Un mal profond (Cab & Wen)

Un mal profond.
‟ @Caleb P. Avery & @Professeur W. Aylmer „

— Loin au-dessus de sa tête, le clocher de Poudlard sonna quatre coups, faisant ainsi résonner dans tout le château la promesse d’une libération : le cours était terminé, les élèves les plus chanceux pouvaient aller se prélasser un peu dans le parc tandis que les autres enchaînaient avec un dernier enseignement. Quant à Wenceslas, sa journée aurait pu prendre fin là, ne restant plus que quelques devoirs à corriger – assez peu tout de même, les septième année n’étaient pas très nombreux – mais il avait quelques jours de battement devant lui pour effectuer pareille tâche rébarbative.

Alors que les jeunes adultes commençaient à quitter la pièce, l’enseignant prêtait à peine attention aux plus polis d’entre eux qui avaient le bon goût de le saluer. Un discret mouvement du chef en guise de réponse ou un signe de la main pour renvoyer celui qui voulait lui pauser une dernière question – il n’avait qu’à la poser au début, lorsqu’il lui en avait donné l’occasion – et un serpentard qui s’apprêtait à passer l’entrebâillement de la porte. « Monsieur Avery, accordez-moi quelques minutes de plus, je vous prie. » Il n’avait pas relevé la tête pour lui parler, se contentant de finir d’annoter un morceau de parchemin tandis que les derniers élèves les laissaient seuls.

Depuis la demande de Caleb d’avoir des cours de sortilèges pour se préparer à l’examen d’entrée à l’école des aurors, il avait gardé un œil sur lui, l’air de rien. Il n’avait pu oublier cette impression qu’avait laissé leur premier entretien, la magie qu’il avait un bref instant ressenti... il avait besoin d’une confirmation, d’une preuve formelle qui viendrait le convaincre qu’il ne s’agissait pas d’une construction de son esprit. Avec un Avery, rien n’était jamais certain. Il avait certains a priori naturel sur le préfet, des réminiscences de son passé et des parents de l’élève... venant de Carl, il pensait tout possible, particulièrement les pires scenarios. À bien des égards pourtant, ce qu’il percevait de son fils lui permettait de brosser un portrait infiniment plus reluisant que celui du géniteur. À mesure qu’il l’observait, certains signaux avaient toutefois soulevés son attention d’une façon plus inattendue. Au début, rien ne le distinguait d’un autre élève, mais cours après cours, son état semblait se dégrader.

L’ancien langue de plomb releva les yeux vers le préfet. Il commençait à bien connaître ce teint laiteux et ses yeux aussi sombres que l’obscurité, à l’intérieur desquels brillait une lueur de défi. D’un mouvement de baguette, il fit se fermer la porte, les laissant seuls et tranquilles. Le sujet qu’il s’apprêtait à aborder n’était pas plaisant et ne pouvait être entendu de toutes les oreilles. « La dernière fois que je vous ai questionné à ce sujet, vous avez prétendu ne pas savoir de quoi je parlais... » Il parlait d’un ton calme et sans reproche, se contentant simplement d’énoncer des faits comme il dicterait l’énoncé d’un devoir. « J’espère pouvoir attendre un peu d’honnêteté de votre part. » Le « cette fois-ci » resta en suspens, inaudible mais sous-entendu.

Wenceslas l’invita à l’asseoir d’un signe de la main en direction de la plus proche chaise. « Êtes-vous malade, ces temps-ci, monsieur Avery ? » Que l’on ne s’y méprenne pas : il n’était pas infirmier et se moquait bien de l’état général de ses étudiants. S’ils étaient mal portants, ils pouvaient aller voir mademoiselle Gray, ça n’était pas de son ressort d’enseignant. Ce qui l’était plus, en revanche, pouvait être la raison du mal en question. Lorsqu’il voyait les mains de Caleb trembler légèrement, cours après cours, à chaque exercice magique un peu exigeant, il ne pouvait s’empêcher de faire le lien avec ce qu’il avait ressenti, dans son bureau, voilà quelques mois.

design ϟ vocivus // icons ϟ vocivus

Un mal profond

Feat @Professeur W. Aylmer

Je n'aurai jamais cru me retrouver dans cette situation durant ma scolarité. Mon objectif n'a jamais été de suivre autant de cours que possible depuis la fin de mes BUSEs mais pourtant, en cette seconde septième année, je me retrouve à participer au maximum de cours autorisés. Tout ça parce que je n'ai pas réfléchi assez tôt à ce que je souhaitais faire et les matières qui étaient nécessaires pour arriver à mes fins. Mais au moins, j'avais réussi à obtenir l'accord pour suivre les cours du professeur de Sortilèges et ainsi pouvoir prétendre à passer les sélections pour la formation d'Auror si mes ASPICs le permettaient.

Ses cours n'étaient de loin pas les plus faciles mais dire qu'ils n'étaient pas intéressants aurait été mentir. Peut être est ce parce que je n'ai pas repiqué cette matière ou parce que je prend à faire de mon mieux avec envie et non par principe. Je ne sais pas mais tout se passe bien en tout cas, même si je dois apprendre bien plus que les autres ayant du retard sur plusieurs années. Enfin, ça c'était avant l'explosion. Depuis l'incident, mes maux de tête ont été un frein à mon apprentissage, ayant du mal à me concentrer et à supporter la lumière dans les salles de cours. Maintenant, et même si la lumière ne me dérange plus et que les maux de tête sont moins vifs, ce sont mes mains qui me posent problème. Ces dernières tremblent lorsque l'effort magique se fait plus important. Assis à ma place, au moment où la fin des cours sonne, je serre mes mains l'une contre l'autre sous la table dans le but de calmer les derniers tremblements avant de quitter la salle de cours. Mon voisin me fait signe qu'il part en premier auquel j'acquiesce tout en desserrant mes mains et en commençant à ranger mes affaires à mon tour.

