Rencontre au détour d'un couloir

Rencontre au détour d’un couloir

Feat @Blaze H. Mansfield

Deux mois étaient passés depuis l’explosion dans la tour privilège et malgré les soins prodigués, les potions prises, les maux de tête sont encore présents quoi qu’un peu différents d’avant. Ils sont moins vifs mais plus profonds, comme un mal qui s’installe progressivement sans qu’on soit capable de le faire partir. Alors que ceux d’avant me tambourinaient la tête sans relâche. Je ne sais pas pourquoi cette différence mais qu’importe, c’est tout aussi gênant qu’avant. Au moins, la lumière ne me dérange plus et la concentration est revenue - si on oublie ces tremblements à force d’utilisation de ma baguette - .

En deux mois, beaucoup de choses avaient changé. Les nouvelles restrictions avaient fini par créer des groupes sans que les élèves n’en soient vraiment à l’origine. Les grades aciers étant quasiment isolés de leur côté avec interdiction de traîner avec les autres pour des raisons que je trouvais stupides. Certes, il fallait trouver le coupable, mais en quoi empêcher les élèves de parler entre eux allaient arranger les choses ? Les tensions étaient déjà présentes avant l’explosion et cette situation ne peut que les renforcer. J’avoue ne pas comprendre ce que cherche le directeur derrière ces mesures et même si j’entends ce que me dit Junior sur notre survis, à nous, les Sang-Pur, je ne peux m’empêcher de me dire que quelque chose cloche. Oui, moi aussi j’ai cette sensation qu’en tant que Sang-Pur, nous sommes aujourd’hui des cibles privilégiées pour certains pour autant je n’arrive pas à croire qu’un élève ait pu en arriver là.

La fin du dernier cours de la matinée sonne et c’est seul que je sors de la salle de cours, annonçant aux autres de rejoindre la grande salle avant moi, que je dois encore passer aux toilettes. J’ai vraiment besoin de me rafraîchir le visage pour pouvoir supporter les maux de tête le reste de la journée. Je descends rapidement les escaliers menant au cinquième étage afin de rejoindre les toilettes les plus proches. Je ne rencontre pas beaucoup d’autres élèves, ces derniers rejoignant également la grande salle pour le déjeuner. Pourtant, j’ai tout de même le temps de voir ces fameux groupes se construire devant moi. Les aciers se mettent en retrait, ne souhaitant pas se faire prendre entrain de parler avec un élève de grade supérieur. Je soupire devant le spectacle avant de m’en détourner et reprendre mon chemin. En arrivant devant la porte des toilettes, je ne fais pas attention au fait que cette dernière est également entrain de s’ouvrir et avant même que je puisse faire quoi que ce soit je me retrouve bousculé par la personne qui en sort.

Hé, fais attention !

Je pose mon regard sur la personne responsable tout en faisant ma remarque. J’hausse un sourcil avant de soupirer tout en roulant des yeux. Blaze. L’une des personnes que je me passerai bien de voir. depuis notre rencontre à Pré-au-Lard, ce type me saoule bien plus qu’avant. Sans un regard de plus, je le pousse du bras sur le côté afin de pouvoir pénétrer dans les toilettes et me dirige vers l’un des lavabos afin de me rafraîchir le visage, peu intéressé par ce que peut bien faire le Serdaigle derrière moi.

Code by Cab

Ne supportant pas de se voir retirer des privilèges, la première chose à laquelle avait travaillé Blaze lorsque le directeur avait annoncé la création du dortoir acier, avait été de se procurer des passe-droits. Et il en avait. Préfet, pratique, plus le précieux mot de Kendrick dans sa poche qui l’autorisait à aller un peu où il voulait quand il voulait en prétextant aider pour les cours de divination. C’était pratique, vu que personne ne comprenait rien à cette matière on ne pouvait pas vraiment vérifier qu’il travaillait vraiment.

De fait, la distinction acier/reste de l’école, Blaze, ça lui passait un peu par-dessus la tête. Pas complètement, l’intimité de sa chambre lui manquait un peu, mais il était moins bien loti qu’un paquet d’autres, éternels punis stigmatisés et mis de côté. D’ailleurs alors qu’il aurait dû se trouver au réfectoire, il achevait de se laver les mains à l’étage, dans les toilettes des mecs, sans s’inquiéter outre mesure du timing. Qu’on essaye de lui reprocher quoi que ce soit et il agiterait son insigne sous le nez de l’imprudent. Et si c’était un enseignant, il n’y avait bien que le vieux van Aken qu’il n’avait pas dans sa poche et ce dernier se faisait discret.

Jouant avec sa baguette qu’il avait également passé sous l’eau pour la faire briller, il était si fasciné par le reflet des fenêtres sur le bois qu’il poussa la porte des sanitaires sans vérifier si quelqu’un se trouvait derrière et rentra épaule contre épaule dans Caleb.
Avant même de voir le visage du jeune homme, il avait su que c’était Caleb. Carrure et cravate verte, ça ne trompait pas. Blaze avait pris quelques centimètres depuis l’année dernière et un peu d’épaules mais il n’équivalait pas encore celle des deux mousquetaires, Maxwell et Caleb Avery, qui le dépassaient encore facilement d’une grosse demi-tête.

Ce dernier eut l’outrecuidance de ronchonner, agrémentant ses râleries d’un roulement d’yeux aux ciel.

- « Désolé princesse je t’ai pas blessé j’espère ? » ironisa Blaze.

Il ne se montrait pas toujours aussi piquant d’entrée de jeu mais son homologue préfet l’agaçait depuis longtemps, lui avait refusé l’accès du dortoir de Serpentard dans le temps, ils avaient eu des anicroches aussi mais surtout, surtout, ce gros con avait embrassé Skyler l’année dernière.
Alors bien sûr c’était de l’histoire ancienne vu que Skyler était revenue vers Blaze à présent, mais n’empêche. Caleb lui faisait l’effet d’un abruti fini doublé d’un prétentieux qui avait en plus le mauvais goût d’être plus baraqué que lui.

Parfaitement insupportable, le préfet des serpents le repoussa d’un geste qui, parce qu’il était parfaitement insolent surpris Blaze qui se laissa décaler sans résistance. Non mais… franchement !

- « Tu me remercies pas pour t’avoir tenu la porte ? » Il secoua la tête d’un ton exagérément déçu. « Ça vous monte vraiment à la tête ces grades or hein ? »

Rencontre au détour d’un couloir

Feat @Blaze H. Mansfield

L'esprit ailleurs, je ne remarque pas que la porte des toilettes s'ouvre au même moment où j'arrive devant et me heurte à celui qui en sort, faisant remarquer mon mécontentement à voix haute avant d’identifier le responsable. Mon regard tombe sur Blaze et un soupir d’exaspération s’échappe d’entre mes lèvres sans retenue. Ce type m’insupporte de plus en plus. Rien que le voir me sort par les yeux et je ne comprends toujours pas ce que Skyler peut trouver à ce type. Vraiment.

Je roule des yeux sans prendre en considération sa remarque et le repousse à l’aide de mon bras sur le côté afin de pouvoir pénétrer dans les toilettes. Sans lui porter plus d’attention, je me dirige vers l’un des lavabo et ouvre le robinet de ce dernier. Les mains en coupelles sous l’eau fraîche, je les porte à mon visage à plusieurs reprises afin de me rafraîchir, dans une veine tentative de faire diminuer les maux de tête. L’espoir d’y arriver diminue grandement en entendant la voix du Serdaigle, toujours à l’entrée des toilettes. Je ne prends même pas la peine de lui répondre tout de suite, terminant ma tâche comme si ce dernier n’existait tout simplement pas. Peu importe si ça l'agace, c’est même mieux. Ce n’est qu’après avoir refermé le robinet et posé mes mains de chaque côté du lavabo pour me redresser que je prends la peine de le regarder avec insolence.

T’es pas censé raser les murs et fermer ta gueule en me voyant ?

Je fais bien évidemment référence à son grade acier dont je n’ai que faire la majorité du temps. Mais c’est lui qui a commencé sur ce sujet dans la ferme attention de me faire chier. Alors, sans gêne, je lui rappelle où se trouve sa place par rapport à moi. Il veut jouer au con ? Pas de soucis, je suis capable de le faire aussi et de profiter de mes privilèges dans ces cas là.

N’oublie pas où est ta place, ok ?

Je me redresse complètement, secouant mes mains au-dessous du lavabo pour les égoutter. Je me détourne ensuite en direction d’une des cabines mais m’arrête à mi chemin, reposant mon regard noir sur la fine carrure du Serdaigle.

Si tu as fini, tu peux disposer, j’ai pas besoin que tu me la tiennes.

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Si d’ordinaire Blaze n’était pas du genre à se montrer ouvertement belliqueux sans bonne raison – et s’être bousculé à l’entrée des toilettes n’en était pas une – il ne manquait jamais une occasion de s’en prendre aux grades or ces derniers temps. L’envoie de tous les aciers dans un dortoir à part lui était un peu restée en travers de la gorge, il fallait bien le dire, et il prenait depuis un malin plaisir à attiser les tensions en jouant la carte du peuple d’en bas face aux privilégiés d’en haut.
Jouer de son statut de préfet à cette fin était d’une délicieuse ironie puisque malgré son grade il conservait le droit de punir les autres élèves et ne s’en privaient pas quand ceux-ci prenaient un peu trop la confiance.

Evidement, face à Caleb qui était préfet également la menace ne pesait pas lourd, mais il n’en avait pas perdu ses réflexes provocateurs. En plus, il n’aimait pas trop le Serpentard.

Ce que le goût de la conflictualité peut faire… Plutôt que de s’en aller vers le réfectoire, Blaze attendit que l’autre termine de se laver les mains.

- « T’es pas censé raser les murs et fermer ta gueule en me voyant ? N’oublie pas où est ta place, ok ? »

Blaze souffla du nez avec amusement. C’était exactement ce qu’il avait espéré : provocation contre provocation, ça lui ferait peut-être du bien de rappeler à ce grand idiot de Caleb qu’avoir des muscles ne faisait pas tout.

- « Si tu as fini, tu peux disposer, j’ai pas besoin que tu me la tiennes. »

Blaze haussa les épaules.

- « C’est que tu parles exactement comme ton papa et ta maman maintenant Cab’ on t’a bien dressé c’est chouette. Quelques privilèges et déjà la queue qui s’agite. »

Au regard noir du Serpentard, il lui rendit un souverain mépris, teinté d’amusement.

- « C’est quand que tu ressors ton badge rouge d’ailleurs ? »

Rencontre au détour d’un couloir

Feat @Blaze H. Mansfield

De par mon geste de le mettre de côté, je lui avais envoyé le message que je n’avais aucunement envie de perdre mon temps avec lui. Mais ce serait mal connaître Blaze de penser que ce dernier aurait respecté ma demande silencieuse. Non au contraire, ce dernier reste dans l’entrée des toilettes tandis que je me rafraîchis le visage. Je sens bien son regard insolent sur moi et sa voix me parvient assez facilement malgré le bruit de l’eau qui coule dans le lavabo.

Je reste silencieux le temps de finir ma tâche, ne lui portant aucune attention, jusqu’à me redresser et lui lancer à mon tour plusieurs piques. Je n’en ai rien à faire de cette histoire de grade et je joue rarement sur celle-ci, mais rien que la présence du Serdaigle me fatigue. Alors je lui rappelle son grade et les restrictions qui vont avec. En gros, casse toi, ne me parle pas. Encore une fois, ça aurait été bien trop beau que ce dernier tourne simplement les talons et s’en aille.

Je me redresse et m’éloigne du lavabo pour me diriger vers une des cabines, signifiant au plus jeune que je n’ai pas besoin de lui pour faire mon affaire, un regard noir dans sa direction. Le mépris se lit sur son visage et son air amusé me donne vraiment envie de lui en coller une mais ce serait lui faire plaisir et ce serait mal me connaître de penser que je serai le premier à faire le premier geste. Je hausse les épaules à sa remarque sur mes parents, pas du tout touché par celle-ci. Tellement facile d’attaquer la dessus. Tellement puéril aussi. Et clairement pas original.

Je ne suis pas certain que mes parents aient été une seule fois dans la même pièce que toi. Étonnant que tu saches comment ils parlent.

Je lui retourne son mépris, sous-entendant par là que nous ne jouons clairement pas dans la même cours et qu’il était donc impossible que mes parents aient pu un jour croiser le chemin de Mansfield. Mes parents ne traînent pas avec la classe inférieure après tout. Et c’est bien la différence entre eux et moi.

Je ricane à moitié à sa seconde remarque. Vraiment ? Il veut jouer sur cette histoire ?

Tu es allé voir Mle Gray récemment ? Je crois que tu as de gros soucis de mémoire. Ça serait intéressant d'aller consulter.

Je n’ai jamais arboré ce badge rouge et c’est être totalement con de l’imaginer. Mon amitié avec Maxwell est des plus publiques et je n’ai jamais caché mes actions et relations avec ceux qui ne sont pas Sang-Pur. Je n’ai rien à me reprocher alors s’il s’imagine toucher un point sensible en parlant de ça, Blaze peut se foutre le doigt dans l'œil jusqu’au bras.

Je me tourne totalement vers lui, les mains dans les poches, la tête légèrement penchée sur le côté. S’il veut tenter d’attaquer les points sensibles, je peux également jouer sur ce point.

En fait, comment va Sasha ?

Je lâche soudainement, un regard et sourire insolent sur les lèvres.

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Fidèle à la stupidité congénitale des gens dont la lignée s’entrefourche un peu trop, Caleb se montrait très premier degré. Blaze réfréna un soupire, hésitant entre lassitude et pitié pour le préfet de Serpentard qui n’était même pas capable de saisir une moquerie sans qu’on lui file les sous-titres.
Il pouvait bien se la jouer grand seigneur et vas-y que je te regarde de haut, Blaze avait suffisamment d’estime de lui-même pour ne voir ça que comme une bien puérile tentative de l’agacer. N’empêche que ça marchait un peu. Juste assez pour le stimuler et le pousser à rendre les coups.

- « Pas besoin d’être dans la même pièce, les aristos t’en as vu un t’en as vu mille. »

Il avait croisé les bras et négligemment, adossé à la porte, ses jambes relâchées venaient ‘bloquer’ la sortie, si on pouvait appeler ça bloquer. Le symbole n’en était pas moins clair, l’altercation ne se cantonnerait pas à quelques phrases sèches et bonsoir chez vous.

La remarque sur l’infirmière ne réussit qu’à le lasser encore plus. S’il devait ramer pour provoquer Caleb à cause de la bêtise du garçon, ça allait vite le saouler.

- « Je me demandais juste si tu réservais à Maxwell le même mépris que t’as pour les grades aciers. On s’amuse bien au deuxième, tu devrais descendre à l’occaz ça doit faire un peu rat mort chez vous en ce moment. »

Blaze était à l’offensive depuis le début – si on excluait le geste de Caleb au départ – et comptait bien le rester, la plupart des autres élèves avaient tendance à un peu s’écraser devant lui maintenant, faute de répartie ou fuyant simplement un conflit où ils n’avaient rien à gagner sinon des ennuis…

Caleb a fini ses affaires dans le lavabo, se tourne vers lui dans une position de confrontation, jouant lui aussi la désinvolture. De l’extérieur, leur mimétisme doit sembler un peu ridicule…

La mention de Sasha fane légèrement son entrain. Légèrement seulement. Après tout, il a récupéré Skyler et si penser à l’italienne lui fait encore parfois des PTSD de papillons dans le ventre – foutu pouvoir de vélane, puissant même en imagination – c’est surtout son amitié qui manque. N’ayant jamais eu le fin mot de l’histoire du baiser, Blaze a aisément pardonné ce qu’il continue à considérer comme une sorte d’accident bizarre et un peu suspect.

- « Elle doit faire tourner la tête des élèves de Beauxbâtons j’imagine. J’irai peut-être la voir un de ces quatre, petit voyage en couple avec Skyler, que du bon temps si tu vois ce que je veux dire… »

Ok c’est gras, mais engagé dans un concours de bite il ne faut pas s’attendre à beaucoup de finesse.

Rencontre au détour d’un couloir

Feat @Blaze H. Mansfield

A force de ne plus faire attention à lui, j’ai oublié à quel point Mansfield est un mec insupportable et incapable de fermer sa gueule et continuer son chemin. Ce type a un sérieux problème. Peut-être manque t-il d’attention dans sa vie au point de toujours vouloir se faire remarquer par les autres quitte à empiéter sur le chemin des autres. un je m’as tu vu qui me fatigue plus qu’il m’irrite. Je ne prends pas la peine de lui porter une quelconque attention alors que laisse l’eau couler dans l’évier, me rinçant le visage et les mains, laissant couler les mots du Serdaigle de la même manière que l’eau qui sort du robinet. Je me tourne vers lui au moment où je souhaite me rendre dans une des cabines, lui faisant comprendre que je peux très bien me débrouiller seul et que sa présence n’est pas désiré. Mais cela aurait été stupide de croire que le plus jeune allait simplement partir. Totalement contradictoire avec son comportement de vrai con.

Son mépris me passe au-dessus la tête. Nous ne jouons pas dans la même cours et ce ne sont pas ses remarques des moins originales qui vont me faire monter au créneau. C’est limpide que ce dernier cherche à me faire réagir. C’est dommage, je compte bien en faire de même.

Ha, c'est comme les cons, quand tu en croises un, tu remarques rapidement les autres.

Je hausse les épaules en même temps avant de légèrement ricaner à sa remarque suivante. Il veut vraiment m’attaquer sur mon rang et mon sang ? A t-il oublié qui est mon meilleur ami et que notre amitié est de nature publique ? Il faut être sacrément aveugle pour ne pas se rendre compte que je ne suis pas l’un des sang-pur les plus extrémistes dans les idées. Je lui conseille alors de se rendre à l’infirmerie afin de faire une batterie de tests.

Je ne vois pas la différence, ma salle commune est toujours aussi remplie.

Je réponds tout en levant les yeux au ciel, occultant par la même occasion la mention sur Maxwell. Cela ne vaut vraiment pas la peine de lui répondre. S’il y avait un souci et une différence de comportement entre nous, il est certain que beaucoup l’aurait déjà remarqué, sauf que ce n’était pas le cas. Et même si dispute il devait y avoir un jour, jamais je n’aurai de mépris pour le blond. Ce dernier est bien trop important pour que je puisse avoir un jour ce genre de sentiment pour lui.

Je ne te méprise pas Blaze. Ce serait te donner trop d'importance.

Ce qu’il n’est pas pour moi. Je me tourne totalement vers lui, et enchaîne cette fois-ci sur une question insolente. Je connais plus ou moins l’histoire qu’il y a eu entre Sasha et Blaze et les conséquences qu’il y a eu sur sa relation avec Skyler. Dommage que cette dernière ait décidé de retourner avec un abruti pareil. Je tilte légèrement à sa réponse et à son sous-entendu. C’est vraiment dommage que je ne puisse pas enregistrer ses paroles, je suis certaine qu’une certaine serpentard serait ravie de l’entendre raconter des conneries pareilles. Même moi, qui ait été un coureur de jupon, je n’ai jamais traité une nana de la sorte. Claquant ma langue contre le palet, je me rapproche de ce dernier, les mains toujours dans les poches.

Fais moi penser de dire Skyler, lors de notre prochain tête à tête, à quel point tu n'as aucun respect pour elle.

Code by Cab

Ce rapide échange de politesse n’avait pour but que d’estimer l’état d’esprit des deux garçons. Si l’un d’eux avait voulu se défiler ou n’était tout simplement pas d’humeur, il lui aurait été simple de désamorcer la situation par quelques mots et sans trop perdre la face. De toute façon, ces petits combats de coqs n’avaient guère d’enjeux.

N’empêche que Blaze était plutôt motivé pour se foutre sur la gueule. Il avait suffisamment dormi et s’était chauffé tout seul ce matin au petit déjeuner en discutant avec Misha. Le seul avantage d’être grade acier était certainement de partager un dortoir avec la moitié de l’école, toutes maisons confondues, ce qui lui avait permis de se rapprocher de son pote.

Du coup, il avait l’humeur taquine. Caleb, de son côté, essayait visiblement de se la jouer grand prince, peine perdue. Si vraiment le Serpentard avait voulu étouffer dans l’œuf l’altercation naissante, il lui aurait suffi de forcer le passage des toilettes et on n’en aurait plus parlé. Tout ça annonçait une chouette après-midi.

Contemplant ses ongles « je m’en tape » l’air de dire, Blaze encaissa sans broncher les réponses de son camarade tout en s’amusant de finalement réussir à l’agacer.

- « Oh, pardonne-moi grand chevalier blanc. » ricana-t-il. Blaze ne se faisait pas trop de soucis, il était presque persuadé qu’à parole contre parole, c’était lui que Skyler croirait. « C’est juste qu’avec ta réputation tu m’excuses si j’ai un peu de mal à croire au couplet du gentleman… »

Max et Caleb étaient sans aucun doute la plus éclatante représentation de ce qu’un fuck boy pouvait signifier. Max sans doute un peu plus, son camarade se trimballait malgré tout le balais dans le cul caractéristique des rejetons de vieilles familles, mais enfin…

Il haussa les épaules.

- « Au fond c’est un peu rigolo non ? T’es tout seul, t’as changé trois fois de copines et soit elles te donnent plus de nouvelles, soit elles t’ont oublié quand t’as redoublé, soit elles sont au fond du trou. »

Il lui adressa un sourire cruel.

- « Du coup je me passerai de tes conseils. »

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