Le nouveau professeur de Défenses Contre Les Forces Du Mal de Poudlard n’arrivait pas à se décider si elle aimait ou non la classe qu’elle allait recevoir dans quelques instants. Les élèves de premières années n’avaient aucune expérience, par défaut ils étaient tous faibles, et la faiblesse n’avait pas lieu d’être pour Askja. D’un autre côté, ils avaient tout à apprendre, ils n’avaient pas encore de trop mauvaises habitudes, elle pouvait encore aisément leur montrer la voie à emprunter pour devenir de bons sorciers. D’excellents, même. Être bon, ça ne suffisait jamais à la blonde.

C’était dans cette idée de préparation à la vie après Poudlard que la femme au regard glacial avait ouvert un club de duel. Afin que tous puisse s’entrainer et progresser comme il se devait, elle prendrait de son temps pour superviser ce club, conseiller. Elle qui aimait autant les duels que les combats sans baguette, elle se délectait déjà du spectacle qu’elle allait pouvoir observer. Le but d’un tel club n’était pas que la progression, il y avait aussi ce côté compétition qui faisait brûler des flammes dans les yeux du professeur. Elle avait toujours aimé ça, et elle avait hâte de voir comment les plus compétiteurs du château allait s’en tirer en duel. Que feraient-ils comme choix ? Le choix des sortilèges étaient tout aussi déterminants que la stratégie. Il fallait pouvoir avoir un coup d’avance sur son adversaire pour gagner. Elle était curieuse de voir qui sortirait vainqueur. Ce n’était pas toujours le plus fort qui remportait ce genre de concours. En général, c’était le plus malin. Les inscriptions étaient libres, alors déjà, elle apprécierait quiconque poserait sa signature sur le formulaire d’inscription. Elle savait d’avance que ceux qui se croyaient trop forts n’auraient pas l’audace de s’inscrire, de peur de tomber du piédestal sur lequel ils se plaçaient eux-mêmes.

Tout à ses réflexions, la suédoise avait dégagé l’espace de sa classe d’un coup de baguette magique. Avec elle, il serait rarement question de s’asseoir bien planplan devant un bureau et de gratter avec une plume. On apprenait jamais rien en restant assis derrière un bureau. Non, ce qu’il fallait, c’était pratiquer. S’entrainer encore et encore jusqu’à devenir parfait.

Le vendredi après-midi n’était pas idéal pour des premières années en plein apprentissages, la digestion, la fin de semaine, c’était pas le moment le plus évident pour être concentré, mais le professeur Thorstein n’y pouvait rien et elle n’avait pas l’intention de se montrer plus conciliante pour autant. L’heure sonna et le professeur déverrouilla la porte de sa salle de classe et la fit ouvrir d’un coup de baguette afin que les élèves puissent entrer.


« Installez-vous dans le fond de la classe. »


Son ton était aussi tranchant que son regard était sévère. Autant dire que le premier qui oserait moufter servirait de parfait exemple aux autres. Les élèves entrèrent un à un, passés au crible par les yeux de leur professeur. Ils étaient vraiment tout petits, avec leur visage tout à fait enfantin. Ca la changeait des adolescents qu’elle avait eu pour son entretien test sur l’épouvantard.


« Tout d’aborrrd, je vous inforrrme qu’un Club de Duel est désorrrmais ouverrrt. Je vous invite forrrtement à vous y inscrrrirrre. C'est en se mesurrrant à plus forrrt que soi que l'on devient meilleurrr. Vous avez tout à y gagner. »


Maintenant que c’était dit, ils pouvaient passer aux choses sérieuses.


« Afin de vous forrrmer à l’arrrt des duels, nous allons commencer ce prrremier cours parrr l’apprrrentissage d’un maléfice du rrrirrre. Quelqu’un a-t-il une idée de ce dont je parrrle ? »


Elle les toisa, espérant bien que l’un d’eux auraient la réponse. S’ils avaient lu le programme des cours de l’année de DCFM, la réponse serait évidente. Elle allait pouvoir voir directement ceux qui s’intéressaient véritablement à sa discipline.


« Parrrce qu’une image vaut mille mots, l’un de vous accepterrrait-il de se porrrter volontairrre pour une petite démonstrrration ? »


Bon, elle n’était ni avenante, ni chaleureuse et il y avait déjà quelques petites rumeurs qui circulaient dans les couloirs sur ce qu’elle avait fait vivre aux plus grands élèves de l’école, alors elle savait d’avance qu’elle n’aurait pas une cohue de volontaire. Mais elle espérait bien que l’un d’eux aurait l’audace de se proposer. Après tout, elle n’était pas là pour leur faire du mal, juste pour leur apprendre à se défendre. Et s’ils savaient ce qu’était le maléfice du rire, ils sauraient tout aussi bien qu’il n’avait à craindre qu’un gros éclat de rire.

Ils étaient là, entrant les uns après les autres, sous le regard perçant du professeur qui leur intima l’ordre de se mettre au fond de la classe. Elle n’avait pas dégagé tout cet espace pour rien, mais elle craignait qu’ils ne se dispersent, n’ayant pas l’habitude de la moindre discipline dans ce fichu château. Ca tombait bien, la discipline stricte, c’était son domaine. L’autoritarisme, ça lui parlait grandement. Elle avait appris comme ça, ça lui avait très bien convenu, alors ça leur conviendrait tout aussi bien.
Elle les informa qu’un Club de duel avait ouvert, les informant qu’ils pouvaient s’y inscrire pour progresser, s’entrainer. Mais elle ne pouvait pas les y obliger, malheureusement. Il n’y avait pourtant pas mieux que la pratique pour réussir. La pratique, toujours la pratique, lire quantité de livres ne remplacerait jamais cela.
A sa question sur le cours du jour, un premier élève leva la main. D’un geste de la tête et d’un regard appuyé, elle lui donna la parole. Elle n’eut pas le temps de commenter qu’un autre garçon avait pris la parole pour compléter la réponse de son camarade de maison, elle reporta donc son attention sur lui.


« Je suis rrravie de savoirrr que vous avez des facultés de lecturrre, mais sachez qu’ici, c’est moi qui donne le drrroit à la parrrole. »


Ca, c’était fait. Elle reporta son attention sur le tout petit garçon qui avait donné la première réponse.


« En effet, il s’agit bien du sorrrt Rrrictusemprrra, rrrecrrrue. »


La nouvelle enseignante demanda alors un volontaire, pour faire la démonstration à ses côtés. Et une fois de plus, seuls les Gryffondor présents se montrèrent partant. Bien, il n’était pas dans la maison de l’audace pour rien, au moins. Voyant que l’un des autres (Liam) recule pour se fondre dans le groupe, elle le pointe avec sa baguette.


« Vous, Monsieur, venez parrr ici. Merrrci de vous porrrter volontairrre pourrr vos camarrrades. »


Et elle le fixe jusqu’à ce qu’il s’approche suffisamment.


« Venez vous placer en face de moi. Je vais vous lancer le sorrrtilège du chatouillis. Les autrrres, obserrrvez bien le geste de ma baguette. Prrrécision est le maitrrre mot en matièrrre de sorrrtilèges. »


Elle fixa le petit garçon face à elle et pointa sa baguette sur lui. Et puis, dans un geste précis et avec distinction, la nordique prononça le sortilège.


« Rrrictusemprrra ! »


Elle laissa l’enfant rire de manière incontrôlable quelques instants avant de pointer à nouveau sa baguette sur lui.


« Finite. »


Et c’était terminé.


« Placez vous en ligne les uns à côté des autrrres, et entrrrainer vous à rrreproduirrre ce geste sans la forrrmule. Juste le geste. Je passerrrai corrrrriger les empotés. »


Elle reproduisit encore une fois le geste, pour que chacun puisse bien le voir, avant de sa placer, bras croisés sur le côté, pour pouvoir observer les élèves.