Alors que je m'apprête à sortir à la suite des autres, la voie du professeur Aylmer se fait entendre et mon nom est appelé. Je me tourne vers l'adulte, un regard interrogateur. Ce dernier me demande de rester quelques instants et silencieusement, nous attendons que les derniers élèves sortent de la pièce avant que celle-ci ne soit fermée d'un coup de baguette magique par le propriétaire des lieux tandis que je dépose mes affaires sur la table la plus proche.

Silencieux, j'attends que le professeur m'explique la raison de cette entrevue de dernière minute. ce dernier relève les yeux vers moi et j'y plonge les miens avec cette petite lueur de défi qui ne me quitte pas. Je fronce les sourcils lorsque le professeur de Sortilèges reprend la parole, faisant référence à notre dernier tête à tête. Je sais très bien de quoi il parle mais j'avais espéré que ce sujet soit oublié depuis le temps. Ce qui ne semble pas le cas. J'hausse cette fois-ci les sourcils lorsqu'il parle d'honnête, sous-entendant que je n'en avais pas fait preuve la dernière fois - Ce qui, en soit, n'est pas faux -. Je ne vois pas pourquoi j'aurais dû être honnête sur ce sujet qui ne concerne que moi et Casey. Même Maxwell ne sait pas pour le tatouage.

Toujours silencieux, j'attends, les mains derrière mon dos, l'une tenant le poignet de l'autre dont les tremblements n'ont pas encore entièrement disparu. Lorsqu'il me demande finalement si je suis malade en ce moment, il me faut peu de temps pour comprendre ce dont il parle en termes de maladie. Pas celle qui se soigne par un simple passage à l'infirmerie. Celle qui est silencieuse et quasiment imperceptible.

J'ai encore des séquelles suite à l'explosion.

Ce n'est pas spécialement par provocation que je répond ça en premier. C'est également un moyen de rappeler que oui, je ne suis pas au meilleur de ma forme depuis l'explosion de la tour privilège, ayant été l'une des victimes de celle-ci.

Mais ce n'est pas à ça dont vous faites référence…

Je regarde la chaise où il m'invite à m'asseoir sans pour autant bouger de ma place actuelle. Puis, je reporte à nouveau mon attention sur lui quelques secondes avant de baisser le regard sur le sol, un sourire résigné sur le visage. A quoi bon continuer à faire semblant ?

Vous l'avez remarqué ?

Je desserre mes mains dans mon dos, laissant retomber l'une d'elle le long de mon corps et mettant l'autre à hauteur de mon visage, encore légèrement tremblante.

Code by Cab

Un mal profond.
‟ @Caleb P. Avery & @Professeur W. Aylmer „

— Les élèves enfin partis et le silence revenu dans la pièce dont la porte venait de se fermer, ils pouvaient désormais discuter paisiblement. Cette fois-ci, le professeur reposa sa baguette sans sommation. Aucun de ses gestes ne présageait d’une possible menace, eût-elle été muette. Ça n’avait pas marché avec lui la première fois, il ne comptait pas réitérer une seconde fois. « Effectivement, ce n’est pas de ça dont je parle. Ma générosité se limite à mes attributions professionnelles. Il y a une infirmière infiniment mieux qualifiée que moi pour s’occuper de ces séquelles, je ne peux que trop vous encourager à lui en parler, si vous ne l’avez pas déjà fait. » Conseil professoral mis à part, l’adulte se contenta d’hocher doucement de la tête de haut en bas à la question de son étudiant, dont il en vint à contempler la main légèrement tremblante. Ainsi positionné, l’on pourrait presque y voir une sorte d’imitation de ces sculptures du dix-neuvième siècle, pas tout à fait le Penseur de Rodin, mais pas loin. À ceci près qu’il était encore debout. Et qu’il était habillé.

Ainsi exposée, sa main montrait un tremblement plus faible qu’une dizaine de minutes plus tôt, lorsqu’il usait de sa baguette, mais toujours présent. L’on pourrait croire qu’il était frigorifié ou peut-être qu’il gardait de l’explosion dans la tour une fébrilité particulière. Les dates pouvaient coïncider après tout, l’ancien langue-de-plomb n’avait remarqué le changement que quelques temps après la table ronde. Mais il ne pouvait en être certain et dès lors, ne voulait y croire tant qu’il restait d’autres pistes à explorer. L’une d’elle, il ne l’avait pas oublié, attirait son esprit de chercheur : un employé du département des mystères, même démissionnaire, n’abandonnait jamais totalement cette habitude de pister la magie, quelle qu’elle soit. Il l’avait ressenti, quelques fois, ce souffle qui ne correspondait pas tout à fait aux sorts que l’on lançait sous ses yeux avertis. Chaque fois, la même personne était dans la pièce, pas loin, en train de travailler, luttant contre l’un de ces petits pièges qu’il aimait glisser dans ses cours.

Wenceslas se recula dans son fauteuil, ses doigts noués posés sur ses genoux croisés. Il observait le jeune Avery d’un regard insistant, qui donnait l’air de vouloir le transpercer des yeux, mais sans animosité. Il cherchait simplement à le comprendre, savoir ce qui se cachait derrière cet adolescent qu’il trouvait particulier simplement parce qu’il était le fils d’anciens camarades, qu’il en avait hérité de quelques traits physiques et de certains traits de caractères, mais au sein duquel l’on trouvait également une personne très différente. Il ne parvenait pas totalement à dire ce qu’il avait en plus, ou en moins... peut-être que le mépris se faisait plus absent, mais ça pouvait n’être que la conséquence de leurs positions différentes. Il n’était pas son camarade, mais son élève après tout. « Beaucoup de choses peuvent expliquer ces tremblements... certaines nécessiteraient plutôt une intervention de mademoiselle Gray, mais si mon intuition est bonne, et j’ose me vanter d’une certaine capacité à reconnaître ces choses, il peut également s’agir d’un mal plus... disons, magique. » Avec lui, il préférait aborder les choses directement, sans passer par de multiples circonvolutions mais en gardant une certaine mesure. Il lui laissait l’occasion de comprendre qu’à nouveau, il l’invitait à répondre à sa question qui datait de quelques mois auparavant, de corriger ce qu’il avait alors dit. Il se moquait bien de savoir qu’à l’époque, Caleb lui avait volontairement caché des choses. Il avait atteint un âge où l’on ne tenait pas rigueur aux gens pour des détails si futiles. Si quelqu’un devait s’en vouloir pour garder le silence, c’était le serpentard lui-même. « Depuis combien de temps est-ce que ça dure ? »

design ϟ vocivus // icons ϟ vocivus

Un mal profond

Feat @Professeur W. Aylmer

Le silence prend place dans la salle de cours, tandis que j’attend, débout, que mon professeur m’explique la raison de soudain besoin de me parler. Je l’observe, installé à son bureau, terminant d’annoter un parchemin. Puis, sans sommation, il dépose sa baguette sur le bois du bureau, me faisant hausser un sourcil, le regard posé sur la baguette avant de plonger dans le regard clair du plus âgé. La dernière fois, cette baguette était dans sa main, dans une sorte de menace silencieuse alors que je restais muet face à ses questions. Je me rends rapidement compte que ce n’est pas de cours que nous allons parler mais bien d’un sujet qui semble attiser la curiosité du professeur Aylmer. Je réponds tout d’abord du tac au tac à sa question, un brin défiant avant de préciser que je suis bien conscient que ce n’est pas de mes séquelles de l’explosion dont il fait référence. Je souris à la mention de Jane qui serait bien plus qualifiée pour soigner ces séquelles, que lui. En effet, ses potions m’ont beaucoup aidé jusqu’à présent et m’ont permis de suivre les cours au mieux - et d’attraper le vif d’or rapidement aussi -.

Malgré son invitation à m’asseoir, je préfère rester débout, les mains dans le dos, tentant de calmer les derniers tremblements encore perceptibles. Dans un soupir, je finis par baisser la tête, un sourire résigné sur le visage. Je suis fatigué de faire semblant. Fatigué tout court en fait. Doucement je desserre mes mains. L’une d'entre elles retombe le long de mon corps tandis que l’autre, toujours tremblante, trouve sa place à côté de mon visage. Il l’avait bien remarqué. C’est peut-être une des raisons qui me font lâcher le morceau. Je ne pourrai expliquer, mais ce professeur à ce petit quelque chose qui m’attire. Pas physiquement on s’entend. Mais à sa façon d’être, ce côté froid qui ne m’est presque familier de par celui de mon père.

Je détourne le regard tandis qu’il m’explique que ces tremblements peuvent avoir plusieurs raisons. Ma main retombe le long de mon corps alors que mon regard se perd sur l’une des tables vides de la salle de cours.

Pourquoi me poser la question, si vous connaissez déjà la réponse, professeur ?

Je souffle ces mots sans vraiment attendre de réponse. C’est un demi aveu de ma part. Je n’ai pas envie de tergiverser sur l’origine de mes maux. Sinon, je serai déjà à l’infirmerie pour demander de l’aide à Jane. Ces tremblements m’énervent plus qu’il n’y paraît.

Vous pensez que c’est à cause de ça ?

De cette magie qui semble s’infiltrer de plus en plus dans ma chair, dans mon corps. Je ne pourrai l’expliquer, mais j’ai cette sensation que le lien est plus fort, plus large. Ce n’est pas que sur mon bras.

Je repose mes prunelles sombres dans ceux qui me transpercent alors qu’Aylmer me demande depuis quand ça dure.

Je ne sais pas exactement. J'en ai pris conscience après l'explosion, lorsque les maux de tête ont évolué.

Moins intense, plus élargi. Ce n’est qu’à ce moment-là que je me suis rendu compte que quelque chose avait changé. Les mains tremblantes malgré la guérison et principalement celle plus proche du tatouage. Mais en y réfléchissant plus longuement, les brûlures et tiraillements sur le bras avaient été les premiers symptômes.

Code by Cab

Un mal profond.
‟ @Caleb P. Avery & @Professeur W. Aylmer „

— Était-ce étonnant que le préfet se présente si peu disposé à discuter avec Wenceslas, refusant même jusqu’à s’asseoir pour mener plus paisiblement cette entrevue ? La première fois, il l’avait presque menacé, gardant sa baguette proche et son regard de glace fixé sur l’élève. Désormais, il arborait une attitude infiniment plus paisible : il essayait une différente approche avec lui, et après tout s’il se rebiffait à nouveau, c’était sûrement son problème... mais en réalité, le professeur peinait à penser ainsi, percevant comme un échec le fait de ne point pouvoir l’aider. Son ancien emploi, d’une part, jouait beaucoup dans cette volonté de comprendre cette magie et d’agir dessus, mais il y avait également quelque chose d’infiniment plus personnel. Il avait face à lui le fils d’anciens camarades et s’il n’avait jamais apprécié le père, par égard pour sa mère, il se sentait au moins obligé de tenter de l’aider. Mais il fallait admettre qu’il n’était pas très coopératif, même maintenant. « Parce que je ne la connais pas. » fit-il le plus simplement du monde, presque amusé par la sobriété de la réponse. « Si j’avais eu la moindre certitude depuis votre première venue dans mon bureau, croyez-bien que je n’aurais pas attendu aussi longtemps pour m’impliquer. » S’il avait autrefois dit au jeune Avery que tard valait toujours mieux que jamais, s’agissant de la prise de conscience de l’importance de son avenir, il tenait – quoique de manière assez sibylline – un discours bien différent pour le sujet qui les intéressait aujourd’hui. Les symptômes qui commençaient à apparaître n’étaient peut-être que le signe d’un dérèglement magique mineur, ou ils pouvaient être les prémices de complications plus importantes... et s’agissant de magie élaborée, frôlant avec certaines pratiques que d’aucuns qualifieraient de noire, il devenait souvent assez complexe d’en maîtriser les conséquences. S’il lui avait confirmé dès le premier jour ce que l’enseignant avait cru percevoir, peut-être aurait-il pu agir comme il se devait. À présent, dans les hypothèses les moins favorables, il lui était permis d’envisager qu’il soit trop tard pour lui épargner quelque mal que ce soit.

