Devoir de dernière minute [Sasha][Terminé]

"Personne, mais ça se lit sur ton visage que tu y prends plaisir. J'imagine que quand quelqu'un s'accroche suffisamment, tu décides de t'amuser un peu avec lui jusqu'à ce qu'il décroches, c'est ça?"

*Est-ce mon imagination ou est-ce que tu prends de plus en plus d'assurance ? J'ai l'impression d'avoir un autre Jake en face de moi, c'est étrange. Au début tu paraissais non pas plus timide mais plus souple, plus désireux de se faire bien voir, plus charmeur en somme, non que je t'intéresse réellement je pense mais c'est dans ta nature de charmer, tu ne peux donc pas t'en empêcher. Maintenant tu me rentres dedans, tu n'hésites pas à me dire le fond même de ta pensée, tu ne prends plus de gans. Je ne sais pas lequel des deux Jake je préfère ? Le second est beaucoup plus franc que le premier, moins hypocrite mais tellement sûr de détenir la vérité qu'il en est fatiguant je dois avouer. Le premier quant à lui était charmant, pas trop prise de tête mais moins marrant, moins enclin à rentrer dans mon jeu. Enfin je dis ça, tu n'es toujours pas très enclin à rentrer dans mon jeu, tu me fonces dessus comme un tank & tu ne vérifies pas si tu as fais des victimes sur ton passage, ton but étant de m'atteindre le plus rapidement possible. Je sais je délire un peu là, le manque de sommeil fait des ravages dans mon cerveau actuellement & je perd parfois pied avec la réalité. C'est une vraie drogue d'une certaine manière & moins chère en plus, mais plus longue à faire effet par contre. Je tente donc de m'accrocher comme je le peux à la réalité & ça tombe bien tu me parles, je vais pouvoir utiliser ta voie comme fil d'Ariane, comme bouée de sauvetage, elle me ramènera vers la berge de la réalité. Visiblement tu ne changes pas de discours, tu devrais changer de disque à force tu vas le rayer, enfin je dis ça je ne dis rien. Est-ce que j'y prends du plaisir ? D'une certaine façon oui, mais vous me forcez à le faire, est-ce de ma faute si personne ne veut m'écouter ? Je suis bien obligée de me protéger comme je le peux ? Je ne vais pas non plus vous faciliter la tache ! Alors oui je m'amuse avec les gens comme toi, un peu sourd de la feuille qui veulent prouver je ne sais quoi à je ne sais qui. Mais les seuls fautifs dans cette histoire c'est vous & non moi, alors arrêtez de vous victimiser tout le temps, c'est lourd.*

" - Je pense que tu es le mieux placer ce soir pour le savoir, alors je vais me permettre de ne pas te répondre sur ce coup là !"

*Oui ce n'est peut être pas très sympathique de ma part mais je m'en moque, je n'en suis plus à ça près. De toute façon je t'aurais répondu un truc, n'importe quoi, tu aurais quand même réussi à déformer mes propos pour t'en servir dans ton accusation. Oui oui, accusation, rien de moins, j'ai l'impression d'être traduit en justice & toi mon cher Jake tu es en train de nous jouer, l'avocat du peuple, le juge & bientôt j'en suis sûre tu joueras le bourreau. J'espère au moins que mon exécution sera digne de ma personne, sinon ce serait bien dommage, une telle perte d'énergie pour une exécution foiré. Mais bon si ça peut t'amuser alors soit je jouerais le bourreau qui victimise les pauvres créatures sans défense que vous êtes pauvres mortels, j'en assume le rôle si tu insistes. Te voilà parti à nouveau & je suis bien obligée de t'écouter vu tout le bruit que tu fais autour de moi.*

"Tu te fiches de moi, là, n'est-ce pas? Soit on a pas le même dico, soit... Soit on vit pas dans le même monde...Depuis quand le cynisme est l'inverse de la naïveté? Si la naïveté était un synonyme de paranoïa, je dirais que tu es naïve. Naïve de croire que tout le monde te prends en pitié, que tout le monde veut savoir tes p'tits secrets, que tout le monde est banal et ennuyant... Tu ranges tout le monde dans la même catégorie. Tu nous as collé une étiquette sans même nous connaître, ce n'est pas de la naïveté, ça, peut-être? Et ça t'empèche pourtant pas d'être horriblement cynique!"

*Là je dis STOP, j'arrête de te répondre sinon je crois que je vais vraiment m'emporter & je n'en n'ai aucunement l'envie. En plus je n'en n'ai pas la force, mon manque de sommeil flagrant me bouffe le peu d'énergie que j'emmagasine, du coup je n'ai plus la force de me battre contre un personne qui ne fait que se répéter depuis deux heures & qui imitent ses amis avant. Tu es exactement comme tes congénères, à brasser continuellement de l'air pour pas grand chose. Tu joues sur les mots juste pour quoi au juste ? Prouver par A + B que tu as raison ? Que tu es le plus fort ? Que tu es le meilleur ? Tu crois que quoi ? que je vais m'abaisser à m'excuser de mon comportement envers tes semblables & toi ? Mais t'es tu seulement regardé une seule seconde. La Sasha en moi bouillonne de te jeter dessus pour te rouer de coups, pour que tu te taises une bonne fois pour toute. "Mais fermes là merde", voilà ce qu'elle me hurle dans ma tête & crois moi ce n'est vraiment pas agréable. Tu me soûles à répéter constamment la même chose, tu tournes en rond, cette discussion tourne en rond alors je vais faire ce que j'aurais du faire depuis bien longtemps, je vais te fixer, sans ciller une seule seconde & je vais imposer le silence. Le silence est maître dans ma vie & il le sera dans cette discussion. Tu vas peut être enfin comprendre que tu n'auras jamais le dessus sur moi, que tu ne pourras jamais me dominer. Je ne suis pas comme toi, je ne suis pas une de tes petites pouf' sans cervelle qui te tournent autour & qui n'attendent qu'un mot de toi pour t'obéir. Je garde le silence, je te fixe, mon regard est froid & j'espère enfin que tu comprendras qu'à un moment donné faut arrêter de vouloir imposer sa façon de vivre aux autres. C'est fou comme je ne m'attendais pas à ce que tu me sortes autant par les yeux, je ne peux presque plus te voir en peinture ce soir & si tu continues sur ce terrain là, tu vas te prendre une claque que tu auras bien mérité & sans mot dire, tu me verras quitter la pièce & disparaître tranquillement de ta vue. Laisses moi être cynique si je le désire, je ne vois pas en quoi c'est ton problème. Ne me parles plus & tu n'auras plus à subir mon cynisme, c'est aussi simple que ça.*

"Alors c'est tout? Ma vide est vide et je la remplis? Et tu baisses les bras comme ça?"

*Là on commençait un sujet plus qu'épineux pour moi & vu que tu m'avais déjà bien agacée, que j'étais déjà bien remontée, tu imagines bien que tu vas devoir marcher sur des oeufs si tu ne veux pas me voir exploser. Je te déteste, plus le temps passe & plus me sentiment se développe. Je ne t'aime pas toi & toutes tes questions, ton envie constante de comprendre, de vouloir m'imposer ta vision de la vie parce que soit disant la mienne ne te convenait pas. Mais si moi elle me convenait ? Y as-tu seulement pensé une seule seconde, égoïste que tu es ? Dois-je constamment penser aux autres au détriment de ce que je pense & ressens ? Mais pourquoi ? En quel honneur ? Qu'ont-ils fait pour moi quand j'avais besoin d'aide ? M'ont-ils seulement tendue la main quand j'agonisais par terre ? Il n'y avait personne quand on me rouait de coups, il n'y avait personne quand on m'enfermait, il n'y avait personne quand Sasha, le seul être sur qui je comptais & que j'aimais plus que ma propre vie s'est éteinte. Toi et tes beaux discours vous savez où vous pouvez aller ? Mais au lieu de tenter de comprendre, tu t'acharnes dans ton ignorance, tu avances les yeux fermés & ne tentes même pas une seule seconde de les ouvrir pour découvre le chemin à parcourir ou l'endroit où tu te trouves. Je ne sais pas quoi te répondre parce que je sens la colère, la haine s'engouffrer dans ma gorge & je n'ai pas envie de te faire cet honneur alors je me tais, encore un peu, je tente de me calmer mais je crois que mon regard veux tout dire. Tu continues cependant & je sens que ce n'est pas pour te rattraper, bien au contraire.*

"Tu comptes continuer comme ça longtemps? Tu t'es résigné et c'est tout? Tu n'essayes pas de... je sais pas... Vivre tout simplement. Tu as décidé que la vie avait un goût amer et tu comptes t'en contenter? Tu veux pas mettre un peu d'épices? Essayer d'aimer ça? Visiblement ragots & carnet ne lui donne pas assez de goût vu ton attitude... Tu as déjà simplement essayé? Ou même envisagé l'idée que puisque tu es condamné à vivre...... ou plutôt survivre, on dirait, d'essayer de vivre pleinement. De profiter de la vie. De ce qu'elle peut t'offrir de beau. Plutôt que de te dire que c'est trop beau pour être vrai et de ployer le dos en attendant la prochaine tempète? Limite plus c'est bien, plus la période suivante sera pénible, c'est ça? D'attendre passivement ta fin...On a qu'une seule vie. Une seule. Profite-en, parce que t'aura pas de seconde chance."

*Là tu as dépasse les bornes Rahltord, en plus de me faire la morale & de vouloir m'aider avec ta pseudo philosophie à noix, tu t'approches encore plus de moi & ça Sasha elle n'aime pas. Tu veux être proche, alors on va l'être & crois moi tu vas regretter toutes tes paroles, tu vas regretter d'avoir voulu m'aider, tu vas regretter de t'être autant rapprocher de moi. Je te l'ai dis je suis un animal blessé, mourant qui n'a plus peur de rien. J'ai déjà tout perdu & c'est pas un crétin qui va me faire peur ou me réveiller, crois moi bien. Tu veux aider quelqu'un, soit mais choisi quelqu'un d'autre pour faire ta B.A. moi je n'en n'ai pas besoin, je me débrouille très bien toute seule. Je me redresse donc de toute ma hauteur sur mon fauteuil, je suis debout dessus & ironiquement j'arrive à ta hauteur, comme quoi le destin est de mon côté pour le coup. J'attrape ton visage avec mes fines mains & j'approche mon visage du tien, braquant ainsi mes yeux dans les tiens. Mon regard est dur, violent, tu peux sentir ma colère, ma haine envers toi sans difficulté. Elle m'emporte, elle m'aveugle, elle me perd, mais cela ne me déplais pas au fond, tu devrais en être content, je me sens presque en vie à l'heure actuelle.*

" - Écoutes moi bien Merlin l'Enchanteur car je ne te le redirais pas deux fois, laisses moi tranquille avec toutes tes questions, tous ton savoir à deux noises. Je ne veux pas vivre, je ne veux pas de seconde chance, je ne veux pas de sauveur, je ne veux pas qu'on me tende la main. Est-ce bien clair ou il faut que je sorte les grands moyens pour te l'imprimer ? Tu me veux vivante, je pourrais l'être, je pourrais te poursuivre toute ma vie, te traquer, te pourrir la vie si l'envie m'en prenait. Je n'aurais aucun intérêt à le faire juste le plaisir de te pourrir ta misérable existante qui à l'air d'être si chère à ton coeur. Tu voulais me voir réagir, alors estimes toi satisfait, tu es arrivé bien plus loin que quiconque & sache que si tu révèles ne serais-ce qu'un mot de cette discussion, je ne répondrais plus de rien & c'est chez les Strangulots que sera ta dernière demeure. Je ne suis pas violente par nature, je me l'interdit, je m'en suis fais la promesse, mais pour toi je pourrais faire une exception."

*Je lâche ton visage parce que je ne supporte plus de le voir, on a passé les limites, mes limites, je sais pourquoi je n'aime pas faire durer trop longtemps une conversation, non que je n'en suis pas capable, mais ma patience à des limites & tu viens de les atteindre, tu ne peux t'en prendre qu'à toi. Je descends du fauteuil & je m'éloigne de toi, tremblante, de haine, de colère, de fatigue, mon corps ne supporte pas ses accès de haine, il lui rappel de trop mauvais souvenir. Mon coeur bat la chamade, mes yeux me pique, ma tête me brûle. Je te déteste, tu ne peux pas savoir comment je te hais. Mon souffle se coupe, j'ai du mal à respirer, je m'éloigne, je m'appuie contre le mur d'en face, bien trop près de toi à mon goût. Je suis dos à toi, j'ai envie de vomir, de pleurer, je te déteste, je me déteste. Pourquoi ai-je accepté de te parler ? Mon orgueil me perdra.*

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Le Poufsouffle avait l’impression d’avoir ouvert la boite de Pandore. Un déluge de tempête, la porte des enfers avait été ouverte… Jake n’était pas du genre à se laisser faire, loin de là. Il était bon vivant, sociable, moqueur et têtu. Mettez-lui une barrière, il la défoncera. Dites-lui qu’il a tort, il vous prouvera de toutes les manières possibles qu’il a raison. S’il échoue, il recommencera encore et encore jusqu’à réussir. Une détermination et une volonté sans faille. Mais là, il avait été sur un terrain inconnu. Jake n’était pas quelqu’un de curieux, encore moins altruiste même s’il était loin de l’égoïsme. Pourtant c’est sur le chemin de la curiosité que l’avait mené sa détermination et par là qu’était né le besoin d’aider Sasha. Besoin n’était peut-être pas le mot exact, il n’allait pas mourir non plus s’il ne le faisait pas. Mais cela restait une envie impétueuse. Disons simplement qu’il n’était pas du genre à laisser les gens seules quand leur faiblesse était manifeste. Autant que celle de Sasha, par exemple.

Jake avait pourtant eut l’impression d’être sur la bonne voie, pourtant à voir Sasha, il s’était trompé du tout au tout. L’attitude de sa camarade était passée d’une pseudo vulnérabilité à la colère en passant par un silence des plus glaciales. Elle le laissait en juger ? C’était ce qu’il avait fait. Il ne pensait qu’elle cherchait franchement la compagnie, mais il était sûr que lorsqu’il y avait quelqu’un d’assez fou pour l’approcher et s’accrocher, elle en profitait. Mais au fur et à mesure qu’il parlait et s’indignait –alors qu’il lui semblait être dans le vrai- la tension dans l’air se tendait. Jake n’avait jamais été doué pour déchiffrer le regard des gens pourtant il aurait du sentir l’ouragan qui s’annonçait.

A la fin de son discours, monologue oblige au regard de son silence, seulement, Jake comprit qu’il avait déclenché une nouvelle bombe. Pour la première fois, Sasha se leva pour s’approcher de lui. Vu son attitude, il ne pensait pas que ce fut une bonne chose. Et sa déduction fut exacte. Elle encadra son visage de ses mains fines alors qu’elle semblait plus vouloir le détruire le manger tout crut plutôt que de faire ce que font les filles quand elles tiennent le visage d’un garçon de cette manière-là. En gros, pas de bisou pour notre Jake. Si l’idée n’avait certainement pas effleuré Sasha, elle l’avait effleuré lui. ET il eut plusieurs l’envie de le faire. Non pas qu’il avait besoin de l’embrasser, mais de la faire taire. Un baiser, vu la distance qui les séparait, semblait le meilleur moyen. Jake dut faire appelle à toute sa volonté pour ne pas céder. Ne rien comprendre aux cris et aux larmes ne l’empêchait pas de savoir que faire cela, n’était pas conseillé. Loin de là. Pourtant ça aurait été une bonne idée vu ce qu’elle débitait et qu’il tenait pour des bêtises. Il voulut la faire taire encore et encore… Il fallait croire qu’elle avait une bonne étoile car quand il sentit qu’il allait céder, Sasha l’avait lâché et s’était écarté.

Il ne fallait pas croire, ça ne l’avait pas empêché de l’écouter. Mais à son humble avis, valait mieux être sourd que d’entre ça. Sasha était un être humain, vivant et mort à la fois dont le regard criait à l’aide et dont les lèvres affirmaient le contraire. Contradictoire, tentatrice, cynique, provocante et blessée. Lui pourrir la vie ? Jake retint un sourire sans joie. Il l’en savait incapable. Ca seule manière de lui pourrir la vie aurait été de dévoiler sa vie de moldus et ça, il l’en savait incapable, pour la simple et bonne raison qu’elle n’obtiendrait d’informations par personne. Le priver de quidditch ? Sortir des rumeurs ? Mentir ? Ses vrais amis resteraient, c’était tout ce qu’il comptait. Ceux qui se vexeraient et croiraient la Poufsouffle ne vaudraient rien. Et il doutait sérieusement qu’elle puisse le virer du quidditch. L’attaquer ? Et puis quoi encore ? Il avait de l’expérience en duel, et qu’il sache, elle n’était du genre à se servir de sa baguette. EN gros, elle ne pouvait rien faire. Ca, il en avait la certitude. Il aurait pu le lui dire mais il se retient. Etre méchant ne servirait à rien, lui prouver qu’elle était impuissante, non plus. Sasha était butée, il l’avait pigé maintenant, il ne ferait pas l’erreur d’essayer de la détromper.

Autre chose à relever… Son sous-entendu qu’il était une balance. Jake sur-interprétait ? Peut-être. Surement. Cependant, il n’était pas de ce bois-là. Elle croyait quoi ? Qu’il allait courir raconter tout ce qu’elle lui avait dit ? Très glorieux, en effet… Jake fronça vaguement les sourcils. Verser dans l’ironie n’était pas le meilleur moyen de s’en sortir, assurément. Voilà que Sasha l’influençait, à présent. Non, non, et non, il ne verserait pas là-dedans. Elle avait si piètre opinion de ses semblables… Ca en était vraiment triste… Mettre tout le monde dans le même sac… Mais pouvait-il vraiment lui en vouloir ? Elle ne le connaissait pas, aussi elle prenait ses précautions… Mais peu importe, Jake n’avait eut nul intention de raconter quoi que ce soit et ses menaces n’y changeaient rien. Non, il n’allait pas changer d’avis juste pour l’embêter. Il n’avait du genre à jouer les cafteurs et il doutait pouvoir devenir de ce bois-là un de ses jours.

Jake se trouvait impuissant. Que pouvait-il bien dire ? Ou faire ? Sasha lui tournait le dos. Il avait bien lu sa haine dans son regard, même s’il l’avait plus entendu dans sa voix, en fait. Qu’avaient-ils encore à se dire ? Y avait-il seulement quelque chose à dire ? Sasha ne s’ouvrirait certainement jamais, la possibilité qu’elle change était encore plus mince… Jake aimait pas les causes perdus mais il lui semblait que peu importe ce qu’il dirait, ça lui retomberait sur le coin du nez d’une force… Ne rien dire, certes… Alors quoi ? Attendre ? Attendre quoi ? Qu’elle se retourne et s’excuse ? Autant attendre que la lune tombe… De toute manière, ce n’était pas ce qu’il attendait d’elle. Qu’attendait-il alors ? Il n’en savait rien lui-même…

Le Poufsouffle contourna la table basse, prit ses affaires sur son fauteuil sans un mot. Lui dire au revoir ne plairait certainement pas à sa camarade, mais le silence la lancerait sur une fausse piste sur la raison de son comportement, il en était sûr… Jake se tourna vers elle, à l’autre bout de la salle commune. Qu’attendait-il ? Il l’ignorait lui-même. Allez, Jake, bouge-toi, t’a plus rien à faire ici ! Elle ne voulait visiblement pas de lui, sa présence la dérangeait encore plus qu’au début. Et il n’avait plus rien à faire ici puisque ses devoirs étaient bouclés. Jake tourna les talons et se dirigea vers les escaliers pour monter dans son dortoir, dans un geste qu’il était sûr que Sasha interpréterait comme une fuite.

Spoiler:

*Je reste silencieuse, en attente de ta réaction. Que vas-tu faire mon cher Jake ? Vas tu une nouvelle fois braver mes barrières ? ne pas tenir compte de mes avertissements pour une quelconque raison stupide que toi seul a l'art d'avoir ? Je ne te le conseil pas, je ne suis pas prête pour affronter une nouvelle tornade de questions ou de reproches, je n'en veux pas, je veux être seule. Seule. C'est pas trop demandé à ce que je sache. Je me tiens au mur, je ne sais pas comment je fais pour tenir encore debout, je crois que c'est ma haine à ton égare qui me retiens, mon orgueil, ma dignité, mon ego. Je ne pourrais dire que c'est mon courage puisque je n'en n'ai pas, je n'en n'ai jamais eu & je n'en n'aurais jamais. Pourtant je suis persuadée que si je racontais le quart de ma vie aux gens, ils me diraient tous que j'ai été courageuse de supporter tout cela sans broncher, mais ils seront si loin de la vérité. Ce n'est pas le courage qui m'a porté jusque là mais ma lâcheté. Sans elle je serais certainement six pieds sous terre avec ma Sasha. Je les ai laissé me maltraiter, me rouer de coups, m'insulter, me mettre plus bas que terre, m'abandonner. Je n'ai jamais rien dis, je n'ai jamais rien fais pour changer ça, j'étais trop effrayée de ce qu'il pourrait m'arriver si je le faisais. Et s'ils me frappaient encore plus fort ? Et si je mourrais sous les coups ? Et si je m'en sortais, si je sortais de cet enfer, que deviendrais-je ? Je suis l'enfant de l'enfer, je suis née dans le chaos, c'est la seule chose que je connais & étrangement c'est le seul endroit où je me sente bien, je me sens moi. Je sais je suis étrange, j'aime me faire du mal parce que c'est peut être là où je me sens la plus vivante, quand je suis à deux doigts de perdre la vie.

Je t'entend derrière moi, je me braque, ne sachant pas ce que tu vas faire. Tu te rapproches de moi mais non pour me parler mais juste pour récupérer tes affaires, puis tu t'en vas, tu quittes cette salle. Je me sens glisser petit à petit au sol, je sens les larmes couler le long de mes joues, je ne tiens plus, je craque, j'ai l'impression que tu m'as roué de coups alors que tu ne m'as pas toucher. Je ne peux pleurer en silence, c'est impossible, je ne pense plus à là où je suis, je m'en fous des gens, je m'en fous de tout, le premier qui s'approche je lui lance un sortilège dans les dents, il comprendra vite son erreur. J'entend ma propre voix sortir de ma bouche & même à moi cela me fait bizarre. C'est un râle de douleur qui s'en échappe, j'ai l'impression de retourner à l'époque de l'orphelinat & même à l'époque où j'avais encore une famille. J'ai l'impression d'être enfermée dans la Salle, sans lumière, sans fenêtre, une toute petite salle où l'on ne peux pas marcher, ni se tenir debout, salle exprès pour nous repentir de nos péchés soit disant. J'étouffe, j'ai chaud, je n'en peux plus, j'ai envie de vomir, de hurler. Je me lève, difficilement mais j'y arrive, mes larmes coulent toujours mais je tente de ne plus faire sortir ce son de ma bouche, c'est difficile, je le sens coincer dans ma gorge, cela ma fait tellement mal. Je me dirige vers la fenêtre, je l'ouvre en grand, le froid me saisie, je sens des gouttes me tomber sur le visage, c'est une bénédiction, j'ai l'impression que c'est Sasha qui pleure avec moi. Je tourne mon regard vers mon journal, j'hésite, vais-je le prendre avec moi ou je le laisse ici ? Il est imperméabilisé, il ne risque rien, je préfère donc l'attraper, ne pas le laisser seul. Je ne prend ni manteau, ni écharpe, rien qui pourrait me protéger du froid, je m'en moque, j'ai besoin de prendre l'air & je suis peu habillée. Je sors de la Salle commune, je me dirige vers le Parc puis quand j'aurais fini de faire sortir cette douleur, j'écrirais à Sasha une dernière fois avant mon long séjour au pays des rêves. J'irais à l'infirmerie & je prendrais ma cure de sommeil, j'oublierais tout, au moins pour un temps. Plus de Jake, plus de questions, plus de Poudlard, plus de malheurs, plus rien, juste le silence, le repos. Je suis fatiguée, tellement fatiguée que j'ai presque eu l'impression que tu allais m'embrasser quand je tenais ton visage près du mien. C'est stupide n'est-ce pas de croire ce genre de chose ? La fatigue fait voir de drôle de chose, mais bientôt cela ne sera qu'un pâle souvenir dans ma vie & j'aurais même tout oublié dans peu de temps. Je te hais Jake, pour tellement de choses. Je te hais parce que tu me pousses à vivre. Je te hais parce que tu es différent de moi. Je te hais parce que malgré ma haine, je suis d'une certaine façon attirée par toi. Je te hais parce que tu ne lâches pas l'affaire alors qu'il n'y a aucune raison de le faire ...

Adieux donc & à bientôt, mais pas trop tôt j'espère !*

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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