Rentrée de préfet, rentrée chargée, aurait pu dire l’adage, heureusement que les cours de défense contre les forces du mal n’étaient que rarement sujet d’ennui en plus de leur enseigner des choses vraiment utiles. Pas comme l’histoire de la magie, en somme. Et puis Blaze aimait bien la professeure Thorstein. Ça avait l’air réciproque vu qu’elle lui avait envoyé un mot de félicitation pour la rentrée, mais avec la nordique, mieux valait quand même rester prudent.

Ce n’était pas la première fois que l’enseignante faisait poireauter tout le monde dans le couloir. En général, c’était le signe qu’une épreuve les attendait : épouvantards ou piège bizarre, s’ils n’avaient pas accès à la salle de cours alors mieux valait se méfier. Ça, plusieurs étudiants semblaient l’avoir compris, à commencer par Hayden qui comme à son habitude semblait très stressé pour pas grand-chose.

Perdu dans ses pensée et dans la somnolence de la digestion, le jeune homme n’avait pas du tout remarqué l’incongruité de la présence de son camarade et devisait tranquillement avec Misha sur un tout autre sujet.

- « Je me disais juste, si on se lance un mobilicorpus sur soi-même, pourquoi on peut pas voler ? C’est pas con non ? Moi je dis que ça se tente. »

Il n’eut pas le temps de développer son idée que la porte s’ouvrait pour laisser passer l’enseignante. Pas de bonjour pas de « j’espère que vous avez passé de bonnes vacances » on reconnaissait bien Thorstein à son tempérament si glacial qu’il en devenait brûlant.

- « J’ai vu aux infos qu’il y avait encore eu des feux de forêt en Grèce, peut-être qu’elle y a passé l’été. » souffla Blaze à Misha avant de se concentrer sur les instructions que leur prodiguait Thorstein.

Instructions ponctuées par un peu d’agitation au sein des étudiants, les plus peureux se demandant à quelle sauce ils allaient bien pouvoir être mangés. Dans le lot Hayden ne semblait pas en mener large, feuilletant son bouquin avec frénésie.

- « Toujours. » confirma Blaze à la question angoissée de son cadet.

Ce ne fut qu’à ce moment que lui vint l’idée que ce dernier n’avait rien à foutre là et il le dévisagea perplexe quelques secondes, secondes suffisantes pour laisser au garçon le temps de prendre conscience de l’erreur. Hayden rougit, se redressa précipitamment et bafouilla quelques excuses avant de s’enfuir en courant, sous les rires du petit groupe. Blaze esquissa quelques applaudissements, mais la présence de Thorstein suffit bien vite à ramener le calme au sein de la classe. Même sans rien dire, son regard seul suffisait à ruiner l’ambiance et toute étincelle de joie qui cherchait à s’allumer.

Comme pour rappeler que la fête était terminée, la porte de la salle de classe s’ouvrit, laissant passer un rugissement et une vague de chaleur qui fit instinctivement reculer les étudiants. Depuis la rentrée son frère et sa sœur n’avaient eu de cesse de lui répéter que maintenant qu’il avait ses BUSE, on allait moins rigoler et que le niveau allait grimper d’un cran. Vu que c’était un peu ce que répétaient les profs tous les ans, Blaze ne les avait pas cru mais à présent, il se demandait s’il n’aurait pas été plus intelligent de leur accorder un peu plus de crédit.

Évidement, personne n’avait envie de se porter volontaire le premier. Le jeune homme soupira. Ca allait encore être à lui de jouer les héros.

- « Si je meurs là-dedans, vous aurez le devoir de prendre soin de mon piaf, compris ? » dit-il à l’adresse de ses camarades, avant de saluer Thorstein. « Ave Thorstein. » Puis il entra.

La salle de classe avait clairement été transformée pour l’occasion : sombre, étroite et étouffante, on ne s’y sentait vraiment pas à son aise, à moins d’avoir une passion pour les fours à pain. Immédiatement, Blaze sentit la sueur perler sur son front et desserra un peu sa cravate histoire d’être plus à l’aise. Bon, il y allait sûrement y avoir des monstres à affronter, ou des pièges à passer, il avait déjà fait ça plein de fois, ça allait bien se passer.

