La vie de Jeronimo, c’est un peu un résumé de loose ultime et de merde en spray en continue. Déjà, rien que son prénom n’est pas écrit correctement à cause d’un père qui était tellement éloigné de la réalité qu’il se trompa en allant enregistrer son fils à la mairie de sa ville. Sa vie se résume un peu comme son prénom : comme le cri « GERONIMOOOO » que lancerait n’importe quel pechnaud se lançant dans le vide ou dans une aventure follasque… Mais avec une erreur de parcours qui fait que ça ne se termine pas ultra bien. Ou que rien ne se passe comme prévu.

Déjà, rien que commencer sa vie avec un duo de parents comme les siens, c’est pas top. Un mexicain fan de manga et ayant fait ses études secondaires au Japon pour vivre sa vie là-bas et… Une japonaise qu’il rencontra dans son cursus, droite comme un i. En couple avec un plouc qui semble porter toute la misère du monde sur ses épaules et avec un sourire débile… Comment ils ont pu se mettre ensemble ? Grand mystère. Mais ça se fit. Et ils s’installèrent ensemble au Mexique à la fin de leurs études… ou la mère accoucha donc de « Jeronimo ». Avant de quitter le Mexique et leur ville puante, préférant s’installer en Angleterre. Là-bas, Kyoko, la mère, devint professeur de Japonais dans une des universités pendant que son mari devint… Un pantouflard. Ah, il s’occupa aussi de Jeronimo. De temps en temps. Quand la nounou ne pouvait pas être là. Ou que celle-ci fuyait parce que l’enfant montra un peu trop tôt ses prouesses magiques… Kyoko ne comprenait pas vraiment comment autant de jeunes diplômés dans la petite enfance pouvait abandonner ce poste !... Ah, oui, il se pouvait que Cisco Flores, le papa de Jeronimo, ne l’avait pas réellement prévenu de sa petite particularité magique à lui qui se serait transmise à leur enfant… Pourquoi en parler ? Il avait été si pitoyable avec sa magie qu’il avait arrêté de vivre avec et avait décidé de se comporter comme un moldu, jusqu’à bruler sa baguette ! Après tout, y avait juste une chance sur deux pour que l’enfant soit aussi sorcier, non ? (Ou 2/3, ou plus, les maths c’était pas une science exacte dans la tête de Cisco, tout comme la génétique…) Et honnêtement, il aurait pensé que sa loositude se répercuterait sur son enfant et qu’il ne déclencherait pas sa magie aussi tôt !

Ce fut à l’âge de 6ans que Jeronimo, cependant, se laissa envahir par sa magie suite à une crise de nerf, devant sa mère. … Autant dire que la discussion entre Kyoko et Cisco fut assez mouvementée, surtout pour ce dernier qui se prenait des choses volantes pendant que sa femme lui sortait le plus d’insultes dans sa langue natale possible.

Mais ça va. Tout allait bien. Kyoko aimait son fils. Moins son abruti de mari, mais ça, c‘était facultatif au final… Alors, malgré cette magie et cette bizarrerie sur patte qu’était Jeronimo, elle continua son boulot de mère… Et alla jusqu’à abandonner son métier pour donner cours à domicile à son enfant afin qu’il ne soit pas découvert par les… comment déjà ? Les mordus ?

« Les moldus, ma puce. – Ta gueule Cisco. Juste, TA GUEULE. »

Jeronimo continua sa croissance donc avec une mère à la maison et un père assez boulet qui enchainait les petits boulots, incapable d’en garder un plus de 4 mois. Et encore, 4 mois était un record… Sa mère donnait tout pour son éducation et sa scolarité mais il la voyait dépérir, rongée par des nerfs atrophiés. A force de vivre quasiment h24 avec, il voyait quand ça n’allait pas… Puis ce « don » de voir le mal-être de sa pauvre mère disparut quand il alla à Poudlard, ne la voyant plus que pendant les vacances. Du moins, la 1ère année seulement. Car lorsqu’il se retrouva sur le quai 9 ¾, il ne trouva plus que son père. Kyoko en avait eu marre : elle avait fait ses clics et ses clacs et était retournée au Japon.

Jeronimo vécut l’abandon assez mal. Si sa première année chez les bleus avait été plutôt calme et plus remplie de bourdes involontaires que de bêtises voulues, la seconde changea bien. Son nouveau passe-temps fut de défier l’autorité de l’école, tout en essayant de ne pas dépasser les bornes. Se mettre des limites c’était drôle et compliqué et ça l’empêcherait d’être viré du seul foyer ou il était plus ou moins le bienvenu. Ses blagues restaient donc innocentes mais prenantes, loin de toute notion de danger. Ou du moins, de celles auxquelles il pensait. Car plus les années passaient et plus ça devenait catastrophiques, tous comme ses notes. S’il arriva à se reprendre pour les Buses, ça ne fut pas le cas pour ses ASPICS. Entre sa façon d’être continuelle, son manque de sérieux dans les cours et un cœur brisé, Jeronimo Flores fut un des ratés qui n’obtint pas son diplôme de sorcier. Non pas que se faire écraser pitoyablement le cœur n’ait eu un réel impact sur ses ASPICS, hein, il les aurait raté dans tous les cas. Mais ça ne l’aida pas. Lui qui était resté discret ses 3 dernières années à Poudlard concernant son crush énormissime sur Lorcan Kilkenny (car il savait qu’un looser comme lui ne pourrait pas avoir un mec comme lui), il se prit un rateau indirect qui lui déchira le cœur.

Jeronimo n’avait rien demandé. POUR UNE FOIS DANS SA VIE, il n’avait pas foncé sur un truc, se sachant déjà perdant d’avance ! Mais non, il avait fallut qu’un ami de Jero, un gryffondor ami à la fois avec le mexicain et avec Lorcan, désire faire l’entremetteur. Alors que le Serdaigle et le rouge étaient potos de base et passaient des moments ensemble ! Des moments de potos, mais quand même ! Des moments qui permettaient à Jero de crusher en silence tout en sentant son cœur s’emballer dès que leurs mains se frolaient par accident (c’était arrivé 4 fois depuis les années qui se connaissaient, c’était amplement suffisant pour son petit cœur !). Et ça lui suffisait tellement. Mais dès lors que ce secret de polichinelle fut balancé… Jeronimo se trouva incapable de passer du temps avec son ancien pote. Et puis, c’était la fin de l’année. A l’annonce des résultats, le serdaigle n’alla même pas vérifier ses résultats. Il savait depuis longtemps que sa vie serait celle d’un looser.

A la sortie de l’école (et sans diplôme), Jeronimo entama des petits boulots à la con. Et imita à la perfection son père dans sa loositude et vécut de loooongues années dans un petit appartement vétuste à Londres, faisant des fois plusieurs heures de trajet pour aller au boulot, en cumulant certains même. Bref, 17ans de boulot de merde jusqu’à ce que l’annonce du poste-vacant de concierge à Poudlafd vint lui chatouiller les oreilles…

Le secret de Jeronimo qui réussit son entretien ? Être franc. Pourquoi vous à ce poste et pas un autre ?

« Parce que j’ai moi-même été un des bourreaux de Rusard, à le faire tourner en bourrique. Et j’ai beau être vieux, je me tiens à jour de toutes les blagues et bêtises qui se font aujourd’hui avec toutes les nouveautés des blagues Weasley-esque. Je suis l’un de leurs très bons clients, faut dire. Et parce que je vaux mieux qu’un cracmol grincheux qui se mettait tout le monde à dos à cause de son caractère. Je veux être tout le contraire de ce vieux loup, je veux être adoré par les élèves et c’est avec ma connerie que je peux les matter et leur faire respecter les couloirs de Poudlard. Le respect sera là parce que vos petits élèves m’admireront et m’apprécieront, contrairement à l’ère de Terreur qu’essayait d’instaurer ce bon vieux Rusard. »

Enfin, ça, c’est ce qu’il rapporte de son entretien, après, est-ce qu’il a vraiment dit ceci ou est-ce qu’il a supplié un de ses anciens professeurs de l’aider à avoir ce rôle dans Poudlard… Personne ne le saura jamais.

Jeronimo, c'est un peu un mélange de gênes un peu improbable et surtout catastrophique pour lui. Sa mère, c'est la japonaise typique, droite comme un i, humble mais qui n'hésitait pas à passer un savon à son fils quand il faisait des bêtises... Comment dire que ça n'a malgré tout jamais marché pour le mettre sur une route dorée et toute tracée dans la discipline. D'ailleurs, ça n'a même pas marché pour éduquer le père du sorcier, un mexicain venu vivre sa meilleure vie (pardon) au Japon pour fuir Merrrrriiiiiiiico. Ils ont filé le parfait amour quelques années (avec quelques casseroles volantes dans la maison) puis la madre a fait l'erreur de déménager au Mexique par la suite. Avec une seconde erreur (ça s'enchaine siiii facilement) : faire un gosse avec l'empaffé Flores. Qui était un sorcier. Et qui n'a absolument pas prévenu la pauvre asiatique. Elle a quand même essayé d'assumer mais devoir gérer deux sorciers aussi débile l'un que l'autre... Elle a fini par retourner chez elle lors des 13ans de Jeronimo. Abandon de poste. Son enfant n'a plus eu de nouvelles par la suite.

Papa Flores ? Aujourd'hui, c'est un vieux bout-en-train désormais en maison de retraite. Bon, il n'a que 69 piges mais il a la belle vie là-bas et il n'a pas à faire son ménage (et Jero non plus, ouf.). Donc ça vaut CLAIREMENT le coup de payer une fortune son foyer pour p'tits abuelitos et abuelitas. (Surtout que c'est clairement de la chaire fraiche pour ces braves mamies, le père Flores, par rapport aux autres.) D'ailleurs, Jero aime bien aller le voir là-bas pour casser la croute! L'ambiance est cool avec tout ce vieux monde!

"Grblbgngngn gnagnagnh grrrr." Cela pouvait représenter assez bien les souvenirs qu'avait Jeronimo des discours et grognements de Rusard, ancien concierge de Poudlard à l'époque où il y était encore élève. Quel sacré homme. Une personne que le Serdaigle ne pouvait que respecter pour son talent à être détesté... sans pouvoir magique. Pourtant, ça n'avait pas été toujours ainsi. Il se souvenait avoir haï cet homme et lui avoir fait quelques mauvaises plaisanteries en guise de vengeance... Et le tableau que le nouveau concierge observait, fraichement suspendu au dessus de son nouveau bureau, représentait parfaitement l'air diabolique que Rusard avait pu avoir un jour, après avoir attrapé l'ancien Serdaigle.

C'était tenu par le col de la robe, alors que Jero était en 6ème année, que ce dernier se faisait trainer misérablement par le surveillant grincheux.

"Tu ne vas rien faire de ta vie, gnrblblbl. J'en entends des pas mal sur toi mais ça semble pas assez pour te virer schregneuhgneuh. Mais cette fois, tu ne vas pas t'en tirer comme ça." Souvenir approximatif de ses paroles, bien sûr. Ce qui ne l'était pas cependant dans ce souvenir, c'était l'air amusé du pauvre bleu qui n'avait fait que balancer une boule-glue-puante sur la robe du préfet des poufsouffles. Son sourire de débile ne quittait pas son visage malgré la menace de Rusard qui l'emmenait voir son directeur de maison. Honnêtement, il était trop fier de cette invention! Et il était sûr que cet idiot de Scott Wings était encore en train d'essayer de se décoller cette blague collante et odorante. Bien fait, ce crétin aurait du se la fermer au lieu de dire du bleu qu'il n'avait aucun avenir! Bien sûr qu'il en avait un! C'était un Serdaigle après tout! Il avait été choisi pour faire parti de l'élite et...

"Votre intelligence n'offre aucune excuse à votre insolence, Flores."

"Mais si! On pardonne toujours tout aux plus intelligents, même quand ils sont les plus cons! Regardez le Profes-"

"Il suffit Flores. Je ne veux AUCUN exemple! J'enlève 10 points à Serdaigle."

Le mexicano-japonais croisa ses bras face à cette injustice. Tais-toi Jero, tais-...

"Tout ça parce que c'est votre cr-"

"20 points en moins supplémentaires à votre maison."

"J'ai jamais été fort en marth, si vous m'en enlevez mais que c'est du supplémentaire, ça fait - et + donc j'en recup-"

"Et une semaine de retenue. Bravo pour le gros lot. Apprenez donc à fermer votre bouche."

"C'est injuste..." maugréa le 6ème année dans sa barbe naissante (ou duvet naissant plutôt...)

"Ce qui est injuste c'est de vous avoir comme élève dans ma maison, Flores."

Et vlan, dans tes dents Jero, tu n'as plus qu'à t'acheter un dentier à ce niveau-là. Car, ça, ça faisait mal. Se faire regretter par ta propre directrice, on en arrivait là. Il avait envie de s'applaudir mais... Il préféra laisser ses mains aussi inactives que ses lèvres au final. Laissant le professeur s'en aller dans un silence glacial, l'intrus qu'il était put entendre la voix de Rusard s'élever à nouveau tandis qu'il s'éloignait, heureux d'avoir fait perdre des points à un élève.

"Tu seras un raté toute ta vie, aucun avenir, schregneugneuh."

Un raté. Sans avenir. Le concierge du XXIème siècle voyait presque les lèvres du tableau bouger et radoter ses propres mots du passé. Avec un petit rictus face à ce souvenir qui venait de remonter, Jeronimo Flores ne put s'empêcher de parler à l'image inerte.

"Tu avais totalement raison mon bon Rusard. Mais moi au moins, j'compte être un raté apprécié."