Passer tout son été sur l’une des îles des Hébrides ne semblait, sur le papier, guère formidable. Être le seul adolescent à vivre avec un vieil elfe de maison et un encore plus vieil oncle n’était pas très prometteur en aventures mais la réalité était que ça ne dérangeait pas trop Dmitri. C’était sûrement un peu étonnant pour un garçon tout feu tout flamme comme lui mais il savourait l’espace et la tranquillité du manoir : loin de ses frères et sœurs, des conflits et des rivalités qui avaient toujours eu cours lorsqu’il était à Prague, il se sentait réellement libre. Et puisqu’il n’avait pas demandé à Alexander de pouvoir participer au voyage scolaire, c’était heureux pour lui. Il n’avait pas vraiment envie de s’y rendre ; le souvenir de l’été dernier restait assez amer et il avait de toute façon mieux à faire, comme perfectionner ses peintures.

Toujours était-il que parfois, à force de faire le tour de l’île en long, en large et en travers, il avait envie de voir autre chose. Le manoir était grand et avait sans doute encore beaucoup à lui dévoiler, sans compter que les tableaux ensorcelés se prêtaient facilement aux jeux des distractions en tout genre, mais ça ne suffisait pas toujours. Aussi lorsque la liste des fournitures pour sa prochaine année à Poudlard lui fut envoyée, l’aiglon fut assez heureux d’avoir une bonne excuse pour quitter l’île. Son grand-oncle ayant mieux à faire que de l’escorter dans les diverses échoppes, le Tchèque avait vu là une occasion de se balader en toute liberté. Ou presque. Il savait bien qu’il était hors de question qu’il n’en fasse qu’à sa tête et il était tout de même accompagné du vieil elfe de maison, Frimord. Celui-ci aurait tôt fait de renvoyer Dmitri directement au manoir à la moindre incartade et peut-être même le pendre par les pieds au plafond. N’empêche qu’il était relativement libre de ses mouvements !

Sitôt arrivé sur le Chemin de traverse – Frimord et lui avaient transplanés juste à côté de la banque Gringotts – le garçon était allé chez Madame Guipure pour s’y faire de nouvelles robes de sorciers. Mine de rien, il était plutôt fier des centimètres gagnés ces derniers mois ! Il avait fallu un peu de temps pour qu’elle prenne ses mesures et elle lui promettait encore plus d’attente avant de pouvoir lui fournir tout ce dont il avait besoin : la clientèle affluait particulièrement aujourd’hui et la main d’œuvre qualifiée se faisait de plus en plus rare, vous comprenez, c’est difficile de trouver des employés, avec ce sous-effectif, il faudra revenir plus tard récupérer la commande... au fond, s’il détestait attendre, être forcé de revenir ultérieurement ne le dérangeait pas tant que ça : il avait tout son temps et cela lui offrait une bonne excuse pour rester plus longtemps dans le Londres sorcier.

La prochaine étape était donc toute choisie : le Chaudron baveur ! Il n’avait jamais trop eu l’occasion de s’y rendre. D’ordinaire, il n’était pas seul lorsqu’il venait sur le Chemin de traverse et ils ne prenaient pas le temps de s’attarder ici. Plutôt guilleret, il s’y rendit donc, l’elfe sur ses talons. Le bar principal de la grande rue sorcière était facile à trouver : on ne voyait que ça de ce côté de Londres. À l’intérieur, la fréquentation était à l’image des autres échoppes : plutôt abondantes et de tout âge, adultes habitués des lieux comme élèves venus faire leurs emplettes. Ce qui était un peu plus surprenant, aux yeux de Dmitri à tout le moins, était de voir des employés aux visages familiers : des camarades de Poudlard, tous plus âgés que lui, mais qu’il avait tout de même pu croiser par le passé. Du coin de l’œil, il avait reconnu la serpentard qui lui avait tenu le crachoir pendant un repas, alors qu’il était encore en deuxième année... puis un peu plus loin, un autre de la même maison, celui qui avait été son « secret santa » quelques mois plus tôt. Il s’approcha finalement du comptoir où une serveuse l’alpagua pour prendre sa commande. Le garçon eut un mouvement de recul en voyant son plateau pencher sur le côté, butant contre son elfe de maison juste derrière lui. « Euh... une Bièraubeurre. » répondit-il machinalement, non sans froncer les sourcils. Elle aussi lui disait quelque chose, quoique ça ne lui avait pas sauté aux yeux à première vue. À l’inverse des deux serpentards, il n'avait jamais dû lui parler. « Vous êtes à Poudlard, non ? » Elle était manifestement plus vieille que lui, mais il était effectivement persuadé de l’avoir déjà croisé... Son visage s’éclaira, comme frappé par un éclair de génie. « Ah mais oui ! La cavalière de Jin, au bal, c’est ça ? » Il l’avait aperçu au loin mais n’avait pas eu l’occasion d’aller lui parler.

