Devoir de dernière minute [Sasha][Terminé]

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Trois heures sonna. Jake rouvrit les yeux, sursautant, alors que la montre émettait une étrange mélodie qu'il coupa dans un soupir. Le poufsouffle se passa une main dans les cheveux avant de s'en passer une sur les yeux. Se souvenant peu à peu de ce qu'il faisait avant que le sommeil l'emporte, Jake grimaça. Tournant la tête, il vit ses craintes se réaliser en voyant une fille dormant sur son épaule. Soupirant de nouveau, Jake referma son livre d'étude des moldus refermant son devoir qu'il avait commencé plus tôt dans la soirée et qu'il n'avait manifestement pas terminé... Le poufsouffle regarda la jeune fille qui s'était incrusté à ses côtés peu avant minuit. Alicia Magberd pouvait être quelqu'un de tout-à-fait charmante quand elle le voulait, mais il aurait préféré parler d'autre chose que de ses multiples problèmes de compréhension avec son hibou et ses amies.

Le jeune Poufsouffle se décala doucement de la jeune fille qui gémit doucement et dont il posa la tête sur le premier coussin qu'il trouva. Lentement, il s'écarta, prit son livre, et allait se retirer dans son dortoir quand il se souvient que son devoir d'étude des moldus était à rendre pour le lendemain matin. Retournant sur ses pas en soupirant, Jake alla s'assoir sur un des fauteil auprès du feu et rouvrit son livre pour voir ce qu'il avait finalement écrit sur ce fameux parchemin. Maudissant sa fénéantise qui l'avait mis une fois de plus au pied du mur, Jake constata que si son parchemin était bien rempli, la fin ne voulait absolument rien dire. Surement s'était-il endormit en essayant d'écrire quelques mots, ou bien était-ce quand Alicia l'avait abordé et qu'il avait tenté de poursuivre deux choses en même temps. Peu important, son devoir était fichu à présent, il ne lui restait plus qu'à tout recopier. La bonne nouvelle, c'était qu'il ne lui restait que la conclusion à réellement rédiger. Prenant son encre et sa plume posé sur la table basse, Jake s'installa confortablement. Il prit un parchemin vierge et commenca à recopier avec application son devoir quoi qu'avec un geste quelque peu brusque. Il était vrai qu'il devait rendre un devoir de qualité, après tout le temps qu'il y avait passé, mais demander de la patience à un élève à trois heures du matin était quand même beaucoup demandé. Concentré sur sa feuille de cours, il ne se rendit pas compte qu'Alicia émergeait de son sommeil.

"Jake...?"

Le jeune Poufsouffle sursauta, heureusement loin du parchemin, et releva la tête. Avec un sourire un peu forcée, il salua sa camarade :

"Alicia. Ca va? Bien dormit?"

La jeune brunette sourit à son accès d'amabilité :

"Oui, admirablement bien..."

Le ton de sa voix et son regard voulait tout dire, cependant c'était nettement moins séduisant de sa part vu sa coupe de cheveux au réveil et les yeux endormis qu'elle lui montrait. Jake lui rendit son sourire :

"Tant mieux."

Alicia se redressa, et mit ses cheveux en ordre, regardant le feu un instant avant de s'approcher de lui et demander, intrigué:

"Que fais-tu?
-Mes devoirs. Un parchemin sur l'étude des moldus."

Malgré le sourire qu'afficha la jeune sorcière, Jake sentit très bien sa gêne, même s'il n'en comprit absolument pas la cause.

"Ah... Je... je savais pas que tu étais bosseur..."

Jake réalisa que l'idée qu'elle passe après son boulot lui déplaisait et il la rassura d'une mine contrite :

"En fait non, c'est juste qu'il est à rendre pour demain... enfin, tout-à-l'heure."
-Ah bon..."

Visiblement, elle était toujours pas spécialement enchantée, et Jake ne dit rien d'autre. Il lui sourit et continua à recopier son devoir. Après tout le temps qu'il lui avait consacré, elle ne croyait quand même pas qu'il allait encore sacrifier une part de son boulot, urgent, pour quelques minutes avec elle? Le silence oppresant qui commençait à s'imposer fit lever les yeux du jeune Poufsouffle vers sa camarade de maison qui semblait un peu gênée.

"Oui?
-Et bien... je vais te laisser...
-Oui... désolé... On se voit tout-à-l'heure? Au déjeuner?"

Alicia sembla revigorer par l'amabilité du poufsouffle et son sourire fut moins forcé. Jake vit ses yeux pétillés. Il était quasiment sûr qu'avant la fin de la semaine, il pourrait l'avoir sans la moindre difficulté. La jeune brunette, dont la joie de vivre, quelque peu forcé, lui plaisait. Et l'avoir à son bras serait loin d'être désagréable.

"Oui! Très bien, alors... à tout-à-l'heure!"

Elle lui fit un signe de la main avant de "s'enfuir" par son l'escalier menant à son dortoir que Jake lui rendit avant de se reconcentrer sur son devoir. Cependant quelques instants plus tard, alors qu'il finissait son grand II, le silence se fit quelque peu pesant et Jake releva les yeux. Quelqu'un était descendu dans la salle commune, quelqu'un qu'il n'arriva pas à identifier malgré la lumière que diffusait les quelques flammes de la cheminée.

"Bonsoir."

Jake esquissa un sourire avant d'ouvrir son livre d'étude des moldus pour rédiger sa conclusion.

*Pourquoi avais-je l'impression que le temps ne s'écoulait pas en ce moment ? J'avais l'impression d'avoir vécu un an de ma vie alors que seulement deux semaines s'étaient écoulées. Pourtant pendant ces deux semaines rien de spécial ne m'était arrivé, loin de là. Je n'avais pas vécu de balade dans la forêt qui tournait au drame, ni de baignade dans le lac avec le calamar géant, ni d'aventures palpitantes quelconques. En fait je vivais une sorte de routine, loin d'être agréable, ni rassurante, elle me donnait plutôt envie de me pendre à l'un des chandeliers qui ornaient chaque mur de ce château. Qui me regretterait de toute façon ? Mes amis ? je n'en n'avais pas & n'en n'avais que faire d'en avoir de toute façon. Si peut être qu'Anabela ne serait pas très ravie d'apprendre cette macabre nouvelle certes mais au moins ça m'éviterais de me battre constamment avec mon envie irrésistible de me rapprocher d'elle quand elle venait me parler. Quand je parle de rapprochement, je ne parle pas d'un quelconque sentiment amoureux, je ne suis et ne serais jamais attirée par quiconque, tout sexe confondu. Non je parlais d'une relation amicale, d'une amitié, chose que je m'étais pourtant promis d'éviter & ce pour toujours. Pourtant avec elle c'était différent, c'était difficile de tenir cette promesse. Ana & moi avons un point en commun non négligeable à mes yeux, nous sommes toutes les deux orphelines. Elle a perdu ses parents à ses 7 ans il me semble & moi les miens m'ont abandonné à mes 5 ans. Certes elle ne connait pas mon histoire & j'ai beaucoup de lacune dans la sienne, mais nous savons, au fond de nous que nous avons ce point en commun, c'est comme un lien invisible qui nous rattache l'une à l'autre, qui nous lie malgré nous & qui nous fait nous reconnaitre entre orphelins...

C'était ça qui rallongé mes journées, qui hantait mes rêves, les teintant de sombres souvenirs, me remémorant ceux que j'ai perdu aujourd'hui. C'était ce lien, cette histoire d'orphelin, cela me ramenait bien malgré moi à l'époque de l'orphelinat Mayfair où j'ai grandi, où j'ai souffert, où j'ai connu Sasha, la vraie Sasha, celle qui essuyait mes pleures, qui me réconfortait quand je faisais des cauchemars, qui me cachait quand ils venaient me chercher pour ... Tous ses souvenirs me revenaient en mémoire la nuit dans mon lit & m'empêchaient de fermer les yeux, trop terrorisée par ce que je pourrais me rappeler. Quand je sombrais malgré moi, mes cauchemars m'assaillaient & je ne pouvais les fuir, m'entourant, m'enlaçant & je me réveillais à chaque fois en pleure, sanglotant silencieusement dans mon lit, en nage, tremblant de tous mes membres & souvent assaillie par une soudaine envie de vomir le contenu de mon estomac. Cet état de choc passé au bout de quelques minutes mais je ne pouvais me rendormir, ne voulant pas m'y résoudre, préférant largement passer la journée suivante en mode zombie plutôt que de retrouver ceux qui me hantaient. Parfois mes cris ou pleures réveillaient mes camarades de chambrée. Au début elles furent inquiètes de mon état, ne trouvant pas ce genre de comportement normal, même si en me connaissant, rien n'était normal chez moi. Puis elles s'y habituèrent, préférant se rendormir plutôt que de se heurter une nouvelle fois à un mur, gardant obstinément le silence plutôt que de me confier à elles. Aujourd'hui, c'était un soir de trop, je les avais réveillé chaque nuit depuis deux semaines, elles n'en pouvaient plus de ce cinéma, elles voulaient passer une nuit entière à dormir & non être réveillé à chaque fois par une folle. Je savais qu'elle se rendait bien compte que ce n'était pas non plus agréable pour moi, que cette situation me détruisait plus qu'autre chose, mais que pouvaient-elles faire de plus ? Je m'obstinais à les ignorer.

Quand je me réveillais une nouvelle fois en sursaut, paniquais & en pleures, l'une d'entre elle se mit sur son séant, me regarda un instant en silence, certainement encore à moitié endormi, puis sans dire quoi que ce soit, me montra la porte, m'indiquant ainsi le chemin de la sortie. Je savais qu'au fond de moi ce n'était agréable pour personne & que tant que je ne me ferais pas soigner cela ne s'arrangerait pas, mais il était hors de question que j'en parle à qui que ce soit. Ma vie était un secret absolu, personne n'avait jamais entendu quoi que ce soit sur moi, refusant de répondre à aucune question, que ce soit de mes camarades ou de mes professeurs, je me terrais dans un silence total. A force d'insister, ils avaient fini par comprendre que cela ne servirait à rien & avaient cessé, pour mon plus grand bonheur. La seule personne dans ce château au courant d'une grande partie de ma vie s'appelait Shane & était en septième année à Serpentard. Shane & moi avons grandi dans le même orphelinat. Il était déjà là quand j'y suis arrivée à mes 5 ans. Il m'a connu quand je m'appelais encore Abigail. Il a connu ma relation fusionnelle avec la vraie Sasha. Nous avons partagé les mêmes souffrances, sans jamais se parler. Notre relation, encore aujourd'hui est extrêmement étrange & inexplicable. Il peut me croiser dans un couloir & ne pas me parler, ou me rentrer dedans en me mettant plus bas que terre ou encore venir me parler, à sa façon ... moi je m'obstinais à l'ignorer mais la vie m'avait bien fait comprendre qu'on ne pouvait pas ignorer Shane, c'était impossible, surtout quand il ne le voulait pas.

Je me résignais donc, prenant une couverture pour me tenir chaud, mon journal intime & un stylo en or que j'avais volé quelques jours avant à un de mes professeurs qui m'avait mis une mauvaise note & fait une remarque désobligeante à mon égare. Que mon travail mérite une mauvaise note je l'acceptais, mais qu'on me juge alors qu'on ne me connait même pas, ça c'était hors de question, ma vengeance avait donc était rapide, j'avais pris ce qu'il avait de plus précieux & jamais il ne le récupérait. Je descendis lentement les escaliers qui menaient à notre salle commune & découvris avec plaisir que je n'avais pas besoin de rajouter du bois dans la cheminée, il brûlait déjà bien. Je m'installa sur un fauteuil, près de l'âtre et ... je découvris avec stupéfaction que je n'étais pas la seule debout à cette heure tardive. Un jeune homme, du nom de Jake me semblait-il était encore debout & bossait. J'ouvris mon journal à une page remplie de symboles inconnus. Ces symboles formaient un langage sophistiqué, mis au point pendant deux ans par deux enfants malheureuses qui ne voulaient pouvoir tout se dire sans que personne ne puissent les comprendre. Aujourd'hui il ne restait qu'Abi, qui se faisait appeler Sasha, c'est à dire qu'il ne restait plus que moi en somme qui connaissais ce langage & je l'utilisais pour remplir mon journal. Mon journal avait été un peu modifié pour avoir des pages à l'infini mais qui gardait son épaisseur & son poids normal. Tout était bien classé, selon l'information que je souhaitais y mettre. D'un côté il y avait des informations sur chaque membre qui composent les 4 maisons, des informations sur le personnel, les secrets du château & sur ce que je ressentais, vivais, pensais. Tout était scrupuleusement inscrit. Je l'ouvris sur la partie Poufsouffle & chercha toutes les informations que j'avais accumulé sur Jake, juste au cas où. Le jeune homme venait de me saluer, que devais-je faire ? le saluer à mon tour ou garder le silence comme bien souvent ? Il avait l'air occupé, un salut ne devrait pas engendrer une conversation normalement, je pouvais tenter un brin de politesse.*

" - Bonsoir !"

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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L'intrus, intruse semblait-il, s'assit dans un fauteil en face de l'âtre, à son opposé. Jake n'y fit pourtant pas attention puisqu'il s'était remis à son travail. Il lut quelques passages du livre propre à l'aider à rédiger cette conclusion. Non pas qu'il est besoin de quelques leçons en ce qui concernant les moldus avec une famille de moldus telle que la sienne. Mais le devoir n'était pas si évident que cela. Il n'avait jamais été intéressé par l'art moldus, Picasso, Monet, Delacroix et autres artistes lui étaient quelque peu inconnu. Sans compter qu'il devait adopter un point de vue purement sorcier, or, il ne semblait guère sensible à l'art et le pourquoi les moldus ont ce besoin d'immobiliser des époques en peintures lui avait parrut très sombre.

"Bonsoir."

Jake releva les yeux vers sa camarade de maison. Elle s'était emmitouflée dans le fauteil, recouverte d'une couverture et semblait écrire sur un... cahier que Jake supposa être une sorte de journal intime. Toutes les filles en avaient un généralement, même s'il ne comprenait vraiment pas pourquoi. Ses soeurs en avaient chacune un et ce qu'il y avait pu lire, en cachette, ne lui avait pas célairé sa lanterne. Ce n'étaient que des mots vident de sens, des phrases racontant une journée, protestant contre telle ou telle mesure injuste ou persiflant sur une copine. Rien qui n'aurait pu porter le nom de "secret", rien qui ne pouvait ne pas être raconter à table le soir, en "famille" ou à ses "meilleures amies". Face à une incompréhension totale d'un tel objet, Jake avait cessé d'essayer de comprendre et de déchiffrer le carnet de Melissa en quête d'une logique à ce rituel bizarre.

Jake lui adressa un léger sourire avant de se remettre dans son travail. Evidemment, les sorciers pensaient que les moldus faisaient exprès d'immobiliser leur peintures alors que dans le monde magique les tableaux bougeaient. Jake avait surtout user de la peinture contemporaine qu'il "connaissait" mieux, ou plutôt que sa mère connaissait bien cette période, cependant, il restait plutôt satisfait du devoir produit. La conclusion serait plutôt facile à faire vu l'aide fournit par son manuel d'étude des moldus. Au fur et à mesure de sa lecture, les phrases se formaient dans sa tête, selectionnant les éléments à figurer dans sa conclusion.

"Et toi, c'est pour quoi?"

Jake releva les yeux de son livre pour les poser quelques secondes sur sa camarade de maison. Il prit sa plume et son encre pour mettre sur papier les mots qui s'étaient formés dans sa tête. Il avait crut comprendre qu'elle écrivait sur son journal intime, mais c'était une manière d'amener la conversation. Plusieurs nuits passées ici lui avait déjà prouvé qu'on pouvait nouer quelques relations ou simplement apprendre à plus connaitre les gens. Des liens noués qui, généralement, à la lumière du jour, fondaient comme neige au soleil. Mais il était étonnant de comptabiliser le nombre de confidences qu'il avait reçut à la lueur de ses flammes, des filles généralement. Une nuit qui restait qu'une nuit et dont on ne parlait plus. Jake lui jeta un coup d'oeil avant de commencer à écrire :

"Insomnie?"

Il rebaissa les yeux sur son parchemin et commença à écrire sans cesser de proposer :

"Tracas? Angoisse? Ronflements dans le dortoir? Chat? Ennui?"

Le poufsouffle lui sourit avant de continué à écrire.

*Et voilà je venais encore de regretter d'avoir ouvert la bouche pour saluer une personne. Qu'avaient-ils tous à avoir absolument envie de continuer une conversation qu'ils savaient stérile ? N'avais-je pas été clair dès le début quand ils ont commencé à s'intéresser à moi ? Ne leur avais-je pas fais comprendre par mon silence qu'ils n'obtiendraient rien de ma part & qu'ils pouvaient abandonner maintenant tout espoir ? Serais-je obligée après 6 ans ici de faire une annonce publique pour qu'enfin ils cessent d'espérer ? Pourquoi toujours chercher à communiquer avec des gens qu'ils ne connaissent pas & dont ils se fichent royalement de toute façon. Demain, Jake ne me reconnaitrait même pas, il ne se souviendrait pas de mes réponses, de notre "conversation", alors pourquoi tentait-il quand même de me parler ? Pourquoi devrais-je faire l'effort de lui répondre puisque l'on savait tout deux que c'était une perte de temps. Pourtant malgré mon agacement grandissant & mon incompréhension de la nature humaine, je n'en montrais rien. A quoi cela aurait-il servi de toute façon ? Jake était à moitié concentré sur son devoir de ... sur son devoir & moi je n'avais pas envie de palabrer pendant des heures sur ce sentiment qui m'envahissait.

Mais revenons un peu en arrière si vous le voulez bien pour vraiment comprendre la situation dans laquelle se retrouvaient nos protagonistes. J'avais salué Jake, comme il l'avait fais quelques instants plus tôt, non par pure politesse mais par un simple caprice du moment. D'habitude je ne répondais pas ou très rarement aux salutations d'usage, mais allez savoir pourquoi, ce soir j'en avais envie. Pas une envie folle & irrépressible de nouer contact avec Jake, mais une simple & légère envie de répondre. Cela faisait trop longtemps que moi même je n'avais pas entendu le son de ma voix, à croire qu'elle me manquait un peu. Bref, j'avais répondu par un simple bonsoir & je mettais tue, reprenant mon activité favorite qui était d'écrire dans mon journal. Utiliser le langage qu'on avait inventé Sasha & moi était une sorte de remède à mon mal, cela me rassurait, j'avais l'impression qu'elle était encore là, à mes côtés pour me protéger, à me consoler & surtout à me comprendre. Même si je ne parlais pas beaucoup, même avec elle, nos silences & nos regards étaient éloquents, on se comprenait sans avoir besoin de parler. Nous avions décidé d'inventer notre propre langage plus part envie d'avoir quelque chose rien qu'à nous que pour réellement communiquer et nous comprendre. Aujourd'hui ce langage perdurait & mon souvenir de Sasha aussi. Grâce à ce langage, elle revivait chaque instant avec moi, comme si elle avait toujours été là en somme. Plongée dans mes écrits, je n'avais pas fait attention à Jake, allant jusqu'à même oublier sa présence. C'est donc légèrement surprise que j'entendis une nouvelle fois le son de sa voix. Sa question me laissa pantoise, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire par là. Mon visage impassible laissa filtré pour la première fois ce soir un légère étonnement. Il enchaina ensuite, tout en retournant dans ses écrits & précisa le fond de sa pensée. Insomnie ? Tracas? Angoisse? Ronflements dans le dortoir? Chat? Ennui? Voilà beaucoup d'hypothèses pour une simple présence dans ce lieu à une heure avancée de la nuit. Pourquoi voulait-il le savoir ? Est-ce que cela l'intéressé vraiment ou était-ce seulement une façon comme une autre de faire la conversation. Mais dans ce cas là, pourquoi se forcer alors que rien dans mon comportement laisser supposer que j'avais envie de discuter avec lui. Oui j'étais éveillée & oui je me retrouvais dans la même pièce que lui actuellement. Mais non ce n'était pas voulu, je ne voulais pas spécialement passé un peu de temps avec lui, loin des autres. Je n'étais pas une de ces espèces de groupies qui n'attendaient qu'une chose, pouvoir se retrouver en tête à tête avec le jeune homme de leur rêve pour qu'enfin il remarque leur existence. La mienne me convenait très bien comme elle était, elle n'était qu'une suite logique à mon début d'existence sur cette terre.

Je me reposais une nouvelle la question, que devrais-je faire ? L'ignorer ou lui répondre ? Deux fois la même question en peu de temps, voilà qui ne me ressemblait guère, d'habitude je ne me la posais qu'une seule fois & je gardais le cap de ma résolution. Soit je décidais de répondre & je le faisais normalement plus ou moins à chaque question, selon les questions bien évidemment. Soit alors je gardais le silence & me replongeais rapidement dans mon monde afin d'éclipser la présence de l'importun. Puisque j'avais fais l'erreur de saluer ce jeune homme, je pouvais comprendre son envie d'enchainer, même si la mienne aurait été d'en rester là, lui avait envie ... de me parler ? Drôle d'envie, mais soit, je lui répondrais. Pas par de longues & interminables réponses, mais un mot ou deux devrais suffire normalement.*

" - Insomnie !"

*Au vu de mon air lasse & de mes traits tirés, il ne pouvait que me croire. J'étais épuisée & n'aspirait qu'à une chose, dormir, d'un sommeil sans rêve, reposant & salvateur. Malheureusement mon destin avait d'autres projets pour moi ... Mais qu'était-ce ? J'étais quand même en droit de le savoir non ? Était-ce de rencontrer Jake ? Mais dans ce cas là pourquoi maintenant ? Cela faisait tout de même six ans que je le croisais quasiment chaque jour dans la salle commune, alors pourquoi maintenant ? pourquoi ici ? Je laissais mes questions dans un coin de mon esprit & avant de retourner à mon journal, je le regardais une dernière fois, penché sur son devoir. Devrais-je lui retourner la question ? Mais dans quel intérêt puisque la réponse sautait aux yeux. Je n'étais peut être pas habituée à la sociabilisation mais je n'étais pas complétement stupide, je reconnais encore quelqu'un qui travaillait quand j'en voyais un. Je m'arrêta donc là et repris l'écris de mon journal, laissant les informations que j'avais sur Jake dans un coin pour reprendre encore une fois l'histoire de mes cauchemars.*

Zola Rylee Shaw
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Le jeune Poufsouffle fronça les sourcils. Sa phrase ne voulait rien dire, ou... Après relecture, si cela voulait dire quelque chose, il manquait juste la fin. Reprenant ce qu'il voulait dire, Jake continua à écrire sans faire attention que sa camarade de maison restait silencieuse. Les mots lui prenait son esprit même si une partie de son attention restait en alerte, en attente d'un mot, d'un son, d'une réponse qu'elle lui ferait parvenir. Pourtant il continuait à écrire, pretant une attention distrete au cas où elle réponderait. Malgré le fait qu'il n'avait pas réussit à identifiée la jeune fille, il avait deviné au ton de sa voix qu'elle était... perturbé. Enfin, pas tremblante ou hésitante mais juste... elle avait pas l'air à l'aise malgré une voix... calme, normale... Bref, pas en état de tenir une conversation. Pourtant, cela ne l'empéchait d'attendre une possible réaction. Aussi un demi-sourire se dessina sur ses lèvres lorsque plongée au coeur d'une relation de tableaux classiques aux arts antiques, la jeune Poufsouffle peu bavarde lui répondit :

"Insomnie!"

Un mot. Un seul. Cette fille était si pauvre que cela qu'elle économisait même les mots? Jake lui jeta un coup d'oeil, manière de vérifier ses dires et remarqua, en effet, que son visage semblait fatiguée. Le Poufsouffle croisait des centaines de filles par jour dans les couloirs, il lui semblait normal alors de ne pas la reconnaitre. Cependant son visage presque triste lui était familier. Cependant ses cheveux l'empéchait de réellement voir qui elle était. Il restait pour le moment dans l'ignorance la plus totale mais ca ne le dérangeait guère. Il lui était déjà arrivé de discuter avec des Poufsouffles dont il ignorait le nom et avec qui il n'avait plus jamais parlé. Ca ne lui posait jamais de problème puisqu'il avait les mêmes limites avec tout le monde. Pas un mot sur sa famille. Jamais. Ou alors du vague et, s'il y était contraint, le mensonge. Mais il n'avait pas besoin de se méfier ou de savoir qui, en particulier lui faisait face, il n'avait rien à caché qui puisse ne pas être révélé à tout Poudlard et ce qui était secret restait secret pour tout le monde. En plus, il aimait bien discuter parfois. Parfois, parler avec un l'inconnu ou l'ami d'une nuit, c'était sympa. Pas forcément se confier mais juste... parler librement sur un thème, n'importe lequel. Généralement, avec les filles, ca tournait et ça taillait sur les copines et les couples, donc c'était pas forcément très passionnant. Mais il aimait bien les entendre enrager pour telle ou telle raison. Les filles étaient parfois de vraies terreurs, Jake, s'il avait été croyant, aurait remercié mille et un dieux d'être un garçon.

Jake se contenta d'un hochement de tête qui aurait bien vallu un "ok" s'il n'avait pas senti que le silence semblait bien convenir à la jeune Poufsouffle. Son sourire s'évanouit doucement alors qu'il replongeait dans son boulot. Art romantique, art roman et enfin quelques traits dont ils ne percevaient ni l'équilibre, ni l'intéret, pointillisme, réalisme, impressionnisme,... Cependant, sa conclusion reliant toutes ses mouvements seraient quelque peu différente de ce qu'il avait imaginé. Fronçant les sourcils, il affirma la volonté d'immobilisation dans certains mouvements et douta de cette même volonté sous les coups de pinceau de Van Gogh notamment. Soupirant, il considéra le travail accomplit. Il était vrai que la partie effectuée à cette heure de la nuit était loin d'être à la hauteur du reste de son travail mais il pensait que ce n'était pas si mauvais que ça. Du moins, si la fin n'était guère correct, l'ensemble lui parut convenable. S'il n'obtenait pas un A voire un EE à ce devoir, il se penderait.

Rahltord s'enfonça dans son fauteuil en soupirant, soulagé d'en avoir terminé, satisfait du travail accomplis. Il plia avec soin son parchemin en quatre qu'il glissa dans son livre d'étude des moldus avant de refermer son pot d'encre.

"Je..."

Jake n'était pas hésitant dans ce qu'il voulait dire, simplement, c'était une manière d'attirer l'attention de sa camarade de nuit si peu bavarde.

"Je voudrais pas te paraitre indiscret, grossier ou je ne sais quoi. Mais..."

Jake fronça quelque peu les sourcils en appuyant ses avant-bras que ses genoux et reprit :

"Pourquoi ne t'ai-je pas vu plus souvent ici si tu es insomniaque? Tu préfères passer tes nuits blanches là-haut et cette nuit est une exception?"

Jake sentait qu'il fallait pas trop la brusquer. Il aurait aimé lui demander son nom ou la "charmer" naturellement sans même une quelconque arrière-pensée, mais même s'il manquait singulièrement de tact, il n'était pas un abrutis. Et il avait pas réellement envie qu'elle fuit. Le mieux aurait été visiblement de se taire mais il n'était pas dans la nature du Poufsouffle de rester muet et de laisser les gens se complaire dans leur silence. Il avait envie de faire un brin de causette avec sa compagne de la nuit et tant pis si ca ne lui plaisait pas. Au pire, elle partirait, mais il aimait guère courrir après les gens et rester seul n'était pas vraiment ce qu'il voulait. Retourner dans son lit maintenant, alors qu'il était à présent totalement réveillé. Jake la regardait, intriguée, sans pour autant être insistant. Ou s'il l'était pour elle, ce n'était pas du tout son but.

*Mes cauchemars. Voilà deux longues & interminables semaines qui hantaient mes rêves. Ce n'était pas la première fois que j'en avais & ne serait certainement pas la dernière, bien malheureusement. Ils arrivaient par épisode de deux à trois semaines, ne me laissant aucun répit pendant cette période, puis ils disparaissaient pendant un temps. La période entre mes crises variées, parfois elle était extrêmement courtes, parfois relativement longue, ce qui était sur en tout cas c'était que j'avais au moins deux à trois cycles dans l'année. Actuellement j'étais dans mon premier cycle de l'année mais c'était normal puisqu'on venait à peine d'en attaquer une nouvelle. Mais c'était un mauvais présage d'en avoir un ci-tôt, cela était annonciateur d'une mauvaise année pour mon cycle de sommeil & pour mon moral déjà peu florissant. Quand je relisais les pages que j'avais déjà écris sur ce sujet, je me rendais compte que mes cauchemars avaient tous un lien avec mon passé, me ramenant inexorablement à l'orphelinat & même parfois avant Mayfair, avant l'abandon. Ma vie avant mes cinq ans n'étaient pas exceptionnellement bien, au contraire, elle était remplie de mensonges, de faux semblants, de violence, de corrections, de punitions en tout genre, de pièces sombres & exiguës. A la différence de beaucoup d'orphelins, je n'enviais pas mon passé, ni même mon présent, partout où j'étais je n'étais pas heureuse. Mais il y avait eu une net amélioration depuis que je vivais à Poudlard, je ne recevais plus de coups, en tout cas plus au château, je mangeais à ma fin, bref, ma situation était plus enviable maintenant qu'il y a quelques années. Mais une vie telle que je l'avais vécue laissé des marques, physique comme moral & je savais que je ne deviendrais jamais une jeune fille épanouie, souriante & bien dans ma peau, c'était impossible. Sourire, rire ou tout simplement se sentir bien & heureuse, cela ne m'était arrivée que très peu de fois & avec seulement deux personnes. La première n'était plus qu'un souvenir & la seconde était autant mon ange que mon démon, autant mon paradis que mon enfer. Parfois je regrettais de l'avoir connue & en même temps je n'imaginais pas ma vie sans lui.

Mon cauchemar d'aujourd'hui ne m'était pas inconnu, il revenait souvent, bien trop à mon goût d'ailleurs. Ce n'était pas vraiment un rêve mais plutôt un souvenir enfuie, bien profondément en moi, mais parfois, quand j'étais bien fatiguée, vraiment en manque de sommeil, il refaisait surface & me brisait. Bientôt je savais que je ne pourrais plus tenir le coup, je devrais me rendre à l'infirmerie, comme bien souvent pendant mes crises. L'infirmière, une personne fort charmante quand on savait s'y prendre avec elle me donnerait une potion pour m'aider à dormir & je sombrerais pour ne me réveillais qu'un jour ou deux plus tard. Pendant ce laps de temps, je ne rêvais plus, j'étais apaisé. L'infirmière veillait bien souvent à mon chevet, vérifiant que j'allais bien, que je n'étais en manque de rien. Je n'avais jamais compris pourquoi elle m’appréciait, je n'avais rien fais de particulier pour ça. Je pense que mes crises l'avaient touché & qu'elle avait certainement du voir les marques que j'avais dans mon dos ... et oui les coups laissaient parfois des marques indélébiles, surtout sur ma peau claire. Mais pour le moment je résistais, je restais forte, je ne craquerais pas, pas encore du moins, je savais que je pouvais encore tenir quelques jours comme ça. Je n'étais pas encore prête à subir un nouvel interrogatoire qui resterait infructueux, comme ses prédécesseurs. Je ne comprend pas pourquoi elle s'acharne à me poser à chaque fois les mêmes questions alors qu'elle savait que je me refuserais à lui répondre. Parfois, je me disais qu'elle serait capable un jour de me glisser une potion de vérité dans un verre pour enfin en apprendre plus sur moi. Mais elle savait que le jour où elle le ferait, je n'irais plus me tourner vers elle, préférant garder mon mal secret plutôt que d'être à nouveau trahit. J'avais une sorte de confiance en elle, je ne savais pas pourquoi mais je sentais que je pouvais le faire, elle était là pour m'aider.

Pendant que je repensais à l'infirmière & à ma prochaine visite, Jake se remit à parler. D'abord un simple mot, qui me fit le fixer à nouveau. Était-ce fait exprès ou avait-il réellement hésiter à me parler ? Je commençais à angoisser de sa prochaine phrase, me demandant ce qu'il allait me dire. Sa seconde phrase, complète cette fois-ci me confirma mes peurs. Que voulait-il savoir ? Qu'allait-il encore me demander ? s'il me parlait de ma pseudo folie, je me levais pour lui en coller une avant de disparaitre dans les méandres des couloirs du château. Je préférais encore être complétement seule & dans le froid glaciale des couloirs du château, qu'au chaud & mal accompagné. La solitude était mon allié & mon ami, ce n'était pas pour rien. Jake venait enfin de lâcher le morceau, il s'était enfin décidé à me poser clairement la ou plutôt les questions qui le taraudaient depuis tout à l'heure. Pourquoi n'étais-je pas plus souvent dans la salle commune si j'étais insomniaque ? Cela voulait-il dire qu'il y passait lui aussi ses nuits ? Sinon il ne m'aurait pas posé cette question, en tout cas je le supposais. J'allais peut être apprendre une nouvelle information sur lui à son insu. Il me demanda où je passais mes nuits, mais je ne comprenais pas trop pourquoi cela l'intéressait tant de le savoir. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire où je passais mes nuits ? Il ne comptait tout de même pas me tenir compagnie à chaque fois quand même ? Il n'oserait pas me faire ça ? Mais la vraie question, celle qui revenait constamment ce soir c'était ce que j'allais lui répondre ? Un silence ? Il n'allait certainement pas me lâcher de sitôt & mes camarades me refuseraient l'accès à mon dortoir. S'il voulait se la jouer à poser des questions, on pourrait être deux, je n'étais pas timide, juste renfermée & asociale, mais quand l'occasion s'y prêtait, je savais aussi être une parfaite chieuse, cela marchait beaucoup avec les boulets, ils me laissaient plus facilement tranquille ensuite ... Je ne suis pas en train de dire que Jake est un boulet, seulement il pose beaucoup trop de question à mon goût.*

" - Dois-je en conclure que tu passes tes nuits ici à faire tes devoirs en retard plutôt que de dormir dans ton lit ? "

*Peut être que si je me mettais à lui poser des questions, cela allait l'embêter plus qu'autre chose & il me souhaiterait une bonne nuit plus vite que prévu. Je pourrais ainsi finir de rédiger mon journal avant de tenter une nouvelle fois de sombrer dans le sommeil, mais sans grand succès de réussite j'en avais bien peur. Mais au final je n'avais pas répondu à sa question ... mais allais-je vraiment le faire ? Il ne m'avait pas l'air trop méchant, je pouvais bien dire une chose, en espérant qu'il n'irait pas plus loin dans ses recherches sur moi. de toute façon devra être tenace s'il voulait vraiment me connaitre, j'étais loin d'être un livre ouvert comme les trois quarts des filles qu'on rencontrait dans ce château. Je serais peut être au final un défi malgré moi.*

" - Les filles m'ont viré du dortoir ..."

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Jake garda ses yeux poser sur la jeune fille. Les reflets des flammes sur ses cheveux étaient particulièrement joli mais lui était surtout étrangement familier alors qu'il était sûr de n'avoir jamais vu cette couleur de cheveux sous la lumière du jour. Cependant, le silence que lui opposait la jeune fille n'était guère appréciable. Il aurait évidemment qu'elle lui réponde, même si c'était à demi-mot ou je ne sais quoi, quoi qu'un "ferme-la" ne lui aurait pas beaucoup plus plut. Son visage semblait indéchiffrable, pourtant au fur et à mesure qu'il lui avait semblé parler, il la sentait... encore moins à l'aise si possible. Peut-être lui aurait-il mieux vallu de se taire? La poufsouffle avait l'air aussi aimable qu'une porte de prison, un vrai caractère de Serpentard. Les insomnies devaient pas forcément être source de bonne humeur, il aurait du le deviner. Le silence s'éternisant quelque peu, Jake pencha quelque peu la tête sur le côté, fronça un sourcil, levant un autre, observant la jeune fille. Avait-elle décidé de se murer dans son silence?

Jake passait souvent pour un dragueur, et c'était, en effet, ce qu'il était. Mais il savait plutôt mal s'y prendre avec les filles. Avec celles qui riaient, souriaient, répondaient à ses gestes, il n'y avait jamais de problème si elles le lâchaient quand il ne voulait plus d'elles. Ce qui n'était pas toujours le cas... mais ça, il pouvait gérer. Mais les filles timides, bizarres, celles qui s'enfermaient dans le silence, ou qui était intimidés... ils ne savaient pas les gérés. Il ne savait pas du tout comment s'y prendre. Il manquait de tact, il ne comprenait pas. Peut-être parce qu'elles ne communiquaient pas, ne savaient pas ou ne voulaient pas communiquer avec lui de quelque manière que ce soit. Ou bien qu'il ne parlait pas le même language. Le poufsouffle en aurait presque pu revenir à regretter qu'Alicia soit montée. Avec elle, il n'y avait pas de problème. Elle était jolie, elle souriait, il répondait à ses attentes, et d'une certaine manière, tout collait. Mais ce n'était que leur apparence qui s'emboitait. Il savait parfaitement qu'il n'uarait pas pu parler et les intrégés dans sa famille, ce n'était pas possible. Il était alors apparu clairement que ce n'était avec elles qu'il devrait passer sa vie. Mais en attendant, elles lui plaisait et il leurs plaisaient, alors pourquoi ne pas ne profiter?

Or la jeune Poufsouffle semblait faire partie de ses filles qui ne parlaient pas, qu'il ne comprenait pas parce qu'il n'y avait aucune communication. Et sincèrement, il les plaignait de ne pas savoir s'exprimer. Voilà pourtant qu'elle le contredisait :

" - Dois-je en conclure que tu passes tes nuits ici à faire tes devoirs en retard plutôt que de dormir dans ton lit ? "

Jake parut une seconde surpris avant qu'un franc sourire s'étale sur son visage. Génial! Non seulement, elle semblait parler mais en plus elle lui renvoyait la conversation. Il s'en fichait un peu qu'elle ne lui ai pas répondu. Ca avait peu d'importance au fond. C'était simplement qu'une discution, une relation, une rencontre, pouvait être sympa de temps à autre. Juste pour le plaisir de faire la conversation. Jake préférait partager un moment avec quelqu'un, fut-il une pseudo-muette, plutôt que d'aller se recoucher : ca aurait été un coup à se réveiller ne fin d'après-midi.

"Ah! Tu me rassures! Non, parce que j'avais faillit croire que tu étais en panne... Problème pour faire des phrases entières," expliqua-t-il avec un sourire.

A sa manière aussi, il ne lui répondait pas mais peu importait. Son visage semblait si figé dans les reflets enflammés, il aurait aimé voir une émotion s'y peindre, un sourire ca aurait été pas mal. Elle lui expliqua cependant la raison de sa descente. Les insomnies de la Poufsouffle semblait déranger ses camarades de chambre. A moins qu'il ne s'agisse d'autre chose...

"Tu utilises trop Lumos et ça les réveille? Je trouve ça un peu léger comme raison, non?"

A vrai dire, vu ce qu'il connaissait dans leur raisonnement féminin, ca pouvait être tout aussi bien vrai que totalement faux. Jake releva les yeux sur la cheminée, noyant ses yeux verts dans le feu avant qu'un autre sourire se dessine, malicieux sur ses lèvres. Il jeta un coup d'oeil à la jeune fille :

"Non, sérieux, je suis pas là tous les soirs... Il m'arrive de bosser de jour."ajouta-t-il.

Il ignorait pourquoi, mais il sentait qu'une telle phrase aurait fait sourire n'importe quel Jaina, Alicia ou Mathilda mais il ne garantissait pas l'effet que cela produierait sur sa camarade. Peut-être sourierait-elle, ou ne réagirait même pas. Jake l'ignorait. Mais peu importe. Il savait draguer parce qu'il avait de l'humour, il savait taquiner et flatter en même temps. Cependant, même sans... vouloir charmer... ca faisait partie de lui. Sa touche de bonne humeur.

*Visiblement je n'avais pas le même fonctionnement que les gens en général. Quand on me posait une question, je ne savais jamais comment réagir, ni quoi dire, j'étais désemparée parce que c'était contraire à mon tempérament. A la différence des trois quarts des gens que je croisais, je ne cherchais pas à avoir des amis ou à éviter la solitude, bien au contraire, je la cherchais, je l'appelais à moi, elle était ma meilleure amie, mon arme, bon bouclier, ma protectrice, bref, j'étais bien quand j'étais seule. Je pouvais voguer à ma guise dans mon univers, me déconnecter de la réalité quand j'étais seule, je n'avais pas besoin de faire attention à ce qu'il se passait autour, rien ne capter mon attention, j'étais bien, presque paisible. Mais quand j'étais entourée, ne serait-ce qu'entourée & non accompagnée, je ne pouvais plus me déconnecter, mon attention était attiré par tout ce qu'il se passait, mon instinct de survie était en marche & près à engranger la moindre information importante. Et quand on voulait nouer un contact avec moi, je désespérais de ne savoir comment réagir. D'un côté je voulais garder le silence, me murer derrière pour que personne ne m'approche & d'un autre côté, j'avais un je-ne-sais-quoi qui me soufflait quoi dire ou quoi faire qui était complétement contraire à la morale. Une sorte de démon d'épaule qui me dicter de dire ou faire mal à quelqu'un juste pour le plaisir de me venger de ne pas m'avoir laisser tranquille. C'était comme un jeu pour moi, un jeu dont mon adversaire ne connaissait ni les règles, ni les limites, une danse où je menais du début jusqu'à la fin. Parfois j'acceptais ce jeu avec plaisir presque quand je croisais des personnes qui se moquaient de moi ou qui penser pouvoir me faire peur ou m'intimider. Parfois au contraire, je préférais me contenir car les gens ne le méritaient pas. Même si ma vie n'a jamais été toute rose & si au final je m'étais élevée & éduquée seule, je savais encore faire la part des choses, je reconnaissais le bien du mal & quand j'allais du côté obscure, c'était en toute connaissance de cause.

Jake n'avait pas l'air d'être un mauvais garçon, peut être un peu trop dragueur, mais il ne faisait rien de mal, il séduisait les filles qui l'entouraient & si elles le voulaient, ils allaient plus loin, sinon il laissait tomber. Je sentais quand il me parlait ou me regardait qu'il tentait, certainement inconsciemment de jouer de ses charmes pour me séduire & me rendre plus sociable ou accessible d'une certaine façon. Ce n'était pas de la drague pur parce qu'il me trouvait à son goût, non c'était différent, plus platonique je dirais. Enfin c'est ce que je concluais de son comportement, maintenant la nature humaine m'étonnait souvent, je ne comprenais pas toujours les réactions & attitude des gens, ils pourraient donc me surprendre. Après que je lui retourne plus ou moins sa question à ma sauce, un sourire franc apparut sur son visage, mais j'avais senti comme un certain étonnement de me voir lui répondre. C'était-il résigné à ce que je garde le silence ? Peut être aurais-je dû alors ? Il enchaîna donc toujours souriant en me disant qu'il avait eu peur que je ne sache pas faire des phrases complètes .... Devrais-je le prendre mal ? Était-ce une façon détourner de me dire qu'il me prenait pour une attardée ? Voulait-il réellement finir la tête la première dans le feu ? Parce que s'il le voulait j'étais toute disposée à exaucer sa prière sans tarder. Une lueur de colère passa dans mon regard, juste le temps de ma réponse.*

" - Je n'ai aucun problème pour faire des phrases entières, je m'adapte seulement au niveau de cette école ! Pourquoi s'embêter à faire de grands discours alors que la moitié ici savent à peine lire & écrire ..."

*J'étais extrêmement susceptible oui & je l'assumais entièrement. Je ne connaissais pas Jake & Jake ne me connaissait pas. Peut être était-ce qu'une phrase en l'air pour lui mais pour moi cela faisait écho à bien trop de souvenirs déplaisant. On me prenait un peu trop souvent pour une folle, une simple d'esprit, juste parce que je ne répondais pas quand on me parlait. Mais pourquoi personne ne se demandait pourquoi je ne faisais pas l'effort ? Pourquoi tout le monde partait du principe que c'était parce que j'avais un problème mental ? Pourquoi ne se remettaient-ils jamais en question ? C'était eux qui ouvraient constamment la bouche pour ne rien dire. C'était eux qui sortaient une pelleté absurdités à la minutes. Je ne voyais pas comment je pouvais communiquer avec des dégénérés pareil. Je n'en n'avais tout simplement aucune envie. Oui je ne faisais pas d'effort, mais le jour où ils décideraient de connecter leurs deux neurones entre eux, on pourra en reparler. Ma colère disparue aussi vite qu'elle était apparue. S'il voulait voir une quelconque expression en moi, il venait d'être servit. Je ne comptais ni m'excuser pour ce que je venais de dire, ni m'expliquer. De toute façon il pourrait ne pas le prendre pour lui alors je n'en voyais pas l'intérêt. J'arrêtais de le regarder & portais mon regard vers l'âtre. Jake lui enchaîna, maintenant qu'il était parti on ne pouvait plus l'arrêter. Il fit un trait d'humour sur le fait que je m'étais fait chasser de mon dortoir à cause de l'utilisation du sortilège Lumos. Je décidais de ne pas le regarder, laissant voguer mes yeux d'une couleur semblable au chocolat sur les flammes.*

" - Quelque chose dans ce goût là oui. Et la patience n'est pas un de leur point fort visiblement !"

*Ce n'était pas vrai bien entendu, elles avaient été plus que patientes avec moi, mais je n'allais tout de même pas lui dire la vérité. Ce soir je serais une garce si l'envie m'en prend, de toute façon je ne compte pas garder "contact" avec mes camarades de chambrée quand j'aurais quitté cette école & c'était peut être la dernière fois que je parlais à Jake, alors je pouvais bien en faire qu'à ma tête. Le jeune homme fit un nouveau trait d'humour, en tout cas je le supposais, même si je n'en comprenais pas tout le sens. Je glissais mon regard sur lui, sans sourire parce que je savais que c'était certainement ce qu'il attendait au vu de sa façon de me regarder. Je n'étais pas n'importe qu'elle fille, je ne souriais pas bêtement juste pour faire plaisir à un garçon, même si ce garçon était charmant comme l'était Jake. J'avais beau m'être juré de ne jamais me rapprocher de qui que ce soit, j'avais des yeux & je savais apprécier tout de même les belles choses même si je ne le montrais pas. C'est donc d'un ton très sérieux & légèrement distant que je lui répondis, juste pour voir comment il allait réagir. Allait-il perdre contenance ? Allait-il savoir sur quel pied danser avec moi ? Croyait-il que le jeu serait si facile à jouer ? Oh non, il n'était pas encore sortie d'affaire, il avait voulu discuter avec moi, il allait être servit.*

" - Il vaut mieux si tu veux pouvoir partir de cette école un jour !"

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Parfois il faut réfléchir avant de parler. Que disait Lisa déjà? Ah oui, tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler? Il ignorait qui il avait en face de lui. Non pas qu'il lui fallait faire attention à ce qu'il disait pour se protéger lui-même, mais il devait visiblement le faire pour la personne en face. Jake pensait que son sourire était suffisamment éloquent pour montrer qu'il plaisantait. Que c'était une manière de la taquiner. Mais sa camarade l'avait vraisemblablement mal pris malgré le sens ironique de la remarque qu'elle s'était permis qui prouvait qu'elle avait un minimun d'humour. Peut-être n'était-ce pas les bons mots pour dire sa pensée, ou bien était-elle susceptible. Mais il semblait l'avoir touché. Son visage fermé avait presque était hostile et il avait lu, pensait-il, de la colère dans ces yeux.

Jake soupira. Un faible sourire apparut. Mais il ne dit mot. Il n'avait pas réellement envie d'avoir sa camarade sur le dos. Le poufsouffle se laissa aller dans son fauteuil, croisant les pieds alors qu'il avait étendu ses jambes. Position à l'aise et décontracté. Pourtant, il avait détourné son regard. Rattrapé le coup? Non, il n'était pas sûr qu'elle ait la patience pour le comprendre, il n'était pas sûr non plus qu'elle accepterait ses excuses. Des justifications semblaient inutiles... mais s'excuser semblait s'imposer. La mine pensive, il répondit d'une voix égale et douce :

"Désolé... Je te préviendrais," ajouta-t-il, enigmatique, presque autant pour elle que pour lui.

Jake regarda la jeune fille et l'observa sans animosité puis un sourire franc apparut de nouveau :

"Tu penses pas que tu peux monter d'un niveau? En therme de discours, tu vas avoir du mal à m'égaler..."

Ce n'était que de la taquinerie... Aussi, pour éviter qu'elle le prenne mal de nouveau, il ajouta, mi-figue, mi-raisin :

"Je te taquine..."

Le poufsouffle se laissa de nouveau aller dans son fauteuil. La jeune fille ne répondait à son interrogation, préférant attraper son hypothèse au vol plutôt que de lui expliquer. Peu bavarde, elle s'étendait peu, il aurait du s'y attendre. Comment pouvait-on vivre de manière si renfermé? Mauvaise journée ou habitude? Il osait espérer qu'elle se comportait différemment le jour levé. Peut-être était-il tombé sur un mauvais jour? Belle journée en perspective. Jake n'était pas du genre à s'entéter si quelqu'un voulait rester silencieux. Passer pour un gros lourd ou un boulet, pas spécialement. Lui-même éviterait de "perdre son temps" et la dite-personne en face s'en porterait bien mieux. Mais il avait envie de pousser un peu plus loin, de tenter un peu. Sinon, il userait de la question fatidique. Au moins parlait-elle avec des phrases maintenant, c'était déjà du progrès. Une pensée qui le fit sourire. Un sourire qui se transforma rapidement en grimace lorsqu'il entendit la réponse de sa camarade à son trait d'humour. Visiblement, elle était sérieuse comme des pierres et limite, le réprimandait. Bon joueur, Jake ne se prit guère au sérieux, resta léger. Avec Hecate, il l'aurait envoyé paitre, mais là, ça se faisait pas trop.

"Pitié, gémit-il, pas ce discours-là. Je l'ai entendu mille fois. Si je suis arrivé là, c'est que je suis pas si mauvais. Je m'en sortirais. Comme d'hab."

Jake supportait assez mal qu'on lui donne des consignes et des conseils de travail, ca le mettait en rogne habituellement. Hecate en faisait régulièrement les frais, Jenny quand il était dans ses rares mauvais jours, ou quelques autres malchanceux. Sans compter qu'il aimait, déjà, naturellement, pas travailler. Rester des heures au-dessus de bouquins aussi volumineux qu'ennuyant et rédiger des lignes et des lignes sur un sujet dont il n'avait rien à faire... Non, vraiment, pas son truc.

"Qui te dit que j'ai hâte de partir, d'ailleurs? J'ai pas vraiment envie d'être adulte... les responsabilités..."

Une responsabilité surtout. Une. Son père. Il avait déjà du mal à avaler tout ce que faisait son géniteur, il se voyait mal devoir endosser les responsabilités juridiques qui lui tomberait sur les épaules à la fin de l'année. Jake se trahit une seconde. Une hésitation. Mais il continua, en se passant une main sur les yeux :

"Ouais, les responsabilités... tout ça... ca me branche vraiment pas..."

Jake se leva de son fauteuil, et s'éloigna du feu, les mains dans les poches. Il s'avança jusqu'aux tables de travail, laissa son regard s'égarer sur les tableaux endormis de la salle commune tandis que s'égarait son esprit, le dos tourné à sa camarade. Il savait que pour l'instant, Lisa s'occupait de son père, mais lors du procès des grandes vacances, c'est lui qui devrait s'en occuper. Lisa avait beau être mariée avec lui, l'affaire dont il était question avait rapport avec lui-même et comme il était son fils, c'était à lui que reviendrait le rôle de le representer. Evidemment, il y avait sa carrière après ses études mais ca lui semblait secondaire par rapport au poids de son père. C'était assez simple, le journalisme le tentait bien, mais il était trop paresseux pour ça. Il ignorait s'il pourrait faire de sa guitare une carrière, mais il savait qu'elle n'était pas sa vie. Le quidditch était aussi très sympa, jouer sur un balai lui plaisait énormément, mais la voix de la construction des balais l'intéressait plus.

*Je sais que mes réponses n'étaient pas très sympathiques, pouvant même être mal prises pour certaines, mais c'était un peu mon but, après tout il venait de me coincer dans mes derniers retranchements & je n'étais pas le genre de personne à se laisser avoir par quiconque. J'avais vécu des choses que peu de gens ici pourrais arriver à imaginer ne serait-ce un seul instant. Mais tout mes malheurs n'ont pas commencé à mon arriver à l'orphelinat, non depuis que je suis née, je souffre, j'ai l'impression d'avoir été créé pour ça. Parfois je me demande s'il existe réellement un dieu & si c'est le cas, il est loin d'être clément & bienfaiteur, ce n'est pas un dieu aimant, mais plutôt une entité sadique & cruelle qui aime faire du mal & voir des gens souffrir, sinon je n'aurais jamais vécu la vie que j'ai mené. S'il avait été un dieu salvateur, il ne m'aurait jamais laisser vivre ou au moins aurait abréger mes souffrances bien plus tôt ... il y avait eu tellement d'occasions pour cela. C'était pour ça que je ne comprenais pas comment Elliott pouvait avoir une foi aveugle en un dieu qu'il ne connaissait pas. Certes je ne lui avais jamais raconté mon histoire, il ne pouvait donc pas comprendre mon point de vu, mais s'il savait ne serait qu'un quart de ma vie, je suis sûre qu'il y repenserait à deux fois avant de s'engager dans les ordres comme il voulait le faire à sa sortie de Poudlard.

Je savais que le but de Jake n'était de me mettre mal à l'aise ou de me blesser. Je savais que je partais peut être un peu trop vite au quart de tour & que je pouvais changer d'humeur & d'attitude en un quart de seconde. Certains disaient que j'avais des troubles bipolaire de l'humeur, ce qui était peut être vrai, mais je m'en moquais parce que je ne comptais pas aller voir un spécialiste pour qu'il me le diagnostique. D'une parce que je n'avais pas d'argent, tout ce que j'avais actuellement était la propriété de l'orphelinat, j'étais endettée avant de commencer à travailler, c'était beau n'est-ce pas. Je travaillais toutes les vacances à des petits boulots pour me faire de l'argent de poche & pour accumuler un peu d'argent pour éponger ma dette. Et puis de toute façon si j'allais voir une psychiatre, il allait me poser des questions sur ma vie & je refuserais de lui répondre, ce qui ne voudra strictement rien dire au final, je n'avancerais pas & je retournerais à mon point de départ, encore plus endettée qu'avant & toujours avec le même problème non résolu. En plus si j'étais bipolaire, je devrais prendre un traitement & c'était toujours le même problème, pas d'argent, pas de traitement !

Jake me répondit mais d'une façon énigmatique que je ne compris pas. "Désolé... Je te préviendrais," ... qu'est-ce qu'il avait voulu dire par là, je ne saisissais pas du tout l'allusion ou la pseudo blague. Autant tout à l'heure j'avais senti qu'il plaisantait & que c'était sensé m'amuser, j'avais réagis diamétralement à l'opposé de ce qu'il attendait de moi, juste pour l'embêter, mais là je ne savais même pas quoi répondre, ni même comment réagir ... J'arquais donc un sourcil, me moquant d'afficher un sentiment son mon visage si fermé. Il voulait que je réagisse, alors j'allais réagir mais ce ne serait certainement pas comme il s'y attendait. Ses copines étaient peut être des pouf' sans cervelle qui rigolaient à tout ce qu'il disait pour lui faire plaisir & se faire remarquer, moi je m'en moquais complétement. Cela faisait deux semaines que je ne dormais pas ou peu. Cela faisait deux semaines que je me réveillais en pleure, apeurée, vomissant presque à chaque fois ce que j'avais dans mon estomac. Cela faisait deux semaines que j'avais l'impression d'être retourné dans mon enfer. Alors il voulait avoir une réaction de ma part, il allait être servit & s'il fuyait après notre conversation ou s'il m'évitait par la suite, il ne pourrait s'en prendre qu'à lui même. De toute façon il ne savait même pas qui j'étais, cela ne changerait pas nos rapports, inexistants. Je ne répondis donc rien & attendis la suite, sachant pertinemment qu'il y en aurait forcément une.*

"Tu penses pas que tu peux monter d'un niveau? En therme de discours, tu vas avoir du mal à m'égaler..."

*Serait-ce une invitation ? dois-je le prendre ainsi ? Si s'en était pas une, ça y ressemblait fortement en tout cas. Il ne me connaissait pas certes, mais l'envie était grande, très grande. Il voulait rire ? il voulait plaisanter ? Alors si on plaisantait à deux ? Je savais très bien me renfermer & jouer les muettes les trois quart du temps, mais quand on m'y poussait, je savais aussi sortir les griffes & je savais m'en servir. Je n'étais pas une chose fragile, je savais me défendre & je savais le faire avec le sourire, même si chez moi il n'était pas signe de plaisir & de gentillesse, bien au contraire. Son "je te taquine" était comme un feu vert pour moi. Je changeais de position, posant mon journal au sol, posant le stylo en or dessus, je m'installais de tel façon que j'étais maintenant face à Jake & non de profil. Ainsi assise je pourrais tout à loisir jouer avec lui & l'étonner, le déstabiliser & peut être lui faire peur & tout en faisant cela je pourrais analyser & observer toutes les variantes de son visage & de son attitude en général.*

" - C'est trop aimable de ta part de le préciser .... Jake !"

*Je venais de lâcher son nom, comme une bombe atomique, j'attendais de voir les effets qu'avait eu ma réponse sur lui. Et oui je connaissais son nom & bien d'autre chose encore. Certes beaucoup de choses chez lui restaient encore un mystère, à la différence des greluches avec lesquelles il s'amusait pour passer le temps. J'affichais maintenant un petit sourire en coin, mais mon visage n'était ni menaçant, ni ayant un quelconque indice sur mes intentions à son égare, seule le sourire était apparu, mais chez moi il voulait tout dire, il allait vite s'en rendre compte. Je décidais d'enchainer avant qu'il en réponde, le laissant le temps d'assimiler la situation & mon changement d'attitude soudain.*

" - Et si on partait du principe que depuis le début j'avais compris que tu plaisantais ... Jake. Si on partait du principe que je sais beaucoup plus de choses sur toi que tu ne le penses. Et si à la différence des .... jeunes demoiselles que tu fréquentes, j'avais décidé de ne pas te faire plaisir en rigolant niaisement ?

....

Le niveau de mon discours te plait-il Jake ? Ou je suis montée trop vite à ton goût ?"

*Ou était passé la jeune fille timide & renfermée que tu as rencontré il y a quelques instants ? C'était certainement la question que tu es en train de te poser mon cher Jake. Et tu as raison de te la poser cette question car pour l'instant elle a disparu, laissant place à une personne beaucoup plus déroutante que le silence que je laissais planer quand je m'obstinais à ne pas te répondre. Mais l'histoire ne s'arrêtait pas là, il a fallu que tu enchaines sur ce que j'avais dis avant, tu n'avais pas pu t'en empêcher, dommage. Alors comme ça mon discours ne te plait pas, tant pis, moi je l'aime, il laisse entendre plus de vérité au final que si j'avais ris à ta pseudo blague. Alors comme ça tu ne voulais pas partir de Poudlard ? Tu ne voulais pas grandir ? C'est une peur que beaucoup de personnes ont, c'est une peur que l'on partage tout les deux, sauf que moi je sais le garder pour moi, à la différence de toi. Les responsabilités t'effrayent Jake ? C'est compréhensible, elles en effrayent plus d'un, mais chacun à ses raisons, lesquelles sont-elles pour toi ? Pourquoi t'effrayent-elles tant ? Mon regard à cet instant tentait de percer tes murailles, il tentait de comprendre ce qui t'effrayais. Moi je connaissais mes raisons, mais j'ignorais encore les tiennes. Allais-je le découvrir ou allai-tu te refermer comme moi ?*

" - Ce n'était qu'une façon comme une autre de te répondre. Comme je te l'ai dis je n'avais pas envie de glousser inutilement, je suis donc assez fière de t'avoir fait réagir. Un partout non ? La balle est au centre. Alors comme ça tu n'as pas envie d'assumer des responsabilités ? Qui en a envie de toute façon ? ... Sauf si, & je le suppose, les tiennes sont plus dures à assumer que les autres ? Dans ce cas là la question serait "Quelles sont-elles ?" "

[Qui es-tu Jake ?]

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Le jeune Poufsouffle était en train de fantasmer sur sa possible carrière de joueur de quidditch et cauchemarder sur les responsabilités qui l'attendaient chez lui quand il remit les pieds sur terre et jeta un coup d'oeil vers sa camarade qu'il pensait replongée dans son carnet intime. Il avait tort. La jeune fille avait refermé son carnet et posé son stylo finement dorée et s'était tourné face à lui. Intrigué, un des sourcil du Poufsouffle fléchit et il s'approcha, un peu étonné, du dossier du canapé sur lequel il posa ses mains en appui. Le visage qui lui faisait face était toujours... absent de toute réelle émotion. Mais son attitude semblait presque... agressive, féroce. Si elle avait été un peu plus épaisse alors elle aurait pu avoir l'air d'aller plaquer quelqu'un dans un match de rudby. Le poufsouffle se demanda vaguement ce qui lui vallait ce changement d'attitude. Avait-elle l'intention de le manger? De l'agresser? L'insulter? Jake songea que l'expression "prendre le taureau par les cornes" que Lisa employait souvent allait plutôt bien à ce que semblait vouloir faire la jeune fille. Mais cela, il allait bientôt en être sûr.

" - C'est trop aimable de ta part de le préciser .... Jake !"

Le poufsouffle haussa un sourcils. Sa manière de parler était trop... provocatrice pour ne pas l'interpeller. L'avait-il blesser d'une quelconque manière? Raaaah, il aurait du deviner qu'elle faisait partie des filles qu'il lui fallait fréqquenté, il comprenait rien aux filles lunatiques ou celles qui semblaient vouloir vous embrocher ou rester muette. Il comprenait pas, à croire que les gens venaient de planêtes différentes. S'il avait le choix, il aurait pris Mars, il aimait le rouge. Devait-il se sentir véxé? blessé? Par quoi devait-il être touché? La manière de prononcer son prénom ressemblait à un déchet qu'elle avait craché avec dégoût et il était ni sûr d'apprécier, ni sûr de vouloir le savoir. Il n'était guère étonnant qu'elle l'ait reconnu après la réputation qu'il s'était fait auprès des filles du château. Plus les dernières années que les "nouvelles" à présent. Il ouvrit la bouche sans trop savoir quoi dire mais déjà elle enchainait. A croire qu'elle voulait l'étouffer... ou l'assomer. Toujours les sourcils froncées, il l'écouta :

" - Et si on partait du principe que depuis le début j'avais compris que tu plaisantais ... Jake. Si on partait du principe que je sais beaucoup plus de choses sur toi que tu ne le penses. Et si à la différence des .... jeunes demoiselles que tu fréquentes, j'avais décidé de ne pas te faire plaisir en rigolant niaisement ?"

... Que pouvait-on répondre à cela?

" - Le niveau de mon discours te plait-il Jake ? Ou je suis montée trop vite à ton goût ?"

Jake ignorait s'il était étonné, en colère, désespéré ou perdu. Peut-être un peu des quatre. Etonné du ton pris. En colère qu'elle se moque de lui et ose juger ses filles comme si elles n'étaient que des... poufs, restons poli. Désespéré de savoir qu'il ne pourrait pas lui faire entendre raison, dans son genre elle semblait bien braqué. Et perdu... parce que "beaucoup plus" était vague, que savait-elle exactement? Perdu aussi parce qu'il ne comprenait pas la raison de son raisonnement. Au moins ça confirmait son incapacité à s'y prendre avec les filles bizarres. Il devrait s'acheter un bouquin un jour pour savoir comment certaines fonctionnaient. Il ignorait qui d'elles ou de lui n'était pas, normal mais il y avait un soucis quelque part.

"Tu m'excuseras mais je préfère partir du principe que tu te trompes."

Le regard de Jake s'était presque durcit. On ne touchait pas à son univers. On ne touchait pas à sa famille. Pas à Lisa, ni à ses soeurs et encore moins à son père. On ne touchait pas à Zora, Jaina, Alicia, Astride, Sarah et toutes les autres qu'il adorait. On ne touchait pas. Elle jugeait et condamnait son univers en deux mots. Il la sidérait. Jake avait un visage indéchiffrable. En silence, il retourna s'assoir. Elle avait, en effet, décider de reprendre la parole. Il avait surement eu tort de jeter ce défi. L'égalerait-elle à parler? Certainement si elle continuait à l'agresser comme une poule couveuse. Une poule couveuse... Jake avait les yeux fixés sur la jeune fille et ne souriait plus sans pour autant paraitre menacant. Il commençait à penser à une raison... une raison qui l'aurait pousser à...

" - Ce n'était qu'une façon comme une autre de te répondre. Comme je te l'ai dis je n'avais pas envie de glousser inutilement, je suis donc assez fière de t'avoir fait réagir. Un partout non ? La balle est au centre. Alors comme ça tu n'as pas envie d'assumer des responsabilités ? Qui en a envie de toute façon ? ... Sauf si, & je le suppose, les tiennes sont plus dures à assumer que les autres ? Dans ce cas là la question serait "Quelles sont-elles ?" "

Jake garda les yeux fixés sur la jeune fille, paralysé, figé. Seul son regard semblait flamboyé. Pourtant, il s'employa à calmer le feu qui s'était embrasé en lui. Repenser à Lisa. Son sourire. Sa musique. Mais cela n'arrangeait rien. Car c'était à sa famille qu'elle s'attaquait. En toutes autres circonstances avec quelqu'un qui aurait employé le thème d'une autre manière, quelqu'un de confiance, il aurait pu se confier. Non pas qu'il l'aurait voulu, attirer la pitié des autres n'était pas son genre. Mais il savait pouvoir faire confiance pour que la nouvelle circule pas. Or, il n'avait absolument pas confiance en la pouffy qui lui faisait face. Comment osait-elle...? Elle pensait réellement qu'il allait lui répondre? Que ferait-elle de l'info ensuite? La consignerait-elle dans son carnet comme un trophée ou en ferait-elle profiter toute l'école? Non, vraiment, il n'aimait pas son attitude. Toute cette hostilité, cette agressivité... Il avait l'impression d'étouffer.

Jake lui opposa un silence de plomb, les yeux dans les yeux. Que voulait-elle? Qu'espérait-elle vraiment? Comment pouvait oser juger quelqu'un sans même le connaitre? Aurait-elle éviter de l'agresser, aurait-elle eu moins l'air buté et plus ouverte, il aurait tenté de discuter avec elle mais elle ne semblait pas vouloir en avoir envie. Plutôt l'air de vouloir le coincer, l'acculer contre un mur, l'empécher de fuir, le cueillir comme un fruit mur, l'abattre comme le loup camouflé au côté d'un mouton qui révèle sa véritable nature. Un chasseur et sa proie. Mais Jake n'était pas une proie. Lui et elle étaient au sommet de l'échelle alimentaire et les loups ne se dévorent pas entre eux. Cela servirait-il vraiment de répondre? de répliquer? A quelles réactions s'attendait-elle? Ne faisait-elle que jouer avec lui pour mieux l'abattre? Pensait-il qu'il allait se mettre en colère ou la planter là? Etait-ce ce qu'elle espérait? Après tout, elle avait pas vraiment eut l'air de vouloir discuter avec lui. Ou même discuter tout court.

Le poufsouffle avait pourtant sentit quelque chose derrière ça. Une poule couveuse... Une louve qui protège ses petits. Une louve agressive. Qui protégeait-elle? De quoi se protégeait-elle? De lui? D'une conversation? Elle avait peur? Mais peur de quoi? Cette manière de l'acculer, de retourner ses questions... Elle avait l'air plus bavarde quand il s'agissait d'en svaoir plus sur les autres que quand il s'agissait de parler d'elle. Pourtant il lui avait évité les questions banales de l'âge, de la famille, du quidditch, des cours, ou autres. Il n'aimait pas ce genre d'interrogatoires. Une louve qui protège ses petits. De quoi se protégeait-elle? Qui protégeait-elle? Pourquoi avait-elle peur? Avait-elle ce squelette dans le placard que tout le monde semble avoir? Un squelette si laid qu'elle préférait admiré ceux des autres que de montrer le sien. Jake Rahltord avait ses démons. Tout le monde en avait. Mais il ne les livrait pas si facilement. Il ne les livrait pas tout simplement. Il doutait qu'elle sache sur lui autant qu'elle le prétendait. Elle pouvait, bien sûr, savoir tout ce que tout-le-monde savait de lui.. Mais Tout-le-monde ne pouvait dire que ce qu'il savait. Uniquement ce qu'il savait. Et en l'occurence, ça ne touchait pas sa vie privée.

"De quoi tu as peur?"

La voix sans timbre du jeune homme s'était enfin élevé. Il ignorait s'il allait ou pas donner suite aux quetsions qu'ele lui avait poser, s'il allait prendre la peine de lui répondre. Il ignorait aussi s'il allait tenter de la rassurer des peurs qui lui donnait cette force, s'il avait seulement la possibilité de réussir. Mais il poserait les questions dont les réponses étaient introuvable. Sa voix, sereine, rassurante, plus basse qu'avant sans descendre au chuchotement, s'éleva de nouveau. Une voix tout simplement, normal et calme. Presque pensif. Tout en étant parfaitement lucide et clair.

"Cette.... agressivité. Tout ça. Cette manière de presser, de débaler, d'étouffer... Tu sais quels sont les animaux les plus dangereux? Les femelles. Les louves particulièrement. Quand elles défendent leur petits. Peur qu'on y touche."

Jake ignorait pourquoi il disait cela. Il ignorait si ces pensées étaient justes ou pas. Mais il parlait quand même. Son regard était posé sur la jeune fille sans animosité. Sa colère s'était éteinte sous le jet puissants des pompiers de son esprits.

"Tu permets que je te prète un prénom en attendant que tu m'offres le tien? J'aurais penché pour Anna au début de la conversation, mais finalement, je pense que Debra te va mieux."

Il devait quand même lui répondre, c'était la moidre des choses. Mais il ignorait comment répondre à ses remarques, ses provocations et ses questions sans s'énerver. Déjà, il se devait d'éviter le sujet de sa prétendu connaissance de lui et de ses responsabilités, ca lui éviterait d'enfoncer le clou. Sans compter qu'il ne pensait pouvoir en parler sans s'énerver. Se transformer en louve n'était pas forcément le meilleur moyen pour... pour quoi d'ailleurs? Bah, peu importe. Il aurait dû, certainement, se réjouir, il l'avait sa discution. Sauf qu'il avait imaginé autre chose lui. Un mélange d'anecdotes, de plaisanterie enrobés de quelques friandises si le coeur leur en disait, décoré de quelques confidences quand l'atmosphère s'y préterait. Jake poursuivit, sans quitter la nouvellement nommée Debra, de la même voix douce, calme et sereine :

"Tu sais, Debra, tu devrais éviter de juger les gens selon les apparences. Ces filles rigolent certainement pour me plaire, je suis pas idiot à ce point. Mais à la différence de toi, elles ne sont pas compliquées. Non, ne t'emballes pas, c'était pas un reproche, juste une constatation. J'ai pas besoin de me poser de questions avec elles, tout coule de source, tout colle. Pas de complication, d'interrogatoire, de confidences -je sais comment ça va finir. Et puis... le mec le plus drôle de la terre peut être aussi le plus malheureux. On appele ça jouer des apparences. Qui te dit pas qu'une d'entre elle vient de vivre la perte d'un proche? Ou d'avoir vraiment honte?"

Il l'avouait, généralement, quand elles vivaient un drame, elles ne le cachaient pas, c'était d'ailleurs bien le problème. Pour certaines tout avait été prétexte, et tout l'était encore aujourd'hui, et pas forcément avec les mêmes, prétexte à un calin, un bisou, un temps passé avec lui. C'était là qu'une bande d'amis, c'était sympa pour se tirer de ses sangsues sans paraitre grossier. Bon, son exemple des filles qui souffre étaient peut-être pas le meilleur à prendre. Mais il était sûr que ca existait. Lui, en était un peu la preuve. Même s'il était d eloin ni le plus drôle ni le plus malheureux du chateau.

"Je t'ai pas demander de me tout faire pour me plaire. Tu peux jouer un rôle, faire la comédie si ca t'amuse. Qu'importe. J'oblige jamais à rien. Ton niveau de discours me va, c'est le ton que tu prends qui me plait pas. Je sais, je sais, je viens de dire que je ne te demande pas d'essayer de me plaire..."

Jake soupira. Il ne savait vraiment pas s'y prendre. Se levant, il s'approcha de la cheminée, détournant son regard de sa camarade pour le plonger dans les flammes, approchant ses mains pour les réchauffer. Il avait l'impression d'être contradictoire, peut-être l'était-il d'ailleurs. Il jeta un coup d'oeil à la jeune fille par-dessus son épaule avant de reporter son attention sur le feu. Il ignorait s'il devait ou non, laisser aller une colère quelconque. Ou si, au contraire, il devait se taire. Parler sereinement, là-dessus, c'était un peu pas possible. Vallait mieux... D'un geste, presque brusque, il se retourna :

"Ecoute, si y a un truc que je te déteste, ce sont les indiscrets. Tu sais, les fouineurs, ceux qui farfouillent dans ta vie à la recherche du moins détails. Ceux qui t'analysent jusqu'au sang et qui ne t'en laissent pas une goutte."

Jake posa ses yeux sur Debra une demi-douzaine de seconde sans parler. Un temps. Un silence.

"Si je t'embète comme j'allais le supposer, sois comme ça ou dis-le moi. Si tu souhaites... parler, alors évite de le devenir. J'apprécierais grandement."

Jake retourna à son fauteuil en ajoutant, trop vite pour qu'elle ait le temps de répondre :

"Oui, je sais, je t'ai dit que t'étais pas obligé d'essayer de me faire plaisir..."

Le poufsouffle s'y assit et reposa ses yeux sur Debra. Il aurait aimé qu'elle évite de le chercher, qu'elle évite d'insister, qu'elle évite de s'énerver. Mais il sentait que ca serait cause perdue. La jeune Poufsouffle semblait sur la défensive et lui faire baisser sa garde serait du temps perdus. Pourtant, Jake était tétu. Vraiment tétu. Alors tourner les talons n'était pas vraiment à l'ordre du jour. Cependant... peut-être accepterait-il de quitter la pièce et de la laisser seule avec ce carnet si précieux...

"T'a une idée, toi, de ce que tu veux faire plus tard?"

Un léger sourire malicieux flottait sur ses lèvres. Il savait que ca n'avait parfaitement rien avoir avec le reste de la conversation. Mais, un, c'était le meilleur moyen de ne pas s'énerver, de devenir une louve que de changer de sujet et, deux, l'idée de lui poser la question l'avait traversé après avoir fantasmer sur sa carrière.

*La situation venait de changer, les rôles s'étaient inversés & cela te laissait sans voix, n'est-ce pas Jake ? Tu ne t'attendais certainement pas à ce que je réagisse ainsi mon ami ? Toi qui pensais certainement avoir en face de toi une pauvre fille sans défense à qui on doit constamment porter secours parce qu'elle n'est pas capable de se débrouiller toute seule & parce qu'au fond d'elle elle cherche le prince charmant, comme dans les contes de fée. Toi qui pensais certainement cela de moi, tu viens de tomber de haut, découvrant que tu n'avais non pas en face de toi une victime, une proie, mais bien un chasseur, un traqueur & de classe internationale même. Tu ne sais plus sur quel pied danser maintenant hein ? Mais je te comprend, je change si souvent de comportement, selon mes envies qu'il n'est pas toujours facile de me suivre, même moi parfois je suis dépassée par mon comportement toujours changeant. Te dire qu'on s'y habitue n'est pas vrai, la preuve cela fait seize ans que je vie avec moi même & je ne m'y suis toujours pas faite. En même temps, si tu veux tout savoir, même si je sais qu'on a tous des parts sombre en soit, je dois t'avouer que les miennes ont pris forme humaine, c'est une sorte de double personnalité. Abigail & Sasha cohabitent dans le même corps & selon mes envies ou selon les situations que je vis, l'une ou l'autre prend le dessus. Quand je reste silencieuse, emmurée dans mon silence, tu peux te dire qu'à coup sur c'est Abigail que tu as en face de toi. Mais quand, comme en ce moment, je suis carnassière, joueuse, méchante, violente même parfois, alors sache que c'est Sasha, une sorte de double maléfique qui te fait face & là tu peux avoir peur.

Je te vis arquer un sourcil, puis les froncer tout deux quand je commençais à parler. Tu ne savais plus trop ce qu'il se passait, tu perdais pied, tu te sentais certainement agressé sans raison & au final tu ne me comprenais pas. Mais en étant réaliste, tu ne m'as jamais vraiment comprise & même tu n'as jamais réellement tenté de me comprendre. Pour toi une fille doit être simple & sans prise de tête certainement, sinon ça te dépasse & tu laisses tomber. Si tu n'es pas une fille facile, tu n'es pas intéressante, c'est ça que tu penses Jake ? Alors sache que je suis certainement la fille la plus inintéressante que tu puisses rencontrer, en tout cas selon tes critères. Oui quand je n'ai pas envie de parler, je garde le silence & vu que je n'ai pas souvent envie de parler, je me tais. Oui je ne rit pas à toutes les blagues, bonnes ou mauvaises que j'entends, je n'en vois pas l'intérêt, pourquoi inciter les gens à continuer sur leur lancée quant on rêve que d'une seule chose, c'est qu'ils se taisent, qu'ils disparaissent ? Et oui évidemment, quand je me sens acculée contre un mur, je me protège tant bien que mal, je trouve le point faible des gens & j'y appuie le plus fort possible. Pourquoi crois tu que je vous observe autant ? Ce n'est pas par réel plaisir, ni par envie, c'est juste pour assurer mes arrières. Je m'en moque au final de qui vous êtes, de ce que vous aimez ou détestez, cela m'est bien égal. Non, si je note toutes les informations que je peux sur vous, ce n'est que pour m'en servir en cas de besoin. Je peux aussi les monnayer si on me le demande, mais comme toute chose, travail mérite salaire, j'ai accumulé des informations, pour les avoir, il faut payer, c'était aussi simple que ça. C'était peut être dégueulasse, injuste ou tout autre terme de ce genre, mais j'avais une dette à payer & j'étais prête à tout pour la rembourser le plus tôt possible.

Je sentais une colère poindre en toi quand je parlais des "demoiselles" que tu fréquentais, je ne me trompe pas, n'est-ce pas Jake ? Tu n'aimes pas qu'on parle de ton entourage, surtout pas en négatif si j'ai bien compris ? Merci mon ami de me donner les armes pour te blesser, pour te mettre à terre, c'est trop aimable de ta part. Quand tu ouvris la bouche, j'eus du mal encore une fois à te suivre, c'était une manie chez toi de ne pas t'exprimer clairement visiblement. A ta place, je garderais le silence, je ne me ridiculiserais pas aussi facilement. Alors pourquoi me tromperais-je ? Par rapport à tes poupées gonflables que tu appelles plus communément amies ? C'est pour ça que je me trompe ? Peut être, je ne les connais pas de toute façon & m'en moque complétement, mais vois tu, moi on ne cherche pas à savoir si les gens se trompent sur mon compte ou pas, on m'a collé une étiquette sur le front depuis que je suis arrivée & personne ne s'est jamais arrêté pour vérifier si c'était vrai ou faux, alors pourquoi moi je devrais faire un effort ?*

" - Si tu le dis .... Moi je pense qu'il y a deux solutions à notre problème. Soit je suis mauvaise langue & tu le sais mieux que moi puisque se sont tes amies. Soit alors tu te voiles la face pour ne pas voir la pure réalité & dans ce cas là, c'est extrêmement triste pour toi ! Pas besoin de me répondre, je connais déjà ta réponse ..."

*Agression gratuite ? Oui peut être bien en effet, mais comme je te l'ai dis, j'aime te provoquer, j'aime te voir réagir ainsi, monter sur tes grands chevaux pour devenir le chevalier servant de tes amies, leurs protecteurs. Alors qu'au final, je m'en contrefiche de tes amies, qu'elles sont sympa ou non ne m'intéresse pas, je ne les rencontrerais certainement jamais & c'est mieux ainsi, la seule chose qui m'intéresse actuellement c'est toi & tes réactions & seulement ça. D'ailleurs j'aimais ta façon de réagir à cette agression, à mon comportement. Je sentais un feu ardent t'envahir. Je sentais que si tu avais pu, tu m'aurais sauté dessus pour me faire taire & me faire ravaler mes paroles. Sauf que tu n'es pas comme ça Jake, tu n'aimes pas ce genre de comportement, tu es beaucoup simple, un peu trop d'ailleurs à mon goût. Tu gardas le silence un moment, me fixant pendant que je faisais de même de mon côté. Moi j'affichais toujours mon petit sourire tranquille, mon visage n'avait pas plus d'expression pourtant intérieurement je jubilais de cette situation. Au final, tu avais bien fais de rester auprès de moi cette nuit, je pouvais me défouler, laisser sortir Sasha & oublier pendant un temps mes cauchemars qui me hantaient jour & nuit. Je sentais qu'il y avait une certaine dualité en toi, mais que tu tentais de te calmer, de redevenir calme & posé, comme au début, faisant fit de mes remarques. A ta guise mon ami. La phrase que tu lâchas après ton silence me fit arquer à mon tour un sourcil. De quoi j'avais peur ? De tellement de choses & de rien en même temps. Ce dont j'avais peur, tu ne pourrais jamais le comprendre Jake, tu es tellement loin de la vérité, tu crois que je suis bizarre, ou plutôt tu t'en rends compte, mais tu ne sais pas pourquoi & ça te déstabilise. Tu continuas ensuite sur ta théorie fumeuse sur les femelles & les louves & j'avoue que ça me fait bien rire. C'est beau de tenter la psychologie avec moi, Docteur Jake, mais je pourrais faire de même avec toi si je le voulais.*

" - De quoi j'ai peur ? De beaucoup de choses, comme tout un chacun. Je pourrais à mon tour te retourner la question, puisque tu ne m'as pas répondu. Tu as peur de l'avenir, mais tu ne m'as pas dis pourquoi ? Tu évites les questions, tu m'en poses d'autres pour brouiller les pistes & tu crois que je ne vais pas voir clair dans ton jeu. Tu me compares à une louve parce que soit disant j'ai peur & je suis agressive. Mais dans ce cas là, expliques moi ce que je protège, parce qu'ici il n'y a rien ni personne à protéger. Je vais m'avancer en répondant d'avance à ma question. Mes secrets ? C'est ce que tu penses n'est-ce pas. Mais dans ce cas là, crois tu réellement que je sois la seule qui protège ses secrets ? Si c'était le cas, tu m'aurais répondu toi aussi ! Ne joues pas les psychanalystes avec moi, ça ne marche pas."

*Je te laissais digérer mon discours & replongeais à nouveau dans mon silence, doux & reposant. Mais malheureusement cela ne dura pas longtemps. Ne connaissant pas mon nom, tu décidas de m'en octroyer un. Si cela pouvait te faire plaisir Jake, de toute façon, mon vrai non, tu ne le seras jamais car Abigail est morte à ses 7 ans & Sasha est née. Ensuite, tu enchaînas sur ce qu'étais tes amies & la relations que tu avais avec elles, comme si tu avais besoin de te justifier pour me persuader de quelque chose. Je m'en moque & je compte bien te le faire savoir pour que tu arrêtes ton mea culpa à deux noises. Tu fais ce que tu veux avec qui tu veux, si tu aimes les relations plates & inintéressantes, alors grand bien te fasses, c'était ta vie & non la mienne. J'ai déjà du mal à gérer ma propre existence, je ne compte pas t'aider dans la tienne.*

" - Anna, Debra, Sasha, tu m'appelles comme tu veux, cela m'est bien égale. Un nom n'est qu'un nom, cela ne change rien à ce que tu es réellement. Je pourrais changer de nom toutes les semaines que je resterais toujours moi. Et pour tes amies, je n'ai pas besoin de justifications de ta part, j'ai parlé d'elles comme j'aurais pu parler de ton chien, ça ne fait aucune différence pour moi. Si tu aimes les filles simples qui ne te prennent pas la tête alors soit, j'en suis ravie. Fais ta vie, tant que tu ne me demandes pas ma bénédiction, ça me va !"

*Tu commenças à partir dans tes théories, je ne les compris pas toutes, tu t'emmêles dedans, c'est presque touchant à voir. En tout cas je venais de comprendre pourquoi tu n'aimais pas les filles compliquer, visiblement cela t'es difficiles à les gérer, pauvre petit. Mon ton te déplait, j'en suis fort aise, je vais donc continuer, pourquoi changer une équipe qui gagne ? Jouer la comédie si je le veux ? Merci c'est gentil à toi de me donner ton aval, sauf que cela fais seize ans que je le fais déjà, je n'ai malheureusement pas attendue notre rencontre pour commencer, tu m'en excuseras j'espère. Et puis il n'y aurait pas d'indiscrets si les gens savaient se taire & garder leur secret au lieu de les dévoiler à qui veut l'entendre. Je suis indiscrète parce que ça paie bien. Donnes moi le double & je garderais pour moi les informations que j'accumule sur toi, c'est aussi simple que ça. Mais comment te répondre ? sans moi même me mélanger comme tu viens si habilement de le faire ? Je vais tout de même tenter.*

" - Je commence à mieux comprendre ton envie de fréquenter les gens simples, tu ne sais visiblement pas gérer les gens compliqués. Tu t'embrouilles, te mélanges & cela en devient presque incompréhensible. Dois je te faire plaisir ou en faire qu'à ma tête ? Dois-je changer de ton pour te mettre à ton aise ? Pour cette histoire de fouineurs, est-ce parce que je connais ton nom ? Vas-tu m'en vouloir d'avoir des oreilles & de savoir m'en servir ? Si je sais des choses sur toi, ce n'est pas parce que je te traque, simplement parce que je sais écouter. J'ai une excellente mémoire, vas-tu me demander d'utiliser un sortilège d'oubliette pour oublier ses informations ?"

*Oui je te taquine Jack, j'aime jouer des faiblesses des autres, tu devrais le savoir. Je n'avais pas l'impression que mon ton était brusque ou méchant ou agressif, il est simplement posé & neutre. Mais c'est peut être ça qui te dérange, le fait qu'il ne transcrit aucune émotion, ça te perturbe, tu ne sais pas ce que je pense, ce que je veux. Ai-je envie d'arrêter notre conversation ? Non elle me plait trop pour m'en aller maintenant. Bientôt peut être mais maintenant, tu me divertis, tu me changes les idées, tu m'amuses. Tu me dis protectrice, mais tu l'es toi même, dois-je aussi te traiter de louve dans ce cas là. Tu dis que je t'analyse, alors que tu le fais tout autant que moi, même parfois plus. Tu ne me dis ça seulement parce que j'ai touché aux gens que tu aimes, voilà tout. Te voilà maintenant qui change de sujet, serait-ce pour me mettre à l'aise ? Pour me montrer que tu ne prends pas mal mes propos ? Ou seulement pour apaiser des tensions ? ... tes tensions car moi je vais très bien.*

" - Je ne sais pas, certainement des petits boulots, je finirais peut être mes jours à élever des chèvres dans les Highlands ! Et toi ?"

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Jake appréciait assez peu le ton employé par Debra. En fait, il appréciait assez peu ce genre de personne qui te saute sur le grappin et t'agresse de cette manière. Elle ne connaissait pas le verbe "discuter"? Ne pouvait-elle pas évité de s'immiscer, de débaler bétises après bétises comme s'il n'avait rien dit? Au moins avait-il raison sur un point : cette fille était butée. Et discuter, essayer de lui faire entendre raison était réellement peine perdue. Elle lui avait dit que ce n'était pas la peine de répondre, Jake accepta de bonne grâce l'offre. Répondre n'aurait visiblement servit à rien. Mais répondre aurait évité de rentrer dans son cercle s'il existait une réponse qui aurait pu ne pas convenir à la jeune fille. Juger les autres sur un coup de tête n'était pas très sage. Mais visiblement sa qualité première n'était pas la sagesse, ni la retenue d'ailleurs. Avait-elle seulement une qualité? Oui, elle était jolie. Particulièrement en cet instant, même si son ton mesuré la rendait presque effrayante.

Quelle était son but? Le faire sortir de ses gondes? Ca lui servirait à quoi? Elle avait réellement envie qu'il s'énerve? Ou qu'il claque les talons? Elle avait certainement plus envie de la seconde que du premier, à n'en pas douter. Elle avait peur mais comment réagissait-elle à son annonce? Lui qui avait penser faire l'effet d'une bombe mais si c'était le cas, ca ne s'était guère vu. Elle se contentait de noyer le poisson et de lui retourner la question. Elle s'avançait, pataugeait, tentait de lui arracher ses secrets. Elle était réellement sérieuse? Pensait-elle vraiment que l'agresser comme elle le faisait le ferait bouger? Jake n'avait pas confiance en elle, réellement. Sinon, il aurait pu s'chapper en parlant vaguement famille. Mais vraiment, tout cela ne la regardait pas, ne la concernait absolument pas. De quoi se mélait-elle? Pourquoi s'en mélait-elle? Quel était son intéret là-dedans? Il ne voyait réellement pas ce qu'elle cherchait? Se faire un ennemi? Se faire détester? Fuir? Aucun doute là-dessus, il pensait bien que la fuir l'arrangerait bien, certainement.

"J'ai jamais dit que j'avais pas de secrets."

Jake était toujours sur son fauteil, il regardait Debra, à motié exaspéré, à moitié agacé. N'avait-elle donc pas oreilles pour entendre? Pour s'acharner à lui arracher ses secrets? Sortir les squelettes des placards ne servaient à rien. Le poufsouffle évitait de penser à son père, à Lisa ou à sa mère, s'énerver ne servirait à rien. Personne ne touchait à sa famille et savoir qu'il cachait des problèmes familiaux ne l'aiderait pas.

"Bien sûr que j'ai mes secrets, ajouta-t-il en haussant les épaules. Et toi aussi. Tu crois franchement que j'ai envie de connaitre les tiens? T'a le droit de les garder, comme j'ai le droit de les garder. Tu me pardonneras mais me livrer à quelqu'un comme toi, à toi, je peux pas. Je te fais pas confiance. Tu m'inspires pas confiance. Et tu me donnes pas du tout envie d'essayer. Donc c'est mort. Et tu pourras m'agresser tant que tu voudras, ou jouer comme tu veux, ca changeras rien."

Jake était ferme, clair et net. Il n'avait nul envie de s'énerver, nul envie de se faire des ennemis, c'était pas son trip, nul envie de devenir son amie -puisque telle semblait être son choix- et encore moins envie de se casser la tête. Cependant, plus elle continuait, plus elle s'enfonçait. Sasha, enchanté. Animal blessé dans sa chair qui se défend et se débat. Quel point sensible avait-il touché? Voilà qu'elle lui disait qu'il n'aurait pas bénédiction, qu'importe, qu'en ferait-il? Avoir ou non la bénédiction d'autrui ne l'intéressait guère. Qu'il sache, il n'attendait pas l'aval d'autres pour se lier avec les gens ou les garder en vie. Elle avait peur, se protégeait, ne voulait pas le laisser passer, ne voulait qu'il connaisse ses secrets. Il n'avait aucune envie de les connaitre. Il était jamais enchanté quand quelqu'un qui en confiait un. Il n'en avait jamais confié et ça le génait. Jake se pencha en avant, en affermissant son ton :

"Comme un chien? Est-ce que tu t'entends parler, Sasha?"

Jake se stoppa net. Puis un vague sourire se dessina sur son visage. La jeune Poufsouffle ne comprendrait certainement pas sa réaction, et il aimait bien ça. Mais il lui "s'expliqua" tout de même :

"J'aime bien."

*Un prénom qui se savoure... Dommage que la fille auquel il appartient ne soit pas aussi charmante, ce serait plus agréable...*

"Mais... Tu parles souvent de tes camarades comme d'animaux? On a peut-être pas les mêmes pensées, mais on est des êtres humains tout de même. Et puis t'a tort, les pires, ce sont les chats."

Ca n'avait strictement rien avoir. Mais il n'avait pas pu s'en empécher de relativiser les choses. Il aurait pu tout aussi bien ajouter qu'il n'avait pas de chiens d'ailleurs... En fait, c'était la meilleure chose pour éviter de lui retourner la belle claque qu'elle essayait d elui assener de puis le départ. Prétentieuse, agressive et chiante par-dessus le marché, il avait manifestement décroché le gros lot. Qu'avait-il bien pu faire pour s'attirer son hostilité? Lui aait-il fait du tort par le passé d'une manière ou d'une autre? Visiblement c'était pas sur quelqu'un qui la touchait vu que, si on l'écoutait, elle n'avait rien ni personne à protéger. Mais elle avait elle, ses occupations, sa famille ou je ne sais quoi. Ce qu'elle cachait, sincèrement, il ne voulait pas le savoir.

Sasha continua. Visiblement, elle n'en démordait pas. Visiblement, elle essayait de l'analyser. Non, réellement, les fouineurs, il aimait pas ça. Elle devait pas avoir le cerveau très développé, il avait du le deviner après son acahrnement, ou alors il s'exprimait réellement mal. Bref, le fait qu'elle ne l'avait pas suivit, tant pis, jouer les perroquets, c'était pas trop pour lui. Pendant qu'elle jouait aux plus malignes. Au nom, sincèrement, le jeu du chat et de la souris, il le pratiquait que dans le flirt, pas dans ce jeu de croc et de griffe où le but était de dépecer l'autre.

"Mon nom, je m'en fiche. Tout le monde peut le savoir, je connais ma réputation quand même... Mais ta manière de dire que t'en sais plus que je le pense... Ca sous-entends que tu as fouiné... Tu as trouvé quoi?"

Jake adoptait presque un ton aimable. Presque. Enfin si, c'était aimable mais légèrement blasé.

"Fais comme tu veux, du moment que tu laisses tomber ta manière de me parler comme si tu voulais m'arracher chaque bout de peau. J'ai l'impression que tu veux me tuer... J'ai fais un truc que t'a pas avalé? Tu m'en vois désolé..."

Jake était sincère. La franchise, c'était son truc. Il aimait pas manipuler, tromper, jouer, ca l'amusait guère. Les relations compliqués sans confiance ne l'intéressait pas. Son avant-dernière ex ne l'avait pas lâché pendnat un mois, ca avait été relativement gonflant, surtout quand elle avait essayé de le récupérer en mentant à Jenny qu'elle avait soupçonné lui avoir volé "l'homme de sa vie". Cependant, la chose qui allait le plus sidéré était maintenant. Le meilleur pour la fin disait-on! Des chèvres?! Sasha pensait réellement élever des chèvres?! Comment pouvait-on Ambitionner d'avoir un élevage de chèvres?!! Enfin, elle avait le droit, bien sûr, mais il attendait quelque chose de plus... grandiose pour une telle personnalité. Jake se remit de surprise, esquissa un vague sourire :

"Là, j'avoue, tu me sidères! Je me vois bien intégré une équipe de quidditch, j'aime bien les Chauves-souris, si ce n'est que leurs batteurs non pas l'air à la hauteur. Mais me lancer dans la fabrication des balais me tente pas mal aussi."

Jake lui sourit. Sourire un peu forcée au vu du reste de leur conversation, mais sourire quand même. Sa manière de parler d'être humaisn comme si c'était des sujets d'observation lui aurait presque filé les pétoches. Il aimait pas qu'elle fouine, ni qu'elle dénigre avec tant de prétention et d'ignorance des gens avec qui elles n'avaient certainement jamais parler, encore moins qu'elle rabaisse des être humains au rang d'animaux, il ne manquait plus qu'elle lui sorte une théorie fumeuse sur le sang et il finirait la catégorisé et pourrait filer aller se coucher. Ce qu'il aurait peut-être du faire depuis le départ d'ailleurs. jake n'était pas quelqu'un qui se prenait la tête, les complications, tout ça, c'était pas son truc. Mais ca devait êtr einscritement génétiquement chez les filles d'être complexes...

*Jake, Jake, Jake, arrêtes de me faire autant plaisir, ce n'est pas humain, vraiment. Te voir réagir ainsi est une pure merveille, en tout cas pour moi, je peux comprendre que pour toi ce ne soit pas aussi agréable, bien au contraire. En cet instant tu dois te poser des questions sur la personne que tu as en face de toi, tu ne dois pas comprendre qui je suis ? Pourquoi j'agis ainsi ? Ce que je cherche ? Mais au final, sont-elles réellement importantes toutes ces questions ? Cela changera-t-il ta vie de savoir ce que je veux ? Ce dont j'ai peur ? Ce que j'aime & déteste ? Tu n'en seras peut être pas plus sur moi & tu veux savoir pourquoi ? Tout simplement parce qu'au fond on est complètement différent tout les deux. Nous sommes l'exact opposé sur tellement de points que cela en devient risible de nous entendre nous chamailler pour des broutilles. Toi tu sautes sur mes malheureuses petites phrases, mes quelques allusions déplacées, tel un chien qui saute sur un bout de viande. Et moi de mon côté je prends plaisir à laisser te faire croire ce que j'ai envie simplement parce que ça me divertie de te voir réagir ainsi. J'aime te voir sur la défensive, ne sachant pas comment réagir, ni quoi dire pour ne pas empirer la situation. Je sens que d'un côté tu as envie de partir & de ne plus jamais me revoir, mais en même temps ton côté "gentil garçon" t'en empêche, te disant que peut être tu le regretterais. Tu as peur de t'en aller, puis découvrir par la suite que je suis complètement différente que ce que tu penses. Enfin en tout cas je le suppose ... les suppositions, nous sommes très forts ce soir, ne trouves tu pas mon cher Jake ?

Sauf que ... je ne suis pas quelqu'un de gentil Jake & je suis sûre qu'au fond tu le sais. Mais en même temps, je suis tellement de choses que ce n'est qu'un détail au fond. Je ne suis pas quelqu'un de gentil car dans mon monde, les gens gentils ne survivent pas, ils périssent bien trop rapidement, ils sont trop faibles. Il n'y a que les gens qui s'endurcissent, qui savent s'éloigner de la réalité en ce créant leur propre monde, qui se créent des doubles personnalités pour parer aux ennuis, qui survivent au final. Moi j'ai survécu, non pas parce que je suis quelqu'un de fort, mais tout simplement parce que je n'ai connu que ça, alors pour moi c'est normal. Mais la normalité chez moi est ton anormalité à toi mon cher ami. Je suis bizarre & étrange, tu me crois cruelles & sans coeur & je pense que tu as tout à fait raison. Il n'y a pas de place aux sentiments dans mon monde, sauf que mon monde, il est normalement derrière moi & j'ai dû mal encore à me faire au tien. Avec les maisons d'accueils, j'ai découvert un monde entre nos deux mondes & je t'avouerais que moi aussi cela m'a étonné. C'est ni bien, ni mal, il n'y a aucun amour, mais aucune haine non plus. On fait on est que du bétails au final, on les paie pour nous garder le temps qu'on reprenne les cours, voilà tout. Mais il faut me comprendre, je n'ai connu que la violence & la haine, l'abandon & la mort, alors me retrouver dans le monde "normal", ton monde, j'ai dû mal à mis faire, je ne sais plus trop sur quel pied danser, alors je préfère quitter la danse & rester dans mon coin, à l'écart, en attendant que la vie passe.

Je suis tout ouïe, n'attendant qu'une chose que tu réagisses, que tu me répondes, que tu m'envoies chier si c'est cela ton envie. Je ne te comprend pas, toi qui avait pourtant le sens de l'humour, visiblement tu l'as perdu. Serait-ce mon sens de l'humour à moi que tu ne comprends pas ? C'est d'un triste. "Pas de secret", personne n'a pas de secret mon cher Jake, c'était donc impossible que je parte sur cette hypothèse là. Encore une fois nous ne nous sommes pas compris, mais je crois que ce sera toujours ainsi, il faudra s'y faire, enfin si tu acceptes une nouvelle fois de me parler pour te prendre la tête. Oui avec toi, je serais prête à parler plus, non par envie de me sociabiliser, mais parce que je prend plaisir à te voir réagir comme tu le fais. Tu es scandalisé, en colère, attristé, déstabilisé mais en même temps tu veux en savoir plus sur moi, tu es curieux, tu voudrais savoir ce que je cache, pourquoi je suis ainsi, si je suis toujours ainsi. Je t'effraie en même temps que je te fascine & ce n'est pas quelque chose dont tu es habitué, tu me l'as si bien fais comprendre que tu aimais les choses simples ... Maintenant tu me parles de ta non envie de me livrer tes secrets. Dois-je rire maintenant ? Oh oui pour une fois, j'en ai bien envie parce que franchement tu me fais rire Jake. Alors je vais te faire cette faveur, tu vas me voir rire, comme quasiment jamais personne ne m'a vu le faire, juste parce que tu le mérites, tu es trop toi, trop crédule, trop naïf, tu es parfait dans ton rôle, c'est merveilleux. Alors je rit, d'un rire cristallin si peu utiliser, quasi neuf & ce n'est pas si désagréable que je ne le pensais, même si ce n'est pas une habitude que j'ai envie de prendre.*

" - Désolée mais je n'ai pas pu m'en empêcher, tu es trop drôle, vraiment, mais ce n'est pas une insulte, même si tout ce que je te dis y ressemble pour toi visiblement. Je vais te confier un secret, vu qu'on y est en plein dedans. Un conseil mon ami, ne me confie jamais aucun de tes secrets, même si tu te sentais à l'aise avec moi, ce serait la plus grosse de tes erreurs car vois tu, comme tu as dû le comprendre, je ne suis pas le genre de personne en qui on peut avoir confiance et tes secrets seraient loin d'être en sécurité. Toutes informations que j'obtiens, je la monnaie. Si tu paies, tu peux obtenir tout ce que tu veux, c'est aussi simple que ça. Alors oui tu as raison de ne pas me faire confiance & non je ne veux pas savoir tes secrets, je m'en moque complètement !"

*Une fois terminée, un léger silence s'ensuivit puis tu repartis de plus belle, une nouvelle fois piquais par ce que je venais de dire, mais comme à chaque fois tu avais compris de travers. Tu en es presque désespérant si tu n'étais pas aussi drôle de te voir partir au quart de tour. Alors tes amies tu les aimes à ce point là pour les protéger comme tu le fais ? Elles ne l'auraient jamais su tu sais, ce n'était pas moi qui serait aller te balancer, mais soit sois une louve protectrice puisque c'est un rôle qui te vas comme un gant. Moi à la différence de toi, je ne me vois pas en louve mais plus en vautour ou hyène ou chacal, bref, je ne suis pas un animal noble, je suis de la pire espère, j'attends mon heure, mon instant pour fondre sur ma proie & rien ni personne ne peut m'en empêcher. Je n'avais pas envie de rire une seconde fois, c'était trop tôt, pour nous deux. On est pas près à ce nouveau spectacle déroutant, mais si délicieux, n'est-ce pas Jake ? Non mais pourtant l'envie me chatouille, me titille, mais je la contiens & reste telle que je suis, tranquille.*

" - C'est beau, en plus de t'embrouiller dans tes paroles, tu embrouilles celles des autres. Non vraiment tu es très fort, je ne sais pas si c'est une qualité ou un défaut, mais sache que tu as un don particulier. J'ai dis & je le reprend puisque visiblement tu n'as pas compris, que j'ai parlé de tes amies, comme j'aurais pu parler de ton chien , de ton hamster, des pitiponks ou de ta poubelle. Ce n'est qu'un simple sujet de conversation comme un autre pioché au hasard alors arrêtes de monter sur tes grands chevaux, même si sans te mentir je n'éprouve aucune amitié ou sentiment positif pour mes semblables. T'estimes-tu satisfait de ma réponse ?"

*Je passais sous silence le fait qu'il appréciait mon prénom car même si c'était le mien aujourd'hui, il y a quelques années il appartenait à une autre que moi & j'estimais donc que ce compliment lui était destinée plutôt qu'à moi? Je n'étais qu'une voleuse & une menteuse. Ton nom ? Qu'avais-tu donc avec ça mon cher Jake ? Pourquoi encore & toujours cette histoire de fouineur ? Crois tu réellement que j'ai du temps à perdre avec ces histoires ? J'ai des informations sur tout le monde, sans avoir besoin de fouiner, j'ai autre chose à faire de ma vie que de m'intéresser à vos vies misérables, je sais que c'est difficile à le comprendre vu vos ego, mais c'est pourtant la vérité. Mais comment te le dire sans que tu te vexes ? Ce serait bien trop compliqué. En fait ce qui me poses problèmes ce n'est pas vraiment que tu te vexes, je te l'ai dis, je m'en moque, c'est surtout que tu risques de t'en aller & je n'ai plus envie d'être seule pour le moment. Bien évidemment ne compte pas sur moi pour te retenir, ce serait bien trop utopiste de ta part, mais je serais déçue, tu m'amuses tellement !*

" - Jake, Jake, Jake, je connais un tas de choses sur un tas de monde ici. Je ne me suis pas amusée à vous pister tous pour les découvrir, il suffit de tendre l'oreille & on sait tout sur tout le monde. Je suis un peu "huggy les bons tuyaux", si tu es moldus, tu connaîtras peut être, sinon tant pis, moi je me comprend. Vous n'êtes pas capable de garder vos petits secrets pour vous, il faut toujours que vous les balanciez aux autres & après vous vous plaignez que tous le monde les connaissent. Je parle en général, ce n'est pas forcément valable pour toi .... mais en fait, si tu veux savoir quoi que ce sais, je te l'ai dis, tu alignes la monnaie, c'est aussi simple que ça !"

*Voilà l'information était passé, le marché était ouvert, à toi de voir Jake si tu veux vraiment savoir où si tu préfères rester dans l'ignorance. Après tout, jusqu'à maintenant ça se passait bien de ne pas savoir que j'existais, pourquoi les choses changeraient au final ? Je n'ai pas envie de te répondre sur ma pseudo agressivité, tu es une petite nature, je te l'ai déjà dis, je me passerais de tout commentaire superflue. Je te l'ai dis, je n'aime pas parler pour ne rien dire & ici ce serait vraiment le cas. Je préfère donc t'écouter me parler de tes projets d'avenir & t'entendre t'étonner sur les miens. Quoi ils ne te plaisent pas ? Cela se voit que ce n'est pas toi qui est endetté jusqu'au cou & qui n'as trouvé que ça pour tenter de survivre sans payer. Les chèvres c'est la bonne planque non ? Le quidditch, encore & toujours ce sport qui revenait dans la bouche de tout le monde, garçons ou filles, c'était ce que vous aimez, à moins que ce ne soit qu'un effet mouton ? Allez savoir !*

" - Pourquoi je te sidère, tu n'aimes pas les chèvres ? "

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Le poufsouffle soupira. A en croire ces oreilles, Sasha était non seulement quelqu'un d'étrange et quelque peu antipathique, malgré ces efforts d'amabilité, mais aussi légèrement contradictoire, ou bien illogique... ou bien folle. Peu importe, ils ne naviguaient pas sur la même longueur d'onde... Au moins savait-elle qui elle était, c'était déjà une bonne chose... ou pas. Ils connaissaient assez peu d emonde qui se vantaient de leur défauts, c'était bien une première. Jake ignorait ce que cherchait Sasha. Et la réponse qu'elle lui fournissait ne l'aidait absolument pas. Pourquoi lui poser des questions dont les réponses ne l'intéressaient pas? C'était quoi son but? Le provoquer? Le faire monter sur ses gondes? Jake se leva et s'avança vers la cheminée naturellement, approchant ses mains pour les réchauffer, son visage protégé par le fait qu'il lui tournait presque le dos. Peu importait ce que recherchait Sasha, au final. Elle ne semblait pas vouloir le lui dire, ne semblait pas vouloir faire preuve d'un minimun d'amabilité, s'acharnait à se moquer de lui... Du moins c'était ainsi qu'il avait interprété son rire qui l'avait véxé. Il en venait à se demander ce que faisiat une telle fille à Poufsouffle, sa place était sans douter chez les Serpents. Même si elle insistait pour lui dire que c'était pas un reproche, Jake la soupçonnait de jouer avec lui aussi facilement qu'un pion et il n'aimait absolument pas cela.

"Faudra que tu m'expliques l'intérêt de poser une question dont tu te fiche de la réponse..."

Le poufsouffle se tourna vers elle :

"C'est donc ça que tu recherches? Des gallions? Tes parents sont si fauchés que ça que t'es obligé de collecter d'infos pour les revendre? Pardonne-moi, mais je trouve ça..."

*Minable? Pitoyable? Non, en fait,... je compatis...*

"...Assez bas."

Jake n'avait aucune colère dans le regard même si son comportement l'énervait passablement. Elle le prenait pour un idiot, elle le trouvait presque divertissant mais être pris pour un animal de foire l'amusait lui que très peu, voire pas du tout. Jake songea que si elle parlait plus souvent avec les gens et plus aimablement, elle apprendrait peut-être à mieux s'exprimer, c'était pas lui qui avait des problèmes de communication qu'il sache. Il sentait que sur ce coup-là, pourtant, il vallait mieux se taire, ça lui éviterait de la renvoyer dans les jupes de sa mère. Jake était quelqu'un de gentil et d'indulgent, mais il avait cependant ce slimites et Sasha avait tout intérêt à ne pas jouer trop longtemps sur ce terrain-là si elle ne voulait pas avoir d'ennuis. Le poufsouffle avait un don parrticulier pour les blagues et les vengeances, il suffisait d'entendre hecate le maudir pour en avoir la certitude.

"Peut-être parce que, justement, tu ne connais pas tes semblables... Tu es, là, dans ta tour d'ivoire comme si rien ni personne ne pouvait te toucher... Tu as tort, c'est bien plus beau en bas..."

Jake lui avait répondu normalement, quoi qu'un peu tranchant au départ, mais plus pensif vers la fin. Le poufsouffle se retourna pour l'écouter lui répondre. Visiblement la jeune fille avait une bien piètre opinion de ses semblables, mais au moins était-il assuré qu'elle n'avait rien appris sur lui qui vaille réellement son pesant en or, sa bourse n'était pas assez lourde pour qu'il gâche un peu d'argent à apprendre des choses sur lui-même, ça aurait été absurde. Mais décidément, la jeune fille était vraiment dans le besoin pour réitérer son offre. L'argent? C'était donc tout ce qu'il fallait pour la faire flancher? Un peu d'argent? Prétentieuse, agaçante et corruptible, Jake commençait réellement à se demander ce qu'elle faisait dans la maison de la loyauté et de la justice. Pourtant une idée se forma dans son esprit, Jake émit un léger sourire malicieux :

"Et il faut combien pour apprendre des choses sur toi..."

Le regard rieur et le sourire presque charmeur, Jake ne la quitta pas des yeux, comme fier de sa victoire alors qu'il trouvait tout simplement drôle. Certainement que cela coutait très cher, mais ca vallait le coup de poser la question même. La dernière question qu'elle lui posa le fit sourire et hausser les épaules en même temps. Les chèvres... Qu'est-ce que Sasha pouvait bien trouver attirant dans le fait d'élever des chèvres? C'était un métier de moldus! Non pas qu'il les dénigre, sa famille étant moldus, mais ca n'était pas réellement le métier le plus ambitionné chez les sorciers. Il n'avait rien non plus contre les chèvres, il avait les préjugés normaux, peu amical et pas très odorant.

"Et toi, qu'est-ce que tu leur trouves pour en faire ta vie?"

Jake ne pouvait cacher son étonnement et son amusement et il ne fit rien pour y cacher.

*Es tu vexé ? énervé ? fatigué déjà de ce petit jeu que nous venons pourtant à peine de commencer ? Tu n'es pas très joueur mon cher Jake ou alors tu préfères d'autres jeux qui ne demandent pas ou peu d'esprit, de répartie, mais plutôt des mains baladeuses & un sourire enjôleur. Te voilà debout, près de cette cheminée, le regard braqué devant toi, t'obstinant à m'ignorer. Mais combien de temps crois tu pouvoir jouer à ce petit jeu puéril ? Crois tu que je me lasserais avant toi & que je m'en irais parce que tu préfères garder le silence plutôt que de t'imposer ou d'exprimer tes idées au & fort sans avoir peur de mes réactions ? C'est typique des gens "normaux" ça d'avoir peur de dire ce qu'ils pensent, peur de blesser l'autre. Et alors si ce que tu dis me blesse, qu'est-ce que cela peut bien te faire ? Je suis une grande fille Jake, je serais me relever & affronter cette insulte ou remarque désobligeante. Si je tombe, je sais encore me relever & je ne pourrais m'en vouloir qu'à moi même d'être tombée, c'est après tout ma faiblesse qui m'aura fait chuter, bien avant que ce soit tes remarques désagréables à mon égare. Crois tu que je me soucis de te blesser ? Non bien au contraire si c'est en te blessant que j'obtiens le plus de résultat alors j'y mettrais tout mon coeur à l'ouvrage. Toujours le dos tourné, te voilà qui me pose une question, qui avait tout son sens elle, à la différence des autres. Pourquoi je te pose toutes ses questions si je me moque de la réponse ? C'est très simple & d'une évidence enfantine, mais visiblement tu es aveuglé par ta rencoeur & ta haine naissante à mon égare, alors que pourtant je ne t'ai encore rien fait de particulier, nous discutons juste, si je veux être méchante, ne t'inquiètes pas je m'y prendrais bien différemment. Mais soit si tu veux m'en vouloir parce que tu es trop borné & étroit d'esprit alors je ne te ferais pas changer d'avis. Pourquoi faire d'ailleurs ? Cette soirée sera peut être la dernière de nos vies ensemble, pourquoi chercher à tout pris à se faire bien voir ? C'est une de vos manies que je ne comprendrais jamais je crois. J'allais te répondre quand tu t'es enfin retourner pour enchaîner & parler de ma famille, trop pauvre. Pourtant ma famille se porte bien au dernière nouvelle, enfin ces nouvelles dates de onze ans mais ils se portaient plutôt bien niveau finance, je t'en remercie de t'en soucier.*

" - Si tu réponds à ma question c'est très bien, si tu ne le fais pas, je ne vais pas te courir après. Estimes toi satisfait que je ne sois pas une de ces sangsues qui te pompes les informations de gré ou de force en s'obstinant à te poser un milliard de fois la même question jusqu'à ce que tu cèdes."

*Dois je te répondre quelque chose sur mes parents où vais-je faire comme si je n'avais pas entendu la remarque & je passais à autre chose ? Question délicate mais intéressante, d'un côté quoi que je fasse tu n'en seras pas plus. Je ne vais tout de même pas te dire que mes parents m'ont abandonné à mes 5 ans parce que j'étais différente, que je suis orpheline depuis lors & qu'en effet j'ai besoin d'argent pour éponger mes dettes. Mais en même temps si je décide de te répondre, il faut quand même que je trouve quelque chose à te dire.*

" - Au dernière nouvelles ma famille se portait bien, merci de t'en inquiéter !"

*Voilà ma réponse veut tout dire & surtout rien dire en même temps. Je ne vois pas pourquoi je serais obligée de dire la vérité & de toute façon qui cela intéresserait-il vraiment ? J'ai remarqué que les gens posent des questions non pas pour vraiment savoir la réponse mais plutôt pour parler d'eux ensuite. C'est tout ce qu'ils cherchent, parler d'eux, de leur petit monde, de leur petite personne comme si c'était la seule chose d'important dans la vie. A côté de ça tout le monde se plein de l'égoïsme dominant dans notre société mais tout le monde fait pareil. Et quand on décide de ne pas parler de soit, on passe nous même pour des égoïste, sans coeur qui s'en fout de tout alors qu'on est prêt nous à vous écouter. Je tend l'oreille quand vous voulez. D'accord tout ce que vous me direz restera entre nous & le reste du monde, mais ce n'est qu'un détail après tout, rien de très intéressant en soit. Je passe sous silence cette histoire de gallion, je me moque de savoir si ma façon de gagner de l'argent te convient ou pas & je t'écoute déblatérer ensuite sur le fait que je ne connais pas mes semblables, que je vie dans ma tour d'ivoire & que je perd une occasion de voir la vie en rose ou un truc du genre. Je t'avouerais que j'ai arrêté de t'écouter à tour d'ivoire, j'ai préféré m'imaginer en princesse, coincée dans ma tour en attendant mon prince charmant ... qui ne vint jamais. Oh ciel, Shane approche, laissez moi vite fermer la porte à clé, je préfère languir & mourir d'ennui plutôt que de le laisser entrer pour me sauver. Le connaissant il me sortirait de ma tour pour me coller sur le trottoir ou juste pour me pourrir la vie. Cette petite histoire me fit légèrement sourire, sourire très discret mais peut être qu'il ne t'aura pas échappé, après tout tu recherches tout les signes qui pourraient te persuader que je suis une grosse méchante & vilaine fille qui ne mérite pas de te parler. De toute façon un signe de plus ou de moins ne changera pas grand chose, j'ai déjà l'impression d'être en face de Don Quichotte qui se prend des moulins pour des géants ...*

" - Non ça va merci bien, je suis bien dans ma tour d'ivoire, j'ai tout le confort que je désire & j'ai une vue imprenable sur mes semblables. Je vais donc passer mon tour !"

*Ironie quand tu nous tiens ... enfin il faut encore que tu comprennes l'ironie ou tout simplement que tu en connaisses le sens & toutes les ficelles de cet art. Tu n'en n'a certainement pas vraiment besoin avec tes donzelles, tu as peut être abandonné l'utilisation pour l'art de la séduction que tu dois user à merveille, ça je n'en doute pas. Après tout tu es plutôt beau garçon, tu as des yeux splendides, on s'y plongerait avec plaisir, dommage qu'il n'y est rien ou peu s'en faut derrière, c'est un peu du gâchis du coup. Je reste là à t'observer, à apprécier les traits de ton visage, trouvant vraiment dommage que ton caractère & ton esprit n'aille pas avec le reste de ta personne, pour toi j'aurais pu presque faire un effort de sociabilisation. Mais en même temps je n'avais quasiment jamais ou très peu ressentit ce genre de sentiment envers une personne, même si ça ne change rien à l'histoire, je te remercierais presque de m'avoir fait découvert ce qu'était cet espèce de déception pseudo amoureuse. Enfin je ne sais pas trop comment dire ça, mais de toute façon vu que je ne compte pas t'en faire part, je peux rester sur ce genre de terme là, moi je me comprend. Te voilà de toute façon dans le rôle de négociant & sache que tu es très mauvais, ne rentre jamais dans le domaine des affaires c'est un conseil d'ami. Mais soit, si tu veux jouer à ce petit jeu, on va y jouer à deux mais encore une fois ma réponse ne va pas encore te plaire, trop provocatrice certainement pour toi, mais tant pis je ne suis plus à ça près. Je me levais donc & m'approchais lentement de toi, plantant mes beaux yeux chocolats dans les tiens. Tu veux faire ton charmeur alors faisons celle qui est charmer, tu auras au moins presque l'impression d'avoir gagné une bataille alors qu'il n'en n'ai rien. Je m'arrêtais, relativement près de toi, le feu me réchauffait, cela me faisait un bien fou, il embrasait tout mon corps. Tout en laissant de côté cette sensation de bien être, je te répondis le sourire aux lèvres & le regard amusé. Même si ma réponse n'allait certainement pas te plaire puisque tu n'étais pas joueur, elle m'amusait beaucoup moi, tu venais de réveiller pleinement la Sasha qui était en moi & c'était un pur chasseur, du même acabit que toi, mais supérieur sur tellement de points.*

" - Pour avoir des infos sur moi, je dirais que ta vie me parait une bon prix ! Est-ce que cela t'intéresse toujours d'en savoir plus sur moi ? Et puis que souhaites tu savoir réellement sur moi ?"

*Je croyais que tu m'avais cerné ? Ce n'est pourtant pas toi qui m'avait qualifié de louve protectrice ? Aurais-tu déjà changé d'avis mon ami ? Et pourquoi veux tu absolument savoir ce que je veux faire plus tard ? L'histoire des chèvres ne te plait-elle pas ? Pourtant elle est simple, sans fioriture, ni égocentrisme ni quoi que ce soit de pédant. Tu me juges sans me connaitre & après tu me critiques quand je le fais moi même. Que veux tu que je te dise Jake ? Que je n'ai pas vraiment le choix ? Qu'au moins auprès d'elle je pourrais peut être me sentir bien ? Qu'on ne me retrouvera pas là bas ? Que plus personne ne pourra plus me faire du mal ? Que je n'aurais plus à avoir peur le soir quand je me couche ? Que de toute façon je vais finir mes jours seules alors au moins mes chèvres me tiendront compagnies ? C'est d'un air presque triste que je te répondis, mais mon regard fuit le tien, préférant regarder le feu. M'y perdre dedans expliquera au moins peut être la lueur de désespoir que tu auras vu dans mes yeux quelques instants avant. J'avais l'impression qu'Abigail avait pris la place de Sasha & que c'était la petite fille blessée qui parlait. Pourtant mon ton n'avait pas changé, toujours amusé alors que j'étais loin de l'être moi même. Heureusement que ma phrase sera fini, je retrouverais ma Sasha & notre jeu pourra reprendre.*

" - Je suis allergique aux chats & toi & moi savons que je finirais mes jours seules alors autant prendre des chèvres, ça me tiendra compagnie."

*J'avais même réussi à sortir un petit rire pour ponctuer ma plaisanterie, j'étais très forte, même moi je m'épatais.*

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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"Ouais, ca change... Du momen que t'essaye pas de m'avoir par d'autre moyen..."

"Tu n'en ai jamais descendu?"

" - Pour avoir des infos sur moi, je dirais que ta vie me parait une bon prix ! Est-ce que cela t'intéresse toujours d'en savoir plus sur moi ? Et puis que souhaites tu savoir réellement sur moi ?"

"Tu es très jolie..."

"Il est dommage que tu ne le sois pas autant que tu en as l'air... Il y a des choses qu'on ne garde pour soit, je ne veux aucun de tes secrets. Apprendre des choses ne veut pas dire que je veux tout savoir. Ca peut-être anodin, sans intérêt, ou commun. Réellement, je ne veux rien savoir de toi, rien en particulier... Mais je serais curieux de savoir ce que tu dirais pour parler de toi..."

"Rien n'est ineductable..."

*T'avoir par d'autres moyens ? ... Qu'elle drôle d'idée tu as là mon ami. Pourquoi tenterais-je la ruse pour obtenir des infos sur toi ? Sont-elles si croustillantes que tu veux absolument les cacher ? Peut être que je vais remédier à ma position actuelle & vraiment creuser plus profondément pour obtenir plus d'infos alors. Tu penses certainement que je n'en sais pas tant que je le prétend à ton sujet & tu as entièrement raison. Mais pourquoi aurais-je vraiment creuser alors qu'avant ce soir, je ne te connais que de nom, je ne t'avais jamais adressé la parole, même pour te saluer ? Je te l'ai dis & redis Jake, je m'en fous des gens, les choses que j'entends, je les note pour les revendre, mais c'est tout, je ne cherche pas plus loin, sauf si on me paie pour obtenir des réponses, dans ce cas là, je fais ma petite enquête. Mais tout ça ça te dépasse, tu es trop têtu, trop persuadé que vu que je ne parle à personne ou peu s'en faut, j'ai que ça à faire de ma vie, chercher vos secrets. Crois tu vraiment que je prend plaisir à vous écouter parler pendant des heures ? Crois-tu réellement que je me sente seule & désespérément en manque d'amis ? Pourquoi rester seule n'est pas un choix mais une obligation ? Ça me soûle d'entendre des gens médire dans mon dos, prétendant que je n'ai pas de vie, alors qu'ils passent la leur à balancer sur les autres, à les épier constamment & à jouer les hypocrites. Alors c'est ça avoir des amis ? Ça donne envie ... ou pas d'ailleurs. Je me sens lasse Jake, & cela ne vient pas que du manque de sommeil, crois moi. Je déteste mes congénères parce que ce que je vois d'eux ne me donne pas envie d'en savoir plus sur eux. Tu n'aimes pas cette attitude tout simplement parce que toi aussi tu fais partie de cette masse compacte de primates & tu n'aimes pas qu'on touche à ton monde alors que tu te permets de toucher au mien. Mais laissons ça un instant, il faut bien que je te réponde, j'ai commencé, autant finir.*

" - Et dis moi, pourquoi chercherais-je par tout les moyens d'obtenir tes petits secrets ? Sont-ils si intéressants que ça pour que tu sois si insistant ? "

*Tu vas certainement me mentir, j'en suis sûre & vois tu avec cette réaction, certes typique, je vais avoir envie d'en savoir plus. Non que tu m'intéresses réellement Jake, soyons réalistes, toi & moi c'est fini avant d'avoir commencé, nous sommes bien trop différents, même pour une simple histoire d'amitié c'était mort, alors une aventure ... la bonne blague. Certains diront pourtant que les différences s'attirent ou alors que cela ne peut que pimenter un couple, mais à notre stade ce ne serait plus qu'une simple histoire de piment, ce serait de l'acide. Tu ne me comprends pas & moi j'ai peur de trop bien te comprendre & c'est ça mon problème. Tu es trop gentil, trop naïf, trop dragueur, trop simple à mon goût. Je ne m'intéresse pas spécialement aux autres en général, je ne le répéterais pas assez, mais parfois, il m'arrive de poser les yeux sur certains, hommes & femmes. Je vais les trouver étranges, intéressants, attirants, énigmatiques, agaçants, prétentieux, & j'en passe. Tu n'es pas le premier que je trouve séduisant, sache le mon ami, mais malheureusement, comme bien souvent, tu n'es pas du tout comme je l'espérais. Tu es beau, c'est un fait, mais rien derrière cette belle enveloppe ne m'attire vraiment. Je crois que j'ai connu bien trop tôt la personne qui me correspondrait le mieux & maintenant je ne peux n'y m'en défaire, n'y trouver les autres à mon goût. Pourquoi avait-on mis sur ma route Shane Reece ? Le destin est bien cruel & j'avoue avoir encore du mal à comprendre pleinement son sens de l'humour. Ce jeune homme est autant mon paradis que mon enfer, tout comme je suis son enfer & son purgatoire. Oui parce que j'ai beau ne pas pouvoir lutter contre le destin, je ne vais pas lui faciliter la tache & je prend un malin plaisir à lui en faire baver, comme il m'en fait baver. Mais je m'égare encore une fois, c'est la faute à tes yeux aussi, ils m'envoûtent & me font dériver sur d'autres rivages, alors que tes paroles elles me ramènent cruellement à la réalité, qui est loin d'être douce & agréable, c'est moi qui te le dis. Pourquoi tiens-tu t'en à me voir descendre de ma tour d'ivoire ? Que devrais-je voir si je daignais le faire ? Je ne pense pas que je verrais ce que toi tu perçois vu d'en bas car nous n'avons pas la même vision de la vie vois-tu. Pour toi, tout est beau, tout le monde il est gentil, faites l'amour aux niffleurs & non la guerre & que les pitiponks deviennent de simples objets de décorations ... Amen ! Moi je vois la vie d'une façon plus sombre certes, mais je pense plus proche de la réalité que toi. Oui je n'aime pas les gens, mais ils me l'ont bien rendu, crois moi bien, ils m'ont bien montré toutes leurs affections d'une façon bien à eux, mais ça tu ne pourras jamais le comprendre, c'est trop loin de ton monde merveilleux des bandimons colorés.*

" - J'y étais avant de monter dans ma tour & ce que j'en ai vu ne m'a pas donné envie de retenter l'aventure !"

*C'est entièrement vrai & je sais qu'avec ce genre de propos, ta curiosité va encore être piquée, mais je ne voyais pas trop ce que je pouvais te dire car quoi que je dise ou fasse, tu le prends toujours mal ou à l'envers & tu t'acharnes sur des sujets qui devraient être clos depuis bien longtemps déjà, alors un de plus ou un de moins, ma foi cela ne va pas changer grand chose. Et puis je ne te révèle rien de spécial, tu peux le prendre comme tu veux, je m'en moque. Tu pourras pousser tes questions jusqu'où tu veux, tu n'auras comme réponses que ce que j'aurais décidé de te donner, rien de plus & rien de moins. Je ne suis pas le genre de personne qui lâche une information capitale par mégarde, que les choses soient claires.
Mais allais-je regretté de m'être levée pour te narguer & m'amuser avec toi ? Je n'aime pas trop quand les gens sont proches de moi, surtout quand je ne l'ai pas choisis, mais là je ne pourrais pas dire que je ne l'ai pas cherché. Dans un sens ce petit jeu m'amuse car même si rien ne se passera entre nous, ce petit moment sera certainement le plus proche qu'on aura eu ensemble & à cette pensée, je souris. Tu viens de me dire que je suis jolie, après mon prénom, c'est à mon tour. C'est gentil. Mais j'en suis pleinement consciente, je sais que la nature n'a pas été si cruelle avec moi ou alors elle l'a peut être été un peu trop d'ailleurs. Elle aurait pu me faire ni belle ni moche, pour m'éviter les ennuis en attirant l'attention sur moi, mais ce n'est pas le cas, elle a voulu me narguer jusqu'au bout. Je ne suis pas extrêmement belle à en perdre la tête, il ne faut pas pousser, mais j'ai un certain charme qui ne laisse pas indifférent certaines personnes. Mais je m'en fous, je n'en joue pas ou très rarement, je préfère qu'on m'oublie plutôt qu'on me colle. Mais ce soir ça me plait d'entendre ses mots dans ta bouche, même si c'est certainement la seule chose que tu aimes chez moi, ça me va. tu enchaînes ensuite & toute la magie du moment s'évanouie. Bravo tu es très doué très cher. Tu ne veux pas savoir mes secrets & je ne veux pas te les dévoiler, nous voila donc sur notre premier sujet d'entente parfaite, nous évoluons dans notre relation, elle n'est pas si négative que ça ... Tu t'approches encore plus près de moi & tu approches ta main de mon visage. Je préfère rester immobile, te fixant toujours de mon regard chocolat. Je n'affiche toujours rien de plus que mon sourire amusé mais au fond de moi une sonnette d'alarme retentit, mes muscles se tendent presque imperceptiblement & je suis prête à bondir s'il le faut loin de toi. Mais je ne bouge pas, je tente de me contrôler, je ne veux pas que tu gagnes cette bataille, je respire donc & tente de me concentrer sur mon regard mais j'ai déjà envie de te broyer la main. Tu ne pourrais pas comprendre ce geste je sais, mais trop de gens ont porté la main sur moi sans me demander mon avis, j'ai donc décidé de ne plus me laisser faire, pourtant je ne veux pas te faire du mal, mais mon instinct de survie lui si, il est aux aguets, prêt à me protéger. Te voilà qui t'éloignes, sans avoir posé la main sur moi, je t'en suis gré silencieusement, je préfère qu'on en reste là pour la proximité. Je choisis donc ce moment pour me rasseoir dans mon fauteuil, je m'y sens plus à l'aise.*

" - Rien n'est réellement anodin sais-tu, tout peut être utilisé si on sait y faire. Mais même s'en ça, je ne vois pas trop ce que je pourrais te dire sur moi. J'aime écrire dans mon journal & rester seule .... voilà "

*Je préfère ne pas répondre sur ta dernière phrase, je n'en vois pas l'intérêt, je fais ce que bon me semble de ma vie, je ne vois pas en quoi ça te regarde. Je m'éprise les gens & toi les animaux, je crois que l'on a un sacrés problème tout les deux. Je garde donc le silence, évitant de renchérir sur un sujet mort depuis longtemps déjà & j'attends ... je ne sais pas ce que j'attends, toi certainement, tes réactions, tes pensées les plus profondes, tes secrets puisqu'ils ont l'air si intéressants, je veux bien les savoirs.... Bref, j'attends ...*

Zola Rylee Shaw
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"Bien sûr qu'ils sont importants, Sasha... sinon à quoi bon porter le nom de secret?"

"Tu veux me faire croire que tu passes ta vie entre les études, la solitude et ton carnet?"

*Visiblement je n'ai pas eu à attendre très longtemps pour que tu daignes me répondre mon cher Jake & je t'en suis gré. Non pas que je n'aime pas attendre, mais si je dois le faire autant que je trouve une occupation pour passer le temps. T'observer va un temps mais je ne ferais pas ça toute la soirée mon ami, tu as beau être charmant, pas au point de troubler mes sens & de me faire perdre ma raison. Mais je ne peux t'enlever le fait d'avoir éveillé en moi une part endormi depuis longtemps. A part Shane, personne encore n'avait vraiment éveiller mes sens de chasseuse à ce point là, je t'en remercie donc même si ce n'est pas des plus agréable pour toi. Et pourtant mon cher Jake, je pourrais faire bien pire, aller bien plus loin si je le voulais, mais qu'obtiendrais-je de toi ? Rien de plus, mise à part la certitude de te voir déguerpir dans les cinq minutes qui viennent. Tu n'es pas fait pour être en face d'une personne telle que moi & visiblement je ne suis pas faite pour une personne telle que toi, au moins on est d'accord tout deux sur ce point là, un des rares. Tu auras beau me faire tout les sourires charmeurs que tu veux, tu sais pertinemment que tu n'arriverais pas à me charmer si un jour tu perdais la tête & voulais essayer. Je ne suis pas le genre de personne qui perd tout contrôle quand vient un beau jeune homme. Je ne vais pas jusqu'à dire que j'en reste complètement de glace, insensible à quoi que ce soit, non, mais j'arrive à garder la raison, à réfléchir, à me protéger. C'est d'ailleurs la seule chose qui compte pour moi, me protéger & je crois que tu l'as très bien compris. Mais je crois que l'on a ça en commun, l'envie de se protéger, de protéger nos secrets, notre passé, nos vies. Tu m'en as bien trop dis pour que je ne m'y intéresse pas maintenant, tu le sais, je le sais, c'est une évidence en soit. Je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre mais sache que quand j'ai envie de savoir quelque chose, je l'obtiens toujours cette information, bon gré, mal gré, j'ai l'info au final. Tu ne vas pas aimer me voir fouiner, j'en suis attristée d'avance mais tu ne peux qu'en prendre qu'à toi, il ne fallait pas jouer avec moi, surtout quand on en connait ni les règles, ni les joueurs. C'est dommage, tu as tenté, tu as perdu & bien plus que ta mise de départ, c'est à mon tour de jouer & là on va rentrer dans la cours des grands. Je vais être un vrai limier, accrochée à tes basques, épiant le moindre de tes mouvements, écoutant le moindre mot sortir de ta bouche. Je vais en somme devenir la chose que tu ne voulais surtout pas que je sois, & c'est grâce à toi tout ça. Tu tentes de noyer le poisson en me sortant une jolie phrase sur les secrets. Dois-je te rire au nez ou faire comme si tu étais arrivé à tes fins ? Dois-je te faire croire que j'abandonne la partie ou au contraire te faire comprendre que je vais être sur tes traces ? Dois-je t'effrayer maintenant ou attendre un petit peu ? A toi de me le dire Jake !*

" - Peut être pour faire croire qu'on a une vie intéressante ou pleine de surprises alors qu'elle est plate & inintéressante, tout simplement. Mais je suis ravie de savoir que les tiens sont croustillants ..."

*Je laisse traîner ma phrase pour te laisser comprendre la suite de mes pensées & je sais que tu n'es pas un idiot mon cher Jake, je n'ai pas besoin de te faire un dessin pour que tu comprennes là où je veux en venir. Mais je te l'ai dis, tu ne peux t'en prendre qu'à toi même. C'est toi qui m'a adressé la parole, c'est toi qui a insisté sur des sujets qui auraient dû être clos depuis un moment, c'est toi qui veux au final absolument que je sois sur tes traces, je ne fais que t'obéir, tu pourrais en être content. Je sens que tu as peur & tu as raison d'avoir peur, mais plus tu me la feras sentir cette petite angoisse tapis au fond de toi & plus tu aiguiseras ma curiosité. Mais vais-je comprendre pourquoi tu as si peur que tes secrets soient révéler ? Ou vas tu être comme tous ces gens qui prétendent avoir un secret qui au final est un truc bateau qu'ils ont voulu rendre intéressant en ce prenant la tête dessus. Moi si les miens sont révélés mon cher Jake, on peut dire adieu à l'Orphelinat Mayfair & après où iront les orphelins ? Je ne veux pas être la cause d'une grosse mortalité chez les miens parce que je n'ai pas su tenir ma langue. Je ne veux pas qu'ils finissent tous à la rue parce qu'ils auront refusé d'être séparé de leurs frères, soeurs, amis ... Je n'aime pas cet orphelinat, je ne lui dois absolument rien, mais je ne peux tout de même pas me résoudre à lui rendre les torts qu'il m'a causé pour me venger alors qu'il n'y a pas que ma vie qui est en jeu. Je me suis tue jusque là, je peux encore continuer quelques temps.
Mais voilà que tu t'intéresses de nouveau à moi mon cher Jake, ne comprenant pas ce que je peux trouver aux études, à mon journal & à ma précieuse solitude. C'est d'un banal que tu ne puisses pas comprendre, toi qui as été formé pour vivre en groupe, un mouton parmi les moutons. Tu ne sais plus penser par toi même, tu es perdu loin de ton troupeau, tu vis en pensant à eux & non plus à toi en tant que personne. Je te plains, très sincèrement je te plains, mais je suis sûre que tu fais la même chose pour moi, alors que je n'en n'ai pas besoin. Je sais qui je suis, ce que je veux & comment l'obtenir & toi peux tu en dire autant ? Si un de tes amis meurt ou te quitte, vas-tu être toujours le même ? toujours entier ? Je sais pourtant qu'il n'y a rien de mal dans ta question, dans ton attitude, tu veux juste tenter de comprendre, ne serait-ce que tenter d'apercevoir une part de moi, mais tu en es incapable mon ami, je te l'ai dis, on est trop différent. Je te regarde donc avec plaisir, plaisir de te voir, comme de te savoir loin de moi. J'attends, encore un peu avant de te répondre puis je me lance.*

" - C'est plus ou moins ça, même si je me passerais volontiers des études, c'est pourtant l'un des seuls endroits où je peux être bien, sans qu'on m'agresse continuellement de questions. Veux tu savoir si j'ai des amis ? Tu dois te dire que non & j'aurais aimé te répondre ainsi, mais malheureusement j'en ai. Enfin, je ne sais pas vraiment la signification du terme "ami", mais des gens m'ont pris d'affection, va savoir pourquoi & tente de me sortir de ma solitude que j'affectionne tant. Ça t'étonnes n'est-ce pas ?"

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Jake avait voulu jouer. Il avait jouer. De son point de vue, il n'avait pas encore perdu. Considéré son jeu avec désinvolture comme si cela ne le touchait pas. En réalité, ça ne le touchait pas vraiment. Il n'en dormirait pas moins sur ses deux oreilles la prochaine fois qu'il irait se coucher. Il n'aurait pas moins d'appétit au petit déjeuner. Il ne bossait pas moins -difficile- ou plus -surtout- qu'auparavent. Et il était sûr que ca en serait de même pour elle. Qu'elle "gagne" ou "perde". Ou peut-être se retirerait-elle à son tour, satisfaite et fière d'elle. A son humble avis, son jeu n'était qu'une perte de temps. Et une manière d'approcher autrui qui était bien trop complexe pour qu'elle en retire quoi que ce soit. Moins que si elle s'était montré plus... aimable.

Jake avait tenté de la prendre à son propre jeu mais elle l'avait pris réellement au pied de la lettre. A présent, elle semblait attaché à la moindre de ses paroles quand une chienne à ses chiots. Jake grimaça. Le poufsouffle ne comptait absolument pas lui raconter quoi que ce soit. N'était-ce pas elle qui lui avait dit qu'il devait absolument pas lui faire confiance? Il comptait bien suivre son conseil. Certains tentaient de se rendre intéressant à prétendant être possesseur de secret, tentait de se rendre important. Pour exister aux yeux des autres surement. Jake décida de jouer avec elle. Mais sur un terrain qu'il connaissait. Le sourire malicieux qui s'était dessiner sur ses lèvres était créé de toute pièce :

"Tu as l'air bien renseigné. Tu n'en ferais pas partie, par hasard? Désolée, mais comme leurs noms l'indiquent, ce sont des secrets."

Jake ne s'était jamais réellement confié à quelqu'un. Il lui arrivait de parler de ses soeurs, de Lisa, et de son père mais c'était toujours de manière à les présenter comme une famille normale. Il ajoutait une touche de magie aux périphéties familiales, donnait à Lisa le titre d emère et ne racontait de son père que ces meilleurs aspects. Des anecdotes innocentes. Personne ne savait qu'il vivait avec des moldus, son sang était mélé, il semblait alors naturel qu'il vive dans une famille de sorcier. Son problème n'était pas le sang familiale, c'était son père. Et il ne pouvait parler de sa famille sans parler de lui car il était à l'origine de tout. Sa naissance, sa mère, Lisa, sa honte, etc...

Le poufsouffle contempla le feu et décida de s'en éloigné. On était en hiver, certes, mais il lui semblait s'être suffisamment réchauffé comme cela. Jake alla se rassoir sur le fauteiul qu'il avait quitté peu de temps auparavent. Le poufsouffle s'accorda à reporter son attention sur Sasha. Sa camarade était réellement enigmatique. La carapace sous laquelle elle se cachait l'étonnait. Qu'avait-elle pu vivre pour être aussi méfiante? Qu'avait-elle à protéger? Il se doutait bien qu'il ne devait pas y avoir grand monde. Son secret devait alors être quelque chose. Il n'en savait rien. Pourtant Sasha le détrompa d'une certaine manière. Elle avait des amis... ou du moins ce qu'elle semblait considéré comme proche d'amis. A l'entendre, on aurait crut que c'était un enfer pour elle, pourtant il n'y croyait. Sasha ne semblait pas du genre à supporter autrui juste pour faire plaisir, il était donc sur que la compagnie qu'elle tolérait ne devait pas être aussi désagréable qu'elle le laissait entendre. Jake haussa les épaules :

"Je crois pas que ce soit étonnant. Quand on voit quelqu'un à l'écart, on va vers lui pour éviter qu'il ne soit seul. Désolé, je trouve ça tout-à-fait humain, je ferais de même. Ce qui est étonnant, c'est que tu les tolères. Tu n'as l'air de vouloir de la compagnie..."

Le poufsouffle haussa un sourcil avec spetisme.

*J'aime bien provoquer les gens, je l'avoue, ça m'amuse beaucoup, mais l'Abigail en moi revenait tout de même à la charge & c'est donc assez soulagée et mieux à mon aise que je retrouvais mon fauteuil. J'avais une distance entre toi & moi, notre proximité qui m'avait amusé au début me dérangea par la suite. Je n'aime pas quand les gens sont aussi proche, trop proche à mon goût. Je pouvais sentir ton souffle sur mon visage & ce qui aurait pu être agréable pour certains ne l'était pas pour moi. Seul Shane avait eu ce genre de comportement avec moi & je n'approuvais déjà pas. Je détestais quand il faisait ça & il le savait parfaitement, c'est d'ailleurs pour ça & certainement seulement pour ça qu'il continue à le faire. Il aime me déstabiliser, me mettre mal à l'aise, m'embêter, me pousser dans mes derniers retranchement. Je le déteste tant & il le sait, mais pourtant je n'imagine pas ma vie sans lui. C'est triste non ? Je le trouve en tout cas. Assise sur mon fauteuil, je peux t'observer à loisir, sans gène, ni crispassions, ni défaillance en tout genre, je me sens bien, mieux, à mon aise. Tu reprends la parole une nouvelle fois Jake & je t'écoute à nouvelle comme une élève modèle, disciplinée, mais on sait tout deux que si je te réponds, ma réponse ne sera pas aussi disciplinée que mon attitude. Tu me dis que j'ai l'air bien renseigné sur ce genre de personne & certainement ironiquement tu me demandes si j'en fais partie. Je pourrais jouer les filles blessées & je me soulèverais contre une telle idée, mais je m'en moque au final, nous savons tout deux que c'est faux. Ce genre de fille n'est pas capable d'arriver à mon stade, même bonne comédienne il y a des choses qui ne s'apprennent pas & le malheur, la vraie tristesse, l'abandon total de soit face au destin cruel c'est une chose que l'on ne peut simuler. Après tu commences à me reparler de tes secrets mais j'avoue que je ne comprend pas pourquoi tu me dis ça. Oui j'ai compris, c'est ce qu'on appelle des secrets et ? C'est parce que j'ai dis que les tiens étaient croustillants ? Franchement, sans vouloir te vexer je pense qu'ils ne le sont pas réellement, je pense que tu te montes la tête pour rien. Après je peux aussi me tromper, mais je ne sais pas, je pressens que si je les découvre je finirais par dire "Ah et c'est que ça ? " Mais bon je ne vais pas te dire ça, ce n'est pas que tu serais déçue mais bon ça ne changerait surtout pas grand chose. Que vais-je te répondre à tout ça ? Déjà je ne vais pas relever ta dernière phrase, je ne l'ai pas comprise.*

" - J'avoue, je suis démasquée, tu m'as percé à jour. Mes secrets sont ennuyants à mourir, je n'ai pas de vie passionnante, ni extraordinaire, ni qui sortirait juste du commun. Mais que veux-tu, j'ai besoin de faire comme si j'étais une fille mystérieuse pour me donner un genre & attirer du monde autour de moi. Mais ne le dis à personne, s'il te plait, sinon je vais finir complètement seule !"

*Sage décision que tu viens de prendre à ton tour. Tu ne te trouves plus devant le feu, debout, mais tu t'es réinstallé sur ton fauteuil & nous sommes à égalité, je n'ai plus besoin de lever la tête pour te parler, c'est nettement plus confortable. Un silence s'installa, il ne dura pas certes mais c'était un des premiers, un des vrais silence qui voulaient dire beaucoup. Cela voulait dire que bientôt notre discussion toucherait à sa fin. Tu en seras certainement ravie, j'en suis persuadée, moi cela me sera égale. J'aime bien discuter avec toi, non pour nos échanges d'idées, nous n'en n'avons pas, mais plutôt parce que j'aime te pousser un peu, te brusquer, j'aime te faire sortir des sentiers battu que tu connais bien trop à mon goût. Je t'invite dans mon monde, mais tu ne veux pas, je te comprend, ne t'inquiètes pas, parfois j'aimerais ne pas m'y trouver aussi, mais je n'ai pas le choix. Tu coupas à nouveau ce silence & je t'écouta comme à mon habitude religieusement, analysant chacun de tes mots, tentant de comprendre ce que tu voulais dire, ce qui n'était pas toujours facile. Tu ne trouves pas cela étonnant de voir des gens venir me parler. C'est une attitude tout à fait normal pour toi alors que moi non, absolument pas, je trouve ça complètement stupide, hypocrite, c'est de la fausse gentillesse & de la vraie pitié. C'est triste de devoir en arriver là. Vous avez l'impression de faire un geste ? Que vous nous rendez service ? Que vous êtes meilleur au final ? Vous êtes ridicules & je vous le fais bien comprendre à chaque fois. Tous mes regards, mes mots choisis soigneusement, mon attitude, tout en moi veux vous faire regretter ce soudain geste de gentillesse. Je vous hais, vous en êtes vous seulement rendu compte un jour ? Non vous êtes trop obnubilé par vos propres vies, vos nombrils, personnes trop magnifiques pour réellement le voir. Ce que tu me dis m'agace plus que tu pourrais le croire. Mon regard se durcit légèrement, je ne suis même pas sûre que tu puisses t'en rendre compte, mais même si cela arrivé, cela m'est complètement égale. Cette attitude me donne envie de vomir, mais je me contiens, je vais rester froide parce que tu ne pourrais pas comprendre.*

" - C'est vrai tu as raison, l'hypocrisie est un sentiment parfaitement humain, je te l'accorde. Vous voyez une personne seule alors vous avez pitié d'elle & dans votre grande bonté vous allez vous abaisser à lui rendre service en venant lui honorer de votre présence. Vous êtes trop bon, je suis ingrate vraiment. Dois-je vous ériger un hôtel à votre gloire ? Des fleurs tous les jours ? Je peux m'allonger au sol & vous me marcherez dessus tel un paillasson ? Je peux me fouetter tous les jours en me maudissant ? Dites & j'obéirais maître !

.....

Je n'accepte les gens auprès de moi pour leur montrer qu'ils avaient tort de vouloir venir me voir. Je n'ai besoin ni de pitié, ni d'hypocrisie, ni de geste social d'un quelconque ordre. Je ne suis pas un animal, je choisis moi même ma destinée, je ne veux ni être mise en laisse, ni emprisonnée dans une cage .... C'est aussi un sentiment humain normal, ça s'appelle le désir de liberté !"

*Je me carrais dans mon fauteuil, me moquant de comment il le prendrait. Il en avait trop dis de toute façon, il m'avait cherché, il ne récoltait que ce qu'il avait semé.*

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Jake commençait à comprendre comment et surtout quand Sasha faisait de l'ironie. Jake n'était du genre à manier ce genre d'humour. Usé habilement, Jake trouvait cela amusant quoi qu'un peu déprimant. Comment pouvait-on vivre tranquille quand on ne cesse de tourner en dérision chaque attitude et parole des gens qu'on croise? Pour avoir vu son père sombré dans une dépravation sans nom, Jake avait appris à être correct et à profiter de la vie. On pouvait parfaitement en profité sans se montré ignoble avec les autres ou pourrir la vie de ses proches. Comme son père faisait. Le poufsouffle avait hérité de plus de traits caractériels de son père qu'il ne voulait se l'avouer. Se faire comaprer à lui l'agaçait prodigieusement. En soi, ça arrivait très rarement puisque le nombre de personne au courant étant sorcier se comptait sur les doigts d'une de ses mains. Mais il s'agaçait chaque fois qu'il voyait une similitude entre son père et lui-même.

Cependant, son humour prouvait que, s'ile ne la lassait pas encore, il était pas près d'arriver à percer le "mystère Sasha". Il ne doutait pas que ses "secrets" vallent la peine de quelques éraflures mais à l'évidence, elle était habitué à être objet de multiples curiosités de ses camarades. Il était clair que, curieux comme il était, il n'était pas de taille. Pas pour forcer son placard. De toute manière, ce qu'il souhaitait, ce n'était pas ses secrets. D'ailleurs, il ignorait ce qu'il voulait. Peut-être juste une simple discution. L'obliger à rentrer les griffes. Lui prouver qu'il n'était pas dangereux. Il était sûr qu'elle ne voulait pas attirer le monde autour d'elle. Mais il n'était pas sûr que ça lui déplaise :

"Ca, j'en suis convaincu. Tu ne pourrais plus t'amuser si tu n'avais ses gens curieux autour de toi..."

Assis à mon fauteil, Jake lui avait répondu. Gentilement, calmement et sereinement. Il croyait, pensait vraiment ce qu'il disait. Comment pouvait-on laisser quelqu'un seul sans scrupule? Sans s'y intéresser un minimun? Comme s'il n'existait pas? Pour Jake, ce n'était pas de l'hypocrisie de s'intéresser aux autres, mais de la cruauté de les ignorer. de la cruauté, et de l'égoïsme. Il ignorait que Sasha était de ce bois-là... jusque là. Sa réaction était à la fois... froide, violente et... ça la rendait relativement... effrayante. Elle était pourtant de chair et de sang, cette fille, elle avait un coeur qui battait... Mais Jake commençait à s'en douter. La réponse pleine de cynisme qu'elle lui avait servit lui faisait presque peur. Il y a avait une limite entre l'ironie, le sarcasme "gentil" et le cynisme cinglant, faux et totalement buté.

Le poufsouffle haussa les sourcils, presque choqué par l'attitude de sa camarade.

"Il y a une différence entre l'hypocrisie et la compassion. Ou pitié si tu préfère un mot négatif. Je considère pas que je m'abaisse à ton niveau... C'est pas toi qui te disais dans une tour d'ivoire? Tu t'enfermes toute seule, et tu compares la civilisation à une cage... Mais tu refuses qu'on te traite comme un animal? Tu trouves pas cela légèrement contradictoire? La compassion est un sentiment Sasha, pas une torture ou une prison, on te demande pas de payer pour ça! Je te savais pas si cynique."

Jake était légèrement... contrarié que Sasha lui réponde de cette manière. Cependant, sa colère était la preuve qu'elle était humaine. Humaine et avec des sentiments. Des sentiments qui, visiblement, étaient devenu très noirs. Jake devina qu'elle avait dû soit souffrir, soit être horriblement déçue. Le poufsouffle se redressa, s'appochant de Sasha, la dominant de sa hauteur, sans toute fois entrer dans son espace vitale. Il ne tenait pas à ce qu'elle se sente davantage agresser.

"Tu es cynique... Mais dis-moi Sasha, es-tu heureuse de la vie que tu as? C'est vrai, tu es cynique, légèrement agressive, paranoïaque, et hautaine. Sans compter ta cupidité. Ca suffit à ton bonheur? La vie que tu mènes te satsifait vraiment? T'as pas l'impression de perdre ton temps entre ton carnet, les ragots et l'amusement? Surtout que tout cela ne finira que par aboutir à un élevage de chèvres!"

Le poufsouffle commençait à hausser le ton. Jake était quelqu'un d'impulsif et de sincère. Le cynisme n'était pas dans son caractère, il trouvait cela odieux et terriblement triste d'avoir de tel sentiment aussi jeune. A quoi bon vivre quand il n'y a plus d'espoir? Qu'attendait-elle? Un miracle? Et lui? Que faisiat-il encore là? Il attendait peut-être qu'elle le remercie de sa leçon? Elle l'avait certainement reçu des centaines de fois... C'est une idée qui le traversa...seulement. Il ignorait d'où il tenait la description de Sasha. Il savait qu'elle était blessée et de ce fait, il se montrait injuste en lui attribuant des défauts qui n'était pas né de sa volonté. Mais... il voulait la faire réagir. Encore plus que ce qu'il avait fait. Il était simplement en colère, ce n'était pas de la manipulation. Le poufsouffle se pencha en avant sur elle, les yeux fixés dans ceux de Sasha :

"Ose me dire, droit dans les yeux, que tu es heureuse de la vie que tu mènes... Sans mentir."

"Ca, j'en suis convaincu. Tu ne pourrais plus t'amuser si tu n'avais ses gens curieux autour de toi..."

Y a-t-il une part de vérité dans ce que tu viens de dire ? Est-ce qu'au fond cela m'amuse de voir tant de gens curieux autour de moi ? Crois-tu que j'ai besoin de ça pour exister ou besoin de ça pour m'amuser ? Franchement cela ne m'amuse pas du tout, je déteste qu'on vienne fouiner dans ma vie sans me demander mon avis avant. Est-ce que je vous pose des questions à vous ? Est-ce que je m'intéresse un temps soit peu à vous ? Non ! Et ben alors pourquoi ne pas faire la même chose avec moi ? Je peux comprendre ton point de vu même si je ne suis pas sûre que ce le soit vraiment. En fait j'en sais rien, le ton que tu as employé peu prouver le fait que c'est ce que tu penses, mais en même temps tes propos sont tellement absurdes que je préfère crois que tu te joues de moi, gentiment, pour te divertir. Mais en même temps ce serait peut être un peu trop naïf de ma part de t'imputer un tel comportement alors qu'au fond tu n'en n'es pas adepte. Je suis un peu perdue je dois te dire, je ne comprend pas ce que tu essaies de me dire, même si pourtant c'est très clair. Je ne comprend pas pourquoi personne n'arrive à me comprendre, pourquoi tout le monde est contre moi. Que vous ai-je fais au juste ? C'est parce que je vous repousse ? Mais je vous ai dis que je ne vous voulez pas dans ma vie, est-ce de ma faute si vous vous acharnez dans votre erreur ? Pourquoi n'acceptez-vous pas ma différence ? Pourquoi vous obstiner à croire que je veux vraiment de la compagnie mais que je suis trop fière pour l'avouer ? Je vous assure, je n'en veux pas, vraiment, arrêtez maintenant, laissez moi en paix.*

" - Mais qui t'as dis que cela m'amusais ? "

*Je ne veux pas en rajouter plus parce que de toute façon se serait peine perdue avec toi. Nous ne sommes pas fait pour nous comprendre tout les deux, nous sommes biologiquement opposés en tout, il faut se faire une raison & passer à autre chose. Plus le temps passe & plus je regrette en fait de t'avoir rencontré, je préférais largement quand je ne te connaissais que de nom, c'était beaucoup plus simple. Parce que je me rend compte maintenant que tout ce que je t'ai dis depuis le début a été mal interprété, mal compris, déformé. Et vois-tu je suis fatiguée, fatiguée de m'expliquer sans arrêt, fatiguée de ne pouvoir dormir comme tout le monde, fatiguée de lutter chaque jour pour rester ce que je suis, fatiguée d'être unique, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. Je te vois hausser les sourcils, choqué de ce que j'ai pu te dire. Est-ce mes propos qui te choc ou le fait que je peux m'emporter moi aussi ? Et oui je suis humaine moi aussi, cela m'arrive de m'énerver, même si je ne le fais pas comme tout le monde, même si je ne le fais pas à tout bout de champs. Je pleure, je rie, j'aime, je déteste, je râle, je cris ... Cela vous étonne tous quand ça m'arrive en public & me blesse parce que vous avez une image de moi tellement déformée par vos stéréotypes à deux noises. Non je ne suis pas un robot, ce n'est pas parce que je n'agis pas comme vous à longueur de journée que cela fait de moi une machine. Oui je suis différente sur beaucoup de points, mais je suis tout aussi humaine que vous, je suis capable de ressentir une quelconque émotion, comme vous. C'est la façon dont vous réagissez qui me fait me renfermer encore plus, qui m'oblige à rester impassible, pour ne pas vous perturbez plus, pauvre de vous.*

"Il y a une différence entre l'hypocrisie et la compassion. Ou pitié si tu préfère un mot négatif. Je considère pas que je m'abaisse à ton niveau... C'est pas toi qui te disais dans une tour d'ivoire? Tu t'enfermes toute seule, et tu compares la civilisation à une cage... Mais tu refuses qu'on te traite comme un animal? Tu trouves pas cela légèrement contradictoire? La compassion est un sentiment Sasha, pas une torture ou une prison, on te demande pas de payer pour ça! Je te savais pas si cynique."

*Tu me fatigues, vous me fatiguez tous à croire constamment que vous avez toujours raison. Je préfère être cynique, qu'idiote. Je préfère mon monde au vôtre, le mieux au moins est vrai, il n'y a pas de faux-semblants, de demi-vérités, de mots remplaçants d'autres mots pour ne pas froisser votre ego. Tu me soûles avec ta tour d'ivoire, je vais te la faire apparaître ta tour d'ivoire, tu pourras y dormir à loisir si tu y tiens tant. Gardes ta compassion pour ceux qui la voudront moi cela ne m'intéresse pas, laisses moi tranquille, tu ne me comprendras jamais même si tu essayais, je te l'ai dis nous ne sommes pas fais pour nous entendre. J'aimerais garder le silence pour que tu te lasses de me parler & que tu t'en ailles, mais tes propos me pousse à te répondre, ton attitude me pousse à te répondre. Les rôles se seraient-ils inversés ? J'aurais dû laisser la Sasha en moi te répondre au lieu de laisser Abigail reprendre la place qui lui est dû. Je ne voulais pas trop te brusquer parce que tu m'avais l'air sympathique au fond & que je pouvais te laisser tranquille, mais j'ai fais une erreur stratégique. Oui oui tu as bien entendu, j'ai fais une erreur & jusqu'à preuve du contraire les robots ne font pas d'erreur c'est donc une nouvelle preuve de mon humanité, même si actuellement je préférais largement être une machine dénuée de sentiments, cela m'aiderait beaucoup plus.*

" - Non c'est toi qui parlais de cette tour d'ivoire, j'ai juste continuer ton image pour éclaircir ma position dans cette histoire. Je me moque de ta compassion & je te prierais à l'avenir de la garder pour ceux que ça intéresse réellement. Et je préfère être cynique que naïve !"

*Je te vois te lever maintenant, j'espère naïvement que tu vas t'en aller, que tu en as marre de cette discussion qui nous mène nul part. Je crois les doigts mais j'avais tort, encore une fois, tu t'approches à nouveau de moi, je me tend, je n'aime pas ça, arrêtes toi. Où vas-tu comme ça ? Que me veux-tu ? Je ne t'ai pas autorisé à m'approcher. J'ai l'impression de retourner à l'orphelinat, mon cauchemar est réel, cela ne s'arrêtera donc jamais. J'ai envie de fuir mais je suis paralysée par la peur, je ne suis qu'une lâche dans un monde de brute. Mais tu t'arrêtes, préférant me dominer de toute ta hauteur, ce n'est pas trop compliqué, même debout je suis plus petite que toi. Est-ce le fait de me voir tendu qui t'as arrêté ou tu l'as pensé toi même ? Tu t'adresses à nouveau à moi Jake alors je ne peux que t'écoutais, craintivement.*

"Tu es cynique... Mais dis-moi Sasha, es-tu heureuse de la vie que tu as? C'est vrai, tu es cynique, légèrement agressive, paranoïaque, et hautaine. Sans compter ta cupidité. Ca suffit à ton bonheur? La vie que tu mènes te satsifait vraiment? T'as pas l'impression de perdre ton temps entre ton carnet, les ragots et l'amusement? Surtout que tout cela ne finira que par aboutir à un élevage de chèvres!"

*Bonheur ? Heureuse ? Vie ? Voilà des mots que j'ai balayé de mon vocabulaire depuis bien longtemps Jake, je ne sais même plus ce que ça veut dire. Si tu savais seulement tout ce que j'ai vécu, si tu savais seulement ce que je pense, ce que je veux, tu ne me poserais pas toute ses questions. Tu pars du principe que tout le monde est heureux de vivre, mais si on partait du principe que certains n'en n'ont pas envie de vivre, tout simplement mais qu'ils sont forcés à le faire parce qu'ils sont trop lâche pour s’ôter eux même la vie ? Ma volonté est avec moi, comme mon imagination mais mon instinct de survie lui me dis qu'il ne veut pas, il n'est pas d'accord, il veut vivre. Et puis il y a Sasha, c'est grâce à moi qu'elle vit, c'est elle qui me protège, si je meurs certes je la retrouve, mais qui me dis qu'elle en a envie elle. Elle veut vivre, elle veut continuer à respirer. Je sais je suis folle, elle est morte mais je n'y peux rien, j'ai sa voix dans ma tête. J'ai tenté à maintes reprises de m'ôter la vie mais elle a toujours été là pour m'arrêter.
J'allais te répondre mais tu te penchas vers moi & tu me posas une question, les yeux dans les yeux, j'en eus le souffle coupé, non d'être aussi proche de toi mais parce que ma réponse heurtait déjà la barrière de ma bouche & que je tentais par tout les moyens de la retenir.*

"Ose me dire, droit dans les yeux, que tu es heureuse de la vie que tu mènes... Sans mentir."

" - Je ne suis qu'une ombre qui erre dans ce monde, attendant patiemment la fin Jake. Je n'ai plus envie de vivre depuis tellement longtemps que j'arrive presque à me demander si j'en ai réellement eu envie un jour. Je ne perd pas mon temps entre ton carnet, les ragots et l'amusement, ce n'est qu'une façon plutôt de le combler en attendant la fin. C'est de vivre sans en avoir envie qui est une perte de temps ...."

* Ôtes moi la vie & mon calvaire s'arrêtera. C'était ce que voulez dire mon dernier regard pour toi. Depuis que je suis née, seule deux personnes savent ce que je viens de te révéler à toi Jake. Aujourd'hui l'une est morte d'une pneumonie & l'autre me déteste autant qu'il m'aime. Aucune des deux n'a voulu abréger mes souffrances & les coups que j'ai reçu n'y sont pas arrivés non plus, pourtant j'y plaçais tous les espoirs. Je sais que ce serait bien trop te demander de m'aider, parce que visiblement pour toi la vie vaut la peine d'être vécue & j'aurais envie de te dire que si on a une vie comme la tienne alors peut être que je serais encline à le croire mais si tu venais ne serais-ce qu'un instant dans mon enfer personnel, alors peut être que tu ouvrirais les yeux & que tu comprendrais ce que moi je ressens à cet instant. En tout cas bravo Jake, tu es arrivé beaucoup plus loin que tout les gens dans ce château, excepté Shane, tu peux être fière de toi. Tu vas pouvoir aller raconter à qui veut l'entendre que Sasha Mayfair n'est qu'une pauvre fille, paumée qui ne veut qu'une chose se suicider pour en finir. J'ai arrêté de te regardé pendant un instant, mon désespoir se lisait bien trop dedans, je ne supportais pas que tu puisses le voir. Mais je me suis fais violence & il a disparu, toujours présent en moi, mais moins visiblement, je peux donc braquer à nouveau mon regard chocolat dans le tien afin de te défier, de te sonder. Que vas-tu faire de ces infos ? Si je dois utiliser un sortilège pour que tu oublies ce qu'il vient de se passer, crois moi, je n'hésiterais pas, alors choisis bien tes mots, tu as en face de toi une bête blessée, mourante, qui n'a plus peur de rien car elle sent ses derniers instants arrivés.*

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Et voilà qu'elle recommençait! Jake pinça les lèvres, contrarié. S'il pensait que cela l'amusait? Bien sûr! Et elle venait de lui en donner la preuve une fois de plus! Jake avait même l'impression que c'était sa manière à elle de se venger d'un truc dont il ne savait rien. Sinon pourquoi prendrait-elle autant de plaisir et mettrait-elle autant d'acharnement à être aussi peu aimable et si cinglante? Aimait-elle déverser toute cette "haine" sur ses camarades? Leur unique mais fatal pécher n'était-il que de s'être montré curieux, attentionné et attentif envers elle qui semblait presque blessée? Forcément ça attisait curiosité et intérêt un tel comportement! D'autres fuyaient certainement et tout le monde n'étaient pas pareil... Jake la trouvait sévère. Vraiment sévère. Si elle ne voulait pas de la compagnie d'autrui, elle n'avait qu'à le proclamé haut et fort, fuir quand quelqu'un arrivait, dire clairement à ceux qui la suivaient de la lâcher, aller jusqu'aux coup si cela ne suffisait pas. Elle ne semblait guère s'embarasser de principe et de politesse, ce n'était une gifle qui allait lui filer des remords, si? Jake croisa les bras, campant sur ses positions et dit fermement :

"Personne, mais ça se lit sur ton visage que tu y prends plaisir. J'imagine que quand quelqu'un s'accroche suffisamment, tu décides de t'amuser un peu avec lui jusqu'à ce qu'il décroches, c'est ça?"

Jake vomissait ce genre d'attitude. Comment Sasha pouvait-elle manipuler les gens à sa seule fin avec autant de plaisir? Elle semblait aimé provoquer et choquer les gens... Avait-elle vraiment sa place chez les Poufsouffles? N'étaient-elle pas une Serpentarde cachée? Mais si le Choixpeau avait choisit cette maison, c'est qu'il devait bien y avoir une raison, non? Jake aurait été curieux de savoir laquelle, car là, il ne voyait vraiment pas. L'attitude de Sasha l'indignait et cette façon cynique de dévoiler sa manière de penser le choquait presque. Comment pouvait-on avoir une vision si noir du monde? Un traumastisme ne pouvait pas, seul, expliquer cela, si? Soit cela l'avait profondément marqué, soit... soit ça avait un évènement particulièrement mentalement choquant... Dans tous les cas, il était pas sûr d'aimer ça ou même de vouloir savoir de quoi il s'agissait. Peu importe de toute manière, puisque Sasha ne semblait pas encline à jouer les pipelettes sur ce qui la rendait si spéciale...

Les mots qu'ils avaient débités, l'indignation ressentit dans ses mots, la colère qui avait vibré dans sa voix n'avait pas semblé la perturbé plus que ça. Bien au contraire. Elle revendiquait d'être ainsi, Jake n'en croyait pas ses yeux. Non seulement, elle le revendiquait, mais le justifiait aussi, par un raisonnement qui le dépassait totalement. Etait-elle si irrécupérable que cela? Non... Personne ne pouvait perdre autant le goût à la vie et espoir en l'être humain sans mettre fin à ses jours... C'était impossible... La compassion était un sentiment! Il venait de le dire! Depuis quand les sentiments étaient-ils contrôlable? Leur manifestation peut-être, en se forçant et avec un peu d'entrainement... Mais pouvait-on réellement étouffer un sentiment dans l'oeuf? Non, il continuerait à croitre, peut-être moins vite, mais il continuerait quand même! Garder sa compassion? Oh mais pas d'inquiétude, il compatissait plus à présent!

Jake resta un instant, immobile, figé. Il avait décroisé les bras, comme tombant des nues. Cynique? L'inverse de naive? C'était une blague, n'est-ce pas?

"Tu te fiches de moi, là, n'est-ce pas? Soit on a pas le même dico, soit... Soit on vit pas dans le même monde..."

Selon elle, visiblement, c'était le cas, de ce qu'il en avait compris. Ou alors si, mais elle vivait loin d'eux, très loin...

"Depuis quand le cynisme est l'inverse de la naïveté? Si la naïveté était un synonyme de paranoïa, je dirais que tu es naïve. Naïve de croire que tout le monde te prends en pitié, que tout le monde veut savoir tes p'tits secrets, que tout le monde est banal et ennuyant... Tu ranges tout le monde dans la même catégorie. Tu nous as collé une étiquette sans même nous connaître, ce n'est pas de la naïveté, ça, peut-être? Et ça t'empèche pourtant pas d'être horriblement cynique!"

Jake avait asséné ça avec force et conviction. A son humble avis, il aurait du procédr autrement... Elle n'était cynique parce que naïve, mais plutôt naïve parce que cynique... A son sens, ça sonnait mieux. Il aurait pu prendre un autre exemple. Que lui-même n'était pas cynique mais ne se définissait pas comme quelqu'un de naïf... Il ne s'était encore jamais fait avoir en beauté qu'il sache. Il n'avait jamais suivit quelqu'un aveuglément, il n'avait aucune crainte à exposer son point de vue et ses idées... Bon si, pas devant Jenny si ça la contredisait. Non pas qu'il en est peur mais... si un peu quand même... Disons qu'il aimait pas les cris, et donc, quand il avait une opinion opposé à sa camarade, il préférait se taire. Il vallait mieux garder sa langue dans sa poche que de se faire tordre les oreilles ou autre risque corporel... Il ne se définissait pas comme quelqu'un de naïf, non, mais le cynisme... jamais!

Jake avait eu l'impression d'avoir poser une bombe... En fait, non. La question lui avait parut pertinente quand il l'avait posé. Il avait eu l'impression de toucher un point crucial en parlant de bonheur... Mais il ne savait que sa pertinence lui exploserait comme une bombe au visage. C'était un peu l'impression qu'il avait. Que devait-il répondre à ça? Y avait-il seulement quelque chose deva,t tant de résignation et de désespoir? Sa route semblait déjà toute tracé, qu'y avait-il à ajouter d'autre? Sa résignation, le vide qu'elle ressentait, lui engendrait une immense tristesse. Presque de la compassion... Le regard de Jake, devenu moins dur, s'affermit. C'était vrai... elle ne voulait pas de compassion, n'est-ce pas?

Penser au suicide... Il avait donc bien raison , précedemment en trouvant cela étonnant qu'elle arrivait encore à vivre... Mais si elle vivait encore, c'est qu'il devait y avoir une raison, n'est-ce pas? Mais laquelle? Inutile de lui demander... Jake avait comprit qu'il lui fallait réfléchir un minimun avant de parler... Il allait pas lui poser la question. Si elle disait elle-même de tenir à personne et n'avoir le goût à rien, c'était que peu importe ce qui la retenait, elle ignorait ce que c'était. Ou peut-être n'avait-elle pas eu le courage d'executer cet acte? Ou bien refusait-elle de lui dévoiler cette raison-là. Peu importe, elle resterait muette et il ne ferait que s'attirer davantage de défaveurs de sa personne en élevant la voix là-dessus. Le poufsouffle essaya de retenir la colère qui l'avait animé plus tôt. Ce n'était guère difficile car vu le tourbilllon dans lequel il était plongé -incompréhension, étonnement, révolte, indignation, peine- il n'avait que l'embarras du choix. Jake croisa les bras, haussa un sourcils. Sa voix était presque dur, mais il n'était pas sévère :

"Alors c'est tout? Ma vide est vide et je la remplis? Et tu baisses les bras comme ça?"

Elle espérait quand même pas qu'il lâche l'affaire ou l'applaudisse, si? Comment pouvait-elle résister à l'envie de se jeter du haut de la tour d'astronomie et en même temps admettre sa "détresse"? Au moins, son choix de finir dans un élevage de chèvres se comprenait-il mieux. Si elle devait continuer à vivre, autant se fixer un objectif qui ne lui demanderait guère d'effort... Jake l'aurait traité de lâche s'il le pensait vraiment. Continuer à fuir, en vivant, était lâche. Le fait qu'elle admette que sa vie était vide n'était rien à ses yeux. Peut-être était-il trop dur... Si sa vie était vraiment vide, elle en aurait déjà finit. Et revenait la question du "qu'est-ce qui la retenait encore", mais ça, il révait s'il pensait l'obtenir.

"Tu comptes continuer comme ça longtemps? Tu t'es résigné et c'est tout? Tu n'essayes pas de... je sais pas... Vivre tout simplement. Tu as décidé que la vie avait un goût amer et tu comptes t'en contenter? Tu veux pas mettre un peu d'épices? Essayer d'aimer ça? Visiblement ragots & carnet ne lui donne pas assez de goût vu ton attitude... Tu as déjà simplement essayé? Ou même envisagé l'idée que puisque tu es condamné à vivre..."

L'idée même d'être condamné à vivre lui paraissait totalement absurde. Comment pouvait-on être condamner à la vie? A moins que ce soit dans une grande souffrance peut-être... Mais même ainsi... Non, Jake tenait à la vie. Mais bref, c'était visiblement l'idée et le ressenti de Sasha, alors il essayerait de comprendre, de suivre son raisonnement. Il avait des chances de se planter, certes, mais il détestait être impuissant.

"... ou plutôt survivre, on dirait, d'essayer de vivre pleinement. De profiter de la vie. De ce qu'elle peut t'offrir de beau. Plutôt que de te dire que c'est trop beau pour être vrai et de ployer le dos en attendant la prochaine tempète? Limite plus c'est bien, plus la période suivante sera pénible, c'est ça? D'attendre passivement ta fin..."

Jake se pencha en avant, la regardant de nouveau droit dans les yeux. Il avait bien compris, vu comme elle s'était figée, qu'elle aimait pas trop qu'on s'approche, alors il essayerait de pas trop empiété. Mais il avait l'impression que pour avoir un impact, il fallait un peu s'imposer... presque la bruquer... L'idée ne lui plaisait pas mais...

"On a qu'une seule vie. Une seule. Profite-en, parce que t'aura pas de seconde chance."

Il y avait forcément quelque chose qu'elle aimait faire et pas seulement pour combler le vide... Jake essayait de déchiffrer son regard. Sans le moindre succès. Et oui, il pouvait avoir des éclairs de génie, comme il lui semblait en avoir eu les deux derniers minutes, et des fois redevenir le Jake perdu dans une foule de complications, de sentiments et de raisonnement qui lui donnait presque mal à la tête. Et s'il y avait une chose qu'il ne comprenait pas, c'était l'expression de son regard, quel sentiment il trahissait. Du défi? De la crainte? De la haine? De la peur? Il était dur mais aussi presque... enfin il lui donnait presque un air vulnérable... Jake décida de cesser les tentatives de description de son regard. On pouvait guère paraitre dure, ferme et vulnérable à la fois. Il fonçait à tous les coups dans le panneau. Sûrement était-ce de la haine... Mais pourquoi? Ou du défi... peut-être...

*Stop, on arrète tout! Ecoute vieux, estimes-toi heureux de suivre la conversation, on fera de toi un pro du regard plus tard. Met pas la charrue avant les boeufs ou bien tu vas te planter!*

Jake estima que c'était un peu ce qu'il avait fait depuis le début de la conversation... jusqu'à maintenant. Est-ce que ça allait durer ou avait-il encore dit une bourde? Ca, il allait rapidement le savoir... Pourtant, il sentait qu'il visait relativement juste... Allez savoir... Cependant, s'il avait bien raison... Il aurait lui proposer son aide mais... Il était sûr qu'elle refuserait, prenant ça pour de la pitié -puisqu'elle aimait tant les mots négatifs- et lui aurait dit d'aller voir ailleurs, alors que pour la première fois depuis le début de la conversation, il avait l'impression d'avancer... Et il était aussi sûr que Sasha était trop fière pour demander de l'aide, à supposer qu'elle pense seulement avoir besoin d'aide, bien sûr. Non, il ne la prenait pas pour une folle et ne souhaitait pas jouer les rôles de psy. Mais pour ce qui était de donner du sens à la vie, il pourrait certainement lui donner des pistes... si elle acceptait de s'ouvrir à lui bien sûr. Non, ce n'était pas une manière de lui extorquer des infos, mais la connaitre mieux, au moins quelque uns de ses goûts ou savoir ce qu'elle avait déjà essayer, lui permettrait de mieux l'aiguiller...

*T'emballes pas vieux. Attends déjà de voir sa réaction, on verra après. Pas la charrue avant les boeufs, j'ai dit!*

Jake était pas du genre à vouloir d'une relation profonde. Quand on entrait dans certaines confidences, il était d'usage de faire de même, mais le poufsouffle était loin d'être près à ce genre de choses. Aussi, Sasha pouvait-elle être tranquille, il n'irait pas savoir quelle tête avait son squelette. Oui, on a tous un squelette dans un placard. Le sien ressemblait étrangement à son père...

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