Wenceslas ne daigna pas répondre immédiatement à la question de l’élève, se contentant de le questionner sur l’arrivée des premiers tremblements. Lui ne l’avait réellement remarqué qu’assez récemment, mais il ne le voyait que durant ses cours et il n’avait pas toujours eu le loisir de s’attarder sur lui... « Outre les maux de tête et les tremblements, vous avez d’autres symptômes ? » L’explosion semblait être la source, a minima, d’une évolution significative... ce pouvait corroborer l’hypothèse qui voudrait que ce ne soit que des conséquences de celle-ci, des séquelles qui demeuraient sur le long terme malgré les soins reçus. Ou ce pouvait être un simple déclencheur, voire plus probablement avait-elle affaibli le garçon suffisamment pour qu’il prenne conscience des fragilités naissantes.

Au bout de quelques secondes de réflexion, listant mentalement tout ce qu’il savait déjà et plus important, ce qu’il ne savait pas, l’adulte reprit les propos du serpentard à son compte pour le questionner. « Par ça, qu’entendiez-vous exactement ? » Soudainement plus intéressé, il reporta un bref instant son attention sur la main du jeune homme, observant ce qui semblait être la clef de tout. « Et par pitié, allez droit au but cette fois-ci. Je crois que vous avez perdu assez de temps en prétendant ne pas savoir de quoi je vous parlais, je ne suis pas certain que vous ayez encore le loisir de réitérer. » Son ton n’était pas énervé, ni même sec, simplement un peu lassé. Si seulement les jeunes pouvaient avoir un peu plus de jugeote, ils s’épargneraient sans doute bien des difficultés.

design ϟ vocivus // icons ϟ vocivus

Un mal profond

Feat @Professeur W. Aylmer

Debout, le regard ailleurs, je l'écoute m'expliquer les possibles raisons de ces tremblements, insistant légèrement plus sur la raison magique. Aucune réaction de ma part ne se fait voir, bien conscient de tout ce qu'il me dit jusqu'à présent. Je me demande cependant pourquoi il tourne du pot au lieu d'y aller plus frontalement et confirme les doutes qu'il a depuis le départ. Je souffle ma remarque sans attendre la moindre réponse de sa part qui se fait pourtant entendre. Je baisse légèrement un sourcil à celle-ci, peu convaincu. Le doute était pourtant bien présent à mes yeux ce jour là où la menace se faisait ressentir alors que je faisais comme si je ne comprenais pas de question.

Je relève le regard, le plantant dans son regard de glace, alors que je décide de baisser les armes, ne voyant plus l'intérêt de continuer à nier. Les demis aveux s'enchaînent volontairement, curieux de voir ses réactions. Ce professeur m'intrigue. Je dirai même que je l'apprécie alors que je n'ai jamais vraiment eu de réelles accroches pour la majorité d'entre eux - en dehors de ma directrice de maison que j'estime énormément - . C'est peut-être même pour cette raison que j'accepte de briser les défenses sur la réponse qu'il attend depuis le départ.

Je réponds à sa question sans réticence, lui indiquant que je n'ai pris connaissance de ces tremblements que récemment, comme si l'explosion m'avait rendu plus sensible aux réactions de mon corps. Mais jusque là ce sont les seuls symptômes que j'ai remarqué.

Non, pas pour le moment. Mais les maux de tête sont différents de ceux que j'ai eu suite à la commotion.

Je suis celui qui connaît le mieux mon corps. Je me rends bien compte que ces derniers ne sont pas des séquelles de l'explosion contrairement à ceux d'avant. Je sens bien que quelque chose cloche mais étonnement, je ne m'en inquiète pas. Pas pour le moment du moins. A nouveau, je laisse le silence s’installer, laissant le professeur Aylmer dans ses réflexions jusqu’à ce qu’il me questionne sur le ça dont je faisais référence quelques minutes avant, me faisant bien comprendre, sans tourner autour pot, d’aller droit au but.

Si vous me posez ces questions, c'est bien que vous avez des doutes sur quelque chose.

Je laisse échapper un soupir alors que mes doigts s’affairent autour de ma manche droite afin de la replier jusqu’à mon coude. Jusque là, rien de visible n’apparaît sur mon avant bras. Je m’avance pour la première fois vers l’adulte, attrapant une chaise au passage et m’installe devant son bureau. Avant de m’asseoir, je récupère ma baguette dans ma poche arrière de mon pantalon puis dépose mon bras sur son bureau sans même lui demander sans accord, la baguette pointée sur mon avant bras afin d’annuler le sort de dissimulation qui l’entoure.

De ça.

Progressivement les lignes et formes noires du tatouage apparaissent sur ma peau, enfin visible aux yeux de l’adulte.

Avant que vous me demandiez, ça date de cet été et ça vient de Thaïlande.

Code by Cab

Un mal profond.
‟ @Caleb P. Avery & @Professeur W. Aylmer „

— Progressivement, l’étudiant encore sur la défensive commençait à lâcher un peu prise, expliquant en quelques mots toujours réservés ce que son corps subissait depuis l’explosion. Des séquelles de celle-ci et, il semblait en être certain, autre chose. En cela, les deux hommes étaient d’accord, et cette complicité un peu inattendue – qui signifiait la fin des secrets du plus jeune – était presque source de soulagement. À présent qu’ils parlaient en vérité, ils allaient pouvoir se pencher sur le réel but de leur entrevue. Oh bien sûr, Wenceslas s’intéressait à la réussite scolaire du serpentard et depuis qu’il l’avait accepté dans son cours, il mettait un point d’honneur à l’amener sur le chemin du succès, mais il s’agissait là d’infiniment plus important qu’un examen d’entrée à l’école des aurors.

L’adulte hocha silencieusement de la tête lorsqu’il lui expliqua être certain de faire la différence entre la commotion héritée des évènements de la tour et ses autres maux de tête. Pour l’heure, il n’y avait rien d’autre à dire à ce sujet : ce pouvait être tellement de choses et Caleb ne lui avait encore rien dévoilé, mis à part quelques aveux sous-entendu. Mais enfin, il y arrivait, relevant tranquillement sa manche pour enfin s’installer face à lui, de l’autre côté de son bureau. C’était assez cocasse de le voir sortir sa baguette pour mettre en évidence la source de ses troubles, alors même que son usage avait été l’élément majeur permettant au professeur de sortilèges de réaliser ce qui se tramait.

Les yeux de l’ancien langue-de-plomb quittèrent le visage de son élève pour se poser sur le bras et voir peu à peu un tatouage apparaître. Il provenait de Thaïlande, lui expliqua-t-il et ne datait que de cet été. Ce pouvait semblait récent, mais en termes de magie, le temps pouvait passer infiniment plus vite qu’il n’y paraissait. Le temps, d’ailleurs était très relatif... les employés du département des mystères en savaient quelque chose. « Vous permettez ? » Sans réellement attendre de réponse, le né-moldu empoigna délicatement l’avant-bras d’Avery, passant son doigt sur l’une des courbes de la marque. Au contact de l’encre, il eut à nouveau comme un frisson le long de son échine, plus intense que ce qu’il avait ressenti dans son bureau, quelques mois auparavant. C’était bel et bien la source de tout, nul doute là-dessus. « J’ai déjà vu ce signe... » Il parlait à voix haute plus qu’il n’expliquait les choses au préfet. Il ne connaissait pas le tatouage dans son intégralité, mais les nœuds les plus proches de lui... « En connaissez-vous les significations ? » Cette fois-ci, il avait relevé les yeux vers lui. « Dans certaines cultures, ces courbes en bas du tatouage représentent le chaos. » commença-t-il en désignant la partie dont il parlait. « Ce que les moldus perçoivent comme du folklore ou une simple représentation visuelle plus ou moins philosophiques cache bien souvent une magie... mais j’ose espérer que je ne vous apprends rien. » Ce devait être du niveau scolaire de première ou de deuxième année.

Il lâcha enfin le bras de Caleb, se reculant légèrement dans son fauteuil, comme pour mettre de la distance entre la magie et lui. « Je ne vais pas vous faire l’affront de vous demander pourquoi vous avez fait ce tatouage... ça ne me regarde pas et vos motivations personnelles ne m’aideraient pas à mieux comprendre ce dont il s’agit. » Il marqua un temps de pause et se leva, allant vers la fenêtre la plus proche, baguette en main. « Néanmoins, il y a une chose que je voudrais savoir. » Outre les détails purement théoriques. « Vos parents sont-ils au courant de l’existence de ce tatouage ? » Il doutait qu’ils en soient la source, ne serait-ce parce qu’il tenait assez en estime la mère Avery pour espérer d’elle qu’elle ne mettrait pas en danger son propre fils mais également parce qu’il doutait qu’ils soient très au fait des formes de magie thaïlandaises.

design ϟ vocivus // icons ϟ vocivus

Un mal profond

Feat @Professeur W. Aylmer

Bien que ce soit après un cours de sortilèges, cette entrevue de dernière minute n’a finalement aucun rapport avec cette matière, rayant rapidement le doute que j’ai eu lorsque le professeur Aylmer m’a demandé de rester. Non, cela concerne le même sujet sur lequel je suis resté silencieux lors de notre premier tête à tête. Mais cette fois-ci, aucune menace, aucune baguette dans les mains. Juste des mots qui ne tournent pas autour du chaudron et qui vont directement à l’essentiel, me demandant d’être honnête cette-ci. Tout commence sur mon état de santé actuel. Je vois très bien où il veut en venir, serrant un peu plus mes mains derrière mon dos pour calmer les tremblements. Ce ne sont pas mes séquelles suite à l’explosion qui l’intéresse mais bien autre chose. Sans sourciller, je lui demande s’il a remarqué ce qu’il me confirme rapidement.

Bien que sur la défensive au départ, je décide finalement de baisser les armes et laisse passer des aveux à demi-mot sans vraiment mettre de nom bien précis sur la raison de ces questions. Je sais bien que ce que je ressens ces derniers jours n’a aucun lien avec l’incident de la tour privilège. Les maux de tête ont changé et surtout ces tremblements sont apparus progressivement et de manière plus présente lors d’effort magique. Je suis pas aveugle et encore moins stupide, je sens bien que quelque chose cloche et que la seule chose qui pourrait avoir un lien avec tout ça se trouve sur mon bras. Mais ce n’était sûrement pas grand chose… Peut-être un simple dérèglement magique. Je secoue la tête de droite à gauche tout en indiquant n’avoir rien d’autre que ces deux symptômes pour le moment. Je ne suis pas inquiet.

Finalement, Aylmer revient sur un de mes aveux et me demande ce que j’entends par là. Je soupire tout en déplaçant mes doigts sur ma chemise, ouvrant tout d’avoir les boutons de ma manche avant de la remonter, montrant dans un premier temps un avant bras vierge de toute signe. Ce n’est que quand je sors ma baguette, assis sur la chaise en face de son bureau, et que je formule le sort d’annulation, que diverses lignes et formes noires apparaissent progressivement, dévoilant un tatouage bien particulier. Sans attendre qu’il me le demande, je lui indique d’où il vient et depuis quand je l’ai, épargnant ainsi un échange supplémentaire inutile.

Les doigts du professeur de Sortilèges se referment doucement sur mon bras, passant un doigt sur l’une des courbes du tatouage. Attentif je l’écoute m’expliquer qu’il connaît le signe sous ses doigts, celle formant une sorte de tourbillon en bas. Plus ou moins. Elle forme le chaos et je me souviens des explications de la sorcière thaïlandaise qui nous a apposé ce tatouage à Casey et moi. Une histoire de cycle de la vie, partant de la naissance jusqu’à l’éveil tout en passant par des étapes de la vie dont les chemins sont différents. Ce que le professeur Aylmer appelle le chaos représente la naissance et l’apprentissage compliqué des débuts.

Je relève mes yeux noirs sur le visage de l’adulte lorsqu’il m’indique que bien des représentations visuelles plus ou moins philosophiques cachent bien souvent de la magie.

Oui. Comme vous vous doutez bien que ce tatouage n'a pas été fait par un moldu.

Je rétorque comme une évidence. Contrairement à ce que beaucoup peuvent s’imaginer, je ne fais pas tout le temps les choses sur un coup de tête. Je sais bien que la magie utilisée dans ce tatouage est plus complexe qu’il n’y paraît et sûrement pas l’une des plus saines. Mais jusque-là, elle ne présentait aucune dangerosité. Un simple lien entre celle qui est responsable de bien nombreuses douleurs dans mon coeur et moi.

Je récupère mon bras vers moi et m’adosse au dossier de ma chaise tandis que le professeur Aylmer se lève, baguette en main, brisant le contact visuel que nous avions jusqu’à présent. Je le suis du regard se déplacer vers la fenêtre la plus proche. Je baisse un instant mes yeux sur la baguette qu’il tient à nouveau dans ses mains -allait-il à nouveau me menacer ? -avant de les relever sur son visage. Sa question me surprend un instant bien qu’elle soit tout à fait légitime. Je ne sais pas s’il me demande ça par peur qu’ils en soient à l’origine ou par inquiétude pour eux qu’ils ne soient pas au courant que leur fils ait été touché par une magie étrangère.

Non. Et je tiens à ce qu’ils ne le soient pas.

Qu’est ce que cela changerait de toute manière ? A part me prendre une nouvelle gifle de la part de mon père et peut-être même subir quelque sort afin de tenter de me le faire retirer - ce que je refuserai de toute manière - cela ne changera rien. IL est là. Je l’ai voulu. Et c’est la dernière chose qui me permet encore d’être relié à elle. Je baisse la tête, mes yeux se perdant sur les lignes noires sur mon bras. Avec délicatesse, je passe à mon tour mon doigts sur celles-ci, le redessinant dans sa totalité.

Quelque chose vous inquiète par rapport à ce tatouage ?

Code by Cab

Un mal profond.
‟ @Caleb P. Avery & @Professeur W. Aylmer „

— Les quelques souvenirs du professeur de sortilèges sur la magie thaïlandaise étaient ténus, mais assez pour repérer une marque particulière. Seule, sa signification n’avait guère de sens et son impact magique pouvait être tant de choses différentes qu’il ne pouvait se baser uniquement sur ses faibles connaissances pour en faire des conclusions précises. La discrète confirmation du serpentard eut toutefois le mérite de la conforter dans son avis : il n’aimait guère ce qu’il voyait sur la peau de son élève. « Le sorcier qui a fait ce tatouage vous en a-t-il expliqué la nature précise ? Comment la magie... fonctionne à travers lui, en somme. » Les paroles de l’auteur d’un acte de magie, quel qu’il soit, étaient toujours infiniment plus précieuses que les longues élucubrations théoriques que l’on pouvait faire dessus. Sans compter qu’il avait une confiance assez limitée en la compréhension du garçon qui se tenait devant lui. Il n’était pas idiot, mais il était encore jeune, peut-être influençable et dans tous les cas, manquait sûrement de recul sur ses actes.

Quittant finalement son fauteuil pour s’approcher de la fenêtre, le faible éclat de magie qu’il avait ressenti en touchant l’encre de la marque disparut en quelques secondes, non sans soulever chez lui un souffle de soulagement. En temps normal, il n’avait pas pareille sensation, même en présence de Caleb, mais se concentrer sur le tatouage avait eu un effet multiplicateur fort désagréable et sans doute exagéré.

La possibilité que les parents du jeune homme soient à la source du tatouage étant écartée, Wenceslas secoua lentement la tête en signe de négation. « Vous êtes majeur, il n’est plus de mon ressort de prévenir vos parents. » C’était sans compter qu’une information provenant de lui n’aurait sans doute guère beaucoup d’impact aux yeux des Avery. Était-il rassuré d’apprendre que ceux-ci n’avaient rien à voir avec le mal qui rongeait le garçon, ou savoir que celui-ci n’était que le fruit des plans d’une personne qui n’avait pas encore assez de maturité pour comprendre pleinement l’importance et les risques de ce genre de pratique devait-il l’inquiéter ? Dans un cas comme dans l’autre, plusieurs problèmes pouvaient se poser, tous différents, mais aucun n’était vraiment plus plaisant que les autres, pour peu que l’on fasse abstraction de la possibilité de bons scenarios.

Le professeur leva sa baguette et la posa sur sa tempe, juste à la limite de ses cheveux, mais la question de Caleb figea son mouvement, retenant le sort qu’il s’apprêtait à lancer. Il la rabaissa ça, prenant quelques secondes de réflexion. « La magie, monsieur Avery, peut être capricieuse. Lorsque vous étiez enfant, vous avez sûrement dû casser des choses, secouer des meubles ou blesser des gens sans même le vouloir lorsque vous étiez sous le coup d’une forte émotion... » Il marqua une courte pause, laissant planer ses paroles sans explications. « Ce genre de tatouage est tout aussi primitif que la magie d’un enfant non entraîné. Ce peut être très bénin, sans conséquence... mais une simple variation dans ce qui anime le sort qui en est à l’origine, un simple accident, peut en modifier la nature. » Il avait ressenti les premiers signaux de la marque en début d’année, mais quelqu’un en avait assez accentué les effets sensibles pour que le serpentard ne puisse plus nier son existence. Lui-même évoquait des symptômes qu’il n’avait pas ressenti auparavant : un changement, il y en avait eu un. Était-il aussi anodin qu’un verre brisé par un enfant, où était-ce les prémices de quelque chose de plus grave ? « Je suis toujours prudent vis-à-vis de la magie. Encore plus lorsqu’il s’agit de marques indélébiles comme la vôtre. » Cette méfiance naturelle était un parfait cocktail entre ses antécédents de langue-de-plomb et le souvenir des procès des mangemorts, bien des années plus tôt, lorsqu’il avait l’âge du préfet. Le tatouage de certains avaient été source de débats, d’études diverses sur les aspects de magie noire qu’il comportait et sur l’impact qu’il pouvait avoir sur ses porteurs. Il n’y avait jamais eu de conclusion très probante, mais le né-moldu gardait en amer goût de suspicions.

L’adulte poussa un soupir. « Il est toutefois de mon devoir de vous rappeler que les tatouages magiques ont une réputation controversée en Grande-Bretagne. En Thaïlande, ils appartiennent peut-être à une forme de magie très répandue, mais ici beaucoup auront tendance à le lier aux évènements du siècle dernier. » La marque du Seigneur des Ténèbres avait laissé malgré elle de nombreux souvenirs. « Mais à cet égard, je ne peux que vous conseiller de vous rapprocher de votre père. Il connait aussi bien que moi, si ce n’est mieux, ce que votre tatouage pourrait soulever comme remarques... » La dernière phrase pouvait presque sembler être une accusation de sympathie pour les mangemorts, mais il n’en était rien. Wenceslas ne faisait que noter une évidence, énoncer une vérité : celle de leur passé commun, à Carl et lui, et du milieu familial du premier.

design ϟ vocivus // icons ϟ vocivus

Un mal profond

Feat @Professeur W. Aylmer

La chaleur des doigts du professeur me surprend. A l’image de ce dernier, j'aurais pensé que sa poigne serait froide. Mais ce n’est pas le cas. La chaleur qui émane de sa peau est apaisante et son geste loin d’être brut. Je reste silencieux alors qu’il redessine une des forme du tatouage du bout du doigt tout en m’expliquant ce qu’il sait de cette forme. Le chaos ou la naissance et la complexité de l’apprentissage. Je relève les yeux lorsqu’il m’indique que biens des représentations philosophiques cachent de la magie. Je lui rétorque avec évidence, que ce n’est pas non plus un moldu qui est à l’origine de ce tatouage. Je sais très bien que ce dernier referme une ancienne magie thaïlandaise qui me permet d’être encore lié à Casey, en quelque sorte. Aylmer m’interroge alors sur les explications de l’auteur du tatouage, si ce dernier m’a indiqué comment fonctionne la magie à travers celui-ci.

Oui. C’est une sorte de lien entre deux personnes. Une sorte de connexion.

Je reste calme, le regard toujours posé sur le visage de l’adulte qui me fait face. Ce dernier finit par me lâcher le bras et je rapporte ce dernier à moi avec une sorte de possessivité. Je suis du regard le professeur de Sortilèges qui, baguette en main, va se placer proche de sa fenêtre. Pendant un court instant, je fais l’aller retour entre son visage et sa baguette, me demandant si cette fois-ci encore ce dernier allait me menacer. Son regard est pourtant indéchiffrable et sa voix d’un neutre comme s’il faisait tout simplement la liste de ses courses alors qu’il me demande si mes parents sont au courant. Un instant surpris par sa question, pourtant des plus légitime, je lui réponds finalement par la négative, insistant sur le fait que je ne souhaite pas que ces derniers le soient. Je brise finalement le contact visuel que nous avons, portant mes yeux noirs sur les lignes dessinées sur mon bras, redessinant du bout des doigts la forme complète du tatouage. Sans préambule, je lui demande finalement si quelque chose l’inquiète le concernant. Après tout, il ne m’aurait pas pris à part pour discuter de mes tremblements, s’il n’y avait une sorte d’inquiétude derrière. Encore, sa réponse n’est pas un simple oui ou non. A la place, Aylmer m’explique que la magie enfermée dans mon tatouage est tout aussi primitive que la magie non maîtrisée d’un enfant. Cela ne veut pas dire qu’elle est dangereuse mais que le moindre accident peut en changer sa nature.

Comme ce qui s’est passé à la tour ?

Je parle bien de l’explosion qu’il y a eu à la tour Privilèges et dont j’ai été victime. Il est vrai qu’avant cet incident, je n’avais rien, en dehors des légers picotements ou brûlures lorsque je pensais à la Serdaigle ou qu’il devait se passer quelque chose de son côté. Je soupire doucement tout en regardant ma main encore légèrement tremblante. Est-ce que la magie a changé depuis ? Je n’en sais trop rien.

Mon geste s’arrête à la mention des mauvais souvenirs que les sorciers peuvent avoir concernant les tatouages magiques en Grande Bretagne, bien conscient que l’adulte parle de la période de la marque du Seigneur des Ténèbres. Je relève la tête à la mention de mon père et le fait qu’il serait sûrement mieux me conseiller sur le sujet. Le silence s’abat dans la pièce alors que j’encaisse les sous-entendus.

Vous ne vous entendiez pas avec lui ?

Je réponds finalement d’un ton neutre. Ce n’est pas vraiment une question qui attend une réponse.

Laissez. Ce ne sont pas mes affaires.

Et je n’ai pas envie de m’en soucier. qu’est ce que cela changerait de toute façon ? Le professeur Aylmer reste mon professeur, peu importe la relation qu’il a bien pu entretenir avec le patriarche de la famille Avery. dans un soupir, je redescends la manche de ma chemise, cachant à nouveau le tatouage à la vue des autres.

Comme je vous l’ai dit, je compte laisser mon père dans l’ignorance. Cela lui évitera également de ressasser le passé.

Je n’ai jamais fais attention à si mon père possédait cette marque sur son bras. Ce dernier ne relève jamais ses manches devant nous et ce n’est pas non plus un sujet qui est mis autour de la table. Je termine d’attacher les derniers boutons avant de me lever de ma chaise.

Je ne suis pas comme lui. J’ai mes propres opinions, mes propres envies. Et ce tatouage ne prête allégeance à personne.

Il m’appartient et je ne veux le partager avec personne d’autre que Casey. Ma tâche terminée, je me tourne complètement en direction de l’adulte, mon bras retombant le long de mon corps et le regard visuel a nouveau rétabli.

Si nous avons fini, je vais aller me reposer professeur.

Ma main tremble toujours un peu et les maux de tête semblent vouloir s’installer progressivement.

Si les symptômes évoluent, souhaitez-vous que je vous en parle ?

Code by Cab

Un mal profond.
‟ @Caleb P. Avery & @Professeur W. Aylmer „

— À mesure que les minutes passaient, le mystère autour du tatouage s’étiolait sous les révélations de son possesseur. Il y avait donc une autre personne, quelque part, qui possédait les mêmes marques, peut-être même était-elle à Poudlard. Il y avait bien trop d’élèves pour qu’il puisse assurer n’avoir ressenti pareille magie sur aucun autre... et puis, ils ne les avaient pas tous dans sa classe. « Je vois... » Un instant, il avait été tenté de demander de qui il s’agissait, mais c’était là question trop personnelle et sa réponse ne saurait être porteuse d’un grand intérêt. Au lieu de ça, Wenceslas libéra le bras du jeune homme, reprenant d’un ton pensif : « Si un lien existe entre vous et une autre personne, l’évolution de l’un risque d’impacter celle de l’autre. Gardez à l’œil l’autre personne. » Mettant une plus grande distance entre eux, les yeux de l’adulte allèrent se perdre dans la forêt, de l’autre côté de la fenêtre. Il était bien heureux de savoir Avery désormais majeur : dans le cas contraire, il eût été forcé d’en informer les parents et sûrement pas la même occasion la direction, ou tout du moins les services compétents du ministère. Ils ne prenaient jamais ces formes de magie à la légère, le passé ayant été riche en enseignement. Le langue-de-plomb préférait le silence et la discrétion ; il ne contrôlait rien, mais puisque le mal était déjà fait, il n’y avait guère de réaction idéale. Cela était d’autant plus vrai qu’il savait pertinemment que les conseils qu’il pouvait prodiguer ne plairaient pas à son arpète.

Oubliant ces considérations puériles, il se mit à expliquer ce qui était en mesure de l’inquiéter. Son expression était professorale, froide et détachée comme s’il ne se contentait que d’évoquer des théories magiques qui ne les concernaient pas réellement. « Comme l’explosion à la tour, effectivement. » Caleb avait été blessé, assez gravement quoiqu’il n’ait pas autant de séquelles à déplorer que certains de ses homologues... mais peut-être avait-il quelques conséquences moins visibles que celles de Lewison. Un mal naissant, déclenché par la déflagration et le tatouage conjugués. Avec un peu de chance, il ne s’agissait que de quelques manifestations magiques anodines, mais le né-moldu n’était pas connu pour être quelqu’un d’optimiste et son expérience avec la magie n’avait guère aidé à placer ses opinions sous de bons augures. En témoignait ses paroles prudentes aux relents d’avertissement, ce rappel sans fioritures du passé que l’élève n’avait connu qu’au travers des cours ou des histoires racontées par ses géniteurs, si tant était qu’ils aient été loquaces.

Un sourire fendit ses lèvres lorsque le préfet se ravisa, refusant d’avoir plus amples informations sur les quelques années de vie qu’il avait partagé avec Carl et Michelle. « Les relations que j’ai pu entretenir avec vos parents n’impactent en rien mes avertissements. » Dire qu’ils n’avaient jamais été de grands amis serait un bel euphémisme, mais qu’ils l’aient été ou non ne changeait effectivement en rien sa remarque. Les parents Avery avaient connu la marque des Ténèbres d’une façon différente, sûrement en savaient-ils plus que lui. Leur patronyme n’était pas sans lien avec le mage noir, après tout. « Cela étant, s’il advenait un jour qu’ils soient au courant de son tatouage... je ne puis que vous conseiller de taire le fait que j’étais au courant avant eux. Ce serait sûrement douloureux pour eux de l’apprendre. » Il n’était pas père, pas vraiment tout du moins, mais il pouvait imaginer la souffrance que ce serait d’apprendre que son fils avait d’une certaine manière plus confiance en un étranger qu’en ses propres géniteurs.

Le professeur scruta un instant le jeune serpentard, dont les traits semblaient marqués par l’épuisement. Il voyait les quelques sursauts de sa main et lisait dans les yeux le désir de tranquillité. « Nous en avons fini. » répondit-il finalement, actant la délivrance du garçon. « J’apprécierais que vous me teniez au courant, oui. Dans l’idéal, ce sera inutile, mais je préfère être prudent. » Et d’un geste, il indiqua la porte, signe qu’il était libre de partir sans se montrer impoli. « Bonne journée, monsieur Avery. »

design ϟ vocivus // icons ϟ vocivus

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS