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ghost lights (Judith & Bluebell)
August P. Rowle

August P. Rowle



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Message(#) Sujet: ghost lights (Judith & Bluebell) ghost lights (Judith & Bluebell) EmptyDim 7 Mai - 0:08


ghost lights
@Judith V. Sørensen

Et après trois longues journées resplendissantes de soleil, la pluie. Ce lundi résonnait des gouttes qui s’abattaient doucement contre les vitraux du château, dans un léger écho qui se réverbérait timidement dans chaque couloir. Un lointain tambourinement de fond, à peine perceptible, qui pourtant martelait furieusement le crâne de Bluebell. Elle avait fini par oublier qu’elle détestait la pluie. Entre les rires spontanés de Maxton et les murmures affirmés de Willow, entre le rythme effréné des saisons et la cadence soutenue des cours, les silences étaient rares. Le vide s’était rempli de ces sonorités familières et la pluie n’était plus que cette présence dissimulée derrière l’écrasement d’une vie qui battait son plein. Le dernier dimanche en date lui avait été palpitant, sous les rayons d’un large soleil qui avaient comblé toutes les parcelles de son existence. En  vérité, même la veille s’était ouverte sous des auspices semblables, dans une sentence amoureuse qui avait le parfum de la rose, le goût du café, la délicatesse des draps de satin, les contours d’une écriture anguleuse et le bruit de sa propre exclamation de joie. Tous ses sens pulsaient et elle ne s’était ainsi même pas aperçue de la lourdeur des nuages accumulés derrière sa fenêtre. Puis Bluebell s’était habillée, avait quitté l’intimité de sa chambre, s’était confrontée au calme des couloirs. Ploc, ploc, ploc. D’un petit bruit de fond, la pluie se cristallisa progressivement en un métronome disposé à même ses épaules, rythmant chacune de ses pensées alors que la journée avançait pourtant dans la même continuité que celle de la veille et du lendemain. Ploc, ploc, ploc. Elle se surprit en plein milieu de son cours de Sortilège à scruter les hautes fenêtres où éclatait chaque petite goutte de pluie, captivée par un spectacle pourtant des plus anodins. Comme si elle avait le temps pour cette stupide obsession ! Ses ASPICs approchaient à vive allure, la période d’examen n’était plus qu’à quelques pages de son manuel : elle avait bien mieux à faire que de s’attarder sur cette maudite pluie. “Nous avons le temps, tout le temps.” Bluebell s’arrêta soudain de respirer, comme asphyxiée par cette voix venue d’outre-tombe, aux tréfonds de souvenirs enfouis. C’était bientôt la fin de l’année, c’était bientôt juin. Une année entière depuis que la pluie avait frappé leur bulle enchantée. Une année complète depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu.

Ploc, ploc, ploc. Elle avait fini par oublier qu’elle détestait la pluie mais elle se souvint brutalement de ce rendez-vous secret sur le quai de Pré-au-Lard, à évoquer un avenir qui n’existerait que dans ses fantasmes. Elle redoutait alors cette dernière année sans son auguste présence dans les couloirs, elle avait enduré son absence dans tous les aspects de sa vie. Il était mort. Le vide avait été vertigineux et à présent qu’elle se remémorait ces adieux en filigrane, il lui sembla même ne jamais avoir été comblé. C’était il y a un an et dans le même temps, il lui parut que ce décalage ne marquait que plus sévèrement encore la superposition de ces deux dates, comme un parallèle sans profondeur, juste la continuité directe d’un événement lointain et pourtant récent. Nul doute que son entrevue avec Erin jouait pour beaucoup dans cette illusion de proximité temporelle. Elle avait retrouvé ces prunelles de glace après une année à ne briller que dans ses cauchemars, elle avait retrouvé cet accent après une année à ne rouler que dans la pensine. Et si Erin n’avait en vérité rien à voir avec son jumeau, elle avait porté dans son ombre la silhouette d’un Finnbjörn qui ne lui avait jamais paru plus vivant qu’en cette rencontre. Tout le temps. Il lui avait juré qu’ils avaient tout le temps et il ne s’était agi que d’un mensonge de plus. Il s’était donné la mort quelques jours plus tard et une année s’était écoulée sans que Bluebell n’ait le temps de rien. Elle ressassait malgré elle les mêmes interrogations qui n’auraient jamais de réponse. Elle avait encore le vertige les quelques nuits où Willow ne l’avait pas rejointe. Elle exécrait toujours autant la pluie. Son regard coula dans un coin de la salle de cours où Judith était installée, griffonnant soigneusement quelques notes du bout de sa plume. C’était à se demander comment elle avait pu continuer à vivre avec la mort de son frère sur la conscience. Car aucun doute n’était possible : prodige des potions, elle avait nécessairement été en capacité de concocter celle qu’avait ingurgitée son frère. Quant à lui, il lui ne pouvait se fier qu’à elle. Il aurait été incapable d’avaler quelque chose venant d’une boutique quelconque, il n’avait confiance qu’en sa famille. Et celle-ci avait été complice, dans la cruauté d’une omerta qui fit briller dans ses yeux un éclat virulent de haine. L’étincelle lui avait été transmise par Erin, et Bluebell avait bien l’intention de la conserver au chaud pour ne pas la perdre. Car enfin, elle avait une cible vivante contre laquelle projeter toute cette rage si longtemps endormie.

Et parce qu’elle avait été réveillée, elle courrait dans ses veines dans une énergie instable. Les journées de cours étaient longues et les prétextes pour ignorer ces flammes dans son sang, rares. Maxton lui avait clairement fait entendre son besoin de solitude et Willow était de toute évidence occupé, son rythme d’entraînement s’étant intensifié depuis son précédent championnat. Et puisque l’entièreté de son monde ne tournait qu’autour de ces deux seules figures, Bluebell se retrouvait à déambuler comme un Diable errant. Ploc, ploc, ploc. Ainsi guidés par ce battement assourdissant ou par les souvenirs polis par la pluie, ses pas la conduisirent jusqu’aux cachots où elle ne s’était pas aventurée de l’année. Ne suivant plus de cours de potion et disposant d’une chambre privée au premier étage, les motifs de visite de cette partie du château s’étaient nécessairement révélés inexistants. Et pourtant, quelque chose d’inextricablement familier luisait sur les murs à la lueur des torches. C’était comme les gouttes qui s’écrasaient sur les vitraux, un peu plus tôt ; un spectacle élémentaire qui lui valait une fascination sordide. Par cette même dynamique, Bluebell se surprit finalement à pousser la clenche d’une porte pour pénétrer à l’intérieur d’une pièce qui n’avait pas changé. Le même fauteuil un peu usé, la même table d'ustensiles et d’ouvrages anciens, les mêmes étagères chargées d’ingrédients. Il n’y manquait que les lucioles. “Tout le temps, hein” répliqua-t-elle en laissant courir ses doigts sur l’une des étagères. Sous son regard inflexible, ils se couvrirent d’une fine couche de poussière. “Facile à dire pour quelqu’un qui a décidé de ne plus le subir.” Elle esquissa un étrange rictus avant d’essuyer ses doigts sur sa jupe. Voilà longtemps qu’elle ne s’était plus adressée à lui - la dernière fois relevant de son ultime escapade dans la pensine, juste avant la Saint Valentin. Bien des évènements avaient eu lieu depuis et de fait, dans toute la nostalgie où elle s’était enchaînée sous les rouages de la pluie, Bluebell devait bien admettre que sa situation s’était même améliorée. Il lui semblait avoir trouvé une forme de paix qu’elle ne consentit à briser qu’ici, rien qu’un instant d’oubli. Elle ferma les yeux, comme pour replonger la pièce dans le noir qu’elle lui avait un jour connu, quand la porte grinça. Une seconde, rien qu’une absurde seconde, la violence d’un espoir battit dans ses artères. Au lieu de quoi, Bluebell ne rouvrit ses yeux que sur la pâle figure de sa cadette. Presque instinctivement, aussi bien parce qu’il s’agissait d’une intruse que d’une traîtresse, elle brandit sa baguette pour la braquer droit sur elle. “Judith” tonna-t-elle sans bouger d’un millimètre. “Je croyais pourtant t’avoir explicitement demandé de ne plus jamais me croiser.” Ça n’avait pas été qu’une recommandation. L’envie de lui arracher ces yeux opalins qu’elle ne méritait pas était réelle. Le venin dans son sang, brûlant, si bien qu'il sembla irradier des flammes depuis ses doigts tendus. Elle tenait là l’occasion idéale de lui faire payer sa culpabilité… N’y aurait-il pas meilleure vengeance qu’à l’abri discret des cachots ?
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Message(#) Sujet: Re: ghost lights (Judith & Bluebell) ghost lights (Judith & Bluebell) EmptyLun 8 Mai - 16:00


 
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« Rendre des comptes.»

Le temps s’étiolait à l’infini, à la fois rapide et lent, accélérant sa cadence quand j’aurais souhaité qu’il se mette au pas. L’année touchait à sa fin et j’avais survécu à la marche forcée imposée par les heures qui s’écoulaient. Septembre paraissait un lointain souvenir. Et juin ? Un nuage brumeux que je parvenais à peine à éclaircir. Certains événements étaient flous quand d’autres étaient d’une netteté cruelle. Il fallait affronter tout cela, encore. Plus l’été s’approchait et plus la boule d’angoisse qui m’étreignait la poitrine remontait à la surface. Les mois chauds apportaient leur lot d’incertitude et, fait rare, je n’étais sûre de rien. Depuis que j’avais posé le pied dans le Poudlard Express, il y a plus de six ans, je n’avais souhaité qu’une chose : en terminer. Aujourd’hui, la fin était là mais j’aurais préféré qu’il en soit autrement. Qu’avais-je qui m’attendait en dehors des murs de l’école ? Rien. Cette vérité me faisait plus mal que jamais. Cette année, une main s’était tendue vers moi et cette amitié improbable m’avait certainement maintenue hors de l’eau. Sidney m’avait soutenue, plus que ne l’avais jamais fait ma propre famille. A sa manière, un peu gauche, un peu maladroite mais il avait été là. J’avais toujours été seule, jusqu’à cette conversation inopinée dans la salle commune. Et replonger dans les méandres de la solitude me faisait étrangement peur.

Au milieu de tout cet amas de pensées qui s’entremêlaient, les examens ressemblaient à un gros nuage noir annonciateur d’orage. Comme ceux que l’on voyait avancer dans le ciel de cette journée de mai. Le tonnerre grondait et bientôt, la pluie s’abattrait sur le parc, chaude et salvatrice après ces jours ensoleillés. J’aimais cette odeur particulière de l’eau se répandant sur la pierre chauffée et le bruit régulier des gouttes tapotant les carreaux m’apaisait. Ce n’était pas une bonne période mais cela serait peut-être une journée un peu moins mauvaise que d’ordinaire. Du moins c’est ce que je croyais. Les cours avaient eu lieu sans incident notable, le programme était fini, il ne s’agissait que de quelques ultimes révisions. Nos professeurs espéraient-ils que ces quelques derniers moments permettraient aux plus en retard d’atteindre le niveau requis pour décrocher leurs ASPICs ? L’espoir faisait vivre. C’est ce qu’on disait. J’étais du genre plus terre à terre. L’eau nous maintenait en vie. L’air et les différents éléments qui nous entouraient. L’espoir, ce n’était rien qu’un peu de baume au coeur pour les plus optimistes. Ou pour ceux qui n’auraient jamais les moyens d’atteindre ce qu’ils désiraient. Les heures les plus longues étaient celles qui laissaient au temps la possibilité d’infiltrer mes pensées. Les dernières révisions théoriques étaient cruelles pour quelqu’un qui, comme moi, avait avalé le contenu de milliers de livres et n’avait pas besoin d’un énième rappel. Je griffonnais du parchemin, pour donner le change et tenter de me changer les idées. Sans grande réussite cependant. Les mouvements automatiques de ma plume sur le papier ne m’obligeaient pas à me concentrer. Dans mon dos, j’imaginai le regard de Bluebell qui me transperçait. La lettre me hantait. Ce revirement était sans explication logique. Qu’est-ce qui avait bien pu la pousser à proférer de telles accusations ? Je sentais la colère monter et empoisonner mon corps entier. Mieux valait l’éviter, nous avions toutes deux bien de trop de haine à déverser.

Réfléchir, me concentrer, étudier, restaient encore les meilleurs moyens de maîtriser les émotions qui me tiraillaient de toute part. J’étais retournée à mon premier passe-temps. Mes potions n’avaient jamais été aussi abouties. Ce qui, après le passage à vide du début d’année, était rassurant. Je passais désormais tout mon temps libre devant un chaudron, testant sans cesse de nouvelles combinaisons, cherchant à comprendre ce qui clochait dans les mélanges dont l’alchimie ne prenait pas. A la fin de chaque classe, mes pas me portaient directement vers les cachots. Ils étaient plus que jamais désertés en cette période : le beau temps et les examens avaient chassés les élèves vers le parc et la bibliothèque. C’était un havre de paix certes humide mais d’une tranquillité sans égale. Mon sac sans fond sur les bras, je poussai la porte qui grinça. En une demie seconde, je dégainai ma baguette. J’avais vécu avec la possibilité de tomber sur Erin à chaque coin de mur et mes réflexes s’étaient aiguisés pour mieux contrer la cruauté grandissante de ses châtiments. « Bluebell. » Je ne la lâchai pas du regard, prête à en découdre au moindre geste agressif de sa part. Mon coeur battait la chamade, m’invitant presque à franchir la ligne et à jeter le premier sort. La fureur montait en moi comme un incendie. Depuis près d’un an, je n’avais eu personne sur qui déverser toute la colère causée par la mort de Finn. La jeune Sherwin m’offrait un exutoire. « Je frrréquente ces pièces plusieurrrs heurrres parrr jourrr. On peut donc considérrrer que c’est toi qui te met en trrraverrrs de mon chemin. » Souhaiter ne pas croiser une potionniste en s’attardant dans les entrailles du château, c’était un peu comme s’approcher du lac noir en espérant ne pas être mouillé. Bluebell n’aurait pas pu mieux s’y prendre si elle avait voulu croiser ma route. « Expelliarrrmus » Le sortilège franchit mes lèvres sans que je n’ai eu le temps d’y réfléchir à deux fois. La lueur que je voyais briller dans les yeux de mon adversaire ne m’était que trop connue. C’était la même folie qui allumait les prunelles de mon aînée à chaque fois que nous nous retrouvions seules. Mais elle n’était pas Erin. Et je n’avais plus rien d’une enfant.
(c) DΛNDELION

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Message(#) Sujet: Re: ghost lights (Judith & Bluebell) ghost lights (Judith & Bluebell) EmptyVen 19 Mai - 15:48


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La sensation était familière, et paradoxalement, toute nouvelle. Cette brûlure quasi électrique dans ses veines pressées par le tambourinement sauvage de sa poitrine, ce cisaillement dans son ventre qui ramenait entre ses joues un goût âpre de sang, cette nécessité instinctive de glacer son regard sur la cible rivée droit devant elle pour prévenir toute possibilité de fuite. C’était comme renouer avec un état primitif, dans une chasse du prédateur envers sa proie, renouer avec une violence qui avait toujours été ancrée en elle et qui avait animé chacun de ses fracas. Et dans le même temps, depuis combien de temps n’avait-elle plus ressenti cette excitation morbide ? Septembre. Dans un éclair de lucidité pourtant folle, Bluebell se revit dans la cabine des toilettes du Poudlard Express, le corps inerte d’une inconnue baigné dans son propre sang. La mort avait emporté avec elle cette ivresse endeuillée, si bien qu’il ne lui avait plus resté que les relents léthargiques d’une absence de plus en plus comblée. Après tout, elle était aimée, à présent. Elle avait des lèvres où reprendre son souffle, des mains auxquelles se raccrocher. Le vide n’était plus qu’un vieux souvenir, mais voilà qu’au printemps, dans un mois de mai capricieux, il revenait à elle comme le mauvais temps, en de lourds nuages gorgés de pluie. Une tempête s’était abattue au-dehors jusqu’à s’infiltrer en dedans, petits ploc ploc ploc ombrageux chargés des soupçons d’Erin, glacés d’un anniversaire macabre. L’éclair avait à nouveau frappé, proche, si proche qu’elle en avait été secouée, se réfugiant dans cette salle où ondulaient ses souvenirs ; et puis, elle avait été directement foudroyée, de ces deux prunelles opalines qui n’auraient jamais dû se poser sur elle. L’envie de les arracher n’était plus qu’une simple menace inscrite sur un mot embrasé. Elle fourmillait dans ses doigts crispés sur sa baguette. Judith ne méritait ni ces yeux, ni son nom, ni rien en rapport avec ce frère qu’elle avait choisi d’assassiner ; et cette baguette braquée sur elle en retour jurait comme une insulte supplémentaire à un outrage encore suintant. “Bluebell.” Son propre prénom semblait disgracieux entre ces lèvres profanes.  “Je frrréquente ces pièces plusieurrrs heurrres parrr jourrr. On peut donc considérrrer que c’est toi qui te met en trrraverrrs de mon chemin.” La Serpentard fit claquer sa langue de désapprobation, prête à rebondir comme une vipère sur cette réplique, quand son annulaire droit se retrouva soudain brûlant, la pressant d’imminence. Et de fait, elle n’eut pas le temps de glisser ses yeux sur cette étrange sensation que la Serdaigle lui jeta un Expelliarmus.

“Protego” invoqua-t-elle en réflexe d’un geste souple du poignet ; et une épaisse bulle argentée l’enveloppa aussitôt pour réverbérer le sortilège de désarmement. La garce. Elle n’avait même pas attendu la moindre réponse, pire, elle avait initié ce duel qui lui revenait de droit, car c’était à elle de réparer le préjudice subi ; c’était elle qui avait perdu Finnbjörn de cette seule enfant ingrate qui s’octroyait ces lieux… C’était comme en profaner le sanctuaire. Elle n’avait résolument pas le moindre mérite ; une honte qui faisait tache dans le décor où brillait encore le souvenir arrogant de son frère. Un souffle cynique s’échappa de ses lèvres quand elle abaissa à nouveau sa baguette pour faire retomber sa protection. Son doigt ne la démangeait plus. Elle songea dans une rapide seconde de soulagement qu’il ne s’agissait pas de sa chevalière et que Maxton était donc bien portant. Elle songea dans une autre seconde d’inquiétude que la sensation était venue de sa bague en obsidienne, comme s’il avait pressenti quelque chose, comme s’il pouvait vraiment la voir en cette pièce. “Tu me dégoûtes, tu sais. Il estimait sa famille, il avait confiance en vous, et toi, tu t’es servie de cette loyauté pour l’empoisonner” siffla-t-elle, implacable, sous la lueur fiévreuse d’un regard aussi furieux que perturbé. Elle avait passé tant d’années à abhorrer Erin pour des futilités d’enfant, et en fin de compte, la pire des trahisons relevait de cette cadette plus sage qu’une image. L’espace d’un insidieux instant, ses lèvres tremblèrent sur un pourquoi ? qu’elle ne parvenait pas à formuler. C’était l’interrogation obnubilante de ses nuits d’été, de ses égarements diurnes. Pourquoi ? Pourquoi était-il parti, pourquoi était-ce arrivé ; pourquoi ? Elle tenait désormais ce motif à quelques pas d’elle, les yeux obstinément plantés sur Judith qu’elle aurait voulu aussi bien heurter jusqu’au sang que garder intacte pour lui arracher tous ses aveux. Depuis combien de temps le savait-elle, qu’il avait l’intention de mourir ? Avait-elle au moins eu la décence d’essayer de l’en empêcher ? Ou avait-elle agi en parfaite complice ? Lui avait-il confié quoi que ce soit qu’elle ignorait encore ? Pourquoi ? Mais la demande ne vint finalement jamais, abattue sous une férocité qui réclamait vengeance. Bluebell braqua aussitôt sa baguette à nouveau droit sur sa cible. “Vomitare viridis” cracha-t-elle dans un mouvement presque désinvolte, comme elle aurait visé un vulgaire animal. Elle brûlait de la voir régurgiter à ses pieds, pour lui vomir ses vérités, pour lui expier ses fautes ; pour partager cette nausée qui ne l’avait jamais complètement quittée.

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Message(#) Sujet: Re: ghost lights (Judith & Bluebell) ghost lights (Judith & Bluebell) EmptyMar 25 Juil - 21:40


 
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« Rendre des comptes.»

Chaque parcelle de ma peau était comme brûlée à vif par la colère qui se déversait dans mes veines. Je la sentais palpiter sous ma peau, incontrôlable. Je n’étais pas une personne belliqueuse. J’aimais le défi, la compétition mais pas l’affrontement. Ma haine avait toujours été catalysée par une unique sorcière : Erin. Aujourd’hui, en l’absence de cette dernière, cette émotion puissante avait trouvé un nouvel exutoire. Tout ce que j’avais gardé profondément enfoui remontait à la surface, formant un amalgame explosif et menaçant d’imploser. Parmi tous ces gens qui gravitaient autour de moi depuis ma naissance, y’en avait-il un qui m’ait jamais considérée ? Tantôt pion de l’un, tantôt bouc émissaire de l’autre. Invisible pour la plupart tant que je n’avais pas d’utilité. Et elle avait l’audace de se tenir devant moi ? De me regarder alors qu’elle ne m’avait jamais vue ? Et de m’accuser alors qu’elle n’avait jamais rien su. Comment le pourrait-elle, elle qui n’était pas une Sørensen et qui désormais, ne le deviendrait jamais. Bluebell et sa caste de bien-nés à laquelle j’appartenais sans le désirer et qui avait toujours fait de ma vie un enfer. Il était là le problème. Il l’avait toujours été. Nous étions pourris. Pourris par ce rang que nous pensions tenir coûte que coûte, en oubliant la nature même de l’humain. Bienpensants et bienséants, s’oubliant au profit d’une cause qui n’existait que dans nos têtes, complètement aliénés par ce sang que nous pensions si pur. C’était cette réalité qui me dégoûtait. Je n’éprouvais aucune rancoeur individuelle mais contre chaque maillon de ce système que j’avais fini par honnir. J’avais enfin trouvé de l’air, une respiration et la fille Sherwin m’en privait. Elle se dressait là, entre la liberté et moi, représentante inconsciente de tout ce dont je ne voulais plus.

Le charme du bouclier dont elle avait fait usage attisait le feu. Ne pas réussir à l’atteindre, ne pas réussir ne serait-ce qu’à la désarmer, à la rendre inoffensive et à me protéger. Cela me mettait hors de moi. Y’en avait-il un parmi tous ceux-là que je parviendrais un jour à mettre à terre, à empêcher de me nuire ? Ce n’était pas un combat contre Bluebell Sherwin mais contre tout ce qui représentait mon enfance, mon passé et la douleur qu’ils m’avaient infligée, année après année. « Tu me dégoûtes, tu sais. Il estimait sa famille, il avait confiance en vous, et toi, tu t’es servie de cette loyauté pour l’empoisonner. » Mon coeur fit un bond, la rage enflammait à présent chacune de mes cellules. Je sentais le bois de ma baguette piquer mes doigts. « Ne parrrle pas de ce que tu ignorrres. » J’avais parlé à voix basse mais audible. Ce n’était pas un avertissement, juste une simple constatation. Mais cela ne suffisait pas. « Et toi ? Et vous tous qui gravitiez autourrr de lui ? Vous vous disiez ses amis. Vous étiez plus prrroches de lui que je ne l’ai jamais été. » Le ton montait au fur et à mesure que les idées prenaient forme dans mon esprit, se déversant en un flot ininterrompu. « Et vous n’avez rrrien fait. Vous étiez censés le connaîtrrre mais PERRRSONNE ne s’est rrrendu compte de rrrien. » C’était donc cela l’amitié ? C’était ce à quoi on pouvait prétendre dans nos familles ? Une affection de façade ? Ne jamais rien partager ? Ne jamais se connaître ? Ni rien apprendre de l’autre ? Pourquoi étais-je encore là ? « Tu as besoin d’un bouc émissairrre ? Trrrès bien. Mais sois au moins honnête avec toi-même. Qui était prrrésente le soirrr de sa morrrt ? Et qui ne l’a pas empêché de commettrrre l’irrrréparrrable ? » Mes yeux brillaient de fureur et de larmes ravalées. « Elle était sa jumelle bon sang ! Et elle l’a rrregarrrdé se donner la morrrt sans lever le petit doigt ! » Je criais à présent, me libérant de ce que je n’avais pas pu dire, de tout ce que j’aurais voulu cracher au visage d’Erin. Il y avait longtemps que j’avais cessé de penser que les actes de ma soeur étaient pardonnables. Elle avait franchi les limites depuis longtemps. Et si j’avais toujours rêvé de me venger, aujourd’hui c’était de sa mort que j’alimentais mes fantasmes. Elle paierai, de ma main et avant l’échéance que lui imposait sa maladie.

Bluebell allait répliquer. Je sentais dans son regard que ma tentative de lui ôter sa baguette ne resterait pas impunie. « Vomitare viridis » C’était tout ? J’avais été habituée à bien pire. On aurait dit qu’elle ne cherchait pas à faire mal. Peut-être simplement à m’humilier. Là encore, ce n’était pas des vomissements qui atteindraient mon amour propre. « Prrrotego ». Mon bouclier s’interposa entre nous deux, faisant rebondir puis s’éteindre son sort. J’avais visiblement moins de mal à me défendre face à quelqu’un qui ne portait pas le même nom que moi. « C’est ça que tu veux ? Qu’on s’affrrronte comme deux vulgairrres chiffonniers ? » Ma volonté première avait été de me protéger, en lui enlevant ce qu’un sorcier avait de plus dangereux, ou presque. Si elle voulait se battre, j’étais prête. Mais j’avais dans ma manche, d’autres armes, sans doute moins loyales mais tout aussi redoutables.
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Message(#) Sujet: Re: ghost lights (Judith & Bluebell) ghost lights (Judith & Bluebell) EmptyJeu 27 Juil - 16:18


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Elle en avait les yeux, le nom, le sang, elle en avait même la subtilité de l’accent. Son ennemie était effroyablement familière, chimère d’un fantôme qui hantait encore cette pièce, titillant jusqu’à sa relique qui ornait son doigt. L’obsidienne avait chauffé, Bluebell le savait, et s’il aurait tout aussi bien pu s’agir du simple bouillonnement de son sang dans ses membres, elle préféra se persuader de l’enchantement du bijou, étrange réconfort dans l’effusion de sa colère. D’une certaine façon, il était encore là, sous cette pluie battante, dans cette salle poussiéreuse, sur cette alliance sans nom. Et son adversaire n’était donc plus le reflet de sa perte, rien d’autre qu’une pathétique adolescente dont les répliques n’avaient pas plus de portée que l’experlliarmus facilement dévié. “Ne parrrle pas de ce que tu ignorrres.” Bluebell esquissa un rictus sans joie, faisant étinceler dans son regard une lueur menaçante. Croyait-elle vraiment qu’elle ignorait encore quoi que ce soit ? Tout lui était parfaitement limpide, à présent. Finnbjörn avait choisi de partir, et Judith l’avait accompagné - parce qu’il y avait forcément un Charon pour lui faire traverser le Styx, un coupable encore vivant à condamner. “Et toi ?” reprit la scélérate. Ses commissures retombèrent aussitôt, sous la violence de cet appel accusateur. “Et vous tous qui gravitiez autourrr de lui ? Vous vous disiez ses amis. Vous étiez plus prrroches de lui que je ne l’ai jamais été” “Il ne m’a rien dit !” s’écria-t-elle aussitôt. Bluebell s’en mordit les joues, essayant à grande peine de ravaler un venin amer, sans savoir si c’était le sien ou celui de Judith dans le poison de ses mots. “Et vous n’avez rrrien fait” poursuivit la Norvégienne, sourde à sa prédication. ”Vous étiez censés le connaîtrrre mais PERRRSONNE ne s’est rrrendu compte de rrrien.” Un goût âpre de sang s’écoula sur sa langue. La morsure avait été trop profonde, autant que le coup porté. “Il ne m’a rien dit” répéta-t-elle fébrilement, mantra plaintif. C’est qu’en vérité, ce blâme était aussi le sien, ressassé tout l’été, ressassé toute l’année. Elle était censée le connaître, mais elle ne s’était rendue compte de rien. Elle s’en était doutée sans même chercher à creuser ce doute, à le déterrer - et elle l’avait ainsi enterré, lui, son ami, son allié, son haut dignitaire qu’elle avait espéré faire roi de son domaine. Il était peut-être là, quelque part entre les pierres de ces murs, mais il ne serait plus jamais devant elle, près d’elle, tout contre elle, parce qu’elle avait raté les signaux, bêtement. Willow lui avait dit qu’elle n’avait pas été stupide, seulement humaine. Mais en cet instant, elle n’avait plus aucune envie d’être humaine. C’était un poids trop lourd, celui de son humanité, pour le vide qui ondulait tout autour d’elles.

“Tu as besoin d’un bouc émissairrre ? Trrrès bien. Mais sois au moins honnête avec toi-même. Qui était prrrésente le soirrr de sa morrrt ? Et qui ne l’a pas empêché de commettrrre l’irrrréparrrable ?” Elle ne voulait plus la fermer, cette garce ! Bluebell porta sur son adversaire des yeux fous, la baguette braquée sur elle, la bouche imbibée de sang, à la fois toute ouïe et désespérée de la faire taire, elle et ses inepties, elle et ses vérités. “Elle était sa jumelle bon sang ! Et elle l’a rrregarrrdé se donner la morrrt sans lever le petit doigt !” cria-t-elle, les prunelles aussi troubles que les siennes. “Parce qu’elle a été mise devant le fait accompli !” répliqua Bluebell sur la même intonation. “Il n’y avait rien à faire, c’était déjà trop tard !” Elle voulut ajouter quelque chose, n’importe quoi, pourvu qu’elle ne s’arrête pas sur cet état de fait ; mais sa voix se brisa aussitôt sous la brutalité d’un tel aveu. C’était trop tard, personne n’avait pu agir, c’était trop tard, il n’y avait plus rien à faire. Le vide emporta son souffle et elle manqua d’air. Sa respiration s’accéléra vainement, incapable de calmer la fureur de son coeur qui battait comme un marteau sur le fer chaud de ses homoglobines en ébullition. “Mais toi Judith, c’est toi qui as préparé ce poison, c’était à toi de te rendre compte que quelque chose n’allait pas” reprit-elle après une seconde, de toute la superbe de son dédain alors que sa baguette s’agitait devant elle sans pour autant jeter de sort. “Tu aurais pu le comprendre, tu aurais le comprendre.” Et à nouveau, sa voix se bloqua, faute d’air pour inspirer. Elle aurait dû, mais à quoi bon ? C’était une énième fois trop tard. Le conditionnel ne serait jamais futur, c’était passé, Finnbjörn n’était plus. Une larme perla de ses cils quand elle releva le menton pour réajuster sa cible, jetant sans plus attendre un sortilège sur Judith. Elle avait envie de la briser, de faire couler ce sang qu’elle ne méritait pas, mais elle choisit une attaque inoffensive, tirant plus de l’insulte que de l’agression. Elle avait déjà tué sans que le vide s’estompe, et elle n’avait de toute évidence pas envie d’assassiner sa sœur - seulement de lui faire cracher ses fautes, de lui faire vomir sa honte, comme par catharsis de la nausée qui serrait son propre estomac. Judith s’enveloppa d’un protego contre son sort qui rebondit souplement sur la paroi argentée. “C’est ça que tu veux ? Qu’on s’affrrronte comme deux vulgairrres chiffonniers ?” Bluebell abaissa sa baguette, la main tremblante. Elle avait la même expression que son frère. Son doigt ne la démangeait plus. Il n’était véritablement plus là, il ne serait jamais plus là, mais elle restait d’os et de chair, vestige d’une éducation commune, de gênes semblables. Il ne l’avait jamais détestée, au contraire, il en avait toujours parlé avec une forme de fierté, parce qu’elle était douée dans son art et bien plus docile que le reste de sa famille. Tellement docile qu’elle avait consenti à lui fabriquer ce poison sans même remettre en question son utilité. “Je veux juste des réponses” murmura-t-elle tout bas comme elle se serait adressée à elle-même, non sans retenir une nouvelle larme de s’échapper de la fièvre de son regard. “Pourquoi tu ne lui as rien demandé ? Pourquoi avoir été aussi naïve ?” reprit-elle plus sèchement, sans même savoir si elle continuait à se parler à elle-même ou si elle interrogeait son adversaire. Dans le fond, leurs fautes n’étaient-elles pas similaires, reluisant derrière les mêmes prunelles farouches, derrière les mêmes larmes de rage ?

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Message(#) Sujet: Re: ghost lights (Judith & Bluebell) ghost lights (Judith & Bluebell) EmptyLun 7 Aoû - 18:03


 
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« Rendre des comptes.»

Nous n’étions, au fond, que deux animaux blessés et en colère, cherchant à apaiser leur chagrin. Déverser tout ce que j’avais sur le coeur semblait avoir soulagé mes pensés, comme une forme de catharsis bienvenue. Il avait fallu attendre le mois de juin pour que je décharge enfin ce qui encombrait mon esprit depuis un an. Je n’avais trouvé personne, jusqu’ici, pour m’écouter, ou plutôt pour subir ce flot de paroles. Cela ne suffirait sans doute pas, peut-être jamais. Car Bluebell n’était pas la cible à laquelle je rêvais de m’adresser. C’était la répétition d’un acte qui ne serait probablement jamais joué. Je fuyais les miens, ne les voyant que lorsque je n’avais pas d’autre choix. Et cela se raréfiait à mesure que le temps passait. Viendrait un jour où ils ne seraient plus les fantômes d’un passé que je voulais oublier. Je savais au fond que c’était ce vers quoi je me dirigeais lentement et le décès de Finn n’avait fait qu’accélérer le processus. Toute ma vie j’avais souhaité sortir de l’ombre de mes aînés sans comprendre que la solution était si simple. Pour briller, je devais partir. Et cela ne me pesait pas. J’étais en paix avec cette décision qui semblait si naturelle. J’allais découvrir le monde avec mes propres yeux, en tentant de laisser derrière moi les œillères que je portais depuis la naissance. J’avais cette année, jeté les premiers jalons de ma vie. Le chemin serait long, pavé d’embûches et de doute. Il me faudrait un temps faramineux pour parvenir à déconstruire ce qu’on m’avait enseigné ou plutôt asséné. Comme une doctrine à laquelle on doit croire sans comprendre. Nous ne gagnions rien à rester entre nous. La preuve en était que mon frère était mort seul. Entouré de sa soeur mais seul. Seul dans sa tête, seul dans son corps. Personne n’avait compris. Cet entre-soi touchait ses limites. Nous étions fiers d’un clan qui n’était fait que d’apparences. S’il avait eu ne serait-ce qu’un véritable ami, en serions-nous arrivés là ? « Il ne m’a rien dit. » Non, il n’avait rien dit. Et vous n’aviez rien compris. Mais à quoi bon lui dire ? Bluebell savait et sa peine parlait pour elle. Qui étais-je pour l’enfoncer davantage ?

La tirade m’avait épuisée. Comme si une fois la colère atténuée, il ne restait rien qu’une coquille vide. Je me laissai tomber sur un banc et appuyait mon dos contre la table de bois sans rompre le contact avec la Serpentard. « Parce qu’elle a été mise devant le fait accompli ! » Comme nous tous. « Il n’y avait rien à faire, c’était déjà trop tard ! » Si. Il y aurait eu à faire. Mais Erin n’avait jamais eu les connaissances nécessaires. Ma soeur avait toujours méprisé le domaine qui était le mien et n’avait jamais brillé dans l’art de préparer une potion. Nous étions aux antipodes l’une de l’autre, jusque dans les détails. « Tu sais quelle est l’irrronie dans tout cela Bluebell ? Tu connais ma spécialité ? » Le plus douloureux sans doute. « Les poisons. Je les connais surrr le bout des doigts et dans leurrrrs moindrrres détails. Eux et leurrrs antidotes. » Car l’un ne va jamais sans l’autre. « J’aurrrais pu. Je pouvais agirrr. Mais je n’étais pas prrrésente. Parrrce que Finn avait tout prrrévu. » La vérité était cruelle. Son dernier plan, sa dernière manigance, tout avait été aussi finement calculé qu’il l’avait toujours fait. De sa demande des semaines auparavant jusqu’à la personne qui l’accompagnerait et aux courriers que nous avions reçu le lendemain. Au carré et sans le moindre grain de sable dans le mécanisme. Mon frère tout craché. « Mais toi Judith, c’est toi qui as préparé ce poison, c’était à toi de te rendre compte que quelque chose n’allait pas. » Toute son ignorance dans une seule phrase. Notre système, notre famille, tout ce qui faisait de nous des Sørensen tenait là : nous ne posions pas de questions. Nous nous serrions les coudes, aveuglément. « Tu aurais pu le comprendre, tu aurais dû le comprendre. » Dans sa voix perçait un désespoir proche du mien. « Non. Tu aurrrais voulu que je comprrrenne. » Comme j’aurais souhaité que ses amis en soient. Ma voix était calme désormais. Tout était plus clair. Et même si je ne pourrais jamais les accepter, les événements avaient un sens.

Sa baguette s’abaissa. Il n’y aurait pas de blessé. C’était inutile. Nous avions une dernière chance de comprendre. De saisir ce qui avait pu traverser les pensées de mon aîné dans les semaines qui avaient précédé son départ.« Je veux juste des réponses. » Nous poursuivions le même but toutes les deux en fin de compte. « Parrrce que c’est ainsi que nous fonctionnons. » Ce n’était pas de la naïveté, c’était simplement mon rôle. J’étais la cadette. Celle qui exécutait sans entraver. « Toute ma vie j’ai rrrépondu aux demandes de mes frrrèrrres: polynectarrr, potion d’amnésie, poisons, antidotes, rrremèdes, ingrrrédients. C’est ce qu’on attendait de moi. » Je n’avais pas la moindre idée de ce à quoi avait servi les trois quarts des breuvages que j’avais fourni. J’avais parfois eu des soupçons que je n’avais cherché à confirmer. « Je lui ai demandé. Pourrr une fois. Il ne m’a pas rrrépondu. » Ou du moins je n’avais pas compris sa réponse. Et il avait raison : ses intentions seraient restées obscures. « Et je vivrrrais le rrreste de ma vie en sachant que j’ai fourrrni les dix centilitrrres de venin d’accrrromentule qui ont mis fin à ses jourrrs ». Tout en en n’ayant jamais la certitude.
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Message(#) Sujet: Re: ghost lights (Judith & Bluebell) ghost lights (Judith & Bluebell) EmptyLun 14 Aoû - 3:46


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Et peut-être parce que cet endroit s’érigeait en sanctuaire de souvenirs encore tangibles, palpables jusque dans les reliures des ouvrages traitant de politique et d’histoire, picotant même son doigt à l’approche d’une attaque, Bluebell abaissa finalement sa baguette. La violence n’avait de limite que le respect et si Judith ne méritait guère cette obligeance, le fantôme qui hantait ces lieux et qui semblait les toiser de toute sa superbe, lui, valait une telle retenue. La Serpentard brûlait d’une colère dont les flammes n’atteindraient jamais la véritable cible, recluse dans une obscurité qui se miroitait sur les murs jonchés de torches. Un jour, il lui avait offert la lumière, constellant l’espace d’une infinité de lucioles. Ce soir, il ne restait de lui que ces ombres silencieuses où toute sa plus furieuse rage n’avait plus la moindre valeur. Comme elle se serait elle aussi vidée de son énergie à ce constat, Judith se laissa tomber sur un banc, non sans soutenir son regard qui, quoique vacillant, brillait un peu moins. De fait, ses prunelles étaient désormais humides, emplies d’une douleur retenue qui lui fit crisper la mâchoire. Elle avait connu les fureurs les plus tumultueuses, happée plus d’une fois par les courants de sa propre ire. Mais l’impuissance de cette agitation était nouvelle. Elle se retrouvait au milieu d’un océan sans remous, si bien qu’il ne lui restait plus qu’à y plonger pour s’y noyer. Mais Bluebell lutta pour garder la tête haute, n’en déplaise au désespoir qui l’étreignait à mesure que les secondes s’écoulaient. Ploc, ploc, ploc. Etait-ce encore vraiment la pluie où l’écoulement des tréfonds où elle s’immergeait ? Avait-elle seulement encore le visage à l’air libre, ou ce menton relevé ne servait plus qu’à contempler la surface de laquelle elle s’éloignait inexorablement ? Le dos droit, les bras ballants, elle dérivait. C’était déjà trop tard, répliqua-t-elle à Judith - car oui, Erin aurait pu tout tenter, il était déjà condamné, sa décision avait été prise, il n’y avait pas de retour en arrière possible et somme toute, elle ne pouvait qu’assister à ces conséquences quand bien même elle aurait éventré Judith, quand bien même elle aurait réduit ce maudit sanctuaire en cendres.

La Norvégienne sembla accuser le coup de sa remarque avant d’y répondre, le ton étrangement posé comme s’il ne s’agissait pas d’un drame, mais d’un simple fait. “Tu sais quelle est l’irrronie dans tout cela Bluebell ? Tu connais ma spécialité ?” La jeune fille hocha lentement la tête. Bien sûr qu’elle connaissait sa spécialité, Finnbjörn vantant à qui voulait bien l’entendre le prodige de sa cadette ; mais elle ne voulait pas se l’entendre répéter, elle ne voulait pas d’une énième conséquence inéluctable, non, elle n’avait déjà pas la force de se débattre pour reprendre contenance. “Les poisons. Je les connais surrr le bout des doigts et dans leurrrrs moindrrres détails. Eux et leurrrs antidotes.” Ce dernier mot lui arracha une moue de dégoût. Elle avait l’antidote, il existait un antidote - il y aurait donc eu moyen d’agir, ce n’était pas trop tard ? Elle aurait voulu se laisser tomber sur le canapé dans son dos mais elle refusait de céder aux caprices engourdis de son corps, comme si endurer chacun de ces poignards verbaux lui permettait de prouver qu’elle était forte, grandiose, bien plus que cette scélérate qui cédait déjà de culpabilité sur ce banc des accusés. “J’aurrrais pu. Je pouvais agirrr. Mais je n’étais pas prrrésente. Parrrce que Finn avait tout prrrévu.” “Je sais” rétorqua-t-elle sèchement, s’agaçant de se l’entendre répéter. Était-ce donc sa seule défense ? Dire que son aîné avait tout prévu ? Mais le monde entier le savait ; cela ne la dédouanait en rien et en même temps, n’était-ce pas un parfait alibi ? Il avait choisi sa mort, elle s’était contentée d'obéir. Elle le détestait tant. Jamais depuis son décès il ne lui parut haïr aussi fort Finnbjörn, même lors de cet été de langueur où elle s’était complu à insulter sa mémoire. Elle le méprisait, ce lâche qui avait façonné sa propre mort, se fichant des vivants qui devaient composer avec son absence, et la dédaignait, cette sœur qui aurait dû comprendre que quelque chose n’allait pas. “Non. Tu aurrrais voulu que je comprrrenne” nuança Judith, de ce même ton implacable. Sa mimique de répugnance se marqua davantage, tirant ses commissures vers le bas. Il n’était pas question d’une joute de rhétorique, mais de vie, mais de mort ; surtout de mort.

Il lui fallait des réponses, même s’il lui semblait que le seul en mesure de suspendre ses interrogations soit condamné au silence. Énième injustice qui soufflait sur les braises de sa colère, étincelle dans son regard dur, braqué sur cette coupable imaginaire. Ressentait-elle seulement cette même angoisse, de savoir qu’il y aurait un lendemain quand elle aurait préféré planter ses griffes dans le présent pour ne pas qu’il lui échappe sans les réponses tant attendues ? “Parrrce que c’est ainsi que nous fonctionnons” reprit alors Judith. “Toute ma vie j’ai rrrépondu aux demandes de mes frrrèrrres: polynectarrr, potion d’amnésie, poisons, antidotes, rrremèdes, ingrrrédients. C’est ce qu’on attendait de moi.” Bluebell la toisa un peu plus, n’éprouvant de toute évidence pas la moindre empathie pour elle. “Je lui ai demandé. Pourrr une fois. Il ne m’a pas rrrépondu.” Un rictus sans joie étira ses lèvres. Ainsi donc, l’aveu : elle aurait dû se douter que quelque chose se tramait, mais elle n’en a pas été capable dans toute la bassesse de son caractère. “J’aurais voulu que tu comprennes, certes, mais tu aurais dû le comprendre” répéta-t-elle alors, intransigeante. En confirmation de son verdict, la Serdaigle conclut sa tirade. “Et je vivrrrais le rrreste de ma vie en sachant que j’ai fourrrni les dix centilitrrres de venin d’accrrromentule qui ont mis fin à ses jourrrs.” Le rictus de Bluebell s’effrita, fermant son visage dans un sérieux presque divin, comme pour mieux fomenter la sentence qui incombait à ces circonstances. Elle avait encore sa baguette entre ses doigts, Judith avait lâché toute position de défense. Il aurait été facile d’abattre un kedavra sur elle, après tout, elle s’était entraînée, elle connaissait ce sort ; et elle, cette chimère difforme, méritait cette fin. Car elle, elle vivrait encore, qu’importe ses aveux de culpabilité qui obscurciraient ses jours - là où lui était mort, n’aurait plus aucun jour pour ressasser ses fautes. Il était peut-être plus coupable que n’importe qui, mais il était caché sous une tombe, ce salaud ; et il fallait que justice soit faite, que le préjudice subi soit expié ! Une lueur démente anima à nouveau son regard et Bluebell pâlit. Elle n’avait jamais tant eu envie de tuer. Même dans ses rages les plus sauvages, même dans son accident du Poudlard Express, jamais son instinct n’avait pulsé de cette violence brutale, manquant d’écumer entre ses dents serrées. “Tu ne mérites même pas de vivre alors que ton frère est mort” abattit-elle finalement. Elle voulut lever sa baguette et la pointer droit sur ces yeux qui sondaient les siens, au lieu de quoi, Bluebell resta immobile, comme figée. Et le venin qui imbibait ses gencives s’écoula par son œil droit en une fine goutte qui éclata contre l’écueil de sa pommette. “J’espère que tu le rejoindras bientôt, et à défaut, que tu ne croiseras plus jamais mon chemin, ni celui de ta famille. Tu ne vaux ni ton nom, ni tes origines. Alors tu ferais mieux de disparaître et te fondre avec ces ombres que tu te traîneras à vie.” Plus qu’une insulte, il s’agissait d’une menace. Et avant qu’une autre larme traîtresse ne glisse de son regard rougeoyant, Bluebell s’empressa de quitter cette salle sans plus accorder le moindre regard à la jeune Sørensen. La porte claqua dans son dos, emportant avec elle cette ennemie qui n’en était pourtant pas vraiment une, et la douceur d’un souvenir qui n’en resterait jamais plus qu’amer.

HRP:
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BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

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