DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Un cormoran aptère Epouvantard: Un miroir de plein pied Matières suivies et niveau: Points Défis: (1925/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?:
(#) Sujet: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Ven 7 Aoû - 22:44
I've come to know the face of my defeat Blue & Finn se (re)trouvent @Finnbjörn K. Sørensen
La journée avait été splendide. Le ciel, dans sa grande clémence, avait revêtu un manteau de soie bleu qui avait aveuglé l’après-midi de son azur empreint de reflets éclatants d’un soleil mégalomane. L’été battait son plein, entraînant avec lui bien des agitations sonores des meubles de bois craquant sous l'assaut de la chaleur. La mer coulait autour de la demeure, appelant à la rejoindre pour profiter du bon temps ; la forêt chantait sous des odeurs d’écorce et de sapin ; la nature entière resplendissait sous la saison que tous attendaient inexorablement dans les nuits les plus glaciales de l’hiver.
Bluebell s’était ainsi retirée dans la bibliothèque, profitant du flamboiement extérieur pour s’enfermer dans une lecture passionnante. A dire la vérité, le livre qu’elle avait choisi cette après-midi là n’avait rien de spécialement excitant ; néanmoins, le seul fait de profiter de cette vaste pièce emplie d’étagères surchargée, dont les grandes fenêtres exposées au Nord donnaient sur la mer en accueillant une lumière moins frontale, le seul fait d’avoir ces larges fauteuil tendus de toile blanche pour elle lui semblait une faveur délicieuse. Elle n’en avait que faire du beau temps, du soleil, de la chaleur ; elle se fichait éperdument du programme des autres convives. Dans cette bâtisse aussi fastueuse qu’hypocrite, aussi splendide que parée d’ennemis, il ne lui avait paru d’agréable que de s’isoler dans une pièce abandonnée pour jouir de quelques heures de tranquillité. Pas de grands fracas, ni d’insultes. La rancoeur s’était fermée sur le pas de la porte, entre deux étagères, pour laisser entrer une jeune fille lasse, désireuse d’un confort solitaire où ses pensées pourraient enfin trouver un échappatoire. Elle avait alors choisi le premier livre en anglais qui lui passait sous la main ; et, se laissant absorber par la largeur de l’un des fauteuils, s’était mise à lire dans une position de désinvolture où une pointe de vulnérabilité trahissait son visage fermé. Cela faisait des jours, et bien des nuits, que Bluebell était harassée par un lourd poids de fatigue et d’abandon. La guerre l’avait eue à l’usure, et en ces journées resplendissantes, quoique bien maussades, Bluebell n’avait pas eu le coeur à revêtir son armure. Le front lui avait demandé trop d’énergie, pour bien peu de résultats. Et ainsi, la seule lecture d’un ouvrage relativement médiocre, dans une pièce silencieuse où le parquet terminait, par de-là les fenêtres, dans la mer, lui parut une activité des plus réconfortantes.
L’après-midi avait filé à une allure scandaleuse, quand un grincement rattrapa Bluebell dans les méandres de sa lecture pour la ramener dans son fauteuil dans lequel elle était affaissée. Levant ses yeux par-delà les pages ouvertes, elle croisa un regard bleuté, dur et froid, qu’elle n’avait plus rencontré depuis quelques temps. Son ventre se serra presque aussitôt, comme si un tel contact oculaire eût éveillé des douleurs endormies. Mais Bluebell décida, parce qu’elle était lasse, parce que Finnbjörn était lâche, que sa lecture valait mieux que la sensation de brûlure qui circulait en elle. Elle reprit sa lecture sans un mot, bien que ses yeux se figèrent sur un mot sans plus le quitter, les oreilles tendues.
Il aurait pu s’agir d’une simple erreur. Mais non. Finnbjörn s’avançait vers elle à en juger par le craquement du parquet. La jeune fille s’étonna de ressentir brutalement tant d’amertume. Pourtant, lorsque le Norvégien lui fit face, debout devant elle, et qu’elle abaissa son livre dans un mouvement de résignation évident, une terrible vague acerbe vint la happer toute entière. Il était là. Enfin, il se tenait là. Devant elle. Le regard plongé dans le sien. N’était-ce pas ce qu’elle avait attendu impatiemment depuis cette fameuse soirée, chez Carter ? N’était-ce pas ce qu’elle avait désiré avec véhémence depuis que ses yeux avaient fui les siens à son arrivée en Norvège ? Pourtant, Bluebell ne ressentit rien d’autre qu’une âpreté difficile à déglutir. Sûrement parce qu’il avait déjà bien trop tardé. Elle avait, dans les premiers jours, voulu l’étrangler ; par la suite, elle avait passé quelques longues nuits à ruminer un chagrin qu’elle aurait aimé déverser sur lui en le teintant d’un mépris justifié. Ensuite, elle avait discuté avec Carla, et celle-ci lui avait avoué non seulement la supercherie, dramatique, de leur couple, mais aussi la volonté pour Finnbjörn d’interrompre la mascarade dès leurs échanges de lettre. Elle avait accueilli ces nouvelles avec un soulagement terrible ; mais face à ses deux yeux glaciaux, rien d’autre ne subsistait en elle qu’une fatigue acariâtre. Un sourire vint finalement teinter ses lèvres d’une moue narquoise. “Si tu viens me demander le titre de ma lecture, sache qu’elle n’en vaut pas la peine. Je pense sincèrement avoir perdu mon temps à essayer de déchiffrer la confusion de son auteur. J’aurais certainement dû choisir un écrivain plus direct” fit-elle, brisant le silence qui s’était imposé, avant de reposer son livre sur l’accoudoir à côté d’elle. Elle releva alors le menton, affrontant le regard de son rival. Enfoncée contre le dossier de son confortable fauteuil, elle avait l’air étonnamment petite et affaiblie, en dépit de son regard sévère. Elle voulait essayer de lui faire comprendre toute la rancoeur qui l’animait face à lui, alors qu’il avait joué de ses nerfs et de ses émotions dans un final retentissant. Elle voulait lui faire avouer quelques excuses, elle voulait que toute cette acidité éclate, elle voulait libérer le poids qui maintenait ses épaules voûtées. Elle voulait simplement faire disparaître cette affreuse sensation de brûlure dans son estomac, et retrouver, peut-être, la chaleur du feu de cheminée qu’elle avait ressentie à la Cabane Hurlante. Il avait gagné, dans un sens. Elle l’avait souvent apparenté à un fantôme, et voilà qu’en fin de compte, il avait fait d’elle un ectoplasme pâli par un découragement évident. Pour la première fois, en effet, Bluebell avait abandonné. Et cette lueur éteinte brillait au fond de son visage fier, anobli par la seule pensée qu’enfin, la confrontation allait pouvoir vider cette lourde rancoeur.
