvait ça de plus en plus excitant. Il ne s’était pas attendu à ce que les choses deviennent si rapidement intéressantes, en réalité il avait même envisagé que ce soit au mieux un peu distrayant et plus probablement, qu’il ne se passe rien.

1 & 4. La goutte se dirige vers le « YES ».
2 & 5. Des volets se mettent subitement à claquer, comme si une présence invisible s’amusait à les ouvrir et fermer à toute allure.
3 & 6. La goutte se dirige vers le « NO ».

design ϟ vocivus

Le membre 'Dmitri D. van Aken' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 4

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Une fois le petit groupe installé en cercle sur les coussins autour de la planche de Ouija, tout le monde se prit les mains. Selon Murphy, montrer qu'il y avait un lien fort entre les participants aidait. Ça ne l'étonna pas, à vrai dire. Elle avait vu de nombreuses séances de spiritisme à la télévision ou sur internet et chaque fois, tout le monde se prenaient la main ou au moins se touchaient du bout des doigts. Une histoire de circulation d'énergie ou un truc du genre. Elle n'y voyait aucun inconvénient pour sa part et était parfaitement prête à jouer le jeu.
Vint alors la question de choisir qui invoquer. Dmitri proposa un vieil aïeul tchèque, Rosalie son grand-père et Blaze un ancien directeur de Poudlard. Si Bella n'était pas très certaine de l'identité de ce dernier, Blaze confirma qu'il s'agissait effectivement d'un grand sorcier. L'australienne douta alors qu'une personne d'aussi grande importance se déplace pour une petite séance de spiritisme, mais Blaze pensa le contraire et une fois n'est pas coutume, débita son idée avec un style qui la fit sourire.

Finalement, ils verraient bien qui voudrait répondre à leur appel et serait le plus réceptif. Murphy expliqua alors le fonctionnement de la planche et de la goutte qui devait se déplacer dessus et indiquer des mots courts ou des lettres. Bella lâcha les mains de ses voisins et tout le monde les plaça sur la goutte. Bon bah au moins, vu la petite taille de la goutte, leurs mains se touchaient encore. L'énergie continuerait de circuler.

Murphy démarra la séance en posant une question directement au grand-père de Rosalie et à Dumbledore. Bella regarda la planche avec impatience, attendant de savoir qui voudrait bien se manifester. Mais visiblement ni l'un ni l'autre des deux esprits ne se manifesta. Pourtant, ils eurent bien une réponse, un peu floue certes, mais bien là, puisqu'il le disait lui-même "je suis là". Oui mais qui ? Un frisson glacé lui fit dresser les cheveux sur la nuque. C'était à la fois effrayant et excitant. Et quand bien même c'était un des participants qui faisait une blague, ce n'était pas grave. C'était amusant.

Finalement Rosalie posa la question qui était certainement dans les pensées de tout le monde et demanda qui était là. Une fois encore, Bella regarda avec impatience la goutte qui formait les lettres de la réponse. Mais l'esprit qui était là semblait bien aimer les réponses un peu floues car au lieu de décliner son identité il demanda à ce qu'on l'aide. Ah. Un esprit en détresse, donc. En toute logique, Blaze demanda alors si on pouvait l'aider et l'esprit, au travers de la goutte, répondit simplement le mot "douleur". De base un fantôme ne ressentait plus la douleur alors à quoi faisait référence cette réponse ? Aux circonstances de la mort peut-être ? Dmitri eut la même réflexion qu'elle et l'exprima tout haut. Bella hocha la tête et ajouta.

- Peut-être qu'il s'agit d'une douleur morale ? Un fantôme est un fantôme parce qu'il n'est pas passé "de l'autre côté" pour une raison ou une autre. Quelque chose le retient encore mais quoi ? Malgré son empathie pour ce pauvre esprit torturé, Bella ne pouvait s'empêcher de trouver que les évènements prenaient une tournure extrêmement intéressante.

A son tour Dmitri posa une question et demanda à l'esprit s'il était mort à Poudlard. La réponse ne se fit pas attendre et l'esprit répondit que oui. Bon sang, plus il répondait, et plus de questions se posaient. C'était fascinant.

- Comment êtes-vous mort ? Est-ce que c’était accidentel ou bien est-ce que vous avez été... enfin, vous voyez… Demanda Bella. Après avoir jeté un regard circulaire à ses compagnons, elle riva de nouveau son regard sur la planche alors que la goutte se déplaçait de nouveau.

1-2 : La goutte forme les lettres "A-C-C-I-D-E-N-T".
3-4 : La fenêtre s'ouvre violemment laissant entrer un courant d'air glacial qui éteint toutes les bougies d'un coup.
➤ 5-6 : La goutte forme les lettres "M-U-R-D-E-R".

Disposition des participants:

Le membre 'Bella Summers' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 6

Esprit, es-tu là ?

Convocation des esprits

Parmi les participants qui avaient accepté de se prêter à l’exercice, Murphy réalisait qu’elle ne connaissait pas particulièrement chacun d’entre eux. Pourtant, elle était intimement convaincue qu’aucun n’était là par hasard, et elle se félicita silencieusement d’avoir initié cette séance : pour commencer, l’enthousiasme de Rosalie et la curiosité qu’elle manifestait à l’égard du monde spirituel étaient des ingrédients essentiels au bon déroulement de cette conversation avec les entités qui peuplaient le château. Quant à Blaze, le vif intérêt qu’il portait à leur interlocuteur participait à consolider le lien entre eux, et les réflexions de Dmitri permettaient de mieux appréhender l’esprit auquel ils s’adressaient. Bella, elle, semblait empreinte d’une certaine empathie, et elle s’imagina alors que les fantômes devaient ressentir cette inclinaison naturelle. A eux cinq, il était certain qu’ils parviendraient à établir une forte connexion avec l’au-delà, et cette simple pensée la remplit de joie. Et lorsque le jeune Serdaigle évoqua son aïeul décédé, il fut difficile pour elle de ne pas paraître enchantée par la nouvelle… « Fantastique ! Il est mort comment ? » demanda-t-elle, sa voix trahissant peut-être un peu trop son engouement. Il n’y avait que peu de choses plus passionnantes que les histoires de fantômes, surtout lorsqu’elles touchaient aux familles des élèves ; le monde magique recelait bien des secrets, et celui qui entourait le monde de la mort était probablement le plus énigmatique… Chacun se mit alors à formuler oralement ses interrogations, et l’objet s’anima subitement, comme s’il était contrôlé par une main désincarnée. Les réponses vinrent les unes après les autres, et Murphy dut retenir une petite exclamation à chaque fois qu’un mot apparaissait ; ainsi donc, ils avaient véritablement affaire à un esprit, décédé dans l’enceinte même du château. Et l’histoire qu’il semblait avoir à raconter s’annonçait véritablement exaltante… « Peut-être qu’il a besoin de réponses. Et que c’est ça qui le retient ici… » répondit-elle aux autres après que le mot "pain" fut dévoilé. Il y avait encore un certain nombre de zones d’ombres au tableau à élucider, mais c’était ce pour quoi ils étaient réunis aujourd’hui. Restait à espérer que leur interlocuteur ne les abandonnerait pas avec leurs interrogations, et pourrait les renseigner sur tout ce qu’ils avaient à lui demander. D’expérience, Murphy savait que les fantômes avaient une certaine susceptibilité, et qu’il ne valait mieux pas prendre le risque de froisser l’un d’entre eux, même par mégarde…

Véritablement fascinée par les déplacements mystiques de la goutte sur le plateau, s’arrêtant d’une lettre à une autre et révélant progressivement des mots mystérieux, Murphy se laissa bien volontiers entraîner : pourtant familière avec ce qui touchait à l’occulte, cette manifestation invisible à l’œil nu était en train de déformer sa conception du réel… Mais ce fut la réponse que l’entité donna à la question de Bella, qui suscita son plus vif étonnement. « Quoi ? » lâcha-t-elle en dévisageant les autres, se demandant si elle avait bien lu. L’atmosphère semblait s’être brusquement refroidie, maintenant qu’il était question d’un hypothétique meurtre. Si c’était vrai, et que cet esprit ne se jouait pas d’eux, ils tenaient quelque chose de très solide… « J’arrive pas à y croire, c'est totalement dingue. » souffla-t-elle dans un subtil mélange d’effroi et d’excitation. Cette séance devenait de plus en plus palpitante à mesure qu’elle se prolongeait… C’était comme si elle ressentait une légère brise froide, qui venait se déposer sur son échine, et les petites flammes des bougies s’étaient soudainement mises à danser, comme animées par une mystérieuse force extérieure. Quelques-unes avaient d’ailleurs commencé à s’éteindre, diminuant ainsi le rayon de lumière de la pièce, rattrapées par une couche de cire qui avait épuisé la mèche. Durant un instant, Murphy se demanda si ce n’était pas Adrian qui se jouait d’elle depuis le début, en lui faisant croire que ses camarades et elle se trouvaient au cœur d’une histoire d’horreur. Mais une partie d’elle avait volontiers envie d’y croire ; la tentation de se laisser convaincre qu’il y avait bel et bien l’esprit d’un mort parmi eux qui leur susurrait de glaçantes vérités était trop forte pour être réprimée. « Et… vous savez qui vous a tué ? » demanda-t-elle à mi-voix avant de se raviser. Non, elle avait une foule de questions pour cette entité désincarnée à laquelle ils s’adressaient, mais s’ils n’avaient droit qu’à une seule interrogation, elle souhaitait en avoir le cœur net. « Est-ce qu’il est encore là aujourd’hui, parmi nous… ? » Elle laissa passer quelques instants, sondant le visage de ses camarades, observant avec attention chaque objet de la pièce, comme si elle s’attendait à ce qu’il se manifeste à travers l’un d’entre eux. Après tout, ils ignoraient quand ce drame avait pu survenir exactement… et si des éléments pouvaient leur servir d’indice, alors il y avait une véritable enquête à mener parmi ceux qui habitaient encore le château.

DÉ 1 :

1-2 : La goutte formule le mot « Y-E-S »

3-4 : La goutte formule le mot « N-O »

5 : Rien ne se passe… Par contre, Adrian trouve que c’est le bon moment pour faire une farce. Dans le noir, sa main luminescente surgit du sol et se referme autour du pied de l’un des participants… (dé 2)

6 : Les bougies s’éteignent tout à coup. Et avant même qu’ils n’aient le temps de réagir, les yeux de l’un d’eux virent au blanc… On dirait bien qu’ils ont affaire à un cas de possession. (dé 2)

DÉ 2 :

[strike]1 : Blaze
2 : Rosalie
3 : Bella
4 : Dmitri
5 : Murphy
6 : Le prochain à poster.

Emi Burton

Le membre 'E. Murphy Leonhart' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 3, 5

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

( land of the living dead | ROSALIE ✿ BLAZE ✿ MURPHY ✿ BELLA ✿ DMITRI )

Ce qui était en train de se dérouler était complètement incroyable. Digne des plus grandes histoires. Rosalie était venue ici sans aucune idée préconçue — il fallait aussi souligner qu’elle s’était inscrite en voyant un autre nom et pas particulièrement parce qu’elle s’était découvert un vif intérêt pour la communion avec les esprits perdus dans l’au-delà — mais ce qui se manifestait sous leurs doigts réunis sur une planche gravée de lettres la laissait stupéfaite. Ils parlaient réellement avec un esprit. Il y avait quelqu’un, quelque part, qu’ils ne pouvaient ni voir ni toucher ni entendre mais qui par la force magnétique d’elle ne savait trop quoi était en mesure de faire glisser le bout de bois sur les lettres adéquates. Ses yeux dorés écarquillés suivirent les mouvements avec une attention accrue. Help Me. Un frisson glacé se glissa le long de sa colonne vertébrale tandis qu’elle jetait un coup d'œil à ses compères : avaient-ils bien lu comme elle ? A priori, c’était le cas. La voix de Blaze s’éleva, plus enthousiaste que Rosalie n’aurait pu l’être. Enfin, elle l’était, profondément : ils étaient en train de parler à un esprit, par tous les saints écossais. En revanche, ce n’était pas super cool pour l’âme en peine qui sollicitait leur aide. Mais évidemment, ce n’était pas ce que le Serdaigle voulait dire et il le notifia bien vite avant de demander ce que le petit groupe pouvait faire pour aider. À nouveau, une énergie presque électrique parcourut le corps de la Gryffondor et, une à une, des lettres furent mises en valeur. Le mot qu’elles formèrent finalement n’était pas des plus rassurants. Pain.

Décidément, quoi qu’il soit advenu de cet esprit, ce n’était pas joyeux. Rosalie réprima un nouveau frisson et porta son attention sur le plus jeune d’entre eux dont la voix brisa cette chape de silence qui s'abattait sur leurs frimousses dès qu’une nouvelle question était posée. Belle avait une idée intéressante : et si sa douleur était ce qui le retenait dans ce monde et l’empêchait de trouver le repos éternel ? C’était souvent ce qu’il se passait, dans les histoires, alors pourquoi pas ici ? Dmitri se lança à son tour, posant une très bonne question : d’instinct, la Préfète avait envie de dire qu’il était effectivement mort à Poudlard, ce serait plus logique étant donné qu’ils communiquaient avec lui depuis le château. Et comme en écho à ses pensées, le bout de bois glissa de lettre en lettre jusqu’à former une réponse positive. « Donc, monsieur ou madame l’esprit, vous souffrez et vous avez besoin d’aide et vous êtes mort à Poudlard, » récapitula-t-elle, d’une voix un peu plus étouffée qu’au début de la séance. Elle aurait aimé avoir un nom, des réponses plus longues, une histoire toute entière contée de la voix du premier concerné, mais c’était malheureusement impossible. Sa curiosité en bandoulière, elle observa la très jolie Poufsouffle poser la question que tous avaient en tête — du moins, c’était le cas de Rosalie — : à savoir, comment était-il mort ?

La blonde ne se rendit compte qu’elle avait retenu sa respiration que lorsque le mot Murder fut entièrement épelé et qu’elle inspira une exclamation choquée. « Un meurtre, il a été tué, » couina-t-elle, complètement plongée dans ce bout de vie — et de mort — qui s’inscrivait sous leurs yeux à tous. Murphy, qui était restée silencieuse jusqu’alors, rajouta une touche d’angoisse en interrogeant l’esprit sur la présence de son meurtrier. Et si c’était un professeur ? Et si le tueur errait encore dans les couloirs ? La respiration de la jeune fille se fit erratique alors que le souvenir de leur enquête, à Michaela et elle, s’imposa à son esprit. Et si c’était Killian ? Son cœur se mit à battre à toute allure, frôlant la crise cardiaque quand ils apprirent que le meurtrier n’était plus ici. Ça concordait ! Tout concordait ! « Est-ce qu’il était à Gryffondor ? » demanda-t-elle dans la foulée, d’une voix rendue blanche par toutes ces informations.

1 - 3 - La goutte pointe le mot “YES”
2 - 6 - La goutte pointe le mot “NO”
4 - 5 - Un brusque courant d’air souffle toutes les bougies d’un coup

Un cri lui échappa et son regard paniqué se porta sur ses camarades sans réellement les voir. « C'est Killian l'ancien préfet ! »

( Pando )

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'Le Hasard' : 1

La soirée avait pris un tour étrange puisque, contre toute attente, le groupe réuni par Murphy obtenait des résultats. Il fallait bien comprendre, la frontière entre les morts et les vivants n’était pas toujours très clair au sein de la société sorcière qui avait depuis toujours appris à faire un grand nombre de fantômes hantant ses couloirs et ses greniers. Toutefois, une règle était claire : ceux qui passaient la frontière ne revenait pas. On pouvait apparemment en faire apparaitre des échos, mais ce n’était rien que cela, un écho, un fragment de souvenir sans volonté propre, un mimétisme d’une ancienne existence désormais révolue.

Avaient-ils affaire à un écho, était-ce cela qui s’adressait à eux en cet instant précis ? Peut-être, mais ça n’y ressemblait pas. Pourquoi un écho aurait-il eut besoin d’en passer par une planche pour se manifester ? Qu’est-ce qui pouvait bien l’empêcher de leur apparaitre complétement ? Plus tard, sans doute, avec le recul, Blaze se serait mis à élaborer des théories. Pour le moment, il était juste surexcité à l’idée qu’il puisse réellement se passer quelque chose de normalement impossible et suspicieux à l'égard de la manifestation. Avait-il mis le doigt sur un secret enfoui ? Une clef pour accéder à la puissance ? Ou était-ce juste une grosse arnaque sensationnaliste ?

Il écouta d’une oreille distraite les commentaires de ses camarades, son attention focalisée sur le mouvement de la goutte sous ses doigts, tentant d’y déceler une supercherie. Un sortilège de locomotor pouvait très bien faire bouger les objets à distance, mais force était de constater que celle-ci avait une certaine capacité à rebondir sur leurs questions, ce qui impliquait soit que le sorcier qui le faisait bouger était avec eux dans la pièce, soit que la goutte avait bel et bien une sorte de proto-conscience à elle. Dans tous les cas, il s’agissait de magie complexe, un peu trop élaborée pour des élèves de leur âge.

Il darda toutefois un regard suspicieux sur Murphy et sans sortir la goutte de son champ de vision chercha chez elle des signes de manipulation. Il n’y en avait pas, mais ça ne voulait rien dire : la jeune fille était peut-être douée, ou son stratagème fonctionnait d’une autre manière.

Il était si concentré qu’il sursauta presque lorsque Rosalie s’exclama juste à côté de lui qu’il devait s’agir de Killian. Attendez… qui était quoi ? Killian était mort ? Ah non le tueur ! Blaze jeta un œil dubitatif à la nouvelle préfète de gryffondor.

- « C’est très probable, oui. » répondit-il dans le plus grand des calmes.

La situation tournait à la farce et chez Blaze se mêlait un mélange d’excitation et de profonde frustration de ne pas réussir à comprendre comment fonctionnait la planche. Il s’était mis à en vouloir à Murphy pour ses cachoteries, et maintenant à Rosalie qui lui cassait les pieds avec ses deux neurones mal raccordés.

- « Suffit de poser la question, on va être fixé. Est-ce que c’est Killian ? »

------------------------
1 ; 2 = la goutte va vers le OUI
3 ; 4 = la goutte va sur AU REVOIR
➤ 5 ; 6 = la goutte saute au visage de Rosalie !
------------------------

A peine avait-il fini de poser la question que comme soudainement traversée d’un courant électrique, la goutte leur sauta des doigts et alla heurter le front de Rosalie.

Blaze éclata de rire.

- « Te voilà promue enquêtrice faut croire ! Le fantôme t’a désigné comme sa championne. »

Puis son regard se porta sur Murphy, mi-suspicieux mi-goguenard.

- « Bon, avoue, c’est quoi l’embrouille ? »

Le membre 'Blaze H. Mansfield' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 5

Esprit, es-tu là ?
‟ Murphy, Bella, Rosa, Blaze & les morts „

Questionné par Murphy, l’aiglon eut une moue qui oscillait entre l’amusement et une expression plus dubitative. Cette fille était pour le moins atypique, s’extasiant à l’évocation de défunts là où beaucoup d’autres personnes auraient été plus gênées à l’idée de parler de quelconques ragots un peu morbides. Cette étrangeté ne le gênait pas pour autant. Bien au contraire, il avait toujours été attiré par ce qui sortait de l’ordinaire, par l’originalité... peut-être était-ce une manifestation de sa fibre artistique, qui le poussait à rechercher ce qui tenait un peu de l’excentrique, ou son désir de sortir des cadres trop monotones. « Officiellement, une crise cardiaque je crois. » Ce qui était sûrement le cas – il n’avait pas de raison d’en douter – mais il se plaisait à attiser la curiosité, à faire planer le mystère là où il n’y en avait pas vraiment. Ce qui l’intéressait chez cet ancêtre n’était pas tant sa mort que son vivant. Peut-être que s’il pouvait voir toute sa vie, sans le moindre secret, serait-il très déçu par tant de monotonie... ou alors, il s’agissait de l’un de ses aïeux dont les ténèbres qui engloutissaient sa vie n’avaient d’autre but que de garder sous le boisseau quelque obscure confidence.

Quelques mois plus tôt, la perspective d’être intéressé par ce qu’avaient à apporter les morts ne l’aurait guère intéressé bien longtemps. Le concept lui paraissait lointain, réservé aux vieilles personnes, et encore, puisqu’il n’avait que peu de souvenirs de décès dans son entourage, le trépas ne paraissait presque toucher que les autres familles. Son jeune âge était un beau prétexte à l’insouciance ; rien ne pouvait réellement l’atteindre. À présent qu’il s’intéressait un peu plus aux défunts, c’était avant tout pour cette source inépuisable de fascination. Son naturel curieux et insatiable trouvait une forme de satisfaction à l’idée de pouvoir parler avec des morts. De vrais morts, pas simplement un amas de souvenirs, comme les tableaux, ou un écho imparfait comme un fantôme.

À cette attirance s’ajoutait l’excitation face à l’inconnu et un soupçon d’adrénaline s’y greffait à chaque fois que la goutte bougeait, décrivant les prémices d’une histoire horrifique. La crainte n’était pas inexistante, mais elle ne rendait pas moins l’instant passionnant. Son cœur battait selon un rythme plus soutenu que d’ordinaire. Un peu de peur qu’il souhaitait cacher aux autres élèves. Ils étaient plus grands, peut-être plus braves que lui... il ne voulait pas qu’on le réduise au rôle de gamin un peu peureux, tout juste bon à faire du bruit dans les couloirs.

Dmitri quitta la goutte des yeux à l’instant où la serpentard s’exclamait de surprise, comme dans un écho de ses propres pensées. Un meurtre à Poudlard... ça n’était pas si surprenant que ça, il y avait déjà eu bien des choses un peu glauques dans l’école, mais tout de même, ça n’était pas rien ! L’enchaînement des évènements le pris un peu de court. Rosalie lâchait un prénom, visiblement quelqu’un qu’elle connaissait, sans qu’il ne comprenne pourquoi le nom de ce pauvre garçon était mêlé à une telle histoire.

Il se pencha précipitamment sur le côté, à l’opposé de la lionne, victime d’une attaque de goutte en bois. Surpris par la soudaineté de l’évènement, il avait un instant craint d’être celui qui se prendrait le projectile. « Ça va ? » demanda-t-il à l’adresse de la véritable cible, pendant que l’autre serdaigle laissait libre court à son rire. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Il n’était pas un expert en spiritisme, mais les objets en bois n’avaient à sa connaissance pas pour tradition de voler droit au visage des gens. Soit un fantôme leur faisait une mauvaise blague – entre le frère de Murphy et Peeves, il avait l’embarras du choix pour désigner un coupable – soit le mort tentait réellement de faire passer un message au petit groupe d’élèves... le benjamin avait d’ores et déjà exclu l’hypothèse qu’il s’agisse d’une manœuvre de l’un d’eux : il n’avait pas eu l’impression de voir quiconque lancer la goutte, et au fond, il avait profondément envie de croire en la véracité des étranges propos tenus au travers de la planche. La perspective que tout ceci ne soit qu’une mauvaise blague était décevante, et ce serait reconnaître qu’il avait un temps cru à ce qui n’était en fait qu’une mascarade. Aussi se tourna-t-il vers Murphy lorsqu’elle fut apostrophée par Blaze, priant en son for intérieur qu’elle clame haut et fort que tout ceci faisait parfaitement sens et qu’elle pouvait étayer l’histoire du fantôme à grand renfort de preuves.

HRP : désolée pour l'immense temps de réponse Aimie

design ϟ vocivus

Esprit, es-tu là ?

Convocation des esprits

Tout ça était réellement excitant. Murphy mentirait en affirmant qu’elle n’attendait rien de cette séance… évidemment, elle connaissait le caractère changeant et aléatoire des esprits, la faible probabilité de leurs apparitions lorsqu’on les invoquait, mais pour autant, si rien n’était venu, elle aurait été déçue. Au sein de cette école, beaucoup la croyaient un peu timbrée, à davantage côtoyer les morts que les vivants, à rechercher leur compagnie. On y voyait là une fascination morbide, une obsession malsaine pour ceux qui avaient quitté le monde physique… Mais il n’en était rien : personne ne pouvait comprendre le réel attachement qu’elle portait à ceux qui étaient partis, en ne laissant derrière qu’une trace ectoplasmique, une réflexion de l’être qu’ils avaient été. Alors, le fait de partager un peu de cet intérêt avec d’autres élèves, quand bien même elle les connaissait mal, suffisait à l’emplir de joie. Chacun formulait oralement ses interrogations, s’adressant à l’entité invisible qui se trouvait certainement avec eux… cela montrait bien qu’ils la prenaient au sérieux ! Rosalie semblait particulièrement enjouée, et manifestait un vif intérêt pour ce qui était en train de se dérouler dans cette salle : chaque révélation amenait avec elle son lot de surprises, et la flamme des bougies donnait l’air de faiblir à chaque nouvel éclaircissement apporté par l’esprit, comme si un vent froid parcourait la pièce. Murphy courba l’échine, particulièrement attentive au portrait qui commençait à se dessiner : celui d’un fantôme témoignant du meurtre dont il avait vraisemblablement été la victime. Elle jeta un coup d’œil inquiet aux autres, se demandant comment ils étaient censés réagir face à une telle révélation… La question de la préfète de Gryffondor lui fit aussitôt lever un sourcil interloqué… « Killian… ? Killian comment ? » Ce nom lui disait bien quelque chose… Elle était pratiquement certaine de l’avoir entendu sur le stade de Quidditch, depuis les gradins ! Pourtant, Rosalie n’avait pas hésité à le suggérer, comme s’il faisait un parfait coupable. Puisque Blaze semblait plutôt partisan de cette idée, elle se mit, elle aussi, à imaginer qu’ils avaient probablement raison. De toute manière, il fallait être fou pour remettre en question les dires d’un esprit : la mort ne mentait pas !

Le cœur battant, elle retint son souffle lorsque le Serdaigle formula son interrogation, attendant que l’entité vienne confirmer qu’il s’agissait bien du tueur. Mais pour toute réponse, la goutte s’anima, et sauta au visage de Rosalie… ! Les lèvres de Murphy s’entrouvrirent aussitôt, sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche. Ce n’était pas habituel… Ses sourcils se froncèrent aussitôt, marquant un petit pli sur son front. Dmitri s’enquit de l’état de leur camarade, tandis que Blaze l’interpelait pour comprendre les dessous de cette étrange affaire… « L’embrouille ? Mais je… » commença-t-elle, sans savoir comment terminer sa phrase. A vrai dire, elle n’était pas bien sûre de comprendre ce qui se passait exactement… Son expérience en spiritisme était plutôt limitée, et elle n’était pas certaine d’avoir déjà entendu parler de ce cas de figure. Elle remit en place derrière son oreille une mèche de cheveux blonds, en remarquant que les flammes des bougies commençaient à s’éteindre, une à une, comme si une force imperceptible balayait les petites lueurs qui s’animaient à l’extrémité de leurs mèches… Elle décida alors de prendre les devants, levant la tête vers le plafond, vers le lustre. « Adrian, si c’est toi, arrête ça. Immédiatement. » A vrai dire, elle n’était pas sûre que cela vienne de son frère ; c’était une possibilité à ne pas écarter, bien sûr, surtout lorsqu’elle connaissait la tendance de son aîné à se faire remarquer par des plaisanteries au goût discutable. Mais ça ne lui ressemblait pas vraiment… Il aurait davantage cherché à faire comprendre qu’il était l’auteur de cette farce, il était généralement très fier de ses frasques. Mais devant le silence pesant qui régnait alors dans la pièce, laissant planer une atmosphère quelque peu dérangeante… elle n’eut d’autres choix que de paraître sûre de ce qu’elle faisait. Aussi, elle adressa à ses camarades un regard désolé… « Je suis désolée… c’est vraiment un abruti. T’entends ça Adrian ? Un abruti, c’est bien ce que j’ai dit. » répéta-t-elle sur un ton réprobateur. Même si elle n’était pas certaine que son aîné soit réellement responsable de cet acte, il était difficile d’avouer qu’elle ne contrôlait plus ce qui se passait : les esprits pouvaient parfois se montrer susceptibles, et elle ne souhaitait pas effrayer le petit groupe qu’elle était parvenue à constituer alors qu’ils commençaient à peine à s’intéresser au spiritisme. Elle haussa finalement les épaules, et retira sa main de la goutte, mettant fin au contact qu’elle avait avec celle des autres. « On a qu’à remettre ça à un autre moment, quand il se sera calmé. Il faut bien élucider ce mystère… » déclara-t-elle avec une légère amertume. Ils n’avaient pas la chance de prendre part à des enquêtes pour meurtre tous les jours, et un épais mystère planait autour de cette étrange affaire à laquelle ce Killian semblait étroitement lié. Elle se leva finalement, et sortit sa baguette pour permettre à la lumière de réinvestir l’espace. Et toujours pas de manifestation de la part d’Adrian… Est-ce que son frère prendrait la mouche, si elle l’avait injustement accusé alors qu’il n’y était pour rien ? Elle se tourna vers les autres, sourire aux lèvres, comme si ce qui venait de se dérouler au cours des dernières minutes était tout à fait habituel. « En tout cas… C’était super que vous veniez. » lança-t-elle à l’adresse de Bella, Rosalie, Dmitri et Blaze, comme s’ils venaient simplement de faire une partie de cartes, et non pas d’invoquer les esprits. Avec un peu de chance, ils auraient envie de revenir une prochaine fois ! Tant qu’à faire appel à l’au-delà, elle aimait autant que ce soit accompagnée de camarades : c’était toujours plus amusant de flirter avec la mort à plusieurs.

Emi Burton

Hors-jeu:

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Murphy's law

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