Jin Kyung Seo. Chaque fois que son nom arrivait dans ses oreilles, que son visage se dessinait devant ses yeux, que ses pensées s’attardaient sur cet être qu’il détestait, un tourbillon d’émotions négatives l’envahissait. Les souvenirs des moments désagréables qu’il avait vécu avec lui semblaient refaire surface, alimentant une profonde aversion : leur première rencontre à Liverpool où il avait fait preuve d’une condescendance inégalée à ce jour, leur alliance forcée lors des entrainements et des matchs de quidditch lors desquels il ne pouvait s’empêcher de le provoquer, sa capacité à le mettre hors de lui à chaque parole prononcée envers sa personne. Son attitude et son comportement lui avait laissé une marque indélébile de frustration et de colère. Chaque interaction passée lui laissait un goût amer … difficile de ne pas ressentir un mélange de dégoût et de mépris envers lui.  

Mais cette inimité n’était pas simplement dans son sens. Elle était complètement réciproque. A chaque fois que les adolescents se retrouvaient dans la même pièce, on pouvait ressentir une tension électrique constante dans l’air (et faisant parti de la même maison, ils se retrouvaient souvent dans la même pièce d’ailleurs). Chacune de leurs interactions était teintée d’une hostilité mutuelle comme si leurs énergies étaient en lutte constante. Comme deux adolescents immatures, aucun d’eux ne semblaient vouloir céder, créant de ce fait un cercle vicieux de rancœur et d’antipathie. Entre répliques cinglantes et sarcasmes voilés, les deux serpentards se complaisaient à camper sur leurs positions balayant d’un revers de main toute tentative de résolution.

Capitaine de l’équipe de Quidditch des Serpentards. Voilà que la direction de l’école offrait du pouvoir à son ennemi : la possibilité de contrôler l’équipe. La place de Bailey n’était désormais plus assurée, malgré une motivation et une implication certaine l’année dernière sous le règne de la terrifiante Skyler Mills, désormais diplômé et loin de toutes ces futilités. Et son avenir dans l’équipe, son désir de jouer au quidditch et de s’épanouir dans un sport qui lui tient à cœur … entre les mains d’un type détestable … cela était profondément injuste.

Adolescent immature au cortex préfrontal en développement, il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu’il vit celui-ci entrer dans la salle commune, perché (ou plutôt avachi) sur son fauteuil. Les sélections étant prévu dans quelques semaines, et considérant son haut désir d’être sélectionner, la meilleure des manières était de faire profil bas, et d’avoir un comportement exemplaire. Evidemment, Bailey n’eut pas la brillante idée de réguler sa capacité à prendre des décisions logiques et réfléchis.

– Le chef d’œuvre de l’ineptie en personne qui entre tel un conquérant dans la salle commune, quel magnifique spectacle.

Dit-il d’une voix modérée, mais qui ne cherche en rien à ce que son commentaire ne passe inaperçu. S’était-il ennuyé tout l’été pour avoir déjà une envie insupportable de provoquer le jeune homme, qui pour une fois, n’avait strictement rien fait. En soit, il n’en avait pas eu le temps, débarquant à peine dans la salle commune. Son été ayant été rempli de frustration. Une frustration qui cachait une colère certaine dont il lui était impossible de laisser transparaitre dans la demeure familiale. Celle-ci n’avait visiblement plus besoin d’être contenu face à Jin. Bailey l’avait semble-t-il choisi. Sa patience avait été mise à rude épreuve telle une corde qui se tend de plus en plus, tirant sur ses nerfs avec une pression insupportable, qui pouvait enfin se rompre maintenant qu’il était loin. L’adolescent était injuste et provocateur. Mais a son âge, il était parfois difficile de faire la part des choses. Si Jin n’était pas la cause de sa frustration, il pouvait néanmoins en être la victime.

– Papa a payé combien pour que tu puisses prendre la tête de l’équipe ?

Injuste. Accusation infondée. Jin n’était certainement pas connu pour son calme et sa patience face à toute situation. Bailey savait qu’en le cherchant, il avait de grandes chances de le trouver. Mais n’était-ce pas ce qu’il voulait au fond, être face à quelqu’un qui pouvait répondre pour avoir une excuse de se lâcher lui aussi ? Il se redressa légèrement, toujours posé sur son fauteuil, prêt à se lever au besoin en fonction de la réponse de son interlocuteur. La pièce principale de la salle commune n’était pas débordante d’élèves. Simplement quelques petits groupes ici et là qui vaquaient à leurs occupations, leur laissant l’occasion de se perdre dans une joute verbale sans plus de dérangement.

