Entraînement privé [PV Professeur Bevans]

Entraînement privé

Avec le professeur Van Aken, il fallait beaucoup de choses pour pouvoir s'attirer ses bonnes grâces et obtenir de pouvoir faire sérieusement son apprentissage en potion. Le vieil homme avait eu de la considération pour Kathleen, notamment du fait de son ascendance. Mais cela était insuffisant, compte-tenu de son jeune âge et de sa tendance à ne pas vouloir mépriser les personnes nées-moldues, et elle n'avait pas forcément obtenu de lui le soutien qu'elle espérait pour ses apprentissages familiaux. Elle était à peu près sûre que c'était quelque chose qui avait des chances de s'améliorer avec le temps, mais jusqu'à présent, ça ne s'était pas produit.

Et puis, un nouveau professeur était arrivé. Il avait rapidement constaté les compétences naturelles de la jeune fille et il s'était appuyé là-dessus pour se faire son opinion. Quand elle lui avait demandé de l'aide afin de pouvoir étudier les potions familiales, il n'avait pas mis longtemps avant d'accepter qu'elle en réalise sous sa supervision. Elle n'aurait pas forcément besoin de beaucoup de soutien technique, notamment sur l'art de mélanger. Mais la potion était d'un niveau plus difficile que son niveau naturel forcément, et la présence d’un enseignant ne serait pas inutile.

Elle arriva dans le cachot et se dirigea vers la salle de classe où elle avait rendez-vous avec son nouveau professeur. Elle était curieuse de savoir si elle allait réussir du premier coup ou si cela allait prendre du temps avant qu'elle ne parvienne à triompher de la recette. Elle était à peu près sûre qu'elle en était capable parce que sa mère ne lui avait jamais lancé de défis insolubles, mais elle pouvait avoir accentué la difficulté afin que la jeune fille ne se confrontent pas un niveau trop évident. Il était bon qu'elle demeure en progrès constant qu'elle ne se repose pas trop sur ses lauriers.

« Bonjour, Professeur. Merci de prendre du temps pour me superviser là-dessus. »

Entraînement privé

Kathleen
&
Caerwyn

Petit à petit, le nouveau professeur de Potions de Poudlard prenait ses marques au sein de l’école. Si son manque d’expérience se faisait parfois voir de temps en temps, il n’y avait eu pour le moment aucun incident majeur et les élèves avaient plutôt l’air contents de ses cours. Caerwyn se félicitait de cela, lui qui appréhendait encore un peu la confrontation avec les étudiants. De plus, les potions était une matière versatile : le moindre ingrédient ajouté un peu rapidement pouvait envoyer le chaudron contre le mur à la vitesse d’une balle de revolver. Encore une fois, ce genre d’incident n’était pas encore arrivé et il en était plutôt satisfait. Au fil des jours, il avait également remarqué que certains élèves étaient naturellement plus doués que d’autres, que leur niveau était déjà bien trop avancé pour simplement suivre le cours du jour. Ils finiraient indubitablement par s’ennuyer et être moins assidus. Il fallait donc les tenir en haleine, comme un film avec un bon scénario : si la narration avait quelques rebondissements et des enjeux, cela serait bien plus ludique et instructif qu’une simple chronologie plate et linéaire. C’était du moins comme cela qu’il voyait les choses. Et les élèves avec des facilités y verraient sûrement un challenge.

Dans le cours des cinquièmes années, il avait repéré la jeune Kathleen Kirte, dont le patronyme était familier aux oreilles de Caerwyn. En effet, durant ses années en tant qu’apothicaire sur le Chemin de Traverse, il avait pu se remettre à la page concernant le monde sorcier. Ainsi, les grands noms de sorciers dans le domaine des potions venaient souvent dans l’établissement dans lequel il travaillait afin de se fournir en diverses ingrédients, potions et instruments en tout genre. Les Kirte avaient été mentionnés quelques fois. Peut-être même étaient-ils déjà passés. Mais la petite Kathleen, qui semblait marcher dans les traces de ses géniteurs, était tout de même venu lui demander s’il pouvait la superviser pour une révision d’une préparation familiale. Caerwyn n’était pas du genre à laisser un élève sur le carreau, d’autant plus en début d’année où il se mettait comme mot d’ordre de gagner des points auprès de ses étudiants. Ainsi, si le premier tête-à-tête avec un élève (une Poufsouffle qui plus est) avait été plutôt houleux, il espérait que toutes les autres sessions particulières soient quelque peu différentes de son baptême du feu. Mais Kathleen semblait douce et patiente, que pouvait-il mal se passer ?

Caerwyn était en train d’installer divers instruments afin de l’aider dans sa préparation. Après tout, il ignorait sur quoi elle voulait se pencher, certainement une potion d’un niveau relativement avancée. Dans le pire des cas, il irait lui cherchait ce qu’il faudrait. Il avait toujours cette pointe d’appréhension qu’elle ne ramène elle-aussi le matériel du parfait alchimiste confirmé à l’instar de sa comparse de maison. Il releva la tête lorsqu’une voix le salua poliment.

— Bonsoir, Kathleen, je t’en prie, c’est tout naturel.

D’un geste, il lui montra la table à laquelle elle pouvait commencer à s’installer.

— Alors dis-moi, quelles sont tes questions ? Tu voulais travailler sur une potion hors du programme n’est-ce pas ?

Il passa une main songeuse dans sa barbe en regardant les divers instruments déjà posés sur la table.

— J’ignorais sur quoi tu voulais te pencher – si tu me l’avais dit, alors j’ai oublié, désolé. Donc, j’ai préparé divers tailles de chaudrons au cas-où. S’il te manque quelque chose, n’hésite pas.

Il rangea ses mains dans les poches de son ample veste noire, « casual » et surtout très moldue. De toute façon, les élèves commençaient à s’habituer au fait qu’ils ne verraient jamais leur professeur de potions porter une robe de sorcier traditionnelle.

Trapped

ANAPHORE

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Quand elle entra dans la pièce, le sourire amical du professeur la rasséréna. Contrairement au professeur Van Aken, il allait l’aider à travailler ses compétences, et il ne la regarderait pas de haut parce qu’elle fréquentait des nés-moldus. Il avait juste accepté de l’aider à avancer sa formation personnelle. La raison pour laquelle sa mère continuait de lui demander de nouvelles préparations était évidente. La formation familiale de guérisseuse ne se limitait pas à un apport avant Poudlard mais se poursuivait en parallèle des études, et si elle voulait percer dans ce domaine, il faudrait sûrement compter avec des études supérieures.

Le professeur était plein de bonne volonté. Il lui avait dégagé le terrain et il avait préparé tout ce qui serait nécessaire pour qu’elle puisse travailler librement. Il y mettait largement du sien et elle ne pouvait que le remercier pour cela en faisant tous les efforts nécessaires. Une fois qu’elle serait capable de préparer ce que sa mère lui avait demandé, elle ferait une avancée significative, mais le niveau était élevé, largement au-delà des BUSES. Kathleen savait qu’elle se confrontait à un potentiel échec et qu’une longue phase d’analyse devrait précéder la préparation de toute façon. Elle n’allait pas avoir le choix.

« Je dois préparer un antidote à un poison qui se trouve dans ce flacon. Bien entendu, la base est de considérer l’usage du bézoard, mais ici, l’exercice est de comprendre le poison et de préparer l’antidote qui convient. C’est la première fois que je m’essaie à cet exercice et je sais que je risque de ne pas réussir du premier coup. »

Elle savait que les élèves qui étudiaient cela en classe mettaient du temps avant de trouver les bons arrangements, pour ceux qui y parvenaient. Sa mère avait promis que si elle ne parvenait pas à mettre en place cet apprentissage toute seule, elle lui expliquerait les choses pendant les prochaines vacances, mais elle serait si fière si Kathleen y parvenait avant. Et puis, de toute façon, elle aurait certainement droit à un cours particulier dans le but de lui apprendre comment impacter les secrets familiaux sur les antidotes préparés par le commun des potionistes. Pour le coup, Kathleen faisait preuve d’ambition.

« Maman ne m’a pas dit en quoi consistait ce poison. Je dois le découvrir moi-même. Je ne sais pas encore bien par où commencer, mais j’ai ceci pour me guider », dit-elle en montrant un manuel avancé.
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Kathleen
&
Caerwyn

La jeune fille semblait déjà avoir une idée bien précise de ce qu’elle voulait réaliser. Elle sortit une petite fiole de son sac et indiqua que sa mission était d’en trouver l’antidote. Voilà une tâche assez difficile à réaliser pour son jeune âge. Si les bézoards étaient vus durant la quatrième année principalement, connaître les différentes propriétés entre les éléments magiques étaient d’un tout autre niveau. Mais Caerwyn aimait les petits défis et était certain que Kathleen, avec le niveau qu’elle avait pu montrer en cours, allait sûrement y arriver sans soucis. Il lui donnerait juste le petit coup de pouce dont elle aurait besoin. Il appréciait que les élèves recherchent par eux-mêmes plutôt que de leur donner la réponse toute crue dans le bec. Il y avait pas meilleure forme d’apprentissage, selon lui, que la recherche, le tâtonnement. C’était bien la chose la plus formatrice d’élaborer un cheminement concret dans son esprit plutôt que de lire simplement les procédures à suivre dans un vieux manuel poussiéreux. Mais s’il voulait au moins mettre Kathleen sur les rails, il lui fallait savoir ce qu’elle devait chercher. Alors il s’approcha avec un sourire et désigna d’un doigt la petite fiole de poison.

— Je peux ?

Il la prit après en avoir eu l’accord et inspecta la couleur. Délicatement, il en ôta le bouchon pour en humer les vapeurs. Il grimaça légèrement. L’odeur était forte et âcre. Il parvint cependant à relever certaines caractéristiques typiques de certains poisons. La couleur violette également. Pensif, il la remua un peu afin d’en voir la texture. Fluide, peu épaisse. Il y avait sans nul doute plusieurs types de venin à l’intérieur mais le poison ne semblait pas létal directement mais plutôt tétanisant, paralysant. Quant à son intensité, malheureusement, elle était difficile à dire à la simple vue et sans avoir le détail de la composition. Cependant, ils n’en auraient pas besoin pour trouver un antidote. Kathleen lui montra un petit manuel, indiquant que c’était le seul indice que sa mère lui avait donné. Caerwyn, durant les quelques années où il avait travaillé à l’apothicairerie, avait bien entendu parler des Kirte, des guérisseurs en herbe qui avaient beaucoup apporter à la médecine magique. Il n’était donc pas étonné de voir que la mère de Kathleen lui ait donné un livre bien supérieur au niveau d’une cinquième année. Après avoir reposé la fiole de poison, il prit le manuel et commença à le feuilleter avec précaution. Il finit par trouver ce qu’il cherchait, les ingrédients qui étaient utilisés pour un poison similaire. Celui du livre était cependant létal et la couleur tirait plutôt vers le magenta. Mais la composition était ce qui se rapprochait de la pensée du professeur.

— Mmh, comme tu l’as sous-entendu, tu devrais d’abord trouver les effets du poison. Cela ne sert à rien d’utiliser des bézoards à tout va, sans savoir ce que cela guérit. Peut-être pourrais-tu essayer de reproduire le poison ?

Il partit en direction de son tableau noir à roulettes qu’il tira jusqu’à leur plan de travail. Il posa également quelques craies devant elle.

— Tu peux t’en servir, bien entendu. Mais si je peux te donner un indice, tu devrais trouver le composant principal du poison.

Et pas n’importe lequel, celui d’un serpent cornu. Encore fallait-il qu’elle arrive à le déceler. Mais il n’était pas inquiet pour elle. Les mains dans les poches, il eut un sourire encourageant, l’invitant silencieusement à suivre cette piste.

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ANAPHORE

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Kathleen ne voulait pas que le professeur lui donne la réponse. Le travail n’aurait d’intérêt et de succès que dans le cas où elle y arriverait toute seule, ou avec un minimum d’aide. Mais quoi qu’il en soit, on ne lui laisserait pas pratiquer sans la présence d’un adulte compétent à éviter les dégâts trop importants. Et malgré tout, c’était plutôt une bonne chose d’avoir des conseils. Il était certain que cet homme était probablement le plus compétent pour cela, du moins, à Poudlard. Et Kathleen avait confiance en lui pour l’aider et l’épauler activement. Il semblait particulièrement ouvert à cela.

Elle n’hésita donc pas lorsqu’il lui demanda la fiole et la lui confia. Il avait sûrement un œil analytique plus expert que le sien. Il avait presque l’air d’un œnologue en train d’étudier un vin, sauf que visiblement, il s’agirait d’un vin plutôt déplaisant à le voir grimacer. En tout cas, il avait l’attitude d’un connaisseur et Kathleen le regarda, impressionnée. Elle savait que c’était le but qu’elle devait atteindre, mais elle était encore loin du compte. Cela dit, il fallait bien se montrer patient quand on avait le désir de devenir une guérisseuse de haut niveau. La maîtrise était dans le temps et le travail.

« C’est une bonne idée, mais je n’en ai pas les ingrédients à disposition, à moins que vous ne disposiez d’une quantité de poisons différents ici. Cela dit, maman dit toujours que la première chose à faire, c’est d’observer et de noter ce qu’on observe, puis de tester les réactifs de base avec un minimum de liquide. »

Elle reprit le flacon et tenta d’être à la hauteur de l’analyse que le professeur venait de faire. Cela dit, il pourrait compléter. Comme lui, elle en huma l’odeur et regarda ce qu’elle voyait. Elle nota la couleur, l’odeur et mentionna la texture qu’elle observait. En revanche, elle aurait été incapable de prédire les effets du poison. Une fois qu’elle en eut noté les composantes, elle fit une première liste des poisons à la teinte violette, puis une seconde de poisons à teinte rouge et d’autres bleue. Cela pouvait donner un résultat similaire au mélange.

« Voilà. Me voilà avec des hypothèses. Maintenant, je dois tester des réactifs pour voir laquelle est la plus probable, ou lesquelles. Maman ne m’a sûrement pas facilité les choses. Je doute qu’il n’y ait qu’un seul ingrédient à considérer. »

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.feat @Kathleen Kirte

Caerwyn n’avait jamais eu la prétention d’être un grand potionniste. À vrai dire, son peu d’expérience dans le monde magique le faisait sérieusement douter de ses capacités, couplé à ce jugement permanent des élèves qui cherchaient constamment à chatouiller ses limites. Pourtant, des choses, il en savait. Les connaissances, il les maîtrisait. Heureusement que Fergal le connaissait, il lui faisait visiblement plus confiance que le directeur de Serdaigle lui-même. Tant mieux quelque part. À lui de faire le boulot qu’on lui demandait. Et aider la jeune Poufsouffle en faisait partie. Cette dernière indiqua qu’elle n’avait pas ce qu’il fallait pour faire le fameux poison dont elle devait trouver l’antidote. Ce n’était pas faux en soit et Caerwyn était toujours un peu réticent à l’idée d’utiliser les ingrédients que Poudlard lui fournissait en dehors des cours. Il s’agissait pourtant d’un atelier pédagogique, cela ne faisait pas de doutes, mais le venin de serpent cornu, même s’il n’était pas si rare, valant quand même ses quelques mornilles d’argent. Le but n’était pas de plumer le conseil d’administration. Kathleen fit alors un commentaire sur les poisons qu’il avait en réserve et Caerwyn eut un sourire amusé avant de répondre d’une voix sûre mais douce :

— J’ai bien une petite réserve de potions mais ils ne sont pas là. Je n’ai pas envie qu’un de tes camarades viennent en voler un. En revanche, ta mère a raison. Avoir une vague idée de la destination est toujours plus utile que de foncer tête baissée.

Il lui laissa alors tout le temps de prendre ses notes. Au moins, cette élève semblait bien plus ouverte à ses commentaires que la bornée Maximilianna dont il ne comprenait, à ce jour, toujours pas la démarche d’être venue lui demander de l’aide dans un domaine qu’il ne connaissait pas, d’une part, puis pour contredire tout ce qu’il pouvait proposer. Il ne voulut pas déconcentrer Kathleen dans son observation, aussi ne l’interrompit pas et demeura silencieux. Elle annonça alors ses hypothèses, indiquant qu’elle allait rechercher progressivement les possibles réactions du poison en fonction de la liste qu’elle s’était faite à partir des couleurs. C’était un bon début, estima-t-il. Il tendit la main afin de qu’elle lui donne la feuille sur laquelle elle avait énuméré ses suspects et y jeta un coup d’œil. Elle était sur la bonne voie et semblait connaître ses poisons. Sans faire un seul commentaire pour éviter de la mettre sur une piste, il lui rendit sa liste. Il n’était pas question de lui mâcher le travail non plus.

— Il n’y a jamais un seul ingrédient à considérer. Sinon, on se contenterait d’un simple venin.

Il eut un sourire avant de regarder la table devant elle.

— Alors ? Qu’est-ce que tu as noté ? J’ai vu que tu les avais répartis par couleur, c’est très bien. Maintenant, as-tu noté quelque chose sur l’odeur également ? Savoir ce que cela sent, c’est bien, savoir à quoi cela correspond, c’est encore mieux.

Il marqua une pause avant de reprendre :

— Quelque chose de très important et qu’on abordera bientôt en cours, c’est la réaction des ingrédients entre eux. C’est assez théorique, un peu barbant, mais essentiel si tu veux devenir une bonne potionniste. Pourquoi dans une certaine potion, il faudra de la mandragore bouillie et surtout pas hachée, pourquoi le bézoard ne résout pas tout, etc. Dans ton cas, ici, tu dois trouver un antidote. N’hésite pas à te servir de ton bouquin, il y a des indices dedans.

Il eut un sourire encourageant et fit glisser ledit livre devant l’élève. Il espérait simplement qu’elle ne prenne pas pas la mouche comme sa comparse de maison. Décidément, ces quelques heures avec Maximilianna l’avait marqué plus que de raison.

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Ça n'aurait pas dû surprendre Kathleen que le professeur ait quelques poisons en réserve. D'abord, c'était le genre de choses que la plupart des experts du domaine possédaient par nature et ensuite, c'était le meilleur moyen de travailler ses contrepoisons. Le plus efficace restait quand-même de s'entraîner sur des choses qu'on n'avait pas concoctées pour avoir un minimum de défis mais on n'avait pas toujours le choix. Pour Kathleen, c'était évident et elle n'avait pas eu le choix puisque c'était sa mère qui lui avait envoyé l'exercice. Elle prit une petite trousse dans laquelle elle préleva une feuille, toute verte et encore fraîche qu’elle montra à son professeur avec un peu de satisfaction, avant de verser dessus une goutte du liquide pour analyser les réactions de la feuille.

« Quand je dois analyser les effets d'un onguent ou d'une concoction, j'ai toujours quelque chose de vivant sur moi. Une feuille est beaucoup plus fragile qu’un humain, même qu'un arbre entier. Mais on peut déjà parfois observer des petites choses comme la façon dont le liquide attaque le vivant, dans le cas d'un poison. »

Le professeur abordait vraiment les choses d'une manière extrêmement pédagogique, en essayant de lui faire découvrir elle-même et non pas en lui donnant les bonnes réponses, ce qui était aussi le mode de fonctionnement de sa mère. Kathleen n'allait donc pas lui faire des reproches à ce sujet et elle l'écouta plutôt attentivement en se demandant comment elle pourrait se servir de ce qu'il lui disait pour mieux appréhender son appréciation de la situation. La couleur était un élément facile parce qu'il était assez simple de se dire que c'était similaire. On le voyait d'entrée de jeu. C'était plus compliqué avec les odeurs.

« Ce qui est compliqué, c'est que si on sait facilement à quoi ressemble les couleurs et comment les couleurs se mélangent entre elles, ce n'est pas aussi vrai pour les odeurs. J'ajouterais même que quelques fois, la similarité des odeurs peut nous induire en erreur. En revanche, il y a certains ingrédients qui ont une telle odeur que lorsqu'on détecte leur présence, il est probablement impossible de se tromper, mais je n'ai aucune certitude de ce point de vue là en ce qui concerne cette préparation. »

Kathleen avait commencé à aborder ce genre de choses avec sa mère, dans certaines compositions de préparations, notamment. Mais ce n’était pas aussi franc que ce que proposait le professeur en classe. De fait, elle était impatiente de suivre ces cours spécifiques où elle pourrait apprendre à combiner les choses de la manière la plus efficace possible. Pour le moment, elle n’était pas dans la conception, mais dans l’analyse, et cela lui semblait compliqué de pouvoir tout déceler en une seule tentative. Elle nota ses réactifs.

« Il me tarde de découvrir ce cours. Ce sont des choses qu'il est plus compliqué d'aborder pour Maman. C'est un apprentissage compliqué qu'il est plus facile de laisser à un expert de la pédagogie. Maman s'y connaît suffisamment pour s'en servir dans ses analyses et ses préparations, mais ça ne veut pas forcément dire qu'elle sait expliquer ce que ça implique. C'est la où c'est très intéressant de combiner les apprentissages à la maison à ce que Poudlard nous offre. Ceci est mon jeu de réactifs et en déposant une goutte du produit et du réactif sur une feuille, je peux cataloguer le type de réaction et analyser les effets de la potion, sans forcément en connaître les ingrédients. Parfois, ce ne sont pas les ingrédients mais les effets qui nous permettent de trouver le bon contre-poison. D'après ce que Maman a dit. »

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