Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Retour en stock du coffret Pokémon Zénith Suprême – ...
Voir le deal

Partagez
 
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1925/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyVen 7 Aoû - 22:44

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn 3240694861_1_3_AxGF381V

I've come to know the face of my defeat
Blue & Finn se (re)trouvent
@Finnbjörn K. Sørensen



La journée avait été splendide. Le ciel, dans sa grande clémence, avait revêtu un manteau de soie bleu qui avait aveuglé l’après-midi de son azur empreint de reflets éclatants d’un soleil mégalomane. L’été battait son plein, entraînant avec lui bien des agitations sonores des meubles de bois craquant sous l'assaut de la chaleur. La mer coulait autour de la demeure, appelant à la rejoindre pour profiter du bon temps ; la forêt chantait sous des odeurs d’écorce et de sapin ; la nature entière resplendissait sous la saison que tous attendaient inexorablement dans les nuits les plus glaciales de l’hiver.

Bluebell s’était ainsi retirée dans la bibliothèque, profitant du flamboiement extérieur pour s’enfermer dans une lecture passionnante. A dire la vérité, le livre qu’elle avait choisi cette après-midi là n’avait rien de spécialement excitant ; néanmoins, le seul fait de profiter de cette vaste pièce emplie d’étagères surchargée, dont les grandes fenêtres exposées au Nord donnaient sur la mer en accueillant une lumière moins frontale, le seul fait d’avoir ces larges fauteuil tendus de toile blanche pour elle lui semblait une faveur délicieuse. Elle n’en avait que faire du beau temps, du soleil, de la chaleur ; elle se fichait éperdument du programme des autres convives. Dans cette bâtisse aussi fastueuse qu’hypocrite, aussi splendide que parée d’ennemis, il ne lui avait paru d’agréable que de s’isoler dans une pièce abandonnée pour jouir de quelques heures de tranquillité. Pas de grands fracas, ni d’insultes. La rancoeur s’était fermée sur le pas de la porte, entre deux étagères, pour laisser entrer une jeune fille lasse, désireuse d’un confort solitaire où ses pensées pourraient enfin trouver un échappatoire. Elle avait alors choisi le premier livre en anglais qui lui passait sous la main ; et, se laissant absorber par la largeur de l’un des fauteuils, s’était mise à lire dans une position de désinvolture où une pointe de vulnérabilité trahissait son visage fermé. Cela faisait des jours, et bien des nuits, que Bluebell était harassée par un lourd poids de fatigue et d’abandon. La guerre l’avait eue à l’usure, et en ces journées resplendissantes, quoique bien maussades, Bluebell n’avait pas eu le coeur à revêtir son armure. Le front lui avait demandé trop d’énergie, pour bien peu de résultats. Et ainsi, la seule lecture d’un ouvrage relativement médiocre, dans une pièce silencieuse où le parquet terminait, par de-là les fenêtres, dans la mer, lui parut une activité des plus réconfortantes.

L’après-midi avait filé à une allure scandaleuse, quand un grincement rattrapa Bluebell dans les méandres de sa lecture pour la ramener dans son fauteuil dans lequel elle était affaissée. Levant ses yeux par-delà les pages ouvertes, elle croisa un regard bleuté, dur et froid, qu’elle n’avait plus rencontré depuis quelques temps. Son ventre se serra presque aussitôt, comme si un tel contact oculaire eût éveillé des douleurs endormies. Mais Bluebell décida, parce qu’elle était lasse, parce que Finnbjörn était lâche, que sa lecture valait mieux que la sensation de brûlure qui circulait en elle. Elle reprit sa lecture sans un mot, bien que ses yeux se figèrent sur un mot sans plus le quitter, les oreilles tendues.

Il aurait pu s’agir d’une simple erreur. Mais non. Finnbjörn s’avançait vers elle à en juger par le craquement du parquet. La jeune fille s’étonna de ressentir brutalement tant d’amertume. Pourtant, lorsque le Norvégien lui fit face, debout devant elle, et qu’elle abaissa son livre dans un mouvement de résignation évident, une terrible vague acerbe vint la happer toute entière. Il était là. Enfin, il se tenait là. Devant elle. Le regard plongé dans le sien. N’était-ce pas ce qu’elle avait attendu impatiemment depuis cette fameuse soirée, chez Carter ? N’était-ce pas ce qu’elle avait désiré avec véhémence depuis que ses yeux avaient fui les siens à son arrivée en Norvège ? Pourtant, Bluebell ne ressentit rien d’autre qu’une âpreté difficile à déglutir. Sûrement parce qu’il avait déjà bien trop tardé. Elle avait, dans les premiers jours, voulu l’étrangler ; par la suite, elle avait passé quelques longues nuits à ruminer un chagrin qu’elle aurait aimé déverser sur lui en le teintant d’un mépris justifié. Ensuite, elle avait discuté avec Carla, et celle-ci lui avait avoué non seulement la supercherie, dramatique, de leur couple, mais aussi la volonté pour Finnbjörn d’interrompre la mascarade dès leurs échanges de lettre. Elle avait accueilli ces nouvelles avec un soulagement terrible ; mais face à ses deux yeux glaciaux, rien d’autre ne subsistait en elle qu’une fatigue acariâtre. Un sourire vint finalement teinter ses lèvres d’une moue narquoise. “Si tu viens me demander le titre de ma lecture, sache qu’elle n’en vaut pas la peine. Je pense sincèrement avoir perdu mon temps à essayer de déchiffrer la confusion de son auteur. J’aurais certainement dû choisir un écrivain plus direct” fit-elle, brisant le silence qui s’était imposé, avant de reposer son livre sur l’accoudoir à côté d’elle. Elle releva alors le menton, affrontant le regard de son rival. Enfoncée contre le dossier de son confortable fauteuil, elle avait l’air étonnamment petite et affaiblie, en dépit de son regard sévère. Elle voulait essayer de lui faire comprendre toute la rancoeur qui l’animait face à lui, alors qu’il avait joué de ses nerfs et de ses émotions dans un final retentissant. Elle voulait lui faire avouer quelques excuses, elle voulait que toute cette acidité éclate, elle voulait libérer le poids qui maintenait ses épaules voûtées. Elle voulait simplement faire disparaître cette affreuse sensation de brûlure dans son estomac, et retrouver, peut-être, la chaleur du feu de cheminée qu’elle avait ressentie à la Cabane Hurlante. Il avait gagné, dans un sens. Elle l’avait souvent apparenté à un fantôme, et voilà qu’en fin de compte, il avait fait d’elle un ectoplasme pâli par un découragement évident. Pour la première fois, en effet, Bluebell avait abandonné. Et cette lueur éteinte brillait au fond de son visage fier, anobli par la seule pensée qu’enfin, la confrontation allait pouvoir vider cette lourde rancoeur.



code by EXORDIUM.





BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn K233
Revenir en haut Aller en bas
Agatha Kline

Agatha Kline



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14007-agatha-a-thousand-times-good-nighthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14080-agatha-true-lovershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14082-agatha-love-lettershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14083-agatha-sweet-nothings

Arrivé(e) le : 13/01/2017
Parchemins rédigés : 2280
Points : 8
Crédit : alcuna licenza (c)
Année : 16 ans (06/02)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Une chauve-souris
Epouvantard: La solitude
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1545/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1545/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptySam 8 Aoû - 13:35


I've come to know the face of my defeat
Bluebell & Finnbjörn jurent solennellement de dire la vérité, rien que la vérité.

Je ne me leurre pas : au fond, je sais que ce séjour doit indubitablement aboutir sur une énième confrontation. Nous devons parler, et pour la première fois, j’ignore ce qui en ressortira. J’abandonne donc Hannibal et Phoenix aux bains, essuyant les dernières gouttelettes de mes épaules de la pointe de ma baguette, et me rhabille précautionneusement. Je la cherche un moment, m’égarant presque dans le rez-de-chaussée : il n’est guère aisé de renouer avec de vieilles habitudes, lorsqu’on les a définitivement perdues… Et après avoir erré de pièce en pièce, sous le regard inquisiteur des portraits de nos ancêtres, je la retrouve enfin. La bibliothèque, quelle ironie… c’est dans ce même lieu que nous nous sommes déchirés la fois dernière, et comme si elle savait à l’avance que nous nous y retrouverions, elle y est descendue. Fière comme une reine. Elle se tient entre les rayonnages comme si elle s’aventurait en territoire conquis, arpentant les lignes de livres bien organisées comme dans l’optique d’y trouver l’objet de sa quête. Prudemment, sans un bruit, comme dans la crainte de troubler le fragile équilibre des lieux, je m’avance vers elle. Comme elle sait si bien le faire d’ordinaire, Bluebell étire ce sourire provocateur si caractéristique de sa personne. Elle se gonfle d’assurance, auréolée de cette suffisance naturelle : elle danse sans même bouger, elle pétrifierait sans ciller quiconque oserait la toiser sans lui témoigner le respect qu’elle mérite. Et comme à son habitude, elle est fascinante. Au moment même où elle ouvre la bouche, je sais déjà ce qui s’apprête à en sortir… L’image de cet auteur, quel qu’il soit, n’est bien sûr qu’une métaphore pour me cibler directement avec acidité. J’accueille ses premiers mots en reculant légèrement mon visage, comme pour mieux accuser le coup, demeurant ainsi, une ou deux second, en suspension. Au fond, elle n’a jamais cessé de jouer : ces mises en scène quasi-théâtrales sont inhérentes à sa personne. « Je vois. » prononcé-je simplement, sans quitter des yeux l’ouvrage pourtant sans importance qu’elle reposait finalement sur son étagère. S’ensuit une sorte de long silence énigmatique où nous nous détaillons tous deux, sans oser le troubler, comme si l’air chargé de tension était trop bruyant pour que nous puissions l’un ou l’autre exprimer les pensées brutales qui nous venaient à l’esprit. Je ne suis pas toujours très doué pour lire entre les lignes, mais il n’est pas nécessaire de posséder un niveau d’ASPICs très élevé pour comprendre qu’elle me vise directement par ses paroles… Mes lèvres se pincent naturellement, et mes yeux s’abaissent vers le plancher vernis de la bibliothèque.

Je laisse un instant ses mots incisifs maturer dans mon esprit, comme pour en trouver le sens. Et lorsqu’il s’impose à moi, presque naturellement, je relève le regard dans sa direction. Mes mains s’aventurent au hasard sur l’une des étagères, glissant sur les planches légèrement poussiéreuses qui soutiennent bon nombre de traités sur la généalogie. J’humecte mon palais, tandis que mes traits se figent naturellement en un masque de froideur hivernale. « Puisque tu sembles tant prrréférrrer la frrranchise, ne perrrdons pas de temps en forrrmalités inutiles. » C’est elle qui a annoncé les premières notes de la partition, je ne fais qu’accorder mon instrument en retour. Nous sommes passés par bien des détours pour s’adresser l’un à l’autre, nous attaquer froidement, échanger quelques passes d’armes, dévoiler nos faiblesses et nos craintes… Aujourd’hui, ma lassitude me conduit à laisser tomber le masque : j’ai fini de jouer, et elle aussi, vraisemblablement. J’ai peut-être feint l’inverse, de paraître toujours occupé ailleurs ou distrait par un tiers au cours des derniers jours, mais la vérité, c’est que je ne l’ai jamais réellement quittée des yeux. J’ai précautionneusement étudié toutes ses occupations, ses expressions faciales austères, révélant son souhait manifeste de faire savoir qu’elle ne se plaisait pas chez nous. Ça n’aurait pas du m’étonner, au fond… Je croise mes bras sur mon torse, et la fixe, statuaire. « C’est ce pourrrquoi tu es venue ? Pourrr te féliciter d’avoirrr eu rrraison il y a un an surrr mon état mental ? » Je relève le menton, comme pour l’appeler à se prononcer. Je pourrais bien évidemment me passer de sa réponse orale, et aller directement prélever l’information dans son esprit : après tout, c’est elle qui m’a poussé à ces extrêmes, à me dépasser pour récupérer ma vie, alors que l’on me condamnait déjà à une existence de pantin inerte. C’est pour elle que j’ai fait tout ça… et elle ose prétendre maintenant que ça n’en valait pas la peine ? Je soupire, et le temps d’un instant, mon regard trahit toute l’amertume que je ressens à l’égard de ces derniers mois. « Pendant un instant, l’autrrre soirrr, j’y ai crrru. Que nous pouvions mettrrre fin à tout ça, écrrrirrre un nouveau chapitrrre. » Ça ne me ressemblait pas, de décider sur un coup de tête d’aller la voir ce soir-là, au beau milieu de cette fête idiote orchestrée par cet illustre abruti de Carter. Et pourtant, j’étais persuadé, comme par une force intérieure et incompréhensible que c’était là la meilleure chose à faire… « Je ne pensais pas me trrromper à ce point. » déclaré-je finalement en secouant la tête avec fatalisme. Après tout, c’est de ma faute. C’est moi qui me suis acharné lorsqu’elle me repoussait manifestement, c’est moi qui ai insisté lorsqu’elle me priait de laisser tomber, et c’est finalement moi qui ai lancé la première offensive de cette guerre ridicule lorsqu’elle m’a blessé dans mon égo. Et tant qu’on y est, je tiens à ce qu’elle le sache : je ne le regrette toujours pas. Je regrette simplement tous les dommages collatéraux qui sont nés de cette confrontation insensée…

code by bat'phanie


 
POWER
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1925/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptySam 8 Aoû - 20:41

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn 3240694861_1_3_AxGF381V

I've come to know the face of my defeat
Blue & Finn se (re)trouvent


La sidération est une chose bien étonnante ; elle consume le reste des émotions au profit d’un silence quasi religieux qui transpose un voile opaque sur le visage de celui qui l’accueille. Bluebell resta ainsi un instant interdite, comme digérant les informations transmises par son interlocuteur, lesquelles étaient de toute évidence en contradiction avec ce qu’elle s’était attendue à recevoir. De fait, elle garda le silence, avant de finalement quitter son fauteuil pour se mettre à hauteur du Norvégien. Bien entendu, elle n’était pas capable d’être à proprement parler à sa hauteur ; elle se tint néanmoins suffisamment droite pour recouvrir une impétuosité brutale, aussi explosive que son cerveau qui finit d’assimiler les propos de Finnbjörn. Etait-il fou, était-il idiot, avait-il évolué dans une réalité parallèle, Bluebell n’en savait rien ; en revanche, ce dont elle fut certaine était la franchise excessivement culottée de son interlocuteur. Elle lui avait reconnu une certaine coriacité, et une fermeté dans ses positions qui la stupéfiaient elle-même, pourtant habituée à l’impulsivité. Mais jamais elle ne l’aurait cru capable d’ainsi retourner la situation en sa propre faveur… Le choc fut tel que toute sa colère, jusqu’alors anesthésiée par la lassitude, remonta brutalement jusqu’à son coeur qui la dissipa à chaque battement un peu plus vivement dans ses membres. Le visage ainsi levé vers le jeune homme, une lueur déboussolée vint éclater dans son regard planté dans le sien. Mais très rapidement, la surprise recouvrit des nuances d’une haine qu’elle avait pourtant cru étouffée. Décidément, il était capable de réveiller en elle des instincts primitifs de fureur qu’elle n’avait jamais rencontrés. C’était bien le seul réel pouvoir qu’il ait sur elle. “Te tromper à ce point ?” répéta-t-elle finalement, comme abasourdie. “J’ai l’impression que nous n’avons pas partagé la même réalité, alors laisse-moi reprendre le cours des évènements avec toi afin d’en faire le point.” Elle avait adopté un ton acide qui lui arracha une moue de consternation. Non, elle ne voulait pas s’emporter, elle ne voulait pas hausser le ton, elle voulait simplement se reposer de ces dernières semaines, elle voulait simplement dormir tranquillement sans avoir l’impression constante d’évoluer dans un cauchemar. Mais Finnbjörn la rattrapait toujours, et le cercle se poursuivait, inlassablement. Elle n’en pouvait plus, et elle avait l’impression que cet accès de rage qui glissait parmi ses hémoglobines, qui lui avait un peu plus arraché le ventre, serait son dernier éclat avant une chute terrible. Mais pour l’heure, en pleine montée, elle fut loin de se préoccuper de son état prochain. “Si je suis venue, c’est par ordre familial - tu peux déjà te rassurer sur ce point, je n’avais aucunement l’intention de partager le même toit que toi cet été, surtout après les récents événements.” Elle marqua une pause, afin de faire le tri parmi la confusion de son esprit. “A la suite de quoi, je me suis aperçue qu’après toutes tes merveilleuses paroles et promesses, tu n’avais absolument pas respecté notre accord. Tu l’as invitée, chez toi, Finnbjörn, alors que tu m’as clairement exprimé que tu comptais te débarrasser rapidement de son insupportable présence”, souligna-t-elle, alors que sa voix se brisa sur la fin, en témoignage d’un regain de colère qui lui coupa presque le souffle.

Elle détourna son visage, ne supportant plus d’observer ce regard froid et dur, alors que c’était elle qui aurait dû avoir cet air glacial. Au lieu de quoi, elle brûlait, encore, systématiquement, dès que ce regard bleu s’ancrait dans le sien. Il avait, en fin de compte, un autre pouvoir sur elle : celui de la réchauffer, aussi bien en pleine forêt interdite, pour la protéger, qu’en cet instant, pour la détruire. Le regard ainsi braqué sur une étagère derrière le jeune homme, elle poursuivit : “Et tu n’as même pas eu le courage de venir m’en parler, alors que tu savais pertinemment que j’étais folle de rage. Pas un seul mot. Pourtant, le soir de notre échange littéraire, tu n’en manquais pas, à ce que je sache”, nota-t-elle dans une amertume perceptible. C’était décidément le comble. Pourquoi est-ce que leur relation était aussi virulente ? Pourquoi s’inspiraient-ils autant de malveillance ? Et pourquoi continuaient-ils, toujours, inexorablement, à se retrouver malgré tout, pour recommencer le même pathétique manège ? C’en était trop. Ca devenait insupportable. Bluebell n’avait plus les épaules pour enchaîner un nouveau tour. Elle préférait quitter l’attraction avant de se laisser davantage emporter par celle-ci. Elle allait finir par en avoir la nausée, à force de tourner en rond. Elle releva alors ses yeux, adoucis par un raz-le-bol qui souffla sur les flammes de sa colère pour retenir l’incendie. Elle n’avait de toute façon plus matière à s’enflammer : il avait déjà tout détruit en elle. “Je vais être aussi franche que toi”, reprit-elle finalement alors qu’elle avait à nouveau le regard plongé dans celui de son assaillant, dans lequel elle tentait tant bien que mal d’y lire une petite, une infime lueur d’excuse. “Moi aussi, j’y ai cru, à ce nouveau chapitre. Irrationnellement, oui, je m’imaginais te retrouver au Chemin de Traverse”, lança-t-elle alors, songeant à ses dires dans sa lettre, “Mais voilà que tu me déçois, encore, en manquant effrontément à ta parole, sans même chercher à venir m’en parler, et qu’en plus, lorsqu’enfin tu viens jusqu’à moi, tu me dis être déçu, toi ? Dis-moi un peu, que t’ai-je promis, exactement ? Qu’ai-je seulement fait de mal ?” Sa voix résonna comme une réelle prédication, à la recherche d’une vérité qui lui échappait. Oui, elle implorait ses explications, pour en finir avec cette confusion absurde. “Il n’y aura pas d’autre chapitre, précisément parce que tu as décidé toi-même de saboter cette histoire”, glissa-t-elle finalement avant de pointer son index sur le torse du jeune homme, en appuyant légèrement, comme essayant de lui renvoyer physiquement la faute.

Bluebell ne s’en aperçut pas immédiatement, mais ce manège avait finalement eu raison d’elle ; elle tremblait. Son estomac, sous les blessures, sanguinolait et lui renvoyait un profond goût d’âpreté dans la gorge. Cette désagréable sensation s’intensifia lorsqu’elle s’aperçut qu’elle s’était rapprochée de lui, à la manière de leur dernière rencontre pendant la soirée. Cependant, cette proximité lui sembla plus douloureuse que la bulle qu’ils avaient créée ce soir-là. Très bien. Il avait gagné, c’était officiel. "J'abandonne", lâcha-t-elle dans un murmure, plus pour elle-même que pour son adversaire, alors qu'elle laissait glisser son index de son emprise sur son torse. Oui, lorsque les deux yeux qu’elle fixait obstinément quitteraient les siens, elle s’en irait. Dès qu’il la libèrerait de son visage de marbre penché au-dessus du sien, elle quitterait la partie, définitivement. N’était-ce pas ainsi qu’une histoire irrationnelle devait s’achever ?




code by EXORDIUM.





BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn K233
Revenir en haut Aller en bas
Agatha Kline

Agatha Kline



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14007-agatha-a-thousand-times-good-nighthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14080-agatha-true-lovershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14082-agatha-love-lettershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14083-agatha-sweet-nothings

Arrivé(e) le : 13/01/2017
Parchemins rédigés : 2280
Points : 8
Crédit : alcuna licenza (c)
Année : 16 ans (06/02)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Une chauve-souris
Epouvantard: La solitude
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1545/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1545/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyLun 10 Aoû - 13:00


I've come to know the face of my defeat
Bluebell & Finnbjörn jurent solennellement de dire la vérité, rien que la vérité.

Je ne comprends pas. Cette fois, c’est elle qui ouvre les hostilités. J’ai vraisemblablement fait quelque chose qui lui a déplu, et elle a décidé de me le faire payer au cours de ces vacances, par une conduite effrontée, par des piques incessantes, par un ton sarcastique tout droit dirigé vers moi. Je suis passé outre les premiers jours, sachant que l’échéance de notre discussion serait inévitable… Et elle finit par lâcher la bombe, celle qui porte un nom qui m’est bien connu : celui de Carla. Mes yeux se plissent, mon regard reste bien ancré sur elle ; la braise vient de donner naissance à un feu jaillissant. Elle se confie alors, d’un ton acide qui laisse transparaître toute l’amertume qu’elle a accumulé ces derniers jours… Et je ressens chacune de ses paroles comme une blessure au couteau. Je reste droit, impassible, pendant qu’elle vide son coeur, pendant qu’elle étale tout le dépit et le ressentiment que j’ai pu lui inspirer ces derniers mois, et qui l’ont conduite à adopter ce comportement. Je laisse la tempête se déchaîner un peu, et je finis par m’exprimer à mon tour… « C’est à cause d’elle que tu étais si rrremontée... ? » Mon étonnement n’est pas feint… Pourtant, je finis par faire le lien. Carla et Bluebell. Bluebell et Carla. Carla qui m’a épaulée les premiers mois de mon amnésie, qui m’a soutenue dans cette comédie que nous avons décidé de mener ensemble, qui malgré ses fréquentations douteuses a su se révéler loyale… Mais le passé qui me lie à Bluebell me ramène toujours à elle. Nous avons beau nous déchirer, nous entrechoquer comme deux électrons aux charges opposées, nous blesser l’un l’autre… C’est devenu une réalité entre nous, et apprivoiser cette réalité-là n’est pas une tâche que je suis parvenu à mener à bien. Je réfléchis, je ne suis pas sûr de ce qu’il est bon de dire dans ce genre de situation. « Nous sommes amis Bluebell. C’est en tant que telle que je l’ai invitée. J’ai bel et bien arrrrêté de jouer. Avec elle, mais aussi avec toi. » déclaré-je d’un ton sans appel. Je n’estime pas avoir à me justifier de la nature de mes fréquentations auprès de qui que ce soit, mais elle mérite bien quelques explications… Je me mords légèrement la langue, et passe une main dans mes cheveux. Maladroitement, je tente de reconstituer les derniers jours, tout en intégrant cette dernière information : évidemment, tout prend sens… Je repense notamment au regard désapprobateur de Maxton. Je finis donc par abdiquer : « Je suis navrrré que cela t’ait blessée. J’aurrrais effectivement du t’en parrrler. » conclus-je, avec ma réserve naturelle, dans l’optique d’apaiser les tensions qui naissaient déjà de notre début d’échange. Je ne suis pas à l’aise, et cela se ressent dans ma posture…

J’affronte son regard presque avec peine, presque déstabilisé par cette colère vivace qui semble la ronger depuis si longtemps… Pour la première fois, je la sens prête à exploser, et je sens que cette entrevue n’a rien à voir avec celles qui se sont déjà déroulées entre nous. Une violente rancune anime le regard de Bluebell, et je sais que j’en suis la cible… J’ai du perdre le fil quelque part, louper quelque chose, sans parvenir à déterminer quoi : comment ai-je fait pour ne pas assister à cette impressionnante métamorphose chez elle ? Je la toise avec un mélange de défiance et d’étrange admiration. « Je ne m’attendais tout simplement pas à te voirrr. Pas si tôt. » m’expliqué-je d’un ton calme qui trahissait pourtant une légère impatience. C’est vrai, les circonstances sont loin d’être idéales, pour nous deux… Je ne me suis pas préparé à sa rencontre, et elle n’a pas du se sentir chaleureusement accueillie en arrivant au domaine. Certes, nous aurions pu faire mieux. Mais je ne peux pour autant accepter qu’elle se défende en me reprochant toute la misère du monde, aussi je m’avance d’un pas. « Qu’étais-je censé te dirrre ? Aprrrès un an, je ne sais même plus comment te considérrrer. Tu sembles larrrgement prrréférrrer êtrrre mon ennemie que de crrroirrre que je pourrrrais vouloirrr aplanirrr les choses entrrre nous. » m’emporté-je légèrement, passablement irrité par la tournure que prend notre discussion. J’ai l’impression que plus nous nous acharnons à nous expliquer, moins nous parvenons à nous accorder. Comme si nous étions l’un et l’autre condamnés à une mésentente éternelle, à une dissonance perpéturelle ; et qu’il était inévitable qu’à terme, nous serions amenés à nous détruire mutuellement…

Et finalement, ces dernières paroles me figent. L’agacement, la colère... tout s’évapore alors que je comprends lentement le sens de ces mots. Elle abandonne. Je la fixe hébété, comme si je ne réalisais pas vraiment dans quelle situation nous étions. Et pourtant, nous sommes bien là, au milieu de centaines d’ouvrages d’un autre temps, coincés dans une voie sans issue. Il me semble que nous venons d’atteindre le point de non-retour… Quelques mots se perdent dans ma gorge, sans que je me décide à les exprimer oralement. Son visage ne m’a jamais paru aussi triste, j’ai l’impression de lire une douleur singulière dans ses traits. Et tout à coup, une étonnante question me vient à l’esprit : est-ce que c’est moi qui lui fais ça ? « Bluebell... je t’en prrrie. » lancé-je avec une spontanéité qui ne me caractérisait pourtant pas. Une étrange boule se forme dans ma gorge tandis qu’un instinct inconnu me dicte de la retenir auprès de moi. Comme si après ça, ce serait la fin, que je n’aurais plus de chance le faire... Je demeure ainsi, pendant quelques secondes, comme suspendu entre le temps et l’espace, sans savoir quoi dire. Il y a forcément bien des mots, parmi tous ceux qui existent, pour la convaincre de ne pas abandonner... Et dans une folie passagère, je m’acharne à tenter de les trouver. Même lorsque la raison même semble m’intimer que c’est trop tard, même lorsque tous les éléments mis bout à bout me prouvent que c’était bien la fin de la partie. Rien ne semble assez fou, assez pur, assez puissant pour la faire revenir à mes côtés, et pourtant alors que mes lèvres hésitantes s’entrouvrent et se referment, je murmure finalement, à demi mots, comme un aveu honteux : « Rrreste avec moi. » Ça sonne comme un ordre désespéré. Je ne suis pas sûr d’avoir déjà eu besoin de qui que ce soit, à l’exception près de ma famille qui forme le noyau dur de mon existence... Mais je me sens incapable de renoncer à elle : au fond, je sais bien que rien ne saurait combler le vide immense et vertigineux que sa disparition causerait... Alors, dans un geste désespéré, je donne tout ; mes doigts s’agrippent naturellement aux siens, et s’entrecroisent autour d’eux, comme si ce dernier mouvement pouvait à jamais l’empêcher de partir. Comme si cela suffisait à l’avoir près de moi pour toujours. Comme si cela suffisait à transmettre tout ce que nous étions vraisemblablement incapables de nous dire.

code by bat'phanie


 
POWER
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1925/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyLun 10 Aoû - 21:05

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn 3240694861_1_3_AxGF381V

I've come to know the face of my defeat
Blue & Finn se (re)trouvent


N’y avait-il finalement pas une forme d’ironie de la part des dieux d’avoir choisi pareil scénario au script qui se déroulait sous leurs yeux ? Une riche bibliothèque aux meubles anciens, aux ouvrages antiques et aux décors reflets d’un patrimoine important, où se jouait finalement l’avenir de deux individus. Envisager le futur dans le reflet du passé, n’était-ce pas cruel ? Au vu de leur histoire commune, il était plus vraisemblable de penser qu’il y avait en effet une forme de plaisir sadique. Finnbjörn et Bluebell partageaient un lourd un passé lourd de mépris, dont les conséquences portaient encore à leurs répliques un revers tiraillé par une colère perceptible. Leurs querelles étaient encore si ancrées, les ayant heurtés au plus profond de leur égo, qu’il semblait inconcevable d’envisager un avenir ensemble. Bluebell, en tout cas, était particulièrement usée, et elle ne concevait aucune alliance possible au vu de la stérilité qui avait longuement pollué leurs rapports. Il n’avait jamais retrouvé sa mémoire ; mais ce n’était en fin de compte pas le plus grave. Elle s’y était résignée, dans un sens ; et ses disputes, et sa lutte continue contre le Norvégien, avaient finalement supplanté sa blessure originelle. Qu’il soit amnésique n’avait en fin de compte plus aucune importance ; la souffrance qu’il lui avait faite endurer ces derniers mois, en l’humiliant à d’innombrables reprises, et en manquant fidèlement à sa parole, avait couvert sa désillusion d’un voile opaque de dédain et de fureur. Tout était brûlé, calciné : il ne restait que cette vaste étendue fumante et noircie par des cendres encore chaudes. Et il ne comprenait sa colère que maintenant. “Evidemment que c’est à cause d’elle que je suis remontée... Mais c’était justement là ton but, après tout” répondit-elle finalement en terminant à voix basse, dans la difficulté pour elle d’admettre sa plaie ouverte. Oui, sa blessure, ce n’était pas tant Yaxley, mais bien l’image de la blonde dans sa vie à lui. Cette vie dont elle avait été elle-même exclue à maintes reprises au cours de cette interminable année. “Je sais déjà que vous n’êtes qu’amis, et c’est tout là le problème. Est-ce seulement normal que Yaxley soit venue m’avouer votre mascarade avant que tu ne daignes le faire ?” Elle marqua ses propos de tonalités amères, dans un regard reflétant le chagrin qu’elle avait pourtant pensé avoir déjà digéré. La colère était une chose ; mais la tristesse était pire chez Bluebell, qui n’accordait ces démonstrations de faiblesses qu’à Maxton d’ordinaire. Mais en cet instant, elle était si dévastée par les événements, si lasse, qu’elle ne fut en mesure de s’emporter correctement. Sa vulnérabilité laissait ainsi toute son affliction ressortir, couvrant ses traits d’une douleur perceptible. Ses yeux, profondément ancrés dans ceux du jeune homme, avaient rarement revêtu une robe si brillante.

Puis Finnbjörn lui présenta ses excuses. Oui, c’était ce qu’elle avait attendu depuis longtemps ; mais elle n’était plus en état de les recevoir. Quelques minutes plus tôt, elle aurait certainement accueilli ses paroles d’un sourire victorieux et railleur ; mais Bluebell n’était plus capable de faire appel à son arrogance. Elle s’était avouée vaincue, et il n’y avait aucune gloire à ainsi entendre son adversaire lui concéder quoi que ce soit. Un sourire acide traversa ses lèvres. Elle l’avait entendu ; mais ça n’avait plus aucune importance. Tout ce qui comptait pour elle à présent, c’étaient les éclats de souvenirs disséminés autour d’eux à mesure qu’ils parlaient. Comme si les différents événements s’étaient matérialisés autour d’eux, elle se souvint de leur étrange rencontre à la rentrée ; leur étrange sortie dans la forêt interdite ; leurs étranges regards à Noël ; leur étrange nouvelle dispute dans la bibliothèque de Poudlard ; leur étrange couple, à l’un et à l’autre. Tout était étrange depuis le mois de septembre, dans une confusion commune de leurs rôles respectifs. Il ne savait pas comment la considérer ; mais elle n’avait jamais été capable de mettre un mot sur ce qu’il représentait à ses yeux. Elle l’avait longtemps méprisé, mais il n’était jamais apparu comme un ennemi, avant qu’il ne la repousse au plus profond de sa rage. Une rage bien étrange toutefois, dont les nuances acides n’avaient pas fini de lui retourner l’estomac. “Je ne suis pas heureuse dans ce rôle. Je n’en ai jamais voulu. C’est toi qui me l’as imposé dans ta pièce de théâtre où tu as fait de Yaxley ton actrice principale. Et tu voudrais que je crois un acteur comme toi quand tu me dis que tu as essayé d'aplanir la situation.” Oui, l’ensemble des éclats de leur étrange passé explosait autour d’eux. Elle le revoyait lui et son mépris cuisant ; lui et son air impétueux, royal ; lui et sa froideur, glaciale, qui l’avait heurtée plus d’une fois, et qui continuait de la frapper alors qu’elle s’affichait ainsi démunie, ainsi perdue. Il avait un côté intransigeant contre lequel elle buttait depuis le début. Comme un immense mur de glace infranchissable. C’était finalement le coeur de leur désaccord ; elle le connaissait depuis toujours et s’était vu imposer ce rempart impénétrable là où elle circulait librement auparavant. Un énorme, gigantesque bloc de glace, qu’elle avait beau frapper, brûler, piquer, mais qui restait indissociable, indestructible. Alors oui, elle avait décidé d’abandonner avant que le froid ne l’absorbe, avant qu’elle ne s’épuise définitivement contre un obstacle immuable.

Mais soudain, brutalement, alors même qu’elle s’était enfin résolue à tourner le dos à cette muraille infranchissable, un craquement. Puis, tout à coup, une brèche. Une brèche minuscule, par laquelle elle put entrapercevoir deux yeux désemparés. Le masque de son visage tomba alors, démontrant une spontanéité déconcertante. Décontenancée, la jeune fille se figea. Le bloc de glace était en train de fondre. Elle se demanda alors si c’était parce que lui aussi avait fini par ressentir ce petit feu qui brûlait en elle à chaque fois qu’elle se perdait un peu trop longtemps dans son regard. Une chaleur qui souvent brûlait, mais qui, parfois, réchauffait. Comme les doigts qui se glissèrent dans les siens, chauds, apaisants. Elle baissa alors les yeux, observant en silence cette main dans la sienne, incapable de reprendre la parole, prise de court dans son élan d’abandon. Sa voix résonnait encore en elle, apportant au cœur de ses considérations les plus amères, les plus acides, les plus indigestes, une quiétude soudaine. Il n’y avait plus aucun mauvais goût ; seulement une douce odeur familière qui se dégageait devant elle. Qu’il était étonnant, que tant de rancoeur puisse être balayée si facilement par un élan de tendresse. Ou était-ce simplement à cause de la confusion qu’il venait de semer en elle ? Cette main entremêlée à la sienne, c’étaient autant d'aveux que ce qu’il venait de lui glisser. Sans quitter cette emprise, troublée, elle chuchota “Est-ce que ça aussi, c’est un jeu d’acteur ?” Elle finit par relever ses yeux afin de rencontrer les siens. Le mur était tombé. Ça ne pouvait pas être un mensonge. Ce contre quoi elle s’était débattue venait finalement de disparaître dans un souffle. “Ou es-tu seulement, une fois de plus, guidé par ton instinct de survie ?” reprit-elle dans un murmure, encore plus bas, comme si l’ironie fut incapable de s’imposer face à la force de ce qui tambourinait en elle. C’était ce qu’il avait écrit dans sa lettre ; il ne lui avait pris la main que pour survivre lors de leur escapade dans la forêt interdite. Mais il n’y avait aucun danger autour d’eux, à part quelques œuvres poussiéreuses, et une tension aussi lourde que brutale.

Elle aurait dû fuir, certainement ; c’était le moment tant attendu, sa révérence finale, sa disparition, son abandon. Mais comment aurait-elle pu s’échapper alors que son regard l’absorbait encore ? Comment aurait-elle pu se soustraire à son visage au-dessus du sien ? Elle avait juré de partir, à la seule condition qu’il détourne son attention. Mais il semblait décidé à la garder devant lui. Et, quelque part, cette idée sembla libérer la jeune fille de la haine qu’elle portait sur ses épaules comme un fardeau. Bluebell se sentit comme affranchie, ainsi libérée d’une prison qu’elle n’aurait jamais pensé quitter. C’en était effrayant. “Sache que le mien me dit qu’il serait suicidaire de rester. Pour moi, comme pour toi.” Elle détacha alors ses doigts des siens, avant de relever doucement la main du jeune homme qu’elle tenait encore dans la sienne. Elle caressa lentement sa paume du bout des doigts, comme découvrant les traits de sa main. “Alors dis-moi, souhaites-tu réellement que nous prenions un tel risque ?” fit-elle dans un souffle, hypnotisée par le visage penché au-dessus du sien, par l’odeur entêtante qui courait sur sa peau, par le contact chaud de sa paume sous ses doigts. Elle n’était pas en mesure de savoir combien de centimètres les séparaient ; la seule chose dont elle avait encore conscience était la peur terrible qui animait ses entrailles, la crainte que ce ne soit qu’une vaste plaisanterie, et qu’elle replonge bientôt dans une profonde haine, aussi aveuglante que déchirante. Mais, quelque part derrière ses interrogations, subsistait un sentiment qu’elle n’avait pas rencontré depuis longtemps. Et ses yeux brillaient ainsi d’un éclat d’espoir par de-là l’agitation et la crainte. Un éclat de folie auquel elle se rattacha résolument. Irrationnellement.


code by EXORDIUM.





BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn K233
Revenir en haut Aller en bas
Agatha Kline

Agatha Kline



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14007-agatha-a-thousand-times-good-nighthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14080-agatha-true-lovershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14082-agatha-love-lettershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14083-agatha-sweet-nothings

Arrivé(e) le : 13/01/2017
Parchemins rédigés : 2280
Points : 8
Crédit : alcuna licenza (c)
Année : 16 ans (06/02)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Une chauve-souris
Epouvantard: La solitude
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1545/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1545/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyDim 16 Aoû - 22:10


I've come to know the face of my defeat
Bluebell & Finnbjörn jurent solennellement de dire la vérité, rien que la vérité.

Heureusement pour nous, les murs de la bibliothèque nous isolent du reste de la demeure, dans une bulle hermétique nous séparant du reste de la famille et de nos camarades. Le ton monte, les reproches fusent, nos esprits s’affrontent, une fois encore… Qu’est-ce qu’elle croit au fond, que je prends du plaisir à surenchérir ? Elle a l’air si sûre d’elle, oubliant certainement qu’elle a été la première à jouer les garces. Lorsque je l’ai contactée, j’étais en recherche de réponses, et elle n’a pas hésité une seconde à me faire comprendre que je n’étais pas le bienvenue dans sa vie si parfaite. Que peu importait la pureté de mon sang, je ne serais jamais assez bien retrouver ne serait-ce qu’un semblant de la relation que nous avions auparavant ! A trop jouer les impératrices, j’ai bien l’impression qu’elle n’a même jamais remarqué que j’avais décidé de me surpasser pour elle. Et pourtant, elle semble si convaincue que j’aie pu en arriver là tout simplement dans l’objectif de lui nuire… Voilà une bien triste constatation. « Mon but. Voyez-vous cela. » commenté-je, d’un ton pince-sans-rire. Mes bras toujours croisés sur ma poitrine, ma tête penche sur le côté : mon expression figée la contemple sans émotion, tandis que j’exprime librement ma frustration. Je n’aime pas le ton et la tournure que prend cette conversation. Bluebell éclate comme une bombe à retardement, et les dommages sont considérables… « Décidément, la noblesse de sang n’apprrrend pas à tenirrr sa langue. » soupiré-je avec une profonde lassitude. J’ai toujours eu confiance en Carla jusqu’ici, mais notre contrat n’impliquait certainement pas qu’elle prenne la liberté d’aller avouer à la principale concernée qu’elle était le principal motif de cette comédie minutieusement orchestrée… J’ai d’ordinaire beaucoup d’estime pour mon entourage, auquel je reconnais des qualités et des valeurs auxquelles ne peuvent même pas prétendre les pitoyables sang-mêlés geignards qui traînent dans le château. Pour autant, ces derniers peuvent parfois agir comme de vrais imbéciles, et je regrette parfois de ne pouvoir les façonner à ma convenance, pour m’épargner ce genre de mauvaise surprise. A ma connaissance, Carla est une remarquable sorcière, équilibrée, loyale et honnête, mais son sentimentalisme dégoulinant et sa compassion sont un véritable cancer, gâchant le formidable potentiel qu’elle développait jusqu’alors… J’ignore quels sont ses motivations, et je ne doute pas qu’elle ait été persuadée d’avoir d’excellentes raisons, mais elle n’avait pas à faire ce qu’elle a fait. Pour autant, je ne me laisse pas déstabiliser, gardant le cap : « Ce n’est pas frrranchement le genrrre d’échange que je souhaitais avoirrr parrr lettrrre, ou au beau milieu d’une soirrrée de pèquenauds, devant Maxton. Nous aurrrions du parrrler tous les deux, bien plus tôt. ». déclaré-je d’un ton ferme, qui ne laisse aucune place à l’hésitation. Je me suis excusé franchement pour mon erreur de communication, mais il n’y a aucun doute sur le fait que les circonstances nous étaient clairement défavorables.

Quand pouvais-je lui annoncer que cette relation avait été inventée de toute pièce, entre deux repas pendant que sa langue était plongée dans la gorge de Maxwell, ou pendant que Carla et moi jouions les amoureux transis ? Durant des mois, nous avons été tellement happés par notre jeu de rôle que nous nous y sommes retrouvés pris au piège. « Que je sache, tu n’as pas non plus rechigné à jouer l’actrice. » fais-je remarquer d’un ton plus acide que je ne l’aurais voulu. Est-ce que je lui en ai voulu ? Evidemment, devoir supporter son manège affligeant avec Carter m’a hérissé le poil plus d’une fois : alors oui, peut-être ai-je été l’instigateur de cette mascarade, mais je tiens à rappeler qu’il est injuste de me désigner comme seul fautif. Elle semble incapable de me croire, peu importe ce que je peux dire ou faire pour tenter de la retenir ; elle est bien déterminée à me rappeler mes fautes, le rôle qu’a joué Carla dans cette pièce de théâtre écrite par nos soins, et combien je ne serais jamais digne de sa confiance. Au fond, elle a d’ailleurs peut-être raison… Mais j’ai tout fait pour lui prouver ce qu’elle voulait, pour me hisser à la hauteur de ses attentes, manifestement sans succès. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir usé toutes mes cartes… « Je te l’ai déjà dit, je ne joue plus. Qu’est-ce qu’il te faut pour enfin admettrrre que tu combats un adverrrsairrre invisible ? » m’exclamé-je, presque désemparé. Comme au premier jour, elle m’apparait sauvage, trop obstinée et trop fière pour laisser la flamme de son ressentiment s’éteindre. Et paradoxalement, elle laisse entrevoir une étonnante fragilité… Je me rappelle de son récit, de l’histoire du placard, lorsque nous étions enfants. Evidemment, je n’ai aucun souvenir de ce jour-là, cette journée s’est perdue dans les abîmes lorsque Hannibal m’a condamné au maléfice d’Oubliettes, mais je ressens la même vulnérabilité. Comme si elle craignait, à nouveau, d’être laissée toute seule, et qu’il était finalement plus facile pour elle d’être celle qui part. Celle qui emprunte une route inconnue en laissant tout derrière elle, sans se retourner : parce que finalement, ce serait toujours moins douloureux que de vivre avec une absence, alors j’imagine qu’elle me laisse ce fardeau-là.

Tout bascule lorsqu’elle déclare son abandon, me laissant là, comme un minable, à la fixer hébété comme si un pathétique regard était tout ce qui me permettait de me raccrocher à elle. Je n’ai pas envie de répondre à ses interrogations. Je ne sais moi-même pas quelles forces obscures guident mes actes, comme si je me contentais simplement d’obéir à une impulsion intérieure… J’ouvre la bouche, ne sachant trop quoi lui répondre… « Je me fiche des rrrisques. » L’être raisonnable que je suis d’ordinaire fait bien pâle figure. Je ressemble à cette vermine de Carter, qui doit faire appel à son microscopique cervelet pour avoir une réflexion correcte et qui agit guidé par des pulsions animales. Mes doigts s’entrelacent entre les siens presque automatiquement, alors que ma tête cherche inlassablement une raison logique, le prétexte parfait pour la garder avec moi : le coup de maître qui saura lui faire changer d’avis, sur moi, sur nous, sur cette relation électrique et incompréhensible qui nous unit depuis les premiers jours de rentrée… Je suis insensible à ses arguments, incapable d’accepter qu’elle m’échappe, après avoir si longtemps couru après elle. Son regard est dur, pourtant son visage laisse entrevoir chacune de ses blessures… à la croire, c’est moi qui les ai causées, et j’imagine que si j’étais doué ne serait-ce que du minimum d’empathie, je m’en tiendrais là. Ne serait-ce que par égard pour elle… « S’entrrre-déchirrrer serrra toujourrrs prrréférrrable à l’idée de rrrenoncer à toi. » Je l’annonce d’un ton impassible, comme un triste constat. Sans pudeur aucune, comme si je révélais une évidence trop longtemps enfouie, comme c’était par lassitude que je laissais éclater cette vérité. Nous n’en sommes plus là, après tout… Qu’elle se détourne si c’est ce qu’elle veut, mais je ne peux pas m’écarter : elle s’est enracinée dans ma vie comme une plante grimpante, si bien qu’en ce qui me concerne, je ne peux me résoudre à imaginer à quoi ressemblerait une année de souvenirs sans elle.

code by bat'phanie


 
POWER
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1925/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyLun 17 Aoû - 21:36

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn 3240694861_1_3_AxGF381V

I've come to know the face of my defeat
Blue & Finn se (re)trouvent


C’était à rien n’y comprendre. Bluebell avait affronté d’innombrables émotions diverses depuis sa naissance, allant jusqu’aux tréfonds de la haine, découvrant des nuances de rage et de colère obscures, jouant avec la déception, le dégoût, le mépris obstiné. Le chagrin, l’affliction, la tristesse ; la rancœur, la violence d’une agressivité imposée par les circonstances. Oui, puisqu’elle avait grandi dans les Enfers, elle s’était imprégnée de tout ce chaos, de toute cette véhémence, de toutes ces frustrations qui avaient fait d’elle la personne impétueuse et vindicative qu’elle était devenue. Un sombre profil, d’où ne perçaient que quelques rayons d’humanité, en de rares occasions de vulnérabilité exposée, de fatigue profonde. Bluebell percevait simplement la vie comme un éternel combat, et n’avait accepté à ce titre pour seul allié Maxton, avec qui elle pouvait se reposer de ses blessures, avec qui elle avait le droit de laisser resurgir la douceur qu’elle avait appris à étouffer sous sa fureur de vivre.

Et puis Finnbjörn était arrivé, lui attrapant sa main pour la sortir d’un placard cloisonné ; ils s’étaient domptés l’un et l’autre pour parvenir à extraire le meilleur de chacun d’eux, sous couverture de quelques remarques mordantes qui avaient constitué une relation forte. Elle l’avait perdu ; et avait ainsi réagi comme elle l’avait toujours appris face aux difficultés et aux souffrances : en toisant la source de sa douleur du haut d’une malveillance qui cherchait à dominer cette faiblesse. Il avait essayé de bousculer cet équilibre toxique ; elle avait attaqué encore plus fort en retour. N’avait-il pas compris que plus il la piquait, plus elle le mordait ? Elle n’avait jamais eu de limite dans son dédain ; et il en avait payé les frais, à ses dépens. «Bien évidemment que j’ai joué à mon tour. A quoi t’attendais-tu, au juste ? Que je reste plantée là à t’observer te pavaner avec elle sous mon nez ?» Elle ne comprenait pas qu’il ait sérieusement envisagé de sa part une telle inactivité. Le souvenir de leur copieux baiser en pleine salle commune lui valait encore maintenant une amertume qui lui fit détourner le regard, incapable d’observer ces deux pupilles par-dessus les siennes. «Effectivement, nous aurions dû parler. Mais il faut croire que nous étions trop occupés à nous nuire mutuellement», reprit-elle un ton plus bas. La mer, derrière la silhouette de Finnbjörn, semblait étonnement calme ; à moins que ce ne fut le contraste avec la tension de ses diverses émotions qui l’agitaient en ce moment-même. Elle était habituée aux vagues d’émotions violentes ; mais elle n’avait jamais rien ressenti de tel. «Je ne sais pas», admit-elle finalement en réponse à sa question ouverte. C’était peut-être idiot ; après tout, elle avait toujours eu réponse à tout. Dès qu’il s’agissait de piquer à vif, de déranger, de vexer, elle savait précisément quoi dire, ou quoi faire ; mais maintenant que Finnbjörn lui demandait simplement comment faire pour qu’elle comprenne le drapeau blanc qu’il lui tendait, elle était incapable de réponse. Elle avait connu bien des chamboulements divers dans sa vie ; mais la paix lui était inconnue. L’armistice était si étranger à ses yeux qu’elle n’était décidément plus capable d’observer le Norvégien devant elle. Alors, elle continuait de fixer les vitres derrière son épaule, résolument, songeant qu’elle avait finalement envie de quitter cette bibliothèque poussiéreuse pour profiter d’un plongeon dans les vagues. Au moins aurait-elle pu noyer la confusion qui secouait son esprit parasité par l’odeur entêtante du jeune homme devant elle.

Mais déjà il l’avait rattrapée, avant même qu’elle se décide à prendre la fuite. Et elle se raccrochait inconsciemment à cette main tendue, jouant toujours distraitement avec sa paume du bout des doigts. L’espace d’un instant, elle se demanda pourquoi elle avait envie d’abandonner, si ce qu’elle pouvait trouver en fin de compte était une telle quiétude. Elle fut si troublée par ses propos, par la certitude qui l’animait alors qu’il lui confessait qu’il la voulait ici, qu’elle en oublia l’amertume, la colère, et toutes ces émotions qu’elle avait pourtant côtoyées toute l’année. Comment pouvait-il ainsi tenir à elle malgré toute l’acidité dont elle l’avait gratifié ? Elle sentait son regard sur elle alors qu’elle s’obstinait à s’ancrer dans la mer, comme incapable de soutenir ce qu’elle y aurait lu. Elle avait lutté pour faire fondre sa glace ; et elle se retrouva paradoxalement incapable à affronter ce qu’il lui offrait désormais. Ainsi, pour la première fois, Bluebell connut la culpabilité, et le remords. «Alors tu comprends ce que j’ai ressenti depuis que je t’ai retrouvé» glissa-t-elle avec une franchise qui la surprit elle-même. Elle n’était pas douée pour les confidences, et encore moins pour reconnaître ses émotions. Mais elle ne pouvait plus garder tout cela pour elle, elle ne pouvait plus ignorer son visage qui cherchait le sien. Alors, dans un élan de spontanéité, elle tourna lentement son regard vers lui, avant de se raccrocher à ses yeux. Pourquoi avait-elle eu envie de se noyer dans la mer alors qu’il lui offrait un océan ? «Je suis désolée, sache-le.» Ses doigts cessèrent leur petit manège, et se glissèrent finalement d’eux-même entre les siens, pour se nouer entre ses phalanges qui lui semblèrent une prise dans le laisser-aller dans lequel elle se jeta. Son regard laissait transparaître une certaine inquiétude ; elle ne savait pas comment gérer le remords, et elle ignorait comment il allait prendre cette démonstration de faiblesse. Mais elle n’en pouvait plus : il était temps d’être enfin honnête, comme il avait osé l’être. «J’étais en colère à l’idée de t’avoir perdu, et j’ai tout fait pour que tu ressentes ça toi aussi.» Elle marqua une pause, comme cherchant ses mots, avant d’ajouter : «Je ne veux pas partir, parce que je ne veux pas te perdre encore une fois.» Pas une seconde fois, pas maintenant qu'elle avait l'occasion de le rattraper. Pas par sa faute. Elle pressa doucement ses doigts, alors qu’une étrange sensation de chaleur happa ses yeux. «Nous serons bien capables de nous accommoder de l’un et l’autre sans nous blesser, n’est-ce pas ?» demanda-t-elle alors avec une légère ironie, comme cherchant à couvrir vainement le trouble qui l’agitait. Un sourire vint briser la sévérité de ses traits, mais un sourire qui cachait bien plus de lassitude et de désarroi qu’un réel amusement. C’était une invitation ouverte à une réconciliation finale. Et s’il avait voulu rejeter cet ultimatum, alors il était toujours temps pour elle de s’extraire de son visage, de ses doigts, de la chaleur qu’elle sentait émaner de son buste ; du moins essayait-elle de se convaincre de sa totale indépendance là où elle se sentait pourtant de plus en plus enlisée.




code by EXORDIUM.





BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn K233
Revenir en haut Aller en bas
Agatha Kline

Agatha Kline



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14007-agatha-a-thousand-times-good-nighthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14080-agatha-true-lovershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14082-agatha-love-lettershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14083-agatha-sweet-nothings

Arrivé(e) le : 13/01/2017
Parchemins rédigés : 2280
Points : 8
Crédit : alcuna licenza (c)
Année : 16 ans (06/02)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Une chauve-souris
Epouvantard: La solitude
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1545/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1545/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyMer 19 Aoû - 20:06


I've come to know the face of my defeat
Bluebell & Finnbjörn jurent solennellement de dire la vérité, rien que la vérité.

Nous nous sentions las, au milieu d’un champ de bataille, nous reprochant les erreurs dont nous étions nous-mêmes responsables, nous accusant d’avoir causé cette même peine qui nous dévorait de l’intérieur. Bluebell retrouve son calme progressivement, les traits de son visage s’apaisent de cette violente colère qui l’a secouée, et les échos de la bibliothèque cessent de nous revenir. Elle se justifie sur son attitude par la loi du Talion, et je secoue la tête. La communication n’a décidément jamais été notre fort… « Évidemment que non. Je rrregrrrette juste que tu aies du rrrecourrrirrr à une méthode aussi perrrverrrse que la mienne. » réponds-je comme si je me sentais en pleine légitimité. Je n’avais pas franchement eu de scrupules ; j’avais agi comme un idiot blessé, et je regrettais davantage d’être assez faible pour ressentir ces choses-là plutôt que d’être allé jusqu’à orchestrer une mascarade de faux couple avec Carla Yaxley. Et quand je repense à ce baiser avec Carter… Je m’étais senti jaloux, rancunier, envieux, possessif, tout autant d’émotions que je n’avais pas franchement prévu de ressentir ; notre dispute avait réussi à faire de moi l’opposé de celui que j’aspirais à être. Grand-Père dit que notre amitié avec les Sherwin remonte à des dizaines d’années. Qu’avant que nous nous côtoyions enfants, il était déjà proche de leurs grands-parents, et nos parents de leurs parents. Une étrange relation que je ne suis pas parvenu à reconstituer existait entre Alexis et moi, oscillant entre mépris et admiration, quelque chose qui s’apparentait à de l’amitié sans en être réellement… Puis, j’ai partagé de bons moments avec Maxton, dont le caractère n’est pas toujours sans rappeler le mien. Mais avec Bluebell, nos passés étaient fermement entreliés… comment tout a pu disparaître si facilement, en l’espace d’un été, d’un sortilège ? « Pourrrtant... j’ai lu nos lettrrres. Ça fonctionnait, non ? Avant. » lâché-je, avec une certaine amertume. Au fond, ce n’était pas Carla, le problème. L’ennui, c’était que nous semblions avoir perdu dans la bataille l’essence même de ce qui faisait tenir notre relation. Et quand je l’observe aujourd’hui, si déterminée, si forte, si insolente, presque plus similaire à ma sœur que de moi-même, j’ai du mal à imaginer que nous ayons pu partager autre chose que cette guerre psychologique, que nous menons depuis des mois.

Ses paroles me laissent interdit... A nouveau, il semble s’agir d’un lourd ressentiment, vieux d’un an. Je ne réponds rien, je ne suis pas la victime : ma perte de souvenirs, c’est moi, et moi seul qui l’ai provoquée. Il est impossible de revenir en arrière, malgré mes efforts répétés pour remettre la main sur les quelques bribes que mon esprit a perdu en cours de route... Je contemple son visage peiné, quelques instants. « Je crrrois bien. » Je savais que mon amnésie l’avait déçue. Je savais que mon absence de souvenir la concernant l’avait tant affectée que tout espoir de réconciliation entre nous était anéanti... Pourtant, je m’étais acharné, et voilà où nous en étions : au milieu de ma bibliothèque familiale, à tenter de recoller péniblement les morceaux. « Mais je n’ai aucun contrrrôle là-dessus. » soupiré-je. Je n'ai plus accès à ces souvenirs, ce malgré l'usage de la pensine ou de la légilimancie, malgré mes multiples efforts. Nous en sommes venus à des extrêmes inimaginables à cause de cela. Nous avons menti, volé, manipulé, nous nous sommes montrés indignes de notre rang pour nous faire mutuellement enrager, pour faire ressentir à l’autre la douleur qui nous rongeait le cœur. Et maintenant… Elle n’a rien à voir avec la jeune fille enflammée que je connais, ni même avec celle qui se déchaînait avec intensité quelques minutes plus tôt. Elle semble étonnamment radoucie, comme si elle n’avait plus la force d’être en colère, comme si l’amertume l’avait consommée entièrement. Je suis presque sûr de ne l’avoir jamais vue aussi peinée, comme si elle était réellement désolée... « Tu devrrrais te rrréjouirrr que cela ait marrrché. » déclaré-je simplement, d’un ton dépourvu d’émotion. Est-ce que tout cela en valait la peine ? Je n’en sais franchement rien, j’ai même tendance à penser que non... Nous avons perdu tellement de temps et d’énergie à nous faire du mal que j’ai l’impression de me sentir vide. C’est peut-être parce que je n’ai jamais ressenti d’émotions si fortes qu’à son contact, qu’aujourd’hui, alors que nous rendons les armes dans une bibliothèque, j’ai presque le sentiment que c’était dans une autre vie.

Nous bénéficions d’un privilège de naissance qui nous rend naturellement civilisés et éduqués, contrairement aux sangs souillés qui nous entourent qui conservent leur nature sauvage. Notre parfaite inclinaison envers le savoir-vivre devrait nous permettre de passer outre nos différends, de nous adapter facilement l’un à l’autre... Pourtant, les derniers mois nous ont prouvé, malgré un statut sanguin supérieur à la norme et une amitié entre nos familles, nous n’avons pu passer outre nos rancœurs personnelles. Je me mords la lèvre... est-ce bien raisonnable ? Elle a l’air d’en douter, et je ne peux m’empêcher de me dire qu’elle a raison. Le silence de bibliothèque s’abat alors entre nous, tandis qu’au milieu des rayonnages nous tentons l’un et l’autre de ramasser maladroitement les cendres d’une relation que nous avons-nous même contribué à brûler. « Nous ne perdons rrrien à essayer. » réponds-je comme s’il ne s’agissait que d’une formalité, faisant fi de mes incertitudes, et des siennes. J’ai au creux de l’estomac cette étrange sensation, comme si j’étais atteint d’un mal quelconque... Et je sens la légère pression de sa main autour de mes doigts. Je ne suis pas aussi sûr de ce que je dis que je veux le faire croire, mais je suis capable de dire n’importe quoi pour la retenir. Une étrange fièvre s'empare de moi, et je franchis une nouvelle limite, sans réellement savoir dans quoi je m’aventure. Sans que je ne la commande, ma main s’élève, et caresse sa joue avec délicatesse, comme si elle était si fragile que je pouvais l’entacher au moindre contact...

Il se passe ainsi quelques longues secondes, au cours desquelles nous nous tenons si proches de l’autre que nous pourrions nous briser. Puis, mes doigts se suspendent, comme dans un mouvement inachevé, comme si venions de nous figer dans le temps. Ma respiration se coupe, je suis si proche d’elle que je sens la chaleur de son souffle... Mon visage s’arrête à quelques centimètres du sien, et je me ravise brusquement. Je m’écarte prudemment, mettant fin à cet instant de tension entre nous, comme si de rien n’était, comme si je n’avais pas été si près de l’embrasser. Étrange sensation. Je ne voulais rien de la facilité déconcertante avec laquelle Maxwell était parvenu à faire son affaire avec elle. Franchir cette distance avec Carla avait été finalement plus simple, parce que je contrôlais parfaitement mes gestes... Mais en ce qui concernait Bluebell, je n’étais pas prêt pour réduire cet écart, ni pour cette proximité-là entre nous.

code by bat'phanie


 
POWER
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1925/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyMar 25 Aoû - 0:44

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn 3240694861_1_3_AxGF381V

I've come to know the face of my defeat
Blue & Finn se (re)trouvent



Une méthode perverse. La perversité avait toujours eu bien des nuances pour Bluebell, qui n’y avait accordé jusqu’alors qu’un sens manipulatoire et sournois. La guerre ouverte avec le jeune homme ne lui avait alors paru tout au plus qu’une bataille d’égo et de fierté. Mais son état de fatigue, sa lassitude, son désir d’abandonner ne pouvaient pas découler d’un simple enfantillage. Elle n’avait pas organisé toute cette mascarade avec un imbécile comme Carter, elle n’avait pas caché cette histoire à Maxton, pour une telle futilité. Maintenant que le mot avait été lâché, Bluebell se surprit à saisir l’ampleur de la situation qu’ils avaient envenimée consciemment à coups d’attaques toujours plus insidieuses, plus cruelles, plus perverses. Leur relation était passée d’une chamaillerie à une confrontation toxique, où rien de positif n’avait de place dans une cohue malveillante. Il avait raison. Elle méritait mieux que cette perfidie mutuelle, et il méritait tout autant d’égard. Ils avaient sali jusqu’à leur propre rang pour des futilités odieuses. Tout ça pour quoi ? Avoir la conversation qu’ils auraient dû entamer dès le début. Bluebell se savait impulsive et rancunière ; elle n’avait jamais réalisé à quel point elle pouvait être en tort pour essayer, paradoxalement, d’avoir raison. “Je regrette que tu y aies été contraint dès le départ. Par tous les dieux, pourquoi est-ce aussi difficile pour nous d’être francs ? Nous aurions évité bien des souillures”, fit-elle sans cacher l’amertume qui couvrit ses derniers propos. Ils s’étaient entachés l’un et l’autre de la saleté de leurs actions. Et ils étaient là, dans cette bibliothèque, enfin prêts à se livrer, aussi simplement que cela aurait pu l’être dès le départ. Mais en fin de compte, peut-être n’avaient-ils jamais eu ce départ, ce commencement. Ils avaient entamé leur relation sur les cendres d’un passé que Bluebell n’avait pas encore enterré. Et c’était finalement là l’erreur fondamentale de leurs rapports : comment auraient-ils pu songer à avancer quand ils n’étaient jamais partis d’un point initial ? “Avant...” répéta Bluebell dans un sourire acide. Ce mot résonnait étrangement dans la bouche du jeune homme ; mais il sonnait encore plus mal dans la sienne. Qu’était-ce ce avant qu’ils avaient recherché face à l’amnésie éternelle du Norvégien ? Devaient-ils continuer d’y songer, quand c’était la cause même de leur relation destructrice ? En fin de compte, toute leur perversité prenait sa source dans le passé. Bluebell s’y était hargneusement réfugiée ; et Finnbjörn subissait les conséquences d’une époque dont il ne se souvenait même plus. Bluebell acquiesça lentement, son regard figé dans celui du Gryffondor. Elle avait eu l’occasion de le contempler maintes fois, avant. Mais désormais, à chaque fois qu’elle croisait ce regard glacé, cette mâchoire angulaire, ces joues creusées, il lui semblait affronter un inconnu. Paradoxalement, en cet instant, il lui sembla être plus proche de lui que jamais elle ne l’avait été auparavant. “Oui, avant, ça fonctionnait. Depuis le jour où tu m’as sortie de cette armoire.” Elle marqua un instant de pause, cherchant ses mots derrière la désagréable sensation de remords qui la happait progressivement. “Je suppose que c’était à mon tour de te tendre cette main. Mais je n'y suis pas parvenue” glissa-t-elle en aveu de son échec. Elle avait été trop occupée à lui en vouloir de s’être ainsi tapi dans cette épaisse armoire, plutôt que de chercher à l’en sortir.

Etait-ce trop tard, finalement ? Cette main dans la sienne semblait indiquer qu’ils avaient encore une chance. Qu’elle pouvait encore ne plus ignorer cet obstacle, qu’il ne devait plus lui tourner le dos. Bluebell esquissa un sourire pensif. Si elle devait se réjouir qu’il ait perçu la colère dans laquelle elle s’était noyée… Elle avait toujours cru que sa paix se trouverait dans la vengeance infligée. Elle avait effleuré le plaisir le jour où elle l’avait vu l’observer alors qu’elle se détachait des lèvres de Maxwell. Elle avait jubilé de croiser ces deux même yeux qui étaient dorénavant plongés dans les siens, elle s’était réjouie de sa victoire sur lui. Mais qu’en restait-il ? Elle n’avait trouvé qu’un soulagement temporaire, là où le contact de ses doigts entre les siens lui procuraient un réel espoir. Elle ne voulait plus de sa rage ; elle ne voulait que cette franchise vulnérable, où ses mots avaient des accents spontanés, et non tranchants. Elle n’avait plus la force pour les insultes, pas de ses lèvres à lui, qui lui semblèrent dangereusement trop proches des siennes. “Je pensais trouver la rédemption dans ta fureur. J’ignorais que je la trouverais sous tes doigts”, murmura-t-elle alors que sa main s’était mise à glisser doucement sur sa joue. Elle ferma les yeux un instant, se demandant comment elle avait pu chercher autant de venin, autant de violence là où elle aurait simplement pu profiter de cette chaleur caressante. Il lui semblait qu’à chaque mouvement de ses doigts sur sa peau, ses mauvais souvenirs s’estompaient, comme chassés par la tendresse qu’il lui témoignait. Elle se surprit même à songer, l’espace d’un instant, qu’il était préférable de l’avoir perdu si c’était pour retrouver une telle sérénité. Elle pencha légèrement le visage, comme suivant le mouvement de sa main, avant de rouvrir les paupières et de croiser son regard. Il était devenu précisément ce qu’elle redoutait : quelqu’un de nouveau. Pourtant, jamais rien d’aussi familier ne s’était dégagé de son odeur, de sa chaleur. Comme envoûtée par cette vision, elle eut la sensation que le temps suspendit son cours, la laissant ainsi immobile sous ses doigts. Ses lèvres avaient presque effleuré les siennes lorsqu’il se recula, brisant la quiétude qui les avait enveloppés. Bluebell eut l’impression de revenir un peu trop brutalement à la réalité, comme si soudain, le temps avait repris son rythme, la frappant de plein fouet. Alors, seulement, son cerveau se remit à réfléchir rationnellement. Se serait-elle réellement laissée traiter de la sorte ? Se faire embrasser comme si de rien n’était après toutes ces histoires tumultueuses ? Il était hors de question qu’il la considère aussi vulgairement, en posant ses lèvres sur les siennes sous le même toit que son idiote de conquête précédente. Elle méritait mieux. Ils valaient de toute évidence bien plus que ces histoires frivoles qui secouent le plumage des volatiles de Poudlard.

Bluebell se recula alors d’un pas, ignorant les tambourinements de sa poitrine. Elle s’était préparée à une confrontation ; les réconciliations en revanche ne faisaient pas parti de son registre. Restant interdite un instant face à sa propre confusion, elle finit par se fendre de l’ombre d’un sourire, légèrement embarrassé, avant de récupérer l’ouvrage qu’elle avait laissé en suspens sur l’accoudoir du fauteuil derrière elle. Elle observa la couverture un instant, songeant à une manière de rompre le silence qui s’était installé entre eux. “Tout compte fait, j’ai peut-être été un peu trop dure avec cet auteur.” Elle esquissa un rictus plus franc, avant de relever ses yeux sur Finnbjörn qu’elle contempla un instant. “Je vais reconsidérer ma lecture, et prendre le temps de comprendre son style” reprit-elle en relevant légèrement le menton. Son regard se perdit un quelques secondes sur la main du jeune homme, désormais si loin de la sienne, et de son visage. Cette seule pensée lui valut une sensation de chaleur au niveau de son ventre, presque aussi piquante que l’acidité à laquelle elle s’était habituée. “Après tout, la narration n’était pas si déplaisante” conclut-elle en adoptant une posture altière et droite, à laquelle son ample sourire amusé donnait des accents de provocation insolente. Là où elle avait pensé abandonner, elle avait trouvé son soutien ; et alors même qu’il s’était positionné en ennemi, il l’avait finalement aidée à poursuivre. Elle se demandait sur quoi ils s’engageaient ainsi, elle n’avait encore jamais eu affaire à un tel revirement de situation. Mais elle n’avait jamais non plus connu plus belle alliance.


code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn K233
Revenir en haut Aller en bas
Agatha Kline

Agatha Kline



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14007-agatha-a-thousand-times-good-nighthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14080-agatha-true-lovershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14082-agatha-love-lettershttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14083-agatha-sweet-nothings

Arrivé(e) le : 13/01/2017
Parchemins rédigés : 2280
Points : 8
Crédit : alcuna licenza (c)
Année : 16 ans (06/02)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Une chauve-souris
Epouvantard: La solitude
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1545/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1545/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyLun 7 Sep - 12:13


I've come to know the face of my defeat
Bluebell & Finnbjörn jurent solennellement de dire la vérité, rien que la vérité.

Les regrets prennent le pas sur nos ressentiments. Les faibles rayons de lumière qui traversent les vitraux de la bibliothèque se déposent sur son visage, comme pour déposer sur elle une auréole matérialisée. Elle est sincère, du moins je veux croire de toutes mes forces qu’elle l’est. Je demeure interdit, macérant ces paroles, évaluant l’état de notre relation après des mois de guerre ouverte, de trahisons, de coups bas, de mensonges, d’actes indignes de notre rang… Certes, notre nom impose naturellement le respect, mais il n’appartient qu’à nous de le mériter. « Tâchons de faire mieux cette année. » Je ne suis pas franchement du genre à ruminer, ou à garder enfouie toute cette rancune que nous gardions enfouie depuis maintenant trop longtemps. Nous sommes fatigués, et si nous voulons retrouver quelques bases stables parmi les décombres de notre relation, mieux vaut laisser une partie du passé derrière nous… Elle semble franchement peinée, et une partie de moi ne peut s’empêcher de s’en étonner : je l’ai découverte vulnérable à quelques reprises, c’est ce qui m’a permis de réaliser que c’était ses blessures qui la rendaient aussi agressive. Je demeure donc interdit, au milieu de cette bibliothèque qui a maintenant des airs de tribunal… Le ton baisse entre nous, et imperceptiblement, je lui souris : « Sois tranquille, nos erreurs passées nous aident à savoir de qui il est réellement bon de s’entourer. Et vers qui nous devons diriger notre courroux. » Depuis le début, nous sommes dans le même camp, et rien n’aurait du nous permettre d’en dévier… Enfin, je suppose que c’était un mal nécessaire. Nous avons encore du chemin à parcourir ensemble pour que les choses retrouvent un semblant de normalité entre nous… Mais l’ont-elles réellement été un jour ? Je ne saurais même pas définir la relation qui nous unit comme de l’amitié.

Mais au fond… C’était peut-être préférable de continuer à l’ignorer. Je ne sais pas du tout comment aborder cette situation, cela me dépasse. Je ne sais pas ce qui m’a pris, ni sous quelle impulsion je me suis rapproché d’elle, comme si c’était naturel, comme si c’était un privilège qui me revenait de droit. Mais cela ne l’est en rien : nous venons à peine de conclure une trêve, après des mois de bataille ininterrompue… je refuse de tout faire foirer sur ce qui ressemble franchement à un coup de tête idiot. L’air pincé, passablement mal à l’aise dans une situation sur laquelle je n’ai aucun contrôle, je renonce finalement. Nos visages sont si proches que nous pourrions nous heurter, et plus que jamais, j’ai l’impression de commettre une grave erreur : faire intervenir les sentiments dans une décision est d’expérience ce que j’ai pu faire de pire, et je ne recommencerai pas. Je freine donc le mouvement avant de commettre un acte que nous pourrions regretter tous les deux, suspendant mes lèvres à quelques centimètres des siennes. Son souffle chaud contre ma bouche me fait courber l’échine, et si la logique et la raison ne m’avaient pas rappelé à temps, j’aurais pu céder à l’ultime tentation… Pourtant, j’ai fait ça quelques bonnes dizaines de fois avec Carla en public, ça n’aurait du être qu’une formalité. Mais je sens combien son regard sur moi pourrait changer à nouveau, et elle… elle ne serait plus la même non plus. Je me retire prudemment, reprenant un semblant de contenance, m’éclaircissant même brièvement la gorge. Comme si ce n’était jamais arrivé. Comme si ces instants d’hésitation n’appartenaient qu’à nos esprits silencieux, le temps sans doute de leur laisser digérer cette situation nouvelle… Je n’exprime rien, ni honte, ni gêne, je ne le juge pas nécessaire.

Elle procède à la même comédie, comme si elle se plaisait à orchestrer savamment ces petites mises en scène… Peut-être cette fois pour briser cette étrange tension qui vient de s’installer entre nous. Elle se saisit du livre, comme si son contenu l’intéressait réellement… Je la regarde faire avec un sourire presque amusé, mais poli toutefois. Et elle poursuit le spectacle, comme si en dehors de moi elle avait un public pour la saluer au sein de cette bibliothèque, usant de cette métaphore jusqu’à la moelle. Enfin, elle se rétracte, et c’est tout ce que j’ai choisi de garder à l’esprit. « Tu m’en vois ravi. » réponds-je, avec sincérité. Je ne sais toujours pas comment je suis parvenu à la faire revenir sur ses paroles, mais le résultat est là : elle n’abandonne plus. Mes yeux soutiennent le poids des siens, tandis que j’éprouve une certaine satisfaction… Elle nous donne du temps, et c’est déjà une bonne avancée entre nous. « Avec un peu d’espoir, tu seras même apte à te montrer sympathique, à profiter de notre compagnie et savourer un verre sur la terrasse. Je ne crois aux miracles, mais je vais faire une exception pour cette fois. » Je ne peux empêcher un sarcasme, mais celui-ci est presque pacifique à l’issue d’une discussion où nous apprêtions à nous entre-déchirer. Finalement, c’est le calme qui prend le pas sur la tempête… La colère, l’emportement, les remords, l’embarras, ont finalement laissé place à la fragile instauration d’une paix nouvelle. Maintenant, j’ose espérer que nous serons capables de la maintenir en place…

code by bat'phanie


 
POWER
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Left_bar_bleue1925/2000I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn EmptyDim 20 Sep - 12:09

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn 3240694861_1_3_AxGF381V

I've come to know the face of my defeat
Blue & Finn se (re)trouvent


Il y avait cette étrange tension dans l’air, teintée d’une odeur entêtante et particulièrement familière. Bluebell considérait d’un regard interdit son adversaire, finalement allié ; tout du moins c’est ce que cette trêve laissait entrevoir. Qu’en était-il réellement, d’eux deux ? Pouvaient-ils se considérer nouvellement amis, comme par le passé, après tous ces derniers fracas ? Ou y avait-il quelque chose de nouveau, différent ? Le silence qui les avait absorbés semblait souffler sur eux une brise étrange. Non, cette odeur qui se dégageait de la proximité du corps du Norvégien n’avait rien de nouveau ; et pourtant, il semblait que Bluebell respirait ces notes boisées pour la première fois. Une odeur qui l’étourdissait presque, et elle se retrouva soulagée de finalement profiter d’un peu plus d’espace lorsqu’ils se séparèrent de cette dangereuse proximité. C’était finalement là la synthèse de cet échange qui lui semblait encore indescriptible. Dangereuse proximité. Ils étaient dangereux l’un pour l’autre depuis qu’ils s’étaient retrouvés - pervers, malsains, menaçants. Et comme toutes les mauvaises fortunes, inexorablement présents. Impossible pour eux de rester bien longtemps éloignés l’un de l’autre. Dès que le silence les avait éloignés, l’un d’eux avait trouvé le moyen de revenir, plus implacable, plus impétueux qu’avant. Les coups avaient fusé, la souffrance avait coulé. Les regards étaient devenus méprisants, le sang versé, amer. Une fois de plus, ils s’étaient retrouvés, dans cette bibliothèque qui semblait les poursuivre. Le lien entre passé et avenir, ce territoire de négociation qui avait finalement vu leurs égos se rétracter pour une nouvelle confrontation, pourtant bien plus légère que les précédentes. Quoique, au sentiment de tension et d’électricité que percevait Bluebell, il n’y avait enfin de compte rien de réellement léger - plutôt une incertitude écrasante face à leurs promesses. Pouvaient-ils réellement espérer tenir ces paroles ? Bluebell avait été forgée pour la fureur, Finnbjörn, pour la folie des grandeurs. Seraient-ils réellement capables de s’apprivoiser après ces derniers élans de sauvagerie ?

Cette maudite odeur, qui secouait son ventre de spasmes furieux, semblait lui prouver que non. Bluebell ne saurait jamais se tenir tranquille face à lui, c’était une évidence. Elle avait cette nervosité qui la transperçait systématiquement, quand son regard se posait sur lui. Pourtant, alors qu’il la considérait de toute sa splendeur innée, lui et son visage sculpté, lui et son air impérieux, rien de profondément mauvais ne se dégageait de son trouble. Elle avait envie de le secouer, de l’agiter, à la manière dont il était capable de l’ébranler, mais sans lui faire de mal. Elle n’aurait su dire comment, mais elle avait envie de le toucher. Alors non, jamais aucun calme ne pourrait les unir - et toute la question était de savoir comment ils pourraient évoluer l’un avec l’autre quand un tel tourment la frappait en sa présence. Une problématique qu’elle chassa en relevant le menton face à la remarque du Gryffondor face à elle, un sourire de défi sur le bout des lèvres. Cette nouvelle proximité était étrange, mais elle comptait bien voir où elle les mènerait. Elle n’était pas du genre à abandonner, encore moins face à ces deux yeux glaciaux qui pourtant, lui semblaient bien caressants à la lumière du jour transperçant par les fenêtres. “Voyons, depuis quand as-tu le moindre espoir pour ma personne ? Tu dois être bien fiévreux pour envisager que je puisse t’être d’une quelconque manière amicale…” répondit-elle avec un sarcasme qui éclaira son visage d’une lueur amusée, allégeant ses traits jusqu’alors tendus. Elle attrapa le livre qu’elle avait laissé de côté, avança nonchalamment vers l’étagère de laquelle elle l’avait dérobé et le glissa finalement à sa place. Elle fit mine de caresser la tranche de l’ouvrage avant de tourner à nouveau son visage vers Finnbjörn. Son regard brillait de malice alors qu’elle croisa ses pupilles par-dessus son épaule. “Il paraît toutefois que le vin soigne tous les maux. Allons donc vérifier cette théorie et apaiser le trouble qui te ronge…”Elle conclut ses dires par un large sourire. Ils étaient peut-être encore un peu déroutés, un peu perdus. Mais au moins avaient-ils cette volonté commune d’avancer sur ce chemin nouveau. Bluebell était au moins rassurée de savoir que, peu importe où cette route les conduirait, elle pourrait compter sur les doigts du jeune homme pour la retenir des dangers potentiels…Elle ne comptait de toute manière plus lâcher cette main qui l’avait retenue de fuir.


code by EXORDIUM.




BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn K233
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty
Message(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn
Page 1 sur 1

Sauter vers: