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Thorns and all – Kenneth & Silas
Silas Jørgensen

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Message(#) Sujet: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptySam 26 Aoû - 14:55

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Travailler sur un remède, un contre-poison ou un antidouleur impliquait quoi qu’il en soit de dégoter des ingrédients. Le problème majeur qui se présentait à Silas, c’est qu’il ne pouvait plus taper dans la caisse de son père pour commander d’obscures parties d’êtres vivants à des magazines louches. Il était donc bien obligé de se débrouiller avec ce que Poudlard avait à lui offrir ; et ce n’était pas le choix qui manquait, disons plutôt que c’étaient les choix autorisés qui étaient limités. S’il n’avait que peu de difficultés à se faufiler dans la réserve des cachots pour subtiliser les éléments nécessaires à ses petites expériences, il rencontrait toutefois plus de difficultés avec ce qui se trouvait dans les serres de botanique. Sa jambe droite représentait un sacré handicap en matière de discrétion et de vitesse – enfin, dans l’absolu, il pouvait courir moyennant une future crise de douleur, mais la discrétion, il fallait oublier. L’adolescent ne pouvait pas davantage compter sur sa baguette, qui ne produisait qu’aléatoirement un sortilège de silence. D’ailleurs, il était plus que temps qu’il s’y exerce pour gagner en dextérité. Assurdiato, c’était quand même la base de tout élément perturbateur qui se respectait.

C’était donc pour cette raison que le garçon claudiquant, flanqué de Bane sous sa forme féline, se rendait dans la serre la plus éloignée en jetant des regards autour de lui. Le couvre-feu était proche, aussi personne ne traînait dans les parages ; mais il aurait été bête qu’un membre du personnel le surprenne si tôt dans l’année à chaparder des plantes dangereuses. Il ambitionnait sérieusement de décrocher l’insigne de préfet l’année prochaine, alors il devrait se montrer irréprochable devant les adultes. Sinon, c’était cuit. Oh, il pourrait toujours prétexter qu’il s’était trompé de serre, qu’il avait voulu s’assurer que sa plante à pipaillon taillée cette semaine se portait bien. Tout dépendrait du niveau de crédulité qu’il aurait en face. Il y avait toutefois une bonne nouvelle parmi les nouveautés mises en place pendant son absence : il était à peu près certain que le nouveau concierge de l’école n’était pas le couteau le plus affûté du tiroir et qu’il ne lui poserait aucun souci pour ses futurs plans. Un chouïa de fourberie ferait largement le travail.

Clopin-clopant, son genou lançant des éclairs de douleur jusqu’à ses tempes palpitantes, la tête pleine de la journée de cours qu’il venait de passer, Silas se glissa dans la serre convoitée après avoir envoyé Bane en éclaireur pour s’assurer que personne n’y rôdait. Il profita du couvert de la verdure luxuriante qui foisonnait pour s’autoriser une grimace et un massage de genou pour soulager sa cuisse et sa hanche endolories, fatiguées de soutenir une jambe incapable de faire correctement son travail. Le plus raisonnable aurait été de s’asseoir dans son ronronroulant, mais ça n’était résolument pas pratique et encore moins discret. Il devait être rapide pour subtiliser les plantes dont il avait besoin, et être engoncé dans un siège certes très confortable mais néanmoins trop près du sol à son goût n’était pas des plus appropriés pour l’efficacité dont il était censé faire preuve afin de limiter le risque de se faire surprendre.

Prudemment, il s’approcha des outils, enfila des gants et avança de sa démarche grotesque jusqu’au baquet où l’on stockait les racines de mandragore une fois sorties de terre – et, eh bien, tuées. S’il y avait un pire spectacle que celui d’une mandragore hurlant en sortant de terre, c’était bien de contempler ces petits visages bouffis et inertes. On aurait dit des cadavres déformés de bambins.

Dégueu.

Grimaçant, le Serdaigle en choisit quelques-unes d’un geste délicat ; pas suffisamment pour que leur absence se remarque, mais suffisamment pour faire plusieurs essais. Il voulait s’inspirer du philtre de mandragore pour tester ses vertus curatives. Il les fourra dans un sachet qu’il enfouit dans son sac à dos, puis migra vers les plants de dictame, dont il coupa quelques feuilles avec suffisamment de délicatesse pour que seul un observateur attentif puisse prendre conscience du vol. Une fois celles-ci habilement dérobées, il referma la fermeture éclair de son sac avec un petit air satisfait. Maintenant, il ne fallait pas qu’il traîne ; le couvre-feu approchait à grands pas.

Mais alors qu’il se redressait en enfilant la bretelle de son sac, son regard bleu fut attiré par un grondement sourd de Bane, dont l’échine noire s’était hérissée.

Encore ? s’agaça-t-il intérieurement, déjà prêt à rouler des yeux en découvrant August dans la direction vers laquelle le ronronroulant crachait.

Mais ce n’était pas August ; pire, c’était Kenneth. Ce n’était pas pire parce qu’il était plus détestable qu’August (ce n’était franchement pas vrai), mais pire parce qu’il était détestable, fainéant et incroyablement beau. L’année écoulée et son absence n’avaient pas arrangé le sentiment de jalousie brûlante mêlée d’attirance irritante qu’il ressentait en posant les yeux sur sa gueule d’ange. Il aurait voulu être lui, tout autant qu’il aurait voulu l’avoir. C’était doublement humiliant que ce sale gosse privilégié et populaire qui passait son temps à se moquer de ses manies en classe attise à ce point l’envie dans tous les sens du terme. Ce qui était sûr, c’est qu’il avait envie de le plaquer contre un mur. Pour lui faire avaler de force ses jolies mèches noires savamment décoiffées ou pour lui mordre les lèvres ? Peut-être les deux. L’idée de se trouver seul avec lui dans un endroit interdit le mit soudain singulièrement mal à l’aise, faisant se crisper chacun des muscles de son corps endolori. Silas se sentait extrêmement troublé – il détestait la possibilité de perdre le contrôle de ses propres pensées, de ses propres pulsions. Il détestait les hormones, putain. Elles le rendaient stupide et faible. Ça aurait été tellement plus simple de le détester sans que ces connasses s’en mêlent.

Bah alors, tu t’es perdu ? lança-t-il avec une hostilité à peine réprimée, les veines parcourues d’une adrénaline hautement inflammable. Tu devrais faire gaffe, je suis même pas sûr que tu sois capable de reconnaître les plantes. Y en a qui pourraient t’arracher un doigt quand même, ça serait ballot.

Si elles pouvaient lui arracher la tête, ça le soulagerait d’un poids pour le reste de l’année. Une lueur mesquine s’alluma au fond de son regard et il croisa les bras avec un rictus, assez fier de sa trouvaille :

Ah, mais, suis-je bête ! Le bonobo a vu un peu de verdure et s’est cru chez lui. Tu veux que je te jette quelques granulés ?

HRP :

ft. @Kenneth D. Appleton
— Thorns and all
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Kenneth D. Appleton

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptySam 2 Sep - 7:27


Thorns and all


Silas & Kenneth en pleine jungle


Mes parents ont bien réussi leur coup en m'empêchant de me rendre à Pré-au-Lard : me voilà seul comme les pierres au château, alors que tous mes potes sont partis aux Trois-Balais savourer une biéraubeurre. L'ennui devient véritablement pesant après quelques heures, quand je commence à me lasser des courses de boursouflets et que le fantôme de Leonhart ne m'offre plus suffisamment de distraction. Mais tandis que je tournais comme un lion en cage en maudissant mes traîtres de géniteurs de tous les noms d'oiseau, une drôle d'idée m'est venue... Et j'ai vu en cette punition sordide l'opportunité idéale de m'aventurer dans les serres : avec un peu de chance, j'y trouverais une herbe à fumer aux effets intéressants ! C'est donc vêtu d'un sweat à l'effigie des Harpies de Holyhead et la capuche enfoncée sur le visage que je me suis introduit dans les locaux de botanique, espérant que le prof serait occupé ailleurs. Et c'est presque trop facile... la serrure se débloque avec une aisance déconcertante au premier "Alohomora" et il n'y a pas âme qui vive entre les pots remplis de terreau. Je circule entre les rangées, avec un oeil curieux dirigé vers les épais tentacules qui pendouillent hors des jardinières. Je fais un peu de repérage entre les bulbes sauteurs et les baies aux effets inconnus... Quand tout à coup, une voix familière me surprend dans ma tache, et manque de me faire lâcher ma baguette.

Mes yeux se plissent, tentant encore de s'habituer à l'obscurité pour mieux distinguer le visage à peine éclairé de mon interlocuteur. Évidemment... il fallait que je tombe sur Jørgensen la chouineuse. Ce dernier ne manquerait pas une occasion de rappeler avec l'hostilité qui lui est propre combien il est supérieur au reste du monde ! Et le voilà déjà en train de m'attraper la veste, à se foutre de ma tronche sur mes connaissances botaniques tout en questionnant ma légitimité à me trouver là. Mais qu'est-ce qu'il croit, sérieux ? Que comme lui j'ai décidé de passer ma vie à me farcir des encyclopédies pour pouvoir aller débiter toute ma science à qui veut bien l'entendre ? Non merci, j'ai mieux à faire. Par contre, il va falloir qu'il me cause un peu plus poliment... Je m'approche avec un rictus sardonique. « C’est une menace, Jørgensen ? Tu devrais pas, entre nous celui qui a le moins de membres à perdre, c’est bien toi. Pas sûr que ton chat bizarre arrive à te récupérer si quelqu’un te pousse dans les plantes carnivores… » lancé-je en inclinant la tête en direction des grosses dionées attrape-mouches à la gueule béante. Pas sûre que ça bouffe des humains, mais j'ai bien envie qu'il croie le contraire... Eh, je ne lui ai rien demandé moi, c'est lui qui prend un malin plaisir à me prendre de haut ! Malheureusement, malgré les hautes responsabilités de mes parents, je sais que je ne me sortirais pas de cette affrontement sans conséquence : si j'ai le malheur de m'en prendre à un handicapé, c'est sur moi que retombera toute cette histoire.

J'allais en rester là et faire mes affaires de mon côté, vers la grande verrière dont les vitres sales laissent entrevoir de grandes palmes jaunissantes. Mais lorsqu'il commence à me traiter de singe, difficile de rester parfaitement de marbre. J'ai de la peine à y croire... Je me retourne dans sa direction, sourcils arqués. « T’as vraiment un souci, sérieux. Tu fais le mec à m’insulter, et une fois remonté t’iras chialer sur l’épaule de tes potes. Ça fait pitié. » lâché-je à son adresse en levant les yeux au ciel. Ce gars est allé nous balancer à Dash, nous accusant August et moi d'être les grands méchants responsables de son mal-être... Et pourtant dès qu'il n'y a plus personne pour regarder il s'empresse de me manquer de respect, comme si cela lui permettait d'assouvir l'envie secrète de prendre l'ascendant sur nous. Je ne suis pas psy, mais c'est révélateur de sacrés troubles, non ? J'en ai désormais la certitude, ce mec est un vrai vicieux. Incapable de l'ignorer plus longtemps, je renchéris : « D’ailleurs, vu que tu connais tout sur tout aux plantes, qu’est-ce que tu fous là tout seul ? Je te pensais plutôt être en train de donner une conférence pour partager ton gigantesque savoir avec le monde entier, c’est dommage que personne n’en profite. » fis-je remarquer, d'un ton sarcastique. Je ne connais peut-être strictement rien aux noms vernaculaires des nombreuses espèces végétales qui nous entourent, mais au moins je n'ai pas à assouvir le désir de me la raconter en permanence, contrairement à lui ! Dommage, on dirait bien qu'aujourd'hui, il va devoir se contenter de moi pour tout public.

@Silas Jørgensen

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyMar 5 Sep - 10:56

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Le problème avec Silas, c’est qu’il était difficile de l’arrêter une fois qu’il était lancé. La rancœur et la rage qui l’animaient à la simple vue d’Appleton et Rowle suffisaient à remplir ses veines d’un combustible capable d’immoler le voile de sa raison sur l’autel de la colère flamboyante qui faisait vibrer ses tendons. S’il pouvait se la jouer détaché avec Rowle, qui n’était qu’un cancrelat répugnant, la jalousie mâtinée de désir qu’il éprouvait pour Kenneth le rendait furieux contre lui-même et contre ce corps qui le trahissait. Alors, tout ce qu’il pouvait faire, c’était de lutter de toutes ses forces contre cette envie qui le troublait en aboyant avec plus de véhémence encore qu’avec quiconque, pour tenir à l’écart cette belle gueule détestable et ne surtout jamais se retrouver trop près de sa peau. C’est donc ce qu’il fit en l’apostrophant, tandis que le jeune homme paraissait visiblement surpris, la capuche de son sweat de quidditch rabattue sur sa tête.

Mais il ne s’était pas attendu à ce que son agressivité amène Kenneth à se rapprocher de lui dans un rictus sarcastique. Instinctivement, il eut un léger mouvement de recul afin de ne pas se retrouver à proximité. Le Serdaigle espérait qu’il ne l’interpréterait pas comme de la peur… Non, en fait, il préférait qu’il l’interprète comme de la peur – plutôt que pour ce que c’était réellement, à savoir le trouble provoqué par cette apparence qui était un peu trop à son goût. Ce serait pire que tout.

— C’est une menace, Jørgensen ? lui lança Appleton. Tu devrais pas, entre nous celui qui a le moins de membres à perdre, c’est bien toi.

Un sourire cynique s’étira sur les lèvres de Silas à cette réplique. Bien tenté, sans doute, mais le Poufsouffle n’était apparemment pas suffisamment observateur pour noter que Silas se fichait royalement qu’on mentionne son handicap. Il vivait avec depuis quinze ans ; ce n’était pas un petit merdeux dans son genre qui parviendrait à le mettre mal à l’aise avec. Il y avait bien des limites à l’indifférence de Silas – comme la mise à nu de sa jambe tordue et le fait qu’on la touche –, mais autrement, il était complètement blindé contre ce genre d’attaque.

— Pas sûr que ton chat bizarre arrive à te récupérer si quelqu’un te pousse dans les plantes carnivores…, ajouta-t-il en donnant un coup de tête en direction des végétaux en question.

Le regard bleu du Dano-Écossais se posa sur les attrape-mouches.

Ce sont des dionées, ma biche, rit Silas avec une condescendance amusée, levant une main maniérée comme pour souligner sa stupidité. Tout ce qu’il va se passer, c’est que je vais les écraser et que tu auras une sacrée punition pour avoir poussé un handicapé et ruiné les pauvres chéries insectivores.

Quel singe, quand même ! En cinquième année et même pas foutu d’identifier des plantes aussi banales, aussi normales ! Mais qu’est-ce qu’il fichait là, au juste, s’il n’était pas capable de distinguer les plus simples espèces ? Pourquoi rôdait-il dans les serres, exactement ?

C’était trop tentant de pousser la provocation plus loin, après cette démonstration d’ignorance. Malgré l’air résolument décidé de Kenneth à vaquer à ses occupations, il le harponna d’une exclamation mesquine. C’était vraiment bas, même pour Appleton. En règle générale, Silas ne s’amusait pas des disparités de capacités avec ses camarades ; ça lui paraissait affligeant et stupide. Mais c’était Appleton, et il se sentait perdre un peu les pédales en les sachant seuls dans cet endroit abrité des regards, à bonne distance du château. Son cœur s’emballait en même temps que ses paroles, un peu excité par le fait de récupérer son attention. Il avait l’envie malsaine et confuse de prolonger ce moment.

Mais qu’est-ce que je fous ?

Forcément, Appleton revint vers lui en faisant jouer ses sourcils.

— T’as vraiment un souci, sérieux, lâcha-t-il en roulant des yeux. Tu fais le mec à m’insulter, et une fois remonté t’iras chialer sur l’épaule de tes potes. Ça fait pitié.

Le sang de Silas ne fit qu’un tour à la mention de l’incident survenu à la rentrée et, cette fois, ce fut lui qui avança d’un pas vers Kenneth, les yeux luisant d’un éclat féroce et dangereux. S’il voulait lui faire montrer les dents, il le mordrait jusqu’au sang.

C’est moi qui fais pitié ? gronda-t-il. Dixit le mec qui invoque son petit papounet chéri pour essayer de rattraper les conneries de son pote qui placarde des mots sur la sexualité des autres.

Il s’interrompit un bref moment, ajouta un pas laborieux de plus à son audace. Ils étaient proches, à présent.

Et me dis pas que c’est pas Rowle qui a écrit ce mot. J’ai bien compris que t’étais trop lâche pour assumer quoi que ce soit sans que ton daron ou ton pote te tienne par la main, t’inquiète.

Pourquoi aurait-il tourné les talons devant une telle occasion de s’en prendre à lui, sinon ? N’était-ce pas ce qui l’amusait, de tourner ses interventions scolaires en ridicule, de se moquer de lui avec son meilleur pote ? Avait-il peur, loin d’un public qui le protégeait d’un duel à crocs découverts ? Silas avait envie de toucher là où ça faisait mal, de le voir plier et de ne pas détourner les yeux face à ce garçon qui faisait bouillonner une mixture toxique au fond de ses entrailles. Il voulait lui faire payer d’être aussi aimé, populaire, beau ; d’avoir cette vie facile sans la mériter une seule seconde.

— D’ailleurs, vu que tu connais tout sur tout aux plantes, qu’est-ce que tu fous là tout seul ? ironisa Kenneth. Je te pensais plutôt être en train de donner une conférence pour partager ton gigantesque savoir avec le monde entier, c’est dommage que personne n’en profite.

Un pas de plus ; un sourire de carnivore aux lèvres. S’il osait un autre pas, leurs nez se frôleraient.

Tu me douches de compliments, dis-moi ! Tu me dragues, Appleton ? le piqua Silas en penchant lentement la tête de côté comme un gros chat indolent, les yeux mi-clos dans un amusement de prédateur. Fais gaffe, rappelle-toi que j’ai une grosse frustration sexuelle, en plus de mon agressivité, ronronna-t-il en haussant les sourcils pour faire écho aux propres mots couchés par Appleton sur le papier.

Je te ferai baisser les yeux.

Le cœur de l’adolescent palpitait comme un oiseau fou. Pourtant, rien ne tremblait à l’extérieur. Il était parfaitement immobile, tous ses muscles tendus dans cette posture de fauve perché sur l’arbre sous lequel broutait paisiblement sa proie. Un seul mouvement suffirait à le faire fondre sur la chair comme un animal affamé. L’adrénaline chassait la douleur et la peur, la crainte d’atteindre un point de non-retour. Confusément, de façon lointaine, il était conscient que ce comportement était tout aussi destructeur que les mutilations qui maculaient l’intérieur de ses cuisses, mais c’était plus fort que lui, il voulait abattre sa patte griffue sur ce serpent mortel pour goûter son venin ; pour s’enivrer un peu, pour se sentir exister, pour se faire mal.

Tout à sa folie vengeresse, il n’entendit pas plus qu’il ne vit Bane ronronner nerveusement en battant la queue pour manifester le malaise que son maître avait décidé d’offrir en pâture aux flammes de sa fureur.
ft. @Kenneth D. Appleton
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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyMar 5 Sep - 15:23


Thorns and all


Silas & Kenneth en pleine jungle


La lumière du soleil décline rapidement, plongeant l'espace dans une semi-obscurité inquiétante. L’air est lourd et chargé d’une humidité oppressante qui nous enveloppe comme un voile… Je toise mon interlocuteur, qui me défie manifestement du regard, comme s'il s'amusait à me provoquer silencieusement. Nous sommes habitués à nous rentrer dans le lard, lui et moi : je ne compte plus le nombre de cours où nous nous sommes raillés, méprisés, insultés l'un l'autre. Mais cette fois c'est différent, il n'y a personne autour de nous... D'ordinaire, il y a toujours le reste de la classe pour assister à nos chamailleries ou à nos joutes verbales, mais aujourd'hui nous sommes seuls dans cette serre. Je jette un oeil à la grosse plante qu’il vient de nommer, un peu circonspect. Un dio-quoi ? Aucune importance, j’aurais oublié dans quelques minutes. Je fixe sa mâchoire piégeuse derrière ses feuilles brunes, rêvant qu’elle engloutisse mon interlocuteur : ça lui ferait les pieds. « Eh, redescends sur Terre, j’suis pas ta biche» protesté-je, sourcils froncés. Ce gars se sent un peu trop à l'aise, et j'ai comme une furieuse envie de lui fermer le clapet. « Ouais ouais, faudrait déjà que quelqu’un remarque ton absence, on verra dans un an ou deux. » Bien sûr, c'est une estimation trop optimiste... Tous les enseignants de l'école auront tôt fait de réaliser que le représentant national des lèche-culs est absent du premier rang, dès lors qu'ils ne verront plus son bras se lever comme un piquet pour réciter tout le manuel au bout de quelques minutes de cours. Quant à mes menaces voilées, j'éprouve une légère amertume en réalisant qu'elles sont particulièrement complexes à mettre à exécution... Je suis tenté de lui dire les yeux dans les yeux que mon nom de famille me protège de toute punition, mais ce serait un trop gros mensonge : jamais mon affiliation ne m’a sauvé d’une situation délicate… Même quand j’ai écrit à mon père l’an dernier pour tenter de faire sauter la retenue filée par la préfète de Poufsouffle pour m’être baladé à moitié à poil dans les couloirs, il m’a juste répondu qu’une heure d’aide aux cuisines ne me ferait pas de mal. Pire daron au monde, j’vous jure… ! Alors si ce mouchard va cafter n’importe quoi au directeur, je sais que je suis mort.
 
