feat. Nikolaj Coster-Waldau
Nous sommes deux, mais je suis moi et il est lui. Nous sommes deux et pourtant nous épousons une seule et même profession. Nous sommes deux, mais sur des terrains différents, moi dehors, lui dedans.
- Qui sommes nous ? :
Nous sommes tous deux surveillants.
Je suis l’œil extérieur posé en tout temps sur votre personne, et ce dès que vos pas foulent la terre. Il est l’œil intérieur posé sur vous au sein des murs du château. Il veille au chaud là où je peux veiller au froid. Cela étant, j'ai ma cabane et un
'jardin' rien qu'à moi, tard le soir et tôt le matin, quand les adolescents enlacent encore Morphée à plein bras.
Ma tâche ne s'arrête naturellement pas là. Comme j'ai un œil sur vous, j'ai un œil également attentif qui cerne la forêt interdite. Chaque détails à son importance, des botrucs asticotés, aux animaux égarés, des arbres droits qui côtoient les conifères, aux feuilles et épines tombées trop vite à terre. Je ne m'aventure jamais bien loin cela dit, je ne suis pas fou, encore moins suicidaire. Je connais mes limites et je sais que la nature est hors de ces dernières. Mon métier parmi vous, l'avez vous compris ? Je suis certain que vous savez qui je suis, alors répondez à ma question.
- Qui suis-je ? :
Je suis Garde-Chasse.
Chasse gardée, je protège vos arrières comme je protège la forêt. Je suis le seul logiquement autorisé en ces lieux que je considère sacré, lieux que vous n'hésitez pourtant pas à souiller et à braver de vos gros souliers. Je connais votre curiosité car j'en suis moi-même habité. Et c'est de cette dernière que j'ai grandis jusqu'à arriver ici. À présent que vous connaissez mon métier, je vais vous raconter ma vie.
Je suis né dans la ville de Dundee, en Écosse en l'an 1976. Fils de pécheur et d'une serveuse, je n'étais nullement ce que vous qualifiez de sorcier, non, j'étais simple moldu jusqu'à ce qu'un événement troublant se manifeste à mes huit ans, suivi de plusieurs. Lorsque votre amourette mignonnette se retrouve jupe en l'air devant vos joues rouges sans qu'il n'y ai eu le moindre signe de vent, vous vous dites
'tiens, c'est étrange', mais lorsque votre amourette mignonnette se met à pleurer que c'est la vingtième fois de la journée, là, ça devient plus qu'étrange, cela devient inquiétant. Les éléments magiquement perturbants se sont accumulés jusqu'à ce qu'un homme frappe à notre porte pour m'en indiquer l'origine.
- Et vous savez ce qu'il m'a dit ? :
Tu es un sorcier, Fergus.
Et de mes yeux se sont mit à couler des larmes. Pas de joie, ni de crainte, juste des misérables gouttes salées devant une énigme résolue par quelqu'un d'autre que moi. Oh, je n'aurais certainement jamais répondu correctement, mais qu'importe, il y avait raison derrière la jupe soulevée, derrière le crayon qui lévite quelques secondes, derrière ce poisson mort qui frétille comme s'il était encore vivant. À partir de là, tout s'est enchaîné relativement vite, mes parents m'ont retiré de l'école parce que
'j'étais malade' et parce que
'je devais être isolé'. N'allez pas croire que mes parents prenaient mal ce que j'étais et ce que je suis encore. Loin de là ! Ils étaient tout fier d'apprendre que j'étais une
'entité hors de leur portée', selon leurs mots. Je n'étais pourtant pas unique en mon genre comme l'a démontré mon regard une fois la voie 9
3/4 passée et découverte.
Pas antisocial pour un sous (ou pour une mornille), je me suis vite fait des camarades de mon âge dans le train me menant à l'école de sorcellerie
'Poudlard'. Ô comme j'étais excité devant cette masse sombre visible à travers les eaux troubles du lac. Ô comme on m'a retiré de la froideur de ces eaux quand je suis tombé à force de trop me pencher. Ô comme je tremblais, fébrile, des lèvres, gelé et anxieux, lorsque l'on cita mon nom pour m'inviter sur un petit tabouret et me mettre un chapeau sur la tête.
- Et vous savez ce que le choixpeau a hurlé à peine ma chevelure frôlée ? :
Serdaigle !
Mais je pense que vous l'aviez deviné à force de pointer ma curiosité, ma sagesse peut-être, mais également ces foutus petites énigmes qui parcours mon texte. Énigmes que seul les gens de ma maison connaissent – pas de réponse, pas de lit, pas de repos sinon. Rowena sait combien d'élèves sont resté bloqué devant l'entrée à cogiter et à philosopher entre eux ; professeurs également. J'en ai fait parti, comme certains d'entre vous aujourd'hui.
J'étais curieux et avide de connaissance, je parcourais la bibliothèque et il m'arrivait de donner du fil à retordre -rare- au Garde-Chasse de l'époque, un demi-géant, peut-être le connaissez-vous de nom. Aussi grand que large, aussi touffu que son chien, aussi gentil et doux qu'un agneau. Vos parents peut-être l'ont connu ou bien son nom et sa description vous a frappé dans un grimoire.
- Qui est-il ? Donnez le moi dans le mille ! :
Hagrid.
Très sympa ce personnage comme son rôle. Côté cours, ma préférence allait pour l'histoire, les soins aux créatures magiques
(non, je n'ai pas eu l'occasion d'apprendre de lui), la défense contre les forces du mal et la botanique. Oh, ne vous y trompez pas, je sais me défendre avec ma baguette, du moins j'ai appris les sortilèges et les enchantements qui me seraient utiles au cours de mon existence. Je sais repousser, tenir éloigner, signaler comme je sais attirer par exemple. Mes années sont passées comme une lettre à la poste avec un peu plus de piment les deux dernières lorsque l'élu est arrivé. Que d'informations avais-je lu le concernant ! Et je me rappelle fort bien le sentiment de déception qu'il m’asséna lorsqu'il me refusa un autographe. Je l'ai eu quelques années plus tard cela dit.
- Dites le, susurrez moi à l'oreille le nom de l'élu en question. De qui ai-je reçu un autographe ? :
Harry Potter.
J'étais déjà loin du pays lorsque la bataille à éclatée et lorsque l'élu a triomphé. J'avais entamé des études à l'étranger pour devenir magizoologiste et les ai achevé avec brio. J'ai ensuite visité bien des pays dans mes recherches, le Pérou, puis une partie de l'Afrique, la Corée etc etc. En gros je n'ai cessé de bouger dans l'optique d'en découvrir toujours plus sur les espèces qui m'entouraient, sur celles qui soit disant n'existaient pas, mais qui pourraient aisément exister.
Mes voyages et mes recherches étaient financés par une chaîne de télévision sorcière et par une rubrique de la gazette.
'C'est pas sorcier', 'Sorcier Nature', vous connaissez ? Si vous disposez d'un poste télé, servez vous de votre baguette pour faire apparaître le bouton étoilé et invisible aux moldus sur votre télécommande. Sinon, vous avez peut-être vu des articles sur mes voyages et mes découvertes. Mon physique avait dû jouer aussi je me disais, puisque la majorité des fans
-j'en avais, oui- de cette époque étaient plutôt des femmes. Je me souviens également bien de ce livre sorti racontant un de mes voyages où je m'en tirais à la fin de justesse sans pourtant ne jamais avoir rencontré ma plume... Je me souviens également, des années plus tard, lorsque Voldemort n'était plus, avoir reçu des lettres me demandant d'enseigner à leurs enfants. Je me souviens encore de ma réponse et elle est toujours d'actualité lorsqu'on me pose la question de savoir
'Pourquoi pas l'enseignement ?'. Je ne suis pas fait pour enseigner, je peux raconter, mais enseigner est différent. Je n'ai pas la patience des Poufsouffle, l'ambition de me faire entendre des Serpentard ou la bravoure des Gryffondor pour affronter l'ignorance et l'étroitesse d'esprit des adolescents ou même des adultes. Je préfère rester en retrait tout en partageant mes connaissances et en prêtant l'oreille à mon prochain. Ça fait vieux pépère dit ainsi n'est-ce pas ?
Tout comme je n'étais pas fait pour l'enseignement, je n'étais pas fait pour autre chose. Ce lien sacré qui uni un homme et une femme. Oui celui.
- Vous voyez ce dont je veux parler n'est-ce pas ? :
Le mariage.
Après des années de célibat ou de courtes relations, je lui suis tombé dessus à moins que ce ne soit elle.
Isabella. C'était sympa avec elle, plus qu'avec Maggy, plus qu'avec Rosalie, mais peut-être pas aussi exceptionnel et transcendant que nous l’espérions. Moi et Isabella n'étions peut-être pas fait pour ça ou pour durer ou que sais-je d'autre, mais nous avons apprécié nos moments ensemble et nous avons connu le bonheur à la naissance de notre fille Danna. Cela avait été difficile de lui trouver un prénom, Isabella refusait un prénom ayant appartenu à une de mes ex ou à l'une des siennes. Nous étions assez libre et ouvert d'esprit, c'est sans doute une des raisons principales qui avait mené à ce que l'on s'attire naturellement.
Et Danna... ah Danna ! Quel plaisir ses gazouillis d'oiseaux. J'essayais vainement de communiquer avec elle en prenant pour appui le langage de tribus sorcières et éloignées que j'avais visité. C'est Isabella, qui s'occupa principalement de Danna à notre divorce, mais nous étions toujours en bon terme (et le sommes toujours) dès lors lorsque j'en avais les moyens, je venais lui rendre visite (je le fais toujours). Danna a grandit. Isabella aussi et moi de même. Et comme ses parents, elle a démontré des aptitudes magiques.
- Qui la conduirez où dans un an ? :
À Poudlard évidemment !
Pour l'heure, elle n'y est pas encore, mais j'y serais. Après les derniers événements, une colère sourde est montée en moi. Pendant que je parcourais le monde tranquille, des enfants souffraient le martyre et se battaient encore une fois loin de moi, hors de ma portée. Alors qu'importe si le mal est passé, si le mal est fait, qu'importe si c'est un besoin égoïste de ma part, mais j'ai fais savoir mon envie, je me suis vendu comme jamais pour obtenir ce poste et pour être la baguette qui protège et prévient les plus faibles au dehors. Alors je ne suis pas le plus fort non, mais j'ai des connaissances qui feraient grincer les dents et qui seront certainement utile. Je sais défendre, je sais ce qui m'entoure, j'ai l’œil aguerri des gens prudents. Tant pis si vous pensez
'Harcèlement' en voyant comment je fonctionne pour observer vos moindres faits et gestes à l’extérieur de Poudlard. Je suis le Garde-Chasse, je garde et je chasse.
- Dites mon nom ~ :
Fergus Lachlan Ramsay