Je n'ai jamais...

Gwendolyn, la fille un peu fantasque et légèrement exubérante qui s’exécutait depuis le début de la soirée avec bonne humeur vint s’asseoir à côté de lui. Hayden se resserra légèrement sur le tronc pour lui laisser un peu de place, et but lorsqu’elle lui annonça que c’était son tour, puisqu’elle n’avait jamais inventé de prédiction. C’était plutôt le truc de Rosalie, ça, ne put-il s’empêcher de penser avec un regard mauvais pour elle… il n'avait aucune preuve que ça soit effectivement le cas, mais ça ne l'étonnerait pas ! Elle ne lui avait rien fait de particulier, et il ignorait pourquoi il lui en voulait tant ce soir. Un mélange d’un peu tout, supposait-il, et la réponse franchement déplaisante qu’elle lui avait adressée n’avait pas aidé à calmer le jeu. La partie se poursuivit donc, malgré les tensions naissantes entre eux… Avec un peu moins de bonne volonté, il se prêta cependant à l’exercice, et chacun y allait de son commentaire pour raconter son anecdote. Mais bien sûr, l’ambiance générale n’aurait évidemment pas été gâchée si bien sûr, Miss Rosalie n’avait pas trouvé le moment opportun pour ramener l’attention à elle, avec des sous-entendus étranges… qu’Hayden ne saisit que lorsqu’il saisit pourquoi il y avait cette drôle de rivalité entre elle et Skyler, depuis le début de la soirée. Non, sérieusement, Blaze ? Blaze et elle… ? Mais elle délirait complet, ou quoi ? Il l’avait souvent soupçonnée d’être mythomane, mais jamais de s’inventer une vie à ce point. N’importe qui l’aurait remarqué s’il avait flirté avec elle… Et pourquoi l’aurait-il fait, de toute façon ? Lui qui pouvait avoir n’importe quelle nana de l’école ? Elle mentait, c’était évident. Malgré tout… une petite voix en lui lui susurrait qu’il n’en était pas totalement sûr. Alors il se mit en tête d’interroger Blaze à ce sujet, plus tard. Juste pour savoir.

Mais non contente de créer la zizanie en plein milieu de la soirée, voilà qu’elle s’en prenait à lui directement. Il lui adressa un regard incendiaire, serrant ses doigts autour de son gobelet jusqu’à légèrement faire déborder sa boisson sur ses doigts. Ah oui, elle voulait réellement jouer à ça ici ? Devant Haley, en plus de ça… ? Il se mit à bouillonner lorsqu’elle trouva manifestement de bon goût de laver leur linge sale devant les autres. Ce qui se passait chez eux ne regardait personne ! Elle le croyait lâche… ? Et faire référence aux histoires de leurs parents en face de leurs camarades, c’était quel niveau ? Il sentit à la fois la colère lui monter, la tête lui tourner, et il vrilla dès lors qu’elle lâcha son insulte. « Mêle-toi de ton cul, Rosalie. T’es pas de ma famille. » cracha-t-il, sans se rendre compte de la violence des mots qui venaient de franchir le seuil de sa bouche. En temps normal, jamais il ne se serait montré aussi hargneux… Mais le ton était monté rapidement, et l’alcool l’emportait de loin sur la raison. Michaela lui en voudrait probablement, son père et Archie seraient déçus de son comportement, mais tant pis… Il n’était pas d’humeur à prendre sur lui alors que de son côté, Rosalie ne s’était pas gênée pour tenter de l’humilier devant tout le monde. Alors lorsqu’elle se leva, il se contenta de lever les yeux au ciel en laissant échapper un soupir agacé. Du cinéma, voilà ce que c’était… Il termina son verre et jeta le gobelet dans un des sacs poubelle réservé à cet effet d’un geste empreint d’une certaine animosité. Il prit alors le parti de suivre le mouvement lorsque d’autres se levèrent, et esquissa un signe en direction de Roxy. Même si mettre toute la faute sur le dos de Rosalie pour expliquer que la soirée venait de tourner au vinaigre était profondément tentant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir mal vis à vis de la Poufsouffle. « Désolé… et merci, Roxy. Salut tout le monde. » marmonna-t-il à son adresse, en se hâtant de filer vers les cabanes. Bon sang, il avait la tête qui tournait, maintenant… Remonter l’échelle menant à sa chambre allait se révéler plus complexe que prévu. Et tandis qu’il avait regagné le sentier principal, il dut finalement s’appuyer au tronc d’un arbre, et se laissa tomber à son pied, laissant son écorce lui râper le dos. C’était juste le temps qu’il retrouve un peu son équilibre…

@Rosalie Dawley-Guggenheim