« Je sais pas Izzie…. Comment je suis sensé faire pour sortir de là ? La femme, elle est… euh.. dans mon corps ?! Elle m’a foutu dehors. C’est comme si elle m’avait poussé en dehors. Je sais pas si je peux y retourner… » Et nous restions sans voix, parce que nous étions incapables de savoir comment inverser la situation, la tendance. Après été spectatrice de la mort de trois de mes camarades sans avoir eu une chance de m'en sortir, je n'avais aucun moyen de faire revenir Perrin dans son propre corps, ni de faire revenir à la vie Elliott. Je ne pourrai jamais dire que j'aimais ce gars, mais je pourrais au moins lui dire que je pourrais arrêter de passer mes nerfs dessus, il ne le méritait pas. « Et si je restais coincé là à tout jamais ? Je veux pas être une fille ! Je veux redevenir moi ! Je peux pas vivre comme ça ! » Et j'étais médusée, parce que je n'avais aucune idée de quoi faire, je ne savais pas ce qu'il se passait et j'avais l'impression que la vie se foutait à nouveau de moi. Après quelques semaines de liberté, elle me faisait vivre des horreurs encore plus terrifiantes, elle me faisait vivre totalement impuissante, et j'étais au bord de la panique. Incapable de bouger avec ce son qui me fit dresser tous les poils de mes avant-bras et de ma nuque, impossible de me mouvoir, de bouger mes pupilles. Je fixais l'armoire comme si je voulais qu'elle explose, s'enflamme ou disparaisse. Et surtout, je fixais les portes comme si mon vœu le plus cher était qu'elles se soudent en une seule pour ne jamais libérer le démon qui approchait. J'étais gelée et à la fois, mon cœur battait à mes tempes et je commençais à transpirer. « C’est quoi une tronçonneuse ? » J'étais incapable de parler, de lui répondre. Ça me semblait tellement évident que ce n'était pas le moment de faire un cours d'Étude de Moldu que je ne répondis tout simplement pas, trop pétrifiée pour agir. « Un sacré bordel si tu veux mon avis ! » Ça résumait assez bien la situation, même si ça pouvait toujours lui sembler un peu abstrait. De toute façon, vu comment c'était parti, nous le découvrirons bien assez tôt. « Si on empile plein de truc devant l’armoire ça peut fonctionner ? » En soi, l'idée n'était pas mauvaise, mais dans cette chambre, il n'y avait rien. Le lit maintenait les portes fermées, la chaise à bascule et la petite table de nuit pourraient peut-être renforcer leur barricade, mais la lame découperait le bois comme un couteau dans une motte de beurre fondue. J'étais perdue dans ma tête, immobile aux côtés d'Isidore, prête à accepter mon sort que je fuyais devant bien trop longtemps. Au final, était-ce vraiment vivre si je ne faisais que subir ? Les néo-mangemorts, la torture, les humiliations, les cachots, la cellule, la torture, l'homme à la tronçonneuse, ... qu'est-ce qui pourrait s'enchaîner qui soit pire, franchement ?! « Izzie ? Et si mon corps à moi il mourrait ? Est-ce que moi aussi je mourrais ? Est-ce que je pourrais plus jamais y retourner ? Et si elle meurt, elle ? » Il y avait pire que de vivre en étant femme ... Maintenant, ses questions étaient très pertinentes, mais je ne savais toujours pas quelle était la bonne réponse. Pour dire vrai, je ne voulais pas connaître ni l'expérience, ni la réponse. « On pourrait tenter de défoncer la porte ? Avec un truc, je sais pas trop… » Je regardai la femme zombie jeter la chaise à bascule sur la porte, qui pouvait être leur issue de secours pour échapper à l'homme à la tronçonneuse, mais au lieu que la porte ne cède à nos caprices, c'est la chaise qui se brisa en plusieurs morceaux. Inutilisable, à moins que pour se défendre.

Le bruit était tellement proche que je ne ressentais plus les extrémités de mon corps, ni que j'avais l'impression d'avoir un corps, en fait. J'avais envie de me cacher dans la caisse à jouets, mais j'étais trop pétrifiée pour pouvoir effectuer le moindre mouvement. Je louchais sur la lame qui traversait les planches en bois avec tant de facilité, que je revoyais la lame traverser les corps de chiffon de Saskia, Serafina et Shaelyn. Je sentis un hurlement jaillir de ma gorge sans que je ne puisse l'arrêter. « LA PORTE ! » Isidore me surprit. Je sursautai et le regardai, ébahie, sans comprendre ce qui lui prenait. Il se précipita vers l'armoire (en bon suicidaire) pour mettre sa main en métal contre la lame. J'étais effrayée et à la fois galvanisée par ses doigts qui tombaient un à un, alors que je reprenais contrôle de mon corps et de mes muscles. « DÉFONCEZ LA PORTE ! » Je n'étais pas dans ce cauchemar, j'avais l'impression de le survoler cette fois, d'être spectatrice de mon corps qui se battait pour sa survie. Je pris mon élan, faisant signe à Perrin. « À TROIS ! UN, DEUX, TROIIIS ! » Épaule en avant, je me jette contre la porte en bois, consciente que c'est ma seule issue de secours. Peut-être est-elle verrouillée, peut-être est-elle simplement coincée, j'invoque mon biceps magique, toute la rage que j'ai ressentie ces derniers mois et cette impression d'avoir des choses à accomplir pour la suite. Je hurle dans mon élan, sentant tout mon poids se fracasser contre la porte.

Il était une fois La Porte :
Hasard #1 :
1-2-3-4 : La porte ne résiste pas à leurs appels à vivre. Je me sens passer à travers et chuter parmi les morceaux de bois.
5-6 : La porte résiste. Elle doit être verrouillée, ou rouillée. Ils sont coincés, il faudrait vraiment trouver une bonne cachette ...

Hasard #2 (si la porte se brise) :
1 - Octavia s'empale dans un morceau de porte ; un pieu traverse son abdomen et elle ne bouge plus. GAME OVER.
2-3 - Quelques égratignures, éraflures et grosses échardes, mais elle est en vie, incapable de croire qu'elle ait réussi de son maigre corps à briser quelque chose d'aussi solide. La force de son envie de vivre. Il fallait qu'elle vive !
4-5 - Un morceau de porte se plante dans son poignet en retombant. Elle pisse le sang, mais est toujours capable d'utiliser ses deux jambes et un bras pour batailler pour sa vie ! (-1 aux dés, au tour prochain)
6 - Octavia se luxe l'épaule. Elle hurle de douleur, incapable de remettre en place son épaule démise. C'est plus de peur que de mal, mais de la voir dans un axe qu'elle ne devrait pas être capable de faire est effrayant.

Il était une fois L'échange :
Hasard #3 :
1-2 le corps de Perrin se réveille et se met à rire tout doucement. Mais ce n'est pas marrant. Le rire de Perrin est déformé par cette femme-zombie et elle se jette sur (Hasard #4) pour stopper sa course.
3 - Octavia se retrouve subitement dans le corps de Perrin, la femme-zombie est dans le corps d'Octavia, Perrin est toujours dans le corps de la femme-zombie, et Isidore et le mec à la tronçonneuse sont dans leurs corps respectifs.
4 - Isidore se retrouve propulsé dans le corps de Perrin, la femme-zombie est dans le corps d'Isidore, Perrin est toujours dans le corps de la femme-zombie, et Octavia et le mec à la tronçonneuse sont dans leurs corps respectifs.
5 - Perrin retrouve subitement son propre corps, la femme-zombie échange avec (Hasard #4) et les autres gardent leurs corps respectifs.
6 - Le mec à la tronçonneuse est dans le corps de Perrin, Perrin est toujours dans le corps de la femme zombie, la femme-zombie a la tronçonneuse et Octavia et Isidore sont dans leurs corps respectifs.

Hasard #4 :
1-2 : Octavia
3-4 : Perrin (Mec à la tronçonneuse pour la proposition 5)
5-6 : Isidore