@Jin Kyung Seo

Il semblait impossible pour Bailey de résister à l’impulsion de lui lancer une remarque acerbe, alimentant ainsi encore plus leur hostilité mutuelle. L’esprit de Jin, probablement emporté par la même émotion, le poussa à répondre sur le même ton, ce qui ne faisait qu’envenimer la situation. Au fond de lui, il savait que sa réaction ne l’aiderait pas à résoudre leurs différends, mais sa fierté adolescente et son désir de montrer qu’il n’était pas facile à intimider avaient pris le dessus sur sa rationalité. Il avait besoin de quelqu’un sur qui se défouler et le nouveau capitaine de quidditch était la victime parfaite. Impossible de laisser passer une telle occasion alors que le serpentard pénétrait dans leur salle commune la tête haute et le regard méprisant comme à son habitude. Avachis dans son canapé, il ne daigna pas même se relever alors qu’il laissait échapper quelques insultes à peine dissimulées de sa bouche. La réponse de son ennemi ne se fit ni attendre ni prié. Calme, il rétorqua une réponse aussi stupide qu’inutile. Rien de très impressionnant de la part de ce bouffon. L’adolescent se redressa quelque peu, visiblement bien décidé à ne pas en rester là. La frustration qui le dévorait depuis quelques jours semblaient en vouloir plus, et ne serait certainement pas rassasié avec aussi peu.

La salle commune n’était pas vide. Quelques groupes d’élèves se trouvaient dans la même pièce. Nul ignorait leur inimité. Ils ne s’en étaient jamais cachés, et cette même pièce avait été le témoin de leurs querelles dans le passé. Un trio de première année semblait avoir relevé la tête de leurs bouquins pour regarder les grands se prendre le chou. Leur altercation était surement beaucoup plus intéressante qu’un vieux manuel de potions. Bailey qui ne savait décidemment pas se la fermer décida de renchérir avec une pique sur son statut de capitaine, en proclamant que cette place lui avait sans doute été offert grâce à l’argent de son père. Il ignorait la véracité de ses paroles. Son but n’était pas d’étaler une vérité, mais simplement de provoquer son camarade. Jin changea de direction pour se rapprocher de lui, son regard bien planté dans le sien, alors qu’il arborait encore et toujours un sourire aussi stupide qu’insupportable. Encore une fois, il n’offrit pas un grand suspense au jeune homme, et lui répondit presque immédiatement. Bailey ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire. Une énième provocation adolescente.

Jin était le type le plus imbu de sa personne qu’il ne lui était jamais arrivé de croiser. Mais on pouvait lui accorder le fait qu’il avait de la répartie. La remarque provocatrice de son ennemi avait touché une corde sensible. Il cherchait évidement à le déstabiliser à son tour, et Bailey ne tenait pas du tout à lui donner ce plaisir.

– Les talents peuvent se développer avec le temps. Mais je crains que l’arrogance, elle, soit ancrée en toi pour de bon.

Hors de question de laisser paraitre une quelconque émotion. Plutôt mourir que de laisser penser Jin qu’il avait réussi à l’atteindre d’une quelque manière que ce soit. Bailey tenait simplement à le souler pour avoir une bonne raison d’aller encore plus loin.

– Ca vient d’où d’ailleurs ? Papa qui te répète depuis que t’es minot à quel point tu es incroyable, intelligent, talentueux ?

Commença-t-il. Pas très mature d’attaquer une nouvelle fois sur la famille, mais Bailey ne semblait en avoir rien à faire de tomber bas quand il s’agissait de Jin. De toute façon, lui ne s’était jamais gêné pour l’attaquer également.

– Lui fait pas un procès quand tu réaliseras que c’était que des mythos hein.

Une voix calme, un ton narquois, un regard posé. Une attitude nonchalante. Il était lui aussi bel et bien insupportable d’un point de vue extérieur. Le serpentard n’avait aucunement l’intention de désamorcer la situation dans laquelle il s’était lui-même mis. Autour d’eux, les élèves jetaient quelques coups d’œil dans leur direction. Maintenant qu’ils avaient décidé de se donner en spectacle, on ne pouvait en vouloir aux autres d’être curieux de la suite des évènements.

Bailey se prit d’une envie de lever les yeux au ciel. Tout l’agaçait chez ce type, de sa posture à sa manière de parler. Il se prenait pour un membre de la haute noblesse qui ne daignait être mélangé avec la population. Le serpentard ne pouvait être qualifié de très sociable. Peu enclin à se rapprocher de son prochain, ce bouffon se trouvait être la raison ultime qui le poussait à rester éloigné des autres. Mais en ce jour, il n’avait certainement pas fait le choix de s’en éloigner. Il profitait de sa mauvaise humeur grandissante pour s’engouffrer dans la brèche qu’il avait lui-même créé. Maintenant il ne pouvait reculer devant son camarade qui répondait à sa provocation. Bailey le prenait pour un raté, et lui pour un demeuré. Leur haine n’était que le reflet de leurs méconnaissances l’un de l’autre. Se donner en spectacle ne semblait pas les stopper. Car désormais dans la salle commune, il n’y avait que trop peu de bruit en parallèle de leurs chamailleries. Certains avaient arrêtés leurs occupations pour profiter pleinement du spectacle que leur offraient les deux garçons.

