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Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn
Agatha Kline

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Message(#) Sujet: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyMar 27 Avr - 0:17


Night walk among fireflies
A l'abri du monde

Je t'ai déjà assuré que ça n'arriverait pas.

Je repose ma plume, et rapproche du papier jauni la bougie mourante, qui éclaire l’encre encore humide de mes mots. Circonspect, je relis les courriers de Bluebell, sans trop comprendre ; j’ai l’impression de déceler un appel à l’aide muet à travers ses missives, et pourtant, j’ai ce fort sentiment de passer à côté de quelque chose. Je devine une crainte inavouée… Quelque chose semble clocher avec Maxton sans que je ne parvienne à mettre le doigt dessus. Est-il dangereux ? Représente-t-il une menace que j'ai sous-estimé... ? Je soupire, et regroupe chaque lettre, avant de les nouer d’un ruban rouge, et de les enfermer dans le tiroir de ma table d’appoint. Quant au mot que je viens de rédiger, je le confie au grand duc familial qui s’en empare dans son grand bec noir, et s’envole quelques étages plus bas pour le délivrer à sa destinataire. Bien des mystères persistent, et semblent entourer d’un grand voile nébuleux la famille des Sherwin… malgré tout, j’ai une certitude, concernant Bluebell : je ne dois pas la laisser seule ce soir. Nous avons pris nos distances depuis le bal de Noël, entre autres depuis qu’elle a trouvé de bon goût de parader au bras de Chamberlain comme s’ils étaient promis l’un à l’autre. J’ai pris le parti de la laisser respirer, elle m’a laissé un gouffre presque vertigineux. J’ai passé des semaines en apnée, à la maudire silencieusement, à la regretter, à tacher de l’effacer de mon esprit pour me concentrer sur les nombreuses affaires familiales qui me touchent de près ces derniers temps.

Et pourtant… me voilà sur le point de la rejoindre à nouveau. Pas au beau milieu d’un mariage cauchemardesque, d’un bal anarchique, ou d’une grande salle bondée ; lors d’une entrevue privée, comme lors de cette promenade d’automne qui me laissait encore un goût d’espoir. Alors, je me prépare, je range mes effets personnels afin de m’assurer qu’ils ne tombent pas entre mes mains sales des impurs qui fréquentent ce dortoir, et j’asperge ma pomme d’Adam d’un parfum hors de prix aux saveurs boisées afin de sophistiquer mon allure. Dans un petit coffret d’ébène, sur lequel sont gravées à la feuilles d’or mes initiales ainsi que le sceau familial, sont rangés les petits morceaux de bois de différentes tailles et formes que j’utilise comme jeu de construction, afin de travailler ma patience et ma minutie. Avec l’aide de ma baguette, je parvenais même à en faire de grandes maquettes reproduisant les espaces que je connais, comme le domaine familial, l’appartement londonien de Grand-Père, ou bien la tour d’astronomie du château… mais au vu de la récente interdiction, j’ai du apprendre à m’en passer. Et avant de refermer mon sac, je récupère un grand bocal recouvert de plusieurs couches de tissu que j'y enfourne...

L’heure d’étude des moldus parait interminable : j’écoute vaguement l’enseignant d’une oreille nous dresser un portrait sans relief de ce qu’il pense être le bien et le mal, nous étouffer de noms d’inventions inutiles qui polluent notre environnement, et répandre sa propagande indigeste. Je surveille l’heure plusieurs fois, les yeux rivés sur le cadran de ma montre de poche sans même prendre la peine de dissimuler mon ennui profond… J’échange un certain nombre de regards lourds de sous-entendus avec Erin, mimant de me tailler les veines lorsque le professeur propose que nous nous intéressions à la technologie soi disant évoluée de ces vulgaires animaux. Et dès lors que le cours se termine, je me lève sans traîner, me plantant dans le couloir afin que nous procédions à l’échange : ma soeur paraît, tente de m’arracher quelques renseignements, et finit par me céder la précieuse étoffe que je range précautionneusement. Je descends les escaliers, ignorant les groupes d’élèves bavassant comme des corneilles braillardes, ignorant les commentaires des portraits, ignorant que la vie quotidienne continue pendant que je trace mon chemin en direction des cachots. Je traverse la galerie de dalles froides, me faisant la réflexion qu’il y a presque deux ans, quand je me remettais de mon amnésie, nous nous étions déjà retrouvés dans ce même couloir… Il n’est pas bien tard, mais la lueur jaunâtre des torches illumine déjà mes pas… J'ai déjà commencé à préparer la salle ; je me poste donc devant la porte de l’ancien local, celui dans lequel je passe le plus clair de mon temps, attendant que paraisse la Serpentard. Je me demande dans quel état elle sera lorsqu’elle apparaîtra, je me demande si elle est aussi affaiblie que l’affirme Carla. Je me demande aussi si elle attend quelque chose de moi. Je me demande si elle a annulé un dîner avec Faust pour venir, je me demande si elle porte un serre-tête. Je me demande si elle a peur, je me demande si son frère sait qu’elle doit me rencontrer. J’ai un peu d’avance, alors mon regard suit attentivement l’avancée des aiguilles. Les pas lointains, les rires étouffés des élèves quelques étages au dessus de nous me rappellent à la réalité, mais j’ai cette envie furieuse de m’évader de ma sphère, pour une nuit. Et puis, une silhouette fait son entrée dans le couloir, et sans même apercevoir son visage, je reconnais sa démarche féline dans la pénombre… « Tu es venue. » annoncé-je placidement, avant de jeter une nouvelle fois un oeil au cadran. Il est bien dix-neuf heures…

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyMar 27 Avr - 20:34

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Night walk among fireflies
La morosité de ce printemps était affligeante. Si les arbres exhibaient de lourds bourdons prêts à éclore, si le soleil paré de vent chassait les nuages et pour apporter de brillantes températures, et si en fin de compte la nature toute entière portait à croire qu’aux froids les plus rudes se succédait toujours la splendeur d’un indolent été, Bluebell ne voyait dans tous ces apparats qu’une cinglante et odieuse plaisanterie. Le temps continuait de s’écouler, la terre poursuivait sa rotation, la vie avançait, mais elle, dans l’engourdissement de ses membres, dans la paralysie de ses ambitions, dans la terreur de ses nuits, avait le sentiment d’échapper aux lois les plus élémentaires de la physique. De fait, Bluebell n’évoluait guère dans la réalité, perdue dans des cauchemars fantomatiques où le vide absorbait ses heures. Il y avait quelque chose de profondément frustrant dans le fait d’être ainsi passif, mais paradoxalement, Bluebell ignorait la manière dont elle pouvait évoluer sans la flamme qui l’avait animée jusque-là. Elle avait passé l’âge de craindre l’obscurité. Pourtant, figée dans la noirceur du 29 décembre 2026, elle avait le sentiment de s'étouffer sous le poids d’une peur sourde. De fait, son état léthargique passait tout à fait inaperçu aux yeux des autres, mais en dépit de toute amertume, toute rancœur et de toute haine, Finnbjörn lui avait écrit. A la vision de l’arbrisseau auto fertilisant qu’elle manipulait en ce cours de botanique se supplanta le souvenir de l’élégant bouquet de tulipes noires qu’elle avait reçu à son anniversaire. Dans le dégoût effronté des plus profondes futilités, Bluebell nourrissait pourtant une sincère et réelle lubie pour les fleurs et ainsi, elle connaissait aussi bien la rareté du bouquet que le sens accordé. Par conséquent, elle avait gardé quelques pétales fanés parmi les pages de l’ouvrage qu’elle feuilletait dans ses insomnies. À dire la vérité, les reines de la nuit lui évoquaient également le symbole d’un royaume déchu. Que lui restait-il de ses glorieuses perspectives ? Finnbjörn lui avait un jour admis que, selon lui, la terre entière aurait dû la craindre. C’était sûrement pour cette raison qu’elle se sentait si nerveuse en ce dernier cours de la journée. Quelle piètre désillusion pour le Gryffondor de s'apercevoir qu'elle craignait désormais le monde entier. Elle avait toujours su se donner une fière allure pour mieux régner parmi des souvenirs qui lui avaient définitivement échappé ; voilà qu’elle serait contrainte de s’offrir éteinte aux éclats souverains du Norvégien. Bien que n’ayant rien écouté de ce cours, Bluebell sut distinguer l’annonce de la fin et, sans chercher à croiser aucun regard comme pour mieux se soustraire de la détestable foule et en particulier de la vue oppressante de Maxton qu’elle sentait sur son dos, elle quitta les serres pour rejoindre le château. Elle profita de la fin de cette journée pour aussitôt dénouer sa cravate, ne supportant guère plus de sentir le tissu serré contre sa gorge. Retirant également le premier bouton de sa chemise, elle prit une profonde inspiration en ignorant l’agitation de cette fin de journée autour d’elle. Tant qu’elle pouvait respirer, les salissures environnantes n’avaient guère d’importance.

Empruntant un détour, elle se rendit jusqu’au deuxième étage où elle entra dans les toilettes, dans la vaine initiative de se donner une contenance avant de rejoindre les cachots. Posant son sac, elle confronta son reflet dans le miroir, les mains fermement serrées contre le froid de la porcelaine de la vasque devant elle. L’image qui miroitait dans la glace lui arracha un claquement de langue désapprobateur. La jeune fille ne prenait plus le temps de soigner les mouvements de ses traits amaigris par une nausée constante, ni le sang injecté dans ses yeux dépourvus de sommeil. Jetant un regard dans le reflet des toilettes, elle songea un instant à ses confidences avec Casey. Bien du temps était passé depuis qu’elle avait évoqué une certaine cheminée. En effet, que subsistait-il de ce feu crépitant ? Il lui avait semblé que les cendres s’étaient amoncelées et que seul un souffle glacial couvrait encore ses liens avec Finnbjörn. Pourtant, presque par hasard, une braise s’était allumée, et elle se retrouvait ainsi comme une idiote à figurer comment diable elle pourrait cacher la violence de ses troubles. Elle avait été bien sotte d’ainsi s’ouvrir à lui. Elle ne comprenait toujours pas comment ni pourquoi elle en était venue à se confier à lui, allant jusqu’à accepter une entrevue qu’elle n’était pas en état d’assumer. A croire que dans la solitude où elle s’était retranchée, le souvenir de leur promenade automnale et de leur entrevue estivale en Norvège avait eu raison de sa pudeur et de ses doutes... A moins que les mots de Yaxley n’eussent bénéficié d’une portée plus profonde encore que ce qu’elle avait pu envisager. Oui, peut-être que dans sa folie, Bluebell avait caressé l’espoir absurde que le poison de leurs rapports devienne, même brièvement, un délicieux remède. Elle n’était certes pas en état d’essuyer une énième déception, ni une énième jouxte. Mais la pensée de peut-être avoir la chance d'entrevoir la force et l’allégresse qu’il savait curieusement lui procurer était parvenue à la convaincre, au-delà de la saveur étonnamment réconfortante des propos de ses lettres. Bluebell rouvrit les yeux qu’elle avait momentanément clos. Il n’avait résolument pas été raisonnable d’accepter ce rendez-vous. Ses inquiétudes les plus sombres lui suggèraient même qu’il s’agissait potentiellement d’une manœuvre malsaine de Maxton et que les deux Gryffondors collaboraient à son insu. Mais aussi inexplicable cela soit-il, elle sentait qu’au-delà de cette torpeur primaire, elle était irrémédiablement poussée à se rendre dans les cachots. Elle était irrémédiablement portée à le retrouver, encore, toujours. Alors, Bluebell se redressa en tirant l’élastique qui retenait ses cheveux. Sa chevelure tomba aussitôt le long de ses épaules et de son échine en une cascade ondulée. Essayant d’y mettre de l’ordre, elle chercha par la suite dans son sac le peigne en ivoire qu’elle avait dérobé à son géniteur, sculpté de roses. Bluebell l’observa un instant avant de le glisser dans ses cheveux ébène, retenant ainsi fermement la partie droite de sa chevelure. Elle nourrissait une obsession pour cet objet qu’elle emportait toujours avec elle, comme en symbole de la dernière fierté qu’il lui restait dans le vacarme de son égarement. Coiffée, elle entreprit de rincer son visage avant de considérer à nouveau son reflet. Elle était encore loin d’être aussi éclatante qu’elle l’avait été et à dire vrai, il y avait plutôt quelque chose de singulier dans la saillance de ses pommettes au regard du creux de ses joues et dans les vaisseaux sanguins réhaussant le bleu de ses iris. Elle finit par se détacher du miroir avant de tourner les talons. Il n’était pas question d’être en retard au seul rendez-vous qu’elle tenait à honorer.

Les couloirs étaient bruyants, et à mesure qu’elle retournait près du Hall, il lui semblait être de moins en moins tolérante aux piaillements de tous ces animaux. Par habitude, elle releva le menton ; mais le souvenir cuisant des paroles de son géniteur la rattrapa de plein fouet. Etait-elle vouée à devenir aussi minable que tous ces primates ? Un frisson la parcourut alors qu’elle descendait les escaliers vers les cachots. Bluebell avait toujours froid ; et pénétrer cet espace obscur et humide lui glaçait davantage le sang. Elle croisa les bras comme pour mieux se prémunir, accélérant malgré elle le pas. Il était étonnant de constater combien elle avait éprouvé des difficultés à se rendre au mariage de Phoenix et Hannibal, là où elle semblait pourtant plus déterminée à rejoindre le Norvégien. Contemplant les torches se succéder le long des murs, elle songea avec un poids dans l'estomac à leurs premières retrouvailles après la perte de mémoire du jeune homme. Il s’était présenté à elle, démuni, étranger, face aux mouvements de sa colère. La voilà désormais déambulant comme un spectre, retrouvant celui qui n’entrenait certainement qu’une profonde et aigre rancune envers elle. Les rôles s’étaient inversés et elle se demanda en conséquence s’il avait lui aussi ressenti cette appréhension, mêlée à une forme d’attente. Elle se demandait s’il allait l’accueillir avec le même dédain qu’elle lui avait témoigné. Elle se demandait s’il n’avait pas organisé tout cela dans le seul but de se venger nouvellement de tous les affronts dont elle l’avait affligé. Elle se demandait si elle ne commettait pas une grave erreur et elle se demandait si c’était pour cela que ses jambes tremblaient - à moins qu’il ne s’agisse que de la faiblesse évidente de ses muscles. Ses talons résonnaient seuls dans les cachots, lorsqu’au loin, elle distingua la haute silhouette du Gryffondor. Bluebell passa ses doigts sur son cou, comme pour vérifier qu’elle respirait suffisamment. Elle était parfois prise de ces étranges poussées d’angoisse qui l’asphyxiaient douloureusement. Néanmoins, la voix de Finnbjörn qui sonna entre eux sembla au contraire lui insuffler un certain appui. Ses deux prunelles opalines croisèrent les siennes et elle eut le réflexe de se dérober de son regard. Il lui avait cependant promis de ne pas user de la légilimancie, aussi reporta-t-elle à nouveau son attention sur son visage. “Je suis venue” répondit-elle en écho en s’arrêtant à quelques mètres de lui, dans une distance aussi respectueuse qu’hésitante, aussi prudente qu’involontaire. Tant de temps s’était écoulé depuis leur dernière rencontre privée. Deux saisons s’étaient succédées ; des tensions, des lettres, des incompréhensions. Toutefois, quoique différente, quoique vulnérable, quoique chancelante, Bluebell ne se sentit nullement en danger face à la stature du Norvégien devant elle. De la même façon que les pires poisons pouvaient être les meilleurs remèdes, leurs plus profonds ressentiments pouvaient revêtir les plus sincères émotions. “J’ai de nombreux vices, néanmoins, je sais tenir mes engagements.” Sa voix s’était voulue ironique et pourtant, elle sonna faiblement, retenue par malaise ou par tension. Elle devait lui renvoyer une image ridicule et pitoyable, loin de sa verve et de sa noblesse habituelles. Pour autant, Bluebell avait appris au cours de ces mois de latence à se détacher de sa théâtralité habituelle au profit d’une spontanéité naturelle, fragile et brute. Elle avait peut-être commis une erreur, il n’avait peut-être guère envie de la voir en cet état. Mais le venin qui entachait leur lien lui semblait salvateur au regard du liquide funeste qui cheminait parmi les battements précipités de son cœur.
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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyJeu 29 Avr - 20:47


Night walk among fireflies
A l'abri du monde

Finalement, elle n’a pas tardé. Elle apparaît, visiblement fatiguée, à peine expressive ; je demeure de marbre, la contemplant. Ses cheveux sont élégamment relâchés sur ses épaules, ses yeux sont rougis comme si elle avait pleuré avant de venir, ses veines sont apparentes. Je ne relève cependant pas ; elle reste à l’écart, comme si une étrange timidité l’empêchait tout à coup de m’approcher. Je repense à cet été, où nous brisions toutes ces barrières entre nous pour nous réconcilier… tout ceci me paraît tout à coup bien loin. « Eh bien, aux derrrnièrrres nouvelles, c’est toi qui avais besoin d’un passe-temps calme. Je me suis employé à t’en trrrouver un. » déclaré-je à son attention, d’un ton plutôt neutre. Je garde pour moi mes interrogations au sujet de Maxton, pour le moment. Elle m’en parlera ce soir si elle y est disposée, je prends le parti de ne pas forcer les choses. Je ne veux pas la brusquer, ni ouvrir la porte aux tensions… Malgré tout, je ne peux pas non plus faire comme si de rien n’était : ma présence ici n’est pas naturelle, la sienne non plus. La colère que j’ai éprouvé pour elle a bien existé, quand bien même le temps a permis de l’atténuer. Quant à elle, elle ne semble ressentir rien de plus que qu’une profonde lassitude, comme si tout ce qui l’entourait avait soudainement perdu son intérêt. « J’imagine que tu ne sais pas comment me rrremerrrcier, alorrrs je vais te simplifier la tache : de rrrien. » lancé-je spontanément, avec un peu de prétention. Je ne suis pas sûr de savoir comment m’exprimer avec elle ; ces derniers mois, les choses sont redevenues compliquées entre nous. Je remarque la pâleur de son visage, mais il y a suffisamment de Carla Yaxley dans ce monde pour s’en formaliser. Et puisque je ne suis ni son infirmier, ni son nutritionniste, je ne vois pas bien ce que je pourrais y faire… Je ne connais pas de sortilège miracle pour guérir l’anémie, et même si j’étais capable de cet exploit, l’absence de ma baguette me couperait l’herbe sous le pied. Je fais ce qui est à ma mesure ; je me contente d’être là, avec elle. Quand elle a peur de la nuit, quand elle ne supporte plus son dortoir, ni son frère, ni de se trouver dans les cachots.

Nous nous scrutons l’un et l’autre, avec le peu de lumière que la pénombre a à nous offrir. Les reflets de ses yeux clairs danse dans l’obscurité, et même si la lividité de son visage pourrait laisser croire qu’elle est souffrante, je retrouve cette lueur insolente dans ses pupilles. Les temps l’ont peut-être affaiblie, mais je constate qu’elle n’a pas disparu… Elle demeure à une certaine distance de moi, prudente, comme si j’étais devenu un étranger ; je respecte cette volonté, et me garde de le lui faire remarquer. Après quelques instants, je me dis qu’il ne vaudrait mieux pas traîner dans les galeries ; nous pourrions attirer les soupçons d’un préfet, à rester plantés là… « Aprrrès toi. » lui dis-je poliment en poussant porte, dans un grincement sonore. Le battant s’ouvre, et je la laisse passer ; c’est une pièce dans laquelle je trouve refuge, depuis quelques mois, et qui me permet de fuir la bêtise navrante des impurs qui se pressent à l’étage. C’est une vieille salle de potions désaffectée, que plus personne ne fréquente parce qu’il y a cinq ans les nés-moldus y étaient confinés ; sur de vieilles étagères encore en place est entreposé du vieux matériel qui n’est plus en état d’être utilisé, des chaudrons rouillés, des instruments poussiéreux… Je fais venir Knut pratiquement tous les deux jours pour nettoyer l’endroit, mais avec l’humidité environnante, difficile d’en faire un palace : dépourvu de ma baguette, je me contente du minimum de propreté que je suis en mesure d’instaurer. Quant au confort, j’ai fait mon possible. « Où souhaites-tu t’installer ? » lui demandé-je, le regard tourné dans sa direction. Je désigne d’un geste du menton le vieux canapé de cuir dans le fond de la pièce, qui, recouvert d’éraflures, témoigne d’une longue existence ; il a du voir passer plusieurs générations d’élèves. Quelques tabourets moins confortables se trouvent près de la table de travail ; c’est ceux que nos utilisions pour nos séances, avec Junior…

Je lui laisse l’embarras du choix, déposant sur la table mon sac, que j’ouvre précautionneusement. Je sors finalement la petite boîte, puis le bocal recouvert de tissu, ainsi qu’un sachet de Sirupssnipper envoyés par notre mère. Puisque nous risquons de sauter le dîner, j’ai pris quelques précautions afin que nous ne souffrions pas de la faim, tout en nous épargnant la compagnie désagréable d’une flopée de sangs de bourbes… Une fois tout ceci déposé sur le plan de travail, je relève les yeux dans sa direction. « Me perrrmets-tu d’éteindrrre les torrrches ? » lui demandé-je, en lui indiquant la flemme faiblissante qui se consume près de la porte, sans connaître toutefois sa réaction. De ce que j’ai compris, la nuit lui est difficile… Mais c’est aussi pour cette raison que je l’ai rejoint ce soir : la peur est une émotion vive, traîtresse, difficilement contrôlable. Je n’ai pas la prétention de pouvoir la comprendre, ni de pouvoir affronter ses démons. En revanche, je peux l'aider à cohabiter avec ses craintes...

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyVen 30 Avr - 18:49

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Night walk among fireflies
Étonnant, comme le monde poursuivait paresseusement sa rotation en dépit de son état. La lune se levait toujours dans les nuits les plus opaques, l’humidité rongeait encore les recoins de pierre de ce vieux château, Finnbjörn n’avait guère quitté son irascible rancœur. Peut-être aurait-elle dû se douter que si elle se noyait, observant le monde depuis un gouffre ne laissant transparaître que quelques éclats extérieurs, lointains, flous, les autres jouissaient toujours des solides rivages de la lucidité. Et par tous les dieux, le Norvégien n’avait-il pas raison ? Elle l’avait poussé à bout. Elle l’avait nargué. Elle avait cherché, par tous les plus insidieux moyens, d’éveiller en lui les sentiments les plus vifs. Dommage cependant qu’il ne s’aperçoive guère qu’elle-même était désormais à vif. La pudeur impassible de ses traits, la raideur lointaine de son corps, la faiblesse de ses propos, tout laissait paraître la vulnérabilité à peine tapie derrière une coiffure improvisée et un regard éloquent. De fait, un mince sourire sans joie releva les commissures de ses lèvres, comme elle aurait encaissé un coup légitime. Il enchaîna, loin de tenir compte de l’étrangeté de sa posture, allant jusqu’à fanfaronner de toute son arrogance. La jeune fille crispa sa mâchoire un instant, sans pour autant témoigner du moindre mouvement. Etait-il simplement ironique ? Etait-il délibérément dur ? Ses yeux continuèrent de consulter son acide interlocuteur, comme cherchant à se raccrocher à quelque chose d’autre que la tension et le malaise qui voletaient autour d’eux. Peut-être répondait-il seulement à l’agitation de l’air entre eux. De toute évidence, elle ne disposerait d’aucune réponse à ses interrogations, se heurtant à nouveau à la glace de ses prunelles. Elle était déjà parvenue à fondre cette barrière, autrefois. Elle y avait mis corps et âme, mais elle avait réussi à entrapercevoir l’horizon qui se profilait au-delà de ce cloisonnement. De toutes ses victoires, celle-ci lui avait laissé un goût délectable. Loin de s’en vanter, elle en avait même retiré une certaine humilité, comme si la vue qui s’était offerte à elle lui avait fait prendre conscience de la futilité des armements. Inutile de lutter contre lui, elle avait retenu la leçon. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était avaler son amertume, supporter sa haine, accuser chacun de ses coups. De toute évidence, elle n’aurait pas la force de s’acharner comme auparavant ; de toute évidence, elle était acculée face à ses propres torts ; de toute évidence, il l’avait conviée en dépit de tout. C’était lui qui avait pris la décision de la rencontrer. C’était elle qui avait eu besoin de sa présence. “Je ne te remercierai guère d’avoir éprouvé suffisamment de pitié pour me rencontrer” objecta-t-elle fermement, sans pour autant manifester l’insolence qu’elle aurait pu lui rétorquer. Elle méprisait les cachots, et si elle appréciait sa sollicitation qui avait su faire fi de leurs représailles, elle n’en demeurait pas moins méfiante. Leur relation leur avait prouvé bien plus d’une fois que la paix n’était pas leur terrain naturel.

Les flammes près de son visage brillaient dans l’obscurité environnante, entrecoupant le silence qui s’était installé d’un faible crépitement. Alors, il ouvrit la porte derrière lui, l’invitant à pénétrer dans une salle inconnue. Bluebell suivit du regard le mouvement de la porte, essayant de deviner ce qui se dessinait dans la pénombre de la pièce. En vain ; elle devait se résoudre à faire confiance au jeune homme, en dépit de l’incertitude qui stagnait entre eux. Quelque part dans les limbes, Bluebell ignorait si elle devait croire son instinct ou admettre la réalité. Tout portait à croire qu’ils étaient en froid, que Finnbjörn avait eu le temps d’élaborer une vengeance suite à son dernier affront, que dans sa lubie mégalomane, il essaierait de percer les secrets qu’elle portait à bout de bras. Pourtant, résolue que l’automne avait revêtu un élégant manteau de gloire lorsqu’ils avaient cheminé à Pré-au-Lard, convaincue que la pesanteur s’était déliée de ses chaînes quand ses doigts s’étaient aventurés sur sa peau, certaine que l’encre de ses mots avait glissé par sincérité, Bluebell avança vers la porte. Sans un regard pour celui qui venait de la faire entrer, elle pénétra ainsi dans une salle visiblement abandonnée, mais réaménagée pour l’occasion. Lentement, elle évolua dans ce nouveau décor, considérant d’abord l’ample canapé abîmé du fond, les quelques tabourets disposés ça et là, puis les étagères environnantes, gorgées d’humidité et de vieilles bricoles qui semblaient hors du temps. Elle entendit la porte se refermer et eut ainsi le réflexe de tourner son visage vers cette issue qui venait d’être saisie. Du coin de l'œil, elle observa Finnbjörn s’approcher d’un bureau où il ouvrit son sac. Elle déposa alors le sien dans un angle, avant de poursuivre sa progression parmi les lieux, tel un animal cherchant des repères dans un environnement nouveau, étudiant les éventuels dangers, dénichant les potentielles ressources. Son doigt se promena sur une étagère à sa hauteur, où quelques vieux livres en Runes anciennes étaient nonchalamment disposés les uns sur les autres. Son hôte lui demanda où elle souhaitait s’installer. “Je préfèrerais autant rester debout” admit-elle alors en continuant son inspection. Si, à priori, rien ne semblait indiquer qu’un piège s’était refermé sur elle, Bluebell se sentait bien trop nerveuse pour tenir assise. Et debout, quoique légèrement chancelante par la fragilité de la fin d’une journée de jeûne, elle s’assurait une réaction plus vive en cas de nécessité. Cette pensée de la sécurité l’obnibulait, à son propre désarroi. Depuis quand remettait-elle ainsi les desseins de chacun en question ? Cette paranoïa était futile, épuisante et insultante pour son camarade. “Te rends-tu fréquemment dans cet endroit ?” l’interrogea-t-elle. Néanmoins, dans les houles de leurs liens, remuant jusqu’à l’espace autour d’eux, Bluebell ne parvenait pas à se sentir pleinement à son aise ; d’autant plus dans des cachots dépourvus de fenêtre. Cessant son manège, elle reporta son attention sur le Norvégien, qui terminait une curieuse mise en place. Il était rancunier, c’était certain - mais était-il encore empli de rancœur envers elle ? Quelles étaient ses intentions exactes ? Elle avait essayé de comprendre ses motivations par hibou, mais il avait réussi à esquiver ses demandes. De fait, quelque part entre leur haine passée et l’aube d’une énième chance, dans un présent où subsistaient les blessures, les colères et les illusions, il était impossible de savoir où diable cette soirée les porterait.

Cette incertitude pesait sur Bluebell, presque autant que l’obscurité des lieux. Par prévenance, elle déboutonna un nouveau bouton de sa chemise, ouvrant davantage le col de ses vêtements pour s’assurer une respiration adéquate. Elle n’avait aucune envie de se laisser aller à une énième crise en sa présence. Il l’avait pourtant déjà sauvée de la mort lors de leur escapade dans la forêt interdite, mais les circonstances étaient alors tout à fait différentes. Le mal qui l’envenimait était d’une bien plus profonde nature. "Me perrrmets-tu d’éteindrrre les torrrches ?" La demande du Gryffondor capta immédiatement son attention, qui se porta aussitôt sur l’unique flamme qui dansait faiblement près de la porte. Par Merlin, il en était hors de question. Ses yeux se posèrent alors sur son interlocuteur, qu’elle dévisagea un instant. Elle était certaine de lui avoir écrit, noir sur blanc, qu’elle craignait aussi bien la profondeur des cachots que l’obscurité complète. Il l’avait pourtant conviée ici et soit, elle était en mesure de pallier son inconfort pour saisir cette invitation. En revanche, la flamme qui étincelait était un excellent point d’accroche pour chasser les ombres qui lui couraient après. En conséquence, elle ne put que se braquer. Elle pouvait lui concéder bien des efforts, mais l’atmosphère pesante, l’incompréhension de leurs retrouvailles et le désintérêt évident qu’il lui portait ne valaient guère un tel compromis. “Puisque c’est moi qui ai réclamé un passe-temps, comme tu l’as rappelé à juste titre, tu ne sais que trop bien que cette idée m'incommode." Il n’était clairement pas sans ignorer son état précaire et de toute évidence, la pâleur fantomatique de ses traits, renforcée par la semi-obscurité des lieux et l’appréhension que la flamme ne se meurt, ne pouvait que justifier davantage son trouble. Et pourtant… Son propre état d’alerte se heurtait au visage tourné vers le sien. Devait-elle réellement se montrer si prudente face à celui qui, en bien des occasions, aurait eu l’occasion de lui nuire ? Ils s’étaient certes portés de nombreux coups, mais leur faces à faces n’avaient jamais témoigné d’aucune animosité aussi malsaine. Si elle redoutait franchement l’idée qu’il puisse éteindre la flamme pour ensuite l’enfermer contre son gré en déguerpissant comme un lâche, elle ne pouvait considérer que ce lamentable scénario soit l’option privilégiée du Norvégien. Ses yeux glissèrent sur la table qu’il avait aménagée, quelques instants plus tôt. Un bocal recouvert d’un tissu ainsi qu’un sachet de gâteaux trônaient en son centre. Bluebell croisa alors à nouveau le regard de Finnbjörn, près de la torche qui s’essouflait. Elle se mordit vivement la lèvre en gage de la violence qu’elle exerçait pour aller contre sa propre volonté, puis se résolut finalement à acquiescer lentement de la tête, incapable de céder verbalement. Elle se demanda un instant, presque surprise par sa propre décision, en quoi la silhouette du jeune homme pouvait bien la porter à de telles extrémités. Mais n’en avait-il pas toujours été ainsi ? Ses plus fougueuses déterminations s’étaient toujours ébranlées devant son visage. Il était la seule limite qu'elle était incapable de franchir.

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyLun 10 Mai - 23:07


Night walk among fireflies
A l'abri du monde

Nous investissons l’endroit, conservant une distance pudique entre nous. Nulle rancune dans nos échanges, mais le temps a fait son œuvre, et la proximité que nous semblions avoir trouvée semble s’être perdue en chemin… Il y a eu des incompréhensions qui ont terni nos rapports, des bassesses motivées par l’orgueil, des torts partagés, et ce soir encore, je me retrouve démuni face à ce champ de mines que représente Bluebell Sherwin. Quelque chose a changé chez elle, c'est évident. Pourtant, d’une certaine manière, je prends sur moi : puisqu’elle a implicitement demandé mon aide, sans pour autant oser la formuler, je mesure l’effort incommensurable qu’elle a dû faire. Ce qui reflète probablement la détresse qui est la sienne… Pour autant, je ne suis pas psychomage, et n’ai certainement pas la prétention de régler ses états d’âme. « Eh bien, quelle piètrrre opinion de moi dois-tu nourrrirrr pourrr songer que je puisse éprrrouver de la pitié… » réponds-je simplement. Son changement physique est perceptible, mais je ne vois pas pourquoi je devrais changer d’attitude envers elle… J’ignorais peut-être cette fragilité chez Bluebell, mais elle n’est pas un petit animal docile que je dois recueillir. Malgré nos récents différends, je la connais toujours… Puis, je lui propose de s’asseoir, invitation qu’elle décline. « Et bien soit. Mais je crrrains que ce soit inconforrtable pourrr toi. » fais-je remarquer en prenant place sur l’un des tabourets, prenant mes aises sans complexe. J’imagine que ce ne doit pas être spécialement plaisant pour elle : l’endroit n’est pas ce qu’il y a de plus attrayant, n’a pas ce charme particulier que l’on peut retrouver dans plusieurs pièces du château. Mais le temps m’a permis de me familiariser avec les lieux ; nos entraînements avec Junior, les retrouvailles à l’abri des regards indiscrets avec mes frères et sœurs, cette troublante expérimentation avec Carla qui a su ouvrir une porte au sein de nos ambitions les plus secrètes…

Contrairement à ce qu’elle pourrait croire, partager cette salle avec Bluebell n’est pas anodin ; elle est peut-être porteuse d’un lourd passé auprès des sang-de-bourbes qui y ont été enfermés durant des mois, mais puisque cet événement ne me touche pas personnellement, je ne vois entre ces quatre murs que la promesse du silence et du secret. Elle m’interroge sur les motifs qui me poussent à m’y rendre, et je lui réponds sans détour. « Plusieurrrs fois parrr semaine. M’isoler est devenu nécessairrre pourrr mieux supporrrter le mal qu’on nous inflige. Perrrsonne n’y vient, et c’est tant mieux. » avoué-je avec une certaine franchise. Ma tolérance rencontre quelques limites, et j’estime ne pas avoir à m’adapter aux autres, surtout lorsque nous sommes contraints de cohabiter avec une sous-espèce de la race humaine qui pollue notre air et perturbe notre flux magique. Alors, je prends mes aises, tente de renouer avec ce qui m’appartient de droit, sur cet espace que nous devrions légitimement posséder. Du côté de Bluebell, j’ignore comment elle vit la situation actuelle… nous ne nous sommes pas adressés l’un à l’autre depuis si longtemps que je ne sais pas comment comment les décisions arbitraires et tyranniques de notre directrice l’ont affectée. La requête que je formule lui déplait, je le vois bien. Pour autant, j’assume parfaitement ma position, et fais le choix délibéré de ne pas revenir sur cette suggestion osée. Il est particulièrement effronté de ma part de lui proposer d’éteindre les torches, connaissant parfaitement le malaise qui s’empare d’elle lorsque l’obscurité s’installe… Elle le relève d’ailleurs, et s’oppose à moi avec une certaine défiance : je n’en attendais pas moins de sa part. Pour autant, je reste intimement convaincu qu’il s’agit de la bonne chose à faire… « La nuit t’a prrris quelque chose, et tu te dois de le lui rrreprrrendrrre. C’est comme cela que l’on surrrvit. » lui réponds-je, avec un choix de mots mesurés. J’ai bien conscience que l’idée ne lui plait pas ; qu’elle n’est pas à l’aise avec la froideur de la nuit, que la solitude lui est inconfortable. « Tu n’as pas à t’inquiéter. » l’assuré-je cependant, avec sincérité. Je connais cet endroit par cœur ; je connais sa macabre symbolique, je connais chaque fantôme qui parcourt ces murs et à quels intervalles, et j’ai de quoi assurer nos arrières auprès des préfets si nous dépassons le couvre-feu. Je me suis assuré que nous ne serions pas dérangés. 

Après avoir déposé mes affaires, je la dévisage un moment, scrutant les minuscules tressaillements des muscles de son visage ; je demeure attentif au moindre battement de cils, à la moindre expression qu’elle affiche. Pour elle qui a toujours été associée à son jumeau, malgré leur grande différence de caractère, je n’ose imaginer le profond changement que cela provoque en elle. Evidemment, je suis obligé de songer à Erin, et à la relation qui nous unit… Elle et moi avons été baignés dans le même liquide amniotique, été nourris au même sein, reçu la même éducation exigeante et rigoureuse. Nous sommes devenus deux personnes diamétralement opposées, mais le lien qui existe entre nous, pourtant ponctué de nombreux conflits, est indéfectible. J’ai déduit, dès ma première rencontre avec Bluebell et Maxton Sherwin, qu’il en allait de même pour eux… Et je devine à la tristesse abyssale qui semble l’envahir que cette séparation est douloureuse. Très sincèrement, j’ignore comment nous sommes censés composer les uns sans les autres, et je n’ai pas de solution durable à proposer pour remédier à ce mal ardent. Je ne suis pas Maxton. A la place, j’ai suggéré de la distraire, et je compte bien remplir cette tâche qui semble à ma portée. Alors, je demeure immobile, jusqu’à ce qu’elle se défige, et revienne sur son refus ; je hoche la tête en signe d’acquisition, et dirige lentement mes pas vers la porte, jusqu’à me poster juste à côté de la torche, faiblement flambante. « Dis moi quand tu es prrrête. » lui lancé-je d’un ton calme, me tenant juste devant elle. Parce que je sais qu'elle le sera, tôt ou tard.

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyMar 25 Mai - 20:19

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Night walk among fireflies
Il convient d’admettre que toutes les tensions ne portent pas nécessairement à des dissidences profondes ni à des chemins oubliés. En revanche, la confiance était inexorablement troublée par les désaccords et les différends, et dans cette fragilité résidaient précisément les plus insidieux doutes. De fait, en dépit de son inexprimable instinct qui l’avait poussée à rejoindre la frémissante lueur des cachots, Bluebell ne parvenait guère à se dissocier de son sentiment d’incertitude, découlant en un état d’alerte aussi injuste que légitime. En effet, un sorcier honorable comme Finnbjörn ne méritait pas sa méfiance et pourtant, la Serpentard était incapable de se défaire des voix sournoises qui lui chuchotaient combien cette entrevue était biaisée. Animée par cette néfaste conscience, elle avait déterminé que le jeune homme n’avait ressenti qu’une méprisable pitié pour la convoquer, logique qu’il démentit aisément. Enième preuve qu’elle aurait dû retirer ce voile d’inquiétude ou témoignage de sa fallacieuse inclinaison au mensonge et à la manipulation, Bluebell laissa son argument faner entre eux, au même titre qu’elle n’accueillit pas sa proposition de s’asseoir. L’ambivalence était un sentiment qu’elle ne connaissait que trop bien depuis ces derniers mois de convalescence, aspirant à une gloire qu’elle n’atteindrait jamais, chérissant la solitude pesante qui l’acculait au coeur d’un profond mal-être, appréciant la présence du Norvégien qui lui valait pourtant un trouble évident. Pénétrant silencieusement dans l’antre qu’il lui offrait, elle jeta son attention sur le décor austère des lieux, laissant ses affaires personnelles se fondre dans ce décor pour mieux détailler les recoins d’un lieu qui pouvait aussi bien être une affreuse prison qu’une noble tour d’ivoire. Il répondit à son interrogation en précisant qu’il s’y isolait régulièrement. Comme il aurait partagé un souvenir palpable, Bluebell ne put s’empêcher d’imaginer sa souveraine carrure prendre aise en ces recoins. Elle le devina caresser les dos des ouvrages comme elle le fit, s’installer sur l’ample canapé qu’il lui avait suggéré et s’initier à de nouveaux sorts pour parfaire une maîtrise impeccable. S’immobilisant un instant, comme captivée par un souvenir qu’elle n’avait pourtant jamais vécu, elle se figura alors sa propre présence en ce territoire inconnu. Cette invitation, si elle n’avait pas été nourrie par la pitié, était-elle naturelle, ou motivée par un plus insidieux argument ? Ils s’étaient méprisés, ils s’étaient retrouvés, pour ne finalement jouir que d’un statut de cessez-le-feu frêle et jamais véritablement signé. Depuis quand la guerre voyait-elle un ennemi entrer dans l’intimité du soldat ? A croire qu’en dépit de leur haine réciproque subsistait une force plus violente encore que leur adversité. Si Bluebell avait longtemps cru qu’il ne s’agissait que des réminiscences d’un passé enterré au regard de l’amnésie de Finnbjörn, force était de constater que leur lien trouvait origine dans une source plus intarissable encore que le Léthé qui coulait sur leurs rapports, que le Styx qui l’avait isolée dans les Enfers où elle était retranchée.

Quittant sa contemplation et par la même occasion sa féline prudence, elle détourna son regard sur son hôte. En cet instant, elle aurait souhaité superposer à son image les dires de Yaxley, ses propres incertitudes et les fantômes du passé commun qu’ils avaient pourtant emprisonnés d’un accord tacite ; en vain. Ne demeura face à elle que la haute silhouette du jeune homme tel qu’il se présentait à elle. Était-il plus hautain, plus secret ou simplement plus éloigné ? De longs mois de silence et de souffrance les avaient séparés. Et pourtant, un bouquet de fleurs noires, quelques sincères lettres et désormais trois mètres les maintenaient l’un près de l’autre, en témoignage de ce fil qui ne s’était jamais rompu malgré le tranchant de leur fierté, la brûlure de leurs ardeurs et les coupures de leurs insultes. Maintenant que Bluebell s’était noyée dans une relation gémellaire malsaine, il lui semblait pouvoir affirmer que la toxicité de ses sentiments envers le Gryffondor n’était pas inexorable. Finnbjörn l’avait certes heurtée, mais jamais anéantie. Il l’avait chamboulée, mais toujours hissée vers une ambition prestigieuse. A croire que ses propres doctrines avaient fini par ronger ses lourdes chaînes. “N’est-il pas lamentable que la bassesse soit si omniprésente que nous soyons contraints de tapir notre mérite ?” répondit-elle rhétoriquement à sa remarque, les prunelles perdues par delà le visage qui se tenait face au sien. Son interrogation faisait aussi bien écho à la réalité de Poudlard, souillé par les impurs où les nobles devaient faire profil bas, qu’à son état, dominé par une faiblesse et une angoisse qui avaient eu raison de sa propre arrogance. Alors, elle resta un instant interdite, avant d’émerger à nouveau sous l’impulsion du Norvégien qui lui demandait l’autorisation d’éteindre les torches. La seule perspective de basculer tangiblement dans le noir lui valut un détestable frisson le long de son échine. Maudissant déjà l’obscurité, le cloisonnement et l’humidité des cachots, l’idée de voir la torche mourir sous ses yeux lui paraissait affreusement condamnable. Elle ne se priva donc pas de rétorquer sa désapprobation, soutenue par le constat amer qu’il n’avait guère été attentif à ses remarques… A moins que, dans l’illisibilité de son comportement, il n’ait un plan parfaitement défini ? Qu’il s’agisse de l’abandonner à sa propre torpeur ou de lui soumettre un exercice, Finnbjörn était capable des pires extrémités pourvu qu’il accomplisse son dessein. Que Diable était-il ? La torturer pour sourire de ses glapissements apeurés, ou la tirer vers le haut pour une obscure raison ? Le toisant avec défiance, elle se tint aussi droite que sa frêle constitution le lui permettait, rehaussant même le menton en dépit de sa pâleur comme en éclat d’un accès de pudeur. Il lui répondit alors qu’il question de survie, et qu’elle se devait de fait de reprendre ce que la nuit lui avait ôté. Ces paroles résonnèrent un long moment entre eux, laissant Bluebell crisper sa mâchoire. Qu’en savait-il, de la survie ? N’était-ce pas une épreuve suffisante que de devoir surmonter ses angoisses pour affronter la lueur impétueuse du jour dans le spectre de sa solitude et de sa vulnérabilité ? Le seul fait d’être ainsi debout malgré les tremblements de ses jambes relevait d’un exploit. Et pourtant… Les ténèbres où elle était retranchée lui avaient effectivement volé la flemme de sa volonté, celle qu’elle regrettait dans le froid de ses nuits. Finnbjörn aurait-il vraiment été capable de lui retrouver cette étincelle perdue ? Il lui assura alors qu’il était inutile de s’inquiéter, presque en écho à ses tourments. Le regard qu’il lui porta détendit un instant ses propres traits, comme il aurait tacitement conforté les affirmations de son instinct. Elle n’avait rien à craindre de lui. Ils n’étaient pas en paix, mais ils étaient toujours parvenus à une plénitude en dépit de l’animosité de leurs liens.

Alors, incapable de laisser sa voix admettre ce que sa conscience effrayée s’offusquait de considérer, elle finit par hocher la tête en un fragile mais certain signe d’accord. En miroir, il lui retourna ce mouvement, la confortant imperceptiblement dans ce choix. Son rythme cardiaque s’empressa aussitôt que le Norvégien s’approcha de la porte près de laquelle brillait l’unique torche. Le feu dansa sur le visage du Gryffondor, illuminant sa pâleur d’un contraste esthétique. Dans l’expression figée qu’il affichait, quelque chose de statuaire se dégageait du creux de ses joues et du carré de sa mâchoire. Ses prunelles prirent des teintes d’or alors qu’il lui demanda d’exprimer sa disposition. Obnubilée par le reflet dans ses yeux et par le sentiment diffus d’appréhension qui nouait ses articulations, notamment ses doigts qui se resserrèrent contre sa propre paume, Bluebell prit une profonde inspiration qui n’eut cependant pas l’effet escompté de l’apaiser. Tendue et nerveuse, oubliant même toutes les irrationnelles raisons qui l’avaient poussée à se tenir entre ces quatre murs, elle écouta le murmure de sa terreur qui lui intima de quitter les lieux. En dépit de sa paralysie, elle fut secouée de la furieuse envie d’ouvrir la porte fermée à côté du Norvégien pour s’échapper et… Et quoi ? Devrait-elle alors s’enfermer dans un dortoir qu’elle méprisait pour se cloîtrer dans des cauchemars asphyxiants et se cloisonner dans une peur imposée par la nuit ? Ou au contraire, devrait-elle plutôt envisager de s’ancrer dans ce regard d’or qui soutenait le sien pour retrouver les éclats du jour, la lueur d’une force perdue, l’étincelle qu’elle désirait à nouveau saisir ? Alors, après un instant perceptible d’absence qui avait conféré à ses traits décharnés une ombre terrifiante d’une folie fugace, Bluebell sembla reprendre connaissance en attribuant à son regard une détermination acharnée et résolue où se reflétait la flamme qui dévorait le visage silencieux de Finnbjörn. “Je le suis” s’entendit-elle alors affirmer d’une faible voix qui semblait avoir lutté pour franchir le seuil de ses lèvres, lesquelles elle entreprit de mordre afin d’abattre la nervosité qui recouvra aussitôt ses membres. Elle se dénoua du contact oculaire du Norvégien afin de détailler la flamme qui vacillait près de la porte. Cependant, cette vision, au lieu de la consoler, lui provoqua une véritable défaillance - elle avait vu sa propre flamme s’éteindre contre son gré et elle n’était pas certaine de pouvoir consentir délibérément à la disparition de celle-ci. Alors, elle décida que le seul portrait capable de l’apaiser dans la perspective prochaine d’obscurité était la présence vivante et assurée de Finnbjörn. La glace était certes stérile, mais elle avait au moins le mérite de refléter les plus sombres éclats. Bluebell s’accrocha ainsi à cette froide vision, y trouvant paradoxalement une chaleur salvatrice.

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A l'abri du monde

Je lui confie les raisons qui me poussent à me retrancher dans cette pièce, qui m’ont amené à me l’approprier au cours des derniers mois. Je ne crains pas qu’on vienne l’investir sans crier gare… Après tout, c’est une salle qui a une histoire ; elle a été le théâtre d’un calvaire pour les nés-moldus, et sa désaffectation ne permet pas de la transformer à nouveau en salle de classe. Elle prend la poussière, subit le poids des années, et n’a pas d’avenir. Elle se contente simplement de m’accueillir, lorsque je ne supporte plus le reste du château… Et ce soir, j’ai décidé d’y amener Bluebell. Elle semble comprendre mon état d’esprit, les motifs qui m’y ont conduit, et a la délicatesse de ne pas formuler de jugement. Elle partage même mon avis sur le drame social que nous vivons entre ces murs, et dont nous sommes malheureusement les victimes en première ligne… « Si. Ça l’est, évidemment. Tes ancêtrrres, les miens, et les sorrrciers les plus éminents qui ont marrrqué l’histoirrre s’étoufferrraient en découvrrrant les conditions infâmes dans lesquelles nous effectuons notrrre apprrrentissage. » déclaré-je entre mes dents, feignant d’avoir l’attention ailleurs, me montrant faussement détaché afin de ne rien laisser entrevoir de ma fureur muette. « Mais puisque le rrressenti des pauvrrres chérrris sangs-de-bourrrbe semble imporrrter davantage, ne nous plaignons pas. » lâché-je d’un ton amer et ironique. Malgré tout le sang froid dont je suis capable de faire preuve, il est difficile pour moi de demeurer parfaitement calme : je les hais si fort que ça me fait mal intérieurement, que j’étouffe de colère et de ressentiment envers ces insectes qui nous imposent leur insupportable mode de vie. Mais Bluebell le sait sans doute déjà… Son éducation est irréprochable, et elle possède suffisamment de jugeote pour savoir que cette situation est particulièrement anormale pour nous, êtres de sang noble. Ce n’est pas la raison pour laquelle je l’ai convoquée ce soir, et nous aurons beau débattre durant des heures sur la tragique injustice que nous vivons, le résultat sera le même demain. J’ai mis des mois, des années à accepter que je n’avais pas les capacités de réformer une société par le simple pouvoir de ma volonté. Aussi puissant que soit mon désir de voir des jours meilleurs se lever pour l’avenir de la communauté sorcière, ce n’est pas l’heure pour nous, et il est préférable que nous attendions patiemment. Alors, je délaisse les sujets politiques, et me recentre sur les raisons qui nous poussent fatidiquement l’un vers l’autre, en dépit du bon sens, de la période, de nos querelles, de nos familles : aujourd’hui encore, cette tension palpable subsiste entre Bluebell Sherwin et moi.

