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I'm not made in your likeness (Blue & Carla)
August P. Rowle

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Message(#) Sujet: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptySam 16 Jan - 16:13

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I'm not made in your likeness
Blue et sa rivale

Les samedis après-midi avaient deux avantages : ils offraient un repos bienvenu après une longue semaine de torture scolaire, et ils vidaient miraculeusement la salle commune de Serpentard de tous ses parasites habituels. Il fallait dire que ce weekend de janvier bénéficiait d’un rare halo de lumière dans le brouillard quotidien écossais. Tous avaient décidé de profiter de ces rares éclaircies pour une sortie à Pré-au-Lard ou dans le parc, à jouer avec la neige ou à se promener en bordure du lac glacé. Tous, sauf Bluebell, qui préférait résolument la pénombre tranquille de la salle commune aux paysages infestés d’un bonheur dégoulinant. Elle n’appréciait guère l’humidité, la poussière, les roches lugubres des lieux. Mais s’il y avait bien une chose qu’elle supportait encore moins, c’était précisément les étalages niais des vermines qui avaient colonisé ce château. Elle s’était toujours plaint de la plèbe qui parcourait Poudlard, mais jamais leur présence ne lui avait paru si suffocante que depuis la rentrée. C’est que sa claustrophobie ne valait rien en comparaison à la répulsion qui la serrait lorsqu’elle était entourée de tous ces idiots. Et par tous les dieux, il y en avait bien trop, des imbéciles. Une invasion. Il fallait dire que depuis son retour à Poudlard, elle s’était montrée particulièrement intolérante. A dire la vérité, elle ne supportait plus grand monde, ni plus grand chose. La moindre nuisance lui provoquait de véritables haut-le-cœur. La moindre exclamation la mettait dans un état de torpeur absurde. Comme si elle était constamment en danger, elle était toujours en état d’alerte, et cette attention l’épuisait terriblement. Elle n’avait plus aucune patience, et se couvait de fait d’un voile de dégoût permanent. Ce n’était pas pour rien qu’elle ne mangeait que très peu. Elle n’avait de toute évidence goût à rien. Et il n’était finalement guère étonnant qu’elle préfère s’enfermer dans la salle commune que de respirer le même air que tous les autres pouilleux : l’humidité, la poussière, les roches lugubres valaient bien mieux que la torture de survivre à l’ignoble gaieté ambiante, qui s’opposait ravageusement au chaos de son âme.

En fin de compte, c’était peut-être cela, le problème fondamental. Nonchalemment installée dans l’un des canapés de cuir noir près du feu crépitant de la cheminée, Bluebell jouait pensivement du bout des doigts avec une élégante chevalière en or. Oui, c’était même précisément cela, le coeur de ses troubles : si elle n’avait envie de rien, si elle se sentait ainsi affligée du poids insoutenable d’une inquiétude pérenne, si elle ne ressentait plus qu’une nauséabonde nausée, c’était bien parce qu’au fond d’elle-même, tout était vide. Comment diable le néant aurait-il pu supporter le soleil et ses éclats ? On disait bien que les trous noirs absorbaient même les plus vives lumières. Rien ne pouvait subsister dans un univers aussi sombre que le sien. Pas même la splendeur du bijou qu’elle contemplait, le visage impassible. Pourtant, à l’ombre de cette pensée, un éclair alluma son regard d’une fièvre inattendue. Un voile de colère passa sur ses traits désormais tendus. Alors, elle rangea aussitôt le bijou dans la poche de son long gilet de laine et s’allongea en chien de fusil, la tête posée sur l’un des coussins du canapé. Elle contempla silencieusement les flammes crépiter dans la cheminée devant elle, se demandant si le feu parviendrait à réchauffer le froid qu’elle ressentait en permanence. Mais la fièvre qui dansait encore dans ses yeux était trop puissante pour la matérialité de ce monde. On l’avait souvent comparée à une princesse de glace, ou de la nuit. Qu’il était ironique de constater qu’elle était effectivement glacée, et condamnée aux pensées les plus sombres. Le chagrin emprisonné dans sa cage thoracique s’agita un instant, appuyant sur ses poumons et étouffant son cœur. A bien y penser, elle se demandait même si elle était réellement en vie, parfois. Son pouls était anormalement bas, et à vrai dire, seules ses pensées étaient encore vives. Sii Faust n’était pas aussi acharné, elle n’aurait même pour ainsi dire même plus aucun contact avec la réalité. Elle aurait aussi bien pu être un fantôme. Un sourire amer couvrit ses lèvres un instant. Finnbjörn, s’il avait daigné s’intéresser un minimum à elle, aurait au moins eu le plaisir de constater qu’elle était devenue ce qu’elle lui avait si longtemps reproché. L’ombre d’elle-même, une figure amnésique errant dans le néant. Plantant ses ongles dans la paume de sa main sous son coussin, elle prit une profonde inspiration en fermant les yeux pour essayer de chasser le poids du malheur qui commençait à l’étouffer. Elle avait tout perdu. Elle rouvrit alors les yeux, en vain. Rien n’avait changé : les flammes tournoyaient toujours devant elle, mais elle n’en sentait guère la chaleur. Telle était certainement la peine qui l’attendrait pour le restant de ses jours. Que les dieux devaient se complaire de sa désolation. Ils lui avaient tout pris, lentement, scrupuleusement, jouissant certainement de la rage coriace qui était parvenue à l’amener jusque là ; et, enfin, ils avaient daigné terminer ce sinistre spectacle en lui retirant Maxton, la seule figure qui avait jamais pu la faire tenir jusque là.

Des larmes montèrent à ses yeux à cette dernière pensée, laissant la silhouette de la cheminée s’épaissir devant son regard, lorsque des bruits de pas l’arrachèrent à sa contemplation. Se tenant sur ses coudes pour apercevoir la salle par delà le canapé, elle croisa presque aussitôt le regard de Carla. Bluebell afficha un rictus acide. C’était certainement la dernière personne qu’elle avait envie de voir en son état. “Yaxley, quelle surprise. Je te pensais en pleine balade romantique avec ton guignole” lança-t-elle alors en cherchant à donner à sa voix un semblant de moquerie. Hélas cependant, elle n’avait plus la force d’avoir de l’aplomb ; sa voix sonna ainsi particulièrement creuse, comme elle aurait lu une réplique sans y mettre la moindre intonation. Mais elle avait préféré maintenir les formes, certainement par un vieux réflexe de défense ancré en elle. Après tout, elle avait grandi en étant incisive - la raillerie était sa seule armure, et Dieu sait que cela avait fonctionné jusque là. Peut-être même trop bien, puisqu’il ne lui restait plus personne. Mais aujourd’hui, elle était affaiblie, fatiguée, ruinée. Tout ce qu’elle avait appris, tout ce qu’elle avait vécu, tout ce qui hantait ses souvenirs pesait trop lourd pour son corps qui s’amaigrissait lentement. Et sa vieille armure lui paraissait insoutenable. Comment aurait-elle pu la porter, alors qu’elle était constamment engourdie, qu’elle était régulièrement prise de vertiges, et qu’elle était à bout de souffle même sans rien dire ? C’était infernal. Elle avait l’impression paradoxale de se voir dépérir, tout en étant incapable de se ressaisir. N’importe qui aurait pu lui porter le coup fatal ; mais de la même manière, plus rien ne pouvait l’atteindre, étant donné qu’elle était complètement abandonnée à elle-même. Elle avait voulu être femme, et la voilà pourtant petite fille, désorientée, paniquée. Carla était ingénue et résolument naïve, mais il ne fallait pas un grand esprit de déduction pour réaliser combien quelque chose clochait. De fait, la Serpentard se mordit violemment la lèvre, regrettant d’avoir pris la parole et d’avoir ainsi attiré l’attention de la jeune femme qui, certainement, lui serait passée à côté sans un regard - elle était éteinte, comment aurait-elle pu l’apercevoir ? “Enfin, je ne te retiens guère. C’est une merveilleuse journée. Tu ferais mieux d’en profiter”ajouta-t-elle en baissant progressivement sa voix jusqu’à murmurer ses derniers mots. Et, comme si cela aurait pu suffire à éloigner sa rivale, elle se rallongea finalement pour observer à nouveau le feu devant elle. C’était bien la seule compagnie qui pouvait, à défaut de la réchauffer, lui apporter une triste consolation, comme en souvenir de tous les glorieux jours où elle avait été portée par la flamme de l’ambition. Aujourd’hui cependant, son feu était éteint. Il n’y avait même plus aucune cendre. A dire la vérité, l’eau glacée qu’avait jetée sur elle Maxton pour la sortir de son état de mutisme avait parfaitement fonctionné. Il avait été capable de tout détruire, en un seul instant. S’habituerait-elle jamais à la froideur de son âme ? Elle avait envie d’enfin trouver le sommeil pour faire taire, l’espace d’une délicieuse trêve, tous ces odieux songes.

@Carla P. Yaxley

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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptySam 16 Jan - 17:21

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Si ses vacances avaient pu se montrer étonnantes, rien ne l’avait préparée à ce que pouvait être cette rentrée à Poudlard. Elle devait bien admettre qu’elle ne décolérait pas. Comme la plupart des élèves, ses affaires avaient été fouillées, passées au peigne fin. Comme bien des sangs purs, elle avait senti le poids des regards des adultes du ministère sur elle. Dieu merci, elle n’avait pas été réellement active durant la période Blackman, ce qui ne lui valait pas d’être au cœur des soupçons. Trop traître à son sang pour les uns, pas assez pour les autres, son statut nageait dans un flou artistique qui la mettait pour l’instant à l’abri des délires d’Appleton. Puis, enfer et damnation, leur directrice avait annoncé qu’il ne ferait de la magie que lors des cours, tout était interdit dans le reste de l’école. Quelle folie. Une école de magie où personne ne pouvait se servir de sa baguette, à quoi cela servait ? Pourquoi ne pas les envoyer directement chez les moldus, histoire d’abréger leurs souffrances ? Et surtout, pourquoi est-ce que personne ne réagissait ? Le choc de ce qui était arrivé au ministre était passé, surtout qu’il avait survécu et qu’il se portait comme un charme. Peut-être était ce la peur de se faire accuser. Ou renvoyer. Elle-même après son flirt avec la magie noire ne pouvait pas se permettre de se faire remarquer et cela était bien dommage.

Ce samedi après-midi aurait pu être parfait si elle avait pu faire de la magie comme elle le souhaitait. Ou si elle avait eu plus de temps libre. La septième année restait celle de ses ASPICs et elle croulait sous le travail. Elle avait donc prévu de profiter de la salle commune désertée pour travailler tranquillement. De toute façon, les personnes qui lui étaient chères étaient plus ou moins occupées à cette heure-ci. Elle se glissa silencieusement dans la salle, perdue dans ses pensées, si bien qu’elle ne remarqua pas la silhouette allongée sur l’un des canapés. Ce fut donc avec surprise qu’elle vit la tête de Bluebell apparaître d’un fauteuil et que la jeune fille l’interpella. Elle haussa un sourcil face à sa remarque et se contenta de répliquer avec hauteur

- Il faut savoir se faire désirer. Je pensais que tu le savais vue la distance incompréhensible entre Finnbjörn et toi.

