Keep moving forward

Sept mois s’étaient écoulés, depuis que Hayden avait revêtu pour la dernière fois l’apparence de Haley Strauss. Tant bien que mal, il avait résisté à la tentation, refoulé ce désir coupable qui s’emparait de lui dès lors qu’il croisait son propre reflet. Il connaissait pourtant les risques, d’autant plus entre les murs de Poudlard… Il n’avait été que trop confronté à Rosalie alors qu’il était transformé, ou à quelqu’un d’autres susceptible de le démasquer. Sans parler de la véritable Haley, qui avait croisé son chemin en plein coeur d’Oslo, et qui n’avait pas été facile à semer… Mais la déraison l’avait emporté, et à nouveau, il avait procédé à la transformation. Ses cheveux courts cendrés s’étaient rallongés jusqu’au niveau de ses omoplates, revêtant une couleur plus blonde, tandis que les os de son visage, dans un craquement sonore, avaient bouleversé sa morphologie. Puisque son alter ego effectuait normalement une ronde dans les étages inférieurs, il avait à nouveau commis l’erreur de croire que la voie était libre… Mais durant le peu de temps qu’il avait profité de sa transformation, il l’avait à nouveau ressentie : cette sensation vivifiante, l’exaltant plaisir de se sentir bien, dans ce corps qui n’était pourtant pas le sien. C’était comme s’il était libéré de toutes les chaînes qui l’entravaient au quotidien, comme si on lui rendait enfin le contrôle de lui-même, le gonflant d’une assurance toute nouvelle. Blaze avait raison sur un point : la métamorphomagie était un don. Mais cette euphorie fut de bien courte durée… Comme une malédiction qui se répétait inlassablement, il aperçut au bout d’une heure la silhouette de la préfète de Poufsouffle apparaître au détour d’un couloir. Il ne sut exactement si elle avait eu le temps de le voir distinctement… Sans se demander ce qu’elle pouvait bien faire là, et animé par un instinct quasi surhumain, Hayden fit demi-tour, pressant le pas à vive allure, ne sachant où se cacher.

Arrivé dans les toilettes des filles, les différents miroirs de la pièce lui renvoyèrent tous le même reflet ; celui d’une jeune fille aux boucles blondes, essoufflée, au regard fuyant. Comme à son habitude, le carrelage était encore inondé, sans doute à cause des canalisations que Mimi avait l’habitude de saccager durant ses sautes d’humeur. Sans réfléchir, il se réfugia dans l’une des cabines dont la porte était ouverte, manquant de glisser dans sa précipitation, et s’empressa d’en refermer le battant, puis d’abaisser le loquet. Il constata plutôt rapidement que le verrou ne le protègerait pas bien longtemps ; aussi il s’assit sur la cuvette des toilettes, genoux repliés contre sa poitrine, tirant sa baguette de sa poche dans l’espoir maigre de trouver une solution rapidement. Des bruits de pas se faisaient déjà entendre… Une boule naquit dans sa gorge : est-ce que Haley l’avait déjà retrouvé ? Le souffle coupé, il se mit à espérer, longuement, qu’elle ferait demi-tour et ne s’attarderait pas. Ou, encore mieux, qu’il s’agissait d’une autre fille… Mais il avait fallu que celle qu’il prenne pour modèle se révèle être une véritable acharnée, tant en classe que pour résoudre les mystères auxquels elle n’avait pas de réponse. Les bruits de pas s’interrompirent, durant quelques secondes qui lui parurent être une éternité, avant de soudainement de rapprocher. Cette partie de cache-cache commençait réellement à devenir pesante... Mordillant l’extrémité de son index, gagné par la nervosité, il resserra ses doigts autour de sa baguette, prêt à intervenir si les choses se corsaient et que son identité se retrouvait compromise. Chose qu’il était loin d’espérer… L’idée de s’en prendre à Haley si nécessaire, lui était véritablement désagréable, mais il ne pouvait imaginer un monde où elle découvrait la vérité.

@Haley M. Strauss

Depuis quelques mois, Haley était une fille différente. Pour la première fois de sa vie, elle avait l’intuition de réellement vivre. Ou tout du moins, commençait-elle à toucher du doigt ce qu’était l’adolescence. Elle n’était plus toujours plongée dans ses livres, quand bien même il lui semblait impassable de délaisser ses études ; seulement voilà, elle avait appris à se trouver un nouvel emploi du temps qui laissait de l’espace à ses patrouilles de préfète, à ses entraînements de quidditch et à une maigre vie sociale. L’âge faisait évidemment partie intégrante de cette volonté de vivre différemment, mais une chose avait tout bousculé et accéléré sa transformation : sa rencontre à Oslo avec une autre personne qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Cette impression qu’on lui volait sa vie, que l’on utilisait sa propre personne pour profiter de ses amis, de ses proches... quelques nuits d’angoisses avaient été l’occasion d’élaborer les pires scenarios. Remplacée par une personne qui n’était pas elle, délaissée et oubliée au profit d’un usurpateur... non ! Rosalie lui avait avoué avoir déjà discuté avec le double, sans savoir que ce n’était pas sa meilleure amie et sûrement était-ce arrivé de nombreuses fois. Chaque heure qu’Haley passait dans la bibliothèque plutôt qu’à Pré-au-Lard avec ses amis, chaque danse qu’elle n’acceptait pas au bal pour lire un ouvrage dans son dortoir lui était volée... ça n’était plus possible. Désormais, elle comptait bien occuper tout ce temps elle-même, pour empêcher ce double de lui subtiliser sa vie.

Et si l’enquête qu’elle menait avec la gryffondor et Artemis avançait, elle demeurait trop lente. Ils n’avaient encore aucune certitude quant au coupable. Aucun suspect évident, seules quelques suspicions, des noms glanés sur une liste d’inscrit à un voyage scolaire. Pour autant, à présent que ses amis savaient et qu’ils utilisaient un code pour vérifier qu’il s’agissait bien d’elle, elle se sentait moins en danger. Elle parvenait presque à en oublier l’existence de l’usurpateur. Peut-être même qu’il n’était plus que de l’histoire ancienne, après tout ? Un élève qui n’était plus à Poudlard ?

Toute à ces pensées, elle patrouillait dans les couloirs comme la bonne préfète qu’elle était. Ça au moins, son double ne pouvait pas lui voler : il n’avait pas son insigne. Après un premier passage dans les sous-sols, qui était définitivement moins désagréable depuis qu’elle avait fait une ronde avec Armitage, elle remontait au premier étage, passant devant sa salle commune sans croiser le moindre poufsouffle – à son plus grand plaisir – elle continua sur sa lancée, grimpant au deuxième. Elle ne s’attendait pas vraiment à voir quelqu’un ce soir, du moins peut-être un grade or, qui avait encore le droit d’être dans les couloirs. Sans doute était-ce l’un d’entre eux d’ailleurs qu’elle entendit marcher, avant d’en apercevoir la silhouette. Et la chevelure. Une longue tignasse blonde, légèrement ondulée. La jeune fille fronça les sourcils sous l’effet de la surprise. Un brin de panique vint habiter son cœur. Non, elle avait rêvé. Ça n’était pas sa tête. Bien d’autres filles devaient lui ressembler vaguement de loin. Se convaincant plutôt bien que ça n’était qu’une impression de déjà-vu, elle pressa le pas pour tenter d’apercevoir mieux la personne ; c’était ce que ferait un bon préfet. Vérifier que la personne dans les couloirs avait le droit d’y être, renvoyer à son dortoir et signaler aux professeurs dans le cas contraire.