Je ne souhaite pas la brusquer, ni lui faire subir une sorte d’électrochoc qui pourrait l’enfoncer dans un traumatisme supplémentaire. Je n’ai certainement pas la prétention d’avoir le moindre pouvoir thérapeutique, et ne m’aventurerais pas en quête d’une solution qui échappe à mes capacités. Et je ne suis pas son ami. Je n’aspire pas non plus à l’être. Je ne suis pas là pour que nous nous répandions en confidences ou que nous nous offrions mutuellement une épaule pour pleurnicher. Je suis là parce qu’elle a besoin de moi, même si elle n’en est peut-être pas consciente, et qu’à ma mesure je peux encore agir. Je n’ai pas d’attente particulière. Je ne lui dois rien, elle ne me doit rien… Alors, j’attends patiemment son accord verbal, me signifiant que j’ai son autorisation pour éteindre la seule source de lumière qui nous éclaire encore. Elle hésite ; son incertitude est parfaitement lisible, et si j’attendais qu’elle soit parfaitement sûre d’elle, j’abandonnerais tout de suite. Pour autant, je demeure parfaitement immobile, impassible, j’observe attentivement chaque trait de son visage marbré. Son regard dépossédé de ses lueurs habituelles laisse transparaître quelque crainte… Ses doigts se tordent, s’agitent, se resserrent comme s’ils étaient à la recherche de quelque chose à quoi se raccrocher, sa respiration se fait plus rapide, plus nerveuse, plus irrégulière ; je l’observe au léger gonflement de la poitrine. D’une noblesse osée, d’ordinaire pleine de majesté et de cette splendeur insolente, elle a perdu en éclat, c’est un fait : les vagues mouvementées qui l’ont ballottée ces derniers mois ont fait leur œuvre. Pourtant, je retrouve une nouvelle beauté en elle. Bien dissimulée ; comme si, soucieuse de ne pas laisser apparaître cette vulnérabilité, elle s’efforçait de la cacher aux yeux de chacun. Mais je ne la vois pas comme une faille : elle est sublime, simplement. Elle est un joyau brisé, mais elle irradie dans toute la pièce. Alors, non, je ne crains pas l’obscurité pour elle. Les mots sortent péniblement de sa bouche, comme si je les en avais arrachés, et je m’exécute après quelques secondes ; dépossédé de ma baguette, j’ai recourt à une étoffe en tissu dans ma poche, qui me sert d’ordinaire à astiquer mes étuis en bois : je recouvre d’un geste la flamme mourante, ne lui laissant guère le temps de se nourrir du chiffon. Grimaçant un peu, je lutte contre la chaleur des dernières braises, qui me brûlent la paume à travers la gaze, et la lumière s’éteint finalement.

J’attends quelques secondes, qui lui paraitront peut-être bien longues. Elle me maudira peut-être de ce tourment que je lui inflige. Je ne m’en formalise pas ; je ne nourris pas l’ambition d’être aimé. Puis, je traverse, à tâtons, l’espace qui me sépare de la table, sur laquelle se trouve toujours mon sac. Une faible lumière s’en échappe, me permettant de me guider à travers la nuit noire… le silence est pesant, assourdissant, malgré le son de mes pas. Et je croirais entendre battre son cœur d’ici. Je l’imagine pulser dans sa poitrine, tandis que je me saisis du bocal que j’ai sorti un peu plus tôt. La lueur qu’il laisse échapper est un peu faible, mais suffit à illuminer mes mains, mon visage, à travers la surface de verre… Je tourne le couvercle, et aussitôt, des dizaines de petits insectes lumineux s’en extirpent, s’envolant de part et d’autre dans la salle, investissant l’espace clos que nous leur offrant. Puis, l’obscurité perd du terrain : la lumière gagne en intensité, les petites bêtes brillent comme les petites étoiles qui ensemble, formeraient une constellation immense. Il y en a plus d’une cinquantaine. « Ce sont les lucioles que l’on utilise habituellement pourrr cerrrrtaines concoctions. Générrralement, on leur arrrrache les ailes, puis on les dépossède de leurrrs pattes, et on les brrroie dans un morrrtier avec l’aide d’un pilon, jusqu’à ce qu’il ne rrreste d’elles qu’une fine poussièrrre légèrrrement luminescente. » expliqué-je d’un ton calme, à l’adresse de Bluebell. Ne pouvant que deviner son visage, grâce au faible halo qui se réverbère sur elle, je ne parviens à deviner sa réaction. Peut-être n’est-elle pas sensible à ces petites lanternes que je laisse graviter autour d’elle… Peut-être que la peur de la nuit est un mal vivace que des petites lucioles, censées entrer dans la composition de remèdes, ne sont pas aptes à guérir. Alors, je finis par me rapprocher d’elle, prudemment. « Considérrrons que celles-ci peuvent conserrrver leurrrs pattes et leurrrs ailes. » ajouté-je, sans détacher mes yeux de ces étincelles dans la pièce noire, suivant chacun de leurs déplacements. La démarche était peut-être maladroite ; après tout, je ne saurais dire, avec exactitude, ce qu’il lui faut en ce moment. Erin et moi nous chamaillons régulièrement, mais nous n’avons pas connu de crise similaire à celle qu’elle semble traverser… J’imagine sans mal qu’il lui faudra plus que quelques insectes, pour digérer tout cela. Arrivé à ses côtés, mes doigts effleurent les siens quelques instants, attendant un signe de résistance, avant de finalement s’en saisir. « Tu as toujourrrs peurrr ? » lui demandé-je alors, les yeux perdus entre les dizaines de lucioles qui volent autour de nous. J'ai bien conscience que le chemin qu'elle parcourt est ardu, mais j'ai malgré tout bon espoir qu'elle s'acclimate à ces douces ténèbres. Après tout, je n'ai nulle intention de bouger.

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyMer 16 Juin - 20:11

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Night walk among fireflies

L’univers était affreusement vaste et Bluebell ignorait la manière de ne pas perdre pied dans toute cette immensité. Si elle était née dans le chaos, elle avait néanmoins eu la chance de grandir dans une sphère privilégiée à l’abri de l’ombre menaçante. Couvée et protégée, enorgueillie et fière, Bluebell avait ainsi appris à mépriser les ténèbres  extérieures au regard de la richesse d’or qui coulait dans son quotidien. De fait, le dédain qu’elle ressentait à l’égard de toutes les hémoglobines tachées n’avait jamais vacillé, nourri par le trouble de son passé, alimenté par ses glorieuses perspectives au sein de cette terre supérieure à laquelle elle appartenait. Puis sa cupididité l’avait portée à conduire une stupide quête qui avait emporté la raison de son frère et qui l’avait en même temps projetée au coeur d’un vide vertigineux. Maxton l’avait abandonnée. Ses veines étaient gorgées d’ombre, elles aussi. L’eldorado n’était plus le sien. L’obscurité l’avait impunément happée, dans une frustration aussi lourde que le poids de l’asphyxie qui avait consumé ses ambitions. Oui, l’espace était affreusement vaste et il lui semblait d’autant plus glacial quand on lui mentionnait l’errance à laquelle elle était ainsi condamnée. Finnbjörn évoqua, certainement de manière anecdotique à ses yeux, combien leurs ancêtres s’étoufferaient face à l’absurdité de la politique de Poudlard. Bluebell baissa aussitôt le regard, encaissant une acidité vive qui lui ôta un instant le souffle. Fort heureusement, le zèle du jeune homme le fit poursuivre sa diatribe qu’il conclut selon une amertume à peine retenue, laissant la Serpentard accuser le coup. Portant inconsciemment une main dans ses cheveux et caressant par la même occasion le peigne qui retenait une partie de sa chevelure, elle s’intéressa un instant à un vieux bocal pourtant vide disposé sur l’étagère à côté d’elle avant de retrouver les prunelles de son hôte. Le goût tranchant de la bile ne s’était toujours pas dispersé dans sa bouche lorsqu’elle acquiesça lentement, un sourire sans joie tordant ses lèvres en une moue désabusée. “Rien ne s’est jamais résolu par les lamentations. L’inaction s’avère certainement pire que le mal lui-même” remarqua-t-elle. Son état ne le laissait sûrement pas paraître, mais Bluebell désirait plus que tout se rétablir. Par Merlin, ce qu’elle n’aurait pas donné pour chasser d’un geste désinvolte ses pensées parasites comme on éloignerait une pauvre mouche. Peut-être aurait-elle alors eu l’occasion de se mouvoir à nouveau jusqu’à la sphère souveraine par la seule force de sa volonté, là où l’attendaient encore son orgueil, ses aspirations, sa noblesse. Les Melrose. Ils constituaient la clé de ce royaume désiré, la porte de sortie des Enfers, la marche manquante  vers le triomphe. “Bien qu’hélas, à notre échelle, nous soyons contraints d’attendre en observant le poison se répandre.” Ses mots claquèrent sèchement sur ses lèvres, faisant écho à l’éclair qui traversa ses prunelles. Elle était impuissante, elle était affaiblie, elle était seule. Dans ces conditions, il lui était impossible de quitter les ténèbres où elle divaguait et ainsi s’éloigner de ce qu’elle méprisait le plus. Elle se confondait misérablement avec leur souillure et leur vacuité.

Par conséquent, il n’existait rien d’infantile dans sa crainte de la nuit. Elle avait passé l’âge des monstres sous le lit et des fantasmes absurdes. Non, ce qui était terrifiant, c’était le néant, cette toile noire, tendue et vierge, prête à recueillir les éclats sanglants de ses souvenirs. La nuit récoltait chacun de ses cauchemars pour les tisser progressivement et ainsi leur donner vie dans un ballet macabre, tandis que sa vision aveuglée ne parvenait à se raccrocher à aucune matérialité pour interrompre cette sinistre projection. Bluebell ne craignait pas le noir, elle craignait ce spectacle hanté qui ne s’achevait qu’aux lueurs de l’aurore où enfin, la lumière venait chasser ces insidieux fantômes. Aussi observa-t-elle Finnbjörn sortir un tissu avec une appréhension palpable. Son rythme cardiaque, ses poumons et ses membres affichèrent une crispation et une nervosité qu’elle n’essaya guère de cacher, ses faibles forces mobilisées face à l’effort requis. Le regard ancré dans les mouvements du visage du Norvégien tout occupé à sa tâche, elle se demanda si elle ne ferait d’abord pas mieux de s’assurer définitivement qu’il ne comptait en rien lui faire du mal. Mais la jeune fille préféra se faire violence pour se contenir et ferma finalement  les yeux. Il était plus tolérable d’imaginer qu’elle maîtrisait cette obscurité ; au moins pouvait-elle envisager qu’il lui suffirait de rouvrir les paupières pour chasser les spectres qui lui apparaîtraient. Un silence tomba pendant de lourdes secondes et elle songea alors que Finnbjörn s’était peut-être échappé. Oui, peut-être sa peur avait-elle eu finalement raison dès le début et peut-être ne l’avait-il conviée que dans l’objectif de lui nuire, du haut de sa majestueuse cruauté. Ne l’aurait-elle pas mérité ? Les paroles de Maxton se cristallisèrent devant l’ombre de ses paupières closes. Elle était parvenue à faire fuir tous ceux qui s’étaient jamais approchés d’elle et il convenait de souligner combien elle avait pu se montrer, à plusieurs reprises, odieuse envers le Norvégien qui en dépit de ses invectives était toujours parvenu à la retrouver, selon une vicieuse partie de cache cache qu’ils entretenaient depuis plus d’un an. Mais peut-être en avait-il eu assez ? Peut-être avait-il décidé de retourner une dernière fois sa propre perfidie contre elle ? Peut-être l’avait-elle définitivement fait fuir ? Des bruits de pas l’arrachèrent à ces songes qu’elle retint le temps d’en déduire la provenance. En vain, il lui sembla que le silence était retombé. Alors, elle céda et leva les paupières ; mais l’obscurité perçante s’imposa aussitôt à sa vue. N’y tenant plus, elle entreprit d’avancer dans le vide, quand une lueur se dessina à son regard progressivement habitué à la pénombre. Les traits contrastés de Finnbjörn se distinguèrent alors par delà un bocal faiblement illuminé qu’il tenait entre ses doigts. Bluebell s’immobilisa à nouveau, interdite, quand le jeune homme ouvrit le couvercle. La lueur s’éleva presque aussitôt avant de se dissocier progressivement en une multitude de petits points luminescents. A mesure que les lucioles glissaient dans l’espace, leur éclat s’intensifiait, à l’image des étoiles qui se définissent plus nettement en accompagnant la croissance de la nuit. Bluebell commença à perdre son regard parmi la pluralité des lucioles qui s'élançaient de toute part, consultant chacune d’entre elles pour revenir à la précédente sans même plus considérer le néant qui les séparait. Ses lèvres s’étirèrent alors en un sourire spontané, craquelant le masque de gravité qui ornait d’ordinaire son visage au profit d’une admiration silencieuse. Le spectacle de terreur auquel elle s’était attendu s’était évaporé en un théâtre céleste qui la tira vers le haut, littéralement ; Bluebell se redressa, le visage tendu en l’air, comme happée par le paysage mouvant qui se dessinait par-dessus ses prunelles contemplatives.

De fait, elle n’écouta que d’une oreille distraite les propos de Finnbjörn, dont la voix familière sembla cependant tapir le plafond de délicates sonorités qui voilèrent un peu plus la pénombre environnante. “En effet, je les préfère en pleine vie” confirma-t-elle alors qu’il mentionnait l’usage habituel de ces lucioles. “Loin de moi l’idée de remettre en cause l’intérêt des potions pour lesquelles elles sont utilisées” ajouta-t-elle après un instant de flottement, “seulement, il aurait été fort regrettable de les empêcher de briller, ce soir.” Immobile, son regard valsait cependant sur chaque étincelle au-dessus d’eux tandis que son sourire s'amenuisait selon une certaine pudeur, comme se souvenant de l’embarras de leur entrevue, car l’éphémérité de cet instant ne devait guère prôner sur sa mesure. Mais un contact vint effleurer sa peau. Bluebell baissa aussitôt le regard sur les doigts qui semblaient chercher les siens, incertaine. Cette proximité, quoique délicate, lui évoquait une appréhension brute au regard de l’incompréhension qui consumait leurs rapports. Leurs incessantes tensions s’opposaient à leur proximité et cette dernière constituait ainsi un tabou qui rongeait ses souvenirs d’un malaise saisissant. En dépit de son attrait, leur relation s’avérait toxique et Bluebell ne présentait guère la force de digérer nouvellement ce venin. Elle envisageait donc de retirer ses doigts pour échapper à de potentiels regrets quand les phalanges du jeune homme glissèrent finalement entre les siennes, irradiant une douce chaleur qui s’immisça jusqu’au creux de son ventre. Elle contemplait encore ce geste, désorientée, quand la voix de Finnbjörn refit surface, lui demandant si elle avait toujours peur. Peur ? Elle était confuse, constatant combien elle ne souhaitait pas de cette emprise et combien elle ne parvenait pourtant pas à lâcher ses doigts. Comme si cette douce accroche que sa conscience lui refusait s’avérait nécessaire au regard de son errance... Alors, faisant finalement fi de son trouble, elle se résolut à accepter tout à fait son plaisir coupable et laissa ainsi aller son crâne contre l’épaule du jeune homme. Son regard retrouva les constellations ondulantes au-dessus d’eux tandis qu’elle considérait à nouveau sa demande. “Non” consentit-elle finalement d’un souffle en suivant du regard une luciole qui s’était détachée d’un groupe pour voler près de son visage. Non, ses angoisses s’étaient dissipées devant les lumières frémissantes qui peignaient le noir, devant l’odeur boisée qui se dégageait de lui. “Tu avais raison. C’était exactement le genre de passe-temps calme dont j’avais besoin.” Appuyant cette affirmation d’une caresse de l’extrémité du pouce sur le dos de sa main, elle semblait chasser ses dernières réticences du bout de ses doigts, les yeux résolument accrochés sur les étoiles autour d’eux comme pour ne pas confronter son regard. La nuit venait de prendre un tout autre sens en sa présence et elle ne désirait pas briser le fragile équilibre qu’elle venait de trouver en étant ainsi épaulée. “Existe-t-il une solution pérenne ? ” s’entendit-elle alors demander dans un souffle. Sans doute n’aurait-il rien de plus à lui offrir, car il ne pouvait sûrement pas décider de sa vie à sa place et encore moins la guider parmi le chaos de l’espace où elle divaguait en pleine solitude. Mais elle voulait que ce moment perdure et que cet étrange sentiment de paix, à peine teinté de tristesse, supplante son désarroi quotidien. Elle souhaitait que ce remède continue de lui fournir cette force sans qu’il ne fermente dans le poison habituel de leurs échanges. Alors, peut-être qu’enfin, le vide où elle s’enfonçait aurait gardé ces quelques  éclats de lumière et que son égarement l’aurait conduite vers de plus éminentes étoiles.

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyLun 28 Juin - 0:16


Night walk among fireflies
A l'abri du monde

Je ressens comme un vertige, en l’observant. Certes, elle n’a rien perdu de ce charme souverain qui est le sien, ni de ce mordant dont elle se sert parfois comme un mécanisme de défense. Simplement, les quelques derniers mois semblent avoir eu raison de sa force de caractère, et de son énergie. Ses traits sont tirés par l’épuisement, et elle ne m’a jamais paru aussi fragile… Est-ce donc ça, de perdre sa moitié ? Je ne peux m’empêcher de ressentir comme un gouffre immense se créer en moi, ne serait-ce qu’en imaginant la perte d’Erin. Nous ne nous entendons pas toujours, c’est un euphémisme… Mais nous aussi, faisons partie d’un ensemble indissociable. Comme Bluebell et Maxton, avant je ne sais trop quoi. Avant le vide… Alors, pour faire bonne figure, je cause politique. « Oh, mais nous sommes rrrestés suffisamment impuissants. Il suffit simplement d’attendrrre le bon moment… » lâché-je avec un petit regard entendu, sans pour autant m’étendre davantage sur le sujet. Pour le moment, tant que rien n’est fait, que les choses ne se sont pas encore concrétisées pour notre camp, nous n’avons nul autre choix que de prendre notre mal en patience. Mais je n’ai pas l’intention de demeurer ainsi, les bras croisés, en contemplant à la déchéance de ce château, tout en observant une bonne femme hypocrite répandre ses idées révoltantes tout en piétinant un héritage vieux de près d’un millénaire. Mais puisque nous ne nous sommes pas donné rendez-vous pour causer de politique, je lui annonce mes intentions de nous plonger dans l’obscurité. Au vu du regard qu’elle arbore, je vois que ce compromis lui est difficile : ce qu’elle semble avoir vécu ces derniers mois l’a donc handicapée jusque dans les tréfonds de la nuit, lui ôtant tout espoir d’un sommeil paisible. Je ne me répands pas en compassion inutile ; ce qu’elle vit est probablement rude, mais il n’est pas de ma responsabilité de lui fournir une thérapie ou quelque traitement médicamenteux. Je peux seulement me contenter, à ma mesure, de lui apporter l’aide dont elle pourrait avoir besoin. Je suspends ma respiration, tandis que je libère dans la pièce les petites étincelles volantes. Ces dernières investissent l’espace autour de nous, s’éparpillent en répandant autour d’elles une petite lumière faiblarde. L’une d’elle passe près du visage de Bluebell, et l’illuminé légèrement, me permettant de croiser son regard le temps d’un instant. Je scrute ses traits, attendant de percevoir à travers son expression un quelconque indice quant aux sentiments fugaces qui pourraient la traverser… Et finalement, sa réaction me rassure ; si ainsi donc elle les préfère en vie, j’imagine que je ne l’ai pas mise à mal… Sans réfléchir un instant à ce que la raison me dicte, je réduis l’espace entre nous, et me rapproche d’elle. Mes doigts s’aventurent près des siens, les effleurent, tâtonnent dans l’attente d’un signe, et finalement, osent s’en saisir. Et c’est ainsi que, ma main dans la sienne, je contemple le spectacle, avec une royale sérénité.

Les lucioles vont et viennent, comme de petites étoiles auxquelles nous aurions permis de briller, et je sens cette étrange chaleur émaner de sa paume. Sans pouvoir la voir, je devine son visage, imagine presque le sourire qui étire ses lèvres. Et sans trop savoir pourquoi, comme si ce sentiment indescriptible était contagieux, je me sens profondément heureux. Probablement le fruit d’une réaction chimique entre mes hormones, causé par différents facteurs… mais je laisse sa tête reposer sur mon épaule sans défaire mon emprise autour de sa main. Je n’ai pas la naïveté de croire que j’ai réglé ses problèmes, ou que les événements qui l’ont conduite à sombrer ces dernières semaines n’existeront plus, une fois sortis hors de cette pièce… Mais nous profitons sereinement de ce moment hors du temps, comme si nous étions conscient qu’il n’était qu’éphémère. « Je suis rrravi que tu te sentes mieux. » réponds-je d’un ton formel, mais toutefois sincère. Je ne me sens pas investi d’une quelconque mission auprès d’elle, et ne juge pas qu’elle ait besoin de mon assistance. Cependant, il est vrai que j’aime mieux savoir qu’elle est bien portante ; alors quelle que soit la source qui puisse lui apporter de la joie, c’est bon à prendre. Je ressens autour de mon pouce le frôlement de ses doigts, et entrouvre la bouche, sans savoir comment réagir : dois-je dire quelque chose ? Faut-il que j’en fasse de même ? Hésitant, je me contente de conserver sa main dans la mienne, m’y accrochant fermement, jusqu’à ce qu’elle pose la fameuse question. Une solution pérenne ? « Si tu parrrles de ces lucioles, je crrrains que leurrr effet luminescent ne diminue avec le temps. » me contenté-je de répondre platement. Ce n’est probablement pas le renseignement qu’elle attend, mais je demeure factuel. « Sinon, pourrr ce prrrofond vide que tu rrressens, je crrrains qu’il n’y ait pas de rrremède mirrracle. ». Je marque une pause, dans la nuit noire, tandis que quelques lucioles volètent de part et d’autre au sein de la dense pénombre qui nous entoure. La plupart d’entre elles se sont posées, sur un mur ou sur un meuble, et restent figées comme des petits points scientillants. « Souhaites-tu me rrraconter ce qui te prrréoccupe ? » lui offris-je, d’un ton que je veux serein. Je ne sais pas si elle est disposée aux confidences, et je ne sais pas si je suis apte à les recevoir. Je l'avais déjà interrogée à ce sujet, mais elle ne semblait pas vouloir s'étendre par lettre... peut-être que l'intimité de cette nuit étoilée pourrait la convaincre. J’ignore ce qui s’est exactement passé entre elle et Maxton, et peut-être est-il préférable que cela reste définitivement entre eux. Mais tandis qu’elle est là, sa tête reposant sur mon épaule, plus proches que nous ne l’avons été au cours de ces derniers mois, rompant définitivement avec cette distance absurde que nous imposons entre nous, je ne pouvais ne pas le lui demander.

