Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 
[Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo)
Aller à la page : Précédent  1, 2
Dashiell Dashner

Dashiell Dashner



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14517-dashiell-good-boyhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14534-dashiell-l-amitie-c-est-comme-une-bouteille-de-vin#294783https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14535-dashiell-flemme-de-lire#294785https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14536-dashiell-tout-petits-mots#294786

Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptySam 4 Nov - 14:42


ma plus belle conquête
est celle de ton coeur
Milo & Rioghbhardan

Je suis prêt à tous les efforts du monde pour que l'univers sache à quel point Monsieur est merveilleux et voilà comment on me remercie ? Je suis déçu. Que dis-je, je suis choqué ! Ça m'apprendra à vouloir dorer son image, tiens. Et dire que je voulais seulement qu'on se rende compte de la perle que je pouvais bien avoir dans ma vie... Et qu'on m'envie un peu aussi, peut-être... J'aime bien l'idée que les gens meurent de jalousie pendant que je me pavanerai à ses côtés en mode « eh ouais, il est à moi ». Cette phrase, aussi vraie qu'elle puisse être, résonne toujours un peu bizarrement dans mon esprit. Je ne comprends toujours pas ce qu'il me trouve ni pourquoi il est là. J'ai encore plus de mal à le comprendre qu'avant, en réalité. Pourtant, je me rends bien compte qu'il n'est pas moins sincère ou sérieux. Il est toujours là après deux mois. Et il m'a présenté à ses parents cet été, c'est pas rien tout de même ! Mais non, rien à faire, je comprends pas. Il pourrait trouver tellement mieux. Je fais tout de travers. Tout le temps. Je le rends triste à longueur de temps et ne suis même pas foutu de me rattraper vraiment après. Sans quoi, il ne serait pas resté quatre jours loin de moi. Je sais qu'un matin, il se réveillera en réalisant son erreur... C'est pas possible autrement. Je suis trop nul pour qu'il puisse passer à côté éternellement. Pourtant, je ne le fais pas exprès... Mais il faut croire qu'il y a des choses innées. Faire foirer les jolies choses qu'il y a dans ma vie, par exemple. Et là, en revanche, je suis immensément doué. « Pardon mon Amour ! Je suis un être abjecte. Je te soutiendrai au maximum, promis. Je t'encouragerai, je te soutiendrai, je t'apporterai tout ce qu'il te faudra pour réussir ta quête. » Je ne peux m'empêcher de rire en l'entendant. Mais quelle andouille ! En tout cas, voilà qui est mieux ! Je me sens soutenu, c'est plaisant ! En réalité, je ne me fais pas trop de soucis sur ce point. Je suis convaincu que si je venais le trouver pour lui dire que je voulais faire tel ou tel truc, j'aurais tout le soutien dont je pourrai rêver. Il serait toujours derrière moi à me motiver, à m'encourager. J'en doute pas. Et dans le fond, l'inverse serait vrai également. Oh, bien sûr, je ne l'ai pas beaucoup encouragé quand il me parlait de rébellion et de risquer sa vie pour ce qui, à l'époque, semblait être une cause perdue... Mais bon, j'ai des circonstances atténuantes aussi ! Qui encouragerait son petit-ami à tenter une mission suicide ? Je voulais juste qu'il n'ait rien... Je chasse rapidement de mon esprit les souvenirs de l'an dernier. Je sais qu'ils reviendront bien assez vite, malheureusement... « Je préfère ça ! » Mais faire seulement savoir à l'humanité qu'il est exceptionnel ne suffit pas. Il faut qu'on change cette histoire de classement des merveilles du monde. C'est que Monsieur réclame en plus ! Non mais je vous jure, les gens, de nos jours ! Je ne me fais pas prier pour le suivre dans sa bêtise et me porte volontiers à son secours. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour réparer cet affront ! « J'espère qu'ils me verseront des dommages et intérêts pour réparer cette injustice. C'est que je souffre de cette situation et que tout cela m'est bien difficile à vivre ! Je mérite un dédommagement en conséquence ! » Je ris de plus belle. Non mais sérieusement ?! Et sa vie simple au milieu de nulle part, hein, il en fait quoi ? Je suis pas sûr qu'avec un dédommagement assez énorme pour couvrir un tel préjudice, on puisse encore prétendre à un petit truc banal sans prétention. Il deviendrait l'une des plus grosses fortunes du pays et puis il prendrait la grosse tête et puis je le reconnaîtrais plus et puis on s'engueulerait tout le temps et puis on finirait par se séparer et puis... Brrr... L'horreur. « Je promets rien, je fais pas des miracles non plus... T'es sûr qu'une petite lettre d'excuses, ça te suffirait pas ? » Je prends un air de Chat Potté avant de glousser le plus bêtement du monde.

Manque de chance, la légèreté de notre tête-à-tête s'éloigne à vitesse grand V. L'angoisse s'installe. Je n'arrive pas à relativiser, à penser à autre chose, à me détendre... Rien à faire. Je me sens juste mal. Et c'est la première fois que c'est aussi oppressant. Je veux dire, avec lui mais avec l'humanité toute entière aussi. Mais je crois que pour la première fois, j'ai peur de ce qu'on pourrait penser. De ce qu'il pourrait penser, en réalité. Parce que son avis m'importe, que son regard est important pour moi. Et j'ai peur de le décevoir, de le gêner... J'ai peur de tout. Comme je le vis mal, il le vivra forcément mal aussi. Je suis incapable de voir plus loin. Tout juste bon à plaquer mes problèmes sur lui. Pourtant, je refuse de tout arrêter. Il penserait quoi, après, hein ? Qu'il me plaît pas ? Qu'il ne m'attire pas assez pour avoir vraiment envie de lui ? Je veux pas qu'il puisse croire ça ! Personne ne m'a jamais laissé aussi peu indifférent. Alors, bêtement, je le laisse continuer. Je me laisse faire. J'essaye de m'oublier complètement, de ne voir ce moment qu'à travers lui. On s'en fout pas mal, de ce que je veux. L'important c'est que lui y trouve son compte. Moi... Moi je ferai avec, c'est pas important. Et si j'étais en mesure de réfléchir deux secondes, j'aurais sûrement compris que c'était pas la bonne idée. Il y trouvera pas son compte si j'y trouve pas rien qu'un minimum le mien. Et là, il n'y a rien de plus éloigné que ça. J'ai juste envie de fuir. De retirer mon tee-shirt d'entre ses mains et de me rhabiller dans la foulée. J'aimerais qu'il me retienne, qu'il me rassure aussi, mais je n'y crois pas trop. Il serait sûrement trop dégoûté pour ça. Le pauvre... Dans quoi je nous ai embarqués encore, hein ?! Tout aurait été beaucoup plus simple si j'avais été moins con, une fois de plus!Tous les autres jours d'avant, ça se passait très bien ! Ses mains restaient sages et je ne faisais rien pour que ça change. Je prenais bien soin de ne pas m'offrir à sa vue également, histoire d'éviter les moments gênants... Tout était bien, les jours d'avant... Si ça n'est le manque grandissant et les souvenirs de nos étreintes toujours plus pressants. Je suis humain, j'ai envie de lui, évidemment mais... mais c'est pas le moment... et c'est pas une bonne idée non plus... Je ne me rends pas tout de suite compte que ses baisers se sont arrêtés. C'est son regard braqué sur moi qui m'a poussé à le réalisé. Je me sens plus mal encore. J'imagine le pire. Il va me virer, c'est ça ? Mon cœur tambourine douloureusement dans ma poitrine. « Ça va ? » Machinalement, je hoche la tête. Pourtant, je sais bien que c'est pas crédible. Je dois avoir l'air au bout de ma vie. Je suis au bout de ma vie. Je fuis son regard. J'aimerais réussir à m'y soustraire mais ça m'obligerait à bouger et j'ai peur de le blesser. Je suis peut-être le roi des abrutis, sûrement même, mais je n'ai pas le cœur à le planter là. Je préfère avoir l'impression de décéder sur place plutôt que de lui faire ça. Je me déteste. « Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? » Je secoue la tête dans la seconde. Non ! Au contraire ! Il a été parfait ! Il est parfait ! C'est moi le problème. Ça a toujours été moi... Je suis juste bon à l'inquiéter et à le faire douter. Je fixe honteusement ma main qui abandonne ses cheveux, glisse sur son épaule et tombe lamentablement sur le drap. « Bien sûr que non. Y'a absolument rien à te reprocher. » Mon cœur bat plus vite encore. Un soupir mal à l'aise m'échappe. La honte me donne froid. Je suis tellement ridicule. Il doit se demander ce qu'il a fait. Il doit imaginer qu'il me fait pas beaucoup d'effets. Ou pire, que je préférerais être dans les bras d'une autre... Je peux pas le laisser croire tout ça. J'ai pas le droit ! Mais... mais j'ai juste envie qu'on oublie tout ça et qu'on fasse comme s'il s'était rien passé. J'ai pas envie de m'expliquer. J'ai jamais foutu de mots sur tout ça et je veux pas le faire. Et s'il s'en veut, hein ? Et s'il m'en veut ? J'ai tout gâché pour pas grand chose. Pour rien, même... Comme d'hab'... Je suis débile. Désespérant. Putain mais qu'on m'achève quoi. « C'est juste que... 'Fin que... J'ai pas très envie de... de me déshabiller... en fait... » C'est qu'un souffle gêné au possible. Criant de culpabilité. Je suis vraiment le pire petit-ami qu'il aurait pu trouver un jour. Même pas foutu de mettre ses complexes ridicules de côté pour lui faire plaisir. Je le mérite définitivement pas...
Made by Neon Demon


DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines
Revenir en haut Aller en bas
Zola R. Shaw

Zola R. Shaw



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14622-zola-rylee-shawhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14638-zola-entre-l-amour-et-la-haine-il-n-y-a-qu-un-pashttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14700-zola-si-c-est-pour-faire-15-fautes-par-phrase-merci-de-m-oublierhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14701-zola-message-rapide-je-n-ai-pas-votre-temps

Arrivé(e) le : 05/01/2012
Parchemins rédigés : 8986
Points : 8
Crédit : Tashi Rodriguez
Année : 4ème année (14 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Légilimens en devenir
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Azraël

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyMar 14 Nov - 17:52


❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞Dan & Milo
Pour être honnête, je ne veux rien de tout ça. Je ne veux ni lettre d’excuse, ni lettre de plainte, ni faire du porte à porte pour annoncer au monde entier que je suis merveilleux. Je ne veux rien. Je veux que l’on continue notre histoire de notre côté. Je veux rester dans l’anonymat et rester éternellement à ses yeux - et uniquement aux siens - quelqu’un de bien. En tout cas de suffisamment bien pour lui donner envie de rester à mes côtés. Je me moque des autres. Je ne prétends pas que je n’apprécie pas qu’ils m’aiment bien, tout le monde aime ça me semble-t-il, mais pas au point de tout faire pour qu’ils s’en rendent compte. Je vivais très bien sans eux dans ma vie et je continuerais encore après. Mais j’avoue que cela est loin de me déplaire qu’il soit rentré comme une tornade dans mon existence et qu’il ne compte pas s’en aller. Peut-être qu’un jour notre idylle prendra fin, mais pas maintenant. Maintenant nous profitons l’un de l’autre et c’est tout ce qui compte.Il y a des hauts et des bas, bien entendu, mais comme dans n’importe quelle histoire. Rien d’insurmontable, rien de dramatique. Nous sommes juste deux adolescents qui nous aimons et qui tentons d’aller dans la même direction. Et pour le moment, malgré une situation chaotique autour de nous, nous nous en sortons plutôt bien. Si Monsieur veut écrire une lettre et veut que je l’encourage à le faire, alors je le ferais. Comme je le soutiendrai dans chacune de ses actions. Bon, peut-être pas les plus stupides, autant être honnête. Je sais que je ne peux pas l’empêcher de faire n’importe quoi. Il est assez grand pour prendre ses propres décisions et pour les assumer, mais si je peux être la petite voix dans sa tête qui lui dit de réfléchir à deux fois avant de le faire, je veux bien m’y coller. On prend tous des mauvaises décisions dans la vie et on doit tous les assumer. Ce n’est pas toujours évident, mais c’est la vie. Je dois assumer mes erreurs et je suis loin d’en être fière ou de pouvoir dire que j’y arrive à merveille. Officiellement, je remonte lentement la pente et je vis avec le passé comme je le peux. Officieusement, c’est toujours le bordel dans ma tête et je n’arrive toujours pas à me pardonner. Mais ça viendra. Ma psy m’a dit que ça viendra, alors je veux bien la croire. Elle a l’air de savoir ce qu’elle raconte et en plus je la trouve plutôt douée dans son boulot, alors j’attends. Ca prend du temps, c’est soit disant normal, j’ignore si c’est vrai, mais j’aimerais bien que ça aille plus vite quand même. Elle me trouve trop impatient, moi je trouve ça trop lent, chacun son point de vue j’ai envie de dire. Mais je ne veux pas penser à tout ça. Nous passons un bon moment, je veux profiter de nos retrouvailles, 4 jours sans lui furent une torture sans nom. « Mon amour, tu n’y connais vraiment rien en affaires. Il faut toujours mettre des objectifs presque inatteignables pour obtenir quelque chose de potable et acceptable. Visons l’impossible pour obtenir le possible et non le médiocre ! » Milo, Homme d’affaire depuis 1844 … ou pas. Je raconte n’importe quoi. Enfin je dis quelque chose qui me paraît être logique et qui se fait dans le milieu des affaires mais sans aucune certitude. Peut-être que je suis totalement à côté de la plaque et ça ne se passe jamais comme ça, c’est possible. Mais qu’importe, on s’en fout, on écrira jamais cette lettre, on ne demandera jamais d’argent, ni un changement dans le classement des merveilles du monde et ce n’est pas grave. Parce que je n’ai pas la prétention d’en être une et que si j’en suis une à ses yeux, c’est plus que suffisant.

On ne va pas se mentir, en cet instant, rien ne va plus. Je sens ma respiration s’accélérer à chaque seconde qui s’écoule et la tension grandir en moi. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Cela pourrait être possible, sans même m’en rendre compte, j’aurais pu faire quelque chose qui ne lui aurait pas plu ou alors dit quelque chose qui l’aurait déplu. Il a beau hoché la tête quand je lui demande s’il va bien, je sais que c’est faux. Autant j’avais des doutes au début, me disant que je me faisais des films, que tout allait pour le mieux et que c’était peut-être juste le fruit de mon imagination. Nous n’avions pas couché ensemble depuis quelques temps, c’était peut-être le stress de mal m’y prendre ou l’appréhension qui éveillent autant de doutes en moi. Autant maintenant je sais que ça ne va pas. Je ne vois plus aucun désir dans le regard de Dan. En fait je ne vois plus rien, en dehors de la peur ou quelque chose qui s’y apparente. Exit le désir, exit l’excitation du moment, il n’y a plus que la gêne d’être nu alors que j’ai la sensation que je n’aurais pas dû et la honte de m’être tant emballé. En fait il n’a pas envie de moi. C’était bien au début mais maintenant il se rend compte que ça va trop loin et il est gêné de me l’avouer, alors il va faire semblant que ça lui plait, pour me faire plaisir. Et rien qu’à cet idée, je me sens humilié, je me sens trahie. Non, non, non. Il n’a pas à se forcer parce que j’en ai envie. S’il ne veut pas, qu’il le dise, mais qu’il ne joue pas les objets sexuels comme il a pu le faire par le passé. Je ne suis pas un client. Je sens ma gorge se serrer à cette pensée. Alors ça va être ça ? Quand il n’en aura pas envie, il se sacrifiera, parce qu’il l’a déjà fait par le passé et que ce n’est pas grave ? Mais je suis quoi dans cette histoire ? Un client ? Son proxénète qui profite de la situation ? Je me dégoûte et cette situation m’horrifie. Pourtant, j’essaye de ne pas trop m’emballer, peut-être que je me fais de gros films, ce qui ne serait pas la première fois et il y a une explication logique à la situation. Alors j’attends, presque trop impatiemment, qu’il réponde. Mes mains ont quitté son corps, n’osant plus le toucher, de peur de faire une nouvelle erreur et de peur de me dégoûter plus que je ne le suis déjà. Il secoue la tête quand je lui demande si j’ai fait quelque chose de mal. En cet instant, j’ai envie de le secouer, de lui dire de parler. Ce silence me rend mal à l’aise, j’ai juste envie de fuir, sauf que je sais que ce n’est pas la solution. Je ne peux pas m’enfuir à chaque fois que quelque chose ne va pas dans ma vie. J’ai passé 4 jours loin de lui parce que la situation m’échappait, je ne peux pas continuer comme ça, il faut assumer et rester digne. Alors j’attends qu’il finisse par cracher le morceau. « Alors quoi ?! » Dis-je en tentant de ne pas trop être pressant, même si de toute évidence j’en étais incapable. Evidemment que j’en suis incapable, je veux savoir. Qu’est-ce qu’il se passe. Si ce n’est pas moi, si je n’ai strictement rien à me reprocher, alors quoi ? Qu’il le dise bon sang. Pourtant je garde mon calme, même si dans ma tête, c’est l’apocalypse avant l’heure. Je me contente de le fixer sans comprendre, tentant de déchiffrer les traits de son visage, son regard fuyant. Il n’y a rien de bon dans cette situation, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Et puis finalement, au bout d’un temps qui m’a paru une éternité, alors que ce n’était pas le cas, il finit par cracher le morceau. Il ne veut pas se déshabiller. Alors là, je suis perdu. Dan est certainement le mec le moins pudique que je connaisse et il ne veut pas se déshabiller. C’est à n’y rien comprendre. « Qu … Quoi ? » Ok donc je ne comprends rien. Genre vraiment rien. S’il n’en dit pas plus, je vais rester dans le brouillard et je n’en ai aucune envie. « Je … je ne comprends pas. » Pour être honnête, je n’arrive plus à réfléchir rationnellement et je ne pense absolument pas à sa blessure. Alors oui, pour être honnête, je ne comprends pas pourquoi il ne veut pas se déshabiller. Mais il n'y a aucune colère ou reproche dans ma voix, juste de l'incompréhension. Il allait devoir m'éclairer. Je me redressais, interloqué.

©️ 2981 12289 0



Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's
Revenir en haut Aller en bas
Dashiell Dashner

Dashiell Dashner



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14517-dashiell-good-boyhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14534-dashiell-l-amitie-c-est-comme-une-bouteille-de-vin#294783https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14535-dashiell-flemme-de-lire#294785https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14536-dashiell-tout-petits-mots#294786

Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyJeu 16 Nov - 1:50


ma plus belle conquête
est celle de ton coeur
Milo & Rioghbhardan

Est-ce que j’aimerais très sérieusement que le monde entier sache à quel point il est merveilleux ? J’en doute... Je veux dire... Tout le monde serait raide dingue de lui, tout le monde voudrait réellement avoir ma place... Et c’est plus que compréhensible ! Mais sur le monde entier, combien le mériteraient infiniment plus que moi ? J’ose même pas imaginer... Il aurait l’embarras du choix et moi je serais rapidement oublié. La gentille petite chose qui lui a tenu chaud durant les longs mois d’hiver et puis voilà. On s’en encombre pas, c’est normal. C’est bien tant qu’on en a besoin mais après... Quelle importance ? On fait aussi très bien sans. Alors non. Tant pis ! Le monde entier restera dans l’ignorance et moi entre ses bras. Qu’importe si ça ne leur va pas, moi, égoïstement, ça me va parfaitement ! En tout cas, j’aime cette discussion. On se retrouve tranquillement, comme on le fait tout le temps. Adieu les jours interminables où il m’adressait à peine la parole, adieu le dortoir silencieux et le lit désespérément froid. Tout rentre dans l’ordre, aujourd’hui. On plaisante, on imagine, on se projette. Autant de choses qui n’existeront jamais qu’entre ces murs mais qui me plaisent énormément. Comment ce sera, l’an prochain, hein ? Est-ce qu’on continuera par lettre ? Est-ce qu’on s’écrira assez souvent pour ça ? Est-ce qu’il aura seulement envie de m’écrire ? Oh, sûrement un peu, au début, parce que ce sera rassurant, le changement devra se faire en douceur et puis il retrouvera sa vie d’avant, celle dans laquelle je n’existais pas et réalisera que c’est pas dramatique que je ne sois plus là. Je ne suis pas le centre de sa vie. Il faut que je me fasse à l’idée. Cet été, c’était plus simple... Mais on s’est rapprochés et c’est à nouveau plus compliqué. J’aimerais que ça soit réciproque. Qu’on voit les choses de la même manière. Genre comme avant. Ou comme je croyais que c’était avant en tout cas. Mais qu’importe. Là n’est pas la question. Pour l’instant, il faut savoir si le dédommagement de la Commission des Merveilles ou je ne sais pas quel nom ce truc peut avoir (ni même s’il existe vraiment, en réalité) est envisageable ou non. J’en doute, bien sûr, mais loin de moi l’envie de briser ses rêves. Je tente quand même de le raisonner un chouïa mais visiblement, sans trop de succès. Non mais les gens et leurs rêves de grandeur, sérieusement ! « Mon amour, tu n’y connais vraiment rien en affaires. Il faut toujours mettre des objectifs presque inatteignables pour obtenir quelque chose de potable et acceptable. Visons l’impossible pour obtenir le possible et non le médiocre ! » Son explication me fait rire. Et bah si c’est comme ça qu’il faut faire, alors, qui suis-je pour changer de méthode ?! Je m’y plierai bien sagement et tenterai avec toute la bonne volonté du monde de nous éloigner du médiocre. Sacré programme ! En tout cas, il a l’air fier de sa bêtise. J’aime le voir comme ça. Souriant, tranquille. Peut-être même un petit peu heureux..? Rien qu’un peu. Juste assez pour me donner l’impression de faire les choses à peu près bien, quelques fois. Je me dis que c’est sûrement le cas sinon il aurait fui. Mais quand je regarde globalement notre histoire, je vois plus de ratés qu’autre chose... Depuis le début. Je fais de la merde, tout le temps. Dès qu’il commence à se sentir mieux, à se sentir bien, il faut que je gâche absolument tout. Et lui supporte sans broncher. Ou presque. Il me passe les plus grosses erreurs de ma vie, celles qui lui ont véritablement porté préjudice et sévit sur celles qui, à mon sens, sont moindres... Mais je ne cherche pas à comprendre et subis docilement. S’il juge qu’il faut me punir, c’est probablement que c’est le cas. Il ne le ferait pas sans quoi !