Il n’avait fait que quelques pas, baguette en main, qu’un bruit de clopinement lui parvint. Devant lui, un groupe de pitiponks, étranges créatures unijambistes qu’il avait déjà eu l’occasion de croiser en cours de soin aux créatures magiques, lui faisait face. Enfin, fonçait sur lui plus exactement. Surpris, le jeune homme leva sa baguette juste à temps pour se rappeler la consigne du cours : que des sortilèges correspondant au niveau de progression.

- « Anteoculatia. »

Sort de première année
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➤ 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 = réussite
6 = échec
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Face à des adversaires dont la plus grande faiblesse était leur manque d'équilibre, il n'y avait pas à se compliquer la vie : rajoutez leurs un peu de poids et les voila qui tombent la tête la première sur le sol. Blaze dépassa d'un bond la petite troupe de créatures qui se débattaient sur le sol pour tenter de se relever, leurs têtes devenues soudain beaucoup trop lourdes et volumineuses puisque pourvues de cornes.

Le jeune homme continua sa progression dans le labyrinthe, car c'était véritablement la forme qu'avait pris la pièce, toute en passages obscures et tournants qui pouvaient cacher un danger. Au bout du troisième coin dépassé sans qu'aucun adversaire ne se présente, Blaze allait commencer à se demander si il n'était pas en train de tourner en rond quand une forme humanoïde se détacha de l'obscurité, le faisant sursauter. Cette fois, pas le temps de niaiser, il pointa sa baguette sur la... chose ? Quoi que ça puisse être, plus dans un réflexe de protection qu'e l'application d'une véritable stratégie.

- « Everte statum ! » annonça-t-il, et la forme humanoïde se cassa la gueule avec un juron.

Sort de deuxième année
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➤ 1 ; 2 ; 3 ; 5 = réussite
4 ; 6 = échec
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Blaze écata de rire et s'enfuit sans demander son reste.

Son hilarité s'éteignit toutefois rapidement dans sa gorge. Si le reste du labyrinthe était étouffant de chaleur, l'ambiance lui sembla soudain plus glacial dans cet partie-ci. Retrouvant en prudence, le garçon ralentit un peu son pas, curieux de ce qui allait lui tomber dessus ce coup-là. Sans doute le fait d'être en alerte mais également de connaitre assez bien Thorstein pour savoir de quoi elle était capable, ces facteurs lui permirent de ne pas être pris par surprise par l'épouvantard.

D'ailleurs... il avait une petite revanche à prendre face à lui. D'un œil amusé, Blaze constata que la créature avait changé de forme en deux ans ce qui devait sans doute signifier qu'il avait progressé entre-temps. Il sentit néanmoins son cœur se serrer en voyant autour de lui es murs de la pièce se resserrer, s'humidifier. Toute trace de chaleur avait disparue maintenant et l'obscurité semblait prête à tout dévorer alors que sur le mur d'en face brillait furtivement une paire de menottes.

Blaze leva sa baguette et prit sa respiration.

- « Ridikulus. »

Sort de troisième année
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➤ 1 ; 3 ; 5 = réussite
2 ; 4 ; 6 = échec
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Comme un chapiteau qui se dégonfle, le cachot retrouva instantanément des couleurs et de la lumière, changé en château gonflable. Blaze s'autorisa à faire quelques sauts sur le sol en trampoline et s'enfuit de la pièce sans demander son reste.

Il ne mit pas longtemps à déboucher dans une nouvelle pièce qui de nouveau lui imprima un recul. La créature qui l'habitait ne ressemblait à rien de ce qu'il connaissait mais lui évoqua immédiatement le kraken qu'il avait photographié l'année dernière avec Jade. Un souvenir qui lui tira un frisson alors qu'il ressentait encore la puissante tentacule du monstre se refermer autour de sa taille et ses oreilles devenir douloureuse tandis qu'il se faisait tirer vers les profondeurs.

Finalement, les deux amis s'en étaient sortis dans heurts, mais force avait été de reconnaitre qu'ils n'étaient pas passés loin d'un accident ce jour là.

Alors qu'un des appendices se rapprochait de lui, le jeune homme pointa sa baguette dessus. Face au kraken, il avait choisi de ralentir la bête pour lui échapper, mais cette fois-ci il n'était plus question de simplement s'enfuir, il fallait vaincre le monstre. Alors qu'il faisait un pas de côté pour échapper aux tentacules, une idée amusante lui vint.

- « Expendimenta ! »

Sort de quatrième année
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1 ; 3 ; 5 = réussite
➤ 2 ; 4 ; 6 = échec
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Si ce sortilège pendait les gens par les pieds, Blaze était curieux de voir ce qui allait se passer avec une bestiole qui en avait littéralement des dizaines. Malheureusement l’expérience se révéla peu concluante. Si quelques tentacules s'envolèrent, le reste était toujours opérant et sans qu'il le réalise, le garçon se retrouva cerné.

- « Oh fait chier. » maugréa-t-il, presque lassé par avance.

Il allait lancer de nouveau son sortilège mais hésita quelques secondes sur la formule la plus efficace à prononcer. Secondes qui suffirent à la créature pour le saisir à la cheville et le faire s'étaler par terre avant de le suspendre à son tour la tête en bas.

- « Eh ! Lâche moi saloperie ! »

Il tenta de nouveau de pointer sa baguette sur elle mais pivotant dans les airs viser était devenu particulièrement difficile. Quand enfin il l'eut en joue, la créature le lâcha soudainement et Blaze se retrouva pour la seconde fois face contre terre. Il se redressa furieux mais la bestiole s'était évaporée, sans doute dissimulée dans un trou du mur d'où lui parvint seulement un rire narquois.

Le jeune homme hésita un instant à lui donner la chance puis considérant qu'il était quand même en plein milieu d'un cours, décida que mieux valait ne pas trop la ramener après un échec aussi débile.

- « Celui là était piégeux.. » lança-t-il en guise d'excuse au cas où Thorstein l'entendrait, mais seul le silence lui répondit.

Il reprit son chemin avec deux fois plus de prudence ce coup-ci. Un échec, passe encore, mais pas deux. Il se considérait en toute humilité comme le meilleur duelliste de l'école et certainement aussi l'élève le plus doué en sortilège de sa classe, alors il commençait à en avoir un peu marre de se faire avoir à chaque fois précisément dans les cours de défense contre les forces du mal.

Le froid était de l'histoire ancienne à présent et la chaleur du labyrinthe redoubla, lui tirant de nouveau une suée. Un vrai sauna cette épreuve, décidément, ça aurait presque pu être marrant si l'intégralité des créatures qui s'y trouvaient ne cherchaient pas à vous nuire.

Au détour d'un couloir, Blaze plissa les yeux, soudain ébloui. Au fond de la pièce une sorte de crabe enflammé gardait une porte qui devait être celle de la sortie. Comme les tentacules quelques secondes avant, des langues de flamme tournoyaient dans la pièce, obligeant le jeune homme à reculer prudemment.

En fait, il n'était pas obligé d'affronter la créature. S'il pouvait simplement passer devant elle sans danger et atteindre la porte, il aurait remporté l'épreuve sans avoir à se frotter à la bête. Il leva sa baguette au dessus de sa tête et incanta.

- « Protego totalum ! »

Sort de cinquième année
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1 ; 3 = réussite
➤ 5 ; 2 ; 4 ; 6 = échec
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Le dôme se forma... à moitié. Dans son dos, une large portion manquait mais comme elle bougeait lorsqu'il tournait sur lui-même, Blaze ne s'en rendit compte qu'au moment où une gerbe de feu pénétra sa bulle dans son angle mort, la brisant de l'intérieur. Sonné par l'explosion, il mit une poignée de seconde à réaliser qu'il n'était pas brûlé, ce qui était une bonne nouvelle, mais cerné par les flammes, ce qui en était une moins bonne. Il s'apprêtait à invoquer un aguamenti cette fois quand, comme la précédente, la bête s'estima triomphante et recula pour le laisser passer.

Blaze grinça des dents.

- « Je veux pas de ton mépris hein... » lui cracha-t-il hargneusement. « T'as du bol d'être dans un petit couloir. »

Puis il s'en alla vers la porte en prenant bien soin de ne pas presser le pas afin de prouver au crabe qu'il ne l'effrayait pas du tout. De l'autre côté, la température était délicieusement fraiche et Blaze alla se servir un verre d'eau avant de se laisser tomber sur un canapé. Comme il était le premier à être passé, il avait aussi la pièce pour lui et entreprit de s'éponger le front.

Pourquoi il aimait ce cours et cette prof débile déjà ?

