Madison lui assurait que ce n’était pas de sa faute si elle était tombée au sol mais quand bien même elle disait qu’elle aurait dû faire attention, Jayden ne pouvait pas la croire. Cette fille était tellement fantastique qu’elle préférait prendre la culpabilité de cet acte à sa place alors que, clairement, il se savait le seul fautif de cette histoire. Il avait stressé à l’idée qu’elle ait pu se faire un seul bleu ou une écorchure éventuelle à cause de son manque de rapidité. Mais ce qui marqua avant tout son esprit fut ce qu’elle dit à la fin… lui en vouloir lui détruirait le cœur ? A cette entente, il sentit le sien bondir. Non, bien sûr que non, il ne voulait pas que le cœur de Madison soit détruit ! Il ne fallait donc pas qu’elle lui en veuille et apparemment, rester à ses côtés lui était positif. Il sourit maladroitement, ce qui contrastait drastiquement avec ses habituelles expressions faciales.

« Tu es sûre ? Je suis soulagé de l’entendre et si ça peut te rendre heureuse, je resterai près de toi pour toujours. »

Il ignorait si elle le souhaitait également mais il n’avait pas pu s’empêcher de le lui dire. Chaque seconde écoulée lui donnait l’envie de lui avouer son amour de façon plus concrète mais il ne voulait pas la brusquer et risquer de rater son approche. Il fallait se montrer tendre avec les filles et notamment celle pour qui on était prêt à se battre pour obtenir son attention. Madison était aussi délicate qu’une pétale de rose et Jayden comptait donc la manipuler avec beaucoup de précautions. Dans un sens, il semblait aimer cela, lui aussi. Il n’avait jamais réellement fait preuve de douceur et de tendresse mais aujourd’hui, c’était quelque chose qui l’enveloppait, quelque chose qu’il vivait avec le sourire et qui paraissait le mener jusqu’au comble du bonheur.

Lorsqu’il avait posé l’index sur sa peau, il avait même cru ressentir de la gêne de sa part et il se demanda s’il n’avait pas mieux fait de ne pas faire ce geste. Mais le rosissement de ses joues pouvaient peut-être témoigner d’autre chose, non ? Peut-être qu’elle avait apprécié ? En tout cas, il était prêt à faire ce qu’elle voulait qu’il fasse. Evidemment que cela lui briserait le cœur qu’elle lui dise de s’en aller ou de dégager mais il ferait selon sa volonté, parce qu’il l’aimait du plus profond de son cœur, comme il n’avait jamais aimé personne d’autre au cours de son existence.

Au moins, Madison n’avait pas rejeté son aide et elle lui prit la main pour qu’elle puisse se relever. Ce contact était électrisant, grisant et Jayden sentit son propre visage se réchauffer d’une chaleur bien trop soudaine pour être naturelle. Etait-ce cela que le sentiment de l’amour ? C’était agréable… c’était sans doute le sentiment le plus beau qu’il ait ressenti. Il se sentait plus ouvert et plus sensible à tout ce qui touchait sa partenaire et il entendait même son cœur tambouriner alors que ce n’était pas le sien. Il se demanda alors si Madison ressentait la même chose chez lui puisqu’effectivement, le sien battait à la chamade. Et comme pour concrétiser une partie de ses pensées, il ne put s’empêcher de lui faire cette révélation dans laquelle il lui avouait combien elle comptait pour lui. Il n’était plus possible d’imaginer un quotidien sans Madison. Il désirait la voir et être près d’elle le plus souvent possible, être présent à chaque fois qu’elle en aurait besoin et il était prêt à renier toutes ses habitudes juste pour la rendre heureuse si son amour était réciproque. Et il l’espérait.

Peut-être s’emballait-t-il trop vite mais il avait l’impression que la portée de ses phrases touchait sa belle et qu’elle se détendit à chacun de ses mots. Elle lui paraissait totalement ouverte, elle aussi… Comme si elle comprenait à quel point ce qu’il ressentait à son égard était vraiment puissant. Le regard béat, le sourire grandissant, le Serpentard attendit son aval ou une simple réponse positive qui montrerait qu’elle était un minimum réceptive à ses excuses. Il s’en voulait terriblement et il se sentait suffisamment fort pour pouvoir déplacer des montagnes si cela pouvait lui permettre de pardonner ses actes d’ignoble et odieux garçon. Comment avait-il pu se conduire ainsi devant la plus jolie et la plus gentille fille de la classe ? Autant il n’avait encore actuellement aucun scrupule à le faire à Jade ou à Roxy, autant Madison… c’était autre chose désormais. Il se jura de ne plus lui faire de mal et de toujours lui apporter ce qu’elle souhaitait. Si elle lui demandait de faire ses lacets chaque matin, de lui préparer son petit-déjeuner dans la Grande Salle, de lui faire tous ses devoirs et même de l’aider à se coiffer, il le ferait avec le sourire et sans lui dire non. Madison aurait juste à le lui en donner l’ordre et il l’exécuterait.
Mais ses pensées furent tirées par un geste de la part de la jeune fille qui le plongea dans l’épanouissement le plus total. Ce baiser sur la joue lui fit pousser des ailes d’un seul coup et Jayden rougit davantage. Elle était tellement magnifique… en plus d’être magique dans tout ce qu’elle entreprenait. Voilà qu’elle avait réussi à l’émouvoir davantage et il se sentait rayonner.

« Merci Jayden...ça compte beaucoup pour moi. »

Il l’observa calmement en train de caresser sa rose retenue dans son chignon. Sa coiffure lui allait à merveille et le deuxième année venait d’imprimer à jamais cette image de Madison plus resplendissante que jamais.

« Les roses rouges sont les symboles de la Saint Valentin car en langage des fleurs elles signifie l'amour et la passion. Cette rose avant qu'elle ne perde des pétales...je voulais te l'offrir... »

Cette phrase venait d’accélérer encore plus son rythme cardiaque qui avait pourtant presque atteint la vitesse du son. Ce qu’elle venait de lui dire le réconforta tellement qu’il s’empêcha de vouloir la prendre dans ses bras trop brusquement. L’amour et la passion étaient donc ce que Madison souhaitait lui partager et cela en disait beaucoup. Cela disait même tout.

« C’est vrai ? C’était vraiment pour moi ? » Demanda-t-il bêtement, ayant quasiment du mal à le réaliser.

Madison pouvait après tout avoir tous les garçons à ses pieds tant elle était parfaite. Alors pourquoi choisir celui qui lui en avait fait le plus baver ? Ce choix n’était pas le plus judicieux, même s’il en était très heureux. Et lorsque la Poufsouffle baissa les yeux en prenant le temps d’inspirer profondément, Jayden s’impatientait presque. Les émotions en folie dansaient dans son esprit et pour la première fois, il perdait son self-control. Il avait l’envie de s’écarter de cette foule avec Madison, de l’emmener dans un coin où ils seraient plus tranquille pour parler. Et peut-être l’embrasser ? Cette idée le fit aussitôt détourner les yeux de sa belle. C’était très embarrassant d’y avoir pensé…

« Je ne mérite pas tous tes compliments, je ne suis même pas sûr de posséder toutes les qualités que tu me trouves. Je suis tout le contraire de toi. Toi tu es un garçon brillant, bien plus que tous les garçons de cette école. Tu es doué dans tous les domaines et chaque chose que tu fais, tu les rends encore meilleur. Tu as le pouvoir de changer le monde en plus beau en tous cas...tu changes le mien en quelque chose de meilleur... »

Ces compliments lui allaient droit au cœur mais il croyait fermement qu’elle se trompait là-dessus. Il n’avait que des défauts alors que elle, elle incarnait toutes les qualités de ce monde. Sa maladresse n’émanait que de la jalousie de quelqu’un qui avait dû lui jeter un sortilège depuis sa naissance mais il l’aiderait à y faire face.

« ... moi je suis juste maladroite. Je suis quelques peu gourde et pas du tout agile. Je ne possède aucun talent particulier, j'ai l'impression que tout ce que j'essaye de faire...je le brise. J'ai peur de paraître idiote. Surtout devant toi. Je possède beaucoup de défauts, et toi tu possède bien plus de qualités que tu ne le crois. Et pourtant...malgré ça... »

Jayden trouvait qu’elle se rabaissait beaucoup trop et que l’humilité ne devait pas être utilisée de façon abusive. Elle avait tout pour pouvoir se vanter et il était sûr que ses talents étaient bel et bien présents. D’ailleurs, il n’apprécia pas la voir baisser le regard tout en lui disant cela. C’était comme si elle avait honte d’elle-même et ça, c’était inacceptable. Elle devait se rendre compte de son charme, de ses atouts nombreux et de l’effet qu’elle lui faisait en posant ses yeux sur lui. Il se permit de relever tendrement son menton pour pouvoir se perdre à nouveau dans l’océan profond et délicat de ses sublimes prunelles. Il pourrait s’y plonger pour toute une éternité tant elles le captivaient. La proximité était telle qu’il se sentit de plus en plus mal à l’aise mais en même temps, il puisait, dans ce contact physique, suffisamment d’audace pour lui répondre.

« Non, tu te trompes, Madison. Pardon de te contredire mais c’est toi qui possèdes toutes ces qualités. Tu es remarquable, tu fais le bien autour de toi, tu apaises tes proches, tu les fais rire et, par-dessus-tout, tu me rends sans doute meilleur. C’est toi qui changes mon univers et qui me fais cesser d’être un éternel imbécile. » Déclara-t-il avec sincérité.

Son ventre en vibrait presque tant la situation le chamboulait. Il adorait ce qu’il était en train de vivre mais cela restait encore nouveau donc il avait l’impression de mal faire les choses ou de ne pas bien expliciter sa pensée. Et lorsque Madison lui avoua qu’elle l’aimait, son faciès prit définitivement une teinture rouge pivoine. Il avait l’impression de manquer d’air et ces trois derniers mots prononcés par sa voix harmonieuse et enchanteresse ne cessaient de se répéter en écho dans sa tête. Elle l’aimait… Elle l’aimait aussi ! Le garçon était désormais sûr d’être le plus heureux des élèves dans ce château. Savoir qu’il était suffisamment digne d’être aimé par cette fille élégante et adorable valait plus que tous les merveilleux cadeaux du monde.

« Je t’aime aussi, Maddie, lui répondit-il avec plus d’assurance. J’aurais dû m’en rendre compte plus tôt… Mais mieux vaut tard que jamais, non ? Et puis, peu importe ce que dira Sage ou mes autres amis, tu passeras avant eux. D’ailleurs, il faut que tu saches que tes sourires m’ont toujours intrigué et que, d’une part, j’ai toujours trouvé que tu étais une fille géniale et magnifique, même si je me voilais la face à ton sujet. Mais maintenant, c’est encore plus évident et j’ai envie que tu saches aussi que je suis prêt à tout pour toi ! Et euh…»

Il se mordilla ensuite légèrement la lèvre inférieur, reprenant un air plus sceptique et gêné.

« Est-ce que je peux… est-ce que tu peux fermer les yeux ? Fais-moi confiance, je ne te ferai pas de mal.»

Jayden vivait sans doute l’un des meilleurs moments de sa vie, même s’il était sous l’influence d’un philtre d’amour. A cet instant, plus rien ne comptait que les beaux yeux de Madison. Il se sentait pleinement dévoué à elle et il était prêt à tout faire pour pouvoir la satisfaire et continuer de la faire sourire. Elle était tout pour lui et il ne concevait plus son quotidien d’élève à Poudlard sans la présence de sa petite Poufsouffle tant aimée. Plus rien n’avait d’importance par rapport à elle. Au diable les conflits qu’il avait pu avoir avec les autres élèves, cela ne lui traversait même plus l’esprit et il en était de même avec ses souvenirs assez mauvais en compagnie de ses parents. Son alcoolique de père qui le battait pour des raisons risibles n’était plus qu’une infime partie de son existence et même sa mère, qu’il aimait pourtant beaucoup, n’avait plus sa place dans son cœur. Au fond, Jayden avait toujours voulu avoir la vie facile en évitant les obstacles les plus durs et Madison représentait actuellement ce guide qui lui permettait d’arpenter les chemins les plus doux, les plus agréables et les moins dangereux. Il se laissait guider par l’amour qu’il ressentait à son égard et la puissance de ces sentiments lui donnait l’impression d’être plus fort que jamais et notamment grâce à celle qui lui faisait face. Sa splendeur était époustouflante.

« Oui elle était pour toi, vraiment. Et même si à présent elle est dans mes cheveux, sache que cela n'enlève en rien le fait qu'elle devrait se trouver dans tes mains. »

Ce qu’elle disait était adorable et cela valut un autre sourire de la part de Jayden qui comprenait maintenant l’étendue des sentiments de sa partenaire. Plus les secondes s’écoulaient et plus il faisait face, à son plus grand bonheur, à la réciprocité de son amour. Plongé dans sa propre bulle, la cacophonie des alentours ne semblaient pas atteindre ses sens auditifs. Toute son attention était focalisée sur Madison qui avait réussi à tout capturer de lui ; son regard, ses ressentis ainsi que son cœur qui ne battait que pour elle à un rythme record. Un hochement de tête de sa part fit comprendre à la jeune fille qu’il était d’accord avec ses propos et qu’il soutenait totalement la métaphore de cette rose. Quel honneur de se voir partager une si jolie fleur et surtout venant de Madison elle-même. Aujourd’hui, Jayden percevait les végétaux sous un autre angle, comme s’ils étaient des perles que laissaient sa belle derrière son passage. Cette rose, au même titre que son amour et sa passion, était la perle ayant le plus de valeur à ses yeux. Il l’observa, confortablement installé dans le chignon parfait de la jeune fille, puis il amena à nouveau ses prunelles vers les siennes.

La conversation avait tourné sur les compliments mutuels qu’ils se faisaient tout en se rabaissant chacun envers l’autre. C’était presque un duel de celui qui saurait le mieux mettre l’autre en valeur et Jayden ne comprenait pas vraiment l’obstination avec laquelle Madison conduisait la discussion en refusant de comprendre qu’il n’était pas aussi bien qu’elle et qu’il avait bien plus de défauts qu’elle ne le pensait. Derrière son sourire, ses joues rosies, son expression attendrie et surprise se cachait la créature la plus parfaite, celle qui était irréprochable du début à la fin et qui méritait tellement de vivre une belle vie. Le Serpentard rêvait d’être cette personne qui pourrait lui apporter tout ce qu’elle désirait et même s’il doutait encore d’être digne d’elle, il savait toutefois qu’il serait capable de lui apporter cela. Même s’il le ferait avec maladresse, il irait jusqu’au bout des choses pour sa Maddie. Et cette dernière venait de provoquer un nouveau frisson délectable et enchanteur lorsqu’elle lui prit la main. Il la laissa faire, baissant le regard pour contempler sa douce main qui avait cherché le contact d’une manière plus entreprenante. Jayden appréciait le geste et il serra docilement la sienne avec l’idée de ne plus jamais la relâcher. Ce contact concrétisait presque leur union et il prouvait que leur amour était plus solide que l’acier. Rien ne les séparerait et le deuxième année s’engageait à la protéger et à la suivre partout où elle voudrait de lui.

« Et l'éternel imbécile que tu dis être est certainement l'imbécile le plus parfait de cette école. Tout le monde fait des erreurs Jayden et je suis la première à en faire malgré ce que tu pourras dire. »

Tout le monde faisait des erreurs mais est-ce que quelqu’un avait réussi tout autant que lui à faire pleurer une amie sans s’être soucié d’elle durant plus d’un mois ? Sans lui avoir accordé un seul regard en pensant qu’elle ne lui serait d’aucune aide, de toute manière ? Cela, Jayden ne l’oubliait pas et davantage sous l’effet du philtre d’amour. Sa culpabilité était décuplée et surtout plus assumée qu’en réalité où il préférait l’enfouir pour ne pas se sentir trop mal à son égard parce qu’il savait que ce qu’il lui avait fait n’avait pas été sympathique du tout. Il voulait tellement se donner l’opportunité de se faire pardonner en plus de lui montrer à quel point il l’aimait comme personne ne l’aimera un jour.

« Mais cela n'entache en rien ce que tu es là et tu es une bonne personne Jayden. Un garçon génial auquel je tiens énormément et dont je ne supporterai pas qu'il se dénigre devant moi. Parce que tu mérites tout le bonheur du monde Jayden Rosenbach. »

Madison tenait énormément à lui… c’était bien ce qu’elle avait dit. Encore une fois, ses jolies phrases trouvèrent écho dans l’esprit du garçon qui ne cessait de rougir tout comme elle, se repassant ces phrases qui le rassuraient et lui réchauffaient le cœur. Il n’était pas d’accord avec ces compliments qu’il préférait amplement mieux les lui retourner mais il devait admettre que cela faisait tellement du bien d’entendre l’être aimé dire de telles choses… Il s’en sentait si bien dans sa bulle et il priait Merlin que cette scène ne s’arrête jamais et que leur amour perdure dans le temps.

« Très bien, j’arrête de me dénigrer devant toi si c’est ce que tu souhaites. Mais entre nous deux, c’est toi qui mérites avant tout le bonheur du monde et je compte bien te l’apporter sous toutes les formes que tu voudras. Tu es ma reine, Maddie. »

La main dans la main, jamais la journée ne lui avait parue aussi magnifique et ensoleillée. Il ressentait toujours des frissons grisants suite à ce contact mais cela ne l’empêcha pas d’avoir suffisamment d’audace pour répondre à la déclaration de l’élue de son cœur. Il lui avoua qu’il l’aimait et le sourire de la jeune fille s’agrandit et elle rougissait de plus belle. Elle pouvait prendre toutes les expressions faciales possibles qu’elle serait toujours la plus merveilleuse des filles qu’il n’ait jamais rencontré. Encore et encore, il ne se détacha pas de ses beaux yeux et il prit plaisir à les contempler d’aussi près. D’habitude, leur amitié leur imposait un minimum de distance mais désormais, c’était révolu. Il se sentait si proche d’elle que c’en était à la fois enivrant et un peu gênant. Il manquait d’habitude et même un philtre ne donnait pas confiance à quelqu’un à cent pour cent sur des actions qu’il n’avait encore jamais accomplis. Tout se chamboulait en lui entre la crainte de ne pas réussir à se montrer à la hauteur, l’illusion d’en être pourtant capable et l’envie irrésistible de laisser libre court à ses instincts et à son cœur sans s’occuper de sa raison, ni de ses blocages. Leurs cœurs battaient à l’unisson, ils étaient liés et cette garantie devait pourtant pouvoir le rassurer un peu, non ?

« Et moi donc...je me demande encore comment j'ai pu être aveugle à ce point...Je t'ai toujours trouvé beau garçon et j'ai toujours su que tu possédais en toi des qualités que toi même tu ne voyais pas et que tu ne sembles encore pas voir aujourd'hui, mais je te le dis et tu peux me faire confiance, elles sont bien réelles. Je ne te mens pas. Je me suis attachée et dans un sens j'ai toujours tenu à toi même si aujourd'hui je le rends compte que c'était bien plus fort que ça. Et quoi que les filles puissent aussi en dire, quoi qu'elle pense de toi. Je ne changerai jamais d'avis soit en sûr, je serais toujours là pour toi si tu as besoin de moi. »

Cette nouvelle révélation le fit sourire à nouveau alors qu’il se sentit flatté d’avoir toujours été le style de garçon de Madison. Au moins, il pouvait ‒ ou du moins sa version de lui philtrisée ‒ être certain qu’il lui plairait, peu important la suite des choses. Quant aux qualités dont elle parlait, il acceptait finalement de leur accorder de la véracité. Si c’était Madison qui le disait, c’était peut-être vrai… Il soupira doucement tout en glissant lentement ses doigts entre les siens dans un geste qui concrétisait mieux leurs sentiments.

« Tu es têtue mais c'est ce que j'aime aussi chez toi... Alors c'est d'accord, je te crois et moi non plus, je ne te laisserai jamais tomber. D’ailleurs, je ne pouvais pas rêver mieux car je pense vraiment que tu es la fille qu’il me faut. Tout ce qui se trouve autour de nous parait bien fade à côté de toi. Je n’ai même plus envie de te lâcher des yeux, si tu veux savoir. »

Il lui avouait tout cela avec une certaine gêne mais tout en faisant en sorte que Madison n’y voit là que de l’assurance. Après tout, il ne comptait pas lui cacher le fond de sa pensée et comme il savait que son amour était réciproque, il se permettait de lui dire tout ce qu’il lui traversait à l’esprit. Néanmoins, la difficulté de cette étape n’était rien face à celle dans laquelle il venait de s’engouffrer. Son cœur battait rapidement, cette fois de stress. Et il ne pouvait que s’en prendre à lui-même d’avoir voulu écouter le désir de ses émotions. Il venait de rouvrir la bouche pour lui demander de fermer les yeux et Madison en parut légèrement déconcertée. Elle devait ignorer ce qui l’attendait et Jayden préféra se dire qu’elle serait consentante. Il avait voulu lui demander son autorisation avant mais il trouvait ce genre de demande pas très classe et surtout, cela n’avait de valeur que lorsque l’on s’y attendait le moins ; il voulait la surprendre.

« Je te fais confiance, plus qu'à n'importe qui d'autre. »

Cette ultime phrase qui lui donna l’accord d’exécuter l’acte qu’il avait en tête le réchauffa davantage mais elle le rendit encore plus nerveux. Dans quoi s’était-il embarqué ? Il le voulait vraiment mais, d’un autre côté, il craignait de ne pas gérer du tout. A son âge, il était évident qu’il n’avait encore jamais été aussi loin avec une fille et il ignorait comment il fallait s’y prendre. Sa seule référence étaient les films moldus… Toutefois, il n’avait pas le temps de réfléchir puisqu’elle avait déjà fermé les yeux depuis quelques secondes. Il repoussa nerveusement ses mèches de cheveux en arrière, prit une profonde inspiration et s’approcha de Madison. Son cœur était le seul instrument qu’il semblait entendre désormais et il crut qu’il allait finir par le lâcher alors que sa main qui tenait celle de Madison vint s’échapper doucement de son emprise pour s’appuyer délicatement contre l’une de ses omoplates. L’autre se posa au niveau de sa taille mais il n’osait pas trop la toucher, se contentant surtout de l’effleurer du bout des doigts. Puis, il ferma ses yeux à son tour. Il fit le vide dans sa tête, ne pensant qu’à l’instant présent où il pourrait signifier très exactement à la Poufsouffle l’étendue de ce qu’il éprouvait envers elle. Il priait presque pour qu’elle apprécie ce premier baiser amateur…

A l’instar de ce qu’il avait vu dans ses films, il approcha son visage du sien, posant, toujours avec une délicatesse qui ne lui était pas habituelle, ses lèvres contre les siennes. Tout de suite, ce fut l’embrasement. C’était certes un baiser timide mais qui, pour une première, avait bel et bien une allure charnelle à ses yeux. Il y avait mis toute sa passion, toute son affection et sa tendresse. Il lui avait transmis ce qu’il pensait d’elle, toute la place qu’elle occupait dans son cœur et dans son esprit. Ce nouveau contact plus intime l’enflamma donc de l’intérieur et il avait l’impression d’être dans un monde irréel où tout était possible et où la joie était reine. Les papillons dans le ventre, la belle chaleur et l’amour omniprésent raisonnaient comme la plus fantastique des poésies. Et quand il rouvrit les yeux tout en libérant les lèvres de Madison, il se rendit compte qu’il avait finalement pris un peu plus de confiance et que la main qui avait frôlé sa taille s’était à présent posée entièrement dessus.

« Je te l’ai sûrement déjà dit mais t’es vraiment une incroyable et superbe fille. Ne l’oublie pas. » Conclut-il avec un sourire en coin.