Le tournoi ? Dans un moment pareil ? Je n’avais même pas eu l’occasion de me vanter auprès d’Asling de ma victoire à l’une des tâches de ce tournoi…. J’aurais dû me retourner vers lui avec l’air le plus fier de la terre, vantarde au possible pour le narguer de la victoire des Serdaigle, et de l’échec des Serpentard. Asling ne m’en avait jamais voulu de faire ça et de le descendre le plus possible quand nous jouions à un jeu. D’ailleurs il savait bien me descendre en retour à cheval, l’une de ses passions. Je me retournais bien vers la table des Serpentards, me rendant compte que je ne le verrais plus jamais assis là, à rager ou en compagnie de sa petite amie.

Quelqu’un s’approcha de moi : Matt. Il me fallu quelques longues secondes avant d’intégrer ce qu’il venait de me dire et je n’eus même pas le temps ni la force d’ouvrir la bouche pour lui répondre, pour lui dire que j’étais contente de le voir en bonne santé…vivant même, ou de le serrer contre moi ; il était déjà parti…. Je hochais la tête bêtement, toute seule… Seule. Vide. C’était tout ce que j’étais à l’instant présent. Un vide tellement profond que je ne l’imaginais pas une seule seconde comblé de nouveau un jour. Une solitude phobique qui me rongeait à une allure exceptionnelle.
Devais-je rester là à regarder les gens se soutenir, s’embrasser, se dire toute leur affection, profiter de leur amis les plus chers alors que je venais de perdre le mien à tout jamais… et Sunny… ? C’était au-delà de mes forces, j’avais l’image d’Asling mort devant les yeux, devant cette atroce façade du train fantôme.
Si seulement j’avais lancé ce fichu sort à sa place ! Si seulement j’étais restée moi-même jusqu’au bout dans l’attraction. Asling n’aurait sûrement pas accepté que je reste la dernière, mais j’étais plus têtue que lui, plus incisive dans mes paroles. Pourquoi n’avais-je pas insisté ?! A cause de ma connerie, il était mort… N’y avait-il pas un moyen de remonter le temps ? Pour l’empêcher de rester là-dedans, pour que je ne lâche pas sa main comme je l’avais fait ? Pour ne tout simplement pas se rendre à la fête foraine ? Je ne l’avais pas sauvé… bordel, comment allais-je pouvoir vivre avec ça ? Je ne me souvenais même pas des dernières paroles qu’il avait eues à mon égard. J’avais son visage devant les yeux, un visage qui resterait figé sur ses 18ans… un visage livide, sans expression…

Je me levais tant bien que mal après avoir passé de longues minutes en silence au sol la tête dans les bras, ne voyant rien de ce qui se passait autour de moi, mais entendant quand mêmes les pleurs et les crises de folies de certains. Je cherchais rapidement Kendrick des yeux et le repérais après quelques secondes. Il était sauf, avec ses amis, et même si c’était difficile à croire, dans un instant présent, j’étais contente de le voir entouré. C’était un mec bien, j’en avais la certitude. L’arrivée de la nourriture sur la table me mit en rogne et précipita mon départ de cette salle…. Evidemment que j’aurais aimé soutenir les personnes pour qui j’avais de l’affection, mais je ne me sentais pas capable de soutenir quiconque alors que je ne parvenais pas à me soutenir moi-même, j’étais coincée dans l’irréel, dans le pire cauchemar imaginable.

Callie ne se trouvait pas dans la foule depuis bien longtemps, pourtant elle se sentait déjà très mal. De un, parce qu'elle détestait autant de contact à la fois, elle avait l'impression d'étouffer et pouvait alors facilement faire une crise. De deux, il y allait avoir l'annonce de mauvaises nouvelles si elle avait bien compris ce qu'elle avait entendu et par conséquent, elle ne sauterait pas de joie. Ce qui se passait exactement lui échappait encore car elle n'avait pris connaissance que quelque chose de grave était arrivé il y a peu. Même pas une heure. Elle avait presque tout loupé. Ce qui n'était sans doute pas plus mal, elle avait été épargné de ce bain de foule à rallonge, ainsi que de la panique montant petit à petit mais ce qui la gênait dans tout ça, c'est d'être totalement à la ramasse et de ne pas comprendre pourquoi elle s'était facilement endormie sur un fauteuil, dans sa salle commune. Parce que January avait des choses à faire, que Emrick aussi et qu'elle n'avait plus le prétexte du Quidditch pour entraîner tout pleins de gens dehors, la jeune file avait décidé de réviser et le cours devait être bien ennuyeux pour qu'elle s'endorme. C'était la raison qui semblait la plus plausible, encore plus quand elle se souvint que le cours qu'elle avait lu à ce moment là, c'était Histoire de la magie...

Quand son sommeil avait pris fin, la jaune et noire n'avait pas fait attention au fait qu'elle s'était endormie et encore moins à ce qu'elle tenait dans les mains, le silence dans la salle commune lui avait parût étrange. En regardant l'heure, elle constata que c'était encore plus étrange qu'il n'y est personne, y compris January qui lui avait promis être de retour avant la fin d'après-midi pour qu'elles fassent un truc ensemble. Hors, il était déjà bien tard et c'était impossible que sa meilleure amie soit passée devant elle sans tenter de la réveiller. L'hypothèse que Callie soit restée indifférente ne pouvait exister, elle n'avait jamais eu un sommeil de plomb, il était même plutôt léger. Alors, elle était sortie, décontractée mais un peu inquiète avant de croiser le chemin d'un élève de Serdaigle, agité. Il semblait presser mais Callie ne se gêna pas pour l'interpeller et l'interroger. C'était comme ça qu'elle avait fini par rejoindre la Grande Salle, sachant que l'annonce concernait la fête foraine mais elle était encore à des milliers de kilomètres de se douter de ce qu'il s'était passé. En fait, elle ne cherchait pas trop, elle se disait seulement que ce devait être toute cette agitation qui avait détourné sa meilleure amie et qu'elle n'allait pas tarder à la retrouver.

Callie perdit son sourire lorsque le discours de la directrice commença. En priorité, ce fût la surprise, pourquoi s'en était-on pris à des élèves ? Mais ensuite ce fût l'horreur car en plus de blessés, elle apprit qu'il y avait eu des morts. La première, la jaune et noire ne la connaissait pas, son nom en tout cas ne lui disait rien mais cela ne l'empêchait pas de penser à sa famille et à ses proches. Ensuite, ce fût un peu plus compliqué, une de ses coéquipières dans l'équipe et le petit ami de sa meilleure amie avaient poussés leurs derniers souffles dans des attractions de fête foraine. Sunny avait été frappé par un malheur quelques mois plus tôt et maintenant c'était son tour... Elle se souvenait du dur moment à passer pour la jeune fille qui racontait souvent à quel point c'était dur pour elle et son frère. Ce gars là devait être en ce moment-même totalement dévasté... La Poufsouffle n'aimait pas Asling, en revanche sa meilleure amie, si. Ils étaient ensemble et même si Callie n'avait jamais approuvé cette relation et souhaité de toute ses forces que le septième année disparaisse de la vie de la jeune femme, elle n'en était pas arrivé au point de vouloir sa mort. Ce qui venait de passer était tellement injuste.

Partout dans la salle, des gens s'étaient effondrés, certains avaient criés, la plupart pleuraient. Callie ne faisait pas partie de ces gens-là, elle avait baissé la tête et ressentie une profonde tristesse, pourtant elle n'avait pas l'impression que tout ceci était réel, sans doute parce qu'elle n'avait pas connu la longue attente de tous les autres qui avaient dû espérer que leurs proches n'étaient pas concernés. Elle se sentait triste mais ne semblait pas comprendre toute l'ampleur de ce que venait de dire la directrice. Disons qu'elle avait compris mais ne mesurait pas encore la gravité ni les conséquences, son esprit n'avait sans doute pas terminer d'assimiler et c'est ce qui lui permit sans doute de parcourir la foule dans l'espoir de trouver sa meilleure amie pour la réconforter. Si jamais elle le pouvait, elle n'était au fond d'elle-même pas très sûr de ça, comment le pouvait-elle alors que la nouvelle n'avait pas l'air d'être totalement acceptée par son esprit ? C'était assez bizarre, pourtant elle continua de chercher jusqu'à se retrouver dehors. Elle avait marché tout droit. Elle allait retourner dans la salle, se donnant du courage pour mais arrêta tout mouvement car quelque part des bruits se faisaient entendre. Elle aurait pu penser que c'était quelqu'un qui avait voulût pleurer seul mais ce n'était pas des pleurs qu'elle entendait.

« Il y a un problème ? » Demanda t-elle hasardeuse en s'avançant dans le hall. « Hey, mais t'es un grand malade, toi ! »

Au loin, elle avait vu une silhouette qui faisait des gestes bizarres et en avançant, elle avait découvert un garçon qui avait dû être vraiment très bouleversé. Son visage ne lui disait rien mais cela ne l'avait pas empêché de courir pour le rejoindre et lui sauter dessus pour lui enlever le bout de verre qu'il avait dans les mains. Soit il n'était pas très convaincu de son geste, soit il avait été très surpris par l'intervention de Callie car il n'opposa pas une très grande résistance...

Tout au fond d'elle-même, la jeune femme avait conscience d'être pitoyable mais honnêtement, qui s'en souciait ? L'heure était plutôt aux pleurs, aux cris, à une tristesse infinie et contagieuse qui la touchait bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. L'amer souvenir de sa dernière altercation avec Asling ne cessait de l'assaillir, elle ne reverrait jamais son ami qu'elle avait quitté la veille en mauvais terme. Une bien moche fin. Si seulement elle avait su, elle n'aurait pas été aussi violente, elle l'aurait même empêché d'y aller. Elle les aurait tous éviter de se diriger vers un tel enfer. Rien ne serait alors sur le point de changer dans la vie des élèves de Poudlard, rien n'aurait perturbé sa ballade dans l'après-midi. Etalyrae aurait pu continuer sa petite vie tranquillement, à détester presque tout le monde, à râler sur n'importe quel sujet abordé par une personne qu'elle ne pouvait pas se pifrer, à vivre normalement. Elle venait de perdre l'un de ses rares amis, son frère venait de perdre son ancienne copine. Jesse n'était pas là, pourtant, parce qu'elle le connaissait bien malgré leur relation tumultueuse, elle savait exactement comment il aurait été. Comment pouvait-elle le mettre au courant ? Ils n'avaient pas tellement gardés contact mais un peu si et la jeune femme jugeait nécessaire de le prévenir de cet événement.

Amertume, peur, panique, effet secondaire à cause de ceux qui pleurent tout autour, Etalyrae avait rejoint le mouvement de ceux qui ne savaient plus que pleurer, il lui faudrait du temps pour accepter l'absence d'Asling. Au fond, il avait toujours compter pour elle, c'était un ami de longue date avec qui elle avait passé de longs et nombreux bons moments avant qu'ils n'en arrivent cette année à se disputer. Il lui faudrait s'habituer à cette ambiance de deuil et réussir à se donner du courage et de la force pour se déplacer, avant d'aller se terrer dans son lit, elle devrait également essayer de prendre des nouvelles de camarades. Le penser était une chose, le faire totalement une autre, après un essai, ses jambes restaient toujours aussi molles et elle du se rasseoir si elle ne voulait pas finir par s'écrouler lamentablement sur le sol. En fin de compte, n'étais-ce pas mieux que de se retrouver face à sa pire ennemie qui par pitié la prise dans ses bras. Ses pensées embrouillées l'avait empêché de protester, elle ne réalisa ce qu'il s'était réalisé que après... Taylor lui avait dit de rester forte tout en la prenant dans ses bras... La rouge et or aurait-elle fait partie de ceux étant allé à la fête et pris un coup sur la tête ?

Etonnement, c'est ce qui fit se réveiller la préfète. Le geste de son ennemie de toujours – depuis qu'elles étaient scolarisées à Poudlard en fait – avait été un peu comme un courant électrique parcourant son corps, elle ne pouvait définitivement pas rester ainsi, pas ici. Il lui fallait faire un choix et désobéissant à sa nature, elle choisit de ne pas faire entièrement l'égoïste. Ses jambes acceptèrent à nouveau de supporter son poids et le hasard fût qu'elle se retrouva quelques minutes plus tard au même endroit que Taylor, comme si elle l'avait suivit volontairement sauf que ce n'était pas le cas. Etalyrae avait déhambulé avant de repérer une nouvelle fois le copain de Wilhelmina, elle espérait entendre quelque chose de rassurant à son sujet. Puis elle s'était retrouvée en compagnie d'autres personnes qui étaient arrivés au même endroit entre temps, elle ne voulait pas leur parler parce que c'était bien trop tôt pour qu'elle puisse s'adresser à Taylor et qu'elle n'avait jamais pu s'encadrer Matthew, pourtant elle intercepta une information qui l'intéressait.


« Wilh' va bien ? Pourquoi n'est-elle pas encore là ? Parce qu'elle est blessée ? »

Voir la préfète des serpents s'inquiétait pour l'un de ses pairs devrait en surprendre plus d'un mais elle n'en avait rien à faire, elle voulait s'assurer que son amie avec qui elle devenait de plus en plus proche allait bien pourrait bientôt la rejoindre même si elles ne pourraient pas reprendre leurs discussions banales de sitôt. Ca aussi ce n'était pas grave, elle avait laissé Asling s'éloigner d'elle mais elle ne reproduirait pas son erreur.

Snow se trouvait à l'orée du bois, se baladant de branches en branches, il s'éclatait à se lancer des défis tout seul. Depuis le temps qu'il venait ici, il s'était occupé des branches pour s'en servir de trapèzes sans s'écorcher les mains. Les branches étaient lisses, donnant presque l'impression d'être vernis. C'était un de ses terrains de jeu préféré, il adorait venir ici quand il avait un peu de temps. Son frère, Noel, avait tenté de l'entrainer à une fête foraine qui se trouvait à Pré-au-lard exceptionnellement, mais il avait décliné l'offre, à l'instar de January. Ils n'avaient plus l'âge, c'était en tout cas se que prétendait Snow et il aimait croire que c'était la vraie raison. Il n'avait juste pas envie de s'y rendre parce que l'ambiance et les couleurs lui donneraient presque l'impression d'être chez lui et il ne le voulait pas. C'était amusant parce que sur le sujet, Snow se trouvait entre Noel et January. Leur soeur ne voulait plus rien avoir à faire avec le monde du cirque, ne rêvant que d'une vie de château, de belles robes et de princesses. Noel quant à lui ne voyait pas sa vie en dehors du cirque. Snow était au milieu, il ne reniait pas ce monde qui l'avait vu naitre et grandir, il aimait les shows qu'il donnait, il aimait l'admiration qu'on avait pour lui durant ses spectacles et il fallait bien dire ce qui était, le chapiteau était son terrain de jeu favoris. Mais à côté de ça, il avait des désirs de grandeurs et de réussite. Il voulait devenir quelqu'un, gagner beaucoup d'argent et ce n'était pas au cirque que ça arriverait. Il savait que ce monde allait lui manquer, que c'était au final rassurant et agréable, mais il désirait plus et tant qu'il n'aurait pas obtenu ce qu'il voulait, il ne retournerait pas à sa vie d'avant. Peut-être qu'un jour, sur le tard, il retournerait vivre au cirque, au côté de son frère, mais ce n'était qu'une vague envie, lointaine et incertaine.

En attendant de quitter Poudlard, Snow continuait à s'entrainer, ne voulant pas perdre de sa dextérité, de sa souplesse et de son talent. Il avait travaillé durant trop d'années pour abandonner si vite. Il savait que ce serait son corps qui lui donnerait ce qu'il voudrait et il était prêt à tout pour obtenir ce qu'il convoite tant. Sautant d'arbre en arbre, s'accrochant à une branche avant de la lâcher, pour en attraper une autre un peu plus loin, Snow s'amusait comme un fou. Il remarqua au loin une silhouette qui s'approchait de lui, mais cela ne l'arrêta pas pour autant. Pourquoi s'inquiéter, les gens avaient le droit de se promener, c'était encore libre. Quand la silhouette fut assez proche de lui pour qu'il reconnaisse un bon ami à lui, Snow s'assit sur une branche, le sourire aux lèvres. "Ben quoi, c'est quoi cette tête d'enterrement ? T'as vu un mort ?" Plaisanta le jeune Shiver, sans vraiment penser à mal. Snow eu la nette impression que son ami pâli encore plus. Etonné, le jeune homme descendit de son perchoir pour voir ce qu'il en était. "Ben quoi, qu'est-ce qu'il y a ? Parle bordel !" Commença-t-elle à s'énerver, voyant son ami plonger dans un mutisme fort agaçant, soit dit en passant. Son ami ne put sortir que quelques mots, et Snow retenu seulement Morts et Fête Foraine. Son sang ne fit qu'un seul tour. Noel était à la fête foraine ... "Noel ? ..."

Sans attendre la réponse de son ami, Snow se précipita vers le château. Non ce n'était pas possible, son frère ne pouvait pas être mort, il était encore en vie, il le sentait, au plus profond de ses tripes. C'était un don de triplés ça non ? Pouvoir savoir si les deux autres vont bien. Ils étaient parfois capable de communiquer par la pensée, souvent sans le vouloir, alors ils étaient aussi capable de savoir si les deux autres allaient bien. Tentant de se rassurer comme il pouvait, Snow se précipita dans la Hall d'entrée. Des gens y étaient déjà présent, le visage triste. Certaines pleuraient, c'était assez effrayant à voir. Snow ne fit pas plus attention à ce qui l'entourait, il ne voyait pas de tête blonde, il se précipita dans la grande salle. L'atmosphère était encore plus pesante qu'à l'extérieur, c'était vraiment horrible. Snow ne savait pas ce qu'il s'était passé, il savait juste qu'il y avait au moins un mort, si ce n'était plus. Snow passa de groupe en groupe, demandant aux gens s'ils n'avaient pas vu son frère "Noel ? Vous ne l'auriez pas vu ? Blond ... à Gryffondor ..." Certains le regardaient sans comprendre, une envie de les secouer l'envahie mais il se retint. Quelqu'un finit par lui désigner un endroit dans la salle et la tête blonde de son frère apparut. Une vague de soulagement l'envahie. Il était toujours en vie. Arrivant par derrière, Snow entoura son frère de ses bras, se moquant s'il était en train de l'étouffer ou pas "Oh putain tu n'as rien .... " Noel était bien là, il pouvait reconnaitre son odeur à des kilomètres, la couleur de ses cheveux, sa carrure, tout. Ce n'était pas son esprit qui lui jouait un mauvais tour. Il était accompagné d'un ami à lui, visiblement et au vu de leurs aspects à tous les deux, ils avaient participé tous les deux à la fête foraine "Mais bordel qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je croyais que vous alliez à une fête foraine ?" Snow n'était pas là pour l'annonce de McGo, il n'était donc au courant de rien.

Lucas arriva dans la grande salle en traînant les pieds, depuis la fête foraine et c'est fichu attractions qui auraient pu leur coûter la vie, le serpent était de mauvaise humeur, les événements s'enchaînaient dans sa mémoire. Les bulles où tout le monde s'éclataient et puis un trou qui les font se remplirent d'eau le risque de noyade. La délivrance et puis l'attaque des strangulots. Ce jour-là sa magie avait été avec lui et il avait réussi à sauver deux fois une de ses coéquipières.

Il avait vite appris de retour à Poudlard que leur cas n'était pas isolé et que chaque attraction avait eu leurs propres problèmes, les rumeurs parlaient également de victimes, mais Lucas n'y faisait pas vraiment attention jusqu'à cette soirée de commémoration.



« Aujourd'hui, une nouvelle catastrophe a touché le monde sorcier, et plus précisément notre école Les attractions dans lesquelles se sont rendus plusieurs de vos camarades dans l'après-midi ont été ensorcelées, et se sont retournées contre eux, les piégeant et les blessant. Malheureusement, leur but a été atteint à maintes reprises, voire même plus. C'est avec une immense tristesse que je me vois dans l'obligation de vous annoncer le décès de trois d'entre vous : Marlow Berkeley, Sunny Milbury et Asling Gallagher. Une enquête a d'ores-et-déjà été ouverte par le Ministère afin d'appréhender les coupables, mais si vous êtes en possession d'une information quelconque, vous êtes priés d'en parler au plus vite. »


Lucas ne versa pas une larme après tout il ne connaissait personnellement aucune des victimes à part peut-être Asling avec qui il jouait au quidditch, il avait entendu parler de Sunny tout simplement, car c'était la sœur de Sky l'ancien capitaine de serpy qu'il admirait, la famille devait vraiment être maudite les deux sœurs mortes en moins d'un an.

Lucas était presque rassuré de quitter l'école à la fin de l'année, presque. Même s' il était un serpy il n'était pas insensible au décès de camarade et il allait le faire savoir.
Il monta sur une table et cria à la cantonade:


"Poudlard un endroit sûr? Je vous rappelle que ce n'est pas la première catastrophe, il y a de ça deux ans on a dû être relogé à cause d'une cagoule de mangemort, l'université a brulée et maintenant on ne peut plus aller se détendre sans risquer de mourir? Un endroit sur allez dire sa au famille et amis des victimes. Et je doute que les agents du ministère y change quoi que ce soit. Moi ce que je vois c'est que depuis plus de trois ans des évènements bizarres se passe sans que le ministère n'ai de résultat! Il faut quoi pour qu'ils se rendent compte qu'il y a vraiment un problème ? Un nouveau mage noir?"


Lucas avait dit cette tirade sous l'effet de la colère et de la peur, car si lui partait en fin d'année, sa soeur était toujours là et il lui restait deux ans à faire. Même s'il aimait la martyriser et la manipuler, il ne l'aimait pas moins et craignait pour sa vie. Malgré les propos de la directrice il n'avait plus confiance en ses murs pendant lesquels il avait passé quasiment 6ans. Il n'avait plus confiance en le ministre Kingsley Shacklebolt pourtant héros de la guerre contre Voldy, tout ce qu'il savait c'était que malgré que les mangemorts soient en prison il n'était plus à l'abri et le monde de sorciers n'étais plus l'utopie qu'il avait été pendant 19 ans, il fallait faire bouger les choses et c'était à eux la nouvelle génération de sorciers d'agir!

On m’avait proposé de venir à la fête foraine mais j’avais refusé. Je n’avais pas la tête à m’amuser et j’avais surtout trop de choses à faire. Les examens arrivaient à grand pas et j’étais vraiment dans de sales draps, bien loin d’être au point pour le moment venu. Et je dois admettre que je stresse terriblement. Je stresse à l’idée de tout rater, je stresse à l’idée d’oublier quelque chose, je stresse à l’idée que ces examens seront dans une autre langue … Je stresse aussi à l’idée que je ne pourrais pas rentrer en France cet été. J’ignore où en est l’avancée de l’affaire, ma mère ne m’ayant rien décris dans son bref message. Au pire je ne serais pas seule dans les rues de Londres, je sais que je serais accueillie comme une reine chez Marlow et d’un côté je serais vraiment très heureuse de passer un bon de mes vacances en sa compagnie. Nous nous sommes beaucoup rapprochées ces derniers temps et malgré ses attitudes parfois étranges, je dois admettre que je l’aime bien ma fausse cousine. J’apprends à la connaître doucement tout en faisant croire aux autres que nous avons de réels liens de parentés, et parfois je me surprend à penser que j’aimerais bien l’avoir comme cousine, pour de vrai. Bref, tout cela pour dire que je n’avais franchement pas la tête à aller dans une fête foraine. Et sincèrement, ça n’a de toute façon jamais été mon truc donc je m’en passe sans aucun remord.

Je suis tranquillement en train de travailler dans la salle commune quand une rumeur s’est mise à circuler, tout d’abord semblable à un murmure, puis transmis avec des on m’a dit, et enfin plus fort, déstabilisant, violent : un véritable vent de panique. La fête foraine ne s’était pas bien passée et il y avait de nombreux blessés. Je suis restée transie d’horreur, essayant de me remémorer ceux qui y étaient. Selon mes comptes, beaucoup trop. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Qui était blessé ? Je regarde autour de moi, essayant de trouver des visages connus. Là-bas MJ et dans le fauteuil Callie. C’est déjà ça mais c’est aussi particulièrement stressant de ne voir personne d’autre qui m’est familier. Soudain, c’est la voix d’Absolem qui me secoue, nous pressant de sortir et de nous diriger vers la grande salle. Je m’empresse de suivre son conseil et de me fondre dans la marée humaine dans les escaliers. Une fois dans la salle commune, autant dire que je me perds parmi tant d’autres. Je me mordille les doigts étant sous stress cherchant furtivement d’autres visages connus. Et puis soudain la directrice parle. Au fil de ses paroles, mon visage se décompose et je sens le sang quitter mon visage, comme aspiré vers le bas par une force maléfique. Des accidents ? Un sort jeté contre les attractions pour blesser des jeunes ? Mais pourquoi ? Dans quel but ? Et soudain mon cœur s’arrête de battre et tombe dans les tréfonds de ma poitrine, littéralement. Marlow … Sunny … Asling … Mort ? Mais ce n’est pas possible ? Je rêve, c’est ça ? Je me suis endormie sur mes révisions, il ne peut en être autrement…

Je reste de longues secondes sans faire le moindre mouvement, me répétant en boucle réveille-toi, réveille-toi, réveille-toi pourtant je n’y parviens pas. Je reste debout, immobile tandis que peu à peu l’horreur de la situation s’empare de moi, m’enveloppant dans ses noirceurs. Ils sont morts. Je ne les reverrais plus jamais … Oh mon dieu … Tout mais pas ça ! Pas eux ! Pas Marlow ! Pas Sunny ! Pas ma fausse cousine avec qui je commençais enfin à être proche comme une vraie cousine. Pas mon premier point de repère dans ce monde anglais… Pas cette fille qui était la seule à savoir ce que je traversais. Pas celle qui s’apparentait à tout ce que j’avais comme famille ici … Ni Sunny … Cette pile électrique avec qui j’avais vécu tellement de choses. Cette jeune fille que j’avais aidé à se refaire une beauté, cette adolescente un peu trop curieuse qui croquait la vie à pleine dent… Et Asling … Je ne le connaissais pas vraiment, nous nous étions parlé à plusieurs reprises lorsque j’étais chez les Serpents et je gardais un œil sur lui étant donné qu’il jouait un jeu dangereux avec January, Chloé et … Sunny. Mais maintenant, il n’y a plus de jeux. Il n’y a plus rien du tout. Plus de vie en eux, plus d’amis … Tous les projets qu’ils avaient, tous les rêves, les espoirs … Tout s’est envolé comme si de rien n’était, comme si cela n’avait jamais existé. Comment peut-on disparaître aussi jeune ? Dans la fleur de l’âge alors que la vie s’offre à nous ? Comment peuvent-ils disparaître alors que la seconde d’avant ils étaient encore plein de vie, les yeux brillants, leur cœur battant ? Tout cela me semble tellement … Irréel ! Et pourtant cette abominable nouvelle est vraie. Je ne les reverrai plus jamais. Jamais.

Je suis tellement prise dans ma torpeur morbide que je ne réalise pas ce qu’il se passe autour de moi. Je suis seule dans ma bulle, immobile, le teint livide et ma respiration se fait courte. Je sens les larmes monter mais elles refusent de couler. Je ne peux rien faire. J’ai l’impression de n’être plus rien là maintenant. Ils sont morts bordel !

Tout c'était déroulé super rapidement depuis leur sortie de cette maudite attraction. Knoxslay n'arrive toujours pas à réaliser qu'on a attenté à leur vie et à la vie de ses autres camarades. Ils avaient été réparti par groupe, pour le plus grand déplaisir de la jeune Serdaigle qui s'était retrouvée qu'avec des gens qu'elle n'aimait pas. Ce n'était pas bien compliqué, Knox n'aimait pas grand monde. Il y avait bien Morgane, qu'elle ne détestait pas, même si elle l'avait trouvé plus que limite lors de cette épreuve. Et puis il y avait Noel ... Mais lui ce n'était pas pareil, il était capable de la rendre dingue, de la faire passer du rire aux larmes en une fraction de seconde, mais en y réfléchissant bien, elle n'avait rien contre lui, si elle le voulait, elle pourrait même dire qu'elle l'appréciait. Mais non, non elle ne l'avouerait pas, si elle le faisait les rumeurs seraient fondées et Pia aurait raison et il était hors de question que cette rouquine est raison. Non, elle arrivait toujours à être meilleure qu'elle, pas toujours facilement certes, mais elle la dépassait toujours, ce n'était certainement pas pour lui donner raison. Il en était hors de question. Leur groupe avait été enfermé dans leur attraction, des miroirs tentaient de les écrabouiller, mais ils n'avaient pas dit leur dernier mot ... Enfin presque. Eléonore, toujours égale à elle même, était et prétentieuse, et douée en magie. L'agaçante. Elle avait grandement aidé à tracer un chemin sûr pour sortir. Knox, fort heureusement pour son honneur et son égo, avait également contribué à tenter de les sortir de cet instrument de mort dans lequel ils avaient été enfermé. Morgane et Noel n'avaient servi à rien, à croire qu'ils ne savaient pas se servir d'une baguette. Ils avaient essayé, c'était toujours ça de pris, même si morte, Knox aurait refusé l'idée de se retrouver au même endroit qu'eux. Orion avait été une calamité sur patte mais avait réussit à avoir une bonne idée et avait prouvé que les miracles existent. C'était en partie grâce à lui qu'ils étaient dehors. Knox le savait, elle ne l'avait pas remercié ou plutôt elle l'avait fait à sa manière. Elle avait souligné qu'il avait fait un miracle, sous-entendant qu'il avait réussi son sort et que c'était une bonne chose, mais sans rien préciser de plus. Pourquoi faire ? Si elle le remerciait, ça sonnerait faux et ça lui écorcherait la bouche.

Ils étaient passés sous l'attraction, ils avaient rampé jusqu'à la sortie, Knox avait dû défoncer le panneau qui les empêcher de sortir de cette maudite attraction, la colère, la frustration et au fond, la peur, l'avait grandement aidé à ouvrir la trape. Une fois dehors, Knox s'était précipitée sur Noel, parce que sans le vouloir, sans se l'avouer, elle était heureuse qu'il aille bien, qu'Eléonore l'ait soigné. Il était vivant, ils étaient tous vivants. C'était un travail d'équipe, même si l'équipe était disfonctionnelle et qu'ils se détestaient, ça avait fonctionné. Cela avait demandé beaucoup d'effort de la part de chacun, certainement de Knox plus que des autres, mais ils étaient sortis. La jeune fille avait cherché les responsables, tournant autour de l'attraction, folle furieuse mais n'avait trouvé personne. On leur avait demandé de rejoindre Poudlard, ils avaient été ausculté pour vérifier qu'ils allaient bien, ce qui rendit dingue Knox "Est-ce que je vais bien ? Je viens de vivre un moment traumatisant, on a tenté de nous tuer ... Vous pensez vraiment que je vais bien ? C'est I-NAD-MI-SSIBLE qu'on est attenté à notre vie ici, à Poudlard. Je veux voir un responsable, je veux porter plainte ..." La jeune Baxter était hors d'elle, mais fut rapidement cataloguée comme la casse-couille de service et après de brèves notes et un sourire, la personne qui était venue la voir s'en alla. Trouvant tout cela ridicule, Knox sortit de l'infirmerie dans les premières et rejoignit le groupe de personne à la Grande Salle. Dès qu'elle en aurait l'occasion, elle dirait ce qu'elle pense, il ne faut pas abuser non plus.

La Grande Salle se remplissait assez rapidement, des murmures circulaient sur ce qui venait de se passer. Les gens parlaient de blessés, Knox savait que c'était vrai, mais certains parlaient de morts. Etait-ce possible ? Non, ça paraissait tellement aberrant que Knox préféra ne pas y croire, détournant son attention des mauvais racontars. Finalement la directrice prit la parole et annonça la triste nouvelle. Des gens étaient bien morts aujourd'hui, ils étaient au nombre de trois. Marlow, Sunny & Asling. Knox ne connaissait pas la première et n'avait pas particulièrement d'affinité avec la seconde mais le troisième elle le connaissait. Sans jamais avoir compris pourquoi, Asling avait décidé un beau jour qu'il la prendrait sous son aile. Elle l'avait rejeté, un nombre incalculable de fois, mais au fond, ça lui plaisait à Knoxslay de savoir qu'un gars comme lui connaissait son existence et s'en souciait. Sa colère diminua ou plutôt, elle fut accompagné de trop de sentiments pour que Knox arrive à savoir ce qu'il se passait. Elle ne comprenait plus rien, la tristesse c'était invitée à la fête, tout comme l'incompréhension, la dégoût, l'envie de vengeance, et tellement d'autres choses. C'était injuste, sans les apprécier ou les connaitre, personne ne méritait de mourir, ce n'était que des gosses. Son visage n'était plus sans expression, mais il n'y avait pas de larmes pour autant. On pouvait voir qu'elle était juste perdu. Elle vit Orion briser une assiette et s'en aller. Il venait de perdre une soeur, la seconde si ses souvenirs étaient bons. Elle ne l'aimait pas et cette histoire ne changerait rien à tout cela, mais ça ne voulait pas dire qu'elle était contente qu'il soit triste. Non, elle ne l'était pas, il ne méritait pas de vivre ce cauchemar, personne ne le méritait. L'atmosphère était lourd, pesant, trop certainement au gout de la jeune fille. Parcourant la salle, Knox vit Noel. Il allait bien, c'était égoïste, mais elle était soulagée qu'il aille bien, que lui soit en vie. Il n'était pas seul, il était entouré d'un garçon, très certainement un ami à lui et de son frère. Sa soeur, January, viendrait certainement les rejoindre, c'était normal, en tout cas c'était ce qu'on arrêtait pas de lui dire, que la famille s'était se qu'on avait de plus précieux. Aurora n'était pas dans le coin, savait-elle seulement que sa petite soeur avait failli mourir ? S'y intéressait-elle ? Esquissant un pâle sourire, Knox se détourna de Noel, il avait des amis, il fallait qu'il en profite. Ne supportant pas l'ambiance et ne voulant certainement pas verser la moindre larmes devant quiconque, la jeune fille préféra se faufiler dans la foule en direction de la sortie ... Enfin si elle y arrivait.

LUCAS:

C'est avec soulagement que Catalina était allée rejoindre Alycia, elle avait eu tellement peur qu'il lui soit arrivée quelque chose ! Elle n'aurait pu vivre avec cela, si ça avait été la Serdaigle elle aurait été complètement détruite. Elles étaient les deux dernières d'un ancien quatuor, les deux inséparables... Il lui aurait manquer une partie d'elle-même, elle n'osait même pas s'imaginer la douleur... Surement aussi pire que lorsqu'elle avait perdu sa mère. Elle détestait la mort, elle détestait être confronté à des situations du genre. Ça réanimait de vieilles douleurs enfouies, une partie de sa vie qu'elle préférait oublier. Alycia pleurait maintenant sur ses épaules, mais ça ne la dérangeait pas. Les amis étaient là pour ça. Elle lui passait la main dans les cheveux en la rassurant, les larmes aux yeux. Entre chaques sanglots Catalina put comprendre que sa meilleure amie avait assisté à toute la scène... Elle avait bien plus besoin de réconfort qu'elle, la Gryfonne ne devait pas s'éffondrer... Les prochains mois risquaient d'être difficiles, mais Catalina se promit qu'elle serait là pour elle, comme la Serdaigle l'avait toujours été. Elle put aussi comprendre que James avait vu sa petite amie, Marlow mourir sous ses yeux... Elle fouilla la salle des yeux pour voir si elle le trouvait, bien qu'elle doute qu'il veuille pointer son nez dans un moment pareil. Elle en tout cas, si elle avait vu Nathan mourir sous ses yeux, elle serait restée dans son lit durant une éternité, bien enfouillie sous ses couvertures à pleurer... D'ailleurs elle se mit également à le chercher des yeux, elle avait tellement envie de le voir, de pouvoir être dans ses bras... Mais ce fut sans succès, et de toute façon elle ne pouvait et ne voulait laisser Alycia seule, elle se devait de rester avec elle en tant que meilleure amie.

Toute cette histoire sonnait fausse à ses oreilles, comment était-ce possible ? Comment la mort pouvait-elle frapper des adolescents ? C'était beaucoup trop de mauvaises nouvelles en trop peu de temps. Trois adolesents, trois personnes qui avaient la vie devant eux, tant de rêves et de projets non accomplis... Pourquoi ? C'était tellement injuste ! Marlow d'abord, qu'elle n'avait pas connu si ce n'était qu'elle était dans sa maison. Aujourd'hui une famille entière, un petit ami, une meilleure amie la pleurait... Le fait que ça aurait pu être Alycia la touchait encore plus, la meilleure amie en deuil ça aurait pu être elle... Ce n'était pas tant pour elle qu'elle était sur le point de craquer, mais pour ce qu'elle représentait. Une adolescente qui mourait, laissant derrière une tonne de personnes en deuil. Et puis Asling, pas toujours gentil, mais un bon ami. Toujours à se contredire tous les deux, même si au fond ils s'aimaient bien... Elle n'aurait pas dû passer tout ce temps à argumenter avec lui, elle aurait plutôt dû profiter de sa présence... Et c'était maintenant qu'il était parti qu'elle s'en rendait compte ! Et puis Sunny, la gentille et énergique Sunny... Elle avait été tellement méchante avec elle au départ, pour aucune raison valable... Ce qui la ramenait à penser à Sky, son ancienne meilleure amie qu'elle avait haïs pour mourir, jusqu'à son décès... Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ? Pourquoi devait-elle toujours se rendre compte de ses erreurs lorsqu'il était trop tard ? Elle aurait voulu pouvoir s'excuser à Sunny, mieux profiter de la compagnie d'Asling à qui en plus elle ne parlait plus depuis quelques temps... Elle baissa le regard, cessant de passer sa main dans les cheveux d'Alycia. Elle se forçait maintenant à ne pas pleurer, à ravaler ses larmes... Elle ne répondit plus rien à Alycia parce qu'elle sentait qu'à la moindre parole qu'elle dirait elle éclaterait en sanglot. Elle devait rester forte, pleurer en public ça ne se faisait pas pour elle... Elle pleurerait ce soir, dans son lit, mais pour l'instant elle se devait de rester forte pour Alycia... Justement, Matt passa à ce moment, deuxième gros soulagement en voyant qu'il n'avait rien ! Il encouragea Alycia à ne pas se laisser abattre, puis lui dit qu'il était content qu'elle n'y soit pas allée. D'une voix étranglée, elle répondit :

« Moi c'est de te voir que je suis contente. »

Puis son frère partit. Elle l'observa un instant, comment s'y prenait-il pour être en mesure de réconforter ainsi les gens ? Elle aurait bien aimé avoir cette capacité elle aussi. Elle dit à Alycia, qui était toujours dans ses bras :

« Il... Il a raison tu sais. Je suis là pour toi moi et je... Je n'aurais ja-jamais pu supporter ton décès. Je-je suis... Drôlement contente que toi au moins tu sois encore là...»

La voix toujours autant étranglée, la jeune fille se remit à penser aux défunts...

La Grande Salle, d'ordinaire si bien ordonnée avec ses tables entourées d'élèves d'une seule et même maison, connaissait un chaos total qu'il n'était pas commun d'y croiser. Tout le monde s'était installé n'importe où, et tout le monde s'en fichait. Aujourd'hui, les règles et habitudes n'avaient plus de sens, ce n'était plus qu'un tas de mots dont tout le monde se passait à merveilles. Qui irait les critiquer d'avoir franchi des frontières invisibles pour se retrouver auprès de ceux qu'ils aimaient ? Il n'y avait rien de plus logique et personne ne s'en offusquait. Une fille se laissa tomber sur le banc face à lui, visiblement incapable d'aller plus loin. Il mit un moment à reconnaître qu'il s'agissait de la préfète des Serpentard, le remarquant uniquement quand elle disparut à nouveau. Il ne la connaissait pas, seulement de ce qu'on disait ou par son rôle... C'était la préfète des Serpentard, elle n'avait ni nom ni âge, rien... Juste une maison et un insigne. Et des rumeurs qu'il avait entendu ces dernières années. Si ça avait été elle, à la place des trois autres, Noel n'aurait même pas été capable de mettre un visage sur son nom. Il avait dû le savoir pourtant, mais ça n'était pas resté ancrer dans sa mémoire... Et c'était comme ça pour les trois quarts de Poudlard. Il ne connaissait pas les gens avec qui il vivait depuis cinq ans et il y avait fort à parier que la réciproque était tout aussi vraie. Il s'en était toujours très bien accommodé en réalité, il se fichait éperdument de connaître tout le monde ou de savoir que la plupart de ses camarades n'arrivait pas à se souvenir de son nom, c'était sans importance. Sans importance sauf ce soir. Ce soir, chaque personne présente dans le château comptait plus qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Ca n'avait aucun sens. C'était stupide. C'était complètement stupide...

Avant qu'il n'ait eu le temps d'ouvrir à nouveau la bouche ou d'écouter une quelconque réponse de la part de Kendrick, on vient l'enlacer par derrière, le serrant à l'en étouffer. En d'autres circonstances, il se serait sûrement plaint pour la forme, répliquant bêtement qu'il fallait pas que ça devienne une habitude non plus, mais là, il n'avait pas eu à faire le moindre mouvement pour reconnaître Snow. Son cœur fit un bond dans sa poitrine alors qu'il se dégageait de son étreinte pour se jeter littéralement dans ses bras, enfouissant l'espace d'un instant son visage dans le coup de son frère. Il avait totalement oublié son rôle d'aîné, ayant bien plus l'air d'un môme qu'on avait failli abandonner que d'un jeune homme de seize ans. C'était bien le cadet de ses soucis à cet instant précis... Il était là. Enfin là.. Il ne savait pas d'où il sortait mais ça n'avait pas la moindre importance. Il était là, c'était tout ce qu'il comptait. Bien sûr, qu'il était là. Il savait pertinemment qu'il ne lui était rien arrivé, il n'avait pas mis les pieds dans cette fête maudite, mais c'était tellement rassurant de le retrouver. Ils avaient beau ne pas être sur la même longueur d'ondes et se comprendre quand ils n'avaient pas grand chose d'autres à faire, il était toute sa vie et d'avoir failli perdre celle-ci ne le rendait que plus important, plus précieux encore. Il fit durer ces retrouvailles tant que possible mais finit par lâcher le pauvre Serpentard et se rassit tant bien que mal près de son meilleur ami. Son existence reprenait forme doucement. Il ne manquait que January, bien sûr, mais il n'était toujours pas pressé d'avoir à lui faire face, aussi égoïste que cela puisse paraître. Et Knoxslay... Mais elle ne semblait toujours pas avoir passé les portes de la salle. Il ne l'avait toujours pas vue.

"Mais bordel qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je croyais que vous alliez à une fête foraine ?"

Le Gryffondor hocha la tête une nouvelle fois, hystérique et perturbé. Il ouvrit la bouche mais les mots ne venaient pas. Il y avait tant à dire mais si peu à la fois. Ses mains s'étaient remises à trembler alors qu'il replongeait dans les souvenirs de cet après-midi. Serait-il en mesure d'oublier un jour ? Il avait l'impression qu'il reverrait le carnage dès qu'il fermerait les yeux, qu'il imaginerait les murs lui jouer des tours dès qu'il serait enfermé quelque part, revivant sans cesse ce cauchemar. Sa gorge se serra et il baissa les yeux, fixant les chaussures de Snow avec un intérêt soudain. Il voulait partir d'ici, et ne plus jamais être obligé de se rappeler de quoi que ce soit. Mais il avait le droit de savoir. C'était son frère. Et il saurait quoi qu'il en soit. Son cœur battait à tout rompre et chaque battement résonnait dans tout son corps, dans un rythme pesant qui lui rappelait qu'il était encore vivant. Lui...

« Je sais pas, tout s'est mis à bouger ! C'était pas normal, on pouvait plus sortir, et on allait finir écrasés, c'était pas comme d'habitude. Ils nous ont déjà demandé. Ils l'ont déjà fait... » expliqua t-il faiblement alors qu'il sortait de sa poche la carte de visite que l'homme du Ministère lui avait donné un peu plus tôt et lui fourrait dans la main. « Je suis désolé. »

Cette dernière phrase était plus criante de vérité que tous les discours qu'il aurait pu faire. Désolé d'y avoir été, désolé d'avoir failli le laisser, désolé d'avoir servi à rien là-bas, désolé de ne pas s'être fait violence pour le retrouver dès son retour, désolé de ne pas avoir le courage de lui en raconter davantage, désolé d'avoir espéré qu'Asling disparaîtrait pour toujours, désolé d'être le frère le plus indigne du monde avec January, désolé de n'avoir rien pu faire, désolé de n'avoir rien su, désolé d'être là à leur place, désolé d'avoir pensé à retrouver une fille avant de le retrouver l... Knoxslay n'était toujours pas apparue dans son champ de vision et il était incapable de se souvenir si elle était revenue au château avec lui. Il ne se souvenait plus de rien, il n'y avait qu'un immense vide entre le moment où il l'avait laissée s'éloigner et le moment où on l'avait forcé à rejoindre l'infirmerie. Un trou noir. Comme s'il n'avait rien vécu. Comme s'il n'avait pas été là. C'était une sensation étrange et désagréable, avoir l'impression qu'on avait volé un morceau de sa vie. Aussi court soit-il. De toute façon, c'était Snow, il le connaissait mieux que personne et il y avait fort à parier que, même s'il ne dégagerait pas tous les sens de ces trois mots, il en comprendrait bien plus qu'il ne l'aurait dû. Il aurait au moins du lui dire pour les trois disparus mais ça ne voulait pas sortir. Comme si leurs noms venaient d'être frappés d'un tabou semblable à celui qu'il y avait eu sur celui de Voldemort. Il releva les yeux vers le jeune homme, l'air perdu, à deux doigts de l'évanouissement peut-être aussi. Il avait froid et tremblait toujours mais n'y faisait pas attention.

Le blond allait pour reporter son intérêt sur le sol, bien moins impressionnant que le regard de son cadet, lorsqu'il crut apercevoir le visage de la Serdaigle, qui fendait la foule tant bien que mal. Elle était déjà là, alors ! Il n'avait pas pris la peine de la chercher réellement, McGonagall ayant commencé rapidement, trop rapidement son discours. Elle était là depuis le début et il ne l'avait pas remarquée... Elle paraissait filer droit vers la sortie. Il ouvrit de grands yeux, totalement dépassé par la situation. Il n'avait rien prévu, bien sûr, mais certainement pas de la voir disparaître maintenant. Pourtant, ça n'avait aucun sens... Son frère et son meilleur ami étaient là, il n'aurait dû rien en avoir à faire de cette idiote, la laisser partir comme s'il ne l'avait pas vu. Sans qu'il ne s'en rende compte, il s'était levé d'un bond et avait enjambé le banc en bredouillant aux deux garçons qu'il revenait et s'était déjà élancé à sa poursuite, poussant à nouveau les gens sur son passage comme il l'avait fait quelques instants auparavant, seulement mu par le désir de la rattraper. Ses doigts finirent par s'enrouler autour du poignet de la brune tandis qu'il tirait doucement sur son bras pour la ramener à lui. Un frisson le parcourut tout entier alors que les mots de Nikita lui revenait en tête, s'imposant avec une force qu'il ne leur connaissait pas. « Mon Noel est amoureux » qu'elle avait dit... C'était ridicule. Et ce n'était pas le moment. Quand elle fut suffisamment près, il l'enlaça comme il l'avait fait avec Snow et Kendrick. Plus tendrement que jamais. Plus possessif peut-être aussi.

« J'ai cru que je te retrouverai jamais... Je voulais pas te perdre... »

Sa voix n'était qu'un murmure abandonné à son oreille, mais trahissait à elle-seule tout ce qu'il pouvait et avait pu ressentir à son égard. Le monde n'avait plus la moindre importance. L'espace d'une seconde, il avait oublié jusqu'à la présence des deux jeunes hommes à quelques pas de là, mais également de tous les autres élèves qui avaient rejoint la salle. Elle était là, et elle allait bien. Elle était là...

Il avait été plus facile à entrer qu'à sortir de la Grande Salle. En temps normal c'était déjà vrai, surtout à certaines heures de forte affluence, mais ça l'était plus encore aujourd'hui. C'était compréhensible, certes, mais ça ne changeait pas le fait que c'était agaçant. Oui ils étaient tristes, oui ils étaient malheureux et ils avaient des raisons, mais tout le monde n'était pas obligé d'assister à cet étalage de sentiment. Knoxslay n'était pas insensible, en fait ce serait peut-être certainement tout le contraire, elle l'était certainement trop et elle se blindait pour ne pas craquer. La muraille qu'elle avait dressé autour d'elle était solide, peut-être trop parfois, mais ça lui permettait d'avancer sans trop de dommage, de passer au dessus de beaucoup de choses. Elle pleurerait peut-être, elle était même sûre qu'elle le ferait, mais pas là, pas au milieu de tout ce monde, pas avec eux. Elle refusait idée de partager sa peine avec eux, de mêler ses larmes aux siennes. Non pas qu'ils ne le méritaient pas, mais c'était bien trop personnel pour le faire avec eux. Ils n'étaient pas ses amis, juste des connaissances, des gens qu'elle côtoyait. Les morts n'étaient pas sa soeur, ni des amis proches, certains lui étaient parfaitement inconnus, d'autres l'indifférés totalement et le dernier ... Hé bien c'était difficile à dire, Knox ne savait pas trop sur quel pied danser avec lui. Il lui tapait sur le système souvent, mais au fond, elle l'appréciait quand même, d'une certaine façon, à sa manière. Cela allait être étrange de ne plus le voir. Knoxslay pleurera, c'était sûr, mais était-ce pour eux ou pour elle ? Egoïstement, elle versera d'abord une larme pour elle avant de penser aux autres. Elle pensera à eux, c'était sûr, mais pas au début. Elle n'était qu'en quatrième année et on avait attenté à sa vie, alors oui, elle allait être égoïste et elle allait d'abord penser à elle. Elle avait vécu un traumatisme et elle avait besoin de le surmonter. Personne ne penserait aux survivants, tout le monde pleurait les morts. C'était louable et correcte, mais pourquoi devrait-on la juger de vouloir penser à son bien être avant de penser aux autres ? Cela ne voulait pas dire qu'elle n'y penserait pas, juste qu'elle préférait sa vie à la leur. Etait-ce cruelle d'être heureux d'être en vie alors qu'ils n'ont pas eu sa chance ? Etait-ce injuste de se dire qu'elle préférait que ce soit eux plutôt qu'elle ? Qu'elle n'aurait pas échangé son sort aux leurs ?

Knoxslay s'interrogeait beaucoup, elle ne savait plus trop quoi penser. Dans quelques jours, peut-être que ça irait mieux, mais pour le moment ce n'était pas ça. Elle était perdue, elle avait vécu un traumatisme, des miroirs avaient essayé de l'écraser. Elle s'en était sortie qu'avec de la chance ... et peut-être un peu de talent. Elle ignorait qui lui en voulait suffisamment pour monter un plan si tordu et au fond elle se doutait qu'elle n'était qu'un dommage collatéral dans cette histoire. Une parfaite inconnue qui passait au mauvais moment, au mauvais endroit. Une mort qui aurait pu être conne... Trop de douleur, trop de colère autour d'elle et trop d'incompréhension. Certains étaient malheureux, au bord du gouffre, d'autres étaient soulagés de voir leur proche. On ne pouvait pas leur en vouloir, ce serait quand même mal-venu. Snow avait l'air d'être soulagé de voir son frère en vie, ils avaient l'air d'avoir vraiment un lien fort, certainement quelque chose que Knox ne comprendrait jamais, même si Noel se mettait à le lui expliquer. Se sentant prise au piège, prête à étouffer, Knox voulut s'en aller. Ce n'était pas son truc cet étalage de sentiment et elle ne prenait aucun plaisir à voir des gens tristes, même si certains pouvaient le croire. La sensation que les murs se rapprochaient d'elle ne la quitterait certainement pas de si tôt. Quand pourrait-elle enfin se regarder dans un miroir sans avoir la sensation qu'il ne tentait pas de la tuer ? Elle n'avait rien demander et elle se retrouvait au milieu d'une guerre qui n'était pas la sienne. Si ce n'était pas ça alors il faudrait lui expliquer ce que faisaient les aurors pour retrouver ces salopards. "Pardon ... J'aimerais passer .... Poussez-vous bon sang !" Knox était en train de perdre son calme, ils l'empêcher de sortir pour retrouver l'air frais, loin des murs, loin de l'étouffement. Elle avait beau faire des pieds et des mains, elle ne parvenait pas à arriver suffisamment vite vers la sortie. Pire encore, elle sentit une main lui enserrer le poignet. Que ce passait-il ?

Knox se retourna, croyant voir Aurora qui venait enfin vérifier que sa capricieuse de soeur était toujours en vie. Mais non, la surprise se dessina sur son visage quand elle vit le visage de Noel lui faire face. Que faisait-il là ? Il était avec ses proches, pourquoi perdait-il son temps à tenter de la rattraper ? Devait-il lui dire quelque chose ? Peut-être qu'elle devait rejoindre son groupe pour parler de ce qu'il s'était passé. Mais franchement si c'était le cas, ce n'était pas le moment et Noel mieux que personne pourrait le comprendre. Mais non, au lieu de ça, il se rapprocha d'elle et l'enlaça sans crier gare. D'abord désarmée, Knoxslay se laissa faire, voir même elle entoura ses bras autour du jeune homme. Pourquoi ? Elle ne saurait le dire, parce qu'elle en avait besoin, que c'était devenu quelque chose d'incontrôlable. Elle trouverait peut-être une réponse plus tard, mais pour le moment, elle avait juste besoin de lui, de ses bras, de son réconfort. Il était là, il avait abandonné ses amis et sa famille pour venir la voir elle. C'était incompréhensible, mais pour le moment elle s'en fichait. Elle resserra son étreinte quand il lui murmura quelque chose à l'oreille. Il ne voulait pas la perdre. Il était la seule personne à lui avoir dis ça. Il serait certainement l'unique personne à le penser. C'était étrange, mais c'était tout ce dont elle avait besoin pour se sentir bien, à l'aise, en sécurité pour se lâcher. Des larmes coulèrent, silencieusement, entrecoupées de quelques reniflement. Sa tête enfouie contre Noel, personne ne pouvait la voir et c'était exactement ce qu'elle voulait. "J'ai toujours la sensation que les murs se referment contre nous ... qu'on va finir écrasé.... Tu crois que ça va s'arrêter un jour ? qu'on pourra regarder un miroir sans avoir la sensation qu'il veut notre mort ?" Personne ne pourrait comprendre cette sensation. Elle ne pourra jamais comprendre ce qu'on vécu les gens dans les bulles ou sur la grande roue. Elle n'a pas vu un des membres de son groupe mourir alors elle ne pourra jamais réaliser ce que les autres ont vécu, mais les autres ne pourront jamais avoir cette sensation que les murs se rapprochent, que n'importe où où ils regardent, ils en voient que leur reflet apeuré ...

La surprise qui s'était peinte sur le visage de Knoxslay ne l'arrêta pas. Elle le repousserait si elle en avait envie, ça ne faisait rien. Il s'y attendait. Il s'attendait à tout avec elle. A tout et à rien à la fois. Il n'y avait pas eu une seule seconde passée en sa compagnie qui ait pu ressembler à ce qu'elle aurait dû. Il avait fini par s'y faire. C'était elle, c'était eux. C'était eux... Eux... Les bras de la brune l'entourèrent à leur tour. Elle ne fuyait pas. Elle aurait eu toutes les raisons de le faire pourtant... Elle l'avait bien fait quelques heures plus tôt, quand ils avaient enfin réussi à émerger des sous-sols du Palais des Glaces. Quelques heures plus tôt... Il avait l'impression que ça faisait des jours, des années que ça s'était passé. Une vie, peut-être, même. Il n'avait plus aucune notion du temps, ni de l'heure qu'il était ni des minutes qui défilaient. Si seulement elles défilaient toujours... Il n'en était plus très sûr. C'était une journée étrange. Hors du temps. Oui, c'était ça... Hors du temps. Et entrecoupée d'absences dont il ne se rappelait rien. Une grande partie de sa matinée n'était plus qu'un souvenir effacé, il se souvenait avoir voulu faire regretter à January et Snow de ne pas l'avoir accompagné mais c'était sur le chemin du village, il n'y avait rien avant... Il n'y avait que le cauchemar de l'attraction. Rien avant... Rien après... Sa journée entière se résumait à la peur, la panique et la peine. Ils n'avaient aucune raison de regretter quoi que ce soit finalement... C'était eux qui avaient eu raison. De ne pas venir. De faire autre chose. Ils avaient eu raison, et il ne les avait pas écouté. Comme d'habitude... Ils n'avaient pas cherché à l'en dissuader non plus, en réalité... La peur avait fini par se dissiper. Bien sûr, il n'était pas réellement rassuré. Qui le serait ? Il venait de frôler la mort et devait encaisser celles de trois de ses camarades, dont il ne parvenait même plus à penser les noms... Mais les personnes auxquelles il tenait le plus au monde allaient bien. Enfin... Il n'était pas certain que sa sœur puisse aller bien, mais elle était toujours en vie. C'était le principal...

Si on lui avait demandé ce qu'il faisait là, il aurait été bien incapable de répondre. C'était vrai que ça n'était pas vraiment sa place. La logique aurait voulu qu'il retourne à la table des Rouge et Or, entre Kendrick et Snow, qu'il passe ses premiers instants de survivant auprès de ses proches, à s'enivrer de leur présence en réalisant lentement qu'il aurait l'occasion de les revoir aussi souvent qu'il le désirerait, qu'il ne les avait pas perdus et que, même s'il ne pouvait être sûr de rien, il les retrouverait le lendemain matin à son réveil. Il ne le niait pas, c'était vrai. Pourtant, il n'avait pas l'impression d'être moins à sa place qu'il ne l'avait été là-bas. C'était différent. C'était particulier. C'était eux... Il avait clairement planté son propre frère pour la retrouver. Il ne se souvenait même pas lui avoir dit où il allait, pourquoi il partait. Il n'avait pas dû le faire... Il n'était pas le genre de garçons à raconter sa vie à tout va, mais après ce qu'il venait de se passer, peut-être qu'il aurait été normal de mentionner ce détail. Il avait planté Snow... Tout avait été si machinal qu'il ne l'avait pas réalisé. Il l'avait juste vue partir, prête à disparaître alors qu'il la cherchait depuis qu'il avait émergé de la torpeur qui l'avait enveloppé à plusieurs reprises depuis qu'il était rentré au château. Il l'avait cherchée, elle. Avant de chercher son frère, sa sœur ou son meilleur ami. C'était pour elle qu'il s'était inquiété, pour elle qu'il était venu jusqu'ici. Il avait juste fallu qu'il la rattrape. Qu'il retrouve son contact rassurant. Il n'avait juste pas réfléchi. Il avait juste... foncé ? Son cœur loupa un battement. Non, c'était idiot... C'était le choc, les fortes émotions de la journée... C'était parce qu'elle était la seule personne qu'il appréciait un minimum à avoir partagé son cauchemar...

Ses mots s'étaient enfuis sans qu'il ne cherche à les retenir. Il pensait chacun d'entre eux et n'avait pas le courage de feindre l'indifférence. Pas ce soir... Knoxslay resserra son étreinte, faisant naître mille et uns papillons au creux de son ventre. Comme la dernière fois... Sa main gauche remonta le long du dos de la jeune femme et vint lui caresser doucement les cheveux. Il se fichait éperdument de ce qu'on pourrait bien dire d'eux désormais. Quelle importance puisque le monde avait cessé d'exister au moment où elle lui avait rendu son étreinte ? Ses larmes lui donnèrent l'impression d'être plus douloureuses que tout ce qu'il avait eu à supporter aujourd'hui. Il ne les voyait pas mais n'avait aucun mal à les deviner. Sa respiration avait changé de rythme. Il ne s'en sentit pas responsable, cette fois-ci, conscient qu'il n'avait pas pu la blesser de quelque manière que ce soit. C'était juste normal... C'était une fille comme les autres, qui avait subi plus qu'on aurait dû lui en imposer... Lui retenait les siennes sans mal depuis la terrible annonce. Il les sentait prêtes à se suicider les unes après les autres, elles troublaient sa vue parfois, mais leur heure n'était visiblement pas encore venue. Et maintenant plus que jamais, ce n'était pas le moment. Il ne pouvait pas jouer les mômes perdus, il ne le pouvait plus. Avoir l'air déboussolé et chercher à se faire protéger par Snow, il en avait parfaitement le droit, surtout ce soir. Mais pas avec elle... Pour la première fois depuis longtemps, il avait l'impression qu'on avait vraiment besoin de lui. L'impression d'être utile. Et il ne voulait pas la décevoir... Est-ce qu'on pourrait lui en vouloir de se sentir bien alors que Poudlard était en train de vivre la soirée la plus traumatisante de son histoire ?

"J'ai toujours la sensation que les murs se referment contre nous ... qu'on va finir écrasé.... Tu crois que ça va s'arrêter un jour ? qu'on pourra regarder un miroir sans avoir la sensation qu'il veut notre mort ?"

Sa gorge se serra alors qu'il hochait doucement la tête, fermant les yeux un instant. Il s'était posé les mêmes questions. Et il n'avait pas eu la moindre réponse. Il espérait. C'était la seule chose qu'il pouvait faire. Mais ce n'était sûrement pas ce qu'elle voulait entendre. Qui avait envie de réaliser qu'il finirait peut-être traumatisé jusqu'à la fin de ses jours parce qu'il avait eu le malheur d'être au mauvais endroit au mauvais moment ? Il pleurnicherait et se lamenterait sur son triste sort plus tard, il y aurait bien quelqu'un pour l'écouter le faire, même s'il ne s'agissait que d'une lettre à... Non. C'était une mauvaise idée d'apprendre à ses parents qu'il avait failli y rester aujourd'hui, ils apprendraient bien assez vite la nouvelle et s'assureraient que leur progéniture n'avait rien. Ce n'était pas utile de leur faire savoir qu'il avait fait partie du voyage. Il trouverait quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui savait déjà. Quelqu'un qui ne s'inquiéterait pas. Il trouverait... Mais il n'avait pas le temps d'y réfléchir maintenant. Il resserra légèrement son emprise sur le corps de la jolie brune, lui assurant sans un mot qu'il ne la laisserait pas faire face à tout ça toute seule, même si elle n'avait rien demandé.

« C'est fini, Knox'. » souffla t-il d'une voix douce et plus assurée qu'il ne l'aurait cru. « Tu risques plus rien. Les murs nous écraseront pas, je te le promets. Et ça finira par passer, tu verras. Ca passera... »

Il ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là, enlacés au beau milieu du passage... Ca lui semblait se compter en secondes ou bien en heures, il n'y avait plus de certitudes, seulement celle qu'il ne voulait pas que ce moment prenne fin. Plus rien avait de sens ce soir... Tant et si bien qu'il avait conscience de vivre l'instant le plus intime de sa courte existence alors qu'ils étaient entourés par le château tout entier. Seuls au milieu du monde... C'était étrange. C'était plaisant... Et il y avait toujours Kendrick et Snow, quelque part, Kendrick et Snow qu'il avait abandonnés pour retrouver Knoxslay. Pour retrouver « l'élue de son coeur »...? C'était la première fois depuis que son ukrainienne avait émis cette idée qu'elle ne lui semblait plus si absurde que ça...

Une triste soirée.

Rp Commun

Voir tous ces visages tristes et ces esprits torturés n’avait absolument rien d’agréable ! Ne pas savoir quoi faire, ne pas savoir comment gérer ces âmes égarées, ne pas savoir comment se remonter le moral soi-même… juste le fait de perdre le contrôle m’insupportait au plus haut point. Mon anniversaire montrait le bout de son nez et, pourtant, je n’avais qu’une envie : l’éviter. Je ne voulais rien fêter, je ne voulais pas me réjouir de prendre un an de plus alors qu’un tel drame venait de se produire ? C’était évident, je ne pourrai jamais oublier cette période, tous les ans je ne pourrai plus vraiment être euphorique comme avant, juste parce que ce ne serait pas que la période de mon anniversaire mais aussi d’un éternel deuil. Enfin, évitons de nous pourrir le moral encore plus, c’était déjà assez oppressant tout ça !
J’avais beau être optimiste, jovial en temps normal, j’avais beau ne pas prendre les choses à cœur et à rire de tout mais là, aujourd’hui, c’était juste totalement impossible, et ce pour tous !

En passant près de Chloé, j’avais remarqué que l’impact de mes mots s’était fait que lorsque j’étais parti, ce que je pouvais comprendre totalement. Après tout, c’était loin d’être évident pour elle… la voir comme ça me faisait mal, je me sentais totalement impuissant. Je remarquai alors qu’elle quitta la Grande Salle assez rapidement et je me promis de faire en sorte de passer du temps avec elle plus tard, elle devait savoir qu’elle n’était pas seule. J’étais ensuite allé voir Alycia, lui disant qu’elle devait être forte, en profitant pour glisser un mot de soulagement à Catalina. Par Merlin, ce que j’étais rassuré qu’elle ne soit pas allée à la fête foraine ! S’il lui était arrivé quelque chose, je n’osais même pas imaginer la rage (encore plus présente que maintenant) qui m’animerait ! Aux mots de Cat, je souris légèrement avant de poser une main rassurante sur son épaule et de partir retrouver Faust et Avril.
J’étais désormais derrière eux et je m’empressai de leur dire que Wilhelmina allait bien. Plus de peur que de mal. Je fus surpris de voir qu’Avril me sauta au cou. Je la serrai alors quelques secondes, rassuré, avant de la lâcher et de répondre à sa question par un hochement de tête. Oui, en effet, nous étions ensemble et avions fait la même activité. La blondinette se recula alors afin que l’on puisse se voir tous les trois, me demandant comment j’allais. Je haussai alors des épaules et répondis simplement : « Ca va, j’suis pas le plus à plaindre… ». Que dire de plus ?! Nan, en réalité ça n’allait pas. J’avais perdu un de mes potes et une nana que j’appréciais, qui plus est. Concernant Marlow, je n’étais pas un insensible non plus, sa mort m’irritait tout autant ! J’avais vu la peur, l’horreur et la torture lors de la fête foraine, chose que je n’oublierai jamais. Donc comme tout le monde ici, non, ça n’allait pas, mais le dire n’arrangerait rien, il fallait plutôt éviter de se plaindre inutilement. Les regardant tour à tour, je posai tout de même la question : « Et vous, comment allez-vous ? ». Aux questions d’Avril, je tournai ma tête vers Faust, ajoutant : « Je pense qu’elle doit être à l’infirmerie, logiquement elle ne devrait pas t… » Je n’eus pas le temps d’en dire plus qu’une personne venait de me sauter dans les bras. Je n’eus pas besoin de poser longtemps la question, je reconnus de suite Taylor. Je répondis à son étreinte en la serrant encore plus fort. J’étais tellement soulagé de savoir qu’elle aussi, comme Avril, Faust et Catalina, était restée ici. Elle allait bien, tout du moins physiquement, et ça me rassurait ! Vraiment, ça me fait plaisir de la tenir dans mes bras. Ses mots me firent chaud au cœur. Ok, elle me le disait souvent, je savais ce qu’elle pensait, je savais tout ce qu’elle disait… mais là, dans ces circonstances, ses mots avaient un impact fort et entendre ses paroles me faisait du bien. Alors qu’elle me posait des questions sur Eléonore, Alycia et Chloé, je me sentais totalement perdu, me rendant compte que je n’avais pas bien écouté ses derniers mots, encore un peu dans mes pensées. La relâchant et me reculant légèrement pour lui faire face, la regardant dans les yeux, j’essayais de me refaire ses paroles dans ma tête. A ses mots sur Asling, je ne captai pas tout mais je sentis une boule au ventre se formait lorsqu’elle énonça son nom. Prendre conscience des choses… ce serait surement plus douloureux par la suite. Quand elle me parla d’Eléonore, je parcourus la salle des yeux. Par Merlin, où était-elle ?! Je savais qu’elle allait bien mais je devais avouer que je me sentirais plus rassuré de la voir, à nos côtés !! Ne pas trop s ‘attacher aux gens hein, c’était ce que je voulais… je me rendais bien compte que, pour certains, mon côté protecteur était bien présent et que je n’étais pas insensible !
Je reposai alors mon regard sur Taylor, commençant à balbutier : « Euh… Elé… elle allait bien la dernière fois que je l’ai vue à la fête foraine, après… » Je me raclai la gorge. « Hum, les catastrophes. » Puis en lançant un coup d’œil vers la porte de la Grande Salle, je dis : « Chloé est anéantie… on n’devrait pas la laisser seule, j’m’en chargerai plus tard et… » Je fis un signe de tête vers Aly : « Alycia… va falloir du temps pour qu’elle se remette, heureusement qu’elle a Cat… ».
McDermott s'était approchée de nous, ce qui me surpris grandement ! Ne n'appréciais pas fortement cette nana mais bon, pas de ça entre nous aujourd'hui. A sa question, je répondis simplement : « Elle va bien, elle a été un peu blessée mais rien de méchant. Elle va surement être vite là, je l'ai quittée il y a peu... »
J’observais les trois personnes devant moi et dis dans un souffle : « C’est rassurant de vous voir tous le trois, devant mes yeux… ». C’était rare de genre de mots de ma part, une démonstration, une façon de leur dire que ça comptait. Je n’en dirai pas plus, c’était déjà beaucoup mais ça me faisait du bien de le dire.

Code by Silver Lungs

  
 

Presque imperceptible dans cette atmosphère bruyante, le bruit habituel des couverts qui se posaient sur la table, le dîner allait bientôt être servi. Maximilien avait pourtant entendu cet infime petit bruit, pire encore, il avait sursauté et s'était retourné vivement dans un élan de panique. Il était devenu méfiant, certains pourraient dire peureux mais lui préférait penser qu'à présent, il était marqué, traumatisé même et qu'il lui faudrait un moment pour pouvoir retourner à une attitude normale. Ce qu'avait pu traverser les autres élèves présents à la fête foraine, dans des attractions diverses, il ne le savait pas mais n'avait pas de mal à imaginer que ceux coincés dans la grande roue avait peut-être manqué de tomber dans le vide et de se fracasser tous leurs membres. Son expérience n'avait peut-être pas été la pire, n'empêche il se disait qu'à l'avenir, les petits espaces auraient tendances à le faire flipper, rien que de se souvenir des bulles en plastiques lui donnaient la nausée. Manger ? Hors de question, ce soir le garçon ne toucherait à rien, le banc sur lequel il s'était installé n'était pas celui de sa maison puis qui avait envie de manger maintenant alors que tous devaient digérer la terrible nouvelle ?

Sa meilleure amie ouvrit la bouche plus d'une fois, à un moment elle avait même tenté de se lever mais était retombée lourdement sur sa place. C'est ce qui avait fait à nouveau se retourner Maximilien mais cela ne l'avait pas plus rendu capable de réagir. Il allait s'en vouloir, déjà maintenant il ressentait de la culpabilité en entendant la détresse dans la voix de la Poufsouffle. Pourtant, il était incapable de trouver quelque chose à dire pour la rassurer, il ne pouvait même pas penser. Et est-ce qu'il pouvait bouger ? Avant même que sa main libre puisse se poser dans le dos de la jeune fille, cette dernière s'était déjà redressée. Au fond de lui, le garçon ressentit quelque chose qu'il apparenta à une sorte de déception, malgré tout il y avait un point de positif dans tout ça, tout son corps n'était pas entièrement paralysé par la désastreuse annonce. La main qui tenait celle de Daniela rester crispée mais à part ce détail, il semblait bien aller. Une nouvelle preuve pouvant lui assurer que malgré les événements de l'après-midi, il ne garderait aucune séquelle. Physique du moins, le côté psychologique en revanche... Conscient que des camarades étaient morts, plusieurs, ses souvenirs se focalisaient pourtant sur un d'entre eux, sur le corps inerte du jeune homme. Il avait été terrorisé, son esprit avait commencé à comprendre la gravité de la situation. Quelque chose en lui avait dit stop à ce moment là, il était dans les pommes mais ce constat affreux reprenait maintenant et serrait son cœur comme jamais. Il n'aurait pu se penser si sensible, comme il n'aurait pu imaginer qu'un tel drame puisse arriver à Poudlard...

Une silhouette familière mais non agréable vint obscurcir le tableau que Maximilien formait avec sa meilleure amie. Ils devaient avoir des têtes affreuses, des mines abattues, ça reflétait bien leur état d'esprit en ce moment, c'est bien pour cette raison que le rouge et or ne trouva pas la force – et ne chercha pas – de se façonner une meilleure apparence. Ce soir, encore moins que les autres jours, il ne désirait pas jouer à des enfantillages avec son frère adoptifs, il avait la tête ailleurs, tellement qu'il ne comprit pas de suite les paroles du Serpentard. Son cerveau mit juste plusieurs secondes avant d'assimiler, de remettre dans l'ordre les données reçues puis pour donner des sens aux phrases. Alors, il faillit répondre mais la peste de petite copine de Franz débarqua et il resta la langue coller au palais. Il ne l'aimait pas, il n'appréciait personne dans l'entourage de son frère adoptif et ne désirait pas parler en la présence de l'affreuse. Maximilien ne sut pas trop si la jeune femme sentit que des personnes dans ce groupe ne voyait pas sa présence d'un très bon œil mais elle eut l'intelligence de s'éloigner. Un bien pour un mal parce qu'en réalité, le rouge et or ne savait trop quoi dire. Ainsi il raconta :

« Il y a eu du bruit d'un coup, Daniela, tu étais déjà devant alors j'ai dis à Lucas que j'allais faire un repérage. C'était peut-être un groupe ou bien les responsables de ce que qui nous est arrivé. J'ai préféré me montrer prudent. Je me suis donc éclipsé pour avancer tout en me cachant avant de reconnaître la prof qui avait voulût se mêler à nous pour s'amuser. » Expliqua le garçon avec une certaine lenteur avant d'arriver au moment le plus terrible. « Mon attention a vite été détournée pour que je puisse voir le corps inconscient d'un garçon. Son regard était vide, sa poitrine ne se soulevait plus, pourtant autour de lui les autres continuaient à lui parler, à s'acharner pour qu'il revienne à lui. J'ai bien compris mais eux ce sont voilé la face, s'accrochant à la vie d'un mort. »

Le Gryffondor n'avait pas spécialement désiré même son frère dans la confidence mais il était là, restant planter devant eux. Sans doute attendait-il une réponse et peut-être qu'il n'était pas satisfait, en attendant c'était la seule chose que Maximilien pouvait dire en étant certain de ses paroles. Sa mémoire ne lui jouait pas de tour, en revanche il ignorait si pour l'instant il se sentait prêt à lire les inquiétudes de ses parents adoptifs. Ils seraient très certainement mis au courant par la direction de l'école, très prochainement mais le plus tard serait le mieux, le temps qu'il puisse remettre un peu d'ordre dans son esprit.

Quand je pense que je pouvais aller à la fête foraine! J'étais dégoutée! J'avais l'intention de bosser une fois dans ma vie le jour où certains allaient le plus s'amuser. Mais bon, lorsque je l'avais su, il n'y avait déjà plus de place. Dommage, il y avait Eris et Max qui y participait et si je l'avais su un peu plus tôt, j'aurais été avec eux.
Résultat, j'étais à la bibliothèque en train de bouquiner des livres anciens. Après tout, ma marâtre serait contente... je hais lui faire plaisir.

Le temps était passé très vite et c'était l'heure du dîner. J'entrais dans la grande salle et ce fut avec étonnement que je vis certains élèves blessés. Et il me semblait qu'il rentrait de la fête foraine. Mais qu'est-ce qui c'était passé bordel?
Et si mes amis en faisaient partis. Je tournais la tête dans tous les sens, afin de les apercevoir. Je vis alors mon ami Gryffondor. Il était pâle et accompagné d'une fille... Daniela je crois.

-Max! J'ai vu des gens blessés. Qu'est-ce qui s'est passé?

Si ça se trouvait, j'avais bien fait de ne pas y aller! Pour une fois que les études me sauvaient!
Max n'eut pas le temps de me répondre que la directrice se leva pour annoncer quelque chose. Citant trois élèves décédés, Daniela commença à verser des larmes à l'annonce de Sunny Milbury. De l'autre côté, le préfet de Poufsouffle se mit à briser des assiettes tandis que MJ (oui la religieuse) se mit à prier.
Je me demandais si cela servait à quelque chose mais je me tus... qu'est-ce que je faisais moi? Rien. J'étais totalement impuissante face au évènement.
En me retournant machinalement, je vis le frère de Sunny sortir de la salle. Je ne le portais pas dans mon cœur et je souhaitais parfois le secouer un peu. Mais pas comme ça... pas avec la mort. Il devait être anéantit. Ce qui lui arrivait était totalement dégueulasse!
Je connaissais peu les trois élèves, peut être un peu plus Marlow dans les couloirs, mais il n'avait pas le droit de mourir comme ça...

Un Serpentard se mit sur une table, faisant du blabla. J'y crois pas, j'avais l'impression qu'il voulait être un héros... Et puis merde!

-Ferme un peu ta gueule. Tu crois qu'en parlant comme un héros, les choses vont s'arranger? T'es un peu con, toi!

Oui, c'était tellement facile de critiquer alors que je n'avais rien fait pour les sauver! Je me retournais vers Daniela, encore sous le choc. Je voulais tellement l'aider sur le coup!

-On devrait pas laisser le Milbury seul. Daniela, peut être que tu devrais lui parler de Sunny, ça lui fera plaisir de... de... que quelqu'un lui parle des jours heureux de sa soeur...

Je disais ça, mais j'ignorais si c'était une bonne idée. Mais je n'avais que ça à dire. Je pouvais les faire revivre. Personne ne pouvait le faire.
ERIS! Je l'avais complètement oublié. Où était-elle?

-Max, Eris était-elle avec toi?

« Moi non plus. Je n’ai rien pu faire. J’étais là et je n’ai rien pu faire. Personne n’a rien pu faire. »

La voix de Catherine résonne à ses oreilles, ce qui le poussait à prendre pleinement conscience de la situation. Elle était vivante, elle allait bien, traumatisée sans nul doute, mais en vie. N'était-ce pas le plus important ? Que son rayon de soleil soit en vit, qu'elle respire, qu'elle marche, qu'elle puisse un jour avoir la force de rire et d'avancer ? Ca aurait dû mais ce ne fut pas le cas. Oui évidemment Absolem était soulagé de la savoir toujours vivante, en pleine forme ou autant qu'elle pouvait l'être dans ce genre de situation, mais ça n'était pas suffisant. Elle avait risqué sa vie alors qu'ils n'étaient censés que se rendre dans une vulgaire fête foraine. Ca n'aurait pas dû coûter la vie à trois personnes et ça n'aurait jamais dû en blesser d'autres. C'était inadmissible, c'était intolérable, c'était tellement injuste. Pourquoi eux ? Qu'avaient-ils donc fait pour mériter ce sort ? Il ne voulait même pas savoir comment ils étaient morts, même s'il était conscient qu'il le saurait tôt ou tard. Parce que les gens étaient comme ça, ils voulaient savoir, ils aimaient avoir des détails sordides, ils prenaient leur pied du malheur des autres. Sur l'ensemble des gens tristes ou en pleures, beaucoup retrouveront le sourire très prochainement, comme si rien ne s'était passé. Mais ce ne serait pas son cas et certainement pas celui de Catherine, bien trop sensible pour ça.

Absolem était en colère, Cathy n'aurait jamais dû vivre ce genre d'expérience et certainement pas à son âge. Marlow, Asling et Sunny n'auraient jamais dû mourir, pas si jeune et certainement pas dans une fête foraine. Personne n'aurait dû être blessé, juste revenir heureux d'avoir passé une bonne journée. Absolem était en colère parce qu'il avait un don, qu'il avait rejeté jusque là et qui pourtant aurait pu leur sauver la vie. A quoi cela sert-il de voir l'avenir si on ne peut pas prédire ce genre de malheur ? Il avait réussi à sauver McGo qui avait déjà bien vécu mais n'avait pas réussi à sauver ses amis. Sunny n'était pas une amie à lui et elle ne le sera jamais, malgré sa mort, mais ce n'est pas parce qu'il ne l'aimait pas que cela signifiait qu'elle méritait de mourir. Elle était trop jeune, elle n'aurait jamais dû périr dans cette attraction. Rien ne tournait rond en ce moment et Absolem n'arrivait pas à savoir vers qui se tourner pour se venger. Finalement la solution de facilité était la meilleure, s'auto-punir d'être resté les bras croisés. Que devait-il faire au juste ? Condamner de nouveau ce don ? Au risque de revivre ce genre d'incident sans pouvoir le supporter. Ou alors s'y habituer, le travailler jusqu'à ce qu'il lui serve, mais voir la mort des gens chaque jour, en tentant de les sauver, en sachant pertinemment que le résultat restera plus que médiocre au final. Qui plus était, il sera très certainement traumatisé jusqu'à la fin de ses jours ... Il avait besoin de temps, de calme et de solitude. Pour le moment, en dehors de sa soeur, il ne voulait voir personne. Il allait devoir prendre des décisions, de celles qu'on apprécie pas toujours. Couper les ponts avec ceux qu'il aime pour les protéger ? Après tout c'était peut-être un juste retour de karma. En voulant sauver une vie, il en a condamné 3 innocentes, est-ce que ça en valait la peine au final ? Ils auraient dû savoir qu'ils n'auraient jamais dû jouer avec la mort, elle finit toujours par gagner.

"Moi j'aurais pu ... si j'avais accepté mon don ...". Il ne l'avait pas dis fort, il n'avait aucune envie que l'école dans son entier apprenne qu'il était voyant. Ils pourraient tous se retourner contre lui de n'avoir pas su prédire la catastrophe. Et Marlow ... à quoi cela pouvait-il servir de voir le passé ? Le plus risible c'était qu'elle avait fini par accepter son don, elle avait entamé un gros travail dessus pour le maitriser et cela n'aura servi à rien. Ca aurait dut être Absolem, ça aurait au moins servi à quelque chose. Il s'en voulait tellement. Ne plus revoir Asling, ne plus avoir leurs discussions nocturnes en salle des préfets, leurs grandes révélations ... Putain le con allait lui manquait.

Autour de lui, rien ne semblait plus avoir de sens. Cette tragédie n'avait pas eu lieu d'être, alors pourquoi ? Le plus gros des pensées du jeune homme restèrent égoïstement concentrée sur la santé de sa petite amie, quelques pensées s'adressaient envers les familles des victimes mais son inquiétude et la peur tapie au fond de lui restait sa priorité. Faust ne parvenait pas à enlever les hypothèses les plus morbides de sa tête, clairement, il avait besoin d'être rassurer. L'assistante bibliothécaire n'était pas dans la possibilité de l'avancer mais sa présence avait un réel effet bénéfique sur sa stabilité, il avait l'impression que son amie le maintenait la tête hors de l'eau et cette aide n'était pas de refus. Maintenant, impossible de savoir qui permettait à l'autre de ne pas défaillir. Le Serdaigle avait plus l'impression de dépendre d'Avril et avoir besoin de sa présence que l'inverse. Son esprit était embrumé par l'annonce encore récente...

L'intervention de Matthew les coupa mais ce ne fût pas si mal, Faust eut l'impression de revivre en apprenant que sa copine allait bien. Certes, son ami avait mentionné le fait qu'elle soit à l'infirmerie mais si elle ne tarderait pas à arriver, c'est que sa santé n'était pas mis en péril. L'impatience du jeune homme diminua légèrement après cette nouvelle rassurante, certes il voulait toujours sortir pour la rejoindre le plus rapidement possible, lui faisant la surprise de l'avoir rejointe mais il hésitait encore à cause d'Avril. Elle aurait peut-être envie de s'assurer de la bonne santé d'autres de ses amis, hors il ne voulait pas la laisser seule. Et comme il l'avait prédit, quelques secondes après elle proposait de rester encore un peu alors que juste à côté, Matthew était rejointe par une fille et pas n'importe laquelle. Taylor commença par ignorer une partie du groupe, ce qui n'était pas très respectueux, visiblement le drame ne lui avait pas fait oublier ses mauvaises manières. Faust fit une grimace, il n'était pas ravie de la voir devant lui, il n'avait pas envie de l'entendre, c'était un peu comme si était devenu allergique à cette fille. Qu'elle soit en bonne santé, tant mieux, il était même très content pour elle mais se trouver dans un rayon trop proche le mettait hors de lui. Sa rancune n'était pas totalement oubliée.

Alors que le bleu et bronze était en plein dilemme intérieur, une jeune femme apparût près de leur groupe. C'était la préfète de Serpentard et contrairement à d'habitude, elle avait une sale tête. Au point où il en était, Faust n'avait rien contre sa venue, encore moins quand il l'entendit parler, sérieusement concernée par l'état de Wilhelmina. Il fût touché pour sa copine, cette dernière lui avait confié avoir trouvé en la préfète des serpents une amitié sincère et une preuve venait de se dérouler sous ses yeux. Il ne trouva rien à dire, d'abord parce que c'est Matthew qui répondit en premier et ensuite parce que la réponse de son ami réactiva la panique dans son esprit. Ce n'était pas exactement la même version que celle servie quelques minutes auparavant. Là, il y avait un peu plus de risque de la trouver en mauvais état, si elle voulait venir dans cet état, sa copine se ferait plus de mal qu'autre chose. Peut-être, il n'était pas certain mais désirait se montrer prévenant.

«  Je pense que je vais quand même y aller maintenant... Tu veux rester Avril ? »

Faust ne voulait pas se séparer de la jeune femme, il aimerait qu'elle vienne mais ne pouvait pas non plus la monopoliser. Au pire, le mieux qu'il puisse faire pour se rassurer, c'est de penser qu'elle avait des amis ici qui lui tiendrait compagnie puisque Faust savait de source sûre que Matthew était son pote et venait maintenant de voir Taylor s'adressait à elle très décontractée et sans manières. Par contre, cette dernière avait continué de l'ignorer et ce n'était pas vraiment une soirée pour faire des chichis, à ce niveau là, c'était encore moins supportable pour lui de rester.

"Non mais t'es un grand malade toi!"

J'avais reconnu la voix de la capitaine de Quidditch de Poufsouffle. Il me semblait qu'elle s'entendait bien avec Sunny. Oh et puis, peux importe! Je voulais être seul.
J'imagine qu'elle croyait que j'allais mettre fin à mes jours, ce qui était pas mon intention. J'aurais pu certes. Deux personnes qui vous tenaient à cœur vous on quitté récemment, mais me donner la mort serait complètement stupide. D'une part parce que je savais que des amis comptaient sur moi et d'autre part parce que je voulais rajouter un poids sur les épaules de mes parents.
Je me fus pas assez rapide car elle m’ôta le morceau que j'avais dans les mains. Je regardais alors le sol, et me baissa pour saisir un autre pièce coupante.

-Ce ne sera pas très long, lançais-je doucement, ma voix presque inaudible.

Je tendis ma paume devant les yeux, approchant petit à petit le morceau, jusqu'à qu'il se plante dans ma main. C'était... douloureux. Mes yeux commençaient alors à se gorger d'eau. C'était ce que je voulais.
Ce qui s'était passé était tellement injuste.

Je vis soudain Chloé sortir de la salle. Elle venait de perdre l'un de ses meilleurs ami, elle devait aussi être dévastée. Une petite voix me chuchota de ne pas la laisser seule.
Je me levais et la suivit, ignorant totalement Callie qui était avec moi depuis peu.
J'espérais juste ne pas l'effrayer. Autant lui dire que j'étais derrière elle.

-Chloé...

Son visage semblait livide. Je ne reconnaissais à peine la fille extravertie que je connaissais.

-Je ne portais pas spécialement Asling dans mon coeur, mais... tu as mon soutien... et je comprends ta douleur. J'espère qu'il reposera en paix... comme Sunny et Marlow.

Ce que j'avais dis était nul! En plus, je disais ça en tripotant mes doigts. J'avais l'impression d'être un demeuré!

-Je suis content que tu t'en soit sortie...

Callie ne voulait pas jouer la super-héroïne mais agir avec bon sens. Peut-être qu'elle ne réalisait pas bien, après tout elle avait débarqué bien après le début de la panique générale dans le château et ne pouvait pas alors comprendre pourquoi la folie essayait de s'emparer de plusieurs élèves, néanmoins ce n'était pas une raison pour laisser faire des sottises de la sorte. L'approche choisie n'était sans doute pas la mieux mais sur le coup, la jeune fille avait plus songé à agir qu'à réfléchir. Malheureusement, le garçon face à elle réagissait de la même manière, ne prenant même pas deux secondes pour se poser et souffler calmement. Callie pensa naïvement que son agissement soudain aurait amené le garçon à réfléchir mais elle se trompa, la feintant il récupéra un autre morceau d'un truc cassé qu'il pointa sur lui. Et cette fois, la jaune et noire n'eut pas le temps d'agir. Ce qui la dépita complètement.

Et ce n'était pas le pire... Consciente de l'urgence qui concernait une telle hémorragie, la jeune fille se mit à chercher dans toutes ses poches si elle n'avait pas un petit truc, au moins un petit mouchoir pour poser sur ma plaie afin d'éviter que le sang ne coule partout. Une recherche en vain, et l'infirmière allait recevoir un blessé supplémentaire. Callie n'avait pas tout compris mais savait que le nombre d'élèves à l'infirmerie dépassait largement la clientèle habituelle, pas besoin d'un élève supplémentaire, se faisant mal volontairement. Exaspérée, son esprit s'apprêtait déjà à rencontrer le regard foudroyant de l'infirmière, pourtant quand elle leva les yeux, le garçon n'était plus là mais plutôt un peu plus loin, auprès d'une autre fille qui n'avait pas l'air non plus trop dans son assiette. Super, deux fous...

« Mais quel crétin ! » Appela t-elle sans aucun tact. « Et l'infection alors ? Passe au moins de l'eau dessus abruti ! »

Au moins le minimum, aventurière de temps en temps, la jeune fille savait ce que c'était de se faire mal, de n'avoir rien pour désinfecter et de souffrir affreusement par la suite. Certes, elle n'avait pas encore testé de se planter un objet coupant mais elle imaginait bien que ça devait être rempli de bactéries qui pouvaient contaminer la blessure. Rien ne l'obligeait à se préoccuper autant de son camarade, pourtant ça lui semblait normal. Enfin, son bon geste avait des limites, elle avait beau parlé, le garçon ne lui prêtait aucune attention, ce qui eut le don de l'énerver. Elle voulait être gentille, elle faisait des efforts, non cette fois elle n'avait rien fait pour qu'on lui tourne le dos, elle avait fait les choses correctement, ce n'était pas de sa faute si l'autre n'était pas très réceptif...

« C'est pas possible d'être aussi con ! » Cria t-elle furieuse à l'encontre du garçon.

Elle resta plantée là encore quelques secondes avant de s'énerver un peu plus, voyant qu'il ne réagissait toujours pas. Elle tourna donc les talons, ça lui apprendrait à vouloir être gentille. Elle passa donc juste à côté du duo de Serdaigle et remonta les escaliers d'un pas rageur.