Et quand il ne le fait pas, je le fais à sa place. Le moment délicieux qu’on passait s’effondre plus ou moins brusquement. Le désir s’échappe. Le plaisir en tout cas. Parce que ce que je ressens pour lui, ce qu’il m’inspire n’est pas loin, je le sais bien, mais là maintenant tout de suite... Et il s’en rend compte... Forcément. S’il y a un truc qu’on ne peut pas nous reprocher, c’est d’être à l’écoute de l’autre. Parfois, il y a quelques erreurs mais dans l’ensemble on se décrypte plutôt bien. Même si on ne sait pas quoi, on sait qu’il y a quelque chose. L’égoïsme est mort. C’est dommage, parfois. Comme là... Je n’ose même pas imaginer ce qu’il pense, ce qu’il ressent. Il s’offre littéralement à moi et je ne suis même pas foutu d’en profiter, de lui faire comprendre que j’apprécie le cadeau à sa juste valeur. Parce que c’est le cas ! Je le revois encore, délicieusement aguicheur, se déshabiller devant moi. Pour moi. Je me sens nul. Non. Je suis nul. Il doit me détester. Et il a raison. J’essaye maladroitement de le rassurer. Parce qu’il n’a rien fait du tout ! Que des choses bien ! Il est aussi fantastique qu’il l’a toujours été. Et moi, toujours aussi pathétique... On ne joue pas dans la même cour, tous les deux... « Alors quoi ?! » Je me sens acculé. Presque forcé a parler. Bien sûr, je comprends. Il veut savoir, c’est normal. Alors je lui explique. Je parle sans rien dire en réalité. Je tais le vrai problème. Ses mains m’ont quitté et je me sens bête. Abandonné. Comme le premier jour, à la ferme, lorsqu’il a retiré sa main de mon drap... Je veux tout et son contraire. Qu’il me touche, qu’il ne le fasse pas. Qu’il se passe de mon avis, de mon accord, qu’il s’y tienne respectueusement... Je sais plus. Je sais vraiment plus. Je me sens pas très bien, j’ai envie de tout plaquer, de fuir. Toujours fuir. Mais je ne le fais pas. Il ne mérite pas ça, loin de là. Mon bras se pose sur le bas de mon tee-shirt, barrant mon ventre comme les stigmates le font aussi, s’assurant discrètement qu’il ne s’y aventurerait pas. C’est stupide et je le sais ! Il faudra bien qu’un jour il le fasse, que je le laisse faire. Il a le droit. Je suis à lui. Mais pas tout de suite. Je ne sais pas quand. Jamais peut-être. Est-ce que ça aurait été différent si on en était arrivé là plus tôt ? Peut-être. S’il m’avait sauté dessus avant qu’on tente de tourner la page... Là, c’est rouvrir une plaie qui commence à peine à cicatriser et si on ne sait de la rouvrir, on s’en sortira jamais. Je ne suis pas prêt pour ça. Je ne veux pas être celui qui nous forcera à ouvrir les yeux sur ce qu’on a traversé. Peut-être que je lui en veux encore. Surement, en réalité. Pas assez pour le perdre mais trop pour oublier. Et je ne veux pas qu’on en parle, je ne veux pas qu’on y repense. Je veux pas voir son regard se voiler de tristesse et la légèreté disparaître. Pourtant, c’est le cas... Il est mal. Il a repris ses distances et je ne cherche pas a les effacer. Qu’est-ce que j’ai fait ? Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? Je lui dis merci pour le spectacle et je vais me coucher ? Comme ça ? Sans explication sans rien ? J’aimerais bien. Mais une fois de plus, le choix ne m’appartient pas vraiment. « Qu … Quoi ? » Mon cœur bat à tout rompre. Je veux pas. Je veux pas expliquer. Je veux qu’on me laisse tranquille. Lui dire ce qui cloche, ça revient au même. On reviendra des mois en arrière. « Les traces de la Bataille ont ruiné le peu de confiance que j’avais en moi » . Super... On irait loin avec ça ! La Bataille à laquelle tu m’as forcé à participer, celle pour laquelle tu m’aurais sacrifié... Non. Non, c’est mort. Je veux pas en parler. « Je … je ne comprends pas. » Je secoue légèrement la tête. C’est pas grave. « Y’a pas grand chose à comprendre... » Je ne parle pas de ce qui va pas. Jamais. Des mois après, je m’en fiche, une fois que ça s’est arrangé. Mais pas là. J’y arrive juste pas. Le noeud qui s’est formé dans ma gorge m’en empêche. Les mots ne viennent pas, ne sortent pas... Je peux pas. « Je suis peut-être pas obligé de... 'fin... tu vois... » Non, je n’y suis pas obligé. Je n’ai pas besoin de retirer mon tee-shirt pour coucher avec lui, et je le sais pertinemment mais... Mais c’est pas la manière dont je voyais ça avec lui... Pas juste du cul et puis voilà. Il y a toujours tout un jeu de baisers, de caresses... C’est un moment de tendresse et de partage avant d’être vraiment sexuel. Et en lui interdisant presque de me toucher, j’en ferais juste ce que j’ai toujours voulu éviter entre nous... Il finit par se redresser. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je le vois déjà repousser les couvertures et se rhabiller, m’abandonner une nouvelle fois. Je le mérite, je ne dis pas, mais je ne veux pas. Je m’assois brusquement, prêt à le retenir. « Pars pas ! » On sent malgré moi le traumatisme de ces derniers jours. La culpabilité, la peur, la solitude... Pars pas. Pas tout de suite. S’il te plaît...
Made by Neon Demon


DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines
Revenir en haut Aller en bas
Zola R. Shaw

Zola R. Shaw



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14622-zola-rylee-shawhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14638-zola-entre-l-amour-et-la-haine-il-n-y-a-qu-un-pashttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14700-zola-si-c-est-pour-faire-15-fautes-par-phrase-merci-de-m-oublierhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14701-zola-message-rapide-je-n-ai-pas-votre-temps

Arrivé(e) le : 05/01/2012
Parchemins rédigés : 8986
Points : 8
Crédit : Tashi Rodriguez
Année : 4ème année (14 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Légilimens en devenir
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Azraël

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyLun 27 Nov - 17:10


❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞Dan & Milo
La soirée n’est définitivement pas comme je l’imaginais, ni maintenant, ni dans quelques instants. Je ne savais pas à quoi m’attendre, autant être honnête, mais je sais juste que j’avais un peu peur. Je sais que j’ai été idiot de me barrer et de rester sur mes positions pendant 4 jours. En y repensant, ça ne valait pas autant. Quelques heures auraient largement suffit, mais bon, que voulez-vous, quand on est une drama queen, il faut bien exagérer de temps en temps. Et vu que j’avais été plutôt extrêmement indulgent jusqu’à présent, je pouvais me permettre un écart de conduite au moins une fois dans ma vie. Entre me faire jeter comme une vieille merde, me faire plaquer et après le passé de Dan, je dois bien avouer que le tout cumulé fait un peu beaucoup à encaisser. Alors peut-être qu’inconsciemment, c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ou la peur que finalement ce n’était que le début et que tous les mois, il me réserve des petites surprises désagréables. Pour être honnête je n’en sais rien. Je sais que je ne suis pas tout blanc dans cette histoire, bien au contraire, j’ai les mains plein de sang et le coeur remplie de culpabilité. Et plus le temps avance et plus je me dis que jamais je ne pourrais me pardonner. Comment le pourrais ? On est censé protéger la personne que l’on aime, pas la blesser, ni la mettre en danger. Et même si je n’avais absolument pas imaginé que les choses allaient se dérouler de cette façon, j’aurais dû essayer de réfléchir, pour une fois dans ma vie, plutôt que de faire n’importe quoi.Je sais que Dan est très loin d’être une mauvaise personne et que parfois il fait des choses sans réfléchir. Je sais que ça ne sera pas la seule fois où il va me blesser sans le vouloir et qu’il va falloir que j’apprenne à ne pas dramatiser les choses inutilement si je veux qu’on puisse s’en sortir tous les deux. Et je sais aussi que je peux être aussi coupable que lui et que ma jalousie ne va pas nous aider à arranger les choses. Bref, on a des défauts tous les deux et ça ne sera pas toujours facile entre nous, mais l’amour n’est pas censé être plus fort que tout ? Et puis des disputes, il y en a dans tous les couples, on n’est pas les premiers à qui ça arrivent, ni les derniers.

Bref, tout ça pour dire que j’avais un peu peur de la façon dont les choses allaient se dérouler. Je savais qu’il y allait y avoir un peu de tension, de maladresse, mais en théorie on devait s’en sortir sans trop de problème. Une fois l’abcès crevé, on devait pouvoir reprendre nos vies là où on les avait laissé et oublier cette histoire. Et finalement ça c’est mieux passé que je ne l’avais espéré. On est arrivé à plaisanter facilement et à raconter n’importe quoi. Je me moque de savoir si on me voit comme une merveille ou non, tout ce qui m’importe c’est de savoir comment lui me voit. Je plaisante sur le fait qu’il faut frapper haut, pour espérer obtenir quelque chose d’acceptable. Je n’y connais pas grand chose en affaires, mais ça me semble être la base. On sait tous que les gens marchandent, alors autant proposer quelque chose de ridiculement inatteignable pour espérer obtenir quelque chose de raisonnable. Si on part sur une base saine et raisonnable, on risque de finir avec quelque chose de ridicule, qui frôle l’insulte. Bon, évidemment il va être difficile de pouvoir mettre à l’épreuve ma théorie puisqu’il est peu probable qu’on croise un jour des gens qui s’occupent de classer les merveilles du monde. J’ignore si elles existent et si c’est le cas, je doute qu’elles acceptent de perdre notre temps avec notre petit délire. Mais ce n’est pas grave, un jour peut-être aurais-je l’occasion de tester ma théorie, sait-on jamais. En attendant ça nous fait rire et on passe un bon moment et c’est tout ce qui compte.

Mais les choses dérapent et on perd le contrôle de la situation. Je finis par lui faire un striptease et là où je pensais que finalement c’était peut-être pas une si mauvaise idée, je vais rapidement finir par le regretter amèrement. Plus jamais, voilà ce que je grave dans ma tête. Plus jamais. J’ai honte. Honte de m’être laissé aller à tant de frivolités. Honte de m’être laissé guidé par mon désir. Honte d’être rejeté ainsi sans aucune explication. Je sens que mes yeux se piquent et que ma gorge se noue. J’ai arrêté de le toucher, n’osant même plus bouger, de peur de faire une nouvelle bêtise. Parce que visiblement ça en était une. Il ne veut pas de moi, là je pense que c’est l’évidence même. Il ne voudra certainement jamais plus de moi. Est-ce que c’est à cause de mon absence de 4 jours ? Est-ce que ça remonte à plus loin ? Est-ce que déjà avant ça, il n’avait déjà plus envie de moi ? Mais si c’est le cas, pourquoi il reste avec moi ? Il se dit qu’il peut espérer une relation pseudo amoureuse basée juste sur la présence de l’autre ? Que si je ne le touche pas et que je ne suis pas trop près de lui, ça devrait pouvoir passer ? Je suis tellement perdu et il ne dit tellement rien que ça m’angoisse autant que ça m’énerve. Je vois ses mains tenir le bas de son t-shirt et j’avoue être un peu vexé par si peu de confiance en moi. Ca va, je ne vais pas non plus le violer. S’il ne veut pas enlever son haut, je ne vais pas le forcer, je ne suis pas comme ça. Vexé, blessé et perdu, je me redresse, près à m’en aller. Je crois que j’ai envie d’être seul. S’il ne veut rien dire, qu’il ne dise rien, mais je ne vois pas ce que je fais ici en fait. Visiblement je ne suis pas le bienvenue. Il vient de m’achever avec son “Y’a pas grand chose à comprendre...”. Oh ben désolé si je ne mérite pas des explications, c’est vrai que c’est tellement trop demandé à sa Majesté. Je suis envahie par tellement d’émotion que je pense être rouge pivoine. Il y a de la honte, de la colère, de l’incompréhension, de la vexation, de la peine et tellement d’autres choses dont je n’arrive même pas à mettre des mots. C’était peut-être pas une bonne idée de revenir, peut-être qu’il était plus heureux quand je n’étais pas là et il s’en est rendu compte mais n’ose pas me le dire. Je bouge une nouvelle fois, j’ignore ce que je dois faire ou ne pas faire, mais là j’ai la nausée et mes yeux me piquent de plus en plus. J’étouffe ici, c’est insoutenable. J’ai froid, j’ai chaud, je suis ultra mal à l’aise et j’ai envie de disparaître. Tu me dirais “saute par la fenêtre”, je crois que je le ferais sans réfléchir. « Non, je ne vois pas ! » Dis-je plus froidement que je ne l’aurais voulu « Mais visiblement j’ai pas besoin de comprendre alors c’est pas grave ... » Dis-je d’une voix plus adoucie, mais teintée de tellement de peine. Parce que c’est ça la réalité non ? J’ai pas besoin de comprendre. On sent fou si je navigue dans le noir, si je me prends des murs, le tout c’est que pour lui, ça va, il sait où il va. Et s’il ne sait pas, ce n’est pas grave, parce que moi je fonce droit vers le naufrage alors ça compense. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête et je veux bien croire que ça ne va pas, mais ce n’est pas en me tenant éloigné que ça va arranger quelque chose. Comment je peux tenter d’arranger les choses ou même juste de comprendre s’il ne me dit rien ? Comment on fait pour avancer ensemble s’il ne me dit pas où on va, s’il me lâche la main dans le noir et se tait, espérant peut-être naïvement que j’arriverais à la suivre au bout du monde sans aucune indication. Moi je suis prêt à tout, mais faut un minimum m’aider, je ne peux pas tout faire tout seul. “Pars pas” Il en a des bonnes lui parfois. Je n’ai pas posé une seule fois le regard sur lui, je fixe le sol, mes l’amas de tissus qui jonchent le sol et qui sont mes habits initialement. Pars pas. Et si j’en ai envie ? Si tout ce qu’il a dit ou plutôt pas dit me pousse vers la porte justement ? Il ne veut pas que je parte, mais ne veut rien dire. Il veut que je sois compréhensif, mais ne m’aide pas à l’être. Qu’est-ce que je fais moi ? Je sens mes poils se hérisser et le froid m’envahir. « J’ai froid et puis je ne vais pas rester comme ça ... » Sous entendu “ça ne sert à rien”. Parce que oui, très clairement on ne va pas reprendre ce qu’on a commencé. Je n’en ai définitivement aucune envie. En fait, je ne veux même pas qu’il me touche, alors je m'assois au bord de lit et tout en retenant mes larmes, je m’habille lentement. « Je ne vois pas comment je peux t’aider si tu ne me dis rien. Que tu n’es pas envie que je te touche, c’est ton droit le plus strict, je ne ferais jamais rien sans ta permission, mais si tu ne me dis pas ce qui ne va pas, je pourrais rien faire pour toi ... » Je sais que la fuite ne va rien résoudre, bien au contraire, alors je me force à rester, mais s'il ne fait pas d'effort pour m'expliquer, on fonce droit dans un mur.

©️ 2981 12289 0



Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's
Revenir en haut Aller en bas
Dashiell Dashner

Dashiell Dashner



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14517-dashiell-good-boyhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14534-dashiell-l-amitie-c-est-comme-une-bouteille-de-vin#294783https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14535-dashiell-flemme-de-lire#294785https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14536-dashiell-tout-petits-mots#294786

Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyMar 28 Nov - 0:07


ma plus belle conquête
est celle de ton coeur
Milo & Rioghbhardan

La situation m'échappe totalement. En un rien de temps, je me sens sombrer sans être capable de faire quoi que ce soit pour éviter ça. Je ne suis pas foutu de réfléchir deux secondes, pas capable de le repousser un instant le temps de lui expliquer. Lui expliquer quoi, de toute façon, hein ? Que j'ai pas envie qu'il pose les yeux sur moi ? Que j'ai pas envie de voir une lueur gênée, pour ne pas dire carrément dégoûté dans son regard ? Il n'y a rien à expliquer. Rien du tout. Je suis juste un abruti fini. Qu'est-ce qu'il fout là, hein ?! Pourquoi il s'acharne ? Il en a tellement de preuves depuis un an... Je comprends pas. Je comprends pas... Il pourrait trouver infiniment mieux. Au lieu de ça, il est là, sans comprendre. Tout ce qui passe dans ses prunelles sombres me fait mal. Tout ça, c'est ma faute. Il est malheureux à cause de moi. Une fois de plus. À quand la fois de trop ? Le temps se suspend, s'étire, me torture. Il ne passe plus et, nous, on ne bouge plus. C'est à peine si je respire encore. Si j'ai culpabilisé un nombre incroyable de fois ces derniers mois, ça a rarement été aussi violent. C'est ridicule, d'ailleurs. Parce que j'ai fait bien pire. Mais je n'ai jamais eu conscience de le blesser consciemment. Pas depuis qu'on est ensemble. J'ai merdé. J'ai beaucoup merdé mais les conséquences ne me sont apparues que plus tard. Je l'ai quitté mais j'étais tellement désespéré que sur le coup j'étais bien incapable de réaliser ce qu'il se passait. Alors que là... Là je le vois. Je vois ses gestes se stopper, son visage se troubler. Je vois la distance qu'il commence à remettre entre nous et le malaise qui s'installe. Les conséquences sont là, sous mon nez. Et je peux rien faire pour éviter ça. Je veux le faire, je veux tout lui expliquer, lui demander pardon, le rassurer mais je ne le peux pas. Je n'y arrive pas. Je suis complètement dépassé par ce qu'il se passe. J'ai honte. Honte de ce que je nous impose, honte d'être aussi faible et ridicule, honte de lui infliger tout ça alors que dans le fond, je veux exactement la même chose que lui. Que ce qu'il voulait. La distance s'agrandit. La peur s'installe. Il va partir. Forcément. Il va prendre ses affaires et se barrer. Retourner dans son dortoir et refuser de me parler. Je fous la merde et en plus je le rejette quand il revient. Il ne doit pas comprendre. Et je ne l'y aide pas. Il se redresse. Son départ est inévitable. Je panique plus encore. Je balance les premières choses qui me passent par la tête. Des choses inutiles, à des lieues d'une quelconque explication. Mais j'ai pas mieux. J'ai pas mieux... Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Qu'est-ce que je suis en train de lui faire... ? Et s'il s'en va ? Et s'il m'abandonne ? Je fais quoi sans lui, moi, hein ?! Je veux pas qu'il parte ! Il peut pas faire ça ! Je finis par me redresser légèrement. Je sens tout mon corps qui tremble un peu. Je suis perdu, littéralement. Pourtant, je m'accroche. J'essaye maladroitement de le garder près de moi, de continuer la conversation. Si seulement c'en est une. Dans le fond, j'aimerais qu'il reprenne les choses en main, qu'il me rassure, qu'il m'ouvre les yeux sur le fait qu'il n'y a rien d'insurmontable, qu'il n'y a pas de gêne à avoir avec lui. Qu'il me dise que tout va bien, que tout ça est derrière nous. Mais il peut pas. Parce qu'il sait pas.

Au lieu de ça, il se braque plus encore. « Non, je ne vois pas ! » La froideur de sa voix me fait l'effet d'une gifle. J'ai mal au ventre. Je détourne les yeux. J'ai l'impression désagréable d'être face à un môme crisant parce qu'il n'a pas ce qu'il veut. Et l'espace d'un instant, je ne sais plus vraiment ce qu'il veut vraiment. Est-ce qu'il m'en veut parce que je ne dis rien ou est-ce qu'il m'en veut parce que je ne m'offre pas ? Je ne sais plus. Je crois qu'on a jamais été aussi distants. Je n'ai jamais eu tant l'impression de ne pas le connaître. Depuis quelques jours, je ne sais plus vraiment qui j'ai en face de moi. Ses réactions m'effraient un peu. Je ne suis pas un ange, je ne suis pas le meilleur petit-ami du monde et je ne prétendrai jamais le contraire, mais le reflet qu'il me renvoie m'attriste. Je suis si nul que ça ? D'abord son départ et maintenant son agacement... Je me noie complètement et lui m'appuie la tête sous l'eau. D'un autre côté, la question ne se pose pas vraiment, je le sais. Je suis nul. Depuis le début. Il y avait juste trop de choses qui n'allaient pas pour qu'il le remarque. Maintenant que le reste va mieux, il a tout mon pathétisme sous les yeux. J'ai envie de vomir. Je n'ose pas bouger, comme tétanisé. L'aspect rassurant de notre dortoir a explosé. J'aimerais que quelqu'un rentre et mette fin à tout ça. N'importe qui, je m'en fiche. Je veux juste que ça se termine, que cette intimité étouffante disparaisse. Et après... Et après je sais pas. J'imagine qu'il retournera dans son dortoir quelques jours. Quelques semaines. Quelques mois j'en sais rien... Si un silence est punissable, un tel affront doit au moins mériter la plus pure des ignorances. « Mais visiblement j’ai pas besoin de comprendre alors c’est pas grave... » Mon cœur se serre. C'est un carnage. On aurait jamais dû revenir. J'aurais jamais dû revenir. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il pense, ce qu'il ressent. Je fais de la merde sur toute la ligne. « Mais... » Je me fais pitié. À sa place, ça ferait longtemps que je me serai laissé tomber. Il perd son temps avec moi. Le silence qui retombe sur nous est pesant. On ne se parle pas. On ne se regarde pas. C'est un fossé qui est entre nous. Une fois de plus. On se retrouve des semaines en arrière quand on projetait maladroitement de rebâtir sur des ruines. Peut-être que c'est ça, le problème. On a rien arrangé, on a juste fait comme si tout allait bien. Et force est de constater en ce moment que... Que rien ne va. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. Alors j'attends. Un miracle, sûrement. Sauf que c'est tout le contraire qui se produit. Il bouge à nouveau. La distance est immense. Mon désespoir aussi. Et ça s'entend. Je le supplie littéralement de ne pas me laisser. Je devrais vraiment nous épargner ça mais je n'y arrive pas. J'ai besoin de lui ! Ma respiration est brûlante et douloureuse, mes mains s'agitent sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. C'est ridicule. « J’ai froid et puis je ne vais pas rester comme ça... » Milo s'éloigne et va s'asseoir au bord du lit. Il n'est qu'à un mètre ou deux, tout au plus mais... Mais j'ai l'impression d'être seul au monde. Ma vue se trouble. Un soupir chevrotant m'échappe. Je suis chacun de ses gestes sans oser en interrompre un seul. Pour la première fois de notre vie commune, je me sens pas vraiment à ma place auprès de lui. Son ignorance me fait mal. Je ne mérite même pas un regard. « Je ne vois pas comment je peux t’aider si tu ne me dis rien. » Il se rhabille mais ça ne me rassure pas. Je veux pas qu'il s'en aille... Timidement, je me rapproche de lui. Centimètre par centimètre. « Que tu n’aies pas envie que je te touche, c’est ton droit le plus strict, je ne ferai jamais rien sans ta permission, mais si tu ne me dis pas ce qui ne va pas, je pourrai rien faire pour toi... » Je m'arrête tout près de lui alors qu'il termine de se rhabiller. Il va me virer, je le sais, mais avec une timidité coupable, ma main se pose sur la sienne. Les battements de mon cœur sont si forts et si rapides que je crains qu'il n'explose. Mais je n'y fais pas attention, je m'en fiche, je préfère qu'il explose plutôt que mon copain ne prenne la fuite. Mes doigts serrent doucement les siens. J'ouvre la bouche, mais rien ne sort. Je sais même pas quoi lui dire, en réalité. J'ai pas de mots à mettre sur tout ça. « C'est pas ça... J'ai envie que tu me touches... et j'ai envie de te toucher... et... et je veux pas que tu penses que j'ai plus envie de toi ou... ou je sais pas... C'est pas vrai, Milo, vraiment pas. » Je m'agite un peu sur le matelas, mal à l'aise comme jamais. Je fixe la couture régulière de l'ourlet de mon tee-shirt. La nausée se fait plus insistante. Je sais qu'il attend une explication et je me déteste de le laisser comme ça. Alors après un soupir désespéré, je reprends. « C'est juste que j'ai pas envie que tu... qu'on... 'fin... » Je secoue la tête plus pour moi qu'autre chose. Je rame littéralement et j'ai du mal à me raccrocher à quelque chose. Normalement, c'est à lui que je me raccroche mais ce soir il me glisse entre les doigts. « Tout le bordel, là, ça... ça a laissé des traces et je... je... » Il me demande de me mettre à nu, dans tous les sens du terme, et c'est au-delà de mes forces. J'essaye pourtant. Mais depuis qu'on s'est retrouvés dans la cuisine déserte de la ferme, je fais ce que je peux pour ne pas l'inquiéter, pour lui donner l'impression que tout va bien. Que je vais bien... Et là, ça revient à avouer que c'est pas le cas. Que je ne me supporte plus, que je déteste tous les souvenirs que je vois à chaque fois que je croise un miroir. Que je nous en veux plus que je veux bien l'admettre. Ça revient à montrer tous les dégâts que cette année a laissé sur son passage, tout ce que je cache, tout ce que je me cache peut-être aussi. « J'y arrive pas ! » C'est rien d'autre qu'un hoquet désespéré alors qu'un sanglot suicidaire se coince dans ma gorge. « J'y arrive pas... Je suis désolé... Je suis vraiment désolé... »
Made by Neon Demon


DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines
Revenir en haut Aller en bas
Zola R. Shaw

Zola R. Shaw



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14622-zola-rylee-shawhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14638-zola-entre-l-amour-et-la-haine-il-n-y-a-qu-un-pashttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14700-zola-si-c-est-pour-faire-15-fautes-par-phrase-merci-de-m-oublierhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14701-zola-message-rapide-je-n-ai-pas-votre-temps

Arrivé(e) le : 05/01/2012
Parchemins rédigés : 8986
Points : 8
Crédit : Tashi Rodriguez
Année : 4ème année (14 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Légilimens en devenir
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Azraël

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyMar 28 Nov - 23:28


❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞Dan & Milo
Je veux partir, je veux rester. Je veux comprendre, je ne veux pas comprendre. Je suis totalement perdu, dans le noir total et j'ignore tout de la marche à suivre ou de ce que je veux vraiment. Tout se passait bien, me laissant présager une soirée haute en couleur et très agréable pour nos retrouvailles. Je n'étais pas venu dans l'idée de m'envoyer en l'air, qu'on soit bien d'accord. J'étais venu pour qu'on recolle les morceaux. Nous étions malheureux comme des pierres chacun de notre côté depuis trop longtemps, ça ne pouvait plus continuer. Evidemment, je savais que j'étais le seul responsable de cette histoire, puisque c'était moi qui était parti et cette histoire m'a échappé, durant bien trop longtemps, mais le mal était fait et maintenant il fallait avancer malgré tout et essayer de passer au dessus. Et j'étais motivé, plus motivé que jamais. J'étais prêt à passer ma soirée à discuter avec lui, sérieusement ou non, de cette histoire ou d'autre chose. J'étais prêt à lui laisser du temps, me contentant de revenir dans notre dortoir pour lui prouver que j'étais prêt à faire un pas vers lui. Je ne savais pas trop quel accueil j'allais avoir le droit mais j'étais prêt à tout pour qu'on reprenne là où on en était. Et pour être honnête, au début se fut génial, bien plus que je ne l'aurais jamais cru. Trop peut-être. J'aurais peut-être dû me méfier c'était trop beau pour être vrai, il fallait forcément qu'il y ait anguille sous roche. Je sais, c'est bête, mais maintenant que j'y pense, je me dis que j'aurais dû me méfier. On vit une période de merde, pourquoi ce soir aurait été différent ? Il faut croire que le fait que ce soit "nous" ne change rien à l'histoire et que personne n'est épargné, même pas ici dans notre sanctuaire. Et moi je n'aurais jamais dû m'emballer autant, c'était ridicule. Oui, maintenant que j'y repense, c'était totalement ridicule et honteux. Je me suis couvert de ridicule, plus jamais je n'oserais recommencer une chose pareille. C'était déplacé et ridicule. Le pauvre a dû me trouver bien sot, sans oser me le dire. Je devais en plus m'y prendre comme un pied, le faisant mal et lui a dû faire semblant. Heureusement qu'il est bon comédien, évitant au maximum de me couvrir de ridicule, mais ignorant comment m'arrêter. Je suis si bête parfois, je me déteste.

