NFS - Un invité chez les rouges (Tour de Gryffondor) - Azure et Thomas

- Je ne crois pas que ce soit aussi littéral, expliqua Thomas à propos de l’interprétation que donnait Azure de son patronus. « Dans ma famille, on dit plutôt que c’est une sorte de métaphore, comme une projection de l'âme du sorcier. Les animaux ont tous leurs caractères propres, une loutre ça peut aussi bien être gentil que méchant. »

C’était une erreur courante que d’attribuer certaines propriétés à certaines espèces animales et Thomas avait rapidement retenu de ses sorties avec Duncan et Hopkins qu’il ne fallait jamais présupposer que telle ou telle créature était ceci ou cela sans avoir d’abord appris à la connaître. Elles n’étaient pas si différentes des êtres humains après tout, alors pourquoi leur infliger un traitement différent ?

D’ailleurs si son – hypothétique – patronus à lui était bien un loup, Thomas n’aurait pas voulu qu’on pense que c’était attribué à sa férocité ou quelque chose de ce genre. Il y avait certainement des loup doux, et qu’ils soient des prédateurs n’y changeait rien du tout à ses yeux. D’ailleurs il était personnellement décidé à être un loup-garou sympathique.

- C’est quand même censé être un sort de protection, non ? S’il est tout faiblard c’est nul…

Ce sortilège faisait partie des quelques formules iconiques connues du monde des sorciers et, par voie de conséquence, ses cousins, et donc lui en fin de course. Quand Thomas demandait l’été quels étaient « les sorts les plus puissants » celui du patronus revenait en général assez vite dans la discussion, assez pour faire rêver le petit cracmol qui ne pouvait s’empêcher de fantasmer sur ces animaux de lumière. Sa grand-mère lui en avait lancé un, une fois, pour voir. C’était à la nuit tombée, un beau souvenir de voir un raton-laveur lui tourner autour, invoqué par pure bienveillance.

- Je sais pas pour l’appareil photo, t’en as un pour essayer ?

Azure & Thomas

Un invité chez les rouges

Après tout ça restait un animal protecteur, alors effectivement probablement qu’il y avait autant type de comportement animalier qu’il y avait de comportement humain. En sommes, c’était une idée qui se tenait. Faiblard ou non, elle avait réussi qu’une fois à le faire apparaître correctement; et elle avait eu l’impression qu’il s’agissait de cet animal parce qu’il semblait plus gros qu’un furet et avait une queue moins large qu’un castor. En sommes, ça aurait pu être véritablement n’importe quoi, car depuis, c’était plus une sphère de lumière qui lui apparaissait, au contour plus ou moins clair, qu’une loutre bel et bien formé.

Si. C’est un sort de protection. N’empêche qu’il est pas évident à maîtriser. J’ai vu la forme complète du mien, qu’une seule fois. Généralement, ça donne plus l’impression de regarder un phare de voiture en face.

Elle faisait les yeux ronds. Pas qu’elle avait envie de ne pas être capable de faire le sort, mais que c’était pas instantané à partir du moment ou elle le voulait. Lancer des sorts, ça demandait de la pratique et de la précision. Et pour la précision, ça demandait de la concentration. Et pour la concentration, et bien ça demandait à ne pas être complètement et totalement lésivé dès le réveil. Or, l’an dernier lorsqu’elle avait appris le sort; elle n’était pas dans un état normal, elle tentait bien de chercher à s’améliorer en vue des BUSES mais ce n’était pas la personne la plus organisé qui soit, ni même la plus assidue. Voyez, vous-même, elle est en pleine discussion avec Thomas alors qu’il lui reste des devoirs à faire et qu’elle pourrait être dehors à pratique certains sorts en sa compagnie. C’est qu’elle choisi ces combats Azure, et là, elle est juste modérément motivée ce soir pour faire autre chose que discuter avec son ami.

Non, j’en ait pas. Ma mère trip déjà pas que je sois à Poudlard, alors elle essaie de pas trop nous acheter des choses qui lui rappelle sa vie d’avant. Genre… j’ai pas le droit à un hiboux!

C’était assez ironique quand on savait l’artéfact qu’elle traînait dans son sac à longueur de journée. Fallait penser qu’elle choissisait ces combats et à garder quelques choses d’aussi puissant à la maison, autant le faire disparaitre de là.

J’t’avoue que je ne sais même pas ou elle range sa baguette!

Dans un tiroir, probablement. Mais où, elle ne savait pas. Elle ne l’utilisait jamais; sauf pour la faire traverser au chemin de traverse. Elle ne savait même pas si sa mère était une sorcière douée ou médiocre. Elle savait juste que son passé était mystérieux et qu’elle ne voulait pas en parler.

@Thomas Chastel

Thomas ne connaissait des patronus que ce que sa famille lui en avait expliqué, et montré à l’occasion, à savoir qu’ils prenaient des formes animales lumineuses, censées protéger le lanceur du sortilège. Bien sûr on l’avait informé qu’ils étaient durs à invoquer, mais pas de là à s’imaginer qu’Azure n’avait vu le sien qu’une seule fois sous sa forme complète.

- C’est tout ? demanda-t-il en levant les sourcils. « Ah ouais c’est niveau avancé ! »

Puis avec malice : « C’est pour ça que tu vas dans la forêt ? pour avoir des occasions de pratiquer. »

Privé de son arbalète, Thomas aurait bien aimé pouvoir compter sur un allié lumineux, un loup d’ailleurs, selon l’hypothèse de son amie, qui aurait tenu en respect la plupart des créatures de la forêt interdite. Déjà que sous sa forme lycanthropique il ne connaissait aucun prédateurs, mais si en plus c’était un loup magique, alors là… !

Evoquant les appareils photos, il fut un peu surpris de la réponse d’Azure qui lui parut assez énigmatique.

- Pourquoi ? Ça n’a rien à voir les hiboux et les appareils photos.

Ou alors il lui manquait une information ? Une utilisation cachée de l’un ou de l’autre ?

- Il y avait quoi dans sa vie d’avant ?

La mère de Thomas avait aussi mis de la distance entre elle et son passé avec son père. Le jeune homme ne la voyait qu’une fois par an environ, et pas très longtemps. Il ne lui en voulait pas trop, en fait il comprenait presque ce besoin de parfois tourner la page. Lui-même pensait de moins en moins à son ancien collège et ses retours à Glasgow pendant l’été lui faisaient l’effet d’un drôle de déphasage.

- C’est super Poudlard pourtant ! Mon père aurait rêvé d’y aller, bien mieux que le collège moldu en tout cas crois moi tu rates rien du tout.

Azure & Thomas

Un invité chez les rouges

A C’est qu’elle s’empourpre Azure. Oui, c’est tout Thomas. C’est que c’est un peu gênant d’avouer qu’on a du mal à faire certains sorts. Un Gryffondor sans un solide Patronus ce n’étaient pas vraiment quelques choses de glorieux à avouer. C’est qu’elle coule un regard malaisé avant de faire de grands yeux ronds à son interlocuteur.

Pas que.

C’est qu’il l’avait quand même prise dans la forêt avant un instrument dernièrement. Il devait bien se douter que ça devait pas lui servir d’arme pour leur balancer par la tête et se pratiquer à faire des swing digne de batteur de Quidditch. N’empêche que si c’était une raison assez plausible pour qu’il la laisse s’y aventurer avec ou sans lui, sans mettre son perroquet sur la quête de s’assurer de crier à tous haut et fort qu’elle s’y trouve, pourquoi pas. Peut-être. Peut-être.

La théorie du patronus est de se concentrer sur un souvenir particulièrement heureux pour donner de la force au patronus pour qu’il nous protège. J’imagine que je pioche pas les bons souvenirs ou que je me sens pas forcer de protéger quelque chose de tout mon cœur.

Elle est toujours un peu rouge à yeuter Thomas à côté d’elle sur le fauteuil avant d’opter pour la sortie évidente qu’il lui tend de parler d’objet qu’elle ne peut avoir et des complexes de sa famille avec la magie.

Et bien. J’ai un appareil basta, à la maison. 100% moldu; que j’ai eu à mes huit ans. Mais un modèle sorcier, non.

Vous savez, ceux que lorsque vous plongez les photos, elle s’anime comme dans les cadres électroniques, donnant l’impression de petit vidéo. Elle les voyait sur les journaux quand ces voisins de table recevait la Gazette. Elle s’était toujours imaginé que tous les appareils sorciers faisaient ce genre de photo, pas qu’il demandait une manipulation spéciale dans une potion pour leur rendre vie. C’était un peu aussi comme les cadres à Poudlard, elle ignorait comme ça pouvait bien fonctionner et s’en gardait bien de poser une quelconque question au Van Aken qui détenaient à l’école quelques secrets à leurs sujets.

Je l’ignore.

En fait, c’était vrai et faux. Azure n’ignorait pas tout. Quoique les réponses avaient toujours été très difficile à obtenir. Elle pinçait les lèvres, clairement prise dans un mélange d’émotion alors qu’elle balançait la tête clairement à se dire qu’elle ne risquait rien à dire la vérité ou non; vu le peu d’importance que cela avait. Savoir que Thomas avait la chance de joindre le collège que son père avait toujours voulu arpenter attira un sourire franc sur le visage de la brunette; comme quoi elle ne pouvait pas rester dans cette ambivalence de sentiment négatif alors que lui débordait d’optimiste.

Je sais que ma mère ne veut pas en parler. Que ces parents ne veulent pas me connaître. J’ignore ce qu’il s’est réellement passé. Ça date. Soit elle a bien caché tout, ou ce sont eux qui se sont bien gardé de la faire disparaître, ou presque.

Ça vous donne pas à vous d’apprendre à savoir faire un Patronus quand on sait qu’elle n’est qu’une tache au portrait de famille. Mais pour cela, il aurait fallu qu’elle ait jamais été reconnu comme tel; ce qui n’était pas le cas.

Ma mère ne m’a jamais donné l’impression que nous étions en danger…

Ce qui était quand même sympa de savoir qu’elle ne serait pas dans une situation ou on voudrait la tuer entre deux dégustations de scone ou de crumpet. Après, les familles qui avaient assez de galions n’avaient probablement même pas besoin de salir leur propre baguette, comme toutes les familles fortunés moldus qui payaient comme dans les films de sale mec pour faire le sale boulot. Voilà qui devenait particulièrement déprimant de parler d’une famille qui ne voulait rien savoir d’elle. Elle n’avait qu’un petit noyau, tout petit noyau familiale et c’était cela sa vie.

Je crois que ma mère aurait mieux aimé que je ne reçoive jamais ma lettre de Poudlard. Ça lui aurait éviter de remettre un pied dans son passé…

C’est qu’elle roule le journal dans un rouleau mécaniquement sans même sans rendre compte alors que même physiquement Azure s’écarte de Thomas, comme si être une paria dans sa propre famille était quelque chose de contagieux et qu’il n’était pas lui-même un être particulier dans la sienne. Mais lui, n’avait pas à se heurter à l’incompréhension et gratter lui-même un passé nébuleux pour en trouver des réponses décevantes, voir blessante. Et elle fouille dans la craque du divan pour une dragée avant de la poser sur l’accoudoir dans un silence qu’elle laisse un peu durée alors qu’elle fixe le feu de cheminé qui semble vouloir lui révélé quelques mystères entre deux crépitements. Recevoir cette lettre aurait dû être un moment sur lequel elle aurait pu lancer un Patronus fort, mais ce n’était pas le cas. Le souvenir était un peu acide; et pourtant sa mère n’avait pas crier, n’avait pas soupirer; ça s’était vu dans le reflet de ces yeux, un éclat fugace et indescriptible.

Quel est ton plus beau souvenir ?

Comme si comprendre ce qui l'avait rendu heureux pouvait la mener sur une piste qu'elle pourrait par la suite suivre.

@Thomas Chastel

Si Thomas n’avait guère de goût pour la théorie magique, il appréciait malgré tout les explications de ses camarades sur leur manière de lancer des sortilèges, et proposait – parfois avec un certain bon sens – des axes d’améliorations. C’était toujours plus simple de donner son avis quand on n’était pas directement impliqué dans l’affaire et s’il s’ennuyait vite en classe, il pouvait en revanche passer longtemps sur un problème, si c’était pour aider une amie.

- En même temps c’est pas super facile de trouver un bon souvenir vraiment puissant, répondit-il, compatissant. « Mais je suis pas sûr que ce soit une super idée d’attendre d’être vraiment en danger pour lancer ton sort. Moi quand je tire avec l’arbalète, s’il y a du stresse je mets toujours le carreau à côté. »

Autant que cela soit possible dans la chaleureuse salle commune de gryffondor, Thomas sentit soudain que la conversation prenait quelque tour plus sombre, ou plus personnel, à voir la mine refermée d’Azure lorsqu’elle évoqua le passé de sa mère et sa relation avec ses grands-parents. L’histoire semblait complexe et Thomas fronça les sourcils en tâchant de lire, dans les informations que lui livrait son amie, des détails importants.

- C’est pas à nos parents de dire ce qui est le mieux pour nous.

Ça, au moins, il en était certain. « Toi tu es contente d’être ici ? Ba c’est ce qui compte, faut pas se laisser miner par des histoires de famille. »

Lui-même avait senti le malaise que son arrivée à Poudlard avait pu créer chez son père. Mais alors quoi ? Devait-il renoncer à son rêve pour préserver la sensibilité de son géniteur ? Certainement pas ! Et puis Thomas avait toujours tracé sa route comme il pouvait, sans vraiment se soucier des angoisses de son entourage.

- Au pire, discute-en avec elle.

Il haussa les épaules, l’air de trouver que la question pouvait s’arrêter là, avant de rebondir avec un sourire sur la dernière question de la jeune fille.

- Sans aucun doute : venir ici ! Même si j’ai bien aimé caresser les hippogriffes aussi.

Un souvenir d’une après-midi avec Michaela, dans la réserve naturelle, lui passa à l’esprit. Il ne pouvait peut-être pas en faire un patronus, mais ça n’empêchait pas de le garder précieusement.

Azure & Thomas

Un invité chez les rouges

Elle valide aussi d’un coup de hochement de tête, puis d’un second. Parce que c’est pas au moment ou tu paniques que c’est le temps de songer à tes jours heureux et espérer tomber sur le juste souvenir, celui qui est au-dessus de tout pour qu’il booster ton sort. En fait, d’une part Thomas a raison et de l’autre, il a complètement tords, sa mère a généralement de bon motif pour encadrer ces raisons alors y faire abstraction est soit idiot, voir dangereux. Elle n’aura jamais eu à prendre la décision à savoir si sa fille était une sorcière ou non car les signes sont arrivés d’eux-même ainsi que cette lettre de papier jaunies un dimanche matin, entre une facture pour le gaz et un dépliant pour un agent immobilier du secteur.

Je dis pas que je ne suis pas heureuse, d’y être, mais la question revient plutôt à … est-ce que j’avais le choix ?

Parce qu’on en parle de ceux qui ont des pouvoirs mais qu’on laisse du côté des moldus ? Pas vraiment. Et puis, entre apprendre à les gérer ou téléguider des catastrophes parce que notre magie cafouille par manque de véhicule c’est aussi autre chose; et puis il y a la plus terrible de tous – qu’on bloque nos pouvoirs soit par choix ou parce qu’on devient nuisible voir dangereux. Alors on aura laissé à Azure aucun choix au final, du moins pas qu’elle eut pu du haut de sa petite tête bien faite une chance de choisir.

Ça se finit par de long silence, crois-moi. J’ai même songé à pimenter son café une fois lors d’un retour à la maison pour Noel et j’ai finalement oublié la fiole ici. Après j’avoue que je me suis senti archi-mal de la forcer à m’en parler si elle ne veut pas. Ou si elle ne peut pas.

Parce que voler le libre arbitre de sa mère, ça aurait été très peu gentil de sa part; et que l’idée sortit tout droit d’un livre lui avait apparu comme idéal pour finalement lui faire ressentir une vague de remord sans qu’elle n’en ait mis une seule goûte. On change de sujet ? Parce que clairement, y’a pas grand-chose à faire avec celui-ci. Et comme elle se doutait, c’était de venir ici qui avait été un très bon souvenir pour Thomas. Cela attira un sourire complice, quoique son sentiment n’était pas le même sur son arrivé, trop entremêlée avec des sentiments qui n’avaient aucun rapport avec le bonheur.

C’est vrai qu’ils sont doux!

Et elle laisse plane l’âme un peu rêveuse alors qu’elle entortille le journal dans sa main et qu’elle y songe. Les animaux fantastiques sont-il assez pour captiver son âme ? Pour devenir son souvenir le plus heureux ? Peut-être pas! Mais peut-être que Thomas si, maintenant qu’ils sont de moins en moins comme des inconnus. Les petits pas vers l’amitié c’est qu’elle veut bien les faire avec lui jusqu’à ce qu’il se connaisse définitivement mieux. Parce qu’il comble quelque chose quand il est là, sans même qu’elle y pense sans même qu’elle y dirige.

Quand tu reviendras demain …

Mais elle tilte un instant Azure, avant de se reprendre avec l’humeur joyeuse égale à elle-même. Songé qu’il aurait si détesté la salle commune des Gryffondor ne l’emballe pas, mais à savoir s’il aura le temps, c’est autre chose. On n’oublie pas qu’il a des tâches en extras; peut-être mois en plein hiver, voir peut-être moins… ou peut-être plus finalement… il ne doit pas mettre du sel partout pour éviter que tous le monde tombe sur les chemins extérieurs ?

Tu reviens demain, non ?

Et puis, il dort pas ici. Il doit redescendre et retourner à son logement ailleurs dans l’école… Il a peut-être pas envie de monter et descendre les marches autant dans toute sa journée. Mais elle est assez enthousiasme, au point d’avoir porter ces mains aux siennes ne laissant aucun équivoque à ce qu’elle voudrait, elle.

@Thomas Chastel

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