Retourner à Poudlard n’avait jamais été l’un de ses grands objectifs de vie, encore moins d’être professeur. À vrai dire, parler d’avenir autrefois lui semblait bien flou. Ambroise avait eu de nombreuses aspirations, des désirs même utopiques. Il en avait parlé avec sa mère durant sa cinquième année, puis la suivante, jusqu’à ce qu’elle décède. Il lui avait avoué son désir de changer la vision de ce monde archaïque qui l’avait accepté à moitié. Puis toutes ses envies avaient disparu au moment où la cicatrice avait été apposée sur sa main droite, rappel éternel qu’il n’était qu’un enfant de moldu — un sale sang de bourbe. Et pourtant, malgré les différentes étapes de sa vie après sa septième année, il avait fini par revenir, sa détermination datant encore plus présente. En foulant le sol de la grande salle, il n’avait pu cacher son étonnement en croisant des visages familiers, deux, mais c’était déjà beaucoup. L’un deux n’était autre que la douce et anciennement timide Myrthilde. Ambroise n’avait pu s’empêcher de laisser le flot de souvenirs le frapper de plein fouet. Ils n’étaient pas les plus proches à l’époque, de par leurs années d’écarts et leur comportement diamétralement opposé. En effet, là où Myrthilde préférait coller les murs des couloirs, Ambroise préférait frapper dedans et se faire remarquer. Les années étaient passées et le temps semblait avoir agi sur chacun d’une manière étonnante. Il n’avait pas caché sa joie de la retrouver.

Cet après-midi, alors qu’il n’avait pas de cours à donner, il en avait profité pour faire un peu d’ordre dans son bureau. L’ancien professeur, avait une conception étrange de la place de chaque mobilier et il s'était lancé dans un déménagement des meubles. Une petite table sous la fenêtre, parfaite pour son autel. Un tapis chaleureux dans le coin gauche de la pièce, avec une table basse et des poufs confortables autour pour accueillir ses collègues. Il avait d’ailleurs préparé cette dernière pour son petit thé en présence de sa collègue et ancienne camarade de Poudlard. En ce qui concernait son bureau, ce dernier trônait fièrement au milieu de la pièce, et il n’était pas totalement certain de sa disposition. Un coup de baguette rapide et il alluma les nombreuses bougies posées à droite et à gauche dans son bureau. Si Ambroise souhaitait être un cliché d’enseignant de divination, c’était réussi. Toutefois, son tourne-disque venait peut-être briser un peu l’ambiance des bougies et de son autel sur lequel une tige d’encens de rose venait brûler. Il avait beau être sorcier, il n’en oubliait pas pour autant les enseignements de sa mère qui, bien qu’elle soit moldu, était d’après lui vrai. La magie ça ne s’arrêtait pas juste au monde qu’il avait découvert à ses onze ans et il était prêt à en débattre avant tout ceux qui oseraient le contredire.

Ambroise venait tirer son jeu de tarot de son bureau afin de le déposer sur son autel. Voilà, c’était plus ou moins en ordre, il restait un bordel très visible sur son bureau, mais ce n’était qu’un détail. Alors qu’il s’approchait de la théière pour lancer l’eau du thé, il entendit frapper à sa porte. Pile à l’heure, il esquissa un sourire en voyant la jeune femme surgir dans son bureau. « Bonjour Myrthilde, bienvenue dans mon entre. » Il prit le temps d’observer sa tenue tout de couleur, venant parfaitement contraster avec ce qu’il portait lui-même. À vrai dire, Ambroise portait principalement du noir et aujourd’hui il avait simplement revêtu un débardeur noir avec un pantalon de la même couleur. La couleur venait de ses tatouages et ça avait toujours été suffisant pour lui. « C’est ce dont tu m’as parlé ? » Il attrapa l’eau chaude pour venir remplir les tasses avant de s’asseoir face à la jeune femme. Fronçant ses sourcils, il regarda consciencieusement l’objet qui se trouvait devant lui. Il lui semblait étrangement familier, sans doute, l’avait-il aperçu dans l’un de ses livres. « Accio lunette. » Murmura-t-il afin de ne pas avoir à se relever, pourtant, elle était posée sur le bord de son bureau. Ambroise était quelque peu feignant sur certains points. Il glissa ses dernières sur son nez pour venir observer plus en détail l’objet. Une part de lui hésita à l’attraper entre ses doigts, mais par sécurité face à cet objet inconnu, il se contenta de se pencher dessus. « Ça ressemble au symbole qu’on retrouve sur le calendrier inca.. Mais je suis certain, d’en avoir déjà vu un… attend. » Il se leva rapidement pour se diriger vers sa bibliothèque. La aussi, il aurait pu utiliser la magie, mais peu certain du livre qu’il cherchait, bouger lui sembla mieux.

Il attrapa différents ouvrages avant de tomber sur le bon. « Voilà ! C’est ça ! » Il retourna s’asseoir face à sa collègue. « C’est un dé oracle péruvien des Andes. Tu l’as trouvé où ? » Il replongea son nez dans le livre alors qu’il déchiffrait ce dernier. « C’est pour... lire... interpréter un avenir proche. C’est fascinant. » Ambroise restait un jeune professeur et bien qu’il maîtrisait la divination dans ses grandes lignes, il avait encore énormément à apprendre. Au fond, c’était une matière avec un puits sans fond rempli de connaissance par tellement de culture. C’était sans doute ce qui le passionnait chaque jour un peu plus.

Lorsqu’il avait tiré sur la cordelette en chanvre, Ambroise avait senti une vague d’excitation grimper en lui. C’était l’appel de l’inconnu qui pointait le bout de son nez, et la découverte du dé n’avait fait qu’augmenter cette chaleur. La nouveauté lui avait toujours donné la bougeotte, même en temps normal il n’arrivait pas à rester en place. Autant vous dire qu’autrefois, sous certaines substances illicites, il était bien pire qu’une pile électrique. Mais aujourd’hui rien de tout ça ne coulait dans ses veines, ou plutôt dans ses narines, il s’était précipité sur sa bibliothèque simplement pour satisfaire sa curiosité. Myrthilde avait su le réveiller avec un simple petit cube, sans importance pour certains, mais pas pour lui. Il se passionnait pour les diverses formes de divination, toujours ravi de pouvoir découvrir de nouvelles méthodes. Accompagné d’un livre, il s’était réinstallé face à sa collègue, non sans lui lancer un large sourire. Il n’allait pas se restreindre à cacher sa joie.

Il avait emmagasiné dans sa tête toutes les informations qui sortaient de la bouche de la jeune femme. Le livre toujours ouvert sur ses genoux, il y glissait quelques mots pour saisir au mieux l’utilisation de ce dé. « Il a l’air assez ancien. » Souffla-t-il en venant attraper le dé délicatement tout en gardant le tissu autour. Ambroise avait confiance en Myrthilde et par extension au père de cette dernière, toutefois, il restait sur ses gardes en manipulant l’objet. Superstitieux ? Totalement et depuis toujours il l’était. Il y avait plusieurs raisons à cela, dont ses heures passées enfants dans le magasin de sa mère, sans oublier sa méfiance du monde sorcier. Les deux se mélangeant ne faisaient souvent pas bon ménage. « Mais il serait intéressant de le dater pour mieux comprendre son utilisation à cette période. » Il avait réussi à calmer légèrement sa bougeotte, simplement car l’objet entre ses doigts était une trop grande mine d’or pour se risquer à le faire tomber au sol. Toutefois, il n’avait qu’une hâte, pouvoir l’utiliser et déchiffrer les messages qu’il pouvait cacher. « Je n’en ai jamais utilisé, non, mais je vais devoir m’y mettre. » Il le reposa délicatement sur la table basse, après l’avoir observé sous tous ses angles. Il prit une gorgée de son thé, désormais tiède plus que brûlant. « Je ne pense pas, je partirais plus sur une utilisation sans sortilège. Un peu comme le tarot. » Il resta silencieux un long moment, hésitant. « Ce qui m’intrigue c’est sa composition, de l’obsidienne si je ne dis pas de bêtise. » Il pinça ses lèvres, pensif en gardant ses yeux rivés sur l’objet. L’obsidienne avait de nombreux bienfaits, notamment celui d’attirer la prospérité, elle pouvait parfois aider à protéger de tout ce qui était néfaste. C’était ce qui le laissait sceptique. « Tu connais assez bien les coutumes anciennes du Pérou ? » Avait-il fini par demander en reportant son regard sur la jeune femme avant de poursuivre, incapable de contenir sa curiosité. « Avaient-ils des rituels, ou des divinités qu’ils priaient pour la prospérité ? Car si c’est bien de l’obsidienne, il devrait y avoir un sens plus profond. » Au fond, peut-être que tout ça pouvait faire écho avec les traditions païennes de sa mère. Peut-être devrait-il venir reprendre les grimoires de cette dernière pour s’y documenter et trouver des parallèles.

Ambroise avait un esprit très ouvert, peut-être trop pour certains, mais pour lui la sorcellerie ne s’arrêtait pas à celle qu’ils connaissaient. Celle de l’esprit, par exemple, était bien plus puissante. Il en avait vu les rouages enfants et continuait de les étudier. Puis celle de sa mère, moldu, mais pourtant qui s’ouvrait à une voix bien différente. Alors oui, elle n’avait jamais été capable de produire de la magie à proprement parler, comme dans le monde sorcier. Pourtant, ses tirages de cartes n’avaient jamais été faux. Charlatane pour certains, il l’avait trop souvent vue manipuler les cartes pour en douter. Puis c’était elle qui lui avait appris dès son plus jeune âge, c’était même elle qui lui avait offert son premier jeu. Il reprit une gorgée de son thé.

« Si cela ne te dérange pas, le dater précisément permettrait de mieux comprendre les usages associés. » Il y avait quelque chose de fascinant dans les diverses formes de divination. Chaque pays avait son interprétation propre, avec des formes, des symboles et des ustensiles différents, mais le fond restait similaire. Le but était de prévoir et d'informer sur un avenir lointain ou non.

« Ma mère en possédait pas mal, mais c’est vrai que celle-ci est particulière. » Toutefois, ce n’était pas la première fois qu'il l’apercevait avec une telle teinte. La première fois remontait à lorsqu'il fouinait partout dans la boutique de sa mère. Des pierres, elle en avait énormément, dont de l’obsidienne, et il était arrivé parfois qu'elle en reçoive des teintées comme celle-ci. Sa mémoire ne lui faisait pas défaut, ce qui était une petite satisfaction. Ambroise écoutait attentivement les remarques de Myrthilde tout en observant l’objet qu’il faisait tourner entre ses doigts. Il tentait de trouver les connexions entre les diverses informations qui tombaient petit à petit. Sa collègue était une source riche de connaissances qu’il ne possédait malheureusement pas. « Fascinant… » souffla-t-il, parcourant du regard les nuances lumineuses de la pierre. Il restait pensif tout en acquiesçant aux propos de Myrthilde. Ekeko et la Pachamama étaient des figures importantes dans la cosmologie andine, et creuser de ce côté pourrait permettre de comprendre davantage l’utilisation de ce dé. Après tout, une partie de la divination ancienne prenait racine avec les dieux païens. Il venait donc à supposer que celle de l’Occident n’était pas si différente de celle des civilisations précolombiennes. Les noms changeaient, pas le fond, ou très peu. Ambroise allait devoir approfondir cette part d’ombre pour connaître l’histoire de ce dé. Car c’était une chose d’utiliser les objets divinatoires et de connaître leur histoire. Par respect, et parce qu’on lui avait enseigné, il désirait connaître l’histoire pour les utiliser avec la plus grande considération. « Oui, nous pouvons partir des symboles, mais je pense que je me pencherai aussi sur l’utilisation de l’obsidienne ici. Je sens qu'il y a quelque chose à explorer sur ce point. » Il se pencha pour examiner de plus près les symboles gravés sur la pierre. « Il est possible que ces motifs aient une signification rituelle ou symbolique spécifique dans la culture qui les a créés. » Il laissa un silence avant d’ajouter : « J’en suis même certain. » Ambroise releva son regard sur sa collègue, de sa main libre il redressa sa paire de lunettes qui glissait vers le bout de son nez. « Oui et non, les interprétations et les utilisations de l'obsidienne varient selon les croyances et les pratiques culturelles, mais une similitude reste. Certaines civilisations pourraient lui attribuer des pouvoirs de protection, de divination ou même de guérison. Tout comme les trois à la fois. Dans notre cas… j’ai l’impression qu’il s’agit un peu des trois. » Ambroise prit une gorgée de thé alors que la curiosité venait lui mordre les lèvres.

Il tourna de nouveau le dé entre ses doigts, avant de laisser tomber le tissu qui l’emballait autrefois. Il le déposa sur la table et s’amusa à laisser sa main survoler l’objet sans pour autant le toucher. Ambroise ressentait l’énergie qui enveloppait l’objet, c’était étrange mais bien présent. Il lui tardait de le faire rouler sur une surface plate et de déchiffrer ses secrets d’utilisation. « Tu serais volontaire pour être ma cobaye ? » demanda-t-il avec un petit sourire charmeur, ses yeux regardant la jeune femme par-dessus ses lunettes. « Je pourrais essayer d’y lire ton avenir. » Il avait encore besoin d'en savoir énormément au sujet du dé, mais s’il devait le tester, il souhaitait le faire en présence de Myrthilde. Après tout, sans elle, il ne l’aurait pas entre les doigts.

Si une chose ne l’avait jamais rendu honteux, c’était bien sa mère. Une jolie petite moldu, toujours le sourire aux lèvres et aimante envers son prochain. Du moins, de son vivant, il se demandait bien si désormais elle l’insultait en constatant toutes les mauvaises décisions qu’il avait pu prendre. « Non, non. Ma mère était moldu », commença-t-il en relevant son regard sur la jeune femme. Il se radoucissait toujours lorsqu’il évoquait cette dernière, car tout ce qui lui restait en mémoire c’était la douceur de leurs moments partagés, même quand il n’était qu’un petit enfoiré préférant utiliser ses poings plutôt que ses mots. « Elle tenait une boutique ésotérique à Édimbourg et elle en recevait pour ses clients », révéla-t-il alors qu’il la revoyait au milieu de cette boutique souvent cataloguée d’idiotie par ses grands-parents et certains passants. Ils pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, pour lui cet endroit avait toujours été spécial, tout comme sa mère. Elle n’était peut-être pas une sorcière comme lui, mais ça ne faisait pas moins d’elle une personne magique. « Puis, à la maison elle en avait et les utilisait. Elle était païenne et pratiquait la wicca », continua-t-il à confier sans complexité car c’était un sujet qu’il n’avait jamais caché, pas même durant ses années à Poudlard. Ça lui avait bien valu des remarques et des insultes. Oh, comme il se rappelait de ses doux "sang-de-bourbes" qu’on venait lui cracher au visage, surtout les deux dernières années de sa scolarité. Période que Myrthilde avait eu la chance d’éviter. « Enfin, ça ne nous avance pas pour autant sur l’utilisation de ce dé divinatoire », conclut-il avec un petit rire, avant de retirer ses lunettes de son nez et de les poser sur le livre qu’il avait posé contre le sol.

Encore un instant de réflexion en laissant le dé rouler entre ses doigts, puis il en vint à la simple conclusion que pour le comprendre, il se devait d’expérimenter sa pratique avec. Le professeur Grant allait être son cobaye pour son plus grand plaisir et il ne s’en cachait pas. « Non, ça ne risque pas, l’unique conséquence serait d’apprendre un futur funeste ou qu’il ne prédit au contraire rien », annonça-t-il en fixant sa collègue, son petit air charmeur reprenant le dessus sur son air curieux. « Comme je ne suis pas certain de son utilisation, on va tenter de faire assez simple. » Il posa un instant le dé pour se saisir de sa tasse de thé encore tiède à sa place. « Tu vas poser une question assez ouverte et j’interrogerai le dé en le faisant rouler. » Il prit une petite gorgée pour hydrater sa bouche à force de parler et aussi parce qu’il appréciait bien trop cette boisson pour la laisser refroidir. « Je ne suis pas sûr de ce que ça va donner, mais allons-y. » Il se racla la gorge, reprenant le dé entre ses doigts tout en inspirant longuement. Il se concentrait tout en attendant la réponse de sa collègue et avant qu'elle ne la formule, il lâcha d’une voix charmeuse : « Tu peux demander si un séduisant professeur va se joindre à toi pour ta prochaine sortie à Pré-au-Lard par exemple. » Petit clin d’œil qu’il accompagna de son sourire.

Il n'avait jamais caché cette partie de son éducation, sa mère en étant fière, et il l'était devenu avec le temps. Elle l'avait initié à la Wicca et à sa religion païenne, et Ambroise n'avait jamais arrêté depuis. L'autel dans la pièce en témoignait avec les outils précisément posés dessus, bien qu'ici ce n'était pas si étrange que ça, du moins c'est ce qu'il pensait. Après tout, le jeune homme avait conscience que sa façon de voir les choses pouvait déplaire à un grand nombre de personnes. Il hocha doucement son menton, acquiesçant aux mots de sa collègue. « C'est exact, on reste toujours lié à eux d'une façon ou d'une autre.» Autant pour sa mère, il savait ce qu'il en tirait ; en ce qui concernait son père, il n'en avait aucune idée. Autrefois, il aurait pu émettre des hypothèses, mais désormais ils n'échangeaient que des politesses et c'était suffisant. Il mit fin à ses pensées en voyant les porte-bonheurs qu'elle venait lui montrer. Ils étaient beaux, il s'était déjà fait la réflexion, mais jamais il ne l'avait dit à voix haute. Ce n'était pas que cela le gênait, bien au contraire, Ambroise adorait complimenter les jolies femmes (et hommes). « Il faut toujours se protéger après tout, ta mère a su te l'apprendre comme il le fallait,» glissa-t-il dans un sourire. Lui-même appréciait les talismans. C'était peut-être idiot pour beaucoup de personnes, mais ça l'avait toujours rassuré, ça et les runes protectrices.

« Personnellement, je prévoyais de devenir immortel pour ne pas connaître ce sort, mais tu es libre d'avoir un parcours de vie standard », plaisanta-t-il. L'immortalité lui semblait être une longue route d'ennui. Il n'avait aucunement envie d'y goûter. « Après tout, le rien est justifiable par une mauvaise utilisation. Mais je pense que mon instinct ne se trompe pas », ajouta-t-il. Il espérait, mais il y avait toujours ce doute qui venait planer lorsqu'il utilisait un nouvel objet divinatoire. Parce qu'il n'était pas simplement question de lui, mais de l'objet et de savoir si ce dernier acceptait d'être utilisé par lui. « Donc, tu confirmes ce rendez-vous ? », demanda-t-il, l'air charmeur, en s'avançant légèrement dans l'espace vital de Myrthilde. Un petit tête à tête en dehors de Poudlard avec la sorcière ne pouvait que l’intéresser. Il n'avait aucune arrière-pensée, juste le plaisir de venir user de son charme sur une jolie femme. Et puis passer du temps avec sa collègue était en haut de sa liste car elle n'avait pas l'air ennuyeuse comme le reste du corps enseignant.

Il ferma ses yeux, se concentra un instant en répétant en boucle dans sa tête la réponse de la jeune femme. Il n’avait pas envie d’échouer, même si la possibilité lui restait en tête. Ambroise lança le dé sur la table, le laissant rouler un instant avant de s’arrêter subitement sur l’un des symboles qui l’ornait : le condor des Andes. Le professeur de divination esquissa un petit sourire, au moins le dé s’était arrêté sur un symbole, c’était un bon début, il ne restait plus qu’à interpréter le sens en fonction du message que recelait ce fameux condor. Et c’est là où il n’était pas certain. « Comme c’est un oiseau, je serais tenté d’évoquer la liberté en premier, ainsi que des expériences enrichissantes… Je ne connais pas très bien ce symbole, mais pour moi ça voudrait souligner qu’une aventure passionnante risque de t’attendre cet été. » Il pinça ses lèvres un moment alors qu’il restait concentré pour ne pas se tromper. Ses cartes, il les aurait de suite comprises, mais là il allait devoir travailler davantage. « Tu vas sûrement vivre des émotions fortes et inoubliables, j’ai l’impression. » Il releva son regard sur la jeune femme avant d’ajouter : « Nous pouvons vérifier avec mes cartes, voir si elles disent la même chose, ou le pendule au choix. » Il ne voulait pas paraître pour un charlatan, alors si besoin de prouver à l’aide d’un autre outil, il acceptait.