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyMer 30 Juin - 20:03

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Bluebell n’avait pas encore la maturité requise pour apprécier la saveur de la victoire. A son sens, seul valait le miel d’un triomphe lorsqu’il retentissait auprès de tous et au contraire, l’amertume de l’attente et l’acidité de l’impuissance n’étaient que des dommages collatéraux qu’elle aurait préféré éviter. Elle n’envisageait ainsi pas ces deux principes comme des exhausteurs de goût et si elle en avait eu le choix, elle n’aurait retenu que ce sucre final pour apaiser ses maux et lui conférer l’énergie nécessaire pour reprendre le cours de sa vie. Par conséquent, elle ressentait une véritable frustration à la perspective de devoir encore patienter pour sa guérison ; désillusion à laquelle se mêlait également l’insatisfaction de voir le rang des sang-purs dépérir lentement. Aussi pinça-t-elle ses lèvres lorsque Finnbjörn conclut qu’il leur suffisait d’attendre encore un peu. Non, elle n’avait résolument pas la maturité pour comprendre cette stratégie imposée et encore moins sa paralysie mentale. A ne pas s’y tromper, elle aurait préféré s’afficher glorieuse et resplendissante, l’esprit apaisé de la douceur de la réussite escomptée. Hélas, elle ne pouvait s’offrir qu’affaiblie, épuisée et pâlie par l’obscurité. De fait, l’élancement des lucioles dans la pièce se contenta d’éblouir temporairement la fragilité de son teint dans des nuances dorées et vertes qu’elle suivit d’un regard contemplatif. Si elle n’avait pas encore retrouvé le feu de sa fougue, au moins pouvait-on percevoir dans ses prunelles les éclats des insectes qui s’y reflétaient. En complément de cet artifice, l’illusion générée par les doigts entre les siens lui apporta un soutien qui la conforta davantage. Loin d’accueillir avec facilité cette étreinte qu’elle aurait préféré savoir refuser, elle se laissa cependant bercer par la chaleur qui s’en dégageait, loin de la glace de son coeur qui s’était repris à battre, si bien qu’elle finit par déposer son crâne sur l’épaule du jeune homme. Ses tourments étaient trop lourds pour sa corpulence et l’appui aux délicates senteurs boisées qu’il lui conférait avait ce délicat parfum du succès qu’elle n’avait su recueillir. Il lui admit alors qu’il était ravi de la savoir mieux portante, ce qu’elle ne considéra que d’une oreille distraite. Qu’est-ce que cela pouvait bien lui signifier, de toute façon ? Finnbjörn était d’une impassibilité effarante, à tel point qu’il était difficile de distinguer la condescendance de sa sincérité et à dire vrai, seul le contact du dos de sa main qu’elle effleurait de son pouce semblait lui attester de sa franchise… A moins qu’il ne s’agisse à nouveau d’une terrible méprise qu’elle regretterait ultérieurement, comme à chaque rencontre. Bluebell ignorait quelle confiance elle pouvait accorder à ses sentiments et elle flottait ainsi dans la légèreté d’un instant qu’elle ne voulait pas laisser s’échapper. Blottie contre son bras, les lucioles reposant sagement sur quelques recoins de la pièce qu’elles tapissaient d’une admirable luminescence, elle songeait en fin de compte que seules ces quelques secondes de tranquillité pouvaient s’avérer suffisamment éloquentes pour faire taire ses incertitudes et appréhensions. Aussi ne voulait-elle guère se défaire de ce précieux moment, lui valant une demande un peu effrayée, comme elle aurait craint de se heurter à nouveau à la réalité qu’elle était parvenue à fuir en cette délicieuse latence. De fait, il lui confirma d’une part que les lucioles finiraient par perdre de leur splendeur et d’autre part, qu’aucun remède ne lui offrirait le repos désiré. Était-elle alors définitivement condamnée à cette peur de la nuit et à ce sentiment oppressant de vertige ? Le silence qui s'ensuivit lui valut un souffle amer, comme elle aurait ricané de déception. Quelle splendide ironie, elle s’était figurée dans le rôle d’Eurydice en s’érigeant comme une reine des Enfers sans même prendre conscience du fardeau de cette stupide nymphe. “Je ne demande pas de miracle, seulement que l’accalmie de ce soir perdure” nuança-t-elle d’une voix si basse qu’elle aurait tout aussi bien pu s’adresser à elle-même. “As-tu jamais ressenti cet état ?” s’enquit-elle alors en accrochant son regard à une luciole qui voletait toujours, l’une des rares de son espèce à encore chercher une accroche dans l’obscurité. Si elle le savait distant et désintéressé, elle l’avait néanmoins déjà vu sur le bord de la mort… Peut-être avait-il alors eu l’occasion d’affronter, dans une absurde seconde, la panique qu’apporte la certitude d’un lendemain qui ne serait jamais.

Si Bluebell avait consenti, en acceptant cette entrevue, à affronter toutes les éventuelles demandes de Finnbjörn, elle ne put néanmoins s’empêcher de se raidir à la question qu’il lui soumit après quelques instants de silence. Si elle souhaitait le lui raconter ? Il y avait quelque chose de si paradoxal dans sa formulation qu’elle en aurait peut-être ri si elle n’avait pas été trop préoccupée à considérer la réponse qu’elle devait lui apporter. Après tout, elle n’avait nullement envie de mettre des mots sur l’événement qui monopolisait pourtant ses songes, mais d’un autre côté, elle n’avait jamais eu l’occasion d’exprimer verbalement ce que ses cauchemars s’épuisaient à lui asséner. En effet, comme un immense tabou, il lui semblait impossible de se défaire des prises de ses peurs qui la retenaient, tout en étant incapable d’évoquer ces chaînes imaginaires… Détachant sa tête de l’épaule du jeune homme, elle comprit que la bulle où elle s’était temporairement cloisonnée venait d’être percée à cette seule évocation. Qu’y avait-il de plus naturel ? Ses problèmes ne pouvaient guère s’effacer sur le pas de la porte. Elle prit alors une première inspiration, prête à lui partager sa désapprobation, quand elle se retint. Si elle n’avait pas frontalement envie de lui décrire les faits, elle était pourtant harassée d’un tel poids que la perspective d’en lâcher un pan lui paraissait terriblement agréable. Rien à voir avec la tendresse de leur étreinte précédente : il s’agirait d’une délivrance plus marquée, plus pérenne. N’était-ce alors pas là la solution qu’elle désirait ? Conservant encore le silence, elle tourna finalement son visage vers le Norvégien qu’elle considéra un instant dans la pénombre. Prendre la parole était une chose, mais lui accorder sa confiance en était une autre. Les doigts entrelacés aux siens ne constituaient sûrement pas une preuve irréfutable de la loyauté qu’elle pouvait lui consentir. Au contraire, ils s’étaient déjà déchirés après une telle proximité, comme si leur rencontre dans la bibliothèque de sa demeure n’avait jamais consolidé l’allégeance qu’elle y avait pourtant perçue. Néanmoins, n’avait-il pas gardé ses lettres à l’abri ? Ne lui avait-il pas tenu la promesse de ne jamais lire ses songes ? N’était-il pas, à plusieurs reprises, passé outre leurs différends pour lui proposer les rares élans d’affection dont il était capable ? La faible lumière de la pièce ajouta une certaine intimité à son visage qu’elle observait sans aucune retenue, faisant abstraction des lucioles qu’elle était censée admirer. Il lui avait affirmé qu’elle se devait de prendre la parole si elle se sentait en insécurité. La terreur qui la harassait la nuit était-elle suffisante pour qu’elle puisse valablement se sentir menacée ? Le regard fou de Maxton se supplanta presque aussitôt à sa vision. De fait, elle défit ses doigts des phalanges du jeune homme pour avancer un peu plus dans la pièce, ses yeux suivant quelques lucioles esseulées sur les murs, comme elle aurait essayé de se raccrocher à ces éclats pour s’éloigner du tumulte renaissant de ses pensées. En vain. “Il l’a tué.” Les mots volèrent de ses lèvres sans qu’elle fût capable de les retenir. Le bruit dans sa tête était devenu assourdissant et il lui avait paru que seuls les mots auraient pu la ramener à la raison. En effet, cet aveu émis, Bluebell bénéficia d’un instant de flottement durant lequel elle fronça les sourcils, confuse, jusqu’à ce que de nouvelles images ne se projettent à nouveau à son esprit. Prenant une brève inspiration, elle agita un peu plus son regard qui ne semblait plus pouvoir se raccrocher à rien, à la recherche constante d’un nouvel éclat à admirer pour brouiller les ténèbres. “Je m’asphyxiais, alors il a pris ce qui lui passait sous la main, et il l’a tué” ajouta-t-elle sans parvenir à nommer son frère. Loin d’être soulagé, son corps trahissait à l’inverse une vive nervosité, à l’image de ses pensées qui semblaient s’accélérer à mesure que sa langue se déliait. Un meurtre, en fin de compte, ne représentait pas grand chose pour les sorciers de leur rang ; était-elle ridicule de souffrir pour un fait aussi anodin ? Finnbjörn allait-il donc se moquer d’elle, la trouver excessive, raconter à tous cet événement qu’elle avait précieusement gardé enfoui pour mieux le conserver des jugements extérieurs ? Maxton serait-il au courant de sa révélation ? Elle l’imagina rire à gorge déployée, rire de sa fragilité, rire de son exagération, rire de cette pathétique situation où elle avait osé mêler un étranger à leur histoire.

Alors, abruptement, Bluebell eut honte. Elle se sentit humiliée par ses propres aveux, qui n’avaient certainement pas la portée qu’attendait Finnbjörn, debout derrière elle. De ce fait, la jeune fille fit volte-face, oubliant les lucioles, omettant sa pudique réserve, faisant fi de la lueur des prunelles qu’elle croisa. Seuls comptaient ses propres mots, qui devaient contrebalancer la futilité de ses annonces et légitimer la peur dont elle avait fait état. Légimiter. Bluebell devait justifier sa crainte sous peine de subir des accusations moqueuses de celui à qui elle venait, méprisablement, d’accorder ses plus profonds secrets. “Il a attrapé un couteau, il l’a planté dans son cou et il a continué à de nombreuses reprises, peut-être même après sa mort… Ce n’était pas un acte réfléchi, c’était violent, comme s’il était en plein délire et d’ailleurs, il y avait énormément de sang, je…” Elle aurait voulu poursuivre, ajouter qu’Elisabeth avait dû frotter sa peau pour retirer les coagulations d’un autre, que Maxton n’avait pas émis le moindre remord et qu’il semblait même fier de son acte, qu’il n’avait même pas envisagé de recourir à sa baguette pour offrir une défense plus digne… Mais les mots se bousculaient dans sa gorge. Elle avait voulu combattre ses peurs en les évoquant, elle s’aperçut qu’elle avait commis une grave erreur. Donner une forme à des chimères n’était pas représentatif de leur monstruosité, tout comme le regard d’autrui risquait de leur concéder une familiarité qui n’était pas sienne, d’autant que leur morsure était bien plus douloureuse une fois que ces sombres créatures étaient dotées de dents aiguisées. De fait, elle se contenta de garder le silence, incapable d’ajouter quoi que ce soit, si bien qu’elle fut momentanément prise de terreur à l’idée d’être à nouveau assujettie par le choc. Cependant, après quelques secondes, elle s’aperçut qu’elle s’entendait toujours penser et que son regard, quoique fixé sur le visage de Finnbjörn, parvenait encore à appréhender son environnement, loin du mutisme absent qu’elle avait subi lors des faits. A défaut de s’ôter du sentiment de malaise d’avoir ainsi étalé une si grande part de son intimité, Bluebell reprit néanmoins à respirer, réalisant que ses aveux ne l’avaient pas projetée en arrière. Non, elle était toujours dans l’obscurité d’une salle des cachots constellée de lucioles scintillantes, elle était toujours face à Finnbjörn dont elle était incapable de saisir l’expression. Elle se demanda alors s’il valait mieux pour elle garder le silence, changer de conversation ou prendre la porte. Si chacune de ces trois options lui sembla envisageable et si la dernière lui paraissait même alléchante, une luciole s’élança entre leurs deux visages, interrompant ses absurdes considérations alors qu’un halo dessinait quelques reflets sur la peau claire du jeune homme. Comme si cet éclat l’avait rappelée aux circonstances, Bluebell se redressa, comme elle aurait cherché à nouveau à reprendre le contrôle de sa voix et de ses membres. “Tu m’as écrit que je pouvais compter sur ta confiance s’il se trouvait que j’étais en danger. J’ose ainsi croire en ton silence” conclut-elle avec une défiance renforcée par les mouvements agités de ses doigts entre eux et par l’éclat fiévreux qui avait empreint son regard. Elle avait commis une grave erreur et cette prise de conscience la mettait autant dans l’embarras que la réalité qu’elle venait d’expier. Pour autant, une profonde et malsaine curiosité émergea de ses entrailles. Quel serait son avis ? Serait-il aussi impartial qu’elle se le figurait ou lui donnerait-il raison ? Bluebell n’avait guère la maturité requise pour apprécier la saveur de la victoire. Mais la chaleur du miel qu’elle espérait trouver dans sa réponse aurait aisément effacé l’aigreur qui serrait sa gorge, signalant, à défaut d’un triomphe, une première pierre sur laquelle se reposer pour s défaire des torrents où elle avait sombré.

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyDim 4 Juil - 22:06


Night walk among fireflies
A l'abri du monde

C'était un pari risqué ; alors qu'elle déclare ne pas vouloir se confronter à la nuit, j'ai choisi de la plonger dans le noir absolu, en compagnie de quelques insectes luminescents dont le vol à nos côtés nous offre une atmosphère quelque peu poétique. Et pourtant... la magie fait effet. Son visage semble retrouver cette sérénité qu’elle donnait l’air d’avoir perdu depuis bien longtemps, comme si les mauvais rêves la rongeaient tant qu’elle ne rencontrait plus le sommeil. Elle déclare apprécier l'initiative, et suit du regard les incessants déplacements entre les petites lucioles. Puis, je finis par l'interroger, et elle laisse passer quelques instants avant de me répondre... « Pas vrrraiment. Je ne souffrrre que peu de sentiment d’agitation. » réponds-je en haussant les épaules. Ma famille me donne parfois quelques cheveux blancs, et les enjeux majeurs auxquels notre époque est confrontée ont de quoi me rendre nerveux... Mais je maîtrise relativement bien ce calme olympien qui me caractérise. Cependant, je vois bien que quelque chose ronge Bluebell... Pas lorsque Carla me l'a fait remarquer, mais depuis qu'elle m'a rejoint dans ce couloir, son visage témoigne d'une certaine détresse. Alors, je lui offre de me confier, si elle le souhaite, quelques uns de ces soucis qui la hantent. Et autant dire que je ne m'attendais pas à la réponse : "il l'a tué". Ma bouche s’entrouvre, et se referme aussitôt. Mes sourcils s'arquent naturellement, sous le coup de la surprise... Si certes je m'attendais à une affaire familiale, je n'avais pas soupçonné un meurtre. J'humecte mon palais, sans me dessaisir de son bras, dont je me suis emparé. « Et qui a-t-il tué, si ce n’est pas indiscrrret ? » demandé-je, après qu'elle ait marqué un temps d'arrêt. Elle décrit bien l'acte, le crime que Maxton aurait commis sur une tierce personne, à en croire ses mots accusateurs, mais j'ai toujours bien du mal à saisir le contexte de cette histoire... Où les faits se sont-ils produits, et qui était là ? Et pourquoi Bluebell affirme donc s'être asphyxiée... ? Je sens d'assembler les faits, mais il y a trop de zones d'ombre au tableau. Je la vois elle. Puis, je vois Maxton, qui assène des coups de couteau avec une rare violence. Mais il y a quelqu'un d'autre, quelqu'un qui m'est parfaitement inconnu... Et au beau milieu de cette pièce plongée dans la pénombre, envahie de petites lucioles, observant les reflets lumineux et les mèches brunes sur son visage effrayé, je m'interroge.

Elle raconte précisément ce qui s'est passé, et comme si je me trouvais sur les lieux, j'imagine alors Maxton, accroupi tout près d'un corps inanimé, portant à son cou un objet contendant, et frappant, frappant... Je demeure silencieux, respectant l'émotion visible sur le visage de Bluebell, avec cette scène tournant en boucle dans mon esprit, comme une bande cinématographique dont sont friands ces moldus. Des milliers de questions me parcourent l’esprit, c’est comme si ma tête était soudainement devenue un puzzle sans pièce… Pourquoi asphyxiait-elle ? A cause du stress post-traumatique ? Cela fait sens : voilà l’origine du mal qui s’est emparé d’elle ces derniers temps. Je l’écoute détailler chaque étape du meurtre avec attention. « Oui, c’est générrralement ce qui arrrrive lorrrsque la carrrotide est sectionnée. » fais-je remarquer, en demeurant très factuel. J'ouvre la bouche, avec l'intention de préciser que le sortilège Avada Kedavra aurait mieux fait l'affaire... et aurait épargné à Maxton des giclures de sang, des preuves évidentes, et des traces accablantes. Et évidemment, l'acte en lui-même est bien moins dégoûtant, ce qui aurait épargné à Bluebell bien des tracas. Seulement, je réalise que contrairement à nous, la Marque est encore influente sur leurs agissements, et le Ministère demeure informé de leurs activités... Je demeure coi, en lisant la torpeur sur son visage, comme si des semaines après, elle était condamnée à revivre inlassablement cette même scène. Elle me prie de garder le silence, et je m'empresse immédiatement de hocher la tête. Après tout, je suis un homme de parole, et veille à toujours me tenir à chacun de mes engagements. « Evidemment. Je n’en parrrlerrrais pas. » Je me retiens même d’ajouter que je n’aurais pas d’intérêt à le faire. Si ce meurtre avait du porter préjudice à ma famille d’une manière ou d’une autre, cela aurait peut-être été une toute autre histoire… Mais je n’ai pas entendu parler au cours des derniers d’un quelconque décès susceptible de nous atteindre, d'une manière ou d'une autre... Et je ne suis pas très sensible face au spectre de la mort. Mon côté fataliste m'a dépourvu de cette peur enfantine bien assez tôt, et notre maladie la rend imminente. Des moldus sont sacrifiés tous les trois ans pour nous permettre de gagner quelques années supplémentaires, à ma soeur et à moi. Les gens meurent, les gens tuent, et se laissent parfois dépérir ; cela forme une boucle infinie. Cependant, je vois bien que Bluebell est affectée par ce qui s'est passé, qui que cela puisse impliquer... Alors oui, à la mesure de mes moyens, je souhaite l'aider. Accroché à elle comme pour l'assurer que je ne compte pas l'abandonner dans cette ancienne de classe désaffectée, je laisse mon regard rivé vers les petits points lumineux éparpillés à chaque coin de la pièce, attendant qu'elle daigne se confier davantage.

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Message(#) Sujet: Re: Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn Night walk among fireflies ☾ Bluebell & Finnbjörn EmptyMar 27 Juil - 21:58

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Night walk among fireflies
Peut-être bien que suffisamment de temps s’était écoulé depuis Noël pour ainsi lui permettre de rester ancrée dans ce délicat décor malgré ses projections, mais Bluebell dut se rendre à l’évidence qu’en dépit de toute sa ferme volonté de ne pas céder aux tourments qui lui susurraient à l’oreille de s’effondrer sous le fardeau de ses souvenirs, elle n’aurait jamais résisté au néant sans les doigts serrés autour de son bras. De fait, comme cet ancrage lui aurait permis de renouer contact avec la rationalité tangible de ses aveux, Bluebell émergea un instant de l'aveuglement de ses considérations pour porter son regard sur cette emprise qui lui valut une seconde de suspension. Mais déjà, le jeune homme s’enquit de l’identité de la victime avec un formalisme presque risible au regard de la situation, d’une part parce qu’il était de toute évidence certain que cette question était indiscrète et d’autre part, parce que Bluebell se retrouvait désormais comme une véritable idiote. Elle n’avait pas tout à fait prévu de le mettre au fait de cette histoire et maintenant qu’elle avait flanché, dans la fragilité de son état renforcée par le paysage onirique, elle comprit qu’elle s’était engagée dans une voie sans issue. Oh, à dire la vérité, elle s’était depuis longtemps attendue à un interrogatoire, tôt ou tard - mais elle s’était persuadée que le jour venant, elle serait prête. Or, rester debout face à la légitime inquisition de Finnbjörn lui réclamait déjà bien trop d'efforts pour ainsi réfléchir à un parfait cadavre de substitution. Coincée, elle se résolut à reporter son regard dans les prunelles de Finnbjörn devant elle, comme elle y aurait lu la réponse qu’elle cherchait. “Disons seulement qu’il s’agit d’une affaire familiale.” La lueur fiévreuse qui s’éclaira dans ses iris à cette annonce parvint à faire poindre ce que les circonstances lui avaient scellé. Dans un autre contexte, elle aurait pu à n’en point douter laisser échapper une identité, pour ensuite remonter le fil de leur périple et ainsi lui indiquer qu’elle avait retrouvé ses parents ; qu’ils étaient nobles, mais déchus par une société rongée des plus insidieux maux ; que Maxton avait ôté la vie d’un géniteur sans importance et qu’il ne lui restait qu’à guérir de cette violence infligée. Au lieu de quoi, elle demeura suspendue à ses propres lèvres, le regard brillant de peine et d’une luciole qui s’approcha en virevoltant de leurs secrets. Non, elle ne pourrait jamais révéler cette vérité au risque de ne plus jamais jouir de cette main fermement posée sur son bras. Alors, prise d’une vague d’effroi et de frénésie à la perspective que ses révélations soient finalement trop creuses pour justifier l’ampleur de son état, et nécessitant de toute évidence de déplacer cette conversation loin du corps d’Angus, Bluebell se laissa finalement porter par ses souvenirs mortuaires pour en admettre plus. Les mots fusèrent l’un à la suite de l’autre, dans un désordre désemparé, chaque parole essayant de nouer des arguments qui semblaient pourtant bien décousus maintenant qu’elle les matérialisait. Le couteau, les coups, le sang. Chaque description la retrancha un peu plus dans le scénario qu’ils avaient fui par l’obscurité tamisée des cachots, l’enchaînant à un décor macabre qui finit par lui ôter le souffle. Lorsque ses mots se suspendirent, comme pudiquement retenus derrière des lèvres tremblantes qui n’auraient su les dévoiler, Bluebell se réfugia spontanément dans le regard de Finnbjörn, comme cherchant à lire son verdict. Non pas qu’elle attendait une quelconque sentence, mais n’ayant jamais eu la force de déclamer cet événement de vive voix, il lui semblait désormais vital d’obtenir une approbation, un acquiescement ou, à défaut, un renforcement de sa prise sur sa peau, la moindre trace qui aurait su valider sa fatigue et sa famine pour enfin tapir les ténèbres où elle divaguait d’un semblant de sens.

Encore aurait-elle dû être lucide pour réclamer cette conscience, au moins se serait-elle souvenue que les doigts qui la retenaient appartenaient à Finnbjörn. La carotide sectionnée. A défaut d’obtenir les dires qu’elle avait espérés recueillir, elle pouvait au moins se targuer de porter un nom scientifique aux chimères de ses cauchemars. Mais n’avait-elle pas déjà obtenu de lui bien plus qu’elle n’aurait jamais escompté après des mois d’un conflit glacial et des semaines d’ignorance ? Des lettres, une entrevue, une étrange promiscuité. Et il valait de toute évidence bien mieux une rhétorique factuelle qu’une vaseuse pitié. Son frère lui rappelait déjà suffisamment combien elle était pathétique. “Certainement” marmonna-t-elle alors en détournant le regard pour considérer un trio de lucioles qui s’était installé sur une étagère. L’expression paralysée de son regard s’adoucit d’une indolence contrite, comme se réconfortant de la sécurité des lieux qui s’opposait à la brutalité de ses songes. “Je n’avais jamais vu autant de sang, mais je crois qu’il n’a même pas remarqué que nous baignions dedans. Il était devenu fou.” Laissant ce dernier mot résonner un instant, puisque de toute évidence il résumait à lui seul l’ampleur de son passé et de cet absurde instant, Bluebell consulta à nouveau le visage du Norvégien. Le regard qu’elle retrouva devant elle avait changé, si bien qu’elle baissa les yeux pour les porter sur l’extrémité de la cravate du Gryffondor. Accueillant sa confirmation qu’il n’en toucherait pas à un mot à quiconque, Bluebell prit une profonde inspiration, comme réalisant qu’elle avait cessé de respirer sous l’appréhension. Elle ne comprenait toujours pas comment elle en était venu à tout lui admettre, mais elle était trop engagée pour remonter le cours des événements de cette surprenante soirée. Seule importait désormais la présence qu’il lui offrait dans cette pénombre. “La personne qu’il a tuée essayait de m’étrangler” ajouta-t-elle alors d’une voix plus basse, comme évoquant désormais un tabou bien plus insidieux que les premiers reflets traumatiques qui tranchaient sa mémoire. Se saisissant de l’extrémité de la cravate dont elle ne parvenait plus à défaire ses prunelles, elle se mit à jouer nerveusement avec la pointe bordeau du tissu, comme elle aurait essayé d’occuper ses mains tremblantes. “Il a probablement agi sous le coup de l’urgence, mais penses-tu que la sauvagerie se justifie si aisément ? Dans ce cas, qu’est-ce qui nous différencierait des animaux, des barbares ?” Ses doigts interrompirent leur manœuvre un instant, le temps pour elle de hocher lentement le visage. “Et qu’est-ce qui l’empêcherait de s’en prendre à moi ?” Cette dernière question n’appelait vraisemblablement aucune réponse, dans la mesure où il s’agissait de la source même de ses plus profondes angoisses. Maxton tenait probablement plus à elle qu’à un ivrogne sang-mêlé, mais il avait joué un rôle si important au cours de sa vie qu’une paranoïa s’était emparée d’elle. Il avait tous les pouvoirs, il connaissait toutes ses faiblesses, il suscitait toutes ses forces. Elle n’était rien sans lui et il suffisait de détailler son visage pour lire toute la souffrance qu’il était capable de lui causer seulement par son absence. S’il avait pu porter un coup fatal, désintéressé et sauvage à un inconnu, qu’aurait-il pu commettre de cruel sur sa propre personne ? Si sa folie s’était matérialisée par un éclat sanguinaire, comment s’orchestrait-elle dans la froideur machiavélique de son caractère ? Il était évident qu’elle raisonnait à l’inverse de la logique, mais cloisonnée dans ses peurs et témoin de la plus folle des absurdités, Bluebell n’était guère en mesure d’être rationnelle, d’autant plus dans cet espace préservé où il lui semblait pouvoir s’alléger du masque qu’elle exhibait habituellement. A croire que la vulnérabilité ne se révélait que dans la pénombre, au bout de doigts caressant une soie pourpre.

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