Je ne sais plus ce que je dois faire et ne pas faire. J'en veux un peu à Dan. Non, en fait j'en veux beaucoup à Dan. Qu'il y est un problème, très bien, ça je peux l'entendre, mais quoi ? Si c'était mon effeuillage, il aurait pu me le dire que j'étais ridicule. Bon, c'est vrai que je l'aurais peut-être un peu mal pris et que j'aurais été gêné, mais ça aurait été largement préférable à ce silence de mort et ce froid polaire. Je ne suis pas débile, on ne peut pas être fait pour tout et visiblement je ne suis pas doué dans le domaine. Mais c'était la première fois et je n'avais aucune idée de la marche à suivre. Ce n'est pas un drame, ça arrive, c'est gênant pour tout le monde, mais ça arrive. En en discutant pour ne pas en faire un drame, on aurait certainement ri, je me serais excusé et on en aurait plus parlé. Je ne l'aurais plus jamais fait et le tour aurait été joué. Et si ce n'était pas ça, c'est quoi ? Parce que là, il ne dit rien, il lâche trois mots par-ci par-là, sans m'en dire plus et moi je dois combler les trous. Sauf qu'il y en a trop, c'est impossible. Ca peut-être tout et son contraire, s'il m'en dit pas plus, on ne va pas aller bien loin. Tout ce qu'il gagne, c'est de me voir tourner les talons pour repartir. Si c'est pour me faire jeter comme une merde et n'obtenir aucune explication parce que visiblement je ne les mérite pas, je préfère encore rester dans mon dortoir et être malheureux comme une pierre loin de lui. Là, je suis blessé, perdu et perplexe. J'ai envie de le secouer, j'ai envie de lui faire cracher le morceau et en même temps je n'ai pas envie qu'il me touche. En fait, comme je l'ai dis, je suis perdu et je ne sais pas ce que je veux. Je voudrais qu'il me prenne dans ses bras et qu'il m'explique la situation et en même temps je n'ai aucune envie qu'il me touche parce que j'en ai soupé de me faire jeter comme une merde. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Pourquoi ? Je veux savoir et en même temps j'ai peur que ça me blesse. Mais bon, de toute évidence le fait de ne pas savoir me blesse aussi alors de toute façon il n'y a pas d'issue possible. Je lu réponds froidement, plus froidement que je ne l'aurais voulu, soyons honnête, mais c'est plus fort que moi, c'est mon égo qui parle. Il ne veut rien me dire mais il voudrait presque que je sois compréhensif, la bonne blague. Non, je suis blessé et vexé et ça se voit. Je ne veux pas le regarder et en même temps je n'ose pas, parce que je sais qu'il doit être tout aussi pitoyable que moi en cet instant et j'ai peur que ça me fasse défaillir. Je ne veux pas le voir malheureux, mais en même temps il ne fait rien pour que ça change. J'ai l'impression d'être le pire monstre qui soit et en même temps je me dis que c'est de sa faute. Et sa voix ... Elle a le don autant de m'agacer que de me briser le coeur. J'ai envie de le prendre dans mes bras et de le secouer. Je ne veux pas qu'il souffre, mais je ne veux pas l'entendre presque gémir en parlant, comme s'il était la victime dans cette histoire. Merde, c'est de sa faute tout ça ... et en même temps j'ai peur que ça ne soit pas totalement vrai et que j'ai grandement ma part de responsabilité sans même le savoir.

Je m'éloigne de lui, parce que c'est plus simple pour moi. Je n'en ai pas envie, mais il m'y oblige. Sauf que je le sens se rapprocher et tous mes efforts viennent d'être anéantis. Si je m'éloigne, ce n'est pas pour qu'il se rapproche, il n'a rien compris ! Et en même temps, j'ai pas envie d'être loin de lui et j'aime l'idée qu'il se rapproche, qu'il prenne ma main. Je me déteste, je suis tellement perdu. Je veux tout et son contraire. J'ai envie de le prendre dans mes bras et d'enlever ma main. Je veux sentir sa peau contre la mienne parce que ça a toujours eu une forme rassurante et en même temps j'ai envie de m'arracher la peau pour ne plus sentir la sienne. Je sentirais presque la folie m'envahir, c'est horrible. Je ne bouge pas pour autant, le laissant poser sa main timidement sur la mienne. Je sens des larmes couler. J'ai essayer pourtant de les retenir mais je n'y arrive pas. On ne va pas pouvoir continuer comme ça éternellement, il y a trop de non-dits, ça ne peut pas continuer. Il faut qu'on crève l'abcès, sinon on va foncer droit dans le mur. Alors j'attends, j'attends qu'il parle, qu'il crache le morceau. Et s'il ne dit rien alors je ne vais pas avoir tellement le choix. S'il n'est pas prêt à faire un pas vers moi, je ne vois pas ce que je peux faire pour lui. Je ne vais pas le prendre dans mes bras et lui dire que tout va bien alors que mon monde est en train de s'effondrer. Je ne suis pas une poupée qu'il peut prendre et piétiner à souhait, ce n'est pas envisageable. Je suis un être humain, qui mérite plus de considération que son mutisme et ses rejets. Alors j'attends, il a la balle dans son camp, c'est à lui de faire des efforts, je pense que j'en ai fait suffisamment du mien pour le moment. Et sa voix raisonne de nouveau dans le dortoir. Il a envie de moi, j'ai envie de lui, c'est merveilleux, tout va bien dans le meilleur des mondes, me voilà rassuré. C'est vrai que sa réaction laisse totalement à penser que c'est le cas. Je me fais vraiment des films pour rien. Je ne dis rien même si je me crispe un peu. Ce ne sont que des paroles, les actes en disent bien plus et visiblement ils disent tout le contraire. Donc soit il arrête de me prendre pour un con, soit il me dit ce qu'il cloche vraiment. Je reste silencieux, attendant la suite, parce qu'il ne peut pas juste dire ça et espérer que je vais me radoucir en lui disant que j'étais soulagé et que tout allait bien. Parce que non, de tout évidence rien ne va. Sauf que je suis déçu, une nouvelle fois. Je crois que je peux m'asseoir sur des explications. Je veux dire de vraies explications qui tiennent la route. De celles qui, quand elles se terminent, te font peut-être réfléchir, mais t'ont éclairé et où tu ne vis plus dans le brouillard. Non, là il ne fait que s'éclaircir. Je retire ma main et la garde sur mes jambes. Je fixe le sol, déçu. Alors on en est arrivé là. Je n'ai pas le droit à de vraies explications, je ne les mérite pas. Je me lève, nauséeux. Si je m'écoutais, je me barrerais. J'irais m'enfermer dans la salle de bain et j'y resterais, en pls, toute la nuit et au diable si des gens ont en besoin, ils iront demain. Je n'ouvrirais à personne et certainement pas à lui.

Sauf que voilà, fuir ne résoudra rien. Je suis dans le brouillard, plus que jamais et ce n'est pas en me barrant que ça va arranger les choses. On va faire quoi ensuite ? Se parler par lettres interposées parce qu'on n'est plus foutu de se voir en peinture ? Non, soit on arrête tout tout de suite et on arrête les frais, soit on continue, mais dans ce cas là, ça sera ensemble et chacun fera des efforts. Je ne me dirige pas vers la porte, même si je la fixe quelques instants et que j'hésite un peu quand même. Au lieu de ça, je me dirige vers a fenêtre. C'est une véritable histoire d'amour avec cette fenêtre, c'est pas croyable. Mais ai-je vraiment le choix ? Je ne peux pas rester sur le lit et il n'y a pas 15 milliards de choix possible. Je reste silencieux quelques instants avant de finir par reprendre la parole. « Ca ne fonctionne pas Dan. » Bon, pour commencer c'est peut-être pas le top, il va croire que je suis en train de rompre avec lui. Mais en même temps, ces quelques secondes d'incertitudes ou de peur que je le largue lui feront peut-être reprendre ses esprits. Inconsciemment, je me venge de la souffrance qu'il me fait subir en cet instant. C'est cruel, mais totalement inconscient. « Tu vois bien qu'on fonce droit dans un mur. TU fonces droit dans un mur ... Et moi je te suis, parce que j'ai pas envie de te lâcher. » Aura-t-il compris que je ne suis pas en train de le larguer ? Je l'ignore et je n'ai aucune envie de vérifier. S'il ne veut pas parler, grand bien lui en fasse, moi j'en ai envie, alors je vais le faire. « Et autant je m'en fous d'y foncer dedans ... ça fait un moment que je me dis que de toute façon je n'ai peut-être pas d'autres issues possibles, autant j'aimerais t'éviter ça. Sauf que ... de toute évidence c'est ce qui va se produire si tu ne fais rien. » Je me tourne vers lui. J'ai les yeux rouges, les joues en feu et ça se voit que je suis dévasté, mais je m'en fous, je continue sur ma lancée, le regardant pour la première fois depuis qu'il m'a fait comprendre qu'il ne voulait pas que je le touche. « Je t'aime mon amour ... mais tu ne peux pas continuer comme ça, tu vois bien que ça ne fonctionne pas. Faire la politique de l'autruche n'est pas la solution. Faire comme si les problèmes n'existaient pas ou pire encore, penser que tu pourrais les fuir, ça ne te mènera nulle part. Je sais que tu es malheureux, ça fait un moment que je le sais. Je me suis dit que c'était normal, avec tout ce qu'on a vécu, il allait falloir du temps pour reprendre nos vies en main et nous retrouver totalement. Sauf qu'on ne va rien retrouver tant que tu ne te seras pas occupé de tes démons. Tu auras beau fuir à l'autre bout du monde, tes problèmes seront toujours là ! Et se raccrocher à une vie passée qui n'existe plus, c'est pas non plus la solution. Il faut ... que tu parles à quelqu'un. Je ne sais pas à qui. Visiblement pas à moi ... Mais si tu ne peux pas me parler, essaye de te tourner vers d'autres personnes. Un psy, un prof, l'infirmier, un ami ... n'importe qui, mais tu ne peux pas rester comme ça. » On va être bien d'accord, je le vivais extrêmement mal de ne pas pouvoir être LA personne vers qui il pouvait se tourner pour parler de tout ça. Mais mon mal être n'avait pas sa place dans cette histoire. Il fallait qu'il extériorise tout ça, qu'il trouve des solutions. « Tu sais, je ne vais pas voir un psy régulièrement pour le plaisir de sa compagnie ou parce que son canapé est confortable. On a tous vécu des choses traumatisantes, certains plus que d’autres. Et on réagit tous différemment à ces traumatismes. Il faut que tu parles à quelqu’un. Je sais que tu n’en as pas envie, mais tu vois bien que tu n’y arrives pas seul. » Je ne savais pas quoi lui dire. Il était malheureux, du coup ça me rendait malheureux et on n'y arrivait pas. Nos retrouvailles se transformaient en drame et ça n'allait pas pouvoir continuer éternellement. Moi je ne tiendrais pas. Je sais que la dépression n'est pas loin, si je ne peux pas m'accrocher à Dan ou à mon couple, je doute d'aller bien loin. Sauf que ça faisait un moment que je le regardais s'enfoncer lentement, sans rien faire et ça ne pouvait plus durer. « Je ne comprends rien à ce qu'il se passe. Je ne sais pas pourquoi tu n'as pas envie que je te touche et visiblement t'as pas envie de me l'expliquer ... J'essaye de ne pas le prendre mal mais tu peux comprendre que c'est difficile. Et j'ai pas la sensation que ça va s'arranger avec le temps ... pas tout seul. La magie existe mais ... elle a ses limites ... » J'étais maladroit dans mes propos j'arrivais difficilement à aligner plusieurs mots de suite sans avoir envie de chialer. Mais vu que j'étais le seul à parler, fallait bien dire les choses, non ?

©️ 2981 12289 0



Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's
Revenir en haut Aller en bas
Dashiell Dashner

Dashiell Dashner



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14517-dashiell-good-boyhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14534-dashiell-l-amitie-c-est-comme-une-bouteille-de-vin#294783https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14535-dashiell-flemme-de-lire#294785https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14536-dashiell-tout-petits-mots#294786

Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyMer 29 Nov - 16:25


ma plus belle conquête
est celle de ton coeur
Milo & Rioghbhardan

Sa main finit par s'arracher à la mienne. Elle m'a à peine laissé le temps d'espérer. C'était maladroit, sûrement pas ce qu'il voulait mais il y avait pourtant une base aussi faible soit-elle. Une partie du problème. La partie visible de l'iceberg... « Ça a laissé des traces ». Dans tous les sens du terme. Et c'est un peu à cause de ça que cette soirée affreuse a dégénéré... Mais visiblement ça ne lui suffit pas. Je ne sais pas s'il n'a pas compris ou s'il n'a pas voulu comprendre. Je ne sais pas s'il n'a pas vu l'effort ou s'il refuse de le voir parce que ça ne lui suffit pas. J'en sais rien. Je vois juste mes doigts gisants sur le drap, n'ayant plus rien d'autre à serrer que le tissu triste et froid. Je ne dis rien. J'essaye de faire comme si ça m'atteignait pas. Je ne suis pas certain que le résultat soit très satisfaisant et je ne veux aucune confirmation. Je fixe les plis sur le lit sans les voir vraiment. Mon cœur bat à tout rompre. Même quand j'essaye d'aller dans son sens, ça ne va pas. Je ne sais plus comment réagir, je ne sais même plus quoi espérer. Que ça s'arrange ? Comment ? On est pas foutus de parler, pas foutus de se comprendre ! Je prends largement ma part de responsabilité dans cette histoire mais... Mais y'a pas que moi, merde ! Je fais face à un mur. Il se braque à chaque fois que j'ouvre la bouche et me reproche ensuite de pas le faire ! Un silence de mort se pose sur la chambre. La même gêne qu'à l'infirmerie. Le retour en arrière est brutal. Évident, peut-être aussi. Parce que rien a changé. On a fermé les yeux, on a croisé les doigts et puis voilà. Mais force est de constater que ça ne fonctionne pas comme ça. Pourtant, j'en avais l'impression. À Londres, ça fonctionnait comme ça. Nous taire pour en profiter. Éviter ce qui pouvait déranger pour nous préserver. Et malgré les doutes, je garde que des souvenirs extraordinaires de ce premier vrai rendez-vous. Je retrouvais ce que j'avais perdu sans avoir à prendre le risque de le perdre à nouveau en expliquant ce qui n'allait pas. Pourquoi il faudrait que ça soit différent aujourd'hui ? J'en sais rien. Mais ça l'est, c'est tout. Je n'ose même pas relever les yeux vers lui, la peur de ce que je pourrais lire dans son regard est bien trop forte. Il doit m'en vouloir. Me détester. Il doit se demander ce qu'il fait là, pourquoi il est revenu. Et dans le fond, je me le demande aussi. Parce qu'il va repartir. Son séjour auprès de moi aura duré une heure, à tout casser. C'est tout ce que je suis capable d'obtenir. Une heure. Je lâche mes doigts et remonte la distance qui nous sépare. Ces quelques centimètres assassins que je rêve de le voir mettre à mal. J'aimerais qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me dise que tout ira bien, qu'il comprend, que ça va s'arranger. J'aimerais que son souffle chaud se perde à mon oreille et que ses lèvres s'abandonnent sur les miennes. J'aimerais qu'il me dise qu'il m'aime et qu'on surmontera tout ça ensemble. Parce qu'on surmonte toujours tout ensemble. Que ça prendra le temps qu'il faudra mais qu'on s'en relèvera.

Au lieu de ça, il se relève seul. Je vois son dos qui s'éloigne. Les mauvais souvenirs remontent aussitôt. Je ferme les yeux. Il s'en va. Je ne veux rien voir, je veux me tromper. Je m'attends à entendre la porte claquer d'une minute à l'autre. Il va partir. Forcément. Il en a marre de moi, de mes silences, de ma jalousie, de mon attitude d'enfant débile. Il devait rêver d'autre chose dans cette ferme quand il a décidé de remettre le couvert. Quelque chose de fort, de protecteur, de rassurant. Pas cette loque idiote qui peine à aligner deux mots parce que, triste histoire, on lui demande de se confier. Mais les secondes passent et la porte ne claque pas. Je risque un regard. Il s'est éloigné, affreusement éloigné, mais c'est la fenêtre qu'il a rejoint. Comme la première fois. Et comme la première fois, l'envie de le serrer contre moi me submerge totalement. Mes membres s'engourdissent un peu. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi exactement mais quelle importance ? On est en train de se perdre, tout est bon à prendre. Traverser la chambre et l'enlacer. Et me faire violence pour lui expliquer. Puisque les mots ne sortent pas, je... je peux lui montrer... Un frisson de dégoût me court dans le dos rien qu'à l'idée de sentir ses yeux sur moi. Mais est-ce que j'ai le choix ? On peut pas rester comme ça toute la soirée. On est aussi mal l'un que l'autre et si je me fiche éperdument d'être mal, moi, je refuse qu'il le soit. Certainement pas par ma faute. Et une fois encore, c'est ma connerie qui nous a menés jusque là. C'est en voulant nous épargner que je nous ai torturés plus encore. Je refuse de le perdre pour des conneries de gêne ou de traumatismes. Doucement, ma décision se prend. Il aura ce qu'il veut, qu'importe si ça doit s'apparenter au pire moment de cette rentrée. C'est qu'un instant de merde à passer. Et c'est pour notre bien. Et le nôtre passe loin devant le mien. Je me lève à mon tour, sans un bruit, l'équilibre branlant et le cœur au bord des lèvres. Il faut lui faire confiance. Et même si c'est plus compliqué que prévu, je veux qu'il comprenne que je veux qu'on se sorte de tout ça. « Ça ne fonctionne pas Dan. » Tout à coup, le monde s'arrête dans sa course et le mien s'effondre lamentablement. Mon cœur cesse brutalement de battre, m'emplissant à la place d'un vide qui me paraît sans fin. Ça ne fonctionne pas. Mes dents se plantent dans ma lèvre pour qu'elle cesse de trembler. Mes jambes finissent par me lâcher. Il détruit tout là où tout a commencé. C’est dégueulasse ! Comme s’il voulait assassiner aussi les bons souvenirs qu’on a dans ce dortoir... Ça ne fonctionne pas. Il m'aura laissé une heure pour me racheter avant de laisser tomber la sentence. D'un coup, je sais plus. Est-ce qu'il était venu pour me larguer et avait espoir de prendre du bon temps avant de le faire ? Ça me semble tellement peu crédible. À la douleur de la rupture s'ajoute celle d'une promesse brisée. La confiance qui s'éclate contre notre couple qui tombe en ruines une fois de plus. Son écriture appliquée danse devant mes yeux pour qui le monde a disparu. Tu peux t'enlever ces phrases toutes faites de la tête ça n'arrivera jamais. Je me souviens de ses exemples idiots, des tartes et des meubles. Il avait dit que je ne risquais rien. Qu'il ne me dirait jamais ça. La violence de cette évidence me laisse sans voix, complètement tétanisé sur le lit. Mon corps est secoué de sanglots silencieux alors que je réalise doucement ce qu'il nous arrive. Lui faire confiance, hein ? Mon ventre se tord violemment. Pourquoi faire ?! Pour qu'il la foute en l'air une fois de plus ?! Tu parles ! « Tu vois bien qu'on fonce droit dans un mur. » J'ai envie de lui hurler de la fermer, que si ça lui va pas il n'a qu'à se barrer. Mais il va le faire et j'ai pas le courage d'abréger mes souffrances. Je ne veux pas qu'il s'en aille. J'espère encore qu'il revienne sur ses pas et me murmure tout bas que c'est ce qu'il se passera si je ne m'ouvre pas. Qu'il n'a pas envie qu'on se sépare mais qu'il ne peut rien faire tout seul. Et je le sais. Je l'ai pensé un nombre incalculable de fois lorsqu'il était au plus mal. Que je voulais bien faire tous les efforts du monde mais que s'il ne décidait pas de m'aider on arriverait à rien. Mais au lieu de venir me rassurer, il reprend, toujours plus brutalement : « TU fonces droit dans un mur... » Parce que c'est ma faute, peut-être ?! Parce qu'il a vraiment l'impression que je suis le seul responsable dans cette affaire ? Que j'ai décidé rien qu'une seule fois qu'on en arrive là ?! Pourtant, je ne dis rien et encaisse silencieusement les coups.

Je devrais bouger. Partir. L'envoyer chier. Lui dire que c'est facile de tout me reprocher maintenant alors que j'en ai chié pendant des mois sans rien dire, par amour pour lui, parce qu'il allait mal et que je voulais pas aggraver les choses. Je m'inquiétais, je désespérais mais pas une seule fois ça me serait venu à l'idée de lui mettre la faute sur le dos. Parce que c'était pas que lui. C'était eux, c'était moi, c'était la vie... C'était tout qui avait fait que c'était le bordel, pas juste lui parce qu'il n'arrivait pas à remonter la pente. Mais là... Il m'enfonce sans ciller. Enfin je crois, je n'ai pas eu le courage de garder les yeux rivés sur lui bien longtemps. « Et moi je te suis, parce que j'ai pas envie de te lâcher. » Je ne cherche même pas à comprendre. Je n'ai pas l'impression qu'il me suit. Plutôt qu'il me fuit à la moindre occasion. Quand ça commence à lui échapper, il s'éloigne et me laisse me démerder sans se demander un seul instant comment je le vis. Ça fait des jours que j'attends qu'il daigne me pardonner une broutille et à peine l'a-t-il fait qu'il détruit tout d'un revers de main. Enfin je crois... Je ne sais même pas vraiment. Il n'a pas envie de me lâcher mais c'est ce qu'il fait. Il vient d'anéantir le peu qui tenait encore debout. Il vient de m'anéantir du même coup. Je viens de perdre le seul repère que j'avais vraiment, la seule raison qui expliquait ma présence ici. C'est pour lui que je suis revenu. Pire que ça, c'est pour lui tout ce que j'ai fait depuis des mois. Depuis cette putain de torture, toute ma descente aux Enfers, c'est seulement parce qu'il était à mes côtés. Mais ça non plus, ça ne compte pas. Pourquoi faire ? Après tout, je suis un connard fini qui lui refuse une explication, le reste n'a pas d'importance. « Et autant je m'en fous de foncer dedans... ça fait un moment que je me dis que de toute façon je n'ai peut-être pas d'autres issues possibles, autant j'aimerais t'éviter ça. Sauf que... de toute évidence c'est ce qui va se produire si tu ne fais rien. » Sa voix me paraît un peu plus lointaine. Je crois que j'en ai assez entendu. Ça ne fonctionne pas. Ce qui suit n'est que poudre aux yeux, une façon sûrement maladroite de faire passer la pilule. Pourtant, lorsque j'entends bouger, mon cœur se remet à battre, cavalant de désespoir. Est-ce qu'il va s'enfuir ? Ou est-ce que je peux encore attendre un geste de sa part ? N'importe quoi, je m'en fiche... Qu'il vienne essuyer mes larmes, caresser mes cheveux... Je m'en fiche ! Quelque chose de positif à tirer de cette fin de soirée, une étincelle pour enflammer l'espoir pathétique qu'il a massacré. Mais une fois encore, rien ne vient. « Je t'aime mon amour... » Je me renferme brusquement. C'est le plus difficile que j'ai eu à supporter jusque là. Parce que je connais le « mais » qui arrive. J'entends encore la musique du bal couvrant son filet de voix qui me balançait ces mensonges avant de m'abandonner. Parce que c'était ça, un abandon ! Et là, tout recommence. Tout recommence... « ...mais... » Je ramène mes jambes nues contre mon torse, me recroquevillant dans un geste enfantin. Comme si ça pouvait me protéger de la suite ! Je t'aime mais il faut qu'on arrête ? Je t'aime mais j'ai besoin de respirer ? Je t'aime mais ça nous fait trop de mal...? Je le sais... J'ai jamais été aussi mal que depuis que j'ai réalisé que j'étais amoureux. Et aujourd'hui, tous les bons moments sont assombris par les mauvais. « ...tu ne peux pas continuer comme ça, tu vois bien que ça ne fonctionne pas. » Encore et toujours. Ça ne fonctionne pas. Et ce tu redondant balancé en pleine gueule. Je suis le coupable et lui la victime. Pas de nuance possible. Il n'a rien fait et je ne fais que de la merde. « Faire la politique de l'autruche n'est pas la solution. Faire comme si les problèmes n'existaient pas ou pire encore, penser que tu pourrais les fuir, ça ne te mènera nulle part. » Je l'écoute me faire la morale sans broncher. Si j'avais pensé le contraire, je serais en train de moisir à Lucan, à l'heure qu'il est. Si j'avais compris qu'ils m'étoufferaient à ce point, je ne serais jamais revenu. Parce que tous les souvenirs que j'ai ici me rappellent sans cesse combien tout a changé. Chez moi, peut-être que j'aurais été en mesure d'oublier.

J'ai l'impression qu'il ne s'arrêtera jamais. Que chaque seconde n'existe que pour lui permettre de m'enfoncer. Je n'ai pas le courage de prendre la tangente alors, une fois encore, je me tais et l'écoute de plus en plus tristement. « Je sais que tu es malheureux, ça fait un moment que je le sais. Je me suis dit que c'était normal, avec tout ce qu'on a vécu, il allait falloir du temps pour reprendre nos vies en main et nous retrouver totalement. » Ses premiers mots me font l'effet d'une douche froide. Il le sait. Il le sait et n'a pas hésité rien qu'une fois à me rendre plus mal encore. Je ne dis pas qu'il aurait dû tout me passer seulement parce que je ne suis pas dans un état merveilleux mais... Mais est-ce qu'il s'est demandé rien qu'une fois comment son absence me rendait ? Est-ce qu'il a réalisé que sans lui à mes côtés je ne faisais rien d'autre que de me noyer plus vite encore ? Pendant des jours j'ai eu l'impression d'être un moins que rien, le pire abruti de cette école, un enfoiré égoïste et cruel qui ne méritait même pas l'attention de son petit-ami ! Il m'aimait et je lui faisais de la peine. Il me faisait confiance et je le trahissais. Je me suis détesté plus encore que j'ai pu le faire jusque là. Parce que je ruinais tous nos efforts pour qu'on aille mieux. Mais il s'en foutait, en fait ! Il fallait juste que je le plaigne et que j'apprenne ma leçon. Que j'intègre enfin que je ne devais rien lui cacher, qu'importe le prix de l'apprentissage ! Plus le temps passe, plus je suis sur la défensive. J'aurais préféré qu'il s'en aille. Ou qu'il ne revienne pas. Je ne sais pas où ça nous mène, tout ça, mais je préférais la solitude, le silence pesant qui me tenait compagnie dans cette pièce. Au moins, je voyais toujours cette relation avec des yeux presque innocents, j'avais toujours envie de m'y accrocher avec détermination. J'étais prêt à tout traverser pour lui. Maintenant... Maintenant j'attends juste qu'il daigne enfin me porter le coup de grâce avant de disparaître. « Sauf qu'on ne va rien retrouver tant que tu ne te seras pas occupé de tes démons. Tu auras beau fuir à l'autre bout du monde, tes problèmes seront toujours là ! Et se raccrocher à une vie passée qui n'existe plus, c'est pas non plus la solution. » Un gémissement m'échappe malgré moi. Je crois que c'est le mot de trop. Une vie passée qui n'existe plus, hein ? C'est comme ça qu'il nous voit, alors ? Comme un souvenir qu'il faut chasser, comme une page à tourner ? Parce que c'est à nous que je m'accroche. Peut-être à ce qui était nous, je ne le nie pas, mais à nous malgré tout. La rupture est évidente. Violente. Douloureuse. Mon cœur me fait mal à chaque battement. J'espère qu'il finira par s'arrêter pour m'épargner la suite. J'aimerais juste que Milo me laisse tranquille. Qu'il reprenne ses affaires et sa vie loin de nos restes auxquels il ne faut pas s'accrocher. « Il faut... que tu parles à quelqu'un. Je ne sais pas à qui. Visiblement pas à moi... Mais si tu ne peux pas me parler, essaye de te tourner vers d'autres personnes. Un psy, un prof, l'infirmier, un ami... n'importe qui, mais tu ne peux pas rester comme ça. » Je n'ai pas besoin de ses conseils ! Est-ce qu'il peut réfléchir juste deux secondes ? Revenir sur ces images passées et réaliser que si je ne lui parle pas, c'est qu'il n'est pas étranger à « mes démons » comme il le dit si bien ?! Quand j'étais au bord du gouffre après cette histoire avec la gamine, c'est à lui que je me suis confié, c'est dans ses bras que je me suis laissé aller ! Quand Shiver m'est tombé dessus, c'est auprès de lui que j'ai été trouvé du réconfort, c'est dans ses bras que je me suis abandonné ! Toute l'année, il a été mon ancre, ma bouée de sauvetage, je lui ai rien caché, dès que quelque chose n'allait pas, je n'hésitais pas à aller le trouver. Parce que j'avais confiance ! Parce que je lui aurais confié ma vie sans la moindre hésitation ! Je lui ai confié ma vie sans la moindre hésitation... Par amour pour la sienne... C'est pas mes démons qui me posent problème... En tout cas, pas que... Si tout ça ne venait que de moi, cette soirée aurait été bien différente. Je ne dis pas que je n'aurais pas eu quelques réticences à me laisser approcher mais il aurait pas eu de mal à les balayer. Quelques mots doux, des caresses attentionnées et puis je me serais laissé faire. Il m'aurait balancé un truc débile du genre « ça te donne un air rebelle sexy » comme Daniela l'avait fait en plaisantant dans sa lettre, je l'aurais pas cru mais j'aurais rougi et puis ses mains auraient repris leur droit sur mon corps, comme si rien ne s'était passé. Dans ses yeux j'aurais vu mes peurs s'éloigner, comme elles l'ont toujours fait.

Mais j'y arrive pas. Parce qu'il est responsable de tout ça. Parce que c'était pas un accident, c'était un sacrifice. C'est les souvenirs de sa trahison qui se dressent entre nous, les mots tremblants qu'il a balancés en se barrant pour rejoindre « ces gens qui avaient besoin de lui » que je me trimballe depuis des mois. C'est pas à mes démons que je dois faire face. C'est aux siens. C'est aux nôtres. C'est à ses erreurs et à ma connerie. À mes rêves et à ses mensonges. À tout ce que j'ai pu perdre ce soir-là. L'impression d'être la personne la plus importante de l'univers, la confiance aveugle que j'avais en lui, celle balbutiante que j'avais en moi, la certitude idiote qu'on pourrait tout vaincre tant qu'on était ensemble et que rien ne pourrait jamais nous séparer. L'honnêteté que je croyais nôtre, l'envie de déplacer des montagnes s'il me le demandait, l'espoir d'un lendemain parfait... J'ai tout perdu. Il me restait plus qu'un cœur en miettes encore assez fou pour battre toujours pour lui. J'ai fait avec ce que j'ai pu pour qu'on remonte ensemble. Pour faire taire tant ma culpabilité que la sienne. J'ai fermé les yeux sur le mal qu'il m'a fait pour nous faire avancer. C'était peut-être pas la solution, mais j'avais rien d'autre. Je veux bien croire que je suis un parfait demeuré, que je ne suis pas particulièrement rancunier mais... Mais il m'a trahi. Pour de vrai. Il aurait pu nous tuer tous les deux. J'ai fait de la merde pendant un an, je l'ai sûrement rendu malheureux, mais jamais, au grand jamais je ne l'ai fait consciemment. Alors qu'il m'a écouté lui expliquer le pétrin dans lequel je m'étais mis pour l'épargner, qu'importe s'il m'a détesté à ce moment-là, s'il n'était pas d'accord, je m'en fous, il l'a su. Il savait que je souffrirais à sa place et à aucun moment il n'a renoncé. Il était prêt à me faire agoniser pour une cause que je ne défendais même pas, pour ne pas décevoir des gens qui ont essayé de me tuer ! C'est à ça, que je dois faire face. À l'image brisée qu'il me renvoie. Au petit-ami plus soucieux du jugement des autres que de ma sécurité. Alors je ne dis pas que je suis innocent, je ne prétends pas n’être que la victime loin de là mais je ne suis définitivement pas le seul coupable de notre histoire. C’est pourtant l’impression que j’ai en l’écoutant. Tout est ma faute. Seulement ma faute. Lui subit, pauvre petite chose, les stupidités de l’être égoïste auquel il s’est attaché... Et maintenant, il le reproche de ne pas lui faire confiance, de ne pas lui parler ? Mais pourquoi je le ferais ? Comment je le ferais ? Je vis depuis des mois en craignant qu’il ne recommence, qu’il me tourne le dos une fois de plus et s’éloigne vers ces gens merveilleux dont l’importance n’est plus à prouver. Je ne peux pas m’abandonner à nouveau, fermer les yeux, oublier. Je suis incapable de me sentir encore vraiment en sécurité dans ses bras parce que finalement le seul véritable danger que je cours vient de lui. J’en ai encore la preuve ce soir. Qu’importe les menaces mangemort, qu’importe la rancune du reste de l’école et un éventuel retour en prison, la seule chose qui m’effraie réellement a lieu sous mes yeux : son départ imminent. La seule chose à laquelle je suis incapable de faire face.

Dehors, un rire se fait entendre. Il vient peut-être du dortoir d’à côté, je ne sais pas. Celui qui aurait dû être le sien... Un soupir inaudible passe mes lèvres. Mon corps commence à ressentir les conséquences des sursauts incessants que j’essaye de maîtriser. Je suis las. Épuisé. C’est pas une conversation, pas même une dispute, ça m’apparaît presque comme une mise à mort. Qu’il m’achève, merde ! Qu’il lance une putain de phrase assassine comme son maudit ça ne fonctionne pas avant de tourner les talons et de récupérer sa liberté. Je ne le retiens pas ! Je le retiens pas... La douleur au creux de mon ventre se propage à cette pensée tel un signe de protestation que je n’écoute pas. Je ne le retiendrai pas. Qu’importe si tout en moi le réclame pourtant... Qu’est-ce qu’on a fait pour en arriver là ? Comment la situation a pu nous échapper à ce point ? On était si bien... J’étais si bien... « Tu sais, je ne vais pas voir un psy régulièrement pour le plaisir de sa compagnie ou parce que son canapé est confortable. On a tous vécu des choses traumatisantes, certains plus que d’autres. Et on réagit tous différemment à ces traumatismes. Il faut que tu parles à quelqu’un. Je sais que tu n’en as pas envie, mais tu vois bien que tu n’y arrives pas seul. » Sauf que je n’ai jamais imaginé que j’aurais à faire face seul. Je pensais juste qu’il serait là, comme un soutien silencieux. Comme à Londres. Tendre et compréhensif. Patient. Ma vie entière tournait autour de lui jusque là, toute l’année dernière... Il n’y avait besoin de personne d’autre que lui, de rien d’autre que notre cocon. Aujourd’hui il n’y a plus rien. Et je n’ai pas besoin d’aide. Seulement de fuir, de voir autre chose, de recommencer ailleurs. De rentrer chez moi. Je n’aurais jamais dû en partir. Le manque est brutal et inattendu. C’est la seule pensée cohérente à ma portée : je veux rentrer chez moi. Le reste n’est que brouillard et contradictions. Un mélange d’espoir et de résignation. « Je ne comprends rien à ce qu'il se passe. Je ne sais pas pourquoi tu n'as pas envie que je te touche et visiblement t'as pas envie de me l'expliquer... J'essaye de ne pas le prendre mal mais tu peux comprendre que c'est difficile. Et j'ai pas la sensation que ça va s'arranger avec le temps... pas tout seul. La magie existe mais... elle a ses limites... » Il parle de tout ça comme si j’avais décidé quelque chose ! Ça n’est pas le cas ! À aucun moment j’ai souhaité que ça prenne ce chemin. Je tenais vraiment à nos retrouvailles, à un moment de repos a ses côtés. Je voulais qu’on rattrape le temps perdu, ces nuits passées loin l’un de l’autre. Et j’aurais aimé qu’on délaisse notre innocence, pour une fois. Le caresser pendant des heures, lui faire l’amour jusqu’au bout de la nuit... J’ai rien décidé ! C’est plus fort que moi. Je n’arrive pas à me rassurer. Je n’y arrive pas... Et il n’a rien fait pour arranger les choses. S’éloigner, se braquer... Me larguer... Ce soir, le cadavre de la confiance git sur l’autel vandalisé de nos souvenirs. Je m’attends à ce qu’il reprenne mais rien ne vient. Pourtant, il ne m’a pas dit adieu encore. Il n’est pas parti. Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Prudemment, je relève vers lui mes yeux brillants et rougis par les larmes. Je ne suis rien d’autre qu’une pauvre petite chose pathétique. Je me fais pitié, à moi, en tout cas. Et je me déteste. Je déteste ce que je suis ce soir, ce que je suis depuis la Bataille. Je déteste ce garçon perdu dont je croise parfois le regard fuyant dans le miroir. Et je regrette son assurance forcée, sa prétention, je regrette la certitude qu’il avait d’être quelqu’un. Qu’importe si ça n’était pas quelqu’un de bien, il était fier. Tout ce que je ne suis plus aujourd’hui. Pendant un instant, j’observe Milo toujours près de sa fenêtre. Je le fixe comme si je le voyais pour la dernière fois. Je ne suis plus au bord du gouffre, j’y ai sauté et la chute vertigineuse me promet la plus douloureuse des chutes. Machinalement, je finis par hocher la tête. « Oui... Oui, tu... T’as raison... Je... » Ma voix tremble encore. Mes sanglots l’ont éraillée un peu. Tout semble vouloir montrer les efforts qu’ouvrir la bouche après tout ça me demande. « Je vais faire ça... T...trouver quelqu’un à qui parler... » Au moment où les mots passent mes lèvres, il est impossible de savoir vraiment si je le pense ou si je compte le faire un jour. Même moi, je n’y arrive pas. Je veux surtout mettre un terme à tout ça. Qu’il parte ou qu’il reste, je veux que ça cesse. Je me laisse tomber sur le dos, mes membres engourdis pendant lamentablement du lit. J’enfouis mon visage dans mes mains et soupire à nouveau. Mon cœur refuse de se calmer. Rien ne va. C’est un véritable cauchemar. « Je voulais pas... Que ça en arrive là. Je voulais pas... J’ai encore été stupide, j’ai pas réfléchi, je... Pardonne-moi. Pardonne-moi, s’il te plaît... » Parce que c’est finalement ce que je sais faire de mieux, accepter de côtoyer une fois de plus la culpabilité.
Made by Neon Demon



DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines
Revenir en haut Aller en bas
Zola R. Shaw

Zola R. Shaw



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14622-zola-rylee-shawhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14638-zola-entre-l-amour-et-la-haine-il-n-y-a-qu-un-pashttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14700-zola-si-c-est-pour-faire-15-fautes-par-phrase-merci-de-m-oublierhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14701-zola-message-rapide-je-n-ai-pas-votre-temps

Arrivé(e) le : 05/01/2012
Parchemins rédigés : 8986
Points : 8
Crédit : Tashi Rodriguez
Année : 4ème année (14 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Légilimens en devenir
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Azraël

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyMer 29 Nov - 18:12


❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞Dan & Milo
Pourquoi ne pourrait-on pas nous donner des cours pour gérer ce genre de situation ? Comment font les autres pour s'en sortir ? Pour trouver les mots justes ? Avoir les bonnes réactions ? Moi j'ai la sensation de marcher sur des oeufs et au vu du bruit sous mes pieds, je dois tous bien gentiment les écraser avec force. Mais pourtant j’essaye d’être délicat, j’essaye de ne pas faire n’importe quoi, de m’appliquer au mieux, mais c’est un échec cuisant. Je ne suis pas fait pour ce genre de situation. Je ne sais jamais ce qu’il faut dire ou ne pas dire, ce qu’il faut faire ou ne pas faire et j’aggrave toujours la situation. Mais est-ce que cette situation peut-elle vraiment être pire actuellement ? Sincèrement je me le demande. Tout était bien et maintenant c’est la troisième guerre mondiale. Pas de cris, mais des larmes. Pas de reproches, mais des mots qui doivent apparaître comme dur à Dan. En tout cas, au vu de son attitude, je pense qu’il ne passe pas le meilleur moment de sa vie. Mais qu’il se rassure, moi non plus. Il ne lève pas les yeux vers moi et j’ignore si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Il n’intervient jamais, ne m’arrête pas, ne me reprend pas, il garde religieusement le silence et ça a le don de me rendre dingue. J’essaye d’être compréhensif et patient, mais c’est dur quand on fait face à un mur. Il y a quelque chose qui ne va pas. Je le sais, je le vois, mais impossible de déterminer quoi et visiblement je ne peux pas compter sur Dan pour qu’il m’aide à comprendre. Sauf que je ne compte pas abandonner aussi vite. Si c’est ce qu’il espère, il se fourre le doigt dans l’oeil. Je sais que je ne suis pas le meilleur petit ami du monde. Je sais que j’ai des tonnes de défauts et qu’en ce moment je crains totalement. Mais ça ne signifie pas pour autant que je vais me détourner de lui à la première difficulté venue. Bon, c’est un peu facile à dire quand on s’est que je me suis barré 4 jours, mais ça n’a rien à voir. Enfin si, ça a tout à voir et s’il venait à me le rappeler ou me le reprocher, je serais bien à mal de me défendre. Pire encore, je serais d’accord avec lui. Oui, définitivement je crains et oui, j’ai eu une réaction exagérée. Il a le droit de m’en vouloir, de ne pas comprendre ou de me le reprocher. Je m’en veux aussi, si ça peut le rassurer même si je suppose que ça ne compte pas. Je sais que je déconne en ce moment. Je suis jaloux, je suis parfois distant, je garde pour moi ce que je ressens, je lui reproche des choses qui d’ordinaire seraient passées comme une lettre à la poste. Bref, je crains. J’en suis tellement conscient que c’est encore plus difficile à vivre. Je ne veux pas être comme ça, selon ma psy, c’est le contre-coup du traumatisme, que ça va passer, je suis juste à fleur de peau et mes émotions ont besoin d’être évacué. J’aimerais qu’elles s’évacuent plus vite, parce que là c’est pesant et c’est injuste parce que le principal concerné à chaque fois, c’est Dan. Je sais que je ne suis pas assez à l’écoute, que je ne suis peut-être pas aussi présent que je le souhaiterais ou qu’il aimerait. J’essaye de faire mon possible pour passer un max de temps avec lui, mais entre mes études, mes amis et mon rôle de préfet, il est plus difficile de le voir en dehors du dortoir. Ma psy me dit d’arrêter de me prendre la tête, que plus je voudrais tout contrôler et moins ça allait fonctionner. Mais ça me saoule et elle me saoule de me dire des trucs que je n’ai pas envie d’entendre. Alors je me braque, je boude, je ne coopère plus et c’est la catastrophe. Oui, je suis à fleur de peau.

Mais je l’aime. Je l’aime à en crever et de ça, j’ai aucun doute. Je sais que je suis totalement perdu dans ma vie. Je ne sais plus ce que je veux faire, ni ce dont j’ai envie. Je ne pense même plus à la botanique ou à mes plantes, alors qu’elles étaient ma principale occupation avant. En fait, je crois que je mets de la distance avec ma vie d’avant parce que c’est plus facile pour moi. C’est débile, j’en suis conscient mais je gère un peu comme je peux et visiblement je gère mal. Je me suis pris la tête avec Perrin, je me suis pris la tête avec Billie, maintenant avec Dan. A croire que tous les gens que j’aime devienne les cibles de mes humeurs et de mes craintes. J’ai tellement peur de les perdre que j’ai l’impression de tout faire pour que ça arrive. Et je sais que c’est ridicule et contre productif, mais c’est plus fort que moi. Mon coeur se serre en regardant Dan. Parce que comme je le lui dis, je sais que je suis en train de foncer droit dans le mur et j’ai peur de l’entraîner avec moi. Je n’arrive pas à me pardonner. Je n’arrive pas à oublier, ni à aller de l’avant et j’ai peur de l’entraîner avec moi dans les limbes de la dépression. Seulement voilà, trop occupé par mes petits problèmes, j’en ai oublié le principal : lui. Il a ses propres démons à combattre et j’ai l’impression qu’il les fuit autant que je fuis les miens. Sauf que je vois bien que ça ne fonctionne pas et plutôt que d’appliquer mes bons conseils à mon propre cas, je les lui balance à lui. C’est bien connu que c’est plus facile de s’occuper des problèmes des autres plutôt que des siens. Même si dans notre cas, nos problèmes sont assez liés, même si je ne réalise pas encore qu’ils sont bien plus liés que je ne m’en rends compte, puisque son plus gros problème, c’est moi ! J’ai essayé de me dire que ça va s’arranger, que ce soit pour lui ou pour moi, tout va rentrer dans l’ordre. Si ma psy me le dit, c’est qu’elle doit avoir raison, non ? Et c’est d’ailleurs ce que je lui ai reproché la dernière fois que je l’ai vu, de me mentir. Rien ne va, on est rentré depuis quelques semaines et ça ne va toujours pas. Elle me dit que je ne suis pas patient, que je veux tout, tout de suite, mais que ça ne fonctionne pas comme ça. Que j’aurais beau claquer des doigts, le bonheur ne frappera pas à ma porte un beau matin, juste parce que j’en ai envie ou que je l’ai décidé. Ca m’a saoulé, mais au fond, je sais qu’elle a raison. Evidemment que les choses ne vont pas s’arranger par l’opération du Saint-Esprit. Il va falloir du temps, de la patience et de l’aide. Et l’aide qu’elle m’apporte, j’aimerais que quelqu’un le fasse pour lui. Sauf qu’il refuse toute aide extérieure, la mienne en premier. Mais ma faute à moi a été d’accepter cette réalité, sans me battre. Il ne veut pas mon aide, très bien, ne la lui offrons pas. Sauf que c’est injuste, parce que quand j’ai eu besoin d’aide, j’étais bien content de le trouver. Je suis tellement perdu. Je ne sais plus quoi faire. Je suis envahie par tellement d’émotion. De la colère, bien entendu, j’aimerais lui hurler dessus, le secouer pour qu’il se réveille et qu’il crache le morceau. De la peine, de voir où c’est en train de nous mener, de le voir si triste et de me sentir si malheureux à mon tour. De l’incompréhension, j’ignore ce qu’il lui arrive, contre quoi il se bat et ça me rend malade. J’aimerais tellement parfois être légilimens, pour savoir ce qu’il se trame dans sa tête, même s’il m’en voudrait, bien évidemment.

Je parle, je parle, je parle, à croire que je ne m’arrêterais jamais de parler. Et plus je parle et plus il se tait et ça me rend dingue. J’aimerais qu’il s’ouvre à moi, qu’il me dise ce qu’il ne va pas. Comment veut-il qu’on y arrive s’il se tait ? Je sais que ce n’est pas facile, qu’on n’a pas toujours envie de s’ouvrir aux autres. Je sais que ce n’est pas toujours évident et que certains sujets sont parfois plus difficiles à aborder que d’autres. Mais merde, c’est moi, si à moi il ne veut rien dire alors à qui va-t-il se confier ? Je finis par me taire, presque soulagé de ne plus entendre le son de ma voix. Lui n’a toujours rien dit, j’ai l’impression que ça fait des années qu’il n’a rien dit. Il est toujours là, sur ce maudit lit, silencieux. Alors c’est donc ça ? On va rester là, à se fuir du regard, jusqu’à … jusqu’à quoi d’ailleurs ? Que j’abdique et que je parte ? Qu’il gagne cette manche ? Mais pour quoi au final ? Ou ça va nous mener tout ça ? Qu’est-ce qu’il veut à la fin ? Il veut que je reste ? Que je m’en aille ? Il veut que je parle ? Que je me taise ? Il veut que je reste loin, que je me rapproche ? Il veut continuer ? Il veut … rompre ? Est-ce que c’est ce que son silence signifie ? Il veut qu’on arrête ? Ca ne marche pas, c’est ce que j’ai dit, il a peut-être décidé de me prendre au mot. Alors c’est comme ça que ça va se terminer ? Parce qu’il ne veut pas me parler, ça doit se terminer ? Et si moi je ne veux pas, est-ce que ça compte ? Je reste là, à le fixer et il finit par relever le regard sur moi. Wouha, une grande première, Monsieur a enfin réalisé que j’étais là, c’est un grand miracle. Est-ce que c’est tout ? J’attends, le fixant tout comme il me fixe. On a l’air de deux pauvres loques, c’est misérable. Mais au moins ça me rassure, je ne suis pas le seul à être dans tous mes états, c’est toujours ça de pris. Si ça ne lui faisait ni chaud, ni froid, je crois que ça serait le début de la fin. Sa voix finit par résonner de nouveau dans le dortoir. Miracle, il sait parler ! Oui, je suis méchant, je le sais, mais c’est parce que je suis dévasté et que je n’attends que ça, qu’il parle. Alors j’essaye de me consoler comme je peux, mais c’est inefficace. Oui oui j’ai raison ? Je reste sans voix. Je le fixe médusé. Il est sérieux ou il se fout de ma gueule là ? Il pense vraiment que j’ai raison ? Il pense vraiment que rien ne va plus et qu’il faut qu’il parle à quelqu’un ? Quand il rouvre la bouche, c’est comme si une balle venait de m’atteindre en plein coeur et je ne peux m’empêcher de sortir un « Ah ! ... » tellement triste et déçu. Il va trouver quelqu’un à qui parler. En voilà une bonne nouvelle. Moi qui ne sait pas trop maîtriser l’ironie, pour le coup on y est en plein dedans. Ma gorge se serre et je retiens des sanglots. Il n’a pas dit qu’il allait me parler, il a dit qu’il allait trouver quelqu’un. Donc ce quelqu’un n’est pas moi. Alors on en est arrivé là ? Il ne veut même plus me parler. Merveilleux. Je sens une larme couler sur ma joue, pourtant je me force à sourire et je reprends avec autant d’entrain que la situation me le permet, c’est à dire peu mais forcé. « C’est … c’est une bonne nouvelle ! » Je sens mes jambes me lâcher et je glisse lentement contre la fenêtre pour atterrir mollement au sol. Oui, c’est une bonne nouvelle. Il va trouver quelqu’un avec qui il se sentira bien, en sécurité et vers qui il pourra se tourner en cas de besoin. Quelqu’un de gentil, de patient et prêt à tout pour lui venir en aide. Il trouvera une oreille attentive et des bras réconfortant … Et on sait tous comment ça va finir. Mais c’est peut-être une bonne chose. Même si je ne le pense pas vraiment, j’essaye de me persuader que c’est ce qui pourrait lui arriver de mieux. Trouver quelqu’un d’autre, quelqu’un de mieux que moi, qui s’occupera mieux de lui. Je sers les poings aussi fort que je le peux pour m’empêcher de pleurer, sauf que les larmes coulent toutes seules. Oui, c’est certainement pour le mieux. Il faut penser à lui avant tout et s’il trouve quelqu’un pour l’aider alors je l’encouragerais dans cette entreprise. Parce que moi j’ai échoué et qu’il ne doit pas souffrir de mon échec.

Il finit par s’allonger sur le dos et moi je reste là, incapable de bouger ou de faire quoi que ce soit. Je me rends bien compte que je ne suis pas le bienvenue et qu’il voudrait certainement que je m’en aille. J’ai échoué, je n’ai plus ma place à ses côtés. Mais là je ne peux pas et d’une certaine façon, je ne veux pas. Oui, je ne suis qu’une merde mais ça n’empêche pas que je n’ai pas envie de partir, pas maintenant, jamais en fait. Je ne veux pas le quitter, je ne veux pas qu’il me quitte, je ne supporterais pas son abandon. Quand sa voix résonne de nouveau, mes larmes on continuait à couler sans que j’y prenne vraiment garde. Mon coeur se serre en l’entendant s’excuser. Ce n’est pas ça que je veux, je me fous de ses excuses, elles n’ont pas lieu d’être. En fait il n’a rien compris à tout ce que je lui ai dit. Ca n’avait pas pour but de le culpabiliser ou de le mettre plus mal qu’il ne l’est déjà. Mais il faut croire que je suis définitivement mauvais dans tout ce que je fais et je l’ai rendu encore plus mal qu’il ne l’est déjà. Je veux l’aider, je veux le soutenir comme il m’a soutenu, je veux être là pour lui. Je ne sais pas comment je suis censé m’y prendre, visiblement pas comme ça, définitivement pas comme ça même. Mon coeur se serre, la nausée revient. Je ne suis qu’une merde, rien de plus. Je ferme les yeux quelques secondes, j’enfouis mon visage dans mes mains, avant de le ressortir, essuyant presque rageusement les larmes qui s’y trouvent. « Mais tu n’as pas à t’excuser mon amour. Tu n’as rien à te faire pardonner ... » Fus les premiers mots que je réussis à prononcer, la voix enrouée, malheureuse. Il n’a rien compris et c’est de ma faute. « Ce ne sont pas des reproches que je viens de te faire. Je … j’ai été maladroit mais ce n’est définitivement pas ça. Je veux juste t’aider. Tu vas mal et je ne sais pas comment t’aider. Je ne veux pas te voir sombrer, sauf que c’est le cas et je ne sais pas comment t’apporter mon aide. Je ne veux pas que tu ailles voir quelqu’un parce que je te force à le faire … C’est juste que … je ne sais pas, j’ai l’impression que ça pourrait t’aider, que peut-être tu pourrais y voir plus clair. » J’ai pas l’impression de faire mieux. J’aimerais qu’on me frappe de nouveau pour que je me taise définitivement. Parfois je me dis que les Mangemorts auraient dû me tuer à coup de doloris, au moins tout ça aurait été fini. Je le rends malheureux et j’ignore à quel point j’ai raison de penser ça. Je m'en veux qu'il soit malheureux par ma faute et qu'il s'en veuille, pensant que c'est lui le coupable dans l'histoire. « Et t’as pas été stupide. T’as le droit de ne pas avoir envie de quelque chose ou de n’être pas prêt à quelque chose. Et je ne suis pas là pour te forcer à quoi que ce soit. Tu pensais en être capable et ça n’a pas été le cas, c’est humain, y’a rien de mal dedans. Tu n’as rien à te reprocher. » Et je le pensais vraiment. Evidemment que mon égo en a pris un coup, on ne va pas se mentir. Mais ce n’est pas grave et comme on peut le voir, je suis capable de passer au dessus pour voir l’essentiel. Il est malheureux, il ne veut pas que je le touche, c’est son droit. C’est pas agréable, mais c’est son droit. J’essaye de repenser à tout ce qu’il s’est passé ce soir. Au fait qu’on était si bien et que j’ai merdé. J’essaye de comprendre ce que j’ai fait et ce qui a déclenché tout ça. Ca a laissé des traces. Qu’est-ce qui a laissé des traces ? Est-ce que c’est que métaphorique ? Genre les traumatismes sont là, ce sont eux qui laissent des traces ? Est-ce que c’est plus profond ? Est-ce que c’est tout autre chose ? Est-ce qu’il parle de vraies traces ? « Qu’est-ce que tu as voulu dire par “ça a laissé des traces ? » C’est con parce que quand il me l’a dit, j’ai pas tilté. J’attendais tellement des explications claires que ce qu’il m’a offert ne m’a pas suffit et impulsif, ça m’a gonflé. Mais pourtant le message est resté là, en surface, à attendre, comme si c’était ça la clé du mystère, que si je comprenais ça, je comprendrais tout. Peut-être pas, je n’en sais rien, j’essaye de m’accrocher à ce que je peux. J’ai bien compris qu’il ne voulait pas me parler mais j’espère encore qu’il changera d’avis. Je veux l’aider, c’est débile et égoïste, mais je veux l’aider comme il m’a aidé. Je veux avoir une place importante dans sa vie et ne pas être que des mots. Il m’aime. C’est bien, c’est joli, ça fait rêver sur le papier, mais en vrai ça donne quoi au final ? Est-ce qu’il me suivrait aveuglément si je le lui demanderais ? Est-ce qu’il me fait confiance ? Qu’est-ce que ces mots veulent dire au final ? Qu’est-ce qu’il se cache derrière.

©️ 2981 12289 0



Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's
Revenir en haut Aller en bas
Dashiell Dashner

Dashiell Dashner



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14517-dashiell-good-boyhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14534-dashiell-l-amitie-c-est-comme-une-bouteille-de-vin#294783https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14535-dashiell-flemme-de-lire#294785https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14536-dashiell-tout-petits-mots#294786

Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyVen 1 Déc - 14:21


ma plus belle conquête
est celle de ton coeur
Milo & Rioghbhardan

Aller dans son sens est machinal. Je ne prends même pas la peine de savoir si c'est sincère ou non. Je m'en fiche. J'essaye comme je peux de limiter la casse. Mais est-ce que c'est encore possible ? J'en sais rien... J'en sais absolument rien... J'en ai pas l'impression, en tout cas. Il va finir par se rendre compte qu'il perd son temps et il va partir. C'est sûrement ce qu'il a de mieux à faire. Après tout ça ne fonctionne pas. En partant de là, ça ne sert sûrement plus à grand chose de s'acharner. Pourtant j'essaye, une fois de plus, dans l'espoir idiot que ça se calme enfin. Dans le fond, c'est sûrement juste une illusion désespérée. Nous remettre sur les rails pour mieux dérailler dans quelques jours. Il a raison, je le sais bien. On fonce droit dans le mur. Et je crois qu'on le sait depuis qu'on a décidé de se remettre ensemble. Peut-être que notre histoire n'est pas faite pour durer... Que c'était là juste pour nous aider quand on en avait besoin, l'an dernier... Maintenant que tout a repris plus ou moins son cours normal, c'est plus encombrant qu'autre chose. Enfin, pour lui, en tout cas. Il doit avoir mieux à faire qu'à gérer les crises de son abruti de petit-ami. Il doit avoir une vie bien chargée. Je suppose. J'en sais rien, en vrai. Mais moi, j'ai envie de m'accrocher. C'est ridicule. Douloureux peut-être aussi... Mais tant qu'il sera là, dans ce dortoir, tant qu'il ne m'aura pas dit clairement que c'était fini, je laisserai pas tomber. On a traversé trop de choses ensemble pour abandonner maintenant... Mais en même temps, peut-être qu'on a traversé trop de choses ensemble... Qu'on est arrivés au bout de ce qu'on pouvait tirer de tout ça. Jusqu'à ce soir, j'en ai jamais eu l'impression pourtant. Jusqu'à ce qu'il me mette sous le nez l'échec de ces derniers mois. Et même encore maintenant, alors qu'il faut bien reconnaître que les preuves sont là, qu'on s'éloigne autant qu'on tente de se rapprocher, je refuse d'y croire. Je ne veux pas que ça se termine ! Je ne veux pas qu'il m'échappe... Je ne veux pas le croiser dans un couloir, dans quelques jours, semaines qu'importe !, sans pouvoir le rejoindre, l'enlacer, l'embrasser et glisser à son oreille un « à tout à l'heure » plein d'impatience. Non, c'est plus comme avant, ça le sera plus jamais, mais on ne peut pas tout foutre en l'air comme ça, hein ? Ça sera plus jamais comme avant... Cette réalité est toujours aussi dérangeante. J'aimais ce qu'on avait, avant. J'aimais notre complicité, notre intimité, ces heures passées loin du monde à imaginer un avenir brillant sans espérer vraiment qu'il existerait un jour. Cette impression grisante de lui appartenir totalement et que rien ne pourrait jamais m'arriver tant qu'il était dans les parages. Cette certitude de pouvoir le suivre au bout du monde, sans doute et sans question, juste parce que c'était lui, juste parce que c'était nous, juste parce qu'il le demandait... Il ne reste plus grand chose de tout ça, aujourd'hui. Seulement des sentiments survivants qui refusent de s'éteindre aussi facilement. On a pas supporté tout ça pour se déchirer maintenant qu'il n'y a plus rien. Mais je crois pas que ça ne soit « rien ». Je crois que la peur et les menaces sont plus oppressantes encore que le joug de nos bourreaux. Pour moi, ça l'est, en tout cas. « Ah ! ... » Mon cœur se serre en entendant cette voix si mal. Mais à la culpabilité succède rapidement l'agacement. Quoi ?! C'est pas exactement ce qu'il voulait, il y a deux minutes ?! Que j'accepte d'aller parler à quelqu'un ? Il est où, le problème, hein ?! Une larme qui s'échappe, un sourire que sonne faux et je comprends doucement... C'est lui, le problème. Ou plutôt parce que ça ne l'est pas...

« C’est… c’est une bonne nouvelle ! » Alors on en est arrivés là ? À balancer l'un et l'autre des conneries qu'on ne pense pas dans l'espoir de brosser notre couple dans le sens du poil ? Sérieusement ? On est tombés plus bas que je le croyais. Et c'est insupportable de le voir comme ça... Que j'accepte tout et n'importe quoi, qu'importe si ça ne me plaît pas, parce que c'est lui, parce que je l'aime et parce qu'il est hors de question de le perdre, c'est une chose, mais qu'il en fasse autant me dérange profondément. Il n'a pas à s'effacer pour que je puisse faire ce qu'il me plaît. Même si, pour le coup, c'est ce que je croyais qui lui plaisait à lui... Je soupire et me laisse tomber sur le dos, fixant une seconde le dessus de mon baldaquin. Comme la première nuit. Comme lors de nos conversations gênantes, pleines de vraies confidences et de secrets partagés. « Qu'est-ce qu'il y a, encore ? » Même si en réalité, on y entend clairement « arrête de me prendre pour un con ». « Y'a trois secondes, c'est ce que je devais faire et maintenant c'est la fin du monde. Je dois comprendre quoi, dans ce bordel, hein ? Faut que j'arrive à faire le tri dans ce que tu me dis pour deviner ce que tu veux vraiment, c'est ça ? » J'ai l'impression que quoi que je fasse, ça ne sera jamais assez bien, jamais assez comme il veut. Qu'importe si je suis ses conseils ou non. La lassitude commence à se faire sentir. J'en ai marre de m'en prendre plein la tronche, ce soir. Je sais que j'ai merdé, j'en ai conscience, mais il n'est pas non plus obligé de s'acharner. Son enthousiasme feint est pire encore que les reproches qu'il m'a balancés tout à l'heure. J'aimerais bouger de ce lit et le rejoindre, le serrer contre moi en lui promettant que ça s'arrangera, que c'est un mauvais moment à passer mais qu'on s'en sortira. Que je ferai tout ce que je peux pour que ça soit le cas. Parce que j'ai envie de penser tout ça. Mais c'est pas juste. Parce que j'avais besoin de lui, ce soir. J'avais besoin qu'il soit là. Qu'il me rassure... Je sais que j'ai été stupide, que j'aurais dû réfléchir et pas le planter comme je l'ai fait, mais j'aurais voulu qu'il reste à mes côtés, qu'il me prouve sans un mot que j'aurais pas à affronter quoi que ce soit tout seul. Mais c'est pas le cas... Au lieu de ça, il s'est barré, il m'a lâché, il a remis en cause tout ce qu'on s'efforce de maintenir debout. Alors bêtement, j'ai pas envie d'être là ce soir. Qu'il se débrouille. Qu'il chouine dans son coin comme j'ai pu le faire pendant des jours. C'est un juste retour des choses... Et je me déteste encore un peu plus de penser ça. « Genre c'est à moi que tu parles, toi, de toute façon... » Peut-être qu'il le fait un peu plus que moi, j'avoue, mais quelle différence ? Je ne sais même pas s'il me cache pas la moitié de sa vie comme il l'a fait l'an dernier. Je ne cherche même pas à savoir, en réalité. J'ai trop peur de comprendre que je m'accroche une fois de plus à du vent. Je sais qu'il va voir sa psy, ça s'arrête là. J'imagine que s'il continue, c'est qu'il y trouve un intérêt. Nous, on s'en tient souvent à ce qui ne gênera pas. On se confie pas ou peu, on plaisante plus qu'on ne discute. Notre relation est superficielle, finalement. On se câline, on s'amuse mais c'est tout. Et ça se voit, je crois... Au premier truc qui va pas, c'est la troisième guerre mondiale. Je ne suis même pas certain qu'on tienne jusqu'à Noël à ce train-là. Je n'ai pas envie de faire d'efforts pour m'ouvrir davantage. Parce que ça changerait rien. Est-ce que je le pense vraiment ? Probablement pas... Mais il me déçoit tellement, ce soir, que j'ai envie de le penser. J'ai envie que tout soit de sa faute, rien qu'un instant. Juste d'être la pauvre victime et de pleurnicher sur mon triste sort sans avoir à étouffer sous la culpabilité.

Mais mes bonnes résolutions ne tiennent qu'une seconde à peine. Je veux pas qu'on reste là-dessus. Même si je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. La suite, je crois qu'on la connaît tous les deux : les mots vont finir par mourir et lui par se relever, il me balancera un bonne nuit résigné et ira se coucher je ne sais où. Une nuit de plus... Je n'arrive même pas à désespérer. Peut-être que ces quatre jours n'étaient qu'une mise en garde. Genre « c'est fini ». Mon cœur bat plus fort. C'est fini... Alors bêtement, je lui demande pardon, comme si ça pouvait arranger quoi que ce soit. Qu'est-ce que j'espère ? Qu'il me dise que c'est rien, que c'est oublié et qu'il me pousse un peu pour se faire une place à côté de moi ? Tu parles... « Mais tu n’as pas à t’excuser mon amour. Tu n’as rien à te faire pardonner... » Un gémissement blessé m'échappe à son surnom. C'est dégueulasse de faire ça ! De me descendre sans ciller avant de me cajoler à coup de mots doux... Il me prend juste pour un demeuré. Pour un crétin désespéré qui fermera les yeux sur le bordel de cette soirée seulement parce qu'il y a quelque chose d'agréable à quoi se raccrocher. Ma gorge se serre alors que je ravale rageusement mes larmes. C'est même pas à lui que j'en veux, c'est à moi, parce que je sais qu'il a raison. Je sais que c'est exactement ce que je vais faire. C'est exactement ce que je fais depuis des semaines... Ses je t'aime bâillonnent facilement tout le mal qu'il a pu me faire. Je me laisse bercer par ses jolies phrases qui éloignent les cauchemars qu'il a lui-même causés. « Ce ne sont pas des reproches que je viens de te faire. Je… j’ai été maladroit mais ce n’est définitivement pas ça. Je veux juste t’aider. Tu vas mal et je ne sais pas comment t’aider. Je ne veux pas te voir sombrer, sauf que c’est le cas et je ne sais pas comment t’apporter mon aide. Je ne veux pas que tu ailles voir quelqu’un parce que je te force à le faire… C’est juste que… je ne sais pas, j’ai l’impression que ça pourrait t’aider, que peut-être tu pourrais y voir plus clair. » J'écoute silencieusement ce qu'il me balance encore. La vérité, c'est qu'il ne veut pas que j'aille voir quelqu'un tout court, ouais ! Ça doit être sur son épaule à lui que je me mette à pleurer, à son oreille que je m'épanche sans retenue... Et si je le fais, il fera quoi, hein ? Il m'enfumera pour que je pense encore que tout vient de moi ? Que je suis le seul et unique problème de notre couple ? Je suis doué pour ça, pour prendre sur moi toutes les fautes que je peux croiser mais là, je sais que c'est pas vrai. J'ai pas tous les torts. J'en ai, bien sûr, mais je suis pas le seul. « Et t’as pas été stupide. T’as le droit de ne pas avoir envie de quelque chose ou de n’être pas prêt à quelque chose. Et je ne suis pas là pour te forcer à quoi que ce soit. Tu pensais en être capable et ça n’a pas été le cas, c’est humain, y’a rien de mal dedans. Tu n’as rien à te reprocher. » Je ne peux retenir un rire triste et sans joie. C'est nerveux, je crois. Ben voyons. Ça a déclenché un cataclysme mais c'est pas grave, j'ai le droit, tout va bien dans le meilleur des mondes. J'ai envie de le foutre dehors, de lui hurler dessus, qu'il arrête de se foutre de moi. J'ai envie de pleurer, de l'embrasser comme si c'était la dernière fois (parce que ça le sera sûrement ou presque), de faire mon sac et de rentrer chez moi. Je veux qu'il disparaisse, qu'il me foute la paix, qu'il me promette que c'est sincère tout ça, qu'on passe le reste de la soirée blottis l'un contre l'autre comme pour braver tout ce qui nous tombe dessus ces derniers temps. À cet instant précis, je l'aime autant que je le déteste. « Arrête... J'ai peut-être rien à me reprocher mais tu le fais à ma place... » C'est une observation résignée, sans cri ni froideur. Juste loin. Juste réaliste. Juste... juste blessée, je crois. « Tout est de ma faute, je nous entraîne droit dans le mur, je fais pas d'efforts, je me raccroche à du vent et je suis même pas foutu de te sauter pour te faire oublier à quel point je te sers à rien. » Je crois que j'ai à peu près tout résumé. Et que mon œuvre laisse entrevoir sans mal la violence que j'ai ressentie durant cette conversation. Il ne pourra pas me reprocher de rien dire, au moins... Au contraire, on peut presque m'entendre lui avouer qu'il a sacrément merdé, lui aussi, ce soir. Toutes mes envies de faire un pas vers lui, d'essayer de m'ouvrir un peu et de lui exposer ce qui ne va pas ont été salement dégagées. J'ai plus envie. Pourquoi faire ? Qu'il me reproche de pas être assez mature pour lui pardonner sa trahison ? D'être égoïste au point de pas le voir comme le héros qu'il est ? Parce que qu'est-ce qu'une vie mise en danger quand on peut en sauver des dizaines et des dizaines d'autres ? Je sais que c'est pas faux, bien sûr, mais j'aurais juste aimé avoir le choix. Avoir sa confiance. Qu'il me dise clairement que je risquais quelque chose. Je l'aurais suivi et il le sait. Ça aurait rien changé pour lui et absolument tout pour moi. Pour nous...

Je finis par me redresser péniblement. Lui n'a pas bougé, au pied de sa fenêtre, les joues rougies par les larmes. Je déteste le voir dans un tel état. Et je m'en veux de ne rien faire pour arranger ça. Mais qu'est-ce que ça changerait ? Si ça se trouve, il me repousserait et je le vivrais encore plus mal. Alors c'est ça ? Dans le doute, je fais plus rien ? J'ai des défauts à la pelle mais ça, ça ne me ressemble pas... Pas avec lui, en tout cas... Je n'ai jamais hésité à prendre le risque de me faire virer, au contraire. Il boude ? Et bah je vais aller le câliner. Il pleure ? Et bah je vais aller essuyer ses larmes. C'est tout ma faute ? Bah il sera assez grand pour m'envoyer chier s'il veut... Mais là, j'y arrive pas. Parce qu'il n'y a plus de retour... On fonctionne à deux. Je veux pas être le seul à s'abaisser à faire le premier pas. Je veux pas être celui qui s'oublie constamment pour qu'on ne sombre pas trop vite. Y'a pas que moi qui ai à le faire ! Ça marche pas que dans un sens... Et de toute la soirée, il n'a pas essayé rien qu'une fois de m'approcher. Bien au contraire... Ma présence doit lui être assez difficile à supporter comme ça... Alors je détourne les yeux. Je sais très bien que je finirai par flancher, de toute façon... « Qu’est-ce que tu as voulu dire par “ça a laissé des traces’’ ? » Sa question me laisse bête. Je fronce légèrement les sourcils et hausse vaguement les épaules. C'est un peu tard pour poser la question maintenant. C'était tout à l'heure, qu'il aurait dû le faire. Serrer ma main dans la sienne et chercher à comprendre. Peut-être même qu'il m'aurait pris contre lui et souffler tendrement qu'il était là pour moi, que je pouvais lâcher prise. Je ne sais pas si je l'aurais fait, je ne crois pas. Mais j'aurais enfoui mon visage dans son cou, comme d'habitude, et, rassuré par son odeur et la chaleur de ses bras, je lui aurais expliqué. Peut-être sans rentrer dans les détails, oui, mais ça aurait été un grand pas en avant malgré tout. Mais au lieu de ça, il m'a lâché. Il... il m'a abandonné. La situation lui échappait, ça lui plaisait pas alors tant pis, démerde-toi. Tu veux pas parler alors tu mérites même pas que je reste près de toi. « Je vais pas te faire un dessin. » Cette phrase gamine résonne bizarrement au moment où je la prononce. J'ai toujours eu plus de mal à parler avec des mots. Depuis des années, je m'exprime plus clairement avec des images, je crois. Quand on regarde les photos que j'ai prises juste après la bataille, on comprend facilement que je le vivais affreusement mal, que je m'en voulais plus que je ne le laissais paraître... Alors qu'en vrai, je jouais les insensibles et continuais ma vie comme si rien avait changé. Je ne sais pas mentir avec mon appareil entre les mains. Je n'ai jamais su. Je n'ai jamais essayé en réalité puisque personne d'autre que moi n'a à voir mes confessions. Peut-être que ce serait pareil avec un crayon... J'en sais rien. « Tu peux le prendre dans tous les sens que tu veux, ce sera vrai quand même. Toute la merde de cette fin d'année, elle a... 'Fin ça a... » Encore une fois, c'est trop me demander que de parler réellement. Les mots ne viennent pas, ne sortent pas. Comme si tout en moi refusait d'avoir à revivre ça. Je veux pas en parler. C'est plus fort que moi, j'y arrive pas. On voit bien pourtant que j'y mets de la bonne volonté, j'essaye de lui expliquer, de répondre à ses questions, j'essaye vraiment mais ça non plus, ça ne fonctionne pas. « T'étais là... Tu sais très bien ce qu'il s'est passé. M'oblige pas te raconter... » C'est étrange de voir à quel point ça sonne comme une supplication. J'espère presque qu'il me protège des souvenirs comme il aurait dû me protéger du reste. Parce qu'il n'y a pas que le sort que je me suis pris, il y a tout le reste aussi. Ses mensonges, ses adieux, son départ, ma jalousie, la panique, la douleur... Tout... Ça m'a achevé, littéralement. Même encore maintenant, il n'est pas rare que je me réveille dans un état lamentable au beau milieu de la nuit parce que tout m'a rattrapé, ou que je souffre encore comme les premiers jours alors que ça fait un bail que je n'ai plus vraiment mal... Et dans le fond, je suis certain qu'il est capable de comprendre facilement tout ce que j'ai pu vivre ce soir-là, et les jours qui ont suivi peut-être aussi, et ce sans que je n'ai à prononcer le moindre mot...
Made by Neon Demon


DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines
Revenir en haut Aller en bas
Zola R. Shaw

Zola R. Shaw



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14622-zola-rylee-shawhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14638-zola-entre-l-amour-et-la-haine-il-n-y-a-qu-un-pashttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14700-zola-si-c-est-pour-faire-15-fautes-par-phrase-merci-de-m-oublierhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14701-zola-message-rapide-je-n-ai-pas-votre-temps

Arrivé(e) le : 05/01/2012
Parchemins rédigés : 8986
Points : 8
Crédit : Tashi Rodriguez
Année : 4ème année (14 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Légilimens en devenir
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Azraël

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptySam 2 Déc - 1:08


❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞Dan & Milo
Si je pensais que ça ne pouvais pas être pire, qu'on avait déjà touché le fond et qu'on ne pouvait pas aller plus bas, j'avais tort. Visiblement il fallait faire confiance à Dan pour creuser, encore et encore et encore et encore et encore, sans cesse, sans ciller, sans se fatiguer, pour nous emmener encore plus bas. A croire que cette chute n'aurait jamais de fin et qu'on ne toucherait jamais le fond. Alors on en est là ? Après des semaines, voire des mois à éviter les problèmes, à tenter de les oublier, de les mettre de côté pour ne profiter que des bons côtés, on finit par les prendre en pleine face ? C'était inévitable me direz-vous, c'était naïf de croire qu'on pourrait les oublier à jamais ou en tout cas suffisamment longtemps pour trouver une solution à nos problèmes. Comment trouver des solutions si on occulte les problèmes ? C'est évident, c'est de la pure logique et j'ai été bien idiot de croire que malgré tout, ça serait possible. Parce que je vis dans un monde irréaliste où si je fais rire mon amoureux alors il n'y a pas de problème. Je vis dans un monde où si mon amoureux me sourit ou me dit qu'il m'aime, c'est que tout va bien. Je suis un idiot. Un idiot fini et j'ai honte, honte d'être moi, honte d'être si nul, si crédule et si fatiguant. Et pourtant, je le savais. J'étais parfaitement conscient qu'au fond de moi, il n'allait pas bien. J'étais conscient que je n'allais pas bien et qu'au final, nous n'allions pas bien. Nous tentions de nous accrocher, mais en vain, parce qu'arriverait forcément ce moment où nous serions confrontés à la réalité et visiblement nous n'étions pas prêt. Le serons-nous un jour ? J'en doute, alors peut-être que finalement aujourd'hui ou dans 1 an, ça ne changera rien, on sera malheureux quoi qu'il arrive. Mais en cet instant, je n'ai pas envie que ça arrive, que les mots dépassent la pensée, que tout soit déformé et qu'on se dise ces fameux mots qui m'effrayent au plus haut point. C'est fini ! Ca ne peut plus marcher entre nous ! On ne peut pas continuer comme ça, tu vois bien qu'on n'y arrivera pas. Je te quitte. Mon coeur se serre à cette pensée, pourtant je suis conscient qu'à la fin de cette discussion, c'est exactement les mots qu'il emploiera. Il sera peut-être désolé, il pleurera peut-être ou alors serait-il juste lasse de me voir ou d'avoir cette discussion. Peut-être sera-t-il en colère ou que-sais-je encore. En tout cas, je sais au fond de moi, qu'à la fin de cette discussion, tout sera fini, parce qu'il n'en peut plus de me supporter et au final j'aurais bien du mal à lui jeter la pierre.

Je suis un con, je vous l'ai dit ? Je ne crois pas. Je me suis affublé de beaucoup de sobriquets peu sympathiques, je vous l'accorde, mais je n'étais encore jamais allé dans la vulgarité, mais il faut croire qu'il faut un début à tout. Je suis un con, c'est une réalité, cela ne sert à rien de se voiler la face. Je savais qu'il était malheureux, mais j'étais incapable de l'aider, certainement bien trop auto-centré sur moi-même pour prendre le temps de m'occuper de lui. Je suis un con parce qu'au lieu de lui offrir mon aide, je lui offre ma déception, encore et toujours. Je suis un con parce que mon égo meurtri à encore parlé, au lieu de se taire et de laisser son bien-être compter plus que le mien. Je suis un con parce que je vis. Je suis un con parce que je suis moi et que c'est certainement le pire défaut que je puisse avoir ... je suis moi ! Il ne s'était certainement pas rendu compte de tout ça quand il a accepté de sortir avec moi, pensant sortir avec un gamin un peu perdu, parfois un brin colérique, mais pas méchant, avec une gueule d'ange. Son amour pour moi a occulté tous mes défauts et m'a fait passer à ses yeux pour quelqu'un que je ne suis pas. Et je le savais. C'est certainement ça le pire, je le savais et je n'ai rien fait pour le détourner de ce mensonge. Oh bien entendu, je lui ai dit qu'il se trompait, que j'étais loin d'être parfait, mais ce qu'il prenait pour une faible estime de moi-même n'était en fait que le reflet de la réalité. Je suis un con, doublé d'un monstre. Il a cru tomber amoureux d'un ange, mais c'était plutôt un démon qui l'attendait au bout du chemin. Et même si j'étais conscient de tout ça, j'ai laissé faire, par lâcheté, par traitrise ou parce que moi je l'aimais et que j'étais incapable de lui offrir la liberté qu'il méritait pourtant tant. Je suis un con parce que les "reproches" que je lui ai fait ce soir, je pourrais me les retourner. Je suis un con parce que je lui ai demandé de parler à quelqu'un et que quand il a accédé à ma requête, j'ai été déçu de constater que ce n'était pas moi. Heureusement que ce n'est pas moi, sauf que j'ai bien du mal à l'accepter. J'aurais aimé être l'oreille attentive dans laquelle il s'épanche le soir venu. J'aurais aimé être l'épaule sur laquelle il pleure ou sur laquelle il s'appuie. J'aurais aimé être les bras tendre qui le serrent quand il est triste et qu'il a besoin de réconfort. J'aurais aimé être tout ça et bien plus encore. Sauf que ce n'est pas possible et c'est certainement mieux. Pour lui du moins. Et au lieu de l'accepter, j'ai été déçu comme toujours. Un véritable enfant capricieux.

Quand il reprend la parole, chaque mot qu'il emploie, chaque intonation, est un reproche et un poignard lancé en plein coeur. Et dieu qu'il est doué pour viser juste. Pas un seul ne rate sa cible, tous vont droit dans le mille. Je me fige sur place, incapable de bouger ou de parler. Mon coeur martèle ma poitrine et ça fait un mal de chien. J'aurais presque envie de le laisser s'enfuir, au moins l'un de nous deux s'en sortirait dans cette histoire et ce serait injuste que ce soit lui qui se brise alors qu'il n'avait rien demandé à la base. Il a raison. Je lui ai demandé d'aller en parler à quelqu'un, pensant naïvement et égoïstement que ce serait vers moi qu'il se tournerait et quand il m'annonce qu'il le fera - le fera-t-il vraiment ? C'est encore une autre histoire - je suis déçu et n'hésite pas à le montrer. Je sens le rouge monter à mes jours et je baisse le regard, honteux. Je suis un enfant qu'on vient de gronder parce qu'il a fait une bêtise et que ce dernier en est parfaitement conscient. Je me mors l'intérieur de la bouche pour tenter de rester digne et également parce qu'inconsciemment, la douleur que je ressens en cet instant est presque bénéfique. Oui, plus je souffre et plus je ressens une pointe de soulagement, comme si cette souffrance m'aidait à payer mes dettes. C'est totalement faux, bien entendu mais j'ai le droit de le croire, non ? Je ne fais de mal à personne, en dehors de moi. Et aux dernières nouvelles mon bien-être n'intéresse que moi. Je suis tout penaud, me sentant totalement abruti. Je sais qu'il a raison, évidemment qu'il a raison. Je suis un abruti. Je suis un con ! « Pardon. » Commençais-je par dire d'une petite voix. « Tu as raison, je suis désolé. ... J'ai juste cru ... espérer ... que ... tu pourrais te tourner vers moi ... Mais c'était stupide. Je suis désolé. Je ... C'était ... laisse tomber. Tourne toi vers qui tu veux, l'important c'est que tu le fasses. » Je me sens tellement con, mon dieu. Je n'ai jamais entendu Dan me parler comme ça, alors pour vous dire, en plus de me sentir bête de réaliser que je suis un idiot fini, je me sens atrocement mal à l'aise qu'il me parle comme ça. Il est si ... froid ? Si distant. Et sans le savoir, je ne suis pas au bout de mes peines. J'avais l'impression de m'enfoncer plus encore, comme si j'étais la grande personne et lui l'enfant et que je lui donnais un ordre ou un conseil avisé. Mais ce n'était pas vrai et je n'avais aucun ordre à lui donner. Si je disais tout ça, c'était pour lui. Je ne vais pas avoir l'affront de dire "pas pour moi" mais en toute honnêteté, évidemment que c'était aussi pour moi, pour nous en fait. Quand il reprend la parole, je me prends un nouveau reproche. Moi qui ne voulais pas qu'il pense que je lui reprochais des choses, je constate que lui ne s'en prive pas par contre. Comme quoi, on ne jouait visiblement pas dans la même catégorie. Mais finalement, peut-être que je le méritais. C'était moi qui avais lancé la discussion, je devais assumer de l'avoir jusqu'au bout et peut-être n'avait-il pas tort. Il était vrai que je vais voir une psy régulièrement pour lui parler. Mais ça, il le sait, je ne lui ai jamais caché cette information. Et s'il me demande ce que je lui raconte, je le lui dirais. Seulement je n'ai pas le souvenir qu'il m'ait posé beaucoup de questions, donc les reproches peuvent aller dans les deux sens s'il veut vraiment jouer à ça. Seulement voilà, moi je n'en ai pas envie. Je n'ai pas envie de me battre, je veux juste qu'il se fasse aider. J'ignore si parler à quelqu'un pourrait lui être d'une grande aide, mais je me dis que ça ne pourrait pas lui faire de mal. Ai-je tort d'espérer ? suis-je un monstre de vouloir qu'il essaye ? Mes yeux restent braqués sur mes mains, mes genoux sont relevés au maximum. Assis ainsi, on pourrait presque oublier que je suis grand. « Je ne t'ai jamais caché que j'allais voir une psy. Et je ne pensais pas que ça te poserais de problème que je me tourne vers une spécialiste pour essayer de trouver des solutions. » Dis-je d'une voix enrouée. Je me racle la gorge avant de reprendre. « Mais ... je n'ai pas le souvenir de t'avoir caché quoi que ce soit. Et j'ai pas la sensation d'être fermé à la discussion, si tu as des questions, tu peux me les poser. » Je pense que ce n'est pas encore un crime de ne pas avoir envie de débarquer dans le dortoir, au retour d'un rendez-vous ou après une journée difficile en lui annonçant tout sourire : aujourd'hui, j'ai pensé au suicide ! Comment a été ta journée ? On mange ensemble ce soir ? Je garde ça pour moi parce qu'en soit, ce n'est pas important. J'ai des périodes de dépression depuis que les Mangemorts ont envahie le château, je pense que ça c'est vu, difficile à le cacher pour être honnête. Je ne vois pas comment ça aurait pu s'arranger en un claquement de doigt à leur départ. Surtout avec tout ce qu'il s'est passé ces derniers temps. Trop de pression, trop de choses à gérer, trop de sentiments divers et variés à assumer, trop gens à affronter. Il est évident que pendant quelques temps, je vais me sentir mal dans ma peau et dans ma tête et que tant que je n'aurais pas fait un pas en avant et que je n'aurais pas accepté de commencer à me pardonner, je n'irais pas bien loin. Parce que mon pire ennemi, actuellement, c'est moi.

Mais tout ça, il ne le sait pas, parce que je crois que je n'ai pas encore le courage de le dire. Parce que j'ai peur qu'il prenne ça pour une fantaisie de ma part ou que je tente de faire mon intéressant en jouant les victimes. Parce que la victime dans l'histoire, ce n'est clairement pas moi. Les victimes ce sont tous les gens qui se sont trouvés sans le vouloir sous les sorts des mangemorts. La victime c'est lui, les nés moldus, les sang mêlés et les sang purs qui n'ont rien demandé et qui ont risqué leur vie dans cette bataille qu'il ne voulait pas. Les victimes ce sont tous les élèves qui ne peuvent plus parler aujourd'hui car ils ne se sont pas relevés. Moi je ne suis définitivement pas une victime, je n'ai pas le droit d'aller mal, d'être dépressif ou d'avoir envie de me suicider. Je dois juste fermer ma gueule, sourire et remercier les gens qui me félicitent pour mon héroïsme, tout en espérant que ceux vers qui je me suis excusés me pardonneront un jour. Moi j'ai juste à tenter d'enlever tout ce sang que j'ai sur les mains, même si jusqu'à présent, en dehors de retrouver le mien au bout du compte à force d'avoir frotté, je ne suis parvenu à rien faire d'autre. J'ai juste à m'excuser, encore et toujours, auprès des vivants et des morts pour tenter de trouver leur pardon. J'ai juste à accepter qu'en fermant les yeux, je le verrais inlassablement sans vie dans mes bras, se vidant de son sang, sans que je sois capable de le sauver. Encore et encore et encore. Il n'y a pas une nuit où je ne me réveille pas en panique, vérifiant s'il va bien. Il n'y a pas une nuit où je ne lui dis pas, en larmes, que je suis désolé, sans qu'il ne l'entendent. Il n'y a pas une nuit où j'ai prié de pouvoir retourner en arrière pour prendre ce sort à sa place. Il n'y a pas une nuit où je me suis demandé s'il n'aurait pas été heureux s'il ne m'avait pas rencontré. Il n'y a pas une nuit où je ne m'en suis pas voulu. Mais tout ça, comment pourrais-je le lui dire sans passer pour une victime ? Je n'ai pas le droit de faire ça, je ne suis pas la victime, je suis le bourreau et je vivrais éternellement sous le poids de la culpabilité, parce que je ne mérite que ça. La discussion continue et visiblement, tout ce que je réussis à faire, s'est l'exaspérer encore plus et le mettre en colère. Enfin, je me dis qu'il l'est vu le ton froid et résigné qu'il use pour me répondre. A moins qu'il ne soit en train de réaliser qu'il ne m'aime plus et qu'il a perdu son temps jusqu'à présent. Ce serait certainement une bonne chose pour lui. Je rougis plus encore, encore plus mal que je ne l'étais il y a quelques instants et encore une fois, j'étais bien naïf de croire que ça ne pourrait pas être possible. Alors c'est tout ce qu'il retient de ce que j'ai dit ? Il déforme la réalité pour la tourner à son avantage ? Merveilleux. Vraiment, merveilleux. Et moi, au lieu de m'énerver et de lui dire qu'il a tort, que je n'ai jamais dit ça, je me contente de garder les yeux rivés sur mes mains, les larmes coulant silencieusement, paralysé par la peur du dénouement de cette histoire, le ventre noué et la gorge serrée, prêt à accepter tout ce qu'il dira juste pour ne pas qu'il prononce les mots fatidiques qui certes, mettront fin à ce cauchemar, mais qui mettront fin à notre histoire. Et ce sera le début de la fin, je le sais, je ne suis pas prêt à le supporter. Est-ce égoïste de vouloir le supplier de rester avec moi, de lui promettre que je m'améliorerais pour le rendre heureux. Sauf qu'il n'acceptera pas parce que cette promesse, je la lui ai déjà faite quand on s'est remis ensemble et que j'ai visiblement lamentablement échoué. Je ne suis pas capable de faire les choses bien. Je ne suis qu'un con, doublé d'un abruti. Je n'arriverai jamais à rien ou en tout cas pas à le rendre heureux. « Ce n'est pas ce que j'ai dit ... » Dis-je d'une voix cassée, presque timide. Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas qu'il me baise pour lui donner une utilité. Il n'a qu'à aussi me donner son prix tant qu'il y ait, comme ça ce sera le bouquet ! Je me sens tellement humilié. Quand j'ai dit qu'il nous conduisait droit dans un mur, je parlais surtout de lui. Par contre, peut-être a-t-il raison, il se raccroche à du vent ou en tout cas il s'accroche à une personne que je ne suis pas, que je n'ai jamais été. Il m'a prétendu une fois, dans une lettre, qu'il m'aimait pour ce que j'étais, que je n'étais pas parfait, comme il l'avait cru un moment, mais qu'il m'aimait pour ce que j'étais et qu'il préférait ça. J'aurais dû lui dire qu'il se trompait, qu'il croit me connaître mais qu'il se trompe sur toute la ligne. Mais qu'importe ? Pourquoi reprendrais-je tout ça pour tenter d'être plus clair, puisque je sais pertinemment que ça ne servira à rien. Il détruira un par un pour les points que je pourrais lui donner, tous mes arguments, toutes mes excuses. Il a décidé que je serais son défouloir, le mur sur lequel frapper, alors soit, c'est ce que je serais. Je ne dirais rien, je ne broncherais pas, je ne bougerais même pas, ne tentant pas de protéger mon visage des coups. Je le laisserais faire, si ça peut l'aider à avancer, alors je suis prêt à le faire. Evidemment qu'il ne me frappera jamais en vrai, j'en suis parfaitement conscient, mais au final, est-ce que les mots ne peuvent-ils pas blesser plus que les coups ? Je demande à voir.

Je ne vais pas te faire un dessins. Au moins ça c'est dit. Il ne prendra même pas la peine de s'expliquer. Pourquoi faire ? Je suis qui pour oser lui demander des explications ? Visiblement pas grand chose, en tout cas ce soir je ne mérite pas grand chose. Je pourrais m'énerver, une nouvelle fois, face à cette injustice, mais je fais le choix de ne rien dire, encore une fois. Non pas pour pouvoir jouer mes petites victimes, mais parce que peut-être que c'est moi qui ne fait pas d'effort. Peut-être que dit à n'importe qui, ça fera sens, mais visiblement je suis trop débile pour ça. Peut-être, après tout, je n'arrête pas de me le reprocher depuis le début, c'est bien qu'il doit y avoir plus qu'un fond de vérité. Je hoche la tête, silencieusement. Ca ne veut rien dire pour moi mais soit, s'il ne veut pas rentrer dans les détails, qu'il ne le fasse pas. De toute façon il avait décidé de ne rien me dire, je ne vois pas pourquoi ça changerait quelque chose. Je me contenterais de cogiter ça cette nuit, je sens que je vais avoir tout mon temps pour ça et peut-être que ça finira par déclencher quelque chose entre mes deux neurones. L'espoir fait vivre. Je ne dis rien, mais Dan finit par reprendre la parole. Chaque mot s'imprime dans ma tête et dans mon coeur, chaque mot me détruit à petit feu. Et lentement tout prend enfin son sens. C'est aussi libérateur que destructeur. J'étais là. Ca a laissé des traces. Le sang. Sa cicatrice. Son traumatisme. Tout prend son sens. Voilà pourquoi il ne voulait pas enlever son t-shirt, voilà pourquoi on en est là aujourd'hui. J'étais sincèrement à des années lumières de tout ça. C'est pourtant stupide, parce que ça aurait dû apparaître comme une évidence, mais non, pas pour moi. « Ta cicatrice. » Deux mots, qui portent tout son son. Sa cicatrice. Le bal. Mon aveu. Sa supplication. Mon détournement. Ma peine. Le vide qui s'est créé en moi depuis ce jour. La confiance qui s'est brisée. Elle n'est jamais revenue. J'ai cru, durant un moment, qu'il m'avait pardonné, à tort. Peut-être ai-je mal interprété les signes. Peut-être avait-il cru y parvenir, avant de se rendre compte qu'il ne le pourra jamais. Plus que jamais, je rêverais être loin. Je rêverais être 6 pieds sous terre. Je rêverais sauter par la fenêtre pour en finir. Je rêverais disparaître ou ne jamais avoir existé. Pourtant je reste ici, encré dans cette chambre, avec la ferme intention d'assumer mes actes. Parce que plus que jamais c'est le moment de le faire. C'est bien joli de dire qu'on est désolé, mais ça ne répare pas le mal que j'ai commis. Ca ne le fera jamais. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, je hoche la tête. J'ignore s'il peut le voir ou pas, je m'en moque un peu, moi je ne le regarde pas, j'en suis tout bonnement incapable. « Evidemment. J'ai été con de ne pas y avoir pensé avant.» Commençais-je par dire. « Je pourrais te dire inlassablement que je suis désolé, sans pour autant que ça ne change quoi que ce soit à ce que tu vis. Et aujourd'hui plus que jamais j'en suis parfaitement conscient. Je n'ai jamais voulu te faire du mal, je n'ai pas pensé un instant que ça pourrait arriver. Je n'ai pensé, en fait, serait certainement plus juste ... » J'avais la sensation de redire ce que j'ai dit avant. C'est stupide, ça ne sert à rien et je m'en rendais bien compte. « Je ... je ne vais pas te redire tout ce que je t'ai déjà dit, ça ne servirait pas à grand chose. Je suis désolé. Je le suis sincèrement, même si je sais que ça ne changera jamais ce que j'ai fait, que tu porteras toujours les stigmates de cette soirée et que par ma faute, tu ne pourras jamais oublier. Je ... je suis tellement désolé. Je suis tellement désolé que tu vives chaque jour avec ce fardeau sur les épaules. Je suis tellement désolé que ça te gâche ta vie et de ne pas pouvoir prendre ce poids sur mes épaules. Je suis incapable de savoir ce que tu ressens, ce que tu vis au quotidien. Et je comprends ... que tu me haïsses pour tout ça. En fait ... c'est bête à dire mais je ... c'est normal que tu m'en veuilles toujours pour tout ça. Je... tu n'as pas idée comme je m'en veux. Comme j'aimerais tout refaire. Je ... sans vouloir m'avancer, je crois que je me haïs plus que tu ne pourras le faire ... 'fin ... ne vois pas ça comme un défi ou une façon de faire pitié ou je ne sais quoi. C'est juste que je le pense. Il n'y a pas un jour où je n'y pense pas, où je ne m'en veux pas et ... c'est normal que tu m'en veuilles aussi ... je comprends." Je sais que tout ça n'apporte rien, qu'il va me trouver débile et qu'il va me détester encore plus après ça. Je ne cherche pas à l'attendrir, je le pense vraiment et je n'ose lui dire que je suis presque soulagé de savoir qu'il m'en veut toujours, parce que c'était horrible de me dire qu'il m'avait pardonné alors que je ne méritais aucunement son pardon et que s'il l'avait fait si vite, c'était à cause de ce qu'il ressentait. Et je trouvais ça presque injuste pour lui qu'il ne puisse pas défouler sa haine sur moi. Bon après, je vous l'accorde, il ne m'a rien dit du tout, il n'a pas dit qu'il me détestait, mais c'est logique non ? Il le vit mal, il est traumatisé par cette soirée et tout ça c'est entièrement de ma faute alors évidemment qu'il m'en veut ? Je ne fais pas de raccourcis, à mes yeux c'est une suite logique, rien de plus. Je suis envahie par tellement de sentiments. Mais je sais une chose, c'est que j'ai envie de me mettre en pls dans un coin et de rester là, sans bouger, espérant naïvement que si j'attends sagement, la mort viendra me frapper ... ou mes problèmes disparaitront. Mais je pense que j'ai plus de la chance que la mort frappe à ma porte, que mes problèmes se règle. Il suffit que je me mette dehors et je meurs de froid avant demain, à mon avis ...

©️ 2981 12289 0



Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's
Revenir en haut Aller en bas
Dashiell Dashner

Dashiell Dashner



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14517-dashiell-good-boyhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14534-dashiell-l-amitie-c-est-comme-une-bouteille-de-vin#294783https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14535-dashiell-flemme-de-lire#294785https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14536-dashiell-tout-petits-mots#294786

Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyDim 3 Déc - 1:20


ma plus belle conquête
est celle de ton coeur
Milo & Rioghbhardan

Comment est-ce que la situation a pu s'envenimer à ce point ? Comment on a pu en arriver là ? Et comment on va pouvoir s'en relever de celle-là ? Plus que jamais, j'ai peur de le perdre. De le faire fuir... Pourtant je suis bien incapable de me taire ou de faire ce qu'il faut pour éviter le pire. Je crois que j'ai trop encaissé d'un coup pour rester là sans broncher. C'est idiot parce que c'était mérité, en partie... Mais... Mais pas comme ça ! Il m'a laissé m'enfoncer et m'a reproché de couler dans la même phrase. Je suis fatigué. Cette conversation m'épuise. J'ai envie qu'il s'en aille et d'oublier jusqu'à l'existence de cette journée. On est plus à une journée d'éloignement près, hein, c'est ça ?! Mon ventre se tord à cette idée. Si. On est à une journée d'éloignement près... Parce que s'il quitte ce dortoir ce soir, il y a de grandes chances qu'il n'y revienne jamais. Je ne veux pas que ça redevienne « mon dortoir ». C'est le nôtre. Ça doit rester le nôtre. Jusqu'à la fin de l'année, je veux passer chaque nuit dans ses bras. Je veux l'aimer dans ce lit. Je veux qu'on continue notre vie ici. Il nous reste qu'un an... Une toute petite année... « Pardon. » Je me sens con. Tellement con... Mon cœur se brise littéralement face à cette voix timide et effacée. C'est ça « nous », alors ? Des discussions à sens unique et des blessures qui n'en finissent plus ? Je ne sais plus ce que je veux. Il m'énerve mais m'attendrit en même temps. J'ai envie de le repousser et de l'enlacer dans un même geste. Je me déteste de lui faire du mal. Je le mérite pas. Je le mérite définitivement pas. Je ne sais même pas ce qu'il fait encore là... Mon pauvre Milo, qu'est-ce que je te fais subir encore...? J'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. « Tu as raison, je suis désolé... J'ai juste cru... espérer... que... tu pourrais te tourner vers moi... Mais c'était stupide. Je suis désolé. Je... » J'aurais voulu pouvoir me tourner vers lui aussi... Parce qu'il est la seule personne auprès de laquelle j'ai envie de m'épancher... Qu'il me serre dans ses bras des heures durant pendant que je chouine sur son épaule... Comme avant. Comme avant... Mais il l'a dit lui-même, je m'accroche à du vent ! C'est plus comme avant et ça le sera jamais ! J'ai plus de raison de chouiner dans ses bras... J'ai plus de raison de me dévoiler sans retenue, sans crainte... Parce que je sais pas démêler les dits des non-dits dans ce qu'il me raconte. Qu'est-ce qu'il me cache encore ? Qu'est-ce qu'il peut bien faire ou raconter quand je ne suis pas à ses côtés ? J'ai même peur d'imaginer sa vie quand je ne suis pas là. Elle doit être tellement plus intéressante que le simulacre d'existence que je lui offre dans ce dortoir. Je m'étonnerais presque qu'il rentre encore. Il doit être tellement déçu de ce qu'il s'y passe. Ou plutôt de ce qu'il ne s'y passe pas... « C'était... laisse tomber. Tourne toi vers qui tu veux, l'important c'est que tu le fasses. » Sa résignation me laisse sans voix. À quoi je m'attendais ? À ce qu'il bataille pour que je daigne lui accorder trois mots ? Évidemment que non... Il a bien raison. Ça lui évitera de perdre plus de temps avec moi, au moins... Ma vue se trouble à nouveau. S'il en perd encore rien qu'un peu après ce soir... J'en ai jamais été aussi peu sûr. Un mois aura suffi à faire de notre cocon un champ de bataille. Et dire qu'avant, il n'y avait pas d'endroit que j'aimais plus au monde que ces quelques mètres carrés-là. J'étais prêt à abandonner ma famille pour y rester encore un peu, pour profiter de tout ce qu'il m'accordait ici. J'ai abandonné ma famille pour ça... Peut-être que ça n'était pas une très bonne idée... Peut-être que j'aurais mieux fait de rester à Lucan, de reprendre tant bien que mal un vie moldue et d'oublier tout ce que j'ai bien pu vivre ici...

Plus les mots quittent mes lettres plus je les regrette. Mais je suis trop con pour faire machine arrière alors je nous enfonce toujours davantage. Qu'il me fasse taire, putain ! Qu'il m'achève ! Qu'il me balance une bonne fois pour toutes que je suis un enfoiré et qu'il veut plus de moi ! Qu'il s'échappe... Qu'il s'épargne tout ça... J'aimerais pouvoir le faire pour lui. Avoir le courage de lui rendre sa liberté. Qu'il puisse vivre une vie douce et tranquille, loin de mon égoïsme, de ma jalousie et de ma stupidité. Mais je ne l'ai pas. Parce que je peux pas mettre fin à tout ça même si c'est exactement ce qu'on devrait faire. Mettre un terme à notre histoire. On est en train de couler avec le navire, il faut le quitter avant qu'on ne puisse plus s'en débarrasser... « Je ne t'ai jamais caché que j'allais voir une psy. Et je ne pensais pas que ça te poserait de problème que je me tourne vers une spécialiste pour essayer de trouver des solutions. » Même s'il ne peut pas me voir, ainsi vautré sur le lit, je secoue doucement la tête. Ça ne me pose aucun problème. Ça ne m'en a jamais posé. Il trouve du soutien où il le peut. Et je sais pertinemment que je ne pourrais pas le lui en apporter tant que ça en ce moment alors c'est définitivement mieux pour lui... Mais il a été trouvé une oreille attentive ailleurs. Sûrement même que la question ne s'est pas posée. Il ne s'est pas demandé si j'avais envie d'être celui qui l'écouterait ni rien, c'était juste... normal, j'imagine. Alors non, il ne me l'a jamais caché mais il ne m'a jamais vraiment demandé mon avis. Alors pourquoi est-ce qu'il me reproche de ne pas le choisir lui comme bouée de sauvetage si par malheur je mettais ses idées à exécution, hein ? « Mais... je n'ai pas le souvenir de t'avoir caché quoi que ce soit. Et j'ai pas la sensation d'être fermé à la discussion, si tu as des questions, tu peux me les poser. » Je ne dis rien. Parce que je le crois. Mais surtout parce que j'ai peur des réponses que je pourrais obtenir... Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête et ça m'arrange autant que ça me peine. Je ne veux pas être véritablement conscient de son mal-être et ne rien pouvoir faire. Je ne pourrais pas supporter ses problèmes et les miens en même temps. Et je crois que j'ai donné avec les siens l'an dernier... Il n'y avait rien d'autres qui pouvait compter. Je me fichais bien du reste, j'avais trop peur qu'il se noie réellement pour pouvoir entrevoir ne serait-ce que le monde autour. Ou que moi... Je me laissais même pas le choix, en réalité. Je pouvais pas avoir de problème, je ne pouvais pas aller mal. J'avais pas le droit. Pas tant qu'il avait besoin de moi. Et puis... et puis il a fini par me prouver que ça n'était plus le cas et tout ce que j'ai pu ignorer pendant des mois, et tellement plus encore, m'est retombé lamentablement dessus. Et j'ai pas plus le choix maintenant... Je veux continuer à imaginer que tout ne va pas si mal pour lui. Pas forcément merveilleusement bien, je ne suis pas idiot à ce point, mais qu'il s'en sort, qu'il remonte lentement la pente. Je veux me voiler la face comme je l'ai toujours fait, ignorer ce qui me dérange dans l'espoir que ça finisse par partir tout seul. Ce qui n'arrive jamais. Lui finira par partir, en revanche. Chaque son de ma part nous plonge dans une tension plus palpable encore. C'est étouffant. C'est ma faute. Pourtant, encore une fois, je ne m'arrête pas. Est-ce que j'ai envie qu'il déteste cette soirée autant qu'il me l'a fait détester ? Je crois, oui. Je ne veux pas être le seul à morfler ce soir. Et c'est particulièrement dégueulasse. Plus les secondes passent et plus je creuse sur le chemin de la connerie. C'est de pire en pire. Je ne pensais pas pouvoir être une enflure à ce point, mais... mais si. Je me souviens encore de son t'es pas une mauvaise personne... Comment il a pu se planter comme ça, hein ?! Comment il a fait pour pas remarquer qu'il n'y a rien de bien chez moi ? « Ce n'est pas ce que j'ai dit... » Et toujours ce même filet de voix, plus violent que toutes les disputes du monde. Un grognement aussi énervé que désespéré m'échappe, étouffé par mes mains dans lesquelles je me cache toujours à moitié. J'en ai marre, si vous saviez... J'en ai tellement marre. Il n'y a aucune issue positive possible à tout ça. Je sais même pas pourquoi on s'acharne. Ça n'a aucun sens. Aucun ! Je sais que c'est pas ce qu'il a dit, mais quelle différence ? C'est exactement comme ça que je l'ai ressenti. Brutal et douloureux.

Et je ne suis pas au bout de mes peines puisque revient l'heure des explications. J'étais prêt à faire un effort, à tout lui dire, à me laisser approcher même si c'était plus simple. Je voulais vraiment faire un pas vers lui et qu'il comprenne que j'étais d'accord pour aller dans son sens, rien qu'un peu. Qu'il ne se battait pas tout seul... Mais c'est fini. J'ai plus envie. Pourquoi faire ? Pour m'en prendre encore plein la tronche ? Qu'il me trouve d'autres trucs à rajouter ? Je fais pas d'efforts, je fais vraiment des histoires pour rien, que ça aurait pu être pire...? J'en sais rien. Il trouverait sûrement... Pourtant, j'essaye malgré tout. Parce qu'au fond, je sais qu'on fonce droit à la catastrophe et que tout en moi refuse ça. Je peux le trouver agaçant ce soir, je ne veux pas le perdre pour autant. Le voir si mal m'est insupportable. J'ai l'impression d'être revenu des mois en arrière, lorsqu'il passait le plus clair de son temps au fond du gouffre, sans même trouver encore assez de force pour faire bonne figure. Toutes ces nuits passées à chasser ses larmes et à lui promettre que jamais je l'abandonnerai. Jamais je l'abandonnerai... Il doit en doute, ce soir. Et dans le fond, peut-être que moi aussi... Je vois la lumière se faire sur son visage, bien que presque inexistantes, mes explications lui ont suffi. « Ta cicatrice. » Je baisse les yeux malgré moi. Je déteste ce mot. Je le déteste profondément. Et je déteste plus encore avoir à le mettre sur tout ça. Avoir à en parler... Normalement, je ne le fais pas. Je crois que depuis qu'on est sortis de cette maudite ferme, j'ai jamais abordé clairement le sujet. J'ai parlé du bal, j'ai parlé de la bataille, de l'infirmerie, de tout ce qu'il y avait autour... J'ai abordé la trahison de Milo avec mon beau-père, l'impression de vivre dans un champ de ruines... J'ai tout dit. Tout sauf ça. Et là... La nausée me reprend. J'ai froid, tout à coup. Est-ce qu'il avait oublié ? Qu'il n'y pensait plus ? Ou peut-être juste qu'il imaginait que les dégâts du bal avaient été réparés d'un coup de baguette magique ? J'en sais rien. Alors, malgré moi, j'appréhende la suite. J'ai pas envie qu'il glisse ses mains sous mon tee-shirt, je sais, mais si lui n'avait plus envie de le faire ? J'ai peur de ne plus lui plaire, qu'il pose sur moi ce regard dégoûté que je vois si souvent dans le miroir. C'était la seule chose que j'étais en mesure de lui offrir : une belle vue. Maintenant, c'est même plus le cas. S'il ne disparaît pas dans la seconde, j'ai une chance de malade... C'est ridicule parce que, dans le fond, je sais bien que je serais pas parti à sa place. Parce que je m'en serais foutu, je l'aurais trouvé à tomber de toute façon. Parce que c'est lui, parce que c'est ce qu'il dégage, parce qu'il sera incroyable quoi qu'il fasse. Mais moi...? J'étais un physique agréable et puis voilà, je dégage que dalle sinon une bêtise sans fin. « Évidemment. J'ai été con de ne pas y avoir pensé avant. » Non. Ça nous aurait juste évité d'avoir cette conversation. Bien sûr, ça aurait été une bonne chose mais est-ce qu'on aurait pu y échapper longtemps ? Je ne suis pas sûr... On y serait passés un jour, ça nous aurait rattrapés de toute façon... « Je pourrais te dire inlassablement que je suis désolé, sans pour autant que ça ne change quoi que ce soit à ce que tu vis. Et aujourd'hui plus que jamais j'en suis parfaitement conscient. Je n'ai jamais voulu te faire du mal, je n'ai pas pensé un instant que ça pourrait arriver. Je n'ai pensé pas, en fait, serait certainement plus juste... » Je secoue doucement la tête. Je ne veux pas de ses excuses, il me les a déjà présentées. Je ne sais pas ce que je veux, en réalité. Autre chose. Des preuves peut-être ? La preuve que je peux lui faire confiance, qu'il a confiance en moi peut-être aussi... Que je suis important pour lui, qu'il a besoin de moi autant que je peux avoir besoin de lui... Je sais pas... Je veux juste pas de ces désolés qui ne veulent rien dire. « Je... je ne vais pas te redire tout ce que je t'ai déjà dit, ça ne servirait pas à grand chose. Je suis désolé. Je le suis sincèrement, même si je sais que ça ne changera jamais ce que j'ai fait, que tu porteras toujours les stigmates de cette soirée et que par ma faute, tu ne pourras jamais oublier. Je... je suis tellement désolé. Je suis tellement désolé que tu vives chaque jour avec ce fardeau sur les épaules. Je suis tellement désolé que ça te gâche ta vie et de ne pas pouvoir prendre ce poids sur mes épaules. Je suis incapable de savoir ce que tu ressens, ce que tu vis au quotidien. » Prudemment, je relève les yeux vers lui. Je n'ai pas le temps d'en placer une, il n'y a pas de discussion, j'ai surtout l'impression qu'il a besoin de... je sais pas... d'évacuer peut-être ? Mais j'ai pas besoin de l'entendre, moi. C'est comme être de retour à l'infirmerie... avant de faire la pire connerie de mon existence. On est pas en train de suivre le même chemin, là ? J'ai peur que si... « Arrête... » C'est qu'un souffle suppliant qui ne l'arrête pas pour autant.

Je n'ai même pas le temps d'espérer que sa voix résonne à nouveau, brisant le silence trop explicite de la chambre. « Et je comprends... que tu me haïsses pour tout ça. En fait... c'est bête à dire mais je... c'est normal que tu m'en veuilles toujours pour tout ça. Je... tu n'as pas idée comme je m'en veux. Comme j'aimerais tout refaire. Je... sans vouloir m'avancer, je crois que je me haïs plus que tu ne pourras le faire... 'fin... ne vois pas ça comme un défi ou une façon de faire pitié ou je ne sais quoi. C'est juste que je le pense. Il n'y a pas un jour où je n'y pense pas, où je ne m'en veux pas et... c'est normal que tu m'en veuilles aussi... je comprends. » Q...quoi ? Mon cœur loupe un battement. Un soupir m'échappe. Je le fixe un instant, sans bouger, sans rien dire. Je contemple le fossé qui nous sépare. C'est exactement ce que je voulais éviter. Qu'il s'en veuille. Qu'il se sente mal à cause de ça. Ça ne change rien. Il peut s'en vouloir tant qu'il veut, ça n'arrangera pas notre problème. Mon problème... Qu'importe. Je voulais pas ça. Je voulais rien de tout ça en réalité... Et pourtant... « Je crois que t'as raison... Quand tu dis que ça fonctionne pas... C'est vrai. On s'en sort pas. Je fais de la merde. Tu te barres. On se déchire... Et ça fait qu'un mois... On devrait... essayer de remonter la pente... avant de... de... » Je me mords machinalement la lèvre pour retenir un gémissement agonisant. On devrait essayer de remonter la pente, chacun de notre côté, avant de vouloir nous lancer dans quelque chose ensemble. Se concentrer sur soi avant de se concentrer sur nous. Mais juste le prononcer me suffit à savoir que j'y arriverai jamais. Parce que... pourquoi je la remonterai si c'est pas pour lui ? Pourtant, c'est ce qu'il faudrait qu'on fasse, qu'il fasse. Qu'il m'oublie. Que je lui rende sa liberté. Que... Que je disparaisse... Sans réfléchir, je me lève brusquement. Le lit grince. Je manque de perdre l'équilibre. Un frisson me glisse dans le dos. Je sais pas si c'est le froid ou toute cette soirée. Je m'en fiche... Dans la seconde qui suit, j'ai traversé la chambre et rejoint la fenêtre. Je m'accroupis près de lui et le force à relever les yeux vers moi. Sa peau sous mes doigts suffit à faire revenir les larmes. Je les retiens tant bien que mal mais au fond de moi, j'ai peur que ça soit la dernière fois. « Non ! Tu racontes que de la merde, en fait ! » Ma voix tremble un peu mais je feins de n'avoir rien remarqué. « Tu crois vraiment que je serais là, si je te haïssais ? Sérieusement ? Oui, je t'en veux, j'avoue. Plus que je le pensais au début... Mais sûrement infiniment moins que tu le crois toi. Mais je te déteste pas. Et je t'interdis de croire une connerie pareille ! » Mes doigts glissent sur sa joue, essuyant les traces de humides qui peuvent encore subsister. « Je me déteste, je déteste cette école, cette situation, je déteste le monde entier, mais je te déteste pas, toi... » Doucement, je secoue la tête alors qu'un sourire triste étire mes lèvres. « Je voulais rester chez moi, cet été. Tout oublier, laisser tomber. J'avais pas le courage d'affronter tout ça. Ni ce que j'avais fait, ni... ni le reste... Mais à côté de ça, je vivais accroché à mon téléphone en attendant d'avoir de tes nouvelles. C'était la seule chose pour laquelle j'acceptais de sortir de mon lit. Te parler. » Je m'assois maladroitement, les jambes un peu engourdies par la position inconfortable que j'avais jusque là. Mais forcément, je me suis éloigné et je n'apprécie pas beaucoup l'idée. J'ai froid, maintenant. « Alors j'ai fini par revenir. Parce que ma seule raison de prendre sur moi et d'arrêter de moisir sous ma couette allait partir dans cette école dont je voulais plus jamais entendre parler. Ce soir, je pourrais dire que c'était pas une bonne idée. Et peut-être que c'est vrai... Que c'est la pire décision de mes vacances. Mais est-ce que j'aurais pu oublier tout ça pour autant ? Évidemment que non. Mais en plus de ça, je serais sûrement encore en train de dépérir sous le regard désespéré de ma famille qui était même pas foutue de comprendre vraiment le problème. » Parce que j'ai pas tout dit. Des petits bouts, par-ci par-là. Surtout ce qui me concernait. Dans l'ensemble, je me suis descendu, moi, sans vraiment dire du mal de lui.

Mes doigts torturent l'ourlet de mon tee-shirt. C'est nerveux. Je sais pas trop où je vais, en réalité. Il me reproche de rien dire, voilà qui est arrangé. Mais c'est maladroit, vraiment. Comme toujours. Je suis pas très à l'aise avec ces choses-là. Normalement, je laisse les choses empirer sans broncher, parce que c'est plus simple... Mais au point où on en est, la simplicité, je l'emmerde clairement. Tout serait mieux que de le laisser croire que je veux qu'il dégage de ma vie. « Ce que je veux dire, c'est que même si j'arrive pas à te parler ou qu'on en chie tous les deux, tu m'aides. Sans le savoir visiblement, mais tu m'aides. Tu me gonfles, parfois. Genre ce soir... Surtout ce soir. Mais j'ai besoin de toi. Plus que j'ai besoin de n'importe qui d'autre... » Pour la première fois depuis que je me suis rapproché, je détourne les yeux. Depuis le début j'ai besoin de lui. Depuis que j'ai ouvert les yeux dans cette putain d'infirmerie. J'aurais voulu qu'il soit là et qu'il refuse de partir. J'aurais aimé qu'il s'en foute de mon avis, qu'il s'impose. Chaque jour, j'attendais qu'il débarque près de mon lit et qu'il m'embrasse comme s'il ne s'était jamais rien passé, qu'il se fasse une petite place sur mon lit et qu'il me raconte sa vie comme il l'aurait fait autrefois. J'ai jamais vraiment voulu le larguer. La situation m'a échappée, comme ce soir. J'étais en colère, je lui en voulais, comme ce soir. Mais je voulais pas... Comme ce soir... « Alors ouais, t'as raison, ça fonctionne pas. On va droit dans le mur. Mais dès le jour où j'ai accepté de sortir avec toi, je savais qu'on allait droit dans le mur. Les raisons étaient différentes, mais quelle différence ? Des mensonges, une torture, ça se tient, non ? J'ai fait de la merde sur toute la ligne, avant qu'on soit ensemble, pendant, j'en ferai sûrement encore... Mais tu m'as pardonné. Enfin, je crois. Alors je finirai par en faire autant, y'a pas de raison. » On doit avoir l'air de deux beaux abrutis assis au pied de la fenêtre mais je m'en fiche. Je veux qu'il comprenne que j'ai pas l'intention de fuir, que j'ai pas l'intention de le haïr. « Je veux pas de tes excuses, je sais jamais quoi en faire... À la place, je veux ta confiance. Je veux que tu me prouves que je pourrais te suivre les yeux fermés comme je le faisais avant. Je veux que tu te sentes légitime à mes côtés comme c'était le cas l'an dernier, que tu me laisses te rassurer quand je le peux et pouvoir en faire autant. Je veux qu'on se soutienne au lieu de s'enfoncer. Je veux que tu oublies jusqu'à l'idée de quitter ce lit même si tu boudes. Je veux que tu te sentes le droit de faire ce que t'as envie avec moi, parce que je serais toujours assez grand pour t'arrêter quand ça m'ira pas. Je... et je veux qu'on se retrouve pour de vrai... parce que tu me manques affreusement. » Le silence s'abat brusquement après mon monologue sans fin. Il doit regretter de m'avoir demander de m'ouvrir un minimum... Ma main passe dans mes cheveux alors que je soupire. Puis je plante à nouveau mon regard dans le sien, le soutenant sans ciller, m'y noyant sans broncher. « Sauf si tu préfères qu'on en reste là. Dans ce cas que je te retiendrai pas, parce que je crois sincèrement que ce serait le mieux pour toi... »
Made by Neon Demon


DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines
Revenir en haut Aller en bas
Zola R. Shaw

Zola R. Shaw



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14622-zola-rylee-shawhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14638-zola-entre-l-amour-et-la-haine-il-n-y-a-qu-un-pashttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14700-zola-si-c-est-pour-faire-15-fautes-par-phrase-merci-de-m-oublierhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14701-zola-message-rapide-je-n-ai-pas-votre-temps

Arrivé(e) le : 05/01/2012
Parchemins rédigés : 8986
Points : 8
Crédit : Tashi Rodriguez
Année : 4ème année (14 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Légilimens en devenir
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Azraël

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyDim 3 Déc - 21:03


❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞Dan & Milo
L'apocalypse, c'est ici et maintenant en fait. Lui installé sur le lit, moi au pied de la fenêtre, j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'issue possible à cette discussion. Non, en fait c'est faux, je n'ai pas l'impression qu'il y a d'issue favorable à cette discussion, mais je vois bien une issue possible, qui est loin de me plaire. Et je suis partagé entre l'envie que cette discussion se termine pour la mettre derrière moi et qu'elle n'ait jamais de fin pour ne pas qu'il prononce ces mots qui me font tellement peur mais qui deviennent, d'instant en instant, inévitables. Je me rends bien compte que c'est la rupture qui nous pend au nez, il faudrait être un parfait crétin pour ne pas le voir. Il ne veut plus que je le touche, il ne veut rien m'expliquer, tout ce que je dis est déformé, tout ce qu'il me dit me vexe et me blesse, bref, plus rien ne va. Et je n'arrive même pas à lui en vouloir, parce que si on en est arrivé à cette situation, c'est aussi de ma faute et pas uniquement de la sienne. Alors oui, ce soir il ne réagit peut-être pas de la bonne façon, mais en soit, il est très loin d'être le seul coupable dans cette histoire. C'est bien beau de vouloir plaisanter sur tout, mais avec ce qu'on a vécu, cela aurait été plus judicieux de commencer à reprendre une discussion sérieuse plus tôt. Parler de ce qu'on ressentait, plutôt que de se voiler la face en espérant qu'en s'enfonçant la tête dans le sable, ça passera tout seul. Parce que j'ai beau prétendre qu'il fonce droit dans le mur, je n'ai pas la sensation de faire mieux de mon côté. Alors certes, je parle à une spécialiste de tout ce que je ressens, mais, d'une part je n'ai pas la sensation que ça change quoi que ce soit, et d'autre part, ce n'est pas en me disant que si je ne lui dit rien, ça passera tout seul, que je vais arranger les choses. Il faut qu'on parle, qu'on se dise les choses, pour qu'on puisse s'aider mutuellement et qu'on avance ensemble. Sauf qu'on en est incapable, bien trop effrayés pour ça et au final, on arrive à un point de non retour possible et la seule issue possible, c'est le mur qui nous fait face. Et je suis aussi coupable que lui, parce que j'ai accepté la politique de l'autruche et je n'ai rien fait pour arranger les choses, me disant que je pouvais repousser au lendemain la discussion.

Mais je ne savais pas quoi lui dire. Je sais que c'est tellement facile de dire que je suis nul dans ce genre de situation et que je n'ai pas su aborder les sujets fâcheux avec lui, ayant peur d'empirer les choses. Je l'ai vu s'enfoncer lentement dans la peine et que je n'ai rien fait pour l'aider. Je pourrais certainement me trouver un milliers d'excuses possibles, toutes valables je n'en doute pas, mais à quoi bon ? La réalité c'est que j'ai eu peur, que la situation m'échappait et que je ne savais pas comment m'y prendre. Pire encore, me sachant coupable de son malheur, j'ai préféré m'enfoncer la tête dans le sable pour éviter d'affronter la réalité. S'il est malheureux, c'est uniquement à cause de moi et ça, c'est tellement difficile à l'assumer que j'ai préféré ignorer les problèmes. Seulement voilà, ils sont toujours là, plus graves d'instant en instant et le fait de vouloir les ignorer n'a fait que me les faire péter à la tronche ce soir. Mais je le mérite tout ça. Je mérite ses reproches, son ton froid et distant, ses critiques, sa colère, son dégoût et sa haine. Et je mérite tellement plus encore, parce que je me cache derrière ma lâcheté depuis si longtemps que ça en devient honteux et scandaleux. Et je me demande comment ça a pu tenir si longtemps. 1 mois entier à nous voiler la face, c'est beaucoup, beaucoup trop en fait, ça aurait dû péter plus tôt. Je me sens con, tellement con. Je ne veux pas empirer les choses parce que je ne veux pas le perdre, sauf que c'est exactement ce que je fais. Je lui dis les choses, de façon tellement maladroite, en pensant bien faire et je m'enfonce, encore et toujours. Evidemment qu'il le prend mal, évidemment qu'il voit ça comme des reproches. Peut-être qu'au fond, ça en est, sauf que je ne le vois pas comme ça et que je n'ai pas envie qu'il le pense. Et peut-être que ces reproches ou ces conseils, voyez ça comme vous voulez, ils me sont autant destinés qu'à lui. Parce qu'au final, moi aussi je fonce dans un mur, il est pile en face de moi et je sais, au fond de moi que je ne l'éviterai pas. Et vous savez quoi, je ne l'éviterais pas parce que je ne veux pas l'éviter, je veux y foncer dedans. Je veux me péter la gueule dedans, je veux avoir mal, mal comme jamais j'ai eu mal. Je veux souffrir, agoniser, peut-être que, à l'article de la mort, je me sentirais enfin vivant. Je m'en veux tellement, je me hais tellement, que je me veux du mal et me blesser, volontairement ou non, apparaît comme une solution envisageable. Que je souffre, si les autres arrêtent de souffrir alors ça me va, je le mérite. Parce que je ne suis pas la victime dans l'histoire, je suis le bourreau et je mérite de souffrir. Et je pense qu'inconsciemment, si je ne lui ai rien dit, c'est aussi parce que je ne voulais pas son aide. Je veux me prendre le mur, je veux avoir mal. Malheureusement, c'est bien joli de vouloir souffrir, mais en gardant le silence sur la situation, j'empire également la situation dans laquelle il est et ça, c'est inacceptable.

Je lui reproche de ne pas me parler, lui montrant que je suis déçu, mais je ne me confie pas plus à lui, alors c'est définitivement injuste de ma part de lui tenir rigueur de quelque chose que je fais de mon côté déjà. Mais qui a dit que je n'étais pas une personne injuste ? Je suis un monstre et cela se vérifie d'instant en instant. Et je me fatigue, vous n'imaginez pas comment je me fatigue. Mais pour être honnête, tout ça je ne m'en rends pas compte, j'ai la tête dans le guidon et je ne vois que ce que ce qui m'arrange. Je vois Dan qui se tourne vers quelqu'un d'autre que moi, je vois moi, rester sur le bas coté pour le regarder s'en aller et je vois la confiance fondre comme neige au soleil. Mais je ne vois pas que je ne fais pas mieux de mon côté, tout simplement parce que c'est plus facile de reprocher aux autres ce qu'on fait soi-même. Quand je vous dis que je suis un con, c'est que c'est un fait avéré. On continue à parler ou plutôt il me fait des reproches et je les encaisse tant bien que mal. Mais vu que je sais que c'est mérité, je ne peux pas trop lui en vouloir. Je voulais qu'il parle, il le fait, pourquoi me plaindrais-je ? Certes ce n'est pas ce que je veux, ni la façon dont j'aurais voulu que ça se passe, mais est-ce vraiment grave au final ? Au moins il se libère d'un poids. Le soulagement qu'il doit ressentir sera certainement temporaire mais au moins il se sentira mieux. Je l'espère sincèrement pour lui. Je suppose que quand il larguera son boulet de copain, ça ira mieux. Je le vivrais mal, évidemment, mais je tâcherais de faire bonne figure pour ne pas qu'il se sente coupable, ce n'est pas le but. Je ferais en sorte, qu'en public j'aille aussi bien que j'en serais capable, même si l'envie de me jeter par la fenêtre sera grande. Je sombrerais certainement dans une profonde dépression, mais ce n'est pas grave, parce qu'au fond je le mérite et que si lui peut-être heureux, c'est tout ce qui compte. Et quand il sera avec quelqu'un d'autre, je tâcherais de lui montrer que je suis heureux pour lui, même si c'est faux et que j'aurais envie de me taillader les veines, au moins l'un de nous aura tourné la page et sera heureux et si c'est lui, c'est le plus important.

Et puis, au fil de la discussion, si on peut appeler ça ainsi, je finis enfin par comprendre ce qu'il se passe. Je suis définitivement con de ne pas avoir compris plus tôt ce qu'il se passait. Ca aurait dû faire sens dès le début. Il ne voulait pas que je lui enlève son t-shirt, ça aurait dû faire tilt dans ma tête, même si, pour être honnête, je ne vois pas où est le problème. Enfin non ... C'est compliqué. Disons que je peux comprendre que voir cette cicatrice lui rappelle de mauvais souvenirs, ça je le comprends à 100%. Et je ne dis pas que je ne penserais pas à ce qu'il s'est passé, ne serait-ce qu'au début, en la voyant à mon tour. Evidemment, elle est la trace de ma lâcheté et de mon idiotie, alors forcément que je vais y penser. Mais je veux dire, au delà de ça, elle ne me pose aucun soucis. Dan, avec ou sans sa cicatrice, reste Dan. Mais visiblement lui a besoin plus de temps pour le comprendre et ça, je peux totalement le comprendre. Mais ce que je vois surtout, c'est quelqu'un d'en colère, marqué par ces événements et très certainement encore anéanti par tout ça. Il est traumatisé, il m'en voudra très certainement à vie. Et je le comprends. Je le comprends tellement. J'ai cru, pendant un temps, qu'il m'avait pardonné et j'avoue que c'était incompréhensible pour moi, parce que je n'arrive pas moi-même à me pardonner, alors comment pouvait-il y parvenir ? Et je me lance sur le sujet, sans même me rendre compte qu'il m'a demandé d'arrêter. Je vous jure, je ne l'ai pas entendu me dire d'arrêter, bien trop pris dans la discussion pour ça. Je ne sais pas ce que je lui raconte, rien n'est structuré, mais il faut que ça sorte je crois. Il faut qu'il sache que je suis désolé et que je comprends qu'il m'en veuille toujours. Evidemment qu'il m'en veux, comment ça pourrait être autrement. Je ne veux pas qu'il s'en veuille de m'en vouloir, je ne veux pas qu'il sente de pression. Je suis un monstre, je mériterais le bûcher sur place publique. Qu'il me fouette, qu'il m'endolorise, qu'il me jette des pierres, je le mérite, je le mérite tellement. Alors je continue, incapable de m'arrêter. Je l'entends soupirer et me regarder. Je finis par me taire, j'ai certainement dit une connerie, encore une fois et il va me reprocher mille et un trucs. Il va me dire que je suis qu'une pauvre merde, qu'il n'en veut pas de mes excuses, que ça ne fera pas disparaître sa cicatrice ou le traumatisme qu'il a subi ce jour là. Et il aura raison, il aura tellement raison. Mais rien de ce que je pourrais dire ou faire ne pourra effacer ce qu'il s'est passé. Et quand il reprend la parole, mon coeur se brise dans ma poitrine et les larmes se remettent à couler. Ca y est, on y est. Il est en train de rompre. On n'y arrive pas, on fonce droit dans le mur, on devrait essayer de remonter la pente, mais seul, chacun de notre côté. J'ai l'impression qu'il n'y a plus d'air dans la pièce, j'étouffe totalement. Il faut que je me lève, que j'ouvre la fenêtre pour respirer. Il faut que je fasse quelque chose, n'importe quoi, mais juste ne pas rester ici. Il faudrait que je dise quelque chose pour le persuader de rester avec moi. Le supplier, lui dire qu'on va s'en sortir, que ce n'est qu'une mauvaise passe. Mais j'en suis incapable. Mon visage baigne dans les larmes, ma poitrine se serre, ma gorge est nouée, mon estomac est en train de se faire la malle et j'ai la nausée. Et je reste là, comme un idiot, les yeux fixés sur lui, grands ouverts sous le choc de la nouvelle. Il me largue. C'est fini. Mon monde vient de s'écrouler, la Terre a cessé de tourner et je chute, droit en enfer. Ca y est, on y est ...

J'aimerais parler, lui dire que je comprends, le retenir. J'aimerais lui dire n'importe quoi, mais j'en suis tout bonnement incapable. Alors je baisse les yeux, baignés de larmes et je me contente d'encaisser le choc. Et quand je l'entends se relever, je me dis que c'est bon, c'est fini. Je m'attendais à ce qu'il se barre, me laissant seul, au lieu de ça, il s'accroupit devant moi, me forçant à lever les yeux. Pour moi, c'est évident qu'il va me dire de dégager, qu'il m'a assez vu. Il va tenter de me faire comprendre que ça ne fonctionne pas et qu'il faut que je parte. Tout de suite et maintenant. Mon coeur se serre plus encore et je reste là, le fixant sans comprendre, comme un parfait demeurer. Comment ça je raconte n'importe quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait encore ? Est-ce qu'il pense me détester plus que je me déteste ? Je ne dis pas que c'est impossible mais disons que j'ai déjà atteint un haut niveau, alors je ne sais pas. Mais je ne dis rien et je le laisse continuer, il m'expliquera ce que j'ai fait de mal. Je m'attendais à des reproches, parce que je les mérite, au lieu de ça il me dit qu'il ne me déteste pas. Il m'en veut, ça oui, plus qu'il ne le pensait, mais il ne me hait pas. Il me dit que je n'ai pas le droit de penser ça, pourtant je le mériterais tellement que je ne comprends pas comment il ne peut pas me haïr. J'ai gâché sa vie, je mérite sa haine et son mépris. Je sens ses doigts glisser sur ma joue pour effacer les traces de mes larmes et sans même m'en rendre compte, je ferme les yeux pour profiter du contact. Cela ne dure qu'un quart de seconde mais c'est la meilleure chose qui me soit arrivé depuis longtemps. Je l'écoute, silencieusement, avec une grande attention. Il me parle. Il me parle enfin. Je ne sais pas si c'est ce que j'attendais, mais malgré tout, je suis content. Je m'en fous de ce qu'il me dit, tant qu'il me parle, c'est tout ce qui compte. Je sais qu'il ne voulait pas revenir, mais ça me fait malgré tout un petit quelque chose de l'entendre dire à haute voix. Et mon coeur vrille quand je l'entends dire qu'il attendait mes appels.
Je sais que ça comptait pour lui, mais certainement pas à ce point là. Et ce n'est pas rien de l'entendre m'expliquer les choses, parce qu'on a beau le savoir ou le deviner, c'est toujours bien de revenir sur ce genre de choses. Il parle, encore et toujours, du fait qu'il aurait pu ne pas revenir, ce soir plus que jamais il aurait pu en apprécier l'idée, mais ça n'aurait rien changer, il aurait été tout aussi malheureux. Et c'est toujours bête à dire mais je suis content qu'il pense ça. Non pas parce qu'il est revenu, même si ça compte pour moi, bien évidemment, mais parce qu'il est conscient que même loin, il n'aurait pas été forcément heureux. Au moins il en accepte l'idée, ce qui est un très grand pas, mine de rien. Je ne savais pas où il en était dans sa vie, de ce qu'il avait été capable d'accepter et ce qui était trop dur pour le moment, je suis content de voir qu'il n'est pas au point mort et qu'il a avance de quelques pas. On est loin du dénouement positif, pour le moment, mais il a fait un petit bout de chemin, c'est tout ce qui compte.

Il s'assoit et je le regarde faire. On a l'air de deux cons, les yeux rouges, l'air anéantis, au pied de cette fenêtre, au lieu d'être installé sur le lit. Mais au fond c'est certainement ce qu'on est, deux cons amoureux, perdu dans les limbes de la tristesse, à ne pas savoir comment faire pour remonter la pente. Déjà qu'on ne sait pas comment s'en sortir nous, individuellement, vous pensez bien qu'on ignore comment notre couple va pouvoir sortir de cette impasse. Pourtant, dieu sait qu'on en a envie tous les deux, sinon on ne serait pas assis, comme deux clochards, sur le sol froid de notre dortoir. Je n'ai rien dit, je le laisse parler, je sais que ça lui fait du bien et il ne m'a pas interrompu quand j'ai fait la même tout à l'heure. Alors je l'écoute, même sui je ne peux m'empêcher de sourire timidement et rougir en même temps de honte quand il me dit que je le gonfle, surtout ce soir. Ca je n'en doute pas que je le gonfle, qu'il me déteste un peu et je me déteste tout autant, qu'il se rassure. Et je rougis aussi de l'entendre me dire que je l'aide. J'ignore comment j'arrive à ce miracle, mais visiblement j'y arrive. C'est bien que je ne cherche pas à le faire, sinon vous pensez bien que je n'y arriverais pas. Et je lui souris bêtement quand il me dit qu'il a besoin de moi, plus que de personne d'autre, mon petit coeur brisé se recolle lentement et rebat de nouveau, plein d'espoir. Il ne m'en faut pas beaucoup, je vous l'accorde, mais je m'en moque si je parais minable, moi je ne veux pas qu'il me quitte, je l'aime trop pour ça. Je hoche la tête quand il parle du fait que je lui ai pardonné d'avoir fait de la merde avant et même encore aujourd'hui. Evidemment que je lui ai pardonné et j'espère sincèrement qu'il pense ce qu'il dit en me disant qu'il le fera à son tour. J'ai besoin de lui, plus que jamais, je ne veux pas le perdre. Et même si on fonce droit dans un mur, je m'en moque, je veux bien y aller, si je suis avec lui. Et chaque mot qu'il prononce après se marque dans mon esprit. Ca ne sera pas facile, on ne va pas se mentir. Il ne me fera pas facilement confiance, je l'ai déjà trahi par le passé, ça ne reviendra pas aussi facilement qu'on l'espérerait. Mais qu'importe, je ferais tout pour qu'il y arrive un jour. Et je voudrais me sentir légitime dans sa vie, mais j'ai tellement peur de le perdre et je pense tellement que je suis qu'une merde que c'est difficile, mais je veux bien essayer de faire des efforts, de ne pas être jaloux pour tout et son contraire. Je veux bien le laisser me réconforter et le réconforter à mon tour. Je veux qu'on se retrouve, comme avant et quand il parle de rupture, soit disant favorable pour moi, je fais non de la tête. Jamais. « Non ! » Fut mon premier mot, enroué, presque désespéré, mais qui résume tellement bien le fond de ma pensée. « Non, je ne veux pas arrêter, je ne veux pas te quitter, ni que tu me quittes. Je ne sais pas où je veux, ni où nous allons, ni ce que je veux, ni quoi que ce soit, mais je sais une chose, c'est que je ne veux pas te perdre ! » Et c'est sincère. Je ne sais rien de ce que l'avenir nous réserve et on va certainement continuer à en chier pendant quelques temps, mais si je suis avec lui, alors peut-être que ça finira par s'arranger. C'est en tout cas à ça que je me raccroche. « Je ne partirais plus et j'essayerais de tout faire pour que ça s'arrange et qu'on retrouve ce qu'on vivait tous les deux ... » Je ne sais pas comment, ni combien de temps ça va nous prendre, mais je veux y arriver. Pour lui, je déplacerais des montagnes. « Je t'aime, je ne veux pas te perdre ! Tu me manques aussi» Aujourd'hui, plus que jamais, ces phrases étaient vraies !

©️ 2981 12289 0



Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's
Revenir en haut Aller en bas
Dashiell Dashner

Dashiell Dashner



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14517-dashiell-good-boyhttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14534-dashiell-l-amitie-c-est-comme-une-bouteille-de-vin#294783https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14535-dashiell-flemme-de-lire#294785https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14536-dashiell-tout-petits-mots#294786

Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Left_bar_bleue2000/2000[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty_bar_bleue  (2000/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 EmptyJeu 28 Déc - 0:30


ma plus belle conquête
est celle de ton coeur
Milo & Rioghbhardan

Voir ces larmes dévaler ses joues m’est insupportable. Il ne mérite pas ça. Le monde entier je m’en fous mais pas lui. Pas lui… Pourtant, je sais qu’il faudrait qu’on en finisse une bonne fois pour toute. On ne peut pas continuer comme ça. Il a raison quand il dit que ça ne fonctionne pas. On y arrive plus. On est incapables de faire quoi que pour arranger les choses. Je ne sais pas comment on peut aller de l’avant, cette fois-ci. Pourtant, j’en ai envie, sincèrement. Je refuse de laisser tomber, de renoncer maintenant. Même s’il le faudrait… Pour lui… Je sais que ce serait dur au début et puis il finirait par se relever, par aller mieux, par oublier. Je ne sais pas pourquoi il reste avec moi, en réalité. Je ne lui apporte pas grand chose de bon. Rien d’autre que des disputes récurrentes et des non-dits étouffants. Parce qu’on ne se parle pas. Peut-être qu’il le ferait si je lui demandais mais avant c’était naturel. Il n’y avait pas besoin de demander, il savait que j’étais là pour lui, pour l’écouter, pour le rassurer si je le pouvais. Et je savais qu’il l’était tout autant pour moi. C’est plus vraiment le cas, aujourd’hui… Je sais qu’il l’est toujours, enfin qu’il le serait si je lui en donnais l’occasion, mais je n’y arrive pas. Parce que c’est lui. Et qu’il est en grande partie la cause de ce qui ne va pas. Difficile de chouiner sur l’épaule de quelqu’un qui se sentirait, à juste titre, visée au moindre mot… Mais je ne peux pas faire ça ! Tout en moi s’y refuse. J’essaye, pourtant, mais je bloque. Qu’il me largue, lui, moi je ne le ferai pas ! Égoïstement, je sais que ça ne serait pas mieux sans lui, pas pour moi, alors à quoi bon ? Je veux pouvoir rêver encore à un lendemain plus doux pour nous deux, à ces heures passées à refaire le monde, aux regards qui disaient tellement plus que tous les discours qu’on aurait pu faire… Alors au beau milieu de cette connerie, je m’arrête net et mets à mal la distance qu’il a installé entre nous. Je ne peux pas faire ça ! Il est dans un état plus lamentable encore. Je me déteste. On peut pas continuer comme ça, c’est un fait, mais on ne peut pas tout arrêter maintenant. Sa peau contre la mienne me fait frissonner. Mon coeur s’emballe. Je l’aime. Je l’aime autant qu’il est possible d’aimer quelqu’un-. Je l’aime plus que tout au monde. Je fais brusquement machine arrière. Je caresse doucement sa joue tout en essayant de lui expliquer. De lui expliquer, non pas ce qui ne va pas, mais ce qui va. De lui expliquer la place immense qu’il a dans ma vie. De lui expliquer à quel point je tiens à lui. On s’en fout de ce qui va pas, pour l’instant, on en a fait le tour ! Je crois qu’il est au moins aussi important qu’il comprenne définitivement que je ne le déteste pas. Qu’il est la seule personne sans qui je ne suis rien. J’aimerais qu’il aille se coucher avec la certitude que, malgré ce qui a pu se passer, rien a vraiment changé. Je le vois sourire et rougir légèrement alors que j’avoue qu’il est parfois chiant. Je ne peux m’empêcher de sourire également. Oui, il est chiant, affreusement chiant, le plus chiant des copains du monde même parfois, mais je n’ai pas l’intention de le changer. Je suis prêt à resigner pour des années !

Je termine enfin ma tirade interminable, sur une fin ouverte, pour qu’il ait le choix. Je ne veux pas que ça s’arrête, définitivement pas, mais je ne veux pas le forcer à quoi que ce soit. S’il veut rester avec moi, je veux qu’il le fasse parce qu’il en a envie. Il secoue la tête et je me sens rougir de plaisir. « Non ! » On revient de loin, une fois de plus. Il faut que ça soit la dernière fois, on ne survivra jamais à une de plus. C’est de pire en pire. Plus on s’accroche moins on y arrive. Faut qu’on arrête de fermer les yeux, définitivement. Je ne sais pas comment mais il faut qu’on retrouve la complicité qu’on avait. Qu’on s’ouvre. Qu’on se parle. Non, ça ne va pas, et on le sait, il faut qu’on cesse de faire semblant. Et ce sera beaucoup plus facile à dire qu’à faire. « Non, je ne veux pas arrêter, je ne veux pas te quitter, ni que tu me quittes. » Mon sourire s’agrandit doucement. J’hésite une seconde mais finis par prendre tendrement sa main dans la mienne. Comme à chaque fois ou presque, mon pouce caresse timidement le dos de celle-ci. C’est répétitif. C’est rassurant. Ça fait partie des habitudes qui se sont installées entre nous, ces petits riens auxquels je tiens. C’est un peu la promesse silencieuse que je ne le ferai pas, aussi, je crois. Genre « je reste là, ne t’inquiète pas ». Oh oui, je reste là ! « Je ne sais pas où je vais, ni où nous allons, ni ce que je veux, ni quoi que ce soit, mais je sais une chose, c'est que je ne veux pas te perdre ! » Même si rien ne va, on veut au moins des choses similaires. Tout n’est pas perdu, n’est-ce pas ? Mon étreinte se resserre tendrement alors que je baisse les yeux, plus touché que je l’aurais cru. Comment je pourrais le détester ? Ne pas être d’accord avec lui ou un peu en colère parfois, oui, mais certainement pas le détester. Il est la plus belle chose qui me soit jamais arrivée. On ne déteste pas quelqu’un qui vous apporte autant. Il a merdé, on le sait, mais moi aussi. Je dis pas que je vais arrêter de lui en vouloir demain, ça ne marche malheureusement pas comme ça, mais ça viendra. Et un matin, on se réveiller en ayant complètement tourné la page. Qu’importe s’il nous faut une semaine ou six mois, on y parviendra. « Je ne partirai plus et j'essayerai de tout faire pour que ça s'arrange et qu'on retrouve ce qu'on vivait tous les deux… » Je secoue doucement la tête, un sourire attendri étirant maladroitement mes lèvres. Je suis épuisé. Cette dispute était exténuante. Physiquement comme moralement. Je n’en peux plus… J’ai juste envie de me glisser sous les draps et de me blottir dans ses bras. Comme je l’ai espéré pendant quatre interminables jours. Hors de question d’y renoncer cette nuit. « On essayera de tout faire pour que ça s’arrange. J’ai pas l’intention de te laisser te débrouiller tout seul avec tout ça. Surtout qu’il y a quelqu’un qui m’a dit, un jour, qu’on formait une bonne équipe, toi et moi. » Et j’ai jamais eu de mal à approuver, jusque là, donc avec un peu de chance, ça nous reviendra naturellement. Sinon, et bien on fera en sorte que ça revienne. Je n’ai pas l’intention de le laisser se dépatouiller avec notre histoire tout seul. Ce serait sûrement beaucoup plus simple, parce que tous les torts lui reviendraient forcément et je pourrais me concentrer sur ma petite personne mais… Mais je ne veux pas. Pas avec lui. Pas pour ça… « Je t'aime, je ne veux pas te perdre ! Tu me manques aussi. » Doucement, j’approche mon visage du sien et, plus doucement encore, abandonne un baiser sur ses lèvres. Il ne dure qu’une seconde mais je frissonne aussitôt. « J’espère bien que tu veux pas, parce que c’est pas trop dans mes plans. Je t’aime trop pour te laisser fuir. » Je me relève péniblement, sans jamais lâcher sa main, et l’incite à en faire de même. Il ne me faut pas longtemps pour l’entraîner sous la couverture. Il a dit qu’il ne partait plus, j’ai rien inventé ! Alors il faudrait être idiot pour ne pas en profiter. Mes bras glissent autour de sa taille, mes lèvres se posent dans son cou avant que je ne m’y installe l’air de rien, et notre lit retrouve enfin le cours normal de ses nuits. « C’est définitivement plus confortable quand t’es là. » Et j’espère que ça ne changera plus…
Made by Neon Demon


DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty
Message(#) Sujet: Re: [Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) [Année 2023-2024]  ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo) - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[Année 2023-2024] ❝ Ma plus belle conquête est celle de ton coeur. ❞ (Dan & Milo)
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Sauter vers: