Un peu d'enfer, le connemara

Un peu d’enfer, le connemara

Les nuits sont agitées depuis quelque temps et le déni se fait toujours aussi violent depuis son retour du séjour. Dans l’incapacité d'accepter ce qu’il avait appris là bas et l’esprit qui s’embrouille à trop vouloir étouffer l’information. Parce qu’il ne veut pas y croire, ne pas mettre de nom et un visage sur cette partie de son arbre généalogique. Les questions qui fusent malgré tout, qui l'empêchent de se reposer convenablement. De ne plus y penser. Et le besoin qu’on lui dise que c’est faux, qu’il s’agit d’une erreur. Qu’il a mal compris.

Et c’est en début d’après-midi qu’il décide de frapper à la porte du bureau de sa mère. Qui d’autre qu’elle pourrait le rassurer à ce sujet et lui dire clairement qu’il a tout faux. Espoir qui fait battre son cœur plus fort que d’ordinaire. Eomma Sous son regard, le corps fin de sa mère se déplace de son bureau à son miroir, baguette en main qu’elle agite avec grâce sans qu’un seul mot ne sorte de sa bouche et les accessoires qui tournoient autour d’elle avant de se poser délicatement sur sa robe et ses cheveux. Ses yeux noirs se posent sur lui à travers son reflet dans le miroir et l’interrogent. J’ai besoin de te parler de quelque chose. Le ton est hésitant et le regard fuyant mais les peids, eux, s’avancent dans la pièce. C’est urgent ? Nous sommes pressés Jin. Et il le sait, l’aîné des Seo, que le temps presse en cet après-midi et qu’il n’a pas choisi le bon moment. Rendez-vous à l’ambassade fixé et le départ qui est imminent. Ca concerne mon… Professeur de Sortilèges Il bute sur les mots et rien que le mentionner fait ressurgir ce tumulte d’émotion qu’il veut faire disparaître. Et s’il n’avait pas baissé le regard, s’il n’était pas resté centré sur ce qu’il ressentait en cet instant, peut-être aurait-il vu le regard inquiet de sa mère dans le miroir. Celle d’une femme qui sent que la situation risque de lui échapper si elle ne fait rien pour l’empêcher.

Changement d’atmosphère perceptible et Jin qui fronce les sourcils en relevant les yeux sur sa mère. Visage vide d’émotion et les mains qui terminent de peaufiner les derniers détails. Comme si son introduction l’avait à peine effleuré. Plus tard. Nous devons y aller. Réponse qui le frustre en tout point. Eomma… Le ton est presque suppliant alors qu’il amorce un nouveau pas dans sa direction. Mais il n’a pas le temps d’insister plus longtemps que la silhouette de son père - celui qu’il considère comme tel - apparaît à son tour dans le reflet du miroir. N’as-tu pas entendu ta mère, Jin Kyung ? Un regard sévère posé sur son fils, à le tendre sur place. Et il sait, Jin, que la discussion est close. Avait-elle ne serait-ce que commencer ? Va finir de te préparer. Nous partons. Soupir qu’il étouffe entre ses lèvres closes et la tête qui s’incline légèrement avant de disparaître, les poings serrés le long de son corps.

—

Il se demande encore, Jin, pourquoi il est le seul des enfants Seo à se déplacer pour ce rendez-vous. Alors même que son père ne le porte pas dans son cœur. Mais les apparences sont importantes et il finit par comprendre qu’en tant qu’aîné, il représente l’héritier de la famille. Émotions contradictoires qui s’emmêlent à ce constat, à ne pas savoir s’il doit en être empli de fierté ou être blessé par l’hypocrisie qui en découle.

Bonjour. Jungkook Seo. La voix grave de son père le tire de ses réflexions lorsqu'il se présente à l’entrée. Nous venons rendre visite à l’ambassadeur Yaga Échange rapide, et le membre du personnel qui s’en va de ce pas prévenir l’ambassadeur de leur présence. De quoi leur laisser le temps de réajuster leur tenu, de sentir les doigts de sa mère passer dans ses cheveux pour remettre deux trois mèches en ordre et de sentir le regard froid du patriarche se poser sur lui. N’oublie pas de te comporter correctement. Et il le ferait. Parce qu’il était un Seo. Le fils de Jungkook et de personne d’autre.

Il y a des jours, comme ça, où on ferait mieux d’être de sortie. Nikita avait rapidement compris qu’à tout prendre, passer la journée à l’extérieur, à flâner dans les rues, se révélait moins risqué que de traîner dans les environs de l’ambassade où il pouvait se faire réquisitionner un peu sauvagement pour des tâches rarement amusantes, sous prétexte de le responsabiliser. Dès lors qu’il était sorti le matin, on l’oubliait, mais si son père, sa mère, ou quelqu’un de proche le surprenait à glandouiller dans l’un des fauteuils du grand hall, avachi sur son lit ou à traîner seul dans le jardin, tous semblaient alors estimer qu’il commettait là une espèce de crime et le foutait dare-dare au boulot.

Fuir se révélait stratégique, mais on ne pouvait pas toujours fuir ses responsabilités.

Sa maman était en train de réajuster son nœud papillon de manière à ce qu’il soit parfaitement droit, et c’était peu dire qu’il se sentait sacrément guignol, dans cette tenue. Pas tant que les vêtements chics lui fassent honte – en tant que fils de l’aristocratie, il avait connu largement son lot de galas, rallye, et autres mondanités pour s’habituer à être bien habillé – mais le nœud papillon, décidément, c’était un peu trop. Trop anglais aussi, presque l’impression de se travestir. Il avait bien demandé pourquoi ils ne pouvaient pas porter la kosovorotka, mais apparemment, « ça faisait un peu plouc ». Mouais. Des fois on se demandait pourquoi les Yaga avaient été envoyés représenter la Russie si c’était pour se fringuer à l’occidentale.

Il s’était fait avoir comme un bleu : rentré pour manger quelque chose, sa mère lui était tombé dessus pile dans le hall « ah te voilà toi, viens ! » et que ça n’allait pas discuter, ça non. « Vas te débarbouiller nous avons des invités, il y a un garçon de ton âge. »

Son âge, c’était plutôt deux ou trois ans de plus, à voir la tête de l’asiatique qu’on lui présenta une heure plus tard et qu’il fixa du regard pensant que leurs parents se serraient la main, l’air contents de se rencontrer. C’était le boulot des ambassadeurs, d’avoir l’air heureux de rencontrer tout le monde, même si au dîner du soir, Nikita entendait souvent son père pester contre la bêtise des gens d’ici. Bêtise ou pas, on le saurait une fois les Seo rentrés chez eux, mais d’ici là il faudrait tenir le masque le temps que durerait l’entrevue.

Après avoir serré la main du dénommé Jungkook Seo, Feodor Yaga offrit le baise-main à Yoo Na Seo puis enchaîna sur une poignée de main à leur fils, Jin Kyung Seo, et Nikita était en train de se demander comment il allait faire pour retenir tous ces patronymes quand ce fut à son tour de se présenter. Son pèle lui posa la main dans le dos, comme s’il avait craint que son fils ne tente de reculer pour se soustraire à l’épreuve : « Nikita, mon fils. » A lui dès lors d’entrer dans la danse.

