Découragement vers le désespoir [PV Professeur Bevans]

Découragement vers le désespoir

Le professeur lui avait demandé de rester à la fin du cours, et Kathleen était persuadée qu’elle allait se faire remonter les bretelles. Une Kirte qui rate à ce point un philtre de Paix. Elle était au bout d’elle-même, elle n’était plus bonne à rien. Elle avait continué d’y croire quand elle avait été ciblée par certains sang-purs anti nés-moldus, elle avait continué d’y croire quand elle avait enfin intégré l’équipe. Elle avait même cru encore plus avec Florent et son poste de capitaine en début d’année. Mais là, elle ne croyait plus en rien, et surtout plus en elle. Elle ne servait à rien.

Elle avait accepté de rester, histoire de se faire engueuler comme elle le méritait. Ca ne lui faisait pas peur. Mais elle ne comptait pas aller au devant des reproches. Elle avait la tête dans les bras et elle était écroulée sur la table, les larmes coulant toutes seules. Un par un, tous ses camarades avaient fini par sortir, même ses amis, quand bien même certains avaient essayé de la consoler. Mais elle était en crise émotionnelle puissante, comme figée, bloquée, compliquée à atteindre. La raison ne l’atteignait plus, la logique non plus. Elle était en train de s’enfoncer de plus en plus vers le noir.

Le professeur s’attendait peut-être à ce qu’elle vienne le trouver pour savoir ce qu’il lui voulait, mais elle en était incapable. Elle ne pouvait plus bouger. C’était de la potion calmante dont elle aurait besoin à-présent et le pire, c’était qu’elle en avait dans son sac dans sa trousse d’urgence. Mais il aurait fallu qu’elle songe à en prendre. Et elle n’était pas capable de pensées cohérentes à cet instant. Elle était complètement coincée dans son cauchemar vivant et elle savait que si ça empirait, elle perdrait probablement toute envie de vivre. Il appartenait tellement à la jeunesse de s’écrouler face à un tel cumul.

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feat. @Kathleen Kirte

Le cours ne s’était pas déroulé comme espéré. Au moins, personne n’était mort ni éborgné mais Caerwyn était plus inquiet quant à la capacité de ses élèves à rester concentrés au moindre imprévu. D’un autre côté, la potion n’était vraiment pas la plus simple à faire, d’où son importante probabilité de tomber lors des BUSE. Ce n’était pas grave, il prendrait plus de temps pour leur expliquer la semaine suivante, à froid. Les mettre directement dans le bain avait peut-être été son erreur à lui pour une décoction aussi complexe. Mais ce n’était pas tant les nombreux échecs qui l’avaient inquiété aujourd’hui mais plus l’attitude effondrée de Kathleen. L’adolescente, devant sa potion ratée, avait tout simplement fondu en larmes, sans plus de cérémonie. Le professeur de potions s’était vraiment senti désemparé devant la détresse de la jeune Poufsouffle. Par ailleurs, il savait que le Philtre de Paix était tout à fait de son niveau, il ne comprenait pas à un tel abandon à ses nerfs. Refusant à croire qu’une telle crise de détresse soit seulement due à une pauvre potion manquée, il lui avait dit sur un ton doux, nullement inquisiteur ou menaçant, de rester à la fin du cours, ayant également posée une main réconfortante sur son épaule.

Il l’avait laissé tranquille tout du long du reste du cours, ne voulant pas lui mettre de pression supplémentaire. De plus, il avait ses autres élèves à gérer, ainsi que le cataclysme de Kenneth qui semblait avoir perturbé bien plus de monde que prévu. Il attendit donc patiemment que tous cinquièmes années furent partis des cachots pour reposer son regard sur Kathleen qui n’avait toujours pas bougé, le visage caché dans ses bras. Pendant un instant, il se demanda si elle l’avait au moins entendue et était restée docilement ou si elle ne s’était même pas rendue compte que le cours était terminé. Il laissa glisser un silence quelques secondes, cherchant les bons pour apaiser l’adolescente, il se demanda même s’il fallait pas mieux l’emmener chez l’infirmière tant son état mental lui paraissait préoccupant. Toujours quelque peu silencieux, il prit quelque chose de son tiroir et daigna de sortir de derrière son bureau, de prendre un tabouret et de le poser de l’autre côté du plan de travail de Kathleen. Ce qu’il tenait dans la main n’était rien de plus qu’une tablette de chocolat. Il en cassa une barre qu’il se garda pour lui – c’était la seule chose réconfortante qu’il avait trouvé après avoir donné la boule en mousse à Septimus – et posa le reste de la plaquette devant Kathleen.

— Prends-en si tu veux.

Il retint un soupir attristé et préoccupé avant de reprendre sur le même ton doux :

— Tu sais, ta potion n’était pas si ratée que cela. Tu as eu un même un excellent réflexe en parvenant à rendre stable ta potion rapidement.

Il tenta un sourire mais préféra mettre les pieds dans le plat directement :

— Est-ce que tu veux me dire ce qui te met dans cet état ? Je me doute que les potions te tiennent à cœur mais tu n’as vraiment pas à t’inquiéter pour cette matière. Y a-t-il autre chose ?

Mangeant un nouveau carré de chocolat, il regarda Kathleen sans pour autant vouloir lui mettre une quelconque pression. Il ignorait si elle avait un cours après le sien, mais vu l’heure tardive qu’il était déjà, cela semblait peu probable. Dans le pire des cas, il ferait un mot d’excuse à l’égard de son ou sa collègue. Il voulait d’abord savoir ce qui tourmentait à ce point la Poufsouffle et s’il pouvait y faire quelque chose pour y remédier.

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And I hate being alone

ANAPHORE

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Elle n’avait pas bougé. Elle ne savait même pas si elle en était capable. Elle était à bout. Évidemment qu’une potion ne pouvait pas tout décider, que la rater ne pouvait pas être la seule raison de cette crise de désespoir et de conviction que la vie ne valait pas la peine. Ce n’était que l’élément qui avait déclenché les choses, celui qui avait fait déborder la pression qui s’écoulait maintenant en même temps que ces larmes qui ne pouvaient s’arrêter. Le monde extérieur n’existait plus, ni Azure qui lui avait offert son soutien, ni ceux qui marmonnaient derrière elle, pas même le prof. A-peine avait-elle entendu sa consigne de rester.

Elle perçut à-peine sa présence et son approche jusqu’à ce qu’une odeur de chocolat lui chatouille les narines. Elle releva les yeux pour apercevoir la barre qui se trouvait sur sa table et que le professeur venait de lui proposer. Elle n’avait pas faim, et elle n’était absolument pas sûre que son estomac le supporte mais le constat calme un instant ses sanglots, suffisamment pour lui permettre de sortir un mouchoir et de se moucher. Elle essuya ses larmes, sachant que le calme ne durerait peut-être que quelques secondes, mais il était bien là. Le professeur avait réussi cet exploit.

« Merci… »

Elle n’était peut-être pas encore en état de croquer dans le chocolat mais l’intention était louable. Il complimenta sa façon de rattraper la potion et elle savait qu’il n’avait pas tort. Elle avait eu de la maîtrise, mais elle se sentait tellement en échec, qu’elle n’avait pas pu en supporter un de plus, ou ce qui s’apparentait à cela, dans tous les cas. Elle hocha la tête, sachant qu’il espérait lui remonter le moral avec un compliment, même s’il ne se rendait pas compte à quel point ce n’était pas la potion, à quel point ça ne pouvait pas être seulement la potion.

Et en fait, si, il avait compris. Il était intelligent, ce prof. Kathleen ne pouvait pas dire le contraire. Elle ne se souvenait pas d’avoir eu un tel niveau d’écoute depuis le professeur O’Neill. Hatwell et Cooper avaient été des professeurs attentives, mais elle n’avait pas senti le contact se nouer comme avec l’ancien professeur d’Astronomie. Peut-être que cela pourrait se faire avec ce professeur-là. Elle l’espérait. Elle secoua la tête pour confirmer que ce n’était pas que cela. Elle avait tellement accumulé de pression. Elle avait rêvé au début de l’année, et maintenant, elle retombait et cela faisait sacrément mal.

« C’est beaucoup de choses, Professeur. Mon petit-ami est parti sans me dire un mot, je suis complètement ratée en tant que capitaine de Poufsouffle et je ne réussis même plus mes potions. Je suis une ratée, voilà tout. »

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feat. @Kathleen Kirte

La simple présence du chocolat sembla ramener l’esprit effondré de Kathleen dans la pièce. C’était déjà un bon point. Même si elle ne semblait pas vouloir y toucher pour l’instant, au moins semblait-elle avoir recouvrer un minimum de stabilité émotionnelle. Après lui avoir demandé ce qu’il se passait dans sa vie, Bevans demeura silencieux, lui accordant tout le temps qu’il faudrait. Le silence permettait parfois de réorganiser ses pensées, de faire les sanglots qui pouvaient étreindre la gorge. Le directeur de Serdaigle n’était pas pressé de toute façon et il valait mieux pas qu’il le soit. Il estimait que ce serait contraire à ses responsabilités. Voir une élève fondre en larmes et être incapable de sortir de cette bulle de morosité jusqu’à la fin du cours avait de quoi être inquiétant, même s’il la connaissait que très peu. Après quelques secondes à reprendre ses esprits, et à se moucher, elle finit par parler. Il s’agissait visiblement d’un grand tout, de peine de cœur, de pression autour du capitanat et la potion ratée du cours précédent venait à s’ajouter à tout cela. Il eut un profond soupir compatissant et une moue embêtée, ne sachant pas trop quoi lui dire sur le moment.

Pourtant, une partie de lui était presque satisfaite de constater que l’équipe de Poufsouffle ne se portait peut-être pas si bien. Le match contre Serdaigle approchant et Bevans affectionnant les ambiances de stade un peu chaudes, il avait déjà préparé un petit quelque chose pour ses supporters et avait déjà tout envoyé à son préfet musicien. En repensant à certaines lignes de son texte, il se demanda si cela n’allait pas un peu perturber la jeune Poufsouffle en détresse devant lui avant de se raviser finalement. Cela n’était que du sport après tout. Un petit chambrage aussi inoffensif que sans conséquence. S’il se sentait déjà désolé à l’avance, il valait mieux se rattraper tout de suite, où ça comptait vraiment. De toute façon, une fois sur le terrain, elle ne ferait certainement pas attention aux chants émanant des tribunes bronze et bleu. Et sa directrice de maison aurait aussitôt fait de la venger également. Autant qu’il marque des points maintenant. Il laissa quelques secondes s’écouler, réfléchissant à ce qu’il pourrait bien lui dire pour lui remonter le moral efficacement. Il savait qu’il était parfois maladroit avec les mots et il ne manquerait plus qu’il laisse sous-entendre que Serdaigle allait les surprendre sur le terrain de Quidditch. Il s’éclaircit finalement la gorge et commença par dire :

— Tu n’es pas une ratée. Tu réussis des potions bien au-dessus de ton niveau scolaire et tu es également capitaine de ton équipe, ce n’est pas rien.

Il eut un sourire doux.

— Il y a parfois des mauvaises passes, des moments un peu plus durs que les autres. Les peines de cœur, malheureusement, tu en connaîtras d’autres, les garçons sont parfois très cons.

De son expérience, c’était plutôt les femmes qui l’avaient blessé, une en particulier, mais là n’était pas le sujet.

— Tu relèveras la tête dans quelques temps parce que tu iras mieux. C’est normal de ressentir ce genre de choses à ton âge. Rapproche-toi de tes amis ? Essaye de leur parler ? Ça pourrait te changer les idées. J’ai vu Azure venir te voir, tout à l’heure, essaye d’en parler avec elle ?

Il marqua une brève pause, avant de reprendre sur un ton plus enjoué :

— Et puis, la saison de Quidditch n’est pas terminée, Poufsouffle peut encore faire de bons résultats. Mais attends-toi à ce que Serdaigle vous donne du fil à retordre.

Il n’avait pas pu s’en empêcher. Il était décidément un peu plus chauvin qu’il ne se l’était imaginé. Mais son sourire amusé laissait entendre que cela n’avait pas beaucoup d’importance et qu'il valait mieux prendre ce simulacre de rivalité à la rigolade. Il n’avait pas été de grands conseils, il n’était pas spécialement doué pour cela de toute façon. Il était d’un pragmatisme peut-être un peu froid, malgré son empathie certaine et son chauvinisme un peu envahissant. Il reprit :

— Cependant, je ne veux pas que tu dises que tu es une ratée, car ce n'est pas vrai. Personne n'est un raté.

Il se trouvait bien hypocrite de dire cela, lui qui n'avait qu'une piètre estime de lui-même, ayant toujours cette sensation d'être le plus gros des imposteurs dans le paysage éducatif de Poudlard. Mais il n'était pas question de lui et de son cas désespéré. Il était question de Kathleen et si ses quelques mots pouvaient l'aider alors il continuerait.

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Si Kathleen n'avait pas été complètement effondrée sur elle-même, elle n'aurait pu faire autrement que d'être sincèrement touchée par le fait que le professeur tienne tout particulièrement à mettre en lumière ces diverses réussites. Il ne s'agissait peut-être que d'une méthode pour éviter d'avoir à gérer un comportement suicidaire, elle en était consciente. Mais elle était persuadée qu’il croyait en ce qu'il disait, principalement parce qu'elle savait que c'était la vérité, au moins en ce qui concernait ses aptitudes en potion. Elle le regarda d'un air las alors qu'il mentionnait son niveau à ce sujet.

« Je suis désolée, Professeur. Je sais bien que je ne suis pas si mauvaise en potion, mais la vérité, c'est que j'ai un peu perdu confiance en moi. Ça fait beaucoup vous savez. »

Même si elle était consciente que c'était normal d'en passer par de mauvais moments et d'en arriver à un point où l'on n'avait plus envie que d'une chose, que les troubles s'arrêtent, ça ne voulait pas dire qu'elle était assez raisonnable pour accepter que les choses se passent ainsi. Que les garçons soient souvent stupides, ce n'était même pas une question. Elle ne pouvait qu’être d'accord avec ça, au vu du comportement de ceux à qui elle avait accepté de donner un peu de son cœur. Mais ce n'était pas parce que les garçons étaient stupides que ça ne pouvait pas lui briser le cœur.

« Vous avez pas tort », marmonna-t-elle avec cynisme. « Peut-être que je devrais me rabattre sur les filles. Elles seront peut-être moins idiotes. »

Pour ce qui était du Quidditch, ce qui la dérangeait, c'était qu'elle avait sans cesse l'impression de se confronter aux capitaines du passé qui étaient bien meilleurs pour encadrer l'équipe qu'elle l’était, elle, du moins, dans les résultats qu'elle avait pu observer. Évidemment, la saison n'était pas finie et il y avait encore l'espoir de faire un peu mieux que ça n'avait été le cas jusqu'à présent, mais elle ne pouvait pas être sûre de ce qu'elle faisait et elle avait l'impression de ne pas avoir la validation de son équipe, en ce qui concernait ses méthodes. Elle offrit un rire jaune à son enseignant.

« Vous devriez vous méfier. J'ai démoli l’entièreté de mon équipe au dernier entraînement. C'est une partie du problème, d'ailleurs. »

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feat. @Kathleen Kirte

Caerwyn observa Kathleen avec une attention renouvelée, chaque mot qu’elle prononçait résonnant en lui. Il se sentait profondément touché par la détresse de la jeune fille, se reconnaissant dans ses doutes et ses peurs. Il pensa à ses propres échecs et aux moments où il s'était senti submergé par le poids des responsabilités et des attentes. Il se redressa légèrement, cherchant à offrir une présence rassurante. Il se passa une main sur le menton tandis qu'il réfléchissait, se demandant comment transmettre à Kathleen que tout cela faisait partie du cheminement normal de la vie, qu'elle n'était ni la première ni la dernière à ressentir cette pression intense. Le professeur de potions inspira profondément, se rappelant ses propres années à Poudlard, les doutes et les angoisses qui l'avaient habité à son âge. Il se souvenait de ses propres mentors, de ceux qui avaient su trouver les mots justes, même lorsqu'il ne les cherchait pas. Il posa une main rassurante sur l'épaule de Kathleen, un geste simple, mais porteur de tant de soutien. Il dit alors :

— Kathleen, je comprends que tu traverses une période difficile. Il est normal de perdre confiance en soi quand tout semble aller de travers.

Il retira sa main et s'appuya contre son bureau, les yeux toujours fixés sur elle. Il sourit intérieurement à cette remarque pleine de cynisme qui parlait de se rabattre sur les filles plutôt que les garçons. Le cœur humain était complexe, et les relations, encore plus. Mais il voulait qu’elle sache qu’elle méritait mieux que la douleur qu’elle ressentait actuellement.

— Pour ce qui est des garçons… eh bien, tu as raison. Ils peuvent être incroyablement idiots. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas croire en l'amour et en la capacité des autres à te comprendre et à t'apprécier pour qui tu es, que ce soit un garçon ou une fille. Le plus important est de te respecter toi-même et de ne pas perdre de vue ta valeur.

Il marqua une pause, un sourire aux lèvres.

— En ce qui concerne le Quidditch, chaque capitaine a ses propres défis à relever. Comparer tes méthodes à celles de tes prédécesseurs ne fera que te freiner. C'est en forgeant tes propres méthodes que tu deviendras une meilleure leadeuse pour ton équipe.

Il se souvint de ses propres batailles internes, de ses moments de doute en tant que professeur et directeur de maison. Il savait que ces moments forgeaient le caractère, que chaque échec était une leçon déguisée.

— Démolir ton équipe à l'entraînement n'était peut-être pas idéal, mais ces moments te permettront d'apprendre et de t'améliorer. Tes coéquipiers respectent ta détermination, même s’ils ne le montrent pas toujours.

Caerwyn laissa ses paroles flotter un moment, espérant qu'elles trouveraient un écho en elle. Il se demanda si ses propres doutes étaient visibles, s’il parvenait à masquer sa propre lutte pour la confiance en soi.

— Tu n'es pas seule, Kathleen. Nous sommes tous là pour te soutenir. Si tu as besoin de parler, ma porte est toujours ouverte.

Son ton était aussi chaleureux que son sourire, espérant qu’elle comprendrait la sincérité derrière ses mots. Caerwyn savait que les épreuves semblaient insurmontables lorsqu'on les traversait seul, mais avec du soutien, elles devenaient des étapes sur le chemin de la résilience et de la maturité. Il resta près d’elle, prêt à écouter et à offrir le soutien dont elle avait besoin, convaincu que, malgré les apparences, Kathleen trouverait la force de se relever et de briller.

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Elle avait déjà pu remarquer à quel point son professeur était bienveillant et à l’écoute. Quand elle avait eu besoin d’un soutien pour croire en ses rêves, il avait été là. Il l’avait épaulée au quotidien pour son apprentissage et maintenant qu’elle craquait, il était là de nouveau pour lui donner du courage et lui permettre d’avancer sur le bon chemin. Elle savait bien que tout n’était pas aussi bloqué qu’elle en avait l’impression, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de voir le monde en noir. Au moins, ce ne devrait être que passager, ou du moins, Kathleen en avait bon espoir.

Elle ne put retenir un sourire jaune à-travers ses larmes quand il lui accorda le fait que la plupart des garçons étaient des idiots. Même s’il ne fallait pas généraliser, et qu’elle était bien d’accord sur ce point, le professeur avait bien choisi sa façon de présenter les choses. Au moins, elle était passé des larmes à un semblant de sourire, même si ce n’était pas grand-chose. Elle n’avait pas l’intention de renoncer complètement à l’amour et il ne faisait aucun doute qu’elle finirait par retrouver sa nature positive, mais ce ne serait pas tout-de-suite. Pour ce qui était du respect qu’elle avait envers elle-même, elle n'avait au moins pas perdu cela.

« Je n'ai jamais douté que j'étais une personne d'une certaine valeur, mais il faut reconnaître que ce n'est pas facile de faire la part des choses quand deux personnes différentes vous font le même coup. On ne peut pas s'empêcher de dire que c'est notre faute, que, d'une manière ou d'une autre, on a fait quelque chose, qui a fait que la personne se comporte de cette façon. même si c'est très idiot. »

Pour ce qui était du Quidditch, elle avait parfois l'impression de ne pas vraiment maîtriser les éléments et de se retrouver face à une situation qui dépendait autant de la chance que de ses propres compétences à agir, voire plus. Si tel était le cas, on pouvait donc supposer qu'elle n'était pas moins bonne que Erin mais que celle-ci était seulement plus chanceuse. Une part d'elle-même ne pouvait tout de même s'empêcher de se dire que c'était un peu facile de voir les choses de cette façon et qu'il fallait quand même prendre conscience de ses propres faiblesses.

« Je ne suis probablement pas la pire de toutes les capitaines de Quidditch de l'histoire du Quidditch, mais je ne peux décemment pas me sentir fière avec les résultats que nous avons pour le moment et une part de moi se dit que c'est ma faute pour ne pas réussir à motiver autant que je le devrais mon équipe de Quidditch. Je reconnais que quand ça va mal, j'ai tendance à me sentir facilement coupable, mais il me semble quand-même que je ne suis pas à la hauteur et s'il n'y avait que ça, ce ne serait rien, mais associé à tout le reste, ça commence à faire beaucoup. »

Elle n'aurait pas eu besoin, normalement, de lui pour lui dire qu'elle n'était pas seule. Elle le savait. Elle avait de nombreux amis qui tenaient à elle et qui lui apportaient du soutien. Mais les doutes qui lui étaient venus n'avaient rien à voir avec le fait d'être seul ou pas. Elle avait simplement des doutes sur elle-même et sa capacité à être à la hauteur des attentes que le monde avait d'elle, et probablement plus encore, de celles qu'elle avait pour elle-même. C'était probablement ça le plus gros problème. Elle avait du mal à accepter les échecs dans les domaines où elle estimait que résidait sa force et ce, malgré que la plupart des gens qui l'encadraient ne la voyaient pas en échec.

« Parfois, le problème ne vient pas des autres mais de nous-mêmes. On peut être aussi entouré qu’aimé, ça ne changera rien si le jugement que l'on porte sur nous-mêmes est faussé par notre opinion personnelle. »

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