Mael & Lexie & Edward & Fao

On a beau être dimanche soir, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Comme souvent en somme. A croire que plus le temps passe, plus je deviens insomniaque. Dans le fond, je sais que cela est dû à tout ce qui se trame dans mon cerveau. Je suis incapable de le mettre en mode off et j’en subis les conséquences. En même temps, je suis constamment sur les nerfs dernièrement et je refuse de faire des pseudos exercices de relaxation. Tout ce qui semble fonctionner, c’est quand je me défoule comme une brute. Le Quidditch pourrait sans doute m’aider mais je refuse de monter sur un balai et de faire partie de l’équipe de ma maison. Keagan m’avait fait essayer son tout nouveau passe-temps l’autre jour et ça a eu l’air de fonctionner. Après m’être déchainé contre son punchingball, j’avais sombré dans les bras de Morphée à la nuit tombée. En conclusion, je devrai faire plus de sport mais je n’ai pas tellement le temps. Les études me bouffent déjà toute ma journée et je me vois mal faire un petit footing dans les couloirs de nuit pour trouver le sommeil. Aussi, las de me tourner et me retourner dans mon lit pendant plus d’une demi-heure, je me lève finalement, attrape le premier bouquin qui me tombe sous la main et me rend dans la salle commune, enfilant un pull au passage pour éviter d’attraper froid dans les cachots humides. Je me calle dans un coin de la salle commune, celui que j’ai l’habite d’investir quand je veux qu’on me laisse tranquille, tandis que je me plonge dans la lecture d’un manuel sur les créatures fantastiques, éclairé par un Lumos. Je fais mon possible pour oublier le reste, les tracas quotidiens et même le bal de demain soir.

Au début, je me dis que je me suis endormis, que les bruits suspects qui semblent raisonner dans les étages supérieurs ne sont que le fruit de mon imagination. Je secoue la tête pour me débarrasser de mon apparente somnolence. Pourtant, c’est bizarre, je n’ai toujours aucune envie de dormir. Suspicieux, je me lève du canapé sur lequel j’étais pourtant confortablement installé, abandonnant mon livre derrière moi, et m’approche de la porte, collant mon oreille dessus. Il y a clairement des bruits suspects qui proviennent d’en haut. Jetant un coup d’œil derrière moi, je décide finalement de franchir notre entrée secrète, laissant de côté l’interdiction de se balader dans les couloirs après le couvre-feu. Doucement mais rapidement, j’arrive au hall d’entrée. Restant caché derrière un pilier au cas-où, ce que je vois me stupéfie. Des dizaines de fantômes volent partout, s’éparpillant dans tout Poudlard, hurlant tous la même chose. Il ne me faut que quelques secondes pour comprendre ces deux mots. « Ils attaquent ! »

Mon sang ne fait qu’un tour et je me mets à gravir les escaliers tandis que les élèves commencent à sortir des dortoirs, la plupart encore tout endormis, ne comprenant pas encore ce qu’il se passe. Pour moi, c’est clair comme de l’eau de roche. Poudlard est attaqué. Ça nous pendait au nez de toute façon depuis l’année dernière, et avec la décision stupide du ministère de retirer les Aurors … Lorsque mon chemin croise celui d’élèves de première ou deuxième année, je leur somme de retourner dans leur dortoir et de se mettre à l’abri. Ils n’ont pas le niveau pour se protéger. Cependant je ne m’arrête pas pour m’occuper de ces Poufsouffle égarés. Dans la nouvelle cohue, j’essaie d’apercevoir des visages familiers, mais personne. Je m’empresse de continuer mon chemin pour monter au niveau des Serdaigles. Je dois trouver Allen.

La panique règne. De mon côté, je garde un sang-froid surprenant. Je ne suis pas du genre trouillard et ça a l’air de jouer en ma faveur. Je ne me suis jamais retrouvé confronté à ce genre de situation mais secrètement cela me tardait. Je ne dis pas que je rêvais que Poudlard se fasse attaquer. Disons simplement que j’avais hâte de me retrouver dans le rôle d’un Auror. Cependant j’aurai préféré que cela ne soit pas dans ces conditions, alors que les personnes qui me sont chères sont en danger.

L’étage des Serdaigles m’est inaccessible et poussé par une cohue d’élève, je m’empresse de monter une autre volée d’escaliers avant de me faire écraser. C’est alors qu’une explosion assourdissante retenti. Sans réfléchir d’avantage, je me rue dans cette direction, armé de ma baguette, prêt à en faire usage. Je m’arrête soudainement dans un dérapage à moitié contrôlé, manquant de rentrer dans une silhouette familière, et il ne me faut que quelques secondes pour me rendre compte de la situation. Une rangée de mangemorts bloque le couloir et s’avance dangereusement vers nous. Nous. Mael, le professeur Quincy et moi-même. Au vu des mangemorts étalés par terre, il semblerait que l’un des deux vient de jeter un sort d’expulsion. « Lashlabask ! » je prononce d’une voix forte et déterminée, pointant ma baguette en direction des assaillants, espérant faire jaillir suffisamment d’étincelles pour faire brûler leurs robes de sorciers. Tout en gardant ma baguette pointée vers les mages noirs, je m’approche de Mael, regardant du coin de l’œil le professeur faire face à un assaillant. « Mael ! Ca va ? Faut qu’on trouve un truc efficace pour les arrêter. A 3 contre 15, on est pas dans la merde. » Je lâche étonnamment pragmatique. Allez savoir pourquoi mais je ne suis pas paniqué du tout. L’adrénaline, surement. Je regarde tout autour de moi pour analyser mon environnement et voir comment je pourrais m’en servir.

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Mael & Lexie & Edward & Fao

Je me rends bien compte que c’est une chose de rêver de devenir Auror, et une autre de se retrouver au cœur du combat. J’ai l’impression de ne pas réaliser tout à fait ce qu’il est en train de se passer. Il y a quelques minutes à peine j’étais encore en train de lire un bouquin, comme un d’habitude, et nous voilà maintenant face à une rangée de mangemorts qui ont clairement pour objectif de nous faire passer un sale quart d’heure. Etrangement, j’ai l’impression d’avoir encore toute ma tête. Mais surtout, j’ai la sensation que tous mes sens ont une toute nouvelle acuité. Je mets ça sur le compte de l’adrénaline, d’après les études qu’il m’a été donné de lire. « Ed ! Disons que j'ai connu mieux. Toi ça va ? » J’hoche la tête et je suis sur le point de lui répondre lorsqu’une voix familière lance derrière moi un sort d’expelliarmus. Il ne me faut qu’un coup d’œil pour voir où il se trouve et cela suffit de me rassurer. Fao. Le savoir à côté de moi à vraiment quelque chose de très rassurant. Il fait partie de ces gens à Poudlard qui comptent énormément pour moi. Déjà qu’une grande partie de moi s’inquiète pour Allen et Keagan, je suis déjà rassuré d’avoir Faolán dans mon champ de vision. Cependant, c’est bien beau d’être entre amis, mais cela ne fait pas reculer les mangemorts qui approchent dangereusement vers nous. « Professeur qu'est-ce qu'on fait ? » demande Maël, clairement pas à l’aise. Cependant il n’attend pas la réponse de Quincy pour lancer un Expelliarmus … Qui échoue. Je mets ça sur le compte de la panique. En même temps, qui pourrait le blâmer ? Nous n’avons jamais vraiment été confrontés à de tels cas… Pratiques dirons-nous. Ayant sans aucun doute entendu Maël, notre professeur d’Astronomie se place devant nous. « Restez ensemble et faites attention aux arrières de chacun. Ne montrez pas votre faiblesse. Vous n'allez pas réussir à tous les coups, mais ne montrez jamais que vous avez peur, ils se nourrissent de ça et savent quand ils doivent vous attaquer. Vous devez être fort, vous n'avez pas le choix. » Ca… C’est pas faux. C’est un conseil qui peut sembler banal et parfaitement logique, mais dans ce genre de situation tout est bon à prendre pour se donner un peu de courage. Si, si, je vous assure. Automatiquement, je jette un petit coup d’œil derrière mon épaule pour m’assurer que nous ne sommes pas encerclés. C’est bon. Rien à signaler. Soudain, mon regard croise celui de Fao. « T’as pu voir Allen ? » je lui demande dans un murmure, l’angoisse trahissant mes traits. Depuis le jour où j’avais décidé que je serai Auror, j’avais mis un point d’honneur à éviter de m’attacher aux gens pour ne pas avoir à m’inquiéter pour eux. Visiblement j’ai lamentablement échoué et c’est dans ces moments-là que je le regrette. Cependant, ce n’est clairement pas le moment de se lamenter. « Et surtout, ne jamais tourner le dos à votre adversaire. S'il y a plusieurs personnes sur vous, mettez-vous dans un coin et près d'un mur, mais ne vous retournez jamais ! » J’hoche la tête, plus pour moi-même que pour montrer à Quincy que j’ai compris, après tout elle ne nous regarde même pas.

Un mouvement attire soudain mon regard. Une robe de sorcier et une chevelure blonde. Un élève de Poudlard très vraisemblablement qui pointait justement sa baguette en direction des mangemorts, profitant du fait qu’il n’avait pas encore été remarqué. Cependant, un seconde après, le mur à côté duquel il était explose, causé sans doute possible par le sort de Quincy. L’élève que je n’ai pas eu le temps d’identifier durant cette fraction s’écroule et disparait sous les amas de pierre. Je suis horrifié. « Professeur ! Il y avait un élève ! » Je hurle, décontenancé, n’osant pas croire ce qui me parait impensable. Elle ne l’a forcément pas vu, mais comment une prof de son envergure aurait pu faire une telle bavure ? « Waddiwasi ! » je rugis, pointant ma baguette sur l’amas de pierre, espérant pouvoir dégager l’élève avant qu’il ne soit trop tard et en profiter pour que les mages noirs s’en prennent plein la tronche.

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Mael & Lexie & Edward & Fao

Même si Fao me répond un peu trop durement quand je lui demande s’il a vu Allen, je ne le prends pas mal. Après tout, nous sommes tous sur les nerfs et il n’a peut-être pas envie que je lui rappelle qu’il y a des gens à qui il tient qui risquent d’être attaqués, blessés, ou pire. Moi-même je m’en veux pour avoir ce genre de pensées, mais rien n’y fait. C’est terrible. Pourtant, pendant des années j’avais fait tout mon possible pour dresser des barrières autour de moi, pour ne laisser personne m’atteindre, pour que le moment venu ce genre de situations ne se produisent pas. Pourtant, quelques-uns y sont parvenus, abaissant mes protections, faisant en sorte que je m’attache à eux et aujourd’hui je commençais à m’en bouffer les doigts. Pourtant j’étais conscient de tout ça. Narcissa avait raison… « Souviens-toi : ne les laisse pas voir ni ta peur, ni tes faiblesses, quelles qu’elles soient. » me murmure le griffon, me donnant une tape amicale et réconfortante sur l’épaule au passage, passant devant moi comme pour me protéger. Il a raison, bien évidemment, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Cependant, il ne sert à rien de se faire du mouron à l’heure actuelle, ils ne sont pas là. Je dois sauver ma peau et protéger mes amis présents en premier lieu. Ensuite, on verra. Essayant de reprendre contenance, je me concentre sur la situation actuelle au moment où je vois le jeune élève, et que le mur s’effondre sur lui. Choqué, je ne fais pas réellement attention à l’intensité de ma voix. Après tout, qu’est-ce que ça peut faire, et je m’empresse de dégager les gravats dans l’espoir de le sauver. Voir les pierres assommer plusieurs mangemorts d’un coup ne me calme pas vraiment. Ni même les sorts réussi et sanglants de Fao et de Maël, qui ont pourtant un côté franchement satisfaisant. Le truc, c’est que je n’en reviens pas. C’est la première fois que je vois quelqu’un mourir sous mes yeux. Encore une fois, je savais que cela adviendrait, surtout si on prend en compte la voie que je me suis tracé, mais je n’imaginais pas ça aujourd’hui, pas comme ça…

« Arrête de crier Carter, ce n'est pas de ma faute s'il a voulu s'enfuir comme un faible. Tu te bats et c'est tout. Il n'avait qu'à pas partir. Battez-vous, vous aurez tout le temps de pleurer sur son sort dans vos lits. » Attends … Elle se fout de ma gueule là ou ça se passe comment ? Et moi qui avais du respect pour elle… Elle vient de le perdre en à peine une minute. Elle ne se montre pas le moins du monde affectée par le fait qu’elle vient de tuer un élève. Pire, elle ose dire qu’il s’enfuyait alors que je l’ai très clairement vu pointer sa baguette vers les mangemorts. Non mais c’est une BLAGUE ? « Et puis j'ai envie de vous dire, soyez contents de ne pas être blessés. Je pense qu'il doit y avoir beaucoup d'élèves qui sont tombés sous les sorts. Vous, vous êtes beaux, sans égratignure alors ne pensez pas à votre camarade. Il n'a pas pensé à vous en vous abandonnant. » Et elle en rajoute une couche. C’est le pompon… Il est où le respect ? Je veux bien que l’on soit en guerre mais il y a des limites. Et tuer un élève puis en profiter pour m’humilier les dépasses carrément. Ma gorge se serre tandis qu’une chaleur tourbillonnante monte de mon estomac jusqu’à atteindre mes bras et ma langue. Bouillonnant de colère, je pointe ma baguette dangereusement en direction de Quincy. J’ai bien compris toutes leurs tirades sur le fait de garder contenance, de ne pas montrer ses faiblesses et blablabla, mais là, dans l’immédiat, c’est juste impossible. Et pour tout avouer, je m’en fous cordialement. De plus, presque la moitié des mangemorts ont été mis hors d’état de nuire, alors les conseils elle peut se les garder. Surtout quand elle tue des élèves. « Vous vous foutez de ma gueule j’espère. Je vous ferais remarquer que cet élève ne fuyait pas mais allait nous aider. Et aux dernières nouvelles, vous êtes là pour protéger les élèves, pas pour les tuer. » je siffle d’une voix grave et basse, plantant mes yeux verts et brûlants de colère dans les siens. Elle ne montre pas de respect ? Je ne vois pas pourquoi je lui en devrai. Moi je marche comme ça, c’est donnant donnant ou sinon c’est rien. « Il y a peut-être effectivement beaucoup de gamins qui sont en train de tomber au combat, mais au moins ne se prennent-ils pas les sortilèges de leurs professeurs. » Je continue de l'accuser. Au fond, si je réagis comme ça c'est tout simplement à cause de son manque de considération et le fait qu'elle s'en foute royalement. Je suis habituellement un sacré je m'en foutiste, mais il faut croire que cela ne me laisse pas de marbre. Les autres n’ont peut-être pas les couilles pour dire ce qu’ils pensent vraiment, mais ce n’est pas mon cas et il est tout bonnement hors de question que je joue le petit soldat de Quincy sans rien dire. Je me bats pour moi, pour ce qui est important à mes yeux, pas pour elle.

Soudain un éclair lumineux d’une couleur rouge attire mon attention et je réagis au quart de tour, détournant ma baguette de la jeune femme. « Protego horribillis » je m’exclame, espérant protéger notre petite troupe. Enfin plus mes amis que la meurtrière. *Et je n’ai clairement pas besoin qu’on m’intime de me battre, si je suis ici, c’est bien pour ça* je pense très fort mais me retiens de le dire à haute voix. Je pense que j’en ai assez fait et qu’il vaudrait mieux que je me concentre sur la bataille. Je fais un pas de côté, m’éloignant de Quincy mais la gardant dans mon champ de vision au cas où.

Starseed