Réplique cinglante contre acidité, elles étaient quittes. Si ce n’était que la moquerie de la Serpentard était d’une platitude presque vexante. Habituellement, les moqueries de la brune avaient du panache et elle les déclamait avec assez de conviction pour que sa cible pique un fard. Là, sa réplique lui faisait l’effet d’un coup de patte donné par un chaton. Assez pour attirer l’attention, mais rien de plus. Si tel était le but, l’exercice était en tout cas réussi puisque Carla l’observa avec attention cette fois et fut frappée de constater à quel point Bluebell Sherwin avait pu perdre de sa superbe. De royale, elle semblait translucide. Elle avait toujours eu une beauté délicate, c’était indéniable. Une ossature fine, des jolis traits, ses manières aristocratiques … Mais elle n’avait jamais eu l’air fragile comme à cet instant. Parce qu’elle était aussi pâle qu’une poupée de porcelaine, parce que ses grands bleus étaient peut-être un peu trop brillants, parce qu’elle lui semblait bien plus fine qu’avant …. Sans aucune combativité, ni même autorité, elle tenta mollement de la congédier, ce qui acheva de convaincre la blonde que le monde ne tournait plus très rond. Il y avait de la vulnérabilité en elle et ça, Carla ne savait pas le gérer. Elle tourna donc les talons, fit un pas et se ravisa brusquement. Elle ne savait pas si elle appréciait Bluebell. Son premier réflexe aurait été de dire non. Mais elles appartenaient au même monde et dieu sait que les grandes familles avaient besoin de se serrer les coudes. Peut-être aussi qu’une part d’elle se sentait plus proche de la jeune fille qu’elle aurait voulu l’admettre. Peut-être aussi qu’elle était suffisamment stratège pour savoir qu’une occasion pareille se représenterait pas deux fois. Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, elle fit demi-tour et se rendit près de la cheminée où elle s’assit gracieusement sur l’un des fauteuils, ouvrant son livre de cours.

Quelques secondes passèrent, où elle observa Bluebell du coin de l’oeil. Allongée sur son canapé, elle fixait les flammes avec un air indéfinissable. Si cela avait été n’importe quelle autre personne, Carla aurait jugé qu’il s’agissait d’un chagrin d’amour. Mais Sherwin était au-delà de ses considérations bassement humaines. A la rigueur, elle aurait assassiné le malheureux qui aurait osé l’éconduire, mais elle n’aurait pas affiché cette forme de mélancolie. Elle hésita une nouvelle seconde, passant en revue les derniers jours pour tenter de comprendre ce qu’il se passait, sans forcément en être capable. Finnbjörn et Mary au bal ? L’absence récurrente de Maxton à ses côtés ? Des ennuis personnels ? Elle ne la connaissait pas assez pour trancher. Puis elle énonça d’une voix clairement

- Bès.

Un craquement se fit entendre et l’elfe de maison de sa famille apparut.

- Apporte moi une bouteille de vin de la maison, ainsi que deux verres. Et ne dis rien sur cette demande.

Elle précisa, un léger sourire presque malicieux sur les lèvres.

- Notre chère directrice a interdit l’utilisation de la magie par les élèves. Pas par les elfes de maison.

Celui-ci réapparut à l’instant avec ce qu’elle lui avait demandé et elle le congédia d’un léger mouvement de la main. Elle servit un verre à la jeune fille et lui tendit sans réellement lui laisser le choix.

- Tu ne me supportes qu’avec de l’alcool. Et tu sembles avoir besoin d’un peu d’ivresse aujourd’hui.

Elle prit son propre verre tout en continuant de fixer la jeune fille

- La solitude est généralement appréciable, mais dans nos familles, elle devient vite un fardeau pesant. Elle semble un peu trop lourde pour toi en cet instant. Puis ma compagnie devrait t’être assez désagréable pour te réanimer.

Une plaisanterie, certes, mais elle serait presque rassurée de se faire insulter. Bluebell dans cet état avait quelque chose d’infiniment plus inquiétant que son agressivité.
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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptySam 16 Jan - 19:28

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Blue et sa rivale

C’est que le petit mouton galeux s’était endurci, à force de côtoyer des loups. Bluebell arqua un sourcil à la réplique cinglante de Carla, qui, elle devait l’admettre, ne manquait pas de toupet. D’un autre côté, face à la faiblesse de sa propre humeur, tout lui semblait bien plus agressif. Comme un mal voyant qui trouverait chaque éclat de lumière particulièrement aveuglant. De fait, elle fut incapable de répondre quoi que ce soit - c’était peut-être la première fois de sa vie qu’elle fut à court de réplique, aussi prise au dépourvu qu’affaiblie moralement. Et il fallait admettre que Carla avait appuyé précisément sur une blessure encore à vif. Même elle, qui était certainement à des années-lumière d’avoir suivi ses rapports avec le Norvégien, avait repéré l’inexistence de leur rapport. La situation était aussi dramatique que précaire, c’était un fait vraisemblablement à la portée de tous, dorénavant. Peut-être y avait-il un moyen d’y remédier, dans le fond, ce n’était pas la première crise qu’ils affrontaient. Mais Bluebell n’en avait plus le courage. La résolution qui avait éveillé en elle les pires incendies était gelée. Ses cartouches étaient vides, tout comme le champ de bataille était à l’abandon. Non, elle n’en pouvait plus. Elle était incapable de se présenter au front, quel qu’il soit. Elle était à bout de force et elle se retrouvait ainsi comme un soldat blessé dans l’attente de la mort, sans espoir de voir le triomphe tant désiré. De toute évidence, elle n’avait plus rien à gagner. Survivre à la douleur sourde qui palpitait entre ses tempes, comme un lourd poison qui coulait progressivement dans ses veines en paralysant toute son énergie lui paraissait déjà une tâche honorable. Plus rien n’avait vraiment d’importance dans un univers où un avide trou noir aspirait dans sa vacuité chaque parcelle d’espoir qu’elle aurait jamais pu entrevoir. Murée dans son silence, elle ne se rendit même pas compte que Carla avait finalement décidé, comme elle l’avait craint, de s’installer près d’elle. De toute évidence, elle s’était à nouveau échappée de la réalité, fixant férocement le feu dansant devant ses yeux cernés, témoins de ses nuits sans sommeil. L’ombre des flammes dans l’obscurité de la salle commune creusait ses joues et semblait teinter la pâleur de son visage d’éclats de charbon. Elle qui pensait s’être éteinte semblait pourtant brûler d’une peine divine, comme un damné aux Enfers vivant un supplice éternel. Sauf que cette fois-ci, ce royaume était résolument désert, sans personne pour la guider parmi son labyrinthe tortueux. C’était certainement ce qu’il y avait de plus difficile à digérer, comme un fiel aussi amer que âpre : elle était retombée aux creux du Tartare, dans une solitude aussi profonde que doucereuse. C’est que les plus lugubres deuils avaient un côté presque doux dans la violence de leur aigreur.

La voix de Carla la tira de son état léthargique, lui rappelant qu’elle n’était pas partie et qu’au contraire, elle s’était installée juste devant elle, avec un cahier ouvert sur les genoux. Bluebell observa l’Elfe de maison apparaître sans un mot, quand Yaxley lui réclama une bouteille de vin accompagnée de deux verres. Ses lèvres s’étirèrent en un faible sourire, quand Carla ajouta justement qu’elle n’enfreignait en rien les nouvelles règles instaurées. Il était curieux de constater combien elle ne se sentait nullement affectée par les dernières nouvelles. Peut-être parce qu’elle avait davantage l’impression de flotter parmi les couloirs que de réellement vivre parmi les autres, les décisions administratives lui semblaient lointaines, comme si rien ne s’appliquait à elle. D’un autre côté, elle était à la dérive sans boussole, sans le moindre repère. Imposer des règles était vain dans sa perdition. Elle avait le sentiment diffus d’être en pleine noyade, sans aucun point d’accroche, et il était justement amusant de constater que Carla lui parlait d’ivresse. L’ivresse, elle en était déjà pleine. Elle coulait, elle était prise de vertiges, et elle ne voyait plus que le monde à travers un spectre flou. Aussi regarda-t-elle le verre tendu sans broncher, avant de finalement se redresser avec une difficulté perceptible, comme si elle était terriblement lourde et que le poids de son corps était douloureux à tenir. Elle croisa alors le regard de la jeune fille, le visage impassible, mais les pupilles pleines d’une étrange lueur ; et, après quelques secondes de suspension, elle attrapa finalement le verre tendu. Elle songea un instant à leur dernière entrevue, en Norvège. Leur échange était aussi envenimé que vénéneux - et pourtant, quelque part, elle en conservait un souvenir relativement agréable. Peut-être parce qu’elle en était ressortie plus forte, rassurée de savoir que Carla n’était pas l’ennemie qu’elle s’était figurée, confortée d’apprendre que la guerre qu’elle menait touchait glorieusement à sa fin. Aujourd’hui cependant, tout cela lui semblait lointain, si lointain qu’elle n’était même pas en mesure de savoir si elle avait bien fait d’accepter ce verre. Mais déjà Carla reprenait, piquante et pleine d’une énergie dissonant avec le vide qui s’étendait en elle. Dans le fond, il n’était même plus question d’ennemie, de rivale ou d’alliée dans la légèreté de sa vie annihilée. Quelle glorieuse ambition de Yaxley que de vouloir la réanimer. Bluebell esquissa un sourire, toujours illuminé d’un éclat indescriptible, comme un malade songerait à une vaine promesse. Elle pourrait l’enivrer jusqu’à l’en faire vomir, l’accabler de ses meilleures insultes. Mais rien n’y ferait, le feu en elle s’était éteint. Un craquement provint justement de la cheminée, attirant son regard sur la bûche qui venait de se briser. “Alors, c’est ainsi que tu étudies tes ASPICs ? En partageant un verre de vin clandestin avec ta vieille rivale ?” glissa-t-elle finalement dans une ironie qui sembla l’éveiller un instant. Avalant une première et longue gorgée qui chauffa lentement sa trachée, elle considéra la cheminée encore un instant avant de tourner à nouveau son visage vers Carla. “Certes, la solitude est bien lourde à porter. Mais, crois-moi, on ne se débarrasse pas si facilement d’un fardeau qui a été imposé par les dieux.” A ces mots, elle songea presque malgré elle aux lettres glaciales de son frère, aux regards emplis de haine qu’ils s’échangeaient dans les couloirs, mais aussi à la lame acérée qui s’était plantée avec une précision méticuleuse dans la jugulaire de leur père, et au regard aussi fou qu’orgueilleux qu’avait eu Maxton quand le sang s’était mis à couler. Elle ferma les yeux un instant comme pour mieux faire disparaître ces images, avant de boire une nouvelle gorgée de vin. Il était curieux de voir que sa mémoire était en fin de compte bien indépendante de sa volonté. Elle se souvenait parfaitement de chaque détail, à tel point que certains événements lui sautaient dessus à l’improviste. Pourtant, d’autres faits s’étaient fièrement tapis à son seul désir de mieux les étouffer. Comme la question de son sang, qu’elle avait décidé de nier dans un déni aussi obstiné que concluant. Alors, après quelques instants, elle rouvrit les paupières, pour croiser à nouveau les prunelles de Yaxley devant elle. Son ventre s’était tordu à la lumière de ses souvenirs, laissant ses yeux emplis d’un voile larmoyant.

Curieusement, elle n’avait jamais été aussi éloignée et proche de Finnbjörn à la fois. Ils ne se parlaient guère, il ne lui avait d’ailleurs même pas souhaité son anniversaire - mais comment le blâmer, elle qui n’avait pas été capable de lui écrire pour sa majorité ? Pourtant, tout son comportement, toutes ces sautes de mémoire, lui faisaient furieusement comprendre ce avec quoi il avait lutté cette dernière année. Se reconstruire quand on n’a plus rien était scandaleusement impossible. Mais il y était parvenu. Si bien qu’il avait même su avancer sans elle. Et maintenant que c’était à son tour, elle s’aperçut qu’elle n’avait en définitive pas la force qu’il avait trouvée. Il avait avoué qu’à son avis, tout le monde devrait la craindre. Et voilà pourtant que désormais, c’était elle qui craignait tout le reste. Cette pensée lui arracha un triste sourire. “Tu connais le mythe d’Icare ?” fit-elle finalement sans détacher son regard du visage de Carla, encadré de boucles remarquablement bien dessinées. “Peu de gens savent qu’en réalité, Icare doit ses ailes de cire à Dédale. Ils étaient enfermés ensemble dans un labyrinthe, et le seul moyen pour eux de s’en échapper était de s’envoler. Ils ont réussi. Mais malheureusement, les ailes d’Icare ont fondu. Il voulait toucher le soleil, et c’est ce qui lui a coûté la vie.” Elle marqua un instant de pause, avant de conclure, la voix légèrement moins ferme qu’au début de son récit, “Alors il est tombé dans la mer et s’est noyé. Amusant, non ? Les vieux mythes qui prennent la poussière dans nos bibliothèques sont pourtant encore si justes.” Comme essayant de cacher la faiblesse de sa voix, elle avala une longue gorgée de vin avant de perdre à nouveau son regard dans les flammes à côté d’elle. Comment pourrait-elle jamais à nouveau ressentir la chaleur, elle qui coulait dans les plus profonds océans ? “Tu vois Yaxley, je pense qu’il y a deux types de personnes dans la vie. Les gens sages et mesurés comme Dédale, qui s’en sortent. Et il y a ceux qui se noient, dans la plus profonde solitude. Alors aussi pesante soit ta compagnie, je doute que tu sois capable de me sortir de là” conclut-elle d’un ton subitement sec, comme reportant toute sa bile sur son interlocutrice. Après tout, elles n’avaient jamais été amies, ni quoi que ce soit de similaire. Elles n’avaient partagé qu’un ardent goût de la vengeance, mais aujourd’hui, il ne restait plus rien de ces vieilles histoires. Peut-être même étaient-elles plus éloignées que jamais, là où la Norvège les avait, d’une certaine manière, rapprochées. Désormais, Carla était comme un Dédale, qui s’en était sortie, au même titre que Finnbjörn, au même titre que Maxton. Des gens qui avaient survécu au pire, là où elle pourrissait en Enfer, sans aucune accroche. Alors pourquoi Diable faisait-elle semblant de vouloir lui accorder un semblant d’intérêt ? “Merci pour le vin. Mais je ne veux pas de ta pitié. Je préfère autant souffrir dignement.” A ces dires, elle reposa son verre vide sur la table entre elles pour ramener ses genoux contre elle, le regard à nouveau perdu dans les flammes. Ce n’était pas tant une colère contre la blonde ; c’était davantage une acidité envers elle-même, d’ainsi prendre conscience combien elle était pitoyable aux yeux de ceux qui étaient parvenus à s’en sortir. Une humiliation supplémentaire qui ne la rendait que plus méprisable… Et inexorablement plus seule encore.

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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptySam 16 Jan - 23:34

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Signe que Sherwin n’était pas dans son état normal, elle ne trouva strictement rien à répondre à sa réplique cinglante. Rien. Ni colère, ni agacement, ni moquerie. Juste une forme de silence inquiétant dont Carla ne savait pas s’il signifiait qu’elle allait tenter de la tuer sous peu pour avoir eu le dessus verbalement ou si c’était une sorte de dédain. Mais aucune étincelle de violence ou d’arrogance ne brillait dans ses yeux. Elle était enfermée dans son mutisme, attendant manifestement un événement qui ne se produirait jamais. Cela déstabilisait la blonde qui ne savait plus comment réagir, tenaillée par l’envie de fuir en prétendant n’avoir rien vu et l’envie incompréhensible de rester. Même en petite forme, et ce n’était rien de le dire, Bluebell Sherwin restait désespérément fascinante.

Léger espoir de la voir retrouver sa personnalité habituelle, le jeune fille parut s’animer pour se moquer d’elle sur sa façon de réviser. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres et elle haussa délicatement les épaules


- Oh tu sais mes ASPICs … Nous sommes dans une école de magie où la magie est interdite, le diplôme ne va plus valoir grand chose. Autant boire pour oublier qu’à cette allure, Poudlard va devenir une école moldue.

Elle leva son verre et fit de porter un toast imaginaire, avant d’y tremper ses lèvres. Elle appréciait modérément le vin. Le breuvage ne lui déplaisait pas, mais il n’était jamais assez sucré pour ses papilles habituellement dopées aux bonbons. En cela, elle avait été obligée de reconnaître cet été avec le voyage scolaire que les sodas moldus étaient merveilleux de ce point de vue là. Un vrai shot de sucre en trois gorgées.

Les paroles suivantes de la jeune fille eurent le mérite de la plonger elle-aussi dans la contemplation des flammes, songeuse. Est-ce qu’elle croyait en Dieu ? En des dieux ? Question incongrue quand on venait d’une famille qui se pensait toute puissante. Le bout de ses ongles tapèrent sur son verre dans un tintement, comme pour marquer sa réflexion et elle finit par conclure

- Je ne crois pas à ça. Je pense que dans la vie tout est une question de volonté et de choix. Si tu t’estimes seule, peut-être as-tu repoussé les autres. Si cela te déplaît, alors va chercher les gens qui te manquent et bats toi pour eux. Si cela t’agrée, fuis ma présence.

Oui, définitivement, l’idée d’un dieu ne lui inspirait rien. Elle ne croyait pas à une quelconque vie après la mort, à part à devenir un fantôme et le terme de vie restait là très discutable. Elle ne pensait pas non plus qu’un être supérieur s’amusait à jouer avec eux comme on manipule des pantins. Elle était persuadée que si elle souhaitait quelque chose assez fort et qu’elle s’en donnait les moyens, son destin ne dépendait que d’elle. Voilà pourquoi elle se battait avec autant d’ardeur pour ce qu’elle voulait. Dans sa conception de sa vie, tout était possible, tant qu’elle disposait de son libre arbitre. Perdre du temps à s’apitoyer sur son sort, cela faisait du bien mais au bout d’un moment, il fallait arrêter de se complaire dans son malheur pour agir. Sinon, la tristesse devenait une sorte d’amie intime qui refusait de partir.

Sa question sur Icare eut le mérite de la surprendre et elle acquiesça doucement, sans comprendre. Oui, elle connaissait. A vrai dire, quand Bluebell daignerait lui faire grâce d’un cerveau, peut-être se rendrait-elle compte que derrière ses boucles blondes, elle était plus cultivée que ce qu’elle laissait paraître.

- Et savais-tu que Dédale avait tué son mentor, d’où son arrivée en Crète ? Participé à encourager la folie de Pasiphaé, qui a donné naissance au minotaure ? Construit le labyrinthe pour le contenir, avant d’y être pris au piège ? Dédale n’était ni sage, ni mesuré, ou alors que sur la fin de sa vie. Il a été l’artisan de son propre malheur et Icare l’une de ses victimes, d’une certaine façon.

Devant l’air presque étonnée de son interlocutrice, elle secoua doucement la tête avant de lui lancer sur un ton moqueur

- Puisque la question te brûle les lèvres, oui je sais lire et j’aime ça. Je sais aussi écrire et compter. Je suis une personne pleine de surprises, non ?

Bluebell l’était aussi, à sa façon. Ce n’était pas commun de débiter des mythes antiques, le regard perdu dans le vague. Finalement, pour Carla qui s’inquiétait de sa propre santé mentale, cette conversation avait quelque chose de rassurant. A côté de la brune, elle était terriblement banale et saine d’esprit. Est-ce qu’elles allaient devoir continuer cette conversation en latin ou en grec ancien ? Parce que si c’était le cas, elle allait rappeler tout de suite son elfe pour avoir plus de vin. Impossible qu’elle lui déclame deux déclinaisons avant d’avoir deux grammes d’alcool dans le sang. Ou alors, elle n’était pas folle, mais juste pédante. Remarque, pourquoi se contenter d’un défaut quand on pouvait avoir les deux ?

- Quoi qu’il en soit, Icare est mort et tu ne l’es pas. Sa chute était brève, tu disposes de temps. Il s’est noyé, tu m’as l’air capable de nager, pour peu que tu manges un peu. Arrêtons donc ces comparaisons fumeuses.

Ce n’était pas très charitable de lui parler ainsi alors qu’elle était toute pâlotte. Mais si Bluebell avait voulu une amie, elle aurait été capable de s’en dégoter une. Elle avait besoin de se faire un peu secouer pour reprendre du poil de la bête.

- Si j’avais pitié de toi, je ne t’aurais pas offert du vin mais de l’arsenic pour abréger tes souffrances. Peut-être que ma solitude est aussi lourde que la tienne. Je ne suis pas en odeur de sainteté chez les sangs purs. Ou peut-être que je me servirai un jour de ce que je sais pour t’attaquer. Choisis la solution que tu préfères.

Elle but une gorgée de vin avec plus de parcimonie que son interlocutrice. L’après-midi était encore jeune et Bluebell particulièrement inquiétante. Quelque chose lui disait qu’elles allaient boire encore un peu et elle tenait à rester maître d’elle-même.

- Bon, puisque nous sommes arrivées à la conclusion que la Grèce Antique commence à dater un peu et que je ne crois absolument pas à la moindre puissance divine, je te propose de passer à la phase où tu envisages de trouver une solution contre tes souffrances. Tu devrais pouvoir contrer la destinée à grands coups de libre arbitre.
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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptyDim 17 Jan - 14:25

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Blue et sa rivale

Une école de magie sans magie. C’est que Carla, même sans le vouloir, venait de toucher du bout des doigts une réalité plus que désabusée. On les avait en effet privés du talent avec lequel ils étaient nés, la force de la nature qui faisait d’eux ces êtres supérieurs en comparaison aux malheureux hybrides qui déambulaient parmi les couloirs. Mais pas seulement. On les avait privés du seul enthousiasme dont ils bénéficiaient dans une école en perdition, celui d’avoir le pouvoir, celui de contrôler un enchantement qui, à défaut d’être matériel, pouvait manipuler les foules. Ils n’étaient plus rien sans magie - d’un autre côté, Bluebell se devait d’avouer qu’elle-même avait perdu toute la résolution nécessaire pour évoluer dans cette école. Comment aurait-elle pu se révolter du manque de lumière dans un monde en noir et blanc ? Elle ne voyait plus rien, absorbée par ses pensées monochromes. Peut-être aurait-elle dû trouver quelque chose à redire, mais pour cela, encore fallait-il qu’elle eût la force nécessaire pour rétorquer. Or, à nouveau, elle se retrouva sans réponse à fournir, laissant Carla certainement jouir de sa supériorité. Elle qui avait été fière de constater combien la Serpentard n’était qu’une pauvre brebis égarée se devait d’admettre qu’aujourd’hui, elle ne valait pas mieux que sa rivale. Quel plaisir pouvait-il y avoir à être un loup esseulé ? C’était comme une victoire en solitaire. Si personne ne pouvait partager son triomphe, c’était pire qu’une défaite. Par tous les dieux, que son frère lui manquait. Mais qu’il était impossible de revenir vers lui. “Si tu t’estimes seule, peut-être as-tu repoussé les autres. Si cela te déplaît, alors va chercher les gens qui te manquent et bats toi pour eux.” Bluebell releva doucement le menton, pour croiser le regard déterminé de Carla. Se battre pour eux ? Se battre pour ceux qu’elle avait perdus ? Seigneur, elle avait envie de lui donner raison. Dans le fond, elle avait passé sa vie à lutter précisément pour retrouver ceux qui l’avaient abandonnée. Ses parents. Finnbjörn. Mais aujourd’hui, elle n’avait plus cette énergie, elle se sentait engourdie par le poids d’une lassitude folle qui l’empêchait même de réfléchir dignement. Son armure gisait à côté d’elle, inerte, attendant certainement d’être à nouveau sur ses épaules pour l’aider à avancer parmi les combats de sa vie. Mais c’était impossible, elle ne pouvait pas. Comme elle l’avait écrit à Maxton, tout cela était au-dessus de ses forces. Son corps maigrissait à vue d’oeil, et son moral semblait couler au fin fond d’un lac aussi froid que noir. Comment retourner au front, elle qui se sentait agoniser d’un mal incurable ? Carla avait certainement raison, d’une manière ou d’une autre. Mais elle n’avait pas pris en compte son désespoir, son inertie, son abandon. Ce n’était hélas pas si simple, elle ne pouvait pas lutter pour retrouver ce jumeau que le destin lui avait arraché, tout comme elle ne pourrait jamais retrouver Finnbjörn. Elle ne pouvait que contempler, impuissante, la chute du château de cartes qu’elle avait vainement essayé de construire dans ses heures les plus illusoires. De fait, elle plongea ses prunelles si profondément dans les iris de Carla qu’elle ne fut même plus en mesure de se défaire de ce visage dur et froid. Qu’il était étonnant de constater combien Yaxley menait cette danse, combien elle ne pouvait que la suivre, emmurée dans un silence qui n’avait pas les arguments nécessaires pour contrer la vérité qu’elle lui exposait. Comment lui expliquer que tout était perdu et qu’elle n’avait pas la force de mener cette guerre sanguinaire ? Elle n’était peut-être pas encore morte, mais une attaque de plus lui aurait certainement été fatale.

L’elfe de maison réapparut, la bouteille à la main, remplissant à nouveau le verre qu’elle avait laissé de côté. Écoutant d’une oreille les explications poussées de la jeune fille, elle attrapa finalement sa boisson à nouveau remplie pour porter le verre à son cœur, comme le serrant contre elle. Si elle connaissait le passé tortueux de Dédale ? Bien entendu. En revanche, elle était surprise de constater que Carla était aussi bien au courant des profondeurs de ce mythe. Elle dut s’apercevoir de son regard interrogateur, puisqu’elle lui répondit, cinglante, combien elle avait reçu une éducation complète. Bluebell esquissa un maigre sourire devant la splendeur de ses attaques, avant de siroter une nouvelle gorgée. Elle n’appréciait pas spécialement la blonde, mais elle devait reconnaître que son raisonnement était particulièrement juste. Lutter pour ceux qu’elle voulait dans sa vie, elle l’avait toujours fait jusqu’à aujourd’hui ; tout comme elle partageait son point de vue. Maxton avait résolument été l’artisan de leur malheur. Il n’était en définitive pas si sage, ni mesuré, au vu de la froideur avec laquelle il avait ainsi assassiné leur père. Un parricide aussi méthodique que barbare, qui avait souligné la folie douce de son frère, celle-là même qu’elle n’avait jamais aperçue, aveuglée par l’amour qu’elle lui portait. A ce songe, elle détourna le regard pour observer un point invisible à côté de son interlocutrice. C’était d’autant plus injuste qu’elle subissait les conséquences d’un acte dont elle n’avait guère voulu. Icare était mort de l’ambition d’un homme qui ne lui avait jamais demandé son avis. Et on venait ensuite dire qu’elle était elle-même auteure de son décès, dans son ambition de vouloir toucher le soleil. Était-ce pourtant sa faute, si elle avait enfin espéré quelque chose dans le malheur de sa vie ? Était-ce sa faute si Maxton avait commis l’irréparable ? Cette pensée la fit plonger dans son verre une fois de plus. Ses lèvres commençaient à trembler, comme à chaque fois qu’elle buvait un peu trop, comme étant anesthésiée par les effluves d’alcool. Son nez se trémoussa, mais elle le sentait également s'annihiler. En revanche, sa gorge était empreinte du goût acerbe du vin, qui semblait malicieusement réchauffer son corps engourdi. Mais Carla la glaça aussitôt de ses mots de plus en plus poignants. De fait, Bluebell tourna à nouveau ses prunelles sur le visage de poupée de sa rivale. Capable de nager ? Comparaisons fumeuses ? L’incompréhension coula sur ses traits. Mais qu’en savait-elle ? Était-elle seulement capable d’imaginer ce qu’elle avait traversé ? Il ne suffisait pas de savoir nager pour ne pas sombrer. Quand on est ainsi abandonné au cœur d’un océan tempétueux, sans aucune bouée de sauvetage, sans aucune force, comment pouvait-on espérer survivre ? Mais la jeune fille ne s’arrêta plus, allant jusqu’à parler de sa propre solitude.

Ce fut le coup de grâce pour Bluebell qui hocha lentement le visage, abasourdie par un tel culot. C’est qu’elle ressemblait à son idiot de copain. Dotée d’une empathie aussi misérable qu’inefficace, elle pensait pouvoir comprendre des sentiments qu’elle n’avait jamais qu’effleurés. “Mais que sais-tu de la souffrance, Yaxley ?” souffla-t-elle finalement dans un murmure. “Que sais-tu de ce que je traverse ? Comment oses-tu me parler de douleur quand ton seul problème est de te faire remarquer par un pitre qui ne mérite même pas le sang qui coule dans tes veines ?” reprit-elle, de plus en plus véhémente, allant jusqu’à se redresser tout à fait pour s’approcher de la jeune fille. Elle voulut poursuivre ses invectives, mais le souffle lui manqua. Se plongeant dans son verre, elle écouta la fin des répliques de la blonde en manquant de s’étouffer sous le poids de l’injustice. C’en était trop, résolument ; aussi s’empressa-t-elle de répliquer, en proie à une furie qui sembla ranimer, l’espace d’un instant, son visage éteint : “J’aurais préféré que tu me serves de l’arsenic plutôt que d’écouter un discours aussi ingénu.” Elle s’en mordit les lèvres, comme luttant contre le poids d’une rage qu’elle n’était pas capable d’accueillir en son état. Ainsi, elle baissa le visage, encaissant un coup imaginaire, avant de reprendre, ses yeux chimériques profondément ancrés dans les iris de sa rivale. “Le libre-arbitre a été inventé pour donner bonne conscience aux idéalistes. Mais il n’en est rien. Il est de certaines réalités où on ne peut que subir son destin, mais comment pourrais-tu le savoir ? Tu ne connais rien de la vraie vie. Tu as toujours eu ce que tu désirais. Le cœur d’un impur. Les lèvres d’un semblable.” Elle marqua une pause, son corps étant pris de tels tremblements que ses lèvres n’obtempèraient plus. Elle avait eu Maxwell, elle avait eu Finnbjörn, qu’importe les semblants et les stratégies. Elle était parvenue en dernière année en gardant un cercle proche, tout en évoluant parmi leur société malgré chacun de ses fracas. Comment diable pouvait-elle comprendre quoi que ce soit aux fatalités ? Il n’y avait que les privilégiés pour fermer les yeux sur le chaos de la réalité. Elle s’était trompée. La brebis égarée n’était toujours pas un loup ; elle se contentait de beugler comme eux. Sa respiration s’était accélérée, et elle dut poser son verre sur la table pour ne pas en renverser le contenu sur le canapé sur lequel elle se tenait. Attrapant son visage entre ses mains, elle ferma les yeux, essayant de contenir la puissance des sentiments déchirés qui éclataient en elle. Ses parents l’avaient abandonnée. Puis Finnbjörn, et maintenant, Maxton. Personne ne pourrait jamais comprendre ni sa désolation, ni sa solitude. Encore moins une garce comme Carla, qui avait su obtenir, sans aucune lutte, les honneurs des sang-purs et l’amour qu’elle souhaitait. Aussi, lorsqu’elle émergea de ses mains pour croiser le regard de Carla, ses yeux s’étaient emplis d’une fièvre dangereuse. “Si tu es venue avoir des débats philosophiques, tu ferais mieux de t’en aller. Je t’interdis d’user de ta naïveté pour décrypter ma vie. Je...” Sa voix s’était progressivement éteinte, passant d’un ton ferme et sec à un chuchotement qui se brisa sur ses derniers mots. Non, elle ne lutterait pas, elle n’userait pas de ses dernières forces pour récupérer les miettes de ce que les autres avaient décidé de détruire. Ils lui avaient tous tourné le dos, ils lui avaient tous, un à un, planté un poignard sans même comprendre, par delà son masque altier et inflexible, combien elle était déjà agonisante. Ses yeux s’emplirent de larmes, alors qu’elle tourna le visage pour scruter le feu avec un regard fou. Elle avait envie d’hurler, de détruire, de tuer. Mais elle était amorphe, incapable de réagir à la vague de rage qui l’avait ensevelie. Comment Yaxley pouvait-elle affirmer qu’elle ne se noyait pas, alors qu’elle perdait progressivement pied dans la véhémence de sentiment qu’elle ne maîtrisait guère ? Elle avait envie d’être digne, d’être froide, comme elle savait si bien le faire auparavant. Mais sans aucun repère comme elle l’était dans le vide fragile de sa vie déséquilibrée, elle ne pouvait que subir la colère en elle, une furie intérieure contre elle-même d’être ainsi inerte, incapable de réaction. Le feu pouvait la brûler et la calciner ; mais en elle, tout était obstinément mort.

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BORDERLINE
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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptyDim 17 Jan - 19:01

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Carla ne prenait pas le silence de son interlocutrice comme une forme de défaite ou de renoncement, mais plutôt comme le signe du peu d’intérêt qu’elle lui portait. Si elle avait été moins aveugle ou peut-être plus empathique, elle aurait peut-être pu se rendre compte que Sherwin n’avait pas la force de lui répondre. Bien trop convaincue de la connaître, la blonde conclut uniquement qu’il s’agissait d’une énième manifestation de dédain à son égard. Ce qu’elle accueillit sans être le moins du monde déstabilisée. Depuis leur mascarade avec Finnbjörn, l’arrogance moqueuse de Bluebell était une constante dans sa vie. Elle gaspillait de l’énergie à être mécontente d’une relation qui n’avait jamais existé et Carla prenait soin de ne jamais se sentir déstabilisée. Elle se fichait bien que Bluebell la déteste ou ne l’estime pas. Elle venait d’une famille prestigieuse et n’avait à rougir de rien. Ca pouvait la contrarier, à la rigueur. Mais jamais remettre en cause l’image qu’elle avait d’elle-même. Si elle flirtait dangereuse avec le titre de traître à son sang, elle préférait sans aucun doute possible sa vie que la leur.

Habituellement, la joute verbale se faisait à armes égales, si bien qu’elle ne remarqua pas, là encore, à quel point elle menait exceptionnellement cette danse. A la rigueur, elle se réjouit un quart de seconde de montrer qu’elles avaient la même éducation et donc la même capacité à mener une discussion à bâtons rompus,s ans même se rendre compte qu’il s’agissait bien plus d’un monologue. Elle crut presque avoir obtenu une miette de respect quand elle lui livra son analyse du mythe de Dédale. Il y avait une forme d’approbation songeuse dans les yeux de la brune. Comme si ce qu’elle disait faisait écho en elle à quelque chose. Elle aurait payé cher pour savoir à quoi.

Sa tactique pour tenter de lui insuffler un peu de vie sembla enfin payer quand elle se montra plus piquante. Elle était outrée par ses propos, certes, mais au moins, elle était elle-même, aussi piquante qu’à l’accoutumée. Aussi hautaine aussi. Bluebell apathique était bien plus agréable, mais elle n’avait aucune saveur. Ses yeux se plissèrent et un sourire froid se dessina sur ses lèvres quand Bluebell lui demanda ce qu’elle savait de la souffrance, sans pour autant répondre. Et elle, qu’en savait-elle ? Elle qui avait tout ce qu’elle souhaitait et qui n’était jamais exposée à la moindre solitude grâce à son âme damné de frère jumeau ? Chacune avait ses propres doutes, ses fêlures et ses peurs. Cela ne rendait pas les siennes moins légitimes. Juste différentes. Et il était amusant de constater à quel point elle croyait sa vie parfaite, alors qu’elle n’avait jamais eu réellement Maxwell, que ses relations avec sa famille n’avaient jamais été aussi précaires et tout comme son statut. Elle leva les yeux au ciel quand elle lui parla de lèvres d’un semblable et balaya ce discours d’un geste de la main, désespérée qu’on continue à lui rappeler jusqu’à sa mort ou presque

- Cesse avec les lèvres de Finnbjörn. Le jeu était cruel, certes, mais il n’y a aucun doute sur le fait que je ne l’ai jamais intéressée et l’inverse est également vraie.

Carla regarda ce qu’elle avait su ranimer de Bluebell s’effondrer avec horreur. La combativité de la jeune fille n’avait duré qu’une poignée de secondes avant d’être balayer par ce qui semblait être une profonde tristesse, comme le vent aurait détruit un château de sable. A la décharge de la blonde, elle n’avait jamais cru possible que son interlocutrice puisse être en proie à des émotions si bassement humaines. Sherwin était fascinante de supériorité aux autres, dans n’importe quel domaine. Petite sang pur parfaite, elle était l’héritière que Carla ne serait jamais. Blue pouvait mourir de jalousie pour le jeu qu’elle avait joué avec Finnbjörn, le plus drôle était que d’une certaine façon, Carla la jalousait aussi. Elle avait Maxton, une voie toute tracée, foi dans les idées qu’on lui avait inculquées … Elle était tout ce qu’elle ne serait jamais. Et tout ce qu’elle avait voulu être un jour.

- Tu as raison, je suis naïve. Je n’ai pas su voir la profondeur de ton tourment. Prends un autre verre et explique moi, je t’écouterai cette fois.

Sa voix s’était faite plus douce, avec des accents contrits. Ce n’était pas de la pitié, plutôt l’expression de la culpabilité qu’elle ressentait à l’idée de l’avoir brusquée ainsi. Elle avait cru l’espace d’un instant que c’était ce dont la brune avait besoin pour retrouver une forme de courage.

- Une nouvelle trêve, le temps d’une après-midi.

Pour la première fois depuis le début de la conversation, elle commençait à croire que la grande Bluebell Sherwin avait surtout besoin d’une amie. Et que si intégrée dans la société qu’elle puisse être, elle n’en avait pas tant que cela. Les confidences de Casey lui revinrent en mémoire presque brusquement. Elle n’aurait jamais parlé avec la Serdaigle si elle avait eu des gens de confiance à qui se confier. Il fallait croire que la perfection avait le prix de la solitude. Bluebell ne lui répondit pas, pas après ce qu’elle venait de dire. C’était une réaction légitime et Carla ne s’en offusqua pas. Elle soupira et termina son verre d’une traite avant d’admettre

- Carter m’apprécie sans doute, mais il ne m’aime pas. Je le sais pour lui avoir demandé aussi frontalement que cela était possible, je suppose. Et avec toute l’humiliation que cela sous entendait.

Elle haussa les épaules comme si cela ne lui faisait rien, alors que la blessure était toujours intacte. Deux fois elle lui avait dit qu’elle l’aimait, deux fois il avait trouvé le moyen de l’éconduire. Au-delà du camouflet, cela lui brisait littéralement le cœur. Et si elle avait réussi à s’imposer comme son amie pour se voiler la face, cela ne changeait rien. Aucun de ses sacrifices ne porteraient ses fruits. Mais puisque Bluebell semblait vivre cette conversation comme la preuve honteuse de sa faiblesse, elle pouvait bien lui offrir une des siennes pour rééquilibrer la balance. Une vulnérabilité contre une autre, en somme.

- Pourquoi n’étais-tu pas avec Finnbjörn au bal ? J’étais déjà un choix douteux alors que mon sang est pur, mais Mary Asquith …. C’est un aveu de désespoir.
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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptyLun 18 Jan - 1:04

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"Le jeu était cruel, certes." Sans l’ombre d’un doute, cette phrase était davantage assassine que l’événement annoncé. Il fallait admettre que l’expression “certes” avait quelque chose de profondément acide : elle faisait littéralement fondre toute affirmation précédente, ne laissant subsister qu’un vague accord qui semblait même davantage concéder une hypothèse à la juste réalité. Le jeu était cruel, certes. Mais ce n’était rien d’important, rien qu’un détail désobligeant dans une linéarité pure et sans défaut. Bluebell croisa le regard de Carla alors qu’elle parlait avec une désinvolture aussi arrogante que lasse de la guerre menée l’année passée. Non, leur jeu avait été particulièrement cruel, sans compromis, c’était bien cela la vérité ; et à bien y songer, tout le reste n’avait été défini que par cette après-midi cinglante où elle avait posé son regard sur cette scène aussi lamentable que dégoûtante. Peut-être n’avait-elle même jamais digéré ce mauvais plat, qui avait signé la rupture de son égo en de bien profondes et vaines vengeances. Et à vrai dire, peu importait dans le fond qu’il s’agisse d’une comédie ou non, dans la mesure où les actes avaient été les mêmes et que c’était bien cela le fondement même de sa colère aussi jalouse qu’obsessive. Qu’il était aisé pour Carla d’en parler avec désintérêt quand cela n’avait nullement affecté ses rapports avec l’autre primate. La blonde ne connaissait absolument rien de la souffrance, rien des meurtrissures d’une fierté agonisante, rien du sentiment injuste et cruel d’un abandon répété. Lâchant un rire sans joie, Bluebell se leva pour s’approcher de la cheminée, hélas un peu trop vite, car sa tête se mit à tourner dangereusement ; le vin, la rapidité ou la fatigue (d’ailleurs, avait-elle mangé aujourd’hui ?), peut-être même les trois, frappant contre les parois de son crâne pour la prendre de vertiges qui lui firent fermer les yeux, la main contre la roche de la cheminée pour ne pas perdre l’équilibre. Quand ce fâcheux sentiment s’estompa, elle rouvrit lentement les paupières avant de serrer ses doigts autour du verre qu’elle avait dans sa main libre. Ses phalanges blanchirent alors qu’elle portait le verre à ses lèvres, le regard plongé sur les flammes. La voix de Carla derrière elle se fit plus douce, sûrement avait-elle fini par comprendre combien elle se montrait une piètre compagnie. Mais elle ne partit pas pour autant, au contraire, elle l’invita à lui exposer les raisons de son trouble. Bluebell esquissa un triste sourire au feu dansant devant elle, comme si c’était aux flammes qu’elle partageait son chagrin. Le verre posé contre ses lèvres, elle admirait le spectacle brûlant des bûches calcinées dans des éclats d’or rougeoyant. Trop peu de personnes prenaient le temps d’admirer réellement le feu - c’était un élément si fier, si noble, si doux et si ravageur à la fois, capable de réchauffer comme de détruire, selon un fragile équilibre. Dommage qu’elle ait perdu le sien dans la quête d’un soleil qu’elle s’était figurée pouvoir effleurer. Yaxley poursuivit d’un ton quasi maternel qu’elle lui offrait une seconde trêve, et contrairement aux apparences Bluebell n’y perçut pas la moindre moquerie, ni même la pitié qu’elle lui avait reprochée de prime abord. Elle avait eu le même ton qu’en Norvège, alors qu’elles échangeaient quelques vérités bienvenues après des mois de scandale superficiel. A dire la vérité, la trêve, elle la lui aurait volontiers accordée si elle était encore en guerre. Mais elle avait abandonné ses armes, quitté son armure, déserté le champ de bataille. Elle ne pouvait que lui offrir sa carcasse fascinée par les flammes d’une vie révolue. Sans répondre, elle se redressa pour tenir sur ses deux jambes avant de fouiller dans la poche de son gilet de ses doigts libres. Elle en tira la chevalière qui, par le reflet du feu, brilla davantage, d’un or éclatant où le relief de ses initiales semblaient jouir d’une glorieuse lumière. Combien de fois avait-elle songé à porter cette bague ? En cet instant encore elle fut prise de la folie de la glisser sur son annulaire. Mais précisément parce qu’elle n’était plus en guerre, tout comme avec Carla, elle ne pouvait accorder une trêve à Maxton. Certes, elle aurait voulu l’appeler en cette sinistre après-midi, pour qu’il l’enlace et l’aide à soulager le poids qui comprimait sa cage thoracique, la laissant enfin respirer à son aise et ressentir son cœur battre de la rage de vivre. Mais hélas, l’on connaît bien son sentiment sur l’expression “certes” : et la réalité était qu’elle ne pouvait se résoudre à appeler celui qui était à l’origine de sa torpeur. Non, la réalité était même pire ; une étreinte de son frère lui aurait valu une détresse encore plus profonde que sa frêle constitution n’était pas en état de supporter.

Alors, sans plus y songer, elle replongea le bijou dans sa poche tandis que Carla lui évoquait la réalité de sa situation avec Carter. Bluebell esquissa un rictus avant de se retourner pour faire à nouveau face à la Serpentard dans son fauteuil. “Dans ce cas, il n’y a que deux possibilités. Soit Carter est un menteur encore plus sournois qu’un arracheur de dent, soit il est résolument et désespérement idiot. Je l’ai toujours su limité, mais j’ignorais qu’il l’était suffisamment pour refuser les avances d’une sang-pure qui s’est déshonorée pour lui.” Elle appuya ses dires d’une gorgée de vin. C’était à se demander qui était le plus stupide : celui qui n’acceptait pas l’amour, aussi frivole et niais soit-il, d’une noble aristocrate qui s’était mis son rang à dos pour ses ridicules papillonages, ou celle qui avait mis tout son avenir en danger pour les beux yeux d’un clown. Mais tout cela, Carla ne devait pas l’ignorer ; elle était peut-être un peu simple d’esprit, elle était cependant capable de perspicacité. Si elle en avait suffisamment, et que Carter ne mentait pas et était réellement trop idiot pour l’accepter, alors il était toujours temps pour elle d’abdiquer et de retourner sagement à sa place. Bluebell ne savait que trop bien combien il était difficile de renoncer à une lutte aussi acharnée. Mais elle avait également appris en Norvège que c’était en se retirant qu’on obtenait parfois les meilleurs accords... A cette pensée, elle but une nouvelle gorgée ; mais comme si elle avait lu dans son esprit, la blonde lui jeta une question délicate en pleine figure. Manquant d’avaler de travers, elle s’éclaircit la gorge, l’âpreté du vin ayant explosé dans son gosier. Oui, Asquith était décidément une révélation désespérée, et c’était bien cela le problème… Il préférait la pire des folies à un simple aveu. Oh à vrai dire, elle ignorait bien de quel aveu il aurait pu la gratifier - mais bon sang, elle aurait tout accepté de sa part, tous les compromis, toutes les négociations… Au lieu de quoi il avait osé l’insulter en se présentant en compagnie d’une hybride écervelée. Ce n’était même plus un affront pour lui-même, c’était un réel coup de poignard pour sa fierté à elle. Elle avait pourtant cru à un accord commun… Elle repensait notamment au regard qu’ils avaient échangé lorsqu’ils s’étaient salués à la fin de leur promenade dans la campagne de Pré-au-Lard. Peut-être avait-elle été sotte d’y lire ce qu’elle y avait deviné, mais elle était tout de même loin d’imaginer qu’il aurait pu réagir d’une manière si disproportionnée à son refus. Dans le fond, rien n’avait tellement changé depuis son amnésie. Il était aussi glacial et impétueux qu’à leurs retrouvailles. Il l’avait abandonnée à la première occasion. Les traits de son visage prirent une expression amère tandis qu’elle portait ses prunelles sur le visage de Carla. C'était une histoire bien pathétique, dans le fond. Il n'y avait rien à tapir dans la médiocrité de leurs rapports... Toute l'école pourrait être au courant sans que cela n'y change rien. “J’ai dû décliner son invitation puisque j’avais déjà accepté le bras de Chamberlain.” Elle marqua une pause, comme laissant son interlocutrice digérer cette annonce. “Question de respect et de convenance” reprit-elle alors, assurée. “Je n’allais tout de même pas annuler mon engagement parce qu’il s’était finalement résolu à m’écrire… Faust a au moins eu la décence de me le proposer en face.” Sa voix cachait une rancœur encore vive, qui palpitait vainement dans la crispation de son corps. A quoi bon ressasser cette vieille colère ? Elle avait déjà passé un bal mitigé, à danser dans les bras du Suisse sans pour autant parvenir à défaire son regard du Norvégien, le cœur aussi blessé que furieux. “Ses lettres ont été particulièrement envenimées à mon annonce, malgré mes explications. Et maintenant…” Et maintenant ? Elle haussa des épaules, incapable de conclure sa phrase. Qu’en restait-il, de leur haine, de leur tendresse, de leur amertume, de leur proximité ? Rien, tout semblait avoir été balayé par son seul refus de se rendre à un bal aussi anecdotique que misérable. Était-ce même son erreur ? N’avait-elle pas suffisamment montré sa bonne foi ces derniers mois ? Elle avait accepté de déposer les armes dans la bibliothèque, en sa présence. Elle s’était offerte à lui dépouillée, faible, prête à abandonner, dans une nudité de son âme. Il lui avait attrapé les doigts, comme en gage de son soutien, comme en preuve de la paix du chemin qu’ils pourraient enfin arpenter ensemble, et non l’un contre l’autre. Tout cela pour quoi ? Pour qu’il lui tourne le dos et la laisse ainsi croupir dans les Enfers où elle était tombée ? Elle avait cru pouvoir résoudre ce malentendu entre eux, mais c’était sans compter ce qu’elle avait vécu pendant les vacances. Désormais, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, comment aurait-elle pu résoudre une affaire qui lui demandait une force qu’elle avait perdue ? De toute manière, elle n’était même plus certaine d’en avoir l’envie. A quoi bon lutter, pour n’obtenir qu’un bref instant ensoleillé, ses doigts sur sa joue, finalement estompé et oublié par les premières colères venues ? Seigneur, elle avait certainement déjà trop bu pour en venir à de tels souvenirs enterrés parmi les décombres de son affliction. "Peu importe, tout cela est sans importance désormais." A ces dires, elle reprit une longue gorgée de vin. L’alcool avait au moins l’avantage de la porter à une confusion capable de la détourner de ses plus sordides pensées...


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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptySam 23 Jan - 18:55

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De l’extérieur, Carla savait qu’elle semblait sans cœur, à lui concéder d’un ton détaché, presque badin que les lèvres de Finnbjörn n’avaient été qu’un jeu. Mais elle se fichait bien de paraître aimable alors que Bluebell avait elle-même embrassé Maxwell. Elle n’avait aucun reproche à lui faire, chacune avait joué à un jeu malsain en vérité. Que croyait-elle ? Que l’image de leur baiser ne continuait pas à lui brûler la rétine, comme ceux échangés avec Finn devaient brûler la sienne ? Mais il semblait bien facile pour la brune d’oublier qu’elle avait rendu coup pour coup dans cette affreuse partie d’échecs. Tout comme elle semblait oublier que si Carla n’avait pas choisi de rendre les armes, elle n’aurait sans doute jamais eu le fin mot de l’histoire. Alors sa petite moue dégoûtée, elle pouvait bien se la garder. Peut-être était-ce pour cela qu’elle était si seule finalement. Elle était bien prompte à juger ses pairs avec toute l’intransigeance du monde alors qu’elle ne valait guère mieux.

Du moins, cela devait être la Bluebell d’avant, parce que la jeune fille qu’elle avait sous les yeux était bien loin de son inflexibilité d’antan. Elle se leva pour vaciller près de la cheminée, avant de se rattraper sur le mur de pierre. Carla observa ce mouvement de faiblesse sans pour autant esquisser le moindre geste. La brune lui en aurait voulu de souligner sa vulnérabilité. Par contre, elle commençait à se demander si le vin avait été une brillante idée ou au contraire la pire possibilité à la quelle elle aurait pu penser. L’alcool avait bien ramené des couleurs sur les joues de la jeune fille, mais il lui semblait que ses vertiges indiquaient qu’elle n’était pas en état de s’enivrer. Elle joua silencieuse avec ce qui semblait être une bague en or, avant de la dissimuler dans sa poche et de lui répondre enfin, sans un mot sur sa proposition de trêve. La blonde en déduit que c’était une forme d’acceptation. Si elle avait vraiment voulu refuser, elle aurait pu s’énerver ou encore partir. Pourtant, elle était toujours là, à fixer le feu comme si les flammes avaient le pouvoir de lui apporter des réponses à ses questions.

En tout cas, ses propos sur maxwell eurent le mérite de la faire réfléchir. Elle avait la naïveté de croire qu’elle connaissait Carter mieux que bien des gens dans ce château et elle pouvait assurer qu’il n’était pas sournois. Menteur parfois quand cela servait ses intérêts, mais il n’était jamais cruel à dessein pour la simple et bonne raison que ce n’était pas dans sa personnalité. Cela ne laissait que l’idiotie comme possibilité et elle ne savait pas dire si cela était une bonne ou une mauvaise chose. La bêtise était parfois aussi dangereuse que la méchanceté. Mais on pouvait la vaincre. Elle se mordilla la lèvre et finit par conclure

- S’il est idiot, alors j’obtiendrai ce que je veux.

Il y avait une forme d’assurance tranquille dans sa voix qui trahissait une vie entière à ne jamais se voir opposer le moindre refus. Maxwell avait été sa réussite autant que son échec et il était hors de question qu’elle reste sur une défaite. S’il le fallait, elle l’aurait à l’usure, mais elle l’aurait, parce qu’elle était allée trop loin, avait sacrifié trop de choses pour tout abandonner maintenant. C’était sa plus grande force autant que son plus grand défaut, elle était obstinée à l’extrême. Rien ne lui semblait inaccessible pour peu qu’elle ait décidé de l’obtenir. Voilà pourquoi les histoires de destinée tragique de Bluebell lui semblaient incompréhensibles, elle était prête à mettre tout en œuvre pour faire plier son destin à sa volonté. Elle refusait le rôle de la demoiselle éconduite, bien trop pathétique pour ses rêves de victoire.

Manifestement, les désirs de Bluebell se heurtaient également à des difficultés. Asquith avait été la surprise de ce bal. Enfin, jusqu’à ce que Skyler et Sasha gagnent devant Casey et Felicia et que le ministre de la magie ne manque de mourir. Quand Bluebell lui expliqua la situation, elle prit une nouvelle gorgée de vin et conclut


- Je vois. Tu l’as vexé.

Chamberlain était joli garçon si on oubliait que ses sourires avaient des allures carnassières, si ce n’était démoniaques. Si son avis avait été sollicité, Carla aurait conclu préférer la compagnie de Finnbjörn à celle de Faust sans la moindre hésitation. Le Norvégien ne lui donnait pas l’impression d’être capable de l’égorger à tout instant, mais plutôt celle d’être un parfait gentleman. Elle soupira quand elle comprit que Bluebell ne voyait absolument pas le problème et tenta de lui expliquer

- Qu’il t’invite en face ou par lettre, dans la question « veux-tu être ma cavalière », il y a une interrogation implicite qui est « suis-je la personne que tu estimes le plus digne de ta compagnie ? Suis-je, au milieu de toute cette faune, l’individu que tu préfères ? ». Toi, en lui disant que tu irais avec Chamberlain, tu lui as répondu non. Peu importe les convenances, s’il était ta personne préférée, il imagine que tu aurais envoyé valser le carcan des règles bien établies pour être à ses côtés.

Elle supposait qu’elle devait s’estimer heureuse, Maxwell avait dit oui à son invitation. Elle ne savait pas comment elle aurait survécu à un énième affront de sa part, ou même si elle en aurait eu envie.

- Il a cru avoir une chance mais tu l’as repoussé. Maintenant, tu es celle qui l’a blessé, tu es donc celle qui doit faire le premier pas. Si tu le souhaites bien sûr.

Elle haussa délicatement les épaules face à sa réponse

- Je ne sais pas quels sont les combats que tu mènes et pourquoi ils te mettent dans cet état, mais je suis certaine d’une chose, personne ne peut tout affronter en même temps. Si cela n’a réellement aucune importance, c’est parfait. Sinon, choisis les batailles qui ne sont pas encore perdues. Finnbjörn est allé au bal avec Asquith et il fallait de l’imagination pour trouver pire que moi. Ca veut bien dire qu’il se soucie assez de ton refus pour que tu puisses encore infléchir le cours des choses.

Elle l’observa boire une nouvelle gorgée de vin, se demandant combien sa fine silhouette serait capable de supporter. Il y avait bien des tourments dans ses yeux et si Finnbjörn était l’un d’eux, elle était certaine qu’il était loin d’être le seul. Il était juste le seul qu’elle était en mesure de deviner.

- Je ne pensais pas dire cela un jour, mais sa compagnie te ferait du bien. Tu as l’air d’avoir besoin qu’une autre personne lutte à tes côtés à l’avenir.
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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptyJeu 4 Mar - 21:05

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Par tous les dieux, la pitié de ce monde était-elle résolument si détestable que personne ne désirait en témoigner ? Oh certes, Bluebell ne se serait jamais accommodée de la moindre trace d’empathie, elle qui, même au plus profond de sa vulnérabilité, ne voulait ainsi exposer sa fragilité à autrui. Néanmoins, Carla n’en finissait pas de la bousculer sans même daigner comprendre qu’elle était à mille lieux de ces commérages adolescents. Elle pouvait entendre qu’elle avait vexé le fragile égo de Finnbjörn, elle pouvait comprendre l’affront qu’il avait cru déceler sous son refus. En revanche, ne pouvait-on pas cesser ces faux semblants un instant pour mesurer le contexte, la conjoncture, tous ces phénomènes extérieurs qui ôtaient de son acte son aspect mesquin ? Pour la première fois de sa vie, Bluebell n’avait pas cherché à se montrer piquante. Et pourtant, elle en avait tiré les mêmes conséquences. La haine, le malentendu, la fierté, le silence, l’oubli. L’indulgence n’était certainement pas le fort du Norvégien. Mais Carla ? Au lieu de ménager ses émotions visiblement heurtées, elle continuait à l’enfoncer en lui exposant clairement l’ensemble des sous-entendus insidieux de son refus. Allons bon. Un simple non avait-il vraiment eu tant de valeur ? Se devait-elle de réparer cette malencontreuse imprécision ? Dans une autre vie, sûrement. Mais désormais, Bluebell n’en avait plus la force, ni le courage, ni la volonté. Son esprit tournait dans sa tête engourdie, captif d’une carapace sans engouement. La profondeur de son trouble était bien le seul relief de ses sentiments, pourtant si explosifs auparavant. C’était à en vomir. Elle n’avait jamais supporté la frustration ; mais dans l’annihilement de son être, le dégoût, l’acidité, la rancune s’étouffaient sous le poids d’un désarroi impassible. Piquée, elle l’était. Mais tout cela était vain. “Je t’en prie, Yaxley, il n’est pas question de personne préférée ou de je-ne-sais quelle frivolité” rétorqua-t-elle dans un souffle en roulant des yeux dans leurs orbites. Elle croisa alors les bras sur sa poitrine, comme en signe inconscient de coupure, quand Carla poursuivit, lui indiquant que c’était de fait à elle, selon sa volonté propre, de réparer ce prétendu tort. Ce fut le coup de grâce. Admettre une erreur était déjà difficile dans la mesure où elle ne se considérait pas comme fautive ; mais devoir résoudre une histoire aussi lamentable par elle-même ? Elle n’en aurait jamais ni les épaules, ni la fureur, ni même le soubresaut d’envie. Perdre Finnbjörn, qu’elle se l’admette tôt ou tard, était résolument un poids qui n’arrangeait en rien le trouble de son être. Néanmoins, lui faire face, l’affronter, lui et son barrage de glace, lui et sa cuisante répartie, lui et sa colère asphyxiante, c’était au-dessus de ses moyens. Le seul fait de s’imaginer devant lui, dans sa condition actuelle, lui ôtait le souffle. D’abord, parce que sa magnifique impétuosité aurait eu raison de sa faible consistance, ensuite parce que ses invectives l’auraient littéralement transpercée dans la vulnérabilité de son estime personnelle, enfin parce qu’elle était paralysée à la seule idée de ressentir les émotions qui l’auraient ainsi happée. Ce que Carla lui suggérait revenait à la jeter, sanguinolente, dans l’arène aux lions. Un amer sourire couvrit ses lèvres. N’y avait-il pas une meilleure image, lui, le Gryffondor hargneux, elle, la carcasse épuisée ? Elle allait ainsi répliquer que de toute évidence, ce n’était pas ce qu’elle souhaitait, lorsqu’elle comprit qu’elle mentirait effrontément.

L’avantage de la vulnérabilité était la sincérité dans laquelle cet état la plongeait. Par Merlin, que l’honnêteté pouvait être douloureuse, peut-être même plus que la plus grande colère. Elle avait beau se persuader qu’elle ne voulait, ni qu’elle ne voudrait plus jamais entendre parler du Norvégien, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer dans la plus grande absurdité, dans la plus affreuse frivolité, un avenir où, peut-être, leur chemin s’entrecroiserait encore, peut-être même le temps d’une caresse, le temps d’une étreinte. Carla avait-elle donc empoisonné ce vin ? Ou n’était-ce que le fruit de ses pensées les plus inavouées ? Bluebell se mordit la lèvre. C’était finalement la raison principale de son impossibilité à le confronter. Quand elle était dans la même pièce que lui, c’était comme si tout l’air autour d’elle disparaissait, au profit d’un vide aussi terrible qu’euphorisant. Un goût de sang glissa dans sa bouche. Elle venait de se perforer la lèvre. Presque au même moment, Carla enchaîna en mentionnant les batailles que la Serpentard menait déjà. Elle ne croyait pas si bien dire ; ou plus exactement, elle n’avait même plus de bataille à mener, dans un champ de guerre dévasté où agonisait le corps de son enfance. C’était précisément parce qu’elle avait voulu la guerre qu’elle était dans un tel état. Sa folie des grandeurs, son opportunisme, tout ce qui lui avait permis d’avancer, l’avaient finalement perdue. Elle ne savait même plus qui elle était. Sans Maxton, plus rien n’avait réellement de sens. De toute manière, comment la Terre aurait-elle pu tourner sans l’orbite éclatante du Soleil ? Bluebell détourna le regard, qu’elle porta sur un point invisible à ses pieds. “Pour infléchir les choses, il faut de la force. Mais ne vois-tu pas que je ne suis même pas en mesure de me tenir droite devant toi ?” Le constat était sans appel : l’eau devant elle pouvait être limpide et claironnante, elle ne serait pas pour autant en mesure de traverser ce ruisseau. Peut-être avait-elle envie de se fourvoyer, en imaginant un avenir sans intempéries. Mais les rêves n’avaient aucune valeur, elle l’avait appris à ses dépens. Aussi Bluebell se résolut-elle à retourner s’installer dans le canapé qu’elle avait quitté, la tête posée sur l’accoudoir, le corps en chien de fusil. Carla aurait certainement dû s’arrêter là, mais il fallait croire que cette fille était véritablement incapable de discernement. Elle poursuivit, avec des mots aussi naïfs que poignants. Qu’il était étonnant qu’une jeune femme aussi légère soit capable de marteler autant de propos. Bluebell garda le silence un instant, contemplant les flammes devant elle, réfléchissant aux derniers dires de la Serpentard. Croyait-elle réellement que Finnbjörn pourrait quoi que ce soit à son tourment ? Et pourtant. Elle se souvint, dans l’ombre d’un sourire, du sentiment électrisant de légèreté qui l’avait assaillie en sa compagnie, à quelques reprises. En ces rares moments, elle s’était sentie invincible, parcourue d’une noblesse aussi aveuglante que digne. Mais il fallait croire que ces instants de gloire avaient un coût, et qu’elle n’était finalement pas en mesure de s’offrir plus de beauté. “Je ne sais pas” répondit-elle finalement à mi-voix, quelque part entre la réalité et ses rêveries alcoolisées. Non, elle ne savait pas si elle avait besoin de quelqu’un pour se sortir des Enfers où elle était enfermée. Elle ne savait pas si sa compagnie lui ferait du bien dans la souffrance qui battait entre ses tempes. Elle ne savait en fin de compte que bien peu de choses, dans un univers où ses repères les plus élémentaires avaient été balayés en une fraction de seconde. Du sang. Un hurlement. Le silence. Tout cela revint presque aussitôt dans son esprit, dans un éclair aussi violent que fatidique. “Nous nous sommes plus empoisonnés qu’élevés l’un et l’autre. Et je ne veux plus de ce venin. Je ne le supporterais plus.” Sa conclusion sonna comme un verset biblique ; impitoyable, sans appel, irréversible. Certes, peut-être désirait-elle, dans la folie de sa franchise la plus effrontée, retrouver la splendeur qu’elle avait pu ressentir en sa présence, pour supporter les méandres du trou où elle pourrissait. Mais la crainte d’essuyer un refus était trop arrogante. Elle avait définitivement perdu Maxton. Elle ne voulait guère subir la même sentence une seconde fois.


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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptyMer 10 Mar - 21:27

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Carla se contenta d’arquer un sourcil quand Bluebell lui parla de frivolités. C’était Ste Mangouste qui se fichait de la charité, elle passait son temps à lui rappeler que les lèvres de Finnbjörn avaient eu le malheur de se poser sur les siennes, se torturer l’esprit à chaque fois qu’elle semblait penser au Norvégien et elle essayait de lui faire croire que c’était elle qui était futile ? Qu’elle n’ait aucune envie d’en parler avec elle, elle était capable de le concevoir et de l’entendre mais qu’elle ne lui fasse pas croire que rien dans son discours ne l’intéressait ou ne l’interpellait. Plus le temps passait, plus elle commençait à se dire que la brune manquait cruellement d’amies à qui se confier de sujets légers. Elle n’arrivait pas à l’imaginer parlant de ses peines de cœur à son jumeau. Cela aurait été considérer que Maxton avait un cœur, ce qui était une perspective hautement improbable. Puis, étonnante réaction, Bluebell baissa les armes en admettant ne pas avoir la force d’infléchir les choses.

- A moins que tu ne souhaites me détromper, je considère que tu ne te tiens pas droite devant moi par manque d’estime à mon égard.

Elle avait prononcé ces mots d’une voix détachée, comme si elle se contentait de parler de la météo, mais une lueur d’intelligence illuminait ses prunelles. C’était un jeu de dupes qui se déroulait sous leurs yeux, Bluebell était incapable de feindre d’aller bien et Carla n’était pas assez aveugle pour ne pas le voir. Cependant, elle choisit de lui offrir une porte de sortie qui lui permettait de conserver toute la dignité qui lui revenait et mensonge pour sauver les apparences. L’orgueil était l’essence même de la jeune fille tout comme Maxton était la personnification de l’arrogance. Si elle abandonnait tout ce qui faisait sa personnalité, même le temps d’une brève conversation qu’allait-il rester d’elle ? N’était-elle pas assez fine, assez translucide ainsi ? Le combat était curieux à voir comme étrange à vivre, Bluebell tentait désespérément de perdre de la consistance quand Carla tentait de lui en redonner. Elle aurait pourtant dû savoir dès cet instant que ses efforts étaient sûrement louables, mais voués à l’échec. Il est impossible de sauver une personne contre son gré et si son interlocutrice avait tout de la demoiselle en détresse, elle n’avait jamais demandé à être secourue. Toutes les belles paroles que Carla pourraient prononcer ne changeraient rien à cet état de fait.

La conclusion de Bluebell sonna douloureusement à ses oreilles, parce qu’elle y entendait des accents de vérité qui auraient pu se transposer facilement à sa propre situation. Sa relation avec Maxwell l’avait empoisonnée à bien des égards. Oh, elle n’était pas mesquine, elle était aussi capable de voir ce qu’elle lui avait apporté, mais si une balance devait être faite en cet instant, elle n’était pas certaine que le positif puisse compenser des mois de jeu malsain aux bras de Finnbjörn, leur étrange pas de deux où aucun des deux n’était capable de tolérer la liberté de l’autre, leur duo assoiffé de vengeance de cet hiver qui avait failli les pousser à commettre n’importe quelle bêtise cet hiver … Sans lui, elle était profondément malheureuse. Avec lui, elle était dangereuse pour elle-même comme pour les autres tant elle se mourrait d’envie de lui plaire. Le silence s’installa entre elle, songeur et mélancolique pour Carla, épuisé pour sa rivale. Même s’il fallait admettre qu’elle n’avait d’ennemie que le nom en cet instant. Si chacune des adolescentes n’avait pas été drapée dans sa fierté exacerbée par une éducation profondément malsaine, peut-être auraient-elles vu que leur solitude se répondait étrangement.

Carla quitta enfin les flammes qui dansaient dans la cheminée pour poser ses prunelles sur Bluebell. Tout chez la brune criait son mal-être. C’était à se demander comment elle avait bien pu passer à côté de cela durant les jours qui s’étaient écoulés depuis la rentrée. Pâle reflet de ce qu’elle avait pu être, Carla était incapable de dire si elle se débattait faiblement pour se maintenir à la surface ou si elle tentait par ses faibles efforts de se noyer plus vite pour mettre fin à une souffrance inexplicable. Elle hésita une seconde, puis déclara finalement à voix basse

- Savais-tu qu’en grec ancien, il n’existait qu’un seul mot pour parler de poison ou de remède ? Peut-être que le poison d’un jour a vocation à devenir un remède. Peut-être que ce qu’on pensait être un remède est pire que le mal.

Elle n’avait pas la réponse à cette réflexion qu’elle lui partageait. Elle n’en avait pas pour elle-même, alors elle ne se serait jamais risquée à en tirer des conclusions pour Sherwin. D’autant plus qu’à chaque seconde qui s’écoulait, elle commençait à se dire que la profondeur de ses tourments dépassait la simple peine de cœur. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il lui était difficile de rester insensible devant sa détresse. Où était passée la vraie Bluebell, mélange parfait de feu et de glace qui semblait régner sur un monde qui lui était propre ?

- Tu es … pâle. Est-ce que tu veux que j’aille nous chercher des gâteaux ?

Elle avait mis toute la retenue du monde dans sa question pour ne pas la brusquer, mais l’interrogation sous-jacente restait tout de même évidente. Quand avait-elle mangé pour la dernière fois ? Elle lui semblait amincie. Plus fragile aussi. L’idée de la faire boire provoquait désormais une vague de culpabilité chez la blonde. De repas en grignotage, elle avait toujours l’estomac assez rempli pour survivre à cet apéritif clandestin, mais elle n’était sûre de rien s’agissant de son interlocutrice.

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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptyMer 10 Mar - 22:48

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Blue et sa rivale

La vie était injuste à bien des égards. La mort, les désillusions, les imprévus. Même dans ses plus intimes détails, l’injustice parvenait toujours à se glisser pour rappeler combien l’amertume jouissait d’un royaume étendu. Leurs échanges étaient un parfait exemple ; malgré sa mauvaise foi, malgré sa cruauté, malgré ses coups bas, Bluebell était parvenue à s’attirer une étonnante sympathie de la part de Carla, qui alla jusqu’à lui servir une réplique préconstruite sur un plateau d’argent. Bluebell n’avait plus qu’à se servir, en sautant sur l’occasion pour, une fois de plus, prouver que la vie était injuste et que la résilience de Yaxley n’arrangerait rien à cette sinistre vérité. Mais Bluebell rompit le cycle naturel du désarroi, et n’en fit rien. Un maigre sourire voila ses lèvres, quelque part entre de l’amusement et de l’acidité. Cette perche tendue était risible, néanmoins, elle soulignait une fois de plus l’impuissance de la Serpentard qui n’était même pas en mesure d’en profiter. Non, si elle ne se tenait pas droite face à Carla, c’était davantage par lassitude que par une quelconque défaillance d’orgueil ; du moins, pas en la défaveur de son interlocutrice qui, au contraire, s’était étonnement montrée noble. Bluebell était finalement parvenue à cette conclusion. Carla n’était pas un modèle de vertu, ni foncièrement respectable étant donné les choix douteux qui avaient couvert sa réputation. En revanche, elle était profondément humble et mâture. La brebis n’était pas à la hauteur des loups ; mais, dans son pâturage éloigné de ces jeux de pouvoir, elle se montrait d’une douce compagnie. Bluebell se surprit même à comprendre Finnbjörn qui n’avait pas démenti son affection pour elle. Dommage, cependant, qu’ils se soient alliés pour le pire. Sans ce malencontreux et méprisable événement, peut-être que Bluebell aurait pu envisager, dans ses jours meilleurs, une alliance avec la blonde. Mais à l’heure de son tourment, et compte tenu des précédentes circonstances, Carla ne pouvait être rien d’autre que la rivale dans laquelle elle s’était emmurée contre son gré. Et c’est ainsi que l’injustice rappela à tous qu’elle gagnait dans chaque recoin de vie ; car Bluebell, malgré ce bref instant de flottement où un accord implicite avait levé ses commissures en signe de paix, se souvint que jamais leur lien ne pourrait conduire vers des routes moins sinueuses. En fin de compte, c’était ainsi que serait enlisée leur relation. Douce, entre deux tournants de haine.

Le silence plana entre les deux jeunes filles un long moment, où seul le crépitement irrégulier du feu trouvait une voix audible. Carla devait sûrement songer à ses propres problèmes, comme n’importe quelle adolescente un tant soit peu prise par le dédale de sa jeune vie. Bluebell, pour sa part, sembla flotter dans le voile noir de ses pensées, quelque part entre un gouffre sans fond et un poids étouffant. Elle alternait entre les rives du Styx et le supplice de Sisyphe. Il lui semblait souvent attendre vainement une délivrance qui de toute évidence ne lui serait jamais accordée dans la pauvreté de sa condition, tout comme elle portait à bout de bras une lourde pierre qui n’en finissait pas de glisser au point de départ, dans un cercle vicieux qui l’épuisait. Avec une certaine ironie, Carla interrompit finalement le fil de ses pensées en mentionnant le lexique grec. Il dut s’agir de l’intervention la plus pertinente dont elle avait jamais été capable, puisque Bluebell se surprit à poser ses yeux sur elle dans un air absent, comme réfléchissant au poids de ses mots. Peut-être que ce qu’on pensait être un remède est pire que le mal. Maxton avait été, pendant seize ans, l’antidote qui lui avait permis de survivre à un monde dangereux et assassin. Sans lui, elle n’aurait sûrement jamais pu se construire cette force hargneuse qui l’avait vue lever le menton devant les pires insultes, la guidant à travers les Enfers grâce à une lueur quasi menaçante. Finnbjörn lui avait avoué qu’à son avis, le monde entier aurait dû la craindre. Ses yeux brillaient en effet d’un orage grondant, capable des pires ignominies dans les déserts les plus arides. Et toute cette puissance, toute cette rage, toute cette insolence de vivre venaient de Maxton. Mais voilà que l’Ange s’était transformé en Diable, hantant ses cauchemars et ses jours d’une violence nauséabonde. Lucifer lui-même n’aurait pu se montrer plus froid, plus indifférent, plus manipulateur. Bluebell brisa son contact oculaire avec Carla tandis qu’un frisson lui parcourut l’échine. Elle avait été empoisonnée et mourrait de fait à petit feu, selon une sentence qui résonnait amèrement. C’était bien pour cela qu’elle était incapable de se nourrir. Sa bouche était pâteuse de rancune, de dégoût, de terreur.

Mais peut-être que le poison d’un jour a vocation à devenir un remède. Sa relation avec Finnbjörn avait commencé dans un fiasco aussi fracassant que détestable. Elle avait ressenti colère, haine, abandon, trahison. Elle s’était empoisonnée d’affreux sentiments contradictoires. Fiévreuse et endolorie, elle avait lutté corps et âme contre le venin de leur rapport, jusqu’à ce qu’un jour, presque par hasard, d’une manière aussi inopinée qu’abrupte, le mal était passé. Il lui avait alors semblé rouvrir les yeux après un mauvais rêve. Oui, elle s’était sentie flotter comme dans un matelas de plumes alors qu’ils s’étaient confessés dans une intimité aussi brute que spontanée des excuses légères comme leurs caresses. Et le poison était devenu remède, et la colère était devenue force, et la crainte était devenue ambition. Leur promenade à Pré-au-Lard les avait vus gonflés de souveraineté et d’orgueil qui n’attendaient que d’être consumés sous leur pas concordants. Ensemble, ils auraient pu tout écraser, la pitié, comme l’ennui, comme la faiblesse. Accrochée à cette acide réflexion, Bluebell n’entendit qu’après quelques secondes d’écho la demande de Carla, qui la ramena dans la froideur humide des cachots.

Des gâteaux. Cette question résonnait presque comme une insulte. Voilà à quoi elle en était réduite - à se voir proposer des gâteaux, par sa propre rivale, pour mieux étouffer le pathétisme qui avait creusé ses joues. “Je n’ai pas faim” fit-elle en guise de réponse, d’un ton qui sonnait capricieux en vertu de la rancune qui voilait sa gorge. Et pourquoi diable Carla tenait-elle à jouer à la mère vertueuse et bienveillante ? N’avait-elle pas appris que les prostituées ne pouvaient guère devenir madonnes ? “Au cas où tu te méprendrais, sache que nous ne sommes guère amies, toi et moi. Nous ne partageons qu’une salle commune, un goût pour le bon vin, et une honorable éducation.” A ces dires, Bluebell se redressa, comme pour finalement rebondir sur la première réplique de Carla et lui signaler qu’en fin de compte, elle était en mesure de lui faire face. Néanmoins, le vin lui tourna à la tête, aussi s’empressa-t-elle de poser ses doigts sur ses tempes dans un grognement. “Je ferais mieux de m’allonger” glissa-t-elle alors comme pour justifier cette faiblesse. Mais une fois de plus, la réalité la rattrapa, car elle ne se sentit pas la force de quitter le canapé. Maugréant à nouveau, elle puisa dans ses dernières ressources et parvint, après un instant d’incertitude, à trouver un équilibre précaire. Un sourire aussi pitoyable que fier traversa ses lèvres. “Tu vois, Yaxley. Inutile de te faire un sang d’encre. Ton ennemie est encore debout.” Sa voix fantomatique, dénuée de tranchant, sembla aussi fausse que son propre baiser avec Maxwell. Mais Bluebell préféra poursuivre ce faux-semblant, et s’enfoncer davantage dans le ridicule que s’ouvrir encore un temps soit peu à la jeune fille qu’elle gratifia d’un rictus hautain. L’espace d’une brève seconde, son sourire prit une tournure incontrôlée, comme elle aurait témoigné d’une résignation qui semblait implorer son aide. Mais déjà, Bluebell tourna le regard et s’avança vers les escaliers de son dortoir. Si elle devait s’effondrer, elle le ferait comme les animaux. Elle crèverait à l’abri des regards.

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Message(#) Sujet: Re: I'm not made in your likeness (Blue & Carla) I'm not made in your likeness (Blue & Carla) EmptyDim 14 Mar - 11:24

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L’excuse qu’elle lui offrit ne rencontra que du vide. Carla en déduisit qu’il s’agissait d’une démonstration de dédain de la part de la Serpentard, ce qui ne l’atteint pas plus que cela. Une main tendue ne supposait pas nécessairement que son interlocutrice s’en saisisse. Elle avait joué son rôle en lui amenant une justification sur un plateau, si Bluebell préférait lui opposer une forme d’arrogance, qu’elle le fasse. Plus le temps passait, plus l’opinion de la jeune fille glissait sur elle comme des gouttes d’eau de pluie. Peut-être parce qu’elle avait compris que Bluebell était mordante avec le monde entier, comme si elle se débattait contre la vie elle-même. Peut-être parce qu’elle avait des problèmes plus importants que le jugement de la jeune fille. Peut-être parce qu’une intuition lui soufflait que dans toutes ses erreurs et ses contradictions, sa vie était bien plus douce que la sienne.

Le silence s’imposa entre elle, comme une trêve. A la grande surprise de la blonde, il n’était pas inconfortable comme elle aurait pu l’imaginer. Il fallait admettre que c’était un élément à mettre au crédit de Sherwin. Rares étaient les discussions agréables, plus rares encore étaient les interlocuteurs qui savaient ménager les silences. Elle finit néanmoins par le rompre pour partager ses pensées et Bluebell la gratifia d’un regard surpris auquel Carla répondit par un sourire teinté d’orgueil, laissant apparaître l’espace d’une seconde le masque de la parfaite petite fille de grande famille qu’elle arborait dans les réceptions qui le justifiaient. Comme toujours, Bluebell la pensait écervelée. Elle l’était par certains aspects, mais ce n’était pas l’unique facette de sa personnalité. Elle était aussi assoiffée de connaissances, d’une certaine manière de pouvoir aussi. Pas de pouvoir politique, mais d’affirmer son emprise sur les cœurs des personnes qui lui étaient chères.

Etonnamment, ses paroles parurent l’ébranler puisqu’elle rompit tout contact visuel pour se perdre dans ses pensées. Sa pâleur encore plus marquée lui fit dire que ses songes étaient déplaisants et déclencha chez la blonde une sollicitude sincère. Cruelle erreur dans cette relation vacillante.

Je n’ai pas faim. Son refus claqua dans le silence comme aurait claqué un fouet. Cela étant sans doute son ambition, elle souhaitait rendre sa réponse mordante, comme pour lui démontrer qu’elle pouvait se débrouiller seule. Carla se contenta d’hausser légèrement les épaules sans relever. Avant cette conversation, elle était persuadée que c’était le cas. Désormais, elle était surtout convaincue que Bluebell Sherwin n’était plus en mesure de grand-chose sans une aide extérieure que personne - et surtout pas son frère - ne semblait lui apporter. Cette constatation la fit paraître subitement bien moins fascinante aux yeux de la blonde. A quoi servait d’être si captivante quand on était aussi seule qu’elle ? Plus le temps passait, plus elle préférait son statut discutable à la solitude des autres enfants sang-pur. Elle avait acquis la certitude que si elle allait mal, réellement mal comme paraissait l’être la brune, Casey, Killian ou Maxwell tenteraient de l’aider de leur mieux. Comme elle l’aurait fait pour eux. Renier une partie de ses principes était doux quand on y perdait le fardeau de l’isolement. Ce que Bluebell considérait comme une faiblesse d’âme de sa part était au contraire la démonstration d’une forme d’intelligence. Elle s’était trouvée des choses pour lesquelles se battre, des souvenirs et des personnes à chérir. Voilà pourquoi de la brebis au loup, elle était certaine d’être la plus heureuse. Certaine également de ne jamais se laisser dépérir comme elle.

A la suite des paroles de Bluebell, Carla se contenta encore une fois d’une vague manifestation d’agacement, sans relever plus que cela. Il n’y avait rien de glorieux à achever un ennemi déjà blessé et Bluebell lui faisait cet effet-là.


- Je n’ai jamais eu la prétention ou l’envie de candidater au rôle d’amie. Néanmoins, il me semble que les circonstances n’offrent pas le luxe de repousser des alliances.

Leurs regards se croisèrent l’espace d’une seconde et Carla s’adoucit légèrement

- Je ne t’ai jamais crue à terre.

Elle se retint d’ajouter « contrairement à toi ». Bluebell ne semblait pas sûre de ses forces et c’était sans doute cette hésitation qui achevait d’absorber ce qui lui restait d’énergie. Mais comme elle l’avait si bien indiqué, elles n’étaient pas amies et ce n’était pas à Carla de lui montrer cette vérité sur elle-même. Son unique rôle était de boire avec elle lors de trêves aussi improbables qu’imprévisibles. Elle termina son verre d’une seule gorgée et réouvrit son livre de cours comme si rien ne s’était passé. On ne sauvait pas les gens contre leur gré.

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