RP COMMUN – Ce soir, vous avez la tête dans les étoiles.

Un silence total et reposant s'était installé sur son dortoir, comme tous les jours depuis qu'il avait réintégré l'école. Après plus de six ans à avoir à supporter Gallagher, celui-ci avait enfin décidé – ou non mais ce n'était qu'un détail – de lui ficher la paix. Il n'y avait plus rien qui traînait, plus de lit constamment défait, plus de remarques idiotes et insupportables dès qu'il avait le malheur de rentrer dans la pièce... La logique aurait voulu qu'il soit triste, au moins un minimum, de la disparition de celui qui avait partagé une grande partie de sa vie pendant toutes ces années mais il n'en était rien, il n'y avait rien d'autres qu'un profond soulagement. C'était un peu dommage que ça arrive si tard mais pour la première fois en sept longues années, Jesse se sentait enfin chez lui entre les murs de ce maudit dortoir. Assis sur son lit, les yeux rivés sur ses doigts qui boutonnaient avec mille précautions les boutons de sa chemise bleue, il écoutait distraitement les bruits qui provenaient de sa salle commune. Ca papotait, ça riait... C'était vivant. Ca lui avait affreusement manqué. Pour la deuxième fois en un an, il avait été décidé qu'il se rendrait à l'une des soirées organisées par l'école, et pour la deuxième fois en un an, c'était avec Etalyrae qu'il le ferait. Si la première fois n'avait été qu'une idée idiote dans l'espoir de ne pas penser à Marlow avec laquelle il avait pris l'habitude de roucouler bêtement à l'abri des gens alors que le reste du château faisait la fête pendant des heures – une idée qui avait été un échec total d'ailleurs – cette fois ça avait été un peu par hasard. Il n'y avait pas réfléchi. Elle en avait parlé, il lui avait proposé, elle avait accepté. Tout s'était fait le plus normalement du monde, comme s'il n'y avait rien de plus normal que d'y aller au bras de sa jumelle.

Il fallait reconnaître que l'enfer que ses parents l'avaient forcé – à raison, il ne le niait pas – à traverser avait eu un effet des plus étonnants et des plus positifs sur leur relation. Pour la première fois de leur vie commune, elle s'était montrée vraiment présente pour lui, vraiment inquiète peut-être aussi... Il n'y avait plus eu de rivalité, plus eu de compétition, plus eu de tacles ou de coups bas. Elle s'était montrée plus sœur que jamais et il n'avait pas eu le courage de se méfier, prenant ce changement comme une bénédiction. Jusque là, le hasard n'avait pas l'air de lui donner tort... Il attacha ses chaussures, remonta un peu négligemment ses manches, laissant apparaître la gourmette en argent qu'il n'avait jamais retiré depuis que sa sœur la lui avait offerte à leur anniversaire et jeta un dernier regard à son reflet dans le miroir en se frottant les yeux. Il avait fini par délaisser quelques fois ses lunettes pour des lentilles mais il peinait toujours autant à s'y faire. A Sainte-Mangouste, sa psy lui avait dit que c'était une bonne chose pourtant, que ça prouvait qu'il était prêt à arrêter de se cacher et à s'ouvrir davantage au monde. Il n'en était pas convaincu. Ca avait été une raison purement pratique qui l'avait poussé à un tel changement : les potions qu'on lui avait filé les premiers temps de son internement lui faisait constamment oublier où il pouvait bien les poser quand il devait les retirer. Mais si ça avait pu jouer dans la décision finale, il était prêt à prétendre que c'était mûrement réfléchi, évidemment... La porte du dortoir claqua derrière lui alors qu'il s'engageait dans les escaliers qui menaient à sa salle commune. Comme la dernière fois, il y avait donné rendez-vous à son aînée. Au moins, cette fois, il ne risquait pas d'y croiser Marlow. Un frisson désagréable lui courut dans le dos et il ne prit pas la peine de chercher à savoir si c'était le souvenir de la dernière soirée qui le dérangeait à ce point ou l'idée qu'il ne la croiserait plus jamais. Ca avait été beaucoup plus simple qu'il ne l'avait cru de passer au-dessus de sa mort. Il était triste, bien sûr, il avait pleuré, c'était certain, mais il avait déjà commencé à tirer un trait sur elle, pour toujours, parce qu'il ne pensait pas revenir au collège un jour. Il avait déjà commencé son deuil en avance, en quelque sorte.

Quand Etalyrae se montra enfin, il fronça les sourcils sans s'en rendre compte. Ce blond ne lui allait décidément pas. Elle lui avait écrit pour le lui dire, quand elle avait abandonné son brun naturel, mais il avait beau l'avoir vu tous les jours depuis plus ou moins deux semaines, il ne s'y faisait toujours pas. Il ne s'était pas gêné pour le lui dire mais elle n'avait pas paru ni mal le prendre ni le prendre en compte tout court. Sa robe, en revanche, lui allait à ravir. Un peu trop dénudée à son goût, bien sûr, mais il ne pouvait pas nier qu'elle était délicieuse ainsi vêtue. Elle allait faire tourner bien des têtes, ce soir. Avec un peu de chance, ça se terminerait mieux que l'autre soir. Tout avait pourtant très bien commencé, de la même manière d'ailleurs, il l'avait attendue ici-même, l'avait trouvée plutôt jolie, comme ce soir, et ils étaient partis ensemble, comme ils allaient le faire encore... Et après... Ca n'avait été qu'une suite insupportable de situations désagréables et de coïncidences dont il se serait bien passé. Il repoussa une mèche décolorée de devant le visage de sa jumelle et la lui coinça derrière l'oreille, avec un naturel tel qu'il semblait avoir agi en frère attentionné toute sa vie, et pourtant...

« Je suis sûr que Papa et Maman auraient préféré te payer tous les cavaliers du monde plutôt que de te laisser y aller avec moi. » déclara t-il avec un rire tout de même un peu triste. « Ils sont au courant, d'ailleurs ? En tout cas, je ne regrette pas cette deuxième tentative, même si tes cheveux sont affreux, tu es très jolie. »

Le jeune homme lui adressa un sourire taquin et lui tendit galamment son bras avant de la tirer hors du nid des vipères. Et dire que c'était déjà la dernière soirée qu'ils passaient ici... A peine venait-il d'y revenir qu'il lui faudrait en repartir aussitôt. Cette année lui avait paru à la fois incroyablement longue et extrêmement courte. Il avait l'impression pesante qu'on lui en avait volé une partie et, au fond, il savait très bien que ce n'était pas qu'une impression. Il s'était souvent demandé comment les choses auraient tourné s'il avait eu le courage de s'opposer à l'oppression paternelle dès qu'il avait commencé à avoir envie d'autre chose que ce qu'on prévoyait pour lui ou, plus probable encore, comment est-ce qu'elles auraient tourné s'il était resté à l'école pour les vacances de Noël...? Peut-être qu'il ne se serait jamais rien passé de tout ça... Sûrement... Il était de toute façon trop tard pour y penser, il ne pourrait plus refaire machine arrière. Malheureusement... Oui, c'était ça : malheureusement... Ils finirent pas entrer dans la salle, s'envolant presque aussitôt. Le brun en fut surpris mais étrangement pas tant dérangé que ça. Il n'était pas habitué à être dans les airs, c'était un fait, mais là, c'était supportable. Il écouta le petit discours de la Directrice, apprenant avec une certaine culpabilité les résultats des Coupes. Ca aussi, il était totalement passé à côté... Et dire que ça aurait pu être le cas même pour ses examens, s'il n'avait pas négocié des heures durant pour pouvoir les passer dans les mêmes circonstances que ses camarades. Il n'avait que trop travaillé pour accepter d'y renoncer. Depuis qu'il était entré à Poudlard, il ne vivait que pour ses ASPICs, pour voir des lettres de réussite s'afficher sur son bulletin scolaire à la fin de sa septième et dernière année. Lorsqu'elle eut fini et que tout le monde eut applaudit les vainqueurs, il se tourna vers sa cavalière et lui tendit respectueusement la main.

« Si Mademoiselle veut bien m'accorder cette danse... »

Il fallait en profiter, c'était ses derniers moments d'insouciance... Quand il quitterait définitivement l'école, il lui faudrait se débrouiller comme un grand, sans plus compter sur ses parents qui seraient désormais aux abonnés absents. Que de changements...

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~ Un petit bal, pourquoi pas ? J'avais invité la jolie Schöna à y aller où ça allait être fort différent de celui d'Halloween qui s'est révélé très spécial pour tous les deux. J'avais ainsi hâte d'aller à cette soirée en sa compagnie que j'appréciais énormément. Elle n'était aucunement ennuyante en plus d'être amusante et jolie. D'ailleurs, je ferais bien de me grouiller sinon j'allais la manquer ! Mes crétins de camarade de dortoir étaient déjà partis alors que moi, je n'avais que mes pantalons noirs ainsi que mes chaussures de la même couleur. J'ai enfilé une chemise blanche avec un veston bleu foncé afin de satisfaire les exigences de ces intellos de Serdaigle. J'ai, ensuite, un peu peigné mes cheveux avant de me regarder un dernier coup dans le miroir. Parfait ! J'avais aussi hâte de voir ma copine qui sera sûrement magnifique en cette journée...

~ J'ai quitté mon dortoir afin de descendre dans la magnifique salle commune des Serpentards. J'ai ainsi attendu ma copine près d'un siège sans, toutefois, m'asseoir. J'ai croisé les bras, pendant que quelques élèves sortaient, ici et là. C'est ainsi que je reconnus aussitôt une belle brune descendre du dortoir des filles. Un sourire parvint à mes lèvres où je me suis approché d'elle en lui prenant doucement la main tout en lui disant : « T'en as mis du temps ! Un peu plus et je mangeais ma main. » Dis-je, avec un sourire amusé. « Nan, t'es magnifique. Tous les autres insectes nuisibles de l'école en seront jaloux, comme toujours, en fait. Allons faire sensation, Schöna ! » Dis-je, en continuant de sourire, lui donnant un petit baiser sur la bouche avant de sortir, sa main entrelacée dans la mienne, de la salle commune. Je savais qu'une bonne partie du château ne nous appréciait guère mais personnellement, j'en ai rien à cirer. Certains disaient même que nous étions impliqués dans les décès de Marlow Bekerley, Asling et Sunny. C'était ridicule puisque je n'aurais jamais tenté de tuer la sœur de Sky ainsi que Maximilien. M'enfin, les gens croient que ce qu'ils veulent entendre. Peu importe, ce ne sont que des débiles qui pensent ce genre de chose.

~ C'est en compagnie de la jolie Frowein que je suis sortit de la salle commune afin que l'on puisse se rendre à la salle de bal. Nous avions monté les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée. Je ne savais pas si Jennifer irait, surtout qu'elle était un peu silencieuse, ces derniers temps et je l'avais aperçue écrire une lettre mais je ne connaissais pas le destinataire. Ce genre d'événement n'était pas du tout son style et si elle y allait, ça serait sûrement pour intimider des crétins style Fall, Underwood ou Kavanagh. Ce dernier, je l'avais quelque peu lâché pour Schöna mais je ne me gênerais pas s'il venait à me dire un truc. Bref, nous étions donc arrivés devant les portes de la salle. Ainsi, devant celles-ci, j'ai observé l'intérieur qui semblait être aménagé de manière étrange. Il semblait y avoir des "planètes" dont une de danse, une de bouffe et une de relaxation. Je ne savais pas ce que voulait d'abord ma copine. S'amuser avec des insectes ? Ou bien une petite danse ? Ou encore bouffer ? Je ne savais pas. Je m'apprêtais donc à entrer avec elle en lui disant, avec un sourire :

« Alors, Schöna, je te réserve une petite danse tout à l'heure ? »

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Depuis les conséquences tragiques d'une simple fête foraine, Callie était aux petits soins avec sa meilleure amie, encore beaucoup affectée par les événements, il faut dire que dans la foulée, elle avait perdu son copain et ça n'avait pas aidé. La fille la plus importante dans sa vie, son parfait opposé avec qui elle se complète pourtant dans leur vie de tous les jours, est depuis d'interminables semaines très triste. Plus que jamais, la rouquine est impatiente que l'année se termine. Il y a sa maman qui maintenant l'attend hors de l'hôpital mais ce n'est plus sa seule préoccupation. Maintenant il y a January et plus elle y pense, plus Callie est persuadée que seul un vrai recul avec les lieux de l'accident, Poudlard tout court même, pourrait permettre à la jeune femme de se remettre, au moins qu'il y est une amélioration de son état. Les semaines passent mais rien n'y fait, la présence d'Asling et l'humeur ambiante du château ne l'aide pas à passer à autre chose, à digérer la nouvelle et à entreprendre d'avancer. C'est dans ce genre de moment que la rouquine comprend à quel point les sentiments de sa meilleure amie envers le Serpentard étaient sincères, et elle s'en veut alors de n'avoir cru à leur histoire et de leur avoir mis des bâtons dans les roues. Au final, elle est comme Noel et ressent beaucoup de culpabilité, sauf que elle peut continuer de côtoyer January sans que cette dernière puisse lire dans ses pensées.

Malgré tout, maintenant qu'elle avait pris conscience de à quel point son raisonnement actuel pouvait être mauvais et méchant à des moments envers la situation de sa meilleure amie, Callie faisait la même chose que le rouge et or dans ces moments-là : elle fuyait. Puisqu'elle espérait que cette fin d'année soit l'occasion de tourner la page et de prendre un nouveau départ en comprenant en compte tout pleins de changements, elle s'en alla. C'était peut-être un peu trop tôt pour en parler à January. Il fallait d'abord qu'elle ait le temps de prendre du recul pour écouter ce style de conseil. Hors, c'était le seul truc qui venait à la pensée de la Poufsouffle en ce moment, parce qu'elles venaient de boucler leurs valises et que maintenant c'était le blanc total. Pas d'ambiance donc et un grand risque que sa délicatesse la fasse craquer trop tôt. Et par une chance, une idée lui vint en tête à ce moment là. Dans son état normal, la princesse du château n'aurait pas supporté raté un bal. Callie ne comptait pas la forcer à s'habiller en bleu et y aller mais elle allait lui rapporter un souvenir et mémoriser les lieux pour quand elle le souhaiterait, lui raconter. Et pour qu'elle puisse dire qu'elle connaissait quelque chose. En fait, Callie se sacrifierait pour les beaux yeux de sa meilleure amie qui ne lui avait rien demandé mais qui la remercierait sans doute dans quelques mois, voir quelques années dans le pire des cas.

« Je vais m'absenter un peu dans pas longtemps, mais je reviendrais vite, je t'le promets. »

La jeune femme prit une de ses valises et tomba du premier coup sur celle qu'elle souhaitait. Quelques semaines avant la fête foraine, quand tout allait encore comme sur des roulettes, January lui avait fait acheté des vêtements plus féminins. Pour ne pas être refouler à l'entrée de la salle de bal, Callie jeta son dévolu sur une jupe blance qui remplaça son vieux pantalon troué et enfila sa veste en jean. Très peu de bleu, et alors ? De toute façon, elle n'allait faire qu'un passage exprès, juste histoire de prendre des gâteaux, ils allaient pas lui en faire un flan, non ? Tant pis, elle était du genre à ne pas s'en soucier et elle prit un sac avec elle. La salle commune était vide et c'était dommage, elle aurait bien demandé à Emrick de l'y accompagner, ça n'aurait été que quelques minutes mais ça aurait été ça de gagner. Mais non, elle ne le vit pas, comme d'habitude. C'était débile ça d'être dans la même maison, même année, mais même pas fichu de se voir régulièrement, tout simplement parce que monsieur était de plus en plus coincé. Sauf que là les examens étaient terminés et qu'il trouvait quand même le moyen de fuir ses amis et sa petite amie par la même occasion. January avait aussi besoin de lui aussi, mais non, il était introuvable...

Quand la jeune femme arriva devant la salle de bal et passa avec succès le test d'entrée – certes avec un peu d'insistance – elle regretta presque aussitôt d'avoir fait le déplacement. Il ne lui fallût que quelques pas à peine pour voir Emrick danser avec une de leur camarade de classe sur la piste de danse. Elle était tellement surprise de le voir à s'amuser alors que ses proches avaient besoin de lui qu'elle n'aperçut pas tout de suite l'apesanteur. Ce n'était pas très haut, elle n'en fût pas perturbée, pas vraiment, elle avait la tête ailleurs. Sans se détourner de son objectif, elle prit la direction du buffet pour prendre quelques gâteaux et deux verres. Ensuite, au lieu de retourner directement vers la sortie, elle prit un léger détour pour aller voir son soit disant petit copain attentionné. Son pas n'était pas furieux, bien au contraire, pourtant au fond d'elle la Poufsouffle était déçue du comportement de son petit ami. Aux alentours, il y avait pleins de personnes mais elle se fichait d'élever la voix, même devant un enquiquineur comme Noel.

« Tu préfères venir faire danser une dinde plutôt que d'aider January à tenir le coup. Elle comptait sur tous ses amis mais toi, t'étais introuvable pendant tout ce temps. » Dit-elle en interrompant les deux danseurs. « On avait tous nos examens en fin d'année, ça ne m'a pas empêché de la soutenir, par contre toi, tu l'as joué lâchement. Même pas une fois tu as pensé à elle, ni à moi. Tout ça pour venir t'éclater en douce. J'ai rien contre, tu fais ce que tu veux, mais pas donner signe de vie, mais même pas prévenir, ni venir prendre des nouvelles. On est dans la même maison et tu trouves le moyen de m'éviter. T'aurais pu nous le dire que t'étais insensible à ce qu'il s'est passé. A beaucoup de choses, la dernière fois tu traitais cette guenon de poisson pourri et maintenant tu danses avec elle ? A quoi tu joues, tu fais vraiment n'importe quoi, je ne reconnais pas mon meilleur ami... »

La jeune femme se fichait de blesser la fille d'à côté, de toute façon elle pleurait tout le temps et elle servait à rien. Elle passait sa vie à se lamenter, à jouer les petites faiblardes. Ah ouais, c'est tellement classe comme mode de vie ça. Callie se retourna vers elle, se souvenant de la dernière fois où elle avait craché son venin sur l'aiglonne. C'était avec sa meilleure amie, en cours, c'était drôle, et surtout maintenant il n'y avait plus aucun scrupule. Déjà qu'avant c'était limite, mais alors plus du tout. Non, Callie ne faisait pas une crise de jalousie, ça faisait longtemps qu'elle ne se sentait plus aussi proche d'Emrick alors qu'ils étaient censés être en couple, et puis elle n'avait rien à envier à ce thon, mais c'était le manque de loyauté qui l'a blessé beaucoup. Emrick n'avait rien à faire à Poufsouffle. Le Choixpeau devrait revoir son choix d'urgence et exigeait de virer ce garçon qui est devenu ingrat. A croire qu'être en couple lui a monté à la tête, pourtant au début la rouquine n'aurait pas cru, il cherchait pas plus à découvrir de nouvelles choses. Au final, elle devait avoir appris plus que lui ce qui était censé être partager en couple.

« Et toi alors, qu'est-ce que tu fais ici ? T'étais à la fête foraine non ? T'en as tellement parlé quand tu te vantais d'être en vie que je ne pense pas me tromper. Pourquoi tu t'en sors indemne toi ? Même pas blesser, ni rien, à croire que tu es derrière ce complot pour te venger de tout ceux qui t'ont toujours fais du mal jusqu'à aujourd'hui ? C'est de ta faute, hein, faut pas se laisser faire mais tu n'es qu'une nunuche. Si c'est de ta faute que ma meilleure amie est dans cet état là, t'entendras parler de moi. »

Son intervention devait avoir totalement surpris les deux abrutis, parce que personne n'avait encore pris la parole, on ne faisait que l'écouter parler avec un calme qui lui semblait hypocrite. Tant pis, elle entrait dans leur jeu. Elle avait dit tout ce qui lui était venu à l'esprit, maintenant elle n'avait plus qu'à leur fausser compagnie. Elle jeta le contenu des verres sur chacun d'entre eux, sachant pertinemment qu'ils n'avaient pas leurs baguettes avec eux, puis déposa soigneusement les verres sur leurs têtes. Et ensuite, seulement là, elle partit. Si elle n'avait pas attirer l'attention au début, là, il y a plusieurs personnes qui regardaient la scène. Ce n'était certainement pas admissible mais elle remerciait la foule danse de bien la cacher. Tout à l'heure, on aurait dit que les élèves s'étaient écartés exprès pour qu'elle puisse les voir et maintenant ils lui rendaient sûrement un bon service. La jeune femme pu donc partir tranquillement de la salle, quoique un peu pressée, avant de sprinter vers sa salle commune une fois qu'elle était sortie de la salle et loin des regards indiscrets. January devait l'attendre.

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Pour simplifier beaucoup de ses raisonnements, Archie rangeait les choses en deux catégories ; les choses intelligentes et les choses stupides. Or, il ne savait pas trop dans quel case mettre le bal. Si on y réfléchissait bien, le bal rentrait parfaitement dans les deux. Stupide, parce que des sorciers gesticulant sur la même musique au même endroit était profondément absurde, et intelligent parce qu'on appelait communément ça une fête et que fêter était souvent bon pour le moral, donc loin d'être idiot. La balance penchait donc plutôt du côté des choses intelligentes. Mais intellectuellement parlant, un bal était quand même assez maigre de contenu. Encore un problème philosophique qui se posait à Archie. Alors, il avait inventé deux catégories supplémentaires ; ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas. Un bal fonctionnait tout à fait. La boucle était bouclée, le problème du bal était résolu.
C'était donc tout à fait ravi par ses réflexions qu'il se prépara pour cette soirée. Il avait en plus dégoté un costume bleu qui lui seyait à merveille. Nul doute que cette soirée commençait bien. De plus, il avait proposé à Jagger de l'accompagner et à sa grande surprise, elle avait accepté. Après tout, un homme de sa trempe ne pouvait pas se permettre de se présenter seul à un bal, quand bien même il se fichait habituellement de toutes ces sottises de conventions. Là, il ne s'agissait même pas d'une affaire de convention ; on assistait ici à un problème esthétique. Un costume, ça n'allait bien qu'avec une robe et tant pis si ça pouvait paraître vieux jeu. Maintenant, Archie n'avait plus qu'à compter sur Jagger. Si son amie se pointait sapée comme un sac de pommes de terre et que, par conséquent, les choses tournaient au vinaigre, il pourrait toujours faire mine d'aller aux toilettes pour venir se réfugier dans son dortoir. Archie n'accordait pourtant pas plus d'importance que ça aux tenues vestimentaires. Mais tout de même, quand on allait à un bal, il fallait jouer le jeu jusqu'au bout, sinon ça n'en valait même pas la peine. Déjà que les intérêts d'un bal étaient limités, si on lui enlevait tous ses aspects positifs...

Archie jeta un dernier coup d’œil au miroir. Parfait, il était fin prêt. Il réajusta rapidement sa chemise quand un coassement digne de ce nom attira son attention. Il s'agissait de Nemo, la huitième merveille du monde dans l'esprit de son propriétaire. « Pas maintenant, Nemo, papa se prépare pour sa soirée. » Archie avait la fâcheuse tendance à parler à son crapaud comme s'il s'agissait de son fils. Cette façon de s'adresser à lui en avait surpris plus d'un, mais Archie s'en moquait bien ; s'il avait dû choisir entre Nemo et le monde, il aurait choisi Nemo. De plus, le jeune homme était fermement convaincu que son amphibien comprenait absolument tout ce qu'il lui disait -à tord ou à raison, nul ne le savait. Le crapaud, manifestement non content de la réponse de son propriétaire, coassa à nouveau, d'un coassement qui, pour Archie, s'était fait plus implorant. « Arrête de me regarder avec ces yeux là... Non, vraiment, arrête ça, tu vas t'ennuyer si tu viens et puis... » Archie soupira. Il ne pouvait rien refuser à Nemo. « Bon, je te prends avec moi, mais c'est seulement parce que je suis quelqu'un d'extrêmement bienveillant. Des gens comme moi, Nemo, tu n'en verras pas beaucoup de ton existence de crapaud. » Archie s'empara de l'amphibien et le glissa dans sa poche. Il n'était pas sûr que Jagger apprécie réellement, mais après tout, elle n'était pas obligée de le savoir. De toute façon, il allait lui accorder une ou deux danses pour lui faire plaisir et le contact physique allait s'arrêter là. Avec un peu de chance, elle ne remarquerait rien du tout.
Crapaud en poche, Archie se rendit jusqu'à la salle de bal. Il était pile l'heure convenue. Archie détestait se présenter en retard où que ce soit. Il s'agissait là, selon lui, d'une des pires marques de manque de respect dont on pouvait faire preuve. Résultat des courses, c'était souvent à lui d'attendre ses pairs, mais ça n'avait pas d'importance. Mieux valait que les autres soient en retard plutôt que lui -il ne se le serait jamais pardonné et des hommes aussi polis que lui, on n'en faisait plus, raison supplémentaire de mettre un point d'honneur à la ponctualité et aux bonnes manières. Après tout, son père n'avait cessé de le lui dire : "Une ligne de conduite exemplaire pour les hommes exemplaires".

A peine avait-il déboulé dans la salle qu'une chose le frappa de plein fouet. Un costume, pour être plus exact. Un costume qui n'aurait même jamais mérité une telle appellation. Une horreur bleue surmontée d'étoiles jaunes sur le col. Précisément le genre de veston qu'Archie aurait porté dans un cauchemar abominable où le bon goût se serait vu tellement négligé que ça aurait été la porte ouverte à toutes les dérives. Mais en soi, Archie se moquait bien de cet indécent costume assorti à une robe tout aussi vilaine. Le pire, le summum, le paroxysme de cette affaire, c'était que ledit costume était porté par le pire bandit que la Terre n'ait jamais porté, un blondinet tête-à-claques du nom de Shiver. Archie se moquait de son prénom comme de l'an quarante, il se moquait de tout ce qui avait trait à ce garçon de près ou de loin comme de sa première chaussette, mais là, il ne pouvait pas passer outre. La pire ordure que l'humanité ait vue dans le costume le plus abominable qu'elle ait fabriqué. Ils faisaient un bon combo, tous les deux, et Archie se demanda s'il n'allait pas lui lancer une pique des plus odieuses avant de se rappeler que ce serait finalement lui rendre service ; autant le laisser dans ses faux-pas et dans son manque de goût le plus total, après tout, si on se moquait de lui, Archie ne pouvait pas espérer mieux. Lui, au moins, était tout à fait convenable et plus encore. Bon, il avait un crapaud dans la poche, mais personne n'était censé le savoir. Alors, il se contenta de lui lancer un regard aussi moqueur que méprisant et continua sa route. Avec un peu de chance, Jagger était déjà arrivée.

Et c'est peu de temps après qu'il trouva la jeune femme. Elle était tout à fait présentable, ce qui lui donnait une bonne raison supplémentaire de passer une soirée formidablement agréable. « Mademoiselle, bonsoir. » Archie l'avait abordée avec un sourire en exécutant une petite révérence digne des plus grands monarques. « Je suis ravi que vous ayez cédé à mon invitation. » Puis il lui chuchota à l'oreille : « J'avais vraiment très peur que tu ne viennes pas. » Ce n'était évidemment pas vrai, mais eh ? Les filles aimaient bien ce genre de remarques, non ? Archie fit ensuite un tour sur lui-même. « Comment tu trouves ? Fabrication galloise à ce qu'il paraît. C'est pas l'excellence absolue, mais tu sais, avant de dire n'importe quoi, on peut dénicher quand même des choses très bien faites chez les gallois. Je trouve qu'il retombe bien et la couleur est jolie. » Il lui fit un nouveau sourire. Après tout, il était content de la voir. Archie aimait bien Jagger. Elle avait un côté franc qui était des plus appréciables et elle n'était pas comme ces pimbêches qui se prenaient pour le centre du monde. Même s'il ne lui aurait jamais avoué, elle faisait également partie de ses meilleurs amis. « Je t'ai déjà parlé de Shiver blond ? Son costume est d'une laideur sans pareille et je refuse de croire que tu sois passée à côté sans rien voir tant il s'agit d'une agression visuelle. Du coup, je suis de très bonne humeur. » En réalité, Archie ne savait pas tellement quoi dire à Jagger, alors il remettait son ennemi sur le tapis -n'allez pas croire pour autant que son existence représentait un quelconque intérêt pour le jeune homme. Il aimait bien sa cavalière, c'était sûr, mais pour être tout à fait honnête, Archie devait bien s'avouer à lui-même que les bals, ça n'était pas trop son truc. Alors à défaut de savoir comment s'y prendre, il pouvait bien se permettre de détendre l'atmosphère avec un petit calembour. Après tout, le meilleur moyen de s'extirper d'une situation inconfortable n'était-il pas l'humour ? Et encore, la situation n'avait pour le moment rien de gênant parce que les gens ne s'étaient pas encore mis à danser. Archie détestait danser.

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Le buffet avait l'air délicieux. Il y avait toutes sortes de plat, avec différentes viandes, même des plats végétariens. La jeune femme commença à se servir en écoutant son amie. Vu ce qu'elles avaient prévus de faire il valait mieux qu'elle mange maintenant. Machinalement elle tendit une autre assiette à Chloé. Lynn aimait manger, elle avait la chance de faire partie de ces filles qui mangent beaucoup et qui ne grossissent pas. Les heures passaient à voler et les escaliers de Poudlard devaient aussi jouer un peu. Elle remplit donc son assiette au maximum. Avec un discret sort de lévitation elle fit voler devant elle deux coupes en plus de l'assiette.

"Tu sais ce que j'adorerai ? Que l'on piège quelques verres et que ce soit Joy Lancer qui s'en paye un ! Je ne sais pas si tu la connais, mais tu dois sûrement voir qui c'est, elle est de ton année. "

Elle voyait qui était Joy, elle avait eu des cours en commun, mais elle ne la connaissait pas plus que ça. Mais si cela pouvait donner le sourire à son amie, elle espérait que la serpentarde se serve dans les cocktails empoisonnés.

"Il est temps d'animer un peu la fête alors !"

Lynn sortit des fioles de son sac et en tendit à Chloé. Une petite fioles brune en premier.

"Alors celle-ci doit rendre les aliments infectent et les autres transforment en divers animaux. Je les ai pris au hasard donc effet inconnu, ça va être sympa à observer."

Elle fit un clin d'oeil complice à la Serdaigle. Avant de faire tomber un peu de liquide d'une petite fiole qu'elle tenait dans la main dans quelques verres alors qu'elle faisait semblant de se servir du pain. Elle reposa la fiole dans son sac, en attrapa une nouvelle qui contenait une poudre très fine qui ressemblait à du sucre. Elle en reversa un peu sur des cupcakes couverts d'étoile en attrapant un jaune, bien au fond. Cela allait déjà faire des jolis dégâts.

En tout cas Chloé semblait partagé sa vision des choses. Enfin c'était dommage pour son amie que le garçon qu'elle attendait ne soit pas là. Il ne devait pas être bien malin pour laisser passer une fille comme ça.

Lynn regrettait la présence de James, mais depuis ce qui était arrivé à Marlow il n'était plus le même. Elle avait essayé de lui parler mais sans résultat.

Néanmoins, elle était contente de profiter de cette soirée avec la septième année. Elle n'en revenait pas que c'était leur dernière soirée à Poudlard ensemble.

"Si tu as fini la distribution des petites surprises ça te dit qu'on s'éloigne un peu ? Il y a des canapés qui ont l'air confortable là-bas. Tu auras surement moins le vertige assise. Et puis ça nous donnera l'occasion d'observer les résultats, tout en cherchant un partenaire mignon pour aller danser."

Cela semblait pas mal comme plan et ainsi elle n'aurait pas besoin de se promener avec une assiette flottante et des verres.

Le hasard:

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L'ambiance dans le dortoir ne laissait pas deviner que ce soir un bal était organisé pour les dernières années. Pour eux. Etalyrae se souvenait des autres années ou même si elle n'appréciait pas vraiment ses camarades, participer volontiers à leur enthousiaste pour se préparer afin d'être les plus belles de la soirée. Au fond, leur façon de penser était profondément ridicule, ce n'était pas à elles d'être les reines de la soirée, d'ailleurs elles ne l'avaient jamais été. Peut-être ce soir si, qui c'est, le moment était venu de célébrer leur départ. La préfère ne regrettait pas spécialement de partir, au contraire, en revanche elle trouvait dommage que son dortoir est perdu tout son dynamisme. C'était plus entraînant, on se sentait vivant et surtout, on n'avait pas le temps de réfléchir. Mais ce soir, en se préparant, la jeune femme pensait à la suite. Pas seulement à quel endroit elle irait faire bronzette en prenant le moins de risque possible pour sa peau. Non, elle voyait plus loin. Elle avait récemment appris que son entrée dans l'univers qu'elle attendait depuis plusieurs mois avec impatience était repoussée et s'était donc rabattue sur la seule solution qui lui restait à prendre. La plus simple quoique pas la plus évidente. Elle n'était pas très enthousiaste de ce choix précipité, heureusement que son frère rentrerait lui aussi dans un cursus à l'université sorcière lors de la prochaine rentrée scolaire. Heureusement qu'il serait là-bas, maintenant Etalyrae ressentait un soulagement à l'idée de savoir qu'elle ne serait pas seule. Elle avait même été très heureuse d'apprendre qu'il allait revenir quelques semaines à Poudlard pour passer en autre ses ASPICS. C'était la raison principale de sa venue, n'empêche qu'il l'avait invité au bal, comme pour effacer le souvenir du dernier qui s'était mal terminé. La jeune femme ne comptait pas commettre la même erreur.

Avec plus ou moins d'adresse, la jeune femme parvint à remonter la fermeture éclair de sa robe dans son dos. Comment y était-elle parvenue ? Elle ne savait pas, peut-être avait-elle des talents de contorsionniste insoupçonnés ? Dans tous les cas, ils étaient bien cachés et elle n'avait pas l'intention de les exploiter, ou du moins de chercher à savoir ce qu'il en était réellement. La prochaine fois, une aide serait forcément disponible pour elle. Tout à l'heure, Wilhelmina devrait être de retour quand elle arriverait, ou alors elle ne tarderait pas et l'aiderait. Sinon, au pire des cas, elle aurait recourt à une autre camarade, celle qui se préparait toute seule dans son coin. En fait, leur dortoir était beaucoup plus silencieux depuis que Isis et Freyja avaient arrêtés leurs études ici. La préfète n'était pas triste ni curieuse de ce qu'elles avaient pu devenir, mais elle devait admettre que ce silence était parfois pesant. Même l'année dernière, à trois, elles avaient quand même fait en sorte de rendre la situation moins pénible. Là, poids du départ ou des morts encore récents, ou les deux, en tout cas c'était morne, tout pourri et la vipère était pressée de rejoindre son cavalier. Cependant, avant, elle devait terminer de se préparer. Pour sa dernière soirée, elle devait être vraiment parfaite. C'est pourquoi ce devait être la troisième fois qu'elle coiffait ses cheveux en veillant à ne laisser aucun nœuds, sinon ce serait le drame. Et quand elle eut enfin la certitude qu'aucun n'opposait encore de résistance, elle rejoignit la salle commune où Jesse l'attendait déjà.

« Je suis sûr que Papa et Maman auraient préféré te payer tous les cavaliers du monde plutôt que de te laisser y aller avec moi. Ils sont au courant, d'ailleurs ? En tout cas, je ne regrette pas cette deuxième tentative, même si tes cheveux sont affreux, tu es très jolie. »

A vrai dire, la jeune femme n'avait pas pardonné à ses géniteurs l'internement de Jesse. Certes, celui-ci avait quand même tenté de se débarrasser de leur père mais elle était quasiment certaine qu'en se jetant sur lui, son jumeau savait qu'il n'aurait aucune chose et si en premier lieu elle avait été très surprise voir même un peu choquée, elle avait su prendre du recul et faire le lien avec quelques discussions partagées avec son frère. La pression de ses parents le rendaient fous, ce n'était pas de la faute de la personne qu'ils prétendaient. Ensuite, les moyens utilisés, la rapidité aussi, tout cela avait causé un tel changement dans son quotidien à Poudlard. En ayant Asling comme nouvel équipier, la jeune femme ne s'était pas attendue à vivre un combat quasiment constant avec lui, au point que le dernier souvenir qu'il a emporté d'elle, c'est une dispute. Il avait fallût faire face aux rumeurs, ne surtout rien laisser sous-entendre, que la direction ne cafte pas sans le faire exprès. Un recul en avait entraîné un autre et même si Etalyrae était toujours aussi contente de profiter du soutient de ses parents, que ce soit financièrement ou moral, son estime avait baissé à leur égard sans compter qu'elle se méfiait toujours d'un coup bas, ils l'avaient fait à son frère alors pourquoi pas à elle ?

« Bien sûr que non. Ils en auraient fait tout un scandale et je n'avais pas qu'ils me prennent la tête à la fin de l'année, surtout que je les revois bientôt. Puis je suis assez grande pour savoir ce que je veux faire même si je ne suis pas totalement libre au risque de me retrouver dans la même situation que toi. »

Depuis le retour de Jesse à l'école, les jumeaux avaient eu le temps de discuter de l'avenir, un peu plus précisément que par lettres. Il allait devoir se débrouiller seul parce que ce n'était pas la peine de compter sur le soutient financier des parents, à leurs yeux c'était un peu comme si Etalyrae était tout d'un coup devenue fille unique. En fait, c'était totalement ça et la jeune femme n'aimait pas cette sensation, allez savoir pourquoi. Sans doute parce que l'espoir de reprendre l'entreprise familiale avait toujours pesé sur les épaules de Jesse, elle avait eu l'esprit tranquille de ce côté là mais maintenant, est-ce qu'elle allait être considérée comme possible successeur ? L'horreur, ce n'était pas du tout dans ses ambitions, il ne lui restait qu'à croiser les doigts pour ne pas apprendre une mauvaise nouvelle cet été parce qu'elle se voyait mal devoir prendre son indépendance comme Jesse en coupant prématurément les ponts avec ses géniteurs, elle devrait alors ensuite beaucoup travailler pour avoir des économies, se faire vivre et elle n'était pas encore prête à tout ça. C'était tellement plus facile de vivre grâce aux autres, faut dire que la vie à Poudlard ne lui avait pas appris les bonnes habitudes, là, la nourriture apparaît par magie devant vous une fois assis à table, préparée par des elfes de maisons. A l'université, elle doute que ce soit la même chose, d'après les dires de Wilhelmina qui elle s'était rendue aux portes ouvertes. Enfin, ce n'était pas comme si le midi elle devrait se préparer à manger seule aussi, apparemment il y a avait un autre système plutôt pratique. Le soir en revanche, si elle comptait vivre seule ce serait compliqué, son jumeau n'avait-il pas par hasard appris à cuisiner lors de son séjour à Ste-Mangouste ?

