[VALIDES] Dortoir commun de fortune

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Dortoir dans la grande salle

Tout le monde ne parlait plus que de ça depuis quelques jours : cette attaque qui avait eu lieu dans la salle de duel, à seulement quelques étages au dessus d’eux, et de cette créature qui avait blessé et mordu un certain nombre d’élèves et de professeurs. Selon les aurors, le coupable courait toujours et se trouvait encore dans le château… Alors toutes sortes de procédures étaient mises en place afin de mettre la main dessus. Et pour les élèves qui avaient eu la chance de ne pas trouver dans cette salle, piégés avec le serpent, il allait falloir se plier à quelques normes de sécurité…

C’était ainsi qu’un dortoir fut mis en place dans la grande salle, afin que toutes les salles communes et dortoirs puissent être fouillés précautionneusement : ça n’était censé durer que quelques jours, après tout… Les baguettes seraient confisquées à l’heure du couvre-feu, et restituées le lendemain à l’heure des premiers cours. Et pour le moment, impossible de prendre des nouvelles de leurs camarades infirmes, puisque l’infirmerie était inaccessible, le temps de la mise en quarantaine, et le courrier ne leur parviendrait pas pour le moment…

Les tables avaient été écartées, et des matelas avaient donc été disposés de part et d'autre dans la grande salle, bien moins confortables que les lits du dortoir... il faudrait néanmoins s'en contenter ! Au moins, chacun avait pu récupérer la plupart de leurs effets personnels et leurs animaux de compagnie, et les feux de cheminée permettaient au moins de rendre cet environnement plus supportable. Il allait donc falloir cohabiter tous ensemble quelques jours, élèves, professeurs et personnel, oubliant quelque peu la notion d'intimité, le temps que la situation soit stabilisée. Une chose était sûre, ça risquait de ne pas être une partie de rigolade pour tout le monde…

Cohabitation jusqu'à nouvel ordre ?

Vous avez eu la chance de ne pas vous trouver dans la salle de duels lors de l'attaque... mais pour autant les choses se compliquent à Poudlard ! Avec la mise en quarantaine et la fermeture de l'école le temps que les autorités mettent la main sur le coupable, il n'est malheureusement plus question de sortir du château par un quelconque moyen. Vous pouvez toujours faire confiance aux aurors pour trouver ceux ou celles qui causent le trouble au château depuis le début de l'année, mais peut-être se trouvent-ils dans cette salle, parmi vous... peut-être sont-ils même vos voisins de lit.

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Nuit noire

Les valides & Tracy

Cette nuit-là, Tracy avait bien du mal à trouver le sommeil… Tout était arrivé si rapidement, de manière si confuse, entremêlée… Le matin même, elle avait rejoint son cours, le plus normalement du monde, et la bibliothèque presque aussitôt après. Un exposé de défense contre les forces du mal avait accaparé toute son attention, jusqu’à ce que… l’agitation qui régnait dans les couloirs se fassent ressentir. Les cris n’étaient pas parvenus tout de suite, plutôt un grondement, un écho lointain qui semblait frapper les murs jusqu’à les faire céder. Et imperceptiblement, le chaos avait élu domicile : tandis qu’elle sortait précipitamment, les premières rumeurs lui parvenaient aux oreilles, et un frisson lui courbait l’échine. La créature était revenue. Les élèves qui s’étaient inscrits à l’atelier organisé par Winslow étaient en danger. Dan. Son nom était inscrit sur la liste, et elle était pratiquement certaine qu’il avait mentionné sa participation… non, tout mais pas ça. Impossible d’accéder à la pièce en question, le couloir, inondé, était déjà bouché par les professeurs arrivés en catastrophe, les aurors regroupés autour des premières victimes… Le désordre était total, le bruit environnant retentissait comme un bourdonnement incessant qui menaçait de ne jamais s’interrompre. Apercevant le visage inanimé d’Avalon, elle avait plaqué une main tremblante sur sa bouche, et avait manqué de s’effondrer en découvrant une Lena livide que l’on évacuait vers l’infirmerie. « Est-ce qu’ils… est-ce qu’ils… » répétait-elle d’une voix robotique sans réellement s’adresser à un interlocuteur particulier. Pas de réponse. Trop d’informations à la seconde. Ces dernières phrases de la lettre de Dan, qui la sommaient de bien vouloir prévenir ses parents, prendre l’initiative de partir pendant qu’il en était encore temps. Maintenant, ça semblait impossible… Puis, son sang se glaça lorsqu’il apparut finalement, porté par deux aurors qui le maintenaient fermement, comme s’il pouvait s’effondrer à tout moment. Ouvrant la bouche, Tracy tenta de s’approcher, sans succès puisque les élèves étaient maintenus à bonne distance, et son insigne n’y changerait certainement rien. Elle croisa toutefois le regard de son meilleur ami… Un regard vide, absent. Comme s’il ne la reconnaissait pas. Et cette image acheva de la bouleverser, alors qu’elle se retrouvait perdue au beau milieu de ce couloir chaotique, dans une école qu’il semblait qu’elle ne pourrait pas quitter de sitôt.

Alors, on les avait rapatriés, tous ceux qui restaient, dans la grande salle. L’absence de confort et de l’intimité des salles communes se faisait profondément ressentir, mais au fond, puisque toutes les issues étaient gardées, ils étaient censés avoir confiance, non… ? Peut-être… Cogitant, se remémorant les images encore trop ancrées de la journée, Tracy était incapable de dormir. Si sa demi-soeur avait bien voulu placer son matelas à côté du sien, elle s’était pour sa part assoupie profondément, la laissant seule avec ses interrogations… Alors, après s’être tournée et retournée, réfléchissant à un moyen de rentrer en contact avec l’infirmerie malgré l’interdiction, elle se redressa maladroitement sur ses coudes, emmitouflée entre ses draps. « Hey… » appela-t-elle doucement, dans le noir de la nuit, sans trop savoir à qui elle s’adressait, espérant qu’il ne s’agirait pas d’un professeur. « Tu dors… ? » Si elle était la seule insomniaque, elle risquait de ne pas obtenir de réponse, mais par une nuit aussi nébuleuse, un peu de compagnie se serait pas de refus.

Emi Burton

DORRRTOIRRR DE FORRRTUNE

Finn séjourrrne avec le bas peuple

Personnellement, je trouve tout bonnement scandaleux que parce qu’une brochette de petits impurs souillés jusqu’à la moelle est incapable de se défendre lors d’une attaque, nous ayons à payer de leur incompétence en nous retrouvant à dormir avec la sous-race. C’est bien sûr à contrecoeur que je me suis retrouvé contraint de descendre dans la grande salle, honteusement privé de mon confort personnel par des aurors qui auraient eu meilleure place dans un cirque… et me voilà maintenant condamné à mon triste sort, dans une sorte de camping improvisé à même le sol. Si j’ai bien sûr pris le soin méticuleux de recouvrir mon matelas des fourrures les plus fines, tentant vainement de retrouver le goût de Norvège de ma chambre, impossible pour moi de me faire à cet endroit. Nous sommes des Sørensen, pas des sortes de bohèmes marginaux et quelconques que l’on peut faire dormir dans les lieux les plus inadaptés d’une école en décrépitude… Je soupire, et remonte à moi ma couverture en peau d’ours brun. Non seulement je dois déjà composer avec la présence environnante des sangs-de-bourbe dans mon dortoir d’ordinaire, mais cette fois nous gagnons le formidable privilège de nous retrouver au coeur des bavardages parasites de toute l’école… « C’est ici qu’elle aurrrait du êtrrre lâchée, cette crrréaturrre… » susurré-je à l’adresse de mes frères et soeurs, que j’avais bien sûr rejoints. Nous nous tenons bien sûr à l’écart de la basse populace pour ne rester qu’entre noblesse de lignée, et j’espérais que Phoenix ne tarderait pas à nous rejoindre. Que peut-elle avoir de mieux à faire, à choisir entre la crème de la crème au patrimoine génétique immaculé, et les sangs-mêlés pleurnichards souillés jusqu’aux os, la décision est rapidement prise. Tournant dans mon lit de fortune jusqu’à trouver une position convenable, j’expire longuement en regardant le plafond étoilé, comme si j’espérais que mon voeu se réalise et que les entrailles de la Terre aspirent soudainement tous ces impurs pour me laisser dormir en paix. « Ce que je trrrouve le plus louche dans cette histoirrre, c’est que des élèves aient pu penser qu’un entrrraînement avec le sang-de-bourrrbe Winslow pouvait êtrrre une bonne idée. » marmonné-je à l’adresse d’Hannibal qui se trouvait le plus près de moi, ainsi qu’à nos soeurs qui se trouvent en face de nous. A choisir, je suis davantage rassuré de savoir que c’était Erin qui se trouvait là-haut, au moins elle a pu s’amuser un peu… Je n’aurais cependant pas beaucoup apprécié que Judith y participe. Heureusement, notre benjamine était suffisamment sage pour ne pas s’attirer d’ennuis… J’allais poursuivre, avant d’avoir un mauvais pressentiment. « Baissez d’un ton, je crrrois qu’on nous rrrejoint. » lancé-je sans risquer toutefois un coup d’oeil en arrière. Je ne sais pas qui se rapproche de nous, mais il y a aussi des professeurs dans cette salle, alors nous avons plutôt intérêt à ne pas attirer l’attention lorsque nous échangeons des idées qui pourraient ne pas faire l’unanimité.

code by bat'phanie

POWER

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Une nuit sans sommeil

Pourquoi ? Pourquoi eux mais pas moi ? Voilà les questions que Justin se posait sans cesse depuis qu'il est sorti de la salle de duel. Le jeune Gryffondor s'en voulait de s'en sortir intacte alors que Lena, Phoebe et Florent sont gravement blessés. Il se disait aussi qu'il aurait du être à leur place. Dès qu'il était libre de ses mouvement, il essayait de tout faire pour rejoindre ses proches à l'infirmerie mais on lui barrait la route à chaque fois. Il devait se résigner à devoir rejoindre les autres valides dans ce dortoir de fortune qu'est devenu la Grande Salle. Il était déprimé, triste et énervé à la fois.
Il y a une expression qui disait : "Un être vous manque et tout est dépeuplé.". Cette expression résumait bien ce que ressentait Justin en ce moment. Allongé sur un matelas assez peu confortable, au milieu de tout ce monde, il ne connaissait quasiment personne dans cette pièce, il se sentait bien seul. Dans ces moments là, il aurait été heureux de pouvoir parler des prochaines vacances avec Lena, ou d'écouter Florent parler de Quidditch ou bien même pouvoir discuter tout simplement avec Phoebe, mais cela était impossible. Il pensait à eux sans cesse, se demandant si ils allaient s'en sortir, et plus le temps passait et plus il doutait, il ne faisait plus confiance aux adultes, encore moins aux aurors qui étaient sensés les protéger, les considérant comme des incompétents malgré le fait que l'un d'eux l'a sauvé lors de la soirée de la Saint-Valentin.
Il faisait nuit noire, bon nombre d'élèves avaient déjà trouvé le sommeil mais cela était impossible pour le jeune Chasemane, il réfléchissait sans cesse à un moyen d'aller voir ses proches à l'infirmerie au plus vite, il ne voulait pas attendre qu'on l'y autorise ou bien qu'on lui annonce une mauvaise nouvelle qui le mettrait hors de lui. Il tournait sans arrêt sur lui même, emmitouflé sous ses draps, luttant pour ne pas craquer devant tout le monde. Une voix venant de la personne à côté de lui le sortait de ses pensées, demandant si il dormait, il n'était pas sûr que cela lui était adressé, mais dans le doute, il préférait répondre.
- Non, impossible de dormir après ce qu'il s'est passé. Mais, à qui ai-je l'honneur ?

Codage par Libella sur Graphiorum

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au beau milieu des impurs

cauchemar éveillé

C'est un cauchemar. Une catastrophe ! Je hais cette école, je hais ces professeurs, cette bande d'Aurors incapables, et surtout, je hais ce foutu Londubat ! Je crois qu'il vient d'avoir la pire idée de toute sa minable carrière. Comment a-t-il pu croire un seul instant que d'ouvrir un dortoir commun était une bonne idée ? Il est encore plus idiot que ce que je ne croyais ! Quand je pense que je suis entourée de tas et de tas d'impurs... Ils auraient tous dû crever dans cette salle. Mais non. Tous en sont ressortis, certes pas indemnes, bien heureusement, mais néanmoins vivants. Et la Créature ? Morte. Détruite. Je n'ai jamais autant bouilli de rage. Je crois que je ne tiendrai pas longtemps là-dedans sans commettre un meurtre. Ou au moins un scandale ; la présence de ma fratrie empêche tout débordement de violence, malheureusement.

Je m'allonge en grimaçant sur le petit matelas qui m'est destiné. Ils n'avaient qu'à nous faire dormir par-terre, tant qu'ils y étaient. C'est vraiment de pire en pire ici. Je grogne. Heureusement que mes frères ont eu la décence de se précipiter dans un petit coin de la salle. Je n'aurais pas supporté de me retrouver à côté d'un Sang-de-Bourbe. Quoi que cela aurait plutôt était lui qui ne l'aurait pas supporté... En tout cas, je suis pour une fois bien contente d'être entourée de mes frères - et même de ma sœur, c'est peu dire ! Je ricane aux paroles de mon frère, me redresse un peu pour lui faire face et hoche la tête.

« Je suis parrrfaitement d'accorrrd avec toi. Quand je pense qu'ils s'en sorrrtent tous trrrès bien, alorrrs que cette... Cette merrrveilleuse crrréaturrre a été lâchement tuée ! »

Je ne cache pas mon amertume, et je me fiche bien d'ailleurs que quiconque puisse m'entendre. Cette bête ne méritait pas ce sort, loin de là. Elle était là pour purger le monde des bêtes qui n'ont rien à y faire.

« Hvilket band av cowards ! » (quelle bande de lâches !), marmonnais-je.

Je ricane à nouveau en entendant les mots de mon jumeau, et approuve une nouvelle fois d'un hochement de tête.

« D'autant que la liste des perrrsonnes inscrrrites était bien visible... Je ne comprrrends pas ceux qui ont eu l'idiotie de s'inscrrrirrre en crrroyant qu'ils pourrraient me fairrre face sans mal. »

Je soupire. Je trouve l’ego des impurs de plus en plus surdimensionné. Depuis quand se croient-ils capables d'égaler les Sang-Pur comme moi ?

J'entends Finn nous ordonner le silence, et je lève les yeux au ciel. Il sait très bien que la présence d'une personne, désirée ou non, ne pourra jamais m'empêcher de clamer mes idéaux hauts et forts. Après tout, pourquoi se cacher alors que nous avons raison ?

« Arrrrête de t'inquiéterr pour rrrien, Finn. Si c'est un intrrrus, il va vite déguerrrpirr, je te le jurrre. »

Je me redresse encore un peu, et tourne la tête vers l'origine du bruit de pas de mon frère croit avoir perçu. Quel qu'il soit, cet idiot ne devrait pas s'éterniser très longtemps.

GOTHEIM sur Never Utopia

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dortoir provisoire

le rassemblement qui fout un vide

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Un dortoir provisoire a été aménagé dans la grande salle. Regroupé avec les autres, je me sens pourtant isolé de tout le monde. Parce que je le veux. Où est passé cet Ollie toujours si sociable, noyant ses frustrations dans les sourires qu'il adresse à n'importe qui ? Aucune envie de discuter, aucune envie de lier mes inquiétudes à celles des autres. Car ils sont tous loin de moi depuis des jours. Milo, Lena, Artemisia, Felicia, Prudence, Hadley, tous ceux qui comptent pour moi sont allongés sur des lits d’Hôpital depuis des jours, pendant que moi, je me balade dans le Château, vide, vide de mon optimisme et de ma bonne humeur généralement récalcitrante. Je suis mort d’inquiétude en sachant que je les ai vus se faire mordre, en sachant que j’ai baigné dans leur sang, baigné dans leur souffrance. J’ai besoin de voir leurs visages, leurs sourires, de voir qu’ils vont bien. Ce souvenir de chaque détail, de chaque mot, de chaque ombre. Fermer les yeux et revoir le visage pâle d’Hadley. Ses larmes coulaient en même temps que les miennes, la peur nous envahissait, la panique me submergeait au point de perdre le contrôle de ma baguette. Je ne contrôlais rien à part ma force. Je revois encore les deux préfets de la maison Gryffondor, non loin de nous, très courageux eux aussi. Je revois mes pas qui se forcent à avancer contre une eau montante, je revois mes bras veineux tirer le corps faiblard de la blonde. Je revois les dents aiguisées de ce serpent maudit se diriger sur moi, des dents de mort que je n‘ai laissé atteindre personne cette fois. J'ai mal au visage, sûrement que j'ai dû me couper ou me faire mal dans le processus, mais rien qui ne m'avait alerté. Comment se rendre compte de son propre sang lorsque celui des autres vous coule sur le visage ? Pensif, allongé sur mon matelas débile, en plein milieu de la grande salle plombée d’élèves, voilà ce que je vis. Voilà ce que vivent ceux qui ont eu la chance d’en ressortir sans la moindre égratignure. J’ai l‘impression d’être un survivant, un miraculé. J’ai surtout l’impression d’être seul, plus impuissant que jamais.

Allongé sur le dos, mains l’une sur l’autre, tête posée sur celles-ci, je regarde le plafond avec le regard plus vide qu’un trou noir, nom que porte la couleur de mes iris. Je n’arrête pas de penser, je n’arrête pas d’entendre les autres parler sans le vouloir. Je meurs d’inquiétude, d’impatience. Je suis fatigué. Moi qui aime le contact avec les gens, ce contact là m’écoeur en ce moment-même. Car il manque une bonne partie de ceux qui font mon petit bonheur. Lâcher finalement l’attention seule portée à mon esprit, tourner le visage vers l’assemblée, principalement dans le coin des rouges, apercevoir l'insupportable Finn, le petit Justin lui aussi sorti tout droit des abysses. Je reconnais très peu de visage, et pourtant j'en regarde beaucoup. Je regarde sans regarder. Tout est en repos. Mon corps, mon esprit, mes pensées.

nightgaunt

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Nuit noire

Les valides & Tracy

Le silence était intimidant. Dans la nuit profonde, même si elle était entourée d’une multitude d’élèves et de professeurs, que sa demi-soeur était assoupie à quelques dizaines de centimètres, Tracy ne pouvait s’empêcher de se sentir éperdument seule. Aucun endroit en Grande-Bretagne ne semblait même suffisamment sûr pour qu’elle se focalise dessus et se rassure en s’imaginant le rejoindre… aucune dimension onirique ne paraissait pouvoir lui permettre de s’évader, ne serait-ce que quelques minutes. Ramenant sur elle ses couvertures, jusqu’à recouvrir son menton, la préfète jeta à nouveau un regard inquiet sur le reste de la salle, ne distinguant que des silhouettes noires dans la pénombre. Ce lieu qui était celui du partage, de la convivialité, ne semblait plus du tout respirer la même harmonie que d’ordinaire… Et l’absence de Dan, l’image de son visage inexpressif, comme s’il ne la reconnaissait même plus, avait achevé de couper les derniers liens qui la rattachaient à ce château. Alors, tentant vainement de tomber entre les bras de Morphée, Tracy cogitait : toutes les issues étaient-elles réellement fermées ? Qu’en était-il du passage secret du troisième étage, et de celui qui se trouvait en salle sur demande… ? Presque tentée d’aller vérifier, elle s’en dissuada elle-même : parce que s’il s’avérait qu’effectivement elle avait une moindre chance de quitter cette école, elle n’y reviendrait certainement jamais. Alors, elle avait tenté d’intercepter une voix dans la nuit, un autre insomniaque, un appel à l’aide qui ferait écho au sien : et elle l’avait trouvé, à travers la voix fluette d’un petit garçon qui lui était inconnu, qui disait ne pas pouvoir dormir à cause de ce qui s’était déroulé en salle de duels. « J’espère que tu n’as pas assisté à tout ça… » chuchota Tracy, veillant à ce que son timbre de voix demeure inaudible pour ceux qui se trouvaient à proximité, mais aussi pour Candice. « Je suis Tracy, Tracy Bennett. La préfète de Serdaigle. » rajouta-t-elle à mi-voix, presque avec pudeur. « Je crois que je ne te connais pas non plus… » Certes, ces dernières années, elle avait tenté de se rapprocher des plus jeunes, d’être une oreille attentive, et surtout, d’être à la hauteur du rôle qu’on exigeait de sa part. Mais si l’intonation du jeune homme lui était inconnue, c’était qu’il ne devait probablement pas se trouver au sein de sa maison… Pour autant, ce n’était pas bien grave : dans cette nuit noire et silencieuse, n’importe quelle compagnie pouvait se révéler finalement rassurante.

Emi Burton

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Dortoir commun de fortune
Feat Brooklyn

Pourquoi ? Pourquoi après tant d'années à s'en prendre plein la gueules, les gens continuent à faire confiance aux personnels de Poudlard ? Y'a un moment donné où il faut arrêter d'être aussi crédule et commencer à réfléchir trente secondes. Et là où je ne m'attends plus vraiment à des merveilles de la part de certains de mes camarades, j'avoue que je suis en colère contre Avalon et Casey. En cet instant, je leur en veux tellement d'avoir plongées tête baissée dans ce maudit piège, comme des amatrices. Qu'est-ce qui leur est passé par la tête sérieux ? En quoi ça leur paraissait être une bonne idée d'aller à ce maudit entraînement ? Ca fait des mois qu'on nous rabâche qu'on est en danger, nos propres professeurs ont subi des attaques, des gens font des trucs complètement what the fuck sans même en avoir conscience, juste parce qu'un beau jour ils se sont réveillés avec cette envie furieuse de le faire. Et il n'y a pas eu un seul moment où nos incompétents professeurs se sont dit que ça serait cool de nous proposer des heures d'entraînements supplémentaires pour vraiment apprendre à nous défendre. Et un beau jour, le plus branleur d'entre eux se réveille et propose une idée qui tient enfin la route et elles ne voient pas que c'est louche ? Après je ne dis pas, je dis ça aujourd'hui parce que je connais la fin de cette histoire, mais même sur le moment, à l'annonce de cet entraînement, ça ne m'a pas emballé plus que ça. Pour moi c'est évident que ça en est fini de participer à quoi que ce soit en rapport avec cette école, en dehors des cours obligatoires. Alors évidemment, je ne savais pas qu'on allait essayer de les tuer, mais dans le doute, quand tu sais que ça se passe toujours mal, tu passes ton chemin, t'as un minimum d'instinct de protection, juste au cas où...

”Avalon ?! ... C'est ma soeur ! Qu'est-ce qui lui est arrivée ? Vous l'emmenez où ? Pourquoi je n'ai pas le droit de venir ? Vous n'avez pas le droit de m'interdire de la voir .... C'est ma soeur bordel !” Je leur crie dessus. Moi qui suis plutôt un garçon discret, là je m'en fous de faire un scandale dans les couloirs de Poudlard. C'est le corps d'Avalon qu'ils sont en train de transporter à l'infirmerie, ils n'ont pas le droit de m'interdire de la voir. Il y a un risque de contamination selon eux, ils sont dans l'obligation de les garder en quarantaine jusqu'à ce que tous risques soient écartés. Mais je m'en balance de leurs ordres, moi je veux savoir comment va ma soeur. Je veux être là à son réveil. On m'assure que ça va aller, qu'elle sera bientôt sur pied. J'emmerde leurs bonnes intentions, je ne veux pas entendre de vaines promesses, je veux rentrer dans cette infirmerie. On finit par me chasser, ça me rend dingue d'être traité de cette façon. Je vais porter plainte, ils n'ont pas le droit. Je reste un peu à l'écart, mais je continue malgré tout à les observer faire. Tendu, je regarde tous les blessés qu'ils ramènent à l'infirmerie, dans l'espoir de voir Casey. En vain. Ca me rend dingue de ne pas savoir si elle va bien. On nous demande de rejoindre la grande salle, je n'ai pas envie d'obéir mais je n'ai pas tellement le choix. J'ai l'impression d'être comme un animal en cage. Je n'ai quasiment pas mangé, je n'ai pas faim et je fais les cent pas dans la grande salle, entre les lits. Je ne sais pas comment ils font pour rester aussi calme, moi je n'y arrive pas. J'ai besoin de savoir comment elles vont. Elles vont m'entendre bordel ! Je leur en veux tellement... On dit de moi, mais j'ai bien l'impression de ne pas être le seul suicidaire dans le coin. On finit par me faire comprendre de rester assis, j'en stresse beaucoup. Ca me gonfle mais je n'ai pas des masses le choix. On est trop nombreux, trop serré, c'est l'horreur. Je finis par rejoindre un lit vide. J'ai du mal à respirer. J'aurai dû les convaincre de ne pas y aller. J'aurai dû être là bas. Est-ce que Casey va bien ? Pourquoi je ne l'ai pas vu ? J'ai mis du temps avant d'entendre la rumeur, quand je suis arrivé, la porte était déjà ouverte et ils étaient déjà en train d'évacuer les blessés, elle faisait peut-être partie des premiers à avoir été évacué... J'observe les gens autour de moi et je finis par reconnaître une tête connue, Luca. Je sais que Casey est sa demi-soeur, il pourra peut-être m'en dire plus. En vrai, j'ignore s'il est au courant de quelque chose ou non, mais j'arrive pas à tenir en place et j'ai besoin de réponses alors j'imagine que ça ne me coûtera rien d'essayer. Je me lève et je vais le rejoindre. Je m'installe à côté de lui. ”Hey !” On n'est pas particulièrement proche tous les deux mais on partage la même maison et la même équipe, j'imagine que ça crée un lien, non ? ”T'as eu des nouvelles de Casey ? Tu sais si elle va bien ?” Je ne parle jamais de Casey a qui que ce soit. Souvent, quand le sujet est abordé, c'est parce que ce sont les autres qui tiennent absolument à me parler d'elle. Mais cette fois-ci, c'est moi qui lance la conversation, il faut que je sache !

FRIMELDA

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Une nuit sans sommeil

Apparemment cela lui était destiné, il en était ravi, en temps normal il serait en train de sourire, mais pas là, il avait perdu tout envie de sourire dans ce carnage, il avait perdu toute volonté de faire quoique ce soit. Mais le fait de parler à quelqu'un même si cette personne lui était inconnue pouvait l'empêcher de sombrer totalement, lui faire changer les idées, même si il ne chassera jamais l'image de Florent, Lena et Phoebe, tous trois gravement blessés, transportés vers l'infirmerie. Il venait de passer la pire journée de son existence, mais cela ne le fera pas partir de Poudlard, il voulait se faire accepter dans ce monde où les gens comme lui sont pointés du doigt par certains.
La personne se présentait, elle s'appelait Tracy Bennett et elle était la préfète de Serdaigle. Serdaigle, une maison qui fait penser à des bonnes mais aussi des mauvaises choses au jeune Gryffondor, sa soeur et sa meilleure amie sont à Serdaigle mais la blondasse qui a essayé de le tuer y était aussi.
- Ravi de faire ta connaissance, Tracy. Même si cela aurait été mieux dans d'autres circonstances. Serdaigle, tu dis ? Tu dois sans doute connaitre ma soeur, ma meilleure amie et...
Justin fronçait les sourcils rien qu'en pensant à cette personne qu'il aimerait faire souffrir pour lui faire payer ce qu'elle a fait.
-... cette blondasse qui a essayé de me tuer lors de la soirée de la Saint-Valentin.
N'y repense pas, Justin. Pense à tes proches qui ne sont pas tirés d'affaires. se disait-il mais cela ne suffisait pas à le calmer, seuls deux personnes sont parvenus à le faire, Lena et Phoebe mais elles ne sont pas là, les autres qui ont essayé ont tous échoué, soit ils se sont pris quelque coups soit ils se sont fait envoyer bouler mais au cours de cette année, Justin a appris à se canaliser, du moins temporairement. Il retrouvait un peu son calme avant de reprendre.
- Je ne pense pas que tu me connaisses mais ma soeur t'a surement parlé de moi, je suis Justin, Justin Chasemane, élève de première année de Gryffondor, je suis le petit frère de Lena.
Rien de parler de Lena lui faisait repenser au carnage de la salle de duel.
- Et elle est à l'infirmerie par ma faute, juste parce qu'elle a cherché à me protéger de cette chose, mais pourquoi, pourquoi je n'ai rien pu faire pour aider Lena et Phoebe, les voir se faire mordre juste sous mes yeux, je n'arriverai pas à chasser ces images de ma tête.

Codage par Libella sur Graphiorum

Nuit de folie

Poudlard VS Sørensen

« Le camping de la déchéance »

L’horreur. Poudlard était donc capable de toucher le fond. Partager mon espace vital avec n’importe qui ? L’idée me rendait malade. Je côtoyais déjà mon quota de personnes quelconques tous les jours sans avoir besoin de leur laisser mes nuits. Un dortoir commun, vraiment ? Ma seule consolation était d’imaginer la tête des jumeaux quand l’annonce leur parviendrait. Finnbjörn ne s’en remettrait jamais et Erin ne parviendrait jamais à se contenir, j’en mettais ma main à couper. Hannibal quant à lui saurait certainement tirer parti de cette situation, comme d’habitude. Je n’avais plus qu’à prendre sur moi et en général, je n’avais pas trop de mal à passer inaperçue. Avec deux ou trois manuels pour patienter, le calvaire serait vite derrière nous. J’étais descendue en compagnie de mon grand frère à qui j’avais dévolu la tâche de transporter ma bibliothèque un peu trop imposante pour moi seule. Disposés en muraille tout autour de la guenille qui me servait de matelas, les livres seraient ma forteresse. Et atout non négligeable : ils mettaient entre ma sœur et moi une distance de sécurité raisonnable. Car bien entendu, nous nous étions rassemblés, formant un petit clan de Sørensen au milieu de la médiocre marée d’élèves…

Sans surprise, les remarques avaient commencé à fuser. Retranchée derrière mon mur, je les écoutais se plaindre. Mon frère donnait l’impression de vouloir recréer notre salon de Kristiansand au beau milieu de la Grande Salle et Erin paraissait prête à bondir sur le premier venu. Je fermai les yeux un instant et me retrouvai dans notre demeure de Norvège. Les conversations restaient les mêmes et en faisant un petit effort d’imagination, je pouvais presque voir notre grand-père taper du poing sur la table pour réclamer l’attention. «…cette crrréaturrre… » On ne parlait que de ça dans les couloirs : la fameuse bête qui avait bien failli redonner un peu de splendeur au château. Enfin, ce n’était pas tout à fait en ces termes que les rumeurs évoquaient ce petit incident. A ce sujet, je préférais garder mes opinions pour moi, pas la peine d’attirer l’attention. Finnbjörn avait raison : nous avions toutes les raisons du monde se montrer discret. Les interrogatoires semblaient derrière nous mais il ne fallait jurer de rien : s’ils étaient capables de renvoyer une personne comme Sleibhin… Notre très chère sœur ne semblait pas de cet avis : elle continuait de brailler à tout va. Sans doute s’imaginait-elle être invincible ? « Finn a rrrraison. Pas la peine de se donner en spectacle devant toute l’école. » La remarque avait fusé toute seule : sa désinvolture m’agaçait au plus au point. Ne pouvait-elle donc pas se contrôler ? Ce n’était pourtant pas si compliqué, il suffisait de se taire. Je me reculai prudemment : elle n’était peut-être pas assez sotte pour attaquer en public mais je n’étais pas complètement à l’abri d’un geste d’humeur. Mieux valait avoir le temps de riposter : pas la peine de compter sur mes frères dans ce genre de situation. La nuit promettait d’être longue et avec ce brouhaha, difficile d’espérer avancer efficacement dans mes lectures…

(c) DΛNDELION

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dortoir commun de fortune

Le pire pour un type qui déteste tout et tout le monde ? Se retrouver mêlé aux autres pour des jours infernaux. Une grande salle aménagée en dortoir, comme une grande famille qui se serre les coudes, une grande famille qui se protège. Tout ce que je vois ce sont des rescapés, des idiots qui ne savent plus où regarder, des Aurors dépassés par les évènements, et des trous de balle naïfs à foison. J’étais devant cette porte, celle qui me séparait du monstre, celle qui laissait entendre de son autre côté, le cri des malheureux enfermés dans la salle de duel. Une porte qui cède après une multitude de sorts jetés, des visages apeurés et des corps ensanglantés qui se découvrent. Se voir rester de marbre, obligé d’avancer dans l’ombre vers le danger, mettre de côté sa fierté et son isolement pesant pour venir en aide à ceux qui souffrent. Je savais qui j’allais trouver là-dedans. Je les avais vu s’y diriger gaiement, déterminés, une détermination qu’ils ont dû vouer au combat et à la survie. Une fois encore, je n’ai pas fais partie des souffrants. Une fois encore, j’ai la preuve que la seule personne qui me fait du mal, c’est moi-même.

Assied sur mon matelas, je sens la nuit tomber, les petites voix autour de moi s’exprimer faiblement. Le calme règne peu à peu, les cris ont cessés, mais pas la peur, ni l’agacement. J’ai d’ailleurs pu discuter avec Keagan tout à l’heure. Lorsque je suis rentré dans la salle de duel, la première personne que j’ai vu et entendu, c’était sa copine, Daniela. Mais il semblerait que les choses ne se soient finalement pas bien passés pour elle, alors j’ai tenté de le rassurer du mieux que je pouvais. Prenant maintenant un moment pour moi, un temps pendant lequel je jette des regards discrets dans la pièce, un temps pendant lequel je regarde Cruz posée plus loin. Je suis content de voir qu’elle va bien et qu’elle ne se trouvait pas dans ce piège de mort. Pensif en la regardant, ma baguette virevoltante entre mes longs doigts, une voix vient me couper. Un poids qui se rajoute, un autre corps fin et grand qui prend place à côté de moi. Des salutations qui me font rompre le regard posé sur mon Espagnol, tourner la tête vers un célèbre Serpentard. On ne se connait pas vraiment, mais je n’ai que des raisons de le connaître. Nous sommes dans la même maison, la même équipe, et il est aussi le frère d’une de mes meilleures amies, s’il n’est pas aussi celui qui a attristé deux filles de mon entourage suite à une tentative de suicide qui a fait parler de lui. Sans oublier qu'il a passé une semaine de ses vacances dans ma baraque maudite. On ne se parle pas habituellement, voir jamais. Mais aujourd’hui, il vient me parler de Casey. Je sais qu’ils comptent l’un pour l’autre. Notre conversation le soir de Noël fut suffisamment explicite pour que j’y vois une amitié forte, si elle n’est pas carrément surplombée par quelques sentiments. Si je sais comment elle va ? Une chance pour lui, il semble s’adresser à l’une des dernières personnes à l’avoir vu. M'exprimer alors d'une voix basse et délicate, cassée par une reprise de parole après plusieurs heures sans parler. « Euh, oui, je l’ai moi-même sortie de ce merdier dès que la porte a cédé; c'est l'une des premières à avoir été prise en charge. Elle a été mordue au bras, mais elle pouvait marcher contrairement à d'autres. Elle avait même suffisamment de force pour me repousser de ses bien connus petits yeux bleus colériques, alors j’imagine qu’elle va bien, si ça peut te rassurer ? » Lâcher un sourire en coin, mêlé d’affection et d’amusement. Il doit sûrement savoir à quel point on s'aime elle et moi. Ce sourire en coin significatif est aussi présent parce que j’y repense. Je repense à ce moment, celui durant lequel je n’ai pas pu m’empêcher de la piquer. J’étais pourtant entrain de la sauver. Sûrement qu’il fallait compenser. Sûrement que je n’arrivais pas à exprimer mon inquiétude autrement que par cette méchanceté dispensable. Je l’ai détesté. Je n’ai jamais eu à m’inquiéter pour elle, jamais eu à me sentir responsable de cette idiote. Je ne l'aime pas, je ne veux pas l'aimer. Je ne l'aimerais jamais comme Brooklyn semble l'aimer. Sa crainte et visible, et ce, par le simple fait qu'il soit venu m'adresser la parole. Que sait-il vraiment de Casey et moi ? L’a connaît-il comme je la connais ? Que lui a-t-elle déjà dit ? En tout cas, ce sourire en coin est faible. Je ne suis pas amusé par les malheurs, j'essaie juste de rester surprenamment positif contrairement à mes déprimantes tendances. Plus surprenant encore, je me permets même d'enchaîner, presque compatissant. « T'as pu au moins avoir des nouvelles de ta sœur ? » Dis-je méprisant envers ceux qui pensent nous protéger, mais qui ne savent que diviser. Si je m'y intéresse, c'est parce qu'Avalon est la sœur de Savannah. Autrement, je ne m'insérerais même pas sur un tel terrain. J'ai du mal à discuter avec mon amie ses derniers temps, alors peut-être que le plus discret de la famille saura me donner des nouvelles.

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Dortoir commun de fortune
Feat Brooklyn

Je ne suis pas le genre de personne à aller facilement vers les autres, qu'on se le dise. Ma démarche sort totalement de l'ordinaire, pourtant je ne la regrette pas. Je suis inquiet pour mon amie et j'ai besoin de savoir si elle va bien ou non. Visiblement, je ne peux rien attendre des aurors, qui ont autre chose à faire que de rassurer tout le monde sur l'état de santé de chaque élève blessé, je dois donc me débrouiller autrement. Au fond, je comprends qu'ils soient débordés et qu'ils n'ont ni l'envie, ni le temps de prendre des nouvelles de tout le monde pour nous les donner. Mais ils peuvent aussi comprendre qu'on est inquiet et que "ils vont bien, ils sont sortis d'affaire" ce n'est plus vraiment suffisant. Surtout quand on sait qu'ils sont arrivés à la toute fin et qu'ils n'ont pas fait grand chose, en dehors d'évacuer les blessés. Alors certes, c'était important, vital même dans certains cas, qu'on puisse les évacuer vite, mais on en attendait un peu plus de la part des aurors, on ne va pas se mentir. Enfin bref, tout ça pour dire que je cherche à savoir si quelqu'un en sait un peu plus sur l'état de santé de Casey et que je me dis que j'aurai peut-être une chance vers son demi-frère. Je ne connais pas super bien Luca, je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre à le connaître et pas franchement ressenti le besoin non plus. Je pars du principe que ce n'est pas parce qu'on partage la même maison et qu'on joue dans la même équipe que ça nous oblige obligatoirement à apprendre à nous connaître. On n'est pas de la même année, on ne fréquente pas les mêmes personnes et je doute qu'on ait les mêmes centres d'intérêts. Mais ce soir, il m'apparaît comme un phare dans la nuit. J'ignore s'il me sera vraiment utile, mais qui ne tente rien, n'a rien, n'est-ce pas ce qu'on dit ?

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre venant de sa part. Je sais qu'il ne me déteste pas, en vrai il n'a aucune raison de me haïr, on ne se parle quasiment jamais. Il s'est pris un ou deux cognards de ma part mais en match, ce sont des choses qui peuvent arriver, il en est tout à fait conscient. Ce n'est pas de l'acharnement ou une envie de le blesser, c'est juste une question de malchance en général. On ne se voit quasiment jamais en dehors du terrain de Quidditch, j'ai donc jamais franchement eu de raison de lui faire la misère. Mais je sais que ce n'est pas l'amour passionné ou cordial entre lui et Casey. Je ne peux pas trop leur jeter la pierre, la situation est assez particulière. Le père qui s'envoie en l'air avec une autre femme que sa propre femme, moldue qui plus est, je doute que ça est réjoui la mère ou le fils. Après ils ont aussi deux forts caractères, c'était évident que ça allait faire des étincelles. Du coup c'est à se demander s'il s'est inquiété un peu pour sa demi-soeur ou s'il s'en fout royal de sa gueule. Fort heureusement pour moi, il s'avère qu'il était présent à l'ouverture de la porte et contre toute attente, il l'a aidé à sortir de cet enfer. Au fond de moi, je lui étais reconnaissant d'avoir pu mettre de côté sa rancoeur envers Casey pour l'aider à sortir de là. Blessée au bras ? Evacué dans les premiers ? C'est plutôt une bonne nouvelle et ça explique pourquoi je ne l'ai pas vu quand je suis arrivé là haut. Elle avait certainement déjà été évacué à l'infirmerie. J'imagine sans mal qu'on pouvait presque voir un poids s'enlever de mes épaules. Elle au moins va bien. ”Ca explique pourquoi je ne l'ai pas vu quand je suis arrivé là haut ! J'imagine que c'est une bonne nouvelle si elle n'a été mordu "qu'au" bras.” Ce n'était pas à moi de le remercier d'avoir pu l'aider, même si au fond, je ressentais une grande reconnaissance envers lui. Grâce à lui, elle avait pu être évacué rapidement et donc soigné rapidement. Peut-être pouvais-je caresser l'espoir qu'elle sortirait aussi rapidement de l'infirmerie, une fois que tout risque de contamination était passé.

Je crois que le fait qu'il me dise que malgré la situation, Casey a eu encore la force de le foudroyer du regard me rassure un peu et au fond, m'amuse aussi. Je la connais par coeur, ça a dû lui coûter de le voir arriver en héros et devoir lui être reconnaissante ou lui être redevable devait vraiment la faire chier maintenant. Mais bon c'est un mal pour un bien, au moins elle est encore là pour pouvoir être en colère, c'est toujours ça de pris ! Je hausse des épaules quand il me demande si j'ai pu avoir des nouvelles de ma soeur. Je vois que les nouvelles vont vite dans cette école. Mais au fond ça ne m'étonne pas vraiment. ”Non... pas vraiment. Je les ai vu l'évacuer, elle était inconsciente. Selon eux, elle allait bien, mais de là à savoir ce que ça veut réellement dire, je ne sais pas.” On pouvait sentir de la rancoeur dans le timbre de ma voix. Combien de personnes répondent que ça va alors qu'ils ne vont vraiment pas bien ? On sait tous que c'est juste plus socialement accepter de prétendre que ça va que d'avouer que ça ne va pas. Et puis qu'est-ce qu'ils peuvent en savoir au fond ? Blessée, inconsciente, je doute qu'ils savent vraiment ce qu'elle a. J'imagine qu'il va falloir attendre quelques jours avant d'en savoir un peu plus. Et je dois bien avouer que ça me saoule d'avance de devoir attendre. L'avantage c'est que l'esprit occupé par l'état de santé de ma soeur, je ne me soucis guère des fouilles qu'ils ont entrepris dans nos dortoirs. Personnellement, je n'ai rien à cacher, qu'ils se fassent dont plaisir !

FRIMELDA

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Une nuit avec le bas peuple
ft. les rrroturrriers

Lorsque les Aurors étaient venus pour nous chercher dans une salle vide où nous étions occupés à travailler, mes camarades et moi-même, nous savions déjà de quoi il en retournait. La nouvelle s’était répandue dans l’école comme une traînée de poudre et il n’avait pas fallu bien longtemps pour que je sois au courant des derniers rebondissements du collège Poudlard : un groupe d’élèves, censés s’entraîner sous la supervision du professeur Winslow, s’était fait attaquer par une créature étrange et bon nombre d’entre eux s’était retrouvé à l’infirmerie. Soit. Je ne suis pas quelqu’un de très émotif aussi me suis-je empressé de ramasser mes affaires et de me rendre en silence dans ma salle commune afin de rassembler quelques effets personnels avant de suivre les Aurors jusqu’à la Grande Salle en compagnie des autres. La pièce ressemblait davantage à un poulailler qu’à un dortoir et je me retins de soupirer en réalisant que j’allais devoir dormir ici, à même le sol, et ce durant plusieurs jours. Quelle infamie sans nom… Si mes ancêtres me voyaient là, vautré sur un lit de fortune comme un vulgaire elfe de maison… Je ne bronche pas et me contente de parcourir la foule du regard afin d’y repérer ma fratrie. Je sais qu’Erin avait tenu à participer à ce petit entraînement en compagnie de l’impur Winslow et je me demande ce qu’elle en a pensé… J’espère surtout qu’elle n’est pas en train de fanfaronner à propos de ce qui vient de se dérouler… J’adore ma sœur mais elle peut se montrer si imprudente et irréfléchie parfois.

Au bout d’un petit moment je finis par repérer la silhouette frêle de mon frère et je me dirige vers lui avant de le saluer d’une accolade virile et fraternelle. Il semble tout aussi indisposé que moi à l’idée de partager cet espace avec nos condisciples et je lui adresse un petit sourire en coin ; il faudra faire avec, et surtout ne pas faire de vagues ! J’installe rapidement les couvertures que j’ai pu rapporter avec moi de mon propre dortoir à côté du lit que semble occupé Finnbjörn et je soupire en constatant l’étendue des dégâts. Poudlard avait clairement perdu de sa superbe… Que penseraient père et mère en apprenant que nous avions dormi sur de vieux matelas, entassés les uns sur les autres et surveillés par des Aurors aussi incompétents que Londubat ? J’imagine qu’ils regretteront leur décision de nous avoir envoyé faire nos études en Angleterre. Bref.

Peu après avoir terminé d’améliorer ma couchette de fortune nous sommes rejoints par les filles et je les salue d’une brève étreinte. Nous ne sommes pas forcément du genre démonstratif mais je préfère donner cette image aux Aurors et professeurs qui parcourent la salle… Après tout, l’école vient de vivre une attaque et quelle famille normalement constituée ne se serrerait pas dans les bras en se retrouvant après ce drame ?

« Elle aurrrait fait bien plus de dégâts, ça c’est sûrrr. » répondis-je discrètement à l’adresse de mon cadet.

La réflexion d’Erin me fait froncer les sourcils et je lui adresse un petit regard courroucé. Il fallait vraiment qu’elle surveille sa façon de s’exprimer, surtout en ce moment.

« Allons Errrin, je suis cerrrtain que tu dois êtrrre extrrrêmement rrreconnaissante enverrrs nos charrrmants prrrrofesseurrrs de t’avoirrr tirrrée de là indemne. Quelle chance tu as eu, n’est-ce pas ? »

Mon sourire ne quitte pas mes lèvres mais je soutiens le regard de ma sœur afin qu’elle saisisse bien l’ampleur de mon message. Il va falloir se montrer discret au cours des jours prochains et même elle devra apprendre à faire profil bas. Sinon nous pourrions avoir des ennuis.

« Les gens sont prrrêts à tout pourrrr espérrrer s’améliorrrer, même à côtoyer la médiocrrrité, répondis-je d’un ton taquin à l’attention de mon frère avant de me tourner vers sa jumelle, je suis cerrrtain en effet que tu n’aurrrais fait qu’une bouchée des autrrres, et ce non sans mal. »

Inutile de nier le talent de ma sœur pour les duels. Le style de Finnbjörn est clairement appréciable également et je doute qu’un simple roturier de l’école ne fasse le poids face à eux néanmoins l’espoir fait vivre. J’allais reprendre la parole lorsque Finnbjörn intervient, apparemment soucieux. Quelqu’un nous épie ? C’est ensuite au tour de Judith de prendre la parole et j’hausse un sourcil en captant sa pique à l’encontre d’Erin. Eh bien, la dernière des Sørensen semble s’être enhardie depuis son entrée à l’école. Il y a de ça peu elle ne se serait jamais permise de faire ce genre de remarque à Erin. Étrangement ce comportement me plaît et je lui adresse un petit sourire discret avant de me retourner vers les bruits de pas.

HARLEY-

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dortoir commun de fortune

ensemble dans la même galère

Il aura fallut un drame. Il aura fallut une catastrophe pour qu'on daigne me laisser en paix quelques minutes. Pendant qu'un Auror était occupé à me coller aux basques, des élèves se faisaient saigner dans une pièce verrouillée. Ai-je au moins laissé le bénéfice du doute ? J’ai eu la haine. Je ne l’ai plus contrôlée, elle n’était plus enfuit. Alors j’ai pleuré, alors la fatigue a eu raison de moi. Alors j’ai été égoïste. J’ai ressenti une satisfaction que personne d’autre n’a pu ressentir. Celle de prouver mon innocence, celle de prouver à ses idiots qu’ils sont incapables. Car d’après les récits, qui sont venus ouvrir la porte qui les séparait du Serpent et de ses proies ? Ce ne sont pas les Aurors. Toujours là après la guerre, toujours aussi inutiles qu’au départ. Ai-je vraiment envie d’en être un si c’est pour faire part d’autant d’incompétence ? J’étais donc avec l’un d’eux lorsque j’ai appris la nouvelle. C’est moi qui traînais à ses basques cette fois, moi qui courrait derrière lui à en perdre haleine.

Les jours ont passés, de nouvelles précautions ont été prises, mais aussi, de nouveaux aménagements. Nos dortoirs sont fouillés de fond en comble pendant que tous les élèves de l’école, sans exception, dorment en cœur dans la grande salle. Ô joie ! Nos dortoirs fouillés, ça réussit presque à me faire peur, alors que je n’ai rien à cacher. La dernière fois, ils ont réussi à trouver une chose dans mes affaires, une chose qui ne m’appartenait pas. Que réussiront-ils à trouver cette fois ? Depuis plusieurs nuits maintenant nous dormons sur ses matelas, au milieu de n’importe qui. Je suis encore surprise de ne pas être mise en quarantaine moi aussi, placée dans une pièce isolée du monde, là où je ne pourrais pas laisser s’exprimer mes tendances pyromanes. Mauvaise ? Juste un peu. Seulement je n’ai pas tellement le cœur à l’être en ce moment même. Je n’ai toujours pas pu voir Avalon, Casey, ni même Gretel. Elles ont toutes les trois été victimes de cette machination, et ça me tue. Deux d’entre elles sont d’ailleurs dans un état grave, arrivée sur place assez tôt auprès de l’Auror, j’ai pu le voir des propres mes yeux. Avalon était inconsciente. Gretel avait des hallucinations. Mais surtout, elles étaient gravement blessées. Tout ce sang, je le vois encore. J'arrive même à penser à cet abrutit de Rioghbhardan allongé sur son lit d'hosto. Trop de fois que je m'inquiète pour Avalon et Gretel cette année, à croire que cette école à décidée de me les arracher. Une chance qu'Hansel et Zach n'y étaient pas. Je crois que je n'ai jamais autant aimé mes amis qu'en ce moment.

C'est, une fois de plus, les pas lourds que je retourne au dortoir commun. Je reste droite cependant, carrée et ferme comme on m’a apprit. J’ai trop de moments de faiblesses ses derniers temps, il faut que ça cesse. Alors mon air assuré sonne complètement faux. Alors je suis perdue. Je voudrais voir Hansel, mais je ne sais pas où il est. C'est en cherchant le frère Valeska du regard, que je vois Zach. Il est posé devant l’une des cheminées fumantes, sûrement occupé à penser. Je me demande des fois à quoi il peut bien penser. J’ai beau prétendre le connaître par cœur, il reste très secret sur pleins de choses. M’approcher de lui, prendre place à ses côtés sans même lui jeter un regard. Je fixe les flammes dansantes, déconnectée. « C’est une belle dernière année de merde, hein ?... » J’essaie de me montrer forte, autant dans ma voix que dans ma posture, mais je n’y arrive pas. Tout est tiraillé, cassé. Mes épaules s’affaissent soudainement et je sens mes yeux s’humidifier. J’ai le droit de craquer, qu’il m’a déjà dit. Mais je ne peux pas, je dois rester forte pour les autres, comme j’ai toujours fais. Il y a quelques mois encore, Casey, Zach et moi, trinquions à notre dernière année ensemble et à nos examens merdiques de fin d'année. Cette image tourne dans ma tête, et me tue. Personne ne l'avait vu venir, personne.

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Anthea

« Comme tu dis. Y a pas si longtemps, on pensait que les ASPIC seraient l’épreuve de l’année, mais finalement… »

« Dire qu’on pensait que Blackman était le pire… Lui au moins il lâchait pas des bestioles comme ça dans le château. »

« Je vois que t’as réussi à te débarrasser de ton chien de garde au moins. Il est occupé dans les dortoirs, je suppose ? »

DORRRTOIRRR DE FORRRTUNE

Finn séjourrrne avec le bas peuple

Il faut bien le reconnaître, je peux me révéler ingrat, d’une mauvaise foi mordante, parfois méprisant, toujours est-il que je suis profondément reconnaissant envers mon frère et mes sœurs de m’entourer dans un moment comme celui-là. Leurs défauts sont parfois si présents et si intrusifs que je me surprends à les haïr autant que je les aime, mais ils sont les personnes qui se tiennent à mes côtés depuis le début. Et je meurs d’envie de le faire savoir à ces imbéciles heureux d’aurors incompétents : on ne faillira pas. On est toujours là, dans l’ombre, à les scruter. Ils ont peut-être réussi à tuer la créature dans un coup de chance inestimable, mais le coup du sort ne se reproduit pas deux fois... Je me tourne sur mon matelas, grimaçant de ressentir un tel inconfort, si bien que je finis par me tenir sur mes coudes. Je retiens mes commissures de lèvres de s’étendre tandis qu’Erin fait un commentaire sur l’autorité en vigueur, mais puisqu’on se croirait à un enterrement avec tous ces impurs qui chouinent, j’imagine qu’il serait malvenu de plaisanter. Hannibal est très regardant sur l’image que nous renvoyons de la famille, et je sens que nous allons l’avoir sur le dos au moindre pas de travers… alors, je baisse un peu le ton pour répondre à sa boutade concernant nos chers enseignants. « Ah perrrsonne n’aurrrait l’idée de rrremettrrre en doute leurrrs compétences excellentes… même si j’ai entendu dirrre qu’ils avaient mis des heurrres avant d’abattrrre une pauvrrre porrrte. » Le spectacle devait être appréciable, je regrette de ne pas avoir eu l’occasion d’y assister, mais sous prétexte de non-assistance à personne en danger, j’imagine que ces satanés traîtres à leur sang aurait encore eu quelque chose à me reprocher. Je regarde du coin de l’oeil le frère Caldwell qui se fait consoler… celui-là, par exemple, je suis un peu déçu qu’il n’ait pas décidé d’aller s’entraîner avec Winslow, ça aurait fait une plaie en moins. Appuyant ma tête sur ce qui ressemble grossièrement à un oreiller, mon attention se tourne vers notre benjamine, qui, si je ne rêve pas, s’arme de répondant en s’adressant à notre soeur. Quelque peu étonné, je tourne ma tête vers ma jumelle dont je sonde prudemment le regard… va-t-elle réagir ? Je glisse une main derrière ma tête, et joue négligemment avec l’étui de ma baguette. « Si c’est pourrr qu’on se rrretrrrouve en cellule psychologique avec la crrracmole de serrrvice, je passe mon tourrr en effet. » marmonné-je en regardant du coin de l’oeil les adultes qui sillonnaient entre nous. J’espère qu’ils avaient bien compris que notre exclusion volontaire du reste du groupe signifiait que nous avions très peu envie de subir leur compagnie nauséabonde, et fort heureusement, mes inquiétudes s’avérèrent fausses : il fallait croire que le nom Sørensen était encore suffisamment respecté pour que nous ne soyons pas dérangés. « Fausse alerrrte, avec tous les sangs de bourrrbes dans les parrrages, il faut sans arrêt êtrrre sur le qui-vive. » ajouté-je à voix basse, mon regard croisant accidentellement celui de Lloyd en train de pleurnicher sans raison. Je me tournais à nouveau vers mes frère et soeurs : « On devrrrait en rrrediscuter lorrrsque l’airrr sera davantage rrrespirrrable… » Ça risque d'être compliqué avec ces aurors qui rodent comme des vautours, mais nous devrions arriver à trouver un endroit...

code by bat'phanie

POWER

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Nuit noire

Les valides & Tracy

Tracy ne savait trop sur quel pied danser, ou quel rôle jouer ce soir. Rassurer les plus jeunes, comme elle avait tendance à le faire d’ordinaire… ? Pour leur dire quoi ? Qu’ils avaient raison d’être effrayés, que plus rien n’était sûr à Poudlard, et que l’idée de tous les garder enfermés ici ressemblait davantage à un piège à souris… ? Evidemment que non, elle ne pouvait se le permettre, mais dire l’inverse serait mentir. Or ce garçon avait l’air d’en avoir déjà bien assez vu pour son âge… Elle se mordit légèrement la lèvre, remettant en place quelques mèches de cheveux parasites derrière son oreille. S’éclaircissant la voix, même si l’obscurité ne permettait de la discerner correctement, elle sourit dans la nuit, fébrilement, à l’adresse du dénommé Justin. Selon lui, elle connaitrait sa soeur et sa meilleure amie, puisqu’elles étaient à Serdaigle… Probablement, puisque Tracy connaissait bien leurs effectifs. En revanche, la suite, concernant une autre fille, la laissa quelque peu perplexe. Il en parlait en termes relativement violents… Puis, elle fit le lien avec ce qui s’était effectivement passé le soir de la Saint-Valentin. “Tu parles d’Ariel… ? » demanda-t-elle, légèrement sceptique. « Ecoute, je suis sincèrement navrée pour ce qui est arrivé ce soir-là… je ne comprends vraiment pas ce qui a pu se passer, d’ordinaire c’est une fille calme. Mais beaucoup de comportements inexpliqués ont eu lieu au château ces derniers temps…” expliqua-t-elle d’un ton hésitant. Bonnie, Anthea, puis Ariel… Elle ne les connaissait pas personnellement, et il se pouvait réellement que l’une d’elles ait été animée de mauvaises intentions. Mais pour autant, ce serait si… irrationnel ? Elle ne pouvait le déterminer elle-même, malheureusement il n’y avait plus qu’à compter sur les aurors pour faire leur propre enquête… En tout cas, le nom Chasemane ne lui était pas inconnu, c’était chose certaine. “Oh, tu es le petit frère de Lena…” Elle sourit, avant de se rappeler avec amertume que la pauvre ne se trouvait pas parmi eux, mais à l’infirmerie. “Ne t'inquiète pas trop pour ta soeur, il suffit juste qu’ils éliminent les risques de contagion et elle sera de retour très bientôt parmi nous.” Comme Dan… Oui, il le fallait. Actuellement, elle se sentait si seule, dans cette salle trop grande pour parvenir à renfermer ses inquiétudes, ses craintes intimes. S’efforçant de rien en laisser paraître lorsqu’il changea de sujet pour parler de l’attaque, à laquelle il avait vraisemblablement assisté, elle répondit d’une voix douce : “Tu sais, ce n’est pas de ta faute Justin. Ce qui t’est arrivé est terrible, mais ta soeur n’aurait jamais accepté de te laisser au milieu de ce carnage, tu ne serais pas arrivé à l’en dissuader. » Certes elle ne s’était pas trouvée dans la pièce à ce moment-là, mais elle aurait pu le parier. « Lena est une fille forte. Phoebe et elle iront bien vite mieux, j’en suis convaincue.” Enfin, rien ne lui permettait de l’affirmer… mais ce jeune garçon avait manifestement besoin de soutien, et c’était peut-être la dernière chose qu’elle était en mesure d’offrir à quelqu’un en ce moment.

Emi Burton

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Life begins at Night

Dortoir Commun

Stolas ne peut s'empêcher de penser qu'il n'y a qu'à Poudlard que les choses peuvent si mal se passer. Il a beau mettre un point d'honneur à ne s'occuper de personne, à ne se soucier de rien, et à rester toujours totalement indifférent à tout ce qu'il se passe dans ce fichu château, il y a des moments où ignorer les événements en cours n'est tout simplement pas possible. Après les lettres de menaces, les messages flippants, les attaques de profs et la bibliothèque en feu, voilà qu'un foutu serpent n'a rien trouvé de mieux que d'attaquer des élèves qui devaient, ironiquement, apprendre à se défendre.

Les attaqués ayant fini à l'infirmerie en quarantaine, il pensait d'abord être tranquille, et pouvoir passer au dessus comme il le fait si bien habituellement. Mais c'était sans compter sur les Aurors et les Professeurs qui ont toujours des idées de génie. La dernière en date étant de rassembler tous les élèves restants dans la Grande Salle qui a été aménagée en un dortoir de fortune pour l'occasion. Il s'en taperait presque la tête contre les murs tellement l'idée est nulle. Sérieusement, tout le monde est en danger, alors pour eux, le mieux, c'est de rassembler tout le monde au même endroit pour être une cible de choix. Parce que vu les derniers événements, l'incapacité des Aurors et du personnel de Poudlard à protéger les étudiants n'est plus à démontrer. C'est avec un soupir qu'il a fini par rassembler quelques affaires pour aller dans la Grande Salle.

Baal, son chat, est bien entendu avec lui. Pas question de le laisser se balader seul dans le château alors que personne n'est en sécurité. Et si la vie de ses camarades lui importe peu, celle de son chat représente tout pour lui. Il a également apporté quelques bouquins, histoire de s'occuper si l'ennui vient à pointer le bout de son nez. Assis en tailleurs sur son matelas de fortune, il laisse Baal se promener librement dans la Grande Salle pour assouvir sa curiosité et son besoin d'exploration. Il garde cependant un oeil sur lui... Jusqu'à ce qu'il fasse trop sombre pour cela. Il finit par s'allonger en poussant un soupir, fixant le plafond, tandis que certains de ses camarades dorment, ou cherchent le sommeil en vain. D'autres discutent, évidemment, et malgré qu'ils parlent à voix basse, un léger brouhaha de murmures l'empêche de dormir à son tour.

Il veut simplement du calme, du silence, totalement, ce n'est quand même pas tellement demandé, si ? Incapable de dormir, il finit par partir à la recherche de son chat, qui n'a rien trouvé de mieux que de s'approcher des Sørensen. Fidèle à leur réputation, ces derniers se sont regroupés dans un coin de la salle, visiblement par peur de partager l'air qu'ils respirent avec ceux qu'ils estiment impurs. Stolas ne leur a jamais adressé la parole, comme à la majorité de ses camarades, en fait. Mais ça ne l'empêche pas de les mépriser au plus haut point. Et ce soir, il s'ennuie. Un peu d'action ne ferait pas de mal. Il s'approche tranquillement, avec son air blasé habituel, et siffle son chat.

"Reviens-là, Baal, leur connerie est sans doute contagieuse." lâche-t-il d'un ton posé, comme une simple constatation. L'animal obéit aussitôt pour repartir d'un autre côté. Si Stolas ne pense pas réellement que les pensées des Sørensen sont contagieuses, il est du moins persuadé qu'elles sont héréditaires. Toutes ces conneries de pureté du sang le font doucement rire. Et ils finiront bien par le voir eux-mêmes, lorsqu'un Né-Moldus finira par les remettre à leur place. Enfin, pour ça, faudrait que quelqu'un dans cette école ait le courage de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

GOTHEIM sur Never Utopia

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Compagnie forcée

C’était prévisible. Oui, la jeune fille voyait les choses ainsi. Des attaques avaient eu lieu au sein de l’école et il était évident que ni les Aurors, ni le corps professoral laisserait les élèves voguaient à leurs occupations comme si de rien n’était. La preuve : les dortoirs des salles communes n’étaient plus. Désormais les élèves devraient avoir la joie de cohabiter au sein de la Grande Salle. Autant vous dire que Charlie n’était absolument pas ravie de ce changement. Cela voulait dire qu’il fallait qu’elle se mélange aux autres, et cette peur indicible qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle approchait ses congénères ne passeraient donc pas de la nuit. Vive l’angoisse.

Il était d’ailleurs peu probable qu’elle dorme … tout court. En fait. C’était peut-être plus sage de rester éveillée afin d’être sûre de ne pas souffrir de la présence des autres élèves. Elle avait assez pris jusqu’à présent et il fallait bien qu’elle se rebelle un peu. Enfin, un peu. Mais pas tout de suite. Pour l’instant, elle est occupée à chercher Merlin, son chat. Le foutu félin s’est mis en tête de faire tourner bourrique la jeune fille, qui se penche çà et là pour espérer apercevoir les deux grands yeux verts de son ami à 4 pattes. « Merlin ? Où te caches-tu ? »

A entendre les rires de certains élèves il était probable qu’ils se moquent – encore – d’elle. Mais qu’importe, elle voulait retrouver son chat. Après elle pourrait se laisser mourir d’ennui et qu’inquiétude sur son matelas. Tant qu’il était avec elle, elle irait forcément mieux. Alors elle se concentre, ignore royalement les élèves – de toute façon elle n’a rien à leur dire – et continue ses recherches.

Jusqu’à ce qu’elle tombe nez-à-nez avec une personne qu’elle aurait préféré éviter. Les baskets noires qu’elle voit sous son nez ne la trompe pas, elle le sait bien. Elle n’a pas envie de relever les yeux vers la personne concernée et FORT HEUREUSEMENT pour elle, elle perçoit son chat, là, qui s’approche. Non, il ne va quand même pas faire ça ? Le sang de la brune se glace alors qu’elle voit Merlin se frottait aux jambes du sorcier qui lui fait face. « Merlin ! Enfin ! », soulagement dans sa voix même s’il est aisé de percevoir que la présence d’Hopkins ne la mettait pas dans de bonnes dispositions. « Désolée » qu’elle marmonne pour le Serpentard. Quelle honte pour elle de le croiser encore après ce qu’il s’était passé avec cette histoire de potion. Sa peau d’albâtre sur ses joues s’était colorée d’un puissant rouge. Malaise, malaise.

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Une nuit sans sommeil

Le carnage de la salle de duel, sa nervosité et son inquiétude pour Lena, Florent et Phoebe empêchaient le jeune Gryffondor de trouver le sommeil. Et cela ne s'arrangeait pas quand Tracy en disait plus sur la personne qui a tenté de le tuer lors de la soirée de la Saint-Valentin, cela l'énervait encore plus, plus d'un mois est passé et il n'avait pas encore eu l'occasion d'avoir une explication avec elle. Sa colère était telle qu'il avait serré son poing tellement fort que ses ongles étaient enfoncés profondément dans sa peau, provoquant des petites coupures sur sa main et des petites gouttes de sang coulaient sur ses draps.
- Essayerais-tu de me faire croire qu'elle a été manipulée ? Essayerais-tu de me dire que je devrais lui pardonner son geste ? Je suis désolé mais cela m'est impossible, elle a essayé de me tuer je te rappelle. J'attends quand même de connaitre son explication mais sache que je n'ai qu'une envie c'est me venger, tu comprends ?
Sa rage se faisait entendre dans sa voix, d'autres personnes l'ont très probablement entendu mais c'était plus fort que lui, il avait de plus en plus de mal à se contenir. Ce qu'elle disait ensuite confirmait ce qu'il pensait, elle connait Lena, en temps normal, cela l'aurait fait sourire mais pas là. Quelque chose au fond de lui le font penser qu'il retrouvera le sourire que lorsque ses proches seront sortis de l'infirmerie. Tracy lui disait qu'il n'avait pas à s'inquiéter, qu'il devait attendre qu'ils écartent tout risque de contagion.
- Ah oui, et dans combien de temps cela sera fait, hein ? Des semaines, des mois ? Parce que vu l'efficacité des adultes dernièrement, on a le temps d'attendre.
Sa réaction peut paraître exagérée vu par certains mais pour lui, cela lui paraissait normal, ses proches lui manquaient et plus le temps passait et moins cela s'arrangeait. La Serdaigle essayait ensuite de calmer Justin en disant ce n'était pas de sa faute si Lena était blessée avant de dire qu'elle et Phoebe iront vite mieux, mais cela a eu l'effet contraire, le jeune Gryffondor s'énervait encore plus.
- Mais, si je n'étais pas un boulet, si je n'étais pas aussi... faible, elle n'aurait jamais eu besoin de me protéger. J'en ai marre d'être un poids pour toutes les personnes à qui je tiens. Là, ils s'en sont sortis avec des blessures, mais auront-ils autant de chance la prochaine fois ? Et si je perdais Lena ou même Phoebe alors que l'une ou l'autre me protégeait ? Je m'en voudrais toute ma vie. Et puis, es-tu sure qu'elles vont vite guérir ? Tu as encore confiance aux adultes toi ? Pour ma part, je doute fortement d'eux.

Codage par Libella sur Graphiorum

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dortoir commun de fortune

ensemble dans la même galère

Oui, les ASPIC devaient être notre seul problème. Quelle naïveté nous a possédés, lorsqu’on a pensé vivre une année normale, loin des troubles et des ténèbres ? Au final tout se complique, tout s’écroule. Au final, ma voix brisée par un léger désespoir s’impose dans un échange entre amis. De toute façon, je suis fatiguée de me plaindre. Je voudrais me poser, ne rien dire, et dormir paisiblement sans la moindre pensée négative venant contrarier mon sommeil. Aussi seule et impartiale que je puisse être, il est des moments comme celui-là où j’ai juste besoin de savoir que la solitude est un choix qui m’est propre. Savoir que les gens seront toujours là pour vous, toujours là tout court, ça réchauffe le cœur. Je dois beaucoup à Zach, à sa présence constante, à son amitié. Il m’aura fallut me séparer de ma meilleure amie, sœur ennemie, pour me rapprocher de lui. Aucune épreuve ne nous aura tenue tête, et celle-ci ne fera pas exception. Hocher la tête faiblement, approuvant sa réflexion, faiblement car c’est tristement vrai, faiblement car j’accompagne sa voix du même entrain. Tout semble faible, tout semble avancer au ralenti. Les jours sont trop longs.

L’époque Blackmann revient sur la table, et je ne trouve pas juste de sous-estimer le sadisme de cet homme, juste parce que d’autres agissent différemment. Nous avons juste assisté à la manière forte, après la manière douce. « C’était différent. Blackmann étalait lentement sa terreur avec le temps, révélant toujours plus de sadisme. Cette attaque est arrivée si brutalement après un vide trop silencieux et des questions sans réponses, que le choc a été salement brutal... » De toute façon c’est sans importance, la finalité est la même, les idéologies aussi. Quoiqu’il y avait de tous les sangs dans cette pièce. Qu’est ce que ça peut bien vouloir dire ? Par la suite, Zach semble chercher les bons côtés de la chose. Remarquer du coin de l’œil ses petits secouements de la tête qui poussent le sujet à s’étendre sur autre chose, quelque chose de clairement moins accusateur. Le préfet évoque l’Auror qui me sert de chien de garde en dépit de la surveillance très restrictive dont il fait preuve. Oui j’ai la paix ici. De toute façon les Aurors sont partout. Tout le monde est suspect, plus personne n’a les mains purs et le sourire angélique. Quitter le feu du regard, me tourner vers lui, vers ses jambes allongées et ses deux bras en arrière. « Ouais, je pense qu’ils ont pas mal de choses à rattraper, maintenant qu’ils se sont retrouvés face aux méfaits de leur incompétence. » Mépris dans le regard, mépris dans la voix faiblarde. Puis je jette enfin un regard au blond, droit dans les yeux. Voir son visage, plus faible encore que le mien, ça m’arrache une esquisse affective en coin. « Qu'est ce qu'on va faire ? » Dis-je assise sur mes chevilles, tripotant nerveusement mes doigts contre mes cuisses. Oui, où on en est maintenant ? On fait quoi ? On attend que les Aurors fouillent nos dortoirs au risque de ne rien trouver ? Je n'est pas de solution aujourd'hui. Je suis perdue comme je ne l'ai jamais été. Alors comme ça, sur un coup de tête, je m'en remet non seulement au préfet de ma maison, mais aussi à mon meilleur ami.

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Ashley aime les chats

Rosenbaum
Ashley

Un chat
(Non contractuel)

Ash ! Ash ! Un serpent a dévoré des élèves dans la Forêt Interdite.
Mais non, ils se sont faits piétinés par une licorne enragée et ils sont tous morts.
N’importe quoi, ils ont été torturés par un Épouvantard.
Ben dites donc, il s’en passe, des choses, commenta flegmatiquement le Serpentard, sans relever les yeux de son livre.
Non mais c’est vrai, insista l’un des trois premières années, qui avaient inexplicablement afflué vers leur aîné, peut-être parce qu’il avait l’air d’être l’un des moins psychopathes, parmi ceux qui occupaient la salle commune de la Maison à ce moment-là.
Bien sûr, bien sûr. Et moi, j’ai ensorcelé mes orteils pour qu’ils chantent de l’opéra.

Moins d’une heure plus tard, Ashley et ses orteils, qui n’étaient pas ensorcelés (pour la plus grande déception des premières années et, sans doute, le plus grand soulagement de ses voisins de lit cette nuit-là), étaient poussés dans la vaste salle qui abritait désormais l’ensemble des élèves de Poudlard, avec leurs angoisses, leurs interrogations et leur sens assez diversifié de l’hygiène personnel.

Jamais été dans un endroit qui sente autant la chaussette, souffla quelqu’un à côté de lui.
Hmm hmm, répliqua philosophiquement Ashley.

La plupart des élèves s’étaient groupés instinctivement par Maisons, à peu près à l’endroit où d’ordinaire se dressaient les quatre tables monumentales et, après avoir jeté un coup d’oeil au plafond enchanté qui ne cessait de le remplir d’admiration, Ashley emboîta le pas à un groupe de Serpentards. En quête d’un matelas d’une section où le parfum de chaussettes n’était pas aussi envoûtant qu’ailleurs, le blond finit par élire domicile sur un matelas près d’un garçon qui essayait de dormir avec un chat.

Ashley adorait les chats.
(Les garçons aussi, mais c’est un autre problème.)
Après quelques coups d’oeil attendris à la charmante petite bête velue — je parle du chat, bien sûr —, il sortit quelques livres de ses poches enchantées, puis se débarrassa à son tour de quelques-uns de ses vêtements, pour révéler des orteils, jolis, certes, mais désespérément muets.

Allongé sur son lit, il médita les événements de la soirée.
Et de l’année.
Et des dernières années.

Il était prêt à mettre sa main à couper que Poudlard était tout simplement maudit et que le plus sage serait encore de démolir le château, y ouvrir un champ de tulipes et déménager dans un endroit plus sain, pour tout reconstruire à partir de zéro. Si ça continuait comme ça, sa septième année se déroulerait comme un remake de Massacre à la hache à bois, ce célèbre parchemin d’horreur composé en 1325 par Odric Clocktongue, le célèbre écrivain sorcier.

Les yeux fixés sur la voûte qui reflétait le ciel à l’extérieur, Ashley parvint à contenir l’essentiel de son angoisse, jusqu’à rouler sur le ventre pour ouvrir un livre. Les minutes et puis les heures passèrent. Il fit bientôt trop sombre pour lire, même si personne ne semblait disposer à dormir. Il fallait dire qu’on les maintenait dans l’expectative. Le jeune sorcier finit par refermer son livre et s’asseoir en tailleur.

Les yeux plissés, il tentait de distinguer ceux qui les entouraient. Le mec au chat parlait à son chat. Il s’appelait… Stoïque. Non. Stochastique. Non. Stomachal. Sans doute pas. Ashley l’avait sur le bout de la langue. Nicolas ? Legolas ? Nicol Bolas ? Fusilfamas ?

Stolas, finit par souffler le blond en exhumant victorieusement ce nom de sa mémoire, avant de se rendre compte qu’il devait avoir l’air de vouloir engager la conversation. Euh. J’veux dire. Salut. Bonjour. Bonsoir. Chouette chat. Moi, c’est Ash.

Voilà.
Voilà voilà.
Si bien lancé, Ashley se leva pour emboîter le pas à l'autre qui partait chercher son chat.

J’ai un hibou. ‘Fin, pas, genre, là, avec moi, mais plutôt, là-haut. J’veux dire. Dans la volière. Dormir avec un hibou, ce serait infernal. Le bec, les serres, tout ça.

Ashley avait définitivement un style de conversation bien à lui. D’un geste de la tête, il désigna le petit groupe en plein conciliabules que fixait Stolas. Puis il souffla :

T’as pas l’air d’être un grand fan. Insensible au charme guttural des langues du grand Nord ?

Oui parce que le russe, c’était méditerranéen, c’est bien connu.

Mais avant qu'ils n'eussent pu plonger dans les méandres des préférences linguistiques de Stolas, un autre chat surgit. Miracle ! Ashley était comblée. Le chat arrivait avec une fille, ou une fille (Charlie) avec le chat, mais Ashley était beaucoup trop absorbé par le félin pour s'en formaliser. D'ailleurs, il était déjà en train de lui adresser un sourire benêt.

Hyper.
Viril.

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au beau milieu des impurs

cauchemar éveillé

Le débat était lancé dans notre coin. Même s'il était certain que toutes les conversations étaient tournées vers le même sujet. La Créature en avait marqué plus d'un, au sens littéral du terme d'ailleurs. Moi, je n'avais qu'en tête sa descente en enfer. J'avais de profondes envies de meurtres, surtout en voyant que les sang-de-bourbe continuaient de se pavaner tranquillement entre les murs salis de l'école.

Je me tourne vers Hannibal, croise son regard courroucé, et hausse largement les sourcils en entendant ses propos. Remercier les professeurs ? Les remercier d'avoir tué une bête aussi incroyable ?! Mais jamais de la vie ! J'ouvre la bouche, prête à lui répondre, mais ses yeux restent fixés aux miens. Presque menaçants. Je referme la bouche, serre les lèvres, grince des dents. J'ai compris, j'ai compris, j'ai compris... Déjà que je ne peux plus rien faire, maintenant, je ne peux plus rien dire non plus ! Judith, enfermée derrière une ridicule muraille de livres, se permet de relever la tête pour me faire une réflexion, moins subtile que celle de mon frère. Elle s'enhardit, certes, mais elle ne devrait pas le faire en ces moments. Car je ne suis clairement pas d'humeur, et Judith n'est pas Hannibal.

« Tu devrrrais te tairrre, Judith. Là, c'est toi qui te donne inutilement en spectacle. De plus, tu devrrrais savoirrr qu'il n'est pas bon de m'énerrrverr, surrrtout maintenant. Donc ferrrme-la, avant d'avoirrr à le rrregrrretterr si jamais mes nerrrfs finissent parrr lâcherr. Rrreste à ta place, derrrrière ton murrr. »

Reste cachée, dans l'ombre, comme d'habitude. Je la fusille du regard, un petit sourire menaçant aux lèvres. Il serait triste que ma très chère sœur ait à subir mes foudres face à autant d'impurs. Elle pourrait en perdre un peu de splendeur.

Je me détourne à nouveau vers mes frères, délaissant Judith. Je ne suis néanmoins pas assez sotte pour la frapper en public. Cela nuirait trop à notre image de famille soudée. Alors, je me contente de l'ignorer le plus possible. Je me concentre sur mon aîné, et lui offre un sourire léger lorsqu'il confirme mes aptitudes en duel. Il est toujours bon d'entendre de tels compliments ; ça flatte mon ego, c'est indéniable. Mais ce serait mentir que de dire que mon jumeau est moins talentueux que moi. Il a sa façon d'agir, mais il agit vite et bien. C'est ce qui rend notre duo plus fort. Mes frères semblent plonger dans une conversation sur l'incompétence des professeurs, et je ne peux que les suivre sur ce point.

« C'était absolument rrridicule, oui. Lorrrsqu'ils ont finalement rrréussi à rrrentrrrerr, ils n'ont rrrien trrrouvé de mieux que de se jeterr aux devants d'une bête bien plus forrrte qu'eux. Rrrésultat : ils sont tous à l'infirrrmerrrie, dans des états pitoyables. C'est... Rrregrrrettable. »

Je jette un regard entendu à Hannibal ; c'est à peu près le seul que j'accepte d'écouter. S'il veut que je fasse attention, alors très bien. Mais il sait de toute manière que je ne tiendrai pas très longtemps.

Nos discussions s'évanouissent peu à peu lorsque des pas se font entendre. Si Finn pense tout d'abord avoir rêver, je reconnais facilement la silhouette qui s'avance vers nous. Mon jumeau a raison. Nous devrions poursuivre nos débats plus tard.

« Stolas... », marmonnais-je, pour prévenir ma famille de l'intrus qui a le culot de nous approcher.

Il est accompagné... De son chat, en plus. Je grimace.

« Dégage de là, le chat. Si notrrre connerrrie est contagieuse, je n'ose même pas imaginer toutes les saletés que tu trrrimbales. »

Sans mentir, il doit être couvert d'impureté. Son maître n'a certainement pas l'intelligence de le tenir hors de portée des sang-de-bourbe, puisqu'il traîne lui-même avec des tas d'impurs.

« Et je te conseille de déguerrrpirrr rrrapidement toi aussi, Stolas. Je ne prrrendrrrai pas la peine de me tenirrr face à toi. »

Malgré le regard sombre que me lance mon frère, je ne cille pas. Je fixe Stolas avec un dégoût non feint ; j'avais dit que je ne tiendrai pas longtemps. Ces impurs sont assez bêtes pour venir me provoquer, aussi.

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Life begins at Night

Dortoir Commun

Tandis que le jeune garçon rappelle son chat de la façon la moins civilisée qui soit, cherchant clairement le conflit avec cette famille de Sang-Pur aux idéaux moyenâgeux, il se concentre sur Erin dont la réponse lui tire un sourire des plus ironiques. "T'inquiète, je reste pas, j'ai bien compris que vous parliez beaucoup mais qu'aucune action ne suivait. Et j'ai pas envie de choper votre maladie." Il parle évidemment de leur intolérance, comme un défi lancé, accompagné d'une moue sarcastique, avant de s'éloigner de ce groupe. Il a bien l'intention de les titiller ainsi longtemps, uniquement pour voir à quel moment ils finiront par craquer. S'il pouvait en faire renvoyer un ou deux, l'école se porterait probablement bien mieux. Du moins, lui se sentirait libéré de toutes ces réflexions infâmes qui ne font qu'éveiller en lui des envies de meurtres. On a pas idée de penser ainsi à cette époque.

Et tandis que le Serpentard se dirige à nouveau vers son matelas, plus ou moins suivi par Baal qui prend tout de même le temps de renifler un peu partout avant de lui emboîter le pas, un type de sa maison, bien plus âgé, se sent obligé de lui taper la discute. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le mec ne semble pas hyper à l'aise en matière de conversation. Tant et si bien que Stolas a du mal à comprendre où il veut en venir. Légèrement ahuri devant sa façon de se présenter, l'adolescent se contente d'un sobre "Salut." sans savoir réellement quoi ajouter de plus. Au moins, il a le prénom de l'énergumène. Ash. Autant dire qu'il risque de l'oublier d'ici cinq minutes, mais il espère vivement que son voisin de matelas ne va pas lui parler ainsi toute la nuit. Parce que si Stolas adore les animaux, savoir que l'autre a un hibou dans la volière, il s'en tape comme de ses premières chaussettes. Sauf que l'autre est tellement bizarre que même lui n'a pas le coeur à être méchant avec en le recalant purement et simplement. Toujours clairement surpris par la tournure que ça prend, il lâche un "Euh... Cool.", juste pour montrer qu'il est poli, mais qu'il ne se sent pas vraiment concerné.

Et, enfin, le type semble comprendre comment faire une phrase fonctionne pour la majorité des gens, et le voilà qui sort les premiers mots sensés et compréhensibles de la soirée. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer. Un haussement d'épaules lui répond."Ballec des langues nordiques. C'leurs conneries de pureté du sang qui me débectent." Stolas n'est pas du genre fermé d'esprit, bien au contraire. L'ascendance des autres lui importe peu, tout comme il se fout éperdument de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Il se contente de détester les gens de base, sans se fier à des critères subjectifs. Ce qui le dérange, ce sont les cons et les intolérants. Et à ses yeux, les Sørensen remportent clairement la palme à ce niveau là. Il est limite heureux de ne pas être un Sang-Pur quand il les voit, c'est pour dire.

Un autre chat débarque alors. Qu'il connaît bien, puisque le félin vient souvent jouer avec Baal. Les deux animaux semblent s'entendre à merveille, et ayant toujours été bien plus attiré par les créatures en tous genres que les humains, c'est tout naturellement que Stolas a partagé avec lui caresses et croquettes, jusqu'ici destinées uniquement à Baal. Le garçon se baisse un instant, juste le temps de donner deux caresses sur la tête du chat, avant de se relever pour tomber nez à nez avec... Keegan. Son regard passe de la timide Serdaible au dénommé Merlin une fois, deux fois, et la voilà qui s'excuse. Il fronce les sourcils. Elle l'agace cette gamine à s'excuser pour un rien. "Désolée de ? D'avoir un chat plus intéressant que toi ? " Elle est rouge comme une tomate, c'est à se demander si elle va pas faire une crise de panique ici et maintenant, uniquement parce que son chat est venu voir le Serpentard. Sans déconner, pourquoi faut-il que le meilleur ami de Baal appartienne à cette fille inintéressante au possible ? Il a déjà envie de la secouer dans tous les sens juste pour voir s'il peut lui tirer un autre bruit qu'une excuse.

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« C'est bien ce que je reproche à notre situation. Blackman agissait en plein jour, on savait à quoi on avait à faire, et le résultat c'est qu'on a fini par pouvoir le contrer. Là, on sait même pas qui nous en veut, et il joue avec nos nerfs en nous imposant une arythmie dans ses actions... Résultat, on craint le prochain désastre, tout en étant surpris quand il arrive, sans pouvoir rien faire entre temps... »

« T'en fais pas. »

« Même si le prix à payer aura été important, les autres nous auront au moins débarrassé d'une des menaces les plus directes. Pour le reste, on prendra la relève, tant qu'on reste soudé, on finira bien par en voir le bout. Si la résistance d'il y a deux ans nous a bien appris quelque chose, c'est ça. »

« Enfin, je suppose que tant qu'on est cloîtrés dans ce dortoir commun, tout ce qu'on peut faire c'est attendre. On verra quand on nous laissera en sortir... »

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