everyone has a dark side ■ edward

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

"ft edward"

and if people can see themselves for who they really are, they will know that every person has a dark side.

1 Novembre 2022

La bataille avait été rude et elle s’en était sortie avec un poignet cassé, qui était encore en train de se ressouder, ainsi que d’égratignures déjà refermées grâce aux potions et à la magie. Une fois qu’elle s’était retrouvée lavée et qu’elle s’était préparé, elle avait été dans la Grande Salle pour manger un peu. Là, elle avait fait son annonce spectaculaire, se faisant huer – mentalement – par beaucoup d’élèves, car personne, en présence du Directeur, n’aurait osé proférer le moindre son. Le repas s’était presque déroulé dans le silence le plus complet qu’ils n’eussent connu depuis nombre d’années. Le directeur avait souri et il avait quitté la pièce. Tout le monde avait onc choisi une place et avait commencé un repas matinal, beaucoup n’avant que peu d’appétit, ou certains beaucoup malgré les derniers évènements. Jude pouvait encore entendre les cris de la bataille ou ceux des Nés-Moldus. Le rire du Directeur aussi, les bruits des insignes tombant par terre dans un fracas assourdissant dans le silence, le bruit des cravates de soie qui tombait au sol dans un bruissement qui, vu les circonstances, faisait froid dans le dos. La jeune fille savait que cela hanterait longtemps ses nuits, mais jamais autant que ses camarades jetés aux cachots les plus froids du Château. Elle réprima à grand mal un frisson d’horreur et s’assit comme tous les autres.

Jude se tenait bien droite, assise sur son banc et fière, hautaine, un léger rictus garnissant ses lèvres. Elle savait qu’elle s’était attisé la colère de plusieurs et la sympathie de d’autres. Elle pouvait sentir tous les regards sur elle, tous ceux qu’on lui jetait directement, et ceux plus discret des autres. Jude continuait de manger ses pâtes et ses légumes comme si rien n’était, comme si c’était une journée normale. Le soir était tombé et la Grande Salle était très silencieuse, pour une des très rares fois dans l’histoire de Poudlard. Beaucoup manquait à l’appel et elle pouvait le sentir. Elle s’appliquait consciencieusement à ne croiser le regard de personne et se concentrait sur sa nourriture, comme si le monde extérieur était trop faible, trop ennuyant, n’ayant aucune importance pour sa propre personne. Son repas était assez bon malgré tout, et elle se forçait à manger plus qu’autre chose, n’ayant pas très faim et l’estomac encore retourné. Mais après tout, elle devait bien manger. Délaissant son assiette et ne touchant pas au dessert par la suite, elle se contenta de boire son breuvage d’un coup sec et de se lever, droite et le regard haut, avant de se diriger d’un pas presque princier vers l’extérieur de la Salle. Ceux et celles qui la connaissaient assez bien pour voir au travers de son masque, donc très peu de gens, pouvaient remarquer que ses épaules, au lieu d’être droites, étaient crispées et que son port altier, fier, était beaucoup trop haut pour être réel. Mais pour les autres, la mise en scène était remarquablement bien faite, car personne ne se doutait de rien.

Arrivée à la salle commune et ayant murmuré le mot de passe, elle entra et n’eut pas le loisir de faire grand-chose. Elle se sentit vite agrippée et se retourna brusquement, avant de voir son masque se fissurer une fraction de seconde. Ils étaient seuls dans la salle commune alors elle en profita pour le tirer par sa chemise et le trainer dans son dortoir, ferma la porte violemment et jeta des sortilèges de silence, d’impassibilité et un puissant sortilège pour maintenir la porte verrouillée, de sorte que personne ne pouvait l’ouvrir, même avec un contre-sort. Elle rangea sa baguette et se retourna vers Edward, son masque revêtu à nouveau. Elle devrait le garder, car elle ne savait pas s’il n’y avait pas des espions. Puis, elle devrait à l’avenir ne jamais le laisser tomber, alors autant commencer tout de suite. Elle savait qu’elle jouait un jeu dangereux et que cela lui faisait mal, mais au moins sans doute pourrait-elle espionner le camp ennemi en prenant la chance de pouvoir glaner quelques informations ou faire quelque chose pour aider ses camarades destitués. C’était maintenant plus qu’un enjeu, c’était rendu quelque chose pour la survie des autres Élèves, auquel elle y jouait de sa vie, elle le savait et l’assumait. Elle serra les dents et se prépara à encaisser l’orage qui allait s’abattre sur elle. Peut-être que ça calmerait ses nerfs. Quoiqu’il en soit, elle avait envie de craquer, de hurler, et ça ne faisait que commencer. Peut-être pourrait-elle hurler sur Ed pour se défouler, en agissant comme une garde. Peut-être.

Code by Sleepy

Everyone has a dark side

Jude & Ed

J’ai l’impression de vivre un cauchemar. Tout n’est qu’horreur et destruction depuis la veille au soir –ou peut-être était-ce très tôt ce matin. En moins de 12heures, mes pires angoisses se sont réalisées, me vidant littéralement de toute capacité de penser et de réagir convenablement, me laissant totalement perdu. Incapable d’envisager l’avenir, de prévoir quoi que ce soit, j’ai l’impression d’être une coquille vide. Pour ce qu’il me semble être la première fois de ma vie, aucune pensée n’encombre mon cerveau qui fourmille habituellement tant je réfléchis et analyse. Mais là, rien. Le noir complet. Aussi noir que l’avenir qui nous est promis par Blackman et ses sous-fifres. Je ne suis au final que l’ombre de moi-même et je me fais pitié. Mais avec tout ce qui s’est passé, c’est plus que ce que je ne peux supporter d’un coup. J’ai le sentiment que cette invasion a brisé une part de moi. Celle qui pourtant me donnait un but. Celle qui voulait plus que tout faire de moi un Auror réputé. Mais les évènements d’hier m’ont prouvé que je n’avais pas le niveau, malgré tout ce que je pouvais penser. Je suis incapable de contrôler convenablement mes émotions et je tiens à beaucoup trop de personnes. L’un en entrainant l’autre, visiblement. Entre l’élève qui est mort sous mes yeux, le sort que j’ai raté et qui a eu pour conséquence de blesser Maël, mon incapacité à arrêter l’ennemi, tous mes amis nés-moldus qui ont été déporté et plus particulièrement Keagan, le nouveau règlement… Qu’est-ce que je suis supposé faire après tout ça ? La seule réponse me venant à l’esprit est rien. Parce que quoi que je tente, cela se répercutera sur ceux qui ont eu la malchance de naitre de parents moldus. Aussi, cela n’arrange pas mon état. Et je sens que je vais avoir besoin de temps pour m’en remettre.

Alors que le rassemblement organisé par Blackman et ses mignons est terminé, je perds littéralement toute notion du temps et de l’heure. Le regard perdu dans le vide, je ne peux tout simplement pas me faire une raison de ce qu’il vient de se passer. Et pourtant … L’absence de Keagan en témoigne. Automatiquement, mes pas me conduisent jusqu’aux cachots, à la recherche d’un lieu sûr et qu’il est encore possible de qualifier de ‘maison’. Je file dans mon dortoir et quelques secondes plus tard, je me retrouve sous la douche, laissant abondamment couler l’eau sur ma peau dans la volonté d’effacer toutes les traces physiques de la bataille. La poussière mêlée à la transpiration, les quelques petites égratignures dues à la chutes de pierre… Malheureusement, les images, elles ne s’en vont pas et je sais qu’elles vont me suivre un bon moment encore.
Après ce qu’il me semble être une éternité, je sors finalement de la douche et me vêtis de nouveaux vêtements, laissant les autres, sales, en boule dans un coin. Je fais quelques pas dans le dortoir des 6èmes années avant de me sentir subitement oppressé. Soren est mort. Il ne partagera plus jamais ce dortoir avec moi. Il faut que je sorte, je ne peux pas rester là, je ne peux pas penser à ça maintenant. Je me précipite dans la salle commune pour reprendre ma respiration et me fait presque immédiatement héler par un Serpentard qui me regarde presque peiné et m’informe qu’il est l’heure d’aller manger. Presqu’à contrecœur je le suis. En voyant toute la nourriture sur la table je suis dégouté rien qu’à la pensée que mes amis nés-moldus ne bénéficieront même pas du tiers de ce que nous avons. Je ne peux rien avaler en dehors d’une soupe. Très vite, je me perds dans la contemplation de mon gobelet. Allez savoir pendant combien de temps je le fixe exactement, mais je suis sorti de ma torpeur morbide par une voix familière brisant le lourd silence dans lequel nous mangeons. « J’aimerais me joindre à vous. » Sans même jeter un regard dans la bonne direction, mon sang se glace dans mes veines. Non pas elle. Dites-moi que ce n’est pas elle. Parmi toutes les personnes qui ont juré fidélité ce matin, je n’aurais jamais pu imaginer qu’elle en face partie. Je lève la tête, sous le choc, avant que mon regard ne tombe sur Jude qui se retourne, la tête haute, et remonte la rangée des quatre tables qui paraissent bien vides entre les prisonniers du cachot et ceux qui sont encore à l’infirmerie. Non, non, non… C’est pas possible ! Mon sang ne fait qu’un tour. Je me lève précipitamment sans un regard vers personne et presse le pas pour à mon tour quitter la salle. Qu’importe ce que les autres peuvent penser, c’est bien le cadet de mes soucis. Le bruit de ses chaussures claquant sur le carrelage en rythme avec ses pas rapide se répercute dans le château silencieux et m’indique qu’elle prend le chemin des cachots. Je la suis en pressant le pas tandis qu’un sentiment de frustration et de trahison grandit en moi. Pourquoi elle a dit ça ? A quoi est-ce qu’elle pensait ? Juste assurer sa sécurité et celle de son frère ? J’imagine que cela ne serait pas impossible.

Le passage de la salle commune n’a pas le temps de se refermer que déjà je pénètre peu après Jude. En une fraction de seconde, je couvre la distance qui nous sépare et m’empare de son bras pour l’obliger à se retourner vers moi, pour confronter son regard mais aussi et surtout pour m’assurer qu’elle ne fuira pas. Je suppose que je peux m’attendre à tout avec elle. Je suis sur le point de l’accabler de reproches, de lui demander des explications, de lui hurler toute l’injustice du monde, bref tout ce qui me passe par la tête tant que cela me défoule mais ma tentative est tuée dans l’œuf lorsqu’elle m’agrippe fermement par la chemise et m’oblige à la suivre. Je me laisse faire et me rend compte, sans doute un peu trop tard, qu’elle me conduit dans mes dortoirs, lieu que je fuyais il y a une heure plus tôt à peine. Mais je n’ai pas le temps de faire la moindre protestation que déjà elle lance divers sorts de protection sur la porte, pour s’assurer que nous ne pouvons pas être espionnés. Cela a le don de calmer ma fureur et me pousse à retrouver un semblant de lucidité. Mon amie ne ferait pas tout cela pour rien. J’en suis persuadé. Elle cache quelque chose. Mon regard est vrillé sur elle et ne perd nullement son intensité lorsqu’elle se retourne pour me faire face. Son visage est comme de glace, froid, obstiné, mais pourtant je distingue dans ses yeux une sorte de peur, de faiblesse, de doute. Elle peut effectivement tromper tout le monde. Mais pas moi. Nous nous affrontons du regard encore de longues secondes durant et je comprends qu’elle n’ouvrira pas la bouche si je ne le fais pas d’abord. « Bordel Jude… » je lâche d’une voix rauque, grave et presque dans un murmure, et je me rends compte que cela doit bien faire plus de 5heures que je n’ai pas ouvert la bouche pour prononcer la moindre parole. Presque sans me rendre compte, je me suis rapproché d’elle et je l’agrippe par les épaules, plus pour me soutenir que de peur qu’elle dérobe. Au fond, j’ai surtout l’impression d’être à deux doigts de m’écrouler si je ne me retiens pas à elle. « A quoi tu joues ? … » Je demande dans un murmure, n’ayant pas besoin de parler à voix haute dans la mesure où nos visage ne sont qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Je la vrille du regard, la sondant, à la recherche de la vérité, essayant de démêler le vrai du faux. En un regard, je lui signifie durement que je n’accepterai pas qu’elle me mente. Je ne pourrais pas. Elle ne peut pas me trahir. J’ai besoin d’elle en ce moment si dur.

if you can dream it you can do it

(c)Miss Pie