Pour l'instant, Bella n'avait pas à se plaindre. Tout se passait plutôt bien pour cette rentrée dans cette nouvelle école. Elle n'avait pas encore tissé beaucoup de liens et se perdait encore pas mal dans les couloirs mais elle commençait à prendre l'habitude des escaliers qui changeaient de direction. Et quand elle se retrouvait dans un couloir qui était au final à l'opposé de là où elle voulait être, elle demandait simplement son chemin à un préfet ou un professeur qu'elle croisait. Quant aux relations avec les autres élèves, ça allait venir, elle ne se faisait pas trop de souci pour ça.

Ce mercredi matin, elle devait suivre son premier cours de Défense contre les Forces du Mal. Elle avait jusque là suivi une matière à peu près similaire dans son école précédente qui s'intitulait "Protection contre les Puissances Maléfiques". Du pareil au même quoi. Toutes les sixièmes années étaient assises dans le couloir et la prof arriva à huit heures pile pour annoncer le déroulé du cours. Bella comprit donc assez vite la raison qui faisait qu'ils étaient tous dans le couloir. Elle trouvait plutôt intéressant de tomber sur une évaluation des aptitudes. Ça lui permettrait à elle également de savoir si ce qu'elle avait appris jusqu'ici en Australie n'était pas trop éloigné de l'éducation britannique. Elle serait vite fixée sur la correspondance des programmes. Travailleuse, Bella n'était pas mauvaise en cours mais il lui arrivait comme tout le monde de foirer ses sorts de temps en temps alors elle verrait bien.

Un élève de Serdaigle s'en alla à ce moment-là en s'excusant, expliquant qu'il s'était trompé de cours. Ah bah au moins ça la rassurait un peu, certains faisaient pire que de se perdre dans les couloirs. Le pauvre. Bella reporta son attention sur la prof qui ouvrit la salle de cours, laissant entendre au loin un rugissement accompagné d'une bourrasque de vent chaud. Voilà qui allait être intéressant. Elle ne savait pas si elle allait réussir mais elle trouvait ça plutôt excitant.

Les deux premiers à passer furent les préfets de Serdaigle -elle avait appris à repérer les petits badges épinglés sur le revers des robes-. Bella tendit l'oreille mais elle ne perçut que le son étouffé de ce qui pouvait se passer à l'intérieur. Après un certain moment, elle n’entendit plus rien et se décida donc d'entrer à son tour, curieuse et un peu nerveuse à la fois. Une fois la porte refermée derrière elle, Bella se retrouva dans une sorte de couloir étroit et sombre. La chaleur ne l'incommoda pas et elle se contenta de relever ses manches et de sortir sa baguette.

La première épreuve ne tarda pas à se présenter. Un petit groupe de créatures frêles s'approcha d'elle et Bella les reconnut assez facilement grâce à leur patte unique et à leur aspect vaporeux. C'était des bestioles inoffensives qu'on trouvait généralement dans les marais. Ne sachant pas vraiment ce qu'elle devait faire, elle tenta tout d'abord de les contourner mais c'était sans compter leur petit caractère hargneux. Quand elle comprit qu'elle devait les affronter pour pouvoir passer, elle ne réfléchit pas à deux fois et lança son premier sort.

- Flipendo !

Sort de première année
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➤ 1-2-3-4-5 = réussite
6 = échec
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Ce premier sort était plutôt facile et les Pitiponks furent repoussés sans mal.
Bella poursuivit alors son chemin dans le labyrinthe et tomba nez à nez avec une personne (ou quelque chose qui y ressemblait) dont la baguette était levée vers elle, prête à lui lancer un sort. L'australienne n'attendit pas de devoir parer le coup, elle passa directement à l'offensive avec un des premiers sorts qu'elle avait appris pour les duels.

- Expelliarmus !

Sort de deuxième année
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➤ 1-2-3-4 = réussite
5-6 = échec
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La baguette du sorcier ou pseudo-sorcier s'envola avant qu'il n'ait pu lui lancer lui-même un sort. Satisfaite, Bella le regarda s'éloigner et poursuivit son chemin.

Ce qu'elle rencontra par la suite au détour d'un virage lui glaça momentanément le sang. Elle faillit pousser un cri strident face à l'immense gueule de requin aux dents acérées qui menaçaient de lui arracher la tête mais son cerveau fit rapidement la part des choses en réalisant qu'elle n'était pas dans l'eau. Elle recula tout de même et pointa sa baguette sur la mâchoire béante de ce qu'elle comprit être un épouvantard.

- Riddikulus !

Sort de troisième année
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➤ 1-2-3 = réussite
4-5-6 = échec
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C'est avec soulagement que Bella vit le grand requin se transformer en peluche toute mignonne. Elle inspira un grand coup pour se remettre de cette vision cauchemardesque et reprit son chemin une fois que les battements de son cœur eurent repris un rythme normal.

Pas mécontente d'en avoir fini avec cet épouvantard, Bella n'en avait cependant pas fini avec les créatures aquatiques peu agréables. Des tentacules bloquaient son avancée dans le labyrinthe, elle n'avait pas autant peur des pieuvres que des requins mais tout de même, celle-ci était particulièrement grosse et ses ventouses n'étaient pas avenantes du tout. Elle devait trouver un moyen d'éviter de se faire attraper et pour ça, un sort en particulier lui vint à l'esprit.

- Incarcerem !

Sort de quatrième année
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1-2-3 = réussite
➤ 4-5-6 = échec
--------------------------

Manque de bol, la corde qui sortit de sa baguette et qui devait entraver les tentacules manqua totalement sa cible. Bella garda sa baguette pointée vers la créature en réfléchissant à un autre sort mais la pieuvre s'écarta d'elle-même pour lui laisser le passage. Ah... bon OK. Bella la contourna prudemment mais au moment de lui tourner le dos, le bout d'un tentacule lui claqua les fesses pour la narguer.

- Hey ! protesta-t-elle en lançant un regard noir à la bestiole avant de poursuivre son chemin. Qu'il retente ça et il finirait en salade de poulpe !

Passé le monstre aux tentacules vicelards, Bella reçut en pleine face un grosse bouffée d'air chaud et évita de justesse une gerbe de flammes. D'accord elle aimait bien la chaleur mais pour le coup, c'était un peu exagéré. Au final, elle se retrouva devant un grand feu qui bloquait une porte marquant la fin du labyrinthe. Devant le feu se tenait une grosse salamandre qui gardait la porte. Bella se creusa les méninges pour se souvenir de ce qu'il fallait faire face à ces créatures. Pour sa part, c'était un sujet qui datait d'il y a trois ans. Au final, la logique voudrait que le feu soit éteint afin de neutraliser la salamandre qui s'en nourrissait. Le problème était qu'elle doutait fortement qu'un simple Aqua Erecto suffise pour éteindre ce brasier. C'est alors qu'elle se souvint d'un autre sort qui pourrait faire l'affaire. Le problème était qu'il s'agissait d'un sort qu'elle n'avait pas ou presque pas travaillé et qui était difficile à réaliser. Après tout, c'était le moment d'essayer. Elle pointa sa baguette sur les flammes et articula son dernier sort.

- Evanesco !

Sort de cinquième année
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1-2 = réussite
➤ 3-4-5-6 = échec
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Comme elle s'en était douté, son sort foira totalement. Elle allait devoir le bosser celui-là. Mais au moins elle aurait essayé. Et comme pour la pieuvre juste avant, la salamandre couina autour de ses chevilles comme pour se moquer d’elle puis disparut en même temps que le feu, lui laissant accès à la sortie.

Une fois la porte passée, Bella retrouva les deux préfets de Serdaigle. Elle souffla et desserra la cravate de son uniforme avant de se servir un grand verre d'eau et de s'asseoir à côté de Blaze. Ça avait été intense mais indéniablement intéressant.

Spoiler:

Hasard:

« Whatever you do, don't be afraid of the dark. » Night of the Hunter

Il y a une ligne de moisissure noire qui pousse entre les fissures des pierres sombres qui monte vers le premier étage et la salle de cours de Défense Contre les Forces du Mal. Elle la regarde, bras croisés et uniforme impeccable.

Cela ne la surprend pas.

Cet endroit est un terreau parfait pour tout ce qui est de nature toxique.

Les premiers jours de la rentrée ont été éprouvants. Ne sachant pas ce que l’autre grand dadais avait pu dire, Daisy avait retenu son souffle à chaque chuchotement sur son passage. Les milles récits d’aventures palpitantes et autres vacances merveilleuses que tout le monde semblait avoir dans sa besace n’avait guère aidé. Tout semblait conspirer à lui poncer les nerfs et tester sa patience.

Et maintenant, il y a cours avec le dragon.

Oh, comme tout un chacun, Daisy trouve Thorstein épatante, l’effroi irradiant d’une peau givrée et les cris calibrés pour réveiller les morts. De quoi admirer vraiment. De quoi prendre note. De quoi redouter aussi et vu ce qu’elle est en train de voir en terminant de grimper les escaliers, elle a parfaitement raison de le faire. « Je peux savoir pourquoi plus personne n’avance ? » Un flash de bleu et de blond sillonne en sens inverse le couloir. « Hey attention ! » Daisy fronce les sourcils un bref instant avant de laisser échapper un rire en voyant une de ses amies sautiller. « Oh coucou Hayden ! Le pauvre, il a du se tromper. » « Incroyable. » « Imagine venir au cours de Thorstein de ton plein gré » « La crise. » « Mais total. » « Oh vous avez entendu parler des prochaines sélections de quidditch ? » « Attends on vient de reprendre les cours et tu parles déjà de ça… » « Santiago des Gryffondors a déjà commencé à ouvrir les paris. « Santiago est un crétin et il me semble que les paris de galions sont interdits. Vaut mieux pour lui que le dirlo n’en sache rien. » « Ma mère dit que de toute ce nouveau directeur ne va pas rester et que le nouveau gouvernement est en sursis. » « C’est pas tes parents qui sont hyper potes avec le premier ministre, Daisy ? Tu nous avais pas dit ça ? » La brune se mord la joue intérieur et fait mine de ne pas avoir entendu la question. « Il est hors de question que je m’assois par terre. C’est n’importe quoi. » « Blaze y va en prems ? » « Apparemment. » « Il va finir auror, c’est sûr. » « Blaze ? On sera bien dans la mouise alors. » « Mills on dirait qu’elle va trucider la prof. » « Ecoute, si ça peut m’éviter de foirer mes BUSES… » Les chuchotements perdurent jusqu’au moment fatidique où on ne peut plus vraiment reculer. Daisy serre sa baguette avant de faire un petit signe à ses deux amies et d’entrer à son tour, sous l’œil sévère de madame Thorstein, dans le labyrinthe infernal crée pour l’occasion.

Un soupir lui zèbre la poitrine. Elle mentirait si elle ne disait pas que l’appréhension se mêle à l’adrénaline dans ses veines, que la peur de l’inconnu ne la fait pas légèrement trembler. Elle fronce le nez, glissant ses pas à rythme mesuré dans les méandres sombres qui se referment sur elle. Impressionnant cette façon d’avoir enchanté la salle de classe. Daisy se dit que peut-être l’examen constituera à noter chaque sortilèges employés pour modifier ici la réalité. C’est une des prérogatives des défenses contre les forces du mal après tout : la lutte contre les illusions. Combien d’aurors sont tombés dans des pièges moins bien construits que ceux-là ? Elle déglutit et regarde autour d’elle, les hauts murs de végétation semblant flotter. Une petite lueur lui apparait, comme un point de lumière brumeux. La chose semble encore lointaine. Un cillement et la voilà tout prêt, les clapotis réguliers furieusement rapides et fonçant droit sur elle. « Qu'est-ce ?... » Elle n’a pas le temps d’ajuster son esprit, de se dire qu’il ne s’agit rien d’autre que d’une projection ou autre. Peut-être que ça ne l’est pas. Les dents qui claquent en tout cas ne lui donnent pas envie de prendre le risque. Daisy recule d’un pas puis d’un autre mais ça ne sert à rien et le pitiponk raccourcit la distance. 5 mètres, 4, 3, 2… Elle ferme sottement les yeux, anticipant ce qu’elle croit être inévitable. « NAPIKURBIS »

1 ; 2 ; 3 ; 5 ; 6 = réussite
4 = échec

Les bruits sourds s'arrêtent et quand elle réouvre les yeux, un navet roule au sol. Elle a un imperceptible sursaut, l’image du pitiponk vorace encore rougeoyante sur ses pupilles. La jeune femme dissipe la brume environnante d’un souffle impavide. Faites confiance à Thorstein pour faire de son cours un jeu de survie. May the Magic ever be in your favour. Elle continue son chemin, rajustant par habitude, sa haute queue de cheval. Les ailes de son nez frémissent à l’approche d’une curieuse odeur, à la fois florale et épicée, très éloignée de celle qu’exhale en temps ordinaire la salle de classe peuplée d’adolescents par exemple et qui la fait toujours narquoisement grimacer. La silhouette sombre se détache des ténèbres et Daisy inspire sèchement. Cette fois-ci, elle se doute de ce qu’elle doit faire. La baguette frémit lorsqu’elle jette le sort. « EXPELLIARMUS »

2 ; 3 ; 4 ; 6 = réussite
1 ; 5 = échec

Le sort échoue et le sorcier fond sur elle tandis qu'elle se baisse et se recouvre le visage de ses bras frêles.

Il n'y a plus rien.

La pièce se fait vide. Un écho perle alors que le sol s’humidifie en miroir incertain. Un tremblement d’esthète qui fait l’expérience métaphysique de la beauté – c’est-à-dire de la terreur. Elle ne dit rien. N’esquisse pas un geste. Elle sait ce qu’elle veut dire : est ce qu’il y a quelqu’un ? mais les mots meurent sur les lèvres. Elle abaisse son regard vers le reflet ondulant sous ses pieds. « Je vois. » murmure-t-elle. À vrai dire, elle trouve dans sa voix quelque chose d’incisif et velouté en même temps dans le soudain désert sombre qui l’entoure, qui lui donne envie de casser quelque chose, de crever d’un poing mi-enfantin, mi-rageur la nébulosité moirée dont tout se diapre.

Il faut casser l’artifice.

« LUMUS SOLEM »

1 ; 3 ; 5 = réussite
2 ; 4 ; 6 = échec

La baguette crachote une pâle étincelle, rien qui ne soit assez puissant pour contrer le désespoir qui l'envahit. Elle sent de la pluie lui picoter les yeux malgré elle et elle réprime la chose dans un mouvement colérique. Elle ne s’est pas vue avancer, les semelles touchant à peine le sol dans sa course. Elle s’arrête, souffle court et dangers susurrant ses mélopées à ses oreilles devant l’énorme créature flottante devant elle. Les bras en liane traitresse, les étreintes en baisers mortels. Elle esquive en se faisant plus petite qu’elle ne l’est déjà. « Ca en fait des paires de pompes. » Ose-t'elle défier avant de lever sa baguette à nouveau. « COLLOSHOO »

2 ; 4 ; 6 = réussite
1 ; 3 ; 5 = échec

Les tentacules se soudent dans une curieuse danse et elle cille en voyant le résultat spectaculaire de son sortilège. Des bruits de ventouse, humides, collants, qui donnent la nausée.
La tête lui tourne. Elle aurait du manger ce matin. Elle ne s’aperçoit pas qu’elle n’a toujours pas bougé, comme si elle avait conscience de sa soudaine lourdeur, du caractère superflu de tout mouvement à l’intérieur de cet antre où le souffle se suspend – à moins qu’elle ne soit aspiré, dans une soif vampirique, par celui de la chaleur qui se diffuse dorénavant autour d’elle.

Tout est moite et elle pense à desserrer le nœud de sa cravate sans jamais pourtant le faire. Il n’est plus temps maintenant et elle devine la sortie proche. Ou peut-être que c'est seulement un désir et que Thornstein, dans son indicible sadisme, les a enfermé dans ce labyrinthe sans nom. « IMPEDIMENTA »

1 ; 2 = réussite
3 ; 4 ; 5 ; 6 = échec

La fumée opaque la prend à la gorge. Il faut sortir avant tout. Elle s’écrase contre un battant en bois. Un petit choc métallique qu'elle entend distinctement lui dit où se trouve la poignée qu’elle ouvre rapidement. Les pieds dans le couloir elle reprend sa respiration, une main sur le cœur, l’autre bien serré autour de sa baguette. Il y a un buffet, le reste des élèves qu’elle ignore. Son premier geste consiste à retirer de sa poche un petit miroir pour regarder les dégâts. Une fine pellicule de sueur sur le petit nez, un peu de suie sur le menton, quelques mèches qui se sont fait la malle. Le portrait n’est pas glorieux mais elle y survivra.

De toute façon, Thornstein allait la tuer au vu de ses résultats.