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sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell)
August P. Rowle

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Message(#) Sujet: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyMar 6 Déc - 15:11


Sanitize your manners
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Il n’aurait pas le dernier mot - il n’avait pas le droit d’avoir le dernier mot. C’était dans cette optique, plus revancharde qu’ambitieuse, que Bluebell approchait du bureau du Professeur de Sortilèges comme convenu un mardi à quinze heures vingt-cinq précises - avec ainsi cinq minutes d’avance pour le seul plaisir d’être ponctuelle, exemplaire, irréprochable. Après tout, la correspondance avec Aylmer ne s’était pas tout à fait conclue dans le sens escompté : les mots étaient plus piquants, les tournures, inquisitrices, comme si le seul fait d’exister et de porter le noble nom d’une longue lignée était un préjudice à sa demande pourtant parfaitement légitime. Alors, il n’était plus seulement question d’obtenir la lettre de recommandation attendue pour la suite de son parcours, mais de rappeler à ce sang-de-bourbe que ce qu’elle demandait était dû pour sa seule supériorité,  au-delà même de toutes ses compétences déjà suffisantes pour être portées en avant. Recevoir des conseils pouvait à la rigueur être tolérable, dans la mesure où il connaissait la profession (bien que Bluebell se méfiât de ses prétendues connaissances, car franchement, que valait l’expérience personnelle d’un impur noyé dans la masse face à l’ancestralité et grandeur de l’institution sorcière ?) mais se voir adresser des remarques si désobligeantes quand il n’avait nulle stature pour se permettre de tels constats, se voir cibler d’insidieux doutes pour le seul fait d’être dignitaire parmi la plèbe relevait au mieux d’une affligeante stupidité, au pire d’une intolérable moquerie. Curieux, comme les nés-moldus se complaisent en des prétendues valeurs d’égalité, quand ils sont en réalité les premiers à compenser l’imposture de leur sang par une profonde intolérance, jugeant tous ceux qui devraient les régir de droit. C’était sur cette amusante mais amère pensée qui lui arracha un rictus sans joie que Bluebell parvint devant la porte du bureau du Professeur, soigneusement fermée - posture qu’elle interpréta comme une intention évidente de guerre. Ils avaient convenu de cet entretien, mais Aylmer semblait ainsi camper dans ses retranchements, sans aucune volonté de dialogue ; il lui demandait de frapper à la porte, de respecter son terrain comme si elle n’y avait pas sa place ; il lui imposait d’attendre sagement jusqu’à ce qu’il accepte de la laisser entrer sur le champ de bataille ; il semblait croire qu’elle dépendait de sa seule volonté. Arquant un sourcil de défiance comme elle aurait toisé son ennemi, Bluebell leva son poing pour toquer trois petits coups secs sur le bois devant elle, sonnant l’heure du combat. Il était désormais quinze heures vingt-sept, l’honorant de trois gracieuses minutes d’avance qui conféraient certainement à son allure générale encore plus d’élégance. Elle ne redoutait pas d’entrer dans l’arène, bien au contraire ; les démonstrations de gloire, les jeux de réussite faisaient partie intégrante du théâtre de sa vie. Et jamais Aylmer n’aurait le dernier mot - il n’en avait tout bonnement pas le droit.

Alors, sans attendre de réponse de l’autre côté du mur, estimant être dans son bon droit étant donné d’une part son auguste personne et d’autre part le rendez-vous fixé une semaine plus tôt, Bluebell pressa la poignée pour refermer la porte derrière elle, entrant aussitôt dans la pièce. Elle était lumineuse, de par les hautes fenêtres donnant sur le parc, de par la large cheminée dans laquelle crépitait un feu plus que bienvenu par le froid de l’hiver. Les boiseries aux murs reflétaient les flammes jusque sur le bureau qui barrait la pièce ; d’un côté, Bluebell, ses longs cheveux parfaitement domptés et son impeccable veste en tweed curieusement un peu large pour sa silhouette, et de l’autre, Aylmer et toute son insupportable arrogance, installé dans un fauteuil de cuir comme un souverain assistant au défilé de requêtes de son peuple. Il cherchait vraisemblablement à exhiber tout ce qu’il n’aurait jamais dans sa misérable existence - un titre, du pouvoir, de la dignité. “Monsieur Aylmer” salua-t-elle avec révérence - car elle s’adressait à lui en qualité d’ancien Langue-de-Plomb, et certainement pas en qualité de Professeur puisqu’elle excellait déjà en Sortilèges. S’il avait tout juste relevé la tête à son entrée, il s’affranchit désormais de toute distraction en reposant le parchemin qu’il avait entre ses doigts parmi les carnets qui peuplaient son bureau. Un devoir, sans doute, une affaire quelconque, peut-être même une correspondance dont il avait honte. Après tout, elle s’était bien aperçue combien l’éloquence n’était guère son fort, lui qui formulait toutes ses pensées comme s’il ignorait tout des limites de la bienséance et du socialement acceptable. Un Roi de papier qu’elle aurait volontiers regardé s’embraser comme le suggéraient toutes ces ombres de flammes autour d’eux. “Je me réjouis d’enfin échanger en face à face avec vous” reprit-elle alors dans un sourire poli qui ne dégageait cependant pas la moindre chaleur. “Il semblerait effectivement que nous ayons beaucoup de points à aborder, et rien ne saurait remplacer la fluidité et l’aisance de l’oral. L’écrit peut vraisemblablement porter à confusion” poursuivit-elle sans expression pour mieux jauger du regard son interlocuteur, le laissant ainsi libre de saisir tous les sous-entendus qu’elle lançait entre eux. Elle avança d’un pas avant de s’immobiliser tout à fait, comme retenue par les circonstances. Elle en avait presque oublié ses bonnes manières, mais que serait-elle sans cette éducation et sans ce savoir-être qui la distinguaient si nettement des autres vermines ? “J’imagine que je peux prendre place ?” s’enquit-elle alors par pur formalisme, cherchant davantage l’assentiment dans les yeux d’Aylmer. De fait, elle avait menti ; l’oral était certes plus confortable que l’écrit, mais la fluidité et l’aisance passaient avant tout dans le regard. C’était au travers des prunelles que tout se jouait, dans les non-dits qui y dansaient, dans les affronts muets qui se délectaient des blessures silencieuses. Oui, la guerre avait bien commencé, mais dans une atmosphère curieusement froide pour une pièce où ondulait pourtant un si joli feu.

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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyJeu 29 Déc - 17:35

Pas un seul instant, il n’avait imaginé que Bluebell Sherwin puisse arriver en retard. En un peu plus d’un an passé comme professeur dans cette école, il avait eu le temps de cerner chacun de ses élèves et leurs échanges de courrier, aux allures de pugilat verbeux, n’avait fait que confirmer ce qu’il pensait d’elle. Une jeune femme aux manières aussi impeccables qu’exécrables, maniant les insultes empreintes de politesses et le mépris transmises tantôt par un regard dénué de tendresse ou par les courbes fines de ses lettres acerbes. Ils ne partaient sans doute pas grands amis pour cette entrevue et pourtant il y avait quelque chose chez elle qu’il appréciait. Ce serait sûrement la pire des insultes pour la serpentard de savoir qu’un odieux sang de bourbe puisse un peu l’apprécier, à sa façon ingrate et froide... cette idée le fit se fendre d’un rictus alors qu’il percevait le bruit du poing de son invitée contre le battant de la porte. Quelques secondes plus tard, alors qu’elle apparaissait dans l’entrebâillement de son bureau, il n’avait plus rien de son sourire d’antan, n’affichant désormais qu’une expression des plus neutres.

L’homme releva les yeux vers l’élève, reposant sa plume à côté de son encrier avec une lenteur toute mesurée. La précipitation n’avait jamais fait partie de son quotidien – sauf peut-être lorsqu’il avait dû emporter toutes les connaissances du département des mystères loin des néo-mangemorts, ne laissant derrière lui qu’un cadavre chaud – et pour une entrevue comme celle-ci, il ne pouvait que prendre son temps. « Monsieur Aylmer » Une pensée d’adulte le traversa, souvenir d’une époque où certains mêmes de ses collègues n’étaient pas nés ; en ce temps-là, ceux qui étaient chargés de son éducation exigeaient une déférence plus grande que celle demandée par bien des professeurs aujourd’hui, mais il n’avait souvenir d’aucun qui ne s’attarde à insister sur le qualificatif qui était le leur. Que l’on donne d’un « monsieur » ou d’un « professeur », il n’y avait guère que les hommes bourrés de complexes qui pouvaient y accorder une réelle importance. Sans doute que ses collègues trop jeunes, sans expérience, avaient besoin de se voir rappeler leur fonction à tout instant, parce qu’elle représentait leur seule et unique réussite professionnelle, mais pour un langue de plomb comme lui il ne s’agissait guère plus d’un détail dont il pouvait s’amuser, comme en cet instant. « Mademoiselle Sherwin. Entrez, n’ayez crainte. » Une faible lueur de malice brilla dans son regard. Ce petit jeu avait peut-être un quelque chose de malsain ; elle n’avait pas attendu qu’il lui propose pour ouvrir son antre, mais il se gardait le droit de lui indiquer qu’elle pouvait s’avancer. À sa manière, il se moquait innocemment d’elle, comme elle avait voulu le faire de lui.

S’il n’avait été doté d’une personnalité plus calme, si ce n’était pour dire placide, des adolescentes comme Bluebell auraient pu lui être relativement irritante. À sa façon, elle n’était pas bien différente de Skyler, quoique leurs manières différaient. Elles étaient deux femmes qui auraient sûrement méritées que l’on s’attarde plus souvent à les remettre à leur place d’enfants. L’une avait dû être élevée comme une reine tandis que l’autre s’était vue recluse dans des cachots ; les raisons n’étaient pas les mêmes, mais le résultat était fort semblable. Coup de chance pour elles, il avait été à la fois un enfant-roi et un prisonnier, allant du royaume de sa maison à celui des détraqueurs d’Azkaban. Les jeunes gens comme elles n’avaient pas la capacité de lui ôter sa douceur de caractère. Il ne répondit d’abord à sa tirade aux allures de plaidoyers que d’un sourire froid, jaugeant la serpentard du regard. Il avait été surpris par son premier courrier, surpris de constater qu’elle venait demander de l’aide à quelqu’un dont les origines n’avaient jamais fait le moindre doute. Agréablement surpris, en réalité. À défaut de se montrer originale dans sa façon d’être, elle savait faire preuve d’un peu de folie. « Je partage au moins avec vous le sentiment qu’une entrevue orale est plus appropriée pour ce que vous requérez de moi, effectivement. » Il ne faudrait tout de même pas qu’elle oublie qui des deux était le demandeur. Lui n’avait rien à gagner si ça n’était un peu de distraction, là où elle avait besoin de son aide. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle le supplie, et pareil comportement ne serait qu’insulte pour elle comme pour lui, mais elle se devait de garder en tête sa position d’infériorité.

D’un geste de la main, il désigna le fauteuil devant lequel elle se tenait déjà. « Je vous en prie, prenez place. » À l’unisson, elle s’asseyait pendant que lui ôtait son séant de son propre fauteuil, se détournant de la demoiselle pour aller ouvrir l’un des battants d’une armoire. « Puis-je vous proposer une collation ? » Déjà, deux tasses quittaient une seconde étagère, volant jusqu’au bureau alors qu’il tirait de celle qu’il avait ouverte une théière ouvragée. Elle arborait des armoiries qui – il n’en doutait pas – seraient inconnues à son invitée. De retour dans son siège, il la posa entre les tasses et, donnant un simple coup de baguette dessus, laissa l’eau brûlante qu’il venait d’y incorporer faire le reste du travail. Il arrivait à Wenceslas de boire de l’alcool, mais jamais seul ou en compagnie d’élèves. L’ivresse de l’éthanol était l’ennemi des bonnes entrevues. « Permettez ma curiosité... » Se reposant contre son dossier, la jambe droite croisée au-dessus de la gauche, et les mains posées sur les genoux, il plongea ses yeux d’un bleu froid dans les iris de la jeune femme. « Qu’est-ce qui vous a donné, en premier lieu, l’envie – ou à tout le moins l’idée – de devenir langue de plomb ? » La question pouvait paraître triviale mais elle revêtait une importance substantielle qu’il ne fallait pas négliger. Elle finirait d’ailleurs, un moment où l’autre, par être posée plus ou moins abruptement par les recruteurs. Qu’est-ce qui pouvait bien motiver une personne sortant à peine de l’adolescence d’aller s’enterrer dans un sous-sol lugubre et mystérieux du ministère, acceptant solitude et méfiance des autres, autant que cela pouvait attirer l’admiration ou la crainte respectueuse ? Venant d’une Sherwin – légitime ou adoptée – il ne croyait guère à la thèse de l’argent, quand bien même le salaire compensait largement certains des désagréments.

L’enseignant tira de la poche de sa veste une montre à gousset, surveillant distraitement le temps qu’il restait au thé. La grande aiguille dépassa la petite, continuant sa course effrénée autour du cadran. L’infusion arrivée à son terme, un geste de sa baguette et la théière vint glisser un peu de son liquide sombre – du thé noir fumé au gout charpenté – dans la tasse de la plus jeune, puis dans la sienne.