- Bonjour monsieur, bonjour madame, bonjour.

Poignée de main sobre pour tout le monde, se montrer poli et ne pas la ramener, on ne lui en demandait pas vraiment plus et dès que son père eut l’air satisfait des présentations, s’étant attardé sur quelques questions pour la forme « Ah le vôtre a seize ans, Nikita viens d'en avoir quinze, oui ils seront camarades de classe, la rentrée se rapproche mais venez donc, ne restons pas dans le hall… » autant de litanie entendue déjà plus de fois qu’il n’en aurait pu dénombrer, et de leurs emboîter le pas à tous bien sagement pour se diriger vers une pièce adjacente jusqu’à ce que…

- Nikita, tu voudras bien montrer les jardins à Jin Kyung ? On vous appellera dès que le déjeuner sera prêt.

C’était sa mère – merci maman ! – qui venait de délivrer le précieux sésame pour quitter la réunion. Pas que de jouer les guides touristiques l’amuse spécialement, mais c’était toujours mieux que de juste la fermer pendant que ses parents discutaient.

Aussi se retrouvèrent-ils tous deux-là, dans le hall, à se regarder en chien de faïence.

- Viens, c’est par là les jardins, indiqua Nikita d’un mouvement de la tête. Il fit quelques pas en direction d’une double porte en verre où s’apercevaient en effet une pelouse piquée d’espèces d’arbres de Russie, mais s’arrêta à mi-chemin. Sauf si tu veux aller ailleurs ? »

L’adolescent avait beau avoir un an de plus que lui, le jeune homme ne s’en trouvait guère intimidé. Il avait appris très tôt à fréquenter des adolescents plus âgés à Koldovstoretz et les Anglais ne faisaient franchement pas le poids en comparaison des petites brutes qu’il s’était coltiné pendant ses trois premières années de scolarité.

Aussi toisa-t-il Jin de pied en cape, avec une espèce de regard scrutateur et inexpressif.

- Tu es Coréen. Le ministère de la magie là-bas est divisé en deux aussi ou bien c’est un seul pour les deux pays ?

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with / @Nikita N. Yaga

Si on lui avait demandé son avis, il serait resté à la villa, dans sa chambre ou même en compagnie de ses frères et sœurs. Mais c’était bien là le problème, on ne lui avait pas demandé mais imposé. Parce qu’il était l’aîné, celui qui devait faire bonne figure. Peu importe ce qu’il était réellement en réalité, lorsqu’il était question de se montrer à l’extérieur, il restait le fils légitime. un Sang-Pur. Une hypocrisie sans nom et le mensonge non perceptible sur le visage de ses parents. Le sourire que sa mère offre à leurs hôtes lui donne même l’impression que leur conversation précédente n’a même pas existé. Si on pouvait appeler ça une conversation. Il sert les dents, Jin, alors qu’il reporte son attention sur la famille Yaga qui se présente à eux. Poignées de mains qui s’enchaînent, tout comme les politesses. Chacun se présente et présente sa fière progéniture. Les prunelles ébènes finissent par glisser sur l’adolescent que l’ambassadeur met en avant. Nikita. Quinze ans. A peine plus jeune que lui. Les regards se toisent quelques instants avant que chacun reporte son attention sur les adultes autour d’eux, rpêt à leur emboîter comme de bons petits soldats. Fort heureusement, la mère du russe eut la bonne idée de les congédier et leur proposer d’aller visiter les jardins. Loin d’eux. Parfait.

Ils restèrent immobiles, à attendre dans le hall, jusqu’à que la dernière ombre disparaisse de leur champ de vision, un air impassible sur leurs visages. C’est Nikita qui prit les devant en l’invitant à le suivre jusqu’à une double porte en verre. Je te suis. Tant qu’on s’éloigne de nos parents. Et de ces discussions qui ne l’intéressent pas, la tête déjà trop embrouillée par des questions sans réponses.

Au delà de la porte, une pelouse où plusieurs arbres s’affichent fièrement. Mais à nouveau, cela ne l’impressionne pas. Tout comme la demeure en elle-même des Yaga. Il n’est pas de ce qui envie les autres et qui s’attarde sur le luxe qui se présente devant lui. Trop habitué à toutes ces choses, à vivre dedans depuis sa naissance. Attention qu’il porte à nouveau sur le plus jeune, dont le regard le toise de la tête aux yeux, à lui faire arracher un sourire en coin. Croit-il l’intimider en le fixant de la sorte ?

Il est divisé en deux. Il y a un département chargé de la communication avec le ministère du Nord. Ça se passe mieux que du côté des moldus. Lâche t’il en haussant les épaules. En même temps, avaient-il au moins l’intelligence de s’entendre avec le confrère pour maintenir, sans prse de tête et menaces, le cessez-le-feu qui dure depuis tant d'années ? Il en doutait, le serpentard.

Tu rentres à Poudlard cette année. Cinquième ? Et il aurait pu lui rendre le même regard mais il se contenta de simplement le regarder, son air impassible collé au visage.

Sans être accroché aux baskets de ses propres parents, Nikita leur vouait un certain respect, le genre de déférence qu’on avait pour un supérieur hiérarchique, aussi la réflexion de Jin vis-à-vis d’eux lui fit se demander quel genre de relation le jeune homme entretenait avec sa propre famille. Il laissa traîner son regard sur l'adolescent Coréen, notant l’air vaguement amusé de ce-dernier. Une plaisanterie secrète, sans doute. Nikita ne s’en formalisa pas, préférant l’interroger sur la situation des sorciers en Corée et hocha la tête aux explications du jeune homme.

- Je vois. Vous aussi vous êtes impactés par la politique moldu.

La rupture des relations entre la Russie et un paquet de pays du monde n’avait pas été sans conséquences pour les magiciens du pays, il était bien placé pour le savoir.

- Viens alors.

Il savait précisément où emmener Jin pour l’amuser. N’étant pas lui-même un grand fan de jardins – beaux mais assez vite barbants il fallait le reconnaître – il connaissait une autre pièce de l’ambassade susceptible d’intéresser d’avantage l’adolescent.

Reprenant sa marche et tournant le dos au patio, il prit un couloir perpendiculaire. La maison était magique et plus large dedans que dehors, offrant par-ci par-là des lieux étonnants aux proportions bien plus vastes qu’attendues vues de l’extérieur.

- Non quatrième. Je suis juste grand.

Et c’était vrai, grand et fort pour son âge, sa mère le disait souvent et ce n’était pas un mensonge. L’antique sang sorcier qui courait dans ses veines n’était pas un mot creux pour cela, c’était la puissance de la vieille Rus’ qui l’habitait. On disait les Yaga taillés dans le bois des forêts noires à l’est de l’Oural.