Il laissa échapper un rire à peine étouffer qui transpirait le dédain pour son interlocuteur. Maintenant qu’il était nommé capitaine, Jin se prenait pour le meilleur joueur que la terre ait connu. Il en profitait évidemment pour le rabaisser sur son jeu. L’année dernière, ses performances avaient été inégales, il est vrai. Il espérait cette année pouvoir réintégrer l’équipe et s’améliorer sur ses quelques points faibles. Il aimait le quidditch. Ce sport lui apportait une sorte de liberté et de légèreté qu’il ne connaissait pas assez. Nulle envie de rester sur un terrain qui lui était glissant, Bailey l’attaqua une nouvelle fois sur son paternel. Il faut dire qu’il semblait bien plus sensible à ce sujet qu’à ses autres vaines attaques. Il lui répondit presque immédiatement sur un ton froid. Une nouvelle fois, il leva les yeux au ciel en haussant les épaules, arborant une attitude nonchalante qui pouvait se révéler être assez insupportable.

L’attaque étant la meilleure des défenses, Jin décida de contre attaquer sur le thème des parents. Si Bailey avait pu s’y attendre, il se crispa malgré lui sur le champ. Il ne tenait pas à partager quelconque information sur ses parents, encore moins à un type comme Jin qui pourrait réutiliser ces informations contre lui. Jin semblait avoir remarqué ce brusque changement d’attitude. Beaucoup moins dans la nonchalance et dans la détente, le jeune homme s’était tendu et raidit. Profitant de cela, le capitaine arbora une moue moqueuse. D’un claquement de doigt, le pouvoir avait changé de mains, et ce bouffon exultait de ce résultat. Bailey n’eut pas le temps de lui répondre que le serpentard enchainait déjà sur sa propre réponse, ce qu’il pensait être la réalité de la vie de Bailey sans doute.

Il n’était plus qu’à quelques centimètres de lui, s’étant rapproché alors qu’il cherchait à le provoquer à travers ses dires. Était-ce l’attitude ou ses paroles qui avaient détruit la fine couche de patience qui lui restait ? Nul ne saurait dire. Le fait est que Bailey avait sentit une chaleur remontait en lui. Comment ce bouffon se permettait-il encore une fois de le rabaisser plus bas que terre ? Le fait qu’il semait simplement ce qu’il récoltait ne lui traversait même plus l’esprit. Bailey se tendit encore plus et poussa violemment, incapable de supporter sa présence aussi près de son visage. Si certaines personnes vaquaient encore à leurs occupations avant cela, ce n’était plus le cas. Maintenant que la situation avait escaladé, tous les visages semblaient converger vers l’endroit où se trouvait les deux adolescents.

– Vas y répète un peu ce que tu as dit le digne héritier de l’inceste de ses ancêtres ?

Cracha-t-il au garçon, bien décidé à ne pas le laisser gagner. Peu importe de la suite des évènements, il avait la nette intention de rendre coup pour coup. Parce qu’un type comme Jin ne comprenait pas la retenue. Il n’avait qu’une envie : faire disparaitre cette espèce de rictus sur le coin de ses lèvres, lui arracher ce sentiment supérieur qu’il arborait comme une cape. S’il n’était à l’origine pas la cause de sa colère, il l’était très rapidement devenu d’une manière ou d’une autre. Bailey ne pouvait certainement pas taper sur le vrai fond de ses problèmes, mais Jin servirait très bien de défouloir pour le moment.

Options du dés pour la suite des évènements:

5 : Cette poussette le déséquilibra un peu. Pas assez évidemment pour le faire tomber sur le sol et l’humilier comme il se doit. Mais Bailey, clairement déformé et brouillé par la colère, leva son bras avec dans l’idée de lui asséner un coup au visage. Son mouvement était surement trop brusque pour une épaule à peine remise de sa blessure de l’été. La douleur l’arrêta net dans son élan avant qu’il n’eût pu faire le moindre mal à Jin. Cette tentative rendait la situation ridicule et le faisait passer pour un fragile qui ne pouvait même pas aller au bout de ses désirs.

Le pouvoir shifta en une demi-seconde. Un instant, il se trouvait en position de force face à un adversaire qui tentait de dévier ses paroles, l’instant d’après, il se retrouvait face au mur. Son énervement escalada d’un niveau. Avant, il se sentait agacé, frustré, provocateur, mais cela ne l’empêchait pas de garder un sourire narquois pour rendre fou son adversaire. Désormais, ce petit sourire n’était qu’un lointain souvenir. Il venait de lui donner l’occasion directe de passer ses nerfs sur lui, de laisser ses colères et ses frustrations des vacances enfin se libérer sous une forme physique des plus primaire. Il oubliait les regards qui se posaient sur sa personne, attendant surement avec impatience qu’il lance une nouvelle réplique cinglante. Il se fichait d’eux, peu importe leurs noms ou leurs positions dans l’école. Un préfet parmi la foule ? Il en hausserait les épaules. Parce que maintenant, à ce moment précis, il n’y avait plus rien. Simplement cet être insupportable devant lui. Ce garçon qu’il se revoyait prendre en grippe dés leur première rencontre à Liverpool. Cet imbécile qui prenait un plaisir intense à le rabaisser l’an passé à chaque fois qu’il le croisait. Ce bouffon qui représentait tout ce qu’il détestait dans ce monde, dans cette école. Il se fichait bien qu’il eut été le premier à provoquer. Et lorsqu’il le poussa violemment, cela eut pour effet de relâcher une légère dose de dopamine, une manière que son corps avait trouvé pour lui conseiller de continuer, certainement.

Mais le pousser ne suffisait pas à calmer ses ardeurs. Il avait l’impression que sa colère s’emparait entièrement de lui, l’empêchant de se raisonner, d’arrêter, et d’abandonner cet abruti ici. Il semblait pousser par une volonté incontrôlable. Jin représentait la cible parfaite. Peut être n’était-il au fond pas son premier souci, pas l’objet de ses sentiments négatifs, mais il servait extrêmement bien son rôle d’emmerdeur.

Son geste fut rapide. Cette envie de cogner son visage et de lui faire retirer ce sourire insupportable s’emparait de lui. Peut être trop rapide … Il ressentit une douleur à l’épaule qui l’arrêta presque net dans sa lancée, sauvant Jin donc d’un poing dans le nez. Foutu épaule. Elle ne voulait visiblement pas coopérer aussi bien qu’il ne le désirait depuis qu’elle s’était faite quelque peu déloger cet été. Mais si lui n’avait pas pu aller au bout de ses désirs, le serpentard en face de lui ne lui ferait certainement pas ce cadeau. Lui n’hésita pas un seul instant. Et Bailey n’eut le temps de rien faire. La seconde d’après, il se retrouver sur le sol avec une douleur lancinante au nez. Il porta sa main à son visage en se relevant. Hors de question de rester par terre une seconde de plus et de donner plus de raisons à ce débile de se délecter de son action. Son nez était surement cassé. Vu le bruit qu’il avait fait et la douleur qu’il ressentait maintenant … Hors de question de donner du plaisir à Jin en laissant transparaitre cette douleur (et humiliation).

– T’as que ça dans le bide ? Tes darons t’ont pas appris à massacrer un sang-de-bourbe ? Incroyable, j’croyais que c’était une tradition familiale ?

Mais pourquoi diable choisissait-il une nouvelle fois de le provoquer, comme s’il désirait que le garçon ne s’attaque à lui encore et plus fort. Il jouait la comédie devant un type comme Jin parce qu’il le pouvait. Car devant cet abruti aussi insupportable qu’il puisse être, Bailey avait le loisir de dire ce qu’il voulait. Et le serpentard ne pouvait le faire taire. Face à lui, il était capable de surenchérir, de se défendre même s’il le souhaitait. Et il ne désirait pas un seul instant rester à terre à lui offrir la victoire sur un plateau d’argent. Il essuya son nez d’un revers de manche, tâchant allégrement son haut avec du sang frais, tandis que son regard fixait son adversaire.

4-6 : – La prochaine fois, assure-toi que je finisse inconscient.

Surenchérit-il. Comme s’il venait de faire un pari avec le jeune homme, comme s’il l’encourageait d’ailleurs à faire une telle chose. Ce qui semblait stupide au premier abord. Pourquoi diable ne pouvait-il pas la fermer et quitter cette querelle primate sans se blesser plus qu’il ne l’était déjà. Il s’approcha de son camarade, réduisant l’espace qui les séparait. Et il le poussa une nouvelle fois d’un geste rageux, comme pour le pousser dans ses derniers retranchements. Une chose était sûr, à force de trop pousser, il allait surement recevoir ce qu’il attendait.

Autres possibilités non retenues: