Un bon mois était déjà passé depuis notre arrivée en Angleterre et bien que capable de m’adapter au lieu qui m’entoure, le mal du pays n’était toujours pas parti. La Corée me manque énormément et j’ai du mal à me faire à la culture anglaise. Je me demande comment cela va se passer à Poudlard. Je sais que l’école accueille bien plus d'élèves que Mahoutokoro et que la prestance de celle-ci est sûrement moindre par rapport à sa consoeur. rien que savoir qu’une née moldue ait pu être à la tête de la direction d’une école de magie me fait blêmir, même si elle a fini par être remplacée par un nom bien connu chez les Sang-Pur. Poudlard accepte vraiment n’importe quoi ? Qu’est ce que cela doit être au niveau des élèves…

Seul à la maison, je prends un repas rapide sans même accorder le moindre regard aux elfes de maison qui me servent. L’un des membres du personnel coréen qui nous a suivi m’informe que mes parents ne reviendront qu’en début de soirée et attendent que l’on soit tous les trois présents pour le repas. Je la congédie après un hochement rapide de la tête et sort de table, un elfe déjà présent pour débarrasser assiette et couverts. J’attrappe un morceau de parchemin et une plume dans le hall d’entrée afin de griffonner rapidement deux trois lignes à l’attention de mon frère et ma sœur. Ha Na et Jun sont partis ensemble visiter un village que les sorciers anglais appellent Pré-au-Lard. J’ai passé mon tour cette fois-ci, peu enclin à me pavaner dans les rues sans réel but. Le mot écrit, je passe le pas de la porte et emprunte la longue allée qui mène à l’entrée de la propriété. Sur le chemin je siffle entre mes doigts jusqu’à voir apparaître non loin, un des hiboux de la famille. Ce dernier se pose sur mon épaule au même moment où j'atteins l’entrée, lui accroche le mot à l’une de ses pattes et lui indique les destinataires.

L’avantage lorsque l’on vit dans un quartier où une partie est sorcière, c’est que toutes ces choses là, le fait qu’un hibou s’envole en plein jour, pratiquer la magie en extérieur ou même transplaner n’est pas vu des moldus. Le vendeur nous a expliqué que ces derniers ne voient qu’une zone inhabitable et difficile d’accès. C’est donc sans hésitation et sans gêne que je prend le temps d’observer les quelques moldus qui passent dans le coin, incapable de voir au delà de ce que leurs pauvres yeux sans magie leur montre. C’est dans un cet état d’esprit que j’observe, après avoir laissé partir mon messager, un garçon qui semble avoir mon âge marcher dans ma direction l’air passablement énervé. Sauf que contrairement aux autres que j’ai pu croiser ce dernier me dévisage, mécontent et m’adresse même la parole. Enfin, m’agresse plutôt. Les bras croisés, je penche légèrement la tête sur le côté, le regard toujours fixé sur lui.

Donc tu me vois… Je lâche dans ma langue natale, sans même me soucier que ce dernier me comprenne. Je n’ai pas besoin de chercher à comprendre, je connais déjà la raison à ce phénomène. Ce type est également un sorcier mais au vu de son accoutrement, il n’est pas du coin. Je le dévisage de la tête aux pieds tout en m'avançant vers lui, un air insolent sur le visage. Si j’ai un problème ? Oui, un type que je ne connais pas et qui n’est pas à mon niveau vient de me parler comme si j’étais son chien.

On t’a jamais appris à dire bonjour avant d’agresser les gens ? Je répond dans un anglais correct d’une voix calme mais froide. A nouveau, je le réexamine mais cette fois-ci de manière plus exagérée tout en faisant le même chemin avant ma main.

Ca doit-être à cause de ça. Sa tenue, sa façon de se tenir. Son manque de politesse est caractéristique à son statut social, au final. Je suis sûrement injuste mais c’est bien une chose dont je me moque éperdument. Peut-être aurait-il dû tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche avant d’agresser le premier venu.

Bonjour. J'appuie sur le mot, cherchant à lui montrer le bon exemple. C’est comme ça qu’une personne bien éduquée s’adresse aux nouvelles personnes qu’elle rencontre. Par contre, je ne me fais pas l’offense de m’incliner comme je l’aurai fait avec d'autres. Ça je le réserve qu’à ceux que je respecte un tant soit peu.

Je suis le rapace du regard jusqu’à ne plus le voir au loin, les mains dans les poches, pas inquiet que quelqu’un ait pu me voir. C’est impossible de toute manière, du moins pour un moldu. Tout le quartier est protégé par une barrière magique qui empêche ces êtres inférieurs de voir ce qui se passe sous leurs yeux. En détournant le regard, je tombe pourtant sur la silhouette d’un garçon qui semble avoir mon âge. Je l’observe, sans aucune gêne jusqu’à ce qu’il me fixe, colérique, et me balance une remarque au visage. Je ne peux m’empêcher de sourire en coin tout en penchant légèrement la tête de côté. Je me parle à moi-même, en coréen, avant de m’avancer vers lui, les bras croisés, un air insolent collé sur le visage. Je réponds à sa question en lui rappelant les règles de bienséance que tout le monde est censé connaître. Quoi que, je ne sais pas comment sont éduqués les gens de classe populaire en Angleterre. Sans gêne et de façon équivoque, je l’examine de haut en bas, l’une de mes mains suivant le même chemin avant de sous-entendre que son apparence explique ses mauvaises manières. Sa réaction ne tarde pas, tout comme mon sourire insolent.

On remarque vite que tu n'es pas du coin. Je répond simplement en haussant les épaules. Il n’a pas l’allure d’un enfant friqué et qui vivrait dans l’une de ces maisons ou villas qui nous entourent. Il ne ressemble même en rien aux jeunes que j'ai pu côtoyer jusqu’à présent. Je me demande bien ce qu’un type comme lui peut bien faire dans le coin à part agresser le premier venu parce qu’il a passé une mauvaise journée. J’insupporte que l’on me prenne de haut et que l’on se permette de croire que je vais me laisser faire de la sorte. J’en ai fait courber l'échine des biens plus coriaces que lui.

Provocateur, je continue sur ma lancée et me rapproche d’un pas tout en le saluant comme il aurait dû faire avant d’ouvrir sa gueule. Bien sûr, cela ne plaît pas à mon interlocuteur qui répond tellement facilement à ma provocation. C’est drôle. Ça m'amuse presque.

Je n'ai aucune raison d'être humble avec toi. Je ne te dois rien et tu es celui qui m'a agressé en premier.

Ce sont les faits. Je n’ai fait que répondre à son agression. Puis, pour qui se prend-il à s’imaginer que nous sommes au même niveau ? Je n’ai pas à être humble avec une personne comme lui.

Ça se voit que tu ne connais pas ta place.

Si ce type avait juste pris la peine de continuer sa route sans même lui adresser la parole, cette discussion n’aurait pas eu lieu. Il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est que l’on m’agresse de la sorte et que l’on me manque de respect. Surtout lorsque cela vient d’un type qui transpire la médiocrité. Je n’ai jamais laissé ça passer, ce n’est pas aujourd’hui que cela va se produire. Le changement de pays ne change pas ma façon de penser et de me comporter. Je compte bien garder le rang que j’ai depuis ma naissance. Sans hésitation, je lui fais remarquer qu’il n’est pas à sa place dans ce coin de liverpool. Il suffit de regarder autour de nous et sa dégaine. Je le regarde de la tête aux pieds, sans aucune discrétion. L’irritation qui se lit sur ses traits me fait sourire. Cela m’amuse même. Encore plus que ses répliques.

Même avec une couronne tu ferais tâche dans le décor. Le regard tout autant que le ton dédaigneux. Je ne cache pas mon mépris pour ce type et ce que je pense clairement de lui. Je ne le connais pas, mais le peu que j’ai vu de lui me fatigue et me déplaît. Alors, le provoquer, l’irriter m’amuse grandement. Un sourire en coin se dessine sur mon visage. Je croise les bras après un haussement d’épaule, la tête légèrement de côté.

S’il le faut. Remettre les gens à leur place, cela me connaît. Qui le ferait sinon ? Beaucoup s’imagine que nous sommes tous égaux. C’est totalement stupide. Mon père me l’a assez fait comprendre depuis que je suis né. Alors…Impressionner quelqu’un comme toi ? Je n’ai pas besoin de tomber aussi bas. Et ce serait totalement inutile. Il ne peut strictement rien m’apporter en dehors du fait d’être un très bon défouloir.

Bien ancré dans le sol, un air supérieur sur le visage, je reste là, immobile, devant lui. Je savoure la colère qui semble gronder dans ses yeux et le fait d’être d’un calme irritant. Après tout, ne suis-je pas la victime dans cette affaire ? C’est bien lui qui s’est permis de m’agresser sans me connaître et en oubliant les politesses. Je ne fais que répondre à son agression et au mépris qu’il m’a adressé. Qui frotte s’y pique.

Je fais mine de regarder autour de moi, comme sous-entendant que ce dernier m'ennuie passablement. Dans un soupir las, je passe ma main dans mes cheveux, faisant un nouveau pas dans sa direction. Je ne serai pas celui qui ferait demi-tour. Tu ne comptes toujours pas t’excuser ? Celui qui rebroussera chemin, c’est bien lui.