code by EXORDIUM.
BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Une chauve-souris Epouvantard: La solitude Matières suivies et niveau: Points Défis: (1545/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Sam 8 Aoû - 13:35
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Un cormoran aptère Epouvantard: Un miroir de plein pied Matières suivies et niveau: Points Défis: (1925/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Sam 8 Aoû - 20:41
I've come to know the face of my defeat Blue & Finn se (re)trouvent
La sidération est une chose bien étonnante ; elle consume le reste des émotions au profit d’un silence quasi religieux qui transpose un voile opaque sur le visage de celui qui l’accueille. Bluebell resta ainsi un instant interdite, comme digérant les informations transmises par son interlocuteur, lesquelles étaient de toute évidence en contradiction avec ce qu’elle s’était attendue à recevoir. De fait, elle garda le silence, avant de finalement quitter son fauteuil pour se mettre à hauteur du Norvégien. Bien entendu, elle n’était pas capable d’être à proprement parler à sa hauteur ; elle se tint néanmoins suffisamment droite pour recouvrir une impétuosité brutale, aussi explosive que son cerveau qui finit d’assimiler les propos de Finnbjörn. Etait-il fou, était-il idiot, avait-il évolué dans une réalité parallèle, Bluebell n’en savait rien ; en revanche, ce dont elle fut certaine était la franchise excessivement culottée de son interlocuteur. Elle lui avait reconnu une certaine coriacité, et une fermeté dans ses positions qui la stupéfiaient elle-même, pourtant habituée à l’impulsivité. Mais jamais elle ne l’aurait cru capable d’ainsi retourner la situation en sa propre faveur… Le choc fut tel que toute sa colère, jusqu’alors anesthésiée par la lassitude, remonta brutalement jusqu’à son coeur qui la dissipa à chaque battement un peu plus vivement dans ses membres. Le visage ainsi levé vers le jeune homme, une lueur déboussolée vint éclater dans son regard planté dans le sien. Mais très rapidement, la surprise recouvrit des nuances d’une haine qu’elle avait pourtant cru étouffée. Décidément, il était capable de réveiller en elle des instincts primitifs de fureur qu’elle n’avait jamais rencontrés. C’était bien le seul réel pouvoir qu’il ait sur elle. “Te tromper à ce point ?” répéta-t-elle finalement, comme abasourdie. “J’ai l’impression que nous n’avons pas partagé la même réalité, alors laisse-moi reprendre le cours des évènements avec toi afin d’en faire le point.” Elle avait adopté un ton acide qui lui arracha une moue de consternation. Non, elle ne voulait pas s’emporter, elle ne voulait pas hausser le ton, elle voulait simplement se reposer de ces dernières semaines, elle voulait simplement dormir tranquillement sans avoir l’impression constante d’évoluer dans un cauchemar. Mais Finnbjörn la rattrapait toujours, et le cercle se poursuivait, inlassablement. Elle n’en pouvait plus, et elle avait l’impression que cet accès de rage qui glissait parmi ses hémoglobines, qui lui avait un peu plus arraché le ventre, serait son dernier éclat avant une chute terrible. Mais pour l’heure, en pleine montée, elle fut loin de se préoccuper de son état prochain. “Si je suis venue, c’est par ordre familial - tu peux déjà te rassurer sur ce point, je n’avais aucunement l’intention de partager le même toit que toi cet été, surtout après les récents événements.” Elle marqua une pause, afin de faire le tri parmi la confusion de son esprit. “A la suite de quoi, je me suis aperçue qu’après toutes tes merveilleuses paroles et promesses, tu n’avais absolument pas respecté notre accord. Tu l’as invitée, chez toi, Finnbjörn, alors que tu m’as clairement exprimé que tu comptais te débarrasser rapidement de son insupportable présence”, souligna-t-elle, alors que sa voix se brisa sur la fin, en témoignage d’un regain de colère qui lui coupa presque le souffle.