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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyVen 30 Déc - 13:29


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Il serait erroné de croire que Bluebell n’avait peur de rien. Aussi farouche se présentait-elle dans ses caprices et ses répliques, elle était en réalité rongée de craintes ; à commencer par l’abandon, naturellement, par l’inertie et la décadence, l’appréhension de devenir aussi ravagée que sa mère, sans doute - et bien entendu, le cauchemar d’un jour survivre à son frère. Elle ne lui en avait jamais parlé, par superstition et par secret, également, mais elle était terrorisée à la seule idée de devoir lui dire adieu, de le laisser arpenter leur royaume des Enfers en pleine solitude. L’épouvantard de son cercueil lui avait donné la nausée, quelques années plus tôt, et si elle prétendait ne jamais y songer, il constituait pourtant l’une de ces immuables chimères qui s’accrochaient férocement à ses chevilles. Alors, quand Aylmer l’invita à entrer alors même qu’elle avait déjà pénétré dans les lieux, en stipulant qu’elle ne devait pas le craindre, Bluebell ne sut contenir un rictus d’amusement, comme une adulte divertie par l'innocence enfantine. Qu’il était naïf. Elle ne le redoutait pas le moins du monde et à vrai dire, c’était plutôt lui qui aurait dû se sentir menacé par ses ambitions, surtout au vu de son absence évidente de grandeur. Un langue-de-plomb qui abandonnait son poste pour enseigner dans une école en pleine décadence… Il fallait être particulièrement paresseux pour s’autoriser une telle déchéance. Ils n’avaient de fait rien en commun, au mieux un passé superposant son propre avenir - mais l’instant présent n’était qu’un reflet supplémentaire de leurs différences qui se toisaient par delà le bureau disposé entre eux. “Je partage au moins avec vous le sentiment qu’une entrevue orale est plus appropriée pour ce que vous requérez de moi, effectivement.” Bluebell pencha le visage en se défaisant de son rictus pour reprendre une mine sérieuse, plus convenable aux manières qu’elle se devait de représenter en vertu de son éducation et de ses attentes. “Ce que je requiers est une lettre de recommandation que vous m’avez refusée” rappela-t-elle en penchant le visage comme pour signifier qu’elle ne comprenait pas ce manque de précision de la sa part. “De ce fait, une entrevue orale est plus appropriée pour l’alternative que vous m’avez suggérée.” Dans un certain sens, c’était lui qui l’avait contrainte à cet entretien. De son côté, tout ce petit cinéma n’aurait pas été nécessaire, mais soit - s’il fallait venir en personne justifier de son habilité au poste, alors elle se prêterait au jeu de toute sa condescendance possible. Après tout, Aylmer n’avait pas grandi dans un milieu aussi respectable que le sien et il ignorait peut-être tout de la supériorité naturelle dont elle disposait pour réussir. Il s’agissait finalement de l’occasion de lui faire comprendre physiquement ce qu’il n’arrivait vraisemblablement pas à saisir sur le parchemin.

Le Professeur désigna d’un geste qu’elle considéra dédaigneux le fauteuil devant elle, lui confirmant qu’elle pouvait s’y installer. Dans le même sourire poli privé de toute chaleur, Bluebell s’installa sur le cuir tandis que son interlocuteur s’en levait pour s’approcher d’une ample armoire. Il lui demanda s’il pouvait lui proposer une collation et, sans attendre son assentiment, laissa deux tasses voler jusqu’au bureau. Bluebell croisa les jambes, le dos parfaitement droit, en jaugeant du regard ce set de thé ainsi disposé devant elle. “A vrai dire, je ne suis pas très friande des grignotages” admit-elle en glissant ses yeux sur le dos d’Aylmer. Une ombre de mépris crispa ses lèvres, comme le maudissant silencieusement le temps qu’il ne puisse la voir, quand il se retourna pour déposer une élégante théière entre eux. “Mais j’imagine qu’aucun Anglais qui se respecte ne peut refuser une tasse de thé.” Elle avait aussitôt retrouvé une apparence courtoise, si bien que son ton de voix se révéla fort crédible en dépit de son évidente aversion. Dans un sourcil voûté de méfiance à la vue de la boisson proposée, Bluebell releva le visage à l’interrogation du Professeur qui attendait visiblement son regard, ses prunelles désormais ancrées dans les siennes. Dans toute sa mauvaise foi, Bluebell ne pouvait cependant pas se refuser d’admettre que ses iris avaient une certaine prestance, suffisamment pour susciter en elle un curieux doute. Se pourrait-il qu’il soit moins inoffensif qu’il ne le laisse paraître ? Ses lettres avaient été presque déconcertantes de franchise, insultantes, même - ce qui était somme toute bien trop grossier pour évoquer une quelconque forme de malveillance, laquelle se jouait bien plus dans l’implicite. Néanmoins, ce regard dans le sien miroitait de singulières lueurs, indistinctes, mais familières pour qui les avait déjà aperçues ; somme toute, quelque chose de bien plus malicieux que le contour formel de ses mots demandant ce qui la poussait à vouloir devenir langue-de-plomb. Aussi garda-t-elle un instant de silence, plus concentrée sur ce qu’il pouvait bien cacher que sur son interrogation, avant d’abandonner, concluant de fait qu’il ne s’agissait de toute évidence que d’un impur en mal d’intérêt. Il n’était pas nécessairement mauvais - tout au mieux ennuyé d’une vie plate et insipide. Reprenant son aise, Bluebell s’installa contre le dossier du fauteuil en ajustant pensivement sa veste en tweed. “L’envie de contribuer significativement au développement du monde magique” répondit-elle finalement en posant ses doigts sur sa joue. “Comme vous le savez déjà” poursuivit-elle non sans quelques sarcastiques sous-entendus, “j’ai grandi dans une famille où la magie a toujours revêtu une place d’intérêt. Nous tenons à en respecter les codes, car il s’agit de l’identité même de la société dans laquelle nous évoluons. Après tout, nous sommes des sorciers” enchérit-elle sans plus détacher ses yeux de ceux du Professeur, y guettant la moindre trace de désapprobation. “Nous devons ce statut à cette magie qu’il nous incombe par conséquent de protéger. Et je me plais à penser que je peux moi aussi participer à ce devoir commun tout en nourrissant son potentiel.” Elle marqua une pause, à l’affût d’un signe qui ne venait cependant pas. L’impur n’osait vraisemblablement pas porter préjudice à la magie, même s’il n’en portait aucune trace dans son sang.

D’un coup de baguette, il versa le thé désormais infusé dans leurs deux tasses, sous le regard toujours circonspect de Bluebell qui n’était franchement pas certaine de vouloir boire quoi que ce soit venant d’un homme aussi méprisable. Elle ne daigna donc pas toucher tout de suite sa tasse fumante sur laquelle se perdirent un instant ses considérations. “Vous m’avez demandé de permettre votre curiosité, mais celle-ci est tout à votre honneur. Je suis moi même très curieuse” reprit-elle en relevant son regard sur ces prunelles qui attendaient les siennes. “Je dirais même désireuse de connaître et de maîtriser ce qui m’entoure. Et j’ai bien l’intention d’utiliser cette qualité au profit d’un intérêt plus grand que le mien.” Ce n’était pas vraiment un mensonge - Bluebell aimait dominer son environnement et c’était même pour cette raison précise qu’elle s’était éteinte ces derniers mois. Il lui semblait que le monde lui échappait chaque jour un peu plus. Elle avait soif de vengeance, de reprendre le contrôle de sa vie, et quoi de mieux que de recourir à cette sourde rage pour rétablir un ordre ? Il était hors de question que des ignorants soient chargés d’étudier la magie qui n’appartenait qu’aux plus méritants. Devenir langue-de-plomb relevait non seulement d’un devoir de protection et de soutien de la magie, mais de la nécessité plus impérieuse encore de la préserver des illégitimes et de la déployer au plus fort de ses capacités. Il n’y avait que des fainéants sans ambition, quand il y avait encore tant à accomplir. Ses lèvres s’entrouvrirent à nouveau avant de se refermer sur une intervention qui ne vint pas. Inutile d’en ajouter, la suite de son raisonnement n’appartenait qu’à elle, d’autant que ce chemin semblait particulièrement prometteur. Un sourire évasif souleva ses commissures. Elle n’avait jamais réalisé jusqu’à présent combien cette carrière lui tenait à cœur, combien elle était motivée par la perspective d’être aux premiers rangs de ces sortilèges et enchantements qui avaient bercé sa vie, de contribuer à de nouvelles découvertes révolutionnaires. C’était comme passer au-delà du vulgaire rang de mortel pour s’inscrire en acteur décisif des évènements qui régissaient ce monde, et rattraper ce maudit destin qui se moquait d’elle. L’impossible ne le serait plus en étant à l’origine de ses rouages. Un éclair zébra son regard comme une lumière divine. Il ne s’agissait même plus de déterminer une carrière pour étancher ses rêves, mais de suivre la voie qui la porterait vers cette source intarissable de pouvoir, ce pouvoir qui lui avait cruellement manqué au cours de sa vie pour devenir infiniment plus qu’une Princesse des Glaces ou une Reine des Enfers. Elle n’aurait plus aucune limite, comme dans ces brefs et merveilleux instants où sa baguette impulsait l’un de ces sortilèges interdits. Elle serait irrépressible. Elle serait libre.

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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyLun 9 Jan - 14:39

À bien des égards, Wenceslas était un homme aux antipodes de ce que l’on attendait usuellement des sangs de bourbes de sa génération. Ressentir de la haine, ou a minima de la rancœur, était un luxe qu’il ne s’était jamais permis de prendre ; cela demandait une énergie qu’il n’avait su trouver au sortir de la guerre – et d’Azkaban – et dont il n’avait depuis guère ressenti l’utilité. Ainsi, le département des mystères avait été une formidable occasion pour s’émanciper de ces questions sociales et politiques : au dernier sous-sol du ministère, dès lors qu’il y avait été admis, l’on ne s’intéressait plus qu’aux avis strictement scientifiques qu’il avait à formuler. Le reste touchait à une futilité que beaucoup de ses collègues dénigraient allégrement, quoique ce fut parfois par prudence élémentaire. Les langues de plomb étaient plus amenées à garder le silence qu’à entreprendre de grandes envolées lyriques. L’écrit, quant à lui, était bien souvent aussi à proscrire : il était plus difficile à contenir qu’une parole rare et ensorcelée, laissant trop de traces, quand bien même l’on chercherait à le protéger par les enchantements les plus poussés. « En l’espèce, comme je vous l’ai déjà expliqué, je ne vous ai simplement informé qu’une lettre de recommandation n’aurait guère qu’une valeur de sympathie aux yeux de mes collègues d’antan. » La naïveté de l’étudiante avait des aspects presque attendrissants. Sûrement avait-elle les aptitudes que requérait la fonction mais elle risquait de tomber de haut en réalisant que la fierté et la confiance qu’elle nourrissait allaient être mises à rude épreuve. « La sympathie n’ayant rien à faire dans cette noble profession, je vous laisse en conclure de l’utilité d’une telle lettre. » Il eut un haussement de sourcil vaguement dédaigneux, l’air de dire qu’une telle conversation relevait d’une obstination enfantine dont il se serait bien passé. « Je pourrais vous en faire une plus utile dans l’hypothèse où vous brigueriez une fonction plus politique... mais quelque chose me porte à croire que vous avez suffisamment de contact en la matière pour ne pas avoir à nous faire perdre du temps. » Quoique l’idée fût relativement amusante, pour un homme à l’humour aussi pince-sans-rire que le sien. Il n’avait jamais nourri d’amitié particulière pour le ministre Appleton, si ce n’était dire qu’il ne voyait en ses idéaux qu’une vaste blague. Poudlard était la preuve de son échec politique, stagnant depuis trop d’années dans des conflits qui n’amenaient à rien. En ce sens, il était sûrement bien plus proche d’une Sherwin qu’elle ne pouvait l’imaginer.

Dans un vieux relent d’habitudes très anglaises, celles que son propre père lui avait transmises avant de décéder, il servait déjà son invitée un peu de thé, sans trop attendre son assentiment ; qu’elle n’y trempe ses lèvres si ça lui chantait, il s’en moquait tout bonnement. À son âge, sans doute n’aurait-il pas eu la folie de boire le liquide d’un enseignant qu’il ne connaissait guère plus qu’au travers des cours, mais il avait connu des méthodes pédagogiques plus directives que celles dont l’école faisait état aujourd’hui. En tout état de cause, il n'avait pas besoin de lui verser du veritaserum, et guère l’envie de lui faire ingurgiter la moindre boisson mortelle. Elle était peut-être une adulte au regard de la loi sorcière, mais demeurait encore une enfant dans les actes et les paroles, incapable de se défaire d’une famille pour agir seule, à en croire Fergal. Elle laissait toutefois transparaître autre chose, une complexité plus singulière qui lui donnait un intérêt tout autre. Aurait-il sacrifié de son temps avec n’importe quel autre élève clamant avec une telle désinvolture son désir d’être langue-de-plomb ? Peut-être ne sera-t-il jamais à même de répondre à cette question muette ; il doutait qu’elle se livre suffisamment à lui pour qu’il puisse sincèrement comprendre ce qui la distinguait d’une autre sorcière de son milieu. D’une certaine façon, il était tenté de l’interpréter au regard de son propre parcours ; une tentation qui la ferait sûrement grimacer d’horreur quoique pour les mauvaises raisons. Une adolescente, il valait mieux la voir ainsi que de commencer à lui imputer ses propres maux.  

Quelques instants, ils restèrent ainsi à se toiser du regard, jaugeant ce que l’autre transmettait au travers de ses iris glaciales. Un bref temps de silence qui sembla presque durer une vie entière. Il fallait bien ça pour cerner l’autre, comprendre ce qu’il cachait au plus profond de son être. La réponse de Bluebell vint finalement, lente et mesurée. Un sourire s’étira sur les lèvres de l’enseignant à mesure qu’il l’écoutait, réellement intéressé, mais aussi un peu amusé par la nature de ses paroles. Elles n’étaient pas bien surprenantes, mais il ne s’était pas particulièrement attendu à ce qu’elle révolutionne l’image qu’il avait d’elle. Il ne broncha pas un seul instant à ces circonvolutions aux relents de politique sanguine, allant même jusqu’à partager un certain assentiment à l’égard de propos de la jeune femme.

Sans la couper dans son flot de pensée, il prit son temps pour servir le thé, la laissant ignorer sa tasse pendant que lui-même portait la sienne à ses lèvres, n’en effleurant que brièvement le liquide brûlant. Il n’était pas de ceux qui agissaient avec précipitation et se félicita d’ailleurs de lui avoir laissé l’occasion de reprendre d’elle-même la parole. « Le désir de maîtrise est une dynamique intéressante, très serpentard sans doute, et elle se cache chez beaucoup de jeunes langues-de-plomb. » déclara-t-il finalement, reposant le récipient sur son bureau. Il avait parlé d’une voix calme, presque doucereuse. Sherwin ne révolutionnait pas le genre mais au moins donnera-t-elle probablement une image favorable aux recruteurs. Ses propos étaient une musique agréable aux oreilles d’une catégorie de professionnels qui valorisait la recherche de savoir et le contrôle minutieux de celui-ci, allant jusqu’à le garder jalousement dans les confins de sous-sols bien gardés. « Cela étant, je tiens à vous mettre en garde. À moins de vous satisfaire de peu – et cela serait bien triste pour une langue de plomb – à mesure que le temps passe au département des mystères, le sentiment de pouvoir maîtriser votre environnement s’éloignera. » Son ton était teinté de la discrète amertume de l’homme lassé par l’expérience de longues années de recherche. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, il n’avait jamais réellement arrêté d’être langue de plomb : personne ne quittait vraiment cette fonction. Il ne regrettait pas son choix de carrière, mais elle pouvait finir par se révéler usante. Les quelques cheveux blancs qui perlaient dans la tignasse toujours bien coiffée de l’enseignant n’étaient pas dus qu’à l’âge et la fatigue qui transparaissait dans quelques-uns de ses muscles faciaux ne pouvait être reprochée qu’aux longs mois à Azkaban. « C’est inéluctable. La connaissance ne vous apportera que de discerner l’étendue de ce que vous n’avez pas encore compris. Je vous souhaite de trouver de quoi enrichir de désir, si vous ne voulez pas le voir péricliter. » Wenceslas aimait-il tant les paroles funestes qu’il ne puisse s’empêcher d’en proférer, à l’écrit comme à l’oral ? La réalité était que comme toute personne solitaire ayant vouée sa vie à la recherche silencieuse, il portait un regard très froid sur le monde qui l’entourait. Sans doute était-ce accentué par la perte – très factuelle – d’une partie de sa joie, envolée dans la bouche d’un détraqueur.

