Say what you think, think what you say (Azure et Zeynep)

Le cours de défense contre les forces du mal venait à peine de se finir et je savourais déjà ma liberté retrouvée. Ce soir, pas de corvées supplémentaires, pas de devoirs à rendre en plus. D’ici au dîner, j’avais décrété que je faisais une pause. Mais faire une pause ne voulait pas dire rentrer dans mon dortoir et dormir. Mon temps était précieux et je comptais bien le rentabiliser. Comment ? Je ne savais pas précisément encore… Je pouvais continuer mes recherches à la bibliothèque, faute de mieux, même si j’avais déjà la sensation d’avoir éclusé les ouvrages qui m’intéressaient. Je pouvais chercher dans les tréfonds de mes pensées qui allait être mon cobaye de légilimancie. Malgré notre récent échange de messages un peu animé, je tenais quand même trop à Dmitri et à notre amitié pour qu’il remplisse ce rôle. Et je prenais cette quête suffisamment au sérieux pour ne pas tenter sur le premier venu au détour d’un couloir. J’avais même établi une liste, notant les occasions de croiser certains élèves, le temps qu’on pouvait passer face à face, la difficulté probable de provoquer une rencontre dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, personne, à part Dmitri, ne remplissait de manière optimale les conditions. Alors, je pouvais me dire que cette fin d’après-midi serait bien utilisée à chercher une solution.
Alors, je remballai mes affaires, m’arrangeant pour ne pas être la première à le faire mais pour être quand même dans les premiers. La professeur Thorstein ne donnait aucune envie de rester longtemps dans sa salle mais je ne tenais pas à me faire remarquer comme la cancre de service qui bondissait de sa chaise dès l’heure finie. Alors, tandis que les premiers quittaient la salle, je suivais le mouvement. Azure se trouvait d’ailleurs à mes côtés, s’empressant comme moi de franchir le seuil de cette salle de classe. Je ne pus que rougir, repensant à son hibou auquel je n’avais pas répondu.
« Azure ? Tu as un instant ? »
Je savais très bien qu’on avait le même emploi du temps et qu’elle n’avait plus cours de la journée. Pourtant, je préférais m’assurer qu’elle n’avait rien de prévu, que ce soit une révision urgente, une potion à préparer ou autre.
« Désolée, j’ai jamais répondu à ton hibou... »
C’était débile mais au milieu de mes grandes considérations sur les sangs-purs, leur renversement et la légilimancie, j’étais quand même parfois une adolescente avec des préoccupations aussi individuelle et banales que la honte de n’avoir pas osé inviter quelqu’un à la soirée de Saint-Valentin.

@Azure Zinnia

Azure & Zeynep

SAY WHAT YOU THINK, THINK WHAT YOU SAY

Ces derniers temps, Azure était plus que dissolu lorsqu’elle pénétrait dans sa classe de Défense contre les Forces du mal. Elle essayait de faire beaucoup d’effort, ne laisser rien parraître, mais elle devait se l’avouer à elle-même, elle ne performait plus aussi bien en ayant un regard oblique sur le Professeur Thorstein alors qu’elle aurait dû se concentrer à lancer ces sortilèges. D’ailleurs, elle n’avait réussi qu’une fois son exercice sur une vingtaine d’essaie et c’était lorsque l’enseignante avait été occupé très très très loin d’elle. Lui laissant un cours répit. Elle la voyait bien, de loin, très occupé à rabrouer un étudiant de devant. Hors donc, quand l’heure de fin de classe arriva, elle n’avait qu’une seule envie : partir d’ici.

Quelques pas, elle franchit le cadre de porte quasi-chrono avec Zeynep qui habituellement sa passait bien de ne pas lui adresser la parole. Elle ne l’avait jamais pris personnelle, après tout, à son souvenir elle n’avait jamais eu de travaux d’équipe avec elle, n’était pas dans la même maison, ni ne fréquentait les mêmes personnes. Alors quand, sous toute surprise, elle lui adressa la parole. Elle ignora songea que c’était probablement à quelqu’un d’autre qu’elle parlait. Puis, quand elle lui parla du hibou, son intérêt soudain la tira de sa rêverie et elle lui échangea un petit sourire en répliquant. C’est pas grave. Elle imbriqua son regard dans sa collègue et se rendit soudainement compte qu’elle avait l’air un peu mal à l’aise. J’aurais peut-être pas dû te pousser à me répondre, après tout ce n’est pas vraiment de mes oignons.

Mais si elle n’avait pas pu s’empêcher d’envoyer ce nouveau papier, c’était bel et bien parce qu’elle était curieuse. Le contexte était curieux, la personne inattendue, et bien qu’elle n’avait pas d’envie de ragot, l’envie de ne pas laisser les choses ainsi était mesurément d’un grand intérêt.

@Zeynep J. Özdemir

Azure ne semblait pas mal prendre mon silence. Elle était d’ailleurs peut-être plus surprise que je lui adresse la parole plutôt que je l’ai ignoré ces derniers temps. Nous n’étions pas proches et c’était précisément pour cela que je lui avais écrit, à propos de Dmitri. C’était peut-être étrange mais je ne me sentais pas jugée par des inconnus – ce qu’elle était par bien des aspects. Ou plutôt, son jugement m’importait peu. Je n’aurais pas mal pris qu’elle m’ignore ou qu’elle me réponde mal. Mais j’avais tout de même suffisamment de correction pour que, maintenant qu’elle s’était donnée le mal de m’aider, me sentir un peu redevable et considérer que je lui devais des explications sur la suite des évènements.
« Oh non, c’est normal que tu veuilles savoir après tout… Je t’ai dis le début, ça se tient si tu veux connaître la fin. »
Moi, ça me paraissait parfaitement logique et je n’avais pas mal pris qu’elle m’envoie un message. J’avais juste paniquée en le lisant. Parce que, rien ne s’était vraiment passé comme j’aurais voulu. Ce jour-là, Dmitri avait réitéré son opposition à ce que je tente de décrypter ses pensées. Mais ça, ce n’était pas la partie de la discussion que je pouvais avouer à Azure. L’autre sujet de mes préoccupations c’était qu’à cette même occasion, je n’avais pas osé lui proposer qu’on aille ensemble à la Saint-Valentin. J’avais eu honte sans doute. En tout cas, je savais que la raison n’était pas simplement que j’avais jugé avoir mieux à faire, plus important à dire. C’était ce que j’avais voulu me répéter, après. Mais c’était faux, de la même manière que la crainte que son grand-oncle le prenne mal n’avait pas été véritablement l’obstacle qui m’avait fait reculée. C’était les prétextes que j’avais voulu me donner pour expliquer mon recul. Mais ces prétextes ne m’avait absolument pas empêché d’aller avec lui au bal de Noël, de danser avec lui sous les yeux du directeur. Non, là, plus prosaïquement, j’avais pris peur. J’avais craint qu’il refuse, ou pire, qu’il me dise qu’il avait invitée quelqu’un d’autre, Kathleen, Sarah… Et plutôt que de risquer un refus, je m’étais tu. C’était assez incompréhensible mais j’étais prête à affronter pas mal de choses de la part des Sorensen. Mais le refus de mon ami aurait été bien plus douloureux que les cicatrices qui avaient un temps ornées mon dos.
« J’ai pas osé l’inviter... »

Azure & Zeynep

SAY WHAT YOU THINK, THINK WHAT YOU SAY

La brunette devait comprendre que Zeynep avait envie de lui raconter sous une quelconque mesure. Peut-être était-ce trop délicat pour un message écrit, peut-être se sentait-elle redevable qu’elle ait même daigné lui répondre ? Mais finalement pour Azure, ce n’était pas très grave pour autant que sa relation avec la Pouffsoufle ne vire pas au vinaigre pour un rien. Elle avait bien assez de problème sans ajouter quelqu’un qui pouvait lui lancer des sorts dans le dos pour se venger et par simple envie. Pas qu’elle la croyait ainsi, simplement que c’était possible lorsque quelqu’un cherchait à vous faire du tort. Et puis ? Comme pour l’encourager à s’épancher sur sa réponse. Et mettant ces mains dans la poche de son cardigan, elle balança la tête sur le côté, balançant ces nattes par le fait même. Elle mit une moue triste en entendant sa réponse. Oh je suis vraiment désolé.

Elle enchaîna quelques pas, en silence avec la jeune fille. Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu avais l'air si déterminée dans ton message... Après tout, peut-être lui avait-il appris qu’il avait une copine, avait prévu quelques choses avec quelqu’un cette soirée-là, ou n’importe quelle autre circonstance. C’était quand même mieux qu’elle; elle, c’était une de ces copines qui sortaient avec le mec qui la mettait dans tous ces états. Histoire douloureuse et complètement irrécupérable. Elle lui souhaitait vraiment que la sienne soit tout autre. Quelque chose de simple; elle avait hésité, c’était tout. Simple et sans conséquence pour la suite des évènements, lui laissant le restant de sa vie pour placer ces quelques mots dans une phrase pour souligner à son être aimé qu’elle était … intéressée ? Oui, tant que sa vie à elle était un cauchemar, autant pouvait-elle espéré que celle des autres se déroulent plus paisiblement avec une touche de bonheur et de contentement.

@Zeynep J. Özdemir

C’était étrange comme situation. Azure semblait presque plus attristée que moi mais je savais que ce n’était pas forcément vrai. J’avais une certaine capacité à passer à autre chose, à me laisser déborder par des projets qui me sembleraient ensuite bien plus fondamentaux. Et je pouvais me dire – à raison – que j’avais connu pire. Si on résumait rapidement ma vie ces deux dernières années, on pouvait croire que ce n’était qu’une succession de malheur. Entre l’abandon de mes parents, la mort de mon frère – puisqu’aucun espoir de survie n’était plus possible – la punition sanglante de la direction, je n’avais pas eu une vie facile et pourtant je m’étais relevée. Pour combien de temps ? Combien de jours avant que je m’effondre, vaincue par la tristesse et la douleur ? Parfois, je sentais que le combat que j’avais fait mien n’était qu’un échappatoire, qu’un moyen de ne pas réfléchir, qu’une fuite en avant avant l’effondrement. Et pourtant, ma peine se raccrochait à ce qu’un esprit qui avait dû grandir trop vite, nommait parfois des futilités. Et l’air désolé d’Azure me soulageait car il m’indiquait que j’avais le droit de me sentir mal. La tristesse, contrairement à ce que je pensais, n’était pas une faiblesse et tant pis si elle s’exprimait aujourd’hui sur le sujet le moins triste de mon existence.
Alors, sans cacher ma peine, sans l’exprimer bruyamment non plus, j’ajoutais dans un sanglot étouffé.
« En fait, il ne s’est rien passé, j’ai eu peur de lui demander et du coup on a discuté d’autres choses. »
C’était la stricte vérité et si c’était douloureux de le dire, sur le moment je n’avais pas perçue la peine que je ressentais maintenant, justement parce que j’avais fait le choix de me laisser absorber par une tâche bien plus grande. Et en parlant de ça, je venais de capter quelque chose…
Nous étions seule dans le couloir, face à face. Et si je me débrouillais bien, nous pouvions rester à discuter encore un moment. Alors, les conditions, les fameuses conditions que j’avais énoncé sur un bout de parchemin était remplies. Contact visuel, proximité, durée… Cela semblait optimal. Alors, imperceptiblement, je fixai plus intensément mon interlocutrice.
« Ca ne t’es jamais arrivé ? »
La question était logique vu la discussion et le temps qu’elle réponde j’avais l’occasion de tenter de projeter mon esprit, d’essayer de percevoir le sien.

@Azure Zinnia

Azure & Zeynep

SAY WHAT YOU THINK, THINK WHAT YOU SAY

Au moins, elle n’avait pas fait face à un refus. Étrangement, sachant qu’elle pouvait se reprendre Azure était confiante que Zep pourrait le moment opportun retenté sa chance avec l’élu de son cœur. Ça avait une tendance doucereuse que de savoir qu’elle n’avait pas fait un chou blanc sans aucune chance de se lancer à nouveau. La question la prit un peu de court, et elle rit un peu bêtement en songeant comment ça aurait été malaisant d’inviter Florent à la St-Valentin alors qu’il avait déjà une copine. En bonus, elle avait fait le chemin avec elle, jusqu’à là-bas, pour finalement l’abandonner comme une vieille chouette pour une de ces amies. Le mien est déjà pris. Du coup, il faut bien se l’avouer que ça aurait été déplacé d’inviter quelqu’un qui a déjà une petite amie. Aurait-elle demandé à Florent d’y aller avec elle si les circonstances auraient été différentes ? Cette question fondamentale la tracassait un peu. S’était-elle sentie trahie de ne pas avoir foncé le temps venu? Avait-elle agi trop comme une bonne amie ? Le pire la-dedans, c’est qu’elle voyait bien qu’il ne la regardait pas de la même manière que Kathleen et, dieu sait, qu’elle aurait aimé être celle qui fait briller ces yeux de milles étoiles. Mais non. Elle était son amie. Jouait la troisième roue du carrosse quand il venait la chercher après les cours, jusqu’à ce que décemment, elle puisse s’enfuir pour ne pas assister malheureuse à leur roucoulement heureux. Elle était heureuse pour eux. Malheureuse pour elle. Mais il n’y avait rien à faire. Rien de rien.

Ça l’air stupide, mais je pense que je préfère attendre et m’apercevoir que j’existe dans le cœur de quelqu’un que de m’éclater la gueule. Ça lui ferait moins mal et en même temps, un petit velours dont elle avait cruellement besoin.

@Zeynep J. Özdemir

Il ne se passa rien. Ou plutôt pendant un instant, j’eus l’impression qu’il se passait quelque chose puis plus rien. Était-ce mon imagination, mon anticipation, mon espoir, qui me faisait croire que j’étais près du but ? Avais-je rêvé ce sentiment d’être à un cheveu des pensées de quelqu’un d’autres ? Sans doute. Peut-être. Je n’aurais jamais de réponse à cette question. Je ne saurais jamais si le vide que j’avais ressenti était le fruit d’une imagination trop fertile ou la conséquence du début de quelque chose de nouveau. Personne ne pouvait me répondre, je ne connaissais aucun legilimens susceptible de m’aider à comprendre ce qui se passait quand on était au bord de la compréhension des pensées d’un autre. Si ça se trouvait, d’autres legilimens se trouvaient à Poudlard. Mais je ne les connaissais pas et sentais bien que mettre une petite annonce sur le tableau d’affichage n’était pas l’idée du siècle. Les legilimens ne semblaient pas avoir l’intention de se dévoiler ainsi. Et moi-même sans l’être, sans avoir encore réussi dans cet art, sans savoir si j’y parviendrais un jour, je ne comptais pas crier sur tous les toits que c’était quelque chose que je voulais tenter. D’ailleurs, il était hors-de-question qu’Azure se doute de ce que je venais d’essayer.
Il ne me restait plus qu’à cacher ma déception et qu’à tenter de me rattraper aux bribes que je saisissais de ce que me disais la Gryffondore. Pour être honnête, je n’avais pas prêtée attention au début de ses propos. J’étais incapable de comprendre de qui elle parlait. Déjà, je savais assez peu avec qui elle traînait dans l’école, qui étaient ses amis, ses relations. Cela ne me simplifiait pas la tâche. Mais sans avoir écouté la première partie de ses paroles, je ne pouvais surtout que me préoccuper de la suite.
« Oh je comprends »
Cette volonté de ne se lancer qu’une fois qu’on était sûre que ça pouvait effectivement marcher m’était assez étrangère. Je ne me lançais pas dans un combat en sachant que j’allais gagner parce que même, dans bien des cas, j’étais quasi-assurée de perdre. Avec Dmitri, c’était, malgré mon dernier recul, un problème assez similaire. À y réfléchir, rien ne permettait de penser que nous pourrions devenir amis. Un sang-pur, une née-moldue révoltée, ne ferait jamais bon ménage à première vue. S’il avait parlé de moi à sa famille, il s’était sans doute pris des reproches et autres sermons. Si j’avais eu l’occasion d’évoquer son existence à mon père, il m’aurait mis en garde sur ces hommes venant d’un autre monde qui se sentent supérieurs à celles dont ils s’approchent.
« Le pire, ça doit être s’il est déjà en couple... »
J’aurais écouté le début des explications d’Azure, j’aurais vite compris que ce n’était pas ce qu’il fallait dire, qu’elle venait justement d’évoquer ce cas de figure. J’aurais dû me mordre les doigts de cette phrase qui, en plus d’être indélicate, montrait que je n’avais rien suivi. Et précisément parce que je n’avais rien écouté, je ne pouvais pas comprendre la bourde que je venais de faire. Bien joué, Zeynep.

@Azure Zinnia

Azure & Zeynep

SAY WHAT YOU THINK, THINK WHAT YOU SAY

Oh là! L’ambiance était clairement pourrie. Azure avait une mine triste, pensait tristement à sa relation avec Florent, était triste pour Zeynep, et finalement toute les deux parlaient de leur échec amoureux. Après un cour de Défense contre les Forces du mal, en bonus, et elle pouvait déterminer qu’elle était au plus bas. Un regard en arrière, alors qu’elle savait pertinemment qu’elle n’aimerait pas ce qu’elle verrait, la poussa à noter Florent qui avait pris le coté inverse du couloir avec Kathleen pour aller je-ne-sais-où. Si pour cette fois, Azure avait Zeynep comme excuse, elle se faisait néanmoins interpeller quelques fois par ces amis pour l’inviter à diverses activités qu’elle fuyait comme si ces vêtements étaient pris en feu. Elle revint à la Pouffsoufle à côté d’elle et répondit un peu dans le vague. Ouais. C’est pire! Elle n’avait même pas remarqué que Zeynep n’était plus sur les tracts de la conversation, elle-même un peu perdue dans ces émotions et ces contradictions.

Et tu vas faire quoi maintenant ? Reposant son regard brun dans celui de la Poufsouffle. Si elle voulait attendre, ce n’était pas le cas de tous et de toutes. Retenté ta chance ? fit-elle avec un demi-sourire. Après tout, si ça n’avait pas adonné pour la St-Valentin, rien ne l’empêchait de le faire à un autre moment. Prépare tes cartes, et invite-le au bal de fin d’année ? C’était une idée simple qui pouvait passer comme du beure et sans explication de plus. Combien de fille prenait cette occasion pour se lancer et se proposer. Les bals étaient définitivement un bon véhicule! Le plus dur c’était de relancer les circonstances par la suite, sans paraître louche et le faire accepter à nouveau dans un contexte complètement différent. C’était pas tout à fait la même chose, accompagné quelqu’un pour une soirée organisée, et … sortir avec quelqu’un comme des amoureux. Du moins, c’est ce qu’elle croyait.

Elle s'arrêta de marcher, puis s'adossa au mur. À quoi bon se précipiter et fuir quiconque, maintenant qu'elle ne les voyaient plus à l'horizon, fuir n'était plus nécessaire.

@Zeynep J. Özdemir

Il fallait croire que je ne me rendrais pas compte de mon erreur d’inattention. Puisqu’Azure ne m’avait rien fait remarqué, je ne pouvais pas considérer avoir dit quelque chose de travers. Et puisque j’étais déterminée à ne pas me laisser abattre par ma première déception, j’allais retenter. Ça semblait délicat, cela voulait dire qu’il fallait cette fois-ci que j’interagisse avec Azure, en même temps que je tentais de pénétrer ses pensées. Mais je savais qu’un autre timing serait pire, dans la situation présente. Si je tentais trop tôt, elle risquait de me poser une question et d’être intriguée par mon absence de réponse. Mes tentatives, qu’elles aboutissent ou non, qu’elles aient une chance d’aboutir ou non, me prenaient sur l’instant toute mon énergie, toute ma concentration. Si je patientais trop, elle risquait de se lasser de notre discussion, de m’annoncer qu’elle avait des amis à retrouver, un devoir à bosser. Je voyais déjà, parfois, son regard partir en direction de l’autre bout du couloir. Alors, aussi inconfortable que soit cette conversation pour moi, je me sentais obligée de la poursuivre en attendant une ouverture propice. Une ouverture qui vint assez vite, quand Azure me parla du bal de fin d’année.
« Oh, on a déjà été ensemble au bal de Noël ! »
Disant cela, je lui dévoilais plus que ce que j’avais prévu de faire. Je l’avais vu au bal et je pouvais raisonnablement penser qu’elle aussi. Et je n’avais alors pas fait mystère de mon accompagnant, je n’avais pas tellement hésité – malgré mes grimaces d’inexpérience – quand il m’avait proposé qu’on danse. Tout le monde avait pu voir que j’étais avec Dmitri. Tout le monde l’avait peut-être vu mais c’était un aveu que je n’avais jamais formulé. Et pourtant, alors que je continuai, mon esprit était déjà bien loin de cet aveu involontaire. Il retentait déjà de franchir une barrière normalement étanche entre un esprit et un autre.

Azure & Zeynep

SAY WHAT YOU THINK, THINK WHAT YOU SAY

Oh!!! dit-elle le regard brillant d’amusement. Hors donc, elle ne partant pas de zéro, Zeynep. Mais avec était-elle aller. Bon, il fallait dire qu’ Azure avait été au bal juste pour faire plaisir à sa frangine et après avoir éviter de regarder quiconque dans la salle pendant les vingt premières minutes, avait écrasé le pied d’un élève qui avait par la suite échappé son breuvage sur l’infirmière et avait fini par discuter avec un élève peu conventionnel avant de fuir la Grand Salle de peur d’être rattrapé par quelqu’un. Alors. Non. Elle avait loupé et n’avait aucune idée de qui il s’agissait!

Alors c’est que ça lui plait d’être avec toi !!! Bon. Elle avait une mine beaucoup trop réjouie. Alors c’est que tu as pas mal de chance qu’il dise oui. Elle prit une petite pause. Adossé au mur, elle songeait un peu à Zeynep et ces amours pour oublier les siens. Ça lui semblait pas une cause perdu, et elle s’en excita un peu pour la Pouffsouffle. C’est toi qui l’avais invité ou lui au Bal ? Si c’était lui, alors elle avait définitivement pas capter le message du garçon. Après tout, les filles espéraient et cherchaient à être accompagnés, les garçons soient le souhaitait et invitait une fille avec qui ils s’entendaient bien ou, y allait généralement seul avec leurs amis pour éviter, et elle rit dans sa tête, de danser. Du moins, c’est ce qu’elle avait fini par comprendre en assistant à diverses conversations animées dans la salle de Gryffondor. À moins que ça soit très différent dans les autres maisons, elle pensait pouvoir calquer ce qu’elle avait appris sur l’ensemble des garçons de l’école, toutes maisons confondues.

Elle vint à avoir un déclic qu’elle était soudainement plus emportée que Zeynep à cet idée. Peut-être serait-il mieux qu’elle modère ces impressions… après tout, elle lui répondait simplement ou elle en était avec ce qu’elle lui avait demandé par lettre; elle n’en faisait nullement sa conseillère de cœur.

@Zeynep J. Özdemir

Encore un échec et cette fois-ci, j’avais un peu envie de renoncer, de me dire que ce n’était pas pour moi. Et pourtant, mon orgueil m’en empêchait. Dmitri m’avait dit que son père était legilimens et vu ce qu’il racontait par ailleurs de sa famille, je ne voulais pas imaginer que j’étais plus bête que son père. Certes, c’était un sang-pur. Mais justement, je voulais prouver que je valais mieux que lui et donc que je réussirais. Peut-être pas cet après-midi, par contre. Mais j’y arriverais. Un jour. Demain peut-être. Et peut-être que je finirais par convaincre Dmitri aussi. De venir avec moi au bal et de me laisser lire ses pensées. Surtout cette deuxième option d’ailleurs. Ou peut-être pas. Il valait sans doute mieux que je renonce, je m’attirerais moins d’ennui. Mais des ennuis, j’en avais d’autant plus que je ne pouvais pas les prévoir. Et la légilimancie pouvait aider à prévoir. Alors il faudrait que je recommence.
Mes pensées se bousculait ainsi tandis qu’Azure rebondissait à mes propos. Maintenant que j’étais convaincue qu’elle savait de qui j’avais voulu parler, je me sentais le droit d’être franche, surtout lorsqu’elle sembla se réjouir du fait qu’on avait été ensemble au bal – ce que j’avais effectivement pris à ce moment pour une grande victoire. Qui avait proposé à l’autre ? Je ne savais plus vraiment, c’était sans doute comme d’habitude au milieu d’un échange de hiboux sur tout autre chose.
« Je suis plus trop sûre mais je crois que c’était moi... »
Je ne savais pas quelle conclusion en tirer d’ailleurs.
« Ah oui, j’avais dit à Dmitri que maintenant que Liam était parti, je pouvais pas y aller avec lui comme l’année d’avant. »
En disant cela, je rougis. Je n’étais pas sûre de l’avoir dit exactement comme ça, j’espérais vraiment avoir eu plus de tact parce que sinon, je signifiais clairement qu’il était un choix de secours, le plan B dont personne ne veut mais qui se révèle bien pratique en l’absence d’autres solutions.
« Et donc, on y a été ensemble... »
Et voilà, ça s’était réglé comme ça.
« T’y as été avec qui toi ? »

Azure & Zeynep

SAY WHAT YOU THINK, THINK WHAT YOU SAY

La chronologie des évènements semblait importants selon Azure. Un garçon qui invitait une fille, c’était pas du tout le même jeu. Une tout autre catégorie! Adossé au mur, satisfaite que le duo Florent et Kathleen s’était finalement éloigné sans même lui adresser la parole, l’avait un peu soulagé, et Zeynep lui avait servi d’une couverture parfaite pour éviter d’inventer une excuse bidon.

Elle écouta la suite des explications en la suivant d’un regard très impliqué. Quand elle entendit le nom de Dmitri, elle eut l’impression de cligner des yeux et de compter les secondes dans sa tête. Elle parlait de van Aken ? Celui-ci ? Ou elle avait loupé un Dmitri ailleurs. Après tout, elle ne connaissait pas tout le monde de l’école. Et la voyant rougir, elle se dit qu’elle devait être très éprise par lui pour avoir une réaction ainsi; elle-même pouvait finir rouge pivoine en parlant de son béguin. Lui demandant avec qui, elle-même était allé, elle revint rapidement à la réalité mais la seule réponse probablement qu’elle lui lança fut :

Tu me parles de van Aken ?

Le regard de circonspection face à la Pouffsoufle la laissé se questionner sur beaucoup de chose, mais surtout, créant un vent de questions d’autant plus nombreuse. Ce gamin était une plaie régulière dans son pied. Elle ne l’appréciait pas vraiment, mais était capable d’aplanir la situation et de faire abstraction que c’était un gamin arrogant et détestable lorsqu’il fallait faire équipe avec lui. C’était le même ? Il pouvait être… gentil ? L’association lui parut grotesque mais elle n’osa même pas la soulever à celle devant elle qui en parlait comme son prince charmant sur une licorne.

Personne. J’ai aidé ma sœur à se préparer pour le bal et je suis parti après un délai raisonnable.

Elle n’avait pas eu l’humeur de dire non à sa sœur. Ou plutôt, elle ne pouvait pas dire non à Daphnée qui assistait à son premier bal sorcier de sa vie. Et puis, elle aurait préféré être ailleurs qu’à ce bal, alors elle avait abrogé ces souffrances aussi rapidement que possible.

Mais plus important. Tu me parles de Dmitri van Aken ? En 2e.

Comme si dire tout son nom allait rendre la chose plus probable à ces yeux. Au moins, pouvait-elle se dire qu’elle ne ferait jamais compétition pour le cœur du garçon. Au grand jamais. Avec du recul, elle pouvait peut-être, peut-être se dit-elle, dire qu’il était quand même mignon; il n’était pas rond comme une balle, ni couvert de verrue, et avec ces deux yeux à la bonne place dans son visage; mais de là à ce qu’il se soit retrouvé dans le cœur d’une fille. Ah là, ça c’était une surprise! D’un ton qui se voulait toujours aussi neutre, elle ajouta :

Il a l’air de rudement te plaire!

Comme si elle parlait d’une évidence même. Mais bien qu’elle ne comprît pas Zeynep et que pour le moment c’était pas encore prêt de se produire, vu ses intérêts côtés garçons, elle eut quand même une envie de sympathiser avec elle. Pas qu’elle en avait quelque chose à faire des histoires de cœur de Dmitri, mais plutôt qu’elle s’était mise en tête de voir le rêve de la Pouffsoufle devenir réalité alors que les siens étaient de véritable désastre. Y ajouter un nom ne changeait strictement rien. Bon! Elle ne pouvait pas l’aider. Elle et Dmitri était aussi proche que … lorsqu’il le fallait, mais sinon elle préférait les ennuis qu’il lui servait à chaque fois qu’elle le croisait.

Lui et moi… on est pas très ami. Donc, je ne peux pas vraiment t’aider. En fait, je pense qu’on ne se comprend juste absolument pas. Je serai bien mal indiqué de te dire comment t’y prendre avec lui.

Elle fit une courte pause.

Mais si tu penses qu'il peut te rendre heureuse, alors ... je serai très contente pour toi.

@Zeynep J. Özdemir

« Oui, c’est Dmitri van Aken... »
En fait, elle n’avait pas compris avant que je prononce son prénom. Et même là, elle tenait à s’assurer de son nom de famille. Les mots raisonnaient étrangement dans ma bouche, précisément parce que son nom de famille était la source d’une partie de mes appréhensions, de mes a-priori, de mes craintes, de mes rancoeurs. Il le savait, il ne pouvait pas avoir oublié mon premier mouvement de recul, mes demandes par hibou, qu’il arrête de signer de son nom. Il y était attaché, beaucoup trop à mon goût. Mon nom n’avait jamais eu d’importance pour moi. Il avait été source de moqueries des ignorants incapables de le prononcer, incapables même de comprendre qu’il n’était pas « original ». Il était turc, comme moi, et plus que courant en Turquie. Alors, je comprenais mal sa persistance à vouloir le rappeler, d’autant plus qu’à Poudlard, il n’était pas le seul à le porter. Mais j’avais su faire abstraction, la majeure partie du temps de ses comportements irritants de fils de bonne famille. Si je devais résumer notre relation-, globalement – et ce terme avait son importance – nous étions amis. Cela n’excluait pas les tumultes, les disputes, les retours en arrière et le reste. Mais je pouvais dire que je m’entendais bien avec lui la majorité du temps.
Azure allait même plus loin, elle disait qu’il me plaisait. Et c’était perturbant de l’entendre. Ce n’était pas complètement faux sans doute. Mais j’avais du mal à me dire que c’était vrai. J’avais déjà eu du mal à imaginer autre chose que ma défiance initiale, je pouvais difficilement envisager plus qu’une amitié chaotique. Et pourtant.
« Merci... »
Je fus touchée par les dernières phrases d’Azure. Ses souhaits de bonheur, même si je ne savais pas encore si c’était une bonne manière de le réaliser, m’allait droit au coeur. Aussi,, j’eus presque un scrupule à retenter de pénétrer son esprit, à me rendre compte véritablement que cette conversation n’était qu’un prétexte à mes expériences. Mais la fatigue, la tension, mes doutes, semblaient trop fort. J’étais épuisée de mes tentatives, saoulée de mes échecs. Je voulais tout arrêter, rentrer dans mon dortoir dormir.

Azure & Zeynep

SAY WHAT YOU THINK, THINK WHAT YOU SAY

Bon sang de punaise ! C’était bel et bien ce Dmitri-là qui la faisait rougir comme une pivoine. Intérieurement, Azure avait un peu de mal à se convaincre que le gamin arrogant pouvait avoir de bonnes relations avec qui que ce soit ; elle ne l’attribuait pas à son nom ou au fait qu’il venait d’une famille de sorcier, mais plutôt parce que nombre des gamins de son genre avait une arrogance et un tempérament insolent. Bon ! Il pouvait aussi avoir un peu un air hautain mais du fait qu’Azure était plus grande que lui, ça ne lui faisait ni chaud ni froid ; elle trouvait surtout qu’il pouvait avoir l’air ridicule.

À regarder Zeynep, le gryffonne nageait littéralement dans sa confusion. Elle n’était pas méchante, de ce qu’elle savait, peut-être un peu trop affirmé et selon les interactions qu’elle avait pu voir, un peu autodestructrice, mais au fond elle avait juste l’impression que la Poufsouffle savait juste plus qu’elle-même ce qu’elle voulait et ne voulait pas dans la vie. Cette attitude de nonchalance c’était tout Azure ; avec ces hauts et ces bas. Et si son arrogance faisait en sorte qu’elle s’entende bien avec le 2e alors elle n’avait tout simplement rien à redire sur la question. Le malaise résidait dans le fait que consciente de leur interaction maintenant elle ne pourrait plus vraiment se les dissocier de sa tête. Elle portait peu attention aux relations des autres ; ainsi elle avait complètement loupé qu’il se fréquentait plus que dans nos cours partagés avec les 2e. Et encore !

Pour une jeune femme avec de grande conviction, le ton mielleux de ce remerciement fit presque jurer avec son comportement habituel. Elle la trouvait … gentille. Ou est-ce son propre tempérament qui calquait sur Zeynep, elle l’ignorait vraiment.

Honnêtement. Je n’ai pas vraiment de bon ou mauvais conseil en amour à pouvoir te donner. Je sais juste qu’il faut tenter sa chance et que …

Et c’est pas mal à ce moment-ci que demoiselle Zinnia se rendit compte que quand bien même elle écrivait sur son chagrin d’amour, quand bien même elle se lamenterait, éviterait de les croiser ensemble et qu’elle continuerait à ressentir quelque chose pour le Gryffondor qu’il ne partageait pas, était littéralement une perte de son temps. Il l’appréciait comme ami, et ça lui semblait naturel, alors si elle ne le voyait pas ainsi peut-être devrait-elle cesser de le voir ou juste lui expliquer. Bon. Malaise garanti. Mais au moins, elle n’agirait plus comme une idiote en fuyant, se cacher, écrire, compenser bref. Au moins, il pourrait peut-être comprendre plus aisément qu’elle veuille garder ces distances, et n’agirait plus sans connaître les conséquences de ces paroles. Après tout, n’avait-elle pas passé prêt de débouler le grand escalier au moment ou il lui avait signifier que si le règlement n’y était pas contraire ; il l’aurait invité à emménager avec lui dans son dortoir. Elle avait donné un sacré spectacle aux cadres et finalement rien ne s’était réglé pour autant.

… quelques fois, il vaut mieux dire ce que l’on ressent réellement que d’assourdir nos sentiments. Moi, je fais tout de travers, alors. Alors je peux te dire ce qui ne marche pas. Dit-elle avec un sourire contrit.

Sa main gauche décolla du mur, se mit à tournoyer sa tresse alors qu’elle maintenait une mine songeuse. Elle n’avait pas envie de raconter les confidences de Zeynep à personne, après tout, elle n’était pas du genre à lancer des ragots, ni des rumeurs. Non, elle pensait plus à elle, à cet instant. Comme revenant à ces pensées, elle lança :
Je suis là si tu veux en parler. Et je ne te jugerai pas, promis.

Un léger silence en suspension avant de poursuivre.

Je dois aller à la bibliothèque. Tu t’en vas par-là ?

Après tout, elle avait quelques recherches à faire pour le travail avec Thomas en soins. Elle voulait prendre un temp pour fouiller dans la réserve à savoir s’il y avait des traces de leur sujet dans les nombreux bouquins non disponible sur les rayons régulier. Il lui restait encore un moment avant le repas qu’elle pouvait utiliser à bon compte. C'était un des avantages de son grade argent, elle allait l'utiliser jusqu'à ce que quelqu'un réalise qu'elle était un cancre dans une chaussette. Elle ignorait comment fonctionnait ce truc de grade et tout autant pourquoi elle n'était pas acier comme bon nombre de personne. Elle avait surtout l'impression que c'était lié à des choses qu'elle ne faisait pas qu'à sa propre performance scolaire; pas qu'elle n'y mettait pas du sien, mais plutôt parce qu'elle n'échouait pas lamentablement et faisait des efforts dans ces matières plus faible. Ce n'était pas l'envie de faire des bêtises qui lui manquait par contre. Étant plus d'humeur noctambule, être enfermé le soir dans la tour lui semblait vraiment pénible, mais personne ne l'incitait à briser le règlement et le résultat était tout là.

Elle décolla son dos du mur, consciente d'initier le mouvement, sans pour autant le brusquer, invitant même la Poufsouffle à quelques échanges encore durant son parcours si c'était le même que le sien.

@Zeynep J. Özdemir

Je ne savais dans quelles mesures les conseils d’Azure en matière d’amour étaient fiables mais depuis le début ils étaient au moins bienvenus, d’autant plus que malgré les échecs répétés, c’était une formidable occasion de m’exercer à la légilimancie. Mais toutes les occasions ont une fin et celle-ci tombait à pic. Azure devait aller à la bibliothèque et moi, je devais dormir. C’était les premiers enseignements de ma nouvelle lubie : c’était difficile et épuisant. J’étais un peu déprimée de ne pas avoir réussi mais déjà, je réfléchissais aux prochaines fois. Dès ce soir, j’enverrais un message à Dmitri pour lui raconter. Dès demain, je me poserais la question de réessayer sur Azure ou sur quelqu’un d’autre. Évidemment, il allait falloir que je varie les cobayes. Azure devait déjà trouver cela un peu louche que je lui adresse tant la parole aujourd’hui et sur un sujet que d’aucuns jugeaient très personnel alors que jusque là nos relations s’étaient limitées à l’amabilité des échanges dans une salle de classe.
J’aurais pu poursuivre encore un peu la conversation, prétexter qu’il fallait moi aussi que je me rende à la bibliothèque – ce qui n’aurait pas été délirant vu la masse de devoirs que j’avais. Mais je préférais écourter et aller dormir un peu, de peur de finir par faire une bêtise à cause de ma fatigue.
« Non, je vais filer dans ma salle commune je pense ! »
Mais avant de partir il fallait quand même que j’ajoute par précaution :
« Evidemment, tu dis rien à personne, d’accord ? »
Ce n’était pas vraiment une question et je n’attendis d’ailleurs pas sa réponse pour tourner les talons et prendre l’escalier. Et pourtant, c’était une demande bien inutile au regard des précautions élémentaires que je n’avais pas pensé à prendre. Le tableau qui semblait d’un coup s’éveiller à mon départ aurait dû me rappeler qu’à Poudlard, les murs avaient des oreilles.

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