Je suis née un jour neigeux de février, le 4 plus précisément. Mes parents étaient les plus comblés au monde étant donné qu'ils avaient eu beaucoup de mal à avoir un enfant. Ce n'est qu'après deux fausses couches que ma mère accoucha de moi. J'ai grandi comme n'importe quelle petite fille, choyée et aimée, même un peu plus qu'il n'en faut. Mais je pouvais comprendre mes parents dans un sens. Ma mère, artiste dans l'âme, m'a initiée à la musique, le violon plus précisément, assez vite dans mon enfance. J'aimais beaucoup cela et j'ai donc continué à m'entraîner pour mon propre plaisir. Peu de temps après, je me suis mise à la peinture. Mes parents étaient fiers de moi, et ce n'était pas parce que j'étais une enfant unique, qu'on mette les choses au clair.

J'appris très vite (et peut-être pas par la bonne personne) que j'étais une sorcière née de sang-pur. Cette personne n'était autre que ma grand-mère, femme que mes parents évitaient le plus car elle voulait me modeler malgré eux. Mes parents, à l'inverse de mon aïeule, étaient des gens qui toléraient les moldus et sang-mêlés. Cela m'aida à être plus tolérante moi aussi mais surtout... Surtout je ne voulais pas devenir comme la mère de ma mère qui n'était autre qu'un monstre à mes yeux. Heureusement pour moi, elle mourut quelques années après ma petite enfance. Seulement, j'avais déjà gagné en maturité beaucoup plus vite grâce à elle. Seule chose dont je l'en remercie... Puis, peu après, j'aurais très bien pu haïr ces gens car ce fut à cause d'un moldu que ma mère périt dans un accident. Cet accident m'envoya dans le coma durant de longues semaines. Lorsque j'appris la mauvaise nouvelle à mon réveil, cela me détruisit. Mon père et moi avions perdu la personne la plus importante dans notre vie. Nous devions à présent nous reconstruire alors que j'étais en pleine rééducation. Trois ans après, à l'âge de onze ans, je reçus ma lettre pour aller à Poudlard. J'étais prête à y rentrer, mon père était fier de moi comme toutes les bonnes choses que je faisais dans ma vie, tous les murs que j'escaladais avec brio. Ma scolarité se passa relativement bien dans la maison de Serdaigle. J'avais peu d'amis mais nous étions tous très loyaux et attachés les uns envers les autres.

Après ma septième année, j'entrepris de faire des études pour être Bibliothécaire. Cela dura cinq bonnes années. A mes 22 ans, je me fis engager en tant que Bibliothécaire dans l'une des nombreuses bibliothèques de Londres. J'y étais bien mais quelque chose manquait dans ma vie : j'avais envie de découvrir le monde. Je donnai donc ma démission quatre ans et demi plus tard et décidai de lâcher un peu de lest pour parcourir l'Écosse, l’Irlande, la France, le Danemark et l'Allemagne. Cela me prit quelques années étant donné que je restais deux à trois ans dans chaque pays pour le découvrir au maximum, apprendre un peu la langue, me faire aux coutumes et autres. Je revenais à Londres le plus souvent possible, l'espace de quelques semaines, pour voir mon père. Sans me vanter, je pouvais dire que, bien que n'étant pas native de ces pays, je me débrouillais assez bien dans ces langues à présent. Oh, j'avais des lacunes, mais je pouvais y vivre avec mes connaissances. Une fois ma soif de voyage acquise, j'entendis beaucoup d’informations à propos de Pourdlard, pas forcément toujours roses. Notamment une chose qui me marqua : l'esclavage, comme je le nomme, des nés-moldus. De quel droit ? Si ma grand-mère était toujours de ce monde, elle aurait adulé ce Blackgan ? Blackman ? Je ne savais plus. Si j’avais été à Londres à ce moment-là, je serais venue aider mais... j'étais bien trop loin et qu'aurais-je pu faire, seule ? En 2025 également, j'étais bien trop loin. Cela ressemblait beaucoup à des excuses que je me donnais mais à cette période, peut-être ne me sentais-je tout simplement pas capable de revenir là où j'avais grandi ? Ce n'est qu'en septembre 2027, l’année de mes 35 ans, que je me motivai à retourner à Londres en entendant que le poste de bibliothécaire à Poudlard était à pourvoir. Je sautai donc sur l'occasion.

Alice O'neil :
Grand-mère maternelle de Lucy, dite la Cruelle : comme tous les sang-pur ou presque, Alice avait une réelle aversion pour les sang-mêlés et les moldus. Elle n'hésitait pas à se moquer d'eux et même à leur jeter un petit maléfice pour les embêter, ce qu’Aurore ne supportait pas. Alice voulait à tout prix briller parmi eux parce que « Ce ne sont que des fourmis et je suis leur reine ». Bien imbue d'elle-même, n'est-ce pas ? Lorsqu’Aurore tomba amoureuse d'un sang-mêlé, ce fut la goutte d'eau et elle déménagea immédiatement de Dublin pour la remettre dans le droit chemin. Une famille de sang-pur devait le rester à vie. Pour son plus grand soulagement, Aurore quitta ce sang-mêlé et tomba amoureuse de Jack, un sang-pur cette fois, avec qui elle se maria pour donner ensuite naissance à Lucy.

Aurore Harper née O'neil :
La mère de Lucy a toujours été tourmentée par le fait que sa propre mère voulait asservir les moldus et les sang-mêlés. Elle ne comprenait tout simplement pas et c'est pour cela, entre autres, qu'elle traînait souvent avec eux, mais plus par curiosité que par mépris envers sa mère. Quand elle tomba amoureuse du sang-mêlé, elle fut forcée de déménager pour échapper à Alice qui quittait Dublin spécialement pour la corriger. Bien qu’Aurore se maria à un sang-pur quelques années plus tard, il pensait la même chose que sa femme sur les moldus et sang-mêlés, mais il le garda secret pour le bien de sa femme et de sa fille.

Jack Harper :
Père de Lucy, Jack ne connut pas ses parents et n’eut d'autre famille que les enfants de l'orphelinat et leurs employés. Il grandit donc mélangé à des sang-mêlés, ce qui le fit devenir tolérant envers eux. Sang-pur... C'était la seule chose qu'il savait de sa famille mais qu'importait, il ferait sa vie comme il l'entendait. À Poudlard, vers la fin de sa dernière année, il rencontra Aurore avec qui il se maria quelques années plus tard. Jack a toujours été le gendre chéri d’Alice, étant donné qu'il était un sang-pur et ça, Jack et Aurore le savaient très bien. Mais cela ne les empêcha pas de vivre leur petite vie tranquillement, surtout après le décès d’Alice.

Lucy Harper :
Que dire ? Vous l'avez découvert un peu plus haut, je ne pense pas avoir grand-chose à redire mise à part que j'ai senti un soulagement immense lorsque ma grand-mère mourut. Elle était bien trop intrusive et voulait commander la famille de sa fille « à la baguette ». C'est donc pour cela que j'ai dû rompre avec mon petit ami moldu lorsqu'elle s'en aperçut. Depuis, je n'ai eu que quelques amourettes et ne m'attends pas à retrouver l'amour. En tout cas, une chose est sûre : je suis heureuse de ne pas avoir connu mes autres grands-parents qui semblaient, eux aussi, très conservateurs.

C'est en ce début de mois de décembre que je prends mes fonctions. Je tiendrai le poste de bibliothécaire dans cette magnifique école. J'ai tellement hâte ! J'ai même failli oublier mes valises, c'est dire ! Enfin avec mes étourderies en plus de d'habitude j'ose avouer que c'est bien pire qu'à l'accoutumée. C'est donc en cette matinée de ce mois qui a apporté la neige que je m'en vais fièrement retrouver ce bon vieux château dont j'avais foulé l'entrée il y a de ça plus d'une dizaine voir quinzaine d'années. Peut être plus ? Oui sûrement, je n'ai jamais été très bonne en calcul, surtout avec les dates mais passons ! Le paysage défilait devant mes yeux qui s'émerveillaient comme à ma première rencontre avec cette école qu'est Poudlard. Je suppose que bien des choses ont changé après tant d'années, ce qui m'excitait encore plus ! Le chemin se passa relativement bien, je ne perdis pas une miettes de ce voyage toujours aussi fabuleux. Le trajet me parut d'ailleurs bien court comparé à la première fois où j'étais arrivée à l'école mais qu'importe, je vais enfin retrouver ma seconde maison car après tout elle l'avait été pendant plusieurs années.

Une fois arrivée devant la grande porte, mes yeux sont brillants d'émerveillement. Je redeviens enfant l'espace de quelques instants avant de me reprendre pour pénétrer à l'intérieur de Pourdlard. Prenant mes bagages je me dépêchais de grimper les escaliers pour aller au premier étage, lieu où se trouvait la bibliothèque. J'y avais passé tellement de temps que j'aurais pu grimper les escaliers à l'aveuglette ! Ouvrant la grande porte où le silence régnait je pris une grande inspiration. M’imprégnant de nouveau de l'odeur de la bibliothèque. L'odeur des livres et grimoires m'allaient à ravir. J'adorais cette odeur et ce depuis que j'avais appris à lire, non pas seulement en goûtant à l'odeur de ce qui devenait à présent mon lieu de travail et de vie. Mais out de même... Je trouvais que cette bibliothèque avait une odeur plus particulière que les autres... Peut être parce qu'il y avait davantage de livre que j'aimais ?