Un sourire perla pourtant ses lèvres, sans doute autant parce qu’il se remémorait ses meilleures années de carrière que parce qu’il notait l’hésitation de Bluebell. Elle ne disait pas tout de ses pensées ou de ses motivations ; un gage de qualité pour une profession à la réputation silencieuse. « Les critères dirons-nous psychologiques qui animent nos recruteurs varient en fonction des époques, mais certains restent relativement immuables. » Il croisa les jambes et reposa son dos contre le dossier. « Au-delà de la valorisation du savoir, l’orgueil a toujours été une part inhérente des avancées majeures. » Ça n’était pas pour rien que beaucoup de ceux qui avaient arpenté ces couloirs du ministère venaient, tout comme lui, de serpentard. En cela, sa jeune interlocutrice se révélait éminemment prometteuse.
En réalité, il était persuadé de pouvoir trouver des personnes qui puissent critiquer cette vision de la chose. Peut-être était-ce louable à eux de vouloir croire en un désir désintéressé de faire grandir les connaissances magiques, mais il n’avait pour sa part jamais rencontré quelqu’un qui ne finisse pas par en tirer un bénéfice satisfaisant pour son égo. Il ne voyait pas cela comme une mauvaise chose : c’étaient des plus orgueilleux qu’étaient venus les plus grands actes de magie. Il suffisait de voir des noms si populaires comme ceux du Seigneur des Ténèbres, ou le soi-disant si vertueux Dumbledore.




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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyLun 9 Jan - 18:46


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La porte de l’arène s’était refermée derrière elle, scellant ce duel qui pouvait ainsi démarrer. Bluebell pénétra ce champ de bataille poussiéreux, quoique surprenamment bien décoré pour un impur qui n’avait jamais rien connu de l’aristocratie, toisant d’ores et déjà son adversaire qui l’accueillit de la même chaleur - froide, à peine cordiale, menaçante. Ce fut tout du moins ce qu’elle interpréta à ses traits fermés et à ses regards soutenus, avant de considérer qu’il ne s’agissait tout au plus que d’une vaine tentative de paraître intéressant dans une vie somme toute fort ennuyante. Qu’elle le plaignait, ce petit professeur de pacotilles dans un château décadent. Il ne lui restait déjà plus que quelques années pour consolider ses ambitions, et il se retrouvait pour l’heure dans un établissement en ruines dont les valeurs n’avaient de cesse de s’effriter, là où elle avait encore toutes ses aspirations devant elle, hautaines, véhémentes, prometteuses. Qu’il n’était pas effrayant, cet ennemi debout devant elle, las et ridé, quand elle avait comme arme toute sa fougue de jeunesse. Bluebell porta le premier coup, lançant comme une flèche toute la subtilité d’un sarcasme qu’elle maîtrisait depuis son plus jeune âge. Naturellement, ce bon vieux Aylmer ne se laissa pas faire, levant son bouclier d’une riposte semblable. La Serpentard prit alors soin de rappeler les règles de ce jeu qui s’était instauré - elle ne se présentait à lui qu’en raison de sa suggestion de lui apporter son aide à défaut d’une lettre de recommandation. Sans se laisser décontenancer, Aylmer répéta ce qu’il lui avait déjà indiqué par lettres interposées. Son inflexion avait des échos dédaigneux que Bluebell fit mine d’ignorer, comme si ses propres commissures ne s’étaient pas elles-mêmes recourbées de mépris. Les échanges verbaux étaient toujours plus pertinents que les échanges écrits ; mais les correspondances avaient au moins le mérite de taire des tons de voix désobligeants qui écorchaient bien plus la patience que des rédactions vaguement agressives. Fort heureusement, il conclut son intervention en signalant que la sympathie n’avait rien à faire dans cette profession et qu’il n’aurait guère besoin d’interférer dans ses éventuels projets politiques. Bluebell esquissa un sourire entendu. Ils n’étaient peut-être pas d’accord sur la forme, ils l’étaient au moins sur le fond - elle n’avait pas besoin de lui pour se faire une place au Ministère et d’ailleurs, elle n’avait pas besoin de lui tout court. Seulement d’un petit coup de pouce, quelques centimètres à peine dans les kilomètres qu’elle avait l’intention de parcourir. “En effet, Monsieur Aylmer, je pense que nous pouvons nous épargner aussi bien la sympathie que les considérations plus politiques” répondit-elle d’un ton excessivement affable, soulignant ses dires d’une moquerie implicite. Et de fait, ils entrèrent dans le vif du sujet, dans le vif du combat, le professeur s’enquérant du motif pour lequel elle aspirait à devenir langue-de-plomb.

Il avait fini de préparer un thé dont elle ne voulait ostensiblement pas, ayant même récupéré sa place sur le fauteuil qui lui faisait face quand elle acheva sa présentation oratoire, confortablement installée contre le dossier de son propre siège. Il lui semblait en avoir assez dit sans pour autant avoir parlé de trop ; s’être montrée suffisamment ambitieuse sans nécessairement avoir l’air démesurée. Elle maîtrisait fort bien la rhétorique, ayant grandi dans un cadre qui imposait les bonnes manières et les faux-semblants. Il n’était pas difficile de se montrer courtoise et intéressante quand on était insolente et brillante - il lui suffisait de retenir ses gestes, de mâcher ses mots. Si d’ordinaire, Bluebell n’était pas du genre à cacher ses éclats extrêmes, aussi bien par impulsivité que par férocité, certains contextes valaient suffisamment la peine de sa retenue. Après tout, tout n’était pas qu’une question de caractère ; il en allait également de l’éducation. N’était-ce pas ce que lui avait susurré Elisabeth sur son lit de mort, quand, tétanisée et meurtrie du crime de Maxton, elle lui avait soufflé qu’elle n’avait peut-être pas le sang irréprochable, mais des enseignements exemplaires, des moeurs ancestraux, une instruction réussie ? Bluebell avait beau être dans un état de léthargie proche de la mort, incapable de parler, incapable de se mouvoir, ces mots avaient forgé en elle une résilience dont elle ne se serait jamais crue capable par le passé. Et elle s’y raccrochait encore aujourd’hui quand il lui arrivait, dans quelques moments d’égarement de douter de sa légitimité. Bien sûr qu’elle était légitime, superbe, méritante ! Elle n’était pas née pour, mais elle en arpentait le chemin. Le fatalisme n’avait de limite que sa détermination. Elle était peut-être fatiguée - mais toujours debout, toujours droite et altière, à commencer par cette arène où elle se tenait, jaugeant le Professeur d’un regard qui ne laissait aucun doute sur son envie de réussir. Il souligna justement que le désir de maîtrise était une dynamique intéressante qui se cachait chez de nombreux langues-de-plomb au-delà de la seule maison de Serpentard, ce à quoi Bluebell leva le menton de fierté. Quand elle lui disait qu’elle avait les épaules pour cette profession ! “Cela étant, je tiens à vous mettre en garde. À moins de vous satisfaire de peu – et cela serait bien triste pour une langue de plomb – à mesure que le temps passe au département des mystères, le sentiment de pouvoir maîtriser votre environnement s’éloignera.” Bluebell arqua un sourcil tandis qu’Aylmer précisait effectivement que la connaissance impliquait également l’appréhension de l’ignorance. “C’est inéluctable” expliqua-t-il. “La connaissance ne vous apportera que de discerner l’étendue de ce que vous n’avez pas encore compris. Je vous souhaite de trouver de quoi enrichir de désir, si vous ne voulez pas le voir péricliter.” “Je ne suis pas naïve” souffla-t-elle aussitôt, le ton un peu sévère par rapport à la formalité aseptisée de leurs échanges. “J’ai bien conscience que la soif de connaissance ne peut pas être étanchée, pire, qu’elle laisse un goût plus sec à mesure que l’on boit.” De fait, Finnbjörn lui-même s’était tué pour ne pas supporter cette sécheresse aride, lui qui était si assoiffé. Le visage dur, Bluebell fit mine de réajuster correctement ses manches pour se soustraire un instant du regard d’Aylmer, juste le temps de reprendre contenance. Elle ne laissa dépasser du tissu que  l’extrémité de ses doigts manucurés en pointes, comme des griffes. “Votre prévenance est tout à votre honneur” reprit-elle alors d’une voix plus mesurée, “mais bien futile. J’ai la chance, si tant est que l’on puisse parler de chance, de connaître suffisamment les conséquences d’un excès d’ambition pour être en capacité de mesurer la mienne. Je saurai en conséquence me désaltérer de toutes les sources d’apprentissage que je trouverai.” Oh, oui, elle avait payé les frais de cette soif par bien des moyens. Elle en avait perdu le Norvégien, mais aussi ses véritables parents ; elle s’était entêtée à vouloir les retrouver, à vouloir les connaître, pour finalement conduire à tous les drames récents qui l’avaient tant sonnée. Le meurtre sanguinaire d’Angus. La folie bariolée de Blair.  L’envie de chercher toujours plus à mesure qu’elle en trouvait toujours moins. Elle avait pâti de cette volonté de connaissance et savait désormais être prudente dans ses recherches. Du moins, elle avait été contrainte d’en ralentir la cadence.

A propos de se désaltérer, sa tasse fumante l’attendait toujours devant elle, là où Aylmer l’avait déjà portée à ses lèvres. Bluebell se pencha en avant pour récupérer la anse de porcelaine du bout de ses doigts avant d’approcher le thé de son visage ; mais la vapeur indiquait une température encore bien trop élevée, d’autant qu’à être tout à fait honnête, l’odeur brutale des épices qui s’en émanait la rebuta quelque peu. Dans une grimace d’écoeurement qu’elle retint juste à temps pour ne pas sembler impolie, elle recula finalement la tasse, se contentant de la garder entre ses mains pour se réchauffer la peau. Il faisait bon dans ce bureau, mais en plein cœur de l’hiver, une source supplémentaire de chaleur était toujours la bienvenue, qu’importe qu’un feu de cheminée crépite déjà à leurs côtés. Bluebell y tourna son visage un instant, considérant les flammes craquelantes, quand la voix de son interlocuteur la ramena à cette confrontation. Aylmer souriait, la laissant interdite - la gaieté n’était usuellement pas son fort. Il signala alors que les critères de sélection, quoique variables, demeuraient pour certains identiques à travers les générations, captant de fait l’attention de la jeune fille qui s’avança sur le bord de son siège, le visage penché comme pour mieux accueillir ses propos. “Au-delà de la valorisation du savoir, l’orgueil a toujours été une part inhérente des avancées majeures.” “L’orgueil ?” répéta-t-elle dans une surprise palpable. Son intérêt était piqué à vif. Il ne fallait pas s’y méprendre ; bien sûr qu’elle savait que l’orgueil était à l’origine de bien des réussites de ce monde, et ce depuis la nuit des temps. Que serait leur civilisation sans les dieux et leur égo, sans les sorciers et leur assurance, sans les sangs-purs et leur noblesse ? C’était toute cette arrogance qui poussait à se surpasser, et c’était cette propension à faire mieux qui amenait les plus belles trouvailles. Mais de là à ce qu’un homme aussi quelconque qu’Aylmer le pense, mieux, l’affirme… Et de là à ce qu’il s’agisse d’un critère de sélection immuable ! Bluebell répondit à l’objectivité du professeur d’un sourire qui n’avait plus rien de la politesse narquoise de leurs premières répliques. Celui-ci était plus franc, comme un grand esprit en aurait rencontré un autre ou, plus modestement en vertu de l’impureté de cet interlocuteur, comme un grand esprit aurait rencontré une vague nuance de potentiel dans une mer de pensées insipides. C’était si inattendu, à vrai dire, qu’elle se retint de le moquer, se demandant ce qui avait pu se passer dans la vie d’un homme banal comme lui pour le porter à chérir une vertu que beaucoup d’autres percevaient (à tort !) comme un vice. L’orgueil n’était-il pas l’un des sept péchés capitaux inventés par ce moldu, qui avait rédigé toute une œuvre insensée sur les anneaux des Enfers ? Le bougre devait être bien ennuyeux pour songer d’une part que l’arrogance était un défaut condamnable et d’autre part que les Enfers étaient si hiérarchiques quand, d’expérience, il ne s’agissait que d’une vaste étendue chaotique. “Je vous rejoins tout à fait là-dessus” confirma-t-elle alors, abaissant temporairement son arme dans ce duel qui sembla se suspendre d’un intérêt partagé. "Je me plais à croire que sans orgueil, nous ne serions tous que des âmes errantes et désoeuvrées. C’est bien parce que nous nous sentons capables du meilleur que nous ne cherchons que celui-ci. Nous ne sommes prêts à nous arrêter qu’une fois la perfection atteinte… Motif pour lequel les plus orgueilleux d’entre nous ne s’arrêtent donc jamais.” Orgueil, perfectionnisme, tout n’était que synonyme. “A ce sujet…” Bluebell se mit à pianoter pensivement sa tasse, non sans observer un instant sa boisson comme elle y soigneusement aurait dilué un trop plein de curiosité. “Puis-je vous demander ce qui vous a poussé à quitter la profession ?” Comment un homme un tant soit peu arrogant pouvait-il tolérer une telle décadence ? Telle était la véritable question cachée derrière une amabilité verbale. Certainement que son sang l’avait habitué à la bassesse ; mais était-il seulement humain, au-delà de sorcier, de se contenter de moins une fois qu’on avait touché à plus ? Bluebell releva le visage pour considérer à nouveau le regard de son adversaire qui, à dire la vérité, n’en était plus tout à fait un. Elle était venue pour le mettre à terre, ce misérable qui l’avait défiée par lettre, mais peut-être qu’avant de mordre la poussière de cette agréable arène, il avait quelques aveux à concéder, et dans une école d’ennuis, les moindres secrets avaient une valeur notable, surtout venant d’un ancien langue-de-plomb. Bluebell ne sortirait probablement pas avec la lettre espérée, mais elle avait au moins la chance de quitter cette pièce avec des idées plus nettes quant à l’avenir qui ondulait dans ses rêves.
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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyMar 24 Jan - 16:26

Il y avait quelque chose d’assez cocasse à expliquer les simplicités élémentaires du fonctionnement du département des mystères – et par extension de celui du ministère tout entier – à une étudiante qui se targuait manifestement d’être riche en connaissances, qu’elles soient intellectuelles ou humains. Wenceslas ne doutait pas un seul instant qu’elle ait effectivement de nombreuses ressources que son patronyme et les contacts de sa famille lui conféraient, mais il ne pouvait s’empêcher de s’amuser de la situation ; toute bien placée qu’elle soit, elle se révélait limitée par l’absence de certaines, témoignant de fait de la véracité des propos qu’il avait tenus par courrier. Malgré toutes leurs ramifications sans nul doute très abondantes, les familles de sang-pur très traditionnels n’avaient guère pu faire pousser leurs racines au dernier sous-sol de Londres. Autrefois bien implantées, la seconde guerre sorcière avait achevée de les en expulser et ces mêmes tentations traditionnelles qu’ils se plaisaient tant à défendre les avaient empêchées de rejoindre le département des mystères.
Assez tristement, les langues-de-plomb se retrouvaient bien en mal de trouver de nouvelles recrues qui soient à la hauteur ; la profession était trop mystérieuse et exigeante pour attirer la génération actuelle. Là aussi, il s’amusait de constater qu’il leur faille abandonner les rares méfiances politiques qui demeuraient, et sans modestie, il pouvait se vanter de l’avoir prédit il y a bien longtemps maintenant. « Bien, puisque ce point de détail est réglé... » Ils pouvaient passer à ce qui les intéressait réellement. Il ne fallait pas s’y tromper ; dans cette entrevue, le né-moldu y tirait lui aussi un intérêt, quoique sans nul doute plus anodin que les aspirations professionnelles d’une femme tout juste adulte – elle jouait une vie entière de sa vie, là où lui avait déjà beaucoup parcouru et laissé derrière lui le plus important.

Comme tout hôte qui se respecte, il s’était un instant affairé à proposer du thé à son invitée, bref instant où nul regard ne s’échangeait. Dans toute son éducation somme toute très caricaturale – mais il était bien mal placé pour la critiquer sur ce point – Bluebell avait l’art de garder une expression plutôt calme. Elle n’était pas inexpressive pour autant, et biens des choses se lisaient dans ses iris glaciales, mais elle savait être suffisamment maîtresse d’elle-même pour ne pas en dévoiler trop et trop vite. C’était là aussi un atout des plus âgés ; les adolescents qui occupaient principalement ses salles de classe exprimaient physiquement et verbalement beaucoup trop de choses. Ils étaient un amas de sentiments volages, fanfaronnant sans arrêt, provoquant lassitude et fatigue. Ceux de septième année avaient pour la plupart acquis tout juste assez d’expérience pour s’armer d’une façade plus convenable... et mine de rien, c’était reposant d’avoir affaire à ces attitudes plus mesurées. Il y avait une forme de jeu à cerner chez celui qui cachait bien ses pensées quelques inflexions dans la voix, une pupille qui tressautait ou un regard un peu vexé. Cela, malgré tous les efforts de la serpentard, il l’eut finalement lorsqu’il se tut pour laisser son interlocutrice prendre un peu de place dans la pièce. Un peu d’égo s’était glissé dans sa voix. En cet instant, la décrire comme naïve semblait presque pouvoir devenir la plus abjecte des insultes mais bien vite elle se reprit, ne laissant plus transparaître de trop vifs sentiments. « Votre prévenance est tout à votre honneur mais bien futile. » Ce fut à son tour de montrer dans l’éclat de ses iris une pointe d’amusement, loin de la mélancolie ou de la colère que pourraient susciter l’inéluctable réalité qui pesait sur la recherche de connaissance. Il ne connaissait guère le parcours de la jeune femme, mais il n’en avait pas besoin pour avoir conscience qu’entre ce qu’elle pensait savoir et ce qu’elle finirait par découvrir au gré du temps se trouvait un précipice que nulle personne ne pouvait traverser d’une enjambée. « Je gage que les années vous feront relativiser cet optimisme. » souligna-t-il simplement en portant à nouveau la tasse à ses lèvres, prudemment pour ne pas s’y brûler la peau. Il était assez vieux et expérimenté pour savoir qu’en l’espèce, milles discours ne lui feraient rien rentrer dans la caboche : seule l’expérience saurait lui enseigner parfaitement la chose.
Parler d’optimisme tenait en l’espèce presque de la provocation ; se dont elle se targuait de bien connaître, elle semblait l’avoir appris à ses dépens, et s’il ne connaissait pas assez la demoiselle pour savoir ce dont il s’agissait exactement, il ne fallait pas être très fin pour comprendre qu’elle évoquait en filigrane plus que quelques mauvaises notes ou des réprimandes parentales. Pour autant, et s’il savait bien qu’elle avait dû connaître a minima le deuil d’un proche, peut-être celui de géniteur – elle lui avait bien dit avoir été adoptée – il s’en moquait bien : elle avait encore beaucoup à apprendre, et ses expériences passées ne lui donnaient qu’un faible avantage face à quelqu’un dont la vie aurait été plus monotone.

De fait, plus que la motivation première, c’était le caractère qui forgeait la vraie force des sorciers. Les langues-de-plomb avaient toujours eu conscience de cette importance, sans doute parce qu’ils en étudiaient l’impact sur la magie, et cherchaient toujours à gratter la façade que montrait le candidat pour y trouver ce qui faisait vraiment de lui quelqu’un d’apte. Ou non. Les différents recruteurs avaient leurs façons de faire parfois opposées, mais tous semblaient chercher une même dynamique que le professeur décrivait lui-même comme étant de l’orgueil. En ce sens, il était porté à croire que la Sherwin n’était pas la plus déméritante des aspirantes au département des mystères, quoiqu’il se base sans doute beaucoup trop sur le préjugé de son appartenance à leur maison commune.
Mais pour la première fois depuis son arrivée de son bureau, voire depuis qu’il avait rejoint l’école comme membre du corps enseignant, il put apercevoir chez elle un petit cocktail de sentiments qui n’avaient plus rien d’amer ou de provocant. Un peu de l’adolescence qu’elle venait de quitter semblait subitement ressurgir en elle, humanisant un peu ce regard de givre. L’homme opina sobrement du chef. Il devait reconnaître que ses paroles n’étaient pas dénuées de sens et qu’elles étaient une douce musique pour quelqu’un ayant passé sa vie entière au département des mystère. Il ne s’y était pas trompé : en bonne serpentard, et sûrement en héritière caricaturale d’une histoire familiale, elle chantait une ode aux bienfaits d’une arrogance assumée. Il n’eut pas réellement le temps de rajouter quelque chose qu’elle venait à le questionner. Soit, c’était de bonne guerre : il avait après tout exigé d’elle quelques explications, il pouvait se permettre d’en lâcher quelques-unes à son tour. « En vérité, on ne quitte jamais vraiment la profession. » commença-t-il simplement en croisant ses mains. Si ses fréquents passages au ministère pouvait en témoigner, cette affirmation était bien plus profonde qu’un désir de garder un œil sur son ancien travail. « Le sort qui pèse sur moi, et qui a donné le nom à notre profession, ne sera jamais levé : je demeure aujourd’hui porteur de savoirs qui ne doivent quitter la protection du département des mystères. » Un enchantement aussi fascinant qu’il pouvait être désagréable à recevoir la première fois. Mais il était une protection sans pareille, que nul legilimen, nulle potion de vérité ne puisse ébrécher.

Ses yeux s’attardèrent un instant vers la fenêtre où quelques gouttes de pluie venaient parfois s’écraser en ponctuant le silence de la pièce de quelques « ploc » sonores. « Votre présence dans ce bureau est l’une des raisons qui m’a poussé jusqu’à ce nouveau poste. Le département des mystères aime à observer les futures générations qui pourraient venir renforcer nos rangs. » L’une, pas l’unique et surtout pas la principale, mais c’était aujourd’hui celle qu’il effectuait. Il voyait les éléments intéressants, guidait ceux qui avaient des aptitudes sans penser un seul instant à cette profession aussi célèbre qu’elle était méconnue et parfois rayait quelques noms. Il ne s’agissait pas d’un premier entretien, mais plutôt d’une enquête. Enquête qu’il menait sur la jumelle Sherwin non sans noter avec amusement l’ironie de la situation. Dans quelle mesure pouvait-il l’assimiler à son frère, élève dont il avait glissé le nom aux enquêteurs lors de l’explosion de la tour ? Était-ce d’ailleurs réellement important de savoir si la pureté de son cœur était soumise à débat ? Le département des mystères s’était toujours méfié de ce que les sorciers pouvaient faire des savoirs qu’il abritait et se montrait ainsi prudent quant aux personnes qui y avaient accès, mais Wenceslas doutait de l’utilité de cette prudence parfois excessive. Le pouvoir finissait toujours par impacter ceux qui y touchaient, d’une manière ou d’une autre, il était puéril de penser pouvoir faire un tri a priori. « Le dossier scolaire est trop souvent insuffisant pour cerner les candidats, d’autant que les simples aptitudes magiques ne suffisent pas, comme je vous le disais. On en apprend bien plus en vous observant dans un environnement plus familier ; il n’y a pas besoin de lettre de motivation quand le département des mystères vous connait déjà. » Un sourire froid fendit ses lèvres. Il avait beau être relativement partagé au sujet de Bluebell, à Poudlard il avait appris plus d’elle que ce ses collègues ne pourraient découvrir le jour de l’entretien d’embauche. Être ami avec le directeur de Poudlard représentait d’ailleurs un certain avantage en la matière. « Certains motifs me sont plus... personnels, dirons-nous, et ne méritent pas d’être évoqué avec une élève. » Son ton ne prêtait pas à discussion. Il y avait des choses qui ne se disaient pas, encore moins à une jeune femme comme elle. Sørensen n’avait été qu’un prétexte, un projet annexe qui cachait simplement la lassitude du né-moldu. D’Azkaban au département des mystères, en passant par l’exil chez son frère lors de l’arrivée des néo-mangemorts, il avait parfois l’impression de n’avoir jamais vécu que dans le silence et l’obscurité. Et il n’avait rien d’un moine Chartreux.




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Force était de constater que Bluebell comprenait bien plus le Professeur qu’elle ne se plaisait à le croire ; de leurs hautaines aspirations à leur agressivité couverte des meilleurs sentiments. Le ton employé était de fait partagé par les deux parties, la première cinglante, le second sans détour. Aussi ne put-elle que consentir à sa remarque selon laquelle les détails étaient désormais réglés. Pas de sympathie, pas de politique. Cette entrevue ne serait ni fausse, ni tout à fait sincère. Un subtile équilibre que seuls deux êtres aussi brillants pouvaient maîtriser et ce fut approximativement à cet instant que le regard de la Serpentard changea sur l’enseignant. Il n’était plus qu’un simple né-moldu sans valeur ; il était un né-moldu prétentieux qui avait au moins le mérite d’être plus intéressant que la médiocre moyenne qu’il représentait. Comme si ce n’était pas elle, l’élève à évaluer, mais lui, cette figure d’autorité qu’elle jaugeait de toute son arrogance, confortablement installée à l’abri d’un fauteuil en cuir réchauffé par une cheminée voisine. La conversation évoluait selon une allure tout à fait louable ; pas trop de fioritures, juste assez de décors pour qu’elle demeure agréable. Il lui servit le thé et reprit place dans son propre fauteuil pour mieux la considérer en retour de ses grands yeux bleus, sûrement aussi glaciaux que les siens et pourtant moins cruels. C’était finalement le plus surprenant ; il semblait s’être amusé de ses répliques par lettres interposées quand il ne subsistait dans ce visage adulte plus aucune lueur mesquine, rien d’autre qu’une curiosité somme toute bien placée. N’était-il pas l’ennemi qu’elle s’était figuré en pénétrant cette arène ? Mais alors, ne s’agissait-il même plus d’une arène et dans ce cas, de quoi était-il donc question ? Un spectacle, comme deux vulgaires acteurs ? Impossible. Elle était trop noble et lui, trop franc, comme tous ces roturiers qui n’avaient de valeureux que la conscience du réel. “Je gage que les années vous feront relativiser cet optimisme” annonça-t-il alors qu’elle répliquait qu’elle connaissait fort bien les conséquences de la course à la connaissance. Bluebell s’interrompit un bref instant pour toiser ce misérable qui remettait en cause son vécu. Il n’avait pas la moindre idée de tout ce qu’elle avait traversé, et se taire en fut presque douloureux ; rien qu’une fragile seconde, elle aurait voulu lui hurler toutes les horreurs qu’elle avait subies, ne serait-ce que pour l’étouffer de ces démons qui assombrissaient son propre regard. Puis l’aiguille avança, et Bluebell se reprit. Que pouvait-il connaître de ses secrets ? Cette méfiance était en fin de compte toute à son honneur : elle avait parfaitement caché les pires tares de son existence, du sang frais versé dans le Poudlard Express à la coagulation de la mort de Finnbjörn. Un rictus de suffisance souleva ses commissures ; non, un sourire violent, impétueux. “On ne m’avait jamais qualifiée d’optimiste” releva-t-elle alors en soutenant le regard du professeur, comme elle l’aurait défié de répéter cette insulte. “Mais j’imagine qu’il s’agit d’une qualité. Vous ne me trouvez pas naïve, seulement enthousiaste.” Et si c’était effectivement surprenant, cela n’avait déjà plus rien à voir avec une prétendue niaiserie ou méconnaissance des règles qui régissaient ce bas monde. Bien au contraire ; enthousiaste, elle s’y heurtait sans accroc pour courir à nouveau. Mais était-ce seulement vrai ? Courrait-elle à nouveau ? La question demeura en suspens, sa conversation déviant déjà sur de nouveaux confins.

Professeur Aylmer justifia ainsi son départ ou plus exactement, la poursuite de sa carrière. La pluie ponctuait ses dires de crépitements qui rejoignaient le feu ronronnant dans la cheminée. L’atmosphère était curieusement calme, bien plus que ce à quoi s’était attendue Bluebell en pénétrant dans la pièce. Et la voici pourtant si bien installée avec une tasse de thé fumante entre ses doigts manucurés… Il y avait presque quelque chose de familier qui se dégageait de cette scène. Bien entendu, les meubles n’étaient pas aussi nobles et les boiseries moins éminentes, mais ce bureau lui évoquait effectivement son manoir. Pour les vieux grimoirs qui dormaient entre les étagères, pour la lourdeur du mobilier sombre et aussi pour l’intérêt suscité par une conversation somme toute pertinente, loin de la bassesse usuelle des autres condisciples de Poudlard. “En vérité, on ne quitte jamais vraiment la profession. Le sort qui pèse sur moi, et qui a donné le nom à notre profession, ne sera jamais levé : je demeure aujourd’hui porteur de savoirs qui ne doivent quitter la protection du département des mystères” énonça-t-il finalement avant de lever ses yeux clairs sur le rideau de pluie qui couvrait la fenêtre d’un filtre grisâtre. Ses prunelles semblèrent se vêtir de cette même nuance un instant avant qu’il ne lui rappelle leur véritable teinte, plantant à nouveau ses rétines dans les siennes. Se croyait-il intimidant ? C’était une vraie question, laquelle resta également en suspens. Peut-être était-il habitué à déranger les élèves plus craintifs, les adultes moins sévères. Bluebell était effrontée et tranchante, si bien que ces jeux de regard, certainement plus évocateurs que le reste de leur conversation, ne lui valaient tout au plus qu’une vile curiosité. Il maîtrisait les paroles et les non-dits, rappelant qu’il n’était pas aussi affligeant que ce qu’elle avait retenu de leur correspondance. “Votre présence dans ce bureau est l’une des raisons qui m’a poussé jusqu’à ce nouveau poste. Le département des mystères aime à observer les futures générations qui pourraient venir renforcer nos rangs” ajouta-t-il dans un rictus sans joie. Les commissures de Bluebell se soulevèrent en miroir sous la malice de ses dires ; ainsi donc le département des mystères profitait-il de ses anciennes recrues pour investiguer sur les nouvelles… Une stratégie fort efficace, bien sûr, qui de mieux placé que les connaisseurs pour juger du potentiel des non-initiés ? Mais au-delà du seul mécanisme de recrutement ainsi évoqué, Bluebell s’étonna du rôle du Professeur ; confiait-il implicitement qu’il était là en observation ? “Le dossier scolaire est trop souvent insuffisant pour cerner les candidats, d’autant que les simples aptitudes magiques ne suffisent pas, comme je vous le disais. On en apprend bien plus en vous observant dans un environnement plus familier ; il n’y a pas besoin de lettre de motivation quand le département des mystères vous connait déjà.” “Naturellement” répondit-elle sur le ton de l’évidence. Elle avait bien compris que les langues-de-plomb s’immisçaient en dehors de leurs bureaux protégés pour appréhender les candidats au plus près de leur véritable nature - mais cela ne répondait pas tout à fait aux motivations d’Aylmer. Espion du Ministère, ou véritable professeur ? “J’en conclurais presque que votre présence ici ne relève que d’une mission de ressources humaines” observa-t-elle dans un ricanement. C’était peut-être le cas, dans le fond, il n’y aurait pas de réel mal à cela, bien au contraire ; les pupilles d’Aylmer lui sembleraient encore plus intelligentes et cet entretien, plus prometteur que prévu.

“Certains motifs me sont plus... personnels, dirons-nous, et ne méritent pas d’être évoqués avec une élève.” Il acheva ses explications sur cette dernière phrase, brutale, qui emporta avec la fermeté de sa tonalité tout espoir d’en apprendre plus. Bluebell retint une moue de déception, aussi bien de ne pas creuser les motifs de sa présence à Poudlard que de passer à côté de quelques scandales bien plus appétissants que le thé entre ses mains. Future collègue se permit-elle de reprendre en esquissant un sourire entendu, “mais soit. Il ne s’agit pas d’évoquer quoi que ce soit de personnel pour une entrevue professionnelle, j’en conviens aisément.” Elle garda un instant de silence, juste le temps de tremper ses lèvres dans la boisson entre ses doigts. Mais elle était toujours brûlante, si bien que ses lèvres se pincèrent aussitôt. La tasse finit à nouveau sur ses genoux, entre ses phalanges immobiles comme ses yeux perdus dans les ondulations de la buée. “Et pour poursuivre en ce sens” fit-elle alors en balayant ainsi ces quelques secondes de méditation, “auriez-vous éventuellement un conseil à me donner, Monsieur Aylmer ?” Son regard se releva pour cerner celui du Professeur de l’autre côté du bureau. Ce n’était pas une demande innocente à la recherche de préconisations. C’était une véritable invitation à lui trouver le moindre défaut, là, immédiatement, et à le lui soumettre à sa figure angélique où seul son délicat sourire arguait toute la provocation de sa démarche. Il en allait aussi bien d’une certaine forme d’insolence, juste pour titiller cet enseignant fort divertissant, que d’une volonté assumée de connaître l’impression qu’elle renvoyait à ses pairs. Si Bluebell se fichait bien de savoir ce que pensaient les autres à son sujet, le cadre professionnel échappait à cette règle. Il était opportun de connaître cette première impression physique, pour mieux en utiliser l’image, pour mieux peaufiner ses expressions. Curieuse, elle attendit sa réponse en portant à nouveau la tasse près de ses lèvres avant de souffler précautionneusement sur le liquide, tout aussi prévenante dans ses gestes que dans ses propos. N’en déplaise aux apparences, il s’agissait bel et bien d’une arène autour d’eux ; seulement, il ne s’agissait pas d’un vulgaire combat sanglant. C’était un duel dans les règles de l’art, à soupeser l’adversaire pour prendre connaissance de son potentiel avant de décider de l’intérêt d’une confrontation, et dans quelles mesures. Et elle avait gracieusement laissé à l’enseignant l’occasion d’initier cette analyse. Qu’il ne lui reproche donc pas son manque d’humanité - elle était au contraire d’une sympathie des plus louables. Un véritable ange, qu’importe que les flammes à ses côtés projettent sur la pâleur de sa peau des lueurs embrasées.
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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyMer 15 Fév - 20:05

Derrière les iris froides de Wenceslas brillait une lueur étrange, à la frontière entre nostalgie et rancune passée. Le nom de Sherwin n’écumait que son présent et pourtant il éveillait en lui des souvenirs passablement douloureux qui avaient toujours joué le rôle d’un avertissement aux relents de paranoïa. Elle était de ce camp qui appartenait autrefois à l’ennemi et que d’aucuns dans son entourage voudraient encore voir affubler de ce qualificatif. Certains diraient sûrement qu’il se livrait là à une entrevue qui flirtait de près avec la trahison, répondant trop favorablement à une requête qui risquait de faire rentrer le loup dans la bergerie. Le département des mystères devait-il encore se méfier des sang-purs ? Cette vieille rancune de la seconde guerre et des néo-mangemorts de Blackman était-elle si importante qu’il faille refuser les quelques rares bons éléments souhaitant intégrer leurs rangs ? Les tentatives d’intrusions avaient été légions et n’étaient jamais anodines, mais elles n’étaient pas toujours le synonyme de conflits politiques. Le mal était pourtant là : récemment encore, la marque de Ténèbres avait flotté au-dessus du ministère, rappelant au né-moldu sa jeunesse. Il ne pouvait dès lors s’empêcher de porter un regard prudent sur chacun de ces enfants de familles sorcières : les Sørensen n’étaient peut-être plus une menace, la petite dernière n’affichant habituellement qu’une discrétion louable, mais les van Aken et les Sherwin pesaient encore dans une balance vieille de plusieurs décennies de méfiance. Et pourtant, il répondait à l’une d’eux comme il l’aurait fait avec n’importe quel autre étudiant. Ou presque. Il ne s’agissait pas tant d’une irréprochabilité pédagogique – qui voudrait qu’il se montre égalitaire avec chacun des élèves – qu’un réel intérêt pour la personne : elle avait un peu de ce mystère et de cette obscurité qui attisaient les curiosités et il avait l’intuition de reconnaître dans son regard des ombres familières, sans pour autant être réellement capable de mettre des mots sur cette impression. Il n’était là ni dans son travail de professeur, ni totalement dans celui du langue-de-plomb qui scrutait une candidate potentielle ; certes il ne perdait pas des yeux l’essentiel, mais il s’accordait le loisir de mieux cerner cette personnalité qui aurait été, à une autre époque et à un autre âge, une ennemie, mais dont il avait aujourd’hui la liberté de pouvoir observer comme n’étant rien de plus qu’une élève soucieuse de son avenir.

Wenceslas avisa le sourire carnassier de l’élève alors qu’elle lui rétorquait que l’optimisme n’était généralement pas accolé à son nom. Il fallait reconnaître que les serpentards – ou anciens de la maison comme lui-même l’était – ne se définissaient que rarement pas cet attribut. La fierté et l’ambition dominaient, le tout souligné par les efforts que cette dernière imposait parfois, mais jamais l’espoir de voir le pouvoir se présenter trop simplement ; nulle satisfaction n'en ressortirait avec suffisamment de force pour combler les aspirations si grandes des verts et argent. Pourtant, et quand bien même Bluebell se plaisait à croire qu’elle ne l’était pas, elle était bien habitée d’une certaine forme d’optimisme. Ou de naïveté, peut-être. Croire que son nom ait une valeur sitôt sortie de Poudlard, qu’il puisse lui être d’une quelconque aide dans son avenir de langue-de-plomb frôlait presque l’idiotie. Ou plutôt : s’il avait une importance, dans le domaine qu’elle visait, il risquait d’être un boulet. Il portait presque un regard compatissant vers cette jeune femme tout juste sortie de l’adolescence qui, malgré les quelques connaissances de la vie et des souffrances dont elle pourrait éventuellement se targuer, n’avait encore rien vu de ce que le monde lui réservait. L’adulte se contenta de lui répondre par un sourire poli et un peu paternaliste. C’était le regard de l’homme qui avait assez d’années d’expériences derrière lui pour savoir qu’elle n’était pas au bout de ses peines et qu’elle allait au-devant d’affrontements qui ne disaient leur nom. Il l’avait déjà mise en garde : le reste ne tenait plus qu’à elle. Quelque part, qu’elle soit dans le bureau d’un sang de bourbe témoignait peut-être d’une certaine compréhension de ses avertissements. À moins que ce ne soit une question d’orgueil, une volonté de ne pas laisser quelqu’un lui faire la leçon sans venir le confontrer sur son territoire.

Tranquillement, la discussion avait fini par être renvoyée vers le plus âgé, passant des motivations de la demoiselle à celles d’un homme dont on pouvait, à juste titre, se demander ce qu’il faisait dans une école. Ça n’était manifestement pas pour le prestige qu’il venait enseigner, son emploi précédant l’auréolant suffisamment d’une prestance discrète et inquiétante qui provoquait parfois sur son passage, dans les couloirs du ministère, des murmures curieux. Ni pour l’argent ; le salaire d’un langue de plomb avait de quoi faire pâlir d’envie ses collègues actuels... alors que faisait-il à Poudlard ? Certes, Monsieur Appleton l’avait poussé à ce poste, mais il n’avait pas suffisamment de pouvoir pour inciter Wenceslas à quitter son confort, d’autant qu’il n’avait jamais porté ce ministre dans son cœur.
Finalement, il avait donné un début de réponse, sans trop de précisions indiscrètes, taisant ce qui ne méritait pas d’être évoqué avec une si jeune personne dont il demeurait par ailleurs le professeur. « J’en conclurais presque que votre présence ici ne relève que d’une mission de ressources humaines. » La remarque prêtait presque à rire. S’il ne s’agissait pas que de ça, il y avait du vrai dans cette déduction. Sans doute était-ce une bonne synthèse de ses motivations : la gestion des ressources humaines, tant au point de vue du département des mystères que de celui, plus politique, des choix de direction et de pédagogie qui avaient court à Poudlard. L’arrivée de Fergal dans le fauteuil de directeur ne lui ôtait pas pourtant cette part de ses fonctions... elle redirigeait juste son regard vers d’autres horizons. « Les raisons de ma présence comme professeur n’ont rien d’exclusives, mademoiselle Sherwin. » Qu’elle en comprenne ce qu’elle voulait : il pouvait tout aussi bien lui dire qu’Appleton s’intéressait de près à ce qui se déroulait dans ces couloirs, il ne s’agissait que d’un secret de polichinelle après tout. Toutefois, il avait coupé court à toute tentative de trop s’immiscer dans sa vie privée d’un ton qui était sans appel. Il ne doutait pas, d’ailleurs, qu’elle ait le bon goût de ne pas s’aventurer à lui désobéir ; elle avait suffisamment d’éducation et de bon sens pour savoir lorsqu’il était préférable de museler les ardeurs indiscrètes de leur conversation.

L’enseignant ne chercha pas à masquer son sourire lorsqu’elle se qualifia elle-même de future collègue, annonçant autant son ambition qu’une grande confiance en ses aptitudes. Il fallait lui reconnaître une audace amusante... mais en réalité, son rictus était plus circonspect qu’amusé. Ce n’était pas la première fois que sa soif de grandeur portait la trace d’un appétit trop grand. « Et pour poursuivre en ce sens auriez-vous éventuellement un conseil à me donner, Monsieur Aylmer ? » Il ne répondit pas immédiatement, sirotant son thé sans faire mine de s’empresser à lui en prodiguer. Si elle avait le talent de ne pas trop le montrer, il lui trouvait un peu de cette impatience qu’ont souvent les adolescents : elle ne se voulait plus élève mais déjà presque une collègue, faisant fi des diplômes et des formations comme s’ils n’étaient que des détails puérils qu’elle comptait régler d’un claquement de doigts. Elle ne devait d’ailleurs guère être habituée à connaître le manque et sûrement était-elle toujours satisfaite dans les plus brefs délais. « Bien sûr. » Il reposa enfin la tasse sur son bureau avant de la gratifier enfin de ses remarques. « Prenez garde à ne pas confondre audace et culot. » Il avait parlé d’une voix calme et dénuée de toute hostilité quand bien même leur discussion tendait progressivement à revenir vers des rivages d’une discorde polie. Bluebell était une jeune femme intéressante et dont il admettait les aptitudes nécessaires pour briguer un poste au département des mystères, mais elle n’en demeurait pas moins animée par des mécanismes qui pouvaient l’irriter et réveiller sa méfiance. « Être une bonne élève dotée d’aptitude que je suis le premier à reconnaître chez vous, avoir des contacts... tout ça ne suffit pas à faire de vous une adulte accomplie. » Elle n’avait pas encore terminée sa croissance qu’elle se voyait déjà au sommet, ou en l’occurrence dans les profondeurs de la réussite... mais elle allait affronter un tout autre monde, où la connaissance s’accompagnait bien souvent d’un orgueil qui la ferait pâlir d’envie.




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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyLun 20 Fév - 13:08


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Et alors que leur rencontre s’éternisait en des courtoisies dociles, seul le feu tremblant dans la cheminée semblait encore crépiter. Bluebell était venue pour la guerre, elle restait pour cette trêve presque agréable en compagnie d’un adversaire fort semblable. Ambitieux, cynique et arrogant, le Professeur n’avait pas grand-chose à voir avec ces autres sang-de-bourbes au regard vitreux. Certes, ses prunelles étaient claires, mais elles brillaient comme les flammes voisines d’une intelligence insolente. Pourtant, ses mots demeuraient respectables, laissant la propre rhétorique de la jeune fille à peine moqueuse. Inutile de planter ses crocs quand aucun danger n’émanait de cette rencontre. Le thé n’était pas bon, mais il s’agissait en définitive de la seule menace directe. Au demeurant, la conversation avec Aylmer dégageait quelque chose d’exclusif et intéressant. Il était rare de s’entretenir avec des esprits agiles et matures et en dépit de toute la bassesse de son rang, l’ancien langue-de-plomb était pour le moment à la hauteur de leurs échanges. Peut-être les nés-moldus étaient-ils comme le vin bas de gamme : d’abord acide et imbuvable, ils se bonifiaient avec l’âge - sans pour autant jamais devenir tout à fait consommables. Au mieux, cuisinables. Et n’était-ce pas ce que recherchait la Serpentard au cours de cet entretien ? Cuisiner son interlocuteur pour qu’il consente à reconnaître sa place parmi les siens. Dans toutes les brisures de sa vie, Bluebell avait au moins conservé le miroitement de son avenir. Tranchant, épars, il reflétait tout de même cette aspiration professionnelle qui conférait à son visage une lueur altière. Personne ne la dérangerait dans ses plans. Tout avait volé en éclats, mais il lui restait au moins cette certitude, même dans la langueur fragile de son état. Et la veste en tweed posée sur ses épaules, un peu large pour sa carrure, témoignait de toute cette volonté. Elle avait pris le relais. Elle n’avait pas encore repris la course, mais elle savait désormais qu’il lui incombait de poursuivre ce chemin, tout droit, jusqu’à son dernier souffle, jusqu’à ce qu’elle rejoigne le banc de ceux qui ont lutté jusqu’à la fin pour leurs seules ambitions. “Les raisons de ma présence comme professeur n’ont rien d’exclusives, mademoiselle Sherwin.” Un rictus étira ses commissures à la mention de son nom. Subtile, mais évident. Il insistait ainsi sur la dissonance entre sa vie privée et la présence de son élève face à lui ; deux états incompatibles qu’il venait par conséquent de balayer d’une conclusion à laquelle elle n’aurait rien à redire. Et de toute évidence, si Bluebell était curieuse de savoir ce qu’un homme avec une carrière aussi estimable pouvait bien faire dans un château aussi décadent, elle se moquait bien des détails intimes le concernant. Il y avait une part professionnelle, intéressante, et sans doute une part plus intime, ridicule. Le cœur ne devait rien aux affaires et il était faible de se laisser berner aussi facilement par des états d’âme, mais soit. Aylmer était faible par nature. Son sang et son éducation ne lui permettaient même pas d’espérer le contraire.

Bluebell décroisa les jambes pour inverser sa position, reposant désormais la jambe gauche par-dessus la droite. Elle sirota une gorgée supplémentaire de sa boisson, révérencieuse au point d’y tremper un peu ses lèvres, mais pas suffisamment pour prétendre y prendre goût, laissant une infime grimace soulever ses lèvres pincées par l'ébullition du thé. Elle éloigna à nouveau la boisson de son visage pour resserrer ses griffes vernies autour de la tasse, se contentant de la chaleur qui s’en dégageait. Il régnait une atmosphère presque chaleureuse entre la cheminée et le thé ; heureusement que le regard de glace de son interlocuteur conférait un peu plus de froideur. Elle préférait les piques à la nonchalance. C’était plus formel, et ça conférait davantage de distance, ce qu’elle souhaitait maintenir avec l’enseignant. Allons, qu’il n’aille pas s’imaginer qu’il sympathisait avec une aussi noble famille que la sienne ! Ce n’était qu’une conversation scolaire. Et les formes devaient s’y maintenir, qu’importe la curieuse tournure que prenait leur conversation de plus en plus personnelle à en juger leurs remarques. “Bien sûr” annonça ainsi le Professeur en reposant la tasse. “Prenez garde à ne pas confondre audace et culot.” Bluebell ne put retenir un haussement de sourcil. Ce n’était pas tant le reproche ; c’était une sérieuse incompréhension. Audace et culot n’étaient-ils pas deux synonymes ? A ses yeux en tous cas, il n’y avait pas de distinction. Le culot était une qualité. Un coup d’audace encore plus brillant que la seule témérité, car impétueux, car assuré. Le culot bousculait. Et n’était-ce pas ce que devaient faire ceux qui aspiraient à changer le monde autour d’eux ? Tous ces génies arrogants qu’ils venaient d’évoquer devaient nécessairement être culottés pour avancer dans leurs carrières. “Être une bonne élève dotée d’aptitude que je suis le premier à reconnaître chez vous, avoir des contacts... tout ça ne suffit pas à faire de vous une adulte accomplie” poursuivit Aylmer. “Je ne suis pas sûre de comprendre” admit-elle presque aussitôt en se redressant, posant à son tour la tasse sur le bureau entre eux. La jeune fille encercla ainsi ses genoux de ses doigts, gardant le buste penché en signe d’intérêt. Il venait à nouveau de susciter sa curiosité, ce bougre. La distance de rigueur ne valait plus vraiment quand on avait un tel mystère à sonder. “Depuis quand le culot est-il un défaut ? La réussite doit être provoquée, et je ne connais rien de plus provocateur que cette audace teintée d’insolence pour y parvenir” observa-t-elle d’un ton décidé. “Et qu’entendez-vous, au juste, par une adulte accomplie ?” s’enquit-elle à la suite sans cesser de scruter les rétines du professeur, comme pour y lire plus rapidement les réponses attendues. Car elle avait déjà tout d’une adulte accomplie à en juger ses propres critères. Le talent, la notoriété. Les tragédies. Les ambitions. Aylmer ne devinait-il pas à son seul visage qu’elle n’avait jamais été une enfant ? On ne lui avait jamais laissé l’occasion de grandir, étant née dans le sérieux et la cérémonie qui animent les adultes. Rien dans son passé, ni même dans ses jours actuels, n’avait eu la légèreté des enfants. Et même sans rien connaître de sa vie déjà tortueuse, Bluebell pensait que sa grandeur émanait de sa seule stature. Il y avait quelque chose de frustrant, ou de décevant, à se heurter à ce manque de jugement. Aylmer semblait prometteur, il n’en était rien, se contentant des apparences sans même véritablement les sonder, alors qu’il y aurait tout à comprendre de son seul regard défiant toisant le sien. Il n’était pas aussi bon investigateur qu’il se plaisait à le croire. Peut-être ses capacités s’étaient-elles encrassées de la misère usuelle qui fourmillait dans le château.
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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyDim 5 Mar - 16:28

En bon langue de plomb, Wenceslas était un homme qui s’était complu dans la solitude et le silence, loin de tout le brouhaha que pouvait offrir une école ; les enfants avaient quitté son quotidien le jour où il avait quitté l’école pour de bon. Dès lors, il n’en avait plus fréquenté ni aspiré à en avoir ; qui d’ailleurs pourrait croire qu’il fasse un bon père ? Il était de ceux-là qui pensait que donner la vie dans un monde comme celui-ci tenait de l’égoïsme, sinon d’une marque de cruauté. En premier sorcier de sa famille, il n’avait aucune lignée à prolonger, aucun héritage particulier à transmettre sinon les sommes respectueuses qui ornaient son coffre à Gringotts. Mais en réalité, s’il n’avait jamais désiré d’enfant, ni même d’épouse, c’était sans doute parce que cela demanderait un effort qu’il n’était pas certain de pouvoir fournir : il fallait un peu de joie, un peu de cette volonté de transmettre une belle étincelle pour avoir une famille. Ces choses-là, il ne les avait pas. Ou plus. Les seuls enfants qu’il avait fini par accepter d’éduquer étaient ceux que Poudlard lui avait confié un an plus tôt. La plupart, comme Bluebell, étaient déjà bien grands, promis à des vies déjà toutes tracées. L’on pourrait penser qu’ils n’aient pas besoin de lui, sinon pour leur apprendre quelques sorts supplémentaires. Pourtant c’était quelqu’un qui représentait le mieux la prédestinée de certains sorciers qui se tenait devant lui, en quête sûrement plus d’une confirmation de ses aspirations et qualités que de réels conseils. Tout n’était en fin de compte qu’une histoire d’égo. Celui de l’élève, venue requérir l’assentiment d’un langue de plomb et celui du professeur qui s’amusait d’une entrevue avec cette éducation surannée. Cela changeait agréablement des cris et des bousculades des uns, des bêtises et des provocations des autres. Et la politique, si elle demeurait présente en filigrane, était assez discrète, perfide sans nul doute, pour ne pas venir tout balayer de conflits inutiles. Dans cet entretien, ça n’était pas tant l’avenir de la serpentard qui se jouait que celui du département des mystères. Wenceslas n’avait oublié ni l’explosion de la tour, ni le retour des néo-mangemorts plusieurs années auparavant. Les idées qui avaient menacées les sang-de-bourbes comme lui n’avaient pas disparu et il osait croire qu’elles dansaient encore dans l’esprit de la jeune fille dont les lèvres venaient à peine frôler sa tasse. Peut-être aurait-il dû s’attarder à y glisser un peu de veritaserum pour y découvrir ce que ses pensées pouvaient cacher, mais le procédé était vulgaire et manquait de délicatesse. Lire sur son visage le changement de ses expressions était infiniment plus intéressant et cela n’en disait pas moins d’elle. Ce haussement de sourcil évoquait autant la surprise qu’une insolence naturelle, et il annonçait une certaine immaturité qui vint s’exprimer quelques secondes plus tard dans sa réponse. « Depuis quand le culot est-il un défaut ? La réussite doit être provoquée, et je ne connais rien de plus provocateur que cette audace teintée d’insolence pour y parvenir » Pour seule réponse, un sourire calme fendit ses lèvres tandis qu’elle reprenait d’une nouvelle question, guère plus surprenante que la première. « Et qu’entendez-vous, au juste, par une adulte accomplie ? » Sherwin n’était pas plus prévisible que ses camarades, mais elle ne se démarquait pas plus par ses préoccupations. Comme tous les adolescents de son âge – car elle avait beau être majeur, elle n’était encore qu’aux prémices de sa vie – elle se pensait déjà adulte et emplie de savoir. C’était l’une des tendances qu’il avait le plus en aversion dans son nouvel emploi.

Le dos droit, l’enseignant décroisa les jambes mais vint joindre ses doigts entre un, les mains posées sur le rebord de son bureau. S’il n’avait eu l’impression d’entendre la vexation de son étudiante si souvent dans la voix de jeunes gens, peut-être se serait-il amusé de la situation. Mais il était las. « Je ne doute pas que l’éducation que vous avez reçue de vos parents adoptifs et les épreuves, quelles qu’elles soient, de votre vie ont forgées la personne qui se tient devant moi aujourd’hui... sans doute estimez-vous avoir une certaine expérience du fait de votre parcours, et vous n’auriez pas totalement tort. » La génération de Wenceslas ne détenait pas le monopole des drames et des histoires romanesques et si, par un heureux miracle auquel il ne croyait pas lui-même, Bluebell avait été épargnée durant son enfance, Poudlard n’avait cessé de s’empêtrer dans ce qui semblait être devenu une tradition des faits divers, s’assurant de fait qu’elle connaisse de quoi l’éprouver. Cela soulevait des questions presque philosophiques et il se doutait bien que la serpentard faisait sienne la logique d’autodépassement de Nietzsche. Ça n’était pas bien surprenant : une forme d’élitisme suintait de cette idée. Mais ce qui ne tuait pas ne rendait pas plus fort : cela fragilisait, sous couvert parfois de donner un sentiment de force. Celui qui devenait paranoïaque n’était pas grandi par sa méfiance mais affaibli et ralenti, celui qui usait de violence comme d’un mécanisme de défense n’avait pas appris des blessures passées mais s’engouffrait simplement dans un travers qui finirait par le détruire. Il était bien placé pour le savoir : il était le premier à s’être fait duper par ces belles promesses. « Mais dites-moi plutôt... » Son but n’était pas de la faire languir, gardant ses réponses pour lui le plus longtemps, mais lui en donner trop vite n’amènerait à rien sinon à la laisser se complaire dans ses idées sans jamais être invitée à y réfléchir. « Au-delà de la majorité, qui n’est qu’un chiffre arbitraire, pensez-vous être une adulte ? » Le feu qui crépitait joyeusement dans l’âtre semblait presque s’être tu, ne laissant qu’un profond silence régner dans le bureau l’espace de quelques instants. La question pouvait paraître rhétorique, mais elle ne l’était nullement : il était réellement curieux de savoir ce qu’elle pouvait percevoir d’elle, quand bien même se doutait-il qu’en contemplant sa personne, elle devait y voir une adulte depuis bien longtemps déjà. Mais ce qu’elle pensait n’était pas ce qu’elle disait et ce second point était infiniment plus intéressant qu’il n’y paraissait.




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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyDim 5 Mar - 19:29


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Bluebell était habituée à l’éloquence de regards parfaitement silencieux depuis sa plus tendre enfance. Un coup d'œil en guise de reproche muet, un regard croisé pour signifier un scandale à l’insu des autres invités, un sourcillement pour jauger une énième imbécilité. Ce qui était perturbant chez Aylmer, c’était la fixation millimétrée de ses yeux qui ne semblaient pas se mouvoir selon les règles du jeu qu’elle avait ainsi apprises au cours de sa vie. Bluebell lui rendait ses regards sans parvenir à les comprendre tout à fait ; ils dégageaient une froideur qui oscillait constamment entre de l’entente et du dédain sans même qu’elle soit en mesure de nommer clairement ce mépris, si bien que l’insulte restait incertaine et que le Professeur passait d’allié de fortune à un ennemi à abattre en un seul rictus échangé. Un sang-de-bourbe plus intelligent qu’il n’y paraissait, mais qui se révélait tout de même agaçant, suffisamment pour que les gestes de la Serpentard démontrent une retenue nécessaire pour ne pas s’énerver rapidement et plonger cette entrevue professionnelle dans un règlement de compte qui aurait dû avoir lieu à en juger la teneur de ses réponses écrites. Et pourtant, leur correspondance lui semblait désormais lointaine ; peut-être parce qu’en dépit de l'impassibilité de ses pupilles, Aylmer avait des mots plus raisonnés. Ils s’étaient rejoints sur quelques sujets, flirtant encore plus avec les limites de l’adversité pour se retrouver quelque part entre complices d’une même ambition et coupables de démesures différentes. Ils avaient su s’entendre sur quelques sujets tout en se défiant sur d’autres, et Bluebell rappela ainsi qu’à sa connaissance, le culot était loin d’être un défaut. L’enseignant de sortilèges se contenta de sourire en guise de réponse, ce qui lui fit mordre les joues pour ne pas s’emporter. Il émanait quelque chose de condescendant, ne daignant pas répondre à une interrogation directe, aussi choisit-elle de poursuivre ses questions frontales en lui demandant désormais ce qu’il entendait par le terme d’adulte accompli. Qu’il ose remettre en cause sa personne après l’intelligence de leur débat, qu’il ose encore lui préférer un sourire à une réponse ; sa patience n’avait de limite que son respect et elle n’aurait pas toléré deux insultes consécutives, qu’importe qu’ils soient si bien installés l’un en face de l’autre, à la lueur d’une cheminée qui commençait à faiblir après de longues minutes d’échanges. Aylmer finit par décroiser les jambes pour au contraire joindre ses mains. Au moins faisait-il mine de s’intéresser, connaissant vraisemblablement très bien les limites de l’insolence. “Je ne doute pas que l’éducation que vous avez reçue de vos parents adoptifs et les épreuves, quelles qu’elles soient, de votre vie ont forgées la personne qui se tient devant moi aujourd’hui…” Bluebell releva imperceptiblement le visage, tirant malgré elle une fierté des dites épreuves dont elle se serait pourtant bien passée. “Sans doute estimez-vous avoir une certaine expérience du fait de votre parcours, et vous n’auriez pas totalement tort.” Son sourcil s’arqua de suffisance. Reconnaissait-il enfin aussi bien sa légitimité à être une adulte qu’à avoir un vécu formateur, lui qui lui refusait ces deux points de la seule insensibilité de ses yeux ? “Ravie de vous l’entendre dire” confirma-t-elle dans un souffle qu’un dernier gémissement du feu manqua d’éteindre. Elle ne souriait pourtant guère, loin du ravissement mentionné. Au moins la porte à d’éventuels doutes était close, conférant, à défaut d’une pleine conscience de celle qu’elle était, une entente sur son potentiel.

Et n’étaient-ils pas là précisément pour ce seul potentiel ? La conversation avait dévié, partant du besoin d’une recommandation écrite pour le Ministère aux considérations sur la nature humaine, de ses aspirations hautaines au vécu qui la formait au cours d’une vie. C’était inattendu, mais c’était nettement plus appréciable que bien des tergiversations dont elle avait dû tenir le rythme au cours des innombrables mondanités où elle s’était retrouvée enchaînée à un piètre interlocuteur. Bluebell passa ainsi ses doigts autour de son genou, pianotant pensivement sur celui-ci sans détourner le regard de celui, calme et indéchiffrable, du Professeur devant elle. On aurait pu croire la conversation morte et toute chance de la sauver nulle ; d’autant qu’ils s’étaient tant éloignés du sujet initial que la Serpentard n’était pas certaine de l’intérêt de la rattraper. “Mais dites-moi plutôt…” Et voilà pourtant qu’il reprenait la route de leurs songes, attirant son visage en avant de quelques centimètres, piquée de la curiosité de le savoir reprendre un détour qui n’avait pourtant pas de valeur directe, “au-delà de la majorité, qui n’est qu’un chiffre arbitraire, pensez-vous être une adulte ?” Bluebell écarta les lèvres, déjà prête à répondre, avant d’esquisser un sourire dans un ricanement imprévu. C’est qu’à bien y songer, la question était aussi surprenante qu’inutile, figurez-vous ; comme s’il s’était attendu à une éventuelle réponse négative de sa part, comme si elle s’amuserait à lui dire que, non, elle se sentait encore enfant, indigne des aspirations auxquelles elle prétendait. “Est-ce une véritable question ?” demanda-t-elle alors en ramenant ses cheveux derrière ses épaules avant de se reculer à nouveau contre le dossier du fauteuil. Mais ce satané regard devant elle semblait on ne peut plus sérieux, si bien qu’elle toisa un instant le professeur avant de reprendre, les commissures tirées vers le bas en signe d’impatience, “Bien sûr que je suis une adulte.” Elle ne le pensait même pas, elle le savait. Elle n’avait jamais eu le moindre espace pour l’enfance, alors comment ne pas se considérer comme un être mature et déjà entièrement développé ? “J’ai vécu des choses que la plupart des adultes ne vivront jamais. J’ai vu des choses que la majorité des individus ne peuvent même pas s’imaginer.” Ses yeux miroitèrent une violence qu’elle ne pouvait contenir, elle-même ballottée par des souvenirs où coulait le sang, où coulaient les larmes. “J’ai de l’ambition, j’ai des valeurs, je suis autonome. Dites-moi plutôt en quoi je ne suis pas une adulte” conclut-elle un peu sèchement, réalisant de fait qu’Aylmer ne devait se baser que sur une méconnaissance de sa personne pour se permettre de considérer le contraire. Elle aurait mille preuves à lui apporter pourvu qu’il ait seulement la désobligeance d’insinuer qu’elle n’était pas aussi mature qu’elle le songeait. Ils étaient en définitive sortis de la seule discussion de son avenir ; mais cette conversation-là n’en était pas inintéressante pour autant, c’était même l’inverse. Personne n’avait jamais osé la défier de la sorte et elle comptait bien s’assurer que ce serait le dernier à le faire.
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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptySam 24 Juin - 20:02

Au cours des cinquante années passées de Wenceslas, il avait eu l’occasion de rencontrer maintes sorciers et sorcières impressionnants, dangereux ou intimidants. Par ailleurs, les trois allaient souvent ensemble pour mettre face à lui des personnes sans commune mesure avec la jeune Sherwin. Pour lui, elle n’était encore qu’une femme tout juste sortie de l’adolescence, se plaisant à jouer l’adulte forte d’une grande expérience de la vie ; sans nier son parcours, elle ne faisait pas le poids face à ceux de sa génération et puisqu’elle était issue d’une famille de sang-pur – quand bien même eût-elle été adoptée – elle avait été largement épargnée par les évènements passés. Dès lors, il adoptait une vision mitigée à son égard : il reconnaissait sa valeur et l’avait suffisamment vu en cours pour connaître un tant soit peu ses capacités, mais il peinait à la percevoir autrement que comme une adolescente dont l’arrogance puérile dépassait quelque peu la limite acceptable pour le langue de plomb. Leurs échanges de courriers avaient été en l’espèce assez marquant : Bluebell souffrait mal la contradiction, sûrement plus lorsqu’elle venait de quelqu’un au statut de sang contestable, ce qui la rendait rapidement irritable pour les adultes habitués à bénéficier d’une certaine déférence. S’il en fallait bien plus pour offusquer le professeur de sortilèges, son attitude passablement irritable la rendait plus enfantine : il était difficile de la prendre au sérieux lorsqu’elle lui répondait d’un souffle sarcastique. Rien sur son visage n’exprimait le ravissement : il avait même noté chez elles quelques réactions intéressantes, une inflexion sur le visage lorsqu’il évoquait les épreuves qu’elle avait pu traverser au cours de sa courte vie. Tristesse ou fierté, il aurait été bien incapable d’affirmer l’une ou l’autre, tant elle était douée pour cacher ses émotions. Il fallait au moins lui reconnaître ça.

Sa nouvelle question tira à l’élève une réaction infiniment plus parlante, un ricanement qui glissait sur lui aussi sûrement que de l’eau ; il se moquait de ses sarcasmes ou de ses vexations. Le né-moldu n’avait pas acquis cette patience propre à certains de ses collègues, les rendant particulièrement apte à écouter les états d’âmes des chérubins auxquels ils enseignaient. Lui n’était là que pour apprendre aux nouvelles générations à se servir de leur baguette, à expérimenter la magie sous toutes ses formes, non à jouer les psychologues de bas-étages. D’autres professionnels étaient plus adaptés... et certains ne nécessitaient sûrement que de l’attention de leurs parents, rien de plus. Lui était dénué de toute fibre parentale ; ça n’était pas pour rien qu’il n’avait jamais eu d’enfant, ou plus exactement qu’il n’en avait jamais élevé. « Est-ce une véritable question ? » Il ne prit pas la peine de lui répondre, se contentant d’un sourire froid. Il s’attendait déjà à la nature de la réponse, pour autant laissait-il réellement la question planer comme une possibilité offerte à la serpentard de le surprendre. Ce qu’elle ne fit pas, affirmant avec tout l’aplomb dont elle était capable – ce qui n’était pas rien – qu’elle était effectivement une adulte. Nulle surprise, donc. Wenceslas retint de justesse un soupir, la laissant poursuivre dans un discours voué à démontrer en quoi elle l’était. Essayait-elle de le convaincre ou de se convaincre elle-même ? Elle avait encore manifestement beaucoup à prouver, ce qui à son âge était fort sain il fallait l’admettre.

Lorsqu’elle eut terminé, un nouveau rictus fendit son visage. Ses yeux en vinrent même à se plisser légèrement, ce qui était plus atypique. Il n’y avait bien qu’au cours de ses discussions avec Fergal, une fois les élèves couchés, qu’il souriait ainsi. « Je crains que votre démonstration ne vienne souligner une certaine méconnaissance du monde. » Il savait pertinemment que ces mots n’allaient pas lui faire plaisir, mais une fois de plus, son rôle n’était pas de caresser dans le sens du poil l’égo de la jeune femme. En réalité, c’était même tout l’inverse : si elle voulait à son tour briguer le poste de langue de plomb, elle avait devoir apprendre à supporter ces critiques. « Du haut de vos 17-18 ans, vous pensez votre vie plus remplie que des adultes ayant connus infiniment plus de choses que vous. » Il marqua une pause, amusé par la tournure des évènements. Ils ne parlaient plus réellement de son entrée au département des mystères, et pourtant le sujet n’en était pas si éloigné que ça... car au-delà de ses capacités magiques, son parcours et son savoir seront jugés, ainsi que sa manière de les percevoir. On ne devenait pas langue de plomb en ayant seulement quelques bonnes notes. « Vous trouverez toujours des adultes qui ont vécu moins que vous, mais que vous puissiez penser avoir vu en si peu de temps infiniment plus qu’une majorité des individus démontre l’étendue de vos ignorances. » Il laissa quelques instants le silence planer, seulement interrompu par les craquements du bois de cheminée qui refroidissait peu à peu et par le claquement des doigts de l’enseignant sur le bord de son bureau. « Voilà en quoi vous n’êtes pas une adulte : vous percevez le monde uniquement au travers de votre expérience personnelle, comme le ferait une enfant. Il ne suffit pas d’être ambitieux et autonome pour être une adulte, sinon mes élèves de troisième année le seraient également. » Des élèves comme elle, il en avait vu des tonnes. Dans sa carrière de professeur comme durant sa propre scolarité. Elle n’avait connu ni guerres, ni conflits, ces derniers ayant frappés ses camarades au sang moins reluisants mais elle osait clamer connaître plus que les autres, faisant fi des expériences de ses aînés et semblables. « Voilà donc mon ultime conseil pour intégrer le département des mystères : apprenez à écouter et observer sans trop vous reposer sur vos expériences. Vous en sortirez à la fois grandie et capable de mieux appréhender la magie dans ses manifestations les plus étranges. » Il doutait qu’elle apprécie son laïus à sa juste valeur ; sans doute allait-elle se braquer, au moins intérieurement, et s’offusquer de ce qu’il puisse la comparer à des gamins de troisième année... c’était le propre des enfants que de camper sur leurs positions mais avec le temps, peut-être en tirera-t-elle quelques enseignements.

HRP : je suis vraiment désolée pour l'interminable temps de réponse Aimie J'ai enchainé les absences et ralentissements, et j'ai eu beaucoup de me remettre dans le bain avec Wen, c'était devenu un cercle vicieux infernal sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) 1434744687




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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyLun 26 Juin - 19:50


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Finnbjörn était mort depuis à peine quatre mois, après presque dix-sept années communes ; Maxton avait assassiné leur géniteur en une journée de rencontre après une vie d’absence ; Blair avait ruiné en une réplique les fantasmes d’une enfance. Bluebell ne pensait pas seulement être adulte, elle le savait au fond d’elle-même, contrainte à grandir plus vite, trop vite. Comme si le sang coulé ternissait le sien pour le brunir, plus sombre que celui écarlate de son jeune âge. Mais il n’en savait rien, cet idiot, il s’arrêtait sur le pas de sa peau laiteuse, sur l’orée de ses yeux grand ouverts. Il se contentait d’un physique, comme tous les hommes de son vécu, comme tous les hommes tout court, incapable de sonder une âme qui se distinguait pourtant dans ses seules mimiques de plus en plus impatientées. C’est que son essence s’agaçait de cette méprise, pire, de ce dédain, quand elle portait dans sa chair les blessures de traumatismes encore frais et sur ses épaules la veste d’un mentor qui lui avait intimé de toujours s’en relever. Ses ongles, limés comme des griffes, se resserraient contre sa paume pour ne pas venir attraper cette proie qui l’aguichait éhontément. Il était plus insultant encore que cette pauvre O’ Deele, sans pour autant se permettre la moindre remarque directe, dans toute l’ambiguïté d’un échange qui prolongeait leurs premières allusions à peine esquissées dans des correspondances officielles. Il aurait bien plus mérité son courroux que cette enfant, mais ils n’étaient pas enfermés dans des toilettes quelconques à une heure hasardeuse, ils étaient installés dans son bureau pour un rendez-vous convenu, et puis, le temps que Maxton traverse le château pour l’aider à cacher ce second corps… Une lueur vacilla dans ses yeux alors qu’elle se reprenait. Elle n’avait pas réellement envie de le tuer. Elle n’en serait en tous les cas pas capable, elle s’était déchargée de ce monstre affamé depuis qu’il avait trouvé victime. Ses colères étaient moins vives, bien que parfaitement plantées dans son cœur qui n’avait de cesse de battre furieusement. Il y avait eu des jours, ou plus précisément des nuits, où elle aurait souhaité qu’il se taise, laissant sa langueur l’étourdir tout à fait pour oublier qu’elle était désespérée. Mais elle était incapable de mettre de côté cette rage qui l’avait toujours habitée. Elle s’était peut-être nichée dans un recoin de son être, mais elle était encore là, à pulser selon son rythme cardiaque, gage d’une vie qui ne s’était pas arrêtée en dépit de tous ses deuils. Enorgueillie par cette pensée, et par ce tissu sur ses épaules, Bluebell rappela qu’elle était une adulte, loin des préjugés archaïques d’un homme qui de toute évidence n’était même pas méritant dans toute la pourriture de son sang (sans pour autant arguer ce dernier point, cela va de soi). S’il avait laissé transparaître un soupçon de talent derrière la qualité de son sarcasme, il n’en demeurait pas moins méprisable, un imposteur installé comme s’il était un roi, la jaugeant d’un regard qu’elle aurait pris un malin plaisir à lui arracher. Au lieu de quoi, ses propres prunelles lui reflétèrent la même assurance, un brin plus nerveuse dans l’envie de lui signifier sa bêtise et dans l’explosivité usuelle de son caractère.

Mais voilà qu’à l’issue de son argumentaire, Aylmer se permit de sourire, dans une spontanéité qui plissa même ses paupières. Bluebell eut juste le temps de l’interroger d’un sourcil arqué qu’il précisa son idée. “Je crains que votre démonstration ne vienne souligner une certaine méconnaissance du monde.” Les lèvres de la Serpentard s’entrouvrirent dans un “pardon ?” qui ne s’échappa cependant pas sous l’effet de l’effarement. Avait-il osé parler de “méconnaissance du monde”, lui, cet impur qui ne vivait qu’aux crochets d’une société qui ne lui appartenait pas ? Le monde était leur, le monde lui appartenait, il n’avait pas la moindre légitimité à se croire connaisseur quand il n’était qu’un usurpateur qui tentait vainement de s’y faire une place. Elizabeth éclaterait de rire quand elle lui répéterait cette réplique, peut-être Bluebell elle-même aurait-elle le coeur à esquisser un rictus à se la remémorer ; mais pour l’heure, ses nerfs furent piqués, redressant son dos pour toiser de toute sa superbe ce misérable. “Du haut de vos 17-18 ans” “18 ans” précisa-t-elle sèchement ; mais sans tenir compte de sa remarque, le Professeur poursuivit, “vous pensez votre vie plus remplie que des adultes ayant connus infiniment plus de choses que vous.” “Mais parce que c’est le cas” répondit-elle aussitôt d’une voix sans appel. Mais il ne la crut pas et préféra en conséquence contester ses propos, accaparé par une pathétique douleur d’égo de la savoir plus douée, plus talentueuse, plus valeureuse que lui, pauvre homme lâche qui s’était réfugié dans un château à l’abandon pour ne plus subir la pression de ses paires et ainsi croupir avec les autres parasites de son espèce. “Vous trouverez toujours des adultes qui ont vécu moins que vous, mais que vous puissiez penser avoir vu en si peu de temps infiniment plus qu’une majorité des individus démontre l’étendue de vos ignorances.” Son sourcil s’arqua à nouveau, mais plus d’interrogation ; il s’agissait davantage d’une provocation, comme l’invitant à en débiter encore plus, lui qui venait déjà de se permettre de cracher sur sa grandeur. “Ignorances ?” répéta-t-elle alors dans un rictus qui laissa entrevoir ses canines. Ce n’était plus du sarcasme, c’était une offensive - il l’insultait effrontément, vraisemblablement persuadé qu’elle était inoffensive dans son élégant blazer sur-mesure, sous son maquillage sans bavure. Il parlait d’ignorance, mais quelle était la sienne de l’attaquer de la sorte ! Allait-il encore s’approcher d’elle, poussant le vice jusqu’à son extrême, allait-il vraiment lancer cette guerre sans plus la moindre précaution ? “Voilà en quoi vous n’êtes pas une adulte : vous percevez le monde uniquement au travers de votre expérience personnelle, comme le ferait une enfant.” Un bref ricanement lui échappa, rien de plus qu’un souffle entre ses narines comme pour expier la fumée du feu qui venait de s’allumer en elle. “Il ne suffit pas d’être ambitieux et autonome pour être une adulte, sinon mes élèves de troisième année le seraient également.” Les doigts d’Aylmer jouaient sur le bureau, comme pour mesurer ses armes, tandis que Bluebell ne lâchait plus son regard, estimant le moment propice pour frapper en retour cet ennemi. “Voilà donc mon ultime conseil pour intégrer le département des mystères : apprenez à écouter et observer sans trop vous reposer sur vos expériences. Vous en sortirez à la fois grandie et capable de mieux appréhender la magie dans ses manifestations les plus étranges.”

Se mordant les joues pour mieux encaisser cette dernière injure, Bluebell relâcha ses poings, laissant découvrir dans ses paumes les fissures de ses ongles qui s’y étaient plantés, prête à récupérer à son tour tout ce qu’elle trouverait pour le relancer au visage de ce sagouin. “Sauf que je n’ai guère besoin de grandir” souligna-t-elle, impétueuse, rappelant une énième fois qu’il faisait fausse route, aveuglé comme il l’était alors même qu’elle se tenait devant lui, plus resplendissante et véritable qu’elle ne l’avait jamais été en sa présence. “Je constate donc que le meilleur n’est pas toujours pour la fin, dans la mesure où il doit s’agir du plus futile de vos conseils.” Dire qu’il y avait une seconde d’inattention où il lui avait paru que cet échange avait un sens… A croire que les sang-de-bourbes étaient incapables de s’élever et que leurs vaines tentatives de paraître intelligent étaient systématiquement renversées par leur propre incompétence. Aylmer lui inspira presque de la pitié à cette prise de conscience. Un langue-de-plomb qui avait su stimuler sa curiosité intellectuelle, mais qui finissait inextricablement par faire preuve de bêtise dans la médiocrité de son rang, couard, reclus dans un bureau qu’il avait tenté d’anoblir pour mieux cacher la déchéance de sa vie. Il n’arriverait jamais à rien, quand bien même il essayait, quand bien même ses yeux avaient miroité un semblant de capacité. Une déception qui n’aurait pas dû en être une, laissant sur les traits de la jeune fille une profonde condescendance. “J’imagine que vous êtes seulement fatigué par cet échange…  Mais puisque vous considérez qu’il est à la hauteur de vos élèves de troisième année, je suppose que ce relâchement n’est pas un très bon indicateur pour votre propre maturité.” Un sourire sans la moindre joie tira ses commissures alors qu’elle attrapait son sac laissé à ses pieds, rejetant ses cheveux en arrière pour glisser la hanse de cuir noir sur son épaule. “Je vais donc vous laisser vous reposer, je m’en voudrais de retenir davantage votre attention pour des futilités d’enfant quand vous avez probablement bien mieux à faire… Comme… Et bien, comme ce que fait un professeur quand il ne s’avachit pas simplement dans un fauteuil trop grand en attendant que la vie passe.” Entre ironie et insouciance, sa voix frôlait l’impertinence sans pour autant jamais franchir cette ligne d’agressivité qui lui aurait encouru un véritable danger. Quoique, pourquoi s’en priverait-elle ? Ce n’était pas comme s’il pouvait lui signer la lettre de recommandation qu’elle était venue chercher. Et puis, elle était brillante en sortilèges ; il ne se formaliserait pas de ces coups (à juste titre !) retournés quand il risquait ainsi de renoncer à la seule élève potable de ses élèves de septième année… Ses yeux dévièrent enfin des prunelles du Professeur pour considérer la tasse encore fumante qu’elle avait délaissée sur le bureau sans même en prendre une gorgée. “Merci pour le thé. Il était vraiment excellent.” Par seule politesse, elle rencontra à nouveau les yeux d’Aylmer avant de lui tourner le dos pour quitter le front. Ce n’était qu’une première bataille dans une année encore de conflits ; et il lui fallait en conséquence tirer sa révérence aussi gracieusement que possible avant de se montrer plus sauvage, plus menaçante. Le vider de son sang dans cette salle n’aurait pas été raisonnable… Surtout quand elle pouvait encore frotter ses nerfs, dans une délicieuse torture qui durerait jusqu’à juin. La porte claqua derrière ses épaules avant que ses talons ne frappent la pierre du couloir. Quelle curieuse année que la dernière.

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Message(#) Sujet: Re: sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) EmptyMer 28 Juin - 18:11

La psychologie des jeunes gens de la génération de Bluebell demeurait relativement étrangère à Wenceslas. Plus âgé que beaucoup de ses collègues, il avait évolué à une époque relativement différente de celle-ci et dans un contexte qui n’avait rien de commun avec celui que vivait désormais Poudlard, ce qui le rendait assez imperméable aux inflexions propres à l’adolescence d’aujourd’hui. Pour autant, s’il y eut une chose que le temps ne parvenait pas à changer, c’était bien la fierté idiote des benjamins de la société. Trop immatures pour comprendre et écouter ce que des générations d’avant avaient expérimentées, ils n’avaient pas encore terminé de se construire : la moindre critique soulevait un torrent de colère, plus ou moins maîtrisé selon l’éducation. En un sens, il pouvait le comprendre : ils se construisaient encore, avaient tout à prouver et nécessitaient encore pour beaucoup d’affirmer leur identité propre. Se voir refuser le qualificatif d’adulte devait être terriblement frustrant, il le comprenait bien... sans doute mieux que la première intéressée d’ailleurs. Néanmoins il n’avait jamais été connu pour ménager les élèves ; il n’était pas là pour ça et le faire ne rendrait ni à eux-mêmes ni à la société qu’ils s’apprêtaient à intégrer. La serpentard qui se tenait devant lui ne faisait pas exception, elle qui s’évertuait pourtant jusque-là à montrer un visage placide et serein. Ses iris, qui semblaient pouvoir étendre un feu d’un simple regard, commençaient à s’animer de lueurs différentes, plus chaleureuses non dans un élan de sympathie mais d’embrasement. La colère, enfin. Dans ces moments-là, l’ancien langue-de-plomb regrettait de ne s’être jamais trop intéressé à la légilimancie : il était si curieux de savoir ce qui se cachait au plus profond de son esprit. Chacune de ses paroles réveillait chez la jeune femme une réaction nouvelle ; elle demeurait mesurée mais il devinait quelques pics de colère ça et là. Elle en avait oublié d’agrémenter sa voix d’un ton doucereux, insistant sèchement sur son grand âge – dix-huit ans, tout de même ! Il ne prit pas même la peine de rebondir dessus, même si la correction – fort enfantine – l’amusait. L’on aurait dit un enfant qui précisait avec fierté avoir fêté son anniversaire depuis plus de six mois. En réalité, il ignora chacune de ses brèves interventions : elles n’avaient pour l’heure d’autre intérêt que celui de montrer qu’elle s’offusquait de ses propos. Tant pis pour elle : à 18 ans, puisque tel était son âge, elle devait être capable d’entendre des critiques sans sortir de ses gonds. Si ça n’était pas le cas, aussi douée soit-elle en sortilèges et enchantements, elle ne sera jamais recrutée au département des mystères. Le calme et la réflexion étaient deux des maîtres mots et le silence était d’or chez eux. Les langues de plomb ne parlaient pas, c’était pourquoi on les nommait ainsi. Certaines légendes racontaient qu’ils étaient en proie à un sortilège qui les empêchait de trop en dire, et cela avait d’ailleurs poussé les gens à donner ce nom à un maléfice, mais il n’en était rien : ils ne parlaient guère parce que leur métier leur imposait. S’il y avait bel et bien un enchantement – relativement désagréable à subir – qui protégeait leur esprit de toute intrusion, qu’elle soit magique, liquide ou purement verbale, il ne bloquait en rien leur capacité à parler aux néophytes.

Ainsi, lui le langue-de-plomb pourtant habitué à garder le silence, avait laissé libre court à sa parole. Quelque part, il reconnaissait ainsi la valeur de la Sherwin : avec un camarade inintéressant, il n’aurait jamais pris autant de temps à lui donner la leçon. Espérait-il qu’elle soit capable de l’écouter ? Un peu, sans doute, mais il n’était guère dupe : elle se montrait pour l’heure butée, campant sur des positions orgueilleuses d’une façon presque risible. Bon prince, il lui accordait tout de même l’occasion de se défendre, ce dont elle ne se fit pas prier... peut-être était-il encore trop doux avec elle, en fin de compte. « Je constate donc que le meilleur n’est pas toujours pour la fin, dans la mesure où il doit s’agir du plus futile de vos conseils. » La serpentard mordait. Le constat lui tira une moue amusée ; il était trop vieux pour vouloir mener une joute verbale avec une élève. Elle lui crachait tout son venin au visage, non sans garder le ton suffisamment calme pour ne pas dépasser l’invisible ligne rouge qui les séparait.

À court de protestations, elle opta finalement pour la fuite. Bien : ils avaient de toute façon fait le tour de la discussion. Comme pour dernière provocation, elle nota tout de même la qualité de son thé ; les vieilles traditions anglaises étaient sauves ! « Me voilà ravie de constater que vous êtes au moins capable d’apprécier les choses tangibles. » Il s’était relevé alors qu’elle se détournait de lui, s’apprêtant à rajouter au bureau qui les séparait, une porte. « Pour le spirituel, il vous reste encore quelques mois, je présume... je me languis de voir votre dossier passer au département des mystères. » Qu’elle sache se souvenir qu’il n’était pas que son professeur à Poudlard : il avait beau ne plus être un langue-de-plomb sur le papier – et les Gobelins de Gringotts avaient dû noter la différence de salaire – il n’en demeurait pas moins très présent dans les couloirs du dernier sous-sol du Ministère. Ils étaient encore loin d’en avoir fini ensemble, mais une chose était sûre : il était curieux de savoir ce qu’il adviendrait de Bluebell Sherwin dans les années à venir. « Bonne journée, mademoiselle Sherwin. » Désormais seul dans la pièce, il retourna à ses affaires comme s’il n’avait jamais été interrompu par la serpentard, non sans débarrasser son bureau des derniers vestiges du thé d’un simple geste de baguette.

HRP : je suis presque déçue qu'elle ne l'ait pas tué dans le bureau juste pour voir Maxton et elle se dépatouiller avec le cadavre Cissy
Je vais aller demander nos points ! J'ai trouvé ce RP très cool, en tout cas sanitize your manners (Professeur Aylmer & Bluebell) 2738742592




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