Dmitri n’était pas franchement étonné de voir autant de monde au Chaudron baveur ; faute de pouvoir quitter l’île des Hébrides comme bon lui semblait, il n’était pas un habitué des lieux, mais il avait toujours perçu ce pub comme le centre névralgique du Chemin de traverse. Les années précédentes, il n’avait pas vraiment pu en profiter pour aller se balader : la faute au voyage scolaire, qui prenait un mois entier de ses vacances. Quand il rentrait, il ne lui restait plus tant de temps que ça à tuer et outre un rapide passage pour acheter ce dont il avait besoin pour l’année à venir, il ne quittait que peu le manoir. Alors s’arrêter un instant dans l’une des enseignes principales de la rue était un petit plaisir nouveau qu’il s’accordait avec une candeur presque enfantine. Il n’affichait pas le même air excité et impressionné des plus petits qui venaient pour la première fois – il n’était plus un enfant après tout – mais était tout de même assez guilleret. Même le mal qu’il eut à se frayer un chemin jusqu’au comptoir de la brasserie ne parvint pas à miner son moral. Un visage familier y était arrivé juste un peu avant lui ; une chevelure blonde qui encadrait un visage à l’air effacé, il la reconnait comme une camarade un peu insignifiante. S’il n’avait eu mieux à faire, sans doute aurait-il pu lui parler un peu, comme il en avait l’habitude avec elle ; il ne lui prêtait de l’intention que quand il y trouvait un intérêt, ce qui la mettait à un niveau à peu près similaire à celui de l’elfe de maison qui suivait le Tchèque comme son ombre. La curiosité, pourtant, l’avait poussé à s’adresser à une autre personne, l’employée des lieux qui lui semblait plutôt familière également... quoiqu’un peu moins. Une chose était certaine : ils n’avaient pas déjà été en cours ensemble, mais il était certain de l’avoir déjà vu. « Désolée, j’ai une très mauvaise mémoire des visages, mais oui, c’est bien ça. J’imagine que toi aussi ? » Sans doute que s’il s’était agi d’une autre personne, il aurait pu se vexer d’une pareille remarque mais aussi susceptible pouvait-il être, il savait bien qu’elle n’avait pas trop de raisons de le reconnaître. D’autant plus si elle faisait partie des élèves arrivés en début d’année dernière, ce qui à en juger l’accent un peu grossier était certainement le cas. À défaut de parler anglais à la manière des locaux, à force d’entendre son grand-père ou son grand-oncle, il savait reconnaître les inflexions un peu exagérées des Britanniques. Elles n’avaient pas autant de charmes que celles de sa langue natale mais elles demeuraient tout de même infiniment plus distinguées que ce qu’il pouvait entendre chez la barmaid. « Oui, mais on ne doit pas être dans la même maison, c’est normal que mon visage ne te dise rien. » S’il n’y avait eu le bal de fin d’année, celui de la jeune femme ne lui aurait sûrement rien évoqué non plus. Il avait été un peu surpris de voir la cavalière de Jin Kyung ; à côté du Coréen, Dmitri paraissait collectionner les fréquentations mondaines, aussi n’aurait-il jamais envisagé de voir le serpentard au bras d’une élève manifestement plus âgée de son genre. Elle faisait un peu tâche à côté d’un garçon comme lui. Comme si elle avait entendu le fil de ses pensées, elle s’évertua à corriger sa question. « Oui, je le connais. Les vieilles familles raffolent des soirées mondaines mortellement ennuyantes. » Autant il ne laisserait personne critiquer sa famille, autant lui ne s’en privait pas pour le faire quand ça l’arrangeait. « On subit ensemble. » acheva-t-il en riant.

Il n’eut pas l’occasion d’en dire plus qu’une autre voix l’alpagua de son patronyme, tout en faisant glisser sur le bois du bar la boisson qu’il avait machinalement commandé. « Toujours à recevoir des beuglantes, van Aken ? » Ça faisait un certain temps qu’il n’avait pas adressé la parole à Gwendolyn. En fait, depuis l’interrogatoire qu’elle avait voulu lui faire subir dans la grande salle voilà plus d’un an, il ne l’avait guère vu, ce qui n’était pas plus mal ; si cela était encore utile, sa remarque se chargeait bien de lui rappeler pourquoi il s’entendait bien avec Thomas mais qu’il préférait se tenir à l’écart de sa cousine. « Et toi, toujours à t’occuper de ce qui ne te regarde pas ? » Il avisa la boisson, avant de plonger la main dans sa poche pour en retirer un gallion, largement suffisant pour régler, qu’il laissa tomber sur le comptoir d’un geste distrait. « Tu peux garder la monnaie. » Et d’un ton volontairement désagréable, il ajouta : « Je ne te retiens pas, Chastel, je ne voudrais pas que tu perdes ton boulot à cause de moi, je vois bien que tu en as besoin. » Elle n’avait peut-être pas voulu se montrer désagréable avec lui mais il fallait qu’elle soit bien idiote pour croire qu’une telle manière de s’adresser à lui ne pouvait qu’amener une certaine hostilité.

Le Chaudron baveur n’était pas un endroit particulièrement miteux mais Dmitri avait connu plus distingué. Le maître mot ici semblait être le bazar : des clients en tout genre et de tout âge, portant toutes sortes de choses, plus ou moins bruyantes par ailleurs, aux employés eux-mêmes qui ne donnaient guère une impression d’unité, il fallait être capable de côtoyer une forme de cacophonie constante pour rester ici. À la longue, il ne saurait le supporter : les passages incessants des gens, certains ne s’arrêtant même pas pour commander, et les bruits permanents étaient assez agressifs. Cela lui changeait indéniablement du calme du manoir et ça n’était pas une mauvaise chose, mais pour violent qu’il était, l’aiglon demeurait quelqu’un de généralement contemplatif. Son côté artiste, sans doute. Ce devait être pour ça qu’il reconnaissait facilement les visages : il était naturellement attentif à ce qui l’entourait, aimait à détailler les traits de chacun comme s’il se devait de les repeindre plus tard. Une nouvelle tête qui se pavanait avec celle d’un camarade, ça attirait nécessairement son attention, suffisamment pour qu’il la grave quelque part dans sa mémoire entre deux leçons de peinture. « C’est donc pour ça, l’accent. » Vulgaire. Moche. Il ne l’avait pas dit, trop poli pour asséner pareille remarque à quelqu’un qu’il ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, mais il n’en pensait pas moins.

« Je me remettrais de l’absence de révérence. » répondit-il sur un ton badin, loin de s’offusquer d’un humour un peu incisif. Il fallait dire qu’il avait été formé à bonne école dans sa famille : au mieux, l’amour vache se faisait dominant chez eux et les joutes verbales côtoyaient les bagarres au point que Dmitri avait appris à prendre la plupart de ces remarques avec légèreté. Toujours d’un ton léger, il ajouta tout de même : « Pour m’avoir qualifié de londonien, en revanche, je ne suis pas sûr. » Il était fier de ses origines tchèques, quand bien même son grand-père avait toujours insisté sur leur héritage britannique. Depuis son arrivée sur les terres écossaises, il n’avait pas fourni le moindre effort pour améliorer son accent anglais malgré la volonté manifeste de son aïeul pour qu’il le fasse. Au contraire, il aimait jouer de ces sonorités slaves qui agrémentaient ses mots et donnaient ce charme particulier dont manquait cruellement l’anglais, à son humble avis.

Les trois élèves de Poudlard, qui jouaient les employés de bar l’espace d’un été, n’avaient pas trop l’air surmenés au point que Chastel trouvait encore l’occasion de venir lui chercher des noises à grand renfort de souvenirs dont le Tchèque se serait bien passé... mais eh bien, l’aiglon n’avait jamais travaillé, il n’était sans doute pas le mieux placé pour faire la moindre remarque sur leur manière de gagner pitance. Tant que Gwendolyn lui donnait sa commande et le laissait en paix, il était plus que satisfait. Il ne prit d’ailleurs pas la peine de lui répondre à nouveau une fois sa boisson payée, la laissant s’éclipser vers d’autres personnes. « Oui, comme beaucoup, j’imagine. » répondit-il finalement à la question de l’Américaine. Rien de bien original à sa présence sur le Chemin de traverse, mais il n’avait pas souvent l’occasion de quitter l’île perdue au cœur des Hébrides. « L’elfe peut s’occuper de beaucoup de choses, mais pas des robes de sorcier. » Le concerné, qui servait pour l’heure plus de garde de corps ou de nounou selon les perspectives, s’affaissa encore un peu plus, comme s’il prenait la remarque comme une réelle insulte et craignait une punition à venir. La réalité était que Dmitri était plutôt content d’avoir un bon prétexte pour se balader un peu dans la rue sans se presser. Mine de rien, l’isolement naturel du manoir des van Aken pouvait se révéler assez pesant par moment. « Si elle pouvait faire des pauses plus souvent, ça arrangerait tout le monde, je pense. » Ça n’était pas spécialement qu’il n’aimait pas la serpentard pas mais simplement qu’il avait du mal avec ses indiscrétions et sa proportion à se ruer sur le moindre petit remous à l’école dans l’espoir de trouver quelque chose à se mettre sous la dent qui lui donnerait l’illusion d’être une journaliste. D'un coup d'œil, il avisa la collègue de la concernée. « À part toi, peut-être. » Il trempa ses lèvres dans son verre, regardant l’espace de quelques secondes Gwendolyn partie à l’autre bout du pub. « Au moins, elle aura fini par se rendre compte qu’elle ne valait pas une noise comme journaliste. » Mauvaise langue ? Peut-être. S’il y avait un sport où l’aiglon excellait, c’était bien celui de critiquer les autres.

Si Dmitri avait indéniablement gagné en confort de vie depuis qu’il résidait chez son oncle, sur une île perdue dans l’océan Atlantique, il lui arrivait tout de même d’avoir encore un peu le mal du pays. Son accent était tout ce qui lui restait ici de sa ville natale et sans doute était-ce pour ça qu’il se montrait si peu enclin à le corriger. Il aimait les sonorités slaves de sa langue qu’il trouvait – de manière pas tout à fait objective – plus élégantes que celles des Britanniques. Et c’était sans parler des Irlandais et des Écossais, ceux-là étaient presque incompréhensibles, parfois. Au moins l’Américaine avait une prosodie plus intelligible que ceux-là, à défaut de sonner agréable à ses oreilles. « De Prague. » répondit-il sans rebondir sur la manière dont elle l’avait appelé. Elle était bien la première qui le qualifiait de « mon chou ». « En Tchéquie, si tu préfères. » Précision utile s’il en croyait la réputation des Américains en la matière ; il avait toujours entendu dire que ces gens étaient aussi doués en géographie que lui l’était pour respecter le règlement de Poudlard. A priori, il ne s’agissait d’ailleurs pas que d’un vieux cliché : elle l’avait bien qualifié de londonien alors même que sa langue fourchait sur certains mots de manière flagrante. Mais pouvait-il réellement lui en vouloir ? Les anglo-saxons eux-mêmes n’étaient pas toujours très au fait de ce qui se passait à l’extérieur de leurs frontières et tout semblait tourner autour d’eux à les écouter. Il suffisait d’avoir ouvert un libre mentionnant Poudlard pour comprendre qu’ils avaient de sérieux problèmes d’égo patriotique : comment osaient-ils qualifier le collège de sorcellerie ou la banque du chemin de traverse comme les lieux le plus sûr du monde alors même que l’un comme l’autre avait été attaqué – avec succès – à plusieurs reprises ?

La réaction de la serveuse quant à sa tenue le fit sourire : elle se donnait des airs beaucoup trop sophistiqués pour travailler dans un endroit comme celui-ci, ce qui rendait la situation indéniablement comique. Cela dit, celui des deux qui faisait le plus tâche ici était peut-être encore lui... il ne s’agissait pas seulement de ses airs guindés mais également de sa taille qui jouait certainement en sa défaveur, quoiqu’il ne soit pas le plus jeune présent. Autour de lui, le monde s’agitait toujours autant, jusqu’aux différents serveurs eux-mêmes qui ne semblaient guère d’être tous sur la même longueur d’onde. L’Américaine alpagua le serpentard qui avait offert à Dmitri son côté de Noël, lors du bal de l’année dernière, jouant les matrones du bar. D’un point de vue extérieur, le petit ballet des employés était assez amusant ; il devait reconnaître tout de même que le plus jouissif était de voir son interlocutrice réprimander ses collègues, particulièrement lorsque ça donnait à l’aiglon un peu de grain à moudre pour critiquer Gwendolyn. Il n’était pas d’une nature rancunière mais elle l’avait caressé dans le mauvais sens du poil en lui rappelant ses mésaventures passées, aussi ne se privait-il pas de lui casser à son tour du sucre sur le dos. « C’est l’hôpital qui se fout de la charité, depuis que je suis arrivé, je t’ai vu critiquer son rythme de travail au moins trois fois. » rétorqua-t-il, un sourire moqueur fendant ses lèvres, alors qu’elle lui proposait un nouveau verre, aux frais de la maison cette fois-ci. Il n’avait pas vraiment besoin de se faire offrir quoi que ce soit, l’argent que lui donnait Alexander était suffisamment élevé pour qu’il puisse se payait toutes les boissons qu’il souhaitait... mais c’était assez agréable et mine de rien, l’attention valorisait un peu son égo. Il leva légèrement son nouveau verre comme pour trinquer, avant d’y tremper ses lèvres. Il y avait un petit arrière-goût pas désagréable qu’il n’avait pas senti la première fois. « Chastel n’a jamais rien écrit, à ma connaissance, c’est un emploi fictif son histoire de journalisme. » répondit-il d’un ton un peu plus fort qu’avant, sûrement assez pour que la première intéressée l’entende alors qu’elle se rapprochait peu à peu d’eux. Il marqua une pause, regoûtant un peu de son breuvage. « Et c’est pas plus mal comme ça. » Dmitri n’aimait pas trop lorsque les gens se mêlaient de ses affaires, ce qu’avait effectivement fait Gwendolyn lorsqu’elle s’intéressait au dortoir des aciers... mais puisqu’elle n’avait jamais rien rendu public, au moins n’avait-il rien de bien particulier à lui reprocher. « Mais on avait bien une feuille de chou à Poudlard, avant... au moins, c’était distrayant. » Du moins quand elle n’incitait pas les élèves à lui balancer des sceaux d’eau au visage ; c’était tout de suite plus drôle quand les cibles étaient des personnes qu’il n’appréciait pas.

La cousine de Thomas arriva enfin à leur niveau, attirant l’attention de l’Américaine vers une autre tablée... et d’un coup, l’aiglon sentit ses joues s’empourprer un peu alors que celle-ci refusa l’invitation en le désignant comme étant déjà son accompagnateur. Il n’avait pas vraiment de raison de réagir de la sorte, mais pour une raison qui lui échappait, il était soudainement très à fleur de peau. Mais après tout, n’était-ce pas un peu valorisant pour lui qu’une élève manifestement plus âgée que lui préfère sa compagnie à celle de quelqu’un de son âge ? À cette simple idée, il se sentit soudainement très idiot, ce qui accentua un peu le rouge sur ses joues. « Je vais devoir y aller... » dit-il finalement, son accent sans doute un peu plus flagrant qu’avant. « Mon uniforme doit être prêt. » prétexta-t-il, ce qui n’était peut-être pas totalement faux. « C’était sympa ! Et merci pour le verre. » Il avait besoin d’air. Et d’espace. Diable ce qu’il pouvait faire chaud, ici !