[INTRIGUE] La collecte mystère

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La collecte mystère

Des lettres sorties de nulle part et un badge rouge faisant beaucoup parler de lui firent rapidement partie du quotidien d'un petit nombre d'élèves triés sur le volet. Dans la dernière missive en date, le corbeau, instigateur anonyme de cette affaire étrange, a confié à chacun d'entre eux un ingrédient à aller chercher, envers et contre tous, afin de prouver leur bonne volonté et leur allégeance. Ultime directive, ceux-ci doivent venir déposer leur butin dans cette armoire, cachée au fin fond de la salle sur demande, bien à l'abri des regards indiscrets. Il est maintenant temps de voir si les pantins de l'Illustre Inconnu ont été à la hauteur de leur tâche...

Petite mise au point

Vous l'avez compris, ce qu'on attend de vous ici, c'est que vous nous racontiez comment ça s'est passé pour vous ! Juste un post, pas forcément très long, pour nous faire part de tout ça. Est-ce que ça a été facile, est-ce que vous avez douté ou demandé de l'aide à quelqu'un ? Plutôt que juste vous entendre dire dans une lettre que c'est fait, on s'est dit que ce serait sympa que vous puissiez relater tout ça ! Et rappelez-vous que vous n'êtes pas censés savoir qui est dans le coup avec vous, ni même faire du la salle sur demande un lieu de rencontre, normalement, vous devriez n'y croiser personne !

Mais, comme d'habitude, on a pas spécialement envie que tout le monde soit merveilleux et y arrive en un claquement de doigts. Perv

Donc en soi, vous avez deux possibilités : vous pouvez récupérer vos ingrédients de manière légale (en demandant à un professeur par exemple) ou de manière illégale (en récupérant votre truc par effraction).

MANIERE LEGALE : Si le professeur en question vous donne ce que vous demandez, l'aventure s'arrête là et vous pouvez aller mettre votre ingrédient dans l'armoire. S'il refuse, il vous faudra passer par la manière illégale ou alors ce sera fini pour vous.

MANIERE ILLEGALE : Les bureaux des professeurs et compagnie ne sont pas en libre accès, évidemment, donc vous n'allez pas pouvoir y entrer comme vous le voulez ! C'est pourquoi on vous demandera de poster dans le sujet du dé* afin de savoir si vous y êtes parvenus ou pas. Merci de faire deux lancers de trois chiffres d'échec minimum (mais vous pouvez en mettre plus, évidemment) à la fois, un pour savoir si vous réussissez à entrer et l'autre pour savoir si, le cas échéant, vous vous êtes faits prendre (retenue et points en moins risquent d'être au rendez-vous Brooklyn

). Vous pourrez recommencer autant de fois que vous le voulez, bien sûr, mais j'imagine que quand vos sabliers seront vides et vos emplois du temps trop pleins pour rajouter des heures de colle, il faudra songer à laisser tomber !

On vous laisse galérer et si jamais vous avez de questions, n'hésitez pas !

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❝ La collecte mystère ❞

Phoenix

Un regard à droite, un regard à gauche, aucun signe d'une présence quelconque dans le coin. Parfait ! J'avance lentement avec mon bocal rempli de sangsues que je cache dans mon sac. Cette histoire est une grosse blague ambulante. Pas tant les badges ou cette récolte d'ingrédients en vu de ... de quoi d'ailleurs ? Préparer une potion ? Offrir les ingrédients à quelqu'un en échange d'un service ? C'est quoi l'idée au juste ? Je n'en suis pas sûre et au fond, je m'en fous un peu. Je sais pourquoi je fais ça et ça me suffit pour le moment. On verra plus tard si j'ai besoin de plus d'informations. Que dis-je, j'aurai forcément plus d'informations plus tard et c'est tout ce qui compte. Mais cette histoire de récupérer des sangsues dans le lac. Sincèrement, on n'aurait pas pu me le demander pendant les vacances ? Ou alors juste à la rentrée, quand l'eau était encore à une température convenable. Là, à l'approche d'octobre, on ne va pas se mentir, elle est loin d'être agréable. Et je le sais parce que j'y ai mis toute ma bonne volonté pour récupérer ces maudites bestioles. Quand je pense que j'ai sacrifié un samedi après midi pour plonger dans le lac noir. J'ai bien cru que j'en sortirai jamais. Non pas que je suis mauvaise nageuse, sans être une championne, je me débrouille correctement. Mais plonger dans une eau froide, pour récupérer des bestioles qui s'accrochent à vous pour vous sucer le sang, c'est pas des masses mon délire. J'aurai dû faire appel immédiatement à un tiers pour m'aider, au lieu de tenter ma chance seule, j'aurai évité de perdre 2 demi-journées inutilement. Mais non, j'avais dans l'idée que ça ne serait pas si difficile que ça et qu'en une heure, j'aurai bouclé le projet. Tu parles ! Etre une jeune femme indépendante c'est bien, mais si les autres existent, c'est pour une bonne raison et ça, je ne devrais pas l'oublier. Evidemment, en se débrouillant seule, on évite les questions chiantes et inutiles, mais je sais comment réagir quand je n'ai pas envie de répondre aux questions... Vraiment, je me déçois !

Enfin bon, c'est fait et c'est du passé. J'ai échoué lamentablement et cette défaite me laisse un goût amer au fond de la gorge. J'aime à croire que je suis une fille forte et que je suis capable de tout pour réussir mais il faut aussi parfois savoir reconnaître ses limites et visiblement, ça en est une. M'aventurer dans une eau froide, c'est pas des masses mon truc, mais j'y suis arrivée. Au bout de beaucoup d'efforts et une folle envie de me barrer pour me foutre devant un feu. Mais j'ai tenu bon et j'ai réussi à m'immerger totalement. Au bout d'un moment, le corps est tellement engourdi par le froid que finalement on ne ressent plus grand chose, c'est au moins un avantage. Armée de ma baguette et d'un filet je me suis dit que le plus dur était derrière moi. Le sortilège têtenbulle n'avait pas fonctionné, mais j'avais bon espoir que je saurais suffisamment tenir en apnée. Bon il s'avère que je ne suis pas douée pour ça et que plus le temps passait et moins je tenais. En plus de ça, à chaque fois que je m'approchais de l'une de ces bestioles, je flippais totalement. C'est que j'avais pas envie qu'elles s'accrochent à moi, c'est répugnant. Au bout d'une bonne demi heure, j'ai laissé tomber, ça m'a saoulé. Je savais que j'avais encore un peu le temps et que je trouverai une autre solution. J'aurai pu aller essayer de demander des sangsues au professeur de potions, par exemple, mais je voulais éviter au maximum cette possibilité là. J'ai donc décidé de séduire un garçon pour servir mes propres intérêts. Ce ne fut pas une tache facile de le persuader de plonger pour moi dans le lac noir mais à force d'acharnement, j'ai obtenu gain de cause. Ce fut une aventure fort désagréable. Il était encore plus frileux que moi, dieu que j'ai dû user de beaucoup de patience pour qu'il fasse ce que je lui demandais. Ca a été un peu lamentable mais au moins il a réussi là où j'avais échoué. Ces maudites sangsues sont maintenant dans ce bocal et bientôt tout cela sera de l'histoire ancienne. Je grimpe les 6 étages qui me séparent de mon but et passe 3 fois devant la salle sur demande avant qu'elle finisse par apparaître. Je vérifie que personne ne me suit ou n'est dans les parages et j'entre dans la salle pour déposer, comme les instructions l'ont précisé, le bocal dans l'armoire prévu à cet effet. Visiblement j'étais la première à avoir réussi ma tâche, mais j'espérais ne pas être la dernière. Je referme l'armoire, satisfaite et je ressens de la salle le sourire aux lèvres. Tâche accomplie !

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HS ::

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LA COLLECTE MYSTERE ft. LES BAIES DE GUI & LA FORÊT INTERDITE
Quand j’ai reçu la seconde lettre, j’ai immédiatement compris à quel point j’allais regretter la précédente qui m’avait pourtant tellement fait peur au début ; ce n’était que porter un badge après tout, rien de grave ou d’effrayant. Alors me voilà au sixième étage alors que tout le monde est censé être dans la grande salle, l’emploi du temps rempli par les heures de colle, des cauchemars plein la tête et le sablier des Gryffondor à peine commencé et déjà vide. Quelle catastrophe. Le pire, c’est que je savais pertinemment que ça allait mal se finir – ça n’aurait pas pu bien se finir de toute façon, ça c’était sûr et certain. Je ne sais même pas pour qui, ou pourquoi je le fais, en fait. Parce que mes parents l’auraient voulu, qu’ils auraient été fiers ? Mais auraient-ils été ravis de savoir que j’ai du passer une telle épreuve pour ça ? Je n’en suis pas certaine. Est-ce que je le fais parce que c’est la bonne chose à faire ? Mais si c’est la bonne chose à faire, pourquoi toutes ces conséquences désastreuses ? Je ne sais plus vraiment où j’en suis, et la seule chose qui me rassure c’est que l’ingrédient que j’ai du rapporter de la forêt interdite sert à faire des antidotes – pas des poisons, donc. Au moins, personne ne mourra ou ne sera blessé par ma faute, j’espère. Je m’accroche à ce que je peux pour me dire que je n’ai pas enfreint toutes ces règles pour du vent, mais ça devient de plus en plus difficile.
Mon désir de me débarrasser des baies qui me brûleraient presque la main tant leur présence m’est devenue insupportable et assez grand pour que la salle sur demande ne se fasse pas prier. Après une longue inspiration et une toute aussi longue expiration censées me donner le courage dont j’ai besoin pour ne pas céder à la panique et fuir, je prends sur moi pour observer les alentours. Si la poussière entre les dalles imparfaites du sol ne compte pas, alors je suis seule. Comme les instructions de la lettre mystère me l’indiquent, je rentre dans la salle et y trouve l’armoire. Le souffle court, je l’ouvre pour y découvrir un seul et unique autre ingrédient : un bocal de… sangsues. J’esquisse une grimace de dégoût et dépose mes baies de gui ; finalement, la forêt interdite, ce n’était peut-être pas le pire… Je n’ai demandé à personne d’entre ceux qui ont arboré le badge rouge sang cette journée là ce qu’ils devaient rapporter – et personne ne me l’a demandé non plus. Il faut croire que le secret tient, que c’est du sérieux. Dans un souci pratique, j’ai quand même averti Finnbjörn de l’endroit où je devais me rendre – parce qu’on ne sait jamais, au cas où je ne revienne pas, il aurait au moins su où chercher mon cadavre. Je claque presque la porte de l’armoire et je sors de cette salle le plus vite possible. Sans me préoccuper d’éventuels regards indiscrets, je fonce vers mon dortoir en rasant les murs – après tout, j’ai tellement menti cette semaine, un de plus un de moins, au point où j’en suis…

Alors quoi, maintenant ? Ce voyage cauchemardesque au coeur de la forêt interdite est terminé, j’ai fait mes preuves ? Tout ce que j’ai fait me semble tellement dérisoire maintenant que j’ai terminé. Le premier soir, celui où j’ai reçu la lettre, je me suis rapidement renseignée sur mon ingrédient et où le trouver, tout ça. Des baies de gui, dans la forêt interdite. Je ne sais pas à quoi les autres ont été confrontés, mais sortir en pleine nuit pour aller dans la forêt interdite en pyjama, ça relevait autant du désir de mort que de l’inconscience. En plus, j’ai même pas réussi à rentrer. Ça faisait trop peur ! J’avais l’impression que toutes les ombres étaient vivantes, que la lumière de la lune s’éteignait un peu plus à mesure que je me rapprochais… Tout ça pour se faire attraper par le garde-chasse. Bon, d’accord c’est son travail mais j’étais même pas rentrée dans cette fichue forêt, je me serais liquéfiée d’angoisse sur place plutôt que de faire un pas de plus…
Alors, il a fallu que je retente ma chance – malgré les points déjà perdus, malgré la peur qui me tordait le ventre. Il m’a fallu trois jours de doutes et trois nuits d'insomnies pour rassembler les bribes de courage nécessaire afin de réussir à sortir de mon dortoir en douce. Je ne sais pas si j’ai fait preuve d’une bravoure à couper le souffle où d’une stupidité sans nom, mais cette fois-ci, j’ai réussi ; et même plus, je n’ai pas fait que rentrer dans la forêt. Entre les branches froides et sombres, entre les bruits à peine audibles mais toujours aussi inquiétants, j’ai tracé mon chemin jusqu’aux baies. A moitié paralysée par la peur de la forêt et de tout ce qui s’y cache, et à moitié exaltée par le fait d’avoir enfin réussi quelque chose, j’ai fourré les baies dans ma poche et prié les étoiles pour que personne ne me voit sur le retour. Mais c’était sans compter sur ce satané garde-chasse. Encore une fois, il m’a trouvée – il est censé être aveugle, comment il a fait ?! Dans tous les cas, l'atmosphère là-bas était tellement oppressante que les points qu’il m’a encore retiré et les heures de colle qui ont suivi m’ont paru bien doux. Peut-être que je n’aurais jamais retrouvé mon chemin s’il ne m’avait pas trouvée, en fait… Ça fait froid dans le dos. On est dans une école, pourquoi est-ce qu’il y a un endroit comme ça de toute façon ?
Qu’est-ce que ça sera, la prochaine épreuve ? Chevaucher un dragon ? Enterrer un cadavre ? Il faut vraiment que je continue à prouver ma valeur pour une lettre anonyme et des informations morcelées, ou est-ce que c'est pour le bien commun ? Je ne sais plus vraiment.

Noctae sur Bazzart

NO ONE'S HERE TO SLEEP

Finn dépose son ingrédient

Ça a été plus facile que je me l’imaginais, mais cette maudite plante m’a donné du fil à retordre. A la réception de la seconde lettre, j’ai pris du temps pour réfléchir à comment m’y prendre, et j’ai séché, partagé entre ma réticence à transgresser le règlement, et mon refus de m’abaisser à réclamer quoi que ce soit à une sang-de-bourbe. Il y en a un dans la bibliothèque, cela suffit parfaitement à me dégoûter de l’idée d’emprunter le moindre ouvrage, alors il est parfaitement hors de question que je dépende de ces misérables pour parvenir à mes objectifs. Contrairement à Rachael, je ne perds pas mon temps à chercher de qui viennent ces courriers mystérieux : l’idée qui y prédomine est suffisamment claire pour me donner envie de faire mes preuves auprès de tous ceux qui l’ont reçue. Le reflet méditatif que me renvoie la glace chaque matin me le rappelle, presque comme si c’était la voix ferme mais douce de Grand-Père qui me le susurrait à l’oreille : je suis un Sørensen, je n’ai pas le droit à l’erreur. Des brins de valériane, donc. Ce n’était pas un ingrédient dangereux, ni toxique au toucher, ni immensément rare, ni inaccessible. Ce devrait être un jeu d’enfant, contrairement à mes amies qui allaient devoir prendre des risques… J’ai donc profité d’un cours de botanique commun avec les cinquièmes années, au retour de la sang-de-bourbe MacDougall au château, pour m’en emparer, au milieu des végétaux foisonnant de toutes parts dans cette serre aux allures de jungle. Mon sortilège d’incision s’étant révélé remarquablement efficace, j’aurais pu m’en sortir et enfourner la valériane sans la moindre entrave, mais c’était sans compter cette fichue dionée qui a attiré l’attention sur moi… Je vous ai dit que je n’étais pas friand de botanique ? Justement pour cette raison, on y croise des spécimens particulièrement déplaisants qu’il est impossible de discipliner, et Merlin, que c’est agaçant. Si mon vol est passé inaperçu, l’enseignante a bien remarqué que je m’étais approché des plantes, et la traîtresse à son sang Anderson, qui semble constamment sur mon dos, n’a bien sûr pas loupé ma petite altercation avec l’attrape-mouches. Croyez bien que si je n’avais pas des préoccupations hautement plus importantes, j’aurais tôt fait de revenir plus tard pour mettre le feu à toute cette serre. Mais soit, je laisse ce genre de plaisir à Erin, et préfère me recentrer sur l’essentiel : j’ai mon ingrédient, et ce soir, avant l’heure du repas, j’irais le déposer en salle sur demande, comme convenu.

J’ai précautionneusement emballé des tiges de valériane dans un papier argenté, espérant qu’elles ne sècheront pas avant la tombée de la nuit. Après ma visite de routine à l’infirmerie, je prends le chemin des étages, que je monte nonchalamment, vérifiant tout de même régulièrement que je ne suis pas suivi : entre Anderson la sangsue, et les petits curieux dont cette école est infestée, je préfère miser la sécurité. Je fais mine de m’arrêter en salle des trophées, comme si j’allais perdre mon temps à admirer des écussons attribués à des sangs-de-bourbes de manière parfaitement illégitime, et dès que les salles de classe ont été vidées, je passe à trois reprises devant l’emplacement supposé de la salle-va-et-vient. Après m’être assuré qu’il n’y a personne dans les parages, je m’y introduis. Naturellement, je grince un peu des dents, en plus d’être insalubre et de contenir tout le désordre entreposé depuis des années par des idiots qui n’ont aucune notion d’ordre, cette salle est un pêle-mêle chaotique dans lequel il semble impossible de se repérer. Néanmoins, je ne perds pas le cap, et après quelques instants de recherche, je trouve l’armoire ; en ouvrant la porte, un sourire se dessine sur mes lèvres, et je baisse les yeux sur le bocal de sangsues, et les baies de gui qui s’y trouvent déjà. Mes amies ont été à la hauteur. Je tire de mon sac en cuir le bouquet de valériane, auquel je retire soigneusement quelques feuilles parasites, et le dépose à mon tour, avant de faire volte-face et de me diriger vers la sortie. Ma tâche a été accomplie, il ne me reste plus qu’à attendre les instructions suivantes, mais j’ai déjà conscience que le rôle que nous aurons à jouer dans cette histoire dépasse toute espérance. Mon frère et mes soeurs ne tarderont pas non plus à se manifester... Je me sens… survolté, excité même. Le sang bat furieusement dans mes tempes, et mon coeur affaibli semble plus affolé que jamais. Je me délecte d’avance de ce qui va se produire dans les prochains jours…

code by bat'phanie

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ChrysopeGo!

Hannibal & les ronces

La réception du deuxième courrier a particulièrement titillé ma curiosité, m’empêchant de me concentrer correctement lors des cours de la semaine. Je n’ai en tête que la date butoir et l’ingrédient qu’il me faut rapporter à temps dans la Salle sur Demande et je n’arrive pas à focaliser mon attention sur autre chose. Il faut que je trouve ces chrysopes, et je n’ai clairement pas le droit à l’erreur. Hors de question que l’échec général repose sur mes épaules, je ne suis pas ce genre de personne, bien au contraire.

C’est donc plus déterminé que jamais que je prends la direction du lac noir et des nombreux chemins de campagnes qui le bordent en ce jeudi après-midi juste après la fin de mon cours de métamorphoses. Bien que la matière soit intéressante, j’ai eu énormément de mal à me concentrer sur les dires du fantôme durant ces deux heures, l’esprit trop accaparé par ma mission et l’ingrédient que je me devais de récupérer.

Arrivé au lac, j’emprunte le premier sentier que j’aperçois et je fixe intensément les différents buissons autour de moi, espérant tomber rapidement sur ces maudits insectes avant de filer au sixième étage. Malheureusement au bout de trente minutes de marche, toujours aucune chrysope en vue… Je ne peux me permettre de rentrer bredouille au château, ainsi je décide de m’éloigner du sentier de terre battue longeant le lac noir et de m’aventurer en terre un peu plus sauvage. Diantre, qui peut aimer se promener dans ce genre d’endroits… Les herbes sauvages s’accrochent à ma robe de sorcier et je peste intérieurement, donnant des coups de pied à toutes les branches qui se retrouvent sur ma route. À ce rythme-là, la nuit serait tombée avant que je ne trouve le moindre insecte…

Après plusieurs minutes passées à m’enfoncer au sein des sentiers de campagnes, mon agacement atteignant son apogée, j’entraperçois enfin ce qui s’apparente à des chrysopes. J’avance le plus doucement possible en direction de l’énorme rocher sur lequel les insectes sont installés tout en dégainant ma baguette magique. Malheureusement un mouvement un peu trop brusque de ma part provoque l’envolée des chrysopes, me faisant tribucher alors que je tente d’en immobiliser le plus possible à l’aide de ma baguette d’ajonc. Mon agitation a surtout pour effet de me faire me retrouver les quatre fers en l’air au sein d’un buisson de ronces, ma robe de sorcier déchirée et mon visage et mes bras tout égratignés. Super, pour la discrétion il allait falloir repasser. Difficile de justifier ça d’une façon crédible et peu ridicule auprès de ceux qui me demanderont ce qui m’est arrivé… Je grimace en imaginant l’air supérieur que prendra Finnbjörn en découvrant mes blessures, signe de ma maladresse du jour.

Une fois redressé et après avoir épousseté du mieux possible ma robe de sorcier en lambeau, je constate que mon sortilège d’immobilisation a tout de même réussi à atteindre quelques-unes des chrysopes. Je m’empresse de les mettre dans un bocal que j’ai pris soin d’emporter avec moi lorsqu’un bruit me fait sursauter. Je fais immédiatement volte-face pour découvrir l’un de mes condisciples de Poudlard, apparemment intrigué de me retrouver ici, dans cet accoutrement et en train de kidnapper des insectes. Pour la crédibilité et la prestance, inutile de dire que l’on repassera plus tard. Je reste impassible et offre un sourire à mon interlocuteur avant de justifier ma présence sur les lieux par une nécessité de trouver des ingrédients afin d’aider un camarade à préparer ses BUSEs de potions. Mon mensonge semble convenir, du moins pour l’instant et je prends la direction du château en compagnie de l’autre élève, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Il faut désormais que je parvienne à me glisser ni vu ni connu dans la Salle sur Demande, et avec ce crétin qui me colle aux basques ce n’est pas évident…

Finalement ce n’est qu’une heure après mon retour au château que je trouve enfin l’occasion de me retrouver au sixième étage, face au mur permettant d’accéder à la pièce va-et-vient. Après trois aller-retour et une concentration maximale la salle s’ouvre devant mes yeux et je m’y engouffre en serrant bien fort mon bocal de chrysopes caché sous un pan de ma robe. Je cherche pendant quelques minutes l’armoire et quand je la trouve enfin j’ouvre la porte pour y découvrir d’autres ingrédients rassemblés. Apparemment, d’autres ont également réussi l’épreuve ! Je regrette de ne pas avoir les talents de Judith en matière de potions pour savoir si tous ces ingrédients mènent à quelque chose ou bien s’ils ont juste été sélectionnés au hasard pour nous tester et je referme lentement la porte avant de prendre la route de ma salle commune. L’heure est au changement, j’en suis persuadé.

HARLEY-

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Intrigue

EXORDIUM.

Lorsque Candice avait reçu une lettre anonyme venant du même destinataire que celui pour qui elle avait porté un badge durant toute une journée, elle n’avait pas pris le temps de réfléchir avant de se lancer dans sa mission. Porter cette goutte rouge-sang avait prouvé son intérêt pour la suite des choses et elle savait que reculer ne servait à rien. Bien qu’elle n’aspirait pas forcément aux idées émises par le courrier ‒ la grandeur des sorciers par rapport aux moldus n’était pas l’objectif de sa vie ‒ elle avait tout de même décidé d’aller au bout des choses par curiosité et aussi parce que faire partie de ce groupe restreint lui donnait l’impression de faire partie d’une sorte d’élite du château. Tout ce qui pouvait la démarquer des autres l’attirait indubitablement. Ainsi, c’était donc avec détermination et astuce qu’elle avait façonné un plan destiné à récupérer un ingrédient précis : l’ADN d’un professeur. Cela pouvait être un cheveu, un poil ou encore un ongle. La jeune fille savait que ce ne serait pas facile et qu’il ne faudrait pas confondre l’ADN d’une personne avec celle de quelqu’un d’autre mais elle était sûre de ses capacités.

Candice ne connaissait pas grand-chose en Potions alors elle se demandait bien à quoi pouvait servir cet ingrédient. Elle avait pris le temps de bien choisir son professeur en fonction de qui pouvait être le plus accessible et le plus sympathique. Elle avait rapidement éliminé le professeur Mandrake, le professeur Burgess et le professeur Stanhope de sa liste. Les deux premiers se montreraient trop effrayants en cas d’échec et le troisième était un fantôme, ce qui induisait directement qu’elle ne perdait pas d’ADN dans le monde des vivants. Le professeur Soussa, le professeur Armstrong et le professeur MacDougall passaient beaucoup de temps dans les extérieurs et chercher un cheveu parmi les plantes ou dans l’herbe du terrain de Quidditch serait une grosse perte de temps. Il ne restait donc plus que quelques noms à sa liste et le professeur Winslow avait été l’heureux élu de sa combine.

Se rendre dans son bureau légalement n’avait pas été bien difficile. Elle lui avait envoyé un courrier dans lequel elle avait joué la fille en panique et désespérée à cause d’une lettre anonyme menaçante qu’elle avait reçu plus tôt au mois de septembre suite à sa manigance contre Charli Ethergsen. Si la menace l’avait plus stressée qu’effrayée en réalité, elle avait exagéré ses mots lorsqu’elle avait quémandé l’aide du maitre des sortilèges. Ce dernier lui avait répondu par la positive en acceptant de la recevoir dans son bureau, un soir après le dîner. L’occasion serait parfaite.

**************

« Je me sens menacée, professeur. » Dit Candice d’une voix faussement tremblante lorsqu’elle releva les yeux vers son interlocuteur.

Crispant ses mains contre le bord de la table pour parfaire son jeu, elle se laissa parfois aller jusqu’à la réalisation de certains tics nerveux qu’elle utilisait souvent lorsqu’elle souhaitait donner l’impression d’être mal à l’aise ou apeurée. Elle jetait des regards frénétiques aux fenêtres ou même à la porte d’entrée, renforçant ce sentiment d’insécurité qu’elle souhaitait transmettre. Le professeur Winslow n’en demeura pas insensible et il chercha à la rassurer en lui posant des questions sur l’origine de cette lettre.

« Non, je ne sais vraiment pas qui… qui aurait pu me faire ça ! Vous savez, dans ce château, je me suis toujours sentie appréciée et à ma place. Je ne vois pas qui pourrait me vouloir du mal juste parce que je pensais protéger ma demi-sœur d’un malentendu. Je ne sais plus quoi faire, je n’ai jamais voulu que Mr Ethergsen ait de problèmes, je voulais juste… je voulais juste être sûre qu’il ne lui faisait rien de suspect. » Répondit-elle en tirant ses traits de façon mélancolique et inquiète.

Elle poursuivit ses mensonges sans le moindre scrupule et lorsque le professeur Winslow se leva de sa chaise pour aller lui servir un remontant disposé sur un de ses meubles, Candice fouilla la pièce des yeux à la recherche de ce qu’elle désirait. Elle espérait que l’un de ses cheveux soit tombé sur la table ‒à tout hasard ‒ mais malheureusement, il n’y avait rien d’autre que de la poussière. Nerveuse à l’idée de rentrer bredouille dans sa salle commune, elle eut du mal à tenir son jeu d’actrice lorsque le professeur lui tendit son verre de jus. Elle dut se reprendre aussitôt en retrouvant son air malheureux.

« Vous pensez pouvoir m’aider, professeur Winslow ? »

Café en main, l’adulte ne semblait pas optimiste quant à la probabilité de trouver l’auteur de cette lettre avec le peu d’indices que Candice laissait au sujet de ses ennemis mais il lui promit de faire de son mieux pour l’aider. C’était le moins qu’il puisse faire en tant que membre du personnel.

« Merci, professeur. J’espère que la personne ne mettra pas ses menaces à exécution… J’ai peur, vous savez. Je suis mortellement allergique aux abeilles, je veux pas… je veux pas me faire piquer et me retrouver à Ste-Mangouste ! J’ai déjà failli mourir à cause de ça quand j’étais petite… C’était horrible, j’ai tellement souffert ! L’hôpital, les traitements… tout ça…je… »

La tête baissée et légèrement en rotation sur le côté, elle aperçut quelque chose au sol. Il s’agissait d’un morceau d’ongle coupé ! Interrompant son dialogue pendant plusieurs secondes, elle sentit son rythme cardiaque s’affoler et elle n’eut qu’une idée en tête : trouver un moyen de s’en emparer discrètement. Elle n’était pas certaine qu’il soit bel et bien un ongle appartenant à Winslow mais c’était le seul indice qu’elle disposait à proximité et tout était bon à prendre. Dans le pire des cas, elle n’aurait qu’à s’inventer un autre problème pour revenir plus tard… Pour l’heure, s’accrocher à ce petit bout d’ongle restait la seule solution qui lui était offerte.

« Je… » Dit-elle en reportant son attention vers l’adulte.

Aussitôt, elle plissa doucement les yeux et força sur ses glandes lacrymales tout en y mettant suffisamment d’émotion pour les obliger à humidifier ses yeux et à faire couler des larmes.

« La pression est trop forte, je… J’ai peur. Je veux pas que ça se reproduise… professeur… »

Candice craqua, renifla bruyamment tout en laissant ses joues s’inonder de larmes chaudes. Elle fit mine se cacher le visage avec ses mains pour accentuer sa fausse détresse et elle attendit que le professeur Winslow ne veuille bien lui donner un mouchoir pour commencer à s’éponger le visage. Ses mouvements étaient parfaitement contrôlés : elle bougeait expressément ses mains de façon incertaine, tremblotante et maladroite pour se permettre de faire tomber le mouchoir au sol. L’objet glissa non-loin du morceau d’ongle. Elle se baissa de sa chaise, allongea son dos et tendit le bras pour ramener vers elle le mouchoir et l’ingrédient. Elle glissa ce dernier à l’intérieur du tissu avant de le plier en quatre et de se redresser sur sa chaise.

« Excusez-moi... »

Le professeur Winslow n’y vit que du feu, bien trop focalisé sur le problème que rencontrait Candice. Il lui demanda de se calmer, de ne pas penser aux pires circonstances et il lui rappela qu’en cas de piqures d’abeilles, l’infirmier Lennox serait en mesure de pouvoir la soigner sans lui laisser de séquelles ou sans aggraver la situation. Ce n’était pas très rassurant de se dire qu’en soi, personne ne serait là pour dénicher l’auteur de cette lettre menaçante mais Candice préférait ne pas trop y penser. Elle avait même décidé de résoudre cette affaire seule en y mettant des gens sur la piste et en faisant davantage éclater la rumeur au sujet de Tracy et de Ethergsen dans l’école afin de forcer l’inconnu à se manifester.

Le professeur Winslow en profita d’ailleurs pour lui demander des précisions concernant cette affaire. La Poufsouffle prit le temps de sécher ses dernières larmes avant de lui répondre :

« Il y a eu une lettre bizarre de Tracy au sujet d’une journée qu’elle passerait cet été avec… avec le bibliothécaire. Mais elle a disparu pendant un bon moment, alors… euh… j’ai pensé au pire. Je pensais vraiment bien agir en racontant tout ça au directeur. Je n’aurais pas dû le faire, je m’en rends compte… je… je ferai plus attention, la prochaine fois. »

Le maitre des sortilèges la rassura une fois de plus à ce sujet. Impatiente de sortir de ce bureau pour aller déposer l’ingrédient dans la Salle sur Demande, Candice quitta peu à peu son chagrin et elle vida le restant de son verre. Elle fourra le mouchoir refermant l’ongle dans l’une de ses poches et elle finit par se lever de sa chaise en indiquant au professeur Winslow qu’elle prendrait le temps de réfléchir à toutes ses sages paroles. Il semblait vraiment se préoccuper de ses élèves, contrairement à ce que pouvaient dire Tracy et Narcissa… Il n’était pas qu’un homme buvant des cafés à longueur de journée même s’il était drôle de blaguer à ce sujet.

« Je vous souhaite une bonne journée, professeur. Merci encore. »

Candice s’éclipsa du bureau et lorsque la porte se referma derrière elle, son visage se transforma radicalement. Elle afficha un sourire malicieux et sa posture déterminée la mena à arpenter les étages supérieurs jusqu’à atteindre le sixième étage. Elle eut une grande envie d’éclater de rire en repensant à toutes les bêtises qu’elle venait de sortir à son enseignant mais elle se contrôla. Après tout, sa mission n’était pas terminée : elle devait trouver l’occasion de rentrer dans la salle va-et-vient sans que personne ne soit à proximité du couloir et ça, ce n’était pas une tâche donnée.

Elle dut s’y prendre à cinq reprises, ses tentatives étant vouées à l’échec les premières fois lorsque des groupes d’élèves décidèrent de squatter ce fameux couloir. Lors de la troisième et quatrième fois, sa concentration ne fut pas suffisamment optimale pour enclencher le mécanisme. Irritée par ces échecs, elle y mit davantage de volonté jusqu’à créer l’ouverture dans le mur.

Doucement mais sûrement, elle franchit la pièce et détailla le décor des yeux. C’était une très grande salle où étaient entreposés un nombre incalculable d’objets, certains de valeur et d’autres non. Trouver la fameuse armure ne fut pas bien difficile mais nécessita d’être un minimum observateur puisqu’elle était située tout au fond du lieu. Et lorsque Candice l’ouvrit, elle put constater que d’autres ingrédients y avaient déjà été déposés. Elle en conclut aisément qu’il s’agissait des trouvailles des autres élèves qui avaient eux-aussi porté le badge. Satisfaite de faire partie de cette élite qui avait réussi leur première mission, elle posa fièrement le mouchoir qui refermait le morceau d’ongle juste à côté de ce qui semblait être des chrysopes.

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JOURNAL ~~INTIME~~ D'AVENTURE de Garry
06/10/2024

J'ai. Absolument. Pas pu. M'en empêcher.

Promis Journal, j'ai essayé... Mais la curiosité et l'esprit d'aventure l'ont emporté sur la raison : je suis allé déposé ma Lavande avant la soirée.

Hier soir, je me suis endormis comme un gros caca, et je suis le dernier à m'être levé dans le dortoir. J'ai, pour ainsi dire, dormi toute la matinée et personne n'a eu la gentillesse de venir me réveiller.. Enfin, je dis ça, mais j'en sais rien. Si ça se trouve, ils ont essayé sans succès, mes camarades. Après tout, j'ai le sommeil très lourd, et vu la journée d'hier, j'étais carrément claqué. Entre l'excitation, les nouvelles informations et ma course dans tout Poudlard, je te dis pas comment je l'ai mérité cette grasse matinée ! Du coup, j'en ai voulu à personne pour ce matin. J'ai raté le petit déjeuné, mais ça m'a pas empêché de me goinfrer au repas, en recouvrant mon plat de pâtes avec du sirop d'érable. Y a toujours des gens de ma maison qui me regardent bizarrement, surtout les filles, mais en fait, je m'en moque. Comme Papa dit toujours : Tant que tu ne fais de mal à personne, tu peux tout faire mon fils !

J'ai enchaîné mon samedi direct avec la recherche de cette fameuse salle sur demande. J'en ai parlé à personne, que j'allais faire ça. Après tout, c'était un secret entre Tu-sais-qui et moi ! Et puis je cherchais seulement, au début, j'avais pas l'intention d'accomplir ma mission aussi prématurément...

Du coup, je suis direct monté au sixième étage, avec juste Ketordu et ma baguette. D'habitude je l’oubli tout le temps, mais là, je me suis dis que ça serait peut-être nécessaire pour ouvrir la porte (je parle de la baguette, hein). Je me suis donc rendus au fond du couloir en pensant trèèèès fort « Je veux trouver la salle sur demande » et j'ai marché de long en large dans le couloir. Y a rien qui s'est passé. Trois aller retours, six aller retours, au bout du dixième j'ai eu une fulgurante envie de faire pipi et, devine ce qu'il s'est passé ! Dans le mille ! La salle sur demande est apparue ! J'étais un peu dégoûté parce que j'avais vraiment envie de faire pipi, mais j'ai pris sur moi, et j'ai ouverts la porte ! Bin, t'imagine même pas le choc que j'ai eu en découvrant qu'il n'y avait ni armoire, ni ingrédients, ni autres objets fantastiques. Non. Il y avait des toilettes. DES TOILETTES ! Tu te rends compte ? Je suis resté comme un idiot avec la porte de la salle sur demande ouverte, jusqu'à ce que l'envie se transforme en besoin urgent. J'ai profité de l'occasion, et je suis rentré dedans pour, bin, faire ce que j'avais à faire. Quand je suis sortis de la cabine, la porte avait disparut. Je me suis vraiment dis que cette fichue porte se moquait bien de moi ! Je sais pas combien de temps j'ai passé à chercher une autre issue, à longer les murs, coller mon oreille à la pierre froide, j'ai même tenté de passer par le trou des W.C, à ma grande honte. Tout ce que j'ai gagné, c'est d'avoir les chaussures, les chaussettes, les pieds et le bas du pantalon mouillé.... C'est quand j'ai tiré la chasse avec les pieds dans le trou que je l'ai entendu, la porte, qui réapparaissait. Pfffff. J'avais été prévenu, qu'elle était capricieuse, cette salle, qu'on savait jamais ce qu'on trouverait derrière la porte, mais là.... !

Bref, je suis sortis en vitesse, de peur d'y rester coincé à vie, et dans la précipitation je me suis rétamé par terre. Le temps que je me relève, y avait quelqu'un devant moi, les sourcils relevés, qui me jugeait carrément. C'était un élève plus grand que moi, de Serdaigle. J'ai aucune idée de l'heure qu'il était, mais j'avais passé par mal de temps entre les allers retours, mon envie de faire pipi et ma séquestration par la salle. Quoi qu'il en soit, j'ai eu l'air de suite coupable, comme si j'avais fais une bêtise, parce que, j'avais l'impression d'avoir fait une bêtise ! Je me suis retourné vivement, mais y avait plus qu'un mur vierge. Plus de porte. La traîtresse... Bon, je me suis excusé, même si en soit, j'avais rien fait de mal, et euh, je crois que j'ai prétexté que des amis m'attendaient pour partir loin de son regard scrutateur et son air critique. Il m'a mis grave mal à l'aise, pourtant, je le connaissais même pas...

Bon, après ma mésaventure, je me suis dis qu'une petite pause me ferait pas de mal, alors j'ai fais un tour au parc pour que Ketordu se dégourdisse les pattes. On est pas restés longtemps, et quand je suis remonté au sixième étage, que j'ai retenté, mais cette fois j'ai pensé « J'ai besoin de voir l'armoire », et figure toi qu'elle est réapparue la porte ! J'avais bon espoir, alors j'ai ouvert, et je suis effectivement tombé sur une armoire, mais une armoire pleine de vêtements. Y en avait pour tous les goûts ! Garçon, fille, adulte, bébé. Franchement, pourquoi y a ça à Poudlard ? Au cas où on se retrouverait tout nu subitement ? N'importe quoi... Enfin bref, j'ai même pas eu le temps de refermer moi même la porte qu'elle commençait déjà à diminuer, genre, comme dans le film Alice aux pays des merveilles ! Une porte version minimoys, puis Pouf ! Plus rien ! Comme ça sans prévenir ! Et quand elle était plus là, et que moi j'avais l'air d'un idiot à fixer un mur vide, bin, j'ai entendu du bruit derrière moi. Cette fois c'était une fille de Gryffondor qui se moquait carrément de moi. J'ai le rouge qui m'est vite monté aux joues, et j'ai prétexté que je cherchais les toilettes. Elle m'a indiqué qu'il y en avait à l'étage du dessous, et je suis partis sans demander mon reste alors qu'elle continuait de se moquer de moi.

J'en avais marre de cette pièce. Moi, je croyais que ça allait être une super aventure ! Que j'allais trouver des trucs super cool ! Que je pourrais peut-être ouvrir LA porte d'une cachette secrète ? Mais non ! Des toilettes piégeurs et une armoire à vêtements pourrie ! J'étais déçu, frustré, et vexé. Du coup, je suis retourné à ma salle commune et je me suis affalé dans un fauteuil. J'étais carrément entrain de bouder en fait, et j'écoutais les discussions autour. Ça a fait « tilt » dans ma tête quand j'ai entendu une fille dire à son amie « Du toute façon, t'en auras besoin, sinon ça marchera pas ». Je crois qu'elle parlait de démaquillant, mais l'essentiel, c'est que ça m'a donné une idée absolument géniale et qui, tu le sais déjà, m'a surtout apporté la réponse. Du coup je suis remonté dans ma chambre, j'ai pris on carnet de note, ma plume et la lavande que m'avait si gentiment envoyé Madame MacDougall.

Quand j'y pense, ça avait pas été difficile du tout, de trouver mon objet pour la chasse aux trésors... Bon, j'ai perdu du temps, c'est sûr, mais il a suffit de demander gentiment à ma professeur de botanique, et elle a dit oui de suite ! J'ai eu ma lavande dans l'heure, je crois. Vraiment, j'espère que l'épreuve d'après sera plus compliquée ! Enfin, je dis ça, mais j'ai quand même galérer à trouver cette fichue salle sur demande !

Ouais, du coup, j'avais ma lavande et je suis retourné au sixième étage. Y avait personne, tant mieux, parce que je crois que c'est un des trucs qui fait que la porte elle apparaît pas sinon. Je crois d'ailleurs que c'est pour ça que je suis resté coincé dans les toilettes. Bref. Y avait personne, et j'ai marché devant 3 fois en pensant très fort « Je dois déposer ma lavande ». Trois passages devant le mur plus tard, et la porte apparaissait. J'ai pas trop perdu de temps, je voulais pas qu'elle disparaisse après tant d'efforts, et je me suis engouffré dans une pièce sombre sans même évaluer le danger. Enfin, quel danger ? Je suis à Poudlard, je risque rien !

Au début, il faisait vachement sombre. Puis au plafond, ou peut-être haut sur les murs, y a des torches qui se sont allumées, et là, j'ai vu des trucs de fou ! Des montagnes et des montagnes d'objets empilés ! J'ai rien compris. J'avais l'impression d'être dans une version hard de ma chambre, vu le bazar. Il y avait des chandeliers, des fauteuils, des cages, des billes, bon, je vais pas tout lister, j'ai mis le plus gros dans mon carnet de note de toute façon. J'ai arrêté d'écrire au bout de trois pages je crois, parce que je doutais de l'utilité de savoir tout ça finalement.... J'ai vachement voyagé à travers l'immense pièce. Le plafond était ultra haut, les objets étaient tous ultra poussiéreux (je suis content de pas être allergique à la poussière, soit dit en passant) et je voyais carrément pas le temps passer. J'avais vu qu'une seule armoire, alors après avoir exploré en long en large et en travers, des étoiles pleins les yeux, je suis allé voir ce que l'armoire avait à cacher. J'ai ouvert, de toute façon, j'étais seul à en juger par le silence qui régnait dans l'immense salle. Et dedans, il y avait effectivement déjà des trucs. J'ai donc ressortis mon carnet, et j'ai noté :

- Dans la jolie armoire noire, il y a un bocal avec des sauterelles vertes, un autre bocal avec des gros vers de terre presque de la taille de mon poing, des jolies boules blanches sur une plante verte, comme du houx mais en blanche et pas des feuilles piquantes, des fleures roses, comme celles dans la serre de botanique, un mouchoir avec un truc qui ressemble à une griffe, ou un ongle, caché dedans.

Franchement, je voyais pas quel genre de potion on pourrait faire avec ça. Du coup, j'ai juste posé mon bouquet de Lavande en prenant soin de le laisser dans le verre d'eau (j'avais vraiment pas envie qu'il sèche...) à côté de tout ça. J'avais de moins en moins l'impression qu'on ferait un truc avec tout ça, et de plus en plus l'impression que c'était que des objets à récupérer, comme je le pensais initialement ! Boh, ça m'a pas perturbé plus que ça, j'avais accomplis mes trois missions en une seule fois, et j'étais super content ! Je pouvais vraiment pas attendre jusqu'à demain pour poser mon objet, parce que j'avais trop peur de pas réussir à l'ouvrir cette salle... Ou pire, que ma lavande elle se fane ! Là au moins, j'étais sûr que j'avais accomplis ma tâche, et que je serais pas recalé pour intégrer le groupe ! J'avais la conscience tranquille, le cœur léger, et des étoiles pleins les yeux !

J'ai refermé la porte, et j'ai regardé ma montre : j'étais grave à la bourre pour la fête que Milo et Félicia avaient organisé ! Fallait encore que je me change, que j'écrive ma lettre et que je prenne une douche surtout. Parce que Parfum Eau de Toilette, c'était pas ultra élégant...

Collecte mystère

Judith affronte Burgess

« Quand la cadette Sørensen essaie de violer un règlement »

Vingt-cinq points. J’avais perdu vingt-cinq points et comble de l’horreur, j’avais écopé d’une retenue un samedi soir. Moi, Judith Sørensen, cadette d’une longue lignée de sorciers au sang-pur, je m’étais fait prendre en train de voler comme une vulgaire mendiante. Et par le professeur de potions qui plus est… Mon humiliation était totale. Trier des flacons de mucus de veracrasse n’était pas une tâche infamante en elle-même mais d’avoir été prise en défaut me mettait hors de moi. Pourquoi n’avais-je pas fait appel à un de mes frères plutôt que de m’en charger seule ? Hannibal, avec son talent d’orateur, m’aurait sûrement été beaucoup plus utile qu’un camarade de ma classe. Mais le mal était fait et maugréer ne me servait à rien… Je savais très bien que, même si mes aînés me l’avaient proposée, j’aurais refusé leur aide. Je devais faire mes preuves et ce n’était pas en courant appeler au secours à chaque difficulté que j’allais y parvenir. Après tout, les ingrédients, c’était plutôt mon domaine.

J’avais été très surprise en recevant cette deuxième lettre : comme d’autres j’avais porté le badge sans trop savoir à quoi m’attendre et en l’absence de nouvelles informations, j’avais un peu fini par oublier ces courriers anonymes. La missive m’avait confié la lourde de tâche de récupérer de la poudre de bicorne. Et cela avant le dimanche suivant… Ce n’était pas une mission facile. Ici à Poudlard, je n’avais aucune chance d’en trouver parmi les ingrédients habituellement réservés aux élèves. Si j’avais été chez moi, à Londres ou en Norvège, il m’aurait suffi d’ouvrir la grande armoire qui contenait habituellement le matériel de potions dont je me servais et que ma grand-mère laissait à ma disposition. Malheureusement, il n’était pas question de lui demander de m’en faire parvenir. Le hibou n’arriverait très certainement pas à temps et je ne tenais pas à attirer les regards. Ce n’était pas un ingrédient commun : à ma connaissance (et sans manquer de modestie, je pense être mieux informée que la plupart des mes congénères de deuxième année), il n’entrait dans la composition que d’une seule potion et pas des moindres : le polynectar. Si ma correspondance venait à être ouverte par inadvertance, il me faudrait expliquer les raisons qui me poussaient à me procurer un élément aussi rare. Et bien que ses intentions soient encore flous, l’expéditeur de ces lettres discrètes ne souhaitait très certainement pas attirer l’attention sur lui. Je ne savais pas très bien où tout cela allait nous mener mais les idées exprimées étaient on-ne-peut-plus claires : certaines personnes ne méritaient pas la place qui leur était accordée. Le deuxième courrier était d’ailleurs beaucoup plus explicite que le premier et l’implication de ces personnes dans l’attentat du ministère ne faisait pas beaucoup de doutes… Mais si personne n’avait été tué, il n’y avait aucune raison de s’émouvoir outre mesure. Un bureau inutile disparaissait et le monde continuait de tourner. Beaucoup de bruit pour rien finalement.

Ne pouvant donc compter sur ma famille pour me sauver la mise, il me fallut réfléchir à une autre solution. Le reste de la fratrie allait sans aucun doute réussir haut la main la mission qui leur avaient été confiée, je ne devais pas rester en retrait. Je ne voyais que la réserve personnelle du Professeur Burgess… Mais mes compétences en matière de sortilèges n’étaient pas suffisantes pour pénétrer par effraction dans le local et m’en sortir en toute impunité. L’idée ne vint lors de notre cours du mardi. L’enseignante avait alors vidé son stock sur son bureau, croyant certainement pouvoir faire un peu de ménage sans être importunée par des élèves de douze ans. A deux reprises, j’envoyais un élève de ma promo distraire le professeur Burgess afin de me permettre de récupérer ledit flacon. Ce fut un échec : ou mon complice n’était pas suffisamment intéressant ou bien notre plan laissait à désirer. Je n’avais alors plus que le cours du lendemain pour retenter ma chance… Il me faudrait ensuite m’avouer vaincue car le délai serait dépassé. Je décidai donc d’inverser les rôles : je me chargerai d’interpeller notre professeur pendant que mon camarade récupérait l’ingrédient sur le bureau. Par deux fois, j’inventai un prétexte pour attirer l’enseignante loin de l’estrade. Le deuxième essai fut le bon. Pas très éclairé, mon complice avait raflé plus d’ingrédients que nécessaire et me les remit devant l’entrée : fort heureusement pour moi, la poudre de bicorne se trouvait parmi eux. Ce petit échange furtif mais mal dissimulé éveilla les soupçons du professeur qui, avant que je n’eus le temps de m’éloigner, me rattrapa et m’ordonna de vider mes poches. Prise en défaut, penaude, je n’eus pas d’autre chose que de m’exécuter et l’erreur de mon compagnon se révéla providentielle : gardant la seule fiole qui m’intéressait bien cachée au fond de mon sac, je posai sur son bureau les deux autres ingrédients. Je ne crois pas avoir reçu dans ma vie une réprimande de ce genre-là. Moi qui était tellement habituée à ne pas faire d’esclandres et à passer inaperçue…

Je devais désormais subir les conséquences de mon manque de discipline mais j’avais réussi mon épreuve et je n’étais pas peu satisfaite. Sans perdre de temps, je me glissai jusqu’au sixième étage alors que la plupart des élèves prenaient le chemin de la grande salle où le déjeuner les attendait. Tout en m’assurant que personne ne traînait dans les parages, je franchis le seuil de la salle sur demande, après avoir soigneusement effectué le petit rituel qui permettait son apparition. Déposant la fiole dans l’armoire du fond, je ne m’attardai pas. Pas question d’être prise en flagrant délit une seconde fois…

(c) DΛNDELION

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Je ne marchais qu’à moitié. Pourquoi ? Parce que la personne qui m’avait demandé de déposer cette foutue fiole dans cette foutue armoire n’avait pas de visage… D’ailleurs, il me semblait bien avoir lu « nous » dans la lettre….ce qui me laissait penser qu’ils étaient plusieurs. Un groupe de personnes qui ne se revendiquait pas pleinement du côté de Blackman, mais qui avait quelques intentions floues. Qu’en était-il, exactement ? Pour être parfaitement honnête, je n’avais pas osé parler de tout ça à quiconque, laissant simplement quelques indices fuiter dans ma discussion épistolaire avec Finn, rien de plus. De toute façon, il ne m’aimait pas, il était donc exclu que je lui fasse confiance… Cela m’agaçait d’ailleurs tout autant que d’avoir dû prendre des risques énormes avec la prof la plus autoritaire (elle se donnait un genre pour ressembler à ses prédécesseurs) de l’école. Finn était insupportable et j’étais consciente de bien le chercher même si, d’un certain point de vue, nous étions du même côté… Le badge qu’il avait arboré presque en même temps que moi (et que Phoenix, Sleibhin, et même Hannibal et Judith, d’ailleurs) en témoignait largement, non ? Rien ne m’empêchait de me sentir largement seule dans cette entreprise, ce qui convoquait chez moi plus d’agacement que de tristesse… C’est donc sans me préoccuper du geste sourd que cela provoqua que je déposais la fiole dans l’armoire déjà remplie de quelques ingrédients, murmurant en même temps : « C’est du poison… alors qui que vous soyez, vous pouvez crever avec ! » C’est bien parce que j’étais parfaitement seule (et pas du tout angoissée à l’idée d’être entendue par quelqu’un…. Personne n’avait pénétré dans la salle sur demande, le couloir était désert, tout autant que cette pièce) que j’avais osé m’exprimer, rageuse d’être dans tant d’incompréhension.

Comment avais-je fais pour obtenir cette fiole de malheur ?! La réponse était simple (ou pas !) : j’avais foiré le cours du professeur Burgess en glissant dans les potions un mélange de scarabées broyés et d’orties écrasées…. La mousse et la fumée qu’avaient parfois provoqués mes ingrédients auraient pu avoir l’air comique dans d’autres circonstances… Je n’avais moi-même pas eu la moindre envie de rire, guettant Burgess du coin de l’œil pour pouvoir attraper la fiole que je visais et que j’avais repéré par le plus grand miracle en installant mes affaires sur ma paillasse. La situation n’aurait pas pu m’être plus favorable et je ne m’attendais pas à voir une toute petite Acromentule, presque effacée avec le temps, sur l’étiquette de l’une des fiole de la prof alors que j’étais en train de mettre en place, dans ma tête, mille et uns stratagème pour pouvoir fouiller les affaires persos de la prof. Une entreprise qui me paraissait impossible d’avance … Mais la fiole était là, à portée de main et les potions de quelques élèves commençaient à prendre des airs de catastrophe. Ma seule réelle tentative physique (après le dépôt de plusieurs ingrédients dans les chaudrons, en douce) fut d’essayer d’approcher le bureau, mais le vautour de Burgess avait l’œil partout et je n’avais pas réussi à mettre la main sur la fiole, retournant à ma place sagement et complètement bredouille. C’est au comble du désespoir, remarquant que Burgess réparait bien trop vite la situation que l’idée du sortilège d’Attraction me vint en tête. C’était une solution comme une autre…peut-être même mon dernier recours pour approcher le bureau. C’est donc en jetant un petit coup d’œil vers la prof (qui n’était pas si loin de moi) que je me concentrai comme jamais, fermant presque les yeux, ne visualisant qu’une chose : la fiole de venin d’Acromentule, avant de chuchoter un « Accio » sous la table, serrant ma baguette dans ma main en y croyant comme je n’y avais jamais cru. Contre toute attente, la fiole décolla, traversant les quelques mètres qui nous séparaient sans un moindre bruit. Quelqu’un l’avait peut-être vu ? Quelqu’un allait peut-être dire « OH REGARDEZ ! » mais
….rien…. J’étais bouchée bée, choquée d’avoir réussi mon sort, mais la sensation n’empêcha pas un réflexe ultime de saisir la fiole au vol et de la fourrer dans la poche intérieure de ma robe de sorcier avant de remettre mes mains sur le premier bocal d’ingrédient qui se trouvait sur ma paillasse. Les secondes s’écoulèrent ensuite….des secondes où rien ne se passa, où je ne pensais qu’à la fiole et à la chance incroyable que j’avais eue ! J’avais donc réussi quelque chose qui me semblait impossible ? La voix de Burgess qui s’éleva près de moi en me sortant de mon état d’euphorie me laissa penser à la réponse suivante : presque. J’avais presque réussi l’entreprise, mais la prof voyait de ses yeux les résidus de scarabées et d’orties que j’avais écrasés à la hâte et que je n’avais pas dissimulées. Il me sembla entendre quelque chose comme « vous ne croyez tout de même pas que je ne sais pas quels ingrédients ont provoqué tout ça, Sherwin ?! », mais mon esprit était ailleurs. Burgess m’avait promis qu’elle allait me donner la punition de l’année pour avoir voulu m’amuser (et pour avoir, par la même occasion, raté la potion de manière royale !) dans son cours, mais j’avais du mal à démêler mon esprit. Les regards des autres ne m’échappèrent pas non plus… des regards désapprobateurs, des regards presque plein d’admiration parfois, pour avoir osé faire ça chez Burgess…

Au bout du compte, j’avais réussi. Je refermai la porte de l’armoire après avoir jeté un dernier coup d’œil dégouté à la fiole de venin d’Acromentule, et avant de quitter la salle sur demande, style de rien. Le prochain cours ne commençait que dans 40 minutes…

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J’ai attendu la dernière minute pour me rendre à la salle sur demande. Enfin presque… Je me suis dit qu’avec la soirée Poufsouffle, j’aurai un peu plus le champ libre pour me balader dans les couloirs sans attirer l’attention. Dans les faits, je vais quand même régulièrement m’entraîner dans la salle sur demande ou dans les vieilles salles inutilisées, ce n’était pas si hors du commun, mais je préfère prendre mes précautions. Après la lettre que j’ai reçue de Milo, je ne tiens pas à prendre le risque de le croiser dans le couloir. Je ne suis pas sûre qu’il me laisse partir avec de simples explications sur un entraînement en sortilèges. Est-ce qu’il m’enverrait de nouveau au dortoir ? Je ne sais pas s’il a le droit de le faire avant l’heure du couvre feu. C’est sûr que la nuit, ce serait plus discret. Si c’est Tracy qui fait sa ronde, je suppose qu’elle me laisserait en paix, mais ce ne serait sûrement pas le cas de Cruz. Les préfets de Gryffondor, je ne sais pas trop quelle est leur politique sur le sujet, je pense qu’il vaut mieux ne pas tester dans ses conditions.
J’aurais pu y aller tout de suite après ma visite chez le professeur Armstrong, mais j’ai espoir que quelques autres objets de la quête soient déjà dans l’armoire. Cela pourrait sûrement l’aider à savoir ce qu’il se trame. Evidemment, il fallait espérer que tout le monde ne fasse pas comme moi. Je me prépare comme si de rien n’était pour la soirée, et soudain, oh quelle maladresse, au moment de partir, je répends sans faire exprès le contenu de mon encrier sur mon beau t-shirt jaune. « Les filles, je me change et je vous rejoins, faut que je trouve des trucs propres ! ». Dans les faits, j’ai déjà préparé une tenue dans mon armoire ce matin. Je l’enfile, et je me rends vers le sixième étage. Je me répète en boucle « je vais m’entraîner à jeter des sorts dans la salle sur demande, j’ai besoin de cibles. Je n’ai pas envie de casser les meubles des salles inutilisées, j’ai déjà du en réparer l’année dernière. » . Toujours mettre un peu de vérité dans ses mensonges, au cas où je croise quelqu'un.

Arrivée au sixième étage, je chasse ces pensées. Maintenant, je me concentre afin de faire apparaître la salle sur demande. Mon cœur s’accélère. Pourvu qu’elle se présente à moi. Pourvu que personne ne me voit. Pourvu que… rien d’horrible ne m’attende à l’intérieur. Elle apparaît. Je prends une grande respiration. Toujours mettre un peu de vérité dans ces mensonges : « J’ai prétexté avoir une question pour obtenir un rendez-vous avec le professeur Armstrong et essayer de repérer sa réserve ou les veracrasses. J’ai vu où se trouvait sa réserve et elle n’avait pas l’air protégé. J’ai attendu qu’il aille s’occuper des créatures avant un cours pour me faufiler dans son bureau et prendre le mucus sur l’étagère. » Je répète cette explication mentalement plusieurs fois et je pénètre dans la salle, fébrile.
Je dépose ma fiole sur l’étagère, au fond avec les autres ingrédients déjà présents. Je prends un instant pour les observer, comme j’observerai du matériel avant de me mettre à construire quelque chose. J’espère ainsi mémoriser un maximum de détails en un minimum de temps : des espèces de trucs gluants dans un bocal ? Des vers peut-être ? Ils sont ventousés aux parois de leur prison. Des baies blanches, regroupées par trois sur une branche. Des fleurs blanches, toutes touffues, 5 pétales, un peu de jaune. Des brins de lavande, ça au moins, c’est facile. Un flacon de poudre claire et épaisse. Une fiole avec une araignée dessus, du venin d’accromentule du cours de potion ? Un insecte vert, aux grandes ailes transparentes, comme en dentelle. Un mouchoir, que je n’osais pas ouvrir. J’espérais que personne n’avait été obligé de collecter de la morve.

Je repars comme je suis venue. Est-ce que j’arriverai à me souvenir de tout ça jusqu’à ce que je puisse le transmettre ? Est-ce que ça servira à quelque chose ? Pourquoi est-ce que ce n’est pas tombé sur quelqu’un d’intelligent qui pourrait mettre un nom sur ces choses ? Est-ce que beaucoup de gens viendront après moi? Je ne m’attarde pas plus longtemps. Il est temps que j’aille dire bonjour à quelques personnes à la soirée Poufsouffle. Je me suis débarrassée de cette fiole qui pesait si lourd dans ma poche.

Maintenant, c’est mon cœur qui est lourd. Je ne peux m’empêcher de penser que le pire est à venir.

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La Salle sur Demande

En tout début d’année, cette première lettre envoyée par un anonyme avait déjà bousculé les pensées de Maxime. Il était ravi de voir que les choses n’étaient pas terminées à Poudlard, il n’était pas seul, d’autres personnes pensaient comme lui, c’était évident. Mais au sein de château, elles se faisaient très très discrètes. Mais il n’était pas seul, c’était à présent une évidence. Il avait donc porté le badge en forme de goutte de sang, un peu plus qu’une journée, il s’était fait repérer par quelques personnes, on lui avait même posé des questions. Conscient qu’il ne devait pas se faire repérer de la sorte, il décida d’abord de mentir, tout en retirant le badge rouge.
S’en suivit une seconde lettre, on rentrait maintenant dans le vif du sujet. Elle lui apprit qu’il y avait plusieurs personnes susceptibles d’être intéressées. Cela plaisait beaucoup au Serpentard, faire partir d’un club fermé, d’une élite. C’était grisant.
La missive stipula aussi que des évènements avaient eu lieu au ministère. Maxime ne lisait pas particulièrement les journaux, mais forcément à Poudlard, dans les couloirs, dans la grande salle et même parfois en cours, les élèves parlaient. Et ce genre de grosse information, ne laissait pas indifférent. Cependant, le vert et argent était moins ravi de la tournure que prenait les évènements. Ridiculiser les moldus, privilégier les sorciers de naissance oui, mais s’en prendre aux créatures magiques cela lui plaisait en effet beaucoup moins. Les vampires, vélanes et loup-garous étaient cités. Maxime ne méprisaient pas ces créatures, bien au contraire. Jaswinder, une bonne connaissance à lui, était en plus demi-vélane et cela ne le dérangeait pas du tout. Il ne s’en formalisait pas complètement, mais ça l’embêtait. Il ne comprenait pas pourquoi l’inconnu voulait également s’en prendre à ces espèces. Les moldus devaient en avoir peur, mais pas les sorciers. Il était possible de vivre avec eux, il y avait des mesures à prendre. Mais ils étaient des sorciers, avec des pouvoirs après tout, rien était impossible. Que les choses soient différentes que sous Blackman, cela n’était pas plus mal. La torture, vraiment si cela l’exigeait, pour les récalcitrants et les acharnés, mais sinon non, elle n’était pas indispensable. Peut être tout devait être fait plus intelligemment.

En dernier lieu, la lettre parla d’un ingrédient à récupérer, de manière à tester la confiance et la prise de risques des participants. Maxime était chargé de récupérer de l'eau du fleuve Léthé dans la réserve personnelle du professeur Burgess. Il n’osa pas aller la trouver pour lui demander directement. Par peur de ce qu’elle pouvait dire ou penser, et aussi de se faire découvrir. Il décida donc de s’y prendre de manière illégale, dissimulée. Il n’était pas trop pour de base, mais aux grands maux, les grands remèdes. Pour parvenir à ses fins, il fallait parfois enfreindre le règlement. Le Serpent attendit donc l’heure du repas, afin que le moins d’élèves possibles se retrouvent sur les lieux du méfait, ainsi que bien entendu, le professeur Burgess. Vu que c’était dans sa réserve personnelle, où le jeune homme devait se rendre.
Il déverrouilla les serrures, à l’aide du sortilège Alohomora, et fit donc son maximum pour se faufiler et se dépêcher de récupérer l’ingrédient désiré. Ce qui fut chose faite, le Serpentard s’en alla donc dans son dortoir, avec le précieux ingrédient. Son cœur battait la chamade, il était bien content d’avoir pu accomplir sa tâche, sans s’être fait attraper.

Mais tout n’était pas encore terminé, pour achever complètement sa mission, il devait ensuite se rendre dans la salle sur demande.
L’adrénaline, l’excitation, l’appréhension, un cocktail détonant. Il n’avait pas l’habitude de tout cela, le vert et argent étant ordinairement calme et sérieux. Mais il y prenait goût. Il avait le sentiment d’appartenir à une société secrète, il adorait ça !
Le jeune sorcier se rendit par la suite au sixième étage, il fallait trouver la salle sur demande. Il n’avait pas l’habitude de venir à cet étage et ne s’était encore jamais rendu dans cette salle, ne sachant pas où elle se trouvait, cela prit un certain temps. Il passa devant la salle de cours d’Arithmancie, n’ayant pas choisi cette option, il n’y venait pas. Aussi, il y avait le bureau du concierge, qu’il prit bien soin d’éviter !
Il passa et repassa, et repassa encore dans ce couloir, il voulait trouver cette salle, il n’avait pas pris tous ces risques pour rien, pour arriver à, devant des murs vides… Il commençait à stresser, quand soudain après ses allers-retours, en pensant très fort à ce qu’il désirait, une porte apparut. Ah la magie de Poudlard, il aimait cela. Il entra vite dans cette fameuse salle sur demande. L’étagère était là. Il n’y avait personne d’autre. Mais plein d’autres ingrédients. Il y déposa sa fiole, contenant de l'eau du fleuve Léthé, puis quitta les lieux, sans être vu. Il se rappela en quittant les lieux, que lors de sa première année à Poudlard, les élèves avaient dû préparer une potion d’amnésie, contenant cet ingrédient. Intéressant...

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