[VALIDES] Dortoir commun de fortune

Nuit de folie

Poudlard VS Sørensen

« Le camping de la déchéance »

Ils ne changeraient jamais. J’esquissai un imperceptible sourire en entendant le reste de la fratrie. Finnbjörn enrageait dans un quasi-silence. Ses commentaires incessants formaient un bruit de fond que je connaissais bien. Hannibal semblait davantage s’inquiéter de son image que de la perfidie de la punition qui nous était infligée ce soir. Néanmoins, j’étais forcée d’admettre qu’il avait plutôt raison : mieux valait faire profil bas dans des circonstances comme celles-ci. Dommage pour cela, qu’il faille faire semblant d’éprouver de la compassion pour les quelques exemples de médiocrité qui s’étaient retrouvés enfermés dans la salle de duel. Je n’étais pas de charmante humeur : la proximité avec tous les élèves de Poudlard me mettait mal à l’aise. Et je n’étais pas très enthousiaste à l’idée de dormir à quelques mètres seulement de ma sœur. Celle-ci semblait d’ailleurs encore plus mal lunée que je ne l’étais moi-même. « Tu devrrrais te tairrre, Judith. » Etais-je allée trop loin ? Je soutins son regard sans ciller mais je ne me risquai pas à répliquer. Pas de vagues. La consigne avait été donnée et il était hors de question que notre sœur nous ridiculise devant toute l’école. En serrant les dents, je me retranchai derrière mes livres, soulevant l’un des ouvrages de la pile pour le poser sur mes genoux. Jusqu’à maintenant, cette stratégie avait toujours été payante. J’ouvris l’énorme volume à l’index et entreprit de rechercher l’ensemble des poisons répertoriés : j’imaginais les effets de chacun d’entre eux sur Erin. C’était une recherche hautement satisfaisante et cela était bien moins risqué que de lui tenir tête.

Je ne perdais cependant pas une miette de ce qu’ils racontaient : j’aimais me tenir informée et j’en apprenais souvent plus en les écoutant qu’en posant des questions. « Stolas... » Je levais le nez de mon livre pour regarder le garçon qui s’était approché. Je fronçai les sourcils : personne ne l’avait obligé à venir nous importuner, il n’était obligé de nous insulter de la sorte. Il parlait comme un charretier et venait se moquer de notre bêtise ? Il se prenait pour qui ? Nicolas Flamel ? Ma sœur, toujours à l’affut du conflit, répliqua sans laisser le temps à aucun de nos frères de réagir. C’était assez mal parti pour ce qui était de la discrétion. Erin ne semblait toujours pas en avoir compris le principe. Je me replongeai dans mon livre et m’efforçai cette fois-ci de réciter la recette d’une potion prise au hasard. Il fallait bien faire passer le temps et les petits coups d’éclat de ma sœur étaient rapidement rébarbatifs. Le même schéma se répétait sans cesse : elle agressait le premier venu, Finn la rappelait à l’ordre et Hannibal faisait une petite pirouette de rattrapage pour rattraper le tout. Finalement, je n’étais pas si mal derrière mon mur, quoi qu’en dise Erin. La nuit allait être bien longue…

(c) DΛNDELION

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Au clair de la lune.... prête moi ta plume....

Au milieu de la grande salle, provisoirement transformé en dortoir commun se trouvait un petit garçon effrayé. Il avait beau essayer de dormir, tout ces chuchotements et le souvenir des précédents évènements lui revenait sans cesse, perturbant son sommeil.
Après plusieurs heures à essayer de saisir les bras de Morphée, il se redressa finalement…. De loin dans la pénombre, on aura pu croire à un personnage de films d’horreur vampire, sortant de sa tombe ! D’ailleurs il avait le visage pâle et es yeux cernés par la fatigue. Mais détrompez-vous ! Il n’a vraiment rien d’une de ces créatures. Excédé, par la situation qui lui pesait sur le moral, le petit Mérovée se dépêtra de ses couvertures pour récupérer un sac contenant quelques-unes de ses affaires. Il fouilla dedans en essayant de ne pas faire trop de bruit pour éviter de perturber les personnes qui, grand bien leur face, parvenaient à dormir.

« Ah ! Voilà ! » finit il par murmurer en sortant de son sac quelques parchemins ainsi qu’une plume et de l’encre.

Toujours avec précaution il se réinstalla dans son lit de fortune et pris quelques minutes pour observer ce qu’il se passait autour de lui :

Des feux crépitaient dans les cheminées de la salle…. Le ciel était étoilé, comme toujours, et laissait entrevoir quelques constellations. Parfois un nuage voilait les petites étoiles…. Sur sa droite, il pouvait discerner quelques silhouettes regroupées discutant avec frénésie. De quoi parlaient ces gens ? Il n’en savait rien… il était trop loin pour pouvoir comprendre les chuchotements de ce groupe. Parfois il pouvait entendre les voix hausser le ton ! Comme lorsqu’ ils ont voulu chasser le chat d’un des élèves. Mais gère plus…
Accroupi, ses parchemins sur les genoux, Mérovée déboucha son encrier et y trempa sa plume.

« A mes chers parents,

Il ne passe pas une journée à Poudlard sans que mes pensées ne viennent vous visiter. Il s’est passé des choses terribles ces derniers temps…. Je vous avais déjà écrit qu’un mûr avait été retrouvé tagué de sang dans le hall…. Ce n’était que le début. »

Le Poufsouffle mâchouilla l’extrémité de sa plume pensivement. Il voulait raconter ce qu’il avait vue et entendu à ses parents…. Mais comme a chaque fois qu’il commençait une de ses fameuses lettres, il s’arrêtait et se demandait s’il n’allait pas plus les inquiéter qu’autre chose ? Pris de remord, il finissait par abandonner ces courriers, et se contentait de leur envoyer des banalités. Cette fois encore, il voulait les prévenir de ce qu’il se passait au château. C’était normal après tout… ce n’est pas comme si des élèves avaient perdu la vie et d'autres étaient à l'infirmerie en sale état! ! Mais encore une fois le remord ressurgit. La cruelle vérité s’imposa à lui.

« Pff… a quoi bon…. Ils seront inquiets et ne pourront rien faire de toute façon… » avait il murmuré pour lui-même.

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dortoir commun de fortune

ensemble dans la même galère

Nous dormons tous dans la même pièce, et pourtant, la solitude est sans faille. Car on est inquiet, car on se questionne, car on a peur, mais surtout car on se méfie. Je me méfie de tout le monde, et quand je dis tout le monde, je compte même ceux présents pour nous protéger. Les Aurors, les membres du ministère, ou même les Professeurs. Ma confiance est morte. Les ayant fréquenté chaque jour plus que n’importe qui, il y a franchement pas mal de choses susceptibles de m’alerter. Où étaient-ils pendant l’attaque ? Pourquoi n’y avait-il aucun Auror prévu en surveillance pour superviser le cours factice du professeur Winslow ? Ça n’a pas de sens et ça rend les choses terrifiantes tellement c’est pathétique. Alors au final on se retrouve assied devant une cheminée flambante, à comparer les drames actuels à d’anciens potentiellement moins impactant. Au final c’est un débat inutile puisque c‘est un sujet qu'on ne peut de toute façon pas comprendre. Nos esprits ne sont pas aussi vils et tordus que ceux des monstres de nos histoires. Alors comment les comprendre ? Tout ce qu’on en tire au final, c’est leur horreur. Et ça suffit, ça suffit à résumer nos sentiments. « On est impuissant quoi, c’est le mot. » Et c’est dit avec un dégoût certain. Depuis quand sommes-nous impuissants ? Il faut changer ça, ou c’est la moitié de l’école qui sera prise au piège au tour prochain.

Ils étaient avec moi pendant l’attaque. Ils ont bien vus que je n’y étais pas et que je n’avais rien planifié. Suis-je vraiment innocentée pour autant ? Savent-ils seulement combien de personnes se cachent derrière ses événements ? Un seul ? Un groupe organisé ? On ne sait rien, ils ne savent rien. Alors faut pas se leurrer, je ne suis sûrement pas écartée. Mais pour l’instant j’ai la paix, et j’ai le droit de m’en remettre au même titre que tous les autres. Sentiment d'impuissance que je révèle à Zach, des doigts nerveux qui se tordent entre eux, une main plus grande et plus chaude qui se pose sur eux. Une voix qui me dit de ne pas m’en faire, une voix qui veut nous voir éternellement soudés. Relever les yeux vers un Zach redressé face à moi, exposant une positivité qui me fait esquisser un sourire en coin. Une étape a été franchie, et une autre le sera si nous restons tous soudés, attentifs et forts. Un contact qui dure un peu plus longtemps qu’il ne le devrait à notre connaissance, mais qui pourtant, fait un bien fou. Remarquer sa gêne lorsqu’il rompt subitement ce contact, baisser les yeux d’un réflexe de sentiment commun. J’hausse la tête maintes fois, consciente qu’il a raison, consciente que la détermination dans son regard n’est pas à prendre à la légère ; elle doit être enrichie. Et cette situation me fatigue d’avantage, tout comme cette détermination à laquelle il faut se préparer encore et encore. Alors j’ai une tout petite larme qui se détache du coin de mon œil pendant que je lui sourie affectivement. « On a raison de s’en faire, mais tu dis vrai, il faut qu’on voit le bon côté des choses et qu’on reste soudés. Et puis, peut-être que nous retrouver tous cloîtrés ensemble ça peut nous donner un avantage. Au moins on a un regard sur tout le monde, en espérant que ça ne nous rendes pas plus vulnérable et atteignable. Qui sait ce qu’ils ont encore prévus ? Et si c’était calculé, si c'était exactement ce qu'ils voulaient ? » Me voilà soudainement plus stressée sur la fin. Qui voudrait faire péter une bombe une nuit, atteindra tous les élèves de l’école. Qui nous voulait tous ensemble dans la même pièce, a maintenant exactement ce qu’il voulait. Mais avoir tout le monde sous ses yeux, c’est prendre l’avantage de remarquer et de réagir. Ça y est, je m’emballe, je réfléchis trop, et je me frustre moi-même. Je dois me calmer, aborder les choses avec raison, éloigner ses petites larmes de moi et qui ne me ressemblent pas. Et de ce fait, je fixe à nouveau mon ami, abordant une chose que je n'ai jamais eu raison d'aborder. Je respire fort pour calmer ma frustration et mon ras le bol, retrouver un équilibre, éloigner mon petit cœur des palpitations trop fortes. Regarder le Serdaigle dans le blanc des yeux, d'avance gênée une seconde fois par les mots que j'ai en tête. « Zach, je t’ai jamais dis merci. » Je ne devrais pas être gênée, car je dis ce qui est. Merci d'avoir toujours été là pour moi, merci d'avoir cru en moi, merci d'être l'une des personnes les plus fabuleuses de ma vie.

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Nuit noire

Les valides & Tracy

Le rôle de rassurer les plus jeunes, d’agir en aînée auprès d’eux, devenait de plus en plus compliqué pour Tracy qui ne ressentait même plus la légitimité d’assurer cette fonction. Pourtant, le jeune Justin avait l’air bien triste et désemparé... Seulement, aucun mot ne suffirait à remplacer sa famille, ou bien sa meilleure amie qui semblait tant lui manquer. Étant proche de Lena, la préfète savait toutefois qu’elle ne pourrait se résoudre à s’endormir avant tout du moins d’avoir essayé d’apaiser les craintes du jeune homme. Pendant ce temps, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à Dan, à son air hagard lorsqu’on l’avait sorti de la grande salle... Concernant la situation avec Ariel, qui était bien plus délicate, elle avait bien du mal à se positionner : elle n’était pas spécialement proche de la jeune fille, aussi elle n’avait pu obtenir un retour de sa part. Mais après tout, Londubat lui avait permis de rester, et elle ne pouvait croire que le ministère ait donné son accord pour une telle décision sans élément laissant croire en l’innocence de la jeune fille. « Oui bien sûr ! On ne sait pas… ce qui a pu se passer. Peut-être n’était-elle pas consciente de ce qu’elle faisait, enfin… je n’en sais trop rien. Ce n’était peut-être pas « elle » qui essayait de te tuer. Et que t’apporterait la vengeance, de la satisfaction ? Justin, tu risques juste de faire de la peine à ta soeur… » Son visage trahit finalement sa crainte principale : se pouvait-il qu’elle ait abrité au sein de Serdaigle une meurtrière potentielle, six mois durant ? Entre ce qui s’était passé avec Anthea et les événements de la Saint-Valentin, les rangs de l’érudition ne semblaient plus être aussi sûrs qu’elle avait aimé à le croire.

Concernant l’autorité en vigueur, rien ne lui permettait malheureusement de défendre le travail des aurors : leur présence dans ce dortoir collectif était synonyme d’échec dans leur entreprise de protéger Poudlard, et Tracy le savait pertinemment. « Je sais. » répondit-elle un peu plus froidement qu’elle ne l’aurait voulu. Elle laissa passer quelques secondes de réflexion, songeant à la manière dont elle pourrait aider le Gryffondor à cesser de culpabiliser, par rapport à ce qui s’était passé dans la salle de duels. « Tu as onze ans, tu sais ? C’est normal qu’elle se soucie de toi, n’importe quelle grande soeur le ferait. Pour l’instant, pense que tu ne les as pas perdues, et que tu peux encore t’endurcir. » Le fixant droit dans les yeux, son regard ne laissant transparaître que sa propre détermination, elle se mit alors en tête de trouver une faille. Une solution de dernière minute qui lui permettrait d’aider ses proches à quitter l’infirmerie. « A vrai dire, concernant les adultes, je n’en sais rien. Rien du tout. » Et c’était la plus pure et la plus simple des vérités. A ce stade-là, même auprès des plus jeunes, elle ne pouvait décemment plus défendre leur travail au sein de l’école.

Emi Burton

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