Avant qu'elle ne puisse lui demander par simple curiosité, ils étaient déjà arrivés devant la salle de bal. En entrant, ils s'envolèrent presque aussitôt. Pas très haut, mais ce fût assez pour surprendre la jeune femme qui se revoyait déjà dans une expérience similaire que celle vécu un peu plus d'un an en arrière. Elle n'en gardait pas franchement de bons souvenirs, heureusement qu'elle s'aperçut rapidement que ce n'était question que de donner un petit effet supplémentaire pour correspondre au thème de la soirée. Thème qu'elle considérait très prétentieux, déjà ils étaient tous obligés de porter du bleu et le thème supposer aussi le ciel – qui est toujours bleu – avec des étoiles. Ca va, ils se sentaient plus les Serdaigle. Enfin, peu importe, toutes les couleurs vont au teint de la jeune femme qui s'est très bien accordé à son frère. Au niveau des couleurs, ce n'était pas bien compliqué, restait ensuite un certain style et elle devait admettre que son jumeau avait fait des efforts. Il était vraiment pas mal et elle aurait dû peut-être le lui dire après que lui-même l'est complimenté, n'avait-il pas besoin de reprendre confiance en lui après son internement ?

« Si Mademoiselle veut bien m'accorder cette danse... »

Encore une fois, les pensées de la préfère étaient à la traîne, le temps qu'elle réagisse, Jesse l'avait déjà devancé pour dire autre chose. Une proposition qui la surprit et lui fit plaisir, la dernière fois ils n'avaient pas eu le temps de le faire, il avait quitté la salle avant et le pire c'était que la responsabilité en revenait à la jeune femme. Avec un peu de chance, ils n'avaient pas renouveler leurs dilemmes parce que la jeune femme cette fois-ci, allait très mal les accueillir. Et ne ferait jamais quelque chose qui va contre son frère, au ben non alors qu'elle a découvert que sans lui, son quotidien n'était plus pareil. Il avait beau être chiant, il était essentiel à sa vue et même si elle n'allait sûrement jamais le lui avouer, elle ferait en sorte maintenant d'être plus présente pour lui, de remplir son rôle plus convenablement. Enfin, fallait pas que ça lui monte à la tête. En revanche, oui, il pouvait se permettre de l'inviter galamment, c'était très bien ça. Finalement, son séjour avait eu de bonnes répercussions sur le jeune homme, il était toujours aussi poli et avait moins de défauts. Bon, il n'avait su résister à l'envie de replacer une mèche de la jeune femme tout à l'heure mais ne repasser pas vingt fois ses mains sur sa tenue pour éviter le moindre pli. C'était vraiment chouette de le re découvrir ainsi même si il était passé par des moments compliqués là-bas. C'était un mal pour un bien ? Peut-être.

« Avec plaisir. » Répondit-elle en posant sa main dans celle de son jumeau. « Je ne pouvais trouver meilleur cavalier ce soir. On est vraiment bien assorti en plus... Tu es très bien habillé, je tenais aussi à te le dire. Et je suis contente que nous passions notre dernière soirée ensemble. »

Voilà, elle les avait casé ses fameuses choses qu'elle voulait lui dire, loin de là son envie de jouer les sentimentales, nostalgiques ou quoi que ce soit d'autre dans le genre, elle cherchait juste à être gentille, sincère et voir comment pouvait évoluer sa relation avec son jumeau si ils ne cherchaient pas tout le temps à se piquer. Pour l'instant, elle voyait qu'ils pouvaient aller jusqu'à danser ensemble, ce qui était plutôt pas mal, par contre c'était vers ce moment là que la dernière fois avait foiré, elle allait devoir redoubler d'attention pour éviter de faire une nouvelle connerie. Déjà, elle essayerait de ne pas lui marcher sur les pieds. Quand ils se mirent en place une fois arrivée sur la planète correspondante, elle songea qu'il était de toute façon impossible qu'elle l'écrase bêtement, elle savait danser depuis longtemps, il fallait vraiment qu'elle cesse de se laisser autant influencer par toutes ses émotions.

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Emrick avait pesé les pours et contres d’aller à ce fameux bal de fin d’année et malgré les circonstances, avait décidé de s’y présenter tout de même. Il y allait sûrement avoir des personnes qu’il appréciait à cette soirée et il avait grand besoin de se changer les idées. Les évènements des derniers mois avaient tout simplement prit le dessus sur toutes ses pensées et il n’avait plus envie de penser à ce genre de choses. De toute façon, cela ne pouvait faire de mal à personne s’il essayait de s’amuser le temps d’une soirée et surtout pas à lui-même. Il avait besoin de distractions, de se retrouver avec plusieurs personnes dans une ambiance différente qui avait pesé sur le château depuis les dernières semaines.

C’est avec cette idée en tête qu’il s’était rendu à la soirée, en essayant le plus possible de respecter le code vestimentaire, malgré qu’il n’ait presque aucun vêtement bleu dans sa garde-robe. Ce n’était pas si grave, il avait au moins respecté cette contrainte, sans pour autant tout exagérer. En rentrant dans la salle, il avait aperçu une de ses amies et avait décidé de se diriger vers elle d’un pas décidé, voulant au moins renouer les amitiés qu’il avait légèrement perdues au cours de ces derniers temps. Il faut dire qu’il ne savait plus réellement où donner de la tête, qui aller voir en premier et surtout qui privilégier. La réponse devrait être évidente, mais elle ne l’était malheureusement pas. Il lança un regard vers Noel, une autre personne qu’il avait sérieusement laissé de côté ces temps-ci. S’il avait le temps, il irait le voir lorsqu’il ne serait pas en compagnie de sa cavalière.

Lorsqu’il fut à la hauteur d’Alycia, il la complimenta ce qu’elle portait, question de faire une bonne « première » impression. Il fallait bien qu’il commence à quelque part pour renouer les liens qui s’effaçaient tranquillement. « Em'... Merci... Tu es pas mal toi aussi... ! » Lui dit-elle en rougissant un peu, chose qu’il faisait lui aussi après l’avoir invité à danser, mais qu’il tentait tant bien que mal de cacher. Il avait enfouit ses mains dans ses poches, trouvant son invitation un peu audacieuse mais bon, il fallait commencer quelque part et sans vouloir rejeter Morgane, il se disait que tout allait être plus facile s’ils étaient seuls. Une fois rendu sur la piste de danse, elle lui tendit la main, qu’il prit, et elle lui pointa la piste d’un signe de tête, lui disant de mener le pas. C’est ce qu’il fit, commençant à danser du mieux qu’il pouvait, étant extrêmement maladroit. « Désolé… » Lui dit-il après avoir marché sur ses pieds et alors qu’il s’apprêtait à lui adresser plus amplement la parole, une personne s’adressa à eux, une voix qu’il connaissait très bien…

Il fronça les sourcils alors que Callie lui lançait des paroles quoi que légèrement blessante, interrompant leur danse pour cet instant. Il sentait la colère monter en lui alors qu’elle lui lançait plusieurs phrases remplies de suppositions et de faits n’ayant pas été nécessairement vérifiés avec lui au préalable. De toute façon, cela ne le dérangeait pas vraiment qu’elle parle de lui comme ça, mais c’était autre chose de s’en prendre à une fille qu’elle détestait tout simplement, sans aucune raison véritable et devant lui en plus. Elle savait qu’elle était son amie, alors elle n’était pas obligée de dire ce qu’elle pensait d’elle ouvertement, d’autant plus que cela allait probablement la vexer. Elle finit son discours en jetant le contenu de ses verres sur lui et Alycia, tournant les talons et quittant la salle aussi vite qu’elle était entré.

Il poussa quelques jurons avant de s’asseoir sur le divan le plus proche, passant ses mains dans ses cheveux pour essayer d’enlever le plus possible le liquide qui s’y trouvait. Il regarda Alycia, question de voir si elle s’en tirait bien, elle. « Désolé… » Dit-il en soupirant. « Et au fait, c’est pas vrai, je ne traitais pas de poisson pourri. » La colère pouvait se lire dans son visage, visiblement énervé des évènements qui venaient de se produire.

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~ La soirée se passait bien. Peut-être trop bien ? Mon ami Emrick m'avait invité à danser, surtout que nous nous étions éloignés depuis quelques temps, par tous les récents événements mais aussi le fait qu'il ait une copine du genre possessive comme Callie. Peut-être est-ce bénéfique, cette danse, afin de conserver une bonne amitié ? Je ne saurais le dire puisque je tiens beaucoup à mon amitié avec lui et le voir se faire manipuler ainsi par sa copine m'a fait mal. Elle nous a éloigné l'un de l'autre. Au moins, en ce moment-même, je ne pouvais me plaindre de la non-présence de la rousse. Emrick avait le droit à un peu de liberté, non ? C'est ainsi que nous avions rejoins la piste de danse où j'avais invité le garçon à mener le pas. Je ne savais pas s'il savait danser mais même s'il ne le sait pas, ce n'est pas grave...

« Aïe ! » Le Poufsouffle venait de me marcher sur le pied pendant que nous avions débuté une petite danse. Non, il n'était pas très bon ! Alors, il me faudrait ainsi guider ses pas, ça sera un jeu d'enfant ! Le garçon s'excusa : « Désolé… » Je fis un sourire afin de lui dire que ce n'était pas grave et surtout que ce genre de chose pouvait arriver, nous étions des êtres humains après tout ! Je voyais ainsi qu'il semblait vouloir continuer de parler mais s'arrêta dans son élan...

~ Sa copine venait tout juste de se pointer en face de nous où nous avions dû arrêter notre danse amicale, surtout qu'elle avait commencer à déverser un flot de paroles en élevant la voix. Je ne bougeais simplement plus, en la regardant avec les sourcils froncés. Ce qu'elle disait était totalement ridicule. C'est par tout ça qu'on voyait à quel point elle était possessive et qu'elle pensait qu'Emrick était son petit jouet. Il n'était pas obligé d'accomplir ses moindres désires. Ensuite, c'est sur moi qu'elle déversa son venin. Tout ce qu'elle disait n'avait absolument aucun sens, surtout que j'avais passé le mois dernier dans un silence presque complet hormis avec ma meilleure amie qui m'a aidée dans cette terrible épreuve ainsi que Matthew. Cette fille ne sait pas de quoi elle parle ni même de ce que j'ai pu vivre lors de cette fête foraine. *Alycia, ne pleure surtout pas, montre que tu es plus forte. Montre à Matthew et Catalina que tu n'es plus le bébé que tu étais... Gardes la tête haute...* C'est ainsi que je continuais de la regarder, sans sourire, vexée et fâchée. En plus, elle me disait coupable du drame de la fête foraine où j'ai passé à deux doigts de mourir moi-même. Il est peut-être temps qu'elle se rende à l'hôpital psy'...

~ C'est là qu'elle versa le contenu de deux verres sur Emrick et moi-même où j'ai immédiatement craché au visage de Callie après que le liquide ait terminé de couler. Celle-ci venait de ruiner ma soirée par de ridicules paroles et surtout, j'étais trempée de la tête aux pieds, ce qui était très désagréable. La rousse venait de se faire une nouvelle ennemie et je n'avais pas l'intention d'être faible devant elle, celle qui a volé l'amitié que j'avais pour Emrick. Le pire est qu'elle a osé parler de la fête foraine en me disant derrière le drame... Je trouve ça inacceptable. Heureusement qu'elle était partie, sinon je me serais jetée sur... Alors, du coup, je restais ainsi, immobile, ne sachant pas quoi faire ou bien, que ferait Emrick. Celui-ci se dirigea vers un canapé, en passant par le couloir "gravitationnel". Je le suivis, sans sourire, toujours vexée de la précédente présence de Callie. Comme lui, je me suis assise sur le canapé, pendant qu'il passait sa main pour enlever le liquide. C'est dans ce genre de moment que je regrette d'avoir les cheveux longs mais bon, ce n'est pas le pire. Le pire sont les vêtements... Du coup, le garçon s'excusa, en soupirant : « Désolé… » J'ai tourné la tête vers lui, dégageant mes cheveux mouillés de mon visage pendant qu'il continuait, avec de la colère au visage : « Et au fait, c’est pas vrai, je ne traitais pas de poisson pourri. » Je n'ai rien dit pour le moment, regardant le sol. Même si Emrick m'aurait traitée de "poisson pourri", ça m'importait peu. J'ai déjà reçu bien pire comme insulte et celle-ci était classée dans les plus idiotes. J'ai mis quelques secondes de silence, me forçant pour ne pas verser de larmes. Je voyais les visages de Sunny et Marlow ainsi que le moment où je les ai vues périr alors que j'étais à quelques pieds de périr moi aussi... Puis, le visage de ma meilleure amie apparaissait dans mon esprit. *Non, Alycia, gardes la tête haute ! Tu n'es pas faible. Aies juste plus confiance en toi !* C'est ainsi que j'ai relevé la tête en me tournant vers Emrick, joignant mes mains ensembles. J'ai commencé à lui dire :

« Poisson pourri ou pas, ce n'est pas ce qui m'affecte... Cette fille va regretter ses paroles... Elle ne sait pas ce que j'ai vécu, à la fête foraine... J'ai passé le mois dernier, dans le silence et la tristesse à cause de ça... J'ai vu Marlow et Sunny mourir sous mes yeux sans que je ne puisse rien y faire... Et... j'aurais pu y passer également puisque j'étais à quelques pieds de me faire écraser... J'ai presque perdu ma jambe par un éclat de vitre mais j'ai été chanceuse de la manière dont il s'était planté dans ma jambe... Sunny et Marlow m'ont... sauvée en quelque sorte... Tu sais, je n'ai cessé de faire des cauchemars sur tout ça et ça ne s'est calmé que récemment... » Dis-je, tristement, prenant une petite pause avant de reprendre. « Pardon de ce que je vais dire mais j'ai rarement été aussi vexée... Elle pense que tu n'es que son esclave et son jouet. Tu n'as absolument aucune liberté pour quoi que ce soit... La preuve, notre amitié en a souffert une partie de l'année... Si on n'a pas le droit d'être amis, on a le droit à quoi ? » Dis-je, toujours du même ton, avec beaucoup de tristesse dans ma voix. « Tu sais, je n'ai jamais rien eu contre elle, surtout qu'elle était ta meilleure amie mais là... elle a fait l'inacceptable... Elle pense que tu ne dois être fidèle qu'à elle et non à tes amis... Ce n'est qu'une manipulatrice... Une sale garce... » Je me suis tus, mettant mes mains de chaque côté de mon corps, sur le canapé. J'avais envie de pleurer mais aucune larme ne sortit de mes yeux. Néanmoins, le ton de ma voix demeurait triste et colérique en même temps.

« Bien sûr que non. Ils en auraient fait tout un scandale et je n'avais pas qu'ils me prennent la tête à la fin de l'année, surtout que je les revois bientôt. Puis je suis assez grande pour savoir ce que je veux faire même si je ne suis pas totalement libre au risque de me retrouver dans la même situation que toi. »

Le jeune homme grimaça légèrement. Elle les revoyait bientôt... Oh, il n'avait jamais été particulièrement proche de ses parents, c'était un fait, mais tout de même... Il n'avait jamais été le fils que son père aurait voulu avoir, trop laxiste, trop bizarre, trop invisible peut-être aussi, mais ça n'avait pourtant pas été faute d'essayer de faire des efforts pour le satisfaire durant des années et des années... Si son entrée à Serpentard avait été une fierté pour la famille pendant quelques semaines, tout le monde s'était vite rendu compte que ça ne suffirait pas. Il n'y avait jamais vraiment eu sa place, de toute façon. Il avait tâché de s'éloigner de tous les nés-moldus du château, quand bien même il n'avait rien contre eux, simplement pour qu'on ne puisse pas lui reprocher de fraterniser avec ces « êtres inférieurs », n'avait pas hésité à s'engager dans une association idiote d'apprentis grands méchants parce qu'il avait été persuadé que c'était ce que son géniteur aurait voulu qu'il fasse – bon il avait fini par tous les balancer mais c'était une autre histoire – s'était toujours appliqué à envisager de reprendre l'entreprise familiale au détriment de ses études et ce même si cette histoire de matériels de voyage lui passait largement au dessus, avait toujours feint l'indifférence face aux railleries de son géniteur tout en tâchant d'avoir l'air le plus normal possible en sa présence, quoi qu'il puisse se passer, et avait même été jusqu'à se plier plus ou moins docilement à un mariage arrangé pour préserver la pureté du sang et leur lignée malgré les sentiments naissants qu'il pouvait avoir pour la jeune Berkeley et la haine farouche qu'il avait toujours vouée à sa fiancée. Les dix-sept premières années de sa vie n'avaient servi qu'à donner à son père des bases qu'ils pensaient tous les deux solides pour bâtir un futur digne de leur nom, quelque chose qui lui donnerait envie de dire avec fierté et satisfaction : « c'est mon fils ». Et dire qu'il avait attendu patiemment que ce jour arrive enfin... Il fallait reconnaître désormais que ça avait été un échec total et que, s'il avait été moins aveuglé par l'envie de dépasser sa sœur dans l'estime paternelle, il se serait rendu compte bien avant qu'il fonçait droit dans un mur. Malheureusement, il l'avait vu trop tard et se l'était pris de plein fouet. Et c'était affreusement douloureux...

« Tu dis ça pour l'instant mais d'ici quelques mois, quand tu comprendras enfin que ma situation est plus enviable que la tienne, tu me supplieras de t'enlever d'entre leurs griffes acérées. »

S'il avait parlé d'un ton détaché, comme s'il s'était fait une raison et admettait sans le moindre mal que ce qu'il prétendait était vrai, il n'en était rien. Il aurait donné n'importe quoi pour rentrer au manoir à la fin de la semaine, pour retrouver les remparts rassurants de sa chambre, pour supporter inlassablement la pression que ses géniteurs auraient encore pu lui offrir. Ce n'était pas tant une question financière, dans le fond. Il s'en fichait un peu et avait toujours été suffisamment intelligent pour ne pas dilapider son argent de poche dans des bêtises qui ne lui serviraient jamais à rien ou dans des vêtements hors-de-prix – il n'allait jamais à Pré-au-Lard et ne quittait son uniforme que lorsqu'il n'était pas à l'école – si bien qu'il pouvait techniquement se débrouiller de ce côté-là pour l'instant... Mais il ne se sentait pas prêt à se retrouver livrer à lui-même dans un monde qu'il n'avait fait qu'éviter jusque là. C'était effrayant. Il fallait se rendre à l'évidence, il partait avec un véritable handicap. Il n'avait pas vraiment d'amis – pour ne pas dire pas du tout – et n'avait jamais quitté Wallasey plus d'un après-midi, même si ses parents n'étaient pas toujours à la maison, il y avait leur elfe pour être à ses petits soins si bien qu'il n'était probablement pas capable de tout gérer tout seul et même s'il la recherchait en permanence en se prétextant trop occupé à bouquiner pour se mêler au reste de sa famille quand elle était là, il n'avait pas l'habitude d'être confronté à une solitude qu'il n'avait pas désirée. Même s'il avait été honnête avec sa jumelle et qu'il n'avait pas hésité bien longtemps avant de lui faire part de ses angoisses sur le sujet, Jesse n'était pas non plus entré dans les détails, se contentant d'avoir l'air d'un pauvre crétin vénal et intéressé qui flippait à l'idée d'avoir à travailler pour vivre. S'il y avait une part de vrai là-dedans, c'était tout de même un peu cliché. Dans le fond, même s'il s'en était toujours plaint, il savait désormais à quel point sa vie pourrait lui manquer. Il n'était pas encore véritablement passé à autre chose qu'elle lui manquait déjà.

Le trajet jusqu'à la salle de bal se passa dans un silence parfait. Sans qu'elle ne s'en rende compte, Etalyrae avait fait preuve de bien peu de délicatesse, ce qui ne l'étonnait pas. Même si elle avait fait des efforts depuis quelques mois, elle n'en restait pas moins fidèle à elle-même. Peut-être était-ce pour ça que sa présence ne le dérangeait pas tant que ça ? Il n'avait pas l'impression qu'elle restait par pitié ou qu'elle le prenait pour un psychopathe, elle avait toujours aussi peu de tact et se fichait probablement de la manière dont il pouvait bien réagir. Elle mettait les pieds dans le plat avec un entrain tel qu'on avait presque envie de l'y suivre, avant de réaliser que c'était idiot et qu'il valait mieux la laisser se dépatouiller toute seule. La Grande Etalyrae McDermott dans toute sa splendeur... La surprise qui se peignit sur le visage de la jolie et fausse blonde lui plut. Même si ce n'était pas du tout l'effet recherché à la base, c'était toujours bon à prendre. La dernière fois, ils n'avaient pas eu le temps de faire grand chose... A peine arrivé qu'il se faisait engueuler pour avoir eu le malheur de poser les yeux sur une de leurs camarades, qui avait fini par le gifler parce qu'il n'avait pas imaginé un seul instant qu'une imbécile aux oreilles bioniques pourrait l'entendre la traiter de prostituée pour se justifier avant que sa propre jumelle en fasse de même avec pour unique raison l'envie de sauver sa peau d'un sort probablement pas enviable. Il lui en avait voulu. Longtemps... Même s'il reconnaissait sans trop de mal qu'il en aurait fait sûrement autant. Il n'avait jamais été de notoriété publique qu'ils faisaient passer les intérêts de l'autre avant ceux qui leur étaient propres, après tout. Elle glissa sa main dans la sienne et il l'entraîna jusque sur la piste de danse. C'était bien la première fois depuis au moins dix ans qu'un tel événement se produisait. Il avait l'habitude de servir de cavalier à ses cousines lors des fêtes familiales, et se débrouillait même plutôt bien, mais sa sœur n'avait plus été à cette place depuis que leurs parents avaient décrété qu'ils étaient suffisamment doués pour arrêter de perdre du temps à leur apprendre les bases. La pensée de ses cousines le dérangea alors qu'il pressait brièvement les doigts d'Etalyrae, comme en proie à une vague tristesse qu'il n'avait pas prévue. Ce n'était pas l'amour fou, elles restaient d'insupportables pro sang-pur même pas encore en âge d'aller à Poudlard évidemment, mais il gardait de bons souvenirs avec elles, des chamailleries enfantines et des jeux idiots, des regards émerveillés quand il leur racontait l'école et des rougissements attendrissants quand il les embrassait sur la joue. Il ne les reverrait jamais, elles-non plus...

« Je ne pouvais trouver meilleur cavalier ce soir. On est vraiment bien assorti en plus... Tu es très bien habillé, je tenais aussi à te le dire. Et je suis contente que nous passions notre dernière soirée ensemble. »

La voix de la Préfète le ramena à la réalité, laissant derrière lui l'image de ces gamines coupées du monde comme ils l'avaient été également... Le regard que le brun posa sur elle se fit étonné avant de virer un peu moqueur sans pour autant être méchant. Ils avaient enterré la hache de guerre, après tout. Bien sûr, elle ne devait pas être enterrée très profondément et quelques petits coups de pelle suffiraient à la ramener vite fait pour la décapiter avec – encore qu'il pouvait simplement l'assommer avec ladite pelle – mais tant qu'on en voyait pas le manche, il pouvait faire des efforts, au moins autant qu'elle en faisait elle-même. Son autre main se posa délicatement dans le dos de la jeune femme, attendant simplement qu'elle soit prête à débuter. Ce serait dommage de ne pas lui laisser le temps de bouger et de manquer de la faire tomber lamentablement pour avoir voulu se débarrasser de cette danse au plus vite. D'autant plus que ça ne ressemblait même pas tant à une corvée. S'il avait eu le courage de l'avouer, il lui aurait dit sans le moindre problème qu'il était heureux de passer cette soirée avec elle, mais il ne l'avait pas et il trouvait qu'ils s'étaient largement assez radoucis pour ne pas avoir à verser dans le sentimentalisme et les effluves de guimauve nauséabondes.

« Je t'arrête tout de suite parce que si tu continues je vais finir par croire que tu m'ai... »

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'une tornade rousse passa près d'eux et s'époumona sur un couple juste à côté. Jesse cligna des yeux, réalisant doucement qu'il la connaissait. Enfin, vaguement. C'était étrange parce qu'elle lui avait toujours paru douce, calme et agréable, du moins du peu qu'il l'avait côtoyée et voilà qu'elle se mettait à balancer publiquement des horreurs sur des gens qui n'avaient – visiblement en tout cas – rien fait. Comme une grande partie de la salle, il s'était contenté d'observer la scène sans un mot, cherchant à mettre de l'ordre dans les rares pièces de puzzle en sa possession pour réussir à comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux. La jeune fille vida le contenu des verres qu'elle tenait sur les deux adolescents et finit par disparaître aussi rapidement qu'elle était arrivée, laissant un Serpentard totalement perturbé par cette entrée fracassante dans son monde où tout allait bien. Pour le moment en tout cas... Le liquide qui s'étalait silencieusement sur le sol le mettait mal à l'aise. Il avait l'impression de ne voir que ça. La petite bulle étrangement rassurante qu'il avait réussi à se forger depuis qu'il était revenu à Poudlard venait d'exploser. Tout n'allait pas que bien. Il ne contrôlait absolument rien. Il avait réussi à se convaincre du contraire parce qu'avec les examens, chacun était bien trop occupé à réviser pour chercher des ennuis à son voisin, et qu'il avait passé l'essentiel du reste du temps dans son dortoir désormais désert mais là... Cet incident qui ne le concernait même pas, aussi minime soit-il, suffit à le faire paniquer un peu. C'était la première fois qu'un instant s'éloignait de la ligne directrice qu'il était censé suivre, que quelque chose se présentait comme une source de stress qu'il n'avait pas prévue. Il lissa nerveusement sa chemise et remit correctement son col avant d'entraîner Etalyrae un peu plus loin, là où ils ne risquaient pas de marcher dans la boisson.

« Elle est toujours comme ça ? » lui demanda t-il sans vraiment s'en rendre compte alors qu'il reprenait sa position initiale et entamait enfin la danse qu'il lui avait proposée, non sans regarder en direction de la petite flaque à plusieurs reprises comme pour s'assurer qu'ils s'en étaient véritablement éloignés.

Rien ne lui disait que sa sœur connaissait la rouquine plus que de vue, ou de nom puisqu'elle était capitaine si ses lointains souvenirs étaient exacts, mais en tant que Préfète et possiblement que fille, il était probable qu'elle ait eu vent de quelque chose qui pouvait l'éclairer...

DASHIELL
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raspberry amphetamines

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Pour être bien honnête avec moi même. Je n'avais aucun envie de me rendre à ce bal. Premièrement, parce que le monde qui y serait sont tous un gang de misérable impurs et un nombre insurpasable de mauviette de Poufsouffle célébrant une victoire qu'il ne méritait pas le moins du monde. Au moins, notre maison avait encore tout les honneurs du points de vue Quidditch. Malheureusement, je ne pouvais pas aider sur ce plan, n'aimant pas trop les hauteurs je n'étais pas une très bonne joueuse. Deuxièmement, le fait que ce bal serait au thème des Serdaigles. Qui avait envie de ce pavaner en bleu toute une soirée pour soutenir ses rats de bibliothèque? Pour une autre raison, le bleu était une couleur magnifique, mais pour les soutenir eux, s'était tout simplement irritant.

Or, pour faire bonne image et pour soutenir les joueurs de Quidditch de ma maison, j'avais décider de faire un effort malgré tout et de me préparer pour ce bal. Voilà comment je m'étais retrouver en après midi à me faire une beauté. Du rouge à lèvre vif, du crayon noir discret, du mascara, un peu de poudre pour le teint et du fard sur les paupières et le maquillage était parfait. Puis, j'avais, de mon pouvoir de métamorphomage, fait repoussé mes cheveux afin qu'ils atteigne ma taille pour l'évènement et pouvoir les coiffer. Je les avait donc placé en chignon avec un toupette sur le devant de mon front. Puis, J'avais enfiler un robe bleu foncé avec des motifs de fleurs blanches, avant de me considérer comme prête.

Je pris donc la direction de la salle, m'attendant à retrouver Franz et Aniek, ensemble. Les deux ne le savait pas encore, mais le mois dernier, juste avant mon anniversaire de seize ans, car oui j'avais désormais seize, j'avais embrasser mon amie Demetra. Je me demandais comment les deux le prendrais lorsque je leur en parlerais... J'aurais aimer qu'elle m'accompagne ce soir, malheureusement j'étais seule et elle bien plus occupé avec du monde de son âge et non pas une gamine comme moi. Je fut rapidement sortie de mes pensés, lorsque je sentie une main ce poser sur mon bras, un peu comme quelqu'un qui tente de ce retenir d'une chute. Je releva rapidement le regard, non pas releve, je du le baisser en fait, car j'étais, sans étonnement, plus grande que cette fille, afin de la regarder.

Nous n'étions même pas encore dans la salle de bal. Nous étionsp resque devant la porte et déjà j'étais déranger dans ma soirée par une gamine sans équillibre. Prudence machintruc. Une idiote de première, une sang-de-bourbe, un Gryffondor. Rien pour elle bref. Elle était plus jeune que nous. Ce n'étais pas la première fois que j'avais le malheur de croiser son maladroit chemin. Je lui fit un de mes meilleurs regard froid avec mon expression de reine des glaces, que je maitrissais depuis désormais seize longues années à la perfection. Je dégagea mon bras de l'emprise de sa main. Puis d'un air hautain et dégouter dans la voix je lui lança...

"La prochaine fois, tombe au sol plutôt que de poser tes sales mains sur moi sang-de-bourbe."

Puis, sans lui laisser le temps de répondre, mais me doutant fortement qu'elle me suivrait, j'entra dans la salle de bal. Tentant rapidement de repérer Franz et Aniek avant que la rouge et or ne reviennent sur mes traces. Cela mettrais un peu d'action dans ma soirée et dans la leur, un deux pour un.

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Puisque les Serdaigles étaient à l'honneur en cette soirée, tous devaient porter du bleu. C'est pourquoi Catalina se regarda une dernière fois dans le miroir du dortoir, vêtue d'une robe de cette couleur. Elle avait également pris la peine de se maquiller et de se coiffer. Autrefois, la Gryfonne n'aurait pas pris cette peine. Toutefois, son côté garçon manqué commençait à changer. Elle ne se sentait toujours pas à l'aise en robe ou en talon et privilégiait le confortable, mais au moins elle faisait plus attention à ce qu'elle portait. Le pire c'est qu'elle ne s'en rendait pas compte elle-même, mais c'était surement dû au fait qu'elle grandissait. D'autres années elle aurait ronchonner en sachant qu'il fallait qu'elle prenne le temps de s'arranger, aujourd'hui c'était avec tranquillité qu'elle le faisait.

Elle enfila donc ses chaussures et sortit du dortoir. Elle avait plutôt hâte au bal, ça lui permettrait de se changer les idées. Les examens ne lui avaient pas laisser le temps de souffler et puis avec les évènements qui s'étaient passés récemment elle n'avait pas vraiment eu le coeur à faire la fête. Catalina était censée y rejoindre Nathan, mais elle ne savait pas s'il irait réellement. Ses temps-ci il était distant, réservé, ça ne lui ressemblait pas... Elle espérait seulement qu'il ne déciderait pas de rester seul dans son dortoir maintenant que son meilleur ami avait quitté l'école. Elle pressa légèrement le pas en voyant que la soirée était à veille de commencer, puis entra dans la salle de bal. Elle en eut le souffle coupé ! Elle venait à peine de poser un pied à terre qu'elle s'envola aussitôt. La sensation était plutôt drôle à vrai dire ! Elle décida de se rendre vers l'espèce de planète avec des fauteuils, se disant qu'on aurait vraiment dit qu'ils étaient dans l'espace. De quoi faire rêver ! Néanmoins, elle dut arrêter ses rêvasseries lorsque McGonagall commença son discours. Manque de chance, elle vit alors Aly sur la planète du buffet. Bon, elle irait la rejoindre après.

À la fin du discours elle s'apprêtait à la rejoindre lorsqu'elle vit qu'Emrick la devança pour l'inviter à danser. Elle fit donc le tour de la salle des yeux, mais pas de Nathan en vue. Par contre, elle aperçu Pia qui était également seule, elle décida donc d'aller la rejoindre, mais s'arrêta en entendant le ton monté dans le coin d'Aly. Elle se rapprocha alors étonnée, mais également inquiète, car disons-le elle était du genre protectrice avec sa meilleure amie. Elle entendit alors un flot de paroles plus stupides les unes des autres venant de Callie. Habituellement elle s'entendait bien avec la rousse, mais là elle avait dépassé les bornes. Dire toutes ses choses devant Alycia ? Savait-elle seulement ce qu'elle avait enduré depuis un mois ? La Serdaigle était plus déprimée que jamais et c'était à Catalina de la réconforter. Savait-elle seulement le mal que ça prenait ? La Gryfonne était déjà contente que son amie ait pointé le bout de son nez à la soirée, pas besoin de venir tout gâcher. Le verre qu'elle leur versa dessus fut la goutte de trop, Catalina était de nature impulsive et s'apprêtait à rattraper Callie, avant que celle-ci ne se mette à courir hors de la salle. Tant mieux, sinon Catalina aurait fait beaucoup trop de choses qu'elle aurait pu regretté. Au moins Alycia lui avait lancé un cracha en retour. Pour l'instant la jeune fille écumait de rage envers elle. Elle se dirigea alors vers Alycia et Emrick. Alycia venait de dire quelque chose, mais Catalina ne put entendre et elle arriva après.

« Non mais vous l'avez vu celle-là ? C'est quoi son problème ? Comme si c'était à elle de décider de vos actions ! Et pourquoi ça aurait dû être toi la blesser d'abord ? Comme si quelqu'un le méritait ! Non mais elle me frustre cette fille, c'est pas possible ! Elle pense que sa meilleure amie a le monopole du malheur, c'est ridicule. Comme si cet événement ne nous touchait pas tous, comme si quelqu'un avait voulu que ça arrive ! Puis bien sûr, elle rejette la faute sur le premier venu, ce qui est d'autant plus stupide. Par merlin, une chance qu'elle est partie en courant, même si c'est lâche ! Sinon je lui aurais bien dit ses vérités au visage. »

C'est seulement alors qu'elle remarqua les Aurors inquiets de la situation se rapprocher. Afin qu'ils ne viennent pas plus près, elle baissa le ton et reprit légèrement plus calme puisque parler l'avait défoulé :

« Et moi qui pensait que c'était une fille bien... Faut croire que j'étais dans l'erreur ! »

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Morgane, la préfète de la maison de Serdaigle, ne pouvait tout de même pas s'absenter au bal qui portait comme thème la couleur bleu en l'honneur de leur noble maison. Ils avaient fini deuxième, mais avait pu choisir le thème du bal malgré tout. Comme il sera exellent lors de cette soirée que de voir du bleu partout dans la salle. Une couleur calme et représentente de la sagesse, avec de la chance cela aurait pu effet de garder les participants de la soirée plus pacifique qu'aux évènements précédents et il n'y aurait pas de chamaille et de verre reverser sur les autres élèves.

Bref, ayant convaincu Alycia de venir perdre son temps au buffet avec elle, lui disant qu'ensemble elles pourraient regarder les jeunes garçons de loins et s'empiffrer tout la soirée entre filles, Momo savait qu'elle ne serait pas seule au bal. Son amie n'avait pas de compagnon pour la soirée et elle non plus. Elle était probablement vue comme étant la Serdaigle trop sérieuse pour fréquenter. D'ailleurs, elle n'avait jamais vraiment eu d'intérêt pour les garçons qui l'entourait, ils étaient encore si jeune, pourquoi ce précipiter ce disait-elle. Elle préfèrait mettre l'emphase sur ses études. Morgane avait donc pris le temps de trouver une belle robe bleu, au couleur de sa maison, dans son garde robe. Ce qui ne fut pas réellement une tâche difficile, puisqu'elle portait presque seulement du bleu en tout temps.

Elle s'était aussi maquiller pour l'évènement. Ce qui était très rare de la part de la préfète qui n'était pas très féminine. Elle avait même mis du bleu royal sur ses ongles afin de bien représenter sa maison. Elle avait sa longue chevelure brune était frisé et tombait sur ses épaules. Elle avait des talons haut, puisque n'étant pas très grande, lorsqu'elle savait que d'autre serait en talon haut elle en mettait automatiquement afin de ne pas être la seule naine dans la place. Ainsi, une fois les deux prêtes, Morgane et son amie ce retrouvèrent bel et bien sur le bord du buffet, à discuter tranquillement jusqu'à ce qu'un Poufsouffle de leur année scolaire, Emrick, ne vienne lui enlever son ami afin de danser.

« Désolée Momo, je reviens... plus tard... » Morgane ce retrouva donc seule, sur le bord du buffet à attendre que quelque chose arrive, tel le retour de son amie ou l'arriver de quelqu'un d'autre. Ce qui arriva rapidement, mais pas à ses côtés, mais bien du côté Emrick et Alycia. La copine du garçon arriva avec ce qui ressemblait à de la colère... et bien la couleur bleu n'était d'aucune aide finalement. Morgane tourna la tête et trouva, non loin d'elle ou le buffet, Erwan, le garçon avec qui elle avait été préfète pour la dernière moitié de l'année scolaire et la copine de ce dernier Taylor, la capitaine de l'équipe de Gryffondor. La bleu et bronze ce dirigea donc vers eux.

"Salut vous, content du thème en bleu?" Puis, je vie la rouge et or qui accompagnait le Préfet des Serdaigles fouiller dans le buffet. Je lui demanda... "Affamée? Je suis moi même une grande fan des buffets lors des soirées de Poudlard, je me place à côté et je fouille dedans à volonté."

C'était pathétique comme approche, mais mieux que de rester seul à fixer la salle.

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Jagger, en tant que née-moldue n'ayant jamais entendu parler de l'existence des sorciers avant ses onze ans, avait imaginé que Poudlard serait une école austère et stricte. C'était du moins l'idée qu'elle s'était faite alors que les barques naviguaient doucement d'une rive à l'autre du Lac Noir, lors de sa rentrée en première année. Les contours gracieux du majestueux château de pierres se dessinaient à la lumière de la Lune, et les flammes dansaient aux fenêtres des multiples tours. La grande école de sorcellerie Poudlard, à la réputation séculaire, cela sonnait très sérieux. Aussi, Jagger était un peu tombée des nues quand elle avait appris que de nombreux bals avaient lieu chaque année. Pour la jeune fille, les bals étaient des occupations futiles, superficielles. Dans ce genre d'évènements, les filles venaient pour se montrer et batifoler avec leur cavalier. Elles rentraient, se jaugeaient, décrétaient qu'untel était bien habillé tandis que celle-là, comme d'habitude, avait l'air d'un sac. La Poufsouffle ne supportait pas ce genre de jugements prématurés et méchants. En clair, ces petites fêtes n'étaient pas ce qui la branchait le plus. C'était une fille simple, qui aurait préféré passer la soirée dans la salle commune à lire un livre, ou à discuter devant la cheminée. Même à cette époque de l'année, les soirées étaient souvent fraîches en Écosse. Ce soir-là, un bal avait été organisé pour les élèves les plus âgés de Poudlard. Sa première réaction avait été le refus clair et net de participer à cet évènement qu'elle jugeait surfait et inutile. Elle n'avait pas envie de supporter une fois de plus ces adolescentes pleines d'hormones, qui passeraient leur soirée à faire des messes-basses et à commenter tout ce qui se passait. Oh, tu as vu, untel et unetelle sont venus ensemble ! Oh, qu'est-ce qu'elle est moche, sa robe ! Tout n'était que jugement et apparence. Bien loin du caractère courtois et naturel de la jeune Poufsouffle. Néanmoins, au fur et à mesure que le fameux bal approchait, elle s'était peu à peu laisser entraîner dans l'excitation générale des autres élèves. Pendant la semaine qui avait précédé l'évènement, l'impatience était quasiment palpable dans les couloirs majestueux de l'école. On ne parlait plus que de ça, et même les professeurs les plus sérieux y faisaient allusion quand ils dispensaient leurs ennuyeux cours. Après tout, ça ne lui ferait aucun mal d'y aller, aussi désagréable que cela puisse être.

La question du cavalier s'était ensuite posée pendant une période. Jagger s'étant décidée un peu tardivement, tous les garçons étaient casés. Elle n'avait rien contre l'idée d'y aller seule, mais la tradition demandait que chaque sorcière soit accompagnée d'un sorcier. Jagger n'était pas du genre rentre-dedans, et elle avait plus ou moins perdu l'espoir de trouver un cavalier. Et puis, assez soudainement, Archie lui avait proposé de venir avec lui. Jagger en avait été ravie. L'idée d'y aller en sa compagnie lui mettait du baume au coeur. Elle appréciait sincèrement le jeune homme, même si il y avait parfois quelques tensions entre eux. Au moins, elle ne serait pas obligée de se coltiner ce grand niais de Serpentard qui l'avait invité. Et puis, elle s'entendait très bien avec Archie et elle était presque sûre que la soirée se passerait bien. Pour couronner le tout, la jeune femme devait admettre que c'était plutôt un beau garçon, et se promener à son bras ne la dérangeait pas du tout. Ce soir là, une lourde tension pesait dans le dortoir des filles de sixième année. Les unes s'affairaient devant le miroir, les autres s'aidaient pour les coiffures. Les préparatifs agaçaient déjà Jagger, qui était finalement plus qu'heureuse qu'Archie soit là pour lui tenir compagnie. Elle arriva finalement dans la salle de bal du rez-de-chaussé, pile à l'heure. La jeune femme avait opté pour une longue robe bustier bleue électrique, qui lui allait plutôt bien. Ses cheveux étaient noués en un chignon négligé (du moins, il en avait l'air ; en vérité, Jagger avait passé un temps fou pour lui donner cet aspect savamment négligé) et ses yeux étaient soulignés d'un trait d'eye-liner. Sa tenue simple faisait son effet. Néanmoins, elle détonnait quelque peu par rapport aux autres filles, qui avaient surchargé leur coiffure de rubans, noeuds et autres perles.

Jagger trouva rapidement son cavalier, qui était ravissant dans son costume. Tous les invités présentaient une tenue aux couleurs de la maison Serdaigle. La Poufsouffle espérait qu'Archie la trouve acceptable. « Mademoiselle, bonsoir. » fit Archie très solennellement, avec une magnifique courbette. Un large sourire s'étala sur le visage de Jagger. « Bonsoir, cher monsieur » salua-t-elle sur le même ton, avant de faire elle aussi une petite révérence. « Je suis ravi que vous ayez cédé à mon invitation. » Jagger pouffa doucement. Archie était un garçon décidément très amusant. « Et je suis ravie qu'un homme de si charmante compagnie m'ait invitée » répondit-elle, entrant dans son jeu. Jagger était, au premier abord, une fille sérieuse et calme, pas vraiment du genre à rire facilement. Mais avec ses amis proches, dont faisait parti le jeune garçon, elle pouvait se montrer très joviale. Archie se pencha vers son oreille : « J'avais vraiment très peur que tu ne viennes pas. » Jagger lui répondit par un nouveau sourire. Cette soirée s'annonçait plutôt bien, finalement. Elle jeta un rapide coup d'oeil aux alentours. Des groupes de filles s'étaient formés. Verre à la main, leurs yeux sur-maquillés étaient tous pointés dans la même direction, et elles y allaient de leur petit commentaire. Ces filles donnaient à Jagger envie de vomir. « Comment tu trouves ? Fabrication galloise à ce qu'il paraît. C'est pas l'excellence absolue, mais tu sais, avant de dire n'importe quoi, on peut dénicher quand même des choses très bien faites chez les gallois. Je trouve qu'il retombe bien et la couleur est jolie. » Jagger le détailla un instant. Le costume lui allait parfaitement, et comme il le disait, il tombait très juste. On aurait presque dit du sur-mesure. « Tu es très beau, il te va vraiment bien. Tu devrais t'habiller comme ça plus souvent, tu aurais toutes les filles à tes pieds » fit-elle malicieusement. « Et moi, je suis passable ? T'as pas trop honte de te balader avec moi ? ».

« Je t'ai déjà parlé de Shiver blond ? Son costume est d'une laideur sans pareille et je refuse de croire que tu sois passée à côté sans rien voir tant il s'agit d'une agression visuelle. Du coup, je suis de très bonne humeur. » La jovialité et la très bonne humeur d'Archie était contagieuse, et Jagger était réellement enthousiaste à l'idée de partager la soirée avec lui. « Oui, il me semble que tu as déjà proféré plusieurs centaines d'insultes à son égards. Et ne m'en parle pas, je crois bien que c'est la première personne que j'ai remarqué en entrant. Son costume est immonde. Tu devrais aller le lui dire, d'ailleurs, ça lui ferait sûrement plaisir » Cela pourrait en effet donner une scène plutôt comique. « Au fait, il faut que je t'avoue quelque chose : je ne sais absolument pas danser. J'espère que tu ne t'attendais pas à danser une salsa endiablée ce soir » continua-t-elle. Jagger était très gauche sur la piste de danse, et elle redoutait le moment où elle allait devoir danser. Alors qu'elle s'attendait à une quelconque réponse de la part d'Archie, elle entendit une sorte de... coassement. Étonnée, elle se tourna vers lui. « Pourquoi tu coasses ? » demanda-t-elle. Ce coassement était quand même très bien fait. Trop bien fait. Non, il n'avait pas fait ça quand même ? « Me dit pas que tu as ramené ton crapaud ici ? » fit-elle, en proie à un fou rire mémorable. Elle savait qu'Archie adorait son crapaud, et qu'il avait l'habitude de lui parler comme s'il s'agissait d'un véritable être humain. Connaissant le jeune homme, Jagger le savait tout à fait capable d'amener une pareille bête ici.

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Une soirée de rêve, une dernière soirée en compagnie de mes amis, c’est tout ce que je désirais maintenant. La période d’examens étant complétée et la réussite de mon année scolaire agissaient sur moi comme un soulagement. Je n’avais jamais vraiment été douée pour les cours et encore moins lors des évaluations. J’avais tendance à apprendre par moi-même, et donc, je n’étais pas attentive pendant les périodes de classes. Je m’en suis tout de même bien tirée une fois de plus. Espérons que ce soit le cas pour les années à suivre. Les examens c’est terminé, il est donc temps de passer à autre chose et de célébrer un tantinet.

À peine étais-je réveillée et déjà mes préparatifs pour la fête étaient commencés, quand même bien que la Grande Salle ouvrait ses portes seulement à 20h. J’attendais ce bal depuis des mois déjà, comme à chaque an, puisque je raffole de ce type d’évènement. Ce soir, le bleu était de mise en l’honneur des Serdaigles. J’avais justement dans ma garde-robe une belle et longue robe d’un bleu moyen. Ça pouvait totalement le faire. Je devais cependant trouver quelque chose pour chausser mes petits pieds et des bijoux pour compléter mon look. Après ces premiers préparatifs, j’étais sortie pour courir et m’entrainer un peu, ainsi que de discuter avec quelques autres élèves, leurs demandant si j’allais les croiser plus tard à la fête. Après un tel entrainement, suivait la douche et la suite des préparatifs. J’avais passé encore un peu de temps à jouer de la guitare et à discuter avec d’autres Gryffons dans la salle commune, sinon j’aurais été d’avance, beaucoup trop d’avance. La robe enfilée, je pouvais maintenant faire quelque chose de ma longue chevelure et j’allais les boucler. Une touche de crayon noir, de mascara, du fard à paupières, un peu de gloss et le tour était joué. J’avais choisis des anneaux d’argent comme boucles d’oreilles, ainsi qu’un pendentif en argent, lui aussi, avec un saphir comme pierre. Il allait parfaitement avec ma robe et c’était totalement dans le thème. J’étais enfin prête. J’enfilais donc mes talons hauts, me donnant quelques centimètres de plus, ce qui n’était pas une mauvaise chose puisque je suis si petite. J’espérais juste être assez habile pour tenir debout sur ceux-ci toute la soirée.

Je m’étais rendue jusqu’au rez-de-chaussée du château, cela sans même avoir dégringolée les ô tant nombreuses marches d’escaliers qui séparaient mon dortoir et la Grande Salle. Ceux me connaissant savaient bien que j’étais maladroite. Un exploit que je sois encore sur mes deux pieds avec ces talons, mais cela pas pour bien longtemps. Les portes de la salle s’étaient ouvertes et je m’étais précipitée vers celle-ci, ce qui n’avait pas valu la peine d’un tel énervement, puisque je sentis ma robe se coincer sous mon pied gauche. Quelle maladresse. Pas de chance, je devais m’accrocher à quelque chose rapidement, cela pour ne pas me retrouver directement au sol devant la foule. Ce quelque chose, ou ce quelqu’un devrais-je dire, s’avérait, malheureusement, à être cette grande emmerdeuse Jennifer. Quoi de mieux alors? Bien évidemment, je devais à la fois me planter devant un grand nombre d’étudiants, mais en plus je m’étais accrochée à cette fille, ou cette chose, car il était difficile de moindrement la qualifier d’humaine celle-là. Jennifer McDell, celle que je déteste le plus dans tout le château, et ça devait être elle qui se retrouvait à mes côtés à ce moment exact. Elle s’était empressée de me repousser afin de dégagée sa main et de me lancer un regard noir avant de lancer : « La prochaine fois, tombe au sol plutôt que de poser tes sales mains sur moi sang-de-bourbe. »

Aussitôt ces paroles lancées, aussitôt la grande blonde s’était enfuie en direction de la salle, suivant les autres élèves qui avaient probablement été témoins de cette maladroite scène. Je ne pouvais pas la laisser m’insulter d’une telle façon et encore moins lui laisser gâcher ma soirée. Ayant repris mon calme et surtout mon équilibre, je m’étais empressée de suivre cette vipère, en faisant attention de ne pas mettre le pied sur ma robe une fois de plus. Je ne pouvais pas croire en autant de méchanceté de la part d’un être humain. D’abord, ça lui fait quoi d’avoir aidé quelqu’un, d’avoir fait le bien pour une fois dans sa vie? Elle ne voit que le côté négatif des choses, et ne souhaite pas le bien d’autrui, outre que son propre bien. De plus elle me lance des insultes. C’est de trop. Je l’avais rattrapée et me trouvant à quelques pas de Jennifer, qui était dos à moi, je lui disais d’un ton ferme : « Pas capable d’aider quelqu’un toi? Tu sais, le savoir-être commence d’abord par le respect, et aider une personne dans le besoin et surtout ne pas l’insulter est une première preuve de respect. Tu sais, je t’aurais bien remerciée, mais tu t’es empressée de me traiter de ce nom. »
J’étais fâchée. Pas vraiment du fait qu’elle m’ait appelée sang-de-bourbe, mais bien qu’elle fasse preuve d’autant de méchanceté et de mépris envers toutes personnes ne faisant pas partie de son entourage. J’avais beaucoup de difficulté à cerner ce genre de personnalité, mais ce n’est pas ce soir que j’analyserais cela. Donc, je m’étais retournée, pour me diriger vers une autre direction alors que j’entendis de nouveau la voix de cette langue sale. Que me voulait-elle encore? Quelle était l’insulte qu’elle allait m’envoyer de nouveau?

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Je n’ai jamais aimé les soirées, ça me rend mal à l’aise. La foule c’est pas mon truc, probablement parce que je suis tout sauf populaire contrairement à James et Lily. Cependant, il est tout simplement impensable de rater un évènement tel que le bal de fin d’année. Premièrement parce que le peu d’amis que j’ai me feront la peau si je ne pointe pas le bout de mon nez, deuxièmement parce que tout le monde va au bal et troisièmement parce que ça me fera le plus grand bien de décompresser un petit peu maintenant que les BUSES sont terminées. J’étais assis sur mon lit dans le dortoir des Serpentards depuis presque une heure lorsque je me suis enfin décidé à choisir les vêtements que j’allais me mettre. Je n’étais même pas sûr de posséder quelque chose de bleu, il faut dire que ma garde-robe n’était pas très vaste, tout ce que je possédais en matière de vêtement tenait dans une petite valise marron cachée sous mon lit. On aurait pu croire que j’étais constamment prêt à fuir sans laisser de trace. Ce n’était pas du tout mon intention, mais je dois avouer que lorsque les vacances arrivaient j’étais toujours le premier parti. La plupart de mes camarades de classe aiment beaucoup vivre à Poudlard, mais moi c’est un peu différent. Disons qu’avec le temps je m’y suis fait, mais ma vie à l’école de magie est souvent tout sauf une partie de plaisir. La plupart des élèves de ma maison ne m’apprécient guère et pour être tout à fait honnête c’est relativement réciproque. Mais j’ai quand même quelques amis, d’ailleurs c’est surtout pour eux que j’avais finalement décidé de me rendre à ce fameux bal de fin d’année.

J’ai ouvert ma valise et heureusement pour moi j’ai découvert que Maman avait eu la bonne idée d’y glisser une chemise à carreaux bleus. Sur celle-ci se trouvait un petit morceau de papier plié en deux, je me suis rassis sur mon lit pour l’ouvrir et j’ai commencé à lire les quelques mots écris à l’encre bleu :

« Fiston, Je sais que tu n’es pas un grand amateur des soirées scolaires, mais je me suis dit que les choses seraient peut-être différentes si tu portais l’une de mes chemises préférées. Je suis tellement fier de toi mon fils. Ne doute jamais de toi et surtout amuses-toi. Papa ».

J’ai posé la chemise sur mes genoux et j’ai pris une grande respiration. Papa avait surement raison, je devais faire en sorte d’en profiter davantage. Assez traînassé, j’étais déjà en retard. Je me suis changé et après avoir jeté un dernier coup d’œil dans le miroir j’ai quitté la salle commune en trottinant.

Spoiler:

J’étais certain que je ne serais pas le plus élégant, mais au moins j’avais fait l’effort de mettre une chemise. Quelques minutes plus tard j’arrivais enfin devant les portes de la Grande Salle. J’ai hésité, j’ai fait quelques pas en arrière et après quelques secondes d’hésitation, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis entré. La pièce était méconnaissable, trois grandes planètes flottaient dans les airs, et moi aussi d’ailleurs ! J’avais à peine posé le pied sur le sol de l’immense pièce que mon corps s’éleva dans les airs comme soulevé par une force surnaturelle. Heureusement pour moi je n’avais pas le mal de l’air, d’ailleurs le cours du vol est l’un de mes préférés. J’ai jeté un coup d’œil circulaire à la salle, cherchant du regard des visages connus…et de préférences amicaux.

Il avait déjà énormément de monde, et je me sentais déjà extrêmement mal à l’aise. J’ai fini par repérer Alycia assise dans un fauteuil auprès d’Emrick et sans réfléchir davantage je me suis dirigé vers eux. Au fur et à mesure que j’approchais, j’ai remarqué qu’ils avaient l’air tous les deux mouillés et contrariés. Il était peut-être encore temps de faire demi-tour, j’ai regardé à ma droite et à ma gauche sans succès. Je devais prendre une décision et vite…le buffet ! J’ai bifurqué de la manière la plus naturelle possible vers les longues tables remplies de nourriture et de boisson. J’ai poussé un long soupir de soulagement. J’irais dire bonjour à Alycia une fois qu’elle aurait terminé sa conversation avec Emrick, je ne voulais pas les déranger. D’autant plus que je ne connaissais pas vraiment ce garçon, je savais qu’Alycia et lui étaient de bons amis, mais je n’en savais pas plus. En attendant, j’ai décidé de concentrer toute mon attention sur mon estomac et comment le satisfaire. Au moins, même si la soirée était un fiasco, j’aurais pris la peine de manger quelque chose.

« Evidemment que non ! Mais j'vois que t'es toujours aussi douée, toi, par contre. Ta robe te va très bien. »

Pendant tout le long qu'avait duré sa descente, le jeune Shiver ne l'avait pas lâché du regard. C'était à la fois plaisant et perturbant. C'était plaisant parce que c'était lui et même si elle refusait de voir la vérité en face, elle aimait qu'il la fixe comme il avait l'habitude de faire. Elle aimait qu'il rougisse quand il croisait son regard ou qu'elle était proche d'elle ou encore quand il lui faisait un compliment ou qu'elle lui en faisait un. Elle aimait être, d'une certaine façon, le centre de son attention, c'était agréable. L'était-elle vraiment ? Elle l'ignorait, mais elle aimait à le croire en tout cas. De toute façon que ce soit vrai ou pas, Knox avait pour habitude de se raconter des histoires et d'en raconter aux autres, ça ne posait donc pas de problème. Bien évidemment, quand on mettait le doigt sur quelque chose qui la dérangeait, mais qui pourtant était avéré, ça avait le don de la mettre hors d'elle. Quand Pia ou Aurora prétendaient qu'elle était amoureuse, ça avait le don de la rendre dingue. Elle, amoureuse ... ridicule, surtout pas de Noel ... En même temps, une fois sa colère passée, Knoxslay se disait qu'il était au fond un des seuls garçons intéressants de Poudlard, il n'était pas vilain à regarder et il la supportait, un véritable miracle. Mais non, définitivement non, elle n'était pas amoureuse, même si elle n'aimait pas qu'une autre fille s'approche trop près de lui et qu'elle détesterait qu'il ne la regarde plus comme il le faisait ...

"Merci ... J'ai mis moins de temps à la faire celle-ci."

Lui répondit-elle d'un ton modeste, même si elle ne l'était pas du tout. Knox aimait qu'on lui dise qu'elle cousait bien et que ses affaires étaient belle. Elle y passait du temps et le faisait souvent avec plaisir. La couture était la seule exception de tache manuelle dont elle était capable de réaliser avec succès, le reste relevait presque du miracle quand elle y arrivait. Non, la manuelle dans sa famille c'était sa soeur, qui tenait de leur père. Knoxslay était une cérébrale, qui tentait du mieux qu'elle le pouvait d'engranger un maximum d'informations pour épater la galerie ... dommage qu'elle n'avait pas le caractère qui allait avec. Les portes de la Grande Salle finirent par s'ouvrir mais Knox s'en moquait, elle venait de se perdre dans les yeux bleus de Noel. Il avait vraiment le don de lui faire perdre tous ses moyens, c'était incroyable. Noel se détourna, ce qui obligea la jeune Knoxslay à revenir sur terre. Elle passa la tête à travers les portes, mais ne vit pas grand chose, une déception. Dans quoi allaient-ils s'embarquer encore ? Elle sentit la main du jeune homme se glisser dans la sienne et là, plus rien n'alla. Son cerveau se déconnecta totalement, incapable de former une pensée correctement, la jeune fille resta sans voix. Noel avait glissé sa main dans la sienne, ses doigts étaient entrelacés aux siens .... Elle allait s'en remettre ... un jour .... peut-être ... enfin si ça se trouve.

« Qu'est-ce qu... »

Knox avait suivi docilement Noel dans la salle. Mais sans crier gare, ils se sentirent s'envoler. Ils étaient perché sur une sorte de planète ou en tout cas c'était ce qui lui semblait en regardant autour d'elle les autres personnes. Noel n'avait pas l'air bien du tout. Visiblement autant Snow prenait son pied à voltiger dans les airs, autant ce n'était pas le cas du jeune Noel. Avait-il le vertige ? Il avait l'air tout bizarre. Il lui broyait presque la main et ce qui était un geste agréable et surprenant était en train presque de devenir une séance de torture. Knox n'avait pas le vertige à proprement parlé, mais elle n'aimait pas particulièrement se retrouver perché loin de sol. Elle n'aurait jamais fait de Quidditch par exemple, d'une part parce que le sport l'ennuyait et d'autre part parce qu'il fallait gérer et le balai et une balle, ça risquait de devenir compliqué pour la jeune fille. Elle n'était pas très habile et ne comptait pas se perfectionner pour faire plaisir aux gens. Noel lui demanda ce qu'elle voulait faire et à son ton, ça n'avait rien d'encourageant pour la soirée.

"Ca va ? Tu veux manger ou boire quelque chose ?"

Il y avait un peu d'inquiétude pour le jeune homme, bien entendu, mais ça ne se limitait pas qu'à ça. Même si elle voulait qu'il aille bien, elle ne voulait pas qu'il lui vomisse dessus, qu'il s'évanouisse ou qu'il parte en courant. S'il la plantait de nouveau, elle ne lui pardonnerait pas et il valait mieux éviter pour lui qu'il lui tache sa robe. Un brouhaha se fit entendre, une fille plus âgée qu'elle, Callie, était en train de faire un scandale.

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« Bonsoir, cher monsieur. » Tout était parfait. Parfait. Et Archie n'employait pas ce terme à la légère. C'était parfait, parce que tout fonctionnait comme sur des roulettes ; Shiver était vilain (quoique ça n'était pas forcément inattendu) et Jagger affichait un sourire réconfortant. En toute honnêteté, il commençait à connaître la jeune femme mieux que quiconque et ne s'était pas attendu l'ombre d'une seconde à la trouver si jouasse. En fait, il ne s'était même pas attendu à ce qu'elle accepte de venir, ce qui, finalement, signifiait peut-être qu'il ne la connaissait pas si bien qu'il le pensait à l'origine. Mais finalement, tout cela n'avait strictement aucune importance parce que Jagger avait l'air d'aller bien et qu'Archie aimait beaucoup voir ses amis dans un tel état. Il se moquait pas mal de la plupart de ses connaissances, c'était un fait avéré et il en était conscient, toutefois il n'était pas un mauvais bougre pour autant et la simple présence joyeuse de Jagger le ravissait au plus haut point. « Et je suis ravie qu'un homme de si charmante compagnie m'ait invitée. » Archie gloussa un moment. Il faisait partie de ces gens qui savaient apprécier un compliment à sa juste valeur. Il avait déjà remarqué que certaines personnes tiraient une gêne sans pareille d'une remarque pourtant si gentille et il trouvait cela bien absurde. Après tout, les compliments n'étaient-ils pas faits pour provoquer du plaisir plutôt que d'inspirer la gêne ? « N'en dites pas plus ma mie, je vais finir par m'empourprer. » Archie avait encore employé un ton très pédant qu'il avait appris, au fil des ans, à maîtriser à la perfection -perfection bien relative toutefois dans la mesure où il avait un accent écossais si prononcé que ça ne sonnait pas tout à fait si bien qu'il l'aurait souhaité. Et alors qu'il n'avait pas rougi du tout, Jagger enchaîna sur un second compliment. « Tu es très beau, il te va vraiment bien. Tu devrais t'habiller comme ça plus souvent, tu aurais toutes les filles à tes pieds. » Le jeune homme rigola un bref instant et répondit à son amie avec un sourire, tout en levant un sourcil malicieux. « Comme si j'avais besoin d'un costume pour ça. » Archie, à son habitude, jouait encore la carte de l'assurance. Mais dans les faits, Jagger venait de soulever un problème de taille dont elle n'avait strictement aucune idée ; il ne devait plus jamais s'habiller de la sorte. Il ne voulait pas plaire et il ne voulait pas des filles. Il aimait la science, il aimait la magie, la solitude, l'indépendance et il ne se voyait particulièrement pas entravé dans une relation amoureuse. De toute façon, il était bien loin de croire en l'amour mais il n'en parlait à personne, parce que les gens avaient toujours tendance à considérer qu'il n'y avait rien de plus important sur terre -et Archie était bien loin d'être d'accord. Pire encore ; ces mêmes gens naïfs qui pensaient qu'un couple pouvait durer éternellement se permettaient d'émettre des jugements sur ceux qui n'avaient pas les mêmes raisonnements qu'eux et n'étaient jamais avares d'insultes en tous genres : blasé, aigri, malheureux, hautin, insensible, inhumain... Archie avait souvent fait les frais de ces charmants qualificatifs, ce pourquoi il ne dévoilait plus ses opinions sur l'amour à personne. La perspective d'une relation amoureuse lui donnait presque la nausée mais il conserva son sempiternel sourire malgré tout -hors de question de lui laisser entendre que la gent féminine le mettait mal à l'aise.

Heureusement pour lui, Jagger ne s'appesantit pas plus longtemps sur ce sujet houleux et la discussion suivit son cours normal. « Et moi, je suis passable ? T'as pas trop honte de te balader avec moi ? » A vrai dire, Archie n'en avait pas la moindre idée. Bien sûr, il avait vite regardé Jagger en lui parlant, mais pas une seule seconde il n'avait eu l'idée de s'attarder sur sa coupe ou sa tenue. Tout ce qu'il avait retenu, c'était qu'il n'avait pas besoin de s'enfuir en courant. De là à dire qu'il avait vraiment regardé son amie... Archie n'avait pas l'habitude d'observer ses proches dans le détail -il était plus obnubilé par sa propre personne-, et encore moins qu'on lui demande son avis sur une tenue. Alors, il s'était reculé de quelques pas, juste pour pouvoir admirer Jagger de plein pied et avait hoché la tête de haut en bas, jaugeant la jeune femme d'un œil qui se voulait être celui d'un expert. « Honte, je ne dirais pas ça, n'exagérons rien, mais que diable as-tu fait à tes cheveux ? » Il s'approcha de sa tête, admirant sa coupe sous plusieurs angles différents, les yeux plissés, ayant presque le nez collé aux cheveux de Jagger. « On dirait... On dirait que ça correspond à une certaine démarche mais je suis incapable de déterminer laquelle. » Archie avait parlé dans un semi-murmure, comme il le faisait habituellement quand il réfléchissait. Il se recula un peu, histoire d'apprécier sa chevelure sous un autre plan et d'une figure concentrée, son visage changea brusquement pour expression qui mêlait la surprise à la confusion la plus totale. « Je veux dire... J'apprécie beaucoup ta robe et je te trouve splendide. Je suis sincère. » Même s'il était souvent hypocrite, Archie avait un côté véritablement franc et il n'avait pas tout de suite réfléchi en donnant son avis à Jagger. Elle n'avait certainement pas attendu une telle réponse, mais le jeune homme ne pouvait pas s'empêcher de considérer le monde qui l'entourait avec recul et objectivisme, même lorsqu'il s'agissait purement et simplement de donner son avis sur une chose aussi futile qu'une tenue. Toutefois, en aucun cas il n'avait voulu la blesser et ses propos ne s'étaient pas voulus médisants une seule seconde ; il s'agissait d'un constat pur et dur sans arrière-pensée aucune. Archie était même vraiment sincère quand il lui avoua la trouver ravissante et d'aussi loin qu'il se souvenait, c'était bien la première fois qu'il complimentait Jagger sur son apparence physique. Mais pour le moment, il se sentait terriblement embêté et ne savait pas quoi faire pour se faire pardonner ou pour lui faire oublier sa remarque. Il était maladroit, il le savait et s'il en avait eu le courage, il se serait même excusé, d'autant plus que lui et la jeune femme avaient une fâcheuse tendance à s'en vouloir pour un oui ou pour un non. Alors, à défaut d'être capable d'arranger les choses, il pria en son for intérieur pour que son amie ne lui en tienne pas rigueur.

« Oui, il me semble que tu as déjà proféré plusieurs centaines d'insultes à son égard. Et ne m'en parle pas, je crois bien que c'est la première personne que j'ai remarquée en entrant. Son costume est immonde. Tu devrais aller le lui dire, d'ailleurs, ça lui ferait sûrement plaisir. » Archie éclata d'un rire franc. Cette fille avait le don de l'amuser. « J'y penserai, mais honnêtement, j'espère bien ne pas le recroiser. » « Au fait, il faut que je t'avoue quelque chose : je ne sais absolument pas danser. J'espère que tu ne t'attendais pas à danser une salsa endiablée ce soir. » Archie retint sa respiration quelques millièmes de seconde et toisa Jagger la bouche entrouverte. Puis, il laissa échapper un soupir digne de ce nom et relâcha les bras le long du corps tout en laissant aller la tête en arrière. De loin, on aurait pu croire qu'il venait de finir une séance de sport particulièrement intensive et qu'il récupérait ses forces comme il le pouvait -même si cela ne risquait pas d'arriver. Sur son visage, on pouvait clairement apercevoir un soulagement énorme. En effet, la remarque de sa cavalière lui ôta une épine du pied qui n'était pas des moindres. Dieu merci, elle ne comptait pas danser. Il s'agissait là pour le jeune homme d'une bénédiction sans pareille et il regarda sa camarade avec le sourire le plus joyeux qu'il était possible de faire. « Jagger Hawthorne, je déclare officiellement que tu viens d'augmenter de façon significative l'estime que je te porte et je fais de ce jour celui qui marque le début d'une longue lignée de bals où nous ne danserons pas. » Et alors qu'il profitait de cet instant tout à fait délectable, il sentit la poche de sa veste s'animer vivement.

Apparemment, Nemo commençait à s'énerver et ça, ça n'arrangeait pas ses affaires. Il porta rapidement la main à sa poche en essayant tant bien que mal de calmer l'animal tout en ayant l'air le plus naturel et détaché possible, quand le crapaud se manifesta de la manière la plus sonore possible. Archie se crispa légèrement, tout en se disant que peut-être, Jagger n'aurait rien entendu. Après tout, la salle était bruyante et avec un peu de chance, elle n'avait tout simplement pas fait attention. « Pourquoi tu coasses ? » Mince. Toute échappatoire était dorénavant délicate. Quel mensonge pouvait-il bien inventer pour s'extirper de pareille situation ? Archie analysa rapidement le champ des possibles pour parvenir à la conclusion que le moyen le plus efficace était de feindre l'innocence, ce qui ne s'avérait pas gagné compte tenu que Jagger connaissait son amour inconditionnel pour Nemo. Enfin, il fallait pourtant tenter le coup -avec beaucoup de chance, elle ne poserait pas plus de question. Archie se raidit et regarda furtivement aux alentours, posture s'il en était en tout point éloignée de la crédibilité. Comme à tout un chacun, il lui arrivait de mentir et il devait bien avouer qu'il avait déjà fait preuve de plus de talent en la matière. « Plaît-il ? Je ne vois pas de quoi tu parles. » Puis sa cavalière explosa d'un rire qui n'en finissait plus et parvint à articuler : « Me dis pas que tu as ramené ton crapaud ici ? » La figure d'Archie se déconfit petit à petit. Mince, les événements n'étaient pas censés se dérouler de la sorte. Pouvait-il encore sauver les meubles ? Certainement pas. Allait-il essayer malgré tout ? Certainement. « Mais non, bien sûr que n- » Devant le rire de Jagger, Archie n'osa même pas terminer sa phrase. De toute façon, toute trace de crédibilité s'était déjà envolée depuis bien longtemps. « Bon, ça se pourrait, mais il s'appelle Nemo je te rappelle. Et ce n'est pas de ma faute, il a insisté pour venir, je ne pouvais pas lui refuser. Tu comprends ? Ça m'aurait fait trop mal au cœur et comme j'ai un cœur gros comme ça- » Il écarta les mains et poursuivit : « -je n'ai pas pu me résoudre à le laisser dans le dortoir. »
Puis, à peine avait-il tenté de se répandre en mauvaises justifications que sa poche remua de plus belle et Nemo bondit hors de la veste pour se ruer dans la foule. Archie poussa un cri des plus ridicules et s'époumona d'une voix tout aussi risible qui lui attirèrent les regards des élèves aux alentours : « JAGGER ! A la poursuite du crapaud ! Ne le laisse pas s'enfuir ! » Puis il saisit sa cavalière par la main et s'élança dans la foule en quête du batracien disparu, tâche qui ne semblait pas aisée puisque ce dernier s'était faufilé à une allure surprenante entre les jambes des convives, ce qui lui conférait une vitesse bien supplémentaire à celle des deux adolescents. Et puis, Nemo était un crapaud intelligent selon Archie ; il n'allait très certainement pas se laisser attraper comme un vulgaire lapin. Preuve supplémentaire s'il en fallait une : son propriétaire l'avait déjà perdu de vue.

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La jeune fille rajuste légèrement la pince fixée précairement dans ses cheveux, appuyant grossièrement sur le bout, et sans réussir à obtenir un autre résultat que de se la planter dans le crâne. Elle finit par la retirer, la dépose sur le bord du lavabo, et regarde avec désespoir ses cheveux s’affaler sur ses épaules, comme réticents à toute tentative de coiffure plus élaborée qu’une queue de cheval. Dans un soupir, elle les rejette en arrière, et décide de se contenter de ça. De toutes façons, se murmure-t-elle comme pour se convaincre, ils sont trop longs pour réussir à en faire quoique ce soit d’à peu près joli. Elle lisse vaguement son haut bleu pâle, assorti à sa jupe blanche, et maudis pour environ la centième fois l’inconnu qui a un jour eu l’idée sordide d’inventer les bals de fin d’année.
La jeune fille n’a jamais aimé ce genre de choses, ou en tous cas, jamais été spécialement douée pour. Il faut dire qu’elle n’aime pas être lâchée seule dans la foule, et devoir compter sur la chance pour croiser des gens avec qui parler, ou passer du temps. Mais, pourtant, ce soir, elle va bien devoir s’y rendre, au grand bal de fin d’année. Et comme lui a signalé sa camarade de dortoir, elle ferait mieux de se hâter.
La brune enfile ses chaussures aux talons à hauteur modéré (histoire de ne pas rajouter une couche de difficulté à l’évènement), lance un regard au dortoir maintenant désert, et sort en prenant soin de souhaiter une bonne soirée au tableau, qui n’attend que son départ pour rejoindre les autres dans la salle commune. Elle descend, à son rythme, les marches de la tour, et débouche enfin sur la salle d’où provient un flot de musique et de paroles impossible à occulter. A peine pose-t-elle un pied dans la salle qu’elle se sent soulevée du sol, et flotter dans les airs, comme en apesanteur, expérience originale s’il en est. « Les Serdaigles, franchement », murmure-t-elle, semi exaspérée, semi admirative.
Elle jette un œil aux diverses possibilités qu’offrent les planètes (à savoir, manger, danser, ou se bécoter), et, alors qu’elle s’apprêtait à opter pour la première option, encore la moins pire lorsque l’on est seul, la silhouette sévère de McGonagall retarda un peu son supplice. Cette dernière, après une arrivée digne, alors que tout les élèves – à l’exception de ceux qui avaient conçu ce délire, et encore- volaient en tous sens, et se dirigeaient avec peine, lança un discours bateau (annonçant d’ailleurs Gryffondor troisième dans absolument chaque coupe. Une belle régularité, dommage que ce soit pour une place aussi basse, pense la jeune fille.), et finit sur un joyeux « Bonne soirée. » bien trop facile à annoncer pour quelqu’un qui n’avait rien d’autre à faire que regarder.

Aria lance un regard à droite, un second à sa gauche, à la recherche de visages connus, mais les seuls qu’elle peut capter sont happés par la foule bien avant qu’elle n’aie même pu situer où ils étaient précisément. La jeune fille finit donc par se rabattre sur le buffet, où les gens seuls et un peu paumés semble faire, à son plus grand bonheur, si l’on peut appeler ça un bonheur, légion. Au moins, elle se sent un peu moins risible, à errer ici sans compagnie particulière. Et puis, elle a retrouvé la terre ferme.
Elle laisse glisser son regard le long d’une table couverte de boissons et sucreries à l’air toutes plus délicieuses les unes que les autres, et jette son dévolu sur un cocktail, non alcoolisé, comme tout ce qui se trouve ici, dont la couleur bleu électrique, bien qu’accordé aux tenues des invités, n’inspire que peu de confiance. Après tout, on est ici pour faire des expériences, non ?
Son regard se pose ensuite sur les gens qui l’entourent. Personne de particulièrement notable, remarque-t-elle, avant de repérer un garçon, sans doute un peu plus jeune qu’elle, qui s’approche de la planète où elle se trouve. Si elle ne met pas de suite un prénom sur ce visage, le nom, lui, est beaucoup plus facile à venir. Potter. Comme James, qui est dans la même maison, et la même année qu’elle. Cependant, son petit frère, à qui elle a à faire ce soir, n’est pas à Gryffondor, lui, mais à Serpentard.
Tout en sirotant distraitement son cocktail, elle laisse errer son regard, retrouvant de temps à autre sans vraiment le chercher le visage d’Albus, qui s’est posé sur la planète où elle-même s’est installée, en quête de nourriture. Elle finit son verre, d’une traite –c’était plutôt bon, finalement-, jette le gobelet de plastique et s’approche du Serpentard, qui semble toujours rechercher quelque chose de pas trop mauvais pour se remplir l’estomac.

« Je te conseille ce cocktail, lance-t-elle en désignant une verre empli de ce qu’elle vient d’avaler. Ils sont plutôt bons, malgré leur tête. »

Elle sait combien il est rare qu’un Serpentard suive les conseils d’une Gryffondor, mais après tout, le blason de la maison de Godric n’est pas tatoué sur son front, et elle n’a rien à perdre.

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HOGWARTS and MAXIME

Ce soir, vous avez la tête dans les étoiles ♪

Le bal … et voilà, encore une année qui s'achève. J'ai l'impression de parler comme une vieille, ou comme une septième année qui vit son dernier bal, mais ça fait bizarre de se dire que l'année prochaine je suis en cinquième année, que ma quatrième année est terminée, et que l'année prochaine, il y a les BUSES .. Non ! Interdiction de penser à cela maintenant. Pour le moment, il faut penser à s'amuser et à profiter. C'est un peu le but de cette soirée non ? Nous récompenser de tous les efforts que nous avons fournis durant tout le long de l'année. Enfin, ce n'est pas comme si j'avais fait beaucoup d'efforts cette année encore. Mais promis, je me rattraperai avant la fin de ma septième année ! En ce moment, je dis beaucoup cela … je crois que je commence à prendre conscience qu'il faut bosser dur pour y arriver dans la vie. Même si je n'ai absolument pas envie d'y penser, il faudra bien un jour que ça entre dans mon petit crane.

Nous étions toutes dans le dortoir pour nous préparer. Avoir une belle robe, se sentir libre et belle, c'était un sentiment que je voulais voir sur le visage des septièmes années. Après tout, c'était elles qui devaient être les reines ce soir. Et oui, j'avais toujours eu l'impression que le bal était un peu réservé aux septièmes années, que c'était pour leur souhaiter un nouveau départ parfait, pour leur souhaiter bonne chance en dehors de Poudlard. Et, bizarrement, ce n'est qu'à cet instant que j'ai compris que je ne les reverrait plus. Ni Taylor, ni Matthew, ni Wilhelmina. Je ne connaissais qu'eux en septième année et c'était bien assez. Je n'aime pas vivre les départs, je n'aime pas me dire que je ne verrais plus leur petite tête toute mignonne. Il me semble qu'ils vont à l’université l'année prochaine alors, peut-être que je pourrais leur envoyer des lettres ou les voir de temps en temps ? Oui, je me rassure comme cela, je n'ai pas envie de me dire que ce soir, ce soit le dernier soir. On pourra se revoir, ou s'envoyer des nouvelles de temps à autre. Oui, ce sera toujours possible n'est-ce pas ? De toute manière, ce soir, c'est pour s'amuser, pour profiter et pas pour tomber dans le mélodrame. De toute manière, j'aime prendre la vie du bon côté et pleurer à chaudes larmes un soir où tout est fait pour s'éclater, ce n'est pas pour moi. Je préfère faire ce qui est à faire dans une telle ambiance. Malheureusement, je n'ai pas vraiment pris la peine de chercher un cavalier. Ce n'est pas la peine de toute façon, j'en trouverais peut-être un quand je serais en septième année, pour mon dernier bal. Même si je ne l'avouerais certainement jamais, j'aimerais bien que mon dernier bal soit parfait.

J'avais donc mis une robe bleue, parce que oui, nous étions obligés de nous habiller en bleu. Pas que ça me dérange en soit puisque j'aime bien cette couleur. Mais trouver une robe de cette couleur était plutôt compliqué. Du moins pour moi. Parce que, quand je voyais les autres filles avec leur robe plus belle les unes que les autres, j'avais l'impression qu'elles n'avaient pas eu beaucoup de problèmes pour avoir la perle rare contrairement à moi. Même si bon, ma robe ne faisait pas très ''bal'', au moins, j'allais éviter de m'entraver dedans. Parce que oui, j'en étais tout à fait capable. Mais bon, j'ai essayé d'agrémenter ma robe de jolis accessoires et ça devrait faire l'affaire non ? Oui. De toute manière, comme je le disais, c'est les septièmes années les stars de la soirée, certainement pas moi. Donc, pourquoi devrais-je m'embêter à bien m'habiller ? Bon d'accord, sûrement pour avoir la sensation d'être belle, de participer à un bal, d'être un peu une ''princesse''. Je devrais, en effet, avoir l'envie de cela. Mais ce n'est pas vraiment le cas. Déjà, je n'avais pas trop envie d'y aller à ce bal, mais mes amis m'avaient fait la morale pour que je vienne. Ouais, j'allais certainement passer une bonne soirée, et puis bon, si elle n'est pas si bien que cela, je rentrerais au dortoir pour aller pioncer.

Je suis donc sortie de la Salle Commune pour me diriger vers la salle de bal. Beaucoup de garçons attendaient devant la Salle Commune leur cavalière, ils étaient bien habillés et devaient certainement être impatient de voir l'heureuse élue. Moi, je passais à côté d'eux, essayant de regarder partout autour de moi. C'était perturbant de voir tous les élèves dans leur tenue de bal et pas en uniforme. J'avais l'impression de voir de nouvelles personne, de ne pas reconnaître la plupart des gens qui m'entouraient.

Enfin arrivée dans la salle de bal, je restais sans voix. C'était magnifique ! Il y avait déjà beaucoup d'élèves qui étaient tous plus beaux les uns que les autres. C'était bizarre de les voir comme ça. J'aimais beaucoup les soirées et particulièrement celles qui n'étaient pas faites vite fait une heure avant que les autres n'arrivent. J'avais l'impression d'être dans un rêve ! Je regardais les couples danser sur la piste de danse, se trémousser et avoir leurs sourires sur leur visage. Je reconnaissais certaines personnes comme Maximilien et ça me faisais plaisir de le voir là puisque d'habitude c'est moi qui le traîne de force à une soirée. Mais bon, il fallait bien l'avouer, aujourd'hui était différent. J'ai également vu Wilhelmina qui était parfaite dans sa robe bleue avec ses jolies boucles blondes. Elle était accompagnée d'un garçon, il me semblais que c'était son petit ami, mais je ne souhaitais pas trop m'avancer. Il faut dire que je n'ai jamais fait vraiment attention à qui s'était, du moment que la Serpentard était heureuse, moi aussi je l'étais pour elle. J'ai également vu Taylor et Matthew, chacun accompagné de sa moitié. J'ai décidé de ne pas les déranger durant cette belle soirée qui devait être parfaite pour eux.

Soudain, j'ai vu une tornade rousse s'époumoner devant deux personnes qui étaient en train de danser. Étrangement, je me mis à penser que le garçon avait délaissé la rousse pour le brune. Mais je n'étais absolument pas sûre de mon avancé. Et puis, ça ne me regardais pas. Même si d'habitude j'aimais aller voir les autres quand il se passait quelque chose, cette fois-ci, je me forçais à ne pas aller voir les deux personnes ayant reçu le contenu d'un verre sur la tronche. Puis, un autre éclat de voix me fit tourner la tête. Cette fois-ci, je reconnu une des personnes qui étaient concernées. Prudence venait de se prendre une jolie insulte. Dans un grand élan de bonté, qui en fin de compte me définissais plutôt bien, je me suis élancée vers mon amie. Enfin, ''élancée'' est un bien grand mot si on se rend compte que pour une fois, j'avais chaussé des chaussures à talons. Disons plutôt que je me suis dirigée vers mon amie. Pas forcément pour aller la défendre, après tout, je n'ai pas très bien vue ce qu'il s'était passé. Mais, c'était surtout pour éviter qu'il y ait un incident diplomatique durant le bal de fin d'année. Cette soirée se devait d'être parfaite et une dispute Gryffon/Serdy ne devait pas entraver cette soirée qui s'annonçait parfaite.

Prudi' ! T'as robe est vraiment belle, t'es magnifiques !

J'ai lancé un regard qui se voulait d'excuse pour la jeune fille blonde avec qui Prudence s'était disputée. Je ne voulais pas qu'elle pense que si je suis venue c'était pour venir défendre mon amie. Même si bon, je vais l'avouer, si la blonde ce remet à critiquer Prudence devant moi, je ne vais pas me gêner pour essayer de lui faire comprendre que ce n'était ni le moment ni l'endroit pour cela.

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La seule chose positive qu’il voyait à venir à cette soirée était qu’il pourrait redevenir ami avec ceux qu’il avait délaissé pour les études et d’autres problèmes. Il était au courant de se « laisser-aller » de sa part et comptait tout faire ce qui était en son pouvoir pour ne pas perdre d’autres amitiés. C’était donc à contrecoeur qu’il s’était rendu à ce bal, mais il se doutait que la soirée n’allait pas être pénible puisqu’il venait tout juste d’inviter Alycia pour une danse amicale. C’était une des façons les plus faciles dans le moment pour pouvoir lui parler et prendre de ses nouvelles. Il était courant de ce qui s’était passé à la fête foraine et de ce que la Serdaigle avait pu vivre. De son côté, les choses avaient été difficiles, mais probablement pas autant qu’elles avaient pu l’être pour son amie. De plus, il ne savait pas si l’aiglonne allait participer à l’évènement d’été organisé par l’école, alors il lui poserait probablement la question plus tard dans la soirée. Si elle allait y être, il pouvait espérer passer un peu de temps avec elle durant l’été également.

Ils se dirigeaient donc vers la piste de danse et Emrick fut invité à mener le pas, chose qui pouvait s’avérer difficile à réaliser vu ses talents de danseur, si on pouvait dire cela comme ça. Il s’excusa intérieurement plusieurs fois lorsqu’il marcha sur le pied de son amie, visiblement mal à l’aise. S’il voulait se rapprocher d’elle, ce n’était certainement pas en lui cassant le pied après seulement deux minutes de conversation. Il releva la tête pour la regarder (parce que oui, il regardait ses pieds depuis quelques instants avant de se rappeler qu’on lui avait dit que c’était la meilleure façon de s’embrouiller lors d’une danse) et vit qu’elle lui sourit. Il lui rendit son sourire, se disant que ce n’était pas si grave s’il faisait ce genre d’erreurs. Il avait toute la soirée pour se reprendre après tout.

Leur danse fut interrompue par la copine d’Emrick, qui s’empressa de lui lancer plusieurs remarques blessantes. Certaines pensées du même genre traversèrent son esprit et il eu à quelques reprises envie de lui couper la parole pour lui faire part de sa façon de penser mais n’en eut pas l’occasion, la rouquine parlant sans s’arrêter. Elle jeta ensuite ses insultes sur son amie, le visage d’Emrick prenant une teinte rouge, trouvant qu’elle avait dépassé les bornes. Il savait qu’il était capable de gérer ce genre de commentaire, mais ne savait pas comment la bleu et argent allait réagir, elle. Il lui jeta quelques regards et vit qu’elle n’avait pas l’air très contente elle non plus, mais elle ne pleurait pas et c’était tout ce qui l’importait pour le moment. Callie finit son discours en leur versant le contenu de ses deux verres sur lui et Alycia. Lorsqu’elle partit, il se dépêcha de se diriger vers un canapé, sans se soucier du niveau de gravité qui s’était installé entre temps. Il était tout simplement humilié et avait envie de s’enfuir le plus rapidement possible.

Il passant lentement sa main dans ses cheveux, essayant de les sécher le plus qu’il pouvait, chose qui s’avérait difficile. Il s’excusa encore une fois, trouvant qu’il se répétait souvent depuis le début de la soirée, disant au passage que les insultes qu’elle avait dit étaient totalement fausses. Un léger rictus se forma au coin de ses lèvres, réalisant à quel point la situation était ridicule et il releva la tête pour regarder son amie, qui semblait avoir de la difficulté à contenir ses larmes. Son expression faciale changea subitement et il ouvrit la bouche pour lui dire que tout cela n’en valait pas la peine, qu’elle n’était pas obligée de se mettre dans tous ses états pour cela, mais elle le devança : « Poisson pourri ou pas, ce n'est pas ce qui m'affecte... Cette fille va regretter ses paroles... Elle ne sait pas ce que j'ai vécu, à la fête foraine... J'ai passé le mois dernier, dans le silence et la tristesse à cause de ça... J'ai vu Marlow et Sunny mourir sous mes yeux sans que je ne puisse rien y faire... Et... j'aurais pu y passer également puisque j'étais à quelques pieds de me faire écraser... J'ai presque perdu ma jambe par un éclat de vitre mais j'ai été chanceuse de la manière dont il s'était planté dans ma jambe... Sunny et Marlow m'ont... sauvée en quelque sorte... Tu sais, je n'ai cessé de faire des cauchemars sur tout ça et ça ne s'est calmé que récemment... » Dit-elle avant de prendre une petite pause. Emrick, quant à lui, la regardait directement dans les yeux. Il n’était pas au courant de tout ce qui s’était passé à la fête foraine, de ce que la jeune fille avait pu voir en particulier, mais il savait que tous ces évènements devaient être traumatisants. « Pardon de ce que je vais dire mais j'ai rarement été aussi vexée... Elle pense que tu n'es que son esclave et son jouet. Tu n'as absolument aucune liberté pour quoi que ce soit... La preuve, notre amitié en a souffert une partie de l'année... Si on n'a pas le droit d'être amis, on a le droit à quoi ? Tu sais, je n'ai jamais rien eu contre elle, surtout qu'elle était ta meilleure amie mais là... elle a fait l'inacceptable... Elle pense que tu ne dois être fidèle qu'à elle et non à tes amis... Ce n'est qu'une manipulatrice... Une sale garce... » Emrick prit un certain temps pour assimiler les paroles qu’elle venait de lui dire. Il n’avait jamais vu les choses de cette façon, mais il fallait avouer que c’était vrai… Il n’avait pas eu l’occasion de voir ses amis souvent et le fait qu’il soit en couple avait probablement beaucoup influencé ses actions. « Ouais, je sais que ce qui vient de se passer est un peu… M’enfin… » Il ne savait pas réellement comment exprimer ce qu’il pensait. Tout était extrêmement flou dans sa tête. « Je trouve pas ça correct de te dire des choses comme ça, surtout qu’elle sait que ça t’affecte beaucoup… Je ne sais pas non plus ce que tu as vécu là-bas, quoique je peux bien imaginer aussi… Et puis, je sais que notre amitié a beaucoup souffert, c’est pour ça que je t’ai invité à danser et tout, mais bon, je crois que ce n’est pas réellement ma journée… De toute façon, je sais pas danser. » Dit-il en riant légèrement, tenant de détendre l’atmosphère. Il allait reprendre parole lorsqu’il vit une silhouette se rapprocher d’eux.

« Non mais vous l'avez vu celle-là ? C'est quoi son problème ? Comme si c'était à elle de décider de vos actions ! Et pourquoi ça aurait dû être toi la blesser d'abord ? Comme si quelqu'un le méritait ! Non mais elle me frustre cette fille, c'est pas possible ! Elle pense que sa meilleure amie a le monopole du malheur, c'est ridicule. Comme si cet événement ne nous touchait pas tous, comme si quelqu'un avait voulu que ça arrive ! Puis bien sûr, elle rejette la faute sur le premier venu, ce qui est d'autant plus stupide. Par merlin, une chance qu'elle est partie en courant, même si c'est lâche ! Sinon je lui aurais bien dit ses vérités au visage. » Catalina baissa le ton avant d’enchainer : « Et moi qui pensait que c'était une fille bien... Faut croire que j'étais dans l'erreur ! »

Emrick sourit suite à cette intervention. Il était profondément content de voir quelqu’un d’autre à cette soirée et qui le supportait dans les précédents évènements. Il devait avouer que toute cette affaire n’était pas très juste pour lui et l’aiglonne. Il enfouit sa tête dans ses mains et s’essuya légèrement le visage avant de prendre la parole, quelques goutes ayant coulé de ses cheveux. « C’est tellement idiot… C’est pas comme si j’avais pas souffert, moi, durant le dernier mois… Non, je n’ai pas vu Sunny mourir devant mes yeux et je dois avouer que ça doit être une chose terrible, mais j’ai perdu quelqu’un à qui je tenais et je n’avais pas vraiment la tête à aider d’autres personnes… Avec les études et tout, c’était vraiment difficile à gérer, et puis… Désolé de vous avoir délaissé, je… J’ai pas vraiment de bonne raison pour ça… » Dit-il en baissant les yeux, visiblement mal à l’aise de la scène que sa copine venait de faire.

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Je ne voulais pas aller au départ à ce bal de fin d'année. Bien que ça n'avait rien à voir aux derniers évènements, je n'avais personne avec qui je pouvais être accompagnée et je serais rester au buffet, à grossir comme une dinde, ce qui n'avait aucun intérêt pour moi, ni pour personne. Mais un bal n'était pas signe d'amour et d'apparition de couple, enfin si un peu, mais c'était le moment idéal pour être avec des amies qu'on avaient pas vu depuis un bail... à cause des examens par exemple. Je n'en avais pas eu beaucoup mais j'ai passé le reste du temps à bosser comme une dingue, c'était à croire que ma marâtre m'avait possédée pour que je m'épuise le plus vite possible.

J'avais passé le reste de la journée à me reposer, bah oui, fallait que je sois en forme pour la soirée et je m'étais levée quelques heures avant afin de me préparer. N'ayant pas de robe bleu dans mon vestiaire, et n'ayant pas de robes tout court ce qui m'arrangea beaucoup, j'avais trouvé un veston bleu et un pantalon sombre. Je savais que je serais l'une des seules filles à ne pas porter de robe, mais je m'en foutais. Je n'allais pas me mettre un truc où je ne serais pas à l'aise du tout. Après m'être attaqué au visage légèrement, je pris des chaussures... pas à talons, faut pas trop en demander en fila vers l'entrée de la salle de bal.

Pas mal de personne était déjà à l'intérieur, mais je vis que quelques uns n'y étaient pas. Était-ce dû à l'accident de la fête foraine? Je ne le savais pas. Quoi qu'il en soit, on n'était ni à l'avance, ni en retard.

Je vis au loin Prudence et Maxime, qui étaient de la même année. WOUIIIIII je n'allais pas être toute seule. Elles étaient en robes, ce qui ne m'étonna pas le moins du monde. Je leur fonçais alors dessus, pas trop vite non plus. J'avais pas tellement envie qu'on me prenne pour une sans amie alors que ce n'était pas du tout le cas. Sauf que visiblement, j'étais arrivée un peu au mauvais moment.

Les deux filles étaient face à une Serpentard... je crois. J'ignorais si elle était une amie d'Eris... qu'importe. A mon avis, ça sentait le mépris avec sa tête de bourgeoise. Et Prudence n'avait pas l'intention de se faire marcher sur les pieds... Tant qu'à Maxime, elle était sans doute arrivée pour calmer l'ambiance entre les deux. Elle était toujours aussi naïve, mais ce n'était pas de sa faute. Je savais qu'elle n'allait pas y arriver toute seule, alors je devais l'aider. Bien que j'allais utiliser une autre méthode et que j'allais la provoquer plus qu'autre chose, on était là pour s'amuser et c'était déjà mal parti.

-YOOUUUUHOUUU!!!! Comment ça va? Vous avez trouvé un cavalier pour le bal? Ah bah non...

Je savais que les deux griffonnes n'avaient pas de cavalier, sinon je serais déjà au courant. Non, c'était juste pour les interrompre pendant quelques minutes, bien que je savais que ça n'allait pas fonctionner bien longtemps.

-Maxime a raison: Tu es magnifique Prudence!!! Toi aussi d'ailleurs. Vous êtes toutes magnifiques! C'est dommage qu'aucun garçon ne vous ai inviter... tous des abrutis!

Je ne m'adressais toujours pas à la Serpentard. Je savais qu'elle avait une sorte de don de "je sais pas quoi" mais qu'importe. Je m'en foutais totalement.
Je faisais signe à Maxime de traîner notre amie loin de cette pétasse avant que ça empire, bien que j'avais la ferme intention de la faire taire jusqu'à la fin de la soirée afin qu'elle ne nous adresse plus la parole. Mais alors que j'allais "m'excuser" (oui, parce que je n'avais pas à m'excuser auprès de quelqu'un qui n'avait aucune éducation de la part de ces parents) pour le dérangement occasionné que je vis un couple nous fixer et s'approcher de nous. OK, on était mal parties pour se barrer d'ici!

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Enfin un bal de fin d’année que je n’allais pas louper et auquel j’allais pouvoir participer sereinement. Naturellement, je n’attendais absolument personne là-bas et personne ne m’y attendait non plus, mais l’occasion était trop belle pour que je n’y participe pas (et ce, malgré les événements qui avaient secoué Poudlard). J’avais envie de profiter encore une fois du château avant d’être en vacances, de voir la salle de bal complètement transformée pour l’occasion, goûter les choses merveilleuses qui devaient y être servies.
Le bilan de cette 4ème année n’était pas si exceptionnel que cela, mais je ne pouvais que me réjouir d’avoir fait l’année complète, sans absence, en me débrouillant toute seule, sans l’aide de Faust et en donnant beaucoup moins de nouvelles aux parents. Je n’étais pas transformée, loin de là, mais j’avais l’impression de m’en sortir de mieux en mieux, de réussir à parler aux gens sans rougir inutilement et j’avais pris un rythme de travail idéal.

La petite « pause bal » était donc parfaitement méritée. En grande adepte de la mode que je suis (ironie, pour ceux qui ne l’auraient pas compris), j’avais déniché une petite robe bleue, ultra sexy (ironie again) au moins pour être dans le thème et ne pas faire tâche. Malheureusement, je n’avais jamais être capable de me fringuer convenablement et j’avais donc dû faire avec, espérant simplement ne pas me taper la honte. Si j’avais eu un peu plus de cran, j’aurais sans doute demandé à Wilhelmina ou à Prudence de m’aider mais… whatever, tout le monde dit que ce n’est pas l’apparence qui compte !

La salle était particulièrement belle, le thème des planètes était bien choisi et adapté pour mettre en route une bonne petite soirée. Les premières personnes que j’avais remarquées dans la salle furent, sans surprise, Faust et Wilhelmina qui arrivaient ensemble. J’avais entamé un geste pour les saluer, mais j’avais laissé tomber à mi chemin, préférant faire comme si je ne les avais pas vus, au moins pour un petit moment. Je ne devais pas laisser penser à Faust que je me raccrochais encore une fois aux seules personnes que je connaissais.
Je ne mis que quelques secondes pour poser également les yeux sur Knoxslay et je manquais un petit éclat de rire en la voyant en compagnie d’un garçon. J’avais voulu lui dire que je lui voyais bien une âme de sex symbol, qui fait tomber les mecs comme des mouches, mais c’était au risque de la rendre boudeuse pendant un temps indéterminé. Je me contentais donc de sourire en passant à côté d’elle, direction les tables qui contenaient des choses à boire et à manger.
Du coin de l’œil, je repérais aussi Prudence, que j’aurais sans doute rejoint, en temps normal, mais qui était entourée par bien trop de monde… les jeunes filles avaient l’air cool mais… nan, les cocktails avaient l’air bons, et puis…je n’avais jamais prévu de rester à cette fête trop longtemps.

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Je me demande bien pourquoi ils se sentent toujours obligé de proposer autant de plats différents dans les buffets. La plupart des gens doivent aimer ça, mais moi ça ne fait qu’accroître ma difficulté à faire un choix et je ne peux décemment pas prendre un peu de tout, à moins que je veuille passer pour un ogre affamé. J’étais planté devant le buffet à scruter les divers plats, offerts par les soins des elfes de maison, depuis environ 5 longues minutes lorsqu’on m’a adressé la parole. Je n’ai pas reconnu la voix, j’ai hésité l’espace de quelques secondes s’il était plus judicieux de tourner la tête ou faire comme si je n’avais rien entendu pour voir si mon interlocuteur prenait la peine d’insister. Cependant je n’avais aucune envie de passer pour un idiot, j’ai donc tourné la tête dans la direction de la voix féminine avec le plus de nonchalance possible. Mes yeux se posèrent sur deux formes rondes de couleur bleu pâle, j’étais un peu surpris, lorsque soudain j’ai réalisé ma maladresse et mon visage est passé en l’espace d’un instant, du blanc au verre, pour finir par être rouge écarlate. J’ai tout de même pris le risque de regarder la tête qui allait avec cette poitrine et, comme pour amplifier mon malaise, je ne la connaissais pas. J’avais envie de me liquéfier, ou alors de pouvoir traverser les murs comme les fantômes, ou mieux encore me téléporter comme les elfes de maison. Pas de chance pour moi, j’étais bel et bien coincé dans mon embarras et, si je ne voulais pas m’en prendre une en pleine face, j’allais devoir trouver une explication. J’ai ravalé bruyamment ma salive et j’ai bredouillé quelques mots d’excuses minables.

« Je…excusez-moi…c’est juste que vous êtes…drôlement grande ! »

Elle devait avoir un peu moins d’une tête de plus que moi. Il faut dire que je ne suis vraiment pas grand, je suis l’un des plus petits de ma classe. Maman dit que c’est tout à fait normal et que Papa a toujours été plus petit que l’oncle Ronald et ça ne l’a pas empêché d’être un héros. Je suppose qu’au fond elle n’a pas tort, mais en l’occurrence, dans cette situation précise, j’aurais apprécié quelques centimètres en plus. Une chose était certaine, elle devait surement être en 7ème année, ce qui aurait expliqué qu’elle dépassait en taille toutes les filles que je connaissais. Certaines filles de ma classe avaient la même taille que moi, mais jamais plus grande. Je me sentais tellement ridicule et décontenancé que je n’arrivais désormais même plus à me souvenir ce qu’elle m’avait dit quelques secondes auparavant. J’ai essayé de me rappeler du mieux que je pouvais, elle avait parlé d’un coktail il m’a semblé. C’était très aimable de sa part, mais cela ne m’aidait pas vraiment, j’avais faim…pas soif. J’ai esquissé un sourire maladroit et j’ai attrapé l’un des verres qu’elle m’avait indiqué. J’ai articulé un remerciement de manière bancale, avant de détourner le regard pour reprendre mes recherches de nourriture.

« M..me…merci beaucoup »

Tout à coup j’avais une furieuse envie de gâteau. Il y en avait de plusieurs sortes, mais la plupart adoptaient une teinte bleutée, ce qui ne m’inspirait pas vraiment. Mon estomac eu raison de moi et je pris la première part de pâtisserie qui me tomba sous la main. J’ai mordu à pleine bouche en plissant les yeux, m’attendant à devoir le recracher aussi vite que je l’avais mâché, mais étonnement ce n’était pas mauvais. J’étais bien incapable de déterminé quels étaient les ingrédients intervenant dans sa composition, mais cela n’avait que peu d’importance. Une chose était sûre, il avait du sucre et encore du sucre et c’était exactement ça que je voulais. Après ma petite frayeur j’avais bien besoin de reprendre des forces. A ma grande surprise, la jeune fille se tenait toujours à côté de moi, elle avait assisté à toute la scène et je me sentais encore davantage ridicule. Je lui ai adressé un nouveau sourire, cette fois un peu plus détendu, bien que toujours extrêmement gêné. Si le ridicule était meurtrier j’aurais déjà perdu la vie maintes fois, la seule chose que mon comportement maladroit avait tué c’était ma vie sociale. Cependant cela n’avait pas vraiment d’importance, je me sentais bien seul, je dirais même que je me sentais mieux seul.

Après une courte évaluation de la situation j’ai jugé nécessaire de lui parler. Il n’y avait aucune raison rationnelle à ce qu’elle se tienne à côté de moi après tout ce que j’avais fait, à part l’envie d’une conversation. Je ne savais pas trop quoi dire, il faut dire que la plupart du temps ce sont les autres qui m’assomment de questions et pas le contraire. Je lui ai montré ma part de cadeau et j’ai dit, une fois la bouche vide :

« Tu devrais goûter ce gâteau, il n’est vraiment pas mauvais…Echange de bons procédés »

J’ai porté la mixture qu’elle m’avait conseillée à mes lèvres et j’en ai bu une longue gorgée. Elle avait raison, ce n’était pas mauvais. J’étais à nouveau incapable d’en définir la composition, à mon grand déplaisir. Je savais que si Alycia me rejoignait plus tard dans la soirée, je ne serais pas en mesure de lui conseiller quoi que ce soit, parce que je n’aurais pas été capable de déterminé les ingrédients de chaque plat. Avec ces allergies alimentaires il était primordial de faire attention à tout. Ça devait être extrêmement contraignant pour elle, au fond de moi j’étais bien content de pouvoir manger tout ce qui me plaisait. Bien que je n’ai jamais été un très grand amateur de viande en général, je ne suis pas vraiment végétarien mais Maman me dit toujours qu’à cette allure-là je finirais par le devenir tôt ou tard, non pas par choix mais par habitude. Moi pour être honnête…je m’en fiche.

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J'entendis la directrice dire les résultats des différents tournois. J'entendis la maison des Poufsouffles vainqueurs du tournois des quatre maisons, ce qui me chagrina. Non pas parce que nous avions perdu, mais parce que Sunny aurait été fière de sa maison et que son sourire m'aurait rendu heureux…

Je souhaitais la bienvenue à tout les couples dans la salle de bal. Il y en avait plus ou moins. Erwann et Taylor qui allaient partir à l'université, de même pour Matthew qui était avec Éléonore. Cette dernière était joliment habillée. J'avais voulu la complimenter mais ça aurait été déplacé de ma part. Wilhelmina était accompagnée de Faust et visiblement, elle s'était vite rétablie de sa blessure. Je lui avais envoyé une lettre quelques semaines auparavant pour lui souhaiter un bon rétablissement et elle m'avait répondu aussitôt, me souhaitant bon courage pour la suite. Je savais qu'elle avait du sang de velane dans les veines, comme pour Sky. Elles s'entendaient plutôt bien d'ailleurs… sans doute pour ça que je voyais une partie de Sky lorsque Wilh était apparu.

Chloé souriait et parlait avec une Poufsouffle, Lynn je crois. La voir le sourire aux lèvres me fit plaisir. Bien qu'avec les derniers événements, elle avait perdu son meilleur ami, le bal allait la distraire, j'en étais certain. J'espérais le meilleur pour elle.

Voyant tout les élèves de 7ème année présents, j'essayais de me mettre au centre de la pièce avec la différence de gravité dans la salle afin de leur souhaiter bonne chance.

-Excusez-moi…

J'attendis que tous le monde soit attentifs avant de commencer.

-Je voudrais m'adresser aux 7èmes année, qui quitteront Poudlard dès demain et qui ne reviendront plus. Malheureusement, des élèves auraient du eux aussi continuer leur vie après Poudlard. On ne les oubliera jamais.

Je fis une pause avant de continuer.

-Quoi qu'il en soit, je souhaite aux 7èmes une bonne continuation à l'université… Ou ailleurs. Et aux autres élèves à venir. Je vous souhaite du bonheur à tous.

Je savais que mon speech n'était pas grand-chose, mais c'était déjà ça. Alors que je m'éloignais du centre de la salle, j'entendis brièvement une dispute avec Callie, Emrick et Alycia. Je savais que cette dernière était dans le groupe de Marlow et Sunny, elle les avaient vu mourir sous ses yeux et était gravement blessée. Je ne lui en voulais pas de n'avoir rien pour sauver Sunny, c'était une victime comme une autre, et elle aurait pu mourir elle aussi.
Les propos de la capitaine de Quidditch de Poufsouffle n'était totalement déplacé par rapport à la discussion et alors que j'allais m'approcher du groupe, elle jeta le contenu d'un verre sur le couple avant de sortir de la salle.

C'était trop ! Callie avait dépassé les bornes. Je voulais qu'elle s'excuse. Et je ne voulais pas la lâcher. Jetant un bref coup d’œil au Poufsouffle et à la Serdaigle, je sortis à mon tour de la salle de bal pour rattraper la jaune et noire.

-Tu n'as pas à mêler un accident volontaire et une histoire de jalousie, Callie.

J'aurais pu la gifler pour la remettre en question, mais ayant élever des filles et étant bien élevé, je n'allais pas le faire.

-Alycia a vu mourir des personnes sous ses yeux. Tu crois qu'elle ne s'en veut pas déjà assez de ne pas les avoir sauver ? Tu vas revenir à la salle et t'excuser. Et tu diras les quatre vérités d'Emrick à la fin de la soirée. Et si tu le fais pas, je t'y forcerais.

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Le Bal

poudlard & aria

Lorsque le frère de James se retourne vers elle, ses yeux ne se posent pas immédiatement sur son visage mais plutôt sur sa… poitrine ? Aria lève un sourcil cependant que le jeune garçon qui lui fait face baisse aussitôt les yeux, troublé, en plus d’être écarlate. Le jeune fille a du mal à déterminer si la gêne du garçon vient du fait qu’elle lui ai parlé comme ça, au hasard du flot des gens perdus dans la foule, ou du fait qu’il venait… Eh bien, qu’il venait de lui mater les seins. Vu son âge, un âge où les mecs commencent à penser à faire des trucs pas forcément très catholiques, qu’ils soient sorciers ou non, elle penche plutôt pour la seconde option, ce que lui confirme Albus en bégayant, toujours aussi écarlate :

« Je…excusez-moi…c’est juste que vous êtes…drôlement grande ! »

Un sourire incrédule se forme sur les lèvres de la Gryffondor. D’accord, elle n’est pas petite, loin de là, mais elle reste tout de même dans une moyenne très acceptable, bien loin d’être grande pour son âge. Mais il faut dire que son interlocuteur de ce soir n’est pas particulièrement grand. Et que les quelques années qui les séparent ajoutent encore quelques centimètres à cette différence. Donc, en réalité, Aria le dépasse facilement d’une tête. Cependant, elle ne s’attendait pas à faire un tel effet au Serpentard, qui reste là, perdu, bras ballants, tout gêné, avant de se souvenir brièvement de son conseil de prendre un des cocktails d’un bleu électrique.
Il finit par porter son choix sur un des verres que la jeune fille lui avait présenté, et leserre entre ses doigts, comme pour se donner une contenance, quelque chose d’autre à quoi penser, le temps de recouvrer ses esprits, après avoir balbutié un remerciement incertain qui avait fait doucement rire la Gryffondor. Pas par moquerie, loin de là, ce n’est même pas son genre, mais elle trouve la gêne du petit frère de James à la fois touchante et hilarante. Comme si la simple présence d’Aria le gênait –ce qui est encore plus surprenant lorsque l’on compare cela à l’humour et au sans-gêne parfois exaspérant de son frère.
Elle connait, bien sûr, l’histoire de cette famille. Oh, pas dans le détail, mais les histoires extraordinaires, qu’elles se soient vraiment déroulées ou non, elle les avait lues. Elle en avait ingurgités, des bouquins, elle s’était fascinée pour tant d’entre eux. Mais, au fond, elle sait que la famille Potter, aujourd’hui, n’est rien de plus qu’une famille comme les autres. Une famille dont le frère aîné à vite tendance à lui taper sur les nerfs, et dont le cadet se tenait devant elle, perturbé à l'idée qu'il venait de la mater sans le vouloir.
Elle reporte distraitement son regard vers Albus, qui attrape presque fiévreusement une part de gâteau, sans doute au hasard, et qui en croque une généreuse bouchée, les yeux plissés, l’air peu confiant, comme prêt à tout recracher –sans doute le même air qu’elle-même avait du arborer en avalant le cocktail, tout à l’heure-, avant de l’avaler. Ce ne devait pas être mauvais, au final. En effet, après avoir avalé sa part entière, le jeune garçon se retourne vers elle, et, sans doute étonné du fait qu’elle soit encore ici, adossée contre la table solide où était posé les mets, lui lance, après avoir pesé le pour et le contre, et dans le but de briser le silence gênant :

« Tu devrais goûter ce gâteau, il n’est vraiment pas mauvais…Echange de bons procédés »

Elle sourit, un peu plus franchement cette fois-ci, tout en notant que, ce coup-ci, le Serpentard l’a tutoyée, une chose qu’il n’avait pas osé se permettre lors de leur premier échange. Puis, la jeune fille, de bonne grâce, tend la main, et attrape à son tour une part, plus petite de gâteau, cependant que le garçon porte la coupe à ses lèvre, et goûte enfin à ce cocktail que lui avait vanté Aria.
Alors que cette dernière va mordre dans sa part, la voix forte d’Orion capte son attention au travers de la salle, et la fait se retourner, lui permettant de voir ce dernier léviter, au centre presque parfait de la salle, et parler, d’une voix forte et claire, en s’adressant aux septièmes années, ainsi qu’à tous les élèves de Poudlard :

« Je voudrais m'adresser aux 7èmes année, qui quitteront Poudlard dès demain et qui ne reviendront plus. Malheureusement, des élèves auraient du eux aussi continuer leur vie après Poudlard. On ne les oubliera jamais. Quoi qu'il en soit, continue-t-il après une pause, je souhaite aux 7èmes une bonne continuation à l'université… Ou ailleurs. Et aux autres élèves à venir. Je vous souhaite du bonheur à tous. »
Les yeux bleus de la jeune fille se baissent légèrement. Elle sait à quel point perdre Sunny l’a affecté, lui qui avait déjà perdu sa première sœur, Sky. Au fond, la Gryffondor admire son courage, sa force. Elle se retourne ensuite vers Albus, et porte la part de gâteau à ses lèvres. Il n’est pas mauvais. Un peu chargé en sucre, mais au fond, c’est bien ce que l’on attend d’un gâteau, non ? Elle laisse l’aliment faire effet de remontant dans son corps, et relève la tête avec un petit sourire vers Albus, qui a toujours son verre à la main.

« Pour en revenir à cet échange de bons procédés… Ce n’était pas mauvais du tout. Tu as apprécié ma part du marché ? », lui lance-t-elle avec un petit sourire, qui trahit son envie de changer de sujet. Elle n’a pas envie de parler de l’accident ce soir. C’est peut-être lâche, c’est sans doute nul. Mais elle s’en fout. Elle veut parler d’autre chose.
Peu importe de quoi.

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