« Vous pouvez également vous choisirrr un parrrtenairrre pourrr la prrrochaine étape, pourrr pouvoirrr vous entrrrainer surrr lui. Il ne devrrrait pas y avoirrr trrrop de dégâts, si vous ne choisissez pas l’idiot de serrrvice. »


Elle ne visait personne, elle ne les connaissait pas. Mais comme chaque famille avait son vieil oncle bizarre, chaque classe avait son idiot. C’était comme ça. Et elle avait hâte de voir lequel d’entre eux ce serait. En première année, ils l’étaient un peu tous, non ?

Enseigner le maléfice du rire avec un visage aussi sévère et un ton aussi cassant que glacial, voilà qui était le comble de l’ironie. Mais ça lui allait parfaitement. Et de toute façon, en première année, il y avait peu de sortilège plus offensif que celui-ci. Il fallait commencer simple et sans trop de violence, ennuyeux donc. Mais bon, peu importait vraiment ce qu’elle pensait de ça, il fallait bien commencer l’enseignement quelque part.

La première partie du cours avait commencé par un accueil digne de la nordique. Pas de fanfreluches, elle allait droit au but, comme toujours. Elle remit à leur place ceux qui se permettaient trop de libertés à son gout. Ils étaient jeunes et impressionnables, autant commencer tout de suite à les mettre dans le bain. S’en suivit une démonstration des effets du maléfice, pour leur montrer à quoi il fallait s’attendre et une répétition du geste afin qu’ils observent et reproduise ensuite le mouvement avant de s’entrainer au jet du sortilège.

Thorstein se place sur le côté un instant, donnant une dernière consigne avant de serpenter entre les élèves en les observant de ses yeux perçants, les sourcils légèrement froncés comme à son habitude. Elle commence par observer de près celui qui a fait la démonstration avec elle, le poltron qui se planquait au fond, espérant se fondre dans la masse. Il était justement aux côtés d’une comparse de sa maison bien trop bavarde et peureuse au gout de l’enseignante.


« 5 points de moins pourrr Poufsouffle pourrr bavarrrdage Miss. Est-ce donc si difficile d’exécuter une consigne pourrrtant simple ? Moi qui pensais que c’était à la porrrtée du prrremier crrrétin venu, quelle déception. »


Elle resta un moment derrière eux d’eux pour observer leur geste respectif avant d’aller un peu à côté vers le binôme suivant, constitués des deux Gryffondors qui avaient pris la parole lors du début du cours. Elle hocha la tête en regardant le plus petit des deux, observant son geste de baguette. Et puis elle porta son air polaire sur son voisin, celui qui aimait parler sans permission. Ses yeux l’analysent lui autant que le mouvement de sa baguette durant quelques minutes avant que l’enseignante ne se dirige vers une autre recrue.

Une à une, chacune des recrues de la classe fut passée au crible par Thorstein, analysant le geste et faisant respecter le silence lorsque cela s’avérait nécessaire. Pas de bruit dans sa classe, pas un pas de travers. L’exigence était le maitre mot ici et il n’y avait pas lieu de se montrer négligeant.


« Maintenant que vous êtes parrr deux, vous allez vous entrrrainer, l’un aprrrès l’autre à vous jeter le sorrrtilège en prrrononçant distinctement Rrrictusemprrra. »


Elle balaya la classe un instant.


« Votrrre sorrrtilège serrra cerrrtainement bien peu puissant, il s’estomperrra donc de lui-même au bout de quelques secondes. »


D’un geste du bras, elle les invita à commencer avant de croiser une nouvelle fois les bras sur sa poitrine.


« Prrrofitez de l’espace de la classe pourrr ne pas vous coller les uns aux autrrres. »

Jetant un oeil à chaque groupe, elle remarqua alors qu'ils étaient un nombre impair. Si elle les laissait faire un groupe de troix, c'était donné la possibilité à un de glander et donc de se croire dans le salon de thé du professeur de divination. Elle apostropha donc une tête blonde.


« Vous aurrrez donc le prrrivilège de me montrrrer de quoi vous êtes capable dirrrectement. Levez votrrre baguette et allons-y, Miss.»

HRP: