Wenceslas se tenait accoudé au rebord d’une fenêtre depuis plusieurs minutes, savourant le plaisir d’être un peu en avance sur ses projets. L’aide des elfes de maison de l’école n’avait pas été négligeable dans la préparation de la pièce – dont la porte demeurait fermée, par sécurité – et il avait pu en profiter pour boire un énième café. Les habitudes avaient la vie dure : tout comme il n’aimait pas être en retard, il ne voyait pas une journée commencer sans quelques litres de caféine. C’était plus une sorte de tradition gustative qu’un réel besoin de se maintenir en éveil ; en l’espèce, les potions étaient infiniment plus efficaces.

Et puis, il n’était pas si tôt que ça. Magnanime, il n’avait convoqué son nouvel élève que pour 9h. Ce dernier ne devait sans doute pas y voir une grande forme de gentillesse – après tout, il lui rajoutait des heures de cours un samedi – mais les adolescents, ces ingrats, ne voyaient jamais les efforts que les adultes pouvaient faire à leur encontre. C’était pourtant une belle fleur qu’il lui faisait là, en mobilisant de son si précieux temps pour se faire une idée plus précise du niveau du coréen. « Bonjour, monsieur Seo. » fit-il à l’arrivée de celui-ci, déposant sa tasse vide à côté de la fenêtre, pour qu’un elfe – qui ne tarda pas à apparaître – la récupère. L’enseignant tira de son veston une montre à gousset. Un sourire placide fendit son visage. « On ne m’avait pas menti sur la ponctualité coréenne. » Le garçon avait ce mérite de lui rappeler un peu ses jeunes années de langue-de-plomb, avant qu’il ne devienne trop froid et solitaire pour apprécier la compagnie d’autres personnes ; à l’époque, il s’était fait un plaisir de se porter volontaire pour un congrès à Séoul, portant la parole si rare de sa fonction aux oreilles des sorciers du monde entier.  

Si ce temps était révolu, voilà que dans son travail, il retrouvait la compagnie d’autres êtres humains. Il mentirait s’il disait que ça n’était pas une facette plaisante de son métier : à maintenant cinquante ans, il avait mérité de sortir un peu de l’ombre froide du dernier sous-sol du ministère pour voir d’autres horizons. « J’espère que vous avez pris un bon petit-déjeuner, la matinée va être longue et j’aimerais éviter que nous ayons à mordre sur l’après-midi. Nous avons tout deux mieux à faire, je pense. » Il y avait bien un risque qu’il rende son repas, mais ça n’aurait guère été très charitable de sa part que de lui dire d’emblée. Le serpentard avait le droit à un peu de répit et une fois n’était pas coutume, son but n’était pas de placer l’élève dans une position de stress excessif. « Comme je vous l’ai brièvement expliqué dans votre convocation, votre ancienne école n’a pas eu l’amabilité de me fournir un dossier suffisamment précis pour que je puisse faire état de votre niveau en magie. Les quelques cours que vous avez déjà eu m’ont, certes, permis de cerner vos capacités d’apprentissages, mais je demeure dans l’inconnu quant à vos acquis précédents. » Il marqua une pause, désignant la porte qui se trouvait juste à côté d’eux. « Lorsque vous vous sentirez prêt, nous pourrons entrer dans cette pièce que j’ai spécialement aménagée... dès lors, votre test d’aptitude commencera. Comme vous le savez, la discipline des sortilèges et enchantements est à la base de toute autre discipline magique, en conséquence votre test ne se limitera pas à ce que vous pourriez lire dans votre manuel de cours, mais à tout ce que vous avez appris jusque-là, tout domaine confondu. » Ça n’était pas une nouveauté, Wenceslas avait toujours aimé insister sur l’aspect pluridisciplinaire de son domaine et ne se privait d’ailleurs pas pour mêler à ses cours des connaissances annexes comme la botanique ou les soins aux créatures magiques. « Avant de commencer, avez-vous des questions ? » Il s’agissait de sa dernière vraie chance d’obtenir des informations, il valait mieux pour lui bien réfléchir à sa réponse.

Des souvenirs qu’il gardait de la Corée du Sud, l’ancien langue-de-plomb avait tiré une information capitale : celle d’un pays qui se plaisait à marquer les différences sociales, à l’instar de la Grande-Bretagne sorcière qu’il avait connu durant ses plus jeunes années. Comme étranger, il avait été accueilli avec un grand respect mais non sans une distance respectable qui n’avait pas manqué de se faire sentir. Du jeune Seo suintait un peu de ce caractère typique ; poli et ponctuel, mais n’exprimant que peu les choses. Il était relativement calme et avait ce mérite de ne pas trop se montrer exubérant comme certains de ses camarades pouvaient l’être. C’en était assez reposant, et ils gagnaient du temps, ce qui était fort appréciable pour l’un comme pour l’autre. Pas un seul instant il ne fit mine de l’interrompre durant ses explications, attendant sagement qu’il lui en laisse l’occasion pour exprimer une unique question. Simple et efficace, quoique ses inquiétudes puissent prêter à sourire. « Je demeurerai à vos côtés durant tout le test. » Wenceslas n’avait sans doute pas la réputation d’être le professeur le plus doux avec ses élèves durant les cours, mais qu’un adolescent à peine capable de remuer sa baguette puisse sérieusement envisager l’idée qu’il mette en danger ses étudiants était assez... risible. Cela étant, qu’ils le croient était en fin de compte le meilleur moyen de tirer d’eux des efforts probants et de manière générale, il n’avait pas à se plaindre des rumeurs qui courraient sur lui. Ainsi, l’on ne chahutait guère dans ses cours et il n’avait pas trop de temps à perdre en disciplines absurdes. « S’il s’avérait que vous vous sentiez dépassé par ce qui vous attend, vous n’aurez qu’à me le dire. » Et abdiquer. Un sourire froid fendit son visage. Il était presque tenté par l’idée de le laisser croire qu’il pouvait effectivement terminer sa semaine à l’infirmerie mais un brin de sérieux pédagogique le força à reprendre. « Et il est inutile de vous inquiéter outre mesure, je ne prévois pas de vous donner une bonne excuse pour louper vos cours prochains. »

Puisqu’il semblait qu’ils en avaient tous deux terminés avec leurs préambules, l’enseignant désigna la porte d’un geste de la main. « Après vous. » De l’autre côté de la porte, la pièce était d’une simplicité décevante. Éclairée par des bougies qui flottaient à quelques centimètres du plafond, non sans rappeler la décoration de la grande salle, il n’y avait pas la moindre fenêtre donnant sur le parc. De même, nulle créature gigantesque ou épreuve flamboyante l’attendait. Seul un petit guéridon de bois sombre trônait en son centre ; il n’avait rien de particulier, tout était en apparence anodin, jusqu’à l’aspect même de ses finitions. Une petite boîte était posée dessus, semblable à une boîte à musique ; les dorures ne trompaient personne quant à leur qualité relativement banale.

Autre rare particularité, trônait au mur une grande tapisserie à l’aspect vieillissant qui recouvrait la pierre du château. Elle était aussi immobile que celles que l’on pouvait apercevoir dans les bâtisses moldues, et ses couleurs passées témoignaient de son ancienneté. Un regard averti et un brin connaisseur de l’histoire sorcière britannique y reconnaîtrait sûrement une époque aussi mémorable qu’obscure ; elle représentait un bucher devant un parterre de personnes semblant savourer le spectacle qui s'y tenait. Les flammes montaient haut dans le ciel, ne laissant guère qu’apercevoir des silhouettes entre elles.

Wenceslas pénétra dans la salle derrière son jeune élève, se glissant sur le côté sans faire mine d’avancer ; ce qui se passait à présent n’était plus tout à fait de son ressort. Il était certes près à dégainer sa baguette, mais pour l’heure, il doutait que ce soit nécessaire : la petite boite à musique était certes verrouillée, mais il n’y avait là aucun obstacle particulièrement difficile à franchir. Les choses devenaient plus intéressantes une fois qu’il l’ouvrait et c’était là bien la raison de la place qu’il avait prise : un peu à l’écart, il était ainsi certain que ce qui était contenu dans l’objet ne le prenne pour cible, ce serait alors le pire cauchemar de Jin Kyung qui en surgirait, et non le détraqueur qui hantait habituellement le né-moldu.

Depuis son arrivée, le serpentard affichait une expression fermée et se montrait plutôt taiseux. Cela avait ses avantages, à commencer par celui de ne pas leur faire perdre de temps inutile, mais ôtait au professeur le petit plaisir coupable d’entendre les inquiétudes des élèves face à l’inconnu. En optant pour le silence, Jin Kyung gardait pour lui toute la surprise qu’allait être la petite épreuve qu’il lui avait concoctée. Rien de bien dangereux ni d’extraordinaire, mais tout juste ce dont il fallait pour cerner qui était le garçon et comment il se comportait réellement, une fois que cette façade morose s’effritait.

Entre entrant, le Coréen ne rompit le silence que pour noter l’évidence ; bien, au moins n’était-il pas tout à fait idiot. Cela étant, il n’y avait rien de miraculeux là-dedans et Wenceslas ne prit pas la peine de confirmer la supposition du jeune homme. Tant qu’il n’avait pas besoin de son aide, il préférait lui laisser le champ totalement libre ; c’était là le but de l’exercice, après tout. Ce qui pouvait sembler être la première épreuve n’en était pas encore une, tant elle était d’une simplicité effarante. N’importe quel ignare de onze ans avait appris à maîtriser le sort d’ouverture dès ses premiers cours, cela relevait d’un jeu d’enfant.
À présent que la boîte était ouverte, les choses sérieuses pouvaient enfin commencer : sans crier gare, l’épouvantard fit son œuvre, prenant pour cible le garçon qui venait de le libérer. L’absence passée de paroles de ce dernier ne pouvaient l’empêcher de se dévoiler un peu à présent qu’il affrontait sa plus grande peur. Des silhouettes vinrent rejoindre les deux hommes, parlant sans que l’adulte ne puisse les comprendre. Mais il n’en avait pas besoin pour cerner le principal : la pression était trop forte sur l’expatrié qui affrontait désormais une forme plus grande et plus sombre que les autres. Un sort fusa de sa baguette – le bon – mais n’eut guère plus d’effets qu’un pétard mouillé, semblant presque donner plus de force à l’apparition.

L’ancien langue-de-plomb resta un instant immobile, observant Jin Kyung faire face à ses démons intérieurs, avant de finalement s’avancer vers lui, sans pour autant sortir sa baguette. Il posa sa main sur l’épaule de l’élève, le forçant à reculer derrière lui. Presque instantanément, l’épouvantard se mit à convulser, variant de forme quelques instants avant de choisir finalement celle à laquelle Wenceslas s’attendait : un détraqueur. Il plongea son regard vers le visage assombri de la créature*, tandis qu’un froid intense s’installait dans la pièce. Savoir qu’il ne s’agissait pas réellement de l’un des anciens gardiens d’Azkaban l’aidait suffisamment à chasser la mélancolie grandissante pour qu’aucune ride d’anxiété ne vienne strier son visage. « Ressaisissez-vous, monsieur Seo. » Sa voix était aussi glaciale que l’atmosphère. « Je vous laisse une seconde chance, quand vous serez prêt, débarrassez-vous de cet épouvantard. » Il demeura entre lui et l’épouvantard pendant quelques minutes, le temps que le jeune homme reprenne ses esprits, puis à nouveau il s’effaça sur le côté pour laisser à l’élève la place d’affronter à nouveau ses peurs.

Wenceslas n’était pas de ces sorciers qui percevaient l’échec comme une mauvaise chose en soi : il ne doutait pas que le jeune Seo ait déjà lancé ce sort avec succès dans ses cours précédant. Les premières impressions qu’il avait eues de lui étaient d’ailleurs assez optimistes : il se débrouillait plutôt bien avec une baguette. Pour autant, il avait échoué face à cet épouvantard, affrontant une silhouette obscure qui parlait une langue que le professeur de sortilèges ne comprenait pas ; il fallait si peu pour échouer. Cela pouvait arriver au meilleur des mages, aux plus grands et réputés des leurs. C’était en partie l’une des leçons qu’il cherchait à donner à ses élèves : en dehors de leurs enseignements ils n’étaient pas encadrés, pas secourus en cas de faillite, et ils devaient donc apprendre à réagir par eux-mêmes lorsque tout ne se déroulait pas comme ils l’espéraient. « Je n’ai rien dit de tel » souffla-t-il alors qu’il s’était glissé entre le Coréen et la créature magique, offrant au garçon une opportunité de reprendre ses esprits. Il semblait rencontrer quelques soucis dans la gestion de ses émotions ; sans doute était-ce compréhensible face à sa plus grande peur, mais il devait apprendre à mieux les appréhender. Non pas les contenir, mais les comprendre et les apprivoiser. Aucune parole, aucune leçon ne saurait lui expliquer comment faire : seule l’expérience pouvait l’y aider.

Un bref instant, un détraqueur s’était subtilisé à l’humanoïde qui s’en prenait à l’adolescent, dardant d’antiques souvenirs des geôles d’Azkaban. Avec le temps, sa crainte avait légèrement évolué, perdant de sa superbe, mais elle demeurait bien présente : l’on n’oubliait pas neuf mois passés sous l’influence moribonde de ces êtres sans joie. Ses iris se teintèrent d’une sombre lueur et sa poitrine se serra ; la tentation de lancer immédiatement le sort pour s’en débarrasser était grande, mais il ne s’agissait pas de son rôle, pour l’heure. Le serpentard avait droit à une seconde chance, une nouvelle opportunité de montrer qu’effectivement, il ne se tournait pas les pouces.
Le né-moldu s’effaça à nouveau pour le laisser faire, récupérant un peu de sa tranquillité d’esprit quand le détraqueur se détourna de sa personne pour reprendre une forme qui le laissait de marbre. Malgré la peur et le handicap que représentait sur la motivation son premier raté, l’élève affronta son épreuve avec une détermination nouvelle qui soutira à l’adulte un discret sourire. Cette fois-ci, tout se déroula pour le mieux et rapidement, la pièce fut remplis de pleins de petits confettis infiniment plus festifs que l’ambiance générale dans laquelle ils se trouvaient. Satisfait, Wenceslas tira enfin sa baguette et d’un coup dans le vent enferma l’épouvantard dans une petite boîte qu’il avait gardé dans sa poche, en prévoyance de ce moment. « Voilà qui est mieux. » fit-il d’un ton calme, tout en glissant le récipient dans sa robe de sorcier. « N’ayez pas honte de rater un sortilège, monsieur Seo. Même les adultes les plus expérimentés peuvent parfois être mis à mal par un simple épouvantard. » Il jouait un rôle relativement passif dans l’épreuve qu’il lui avait concocté mais les instructions et les conseils étaient toujours plus impactant lorsqu’ils étaient donnés à chaud. Il voulait par ailleurs laisser un peu de temps au jeune homme pour se remettre pleinement d’aplomb avant d’affronter la suite : le but n’était pas de le repousser dans ses plus grands retranchements, simplement de voir comment il gérait sa magie dans des situations atypiques. « Vous devriez vous intéresser un peu plus à la boîte à musique. » indiqua-t-il d’un ton énigmatique, quoiqu’il ne cherchait pas le moins du monde à se donner de tels airs.

Dans ladite boîte, un petit objet avait remplacé ce qui autrefois abritait l’épouvantard : il s’agissait d’un petit sablier ensorcelé, qui se retourna quand Jin Kyung fut assez prêt pour le voir. Les grains tombaient plus doucement que ce que la gravité exigeait, mais si l’expatrié s’y attardait un peu dessus, il pourrait voir qu’à mesure que le temps passait, ceux-ci s’écrasaient de plus en plus vite. De tout évidence, c’était un compte à rebours. La question était de savoir ce qu’il adviendrait à la fin. « Rien dans cette pièce n’est là pour décorer. » Un petit rictus fendit ses lèvres alors qu’il glissait ses mains dans les poches. Il n’y avait pas grand-chose autour d’eux : outre le guéridon sur lequel tenait la boîte et son contenu, des bougies flottaient au plafond et une vieille frasque occupait les murs. Rien de plus. Tout avait une utilité : le guéridon n’était là que pour mettre en évidence le récipient, qui de toute évidence avait livré son dernier secret au serpentard : ne restait plus que l’éclairage brûlant qui flottait au-dessus de leur tête et un pan de l’histoire sorcière britannique étendu sur les murs.

Wenceslas regarda la réaction de l’élève avec un certain amusement, voyant ses épaules se soulever sous le coup de la frustration. Il était passé de la satisfaction de la réussite à un sentiment plus négatif – plus fort à bien des égards – à l’évocation de son premier échec. Il le comprenait bien : les serpentards avaient souvent tendance à se montrer mauvais perdants, refusant d’échouer non par amour du travail bien fait mais simplement par orgueil. Le jeune Seo ne faisait malheureusement pas exception à la règle ; c’était pourtant un handicap énorme pour maîtriser sa magie. Les adolescents rencontraient plus de difficultés lorsqu’ils se focalisaient trop sur les failles.

Quelque part, la meilleure des pédagogies pour l’heure serait justement de le laisser mariner dans ses échecs. Du moins était-ce la vision du langue-de-plomb, mais il n’était pas connu pour être doux avec ses étudiants. Il aimait les mettre en difficulté, leur faire affronter des situations inconfortables ou presque perdue d’avance. Le monde était fait ainsi.

Le temps n’était pas encore venu pour les leçons de la sorte et déjà le serpentard se dirigeait vers le guéridon où trônait la petite boîte. Le sablier à l’intérieur se retourna, lui faisant comprendre qu’un compte à rebours limitait ses possibilités. L’enseignant ne s’attendait pas à grand-chose, à dire vrai. Il avait été énigmatique dans l’unique but de voir comment il réagissait face aux ultimatums comme celui-ci. Certains paniquaient, d’autres parvenaient à garder la tête froide et réfléchir... tout dans cette pièce avait été pensée pour confronter le jeune homme à la peur. Un épouvantard, symbole même de la crainte, et le mystère. Il avait vaincu la première des épreuves non sans mal, mais sans pour autant se laisser envahir par l’effroi, montrant ainsi qu’il était capable de garder la tête froide face à un ennemi clairement visible. L’invisible revêtait un aspect différent... mais Jin Kyung resta presque de marbre, arpentant la pièce en contemplant les fresques historiques, avant de se tourner vers l’adulte, les yeux plongés à l’intérieur des siens. C’était... curieux. De toutes les réactions, il n’avait pas envisagé celle-ci. À croire que le jeune homme s’efforçait de lire la solution dans les iris du professeur. Cela avait le mérite d’être intéressant. « Je vous conseille, dans les mois à venir, de vous intéresser un peu plus à l’histoire britannique... si vous voulez passer vos BUSE, cela vous sera fort utile. » Même dans une discipline comme celle des sortilèges, l’histoire avait un intérêt important : l’innovation et les découvertes magiques ne se faisaient pas sans connaître le passé. Sans doute connaissait-il très bien celui de sa contrée natale mais il ne pouvait pas se contenter de ça. L’Europe sorcière avait connu tant de choses, au cours des siècles, qu’il était primordial d’en connaître a minima les grandes lignes... tout comme pour certaines formes de magie, Wenceslas avait lui-même dû s’intéresser à certaines cultures sorcières asiatiques. « Nous allons nous arrêter ici pour le moment, j’en ai assez vu. » La voilà, la frustration. L’enseignant leva la baguette vers le plafond, où les flammes des bougies commençaient à s’étendre dangereusement vers les fresques. Le feu : c’était cela qui l’attendait. Initialement, il avait envisagé de le laisser affronter l’incendie mais il s’avérait qu’il préférait le laisser mariner dans cette fin un peu frustrante. Avec un peu de chance, le Coréen allait en tirer juste ce qu’il fallait de hargne pour progresser. Pas trop, pour ne pas se laisser consumer par elle mais suffisamment pour attiser la force de sa magie et de sa volonté.