Dans les couloirs vides, les bruits de pas de la fugitive raisonnaient tout juste assez pour qu’elle puisse vaguement les suivre. Une porte sembla se refermer un peu brusquement et lorsqu’elle atteignit l’endroit, il n’y avait nulle autre possibilité que les toilettes. Le reste n’était que salles de classe normalement fermées à clef. Haley poussa la porte, pénétrant dans les sanitaires. Elle ne voyait nulle autre personne que son reflet dans le sol mouillé et dans les glaces en face d’elle. Après un instant d’hésitation, elle s’avança, scrutant chacune des cabines ouvertes d’un simple coup d’œil. Elle tira sur une porte un peu trop refermée, mais aucune résistance ne se fit et personne ne se trouvait à l’intérieur. « Je sais qu’il y a quelqu’un ! » asséna-t-elle d’une voix forte tout en tirant sa baguette de la poche de sa robe de sorcière. Peut-être s’était-elle effectivement trompée de pièces. Quelqu’un aurait pu ouvrir la salle de classe des runes. Ses doigts se posèrent sur la poignée d’une autre cabine, mais cette fois-ci, lorsqu’elle tira, elle rencontra la résistance d’un loquet. Bingo !

Elle tenait le fugitif, qui qu’il soit. « Allez, manifeste-toi. Je n’ai pas que ça à faire, alors promis, si tu sors maintenant, je te laisserai rentrer dans ton dortoir sans demander de retrait de points ou sans te signaler à monsieur Armitage. » Elle était généreuse, non ? Pas de punition, elle retournait dans sa salle commune et Haley continuait sa ronde comme si de rien n’était. En revanche, si elle devait ouvrir de force la porte, elle allait se fâcher. « Je compte jusqu’à trois. » L’ultimatum était donné. « Un... »

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Keep moving forward

Hayden eut l’impression que son coeur dans sa poitrine allait exploser, tant la pression était insoutenable. C’était un véritable cauchemar, que l’attente semblait étirer à l’infini. Le temps d’un instant, il eut l’impression qu’il ne sortirait jamais de cette cabine, qu’il était condamné à y rester coincé une éternité… Cela restait plus envisageable d’y demeurer cloîtré, plutôt que d’aller au dehors, affronter la véritable Haley. Car c’était bien elle, il le sentait… Pour avoir imité cette démarche assurée qui était la sienne, il était capable de la reconnaître entre mille, au seul rythme de ses pas sur le carrelage humide. Sa voix se fit finalement entendre, et une drôle de boule se forma dans la gorge de Hayden…  Plus aucun doute n’était possible. Et elle savait. Sans doute avait-il mis trop de temps à réagir, à l’angle de ce couloir… Quelques furtives secondes avaient suffi à mettre à mal sa couverture, et le temps d’un instant, il se surprit à imaginer que tout était fini. Que plus jamais il ne pourrait changer d’apparence, comme si la révélation de ce don maudit devait ensuite entraîner sa confiscation. Et l’idée d’être à nouveau coincé, pour l’éternité, dans son seul corps de naissance, lui donna quelques vertiges… « Je… » Ce fut tout ce qu’il était capable de laisser échapper. Il se sentit ainsi profondément démuni, enfermé dans ces toilettes, sans aucun échappatoire visible. Il essaya malgré tout une métamorphose en urgence, sans que réellement il ne parvienne à se concentrer suffisamment longtemps sur un visage pour revêtir son apparence… Et cette démarche se révéla sans grande surprise être un échec. De l’autre côté du battant, il entendit la véritable Haley formuler un ultimatum, menaçant de faire s’écrouler la dernière barrière qui les séparait l’un de l’autre, et ce dernier avertissement le tétanisa sur place.

Jetant des coups d’oeil incessants autour de lui, comme si les canalisations étaient capables de lui offrir une réponse, il se rendit à l’évidence : il était fait comme un rat. Même en imitant Haley Strauss, comme il l’avait souvent fait depuis quatre ans, il n’était jamais parvenu à reproduire ce ton déterminé qui était le sien. C’était peut-être pourquoi, lorsqu’il se métamorphosait en elle, il se sentait capable de tout… Pourtant, par instinct, il ne put se résoudre à ce que tout se finisse maintenant. « Tu te trompes, arrête ! » s’exclama-t-il, tentant tant bien que mal de camoufler cette voix qu’elle devait déjà bien connaître… Il ignora si cette tentative désespérée se révèlerait fructueuse, mais le manque d’options à sa disposition le contraignait à s’emparer de tout ce qui lui tombait sous la main, aussi peu pertinent que ce fusse. « Je ne sais pas ce que tu veux, mais laisse-moi, s’il te plaît… » ajouta-t-il, sa voix trahissant sa nervosité, les mains plaquées sur la porte, comme s’il ne s’agissait que d’une simple vitre entre lui et son interlocutrice. Elle était en colère, il le sentait… et, peut-être avait-elle peur, elle aussi ? Se retrouver métamorphosé en elle ne lui permettait pas d’accéder à ses émotions, mais pour une raison qui lui échappait, il avait l’impression de ressentir au plus profond de lui les sentiments contradictoires qui la parcouraient. « Je n’ai rien fait, rien fait du tout… » répéta-t-il, tant pour elle que pour lui-même. Et pourtant, il se retrouvait pourtant incarcéré dans cette fichue cabine, sous une identité féminine qu’il avait usurpée à sa camarade… Il savait que personne ne pourrait jamais le comprendre, quand bien même il essaierait de l’expliquer avec toute la bonne volonté du monde.

@Haley M. Strauss

Une seule porte la séparait de la fugitive. Un petit panneau de bois, si fin, et pourtant, il semblait une bonne protection. Si la personne de l’autre côté n’ouvrait pas, qu’allait-elle faire ? Exploser la porte avec sa baguette ? L’idée était presque séduisante – diantre, les entraînements sous la houlette d’Erin commençaient par déteindre sur elle – mais elle n’était sans doute pas très constructive. D’autant qu’elle risquait de blesser la pauvre enfermée de l’autre côté, ce qui ferait tout de même tâche sur son curriculum de préfète.

Un balbutiement timide traversa l’espace qui les séparait, dévoilant une voix féminine sans doute peu assurée. Peut-être craignait-elle effectivement de voir la porte partir en feu à quelques centimètres d’elle ? Haley allait continuer à égrener son décompte, mais une exclamation la prit de cours, figeant sa phrase en plein milieu de son « deux ». À l’aveugle, avec seulement le son procuré par l’autre personne et le clapotement de l’eau sous les pieds de la poufsouffle, il lui était difficile de déterminer qui était de l’autre côté. Mais elle avait l’impression de lui avoir déjà adressée la parole. Au moins lui était-elle familière. C’était une impression un peu étrange, sans qu’elle ne puisse réellement déterminer ce qui lui donnait ce sentiment. « Je veux simplement que tu ouvres cette porte. » répondit-elle d’une voix qu’elle espérait plus douce. Dans une tentative de rassurer cette étrange personne à la chevelure dorée et à la voix si familière, elle tentait de désamorcer un peu la situation. « Je suis la préfète de poufsouffle, et sauf si tu es un grade or, tu devrais déjà être en direction de ta salle commune. » Elle enfilait les casquettes du bon et du mauvais flic à elle toute seule, alternant entre une fermeté héritée de sa mère et la douceur plus tranquille de son père.

Elle n’avait pas abandonnée l’idée d’ouvrir cette porte par la force, s’il le fallait. En une autre circonstance, elle aurait pu passer l’éponge et continuer sa ronde sans trop se préoccuper de ce récalcitrant, mais... non, en fait, elle détestait ne pas avoir le fin mot de l’histoire. Une personne qui se cachait avec forcément quelques secrets à préserver. Une sortie en plein couvre-feu, des objets interdits par le règlement ou quoi que ce puisse être, il y avait anguille sous roche. Et l’anguille lui donnait une impression de déjà vu qui accentuait bien trop cette impression de devoir résoudre ce mystère. « Si tu n’as rien fait, tu peux donc ouvrir cette porte et sortir, non ? » Machinalement, elle commençait à réfléchir au sort le plus adapté en pareille circonstance ; sa baguette toujours en main, pas encore pointée sur la porte, mais prête à être utilisée, elle tendait une dernière perche. « Si tu ne veux pas avoir des soucis avec la direction, tu devrais sortir maintenant. Je finirais bien par ouvrir, de toute façon, alors mieux vaut pour toi que je sois dans de bonnes dispositions. » Elle marqua une brève pause, comme pour lui laisser le temps de peser le pour et le contre. « Allez, sors de là, maintenant ! Tu as eu bien plus de temps que ce que je t’accordais au début. »

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Keep moving forward

Savoir la véritable Haley juste derrière cette porte, se posant comme un obstacle à toute tentative de fuite de sa part, et menaçant de faire disparaître la dernière cloison qui les séparait dans ces toilettes à moitié inondées, mettait Hayden dans une posture très inconfortable. A nouveau, il avait joué avec les limites, et s’en mordait les doigts… Maintenant, à en croire Haley, il n’y avait plus d’échappatoire pour lui, quand bien même le prétexte qu’elle invoquait était la proximité de l’heure du couvre-feu. « Je suis en retard… ? » demanda-t-il, comme si cela importait réellement. Il voulait y croire, qu’elle n’était là que par hasard, simplement dans un excès de zèle, par souci d’effectuer correctement son travail de préfète… Mais il fallait être réaliste, elle ne serait pas là, en train de menacer de faire sauter la porte de la cabine des toilettes s’il ne s’agissait que d’un futile problème d’horaires. Elle s’était doutée de quelque chose, peut-être même que quelqu’un lui avait rapporté sa présence à l’étage… Il n’y avait que très peu de chance pour qu’il puisse s’en sortir, quand bien même elle essayait, par sa voix doucereuse, de l’en convaincre. Le temps d’un instant, il fut tenter de la croire, qu’elle pourrait faire abstraction de tout cela s’il sortait… Mais la raison finit par reprendre le dessus sur ses réflexions : « Non, je ne peux pas… ! » A nouveau, il essaya de toutes ses forces de se transformer, redoublant d’ardeur pour que la métamorphose se réalise. Mais les boucles blondes volées à sa camarade ne se raccourcirent pas, son squelette semblait refuser d’opérer le changement qu’il lui réclamait. Son manque de concentration, mêlé au vent de panique qui l’agitait, mettait à mal toute tentative de sa part…

Le ton autoritaire de la préfète était sans appel, et il savait parfaitement, en l’entendant, qu’elle n’aurait aucun scrupule à mettre ses menaces à exécution… A la fois, son obstination et sa persévérance dans ses efforts forçaient l’admiration, mais son inflexibilité mettait Hayden dos au mur, l’obligeant à réfléchir à ses derniers recours. Il n’était pas à Oslo ici… il n’y avait aucun échappatoire pour lui. « Tu… tu vas me dénoncer ? Pour quelques minutes d’avance sur le couvre-feu… ? » Comme si c’était réellement ce qu’il craignait… Il se fichait bien de passer grade acier et de passer toutes ses soirées en retenue, alors qu’il était possible en revanche qu’on le prive de son don… « Tu es sûre que c’est ce que tu veux, Haley ? » lui demanda-t-il, dans une dernière tentative de faire appel à sa sensibilité. Etait-ce parce qu’il était habitué à emprunter son apparence qu’il avait cette intime impression de la connaître, alors que pourtant ils ne s’adressaient d’ordinaire presque jamais l’un à l’autre ? Même en classe, il ne se portaient pas grande attention. C’était comme si deux univers entiers les séparaient, eux et leurs fréquentations, leurs centres d’intérêt opposés, leurs envies… Et pourtant, il y avait ce lien, dont elle n’avait peut-être même pas connaissance. Ce lien si fragile, mais étonnamment puissant, qui semblait les relier l’un à l’autre. Pour autant, Hayden n’était que trop conscient de la situation dans laquelle il se retrouverait, dès lors qu’elle réaliserait qui il était… Et cela, il ne pouvait le permettre. Aussi, ragaillardi par un élan instinctif de préservation, il pointa sa baguette contre le verrou de la porte, espérant tout au moins gagner un peu de temps sur la préfète… « Collaporta » lança-t-il, sans grand espoir, avant de voir une petite étincelle se former à l’extrémité de sa baguette, qui englua bientôt le verrou tout entier. Dans la panique, il ne s’était pas attendu à réussir ce sort, quand bien même il ne se faisait pas d’illusions. Il ne faudrait qu’un Alohomora bien réalisé à Haley pour parvenir à abaisser sa dernière défense, une pauvre porte qui ne tiendrait certainement pas éternellement…

Transformation ratée
Collaporta réussi

@Haley M. Strauss

La fugitive ne faisait toujours pas mine d’ouvrir. Envers et contre les demandes de la préfète, elle tenait bon... c’était si stupide, tout serait plus simple si elle capitulait plutôt que de discuter de l’autre côté. « Eh bien, ça dépend de ton grade » répondit-il en haussant les épaules, sans même prendre le temps de regarder si c’était effectivement le cas. Quoi qu’il en soit, Haley voulait que cette porte s’ouvre, parce qu’elle ne supportait pas qu’on lui résiste. Ni un devoir, ni une personne : quand elle demandait quelque chose, elle avait besoin de l’obtenir. C’est ainsi qu’elle avait grandi, fille unique d’un couple désespéré, enfant parfois délaissée par les travaux trop prenants de ses parents, mais qui compensaient en satisfaisant au moindre de ses caprices. « Pardonne-moi si je t’ai laissé entendre que tu avais le choix. Je vais être plus claire. » Elle marqua une pause presque cruelle durant laquelle le temps sembla s’étirer longuement. Les battements de leurs cœurs devaient être à l’unisson, vifs, trop peut-être pour leur bien. La préfète n’avait jamais eu une santé de fer ; elle craignait presque de se découvrir, en plus de multiples allergies, d’un souci cardiaque quelconque. « Ouvre cette satané porte, ou je la fais sauter. » La menace était d’un ridicule. Une réaction excessive, presque celle d’une enfant qui se voyait refuser son jouet et qui faisait un caprice, à ceci près qu’elle le faisait avec un peu plus de prestance.

Pourquoi temps de mystère, alors qu’elle avait promis qu’en sortant, la fille ne risquait rien de plus que d’être envoyée dans son dortoir ? On ne lui avait pas résisté ainsi depuis sa rencontre avec son double, dans les quartiers touristiques d’Oslo. Son pire ennemi était en fait elle-même : déterminée, prête à tout pour obtenir ce qu’elle désirait plus que tout. Des réponses, des bonnes notes ou voir le visage de la fugitive enfermée dans les toilettes de l’école. Parce que si elle se cachait ainsi, il devait y avoir une raison... et dès lors que l’on rencontrait un usurpateur, l’on devenait vite paranoïaque. « Si tu sors maintenant, je te l’ai dit, je ne vais pas te dénoncer. » Elle posa la main sur la poignée. « Mais si tu me fais perdre patience, alors je n'aurais aucun scrupule à le faire. » La préfète marqua une hésitation en entendant son prénom. Sans comprendre ce qu’elle trouvait de particulièrement dérangeant là-dedans, une sensation étrange remonta le long de son échine, comme un frisson. Ça n’était pas de peur – et encore moins de froid – mais un sentiment plus profond. Comme un retour à sa première année à Poudlard, lors du changement de corps de Noël. Un souvenir un peu traumatisant pour l’enfant anxieuse de onze ans qu’elle était alors.

De l’autre côté de la porte, celle qui la connaissait assez pour savoir que la préfète de poufsouffle s’appelait Haley, resta un temps silencieuse... puis finalement rompit ce moment de flottement par une incantation. La jeune anglaise ouvrit grand la bouche de surprise, ne s’attendant clairement pas à pareil affront. L’entendre lancer un sort, se barricader ainsi dans son petit espace, suffit à chasser ses angoisses naissantes au profit d’une détermination sans faille. « Tant pis pour toi. Je voulais être gentille. » Machinalement, elle tourna sa main toujours posée sur la poignée, pour tenter de l’enclencher. Sans succès. Elle recula de deux pas, pointant sa baguette à peu près à l’endroit où se trouvait le loquet. « Alohomora ! » Prestement, laissant à peine le temps à sa baguette de lancer le sort, elle reposait sa main sur la clenche et appuyait... pour rencontrer une résistance qui ne devrait pas avoir lieu. « Satané... » Elle ne termina pas sa phrase, pestant intérieurement contre elle-même. Ça y est, elle était énervée. À la résistance absurde de la personne s’ajoutait l’échec, créant un cocktail d’impatience. Repointant avec toujours plus de hargne sa baguette, elle tenta un ultime sort : « Deprimo ! » Cette fois-ci, elle vit la porte se creuser et le bois se craqueler dans un petit cercle autour de ce qu’elle pensait être le loquet. Le spectacle, si minime fut-il, était assez hypnotisant. Assez pour qu’elle ne tente même pas d’ouvrir immédiatement.


HRP : vu que j'ai lancé deux sorts en mode Haley-pas-contente, j'ouvre pas la porte pour te laisser l'occasion d'agir

Edit :
Alohomora échec
Deprimo réussite (mais je précise pas si elle a visé juste le loquet, donc ça peut se jouer aux dés aussi, ça. C'est comme tu le sens.)

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Keep moving forward

La voix de Haley se faisait plus intimidante, plus autoritaire, et résister reclus dans cette cabine devenait de plus en plus complexe pour Hayden qui se sentait réellement pris au piège… Le temps d’un instant, il finit par se dire que ce serait peut-être plus simple, si tout se terminait maintenant, ici. Plus de cachotteries, plus de tours de passe-passe incessants pour avoir à se sentir bien dans sa peau… Ce serait peut-être même reposant, que tout s’arrête ; son don mourrait alors avec son envie d’incarner un nouveau corps. « Haley… Je t’en prie… » tenta-t-il, la voix faiblissante, comme un dernier recours. Il sursauta légèrement, laissant échapper un léger cri avec la voix de la préfète, tandis qu’un cercle se formait autour de la porte. Il ne sut si c’était l’urgence de la situation, ou une soudaine montée d’adrénaline, qui fit que la troisième fois fut la bonne : s’il n’y eut pas de grand changement dans sa silhouette globale, puisque sa poitrine n’évolua pas beaucoup, il ressentit surtout des picotement au niveau de ses joues et de ses arcades sourcilières. Ses cheveux déjà longs semblèrent s’éclaircir jusqu’à atteindre un blond polaire, et son visage se remodela, bouleversant toute l’architecture de son visage, accentuant la proéminence de son menton et de son nez.

Il ne sut exactement pourquoi c’était à Rosalie qu’il avait songé en premier lieu, connaissant pourtant les liens que cette dernière entretenait avec Haley, mais c’était peut-être sa toute dernière chance de s’en sortir. Et lorsqu’il vit la main de la préfète s’infiltrer dans le bois abîmé de la porte pour venir tourner la poignée, il eut un geste de recul, se collant presque aux tuyaux des canalisations qui longeaient le mur derrière lui, avant de s’exclamer subitement, les joues rougies, les pupilles dilatées : « Mais qu’est-ce qui te prend… ?! ». Le battant finit par s’ouvrir complètement, dévoilant le visage de la préfète, visage qui avait été le sien quelques secondes plus tôt, avant qu’il n’emprunte alors ceux de la Gryffondor… Il demeura ainsi, quelques instants à lui faire face, sans savoir quoi dire ou quoi faire, les doigts resserrés autour de sa baguette dans la poche de sa robe. « Pourquoi tu t’en prends à moi, comme ça ? » Il ne faisait même plus l’effort de tenter de se faire passer pour une autre, tant la pression était forte. Il ne restait plus qu’à espérer que l’image de Rosalie suffirait à la déstabiliser suffisamment pour la convaincre de renoncer… « Je… J’ai rien avoir tout ça ! J’ai rien fait, rien… ! » lança-t-il, l’air trahissant le stress ascendant qui montait en lui. A cela, s’ajoutait le fait que c’était une nouvelle transformation ; il n’avait jamais revêtu l’apparence de sa demi-soeur, et s’imprégner de son corps, de sa manière de se mouvoir, de la singularité de sa démarche, aurait requis davantage de temps. « Je retourne dans mon dortoir, maintenant, c’est que tu voulais, non ? » s’empressa-t-il d’ajouter, tentant de s’imposer face à elle, dans l’optique ultime de la convaincre de le laisser passer. Il fallait que ce cauchemar cesse, maintenant.

Apparence de Hayden:

@Haley M. Strauss

Les suppliques de l’autre adolescente n’y faisaient rien ; Haley ne comptait pas en démordre. Pourquoi ce devait être si compliqué ? Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement ouvrir, comme n’importe qui d’autre l’aurait fait dans pareille circonstance ? Toutes deux s’acharnaient pour leurs positions, comme deux généraux de guerre ennemis. Entre leurs tranchées respectives, la porte faisait office de no man’s land... jusqu’à ce qu’elle y mette un terme. Quelque part, c’était la fugitive qui avait lancé les hostilités en lançant son collaporta. Un sort pour se cloisonner qui, s’il avait résisté face à son alohomora, ne pouvait guère tenir si la partie fixée était simplement détruite.

Une fois n’était pas coutume, la poufsouffle n’avait pas trop réfléchi aux conséquences. La situation était suffisamment atypique, et l’adrénaline aidant, elle avait simplement agi sur un coup de tête un peu insensé. Mais lorsque ses doigts se posèrent sur le battant de bois, frôlant le renfoncement qu’elle venait de créer, elle ne pensait presque pas à ça. Seule une petite voix, au fond d’elle, l’accusait des pires punitions pour avoir ainsi dégrader une partie de l’école. Une infime partie de Poudlard, quelques centimètres de bois tout juste, mais c’était déjà beaucoup trop.

La préfète ne prit pas la peine de répondre, ouvrant la porte dans une attitude presque trop hésitante par rapport à sa détermination des secondes passées. Découvrir l’identité de celle qui jouait à cache-cache avec elle lui faisait presque peur... comme si elle craignait d’être déçue par la mauvaise chute d’une histoire. Mais malgré toutes les hypothèses qu’elle avait pu élaborer, malgré toutes ses attentes, jamais elle n’avait envisagé pareil scénario. « Rosa... ? » La bouche grande ouverte de stupeur, son bras retomba le long du corps, comme coupé de tout lien avec le cerveau. « Mais... » Elle n’y comprenait rien. Certes, cette chevelure blonde correspondait à la silhouette qu’elle avait entraperçue, mais jamais elle n’aurait cru tomber nez à nez avec sa plus proche amie. Pire encore ! Comment n’avait-elle pas reconnu immédiatement la voix de la gryffondor, à travers cette porte ! C’était donc ça, cette gêne qu’elle ressentait au fond de son ventre ? Une pointe qui lui soufflait « mais voyons, tu la connais, c’est même la personne que tu connais le mieux, après toi-même ». Les accusations de l’Écossaise semblaient être autant de petits couteaux plantés dans son cœur. « Je... c’est juste que je ne savais pas que c’était toi ! » répondit-elle totalement désemparée, luttant contre cette montée de larmes qui accouraient jusqu’à ses paupières. « Pourquoi tu n’as rien dit ? » Pourquoi soudainement, elle était si vive, si méchante ? « Tu aurais pu me dire que c’était toi ! Je ne t’aurais jamais dénoncé de quoi que ce soit, tu le sais ! » Face à l’anxiété, face à la pression du travail, de son rôle de préfète et des entraînements de quidditch qui s’intensifiait, voilà qu’elle ne parvenait plus à réagir que par une colère paniquée.

Elle recula un peu face à ce qui ressemblait presque à un assaut. Elle voulait remonter dans son dortoir ? Maintenant ? Alors qu’Haley cherchait encore à reprendre son souffle, et par la même occasion ses esprits ? Alors qu’elle venait de casser une partie de la porte de la cabine des toilettes pour tomber nez à nez avec sa meilleure amie, qui n’avait pas voulu lui dire que c’était elle. « Oui c’est ce que je... enfin non ! » Sa phrase, sur la fin, devenait presque agressive. « Pourquoi tu m’as laissé casser cette porte ? »

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Il ne s’y était pas attendu. A cet air déconfit qui prit aussitôt l’ascendant sur son visage fermé, à cette réaction de surprise qui sembla aussitôt effacer l’agacement qui avait précédé, à peine quelques minutes plus tôt. Et en la voyant ainsi, Hayden se demanda s’il n’était pas en train de commettre une énorme bêtise… Il n’avait pas réfléchi, en prenant l’apparence de Rosalie : c’était comme un simple mécanisme de défense, une dernière carapace, avant de se sentir totalement à nu, à découvert devant celle qui était son modèle. Et il se surprit à regretter un peu, en voyant combien elle paraissait soudainement désolée, devant cette nouvelle apparence qu’il venait de revêtir dans l’urgence… Plus que jamais, il se sentait illégitime, imposteur dans le corps d’une autre. Il ne s’était jamais fait passer pour Rosalie, et n’avait pas franchement eu l’intention de commencer ce soir… Mais Haley ne lui avait pas laissé le choix, en insistant à ce point pour qu’il cède. Elle balbutia le prénom de sa meilleure amie, manifestement sans se douter que c’était un autre qui se trouvait aux commandes de son corps… « Je t’avais demandé de ne pas ouvrir ! Et t’avais l’air tellement… en colère ! Je… » commença-t-il à se justifier maladroitement, avant de voir des larmes perler au bout de ses cils. Ce fut le détail qui lui fit se rendre compte qu’il était allé trop loin… Il lui avait fait du mal, et cette idée le rendit terriblement mal à l’aise. Pourtant, il était trop tard pour renoncer… Il avait trop fait pour sauver ce qui restait de son identité dissimulée. « J’aurais pensé que tu m’aurais reconnue. » ajouta-t-il, d’une voix éteinte, passant une main dans cette épaisse chevelure blonde qui n’était autre que celle de sa demi-soeur.

S’il n’avait jamais vraiment porté Rosalie dans son coeur, force était de constater qu’il la connaissait suffisamment pour pouvoir reproduire ses attitudes corporelles… Mais le ton presque agressif de la préfète le prit de court. Il jeta un regard malheureux aux débris de bois qui jonchaient maintenant sur le carrelage mouillé, et se retourna vers elle. « Je sais pas ce qui t’a pris… Je voulais pas que tu me voies. Pas comme ça. » Il ne sut trop déterminer si c’était lui en Rosalie qui s’exprimait, ou si c’était plutôt lui à travers un discours à double-sens, pour se décharger de ses craintes. S’il avait été libre de s’adresser à Haley simplement, sans détours quelconques, il aurait certainement eu une quantité folle de choses à lui dire… Mais ce n’était certainement pas le moment ; il n’était pas franchement tiré d’affaires. Ne sachant trop quelle posture adopter, mal à l’aise dans ce corps de Rosalie auquel il n’était pas franchement habitué, Hayden reporta son regard sur Haley, qui semblait réellement désemparée. Pris d’un élan d’empathie envers elle, il s’en voulut de lui faire subir une pareille torture psychologique… Il avait pourtant tout tenté pour la dissuader d’entrer, pour la convaincre de s’en aller. « On peut… peut-être la réparer ? » finit-il par proposer timidement, indiquant les débris de la porte… Il n’était pas franchement désireux d’effectuer un Reparo dans un état de stress où il n’était guère certain de réussir quoi que ce soit, ni de se montrer avec une baguette qui ne ressemblait pas à celle de Rosalie. Mais Haley semblait au plus mal, et s’il ne fallait qu’opter pour cette solution pour qu’elle cesse de s’en vouloir, alors il était prêt à s’y résoudre.

Apparence de Hayden:

@Haley M. Strauss

La gorge nouée et les yeux légèrement embués, Haley luttait contre son corps qui retrouvait cette panique enfantine qu’elle n’arrivait jamais vraiment à contrôler. C’en était d’autant plus compliqué que d’ordinaire, aux côtés de Rosalie, elle ne se sentait pas le besoin de lutter. Elle n’avait pas ce même désir viscéral de se montrer sous un jour adulte et mature avec la gryffondor, qui de toute façon l’avait vu pré-adolescente anxieuse face au moindre pépin de sa vie.

Pourtant, dans ce face à face improbable, elle n’avait pas l’impression d’avoir le choix. C’était comme si son corps lui intimait de ne pas trop montrer cette faiblesse... sans grand succès, il fallait l’admettre. La pire des douleurs demeurait que sa meilleure amie retournait désormais ses reproches contre elle, enfonçant coup après coup des poignards invisibles dans son corps. C’était de sa faute, parce qu’elle n’aurait pas dû vouloir ouvrir coûte que coûte la porte. Plus encore, elle lui avait demandé de pas le faire. Et elle ne l’avait même pas reconnu ! Summum de l’outrance. « Mais... » Cette accusation – quoiqu’un peu pâteuse – était la pire. La poufsouffle se sentait soudainement mal de ne pas l’avoir reconnue alors que tous les signaux étaient là : la chevelure blonde, la voix familière... « Tu t’es cachée si vite, comment voulais-tu que je te reconnaisse ? » Elle tentait encore de se défendre. Elle n’était plus l’attaquante, comme quelques secondes auparavant, lorsqu’elle lançait ce sort sur la porte. Désormais, elle se sentait l’animal attaqué. Pas encore acculé, certes, mais qui sentait tout de même le danger poindre.

C’était donc ça, s’engueuler avec Rosalie ? Elle n’avait jamais vraiment tenté l’expérience. Ce qui s’en rapprochait le plus était la petite bouderie, après la révolution masquée. Mais jamais elle n’avait réellement levé le ton sur elle. D’ordinaire, c’était Artemis qui le faisait, au grand damne de l’anglaise qui les regardait s’entredéchirer pour se rabibocher après. « Te voir comment ? » Son regard se fit étonné, marquant une authentique incompréhension. Elle la détailla de haut en bas, cherchant ce qui pouvait tant gêner son amie. Outre le fait qu’elle ne se souvenait pas de l’avoir vu dans ces vêtements – chose qui n’était pas pour autant étonnant, elle allait souvent à Pré-au-Lard sans elle – Haley ne voyait rien de particulièrement détonnant. Ah si ! Les débris de bois au sol. Vestige d’une colère qui ne ressemblait pas tant que ça à l’attrapeuse.

La proposition de la gryffondor calma un peu son cœur trépidant. Il reprenait peu à peu un rythme normal, son esprit moins incapacité par la panique. « Euh... oui. » Pas tout à fait dans son état normal, le bras qui tenait encore sa baguette demeurait le long du corps, inactif. Après l’adrénaline, la peur de se disputer avec Rosalie et celle d’avoir des problèmes avec la direction pour une porte cassée, elle était dans un état second ; elle était habitée par une apathie fort désagréable, un peu comme si elle avait mélangé alcool et abus de sucreries. « Reparo ! » Pointant sa baguette au même endroit que quelques minutes plus tôt, elle s’attendait à voir un crépitement... mais il n’en fut rien. Seul le silence répondit à son incantation. Face à ce constat d’échec un peu lamentable, ses joues s’empourprèrent. « Qui l’eut cru, je suis plus douée pour casser les choses que les réparer... d’ordinaire, c’est sur toi qu’on compte pour les explosions. » Rapport à leur travail de potions, bien entendue. La théorie, elle la maîtrisait parfaitement bien, mais la pratique – surtout lorsqu’elle demandait une forme de vivacité particulière – était plus l’apanage de la flamboyante gryffondor. « Tu peux m’aider ? Je suis un peu... » Secouée ? Désolée ? Énervée ? Sans doute un mélange de tout ça en même temps.

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Keep moving forward

Si Hayden avait songé à tout ce que cette nouvelle métamorphose engendrerait, il s’en serait certainement passé… Ou bien alors, il se serait simplement contenté de s’isoler quelque part, afin d’être certain que personne ne le reconnaisse. Etait-ce à cela qu’il en était réduit désormais, à se cacher dès lors qu’il faisait usage de son don… ? Blaze avait peut-être tort, en réalité : cette faculté n’était rien de plus qu’une malédiction. Ses transformations n’apportaient que des tracas, des doutes, et maintenant, Haley était peinée à cause de lui. Il n’avait jamais eu la moindre intention de la rendre triste, quand bien même ses désirs égoïstes prenaient régulièrement le dessus, lorsqu’il se changeait en elle… Et maintenant, voilà qu’il était coincé face à elle, sous la forme de Rosalie. Sa meilleure amie, rien que ça… Combien de fois jouerait et rejouerait-il cette sempiternelle mascarade ? Se faire passer pour l’une ou pour l’autre, feindre d’être quelqu’un qu’il n’était pas réellement ? Et pourtant, son caprice les avait amenés là, à se toiser en chiens de faïence dans les toilettes inondées, avec une porte à moitié cassée. Un peu embarrassé lorsque Haley, manifestement bouleversée, semblait se rejouer mentalement la scène, il tenta maladroitement de se justifier : « T’as pas entendu ma voix ? » A vrai dire, il ne savait même pas s’il l’imitait correctement… Son manque d’expérience en tant que Rosalie le rendait plutôt peu apte à se calquer à elle quand bien même il connaissait sa gestuelle. Et puis, s’il avait bien appris quelque chose au cours de ses transformations répétées, c’était que cette dernière se comportait différemment avec les personnes qui lui étaient proches, et avec lui.

Mais dans un souci de sauver les apparences auprès de Haley qui lui demanda ce qui l’avait amenée ainsi à se cacher, il préféra jouer la sécurité, ne sachant trop comment la véritable Rosalie aurait pu réagir. Ni même ce qui aurait pu l’amener à réagir de la sorte, à vrai dire… « Je… je préfère ne pas en parler. » C’était honnête… il n’avait aucune envie de s’étendre sur le sujet, ou de chercher un prétexte débile pour expliquer sa présence ici, son comportement étrange, et pourquoi la préfète avait du mettre une porte en morceaux pour pouvoir lui faire face. « Du moins pas tout de suite. Je pense pas être prête. » ajouta-t-il, l’air un peu contrit. Après tout, Haley était sa meilleure amie… Il ne voulait pas lui faire de peine, en faisant comme si elle n’était pas digne de sa confiance. La pauvre semblait si malheureuse, qu’il se sentait bien impuissant de ne rien pouvoir dire pour la rassurer un peu… Après tout, si elle se rendait compte de qui il était, il serait bien la dernière personne qu’elle aurait envie de voir, c’était un fait. Il proposa de s’occuper des morceaux de la porte, et elle tenta d’effectuer un Reparo… Sans grand succès. Il hésita à sortir sa propre baguette, mais se ravisa au dernier moment. Elle ne connaissait que trop bien Rosalie. Certes, le stress ferait peut-être qu’elle aurait d’autres préoccupations que de vérifier l’embout de sa baguette, mais ce n’était pas un risque qu’il était prêt à prendre. « Désolée… Je pense pas y arriver non plus. » répondit-il, d’un air désolé, avant de s’empresser de se rattraper : « Mais… on dira rien à la direction, c’est promis. T’y es pour rien, t’as juste voulu faire ton travail. » affirma-t-il, tentant d’esquisser un semblant de sourire, qui se voulait réconfortant. Quand bien même il cherchait à s’extirper d’une situation indélicate pour lui, ses mots à son attention n’en étaient pas moins sincères. Peut-être, parce qu’au fond, il se sentait intimement lié à elle… « T’as pas à t’en vouloir, d’accord ? T’es une fille géniale, ça arrive à tout le monde d’avoir un moment où… on doute de tout. » Ces derniers mots s’éteignirent au moment où ils franchissaient ses lèvres, et à travers le regard de Rosalie, il tenta de lui transmettre tout ce qu’il aurait aimé pouvoir lui dire. Depuis le début, si les choses s’étaient passé différemment. Peut-être, dans l’espoir vain, qu’elle comprenne un jour.

Apparence de Hayden:

@Haley M. Strauss

Elle ne savait pas réellement à quoi – ou qui – elle s’était attendu découvrir de l’autre côté de la porte, mais à aucun moment elle n’avait envisagé que ce puisse être Rosalie qui surgirait. Imaginer qu’elle se cache d’Haley était hautement improbable et pourtant, la gryffondor n’avait pas tort : les indices étaient là depuis le début. « Si ! Mais avec la résonnance, c’était... » Elle savait bien qu’elle avait reconnu la voix, mais pour une étrange raison, elle n’avait simplement pas fait le lien avec cette ressemblance et sa meilleure amie. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle se cachait ainsi d’elle, mais rien de cette soirée n’était réellement compréhensible. Les reproches à peine voilés de l’Écossaise pesaient trop sur le cœur de la poufsouffle, tant qu’elle ne parvenait à en faire abstraction et à recoller les morceaux. Les différents éléments ne collaient peut-être pas entre eux, mais alors que son cœur battait encore la chamade, elle n’était pas en mesure de le constater. Malgré tout, elle tentait de comprendre, assaillant l’autre fille de questions dont les réponses étaient beaucoup trop évasives à son goût. Elle ouvrit la bouche, s’apprêtant à protester, mais la referma sans dire un mot. Rosalie ne lui cachait pas des secrets ainsi. D’ordinaire, elle était plutôt loquace, racontait pleins de choses et si jamais, elle souhaitait garder un peu de mystère, elle l’enrobait toujours dans des histoires grandiloquentes. Un refus pareil de parler, ça n’était pas habituel. « D’accord... » répondit-elle sans totalement parvenir à gommer l’amertume dans sa voix. Ça lui faisait mal de constater que tout d’un coup, Haley n’était plus la source des confidences de la gryffondor. Elle ne voulait pas lui parler... n’était pas prête pour lui parler. Il lui fallait du courage et du temps pour dire ce qu’elle avait sur le cœur à sa meilleure amie. Ce constat était douloureux.

La préfète n’était pas Artemis. Sans doute qu’en de pareille circonstance, il aurait pu s’énerver contre elle, exiger des réponses ou tout du moins la bouder le temps qu’elle revienne à la raison, mais elle n’en était pas capable. Cette peur maladive de perdre son amie la paralysait et la poussait à courber l’échine plutôt que d’entrer dans une réelle opposition. Puisqu’elle ne voulait pas parler maintenant, tant pis, elle essaierait sûrement plus tard d’obtenir des réponses... en attendant, elle focalisait son esprit sur des choses simples, moins angoissantes que de perdre une personne qui lui était chère. Les débris de bois, c’était bien. Ça ne s’offusquait pas de trop de questions et ça ne faisait pas de scandale. « Et si on nous a vu rentrer ? » Là, elle angoissait. Parce qu’elle n’arrivait pas à lancer un sort basique, parce qu’à chaque situation qui sortait un peu du confort d’une salle de classe – ou même d’examen qui était porteur de plus d’adrénaline que de crainte – elle perdait ses moyens et sa baguette n’obéissait plus. Elle avait toujours envié ceux qui, sans travailler assidument leur pratique, parvenaient à maîtriser un sort en quelques essais alors qu’elle-même devait faire preuve de bien plus d’efforts. Ils ne méritaient pas ce talent naturel. Alors effectivement, elle doutait. De sa plus proche amie – et ce pour la première fois sans doute de sa vie – de ses propres capacités, même de son rôle de préfète. Finalement, elle haussa les épaules, plus par signe de capitulation que parce qu’elle était réellement convaincue des propos de Rosalie. « Je crois que je n’ai pas envie de finir cette ronde... » confessa-t-elle. Et de toute façon, qui pouvait se vanter de traverser les couloirs en pleine nuit sans jamais être vu par un tableau ? Ce rôle était devenu inutile et s’il avait déjà été bien galvaudé par la nomination de personnes comme Maxwell – il n’était pas méchant, mais il fallait être aveugle pour voir en lui un bon candidat à ce poste – il devenait désormais totalement obsolète avec la brigade.

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Keep moving forward

La tournure que prenaient les événements était plutôt étrange ; si cette transformation improvisée au moment où la préfète fracassait une partie de la porte ressemblait à une mission suicide, Hayden avait voulu tenter le tout pour le tout, dos au mur. Certes, il cohabitait, à son plus grand malheur, avec la préfète de Gryffondor durant les vacances... Cela ne signifiait pas pour autant que ses habitudes lui étaient familières, qu'il connaissait parfaitement ses attitudes ou ses tics de langage. A vrai dire, ils se côtoyaient si peu qu'il s'apercevait qu'elle était une véritable étrangère pour lui... Mais pas Haley, qui la connaissait particulièrement bien, puisqu'il s'agissait de sa meilleure amie. Il avait bien conscience de jouer le tout pour le tout : la moindre erreur pourrait compromettre son identité, et le condamner à une bataille dont il ne sortirait pas gagnant. Il inspira longuement, observant le visage de la préfète, qui semblait rongée par le doute et les regrets. Il ressentit alors comme une pointe d’amertume lui lacérer la poitrine… « Non… t’inquiète pas, si quelqu’un nous avait entendu on l’aurait vu. Personne ne sait. » lança-t-il, à moitié pour la rassurer, mais surtout pour lui-même. En effet, il n’avait plus qu’à espérer que personne ne se trouve dans les parages… Il était déjà inespéré qu’il échappe à cette confrontation face à Haley, qui semblait bien déboussolée. Alors, si quelqu’un s’en mêlait, il préférait ne même pas imaginer dans quelle galère il pourrait bien se retrouver. « Personne ne saura. » ajouta-t-il, presque davantage pour lui-même, les joues encore légèrement rosies par l’émotion de cette rencontre inopportune. Il fallait que ce soit la dernière fois ; ces situations incongrues ne le rendaient que trop sujet au stress. Il jeta un œil en arrière, en direction de l’entrée des toilettes, et fut soulagé de se rendre compte que les couloirs semblaient effectivement déserts... A cette heure-ci, cet étage n’était que peu fréquenté. Ainsi donc, dans ce corps inconfortable qu’il avait emprunté en urgence à sa belle-sœur, face à celle dont il usurpait secrètement l’identité depuis déjà des années, c'était là une bien curieuse comédie qui se jouait.

L'humidité du sol inondé, qui avait commencé à gagner les chaussures, s'infiltrait maintenant dans ses chaussettes, lui octroyant une sensation désagréable. Entre ça et les douleurs articulaires liées à la métamorphose, il n'en menait pas large... Heureusement, la véritable Haley ne semblait pas s'en apercevoir, trop concentrée sur ses responsabilités dans cette histoire rocambolesque. Si bien qu'elle affirmait ne plus pouvoir continuer sa ronde. Il se mordit machinalement la lèvre, se massant le coude d'un air un peu gêné. « Tu… tu veux que je prenne ta place ? » lança-t-il, avant de se rendre compte du double-sens terriblement ironique derrière ses mots. Il ne parlait que de son créneau de ronde, mais craignait que ce lapsus ne le trahisse malgré tout. C'était certainement la pire des idées, puisqu'il serait sans doute amené à croiser la véritable Rosalie en paradant dans les couloirs, mais dans le pire des cas il pourrait toujours se retransformer quelque part. Dans l'état actuel des choses, il était prêt à se plier à toutes les exigences, tous les caprices de Haley, si cela lui permettait de se sortir de cette situation inédite... Le visage qu'elle arborait devant lui le peinait quelque peu, l'amenant à se poser des questions sur les raisons qui le motivaient à se transformer : est-ce que, finalement, tout cela en valait réellement la peine ? Obéir à ces instincts, ces envies secrètes, était-ce là un motif légitime pour lui causer du tort, à elle qui n'avait jamais rien demandé... ? Il n'avait jamais imaginé pouvoir lui faire du mal ainsi, par les multiples illusions visuelles qu'il multipliait pour se sortir d'affaire. Haley, puis le concierge, et maintenant Rosalie... il revêtait tant de visages à la fois qu'il avait la désagréable impression de perdre le sien, dans cette féroce bataille mentale qu'il menait. Il osa finalement tendre une main en direction de la Poufsouffle, un peu hésitant, avant de désigner la sortie d'un mouvement de tête. « Je te raccompagne, restons pas là. » En effet, mieux valait éviter qu'on ne les croise à proximité d'une porte en morceaux... Il avait suffisamment de problèmes pour ensuite avoir à justifier ce malheureux incident. La priorité absolue était de dissiper les soupçons de Haley, tout en limitant les dégâts qu'il pourrait causer à la préfète, et pour cela seule la fuite était une option envisageable.

Apparence de Hayden:

@Haley M. Strauss

L’adrénaline, mue par l’envie de découvrir l’identité du mystérieux élève caché dans les toilettes, finalement tombée, Haley était désormais plongée dans une certaine forme d’apathie fort désagréable. Ce sentiment d’avoir échoué dans quelque chose – pire de ne pas être suffisamment digne pour entendre les confidences de sa meilleure amie... et de ne pas avoir la force d’en exiger immédiatement – la rongeait intérieurement, sans qu’elle ne parvienne à l’avouer ouvertement à Rosalie. Elle gardait cette peine pour elle, les épaules basses et les yeux un peu penauds. Il lui devenait alors plus simple de renvoyer ses doutes et son anxiété sur le règlement et les possibles conséquences disciplinaires qu’induirait cette soirée. Personne ne sait. C’était leur petit secret. Un secret imparfait et désagréable car il ne servait qu’à en cacher un autre dont elle n’avait pas le droit d’en connaître la nature. Pas tout de suite. La préfète se raccrochait à cette promesse implicite de savoir pourquoi la gryffondor se cachait d’elle : un jour, elle pourrait lui dire. Ça n’était pas suffisant pour la rassurer, mais tout juste assez pour la faire patienter et panser un peu son orgueil meurtri. « J’espère que tu as raison... » On ne les avait pas vu entrer, personne ne les apercevrait sortir. Nulle trace de leurs méfaits et jamais quiconque ne sera puni pour avoir cassé cette porte. C’était une bien petite bêtise, somme toute très anodine, mais elle avait l’impression de cacher les preuves d’un crime d’envergure. « Je ne comprends pas comment les autres font pour supporter ça... je n'aime pas me sentir coupable, j’ai l’impression que monsieur Armitage va venir me chercher pour m’enfermer dans les cachots. » Elle laissa échapper un petit rire angoissé qui ponctua sa remarque, tentative vaine de de désamorcer une situation qu’elle aurait aimé ne jamais connaître.

Malgré elle, Haley ne pouvait s’empêcher de Rosalie n’était pas aussi sûre d’elle et affirmée que d’accoutumé. Ce malaise jouait comme un coup de marteau qui enfonçait centimètre après centimètre un peu plus le clou : il y avait quelque chose qui la gênait, quelque chose dont elle ne voulait pas lui parler mais de suffisamment important pour que cela transparaisse dans son attitude. Des questions brûlaient les lèvres de la poufsouffle sans qu’elle n’ose les exprimer maintenant. Rongeant son frein, elle ne rêvait plus que d’une chose : mettre tout ça derrière elle, au moins le temps de digérer l’information... quand de l’eau aura coulé sous les ponts, sans doute sera-t-elle plus à même de lui demander des explications. Dans un monde idéal, elle n’en aurait pas besoin, sa meilleure amie venant d’elle-même lui expliquer qu’il ne s’agissait que d’un malheureux quiproquo, d’une incompréhension mutuelle que la fatigue exacerbait. Ou peut-être que demain, elle allait se réveiller en constatant que tout ceci était idiot et aussi anodin que le petit trou dans la porte des toilettes. Caressant ce doux rêve, elle énonçait à haute voix son incapacité à reprendre la patrouille normalement : la seule chose qu’elle désirait à présent, c’était d’aller se réfugier dans son lit pour se morfondre un peu. « Ça ne te dérange pas ? » Même ça, elle n’osait pas réellement lui demander, à présent. Elle se sentait fautive et devoir se faire remplacer par Rosalie accentuait ce malaise.

L’anglaise hésita un instant puis opina du chef et glissa sa main dans celle que lui tendait l’autre fille. Le contact de leurs peaux semblait presque irréel, comme s’il soulignait la réalité de la scène : elle n’était pas un mirage, les débris de bois étaient bel et bien réels, la pointe dans son estomac n’était pas une projection de son esprit.

HRP : je te laisse décider si on clôture là, ou si tu réponds encore une fois

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