« Tu as raison, c'est bien dommage pour eux de gâcher leur soirée de cette manière, mais nous avons d'autre chose à faire que de les regarder. »

Le jeune homme avait tendance à se méfier des jeunes depuis quelques temps, parce que sa sœur avait admis avoir quelques difficultés avec ses camarades de classes et que c'était quelque chose un peu dur à avaler pour lui. Juger quand on ne connaît pas, c'est vraiment idiot mais puisque Arabella fait les choses à moitié, il n'a pas de nom. Du coup, il généralise et ne se prive pas pour se montrer mauvais envers ses enfants avec qui il n'aura plus aucun contact. Pas pour le moment en tout cas, déjà qu'il ne les connaît pas. A vrai dire, il ne sait pas si ce sont des élèves de la classe à sa sœur, mais peut-être qu'ils sont dans sa maison ou qu'il lui ont déjà parlé au détour d'un couloir. Et puis, pas besoin de ces histoires avec sa sœur pour savoir que les plus jeunes restaient des êtres inconscients et inintéressants pour le moment. Sauf si ils ont la chance d'avoir eu dans leur enfance une éducation qui les a instruit de manière à les rendre un peu plus mature avant les autres. Histoire de faire d'eux des exemples. C'est généralement ceux-là avec qui l'aiglon aime discuter. Mais visiblement, ces quelques abrutis qui piaillent n'en font pas partis sinon ils auraient trouvés bon de régler leurs différents ailleurs.

« Ce sont des jeunes, ils ne comprennent pas encore l'importance que peut avoir un bal du genre pour un élève de septième année. Ils réfléchissent pas encore assez mais peut-être que quand ils seront à notre place, ils comprendront que profiter est une bien meilleure idée que de se transformer en animation imprévue de la soirée. »

Faust n'était plus aussi compatissant et tolérant qu'il avait pu l'être quelques années auparavant, sans doute parce que son précédent entourage lui avait montré que beaucoup de gens ne vaillent pas la peine qu'on leur accorde le bénéfice du doute. Pourtant, c'est ce qu'il devrait faire avec ces élèves, peut-être pourraient-ils changer dans le bon sens même si pour l'instant c'était assez mal parti pour eux. Encore avaient-ils le bon sens de se rendre compte du côté ridicule de leur animation parce qu'ils s'en allèrent les uns après les autres. Une partie tout au moins, mais précisément, le jeune homme ne savait pas, il ne s'était pas vraiment intéresser aux protagonistes de l'histoire, préférant offrir un coup à boire à sa cavalière avant de lui proposer une danse. Ils étaient tous les deux de talentueux danseurs, ils avaient pu le voir lors des précédents bals organisés par l'établissement. Ce serait dommage de se priver d'une piste de danse alors qu'ils faisaient partis des quelques uns qui pouvaient l'utiliser pour donner une prestation digne de ce nom.

« Avec joie ! »

Ayant son accord, il l'entraîna donc vers une toute autre planète, passant quelques secondes dans un espace où la gravité n'était plus la même. C'était si court que ça en devenait plus un obstacle pénible et obligatoire à passer pour se déplacer d'un lieu à un autre qu'une animation sympathique. Le jeune homme en profita pour essayer de voir un autre visage connu. Il n'eut pas beaucoup de temps mais eut le temps de voir son amie Avril et se promit qu'ensuite, il irait la voir. Bien qu'elle soit un peu plus âgée que lui, ils allaient entrer ensemble à l'université, c'était excitant de partager sa joie et ce moment important avec le plus d'amis possible. Ce qui faisait penser au Serdaigle qu'il devrait trouver Matthew, ça lui semblait bizarre que ce dernier ne soit pas venu au bal, surtout que c'était le dernier de leur vie ici, à Poudlard. C'est juste que la foule était parfois bien trop dense et qu'avec sa chance, le rouge et or devait être dans l'un de ces endroits là.

« On ira voir Avril ensuite ? » Demanda t-il en même temps qu'il se positionnait en face de sa cavalière.

La fin d'une chanson, le début d'une autre. Faust attrapa la première note, guida sa cavalière et ils commencèrent à danser. Il y avait un petit quelque chose qui faisait que ce moment était magique, ce n'était pas uniquement grâce à la jeune femme, certes elle était plus resplendissante que jamais mais il y avait autre chose. Faust était arrivé, sept ans en arrière, complètement seul et aujourd'hui, il allait partir avec des gens merveilleux à ses côtés. Il y avait aussi eu des moments de déception dans sa scolarité mais au final, il ne retenait que les moments de bonheur.

C'était vraiment dommage que certaines personnes ne savent pas profiter d'une fête comme il le fallait. Enfin bon ça n'allait l'empêcher moi de profiter de cette soirée et de ses amis. Elle avait rejoint Chloé et les deux jeunes femmes profitaient du spectacle.

« Tu voulais sauver la vie de Potter ? Ah, je ne sais pas s’il le mérite… »

Je ne sais pas non plus à vrai dire, mais il est fort probable qu'on passe une partie de l'été ensemble alors je voudrais éviter de pourrir l'ambiance.

Elle finit mon verre en jetant un coup d’œil au bar, cherchant à voir une transformation quelconque.

« Figure-toi que j’ai gagné la réservation d’une danse, pendant ton absence…..avec un mec en couple !!!! Formidable, pour avoir sa gonzesse sur le dos juste après la danse »

Elle regarda dans la direction qu'elle m'indiquait en riant. Le jeune était plutôt canon rien à dire la dessus.

"Et du coup je vais devoir me battre pour défendre ton honneur ? Je te préviens je fuis avant."

Elle adorait cette fille, elle trouvait encore le courage de rire et plaisanter en toute circonstance.

"Enfin il est plutôt mignon et il a eu le bon goût de danser avec sa petite amie donc peut-être que tu devrais t'en sortir."

« Je ne sais pas si je trouverai une proie pour la piste de danse, mais je me dis que mes yeux vont pouvoir en profiter un peu…ce qui serait déjà pas mal, vu les circonstances. Regarde ce sacrilège. Le plus beau des frères Shiver tout seul !! Il s’appelle Snow je crois. Il serait bien pour toi nan ? Ou Orion Milbury ! Bon un peu triste en ce moment… c’est légitime, mais il est de ton année en plus ! ».

Là ça n'allait pas vraiment le faire. Parce que Snow, tombeur de ces dames, était aussi le frère d'un très bon ami à elle et qu'elle ne pourrait pas regarder Noel en face si elle allait draguer son frère. Orion était lui aussi plutôt mignon, et puis dans ces circonstances on n'allait pas lui demander d'être en pleine forme. Si elle avait perdu son frère elle n'aurait jamais eu le courage d'être là.

-Hey ! Tout se passe bien, j'espère ? Est-ce que l'une d'entre vous est disponible pour une petite danse ? A moins qu'un garçon vous a déjà proposé une ? Je suis disponible pour toute la soirée…

Tiens quand on parle du loup on en voit la ... . Enfin c'était peut-être s'avancer un peu là. Elle ria intérieurement, mais avant qu'elle ait eu le temps de lui répondre il avait déjà filé.

"C'est la soirée dis donc dès que c'est fini d'un côté ça se saute dessus de l'autre. C'est des philtres d'amour qu'on aurait dû verser dans les verres."

C'est vrai quoi ! C'était la dernière soirée des septièmes années, un bon nombre d'entre eux ne se reverraient plus et ils ne pouvaient pas s'ignorer juste le temps d'une soirée. C'était trop demandé.

« Il est beau mec, non ?! Je pense que tu devrais accepter sa danse. Il mérite de passer une bonne soirée, après tout ce qu’il a subi depuis un certain temps… Puis toi aussi, tu le mérites ! »

La serdaigle se leva et elle l'imita. Cette dernière semblait plus mélancolique d'un coût. Elle espérait que ça irait.

« Allez, fais-moi plaisir, sors-le du conflit dans lequel il vient bêtement de mettre les pieds et vas passer un moment avec lui. Moi je vais aller faire un tour un peu plus loin. On se retrouve quand tu veux ! Et n’oublie pas de guetter notre petit buffet piégé, on va sûrement attraper 2 ou 3 nigauds. »

"Si ça te tiens à coeur je vais faire un effort immense et aller sauver ce beau jeune homme des ennuis dans lequel il s'est fourré. Et je crois qu'on a déjà quelques victimes" Elle lui indiqua un couple qui abordait chacun une magnifique trompe avec des paillettes. L'avantage, ou l'inconvénient suivant le point de vue, des ces potions c'est que mélangées leur effet disparaissait plus vite.
"Ne pars pas sans me dire aurevoir, je ne sais pas quand on se reverra la prochaine fois"

La poufsouffle s'avança donc vers le lieu de l'affrontement. Elle ne plaisantait à moitié en disant se forcer, pas le fait de passer du temps avec Orion mais les conflits, ce n'était pas son truc. Orion venait de lancer au sol un autre garçon qui semblait déjà bien amoché. Apparemment celui-ci harcelait l'une de leur amie. La jeune femme ne comprendrait jamais pourquoi certains hommes ne comprenaient pas le mot "non", ce n'était pas pourtant un mot compliqué.

Elle attendit un peu qu'Orion ait fini ce qu'il avait à faire avant d'attraper son bras timidement, histoire que celui-ci ne recommence pas à se battre et d'attirer son attention . Elle lui sourit gentiment.

"Dis donc monsieur le chevalier, on ne t'a jamais dit que ça ne se faisait pas d'abandonner une jeune femme juste après l'avoir invité à danser ? Pour la peine tu me dois une danse de plus."

Elle n'était pas si timide habituellement mais elle n'avait pas non plus l'habitude d'aborder les garçons. Elle craignait vraiment de se faire rejeter surtout qu'elle l'interrompait dans un moment délicat. Chloé tu m'en dois une songea-t-elle.

Un petit mot se trouvait sur mon lit.


Elle n’aurait même pas eu besoin de signer. Cette écriture et ce ton, je l’aurais reconnu parmi des milliers. Lynn était mon amie la plus proche peut-être même la seule. Je n’étais pas le genre de fille à me faire facilement des amis. Les gens me trouvaient souvent étrange et j’aimais la solitude. Lynn m’avait en quelque sorte apprivoisée. Elle était drôle et fidèle. Je devais admettre aimer sa compagnie. Auprès d’elle tout me semblait plus simple. On s’était dit que nous n’irons pas à ce bal. Pourquoi s’y rendre vu l’ambiance qui régnait à Poudlard. Les gens étaient presque aussi ternes que la météo. Je me réjouissais des vacances d’été. Mon père m’avait promis qu’il m’emmènerait avec lui en Island. Nous devions aller à la recherche une bête qui prenait un malin plaisir à enclencher des volcans. Je m’en réjouissais. L’été s’annonçait plus amusant que cette fin d’année scolaire.

J’observai ce petit message. Avais-je vraiment mieux à faire ce soir ? J’aurais pu me torturer pendant des heures à trouver une excuse bidon pour y échapper comme par exemple le fait que je n’ai aucune robe à me mettre ou que je devais finir ma valise ou encore que je n’avais toujours pas retrouver ma paire de chaussette favorite mais je savais qu’aucune excuse ne serait validé par mon amie. Je me souvins du colis que j’avais reçu la veille. Je ne l’avais pas ouvert mais je savais ce qu’il refermait… Ma tante Charlie n’aurait manqué pour rien au monde l’opportunité de me vivre un bal.

Lors de mon dernier passage à Préaulard, nous avions discuté du bal et j’avais utilisé l’excuse de mon manque de goût vestimentaire pour justifier mon abstention. Elle avait souri et m’avait répondu que je n’avais toujours pas reçu mon cadeau d’anniversaire. Je restai quelque instant le regard figé sur le paquet. Je m’attendais au pire. J’inspirai un grand coup et ouvris le paquet. Je me serais attendu à pire. La robe était entre bleue marine. C'était un bustier avec une longue jupe tutu évasé jusqu'au pied. J’optai pour un chignon décoiffé. La seule coiffure que je maîtrisai plus au moins. J’enfilai la robe.

Je me sentais si potiche dans cette tenue. J’avais le sentiment d’être ridicule. Je finis par détacher mes cheveux. Je soupirai un coup et sortie du dortoir.

La salle était grande. Tout le monde était bien habillé. Mon regard s’arrêta sur Lynn. Elle semblait bien occupée au bras d’Orion. Je me sentis un peu mal à l’aise. Je n’avais aucune envie de l’embêter. Je lui fis un signe de la main et partie vers les rafraîchissements.

Bal de fin d’année.

Tous les élèves.

J’avais rejoint la belle griffonne qui, à mon plus grand bonheur, portait une magnifique robe que je ne connaissais pas… et qui était bien intéressante ! Je ne me privai pas de lui faire comprendre que cette tenue me plaisait. Elle sourit et ses paroles me firent faire de même. Malicieusement, je lui répondis : « Oh, t’as pas besoin de ça, je garde toujours un œil sur toi… ». Je haussai alors les sourcils, gardant mon petit sourire aguicheur en réponse à ses yeux de biche.
Rapidement, nous nous étions retrouvés dans la salle de bal, observant rapidement les petites querelles qui semblaient avoir lieu au sein de cette pièce. C’était la fin de l’année, tout le monde laissait retomber la pression, et ce n’était pas forcément bénéfique pour tous ! Les gens aimaient le conflit, chose que je ne comprenais pas… M’enfin, ils faisaient ce qu’ils voulaient après tout, ce n’était pas mon problème !

J’offris alors un verre à Elé, passant au travers de toutes ces prises de tête. En réalité, je ne savais pas vraiment quoi dire à la jolie brune, ne voulant pas me trahir tout de suite et ne souhaitant pas aborder mon ou notre avenir. Je tournai rapidement un regard curieux vers elle et il semblait qu’elle soit en pleine réflexion. Sur quoi ? Aucune idée, mais je ne poserais pas la question au risque de me mettre en porte-à-faux.
Rapidement, des cris attirèrent mon regard, fronçant les sourcils pour voir ce qu’il se passait non loin. Catalina semblait être mêlé à l’affaire, et là c’était tout autre pour moi… hors de question qu’on touche à celle que je considérais comme ma sœur ! Alycia semblait faire partie de la confrontation aussi, ce qui ne me surprenait guerre vu qu’elles se lâchaient peu souvent avec Cat. Espérons que l’aiglonne arrive à faire face à tout ça sans se rabaisser elle-même !
Je spécifiai alors à Elé que je revenais sous peu, allant à la rencontre des deux jeunes femmes en toute hâte, passant par chez Chloé au retour. Quelques minutes plus tard, j’étais de nouveau au côté d’Eléonore, m’apercevant qu’elle m’avait suivi du regard tout ce temps, ce qui me fit sourire quand je fus près d’elle : « Ah, ton regard ne peut se passer de moi ma belle… » Dis-je d’un ton amusé avant de l’enlacer et de lui susurrer quelques mots doux, ce à quoi elle répondit rapidement, me précisant que la nuit était loin d’être terminée pour moi. Un petit sourire sur les lèvres, je répondis juste : « J’espère bien… »
Cette fois-ci, il y eut de l’agitation vers Taylor et Erwan. Drake venait de faire son apparition et ce crétin risquait de saboter la soirée de nos deux potes. Ni une ni deux, nous les rejoignirent. Je fis une petite remarque à Elé sur le serpent, ce à quoi elle répondit en accord avec mes propos.

Erwan venait de donner une belle droite à l’idiot de service. Sans m’en rendre compte, je souriais comme un gamin. Je n’étais pas fan de la violence, mais là il l’avait mérité, et voir Erwan lui en décoller une… un vrai plaisir ! On échangea un regard surpris avec la belle Elé avant d’apparaître près de nos camarades. Je ne pus m’empêcher de lancer quelques mots à Erwan, sur le ton de l’humour, et sa réponse me fit rire de plus belle. La blague d’Elé me fit sourire aussi, et d’autant plus la remarque du Serdaigle incluant Taylor, ce à quoi je dis : « Tu m’étonnes, Tay est une vraie lionne ! ».
Par la suite, et à mon tour, je dis à Drake d’aller voir ailleurs, ce crétin était vraiment une sangsue ! Je lui parlai froidement, espérant qu’il comprendrait qu’il n’avait absolument rien à faire ici ! Les propos de Taylor m’amusèrent, et je haussai les épaules en guise de réponse, attrapant par la même occasion un amuse-bouche et buvant un coup. Ouais, ça faisait du bien !

Nous étions prêts à repartir sur le ton de la plaisanterie, à tous déconner ensemble, mais le petit idiot ne semblait pas en avoir fini avec nous… quel crétin celui-là, il n’avait vraiment pas la lumière à tous les étages !
Ses paroles commençaient vraiment à me saouler, et pas que moi ! La provocation, il la tentait, mais face à nous ça ne servait à rien. A ses mots, je haussai les sourcils, totalement désespéré par ce mec. Je le laissai parler, me demandant comment il faisait pour ne pas s’agacer lui-même ! Enfin… c’était le genre de gars qui serait toujours seul, pauvre petit !
Je le regardai alors qu’il s’approchait d’Erwan, le toisant. Nan mais il jouait à quoi là ?! Mes sourcils se froncèrent, restant sur mes gardes concernant l’idiot du village. Il finit alors par s’éloigner… tout du moins, c’était ce qu’on avait pensé. Ni une ni deux, le gamin se retourna et se jeta sur Erwan, tombant tous deux lourdement sur le sol ! Put*** mais c’était quoi son problème à celui-là ?! Il commença alors à agresser Erwan… là c’en était trop, ‘fallait le recadrer. Je posai mon verre et allai vers eux. Un jeune homme me devança, bonne initiative… le serpent avait un don pour nous foutre hors de nous !

Le Serdaigle attrapa Drake, l’envoyant valser quelques mètres plus loin, et lui faisant la morale… comme il le fallait quoi, mais pas dit qu’il comprenne ! Il aida Erwan à se relever et je me mis à côté des deux garçons, fixant le serpent du regard, appuyant les paroles du Milbury. Les mots de ce dernier étaient vrais, mais pas sûr qu’elles influent sur le Serpentard, il n’était surement pas assez intelligent pour comprendre qu’il était temps de partir.
Erwan lui dit alors de dégager maintenant, et j’approuvai ! Cependant, voyant à quel point le mec était futé, pas dit qu’il s’en aille de lui-même ce crétin ! Alors qu’Erwan remerciait Orion, je m’approchai de Drake, le regard noir et les poings serrés.

« J’imagine que t’es pas assez intelligent pour le faire par toi-même… je vais t’aider ! » Voyant le regard interrogateur du garçon, je l’attrapai fermement par le col, sans qu’il ne puisse se dégager. Après tout, j’avais bien une tête de plus que lui et il était évident qu’il était loin d‘avoir la même force que moi. Je le traînai alors à l’autre bout de la salle, vers l’entrée, et le jetai à l’extérieur, lui disant d’un ton glacial : « Ose encore entrer là-dedans et tu verras que ta 7ème année sera un enfer… fais-moi confiance ! ». Et peu importe si je n’étais pas à Poudlard, je me promettais d’être fidèle à mes propos !

Je le laissai alors en plan, retournant vers mes camarades. Une fois avec eux, je les regardai un à un, Erwan, Orion, Taylor et Eléonore, puis mon visage s’adoucit et je dis sur le ton de l’humour, pour détendre l’atmosphère : « Quoi de mieux qu’un crétin pour mettre un peu d’ambiance ? Maintenant passons à autre chose et buvons un coup… » Encore une fois, je redistribuai un verre à chacun, sans oublier Orion cette fois-ci à qui je fis un sourire complice. Je levai alors mon verre et dis : « A nous ! »

Code by Silver Lungs

  
     
  

 

« Eh ! Genre ! Ca va être de ma faute maintenant ! Commence par assumer d'être ma copine, on en reparle après. »

Le bal venait de plutôt bien commencer. Knoxslay avait retrouvé son cavalier et ils se retrouvaient tous les deux sur la piste de danse à se mouvoir au rythme de la musique. Knoxslay aimait beaucoup danser et il fallait bien avouer que c'était tout de suite plus agréable de danser avec Noel qu'avec Aurora. Non pas que sa soeur ne sache pas danser, mais Noel était de meilleure compagnie. Enfin meilleure compagnie ... disons qu'elle avait envie d'être avec lui en cet instant en tout cas. Et puis Aurora avait le don de toujours tout gâcher. Cela dit, Noel aussi, mais c'était différent, c'était agaçant, bien entendu, mais avec lui, elle était prête à lui pardonner, alors qu'il était évident qu'Aurora ne récolterait qu'une belle crise, une dispute et un départ pour du boudage intensif. Mais c'était Aurora, bouder ne servait pas à grand chose puisque la fois d'après, elle faisait comme si de rien n'était. Ce qu'elle pouvait être agaçante quand elle s'y mettait.
Noel avait le don de mettre les deux pieds dans le plat, de dire des choses qu'il ne devrait pas, mais il savait se faire pardonner, s'excusant sur le champ, disant des mots gentils, la prenant dans ses bras pour la consoler si elle se mettait à pleurer, lui jurant qu'il ne la blesserait plus ... Bref, avec lui, tout était différent, Knox avait la sensation qu'il voulait vraiment bien faire, ne pas la blesser. Il le faisait de temps en temps, mais ce n'était jamais volontaire. Knoxslay ne savait jamais sur quel pied danser avec lui, c'était perturbant et en même temps agréable. Elle ne savait jamais comment aller se dérouler le moment passer ensemble, mais bien souvent elle l'attendait avec impatience. Parfois à regret, quand ils se disputaient, mais ça ne durait jamais longtemps et finalement, quand ils se quittaient, c'était le sourire aux lèvres et un air stupide affichait sur leur visage.
Ce soir ne faisait pas exception, c'était de vraie montagne russe aux niveaux de leurs émotions, passant d'un plaisir profond d'être ensemble à un malaise total en quelques secondes. Quand Noel s'éloigna légèrement d'elle pour observer Callie s'en aller et donner l'impression qu'il allait partir la rejoindre, Knox crut que son coeur allait cesser de battre. Allait-il l'abandonner pour une autre ? S'il faisait ça, elle ne le lui pardonnerais pas. Heureusement, il s'en abstint et revint vers elle, la rassurant et lui affirmant qu'il était là avec elle et qu'il ne la quitterait pas. Heureuse et soulagée, Knox l'était, mais la surprise l'assaillit quand Noel rouvrit la bouche. Avait-elle finalement bien fait de tenter une plaisanterie ? Ce n'était pas son genre, peut-être que Noel n'avait pas compris que ça en était une. Knox le fixa, les yeux grands ouverts. Que venait-il de lui dire ? Qu'il voulait qu'elle soit sa petite amie ? Ou alors qu'il pensait qu'elle l'était ? Etait-ce une plaisanterie ? Si c'était le cas, elle n'arrivait pas à voir où elle devait rire.

"Pardon ? " Lui demanda-t-elle un peu choquée, paniquée également. "Tu ... Je ... je ne suis pas sûre d'avoir compris ... Tu ... " Le coeur de Knox était en train de s'emballer tout seul. Ses pas devenaient anarchiques, Knox ne savait plus trop où se mettre, ni quoi dire. Elle allait encore passer pour une débile. "Tu ... tu veux que je devienne ta copine ? " C'était ridicule, tout bonnement ridicule. Bien évidemment qu'il ne le voulait pas, pourquoi avait-elle demandé ça ? A peine ses mots venaient-ils de sortir que Knox les regrettait déjà. Il fallait qu'elle se rattrape, qu'elle dise un truc, n'importe quoi, pour l'empêcher de lui répondre, pour ne pas qu'il se moque d'elle. Elle allait déjà devoir arrêter d'avoir l'air aussi surprise, cela lui donnait un air peu intelligent. Elle devait aussi arrêter d'avoir la bouche encore entrouverte, ça non plus ce n'était pas très attrayant. Elle était si stupide, mon dieu mais pour son cerveau ne fonctionnait jamais quand elle en avait besoin. En temps normal elle aurait pris quelques instants pour réfléchir sur cette phrase et aurait certainement trouvé la solution. Knoxslay angoissait de la réponse de Noel, ne voulant pas qu'il se moque d'elle et pourtant, il y avait de quoi...

« J'veux pas dire par là que j'ai envie que tu le sois, hein. Enfin si ! Mais non ! Enfin sauf si tu veux bien sûr ! Mais j'le disais pas dans ce sens là et je voulais pas que tu penses que si alors que non mais pas non plus que t'imagines que ça me dérangerait alors que c'est pas l... Ok. J'suis en train de m'enfoncer tout seul et de passer pour un abruti fini là, hein...? »

Knox n'en pouvait plus, il était en train de la torturait à ne pas être clair. Qu'est-ce qu'il voulait au juste ? La jeune Baxter s'attendait à ce qu'il rit et lui dise qu'elle n'avait rien compris, que ce n'était qu'une bête plaisanterie et qu'il ne s'attendait pas à ce genre de réaction. Il lui aurait certainement dit que ce n'était pas grave, mais que non, il ne voulait pas sortir avec elle. S'il était poli, il s'excuserait d'avoir été maladroit dans ses propos, sans ajouter qu'elle ne lui plaisait pas et qu'il n'était pas encore dérangé, qu'il ne sortirait jamais avec une fille comme elle. D'abord elle avait un an de moins que lui, à leur âge, ça pouvait représenter beaucoup pour certains. Ensuite elle était chiante, elle le rendrait chèvre bien avant qu'il n'est le temps de dire QUIDDITCH. Et enfin, il ne fallait pas qu'elle se fasse d'illusions, elle n'était pas jolie, elle n'arriverait jamais à la cheville de sa soeur Aurora. Quitte à sortir avec une fille Baxter, autant que ce soit la plus jolie. Mais là non, il s'embrouillait, se perdait dans ses propos, il se contredisait, comment voulait-il qu'elle le comprenne. Qu'est-ce qu'il voulait à la fin ? Knoxslay était totalement déboussolée et elle détestait ne rien comprendre. Il venait de la perdre en plein brouillard et c'était totalement désagréable. Voulait-il sortir avec elle ou non ? Et si non, pourquoi avait-il dit ça ? Il était un parfait abruti, ce n'était pas elle qui dirait le contraire. Knoxslay était perdue, agacée, elle avait chaud, son coeur battait trop vite dans sa poitrine, ce qui était devenu douloureux. Elle avait perdu le fil de la chanson, ce qui signifiait qu'ils devaient être tous les deux ridicules sur cette piste de danse. Knox avait envie de le lâcher, de croiser les bras et de lui dire une bonne fois pour toute "Mais tu veux quoi au juste ? Tu m'agaces à pas être clair !" Mais évidemment, elle ne le ferait pas, ne voulant pas attirer tous les regards.

"J'ai rien compris ! " Dit-elle un poil agacé. Il ne la regardait pas, ce qui la rendait un peu nerveuse. Mais qu'est-ce qu'il voulait au juste ? "Tu veux qu'on sorte ensemble ? Tu ne veux pas qu'on sorte ensemble ? Tu veux quoi au juste ?" Elle avait envie de le secouer, mais au lieu de ça, elle tenta - vainement - de garder son calme et reprendre le rythme de la danse. Elle était la seule à faire cet effort, Noel faisait n'importe quoi. Pourquoi venait-il de dire ça ? Ils passaient une bonne soirée et il était en train de la gâcher. Surtout qu'il n'avait pas l'air de savoir ce qu'il voulait, ce qui était encore plus perturbant. S'il pensait que ce sujet ne la troublait pas, il avait tort, mais au moins, elle tentait de garder la tête froide. Ca ne durerait pas, puisqu'il allait dans très peu de temps lui assener une nouvelle claque, mais pour le moment, elle avait réussi à dépasser son trouble. Elle n'avait plus l'air étonnée, retrouvant son visage normal. Seul ses pommettes rosies trahissaient un malaise.

« Est-ce que tu me détesterais si je... Si... 'Fin... Est-ce que tu me détesterais si je t'embrassais avant la fin de la soirée ? »

Les choses se calmèrent un peu entre eux. Il lui avait demandé si elle lui écrirait et elle lui avait demandé s'il allait participer à l'événement de cet été. Knox voulue aussi savoir s'il la préviendrait si son cirque passait vers chez elle. Il était hors de question qu'il se trouve proche d'elle et qu'elle ne puisse pas venir le voir. Il lui confirma qu'il irait s'inscrire dès que le bal serait finit et Knox savait qu'elle ferait la même chose. Il lui promit également de la prévenir, qu'il lui devait de toute façon une visite. Un sourire illumina son visage. Plus aucune gêne, trouble ou agacement ne s'y trouvaient, tout n'était que bonheur. Ils allaient s'écrire, ce voir et peut-être qu'elle pourrait même le voir dans un numéro. Ces vacances allaient être parfaites finalement, ce serait bien la première fois que Knox aurait hâte d'y être. Elle n'aimait pourtant pas les vacances en générale, s'ennuyant ferme, mais pas cette année, cette année, tout serait différent. Est-ce que c'était normal ? Qu'arrivait à un certain âge, ça devait être comme ça ? Peut-être, peut-être pas, ce qui était sûr, c'est que sans la rencontre avec Noel, jamais elle n'aurait pu apprécier les vacances et elle était presque certaine qu'aucun autre garçon aurait pu lui plaire autant que le jeune Shiver lui plaisait. Parce qu'au fond, c'était ça la vérité, il lui plaisait. C'était pour ça qu'elle avait été troublée et agacée, parce qu'elle voulait savoir si elle lui plaisait aussi. Elle voulait vérifier qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes, qu'il avait envie d'être avec elle autant qu'elle avait envie d'être avec lui. Jamais elle n'avouerait à qui que ce soit - et certainement pas à Pia - qu'elle ressentait quelque chose pour Noel et que c'était ce fameux quelque chose qu'elle avait attribué à une quelconque allergie ou maladie. Son sourire fut une réponse suffisante pour les propos de Noel, ils continuèrent à danser, se fixant mutuellement, se dévorant du regard sans trouble, sans gêne. Il n'était peut-être pas aussi beau que son frère - selon certaines filles en tout cas - mais pour elle, il le dépassait largement et sur tellement de points. Elle n'avait pas envie d'être dans les bras d'un autre. Quand Noel parla de nouveau, la surprise se lit de nouveau sur le visage de la jeune fille. Venait-elle bien d'entendre qu'il voulait l'embrasser ? Sa voix n'avait été qu'un murmure, ils étaient pourtant très proches, peut-être trop d'ailleurs. Elle n'était pas sûre et pourtant en même temps elle n'avait aucun doute. Son coeur faillit s'évader de sa poitrine et au fond, elle ne l'aurait pas retenu. Se mordant légèrement les lèvres, Knox garda le silence un instant, totalement troublée.

"Oui ... Non .... 'fin si ...." Elle qui avait été agacé du manque de clarté dans les propos du jeune Shiver il n'y a pas si longtemps voilà qu'elle était en train de faire pareille. Les joues en feu, Knox ne savait plus du tout où elle était et ce qu'elle devait faire. Elle ne savait plus le rythme, faisant n'importe quoi avec ses pieds, ses mains tremblées, son coeur battait toujours trop fort. Elle avait la voix faible et qui déraillait totalement. Elle avala sa salive et dans un effort presque surhumain, elle réussit à répondre. "Non, je ne t'en voudrais pas ..." Venait-elle de lui donner l'autorisation de l'embrasser ? Avait-elle vraiment fait ça ? On dirait bien ....

« Ce sont des jeunes, ils ne comprennent pas encore l'importance que peut avoir un bal du genre pour un élève de septième année. Ils réfléchissent pas encore assez mais peut-être que quand ils seront à notre place, ils comprendront que profiter est une bien meilleure idée que de se transformer en animation imprévue de la soirée. »


Là encore il marquait un point dans la tête de Wilhelmina. Ils n'avaient de toute évidence rien à faire de cela, vu que de leur coté ils en auraient encore au moins un pour en profiter avant leur départ, chose que Wilhelmina n'aurait plus, vu que dès demain au réveil elle sera amenée à prendre le Poudlard Express pour la dernière fois, et après devra commencer à préparer l'année qui allait suivre. Autant dire qu'elle n'allait pas chômer, alors si elle pouvait ne serait ce que profiter de cette dernière soirée elle n'allait pas se priver. Après tout, elle avait tout fait pour éviter les gens qu'elle ne pouvait pas se voir, dans l'espoir de ne plus jamais les revoir où alors d'à peine les croiser dans l'USL, ce n'était pas pour que des gamins viennent àleur tour gâcher tout. En outre, il y avait quelque chose qui la dérangeait dans les paroles de son bien aimé, ils étaient jeunes d'où la raison qu'ils ne comprennent pas l'importance de ce bal. La jeunesse n'excusait rien. Car elle aussi, elle avait été jeune, tout comme Faust ou d'autre personnes présente dans cette salle, et pourtant jamais elle n'avait fait de scandale. Elle avait toujours su l'importance de cette dernière soirée, plus ou moins forte selon les années, mais elle n'avait jamais nier qu'il y avait une importance, pourtant Wilhelmina n'aimait pas vraiment aller aux soirée. Elle haussa alors les épaules, ne voulant pas continuer cette discussion qui reviendrait au point de départ et gâcherai sa journée.

Elle suivit son copain, et commença à danser avec lui qui la guidait comme il le faisait si bien. Très vite d'autre couple vinrent se joindre à eux, même si au départ ils avaient ouvert la danse, ou du moins c'est ce qu'il lui avait semblait, oubliant le monde autour d'elle. Mais la voix de Faust la fit revenir à la réalité. Très vite elle regarda autour d'elle, voyant alors avril non très loin d'eux. Elle hocha alors un peu la tête avant de tourner un peu son regard dans une autre direction et regarda à nouveau son copain pour lui répondre.

« J'aimerais bien oui, après tout, après ce ne sera plus de la même manière que l'on se verra tous. J'aimerais bien aussi qu'on passe voir Etalyrae et Jesse, leur faire un petit coucou si cela ne te dérange pas ? »

Elle comptait profiter de ces derniers moment pour faire un petit peu le tour et voir aussi snow, ce serait certainement la dernière fois qu'elle pourra le remercier pour le travail qu'il avait pu faire. Elle attendit une réponse, toujours en tournoyant, sentant la trene de sa robe la suivre dans ses mouvements.

"Pardon ? Tu ... Je ... je ne suis pas sûre d'avoir compris ... Tu ... Tu ... tu veux que je devienne ta copine ?"

La réaction de la Serdaigle ne se fit pas attendre, pour le plus grand malheur du jeune homme. Comme il l'avait prévu – un peu trop tard – elle avait pris sa réplique pour quelque chose qui s'approchait grandement d'une proposition alors que ça n'était pas du tout dans ce sens là qu'il avait prononcé la chose. Est-ce qu'il voulait qu'elle devienne sa copine...? Est-ce qu'il avait seulement une vraie réponse à ça ? Ce n'était pas vraiment qu'il ne voulait pas, ce n'était pas vraiment qu'il voulait non plus, c'était surtout une mauvaise idée en fait... Il n'en savait rien au final et c'était bien là tout le problème... Qu'était-il censé lui répondre ? S'il lui disait que oui, elle risquait de fuir parce qu'elle, elle ne le voudrait jamais, et s'il lui disait que non, elle risquait de bouder parce que se faire rembarrer par l'un des pires boulets du collège, c'était quand même sacrément la honte... Et puis s'il lui disait que non, il lui mentait, tout de même... Ca faisait des semaines que cette idée s'était doucement installée dans sa tête et elle s'y accrochait à merveilles. Depuis le retour de la fête foraine, en réalité. Il avait eu tout le loisir de comprendre combien il tenait à elle et combien elle pouvait être importante dans sa vie, au point de prendre le pas sur ses amis les plus proches. Il ouvrit de grands yeux, cédant totalement à la panique qui l'avait envahi. Il était stupide, complètement stupide... Ce qui aurait pu être la meilleure soirée de sa vie ressemblait de plus en plus à un chemin tortueux qui l'emmenait directement en Enfer. D'un autre côté, il était plus qu'heureux de ne pas avoir cette maudite conversation près du buffet, il y aurait eu fort à parier que Snow se serait foutu de lui jusqu'à la fin des temps. Pas forcément méchamment, bien sûr, mais ça aurait été suffisamment humiliant pour qu'il fasse la tronche pendant des années. Il n'y avait plus la moindre pensée cohérente dans son esprit, il voulait tout et son contraire sans trouver le courage de dire quoi que ce soit. La pauvre allait finir par croire qu'il ne savait pas comment sortir du pétrin dans lequel il s'était fourré et qu'il cherchait une réponse agréable pour lui dire qu'elle s'était totalement plantée d'interprétation, et malheureusement, la première partie de cette hypothétique idée était on ne pouvait plus vraie... La suite n'arrangea strictement rien puisqu'il s'enfonça avec une facilité déconcertante sans donner la moindre réponse à la pauvre Knoxslay. Plus ça allait, moins il paraissait vouloir ce qu'il voulait. Oh, dans le fond, il en avait une petite idée mais il craignait trop sa réaction pour se laisser entrevoir quoi que ce soit. L'ignorance et la bêtise étaient pour le coup ses meilleures alliées. Elle allait le haïr. Elle ne voudrait plus jamais le revoir. Elle l'ignorerait royalement dans les couloirs, allant jusqu'à faire comme s'il n'existait pas. Ce serait horrible. Ce serait entièrement de sa faute...

"J'ai rien compris ! Tu veux qu'on sorte ensemble ? Tu ne veux pas qu'on sorte ensemble ? Tu veux quoi au juste ?"

Mais pourquoi elle s'obstinait à lui demander ce qu'il voulait lui alors qu'il ne savait pas ce qu'elle voulait elle ? Elle pouvait très bien commencer par là, ça lui éviterait de se ridiculiser davantage par la suite... Il l'avait suffisamment fait jusque là, elle pouvait faire un effort pour lui éviter ça, non ? Non... D'accord... C'était normal en même temps, il s'était foutu dans cette histoire comme un grand, techniquement il devait l'être tout autant pour s'en sortir. Techniquement... Noel avait totalement oublié la danse et la musique, essayant simplement de suivre les pas de sa cavalière pendant que son cerveau – ou du moins ce qui en restait – sonnait l'alerte rouge. Ca hurlait tellement fort à l'intérieur qu'il était en train de tout foutre par terre qu'il y avait de fortes chances que ça arrive aux oreilles de la jolie brune. Il ne contrôlait plus rien, ni le flot incessant de pensées stressantes, ni les battements anarchiques de son cœur, ni sa respiration brûlante et saccadée, pas même son regard perdu et inquiet. Si son père l'avait briefé sur pleins de trucs plus ou moins utiles au cours de sa courte vie, il ne s'était jamais attardé sur « comment expliquer à la fille qu'elle nous plaît sans avoir l'air d'un parfait couillon ni lui donner envie de fuir » et c'était bien dommage... Il aurait donné cher pour que sa mère puisse avoir vent immédiatement de la situation et puisse lui donner des conseils télépathiques... Quitte à lui faire totalement confiance au point de répéter ce qu'elle lui disait puisqu'il ne semblait pas franchement capable de trouver tout seul. Ses joues écarlates quelques secondes auparavant avaient perdu leur couleur et ses mains tremblotantes commençaient à devenir vaguement moites. Il n'était plus à ça près.

« C'est que... Euh... L'idée me dérange pas...? » tenta t-il, l'air particulièrement peu convaincu par ce qu'il venait de lui balancer. C'était idiot. Ce n'était même pas une vraie réponse, c'était une question foireuse dans l'espoir d'en savoir un peu plus sur ce qu'elle en pensait elle... La première lettre qu'elle lui avait écrite, après avoir malencontreusement reçue celle destinée à Snow, lui revint en mémoire sans qu'il ne puisse savoir pourquoi. Sois un homme et viens la chercher qu'elle lui avait dit, ou quelque chose dans le genre, et si elle parlait d'un vulgaire parchemin, peut-être que ce conseil pouvait s'appliquer à la fille elle-même. Sois un homme... Oui, c'était sûrement le moment de le mettre en application. Le moment ou jamais puisque s'il continuait sur cette lancée-là, il y avait fort à parier qu'il n'aurait plus jamais l'occasion de le faire. Le blond respira un grand coup, cherchant un courage qui l'avait abandonné depuis longtemps. « Ouais, ok, j'aimerais que tu sois ma copine. »

Jamais simple phrase n'avait été plus difficile à sortir. Il avait l'impression que c'en avait été même physiquement compliqué tant tout son corps s'était raidi à ces mots, prêt à essuyer les conséquences négatives qu'elle pourrait engendrer. Pourquoi ça n'avait pas été naturel avec elle comme ça l'avait été avec Alexanne ? Il n'avait jamais rien eu à lui demander, jamais rien eu à lui dire, ils s'étaient contentés de se rapprocher jusqu'à finir ensemble un beau matin, un peu par l'opération du saint-esprit... Là... Ils avaient beau se rapprocher et s'envoyer tous les signaux du monde, il ne se passait et, pire encore, ils semblaient de moins en moins sûrs de ce qu'il se passait entre eux. Si seulement il se passait quelque chose, ce dont il était plus certain pour une mornille. Enfin... Pour l'instant, il n'avait plus qu'à espérer qu'elle serait plutôt clémente et éviterait de l'humilier réellement. Oh, elle en avait la possibilité, évidemment, elle avait toutes les cartes en main pour faire en sorte qu'il finisse par ne jamais s'en remettre... Le pauvre Gryffondor, dans un état de plus en plus lamentable, peinait à donner le change, et sombrait dans une inquiétude telle qu'il lui était même difficile de se convaincre qu'il avait bel et bien envie d'être là... Fort heureusement, l'atmosphère se détendit un peu quand ils se mirent à parler des vacances. Elle paraissait avoir envie de le voir même s'il se comportait comme le pire des boulets. Il se sentait soulagé, plus que de raison d'ailleurs. Il n'allait pas rester deux mois sans avoir la moindre de ses nouvelles et, mieux encore, ils allaient passer un mois à se voir tous les jours. Bon, d'accord, ça signifiait qu'il resterait loin du cirque et de ses parents, qu'il renonçait à ce qu'il aimait le plus au monde pour les beaux yeux d'une demoiselle et ça ne le choquait pas le moins du monde. Ca allait être les meilleures vacances de sa vie ! C'était un peu étrange de se dire ça alors qu'il venait de réaliser qu'il réduirait de moitié son tant aimé retour aux sources... Manque de chance, l'accalmie fut de courte durée puisqu'une fois encore, l'aîné des Shiver eut le don de tout foutre par terre par une question stupide dont il se passait de la réponse depuis la fin du mois d'Avril, et dont il aurait très certainement pu se passer encore un moment...

"Oui ... Non .... 'fin si ...."

Son cœur cessa littéralement de battre à son premier mot. Elle le détesterait s'il le faisait. D'accord. Tous les espoirs qui avaient eu le temps de naître pendant son silence venaient de sombrer d'un seul et même coup... Il s'était planté sur toute la ligne, il avait cru une seconde que ce qu'il ressentait pour elle pouvait être réciproque et que ses envies troublantes étaient partagées. C'était raté... Même si la situation ne le lui permettait pas vraiment, il se félicitait de lui avoir posé la question, il savait au moins à quoi s'en tenir. Quand elle revint sur sa décision, son cœur s'emballa et rattrapa tous les battements qu'il n'avait pas effectués, cherchant même à s'échapper du reste de son corps. Qu'il aurait aimé qu'il le fasse pour de bon ! Qu'il n'ait plus à subir ses élans ridicules pour une fille qu'il n'aurait jamais... Mais d'un autre côté, elle venait de dire qu'elle ne le détesterait pas, sous-entendu qu'il avait le droit de le faire. L'ombre d'un sourire rassuré se posa sur ses lèvres rougies d'avoir été tant mordillées à cause de la nervosité qui l'avait pris pour cible. Ce sourire se fit la mal en moins de temps qu'il n'en aurait fallu pour le dire lorsqu'elle rectifia une nouvelle fois, assassinant au passage la joie qu'elle venait elle-même de faire naître... Et dire que c'était elle qui se plaignait de son manque de clarté, qu'elle râlait de ne rien comprendre... Lui n'en avait même pas le courage, il n'avait plus le courage de rien à cet instant. Il avait été idiot. Idiot de s'attacher, idiot d'y croire, idiot d'espérer... Evidemment qu'elle ne le voyait que comme un ami. Elle ne pouvait rien lui trouver. Il n'avait ni le charisme ni la carrure de Snow, pas l'intelligence ou la beauté de January... Et même si elle avait prétendu ne pas s'intéresser au plus jeune des triplés, il y avait fort à parier qu'entre les deux, elle l'aurait préféré malgré tout... C'était Snow après tout...

"Non, je ne t'en voudrais pas ..."

Le blond hoqueta de surprise, son visage pâli par les émotions contradictoires de ces dernières minutes s'enflammant aussitôt. Elle venait de l'autoriser à l'embrasser là, n'est-ce pas ? Il ne s'était pas totalement planté dans l'interprétation de sa réponse...? Ca sous-entendait qu'elle le voulait aussi, au moins un minimum, hein ? Sa main resserra la sienne sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. Il avait le droit de l'embrasser avant la fin de la soirée. Mais quand...? Merlin qu'il avait été bête ! Il n'avait pas la moindre idée du moment le plus opportun pour ça... S'il le faisait maintenant, ils risquaient d'attirer l'attention sur eux, s'il attendait elle finirait par penser qu'il avait changé d'avis et un doute désagréable planerait au-dessus d'eux tout au long de ce qui restait de la soirée... Et plus il attendrait, moins il aurait le courage de passer à l'acte. C'était logique... Ca avait été visiblement assez compliqué pour eux deux comme ça, si en plus chaque geste était emprunt d'une hésitation sur ce qui allait se passer ensuite, ils ne s'en sortiraient jamais... Allez mon gars, lance-toi ! Son rythme cardiaque ne ressemblait plus à rien et chaque inspiration se faisait douloureuse. A ce train-là, il n'allait jamais arriver vivant jusqu'aux vacances, alors qu'elles s'annonçaient si bien... La musique s'arrêta enfin, le temps d'un changement de chanson. Il aurait pu l'embarquer ailleurs, prétendant l'envie de boire ou de se poser au calme mais il n'en fit rien, se contentant de desserrer lentement son étreinte, les yeux rivés sur leurs chaussures. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne se décide enfin, relevant timidement la tête vers elle. Il approcha imperceptiblement son visage du sien, chaque millimètre parcouru l'emmenant joyeusement vers un malaise presque certain... Qu'il se sentait mal, c'était inhumain ! Finalement, il n'eut pas la lâcheté de reculer et déposa un baiser sur ses lèvres, avec une maladresse qui ne l'étonnait même plus... Le contact ne dura qu'un très court instant mais il n'en fallut pas plus à tous les papillons du monde pour s'installer dans son ventre et au monde entier pour disparaître totalement. Il ne ressentait plus l'anarchie cardiaque qui était la sienne, ni l'air brûlant qui emplissait ses poumons, il n'y avait plus qu'un vide immense comme il n'en avait jamais connu jusque là et contre toute attente, c'était la sensation la plus agréable qu'il ne lui avait jamais été donnée de ressentir...

« C'est que... Euh... L'idée me dérange pas...? »

Pourquoi tout était si compliqué entre eux ? Un coup c'était parfait, ils passaient une bonne soirée ensemble et n'avaient pas envie de se quitter et la seconde d'après tout dérapait et l'envie de fuir les assaillait. Ce n'était pas une situation totalement inconnue pour la jeune Baxter qui était capable de passer du rire aux larmes en une fraction de seconde mais étrangement, le fait que ça soit avec Noel changeait totalement la donne. Knoxslay était totalement perdue. Jusqu'à tout récemment, elle était persuadée qu'elle n'avait pas envie de sortir avec un garçon, elle n'avait pas envie de devenir comme toutes ses camarades qui défaillaient à chaque fois qu'un garçon passait à côté d'elles et qui ne faisaient que parler d'eux. Elle n'avait pas envie de se mettre jolie pour quelqu'un, de rougir au premier regard et à glousser pour un rien. Avant de rencontrer Noel, aucun garçon ne trouvait grâce à ses yeux et c'était parfait comme ça. Elle se targuait de ne pas avoir envie de se mettre en couple, trouvant que c'était une pure perte de temps et disait à qui voulait l'entendre que l'amour ne l'atteindrait jamais, elle, la fille trop intelligente pour tomber aussi bas. Et pourtant voilà, quelques mois à côtoyer Noel et tout ce qu'elle avait cru venait de s'effondrer. Elle n'était plus sûre de ne pas avoir envie d'être en couple, son coeur battait la chamade à chaque fois qu'elle croisait Noel dans les couloirs, rougissait à chaque fois que leurs regards se croisaient et ne pensait plus qu'à lui. Le jeune Shiver était loin d'incarner l'idéal masculin, il n'aimait pas les cours, n'était pas studieux, aimait rire et ne pas se prendre la tête et finalement, on pouvait facilement se rendre compte qu'ils n'avaient pas tant de points en commun que ça. Pourtant, malgré toutes ces différences, ils arrivaient à passer un bon moment ensemble. Ils s'étaient découverts quelques traits en commun, légers, subtiles, mais existant. Et surtout, ils s'étaient rendus compte qu'ils aimaient passer du temps ensemble. La preuve, l'idée d'être séparés deux mois les effrayait tous les deux. Qu'allait faire l'autre ? Allait-il penser à elle ? Allait-il lui écrire ? Allait-il rencontrer une autre fille ? Allait-il l'oublier ? Tenait-il à elle ? Et tant de questions que se posait Knoxslay sans oser se l'avouer. Peut-être que finalement, les autres avaient raisons. Oh bien entendu ce ne serait certainement pas Knox qui allait le leur dire, mais au fond, oui, peut-être tenait-elle vraiment à Noel. L'aimait-elle ? Peut-être, comment savoir alors qu'on n'a jamais connu l'amour ?

« Ouais, ok, j'aimerais que tu sois ma copine. »

Tout était si étrange. Déconcertant, déstabilisant et effrayant également, mais pourtant, Knox ne changerait sa place pour rien au monde. Jamais elle ne laisserait une autre fille prendre sa place, être auprès de Noel. Il était à elle, elle ne le savait pas, aurait bien du mal à l'avouer, mais elle voulait être avec lui. Elle ignorait pourquoi, ni comment il avait réussi se miracle, mais elle avait envie d'être avec elle. Elle qui pourtant se targue de pouvoir vivre sans ami, ne cherchant pas souvent la présence d'autres personnes autour d'elle, elle voulait que lui passe du temps en sa compagnie. N'importe où, même s'il fallait oublier un temps la bibliothèque pour pouvoir se blottir dans ses bras, alors elle le ferait. Elle ne ferait jamais une croix sur ce lieu qui lui tenait tant à coeur, mais elle était prête à sacrifier un peu de ses si précieuses heures passées là bas pour être avec lui. Avant ce soir, elle ne s'en était pas rendue compte, ne voulant certainement pas l'admettre, mais là, maintenant, avec tout ce qu'il lui disait, elle n'arrivait pas à ne pas le penser. Il était brouillon, il se mélangeait, il se contredisait, mais au final, il l'avouait. Il avait envie d'être avec elle. Lui, le garçon sur qui elle avait balancé un livre sans le vouloir lors de la croisière. Lui, le garçon qui l'avait planté au bal d'Halloween. Lui, le garçon qui l'avait fait pleuré, qui l'avait pris dans ses bras, qui la faisait sourire et qu'elle avait eu envie de protéger quand ils étaient en danger. Elle ignorait sur quoi cette histoire allait déboucher, peut-être rien au final, mais elle était prête à se lancer dans cette aventure, si effrayante et déstabilisante.

"C'est vrai ? " Lui demanda-t-elle sottement. Elle regrettait déjà sa question, mais en même temps, si s'était pour se rétraction dans la seconde, autant vérifier. Elle n'allait pas dire qu'elle en avait aussi envie si finalement il changeait d'avis. Elle passerait peut-être pour une cruche, mais au moins une cruche prudente. Son coeur allait à une vitesse folle, à croire que s'il continuait comme ça, il allait exploser. Knoxslay était nerveuse, perplexe, perdue, mais pourtant, même si elle était effrayée, elle n'avait pas envie de s'en aller. Plus personne n'existait vraiment, il n'y avait que lui et elle. Ils avaient réussi à reprendre une discussion presque normale sans qu'aucune explication soit logique, mais tout dérapa après. Il lui demanda l'autorisation de l'embrasser et sans même s'en rendre compte, elle la lui avait accordé. Oui, elle avait envie qu'il l'embrasse. Quitte à avoir un premier baiser, autant que ce soit quelqu'un qui lui plaisait et qu'elle avait envie d'embrasser aussi. Noel n'avait pas précisé quand il voulait l'embrasser, alors la situation était encore plus délicate qu'elle ne l'était déjà. Allait-il le faire quand ils allaient se séparer ? Si c'était ça, Knox était prête à quitter le bal maintenant, car elle ne pourrait pas attendre plus longtemps. Maintenant que le sujet avait été abordé, il allait devoir s'exécuter rapidement avant qu'elle ne change d'avis. Et si c'était lui qui finalement se rétractait ? La peur commença à envahir la jeune fille. Et si finalement il ne voulait plus l'embrasser ? Comment allait-elle devoir réagir ? Faire comme si ce n'était pas grave ? Pourtant ça l'était, à ses yeux en tout cas. Ce n'était pas tous les jours qu'elle acceptait qu'un garçon l'embrasse, ce n'était certainement pas pour qu'il change d'avis au final. La chanson sur laquelle ils gesticulaient s'arrêta. Qu'allaient-ils faire maintenant ? Allaient-ils quitter la piste de danse ? Visiblement non, Noel était reparti pour un tour. Autant Knox aimait danser, autant là, elle n'en avait plus trop envie. Pourtant, avant qu'elle ne réalise ce qui venait de se passer, Noel se rapprocha d'elle et après s'être penché, l'embrassa. Son souffle se coupa. Ce geste fut rapide, peut-être trop d'ailleurs, mais agréable. En tout cas c'était la sensation qu'elle gardait, quelque chose d'agréable et dont elle serait prête à recommencer. D'ailleurs sans même s'en rendre compte, c'est ce qu'elle fit. Elle se pencha à son tour et l'embrassa à nouveau. Maladroitement, bien entendu, c'était la toute première fois qu'elle embrassait un garçon, elle n'avait jamais ressenti le besoin de se documenter sur ce sujet pour ne pas paraitre amatrice le moment venu, pensant qu'il viendrait beaucoup plus tard. Elle était comme n'importe quelle personne qui ne savait pas trop quoi faire, ni comment s'y prendre. Mais malgré cette maladresse, c'était agréable, en tout cas pour elle.

"C'est vrai ? "

Le Gryffondor hocha maladroitement la tête. Avait-il l'air si peu crédible ? Est-ce que ça tenait si peu la route ? Lui voyait une évolution à peu près logique et, même s'il avait mis bien longtemps avant de se l'avouer, il comprenait comment il avait pu en arriver là, revoyait sans mal les liens qui l'unissaient à la Serdaigle se métamorphoser lentement, de son côté du moins, mais elle...? Elle n'avait sûrement rien remarqué, il n'avait pas vraiment chercher à lui montrer quoi que ce soit non plus, bien au contraire, si bien que ça devait lui tomber dessus sans qu'elle ne réalise ni comment ni pourquoi. Génial... Il ne pouvait s'empêcher de remarquer au fil des secondes à quel point il était capable de tout faire de travers. C'en devenait désespérant. Il n'avait pas prévu de dire quoi que ce soit qui puisse aller dans ce sens-là, et voilà qu'il venait de lui balancer explicitement qu'il voulait qu'elle devienne sa petite-amie, sans jamais lui avoir dit rien qu'une fois auparavant qu'il l'appréciait réellement ni avoir tenté un rapprochement significatif. Il n'avait jamais été vraiment tactile avec elle au delà des deux fois où il l'avait enlacée, il se retenait parfois d'accord, avait toujours fini par se rétracter dès qu'il essaye de lui faire comprendre un truc parce qu'il craignait qu'elle ne finisse par ricaner et s'enfuir. Ouais, bon, là, c'était un peu raté... S'il avait eu la possibilité de faire marche arrière, c'était désormais loin derrière lui et il n'avait plus qu'à attendre qu'elle disparaisse en s'extasiant sur sa débilité. Comment avait-il pu croire, ou ne serait-ce qu'espérer, qu'une fille comme elle pouvait s'intéresser à lui ? C'était de l'ordre du rêve, de la fiction, rien d'autre. Il était très certainement tout ce qu'elle n'aimait pas, et si ce n'était pas dramatique pour passer un après-midi ensemble de temps en temps et partager une danse lors d'un bal, ça le deviendrait bien davantage par la suite... C'est bien pour cette raison qu'il n'y aurait absolument jamais de suite d'ailleurs...

« Rembarre-moi tout de suite, comme ça ce sera fait et on en reparlera plus jamais. »

Il ponctua sa phrase par un haussement d'épaules faussement détaché, comme si cette idée ne lui faisait ni chaud ni froid mais tout en lui montrait le contraire. Personne ne pouvait croire son jeu si mauvais. Il ne pouvait qu'espérer qu'elle ne serait pas trop vache et qu'elle ferait ça dans l'intimité de leur duo, sans que ça ne parvienne aux oreilles du reste du monde. Il pourrait rejoindre son dortoir à la hâte et s'enfouir sous sa couverture sans avoir à expliquer quoi que ce soit. Ca ne serait certainement pas Fred qui lui poserait des questions. Avec un peu de chance, peut-être même qu'il dormirait et qu'il n'y aurait personne pour remarquer la tête d'enterrement qu'il aurait en remontant. Ouais, il fallait espérer. Le plus dur serait de donner le change pendant les deux mois passés loin de l'école, et pire encore quand il la reverrait à la rentrée. La saluer de loin, discrètement, l'air de rien, comme s'il n'avait jamais rien dit, comme s'ils n'avaient pas passé cette fin d'année à se parler quasiment non-stop. C'était de sa faute, à elle, aussi... Elle n'avait qu'à pas aller dans son sens, qu'à garder les barrières et les distances qu'il y avait au début entre eux ! Depuis quand on se laissait aller à pleurer dans les bras des gens, hein ? Depuis quand on se proposait de les kidnapper pour pas qu'ils quittent l'école ? Non, définitivement, la Serdaigle n'avait rien fait pour le forcer à garder les pieds sur terre dans cette histoire !

La suite prit un virage auquel il ne se serait jamais attendu en mettant les pieds à cette soirée. Après lui avoir le plus bêtement du monde demandé s'il avait le droit de l'embrasser, il en reçut l'autorisation. Ca n'avait aucun sens, autant être honnête, mais il n'avait pas la moindre envie de chercher quoi que ce soit. Il ne l'avait forcée à rien, elle avait accepté de son plein gré, c'était tout ce qui comptait. Et ce premier baiser dépassait de loin tout ce qu'il avait pu imaginer un jour. Bon, d'accord, il n'y avait rien de romantique, c'était maladroit, toute la gêne de l'univers s'était invitée mais ça ne faisait strictement rien... Ca n'était pas la première fois qu'il embrassait une fille, même si la liste de ses « conquêtes » n'était pas particulièrement longue, mais cette fois n'avait rien de comparable avec les autres. Il planait, littéralement. Il n'avait plus conscience de grand chose à part la proximité qui était la leur, du contact de ses lèvres sur les siennes et de l'envie plaisante de recommencer. Il n'eut étonnamment pas à émettre l'idée que Knoxslay effaçait le peu de distance qui les séparait et l'embrassait à nouveau. Sans qu'il ne s'en rende réellement compte, la main qui tenait la sienne relâcha son emprise et vint timidement se poser sur sa joue, l'empêchant de mettre fin à ce nouveau baiser tout de suite, juste pour en profiter quelques secondes de plus. Qui sait quand il en aurait l'occasion désormais...? Elle finit tout de même par se reculer et il ne chercha pas à la retenir davantage. Le monde n'avait plus la moindre importance. Il savait qu'ils étaient au beau milieu de la piste de danse, quelque part dans la salle de bal, que bon nombre de leurs camarades étaient là également dont Snow, qui allait sûrement avoir envie de l'étriper s'il avait vu ça, mais contre toute attente, il s'en fichait totalement. Tout ça était autant de détails qui lui passaient totalement au-dessus. Plus rien n'avait vraiment d'importance à part elle et cette fin de soirée extraordinaire.

« C'est bientôt la fin du bal... » déclara t-il en tentant péniblement de reprendre ses esprits, un sourire plus heureux que jamais – qu'il n'avait même pas envie de cacher pour le coup – peint sur le visage. « On devrait filer, si on veut s'inscrire au voyage avant que tout le monde sorte et que ça soit le bordel... Je te raccompagne jusqu'à Serdaigle, après ? »

Comme d'habitude, il n'avait pas la moindre envie de la laisser. C'était même pire que d'habitude dans le fond, il savait très bien qu'il ne la reverrait pas pendant plusieurs jours et après ce bond incroyable dans leur relation, il n'y avait rien au monde qu'il détestait plus que ces deux semaines loin d'elle. C'était stupide, il allait retourner chez lui, revoir ses parents, profiter du cirque, tout ce qu'il attendait depuis un an, et pour un baiser et une fille, il était prêt à tout envoyer valser. Heureusement que sa mère n'en avait pas conscience, il y avait fort à parier qu'elle essayerait gentiment de le faire culpabiliser, simplement pour que son bébé reste auprès d'elle et n'ait pas d'autres femmes dans sa vie pour le moment. Il pouvait le comprendre, January et Snow avaient commencé à prendre leur envol depuis un moment déjà, si bien qu'il ne lui restait que son aîné pour jouer les mères poules... Et il avait toujours été ravi de se hâter de retourner dans les jupons de sa maman chaque été, mais là... Sans trop attendre sa réponse, il attrapa sa main et la tira doucement vers la sortie. Quitter la planète et se retrouver dans le vide le perturba à peine, le faisant juste sursauter parce qu'il ne s'y attendait plus, mais il était tellement ailleurs qu'il n'y fit pas vraiment attention, et le temps que l'information parvienne à son cerveau, ils avaient déjà retrouver le plancher des vaches et passaient les portes de la Grande Salle...

« Rembarre-moi tout de suite, comme ça ce sera fait et on en reparlera plus jamais. »

Knoxslay était totalement déboussolée, ne sachant plus si tout cela était le fruit de son imagination, une mauvaise blague ou la réalité. Tout était embrouillé dans sa tête et pour cause, Noel n'avait pas été très clair dans ses propos, à toujours se contredire, se mélanger, tourner autour du pot, pour finir par lui dire qu'il avait envie d'être avec elle. C'était la première fois qu'on lui disait ce genre de choses et il fallait bien avouer que Knox ne s'y attendait pas. Elle était peut-être la seule surprise, malgré le fait qu'elle était la première intéressée, mais elle n'avait pas vraiment vu les choses arrivées. Evidemment, si elle se posait pour y réfléchir, peut-être qu'elle serait arrivée à cette conclusion, mais elle ne l'avait jamais fait et ne voyait pas pourquoi elle le ferait. De toute façon, quand il s'agissait de Noel, Knox n'arrivait plus à réfléchir correctement. Son coeur s'emballait, ses idées et envies aussi. Que voulait-elle ? Que ne voulait-elle pas ? Elle l'ignorait. Un coup elle voulait être avec lui et la seconde d'après elle voulait qu'il parte. Il était chiant lui aussi à être si perturbant ... Le regardant droit dans les yeux, la jeune fille eut l'impression d'être une parfaite demeurée. Plaisantait-il ? Non, il avait l'air d'être sérieux. Etait-ce une bonne chose ? Visiblement, si elle se fiait à la réaction de son corps, ça en était une. Les mains un peu moites, la gorge serrée, le coeur battant la chamade et l'esprit tout retourné, la jeune Baxter était effrayée mais n'avait pas envie de partir, ni que ça s'arrête. Elle le voulait lui, avec tous ses défauts et toutes ses qualités. Elle ne voulait pas qu'il lui lâche la main, ni qu'il dessert son étreinte. Elle voulait que le monde entier disparaisse pour les laisser en tête à tête et que le temps s'arrête pour ne plus jamais redémarrer, ainsi, ils resteraient pour l'éternité dans les bras l'un de l'autre.

"Et si moi j'en ai envie aussi ? "

La question était sincère, surtout venant de Knoxslay. Avait-elle le droit d'en avoir envie ? Après tout, peut-être qu'il lui disait tout cela parce qu'il s'attendait à ce qu'elle lui dise non, le fait qu'elle le veuille aussi pourrait contre-carrer tous ses plans. C'était un peu stupide comme pensée, certes, mais c'était Knox. C'était la première fois qu'on s'intéressait à elle avant de s'intéresser à Aurora et c'était la première fois surtout que c'était un garçon qui la trouvait jolie. Elle. Heureusement que Noel lui plaisait aussi, sinon le pauvre aurait pu voir tous ses rêves s'écrouler sans que ça ne pose aucun problème à Knox. Non pas que Knox aurait pris plaisir à l'envoyer bouler, mais elle n'aurait très certainement pas fait dans la dentelle pour autant. La question qu'on aurait pu se poser était : Mais est-ce que c'est parce que Noel s'intéressait à elle qu'elle s'est intéressée à lui ? La question pourrait-être légitime, même si Knox savait que c'était loin d'être la vérité. Bien avant de savoir qu'elle lui plaisait, elle s'était déjà attachée à lui, sinon, jamais elle n'aurait accepté de pleurer dans ses bras ou de la réconforter. Jamais non plus elle n'aurait eu envie de le retrouver au bord du lac, jamais elle n'aurait pris la peine de répondre à ses lettres et jamais elle ne serait allée au bal en sa compagnie. Et puis il fallait bien avouer que même si elle avait été soulagé de sortir vivante de la fête foraine, elle l'était plus encore quand Noel était sortie à son tour de l'attraction et même si aujourd'hui son geste la faisait rougir, elle n'avait plus s'empêcher de lui sauter au cou, heureuse qu'il aille bien.

« C'est bientôt la fin du bal... On devrait filer, si on veut s'inscrire au voyage avant que tout le monde sorte et que ça soit le bordel... Je te raccompagne jusqu'à Serdaigle, après ? »

Tout c'était passé ensuite très vite. Knox n'avait pas vu la question arriver et n'avait donc pas été prête à y répondre convenablement. Elle n'avait pas pu peser le pour et le contre, afin de déterminer la meilleure position à adopter. Tout avait été embrouillé dans sa tête et la réponse avait fusé de sa bouche bien avant qu'elle ne s'en rende compte. D'abord dans un océan de réponses contradictoires, avant de reprendre plus calmement. Elle avait dis oui, elle ne s'y attendait pas, mais n'avait pas regretté son choix. Oui, elle en avait envie. Elle y avait pensé plus d'une fois et maintenant que l'occasion se présentait, elle n'avait pas envie de passer à côté. Quitte à avoir un premier baiser, autant que ce soit avec quelqu'un qui lui plaisait et qu'elle en avait envie. Elle ne voulait pas que ce soit un baiser forcé ou accidentel avec une personne qu'elle n'aimait pas. Noel était donc tout désigné, il était la seule personne qu'elle avait envie d'embrasser pour le moment, la seule personne avec qui elle voulait aller au bal et qu'elle accepterait d'appeler "Mon petit ami". Ce ne serait pas pour tout de suite, elle allait devoir digérer la nouvelle, mais elle avait presque hâte de pouvoir en profiter. Ce serait effrayant, surtout au début, mais en même temps ce serait une nouvelle aventure. Pas une qu'elle aurait lu dans un de ses nombreux livres qu'elle avait parcouru avidement, mais une qu'elle aurait vécu. Ce serait maladroit, imparfait et ils feront de nombreuses erreurs avant d'arrêter d'être ridicule, mais ce sera eux et c'est tout ce qui compte. Son premier baiser fut maladroit et trop bref, mais aux yeux de la jeune fille, il fut parfait. Le monde arrêta de tourner, les gens avaient disparu, ils n'étaient plus que tous les deux, ensemble. Sans même savoir pourquoi, ce fut Knox qui l'embrassa de nouveau. Peut-être parce que le premier ne la satisfit pas totalement ou parce qu'elle en avait juste envie. Le baiser fut plus long, moins maladroit, presque plus passionnel. On était loin des longs et beaux baisers de cinéma moldus, mais ce n'était pas grave, un jour ils y arriveraient ... peut-être.

"Oui, c'est une bonne idée. "

Knox n'était pas dans la capacité d'avoir de bonnes idées ou des idées tout court. Elle ne savait plus quel jour ils étaient, ni où ils se trouvaient et elle avait presque oublié jusqu'à son prénom. Tout allait trop vite, elle avait du mal à suivre, mais ce n'était pas désagréable pour autant. La main de Noel dans la sienne, Knox trouva ce geste presque normal. Elle se laissa conduire hors de la piste de danse et ils descendirent tous les deux pour rejoindre la terre ferme. Knox se moquait de savoir si on les avait vu ou ce qu'il se disait dans leurs dos. Elle ne voulait pas que ce moment soit gâché, il était trop important pour ça. Dans peu de temps, Knox redescendra de son petit nuage et pourra peut-être relativiser, mais pour le moment elle ne le voulait pas. Elle ne voulait pas non plus qu'il la quitte, car cela signifiera la fin de l'année et une longue absence. Certes, ils vont se retrouver au voyage scolaire, mais si tout avait changé à ce moment là ? Et si Noel ne voulait plus d'elle finalement ? Et s'il en trouvait une autre ? Ces questions ne hantaient pas encore son esprit, mais au moment où Noel irait rejoindre sa propre salle commune, elles ne tarderont pas à faire leur apparition ...

Plus Maximilien regardait ses pieds, plus il avait l'impression de faire tâche. Le bleu collait bien à ses baskets, ça les rendait plus ou moins classe et il fallait s'y attarder plus que quelques minuscules instants pour déceler leur véritable nature, ce que normalement personne ne devrait faire, bien plus occupée à profiter de la soirée. Mais lui savait bien sûr, puisqu'il était à l'origine de la transformation de ce qu'il portait au pied, et le simple fait d'en être conscient même en ayant son regard planté ailleurs, le faisait se sentir coupable. Il ne rendait pas totalement honneur à sa cavalière ce soir, il en était sincèrement désolé et fût un peu soulagée à l'idée d'entendre qu'elle appréciait au moins une chose dans sa tenue. Il n'avait pas tout raté et Daniela n'aurait pas tout à fait honte de l'avoir en cavalier. Après, sa tenue restait convenable et il était à l'aise pour danser. Quant à sa meilleure amie, il espérait que sa surprenante idée ne l'empêche pas de danser au moment venu. Il allait essayer de faire en sorte qu'elle n'ait pas le temps de s'attarder sur ce détail et qu'elle soit suffisamment à l'aise pour qu'elle n'en soit pas contrariée. Tous leurs entraînements s'étaient quasiment tous déroulés comme sur des roulettes, si on oubliait que la première fois, la jeune fille était partie si vite que Maximilien avait cru qu'elle reviendrait sur leur arrangement. Mais ça n'avait heureusement pas été le cas.

« Tu mets ce que tu veux, je ne trouverais jamais rien à redire et pour moi, tu seras toujours jolie. Après tout, tu es ma meilleure amie. » La rassura t-il en lui offrant l'un de ses plus beaux sourires.

Et il n'avait pas besoin de se forcer pour prononcer ces mots, il les pensait sincèrement. Certes, Daniela n'avait pas le physique type des futurs canons de nos jours, avec la chevelure de blés et les yeux soit océans ou forêt mais elle avait un charme bien à elle. Au lieu de finir comme une pâle copie des autres dans quelques années parce que les blondes, elles sont presque toutes pareilles – sauf Marissa parce que elle, c'est un ange – Daniela pourra vraiment se montrer unique. Ce n'est peut-être qu'une impression mais les brunes ou les châtains, elles ont tendance à rivaliser de plus d'idées pour se différencier et se mettre en valeur. Ce n'est qu'une observation d'un garçon loin d'être professionnel en la matière, mais en regardant ses aînés, à la danse, là où tous les détails comptent, il a peut-être mis le doigt sur un détail pas si négligeable pour les filles. Enfin, si seulement ça pouvait les aider à les comprendre, parce qu'il ne parvenait toujours pas à expliquer le silence radio de Bailee. Ils n'avaient jamais été les meilleurs amis du monde mais leur dernière conversation s'était plutôt bien déroulée avant qu'ils apprennent pour leur amie commune. Et quand elle était partie, Maximilien n'avait pas voulu laisser tomber cette amélioration encourageante, malheureusement il avait beau envoyé régulièrement des lettres, les réponses ne se bousculaient pas.

« Je ne t'ai pas attendu longtemps donc je ne considère pas en retard. Puis, on vient à l'heure qu'on veut, c'est pas comme si dépasser une certaine heure, on ne pouvait que sortir mais pas rentrer. Ou alors c'est une nouvelle règle instaurée par les Serdaigle et nous ne sommes pas au courant. »

Il n'y croyait pas trop. Du moins il n'espérait pas. A première vue, ils allaient pouvoir entrer car les personnes avant eux ne se firent pas refuser l'accès à la salle de bal, donc c'est qu'il ne devait pas être trop tard. C'était le seul détail qui aurait pu le faire obstacle, à part ça, même si leurs tenues ne s'accordaient pas merveilleusement bien ensemble – ce qui est normal, ils ne s'étaient pas coordonnés – elles respectaient néanmoins le code vestimentaire imposé. Au départ,le Gryffondor avait trouvé ça légèrement exagéré mais finalement, vu que le bleu ne lui sciait pas si mal au teint, il n'en avait pas grand chose à faire. Les gens allaient avoir du mal à se différencier mais au moins, il serait plus facile de remarquer ce qui ont une tendance naturelle à se démarquer des autres, et ce qui ont au contraire, plus de mal. Etrangement, il était quasiment certain que Marie-Joséphine allait faire partie de la première catégorie. Passée la surprise à l'entrée de la salle, il tenta de l'apercevoir dans la foule en vain. Soit elle n'était pas encore arrivée, soit il ne regardait tout simplement pas au bon endroit. Après, vu qu'elle était petite comparée aux élèves plus âgés, c'est sûr qu'il ne pouvait pas la repérer si facilement. Il essayerait de voir un peu plus tard si il l'a trouvait car pour l'instant, il était attendu ailleurs.

« Bien sûr que je suis prêt ! » Répondit-il, enthousiaste de voir ce que allait enfin donner toutes ses heures de répétitions.

Au bout de quelques mois, ils s'étaient habitués l'un et l'autre en tant que partenaires mutuels et ce n'était pas la première fois que Daniela réussissait à se placer toute seule, elle avait eu le temps de faire ses marques mais Maximilien fût pourtant un peu surpris. C'était normal, mais en même temps, quand on repensait à leurs débuts, c'était une véritable différence. Si ils avaient dansés ensemble sans répétitions à un bal, ça n'aurait pas été la même chose. Opposé ces deux situations permettaient plus d'un constat positif. Il était satisfait, prêt à continuer de vivre, parce que le temps ne s'arrêtaient pas lui. Une nouvelle chanson remplaça la précédente, il compta dans sa tête puis fit un pas, puis deux, les guidant tous les deux en rythme d'une musique lente mais très jolie.

Je savais que j'avais mis les pieds dans le plat. Bah oui, je n’allais pas passé par quatre chemins pour aller voir mes amies.

Alors que je les avais complimentés sur leur tenue… pour changer de sujet, enfin je ne suis pas asociale, j'allais forcément les complimenter durant la soirée mais c'était peut-être le bon moment pour le faire. Bref, après que je les ai flattés au sujet de leur tenues, Prudence n'avait pas répondu, soit parce qu'elle n'avait pas entendu la question soit parce qu’elle n’avait pas la tête à me remercier (après tout, elle était face à l'énergumène de la pire espèce, je pouvais comprendre), Maxime m'avait remercié et m'avait complimenté en retour. Enfin, elle m'a plutôt félicité d'avoir fait un effort pour avoir mis du bleu. Fallait dire que je n’avais pas eu trop le choix en fait ! Sinon, je n'aurais pas été dans cette salle.

-Disons que j’avais de robes dans mon armoire… enfin si, mais des robes à fleurs. Tu me vois porter des robes à fleurs ?

C’était vrai. Ma chère marâtre étant au courant que le bal était en fin d’année, elle avait mis au dernier moment des robes à fleurs, ignorant le thème de la soirée. Et je crois même qu’elles n’étaient pas bleues. Il était donc hors de question que je porte ces trucs !
Alors que j’allais demander à Prudence si elle voulait aller au buffet, je vis deux Serpentards venir vers nous. Manquait plus que ça ! Je remarquais plus attentivement qu’il s’agissait du frère adoptif de Maximilien avec sa copine. J’imagine qu’il n’a pas voulu déranger son frère qui dansait avec Daniela…

Oh et si je lançais une réplique que m’a appris Eris ?
Oui, je sais, ce n’était pas le moment d’en rajouter une couche. Mais bon, fallait bien utiliser ce que j’avais appris, non ?
Et ils s’amusaient avec no
us, pour nous déstabiliser. Pour moi, ça ne marchait absolument pas ! J'avais l'habitude! Pour Maxime non plus, puisqu’elle répondit de manière sarcastique, ce qui m’épata. Quant à Prudence, aucun son ne sortit de sa bouche : ça devenait inquiétant.

« Non, effectivement, ce n'est pas facile, il faut sans cesse ce retenir d'être malade quelque pars en vous voyant. C'est pour cela que j'ai bien hâte que ce bal termine, retrouver ma Nouvelle-Zélande natal, le surf et aucun sang-de-bourbe à l'horizon. »

Oh ! Mais quelle belle occasion pour l’enfoncer.

-Oh oui, je comprends. Ça doit être dur d’avoir un cerveau qui n’a pas assez de jugeote pour aller dans un endroit où il y a le moins de sang-de-bourbe. Surtout qu’aujourd’hui, y’en a un paquet à Poudlard ! Quoi qu’en Nouvelle-Zélande… avec le tourisme, c’est mal barré aussi.

Merci Eris pour ces précieux conseils. Oui, Maxime doit me détester à présent. Faut dire que Franz l’a enfoncé aussi. J’en ai juste profité.

-Mais on n’a pas envie de la rendre malade plus longtemps. On vous laisse : vous avez d’autres chats à fouetter et nous aussi je crois.

J’étais bien fière de ma provocation. Je fis un signe de la tête à Maxime pour m’aider à pousser Prudence qui n’avait pas du tout bougé de la discussion.

Dans un premier temps, Faust préférait se consacrer à sa copine et rien ne lui ferait changer d'avis. C'était certes peut-être idiot de restreindre autant le cercle de ses attentions mais il avait encore lourd sur le cœur le fait de ne pas avoir été présent au moment où elle en avait eu le plus besoin, trop absorbé par ses révisions et son envie de toujours viser plus haut. Il n'avait pas manqué une bonne partie de rigolade mais il n'avait pas pu jouer son rôle sous toutes ses formes. Pire, si il était arrivé quelque chose de grave à la jeune femme, il s'en serait voulût longtemps. Toute sa vie ? Si leur lien restait aussi fort durant tout ce laps de temps, possible... Mais là question n'était pas là, elle s'en était sortie vaillamment mais affectée psychologiquement. Comme tous les élèves ayant eût l'audace de vouloir se changer les idées à l'approche de la fin d'année, de la pression et de la peur de ne pas passer en classe supérieure. Cette catastrophe était apparût comme une punition, un piège, qui n'aurait pas eût lieu d'être. Aussi, le plan de vacances du jeune homme s'était légèrement vu modifié. Il avait prévu une escale lointaine avec en partie, un arrêt dans l'un des plus grands parcs d'attractions, là où il y en a pleins avec des sensations fortes. En voyant la vipère partir pour cette petite fête foraine, Faust s'était vu rassuré de son choix, beaucoup moins en la retrouvant quelques longues heures plus tard...

Il avait la charge de trouver des activités passionnantes mais pas dangereuses ni susceptibles de raviver la douleur de la jeune femme. Donc le parc d'attraction, il avait fait une croix dessus. Et à l'heure actuelle, il n'avait pas encore trouver autre chose pour remplacer cette idée-là. Il cherchait encore et hésiter à se tourner vers quelqu'un d'autre pour lui souffler une ou deux idées géniales. En grand romantique, il aurait pu trouver dans ses relations Erwan pour de bons conseils en la matière, seulement leur amitié appartenait au passé et hors de question aujourd'hui de s'abaisser à aller lui demander quelque chose. Peu importe ce que c'est. De toute façon, vu dans la situation dans laquelle il se trouvait en ce moment, mieux fallait ne pas l'approcher. Le cercle de gens autour de lui, avec des regards ardents plantés sur un de leur camarade de promotion ne disait rien de bon. Faust n'était pas curieux de leurs affaires, déjà avec Lucas c'était évident de savoir ce quoi il s'agissait puis ça faisait bien longtemps qu'il avait cessé de s'intéresser à son ancien meilleur ami et à ceux qui l'entouraient. Sauf Matthew, avec qui il avait gardé un assez bon contact, mais il n'était pas très sûr que ses conseils soient les plus à-même de plaire à Wilhelmina. Au pire, il devrait demander à une fille et là non plus, il n'avait pas des masses de choix. Même si il voulait aller voir Avril ensuite, il l'a trouvait bien trop langue pendue quand il s'agissait de ses affaires et celle de sa copine pour tenter de voir avec elle. A la limite, il aurait bien envie de demander à Yasha. Comme dernier recours hein, parce qu'il n'aimait pas demander de l'aide pour organiser un truc avec sa copine.

« J'aimerais bien oui, après tout, après ce ne sera plus de la même manière que l'on se verra tous. J'aimerais bien aussi qu'on passe voir Etalyrae et Jesse, leur faire un petit coucou si cela ne te dérange pas ? »

Leur danse s'était terminée et une autre musique entamait déjà ses premières notes. Qu'il était tentant de poursuivre leur élan par une autre danse mais si ils se laissaient entraîner, ils ne s'arrêteraient pas de sitôt et n'auraient pas le temps d'aller voir tout le monde, surtout depuis que la vipère avait proposé d'aller voir d'autres personnes. Avril et généralement bavarde alors il faut laisser de la marge pour les autres. Surtout qu'à entendre Wilhelmina, sa copine à aussi de la parlotte quand elle le veut. Elle forme un bon duo, inexistant pendant quelques années, surprenant mais là quand même. Tant que tout était bon pour sa copine, le Serdaigle n'y voyait aucun inconvénient, il était même plutôt content qu'elle est trouvée une personne avec qui elle s'entend si bien, même si c'est une de leur camarade de promotion qui n'a pas que des bons antécédents. Mais bon, apparemment elle n'est pas mauvaise et Faust fait confiance aux bons jugements de sa copine.

« Bien entendu, je n'y vois aucun inconvénient. »

Mais procédons par l'ordre des choses, sans compter qu'en s'apprêtant à quitter la piste de danse, le jeune homme tomba sur la jolie blonde qu'il comptait aller voir tôt ou tard. Autant commencer par elle puisque c'était la seule dans leur champs de vision, après ils risquaient de la perdre et de galérer à la retrouver. Bon, peut-être que les deux autres n'étaient pas très loin mais il n'avait pas essayé de regarder, à la place il avait entraîné sa cavalière entre les autres couples – de danseurs du moins – L'assistante bibliothèque semblait discuter avec quelqu'un, tant pis, ils allaient s'incruster. Si ça se trouve, si ils l'attendaient elle n'était pas prête de finir alors autant se joindre à la conversation sans faire fuir son interlocuteur. Aux dernières nouvelles, ni la vipère, ni lui, ne ressemblaient à des monstres alors ils ne devraient pas le faire fuir. D'ailleurs, ce n'était pas parce qu'ils avaient tendance à s'isoler naturellement qu'ils étaient contre de rencontrer de nouvelles personnes. C'est pourquoi Faust se fraya un chemin vers son amie, sans hésiter et dans l'optique de pourquoi pas sympathiser et de faire une agréable rencontre même si ce n'est que pour quelques minutes.

« Bonsoir. J'espère que nous ne vous dérangeons pas. » Leur dit-il agrémenté d'un sourire.

En espérant que la conversation n'était pas trop intimide pour accueillir deux paires d'oreilles supplémentaires...