Il n’était pas coutumier pour les élèves de première année de pouvoir fouler le sol de Pré-au-Lard. Il fallait d’ordinaire être en troisième année pour avoir le droit d’y passer son samedi après-midi, mais les exceptions à cette règle semblaient presque devenir la norme dans la vie du jeune tchèque ; après le mariage d’Hannibal Sørensen, voilà qu’on lui permettait à nouveau de se rendre dans la petite bourgade avoisinant Poudlard sans plus de raisons que celle de donner un peu de liberté à des enfants qui en avaient été grandement privés ces derniers temps. À défaut de pouvoir récupérer sa baguette – les samedis de sorties à Pré-au-Lard étant l’un des dramatiques jour auxquels il n’avait pas accès au prolongement magique de sa main – il avait le droit de visiter un peu les alentours. Une bien piètre consolation, mais puisque c’était ça ou rien, il serait idiot de ne pas en profiter.

Âme solitaire en vadrouille, il vaquait ça et là dans les boutiques, découvrant les lieux avec intérêt. Il s’était volontairement éclipsé du reste de ses camarades – délaissant quelque peu Amaïa, Kovit et Colin, qui vaquaient à leurs propres occupations – pour explorer calmement les lieux et renouer avec un rêve d’enfant ; être libre de se balader sans surveillance ni aîné. Il était si rare qu’il puisse le faire qu’il ne pouvait laisser passer une telle occasion.

Les échoppes de bonbons en tout genre ne l’intéressaient pas particulièrement, n’étant pas un grand aficionado des sucreries. À dire vrai, depuis celles que lui avaient envoyées Michaela après la conférence sur le code du secret magique, il n’en avait pas mangé. Il prévoyait tout de même de s’arrêter dans quelques boutiques, mais ce qui l’intéressait pour l’heure, c’était cette animation éphémère. Un petit attroupement attira en premier lieu l’attention de Dmitri qui s’avança jusqu’à pouvoir voir de quoi il s’agissait. Si la raison commandait de ne pas donner son accord pour quelque chose qu’il ne connaissait pas, l’aiglon n’était pas connu pour être particulièrement raisonné et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, il était inscrit et prêt à s’engager dans un jeu inconnu... ou en l’occurrence, dans l’obscurité d’un sortilège.

Le réveil, ou le retour à la réalité, fut plus douloureux qu’escompté. Enfermé. Empreint d’une étrange impression de déjà vu, impression qui atteignit son paroxysme lorsque la chevelure rousse d’une gryffondor survint dans son champ de vision, il ne put s’empêcher de déglutir. Il détestait être enfermé. Ses paupières se refermèrent un bref instant sur ses iris alors qu’il tâchait de se remettre les idées en place : cette fois-ci, il avait un moyen de sortir, il avait le contrôle des choses. Son rythme cardiaque revint peu à peu à la normale alors que la voix d’Azure, une deuxième année qu’il connaissait vaguement sans trop la fréquenter, perçait ses tympans. Puis finalement, un sourire fendit son visage à la remarque de son ancienne codétenue. « Cette fois-ci, promis, j’y suis pour rien ! » répondit-il en rigolant, avant de se tourner vers la quatrième personne qu’il ne connaissait pas. Fidèle à lui-même – et à son éducation très guindée qui en frôlait parfois le ridicule – il inclina la tête vers la fille, manifestement plus âgée que lui. « Et moi, c’est Dmitri. » fit-il en écho à la présentation, plus sobre, de la deuxième année.

Alors qu’Azure lorgnait du côté de la bibliothèque et que Michaela s’intéressait à l’échiquier, le jeune van Aken inspecta du regard la pièce, en quête d’un endroit intéressant.


1 & 2 — Dmitri fouille le bureau.
3 & 4 — Dmitri regarde du côté de la statue.
5 — Dmitri fouille la cheminée.
6 — Dmitri inspecte inutilement la porte. Thorstein ne se cacherait-elle pas de l’autre côté ?

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Laissant ses partenaires de jeu fouiller une partie de la pièce, Dmitri se dirigea vers le bureau. Après la bibliothèque et l’échiquier, c’est ce qui lui paraissait le plus intéressant à scruter. De prime abord, il se révéla relativement décevant avec ses tiroirs vides, mais le garçon avait pour lui d’être assez borné aussi persista-t-il, passant sa main dans le fond de chaque tiroir jusqu’à réaliser que l’un d’eux ne sonnait pas tout à fait comme les autres. Et bingo ! Il découvrir bien vite un double fond qui, lui, n’était pas vite. « J’ai quelque chose... il y a des choses écrites sur mon papier. On dirait des runes. Par pitié, dites-moi que l’une d’entre vous sait les lire... » fit-il en se tournant successivement vers Michaela et Maëlle... cette dernière ne faisant strictement rien, sinon les regarder fouiller de fond en comble la pièce. Azure choisit à peu près ce moment pour lui planter trois livres dans les mains ; il n’était que très rarement d’accord avec la benjamine rouge et or – si ce n’était jamais – mais pour une fois, il partageait son exaspération. Il soupira, avant de reprendre. « Dans tous les cas, il manque un morceau au papier que j’ai trouvé. Sans l’autre bout, je doute qu’on puisse faire quoi que ce soit avec ces runes. » Un sourire un soupçon provocateur fendit son visage. « Donc si lire quelques livres est trop compliqué pour toi, tu peux au moins fouiller voir si tu trouves le morceau restant ? » N’était-il pas gentil à lui laisser ainsi le choix de la marche à suivre ? Réfléchir ou fouiller bêtement, qu’importe, tant qu’elle se rende utile.

Pendant que la serpentard se montrait aussi inutile qu’un veracrasse, Mika, elle, semblait avoir trouvé quelque chose et alpagua le reste du petit groupe.


Sans s’en rendre compte, il avait retenu son souffle quelques secondes en regardant le plateau, en quête du moindre signe.

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