Song of the sirens ▬ Azure & Agatha

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Song of the sirens

Tell me how beautiful I am

V
ous commencez à me cerner chers lecteurs : savez-vous à qui je m’en remets généralement quand je suis en proie à l’incertitude ? Aux astres et aux pierres, pardi. Et puisque les premiers n’ont pas jugé bon de me prévenir de ce malheureux incident de ce matin - un imbécile de Gryffondor qui a fait choir son bol de porridge à mes pieds, je lui ai tellement hurlé dessus que j’espère lui avoir fait perdre un tympan -, j’ai décidé de placer toutes mes espérances en les secondes ! Avec mon récent changement de dortoir, le débarquement soudain de mon ex petit-ami dans mon quotidien et tout ce que l’on entend murmurer à propos des vampires, même mon horoscope est incapable de m’aiguiller correctement dans ce formidable chaos. Mes repères s’effondrent les uns après les autres, et la vie si parfaite que j’avais commencé à me construire m’échappe, me laissant une désagréable sensation d’impuissance. Je préfèrerais être crucifiée au beau milieu de la Grand Place de Pré-au-Lard plutôt que de lui avouer, mais la présence d’Isadora me manque : son ton acerbe et ses mots acides m’offraient finalement un réconfort que cette chambre seule est incapable de l’apporter… Voilà à quoi je médite en cette brumeuse fin d’après-midi tout en défaisant mes nattes, chers lecteurs, les yeux perdus dans mon reflet. Le grand vitrail qui donne sur le parc offre une vie splendide d’ordinaire, mais le ciel grisâtre et l’atmosphère humide n’aident guère à l’apprécier… Voilà pourquoi j’ai suggéré à Azure de nous offrir un refuge digne de nous, en lui proposant un rendez-vous dans la salle de bains préfectorale. Certes, il manque un insigne à ma poitrine pour m’en accorder l’accès, mais disons que j’ai un passe-droit, en tant qu’amie. Je caresse du bout des doigts mes lèvres satinées, hésitant sur mon maillot de bain… Et après avoir fait mon choix sur un ravissant une-pièce blanc offrant une vue imprenable sur mon vertigineux décolleté, je revêts ma cape pour dissimuler ma peau cuivrée. Quelques gouttes de pluie fine commencent à s’échouer contre les carreaux dans un apaisant tapotis ; l’heure est venue d’embarquer mon sac de pierres, et de me faufiler jusqu’aux bains.

En contrebas, on entend sonner la cloche qui annonce la fin des derniers cours ; en ce qui me concerne, voilà déjà deux heures que j’ai été libérée d’étude des moldus… Les cordelettes du noeud gordien d’Ilvermorny se balancent dans mes cheveux au gré de mon rythme de marche, tandis que je descends les escaliers de la tour. Une armure qui se trouvait à l’angle du couloir me cède poliment la place, et je prends à droite dans la galerie menant à l’aile Est. Je passe devant la statue de Boris Le Hagard et enfin, me voilà face à la porte carrelée de vitraux colorés, face à laquelle Azure se tient déjà. « Ah, te voilà Chérie. Tu es prête ? » lui lancé-je en agitant mes ongles rouges dans sa direction. Une fois le mot de passe donné, les verrous cèdent et le battant s’entrebâille : nous entrons l’une et l’autre, foulant le sol de marbre blanc. Comme à mon habitude quand je viens, je salue la sirène dans son cadre, en réponse à quoi cette dernière rejette sa longue chevelure dorée derrière ses épaules. J’ôte ma cape, dévoilant mon maillot de bain, et agite ma sacoche sertie de petites pierres. Baguette en main, j’active quelques robinets desquels s’extraient une eau fumante… « J’ai prévu de quoi nous occuper un peu en attendant la prochaine chronique astro’ d’Erskine. » Je la dépose près de moi tandis que je m’assois sur le rebord, laissant mes jambes se glisser dans le bassin vide. Distraitement, je déverse dans le bassin un peu de bain moussant, laissant échapper des bulles rosées au parfum subtil de camélia. « T’as déjà pratiqué la lithomancie ? » demandé-je à mon amie, convaincue que le terme lui évoquerait au moins quelque pratique : c’était l’une des choses que j’apprécie chez elle, nous avons la même appétence pour l’art de se lire la bonne aventure. Je dénoue le cordon et lui révèle le contenu du sachet : gemmes - fausses, bien sûr -, cristaux scintillants, jaspes rougeoyantes, sombres agates naturellement polies, il y a de quoi faire son compte dans ma réserve personnelle.

@Azure Zinnia

black pumpkin

Song of the sirens

feat    @Agatha Kline 

Les quelques dernières heures avaient été plutôt difficile, au point où elle en voyait plus du tout ce qui était écrit sur ces notes de cours. Jamais, Azure ne s’était mise à étudier autant en cinq ans. Les BUSES arrivant dans quelques semaines, la pression ne cessait d’augmenter de jours en jours jusqu’à l’instant fatidique. Attablé devant une table dans la Grande Salle, elle avait commencé par les notes d’Histoire de la Magie résumé sur des cartons qu’elle avait commencé à relire avant de se faire un blitz de question réponse avec sa partenaire d’étude. Passé une heure trente, elle se lança à la rédaction de nouvelle fiche en reprenant un à un les rouleaux de l’an passé.

Tu m’avais pas dit que tu avais un truc ?

Ses deux yeux, un peu perdus, se levèrent finalement de sa dernière fiche, en cherchant la réponse qui n’était absolument pas dans le regard de Kathleen. Si elle le disait c’était qu’elle lui en avait surement glissé un mot. Son esprit pris quelques temps avant de revenir à la réalité et constater qu’elle aurait déjà dû quitter depuis quelques minutes. Terminado les études pour aujourd’hui! Elle lâcha un soupir de soulagement, avant de réaliser qu’elle n’avait absolument pas fait tout ce qu’elle avait voulu mettre à son planning pour la révision d’aujourd’hui. Serrant les dents dans ce sentiment désagréable, mais réalisant tout autant que ça ne sevrait plus à rien tant sa vision semblait tout transformer en belle œuvre de pointillisme sous ces yeux, elle abandonna. Prendre un temps pour elle ne serait pas du luxe! Les fiches couvertes d’encre à peine séché se vinrent être empiler les unes sur les autres rapidement, les rouleaux rapidement rouler et attacher, son encrier se voir refermer et le tout incluant sa plume et son manuel allèrent se placer dans son sac déjà bien rempli. Elle poussa une fois, puis deux; et referma en vitesse le pans de cuir, avant d’extirper rapidement ces jambes de sous la table.

On poursuit la semaine prochaine! Promis, j’en ferais un tas de nouvelle!

Au fond, elle savait qu’elle finirait probablement par tout faire à la dernière minute, la veille au soir de leur prochaine séance. Repoussant son heure de sommeil encore et encore jusqu’à ce qu’elle en tombe de fatigue.

Elle fit son chemin dans l’école comme un missile à tête chercheuse jusqu’à arriver devant la salle de bain des préfets ou elle avait rendez-vous avec Agatha. Elle allait être en retard! Elle en était certaine! Ne fût-elle pas surprise d’arrivé la première malgré son ascension dans les escaliers bloqués par une marée d’élève qui descendaient de classe. Elle n’avait certes pas eu le temps encore de se changer, mais c’était à cela que servait la salle de bain, non ? Elle jetait un coup d’œil dans son sac pour s’assurer que son maillot s’y trouvait bel et bien; impossible à dire à ce stade, il y avait trop de chose dans son sac. Quand la voix d’Agatha résonna, ça la tira de son observation alors qu’elle sortait de son sac la boite de chocogrenouille contenant du Voltiflor qu’elle réinséra rapidement de peur de se faire débusquer dans ce que Dashiell lui avait dénicher.

Oui. À peu près. – Avant de compléter rapidement. – J’ai pas eu le temps de me changer. Mais oui.

Elle en replaça le battant de son sac avant de s’occuper du mot de passe pour que la sirène leur autorise l’entrée. La série de pièce était toujours aussi sublime. Elle laissa son amie entrée en premier en tenant le battant de la porte, puis elle entra à sa suite. Si Agatha se dirigea naturellement vers la bassin, elle s’arrêta plutôt vers les espèces de cases pour y engouffrer son sac et tranquillement sortir un à un les articles jusqu’à trouver son maillot. Elle jeta un regard sur le côté alors qu’elle entendait les paroles d’Agatha sous le couvert de l’eau qui chutait dans ce qu’elle appelait La Piscine. Ce grand bain l’intimidait toujours autant mais elle s’en était bien gardé d’en parler à l’américaine.

J’arrive. J’arrive! - Motivée et enchantée à la perspective d’un peu de Divination! - Laisse-moi juste trouver mon maillot! – Les notes lui laissant des marques d’encres sur les mains, check! Les rouleaux empilés, check! Un volume de Métamorphose et un d’Astronomie. Sa cape d’invisibilité. Ô ça ne finissait plus! – Avec les quartz, et tout ? – Elle avait touché beaucoup de chose de type de Divination, sans nécessairement trouver pile ce qui lui convenait. Elle essayait de se remettre en contexte les bases, son esprit un peu pris par la recherche de son maillot deux pièces rouges. BINGO! Elle passa le maillot sur son épaule, avant de regarder tout ce qu’elle avait sorti avec un déclin d’engouement à tout refourguer dans son sac à nouveau.

PRETTYGIRL

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Tell me how beautiful I am

P
arfois, j'oublie le poids engendré par le stress des révisions... J'ai un vague souvenir de l'époque où j'ai passé mon brevet de sorcellerie américain, mais tout cela paraît si lointain que j'ai l'impression que c'était dans une autre vie. Depuis que tout cela ne me concerne plus vraiment, c'est comme si les examens et leur effet anxiogène me paraissaient dérisoires... Quand je pense que je ne me suis même pas présentée aux examens, l'été dernier... ! Mais Azure, elle, semble prendre cela très au sérieux ; cela fait des semaines qu'elle passe ses après-midis le nez planté dans ses épais bouquins. En pénétrant dans l'antre de la sirène à ses côtés, je me dis, chers lecteurs, que je réalise une bonne action : avec un peu de chance, cela la déridera un peu, et elle ne deviendra pas comme ces bêcheuses ennuyeuses à mourir de Serdaigle que tout le monde déteste. « Je prends de l’avance, chérie ! » lui lancé-je en glissant mes jambes dans le bassin, dont l'eau peine à monter, tandis qu'elle enfile son maillot. En me contentant de laisser mes pieds barboter dans quelques centimètres, je savoure la tiédeur des vapeurs qui s'en échappent... Et je me saisis de la petite sacoche que j'ai emportée avec moi. « Ce n’est pas du matériel de professionnel, mais je dois bien avoir de quoi faire l’affaire. » réponds-je, la voix teintée de cette malice propre à ceux qui aiment ne pas trop en dévoiler. Il paraît que les Mysiens se servaient de petites pierres noires à la place des graines de pavot pour obtenir des réponses à leurs questions à l’époque : qu’on ne me fasse pas croire que mes gemmes débusquées à prix dérisoire dans cette échoppe ésotérique du Chemin de Traverse ne feront pas l’affaire !

Enfin, mon amie apparaît dans son maillot deux pièces, qui vient délicatement sublimer sa silhouette avantageuse. Dommage, le haut n'a pas le pouvoir de faire oublier son absence flagrante de poitrine, mais disons qu'elle se défend bien contre les obstacles que Mère Nature place sur son chemin. « Canon, le bikini. » fis-je remarquer avec un sourire espiègle. Dommage, il n'y aura pas de témoins pour en profiter ce soir ! Et nous n'offrirons certainement pas cette vue généreuse sur les parties les plus intimes de nos corps aux pervers de cinquième année que l'on peut trouver chez Gryffondor, j'aurais trop peur qu'ils se mettent à saigner du nez en matant nos jambes élancées. J'ajoute cependant, en remarquant les taches qui teintent ses bras : « Mais tu t’es renversé un philtre d’aiguise-méninges dessus, ou quoi ? On dirait que tu t’es lavée avec de l’encre, avant de venir. ». C'est tout le problème avec Azure, la pauvre chérie ne sait pas mettre sa plastique en valeur ! Elle est très jolie, mais sa maladresse constante vient constamment ternir le tableau. J'avais de l'espoir qu'elle finisse par trouver un remède, je crois bien, à force de la côtoyer, que c'est un mal dont on ne guérit jamais.

L'eau commence à monter progressivement, gagnant mes mollets qui se déforment avec les ondulations à la surface... J'invite Azure à s'installer à mes côtés, lorsqu'elle me rejoint. Puisqu'elle semble plutôt intéressée par ma trouvaille, je tire sur le cordon de la sacoche, révélant un échantillon de son contenu. Entre mon pouce et mon index, je me saisis d'une petite jaspe bien polie, pas plus grosse qu'une perle : « C’est facile, il suffit de déposer la pierre dans le creux de ta main, comme ça, et de poser oralement une question. » À laquelle on ne peut répondre que positivement ou négativement, bien sûr… si nous avions voulu nous embarrasser de subtilités et d’interprétations multiples, j’aurais embarqué une boule de cristal avec moi. « Puis, tu la jettes devant toi, avec un léger mouvement du poignet. Si c’est oui, elle flotte, si c’est non, elle coule. » Je n'ai pas menti, c'est d'une simplicité enfantine ! Je mime le geste, comme si je projetais le minéral devant moi dans le bassin... mais à la place, je le lui tends. « Allez, vas-y commence ! » J'ai hâte de la voir s'exécuter. Et puis, ça me permettra de gagner un peu de temps pour cerner mes propres interrogations... Et puis, si nous avons quelques doutes sur notre pratique, ce sera un prétexte tout trouvé pour aller chercher Erskine dans son bureau...

@Azure Zinnia

black pumpkin

Song of the sirens

feat    @Agatha Kline 

On dit qu’une grande partie du talent en divination provient de la personne qui lit plutôt que ces outils. Et j’ai aucun doute te concernant. Tu es vraiment plus doué que moi.

Elle assista à l’incursion dans l’eau d’Agatha avant de jeter un coup d’œil à son désordre. C’était pas la peine de tout rangée pour le moment! Elle laissa donc tout pêle-mêle dans le casier avant de passer se changer dans un cubicule de toilette pour un minimum d’intimité. Elle replaça son pauvre bonnet A dans son maillot après avoir enfiler la culotte qui n’allait pas lui faire apparaître un fessier digne de ce nom. Le seul avantage qu’elle avait c’était qu’elle risquait pas de subir les contre-coups de la gravité avant très longtemps! Elle en ressortit rapidement avant de balancer ses vêtements scolaires dans la pile déjà bien bâti et finit son chemin jusqu’au bassin ou l’eau commençait à être particulièrement abondante.

Merci. – Dit-elle en rougissant. Jamais autant que toi. Avant de chercher à comprendre de quelle encre elle parlait, momentanément oublieuse de l’incident avec les cartons. Des yeux un peu absents à réfléchir s’ajouta finalement une réaction tardive avant qu’elle ne jette un regard vers son avant-bras. – Ah! Oui. Ça. – Fit-elle en levant son bras pour lui permettre de valider. – Je suis partie trop vite et le sel à pas dû bien sécher sur mes notes. J’ai dû me les tamponner à vouloir trouver mon maillot. – La petite gryfonne en profita pour s’asseoir sur le rebord du bassin momentanément. Il n’y avait encore pas assez d’eau pour déclencher un sentiment de panique. Encore. Mais viendrait un moment ou elle devait dire stop si elle ne voulait pas se sentir submergé par celle-ci. Elle hocha la tête à la proposition, comprenant les consignes claires, tout en se demandant quelle genre de roche flottait et quelle type de roche ne flottaient pas. Y avait-il une seule once de pragmatisme dans ce genre de technique divinatoire ? Un peu comme les tours de magie des moldus qui se faisait passer pour des magiciens avec leur jeu de carte truqué ou leur chapeau haut de forme ?

Je veux bien.

Elle finit par descendre dans le bassin, l’eau arrivant à ces mollets, dans un mouvement plutôt fluide mené par sa crainte que le fond carrelé ne soit glissant plus que par l’habitude. Enthousiasme, la cinquième finit par récupérer la jaspe avant de la frotter entre ces doigts. Sa texture est si douce qu’elle la serre dans ses mains et prend tranquillement sa chaleur. Dommage de devoir la balancé dans le bassin comme une pièce de monnaie dans une fontaine! – On dirait que je sais pas par quoi commencer. - Rigola-t-elle en zyeutant son amie toute aussi dans l’attente qu’elle se lance. La pierre passait d’une main à l’autre avant qu’elle ne se décide. Il y avait tant dans son esprit : les examens, les mecs, la marée de ses petits stress habituel ainsi que sa mère qui n’avait toujours pas donné signe de vie. Ça promettait des vacances particulièrement étrange, mais surtout une envie de la trouver encore plus importante. C’était dur pour elle de se l’expliquer, autant elle avait du mal à gérer cette relation étrange avec sa mère au quotidien autant maintenant n’avoir aucune nouvelle s’ajoutait à son lot d’anxiété.

Si je n’ai pas de nouvelle de ma mère, devrais je la chercher cet été ?

Dé 1 :
1-3 : Coule lentement
5 : Coule à Pic
Pair : Flotte

Et elle lança la jaspe qui fit un beau demi-cercle avant de tombé à l’eau. Elle crut au départ que la pierre flottait tant l'ondulation semblait ne pas offrir à leur yeux un cercle de plus en plus grand, avant qu'elle ne réalise que c'était à cause de l'eau des champelures qui brouillaient et créaient des courants supplémentaire pour lui rendre plus difficile la lecture. Elle retourna un regard vers la plus belle, avant d'ajouter à une moue : Elle n'a toujours pas donné signe de vie depuis décembre... si c'était agaçant, là c'est rendu littéralement flippant. C'était une femme adulte et certes elle ne l'avait pas mis sur puce GPS mais elle restait sa fille, tout comme Daphnée. Elle a coulé. Elle afficha une mine un peu contrariée avant de soupirer en misant sur l'optimiste. Qui sait! J'aurais peut-être des nouvelles avant. Elle haussa les épaules avant de l'encourager. À toi!

PRETTYGIRL

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Tell me how beautiful I am

J
'apprécie ces petites entrevues, surtout depuis mon récent déménagement. Oh, je ne vais pas vous faire croire que le maudit greffier d'Isadora ou le stupide oiseau de Saige me manquent, ne plus avoir à retrouver leurs poils et leurs plumes sur mes affaires rend presque mon expérience d'éloignement supportable ! Mais prendre du bon temps dans cette salle de bains luxueuse est un des derniers loisirs auxquels je parviens à m'adonner sans que son ombre ne plane au dessus de ma tête, et pour cette raison, je suis reconnaissante envers Azure. Je reste cependant mitigée quant aux théories de cette dernière... ce n'est pas mon genre de faire preuve de fausse modestie, mais j'ai bien conscience que mes aptitudes magiques, y compris en divination, sont plutôt moyennes. Étant dépourvue de troisième oeil et de don de trouble vue, mon niveau n'égalera jamais celui d'une Cassandra Vablatsky... mais en revanche, je me sais douée pour raconter des histoires. Il suffit d'un petit coup de pouce de la part des signes du destin ! « Mon talent n’a rien à voir avec de la divination chérie. C’est juste une histoire de charisme, et les astres font le reste. » répliqué-je simplement. Vous savez, chers lecteurs, j'évite toute démonstration inutile d'humilité, je suis clairvoyante sur ma classe naturelle. « Mais ça s’apprend ! » ajouté-je sur un ton encourageant. Je me garde bien de préciser que tout le monde n'en a pas les capacités... mais j'aime à croire qu'un jour, Azure saura se parer de dignité et ainsi s'imposer naturellement comme devineresse. La pauvre, en ce moment elle a tellement la tête dans les livres qu'elle semble constamment ailleurs... heureusement, elle peut compter sur moi pour lui rappeler l'amertume de la réalité ! « Pas de révision, ce soir. Les seules marques de sel avec lesquels tu auras le droit de ressortir seront celles d’un gommage aux algues. » lancé-je en ouvrant un nouveau robinet, qui déverse dans le bassin une eau turquoise. De la mousse se forme à la surface, et de petites bulles brillantes s'élèvent au dessus de nous. Je les contemple, amusée.

Elle formule sa question et lance sa pierre, qui ricoche à la surface de l'eau avant de lentement disparaître dans les tréfonds du bassin. Une fois sûre qu'elle ne remontera pas, j'esquisse une moue désolée en la regardant ; je me garde d’émettre le moindre commentaire sur cette question, touchant à sa mère. Il est vrai qu’elle avait abordé le sujet, quelques mois plus tôt… C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est restée à Poudlard pendant les vacances. Égoïstement, voilà qui me convenait parfaitement, chers lecteurs... ! Vous savez que j'ai une sainte horreur de la solitude, et mon amie préfète est parvenue à chasser son spectre durant ces quelques jours où le château est désert. Face au désarroi manifeste de mon amie, je choisis de demeurer rationnelle : « Tu devrais peut-être contacter la police. » J'imagine que ce n'est pas la réponse qu'elle attendait, mais c'est probablement ce que n'importe qui ferait, dans une telle situation. Je crois que pour ma part, je me suis habituée très vite à ce que mes parents se désintéressent de moi... j'oublie que certains de nos camarades ont de la chance de voir apparaître sur le quai 9¾ des familles unies, venues spécialement pour eux. Je me demande comment on se sent, lorsque l'on se sait attendu. Et je ne peux m'empêcher de me sentir rongée d'une viscérale jalousie, quand je les vois descendre de voiture pour les rejoindre... « Je comprends que tu t’inquiètes, mais… on ne pas faire grand chose pour ceux qui ne veulent pas être aidés, tu sais. » C’est une leçon difficile que j’ai appris à mes dépens. Après tout, je ne dis pas ça pour la blesser... je ne voudrais pas qu'elle souffre, vous voyez ? Difficile de ne pas penser à mon père… À son air livide, à son visage sans âme, comme si son corps avait cessé d’être habité depuis des années. Sans m'en être rendue compte, je me rends compte que j'ai serré si fort la petite sacoche de pierres que leur forme irrégulière s'est incrustée dans ma paume, laissant une trace imprimée dans ma main. Je choisis donc de me séparer de mes idées noires pour embrasser un sujet plus léger ! « Allez. Est-ce que je vais épouser quelqu’un de riche ? » Je me saisis à mon tour d'une petite opale, pas plus grosse qu'un dé à coudre, que je tiens entre mon pouce et mon index avant de la jeter en direction du bassin. Allez quoi, assez des mauvais présages ! J'ai besoin que cette fichue pierre m'apporte de bonnes nouvelles.

4-5-6 : La pierre flotte.
1-2-3 : La pierre coule.

@Azure Zinnia

black pumpkin

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