Notre escarmouche ne semble pas prête à prendre fin... J'allais me contenter de l'ignorer et cueillir ces drôles de gousses qui pendouillent à un arbuste au feuillage en forme de clochettes avant de le planter là, mais voilà qu'il remet cette histoire de mot anonyme sur le tapis... Je lève les yeux au ciel. Sérieusement, il n'est toujours pas passé à autre chose ? Un rictus malin se dessine sur mes lèvres tandis que je le toise dédaigneusement. « Pardon, j’étais pas au courant que t’étais inspecteur de police, sinon tu t’amuserais pas à accuser mon pote sans preuve. On a rien à assumer. » J'éprouve soudainement comme une envie malsaine d'exciter sa rancoeur à notre égard... Oh, je me rends bien compte que ça n'a rien d'une bonne idée, mais la tentation est irrésistible. Tandis qu'il s'avance vers moi, la mine inquiétante, je reste immobile, goguenard. « Tu veux créer ton club de chasteté pour moines tibétains ? Bah fais ta vie et arrête d’être obsédé par nous en permanence, j’te jure c’est gênant. » Le silence est perturbé par le grincement de la porte donnant sur la verrière, qui s'ouvre et se ferme au gré du vent. Il y a comme une drôle de tension dans l'air... et je commence à être dérangé par sa trop grande proximité. Qu'est-ce qu'il croit m'inspirer ? Je relève le menton dans sa direction, sans le lâcher du retard, luttant contre l'envie de déglutir. J'accueille ses sous-entendus avec une mine soupçonneuse... « Tu délires complet, mec. Je te draguerais si j’étais désespéré de la vie, mais comme c’est pas le cas, prends pas tes rêves pour des réalités. » lui craché-je en m'efforçant de camoufler mon malaise par une désinvolture artificielle. Je fixe cette drôle de veine dans son cou qui paraît prête à exploser avec une drôle de fascination... « Et recule, pervers, t’envahis un peu trop mon espace vital. » Ma main caresse ma baguette dans ma poche et je suis un instant tenté de m'en saisir avant de finalement la laisser où elle se trouve. À travers le silence seulement troublé par les grincements désagréables de la porte, j'entends une drôle de respiration et suis pourtant incapable de savoir s'il s'agit de la mienne ou de la sienne. À nos pieds, je devine la forme floue de son drôle de chat qui se colle à ses jambes, mais je soutiens son regard avec insolence, coûte que coûte, incapable de m'en détourner.

@Silas Jørgensen

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyJeu 7 Sep - 14:40

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L’air vespéral nimbait l’atmosphère étouffant d’une clarté irréelle, presque cauchemardesque. La végétation qui les dissimulait aux regards enveloppait cet affrontement ouaté, mené sur un ton mesuré et calqué sur des pas prudents ; pas un bruit ne troublait ce moment suspendu, qui pouvait basculer à tout instant. Ici, à ce moment, dans le creux de cette serre humide et chaude, c’étaient deux egos qui crépitaient à n’en plus finir. S’ils allumaient un feu, peut-être ne resterait-il de ce moment que des cendres froides au petit matin – mais pour l’instant, l’incendie était attendu, convoité même. Il fallait mettre le feu aux poudres, s’affranchir des limites ; inviter à une danse mortelle ce serpent qui couvait peut-être un venin dangereux, mais certainement enivrant… au moins le temps d’en mourir.

Les prunelles ne se lâchaient plus. Par orgueil, oui, mais aussi dévorées d’une envie encore à peine effleurée, d’une tentation éclaboussée de honte. C’était mal, peut-être, mais c’était aussi bon. Silas devait aller jusqu’au bout ; il le sentait, dans ce ventre palpitant des tambours d’une rage incandescente, qui criait vengeance, qui criait désir, qui criait domination. Elle devait être assouvie, c’était tout – par n’importe quel moyen, pourvu qu’elle reprenne le contrôle.

Les iris de Kenneth se détournèrent pour fixer la dionée avec une certaine perplexité. Quel crétin, franchement. C’était un miracle qu’il n’ait pas encore redoublé. Probablement encore un cadeau de papa. Silas en aurait presque eu pitié.

— Eh, redescends sur Terre, j’suis pas ta biche, s’indigna-t-il – quoique d’une façon que Silas trouva étonnamment molle.

Seul un sourire félin étira les commissures du Serdaigle à cette maigre réplique. Pauvre, pauvre petit Kenneth ; petite biche aux abois piégée dans les phares d’un monstre beaucoup trop gros pour elle. Monstre qu’il avait participé à créer – ironie du sort.

Le Poufsouffle reprit, sourcils arqués :

— Ouais ouais, faudrait déjà que quelqu’un remarque ton absence, on verra dans un an ou deux.

Tes tentatives de moquerie sont vraiment pathétiques. Tu ne vaux pas grand-chose sans ton Rowle chéri, se gaussa Jørgensen en éclatant d’un rire rauque et un peu étonné.

Si Appleton fit mine de vouloir tourner les talons, une bassesse le ramena à lui aussi sûrement que si le Dano-Écossais avait tiré sur un élastique. Ses yeux se plissèrent, comme pour mieux discerner cette silhouette qui s’avançait dans ses filets de son propre chef. C’était presque trop facile.

La mention de l’épisode de la rentrée lui fit montrer les crocs, ce qui ne provoqua que deux yeux levés au ciel ; comme si tout ceci n’était qu’une légère anicroche, une mauvaise blague un peu poussive. Kenneth ne le prenait pas au sérieux – à moins qu’il ne se prenne lui-même pas au sérieux, respirant à pleins poumons l’audace de celui qui a le privilège de ne jamais se soucier d’agir autrement qu’en improvisant perpétuellement. Les lèvres d’Appleton s’ourlèrent d’un air mauvais, tandis que ses yeux reprenaient contact avec la lutte du bleu perçant qui ne l’avait jamais quitté.

— Pardon, j’étais pas au courant que t’étais inspecteur de police, sinon tu t’amuserais pas à accuser mon pote sans preuve. On a rien à assumer, déclara-t-il avec un petit air supérieur.

Le sourcil de Silas se haussa, circonspect, la bouche barrée d’un pli amer.

Toujours la même rengaine. En fait, t’as rien dans le ventre. Sans tes petits potes et tes privilèges, t’es rien. À peine un animal de compagnie.

Cette fois, ce furent les lèvres du Serdaigle qui dessinèrent un rictus gourmand. Sur le terrain des mots, il l’emportait haut la main. Ses pas le rapprochèrent de sa proie, l’un après l’autre, lentement – rien ne pressait, car elle ne faisait pas mine de s’enfuir, pas même mine, d’ailleurs, de trouver ça particulièrement déplaisant. Y avait-il seulement encore une fierté quelque part, lorsque Kenneth était débarrassé de tous ses artifices ?

À présent, ils étaient si proches que leurs nez étaient près de se frôler. Appleton ne se déroba pas, pas même lorsque Silas le toisa littéralement, lui qui flirtait dangereusement avec le mètre quatre-vingts. Le souvenir cuisant de la gifle d’Azure soulevait ce sentiment humiliant de faiblesse, mais étonnamment, le risque d’être physiquement maîtrisé par Kenneth ne l’inquiétait pas. Ce mec n’était qu’un ramassis de vent. La perspective d’un combat à mains nues lui paraissait risible ; et quand bien même cela devrait survenir… Il n’avait pas peur. Silas en était le premier surpris, mais il ne ressentait rien sinon cette excitation folle qui envoyait des décharges électriques jusque dans le bout de ses doigts.

— Tu veux créer ton club de chasteté pour moines tibétains ? le piqua Appleton. Bah fais ta vie et arrête d’être obsédé par nous en permanence, j’te jure c’est gênant.

Son menton se releva avec un air de défi pour affronter son regard clair, qui n’était à présent qu’à quelques centimètres du sien. Silas pouvait voir combien ses iris étaient beaux, marbrés de motifs complexes ; il pouvait voir le tremblement léger de ces billes noires qui semblaient avaler toute son attention, suspendue au moindre de ses soupirs que ses oreilles cueillaient avec une acuité étrange – envoyant des frissons ramper le long de son dos.

C’est plutôt toi qui as l’air obsédé par ma virginité, murmura le Serdaigle, une octave plus bas, la gorge vibrant d’une note animale. Qu’est-ce qui te plaît tant chez elle ? Tu as des insécurités à combler ? Ou peut-être que ça te plaît, d’imaginer que personne m’a jamais touché ?

Sa voix n’était plus qu’un mince filet d’eau coulant sur sa peau, dont ses pupilles saisissaient les détails avec une voracité qui lui échappait et ravageait les dernières gouttes de raison qui pouvaient retenir la bête enragée qui grattait contre son ventre pour être lancée sur sa victime.

— Tu délires complet, mec. Je te draguerais si j’étais désespéré de la vie, mais comme c’est pas le cas, prends pas tes rêves pour des réalités, gronda Appleton avec une inflexion qui le trahit.

Les yeux du Serdaigle s’étrécirent, saisissant le léger chancellement pour lui porter le coup de grâce.

Oh, oh. J’ai touché quelque chose, s’exclama doucement Silas dans un léger ricanement sinistre. Des mots, rien que des mots… Tu mens. Il faut pas avoir honte, ma biche. Ça restera entre nous, promit-il en baissant le menton juste ce qu’il fallait pour que son souffle n’échoue sur ses lèvres.

Ici, tu n’as pas le contrôle, lui susurrait son regard bleu, brillant d’un éclat dangereux. Personne pour te sauver la mise, personne pour prendre les coups à ta place, personne pour te soustraire à moi.

— Et recule, pervers, t’envahis un peu trop mon espace vital.

Sinon quoi ?

Il assortit sa provocation d’un ultime rapprochement, réduisant à néant la maigre distance qui séparait encore à peine leurs corps. Silas lui donna un léger coup sur le nez du bout du sien – sans le quitter des yeux, un sourire de démon aux lèvres, pour savourer sa réaction.
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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptySam 9 Sep - 18:15


Thorns and all


Silas & Kenneth en pleine jungle


Au milieu des Cricasses qui se tortillent et des Mimbulus mimbletonia autour desquels plane une drôle d'odeur, Jørgensen est toujours dans la même posture défiante. Il a le même regard que Lee, quand on s'engueulait sur le terrain, à l'époque... À la différence près que Lee n'était pas un petit con arrogant et égocentrique. Il évoque l'absence d'August en prétendant que je ne vaux pas grand chose dès lors qu'il ne m'accompagne plus... Je grimace en songeant qu'en effet, je préfèrerais être en train de boire des coups avec mon pote plutôt que d'endurer une seconde de plus les simagrées de Calimero. « Et toi tu vaux pas grand chose sans tes jambes et pourtant l’école a fait un effort pour t’accueillir, hein. » me contenté-je de répondre avec un regard pour sa jambe claudicante, et pour le chat étrange qui l'accompagne partout. Quand j'y pense, un lieu aussi exigu que ces serres ne doit pas être très adapté à un élève à la mobilité réduite. Et les raisons qui l'ont mené à s'y rendre me sont toujours aussi obscures et confuses... Ce type cache quelque chose, j'en ai désormais la certitude absolue. Je lève les yeux au ciel quand il évoque mes soi-disant privilèges et en m'insultant à nouveau. Honnêtement, je préfèrerais qu'il ait raison... S'il ne me suffisait que d'un hibou à mon père ou d'une conversation par cheminées interposées pour le sommer de faire renvoyer ce type, j'en profiterais bien volontiers... Manque de bol, mes parents n'arrêtent pas de réciter la même rengaine au sujet de l'éthique que se doit d'avoir le chef du gouvernement. Éthique mon cul, oui, ils n'ont surtout pas les couilles d'agir significativement... Ce n'est pas grave, s'il faut que je règle mes problèmes sans leur aide je le ferais, à commencer par celui qui me fait face. « Mais quels privilèges ? Arrête de m’inventer une vie, tu me connais pas, mec. C’est pas pour rien si personne te calcule. » lâché-je en soupirant d'exaspération, tandis que les grincements de la porte qui s'ouvre et se ferment reprennent de plus belle, laissant échapper un son sinistre. Qu'est-ce qui le permet de parler de mes potes, sérieusement ? Parce qu'il est en boucle sur cette idée fixe selon laquelle August a écrit ce foutu mot - et il n'a pas vraiment tort, en réalité -, il compte nous le ressasser toute l'année ? C'est bon, j'ai pas le temps pour supporter ces conneries.

Il est si proche que je peux sentir sa respiration chaude, et Je savais déjà que ce type était malsain, mais désormais j'en suis fermement convaincu. J'ouvre la bouche, légèrement déstabilisé. Plus je l'écoute déblatérer des inepties et révéler sa perversité, plus je me demande pourquoi il est avec moi dans ces serres, et non pas dans un étage spécialisé à Sainte-Mangouste. « Tu délires complet. Y a un putain de souci dans ta tête. » dis-je en articulant chaque syllabe. C'est ce qu'il croit vraiment, que j'ai des fantasmes sur qui l'a touché... ? Un dégénéré, voilà ce qu'il est. « Qui le voudrait, déjà ? Même avec un bâton j’oserais pas. » craché-je alors, espérant que cela suffirait à le dissuader d'avancer davantage. Sa présence commence à me mettre réellement mal à l'aise, ce qui commence à me faire douter de ma position dans ce face à face : on dirait bien que je perds l'avantage... et cette idée me déplaît profondément. Ce type n'a qu'un usage limité de ses jambes, comment pourrais-je le laisser répandre son venin ? La lumière vive reflétée par la verrière tombe juste sur son visage, s'étendant sur celui-ci comme un masque inquiétant. « Tu me dégoûtes, ton petit jeu prend pas avec moi. » affirmé-je avec toute la conviction que je suis capable de rassembler. Ce type jour avec mes nerfs, c'est évident... Et pourtant, si je trouve encore la force de résister, je n'ai pas encore dégoté de moyen de l'attaquer de front. La tentation d'utiliser ma baguette se fait sentir, mais je m'interdis d'y penser. Les yeux dans les yeux, mes pupilles ancrées dans les siennes, je le fixe longuement avant d'ajouter : « Sinon je te fous par terre et faudra que tu rampes pour rentrer, ça serait pas de chance quand même. » J'incline la tête sur le côté sans le quitter du regard... Je sais que je pourrais le faire. Une seule pression de la main suffirait à lui faire perdre l'équilibre, il tomberait droit dans les orties phytophages ou dans ces drôles de plantes avec un énorme bulbe. « Recule, j’ai dit. » répété-je alors, pour m'assurer que le message a bien été compris. Cette fois, c'est mon dernier avertissement, même si je ne suis pas certain de bien savoir ce que je ferais s'il refuse d'obtempérer.

@Silas Jørgensen

rainmaker

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptySam 9 Sep - 19:51

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Encore des piques fades et répétitives. « Personne veut de toi », « T’es handicapé », « T’es dingue », « Je vais te faire mal ». La rage et l’envie de destruction couplées au désir frustré avaient atteint des sommets en un temps record, libérant toute cette haine qu’il était capable de vomir presque aléatoirement, comme une ampoule grille et s’éteint brutalement en plongeant l’intégralité de la pièce dans le noir. Elles cherchaient désespérément un adversaire à sa taille, un géant capable de la plaquer au sol pour la remettre dans sa cage ; mais face à lui, il n’avait qu’une larve pas même parvenue à maturité. Des répliques faibles et des menaces sans aboutissement qui rendaient le vide béant dans sa poitrine insupportable. Pourtant, Merlin sait qu’il avait supplié qu’on le comble ou qu’on lui arrache ce cœur palpitant uniquement au rythme d’une souffrance présente ou passée, mais jamais plus d’un futur heureux. Peu à peu, la colère qui le consumait vivant fit place à une rage désespérée, gonflée de provocations de plus en plus crasses et malsaines pour provoquer n’importe quoi ; un crachat, une gifle, un tabassage en règle ou même un baiser ; n’importe quoi pourvu qu’on distraie son cerveau malade de cette envie obsédante de se pencher sur le vide en criant pour le remplir de sa voix ; s’en réemparer, se réapproprier pour ne plus avoir l’impression de se noyer dans les souvenirs qui creusaient des sillons écarlates sur sa peau blême. Ainsi, il devint vite clair qu’il n’obtiendrait pas satisfaction auprès de Kenneth Appleton. Il ne ferait pas écho à sa colère, pas plus qu’il ne la ceinturerait pour l’obliger à revenir d’où elle venait.

À Sainte-Mangouste, on lui avait pourtant dit et répété toutes ces choses en thérapie à propos du stress qu’il ne fallait pas provoquer – pas n’importe quel stress, non, un stress spécifique, produit par les mauvaises situations. On lui avait pourtant dit et répété qu’il fallait lutter contre cette rage qui lui bouffait les entrailles à vif, qu’il ne fallait pas lui céder, qu’il ne fallait pas s’abandonner aux comportements autodestructeurs. On lui avait pourtant dit et répété qu’il ne fallait pas chercher satisfaction à sa soif de vengeance et de punition. Mais c’était plus fort que lui – là était sans doute l’erreur la plus fondamentale de son père, lorsqu’il avait coulé dans les rêves éthyliques : avoir permis à son fils d’interrompre une thérapie qui l’empêchait jusqu’ici de sombrer dans les abysses du traumatisme.

Silas aurait dû éviter de se confronter à Appleton, à toutes ces émotions adolescentes et immatures qui le faisaient bouillonner maintenant plus que jamais, alors qu’il était à fleur de peau, prêt à perdre ses pétales au moindre coup de vent. La machine s’était emballée, mais maintenant qu’il prenait enfin conscience qu’il n’aurait pas dû, elle s’était grippée ; et c’était trop tard.

Bane le sentit à l’instant où les paroles s’entrechoquèrent et parasitèrent la réalité, ramenant à son maître des bribes vibrantes de réalité de cette déchirure dans l’espace-temps qui avait fait éclater son présent.

— Sinon je te fous par terre… Recule, j’ai dit, entendit-il confusément des passages morcelés.

Son regard s’était troublé, vidé de sa substance ; ses iris étaient hantés par ce qu’il voyait par-delà la serre, ce qui prenait le pas sur ce que ses globes étaient censés voir à l’instant même. Il n’était déjà plus là avant que Kenneth ne finisse tout à fait de le menacer. Immédiatement, le ronronroulant sous sa forme féline se mit à gratter nerveusement le large pantalon de son maître anormalement figé, les lèvres entrouvertes sur un état de choc qui s’était à nouveau emparé de lui comme on ravit une rose hérissée d’épines ensanglantées à un jardin luxuriant. Ses miaulements aigus ne le ramenèrent pas.

Dégage bordel de merde ! Lâche ce truc, sinon je te fous par terre ! RECULE, J’AI DIT, BLAIR !

Le bruit de verre brisé que son cerveau fit résonner à rebours le fit sursauter si fort que les dents de Silas s’entrechoquèrent et il vacilla comme si on l’avait giflé, toute couleur ayant quitté son visage. Il voyait les chimères des fumerolles bleues s’étirer et s’élever en volutes paresseuses vers le plafond ; d’abord silencieusement, dans un étrange moment de grâce seulement troublé par les lourdes respirations de cinq personnes suspendues au couperet du destin. Puis tout s’accéléra. L’odeur de chair brûlée le fit suffoquer à lui en provoquer des haut-le-cœur et il plaqua ses mains sur sa bouche et son nez en reculant vivement pour tenter de s’y soustraire, persuadé qu’une main traînait son col en arrière pour le sauver des émanations toxiques qui dévoraient vivants Aberthol et sa mère sous ses yeux dans une cacophonie de hurlements et de sifflements atrocement semblables à celui de la viande sur une poêle grésillante. Un cri de bête blessée franchit ses lèvres et se répercuta sur les parois vitrées des serres malgré les mains tremblantes qui couvraient sa bouche ; ses yeux étaient si grands qu’on aurait presque eu mal de les voir déborder de tant de larmes qui ne coulaient pas. Ils étaient fixés sur le sol, sur un espace vide, près des pieds de Kenneth ; là où sa mère et Aberthol se tordaient de douleur avec impuissance, dévorés par la substance corrosive. La tétanie qui avait saisi les trois spectateurs figés ne prit fin qu’avec l’initiative du père de lancer un sort pour détruire complètement le mur qui séparait la substance toxique de l’extérieur. Elle s’y échappa rapidement, si rapidement que Silas n’eut pas le temps de se préparer à baisser les yeux sur les deux corps qui gisaient au sol ; il voyait les dents de sa mère. Pas parce qu’elle avait la bouche ouverte, mais parce qu’elle avait un trou dans la joue. L’un de ses bras paraissait à peine tenir au reste de son corps par quelques ersatz de tendons. Il ne voyait même pas les os, hormis celui qui dépassait du genou calciné de Blair. Aberthol, quant à lui, n’était qu’un amas de chairs sanguinolentes et fumantes.

Bientôt, l’air lui manqua et sa poitrine se souleva beaucoup trop vite, tandis que des glapissements étouffés jaillissaient à répétition de sa gorge sifflante. Ses jambes se dérobèrent sous lui, sans laisser le temps à Bane de se transformer en fauteuil pour le retenir. L’artefact magique décida de changer de stratégie et de tourner ses grands yeux inexpressifs vers Kenneth en miaulant gravement, à répétition, comme une alarme sinistre. Derrière lui, Silas s’était confusément rattrapé avec les mains, la vision brouillée de larmes et les poumons saturés de cette même panique surréaliste qui l’avait saisi l’année dernière, lui donnant l’impression qu’il ne parviendrait plus jamais à respirer.

Je vais…

Mais l’avertissement hoquetant et balbutiant n’eut pas le temps d’être achevé ; il rendit tout le contenu de son estomac sur le sol, agités de spasmes incontrôlables.
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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyJeu 21 Sep - 13:39


Thorns and all


Silas & Kenneth en pleine jungle


J'ignore si c’est l’atmosphère chargée d’humidité qui plane dans les serres ou bien la tension palpable entre lui et moi qui me donne chaud. J’ai les joues rougies et les mains moites comme si je sortais d’un entraînement de Quidditch. Il fait exprès d'attiser les braises du feu qui menace de nous consumer tous deux, et je me suis efforcé de rester parfaitement calme jusqu'ici... mais là, ce malade va trop loin en se rapprochant autant. Je décide de répondre à ses coups de pression par de l'intimidation, me demandant où se situent mes limites, et si je pourrais mettre certains de mes menaces à exécution... Mais avant que je n'aie le temps de le pousser, ses yeux semblent se figer. C'est comme s'il ne me regardait plus, mais que son regard était resté bloqué sur un élément derrière moi... Je fronce naturellement les sourcils. « Qu’est-ce que tu… » Ses yeux sont écarquillés d’angoisse, si bien que les premières secondes, je crois simplement qu’il me joue un genre de mauvais numéro… Je reste de marbre, préférant ne pas réagir à la provocation si c’en est une. Je ne vais quand même pas lui donner ce plaisir alors que c’est de toute évidence ce qu’il attend… Mais la fin de la plaisanterie ne vient pas, et les soulèvements de la cage thoracique de mon interlocuteur commencent à me préoccuper. « Eh, Jørgensen, t’es possédé, ou quoi ? » La lumière filtrée par la verrière peint des motifs ondulants sur son visage, lui donnant un air sinistre de personnage pictural, rappelant ce portrait du second étage qui s’agitait dans son cadre en hurlant. On peut deviner les petites veinules violacées qui se créent sur son front, et il est permis de se demander, en fixant le vide de son regard, s'il n'a pas réellement été exorcisé.

Le temps d'un instant, je suis tenté de le laisser là, et de me barrer sans me risquer à me confronter à cette situation d'urgence. Mais j'en suis incapable... mes jambes refusent de me porter hors de la serre, me condamnant à assister à ce spectacle un peu trop flippant. On dirait qu'il convulse... Pris au dépourvu, je m’exclame alors : « Bordel… ! » D’un geste nerveux, je me saisis de ma baguette, comme si je connaissais le sortilège adéquat qui puisse me sortir de cette situation foireuse. Tu parles, je ne sais même pas comment faire cicatriser une plaie superficielle, alors calmer ce qui ressemble à une crise de nerfs... Je bredouille quelque chose et le morceau de bois me glisse des doigts, roulant à mes pieds. Je jette un oeil par le verre abîmé des vitres de la serre, à la recherche d'une tierce personne qui pourrait venir nous porter assistance, mais il n'y a personne dans l'enceinte de l'école à cette heure-ci. À part nous. Il se tord encore davantage, jusqu'à perdre l'équilibre... Et les miaulements stridents de son chat commencent à franchement me rendre nerveux. « Oh, Jørgensen, faut que tu redescendes mec, arrête de faire le con ! » Les feuilles des plantes s’étirant jusqu’au plafond créent des ombres mouvantes sur le sol, donnant l’impression qu’il se débat avec un beau filet du diable. J'ignore ce qui cause chez lui un tel état, mais une chose est certaine, ce n'est pas normal... On dirait qu’il va clamser devant moi… ! Le temps d’un instant, je me demande ce qui se passerait si un professeur débarquait soudainement et me trouvait là, penché sur un cadavre inanimé… Fils du ministre ou pas, j’aurais de sacrés problèmes, et on pourra dire que même dans la tombe, ce cafard m’aura fait chier jusqu’au bout.

Et finalement... sa gorge enfle et sa bouche régurgite tout à coup le contenu de son estomac sur les dalles en pierres. J'ai un geste de recul, plissant pour me préserver de l'odeur pestilentielle de ses reflux gastriques... Ça, je l'avais pas vu venir. « Woah, t’as fumé un truc ou quoi ? » C'est tout ce que je suis capable d'articuler, tant c'est surréaliste. Perplexe, je fixe longuement la scène, mi-dégoûté mi-fasciné, me demandant si je devrais dire ou faire quelque chose, prévenir l'infirmerie... Seulement histoire de ne pas être accusé de non-assistance à personne en danger. J'observe les fines gouttelettes qui ont été projetées sur mes bottes et me baisse pour ramasser ma baguette, espérant pouvoir les faire disparaître... « P’tain, j’en ai plein sur les chaussures. » râlé-je, trop agacé pour ajouter un "c’est le titre de ma sextape" bien placé. Quelques instants de silence suivent ma remarque, nous laissant piégés par l'incongruité de la situation. Après quelques instants d'hésitation et après avoir attendu qu'il ne me fasse pas l'honneur d'une seconde salve de gerbe... je finis par tendre une main incertaine dans sa direction : si j'attends qu'il se relève tout seul, je suis bon pour passer mes BUSEs dans dix ans. « Allez, appuie-toi sur moi. » C'est ce que je peux lui proposer de mieux, je ne vais pas lui proposer de le porter façon princesse de conte de fées... et puis quoi, encore. Je maudis encore mes parents de ne pas avoir signé mon autorisation, c'est à cause d'eux que j'ai du assister à ce spectacle et que je me retrouve à aider Jørgensen au lieu de boire des coups aux Trois-Balais. Ce n'est pas de l'inquiétude ni de la charité, c'est seulement que j'aurais des problèmes s'il s'étouffe dans son propre vomi.

@Silas Jørgensen

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyMar 26 Sep - 17:50

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Bane continuait de miauler à intervalles réguliers en fixant Kenneth qui s’agitait sans même que Silas n’en prenne conscience. Ce n’est qu’une fois le contenu de son estomac étalé sur le sol et les spasmes nerveux calmés que le chat-qui-n’était-pas-un-chat reporta ses grands yeux inexpressifs sur son maître et s’en approcha – non sans feuler en direction du Poufsouffle qui avançait sa main vers son propriétaire dans l’intention de l’aider. Le dos arrondi et hérissé de tout son long, l’animal se posta au côté du Serdaigle pour gronder toutes griffes dehors à la moindre tentative d’approche, battant méchamment la queue dans un mouvement de balancier saccadé. Ce petit manège dura jusqu’à ce que Jørgensen porte une main tremblante à son visage pour frotter ses yeux, qui lâchèrent deux grosses larmes encore chaudes sur la peau désormais crayeuse. Plusieurs minutes s’écoulèrent encore avant qu’il ne semble prendre conscience d’où il se trouvait, avec l’air confus et vulnérable d’un môme paumé dans un supermarché. Ses oreilles bourdonnaient si fort que, quelles que soient les paroles que prononçaient Appleton, elles ne l’atteignaient pas pour le moment. Ses yeux étaient encore nimbés d’un voile halluciné, qu’il chassa difficilement en battant des cils. Un grognement gémissant passa le barrage de ses lèvres asséchées, dont le goût de bile l’écœura davantage.

Son environnement se dessinant avec un peu plus de précision autour de lui, il s’écarta vivement en avisant la flaque saumâtre près de lui et leva sa manche pour se couvrir le nez avec une grimace de dégoût. Cette réaction triviale lui permit au moins de reprendre un minimum ses esprits, malgré son teint encore cireux et les tremblements qui agitaient ses membres, en réaction à sa respiration trop rapide. La panique refluait difficilement, imprimant ses pattes velues dans sa chair en silence pour mieux poursuivre son ascension vers l’esprit de l’adolescent. Il ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir sur la silhouette d’Appleton qui se trouvait si proche qu’il en eut un mouvement de recul.

Qu’est-ce que tu fous ? croassa-t-il, la voix cassée comme s’il avait trop crié.

Et puis, ça lui revint. Le sac, les plantes, ses potions, l’affrontement sous la serre étouffante et la collision entre ses mots et ceux d’Aberthol. La honte enflamma ses joues humides, qu’il essuya avec rage, et son regard se détourna avec l’impression de s’être brûlé sur le visage d’Appleton.

J’vais me débrouiller, marmonna-t-il, comme s’il ne tremblait pas comme une feuille.

Là, tout de suite, tout ce qu’il voulait, c’était disparaître sous terre et effacer pour toujours cet épisode de son esprit. L’idée qu’Appleton l’ait vu dans cet état le rendait malade – enfin, pas suffisamment pour gerber une seconde fois. S’il avait été en état, son premier réflexe aurait été de donner un coup de baguette sur le vomi immonde à proximité, mais son attention fut détournée par Bane qui se remettait à miauler avec insistance tandis qu’une cloche sonnait l’heure. Ses neurones mirent quelques secondes à se connecter, avant que ses billes bleues ne s’écarquillent.

Bordel de merde, lâcha-t-il, toujours de cette voix rauque et éraflée. Le couvre-feu.

Un rire éraillé s’échappa de sa bouche incrédule. Comment était-il possible qu’il soit si tard ?

Attrapant son sac, qui avait glissé par terre avec lui, il fouilla dans l’une des poches intérieures malgré ses doigts agités de secousses et tenta de s’emparer du papier à cigarette, d’un filtre et de l’herbe qui reposait dans un petit réceptacle métallique ouvragé aux couleurs de Sainte-Mangouste. Le tout finit par terre dans un fracas métallique qui arracha un miaulement plaintif à Bane.

Putain, grogna-t-il, avant de relever les yeux vers le Poufsouffle. OK, bon. T’as deux options. Soit tu rentres et tu te fais défoncer, soit tu me roules un joint et je dirai que t’es à la bourre parce que j’ai fait un malaise pendant qu’on s’éclatait comme deux gentils potos.

Un sourcil aigu se haussa sur ce visage malade, plein de morgue malgré la situation outrageusement ridicule.

Si tu me débarrasses du dégueulis, je te laisse taper dedans. Le seul truc thérapeutique marrant que m’aient filé les connards de Sainte-Mangouste, ricana-t-il bêtement, encore complètement à l’ouest après le choc de la reviviscence du traumatisme.

Il avait besoin de son anxiolytique, surtout, mais le crétin qu’il était l’avait laissé dans sac de cours sans penser qu’il aurait besoin de calmer ses nerfs pour une simple excursion clandestine aux serres. Tout ce qu’il avait dans ce sac à dos utilisé pour ses escapades, c’était de quoi s’amuser. S’il était hors de question qu’il s’enfile l’une de ses potions euphorisantes – qui risquait tout bonnement de lui donner des hallucinations atroces et une paranoïa délirante dans son état actuel –, le cannabis restait une option pas si stupide s’il voulait retrouver un peu de sérénité et envisager de se relever un jour. Pour le moment, ses jambes étaient si cotonneuses et ses tremblements si vivaces qu’il lui était impossible d’envisager de rejoindre le château dans cet état ; il était inenvisageable que quelqu’un d’autre assiste à ça en plus du bouffon qu’il avait en face de lui. De toute façon, il était déjà trop tard. Autant attendre que l’angoisse reflue tranquillement avant de sortir une excuse médicale de son chapeau pour excuser son retour tardif. Son visage parlerait pour lui, sans qu’il n’ait besoin de s’humilier publiquement en tremblant comme une pauvre victime.
ft. @Kenneth D. Appleton
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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyDim 22 Oct - 10:40


Thorns and all


Silas & Kenneth en pleine jungle


D
rôle de revers de situation. Il y a quelques minutes j'étais prêt à le pousser en arrière et à le regarder s'écraser sur les plants de gingko sans sourciller... maintenant qu'il a l'air vraiment mal en point, ma colère à son égard semble s'être évaporée. Je ne peux pas rester là à ne rien faire, à observer la dilatation de ses pupilles, le tremblement dans ses mains et dans sa mâchoire, à ignorer son halètement. On ne s'aime pas, lui et moi... Et pourtant, parce que je suis le seul dans les parages à assister à cette scène désagréable, j'ai le sentiment qu'il faut que je fasse quelque chose. Alors quand il refuse mon offre, je la renouvelle avec insistance, tendant mon bras dans sa direction, serrant les doigts autour de ma baguette. « J’essaie de t’aider, bouffon. » m'exclamé-je, agacé, enserrant mes doigts autour de son poignet pour l'aider à prendre appui. Pour être honnête, j'ignore quoi faire, dans ce genre de situation, mal à l'aise face à ses larmes. J'essaie de me demander ce que me conseillerait ma mère, mais j'ai l'impression que rien de ce que je pourrais faire ne pourrait lui convenir. Il y a bien ce sortilège pour dégager les voies respiratoires... mais j'ai oublié la formule. Putain. Je commence à me sentir nerveux, moi aussi, et les miaulements répétitifs de son maudit chat n'aident certainement pas à me concentrer. L'odeur de son dégueulis commence à me chatouiller le nez, et je dois retenir ma propre respiration pour m'éviter de dégueuler sur le sol... En temps normal, j'imagine que je pourrais m'amuser de le voir au fond du trou, les yeux gonflés, la mine pathétique. « Ça va… ? » finis-je par demander, en dépit d'avoir une meilleure solution à proposer pour éviter qu'il ne s'étouffe. Qu'est-ce que je fous ici, sérieusement ? Quand je pense que je pourrais être à Pré-au-Lard, si mes parents ne s'étaient pas décidés à me pourrir la vie... !

Et puis, sans crier gare, il finit par retrouver son souffle et reprendre contenance. Il se redresse, s'essuie les yeux, et se met à rire. Je le fixe, incrédule, sans comprendre ce qui lui arrive... Le temps d'un instant, je crois déceler des spasmes dans ses ricanements, mais il finit par retrouver cet air insupportablement arrogant que je lui connais bien. « Hein ? » Il se met à fouiller dans son sac alors qu'il y a quelques secondes à peine, je le croyais prêt à tourner de l'oeil, à se retrouver en proie à un malaise qui lui vaudrait quelques jours d'infirmerie. C'est comme si son corps était possédé, comme si tous ses muscles obéissaient à leurs propres lois ! Mais lorsqu'il sort un énorme sachet et me laisse découvrir une petite boîte en métal, je commence à faire le lien. Tout ce spectacle auquel je viens d'assister, c'est à cause de cette came. Je savais même pas, qu'il en prenait... C'est un intello, après tout, je l'imaginais franchement loin de ce genre de trucs... Finalement, lui et moi on a peut-être plus de points communs que je ne le soupçonnais. Et pourtant, ça m'énerve profondément. Je relève les yeux vers lui, le regard incandescent. « Attends, tu rigoles ? T’étais dans cet état parce que t’étais défoncé ? » Il se fout ouvertement de ma gueule. Et en plus de ça, il a le culot de me proposer un marché, comme si en échange de ma coopération, on pouvait oublier cet incident et tirer une ou deux taffes ensemble comme si de rien n'était. Il aurait pu faire une overdose, ou un truc du genre... !

Et je me sens idiot, comme si j'étais rentré dans son jeu, que je lui avais offert pile ce qu'il cherchait. Je reste immobile, un pli se creuse sur mon front. Et puis, j'explose. « Putain, j’arrive pas à le croire. Et dire que j’ai cru qu’il t’arrivait un truc grave ! En fait, t’étais juste en plein bad trip. » lancé-je sur un ton accusateur, le fixant d’un air sévère. Je me sens bien con, d'avoir compati pour lui, alors qu'il nageait juste en plein délire... Moi aussi, je fume de temps en temps, et pourtant je me suis jamais retrouvé dans un état aussi lamentable que le sien ! Dire que j'ai failli rentrer à toute vitesse appeler un adulte pour lui... Tout ce qu'il voulait, en réalité, c'était attirer l'attention sur lui, comme d'habitude. Il me prend pour qui, sérieusement, sa bonne... ? Je toucherais certainement pas à sa gerbe, j'arrive déjà pas y croire que cinq minutes auparavant j'ai pu être prêt à l'aider. « J’ai pas besoin que tu me couvres, apprends à assumer les doses que tu prends avant de chercher à m’embarquer dans tes plans foireux. » ajouté-je, la voix teintée de hargne. Je crache à ses pieds et je tourne les talons, renonçant finalement à récupérer quelques racines de plantes qui auraient pu nous faire triper, avec August. Ce connard m'a fait passer l'envie de m'amuser ! « T’es vraiment trop con. » Et je le plante là, le laissant en proie à ses démons, franchissant la porte grinçante de la verrière en direction du château. Sans me soucier davantage de l'état dans lequel je laisse la serre, je l'abandonne, lui et ses problèmes au milieu des bulbes sauteurs et des fougères envahissantes. Le ciel s'est assombri et l'air bien refroidi lorsque je reprends le chemin en direction du château... J'aurais peut-être droit à une engueulade et à quelques heures en compagnie du concierge, mais voir cet énergumène dans un tel état m'a passé l'envie de rire.

@Silas Jørgensen

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyMar 24 Oct - 12:46

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Malgré son malaise évident et son rejet, Appleton insista pour l’aider en empoignant son poignet. Silas cilla, tant parce qu’il ne s’attendait pas à rencontrer la moindre velléité en dehors d’une vague tentative de se montrer à peu près décent que parce que le contact de cette main qui enserrait la base de la sienne provoqua un raidissement imperceptible de ses muscles encore tremblants. Il n’avait franchement pas besoin d’être encore plus troublé qu’il ne l’était déjà ; pourtant, il ne chercha pas à se dégager – parce qu’il était trop faible pour ça, dans tous les sens du terme.

— J’essaie de t’aider, bouffon, souligna le Poufsouffle avec une exaspération évidente, sans cesser de lui donner suffisamment de stabilité pour que les tremblements et les spasmes ne l’emportent plus avec eux.

Jørgensen ne répliqua qu’un faible grognement, trop confus et étourdi pour formuler une réponse acide avec suffisamment d’esprit pour contre-attaquer. Quelques secondes étranges filèrent, anormalement étirées par cette intimité involontaire et la sensation de sa peau contre la sienne qui – à présent qu’aucune véritable hostilité ne l’électrisait – était plus embarrassante qu’autre chose. Le Serdaigle aurait donné n’importe quoi pour se sortir de la tête l’idée obsédante que Kenneth était beau. Dans le tourbillon de la colère et de la hargne qui l’animait auparavant, il était facile de laisser les frontières se brouiller, mais à cet instant, c’était tout bonnement gênant. Parfois, il avait la sensation qu’il n’exerçait absolument aucun contrôle sur son corps et ses réactions, et cette pensée au goût d’impuissance constituait le socle de cette dépression qui le grignotait un peu plus à chaque mois écoulé. Revenir à Poudlard n’avait rien changé à cette impression de fatalité.

— Ça va… ? finit par s’enquérir Kenneth avec une maladresse inattendue.

À nouveau déstabilisé, Silas eut bien du mal à relever les yeux vers lui, le visage toujours chiffonné et les stigmates de la terreur qu’il avait revécue marquant ses traits. Il n’avait pas envie qu’Appleton le voie comme ça, mais, eh bien, c’était trop tard. Il était là, ce con. Et pas si méchant – enfin, il aurait pu le planter là dès qu’il avait commencé à perdre les pédales au lieu de s’assurer qu’il allait bien, nan ? Un faible haussement d’épaules encore tremblantes répondit, avant qu’il ne s’humecte les lèvres pour assurer d’une voix cassée :

J’vais m’en remettre. C’est juste…

Juste que quoi ? Qu’est-ce qu’il allait lui dire, exactement, à ce mec qui n’en avait franchement rien à foutre et qui faisait simplement preuve du minimum de décence requis ? Au fond, Appleton n’en avait rien à cirer, de ce qui lui arrivait ou de ce qui lui était arrivé. Il voulait juste savoir s’il n’allait pas crever dans la seconde. Et ce n’était pas le cas. Pourtant, une voix traîtresse jouait délicatement sur la corde sensible de cette hésitation de petit garçon effrayé, lui rappelant combien il était seul et combien il ne faisait pas tant le fier lorsqu’il n’avait personne à qui opposer son masque de défiance et d’orgueil. Est-ce que c’était si pathétique de vouloir un peu de compassion à cet instant de bascule, alors que son cœur voletait encore comme un papillon fou incapable de sortir de sa cage d’os recourbés ?

Cependant, il n’eut pas le temps de trancher sur la sincérité de sa réponse, car son attention fut accaparée par Bane et la soudaine prise de conscience que le couvre-feu était tombé. Un rire désabusé, un peu dingue, franchit le barrage de ses lèvres asséchées par le sel. Son camarade lâcha un « Hein ? » incrédule ; il ne parvenait pas à suivre les brusques changements de comportement du Serdaigle en plein craquage nerveux. Il lui fallait ses médocs, putain, mais évidemment, il ne les avait pas pris.

T’es un connard, Jørgensen.

Alors, en désespoir de cause, il attrapa son sac et y fouailla pour mettre la main sur de quoi se rouler un joint – thérapeutique d’après les médicomages, mais Silas s’en servait très peu pour calmer ses nerfs ordinairement. Ses mains tremblaient encore trop pour y parvenir, alors il demanda de façon plus ou moins détournée l’aide d’Appleton en espérant l’appâter avec quelques pétards. Grossière erreur, car le Poufsouffle ne goûta pas à ce petit marché juteux. Leurs yeux se rencontrèrent, et le peu de contenance qu’avait réussi à glaner l’adolescent fondit comme de la neige face aux flammes brûlantes dansant dans les iris de Kenneth.

— Attends, tu rigoles ? T’étais dans cet état parce que t’étais défoncé ? lança-t-il, la voix pleine de reproche.

Quoi ? Mais n’impor…, s’écria le Serdaigle d’une voix scandalisée, à mi-chemin entre le choc et l’égarement.

Il n’eut toutefois pas le temps d’achever sa protestation, car le cinquième année explosa en faisant sursauter violemment Silas – son cœur repartit au quart de tour en répandant ses tremblements incontrôlables le long de ses nerfs dangereusement mis à rude épreuve.

— Putain, j’arrive pas à le croire. Et dire que j’ai cru qu’il t’arrivait un truc grave ! En fait, t’étais juste en plein bad trip.

Mais pas du tout ! se récria Silas, une octave un peu trop haut tandis que sa gorge se craquelait d’un sanglot qu’il eut toutes les peines du monde à réprimer, les joues s’empourprant de colère et de frustration. J’ai rien bu, rien fumé ! C’était juste…

Quoi, tu vas tout lui balancer ?

À nouveau, son hésitation lui coûta cher, nourrissant ce malentendu toxique qui le faisait suffoquer.

— J’ai pas besoin que tu me couvres, apprends à assumer les doses que tu prends avant de chercher à m’embarquer dans tes plans foireux, finit Appleton avec une rage et un mépris qu’il cracha à ses pieds sous les yeux écarquillés de son camarade. T’es vraiment trop con, lâcha-t-il en tournant les talons pour quitter la serre.

Attends ! tenta de le retenir Silas, cherchant à toute vitesse un moyen de le retenir, la poitrine écrasée d’angoisse à l’idée de rester seul avec l’empreinte traumatisante de ces images et de ces sensations sur son corps brisé, à nouveau soumis à ces tremblements nerveux. Reste ! le supplia-t-il, abandonnant le peu de dignité qu’il avait tenté de convoquer en se donnant un faux air détaché quelques minutes plus tôt – tout plutôt que de rester seul avec ce cœur près d’éclater et cette tête pleine d’horreurs ensanglantées. C’est du stress post-traumatique, OK ? finit-il par avouer alors que Kenneth allait quitter la serre, un sanglot hachant son aveu. Si tu me crois pas, t’auras juste à regarder qui va me ramasser en rentrant au château : Raywood, pas l’infirmière. Mais reste, d’accord ? insista-t-il malgré lui, la vision si troublée de larmes de panique qu’il en distinguait à peine la silhouette hésitante sur le pas de la porte.
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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyMer 1 Nov - 19:45


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Silas Jørgensen et moi, on a jamais su s’entendre sur le moindre sujet. Alors, qu’espérait-il en me proposant de se joindre à sa petite séance de fumette, à peine quelques instants après avoir vu son corps parcouru de spasmes ? Les derniers rayons de soleil s’estompent et finissent par laisser place à la pénombre, au milieu des jeunes plants de Mimbulus Mimbletonia. Il nie s'être drogué... je suis incapable de décrire exactement ce qui vient de lui arriver, mais une chose est certaine, c’était assez impressionnant pour que je n’aie pas envie d’y participer. Je l’interroge du regard, sonde son félin de compagnie, et explose finalement, désignant d'un geste accusateur le joint qu’il vient de me proposer : « Mais me prends pas pour un con, ça va, je sais reconnaître ce que c’est ! » Pas besoin d’être un spécialiste de la botanique pour reconnaître ce genre de came, moi-même j’y cède bien volontiers, à l’occasion. Mais là ça n’a rien de drôle… On aurait dit qu’il faisait un genre d’attaque, à peine une minute plus tôt, et maintenant il voudrait fumer tranquille ? Non, désolé, mais j’ai trop de mal à suivre ce type. Je décide alors de le laisser macérer là, avec son herbe et sa noirceur : qu’importe son problème, ça n’est plus le mien quand je franchis l’entrée de la serre. J’ai à peine fait quelques pas au dehors et senti le vent frais sur mon visage que j’entends sa voix chevrotante derrière moi, me demandant d’attendre. Je m’immobilise, sans me retourner… Je pourrais m’obstiner et tracer mon chemin vers le château dont la forme émerge encore à travers la nuit tombante, sans me soucier de ce qu’il peut bien avoir à raconter. Pourtant, une partie de moi se refuse à l’abandonner là… C’est fou, depuis quand est-ce que je me préoccupe du sort de Silas Jørgensen ? Ce type et moi, on n’a rien à voir l’un avec l’autre. En plus d’être un lèche-bottes de première et un insupportable rabat-joie, je viens de constater aujourd’hui que c’était un aimant à problèmes. Alors non merci, je devrais passer mon chemin !

Mais il s’écrie à nouveau, brisant le silence de la nuit, m’ordonnant de rester. Cette fois, je me retourne dans sa direction, l’observant, légèrement interloqué. Qu’est-ce qu’il cherche au juste, à m’énerver pour de bon ? Tout ce que je vais gagner, c’est des heures de colle jusqu’à la fin du trimestre à cause de lui. Mais je suis incapable de me détourner de son visage, déformé par ce qui ressemble à de l’effroi. Et puis, de grosses larmes perlent et roulent sur ses joues, vision qui me met passablement mal à l’aise. J’ignore si c’est à cause de ses pleurs, mais me voilà désormais incapable de partir… Putain de merde. Et en plus, je ne comprends rien à ses justifications foireuses. « Hein ? » C’est finalement tout ce que je suis capable d’articuler, un peu dépassé par la situation. « Mais de quoi tu me parles ? » Il affirme avec véhémence que je me trompe et qu’il n’a rien fumé, et il a l’air plutôt sincère. De toute façon, à moins d’être un vrai psychopathe, pourquoi il mentirait en pleurant à chaudes larmes ? Enfin, c’est Jørgensen, le doute est quand même permis… Il n’empêche que je ne l’ai jamais vu comme ça, aussi agité, aussi fébrile… il doit vraiment lui arriver quelque chose de pas très drôle. « Ok ok, ça devient gênant, mais d’accord, je reste. » abdiqué-je finalement en levant les yeux au ciel. Je finis par revenir vers la serre, les mains dans les poches, m’arrêtant tout juste devant l’encadrement de la porte au grincement strident. Qu’il commence par le commencement. « Explique-moi ton truc là, je comprends rien, c’est quoi "pause traumatique" ? » Ben oui, j’ai pas de doctorat en psychomagie, alors s’il veut me faire avaler ses salades, il a plutôt intérêt à se montrer convaincant. Je ne sais même pas ce qu’il cherche au juste, ni pourquoi il m’a rattrapé… Machinalement, je plonge ma main dans ma robe de sorcier pour en sortir un mouchoir et le tendre dans sa direction. « Tiens. » lancé-je, avec le regard fuyant. D’accord, la liste des problèmes que j’ai avec ce type est longue comme mon bras, mais il a l’air franchement mal, difficile de rester totalement de marbre face à la vive souffrance qui semble s’être emparée de lui, quand bien même je ne sais pas ce qui peut bien lui arriver. « Et Raywood, tu veux dire le psy ? » D’ordinaire, j’aurais sorti une vanne bien sentie sur son complexe oedipien, mais le moment ne n’y prête pas vraiment. Apparemment, il ne s’agirait pas d’un événement isolé… Si ce genre de crise survient souvent chez lui, je me demande comment j’ai pu passer le reste de ma scolarité sans m’en rendre compte. Est-ce que c’est à cause de ça qu’il était absent, l’année dernière… ? J’étais trop occupé à dire que ça nous faisait des vacances pour réellement me préoccuper des motifs de sa disparition soudaine.

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyMer 8 Nov - 12:53

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Honnêtement, à compter du moment où Appleton avait atteint la porte sans se retourner malgré sa première tentative pour le retenir, Silas ne croyait plus qu’il pourrait faire marche arrière et lui accorder une quelconque présence le temps que l’angoisse reflue au moins un peu. Mais il le fit. Contre toute attente, à commencer par les siennes, le Poufsouffle tourna finalement un visage déstabilisé vers sa silhouette effondrée ; il ne ressemblait plus à rien, sinon à un amas de souvenirs déchirants gonflés par les larmes. Le spectacle ne devait pas être triste, mais au point où il en était, les amarres avaient cédé. Tous ses grands mots, sa belle posture d’adversaire farouche et inatteignable… Tout ça s’envola dans un sanglot, claquant comme un fouet dans le silence brutal qui régnait désormais en maître sur cette jungle improbable qui les avait perdus.

Kenneth tenta une première fois de lui arracher des précisions, demandes scellées d’un point d’interrogation qui ne rencontrèrent qu’une explication trop spécifique pour que le garçon qui lui faisait à nouveau face puisse saisir quoi que ce soit de concret.

— Ok ok, ça devient gênant, mais d’accord, je reste, céda son ennemi de toujours en revenant sur ses pas – quoiqu’en roulant deux yeux, peut-être pour la forme, par embarras ou réellement par ennui, il n’en savait trop rien.

Merci, croassa faiblement le Serdaigle, essuyant d’un revers de manche résigné ses yeux rougis et ses lèvres craquelées de sel.

C’était sans aucun doute avec une certaine répugnance qu’Appleton restait, aussi Silas ne fut-il pas surpris de l’entendre le questionner sur la raison de son comportement.

— Explique-moi ton truc là, je comprends rien, c’est quoi « pause traumatique » ?

S’il n’avait pas été si épuisé et vaincu, sans doute Jørgensen aurait-il ricané d’un air moqueur. Kenneth n’avait jamais été le plus aiguisé des couteaux du tiroir, mais s’il n’entendait même plus toutes les syllabes… C’était d’un sonotone dont il aurait bientôt besoin – et plus seulement d’un dictionnaire. Toutefois, sa bouche n’avait aucune envie de lancer des piques sarcastiques, quand bien même elle n’avait pas non plus la force de se lancer dans de grandes explications pour vulgariser le sujet. Ses yeux habituellement si perçants erraient dans le vague, soudain rattrapés par la fatigue de cette reviviscence qui l’avait pris à la gorge sans crier gare. Il accepta donc le mouchoir donné avec un temps de retard, prenant conscience un peu trop tard que Kenneth le lui tendait ; il hocha la tête en signe de remerciement, la gorge soudain nouée tandis que la prochaine question achevait de serrer la corde autour de son cou.

— Et Raywood, tu veux dire le psy ?

Jørgensen acquiesça sans un mot à nouveau, tout concentré qu’il était à trouver la meilleure façon de formuler les choses tout en évitant soigneusement les éléments qui le feraient passer pour un fou et les mots qui lui écorchaient la chair, fouaillant dans ses pires peurs pour raviver le souvenir de cette journée en enfer. Enfin, ses lèvres tremblèrent un instant, puis murmurèrent :

En gros, ça veut dire que je suis traumatisé.

Le Serdaigle s’humecta les lèvres, tamponna son nez et ses yeux en reniflant pour tenter de retrouver une contenance. Son cœur battait à cent à l’heure ; plus d’appréhension, non, mais comme s’il avait fourni un effort si insoutenable que son corps criait grâce. Pourtant, il ne s’arrêta pas là, rouvrant la bouche pour ajouter après une longue hésitation :

À cause d’un truc l’été dernier. Un truc de famille.

Il trébuchait sur les mots, réticent à en dire beaucoup plus ; tout autant parce qu’il n’avait pas spécialement envie de raconter sa vie à Appleton qu’il était physiquement incapable d’expliquer ce qu’il s’était passé ce jour-là. Seuls son père et sa sœur, qui avaient assisté au désastre, avaient pu le relater aux médicomages. Quant à lui, il était demeuré mutique pendant de longs jours, le regard hanté par des images et une culpabilité qui ne le quitteraient plus jamais.

J’ai des… Des images qui reviennent, des fois, précisa-t-il après une pénible déglutition. C’est comme un cauchemar éveillé.

Oui, c’était ça : un cauchemar éveillé – tentacules poisseux autour de son corps brisé, bouche pleine d’eau de mer le faisant suffoquer.
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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyDim 12 Nov - 3:01


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Je ne sais pas si j’ai bien fait de revenir sur mes pas. Qu’il se soit véritablement drogué ou pas, tout commence à m’échapper un peu… Il est pâle comme un linge, hoquetant comme s’il avait vu le spectre de la mort en personne. Il tremble comme une feuille, si bien qu’il est à deux doigts de me faire de la peine… de mémoire, je crois que je l’ai jamais vu dans cet état. À la base, on était juste en train de se prendre la tête dans cette fichue serre, quand tout d’un coup tout est devenu extrêmement étrange. Ses expressions faciales, ses débordements émotifs… Les mains plongées dans les mon sweat, je joue négligemment avec un bouton de pantalon qui s’y trouvait, en l’observant du coin de l’œil, avec une certaine pudeur toutefois. On n’entend que le souffle du vent dehors et le grincement perpétuel de la porte… « Euuuuh ok. Je crois que je capte. » Un drame familial, dit-il… Je ne crois pas qu’il soit nécessaire que j’en demande davantage, j’ai déjà l’impression de connaître suffisamment de détails de cette histoire sordide à laquelle je ne suis toujours pas certain de croire. Je n’ai pas la moindre idée de la nature de ses problèmes familiaux, et je crois que je préfère m’en garder à l’écart… J’ai assez de soucis comme ça avec mes darons qui ont décidé de me priver de sortie jusqu’à ma majorité, parce que mon vrai drame familial à moi, c’est que mes vieux sont trop cons et ne comprennent jamais rien. Il parle d’un événement survenu cet été, et ce n’est pas avec ma connaissance de l’actualité que je peux exactement savoir à quoi il fait référence. Bon sang, dans quoi est-ce que je suis encore en train de m’embarquer ?

On a l’air fins, au milieu des tiges de sisymbre, lui à se répandre le visage plein de morve et moi l’écouter en me demandant quelles sont les décisions prises dans ma vie qui m’ont conduit droit dans ce bourbier… Tout ça, ça m’inconforte un peu… les déballages d’états d’âme, de manière générale, c’est pas mon truc, et là Jørgensen est devenu un vrai ruisseau. « Et du coup, t’en as eu, là, des images ? » finis-je par lui demander, un peu sceptique. Ça expliquerait pourquoi il a eu cet air effaré comme si on venait de le stupéfixer… Je me demande bien ce qu’il a pu voir pour se mettre à chialer comme une madeleine devant moi, c’est pas comme si j’étais le mieux placé pour recueillir ses états d’âme. « C’est comme des hallus en fait ? » C’est à ça que ça ressemble, en tout cas, étant donné qu’il s’imagine des trucs qui n’existent pas… Enfin, en ce qui me concerne, la dernière fois que mon cerveau a entrevu des scènes qu’il n’était pas censé voir, c’était après avoir pris des champifleurs : j’ai pris August pour un centaure et j’ai confondu son hibou avec mon porte-manteau. Pas sûr que nos situations soient très comparables, mais j’essaie de me raccrocher à ce que je connais pour essayer de comprendre un peu plus… Enfin, l’évidence qui me frappe surtout, c’est que tout ça a l’air bien compliqué.

Bref, tout ça me dépasse, et on ne peut pas dire que cela m’aide beaucoup à savoir quelle décision prendre. Appuyé à la verrière, je me laisse glisser jusqu’à m’asseoir… Et je soupire longuement. L’air est chargé d’une humidité pesante et d’une drôle d’odeur mentholée… La lumière du jour a laissé place à une drôle de pénombre, dans laquelle baignent les choux mordeurs chinois. Un silence de plomb s’installe entre nous, j’entoure mes genoux de mes bras et me balance d’un mouvement distrait d’avant en arrière… « Et faut faire quoi dans ce genre de cas, t’attends que ça passe ou faut que tu prennes un truc ? » Je ne suis pas médicomage, mais pas sûr qu’un joint arrange ses soucis… S’il part en bad-trip, je n’aurais aucune idée de comment le gérer. Très honnêtement, je me sentais plus à mon aise quand il était question qu’on se casse la gueule. Ma mère m’aurait incendié pour m’en être pris à un handicapé, mais au moins j’aurais pas eu à me faire des noeuds au cerveau ! Je songe à la bande qui doit être réunie autour du feu de cheminée du deuxième étage, en train de débrieffer leur après-midi à Pré-au-Lard. La plaie, non seulement j’ai loupé la première sortie de l’année, mais en plus je me retrouve en train de gérer une crise psychologique de premier ordre. « Je peux toujours aller chercher quelqu’un, hein. » L’idée de refourguer le problème à quelqu’un d’autre et de me défaire de cette responsabilité pesante ne m’est pas franchement désagréable. Tant pis pour le couvre-feu, de toute façon je n’avais rien prévu le week-end prochain, alors que je sois en colle ou pas, disons que ça ne changera pas la face du monde. C’est pas comme si je m’inquiétais pour cet abruti de toute façon, c’est juste que c’est mieux que de se retrouver à Azkaban ou me faire confisquer ma baguette si on se rend compte que je l’ai laissé tomber là. C’est sûr, cette fois, mon père va me passer un savon ! J’ai intérêt à ne pas ouvrir mon courrier dans les prochains jours… ou à détaler si j’entrevois la couleur d’une beuglante, parce qu’à mon avis je vais en prendre pour mon grade.

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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyLun 20 Nov - 9:36

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Si Jørgensen était soulagé au fond que le Poufsouffle ait fait demi-tour, il n’était pas stupide ; il savait très bien que ce dernier n’était revenu sur ses pas qu’après une réflexion pénible, dont l’aboutissement n’était certainement pas spontané. Appleton était à nouveau près de lui parce qu’ils étaient coincés tous les deux dans cette situation ubuesque, et non parce qu’il avait été saisi d’un quelconque élan d’humanité. Pas vraiment le genre de la maison ; Kenneth avait sûrement un très joli nombril, mais il lui était sans doute impossible de saisir que la Terre ne tournait pourtant pas autour. Au moins ce dernier sembla-t-il comprendre enfin de quoi il retournait – à peu près. Silas s’en contenterait pour le moment ; c’était pas comme s’il avait une myriade de choix, de toute manière.

— Et du coup, t’en as eu, là, des images ? finit-il par demander d’un air peu convaincu. C’est comme des hallus en fait ?

Le Serdaigle haussa une épaule molle, frottant son visage boursouflé dans un soupir las.

Ouais, en gros. C’est comme revivre la scène en direct, avec une obsession pour des détails…, marmonna-t-il, retenant au dernier moment le « morbide » qui lui érafla la langue. C’est comme si, se reprit-il plutôt après s’être raclé la gorge, tu voyais quelqu’un se faire écraser et que tu revivais le truc encore et encore, à chaque fois sans prévenir, juste à cause d’un détail débile qui concorde avec tes souvenirs. C’est pas, genre… le souvenir global, c’est plutôt focalisé sur les détails gores, les trucs qui te retournent le bide, décrivit-il du bout de lèvres répugnées, le menton tremblant et le nez froncé de dégoût.

Un frisson désagréable lui hérissa l’échine et il s’ébroua pour le faire disparaître, la peau parcourue d’une chair de poule qui n’avait rien à voir avec la température de la serre. Heureusement, toute cette discussion avait quelque chose d’indubitablement comique – grotesque, même – qui empêchait Silas de basculer dans l’horreur totale et le raccrochait à cette réalité triviale qui lui aurait sûrement arraché un rire sardonique s’il n’avait pas encore été secoué par ses visions du passé. Cette fois, c’est au tour de son camarade de soupirer, puis de le rejoindre au sol sans un mot. Les yeux bleus quelques minutes plus tôt encore brouillés s’éclaircirent en détaillant les gestes de Kenneth, qui se recroquevilla pour se balancer mécaniquement sans savoir quoi dire. Qu’y avait-il à dire, franchement ?

— Et faut faire quoi dans ce genre de cas, t’attends que ça passe ou faut que tu prennes un truc ? l’interrogea-t-il soudain. Je peux toujours aller chercher quelqu’un, hein, ajouta-t-il en posant la main sur cette issue de secours dans l’espoir certain que l’éclopé effondré lui donnerait l’autorisation de la déverrouiller.

Un sourire sans joie étira les lèvres de Jørgensen, gercées par le sel trop répandu. Il était presque amusé par sa grossièreté.

J’ai des médocs, des calmants, mais ils sont dans mon dortoir. J’ai que le shit sur moi. C’est l’hosto qui m’a donné ça pour les douleurs, à la base…

Les points de suspension flottèrent dans l’espace qui les séparait ; juste une poignée de secondes. C’était en partie pour ça qu’il l’utilisait, mais le remède était bien vite devenu inefficace. Il lui en fallait toujours plus pour soulager son genou. Sa seule utilité, désormais, résidait dans son effet anxiolytique et myorelaxant.

Mais tu peux te casser, s’tu veux. Je crois que le pire est passé, déclara-t-il sans animosité particulière, davantage comme un état de fait, tandis qu’il palpait sa poitrine pour sentir son cœur vibrer sous sa paume ; l’étau semblait s’être allégé et l’angoisse était moins étouffante. Je me démerderai pour rentrer – sauf si tu préfères que je te serve de sauf-conduit, ajouta-t-il, plutôt en gage de remerciement que par amabilité.

Silas ne voulait rien avoir à lui devoir.
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Message(#) Sujet: Re: Thorns and all – Kenneth & Silas Thorns and all – Kenneth & Silas EmptyDim 31 Déc - 12:29


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Cette fois-ci, j’en ai la certitude, tandis que mon interlocuteur me déballe que son cerveau le laisse entrevoir de drôles d’images mentales : il y a définitivement un truc qui cloche chez Jørgensen, et je ne parle ni de sa mine patibulaire, ni de sa dégaine de premier de la classe. Un vrai truc. « Je vois… » réponds-je l’air vague, comme si j’étais en proie à une profonde réflexion. En vérité, je dois bien admettre que non, je ne vois pas trop. Toute cette histoire de détails qui se répètent, de souvenirs gores… ça me donne juste mal à la tête, et je crois bien n’avoir jamais entendu parler de pathologie où on commence à imaginer être dans un film d’horreur. Tout ce que je comprends, c’est qu’il voit des trucs qui n’existent pas, soi-disant sans prendre de drogues, ce qui est quand même quelque peu difficile à croire. S’il était vraiment traumatisé comme il l’affirme, pourquoi est-ce qu’il serait avec nous à l’école ? Ils l’auraient interné à Sainte-Mangouste, et si je puis me permettre, je pense que ça n’aurait pas été un grand mal. En fin de compte, je ne sais pas si Jørgensen est toujours ce connard pour lequel il veut se faire passer… ce que je sais en revanche, c’est qu’il a de sacrés problèmes, que je n’ai pas l’ambition de régler dans cette serre, au milieu des bulbes sauteurs sagement enterrés.

L’ambiance pesante qui planait dans la serre semble s’être progressivement dissipée. Néanmoins, il me semble qu’il y aura toujours entre ce type et moi un fossé infranchissable… Notre incapacité à nous comprendre mutuellement nous rend comme hermétique l’un à l’autre, si bien que je ne sais plus vraiment comment réagir face aux problèmes qu’il m’expose. Dans tous les cas, je ne peux pas l’abandonner là, s’il y avait un problème c’est sur moi que ça retomberait. « Ok ok. Bon, bah… fume un coup, si ça peut aider. On va aller chercher tes cachetons. » lâché-je, sans grande conviction. J’ai presque le sentiment qu’il se fout de ma gueule, tant tout me paraît insensé dans cette histoire : on dirait moi quand j’ai essayé de faire croire à ma mère que le pochon de champifleurs trouvé sous mon lit avait un usage thérapeutique. Je pousse la porte de la serre, laissant échapper un énième grincement strident à son ouverture, et m’écarte pour laisser passer mon camarade d’infortune. La nuit est noire, laissant entrevoir quelques étoiles discrètes dans son voile sombre… L’herbe est humide et chatouille mes chevilles découvertes. J’ai du mal à croire que l’après-midi s’est déroulé à une telle vitesse… il est évident que j’aurais préféré être à Pré-au-Lard, mais on ne peut pas dire que je me sois franchement ennuyé. En vérité, je suis plutôt franchement dérouté… « Et j’ai pas besoin de sauf-conduit, je peux me débrouiller tout seul. » ajouté-je aussitôt en marmonnant. C’est une chose que les tensions entre nous se soient temporairement apaisées, mais je ne veux pas avoir l’impression de lui devoir quelque chose… ! Je n’ai besoin de personne et encore moins de lui, je préfère encore être en colle. Et puis ce n’est pas parce qu’on ne s’est finalement pas battus et qu’il s’est mis à me déballer toute sa vie personnelle qu’on est amis pour autant. Alors, ok pour l’accompagner sur le trajet du retour… mais je compte garder une certaine distance : ma mission, c’est de m’assurer qu’il ne clamse pas avant d’avoir regagné ses pénates, point barre.

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