Nikita se faisait une idée assez claire de ce qui pouvait amuser un adolescent de quinze ans et après tout, c’était son rôle, n’est-ce pas ? Garder Jin pendant que ses parents s’entretenaient de choses importantes avec les siens. A Koldovstoretz, il avait fait pas mal les quatre-cents coups avec ses petits camarades, l’école à moitié dépeuplée laissant une grande marge de manœuvre à ses étudiants, faute de personnels suffisant et d’elfes de maison ou de portraits pour les surveiller, comme à Poudlard.
Ce n’était par ailleurs pas un mal. On considérait que les apprentis sorciers étaient dans leur droit de s’encanailler et de flirter avec les règles, tant qu’ils respectaient leurs devoirs par ailleurs. Cela renforçait la camaraderie et produisait les jeunes gens débrouillards et endurcis dont on aurait besoin le jour où – personne n’en doutait – les hostilités devraient reprendre.

Il se retourna d’un coup vers Jin.

- Nos parents en ont pour un moment, tu veux essayer le sauna ?

Élément traditionnel de la culture slave, l’ambassade était bien sûr équipée du sien, librement accessible au personnel et privatisable, le cas échéant, pour les services des officiels lorsqu’il fallait négocier quelque chose d’important. On considérait qu’une discussion virile entre homme autour des pierres chaudes aboutissait généralement à des accords plus francs et respectueux des deux partis. Les femmes, pour leur part, étaient invitées à profiter des plaisirs du samovar ou des rituels de sabbats, secrets jalousement gardés par la gente féminine et auxquels nul mâle n’avait le droit d’assister.

En cela, Nikita se plaçait dans la plus pure tradition diplomatique de son pays. Et par ailleurs, c'était quand même plus drôle que de glander dans le jardin pendant deux heures.

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with / @Nikita N. Yaga

Nikita l’emmena loin des conversations des adultes dont il était quasi certain de n’y trouvait aucun intérêt. Trop jeune peut-être pour leur en trouver ou tout simplement trop nombreuses et répétitives à ses oreilles. Toujours la même rengaine, les phrases qui se ressemblaint et ces sourires qui lui semblaient de plus en plus faux, accrochés à leur visage. Pourtant, il répétait le même schéma que ses parents. que ce soit au Japon ou ici. Camouflant les vérités et son vrai visage.

Le regard porté sur lui, lui arracha un sourire en coin et il répondit simplement à l’intérrogation géopolitique du plus jeune qui nota l’impact de la politique moldue sur celle des sorciers en Corée. Malheureusement. C’est aussi le cas en Russie ? C’était pas qu’il s’y intéressait vraiment, mais il était tout de même un peu curieux de savoir si son pays était le seul à subir les discenscions politiques qui touchaient principalement les moldus. Les sorciers, eux, ne semblaient pas vraiment y prendre part en Corée, pouvant voyager plus librement mais pour autant cela n’effaçait pas le conflit politique existant entre les deux pays.

Jin hocha simplement la tête lorsque Nikita le corrigea sur l’année qu’il allait intégré. Non pas la cinquième mais la quatrième. Et c’est en reprenant leur marche qu’il l’observa une nouvelle fois. En effet, il était grand pour son âge. Le serpentard l’était, lui, par rapport à la moyenne coréenne. Mais il y a avait une raison à ça à laquelle il ne voulait pas penser. Encore moins depuis son retour du séjour. Alors il posa son regard ébène sur la décoration de la maison, effaçant la silhouette qui s’était immiscée dans son esprit par ce qui défilait sous ses yeux en suivant l’hôte des lieux.

Nos parents en ont pour un moment, tu veux essayer le sauna ? Nikita venait de se tourner d’un coup vers lui, l’obligeant à reposer son attention sur lui. Un sauna ? La proposition était surprenante. Chez lui, en Corée, les saunas étaient surtout partagés entre amis, que ce soit ceux gratuits et ouverts de jour comme de nuit ou bien même les saunas privés et détenus par les plus riches d'entre eux. Proposer à quelqu’un d’aller au sauna voulait alors dire que cette personne était appréciée et respectée par la personne à l’origine de la proposition. Il était difficile de parler d’amitié ici, alors que les deux jeunes hommes venaient à peine de se rencontrer. Mais bien que l’idée lui soit surprenante, elle n’en fut pas moins attrayante. Pourquoi pas. Après tout, il n’était pas en Corée et il ne s’agissait que de profiter des bienfaits d’un sauna pour occuper le temps que prendraient leurs parents respectifs.

Intrigué, Nikita pencha légèrement la tête en observant son camarade. Ignorait-il les événements de Russie ? La guerre des moldus ? Cela ne laissait pas un pays indemne.

- Oui, se contenta-t-il de répondre avant de reprendre sa marche.

Il se sentait d’humeur à parler géopolitique, singeant quelque part son père – leurs pères – qui devaient quelques étages plus haut avoir d’ores et déjà débuté leur conversation sur de futurs liens russo-britanniques. Ayant été élevé dans l’ombre de ce genre de négociations, auxquelles il lui était arrivé de se frotter discrètement, laissant traîner ses oreilles aux repas ou lors de cérémonies où l’on avait tôt fait de l’oublier, le jeune homme se pensait un peu ambassadeur lui-même, à sa manière.
Après tout, considérant les missions qu’on lui avait confié à Poudlard, le titre n’était peut-être pas si immérité que cela et il entendait fourbir ses armes avant la rentrée.

Le sauna lui avait semblé une assez bonne idée, en ce sens. C’était une activité distrayante qui déliait la langue, pourvue qu’on l’accompagne d’une boisson fraîche – normalement de la bière, mais bon – et qui témoignait d’une confiance mutuelle et virile qui encourageait à parler franc.

- Un sauna ? Pourquoi pas.

Nikita hocha la tête. « Je n’ai pas d’alcool à te proposer en revanche, juste du soda frais ou du thé. »

Ça faisait un peu gamin mais il n’avait pas envie de risquer une gaffe diplomatique juste pour faire genre. De toute façon, on partageait d’avantage une bière avec un proche, et il ne connaissait pas vraiment Jin Kyung Seo. Ce-dernier n’aimait peut-être tout simplement pas l’alcool.

- Viens alors.

Et il reprit sa marche, tourna un couloir où s’alignaient plusieurs bustes de pierre puis longea une galerie de verre et de fer ouvragé qui passait au milieu d’une pelouse et ouvrait sur une sorte de cabane, posée au milieu.

- Sur demande on peut faire tomber la neige ici. Les Scandinaves aiment prendre des bains d’eau glacée après le sauna mais ce n’est pas obligé.

Il y avait aussi cette histoire de se fouetter avec des branches de bouleau mais Nikita préféra ne pas l’évoquer. Lui-même trouvait ça un peu étrange, à vrai dire, alors pour un non-Russe, il aurait sans doute l’air d’un extra-terrestre.

Il poussa la porte de la cabane et déboucha sur une sorte de hall, tout en bois, au milieu duquel se trouvait une statue de dragon. Nikita s’empara d’un morceau de charbon et le plaça au milieu de la queue de l’animal enroulé, où il se mit à rougeoyer.

- Voilà, c’est en train de chauffer à côté, expliqua-t-il laconiquement, en indiquant une porte devant eux.

Il se tourna vers Jin.

- Le souffle du dragon peut monter les températures au-delà du supportable. As-tu déjà connu ce genre d’expérience ? Je ne connais pas tes habitudes.

Il ne savait pas ce que son camarade était prêt à endurer, et selon sa résistance, une température mal dosée pouvait rapidement vous faire tourner de l’œil.

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with / @Nikita N. Yaga

La marche avait repris dans les couloirs de la demeure, le coréen laissant son regard glisser sur les décorations qui ornaient les murs, comme s’il s’y intéressait. Ce qui n’était pas vraiment le cas, mais c’était toujours mieux que de regarder le sol en attendant que le temps passe et leurs parents terminent leur entrevue qui s’annonçait longue. Le russe sembla penser la même chose et lui proposa quelque chose de plus divertissant que de simplement se promener dans les jardins comme la mère de ce dernier lui avait proposé de faire. Et il faut dire que l’idée du Sauna était bien plus alléchante, bien que surprenante, que celle initiale. Alors, en mettant de côté les différences de culture, Jin accepta.

Ils tournèrent dans un couloir où divers bustes de pierre étaient alignés tandis que Nikita lui indiqua ne pouvoir que lui proposer un soda frais ou thé, l’alcool étant exclu. Le serpentard camoufla un sourire en coin en passant sa main dans ses cheveux à cette mention, imaginant la tête de leurs parents si l’inverse était possible. Bien qu’il n’ait que quinze ans - bientôt seize - l’alcool ne lui était pas étranger. Mais combiner chaleur plus les effets de ce dernier, il n’était pas certain d’en ressortir indemne et il était en effet préférable d’éviter de prendre le risque de se faire remonter les bretelles en rentrant à la villa. Un soda ira très bien. Lâcha-t-il pour toute réponse.

Les bustes laissèrent place à une galerie de verre et de fer ouvragée qui menait vers une sorte de cabane au centre de la pelouse autour d’eux. Jin ne pouvait pas nier que les lieux avaient du charme et que chaque couloir semblait mener vers une nouvelle pièce remplie de surprise. Sur le chemin, le russe lui expliqua qu’il était possible de faire tomber de la neige pour après le sauna, les scandinaves appréciant cela. Jin dépose un regard curieux sur lui, cherchant à comprendre ce plaisir de jouer avec les écarts de température. Pour quelle raison ? Une question de circulation du sang ? Il ne voyait que cette raison plausible. Il n’était pas certain d’apprécier un changement aussi brutal.

Pénétrant dans la cabane en bois, il fut accueilli par une statue de dragon au centre. Plutôt imposant. Il suivit du regard son hôte s’affairer autour d’elle, plaçant un morceau de charbon au centre de la queue de l’animal tout en lui précisant que la pièce d’à côté chauffait désormais. J’ai déjà pratiqué plusieurs saunas. La chaleur ne m’a jamais dérangé. nous verrons bien si c’est également le cas pour celui-ci. Chaque sauna était différent après tout et il n’avait aucune idée de ce qui allait l’attendre à l’intérieur. Par contre, il était hors de question de se laisser impressionner par tout cela et de ne pas y rentrer. Il était tout de même assez fort pour supporter des chaleurs intenses sans tourner de l'oeil ? Jin fit le tour de la pièce du regard avant de se tourner à nouveau vers le plus jeune. Hm. Quelle est la tenue adoptée dans les saunas scandinaves ? en Corée, il était coutume de porter simplement un t shirt et un short ou au pire un peignoir mais il savait que dans d’autres pays, les tendances étaient bien plus dénudées.

- Pour quelle raison ? Une question de circulation du sang ?

Le jeune homme hocha la tête, content d’avoir réussi à susciter l’intérêt de son camarade.

- Lorsqu’on a très chaud, le très froid paraît supportable, voire agréable. La chaleur de la peau fonctionne comme un bouclier, il ne faut simplement pas rester dans la neige très longtemps.

On pouvait cependant répéter les aller-retours, certains y passaient l’après-midi entière. L’effet était bel et bien relaxant au possible, en plus de relâcher les muscles, c’était comme sauter dans une rivière d’eau fraîche par une chaude journée d’été.

- Comme prendre une douche froide pendant la canicule.

Les gens avaient souvent peur, avant de pratiquer. Il fallait être Russe, ou scandinave, pour envisager l’idée de s’immerger volontairement dans un lac gelé, mais dès lors qu’on avait essayé, on comprenait qu’il n’y avait non seulement rien à craindre, mais que cela pouvait être très agréable. Il fallait simplement ne pas y rester trop longtemps.

Comme tout le reste dans l’ambassade, la pièce était enchantée. Le dragon de pierre qui se trouvait au centre, pourvu qu’on le nourrisse de charbon, soufflait dans la tuyauterie invisible du sauna pour en réchauffer le cœur, ce qui ne tarderait pas à provoquer une épaisse vapeur d’eau. Plus on se plaçait proche du centre de la pièce, plus la chaleur était étouffante, en revanche, si on grimpait en hauteur, elle devenait supportable. C’était au goût de chacun.
En général, Nikita préférait se placer en haut, où il pouvait profiter de la chaleur plus longtemps avant de devoir quitter les lieux. Mais en présence d’inconnus, il pouvait lui arriver de vouloir crâner et se positionner plus bas, comme pour mettre au défi les autres de l’imiter, ou ne pas passer pour une chiffe molle. Peut-être le ferait-il cette fois-ci aussi, histoire de voir de quel bois Jin était fait.

Il hocha la tête quand celui-ci expliqua avoir déjà pratiqué l’exercice – ce qui leur faciliterait la vie, les néophytes ayant tendance à stresser la première fois – mais il ne répondait pas vraiment sur le type de chaleur qui l’intéressait. Dix ou vingt degrés de plus faisaient assurément une sacrée différence aussi Nikita le jaugea-t-il discrètement avant de replacer une pincée de charbon dans la gueule du dragon. L’idée n’était pas de faire tourner de l’œil le Coréen et lui-même n’était pas très fan des fours que certains appréciaient. Non seulement ils ne permettaient pas vraiment de discuter confortablement, mais en plus il fallait en sortir au bout de cinq minutes sauf à prendre le risque de tourner de l’œil. Une température moindre rendait l’expérience plus supportable.

La question de Jin quant aux tenues le surprit toutefois. Il n’en connaissait que deux : la serviette, ou rien, mais cette deuxième option semblait assurément un peu cavalière malgré le contexte.

Il pointa du doigt des étagères sur le mur du fond.

- Il y a des serviettes là-bas ?

Le sauna, comme la piscine ou la plage, avait cet effet de rendre la nudité partielle tout à fait acceptable socialement. Amusant de voir comme le simple fait de retirer un t-shirt pouvait se révéler beaucoup plus ambiguë dans d’autres contextes. Toutefois, maintenant qu’il envisageait la possibilité d’un décalage culturel, il se montra compréhensif.

- C’est comme tu veux, tu peux garder un t-shirt si tu veux, je peux t’en trouver un de rechange.

Le domovoï y pourvoirait, il n’y avait pas grand-chose que les démons du foyer ne puissent leur procurer.

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with / @Nikita N. Yaga

Lorsqu’on a très chaud, le très froid paraît supportable, voire agréable. La chaleur de la peau fonctionne comme un bouclier, il ne faut pas rester dans la neige trop longtemps.

Ce qui était surprenant, n’était pas les explications de Nikita mais le fait que Jin s’y intéresse. Lui qui d’ordinaire se moque bien souvent de ce qu’on lui raconte. Découvrir la culture du jeune russe alors que leurs parents discutaient bien plus loin dans une autre pièce, était finalement plus intéressante qu’il ne l’aurait cru. Bien que le fait de se plonger dans la neige, complètement nue, après un sauna, lui semble des plus étranges.

C’est original.

Mais il ne comprenait pas pourquoi les Russes ne se contentaient tout simplement pas d’une douche froide après ? Plus rapide et moins extravagant. Jin haussa les épaules à sa reflexion intérieure. Ca ne lui serait jamais venu à l’idée de faire tomber de la neige dans sa salle de bain, en pleine canicule, pour profiter des biens-faits de ce contraste de température. Rien de mieux qu’une douche froide sous laquelle flâner quelques minutes avant de retrouver la chaleur.

Pénétrant dans l’espèce de cabanon en bois, le coréen constata que l’intérieur était bien plus spacieux que donnait comme impression l’extérieur. Jin suivi des yeux le russe se mouvoir autour de lui, allumant la gueule du dragon située dans un coin de la pièce. Il se permit de lui demander la tenue utilisée par les scandinaves pour les sauna, se doutant bien que cela risquait d’être différent de ce qu’il avait connu jusque-là. Coréens culturellement pudiques.

Une serviette… Plutôt intimiste.

Très même. Surtout lorsqu’on se trouvait en présence d’une personne inconnue il y a encore quelques minutes auparavant.

C’est différent en Corée. Mais soit, respectons ta culture.

Bien que très en décalage avec la sienne. Se dévêtir de la sorte devant une nouvelle connaissance avait quelque chose de gênant, d’autant plus lorsqu’on connaissait la différence entre leurs deux cultures. Mais Jin n’aimait pas montrer une possible gêne et se mettre à un autre niveau lorsqu’il n’était pas certain de sa hiérarchie. Alors il s’affaira à retirer sa veste, l’accrocher et se diriger vers le tas de serviettes pliées un peu plus loin. Il ne put s’empêcher de regarder celle entre ses mains avec scepticisme avant de revenir vers Nikita. une épaisse vapeur commençait déjà à emplir la pièce, chauffant doucement le cœur de celle-ci.

Comment tu le vis d’être scolarisé à Poudlard cette année ?

Il n’était pas venu à l’idée de Nikita que sa proposition puisse mettre mal à l’aise son hôte. Le sauna revêtait en Russie une aura d’institution, on y passait après le sport, l’hiver et l’été, en famille, entre amis. C’était également l’un des seuls lieux où il pouvait parfois être seul, quand son quotidien fourmillait d’activités divers, allant de l’équitation à l’escrime en passant par les langues étrangères. Dans cette petite pièce de bois, au moins, personne ne venait vous déranger.

Surtout, c’était dans ce genre d’endroit – et, oui, de tenue – qu’on discutait entre hommes. Des contrats s’étaient négociés dans les saunas, et sans doute des alliances. Loin des femmes, on pouvait se dire les choses, parler sérieusement, c’était un lieu de socialisation et de travail autant que de détente.

- Une serviette… Plutôt intimiste.

Il n’était pas certain de comprendre le mot qu’avait employé Jin. Intime signifiait proche. Partager un sauna ne voulait pas forcément dire qu’on était ami, on pouvait parfaitement y inviter des ennemis, mais si le Coréen y voyait une marque de sympathie, tant mieux. Après tout, c’était bien afin de l’amadouer que ses parents le lui avaient refourgué dans les pattes, n’est-ce pas ?

- Intimiste c’est ça. Comment faites-vous en Corée ? demanda-t-il curieux.

L’objectif n’était pas de gêner Jin, mais dans un coin de l’esprit de Nikita, il ne put s’empêcher de s’amuser à jauger la réaction du garçon. Quelques scories de son éducation élitiste et d’enfant unique l’avaient rendu compétitif, surtout envers les jeunes gens de son âge, faute de frères à qui se mesurer. Aussi, avec lui beaucoup de choses devenaient un test secret, une ratification de son propre comportement, au miroir de ses pairs.

Il observa Jin se défaire de sa veste et, suivant le mouvement, fit de même avec la sienne avant de se mettre à déboutonner sa chemise.

- Comment tu le vis d’être scolarisé à Poudlard cette année ?

- Je ne connais pas cette école mais on m’a dit qu’elle était merveilleuse, j’ai hâte de la découvrir.

Pure formalité et politesses creuses, il n’était pas heureux de quitter Koldovstoretz et à peu près tous ses repères pour un nouvel établissement où il serait entouré d’ennemis. Son manque de motivation devait se deviner sur son visage aussi reprit-il la parole pour le masquer.

- On dit qu’il des querelles entre sang-purs et les autres. Est-ce vrai ?

En tant que fils d’une grande famille, Jin avait dû être aux premières loges pour découvrir ce genre de choses. Peut-être même y avait-il pris part. Le Russe acheva de retirer sa chemise, ôta rapidement ses souliers et son pantalon avant de s’enrouler une serviette autour de la taille. Tout cela s’était passé très vite et s’il n’y avait rien de vraiment gênant dans ce rituel, s’appesantir dessus ou laisser traîner le regard aurait pu, en revanche, laisser naître une ambiguïté susceptible de provoquer le malaise. La politesse voulait que chacun se fasse discret.

Il avisa Jin avec une légère curiosité. C’était plus fort que lui, il avait envie de voir de quel bois était fait le Coréen.

- Si tu as trop chaud, n’hésite pas à sortir, déclara-t-il en venant placer une boule sombre dans la gueule de la statue. Il n’y a rien à prouver dans le sauna. »

C'était faux, et il le savait, tous les garçons jouaient leur valeur et leur courage à qui resterait le dernier dedans. C'était idiot, dangereux, mais fonctionnait comme un rituel, voire un bizutage pour les non-initiés. Simplement ce genre de petite bataille d'ego ne pouvait se jouer qu'implicitement.

Un peu d’enfer, le connemara

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Regard sceptique sur la serviette qu’il tenait entre ses mains, Jin l’emporta tout de même avec lui, remarque sur les lèvres. Tenu très intimiste qu’il n’avait pas l’habitude de porter lors d’un sauna en Corée. Il fallait dire qu’il y avait bien plus de pudeur dans la culture asiatique et se dévêtir devant un étranger ou une simple connaissance n’était pas du tout répandu.

Intimiste, c’est ça. Comment faites-vous en Corée ?

Question légitime au regard de leur différence de culture mais les sourcils qui se fronçaient malgré tout. Étaient-ils les seuls, en Corée, à se cacher derrière une couche de vêtement au sauna ? Et il ne savait pas comment prendre la question du jeune russe. curiosité ou moquerie ? Alors, il se contenta de lui jeter un regard en coin, de hausser les épaules et de commencer à retirer sa veste.

Il y a un peu plus de tissu. En haut et en bas.

La même tenue pour tout le monde que l’on soit riche ou pauvre. Du moins dans les sauna public. Lorsqu’il s’agissait de sauna privé détenu par une famille aisée, tout dépendait de chacun. Mais il n’était pas courant de voir les hommes se trimballer avec une simple serviette devant les autres, à moins qu’ils aient besoin de se vanter. Et c’est peut-être pour cette raison que le Serpentard accepta de jouer le jeu cette fois-ci. Pudeur qu’il mit au placard, peu gêné de se déshabiller devant un autre.