Elle détourna son visage, ne supportant plus d’observer ce regard froid et dur, alors que c’était elle qui aurait dû avoir cet air glacial. Au lieu de quoi, elle brûlait, encore, systématiquement, dès que ce regard bleu s’ancrait dans le sien. Il avait, en fin de compte, un autre pouvoir sur elle : celui de la réchauffer, aussi bien en pleine forêt interdite, pour la protéger, qu’en cet instant, pour la détruire. Le regard ainsi braqué sur une étagère derrière le jeune homme, elle poursuivit : “Et tu n’as même pas eu le courage de venir m’en parler, alors que tu savais pertinemment que j’étais folle de rage. Pas un seul mot. Pourtant, le soir de notre échange littéraire, tu n’en manquais pas, à ce que je sache”, nota-t-elle dans une amertume perceptible. C’était décidément le comble. Pourquoi est-ce que leur relation était aussi virulente ? Pourquoi s’inspiraient-ils autant de malveillance ? Et pourquoi continuaient-ils, toujours, inexorablement, à se retrouver malgré tout, pour recommencer le même pathétique manège ? C’en était trop. Ca devenait insupportable. Bluebell n’avait plus les épaules pour enchaîner un nouveau tour. Elle préférait quitter l’attraction avant de se laisser davantage emporter par celle-ci. Elle allait finir par en avoir la nausée, à force de tourner en rond. Elle releva alors ses yeux, adoucis par un raz-le-bol qui souffla sur les flammes de sa colère pour retenir l’incendie. Elle n’avait de toute façon plus matière à s’enflammer : il avait déjà tout détruit en elle. “Je vais être aussi franche que toi”, reprit-elle finalement alors qu’elle avait à nouveau le regard plongé dans celui de son assaillant, dans lequel elle tentait tant bien que mal d’y lire une petite, une infime lueur d’excuse. “Moi aussi, j’y ai cru, à ce nouveau chapitre. Irrationnellement, oui, je m’imaginais te retrouver au Chemin de Traverse”, lança-t-elle alors, songeant à ses dires dans sa lettre, “Mais voilà que tu me déçois, encore, en manquant effrontément à ta parole, sans même chercher à venir m’en parler, et qu’en plus, lorsqu’enfin tu viens jusqu’à moi, tu me dis être déçu, toi ? Dis-moi un peu, que t’ai-je promis, exactement ? Qu’ai-je seulement fait de mal ?” Sa voix résonna comme une réelle prédication, à la recherche d’une vérité qui lui échappait. Oui, elle implorait ses explications, pour en finir avec cette confusion absurde. “Il n’y aura pas d’autre chapitre, précisément parce que tu as décidé toi-même de saboter cette histoire”, glissa-t-elle finalement avant de pointer son index sur le torse du jeune homme, en appuyant légèrement, comme essayant de lui renvoyer physiquement la faute.
Bluebell ne s’en aperçut pas immédiatement, mais ce manège avait finalement eu raison d’elle ; elle tremblait. Son estomac, sous les blessures, sanguinolait et lui renvoyait un profond goût d’âpreté dans la gorge. Cette désagréable sensation s’intensifia lorsqu’elle s’aperçut qu’elle s’était rapprochée de lui, à la manière de leur dernière rencontre pendant la soirée. Cependant, cette proximité lui sembla plus douloureuse que la bulle qu’ils avaient créée ce soir-là. Très bien. Il avait gagné, c’était officiel. "J'abandonne", lâcha-t-elle dans un murmure, plus pour elle-même que pour son adversaire, alors qu'elle laissait glisser son index de son emprise sur son torse. Oui, lorsque les deux yeux qu’elle fixait obstinément quitteraient les siens, elle s’en irait. Dès qu’il la libèrerait de son visage de marbre penché au-dessus du sien, elle quitterait la partie, définitivement. N’était-ce pas ainsi qu’une histoire irrationnelle devait s’achever ?
code by EXORDIUM.
BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Une chauve-souris Epouvantard: La solitude Matières suivies et niveau: Points Défis: (1545/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Lun 10 Aoû - 13:00
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Un cormoran aptère Epouvantard: Un miroir de plein pied Matières suivies et niveau: Points Défis: (1925/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Lun 10 Aoû - 21:05
I've come to know the face of my defeat Blue & Finn se (re)trouvent
N’y avait-il finalement pas une forme d’ironie de la part des dieux d’avoir choisi pareil scénario au script qui se déroulait sous leurs yeux ? Une riche bibliothèque aux meubles anciens, aux ouvrages antiques et aux décors reflets d’un patrimoine important, où se jouait finalement l’avenir de deux individus. Envisager le futur dans le reflet du passé, n’était-ce pas cruel ? Au vu de leur histoire commune, il était plus vraisemblable de penser qu’il y avait en effet une forme de plaisir sadique. Finnbjörn et Bluebell partageaient un lourd un passé lourd de mépris, dont les conséquences portaient encore à leurs répliques un revers tiraillé par une colère perceptible. Leurs querelles étaient encore si ancrées, les ayant heurtés au plus profond de leur égo, qu’il semblait inconcevable d’envisager un avenir ensemble. Bluebell, en tout cas, était particulièrement usée, et elle ne concevait aucune alliance possible au vu de la stérilité qui avait longuement pollué leurs rapports. Il n’avait jamais retrouvé sa mémoire ; mais ce n’était en fin de compte pas le plus grave. Elle s’y était résignée, dans un sens ; et ses disputes, et sa lutte continue contre le Norvégien, avaient finalement supplanté sa blessure originelle. Qu’il soit amnésique n’avait en fin de compte plus aucune importance ; la souffrance qu’il lui avait faite endurer ces derniers mois, en l’humiliant à d’innombrables reprises, et en manquant fidèlement à sa parole, avait couvert sa désillusion d’un voile opaque de dédain et de fureur. Tout était brûlé, calciné : il ne restait que cette vaste étendue fumante et noircie par des cendres encore chaudes. Et il ne comprenait sa colère que maintenant. “Evidemment que c’est à cause d’elle que je suis remontée... Mais c’était justement là ton but, après tout” répondit-elle finalement en terminant à voix basse, dans la difficulté pour elle d’admettre sa plaie ouverte. Oui, sa blessure, ce n’était pas tant Yaxley, mais bien l’image de la blonde dans sa vie à lui. Cette vie dont elle avait été elle-même exclue à maintes reprises au cours de cette interminable année. “Je sais déjà que vous n’êtes qu’amis, et c’est tout là le problème. Est-ce seulement normal que Yaxley soit venue m’avouer votre mascarade avant que tu ne daignes le faire ?” Elle marqua ses propos de tonalités amères, dans un regard reflétant le chagrin qu’elle avait pourtant pensé avoir déjà digéré. La colère était une chose ; mais la tristesse était pire chez Bluebell, qui n’accordait ces démonstrations de faiblesses qu’à Maxton d’ordinaire. Mais en cet instant, elle était si dévastée par les événements, si lasse, qu’elle ne fut en mesure de s’emporter correctement. Sa vulnérabilité laissait ainsi toute son affliction ressortir, couvrant ses traits d’une douleur perceptible. Ses yeux, profondément ancrés dans ceux du jeune homme, avaient rarement revêtu une robe si brillante.
Puis Finnbjörn lui présenta ses excuses. Oui, c’était ce qu’elle avait attendu depuis longtemps ; mais elle n’était plus en état de les recevoir. Quelques minutes plus tôt, elle aurait certainement accueilli ses paroles d’un sourire victorieux et railleur ; mais Bluebell n’était plus capable de faire appel à son arrogance. Elle s’était avouée vaincue, et il n’y avait aucune gloire à ainsi entendre son adversaire lui concéder quoi que ce soit. Un sourire acide traversa ses lèvres. Elle l’avait entendu ; mais ça n’avait plus aucune importance. Tout ce qui comptait pour elle à présent, c’étaient les éclats de souvenirs disséminés autour d’eux à mesure qu’ils parlaient. Comme si les différents événements s’étaient matérialisés autour d’eux, elle se souvint de leur étrange rencontre à la rentrée ; leur étrange sortie dans la forêt interdite ; leurs étranges regards à Noël ; leur étrange nouvelle dispute dans la bibliothèque de Poudlard ; leur étrange couple, à l’un et à l’autre. Tout était étrange depuis le mois de septembre, dans une confusion commune de leurs rôles respectifs. Il ne savait pas comment la considérer ; mais elle n’avait jamais été capable de mettre un mot sur ce qu’il représentait à ses yeux. Elle l’avait longtemps méprisé, mais il n’était jamais apparu comme un ennemi, avant qu’il ne la repousse au plus profond de sa rage. Une rage bien étrange toutefois, dont les nuances acides n’avaient pas fini de lui retourner l’estomac. “Je ne suis pas heureuse dans ce rôle. Je n’en ai jamais voulu. C’est toi qui me l’as imposé dans ta pièce de théâtre où tu as fait de Yaxley ton actrice principale. Et tu voudrais que je crois un acteur comme toi quand tu me dis que tu as essayé d'aplanir la situation.” Oui, l’ensemble des éclats de leur étrange passé explosait autour d’eux. Elle le revoyait lui et son mépris cuisant ; lui et son air impétueux, royal ; lui et sa froideur, glaciale, qui l’avait heurtée plus d’une fois, et qui continuait de la frapper alors qu’elle s’affichait ainsi démunie, ainsi perdue. Il avait un côté intransigeant contre lequel elle buttait depuis le début. Comme un immense mur de glace infranchissable. C’était finalement le coeur de leur désaccord ; elle le connaissait depuis toujours et s’était vu imposer ce rempart impénétrable là où elle circulait librement auparavant. Un énorme, gigantesque bloc de glace, qu’elle avait beau frapper, brûler, piquer, mais qui restait indissociable, indestructible. Alors oui, elle avait décidé d’abandonner avant que le froid ne l’absorbe, avant qu’elle ne s’épuise définitivement contre un obstacle immuable.
Mais soudain, brutalement, alors même qu’elle s’était enfin résolue à tourner le dos à cette muraille infranchissable, un craquement. Puis, tout à coup, une brèche. Une brèche minuscule, par laquelle elle put entrapercevoir deux yeux désemparés. Le masque de son visage tomba alors, démontrant une spontanéité déconcertante. Décontenancée, la jeune fille se figea. Le bloc de glace était en train de fondre. Elle se demanda alors si c’était parce que lui aussi avait fini par ressentir ce petit feu qui brûlait en elle à chaque fois qu’elle se perdait un peu trop longtemps dans son regard. Une chaleur qui souvent brûlait, mais qui, parfois, réchauffait. Comme les doigts qui se glissèrent dans les siens, chauds, apaisants. Elle baissa alors les yeux, observant en silence cette main dans la sienne, incapable de reprendre la parole, prise de court dans son élan d’abandon. Sa voix résonnait encore en elle, apportant au cœur de ses considérations les plus amères, les plus acides, les plus indigestes, une quiétude soudaine. Il n’y avait plus aucun mauvais goût ; seulement une douce odeur familière qui se dégageait devant elle. Qu’il était étonnant, que tant de rancoeur puisse être balayée si facilement par un élan de tendresse. Ou était-ce simplement à cause de la confusion qu’il venait de semer en elle ? Cette main entremêlée à la sienne, c’étaient autant d'aveux que ce qu’il venait de lui glisser. Sans quitter cette emprise, troublée, elle chuchota “Est-ce que ça aussi, c’est un jeu d’acteur ?” Elle finit par relever ses yeux afin de rencontrer les siens. Le mur était tombé. Ça ne pouvait pas être un mensonge. Ce contre quoi elle s’était débattue venait finalement de disparaître dans un souffle. “Ou es-tu seulement, une fois de plus, guidé par ton instinct de survie ?” reprit-elle dans un murmure, encore plus bas, comme si l’ironie fut incapable de s’imposer face à la force de ce qui tambourinait en elle. C’était ce qu’il avait écrit dans sa lettre ; il ne lui avait pris la main que pour survivre lors de leur escapade dans la forêt interdite. Mais il n’y avait aucun danger autour d’eux, à part quelques œuvres poussiéreuses, et une tension aussi lourde que brutale.
Elle aurait dû fuir, certainement ; c’était le moment tant attendu, sa révérence finale, sa disparition, son abandon. Mais comment aurait-elle pu s’échapper alors que son regard l’absorbait encore ? Comment aurait-elle pu se soustraire à son visage au-dessus du sien ? Elle avait juré de partir, à la seule condition qu’il détourne son attention. Mais il semblait décidé à la garder devant lui. Et, quelque part, cette idée sembla libérer la jeune fille de la haine qu’elle portait sur ses épaules comme un fardeau. Bluebell se sentit comme affranchie, ainsi libérée d’une prison qu’elle n’aurait jamais pensé quitter. C’en était effrayant. “Sache que le mien me dit qu’il serait suicidaire de rester. Pour moi, comme pour toi.” Elle détacha alors ses doigts des siens, avant de relever doucement la main du jeune homme qu’elle tenait encore dans la sienne. Elle caressa lentement sa paume du bout des doigts, comme découvrant les traits de sa main. “Alors dis-moi, souhaites-tu réellement que nous prenions un tel risque ?” fit-elle dans un souffle, hypnotisée par le visage penché au-dessus du sien, par l’odeur entêtante qui courait sur sa peau, par le contact chaud de sa paume sous ses doigts. Elle n’était pas en mesure de savoir combien de centimètres les séparaient ; la seule chose dont elle avait encore conscience était la peur terrible qui animait ses entrailles, la crainte que ce ne soit qu’une vaste plaisanterie, et qu’elle replonge bientôt dans une profonde haine, aussi aveuglante que déchirante. Mais, quelque part derrière ses interrogations, subsistait un sentiment qu’elle n’avait pas rencontré depuis longtemps. Et ses yeux brillaient ainsi d’un éclat d’espoir par de-là l’agitation et la crainte. Un éclat de folie auquel elle se rattacha résolument. Irrationnellement.
code by EXORDIUM.
BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Une chauve-souris Epouvantard: La solitude Matières suivies et niveau: Points Défis: (1545/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Dim 16 Aoû - 22:10
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Un cormoran aptère Epouvantard: Un miroir de plein pied Matières suivies et niveau: Points Défis: (1925/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Lun 17 Aoû - 21:36
I've come to know the face of my defeat Blue & Finn se (re)trouvent
C’était à rien n’y comprendre. Bluebell avait affronté d’innombrables émotions diverses depuis sa naissance, allant jusqu’aux tréfonds de la haine, découvrant des nuances de rage et de colère obscures, jouant avec la déception, le dégoût, le mépris obstiné. Le chagrin, l’affliction, la tristesse ; la rancœur, la violence d’une agressivité imposée par les circonstances. Oui, puisqu’elle avait grandi dans les Enfers, elle s’était imprégnée de tout ce chaos, de toute cette véhémence, de toutes ces frustrations qui avaient fait d’elle la personne impétueuse et vindicative qu’elle était devenue. Un sombre profil, d’où ne perçaient que quelques rayons d’humanité, en de rares occasions de vulnérabilité exposée, de fatigue profonde. Bluebell percevait simplement la vie comme un éternel combat, et n’avait accepté à ce titre pour seul allié Maxton, avec qui elle pouvait se reposer de ses blessures, avec qui elle avait le droit de laisser resurgir la douceur qu’elle avait appris à étouffer sous sa fureur de vivre.
Et puis Finnbjörn était arrivé, lui attrapant sa main pour la sortir d’un placard cloisonné ; ils s’étaient domptés l’un et l’autre pour parvenir à extraire le meilleur de chacun d’eux, sous couverture de quelques remarques mordantes qui avaient constitué une relation forte. Elle l’avait perdu ; et avait ainsi réagi comme elle l’avait toujours appris face aux difficultés et aux souffrances : en toisant la source de sa douleur du haut d’une malveillance qui cherchait à dominer cette faiblesse. Il avait essayé de bousculer cet équilibre toxique ; elle avait attaqué encore plus fort en retour. N’avait-il pas compris que plus il la piquait, plus elle le mordait ? Elle n’avait jamais eu de limite dans son dédain ; et il en avait payé les frais, à ses dépens. «Bien évidemment que j’ai joué à mon tour. A quoi t’attendais-tu, au juste ? Que je reste plantée là à t’observer te pavaner avec elle sous mon nez ?» Elle ne comprenait pas qu’il ait sérieusement envisagé de sa part une telle inactivité. Le souvenir de leur copieux baiser en pleine salle commune lui valait encore maintenant une amertume qui lui fit détourner le regard, incapable d’observer ces deux pupilles par-dessus les siennes. «Effectivement, nous aurions dû parler. Mais il faut croire que nous étions trop occupés à nous nuire mutuellement», reprit-elle un ton plus bas. La mer, derrière la silhouette de Finnbjörn, semblait étonnement calme ; à moins que ce ne fut le contraste avec la tension de ses diverses émotions qui l’agitaient en ce moment-même. Elle était habituée aux vagues d’émotions violentes ; mais elle n’avait jamais rien ressenti de tel. «Je ne sais pas», admit-elle finalement en réponse à sa question ouverte. C’était peut-être idiot ; après tout, elle avait toujours eu réponse à tout. Dès qu’il s’agissait de piquer à vif, de déranger, de vexer, elle savait précisément quoi dire, ou quoi faire ; mais maintenant que Finnbjörn lui demandait simplement comment faire pour qu’elle comprenne le drapeau blanc qu’il lui tendait, elle était incapable de réponse. Elle avait connu bien des chamboulements divers dans sa vie ; mais la paix lui était inconnue. L’armistice était si étranger à ses yeux qu’elle n’était décidément plus capable d’observer le Norvégien devant elle. Alors, elle continuait de fixer les vitres derrière son épaule, résolument, songeant qu’elle avait finalement envie de quitter cette bibliothèque poussiéreuse pour profiter d’un plongeon dans les vagues. Au moins aurait-elle pu noyer la confusion qui secouait son esprit parasité par l’odeur entêtante du jeune homme devant elle.
Mais déjà il l’avait rattrapée, avant même qu’elle se décide à prendre la fuite. Et elle se raccrochait inconsciemment à cette main tendue, jouant toujours distraitement avec sa paume du bout des doigts. L’espace d’un instant, elle se demanda pourquoi elle avait envie d’abandonner, si ce qu’elle pouvait trouver en fin de compte était une telle quiétude. Elle fut si troublée par ses propos, par la certitude qui l’animait alors qu’il lui confessait qu’il la voulait ici, qu’elle en oublia l’amertume, la colère, et toutes ces émotions qu’elle avait pourtant côtoyées toute l’année. Comment pouvait-il ainsi tenir à elle malgré toute l’acidité dont elle l’avait gratifié ? Elle sentait son regard sur elle alors qu’elle s’obstinait à s’ancrer dans la mer, comme incapable de soutenir ce qu’elle y aurait lu. Elle avait lutté pour faire fondre sa glace ; et elle se retrouva paradoxalement incapable à affronter ce qu’il lui offrait désormais. Ainsi, pour la première fois, Bluebell connut la culpabilité, et le remords. «Alors tu comprends ce que j’ai ressenti depuis que je t’ai retrouvé» glissa-t-elle avec une franchise qui la surprit elle-même. Elle n’était pas douée pour les confidences, et encore moins pour reconnaître ses émotions. Mais elle ne pouvait plus garder tout cela pour elle, elle ne pouvait plus ignorer son visage qui cherchait le sien. Alors, dans un élan de spontanéité, elle tourna lentement son regard vers lui, avant de se raccrocher à ses yeux. Pourquoi avait-elle eu envie de se noyer dans la mer alors qu’il lui offrait un océan ? «Je suis désolée, sache-le.» Ses doigts cessèrent leur petit manège, et se glissèrent finalement d’eux-même entre les siens, pour se nouer entre ses phalanges qui lui semblèrent une prise dans le laisser-aller dans lequel elle se jeta. Son regard laissait transparaître une certaine inquiétude ; elle ne savait pas comment gérer le remords, et elle ignorait comment il allait prendre cette démonstration de faiblesse. Mais elle n’en pouvait plus : il était temps d’être enfin honnête, comme il avait osé l’être. «J’étais en colère à l’idée de t’avoir perdu, et j’ai tout fait pour que tu ressentes ça toi aussi.» Elle marqua une pause, comme cherchant ses mots, avant d’ajouter : «Je ne veux pas partir, parce que je ne veux pas te perdre encore une fois.» Pas une seconde fois, pas maintenant qu'elle avait l'occasion de le rattraper. Pas par sa faute. Elle pressa doucement ses doigts, alors qu’une étrange sensation de chaleur happa ses yeux. «Nous serons bien capables de nous accommoder de l’un et l’autre sans nous blesser, n’est-ce pas ?» demanda-t-elle alors avec une légère ironie, comme cherchant à couvrir vainement le trouble qui l’agitait. Un sourire vint briser la sévérité de ses traits, mais un sourire qui cachait bien plus de lassitude et de désarroi qu’un réel amusement. C’était une invitation ouverte à une réconciliation finale. Et s’il avait voulu rejeter cet ultimatum, alors il était toujours temps pour elle de s’extraire de son visage, de ses doigts, de la chaleur qu’elle sentait émaner de son buste ; du moins essayait-elle de se convaincre de sa totale indépendance là où elle se sentait pourtant de plus en plus enlisée.
code by EXORDIUM.
BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Une chauve-souris Epouvantard: La solitude Matières suivies et niveau: Points Défis: (1545/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Mer 19 Aoû - 20:06
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Un cormoran aptère Epouvantard: Un miroir de plein pied Matières suivies et niveau: Points Défis: (1925/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Mar 25 Aoû - 0:44
I've come to know the face of my defeat Blue & Finn se (re)trouvent
Une méthode perverse. La perversité avait toujours eu bien des nuances pour Bluebell, qui n’y avait accordé jusqu’alors qu’un sens manipulatoire et sournois. La guerre ouverte avec le jeune homme ne lui avait alors paru tout au plus qu’une bataille d’égo et de fierté. Mais son état de fatigue, sa lassitude, son désir d’abandonner ne pouvaient pas découler d’un simple enfantillage. Elle n’avait pas organisé toute cette mascarade avec un imbécile comme Carter, elle n’avait pas caché cette histoire à Maxton, pour une telle futilité. Maintenant que le mot avait été lâché, Bluebell se surprit à saisir l’ampleur de la situation qu’ils avaient envenimée consciemment à coups d’attaques toujours plus insidieuses, plus cruelles, plus perverses. Leur relation était passée d’une chamaillerie à une confrontation toxique, où rien de positif n’avait de place dans une cohue malveillante. Il avait raison. Elle méritait mieux que cette perfidie mutuelle, et il méritait tout autant d’égard. Ils avaient sali jusqu’à leur propre rang pour des futilités odieuses. Tout ça pour quoi ? Avoir la conversation qu’ils auraient dû entamer dès le début. Bluebell se savait impulsive et rancunière ; elle n’avait jamais réalisé à quel point elle pouvait être en tort pour essayer, paradoxalement, d’avoir raison. “Je regrette que tu y aies été contraint dès le départ. Par tous les dieux, pourquoi est-ce aussi difficile pour nous d’être francs ? Nous aurions évité bien des souillures”, fit-elle sans cacher l’amertume qui couvrit ses derniers propos. Ils s’étaient entachés l’un et l’autre de la saleté de leurs actions. Et ils étaient là, dans cette bibliothèque, enfin prêts à se livrer, aussi simplement que cela aurait pu l’être dès le départ. Mais en fin de compte, peut-être n’avaient-ils jamais eu ce départ, ce commencement. Ils avaient entamé leur relation sur les cendres d’un passé que Bluebell n’avait pas encore enterré. Et c’était finalement là l’erreur fondamentale de leurs rapports : comment auraient-ils pu songer à avancer quand ils n’étaient jamais partis d’un point initial ? “Avant...” répéta Bluebell dans un sourire acide. Ce mot résonnait étrangement dans la bouche du jeune homme ; mais il sonnait encore plus mal dans la sienne. Qu’était-ce ce avant qu’ils avaient recherché face à l’amnésie éternelle du Norvégien ? Devaient-ils continuer d’y songer, quand c’était la cause même de leur relation destructrice ? En fin de compte, toute leur perversité prenait sa source dans le passé. Bluebell s’y était hargneusement réfugiée ; et Finnbjörn subissait les conséquences d’une époque dont il ne se souvenait même plus. Bluebell acquiesça lentement, son regard figé dans celui du Gryffondor. Elle avait eu l’occasion de le contempler maintes fois, avant. Mais désormais, à chaque fois qu’elle croisait ce regard glacé, cette mâchoire angulaire, ces joues creusées, il lui semblait affronter un inconnu. Paradoxalement, en cet instant, il lui sembla être plus proche de lui que jamais elle ne l’avait été auparavant. “Oui, avant, ça fonctionnait. Depuis le jour où tu m’as sortie de cette armoire.” Elle marqua un instant de pause, cherchant ses mots derrière la désagréable sensation de remords qui la happait progressivement. “Je suppose que c’était à mon tour de te tendre cette main. Mais je n'y suis pas parvenue” glissa-t-elle en aveu de son échec. Elle avait été trop occupée à lui en vouloir de s’être ainsi tapi dans cette épaisse armoire, plutôt que de chercher à l’en sortir.
Etait-ce trop tard, finalement ? Cette main dans la sienne semblait indiquer qu’ils avaient encore une chance. Qu’elle pouvait encore ne plus ignorer cet obstacle, qu’il ne devait plus lui tourner le dos. Bluebell esquissa un sourire pensif. Si elle devait se réjouir qu’il ait perçu la colère dans laquelle elle s’était noyée… Elle avait toujours cru que sa paix se trouverait dans la vengeance infligée. Elle avait effleuré le plaisir le jour où elle l’avait vu l’observer alors qu’elle se détachait des lèvres de Maxwell. Elle avait jubilé de croiser ces deux même yeux qui étaient dorénavant plongés dans les siens, elle s’était réjouie de sa victoire sur lui. Mais qu’en restait-il ? Elle n’avait trouvé qu’un soulagement temporaire, là où le contact de ses doigts entre les siens lui procuraient un réel espoir. Elle ne voulait plus de sa rage ; elle ne voulait que cette franchise vulnérable, où ses mots avaient des accents spontanés, et non tranchants. Elle n’avait plus la force pour les insultes, pas de ses lèvres à lui, qui lui semblèrent dangereusement trop proches des siennes. “Je pensais trouver la rédemption dans ta fureur. J’ignorais que je la trouverais sous tes doigts”, murmura-t-elle alors que sa main s’était mise à glisser doucement sur sa joue. Elle ferma les yeux un instant, se demandant comment elle avait pu chercher autant de venin, autant de violence là où elle aurait simplement pu profiter de cette chaleur caressante. Il lui semblait qu’à chaque mouvement de ses doigts sur sa peau, ses mauvais souvenirs s’estompaient, comme chassés par la tendresse qu’il lui témoignait. Elle se surprit même à songer, l’espace d’un instant, qu’il était préférable de l’avoir perdu si c’était pour retrouver une telle sérénité. Elle pencha légèrement le visage, comme suivant le mouvement de sa main, avant de rouvrir les paupières et de croiser son regard. Il était devenu précisément ce qu’elle redoutait : quelqu’un de nouveau. Pourtant, jamais rien d’aussi familier ne s’était dégagé de son odeur, de sa chaleur. Comme envoûtée par cette vision, elle eut la sensation que le temps suspendit son cours, la laissant ainsi immobile sous ses doigts. Ses lèvres avaient presque effleuré les siennes lorsqu’il se recula, brisant la quiétude qui les avait enveloppés. Bluebell eut l’impression de revenir un peu trop brutalement à la réalité, comme si soudain, le temps avait repris son rythme, la frappant de plein fouet. Alors, seulement, son cerveau se remit à réfléchir rationnellement. Se serait-elle réellement laissée traiter de la sorte ? Se faire embrasser comme si de rien n’était après toutes ces histoires tumultueuses ? Il était hors de question qu’il la considère aussi vulgairement, en posant ses lèvres sur les siennes sous le même toit que son idiote de conquête précédente. Elle méritait mieux. Ils valaient de toute évidence bien plus que ces histoires frivoles qui secouent le plumage des volatiles de Poudlard.
Bluebell se recula alors d’un pas, ignorant les tambourinements de sa poitrine. Elle s’était préparée à une confrontation ; les réconciliations en revanche ne faisaient pas parti de son registre. Restant interdite un instant face à sa propre confusion, elle finit par se fendre de l’ombre d’un sourire, légèrement embarrassé, avant de récupérer l’ouvrage qu’elle avait laissé en suspens sur l’accoudoir du fauteuil derrière elle. Elle observa la couverture un instant, songeant à une manière de rompre le silence qui s’était installé entre eux.“Tout compte fait, j’ai peut-être été un peu trop dure avec cet auteur.”Elle esquissa un rictus plus franc, avant de relever ses yeux sur Finnbjörn qu’elle contempla un instant. “Je vais reconsidérer ma lecture, et prendre le temps de comprendre son style”reprit-elle en relevant légèrement le menton. Son regard se perdit un quelques secondes sur la main du jeune homme, désormais si loin de la sienne, et de son visage. Cette seule pensée lui valut une sensation de chaleur au niveau de son ventre, presque aussi piquante que l’acidité à laquelle elle s’était habituée. “Après tout, la narration n’était pas si déplaisante”conclut-elle en adoptant une posture altière et droite, à laquelle son ample sourire amusé donnait des accents de provocation insolente. Là où elle avait pensé abandonner, elle avait trouvé son soutien ; et alors même qu’il s’était positionné en ennemi, il l’avait finalement aidée à poursuivre. Elle se demandait sur quoi ils s’engageaient ainsi, elle n’avait encore jamais eu affaire à un tel revirement de situation. Mais elle n’avait jamais non plus connu plus belle alliance.
code by EXORDIUM.
BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Mêlé Pouvoirs spéciaux: Vampire / Égo jupitérien Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Une chauve-souris Epouvantard: La solitude Matières suivies et niveau: Points Défis: (1545/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?: Murphy / Kenneth
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Lun 7 Sep - 12:13
DETAILS EN PLUS Et plus en détails ? Statut Sanguin: Sang-Pur Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette Poste de Quidditch: Aucun Patronus: Un cormoran aptère Epouvantard: Un miroir de plein pied Matières suivies et niveau: Points Défis: (1925/2000) Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord ! D'autres comptes ?:
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn Dim 20 Sep - 12:09
I've come to know the face of my defeat Blue & Finn se (re)trouvent
Il y avait cette étrange tension dans l’air, teintée d’une odeur entêtante et particulièrement familière. Bluebell considérait d’un regard interdit son adversaire, finalement allié ; tout du moins c’est ce que cette trêve laissait entrevoir. Qu’en était-il réellement, d’eux deux ? Pouvaient-ils se considérer nouvellement amis, comme par le passé, après tous ces derniers fracas ? Ou y avait-il quelque chose de nouveau, différent ? Le silence qui les avait absorbés semblait souffler sur eux une brise étrange. Non, cette odeur qui se dégageait de la proximité du corps du Norvégien n’avait rien de nouveau ; et pourtant, il semblait que Bluebell respirait ces notes boisées pour la première fois. Une odeur qui l’étourdissait presque, et elle se retrouva soulagée de finalement profiter d’un peu plus d’espace lorsqu’ils se séparèrent de cette dangereuse proximité. C’était finalement là la synthèse de cet échange qui lui semblait encore indescriptible. Dangereuse proximité. Ils étaient dangereux l’un pour l’autre depuis qu’ils s’étaient retrouvés - pervers, malsains, menaçants. Et comme toutes les mauvaises fortunes, inexorablement présents. Impossible pour eux de rester bien longtemps éloignés l’un de l’autre. Dès que le silence les avait éloignés, l’un d’eux avait trouvé le moyen de revenir, plus implacable, plus impétueux qu’avant. Les coups avaient fusé, la souffrance avait coulé. Les regards étaient devenus méprisants, le sang versé, amer. Une fois de plus, ils s’étaient retrouvés, dans cette bibliothèque qui semblait les poursuivre. Le lien entre passé et avenir, ce territoire de négociation qui avait finalement vu leurs égos se rétracter pour une nouvelle confrontation, pourtant bien plus légère que les précédentes. Quoique, au sentiment de tension et d’électricité que percevait Bluebell, il n’y avait enfin de compte rien de réellement léger - plutôt une incertitude écrasante face à leurs promesses. Pouvaient-ils réellement espérer tenir ces paroles ? Bluebell avait été forgée pour la fureur, Finnbjörn, pour la folie des grandeurs. Seraient-ils réellement capables de s’apprivoiser après ces derniers élans de sauvagerie ?
Cette maudite odeur, qui secouait son ventre de spasmes furieux, semblait lui prouver que non. Bluebell ne saurait jamais se tenir tranquille face à lui, c’était une évidence. Elle avait cette nervosité qui la transperçait systématiquement, quand son regard se posait sur lui. Pourtant, alors qu’il la considérait de toute sa splendeur innée, lui et son visage sculpté, lui et son air impérieux, rien de profondément mauvais ne se dégageait de son trouble. Elle avait envie de le secouer, de l’agiter, à la manière dont il était capable de l’ébranler, mais sans lui faire de mal. Elle n’aurait su dire comment, mais elle avait envie de le toucher. Alors non, jamais aucun calme ne pourrait les unir - et toute la question était de savoir comment ils pourraient évoluer l’un avec l’autre quand un tel tourment la frappait en sa présence. Une problématique qu’elle chassa en relevant le menton face à la remarque du Gryffondor face à elle, un sourire de défi sur le bout des lèvres. Cette nouvelle proximité était étrange, mais elle comptait bien voir où elle les mènerait. Elle n’était pas du genre à abandonner, encore moins face à ces deux yeux glaciaux qui pourtant, lui semblaient bien caressants à la lumière du jour transperçant par les fenêtres. “Voyons, depuis quand as-tu le moindre espoir pour ma personne ? Tu dois être bien fiévreux pour envisager que je puisse t’être d’une quelconque manière amicale…” répondit-elle avec un sarcasme qui éclaira son visage d’une lueur amusée, allégeant ses traits jusqu’alors tendus. Elle attrapa le livre qu’elle avait laissé de côté, avança nonchalamment vers l’étagère de laquelle elle l’avait dérobé et le glissa finalement à sa place. Elle fit mine de caresser la tranche de l’ouvrage avant de tourner à nouveau son visage vers Finnbjörn. Son regard brillait de malice alors qu’elle croisa ses pupilles par-dessus son épaule. “Il paraît toutefois que le vin soigne tous les maux. Allons donc vérifier cette théorie et apaiser le trouble qui te ronge…”Elle conclut ses dires par un large sourire. Ils étaient peut-être encore un peu déroutés, un peu perdus. Mais au moins avaient-ils cette volonté commune d’avancer sur ce chemin nouveau. Bluebell était au moins rassurée de savoir que, peu importe où cette route les conduirait, elle pourrait compter sur les doigts du jeune homme pour la retenir des dangers potentiels…Elle ne comptait de toute manière plus lâcher cette main qui l’avait retenue de fuir.
code by EXORDIUM.
BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.
Contenu sponsorisé
À SAVOIR
DETAILS EN PLUS
(#) Sujet: Re: I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn
I've come to know the face of my defeat | ft. Finnbjörn