La réponse de Nikita sur sa future rentrée à Poudlard lui arracha une rictus. Politesses creuses qu’il connaissait bien pour lui-même les pratiqués, notamment lors de fêtes mondaines. Mais il ne fit aucune remarque et se contenta de continuer à débouter sa chemise.

On dit qu'il y a des querelles entre sang-purs et les autres. Est-ce vrai ?

Il en avait aussi entendu parler. Il faut dire que les évènements à Poudlard n’étaient pas passé inaperçu dans le reste du monde magique. Ce n’était pas pour rien que cette école ne l’avait jamais attiré. Il semblait se passer chaque année quelque chose de notable, comme une bombe dans l’une des tours de Poudlard l’année avant son arrivée. Mais bizarrement, l’année dernière avait été calme à ses yeux. Il y avait bien des remarques acerbes, des regards qui en disaient longs, mais il n’avait pas vu plus. Pour le moment.

Il y en a, mais pas autant qu’on le dit. Du moins, de ce que j’en ai vu. Nous sommes loin d’être majoritaires à Poudlard.

Sang-pur en perdition. surtout en Angleterre.

A choisir, j’aurai préféré rester à Mahoukotoro. Lâcha-t-il en plain sa chemise et la déposant dans un coin de la pièce avant de s’attaquer à la ceinture de son pantalon. Ho oui, il aurait préféré rester dans son école japonaise, quand bien même il aurait encore vu la tronche de Tae Min. Mais là bas, il s’avait où était sa place et les autres aussi. Il n’avait plus rien à prouver.

Le pantalon rejoignit la chemise et avant qu’il ne retire le dernier tissu encore présent, il enroula serviette autour de sa taille. Il n’était peut-être pas aussi pudique que d’autres coréen mais il avait un minimum de dignité (et rien à prouver non plus. Ce genre de comparatif ne l’intéressait guère pas).

Vous restez combien de temps, en général ?

Bien que la rentrée soit encore loin, elle ne cessait de se rapprocher, avec son lot d’inquiétude et de spéculations. Si Nikita pouvait se montrer quelque peu insensible en apparence, il n’en était pas moins anxieux comme n’importe qui à l’idée de faire une rentrée dans une école inconnue et toute occasion pour grapiller quelques informations sur Poudlard était la bienvenue. Peut-être était-ce là la raison qui le poussa à abandonner rapidement ce faux masque d’enthousiasme pour demander si les querelles entre nés-moldus et sang-purs étaient encore d’actualité. C’était le genre de choses à propos desquelles on lui avait demandé de garder l’œil ouvert.

- L’élitisme peut être une force et une faiblesse, commenta-t-il d’un ton neutre. La faible démographie des sang-purs les avaient condamnés à être d’éternels minoritaires, en termes de nombre dans la société, mais en concentrant leurs richesses et leurs pouvoirs, ils s’y étaient également octroyé les positions les plus envieuses. « Ah oui ? Poudlard ne te convient pas ? »

Il hésita. Lui aussi aurait préféré rester à Koldovstoretz, de tout son cœur. Ceci dit ça ne dépendait pas vraiment de lui et il aurait été malvenu de cracher sur l’école britannique avant même d’y avoir mis un pied. Mais il était tout de même curieux. Certainement que si les parents de Jin et les siens avaient tenu à se rencontrer c’est que quelque affinité idéologique était possible et peut-être leur fils était-il à leur image, critique vis-à-vis des politiques d’ouvertures de Poudlard, ces dernières années, et de la dégradation du niveau de l’éducation dont on lui avait pas mal rabâché les oreilles.

- Ton pays te manque ? demanda-t-il alors qu’une idée lui traversait l’esprit : Même si Mahoukotoro n’est pas en Corée. N’aurait-il pas fallu créer votre propre école comme nous qui nous sommes détachés de Durmstrang ? »

Il imita le jeune homme en s’enroulant pudiquement la serviette autour de la taille avant de se débarrasser de son sous vêtement, puis pénétra le sauna.

La pièce était moins lumineuse que l’autre, les murs disposés en gradins de bois où l’on pouvait s’installer, plus ou moins haut selon si l’on supportait l’humidité et la vapeur d’eau. Il faisait déjà assez chaud dans la pièce et Nikita alla s’installer sur le banc du milieu, se retrouvant bien vite en nage.

C’était maintenant que la « compétition » commençait, bien que sur le papier, le sauna soit avant tout un moment convivial, de socialité où discuter affaires. Dans la pratique, il n’avait jamais connu une seule séance avec ses amis qui n’ait été entachée d’un petit jeu de concurrence pour savoir qui partirait le premier. En général, ceux qui quittaient la pièce avant les autres déclaraient pour se donner bonne conscience qu’il était idiot de s’éterniser, ou qu’ils n’accordaient pas d’importance à tout ça, ou qu’ils étaient tout simplement pressés de s’immerger dans l’eau froide, mais ce n’étaient qu’un moyen de garder la face et personne n’était dupe.

- Oh cela dépend de la chaleur, dix minutes ? vingt ? Ensuite peut faire des aller-retours dans l’eau froide.

Il adressa un demi sourire engageant à Jin. « Si tu te mets près de la gueule du dragon tu tiendras moins longtemps. »

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Jin haussa simplement la tête au commentaire du jeune russe. Oui l’élitisme pouvait être autant une force qu’une faiblesse. Mais s’il n’était pas toujours facile de faire respecter son rang aux autres, Jin avait toujours tout fait pour ne pas se laisser marcher sur les pieds par la majorité. Ce n’était pas parce qu’on était plus nombreux qu’on était plus fort. et ça, l’élite l’avait bien compris. Ce n’était pas pour rien que beaucoup d'entre eux occupaient des postes importants. Comme ses parents.

C’est différent. Mais qu’importe, je n’ai pas mon mot à dire dessus. répondit-il d’un ton neutre, comme si son avis n’avait de toute manière pas d’importance. C’était sûrement le cas au final, mais pour autant, il ne pouvait s’empêcher de regretter son ancienne école. Plus prestigieuse à ses yeux. Il y avait vécu une partie de sa scolarité, su se faire respecter, vécu des moments qu’il ne pouvait oublier. C’est là bas qu’étaient encore ses amis. Mais c’était aussi là bas que lui se trouvait également. Mais s’il avait eu le choix, entre venir à Poudlard ou rester là bas, il aurait toujours choisi Mahoukotoro.

Dénouant sa serviette, il se contenta à nouveau d’un simple hochement de tête pour confirmer que oui, son pays lui manquait. tout comme le tiens doit te manquer, non ? Il n’était jamais facile de déménager, mais lorsqu’il s’agissait de changer totalement de continent, c’était autre chose. apprendre une nouvelle langue, de nouvelles coutumes, s’habituer à une vie qui n’était pas la sienne. Il se sentait étranger. Et il l’était dans tous les cas.

Surement. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ce choix. Peut-être pour canaliser les tensions passées entre les pays ? Jin ne s’était jamais vraiment posé la question sur les raisons d’une école commune aux pays asiatiques alors que l’histoire de ces derniers ne montraient pas forcément un passif amical. Surtout entre la Corée du Sud et le Japon. Et pourtant, les sorciers des deux pays avaient accepté de cohabiter ensemble, sur cette île abandonnée entre les deux pays. Un moyen de se montrer plus intelligent que les moldus ? Qui sait.

Le coréen observa Nikita se déplacer dans la pièce où la chaleur se rependait à grande vitesse. Ce dernier s’installa sur l’un des bancs au milieu des gradins, la peau déjà moite de transpiration. Tout comme lui. Le jeune russe n’y était pas allé de main morte sur le charbon. Ça lui rappelait les fois où, avec ses amis, il faisait exprès d’en mettre plus pour voir qui tiendrait le plus longtemps. Est-ce qu’ils faisaient pareil en Russie ? Jin étira à son tour un léger sourire avant de s’installer non loin de Nikita, laissant ses bras pendre de part et d’autre de son corps pour mieux supporter la chaleur. La transpiration perlait déjà par petites gouttes sur son torse. vous vous challengez aussi en Russie ? Sur celui qui reste le plus longtemps ? Ce jeu l’amusait et son côté compétiteur ressortait souvent dans ces moments-là. A voir si son camarade était prêt à s’y prêter.

Comme il se devait, la pièce devint rapidement chaude et bientôt légèrement étouffante, juste assez pour que ce ne soit pas encore désagréable. Un ou deux morceaux de charbon supplémentaires dans la gueule de la statue rendraient l’exercice autrement plus difficile à supporter d’ici quelques minutes.

Jin continuait de se montrer taiseux, ce qui était une preuve de prudence en présence de quelqu’un qu’on ne connaissait pas. Leurs parents s’adonnaient le jeu de la diplomatie quelques étages plus haut et ici également les deux garçons jouaient leur propre partition, chacun chargé par la nécessité de son sang de faire bonne figure pour servir les intérêts paternels. Le sauna jouait alors rôle de médiation.

- J’ai quitté la Russie depuis trop peu de temps pour pouvoir dire, expliqua-t-il avec honnêteté, tout en sachant malgré tout que jamais l’Angleterre ne serait à la hauteur. « Au moins le climat n’est pas si différent ici. Mais il fait plus humide. »

Drôle de paradoxe de se plaindre de l’humidité alors que l’atmosphère du sauna, de plus en plus chargée en vapeur, le mettait en nage. Mais c’était de la vapeur d’eau chaude, relaxante, là où la plus froide et pénétrante des îles britanniques avaient tout de suite eut tendance à l’irriter. Et on n’était qu’en été, il appréhendait un peu la gueule qu’aurait l’hiver dans un tel pays.

Il hocha la tête au raisonnement de son camarade. « Ce serait une sage décision, partager ses secrets avec ses ennemis est un acte de grand courage de mon point de vue. La paix et la confiance ne sont parfois possibles qu’en se mettant en danger. »

Sa propre école en aurait-elle fait autant ? C’était peu probable et, en vérité, Nikita n’était pas convaincu par ses propres paroles. Certains intérêts étaient tout bonnement irréconciliables, il fallait savoir s’imposer par la force quand l’occasion se présentait.

Les bras reposant sur le gradin derrière lui, Nikita sentait ses cheveux s’aplatir lentement à mesure qu’ils se chargeaient d’humidité, tout en tâchant de respirer lentement pour ne pas s’étouffer. Le sauna avait vocation à relaxer les muscles, il fallait y abandonner le stress et la tension si on ne voulait pas que l’expérience devienne désagréable.
Il en aurait presque fermé les yeux si ses responsabilités ne l’obligeaient pas à garder un œil sur son invité. Des fois qu’il ne tombe pas dans les pommes, ça ferait mauvais genre pour les négociations de leurs parents.

Il nota d’ailleurs une furtive marque d’amusement chez son camarade, assez rare pour être relevée, tandis que ce dernier l’interrogeait sur l’existence de compétitions pour voir qui resterait le plus longtemps. Ils étaient donc sur la même longueur d’onde.

- Cela va sans se dire, répondit-il en souriant à son tour. « Mais je ne te force pas à participer, cela peut être dangereux. »

Maintenant si Jin se défilait il passerait pour une poule mouillée.

- Je peux aussi rajouter un charbon si tu t’en sens capable.

Un peu d’enfer, le connemara

with / @Nikita N. Yaga

J’ai quitté la Russie depuis trop peu de temps pour pouvoir dire. Au moins le climat n’est pas si différent ici. Mais il fait plus humide.[/color] Le constat lui arracha un sourire amusé qu’il camoufla en se tournant légèrement pour finir de se préparer. Dire cela dans un sauna chargé de vapeur était assez paradoxal. Jin ne pouvait pas en dire autant, la Corée était plutôt humide, surtout en été, ce qui rendait la chaleur des beaux jours bien souvent étouffante.

Jin n’avait pas de réelles explications sur la raison d’une école commune aux îles asiatiques, en dehors de celles d’une cohabitation pour tenter d’endiguer les querelles du passé. Peut-être. Le temps nous le dira. En vérité, il n’avait pas d’avis sur les choix de chacun. Il y avait des relations qui ne pouvaient tout simplement pas s’arranger, qu’importe les efforts. Incompatibilités des intérêts.

La pièce devenait de plus en plus chaude, rendant l’atmosphère presque étouffante. Le coréen sentait ses cheveux se coller à sa peau, humides de vapeur. Il avait chaud, il n’y avait pas à dire, mais cela restait supportable. Il était habitué au sauna, les pratiquant lui-même dans son pays, pimentant ces moments de défis qui titillaient les esprits compétiteurs des présents. La question n'était donc pas anodine lorsqu'il s'installa à son tour dans le sauna, non loin du jeune russe.

Qu'y a-t-il à gagner ? Parce qu’un défi sans gain, c’est moins intéressant. Et le challenge c'était quelque chose qu'il appréciait. Encore plus lorsqu'il y avait quelque chose à la clé. Il était du genre à dépasser ses limites, parce que perdre était rarement une option pour lui. Fais toi plaisir.

S’il avait été un petit hôte parfait, Nikita se serait contenté de proposer à Jin des rafraîchissements et une ballade dans le parc, ou peut-être de visiter un peu les lieux. Dans le meilleur des cas, une partie de carte pour passer le temps. Mais peut-être était-ce à imputer à son éducation russe ou simplement à son ennuie, leur première rencontre avait pris un tour un peu plus amusant qu’un triste et banal échange de politesses sans consistances. Intérieurement, Nikita rationalisait cela comme une sorte de pari : le sauna était un outil diplomatique puissant, si bien utilisé, et si Jin en gardait un bon souvenir, alors son père ne pourrait pas lui reprocher d’avoir manqué à ses devoirs.
C’était du moins l’idée de base. Une idée qu’il avait un peu oubliée en chemin lorsqu’il s’en alla remettre un charbon dans la gueule du dragon au milieu de la pièce. Si Jin tombait dans les pommes, est-ce que cela risquait d’entraîner un incident diplomatique entre la Corée et la Russie ? Non, ce n’étaient que des gens d’affaires… mais si son père manquait le contrat du siècle à cause de lui… Mieux valait juste ne pas y penser du tout.

La chaleur remonta instantanément d’un cran, l’air se faisant plus lourd, presque sirupeux. Il ne valait mieux pas trop s’agiter où ils risqueraient une chute de tension.

- Le prestige est une récompense en soi, répondit-il en retournant s’asseoir, à moitié essoufflé par les quelques pas fait dans la chaleur. « Je peux mettre en gage un objet de chez moi si tu préfères. »

Il prit quelques secondes pour réfléchir. Il avait beaucoup de choses de valeurs, autant pécuniaires que symboliques, c’était moins l’absence que l’abondance de choix qui l’empêchait de prendre une décision.

- J’ai un sifflet qui attire les Liéchi lorsqu’on souffle dedans. Ce sont comme des petites fées. Je me demande s’il fonctionne en dehors de la Russie cependant. Ou sinon ! Il venait d’avoir une bonne idée qui plairait sans doute au garçon. « Un sabre de cavalerie cosaque ! Voilà un beau prix ! »

Il avait toujours été fasciné par l’objet qui reposait sur sa commode. Quelques fois, quand il était sûr que personne ne l’observait, il le tirait pour fendre l’air avec comme un guerrier des temps anciens. L’arme était bien sûr inutile pour un magicien, mais elle avait quelque chose d’hypnotique malgré tout et, suffisamment polie, brillait de mille feux à la lumière.

- Et toi ? Que mettrais-tu en gage ?

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1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 = la chaleur reste supportable, pour le moment
➤ 6 = Nikita s'est peut-être assis trop vite et est pris d'un vertige
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'Le Hasard' : 6

Un peu d’enfer, le connemara

with / @Nikita N. Yaga

La journée s’annonçait moins ennuyante que prévu. Et au lieu de se retrouver autour d’une table à jouer aux cartes, le voilà dans un sauna russe vêtu d’une simple serviette à supporter la chaleur étouffante du lieu. Il était rare qu’on lui propose ce genre d’activité durant une première rencontre entre familles respectables et de haut rang et il n’allait pas s’en plaindre. Cela rendait la journée plus distrayante. Encore plus lorsque le pari fut acté entre eux.

En effet mais moins motivant qu’une chose que l’on a pas l’habitude d’obtenir. répondit-il, un sourire en coin. Le prestige était une chose mais à force cela devenait presque lassant.

Assis sur l’un des gradins, il sentait déjà la sueur perler sur sa peau, la chaleur alourdir l’atmosphère et ses sensations. A partir de cet instant, il était recommandé de ne pas trop bouger afin d’éviter de s’épuiser. Et s’il voulait gagner le pari, juste par esprit de compétition, il devait s’agiter le moins possible.

Va pour le sabre, ça me plait !

Cela ne lui servirait pas à grand-chose dans la vie de tous les jours mais serait une belle décoration. Il y avait bien des sabres de l’époque du Joseon dans le salon de la villa familiale mais celui-ci trônerait dans sa chambre quand il l’aura gagné.

Hm, sur moi je n’ai pas grand chose en dehors des boutons de manchettes traditionnelles accrochés à ma veste. Réfléchit-il à son tour en se grattant le menton du bout des doigts. Sinon, je peux te proposer quelque chose qui est chez moi. C’est un bracelet qui aurait le pouvoir de repousser les Gumiho. C’est une créature d’une légende coréenne. Il y avait bien des objets de son pays chez lui, comme des coupes papiers ornés et des tenues traditionnelles mais ce bracelet était un bijou intriguant de part son lien avec la légende des renards à neuf queues qui étaient vu comme des créatures maléfique en Corée et aspirateur d’âme - surtout des hommes.

Du coin de l'œil, le coréen remarqua le vertige qui venait de prendre son camarade. Effet de la chaleur étouffante du sauna. Ne force pas. a la fois joueur et un brin inquiet. Il ne suffisait pas de grand chose pour tomber dans les pommes si on forçait trop.

1 à 5 : la chaleur reste supportable, pour le moment
6 : a son tour, jin, est pris d’un vertige, la chaleur étant plus éprouvante qu’il n’aurait cru

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'Le Hasard' : 1

Si Jin voulait à tout prix parier quelque chose de matériel, Nikita n’était pas contre faire monter les enchères. Le Coréen venait comme lui d’une famille aisée et influente, il n’aurait sans doute aucun mal ni trop de scrupule à proposer de mettre en jeu quelque chose de valeur. L’idée du sabre sembla lui plaire d’ailleurs. Nikita serait sans doute un peu déçu de devoir s’en séparer, il avait longtemps pris la poussière sur l’étagère du haut de sa chambre, mais hormis une affection d’habitude le garçon n’y tenait pas plus que cela et cela devait faire plus de trois ans qu’il ne l’avait pas tiré hors de son fourreau.

Son camarade pris à son tour le temps de réfléchir à quoi mettre en gage, pendant ce temps la chaleur continuait de monter. Nikita déglutit et entreprit de calmer sa respiration, la vapeur d’eau était littéralement étouffante et si son rythme cardiaque s’emballait il risquait de manquer d’air. La clef de tout ça était de savoir garder son sang-froid.
Il pinça les lèvres à la mention des boutons de manchette traditionnels. Par politesse il les aurait acceptés, mais en ayant le sentiment de se faire arnaquer. A moins que ses boutons soient incrustés de joyaux, ils n’étaient sans doute pas aussi cools qu’un sabre de cavalerie. Le bracelet le tentait plus, même si les chances de rencontrer une de ces créatures ici en Grande-Bretagne étaient quasi nulles.

Il allait donner son accord quand il se sentit soudain pris d’un vertige.

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➤ 1 ; 2 ; 3 = ça va il tient le coup
4 ; 5 ; 6 = boum, par terre
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Nikita réussit toutefois à venir bloquer son bras sur le bois et évita une chute humiliante. Jin ne pouvait pas toutefois ne pas avoir remarqué ce moment de fébrilité et il se sentit rougir. Heureusement la chaleur lui avait depuis longtemps fait monter le sang au visage.

- Ça... ça va...

Est-ce que c'était la honte ? Oui complètement, même pas fichu de tenir trois minutes.

- J'ai dû me lever trop vite pour aller remettre du charbon, bredouilla-t-il d'un ton vexé.

Il hésita un instant. Tout en lui criait de ne pas abandonner si tôt, mais il était passé à deux doigts de tomber dans les pommes et perdre connaissance aurait été infiniment plus humiliant qu'un simple vertige. Perdre maintenant ce n'était pas comme perdre avec ses copains. Que diraient leurs familles si leur rendez-vous d'affaire était interrompu par une bêtise pareil.
Nikita serra les dents et ravala son égo.

- Tu sais quoi ? Je t'offre le sabre en gage d'amitié.

Façon polie de déposer les armes. Il se leva avec prudence.

- Je vais aller me mettre dans l'eau froide je crois. Tu peux rester mais il faudra m'expliquer ce que sont les Gumiho.

Dans la pièce adjacente se trouvait des cuves de neige fondue magiquement, tout l'art du sauna consistait à alterner forte chaleur et eau glacée pour se tonifier le corps et se donner du courage.

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