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Mars 2030

Rebienvenue parmis nous, Thomas.

Ce fussent les premiers mots que Poppy finit par dire, assise sur cette chaise en bois alors qu’elle observait son petit patient dont le souffle devenait plus saccadé, signe de son éveil prochain. Si ces yeux ne s’étaient pas mis à papillonner encore, c’était peut-être parce qu’il essayait de comprendre pourquoi était-il étendu alors que quelques heures plus tôt, il était en train de marcher des les bois avec le garde-chasse de l’école. Si déjà, elle s’était déplacée jusqu’ici c’était non seulement parce qu’elle avait déjà une bonne idée de qui était le jeune étudiant mais aussi le sort qui l’y avait amené. En revanche, l’évanouissement, cela, elle ne s’en était pas vraiment douter jusqu’à ce que le hiboux ne lui arrive. Ni le fait que Revigor n’avait pas fonctionné à le ramener à lui. Après, le cracmol n’était pas n’importe qui, ou plutôt n’importe quoi. Il y avait des impairs magiques qui nécessitait beaucoup plus qu’un simple sortilège, sinon, tout le monde serait guérit à Ste-Mangouste depuis bien longtemps. Or, il existait dans ce monde des conditions particulière qui prenait du temps à guérir, qui ne se guérissait jamais et d’autre qui ne répondait jamais correctement à un ou plusieurs traitements. C’était entre autres, le cas du père de Poppy, décédé quelques jours après Noel et pour laquelle aucun traitement ne s’était révélé une solution. L’infirmerie était plutôt calme. L’étudiante couché dans un box était dans un sommeil sans rêve depuis la matin et savait où elle était. Pour le reste, la rapidité d’exécution primait sur un grand nombre de facteur. Toujours aussi bien organisée qu’avant son arrivée, elle attrapa sa trousse médical, s’enveloppa dans son manteau avant de faire la distance jusqu’au point de rendez-vous.

Tu es dans la cabane du garde-chasse.

Prévoyante comme toujours, alors qu’elle posait délicatement son livre sur la table de cuisine dans un chuintement de page, récupérant ces lunettes d’auscultation aux lentilles multiples multicolore enchanté, avant de d’ouvrir les branches et les pousser pour les caller sur le bout et de les pousser jusqu’à ce qu’elle s’arriment à ces oreilles. Elle souleva le verre orange et celui bleu de l’autre œil qui tenait en l’air obliquement dans les airs, avant de se redresser de sa chaise. Ses larges jupes flottaient à quelques pas du sol et elle avait encore un châle entouré autour des épaules. Le feu de la cheminée avait été parti, semblait avoir brûlé depuis quelques bûche encore rougeoyante dans l’âtre, avec au-dessus accroché sur un crochet, une bouilloire en fonte dont la vapeur commençait à sortir du bec. Que voyait-elle avait ces verres enchantés ? Beaucoup de chose. Mais pour le moment, c’était son cœur et le battement régulier qu’elle calculait d’un œil pendant qu’elle s’avançait vers lui. À quelque jours de la pleine lune, autant dire que le régime végétarien n’était pas adéquat, d’autant que lors de la dernière fois qu’elle l’avait croisé à Ste-Mangouste, il était plus petit, plus freluquet et avait des habitudes de vie plus sédentaire. Quelques part n’était pas normal que son corps ou plutôt la force sauvage qui l’habitait brûlait ses réserves beaucoup plus rapidement. Mais pour l’heure, elle le laissa émerger, soulevant sa chaise pour la positionner à côté du lit de bois rudimentaire en espérant qu’il ne réagirait pas mal à sa vue, ni qu’il n’y réagirait pas trop bien non plus.

Il t’a ramené ici. – Avant de partir à d’autre tâche dès que Poppy avait franchi la porte après un court rapport et lui avoir confirmé qu’elle prendrait le relais. Léthé, son faucon s’était installé sur le dossier de l’unique autre chaise en train de finir la dégustation d’un petit rongeur qu’elle avait cueillit pendant la marche de la médicomage. – Doucement, mon garçon. – Il devait probablement avoir beaucoup de question, dont la première devait probablement avoir été répondu: elle ne l’avait pas assommé pour le trainé ici. C’était son homologue qui était reparti en tournée dans les bois qui l’y avait déposé. Pour le reste, elle avait aussi quelques questions à lui adresser, mais presser les choses n’y changerait absolument rien. Et lui aussi en aurait sans aucun doute. Elle se pencha en avant pour l'aider à changer de position, ces mains expertes, avant de caller le maigre oreiller du mieux qu'elle pouvait pour qu'il soit confortable.

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Thomas n’était pas coutumier des évanouissements, il en avait quelques-uns à son actif, comme tout le monde, une fois il s’était cogné la tête à l’école primaire en courant sur le bitume, et une autre quand, s’étant coupé la main en cuisine, il avait vu son propre sang. Bien sûr, il y avait aussi la nuit de l’attaque du loup-garou, la morsure de ces créatures là vous faisait perdre connaissance en quelques secondes sous le choc de la malédiction, mais ces trois occasions exclues, il n’était jamais tombé dans les pommes. Cela avait bien failli, toutefois, les lendemains de pleine lune le laissaient toujours fatigué et nauséeux, mais on lui avait toujours permis de prendre au moins une journée de repos où il dormait généralement dix ou douze heures d’affilées et de manger trois repas d’un coup. Ensuite cela allait mieux.

Quand il s’éveilla dans la cabane du garde-chasse, avec l’infirmière à ses côtés, Thomas repensa tout de suite à son réveil à Sainte-Mangouste ; celui après sa première transformation. Trois docteurs penchés sur son lit, et dans un coin de la pièce son grand-père qui se levait de sa chaise soulagé. Un souvenir mitigé : il avait appris qu’il pouvait désormais voir la magie, et aussi qu’il passerait très probablement le reste de sa vie comme un monstre de conte de fée. C’était là-bas qu’il avait rencontré l’infirmière pour la première fois. A l’époque elle ne travaillait pas à Poudlard, bien sûr, et n’avait même pas pris son cas en charge, mais il l’avait croisé à plusieurs reprises dans le cadre d’examens approfondis. Les médecins lui avaient bien expliqué que c’était la première fois qu’ils voyaient un cracmol acquérir des « dons » de magie suite à une malédiction. Apparemment cela ouvrait des perspectives pour la recherche et la médecine mais Thomas, lui, s’en fichait pas mal : il allait entrer à Poudlard !

Deux ans et demi plus tard, il connaissait la cabane du garde-chasse comme sa poche et la reconnue avant même que Poppy ne précise où ils se trouvaient.

- J’ai mordu quelqu’un ? fut la première chose qu’il demanda avant de se rappeler qu’on n’était pas un soir de pleine lune. Celle-ci ne devait pas arriver avant la fin de la semaine. Toutefois, il préférait être sûr. S’en prendre à un autre élève était un peu sa hantise depuis qu’il avait failli faire du mal à son père, la première fois. Et puis il avait juré à tout le monde qu’il n’était pas dangereux.

Il eut le réflexe de se redresser mais l’infirmière l’invita à rester calme. Ce qui était étrange c’était que Thomas ne se sentait pas… mal. Il avait visiblement perdu connaissance et remettait ses souvenirs en place : une sortie aux côtés du garde-chasse, puis, plus rien. Bizarre. S’il avait été mordu par une acromantule ou fait une réaction allergique à une piqûre de doxy, le poison aurait sans doute été encore dans ses veines mais à part un mal de crâne et le sentiment d’être vaseux et fatigué, il ne ressentait pas de douleur particulière.

- Il s’est passé quoi ? J’ai reçu une branche sur la tête ?

C’aurait été un peu la honte, mais mieux valait ça qu’une transformation inopinée en loup-garou. Son regard dériva vers l’oiseau qui finissait d’avaler une petite proie. Le chaîne alimentaire était cruelle, et celle de la forêt interdite ne faisait pas de cadeaux.

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Elle venait à peine de finir de poser sa chaise qu’une première question du jeune homme lui arriva. Ce n’était pas celle qu’elle attendait mais c’était adorable de sa part de s’inquiéter de la sécurité des autres avant la sienne. S’il eut été le cas, elle n’aurait pas été à son chevet mais à celle ou celui auquel il se serait attaqué. Les blessures des loups-garous étaient rarement bien nettes - à croire qu’il jouait avec les pauvres victimes - , et puis, ça restait une mâchoire se refermant sur de la chair molle et délicate - très loin du tranchant d’un couteau. Un loup hors de contrôle était une bête brutale, bien loin de l’apparence du sorcier – non, cracmol - qu’il était tous les autres jours du mois. Elle n’était pas sans oublier que son apparence à lui aussi pouvait être trompeuse. Elle secoua lentement la tête, mutique avant de chercher à le positionner de manière plus confortable dans le petit lit de bois d’un coussin bien placé. Elle poussa à nouveau le coussin avec un air concentré avant de reprendre sa place sur sa chaise.

Non. Pas de branche. Il a entendu un bruit de friction contre de l’écorce et quand il s’est retourné, tu était déjà par terre. – Probablement avait-il était assez conscient pour éviter de tomber comme une roche. C’eut été logique, mais restait encore à valider un grand nombre de chose; avant d’être affirmative. – Il a essayé de te réveiller, mais ton corps ne répondait pas au Revigor, alors il m’a envoyé un message pour qu’on se retrouve ici. – Voyant l’attention dévié vers derrière elle, Poppy se mit aussi à tourner la tête pour noter ce qu’il regardait, avant de presser les lèvres alors que son esprit commençait à enchaîné quelques mises en situation possible. - Quelle est la dernière chose dont tu te souviens ? – Son regard bleu revint vers son petit patient, alors qu'elle repositionnait tous les verres un à un devant ces yeux, jusqu'à y voir un gros brouhaha avant de les retirer et replier les branches sur elle-même. Oui. Thomas n’était pas tout à fait un spécimen banale, et le fait que le Revigor ait été aussi inutile qu’une douche d’eau froide n'était pas poser quelques nouvelles questions sur l’étendu de la question. Elle lui avait donné à petites doses de potion d’adrénaline couplé de dose graduelle de potion d’éveil, tout en surveillant ces constantes à l’œil. Stable. – Si Léthé te dérange… - Mais comment pourrait-elle le déranger ? Il n’allait quand même pas lui dire qu’il ne mangeait rien pendant la Pleine lune; que des croquettes pour chiens et une gamelle d’eau ? La vue le rendait peut-être quand même mal à l’aise alors qu’il était sous ces deux pieds – enfin presque. Le faucon mangeait aussi proprement qu’il peut l’être pour un volatile, son bec allant et venant dans la chair, alors que le petit rongeur pendait des deux côtés du dossier mollement on ne peut plus mort.

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Peut-être était-ce le fait d’émerger du sommeil – ou le fameux syndrome de la blouse blanche – mais Thomas s’agita, un peu mal à l’aise. Ne pas savoir ce qui lui était arrivé n’était pas non plus de nature à le rassurer. Certes il n’était pas hypocondriaque, mais les mystères ne lui plaisaient pas trop, force était de le dire, surtout quand ils concernaient son boulot et la forêt interdite.

- Ce dont je me souviens ? il fronça les sourcils de concentration, tâchant de se remettre les idées en place. « De marcher dans la forêt… ça n’avançait pas à grand-chose.

Il se perdit un instant dans la contemplation de l’oiseau de proie qui faisait son dîner à l’autre bout du lit et déglutit. La voix de l’infirmière le prit un peu par surprise, l’arrachant à ses pensées floues et il manqua de sursauter.

- Non non ça va !

Son regard se reporta vers la jeune femme et après l’oiseau, il se surprit à être fasciné par son visage à elle. Il y avait quelque chose d’inexplicablement attirant dans les traits de l’infirmière ce qui l’inquiéta autant que le troubla. Il devait avoir l’air un peu idiot et se pris la tête dans les mains.

- Je crois que j’ai pas les idées claires ! j’ai dû prendre un coup sur la tête.

C’était la seule explication possible à sa confusion, ça ne se faisait pas de dévisager les gens comme ça. Mais il fallait bien avouer que sitôt avait-il quitté Mrs. Wood des yeux que son souvenir s’était comme imprimé dans sa rétine, redonnant l’envie d’y jeter un coup d’œil.

Il hasarda un regard, mais se sentant aussitôt gagné de nouveau de confusion, préféra fixer droit devant lui l’oiseau qui finissait sa souris. L’atmosphère était devenue chargée et il eut l’envie pressant de quitter la pièce, et aussi d’y rester pour toujours avec l’infirmière.

- Je pense que c’est grave, confia-t-il d’un ton malheureux. Je me suis jamais senti comme ça. »

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Son regard toujours dirigé vers Léthé, Poppy était à se demandé ce qui chicotait Thomas qui lui donnait l’impression d’être hypnotisé par la vue de sa rapace préférée. Le faucon pèlerin bleu ne ratait aucune sortie pour satisfaire ces besoins et en l’occurrence chasser faisait partie des plaisirs qu’avaient un prédateur. Il ne lui avait guère soulevé beaucoup mieux comme information que des faits qui étaient tout aussi banaux et qu’elle ne connaissait déjà. Consciente que la perte de sa conscience pouvait avoir altéré ces dernières pensées sur le court terme, elle ne renchérit pas et lui accorda un sourire de retour alors que leurs regards se croissaient après avoir délaissés tous les deux la vision de la dégustation d’un bestiau. Il réaffirmait avoir peut-être pris un coup à la tête et avec le même professionnalisme et la même minutie, elle commença à avancer vers le bout de sa chaise. Son expression se fit plus concentrer, le laissant terminer de s’exprimer avant d’essuyer les jupes sur ces cuisses, ces mains impeccablement propre comme ces jupes d’ailleurs.

Je vais jeter un œil à ton crâne, Thomas. Juste pour être certaine de n’avoir rien raté.

Debout, elle fit deux pas avant de bifurquer pour se positionner de l’autre côté de l’entrelacement des morceaux de bois formant la tête de lit auquel elle l’avait par ailleurs à demi-assis aidé de ce second oreiller de fortune. Elle pinça les lèvres, avant de commencer à glisser ces doigts dans le cuir chevelu du jeune homme pour dégager ces cheveux et inspecter au mieux la zone sans littéralement lui faire tomber tout ces cheveux pour l’opération. En premier, elle cherchait des yeux une lésion, puis suivrait des hématomes ou bosses anormal en palpant la zone.

J’ai oublié de préciser qu’une des potions que je t’ai données accélère le battement cardiaque. Est-ce cela que tu ressent ?

Elle bifurqua sur le côté du lit avant de s’accroupir dès qu’elle eut fini d’inspecter le haut de sa tête et le côté du côté du mur de la cabane. Ces doigts continuant le travail sur la tempe droite du jeune homme, toujours autant concentré à son œuvre. Rien, elle n’avait rien. Pas même une cicatrice. Si quelques chose n’allaient pas avec sa tête, la cause n’en était pas à proprement dit externe, à seconde vue.

Et dans les autres effets secondaires, je dois aussi te préciser qu’il est fort possible qu’à moins de t’endormir avec une potion, tu reste éveillé toute la nuit. Un surplus de vigilance, en quelques sorte.

Elle frotta ses mains l’une à l’autre avant d’inspecter l’oreiller en pressant pour le faire se renfoncer sous sa tête pour une potentielle trace de sang avant de glisser sa main entre l’oreiller et son patient pour palper la dernière zone à demi-inaccessible. Le ton de la voix de Poppy se fit un peu plus hacher alors qu’elle faisait l’effort de ne pas trop le mobiliser si sa tête était touchée comme il le signifiait, avant de poursuivre.

Ça t’était déjà arrivé avant ?

Probablement pas, vu ce qu'elle avait dû déployé pour qu'il n'ouvre les yeux. Mais la question était assez pertinente pour qu'elle chercher à éliminer cette probabilitée.

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Était-ce de la nausée ou autre chose qui lui soulevait le cœur ainsi ? en tout cas il avait la très nette sensation de ne pas se sentir bien, tout bouleversé par un trop grands nombres de signaux paradoxaux. En bon élève face au médecin, il laissa l’infirmière inspecter sa chevelure, non sans tressaillir en sentant ses doigts glisser sur son crâne. Il déglutit difficilement et tenta de se concentrer sur quelque chose, n’importe quoi, plutôt que sur la présence de la jeune femme à ses côtés. Comment se faisait-il qu’il se sente si fébrile ? deux sous de jugeotes commençaient à lui faire prendre conscience que son trouble était lié à la proximité de Poppy, mais de là à en tirer des conclusions…

- J’ai oublié de préciser qu’une des potions que je t’ai données accélère le battement cardiaque. Est-ce cela que tu ressent ?

Pour la seconde fois, la question le fit sursauter. Il prit deux secondes pour constater que oui, son cœur battait à tout allure.

- Oui ! c’est exactement ça.

Il plaça sa main sur sa poitrine, vaguement inquiet. Ce n’était pas censé battre aussi fort, non ? Il ne s’était jamais posé toutes ces questions, considérant sa santé – ou ses moments de faiblesses – comme acquis, mais maintenant cela l’inquiétait. Les sensations qui le parcouraient étaient autrement plus atténuées que celles qu’il ressentait lors des nuits de pleines lunes, mais celle-ci au moins Thomas les connaissait. Cette fois c’était assez nouveau, il fallait bien l’avouer.

L’infirmière égrenait une liste d’effets secondaires possibles, à laquelle il se contenta d’hocher la tête, pas trop pour ne pas gêner l’inspection de son cuir chevelu.

- Ça t’était déjà arrivé avant ?

- Jam… allait-il répondre, quand un insidieux doute le prit. Maintenant qu’il y pensait, il lui semblait bien avoir déjà ressenti tout cela, par le passé, de manière plus atténuée et moins claire, il fallait bien avouer. Il fronça les sourcils, fouillant dans sa mémoire. C’était difficile de se rappeler d’un ‘sentiment’ ou d’une émotion, parce que c’était d’avantage physique que conscient et sous des formes toujours différentes.

- En fait si… je crois… je sais plus quand, mais oui.

Tout entier concentré à présent, Thomas remontait le fil de sa conscience tant bien que mal, tâchant de dissiper le brouillard comateux dont il venait à peine d’émerger.
Et puis ce fut l’illumination ! Bien sûr qu’il avait déjà ressenti cela ! A deux reprises en fait : avec les deux filles dont il avait été le plus proche : Michaela et Azure ! Comment avait-il pu ne pas se rendre compte plus tôt ? Ces palpitations, cette chaleur dans le ventre, cette bouillie d’émotions… ? Bien sûr que c’était cela ! Sous une forme plus brute ici, certes, plus dure et impérieuse, mais bien nette. Il tait tout simplement en train de tomber amoureux de l’infirmière !!

La révélation le sidéra et il resta muet, figé, la tête vide. Devait-il avouer ses sentiments ? cela semblait la chose la plus honnête à faire, mais ce serait également faire une infidélité à Azure ? sauf bien sûr si tout cela restait platonique – et cela le resterait – la jeune fille comprendrait, il ne pouvait tout de même pas contrôler ses sentiments. Dans un coin de la tête du jeune homme, une étincelle de lucidité persistait toutefois à lui hurler que c’était une mauvaise idée, qu’il fallait se taire, enfouir ce secret au plus profond de son cerveau et ne jamais y repenser.

Il tourna son regard vers la jeune femme pour nier, mais la voix fut immédiatement soufflée par le bleu des yeux de l’infirmière.

- Je crois que je suis en train de tomber amoureux de vous.

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Ces yeux inspectaient tranquillement le cuir chevelu avec minutie, c’était aussi chirurgical que si elle avait eu besoin d’amputer un membre après avoir vérifier ou elle pouvait trancher sans risquer une gangrène ; avant de prévoir à faire repousser le membre manquant. Poppy était de celle qui était pleinement investie dans son travail et le faisait très bien. Elle hocha la tête pour elle-même confirmant qu’une partie du problème venait du fait qu’elle lui avait administré une des potions. Si elle lui donnait quelques chose pour en neutraliser les effets, tomberait-il à nouveau inconscient ? Celle qui n’avait toujours pas définie la cause de l’incident, n’osait pas trop s’y risquer pour le moment. Elle avait réglé temporairement un problème et de savoir que ce n’était pas parfait, était quelque chose qu’elle pourrait contrôler était quand même plus rassurant que de l’observer encore les yeux fermés à se poser mille et une question sous le crépitement des buches dans la cheminée.

Elle termina son inspection de ses yeux bleus et sa tête penché sur le côté pour mieux observé dans l’ombre de l’ombre projeté de sa tête sur l’oreiller. Elle sortit sa main, en observant ses doigts pour tenter d’y trouver une quelconque coloration rougeâtre. Trop proche, réalisa-t-elle alors qu’elle remontait son regard vers lui en plein aveu. - Ah. – Comme si soudainement, elle se rendait compte qu’elle était assurément fautive dans sa réaction actuelle. Après tout, elle avait vu Thomas quelques fois par le passé, au point, ou elle avait vraiment un jour considéré qu’il était peut-être immunisé à sa nature. Il en était loin. – Je vois, oui. - Elle tapota le coussin avant de se dérouler comme une liane et se remettre bien droite et debout. Avant de toucher son front pour valider sa température avant de mettre de la distance, c’était un requis nécessaire. Ses pas se dirigeant vers sa valise de médecin laisser derrière sur la table de cuisine. – C’est un effet secondaire, ça aussi. – Mais pas de la potion, mais d’elle-même. Elle s’en garderait bien de lui expliquer qu’elle était pas le centre de son univers et que rien n’était plus illusoire que cela.

Elle agita la main et l’oiseau bien entraîné allant de poser sur la bordure replié des couvertures qu’elle avait posé sur Thomas. Il fallait qu’il change de focus, c’était à peu près la seule chose qu’elle pouvait faire pour lui à cet instant. Elle en profita pour sortir un flacon avec des vers bruns et gras qui s’agitaient dans le bocal à l’horizontale en longeant les parois tellement il était rempli. L’oiseau finit chercher à se mettre directement dans l’axe de vision du garçon quand bien même il continuait à la suivre, elle.

Quand avez-vous eu votre dernier contrôle? À l'infirmerie?

Elle ne pouvait qu'espéré que son prédécesseur ait été assez consciencieux pour ne pas que lui donner de la potion tue loup et le laisser continuellement disparaitre dans les couloirs par la suite.

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L’aveu lui avait échappé comme un filet de bave et il aurait placé ses deux mains sur sa bouche si cela n’avait pas été encore plus ridicule. Se sentant devenir cramoisi – et étrangement soulagé d’avoir confessé ses sentiments dévorants – il chercha par tous les moyens à fuir le regard de l’infirmière qui ne sembla guère se formaliser.

- C’est un effet secondaire, ça aussi.

Thomas fronça les sourcils. Comment ses sentiments si purs, si beaux et si bruts pouvaient-ils être l’effet secondaire de quoi que ce soit ? Il ne semblait pourtant pas se tromper en disant que son cœur venait de chavirer… Néanmoins… Les quelques gouttes qui lui restaient de rationalité revenaient lui souffler que c’était plutôt logique. Peut-être avait-il été piqué par quelque chose ? quelque chose qui rendait amoureux ? il existait bien des philtres qui faisaient ça, après tout.

- Comme un filtre d’amour ? demanda-t-il alors que la jeune femme s’éloignait du lit pour fouiller dans ses affaires. A la fois effrayé à l’idée de croiser son regard et en même temps incapable de penser à autre chose, Thomas la suivit du regard, un peu gêné par l’oiseau qui semblait prendre un malin plaisir à venir se placer dans son champ de vision. Il failli l’écarter de la main, mais un coup d’œil vers le bec sanguinolent de l’animal le découragea d’y risquer un doigt.

L’esprit du garçon était encore brumeux et il peinait à aligner deux idées claires, mais il entraperçu toutefois le bocal grouillant. Thomas grimaça, légèrement effrayé. « Beurk. C’est des sangsues ??

Pourquoi l’infirmière avait-elle un bocal à sangsue dans les mains ? et pourquoi ce fichu piaf s’obstinait-il à se mettre sous son nez.

- En général on m’apporte la potion et on vérifie que je la bois mais c’est tout, expliqua-t-il. La dernière fois j’ai fais un check-up pendant les vacances d’été. »

Ça commençait à remonter, donc. Mais plus que ses derniers bilans sanguins, l’infirmière l’obsédait d’avantage, et son bol de sangsue encore plus.

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Oui, ce qu’il ressentait était bien irréel. C’était d’ailleurs pour cela que Poppy avait toujours eu des doutes de l’affection que les garçons lui avaient porter plus jeune, et maintenant qu’elle était adulte. Comment savoir si c’était même réel. Le temps lui avait appris que la seule manière de savoir cela était que quelqu’un d’autre valide pour elle ou ce qui persistait de son absence. Il y avait beaucoup de douleur et d’obstacle à tout ce qui avait été d’entretenir quoi que ce soit qui ait l’apparence d’une relation saine. Les années avaient passés et cette facette de sa vie la femme avait décidé de la laisser en jachère sans plus jamais y jeter un œil. Le travail, son travail avait plus une saveur de réussite que tous ce que ces relations interpersonnels avaient pu même lui apporter. Au moins, y avait-il une certaine quiétude de savoir que sa nature ne l’impactait pas complètement au point d’en douter.

Tu parles de l’Amortensia ? - Après, à son souvenir rare était les étudiants qui s’adonnait à en boire eux-mêmes. C’était largement plus un piège idiot pour ceux qui n’était pas tant aimé en retour. Une illusion d’amour qui finalement n’était pas partagé, bouffant toute logique et négligeant le consentement de l’affecté – pour les plus mal intentionné. Son regard était à sa valise, mais elle poursuivit quand même. – J’imagine que oui, ça fait un peu faire un peu cet effet. Quelqu’un t’en as déjà boire ? – Il y avait un peu de malaise dans cette question. Le même jugement qu’elle portait sur sa nature. Pourquoi les gens continuaient-ils à enseigner cette potion, même ? Elle avait beau ne pas connaître la vie privé de Thomas, elle avait quand même un jugement par rapport à ce qui était de l’usage. Le flacon fermé dans les mains, elle s’avança dans la pièce. – Pas tout à fait. Elle y ressemble beaucoup, mais elle sont un peu moins normale que cela. Elles cachent bien leur jeu. – Elle sourit, amusé par elle-même, avant d’afficher un visage soudainement très hermétique en jurant dans sa tête qu’il fallait qu’elle cesse d’influencer ce pauvre garçon alors qu’il était déjà sous son aura. – Elle posa ses fesses sur la chaise, avant d’indiqué à Léthé de sa main libre après avoir posé le pot sur ces cuisses de reprendre sa place. - Merci Léthé. - L’oiseau resta un instant au beau fixe, comme s’il voulait imposer de son regard et bec ensanglanté sa dominance sur l’étudiant avant de s’envoler à la demande de sa maîtresse.

Je vois. – Conclut-elle l’air pensive, avant de desceller le pot. Ces verres étaient un peu comme eux d’eux, beaucoup plus que leur simple apparence. Elle en souleva un qu’elle attrapa par une extrémité avant de la descendre jusqu’à sa propre paume. – Je te montre. – L’invertébré commença par rouler comme s’il devait retrouver le Nord. Poppy pencha sa main vers Thomas pour qu’il puisse voir qu’il n’y avait rien de dangereux mais surtout qu’elle n’en souffrait pas. – Elle me serve à prélever du sang, oui. Mais elle permet d’identifier si quelque chose dans le sang de la personne ne vas bien, dès la ponction. Si elle reste rouge, - Et la masse, finit par se mettre à faire un jolie suçon sur sa main se logeant à la hauteur de la jonction de sa paume et son index. - … c’est que ça va. Si elle se décline dans d’autre teinte, cela signifie d’autre atteinte à la santé. – L’ex Serdaigle avait la chartre bien établie dans sa tête. Dans les urgences, c’était très utile, surtout quand on manquait d’apporter tout le matériel. Elle s’était rendu compte au fil de ces recherches que les résultats étaient similaires aussi pour les êtres. Nombreux était les médicomages qui se répugnait à les toucher, mais pour elle s’était une solution pratique à garder dans son sac à défaut d’avoir le temps de faire des batteries exhaustives de tests. Passé cette utilisation, elle pouvait en extraire le sang pour continuer les tests en sachant qu’il ne serait pas non plus parasité par le propre système de la bestiole.Ce n'est pas douloureux, promis.

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- Je ne sais pas ce que c’est, avoua-t-il. « Je ne vais pas dans les cours de potions. »

Dans d’autres circonstances, cela aurait été une information banale, Thomas avait fini par accepter son parcours scolaire atypique, mais à l’expliquer à Poppy, il s’en sentit un peu honteux. Pas à la hauteur, comme si ne pas réussir à répondre à ses questions avait été une sorte d’échec personnel. Il n’en secoua pas moins la tête.

- Non, jamais, il paraît que c’est dangereux, vous croyez que c’est ça qui fait effet ?

Il fronça les sourcils, soucieux. « J’ai peut-être été piqué ou mordu par quelque chose qui a les mêmes effets ? une espèce de venin ? comme cupidon ? vous pensez que c’est possible ? »

A lui, ça ne semblait pas absurde, d’autant que ce type de magie là avait déjà pu être constatée, que ce soit avec les philtres d’amours ou les farces et attrapes qui provoquaient ce genre d’attirance artificielle. D’une certaine façon, c’était rassurant, et un peu décevant aussi. Le grand amour n’était peut-être pas pour aujourd’hui finalement.

Comme si la conscience des effets du charme avaient eu le pouvoir de les repousser un peu, il observa avec curiosité l’étrange ver se tordre dans la paume de l’infirmière. La proximité de cette-dernière continuait de le troubler, mais présentement moins que cette bestiole qui gigotait et semblait se gorger de sang de manière peu ragoûtante. Thomas plissa le nez, un peu dégoûté mais néanmoins intéressé. Après tout, c’était son boulot de travailler avec les créatures fantastiques, même les plus répugnantes.

- Oh ok. Et la couleur dit quelle maladie on a ? c’est comme… bin, faire une prise de sang quoi.

Cela faisait sens et même s’il n’aimait pas plus les sangsues que les aiguilles, le parallèle médical avait quelque chose de rassurant.
Par ailleurs, même s’il continuait de lutter contre son trouble, la perspective d’une brève douleur, aussi inconfortable soit-elle, aurait peut-être le mérite de lui remettre les idées en place. Comme de se jeter de l’eau froide à la figure. Tout plutôt que cet état de confusion émotionnelle qui continuait de lui soulever le cœur.

- D’accord, concéda-t-il avec raison. « Comme une prise de sang. Faut la mettre sur la main ? »

La seule image qu’il avait des sangsues lui venait de Game of Thrones, et son unique expérience d’une prise de sang, de l’hôpital de Sainte-Mangouste. Or les deux appositions étaient on ne peut plus différentes.

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Peut-être, mais je dirais improbable. – Les vers leur apprendraient quelques astuces, dont entre autres à savoir si un poison courait dans ces veines. La source était bien réelle, et il l’avait sous ces yeux. Si elle se refusait de lui dire, ce n’était pas parce qu’elle ne le croyait pas capable de se taire, c’était surtout qu’elle préférait ne jamais avoir à révélé ce qu’elle était. Ça s’accompagnait de mille et un problème qu’elle préférait gérer à sa guise. Et à ce jour, elle n’avait trouvé qu’une seule manière de contrôler l’aura qu’elle eut sur les autres : un philtre d’apathie doublé d’un de ces cheveux qui malheureusement ne fonctionnait pas tout le temps.

Eh bien, ce n’est pas dangereux au sens propre du terme. Ça ne te rend pas malade. Mais ça intoxique tes sens au point d’altérer ton jugement. Sous amortensia : nos sens sont saturés de l’odeur de ce que nous aimons, et l’odeur est perçu différemment par tous. – Et elle soupira, car ça s’appliquait aussi à l’effet qu’elle faisait en général à la gent masculine. – Ça cause surtout beaucoup de problème à la personne qui en est victime. Et l’effet n’est pas éternel. C’est une pratique pernicieuse, car celui qui l’administre pour garder les sentiments et l’affection de la personne doit renouveler continuellement de lui en donner. – Elle mit une main à son menton. – C’est comme si tu avais une copine et qu’elle en mettait tous les matins dans ton jus de citrouille que pour tu l’aimes. – Elle pencha la tête, couplant son regard d’embarras qui n’avait rien avoir avec lui. – Ce n’est pas du tout cela l’amour.

Quand ces yeux finalement remontèrent se fût pour les fixé dans le bol et déverrouillé le couvercle. Elle était mieux de se concentrer sur les choses qu’elle pouvait contrôler. Déjà, Thomas avait des doses de deux sortes de potion dans l’organisme, les interactions se multiplierait si elle devait lui faire prendre le philtre d’apathie au point ou elle n’était pas forcément certaine qu’il n’en ait pas des effets secondaire, en espérant que dans les pires des cas que ça ne fasse pas tout simplement l’effet contraire attendu. Poppy démontrait la créature invertébré alors que celle-ci finissait par se fixer à sa peau. Si au départ, elle était plutôt fraiche au contact, elle prenait graduellement la même température du sang qu’elle aspirait, gonflant de manière uniforme au fur et à mesure que le ver grossissait.

Maladie, c’est un peu fort. Mais ça me donne une bonne idée des carences, des intoxications et autres. – Elle passa son doigt comme pour chatouiller la petite masse grouillante logé entre ces doigts. – En fait, je peux aussi collecter un échantillon de sang. – Elle essaya de ne pas rire, mais l’image qu’elle eut était si amusante qu’elle eut bien du mal à ne pas sourire. Car il pourrait aussi bien se le planter directement dans le front que ça marcherait tout autant. – On la pose sur la peau. Tout simplement. Il n’y a pas d’endroit recommandé. - Son vers sur sa propre main commençait à donner l’impression d’un doigts supplémentaire qui allait s’ajouter comme une mauvaise mutation génétique. – Tu préfères le poser toi-même ? – Peut-être qu’en le tenant dans ses mains, cela l’aiderait à mieux s’accoutumer à la petite créature et peut-être en être moins dégouté. – Comme toi, ses créatures sont beaucoup plus qu’elles n’apparaissent. – Et comme elle aussi, mais cela elle se gardait bien de le dire à voix haute.

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Thomas ne s’était pas attendu à recevoir un petit exposé sur les philtres d’amour mais il avait remarqué que le corps médical tendait souvent à s’expliquer, comme pour se justifier, dès lors qu’ils se mettaient à pratiquer leurs soins. A Sainte-Mangouste, le jeune homme ne comptait plus les discussions qui commençaient par « il faut que tu comprennes » ou « je vais t’expliquer ce qui va se passer ». C’était à la fois plutôt bien, et en même temps Thomas se demandait toujours à quoi cela pouvait bien servir. Les médecins s’y connaissaient mieux que lui, il n’allait tout de même pas refuser les soins…
N'ayant pas eu l’occasion de suivre les cours de potions, il trouva l’explication du fonctionnement de l’amortensia assez intéressante. Cela touchait à des choses profondes comme l’amour et les sentiments, il était assez fascinant de se dire que tout cela pouvait en quelque sorte être recréé artificiellement. Il se demanda quelle odeur fonctionnait sur lui, et se dit tout de suite que c’était l’odeur de l’infirmière, mais ça ne pouvait pas être le cas, que les effets secondaire du médicament lui troublaient précisément le jugement. Bizarre de se savoir trompé et pourtant ne pas parvenir à cesser de l’être.

- Ça doit être épuisant, commenta-t-il pensif, d’être tout le temps amoureux.

L’évocation détournée d’Azure lui fit néanmoins se demander s’il n’y avait pas effectivement une possibilité qu’elle drogue son jus de citrouille. Pas qu’il doutât de l’honnêteté de la jeune fille, mais c’était une expérience de pensée intéressante.

- Je ne sais pas si je lui en voudrais, si c’était le cas. C’est quand même de bons sentiments, même si c’est artificiel, non ?

Un peu comme lancer un sortilège d’allégresse à quelqu’un. Pas très sympa si on ne lui demandait pas la permission, mais ça restait assez bénin.

Un peu fasciné et rebuté, Thomas observait maintenant l’étrange ver se gorger de sang au contact de la peau de l’infirmière et se surprit à penser qu’il aurait bien aimé être à la place du ver, avant de trouver l’idée bizarre.
Il hocha la tête aux explications de la jeune femme, hésita à acquiescer quand elle lui proposa de le poser lui-même, mais la partie enfiévrée de son cerveau refusa de laisser passer une telle occasion d’un contact physique avec elle. Ce n’était peut-être pas une pensée très pieuse, mais elle était irrésistible.

- Non je préfère que vous le fassiez.

Il retroussa la manche de sa chemise et présenta son avant-bras à l’infirmière. Probablement que ça ne faisait pas mal, mais ça n’en restait pas moins impressionnant.

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C’était facile pour Poppy de donner les détails qu’une telle potion pouvait générer sur autrui; c’était l’excuse toute parfaite pour elle. Après qu’il lui eut avoué ne pas avoir le cours du professeur Bevans, elle se sentit l’âme pédagogue afin au moins de lui expliquer ce dont il faisait allusion. Il est vrai que les potions sentimental avait de quoi accroître l’imaginaire de plus un et les espoirs aussi de d’autre. N’était-ce pas justement à cause de cet engouement que cela avait même passé au-delà du mode de la sorcellerie, enflammant l’imaginaire des moldus?

Léger est l’amour quand il est constant. Cita-t-elle. Autant elle avait toujours aimé ces mots, autant elle-même ne les avaient jamais ressentis de cette manière. Si ça n’avait pas été de Fleur, qui, il y a de nombreuse années s’étaient mariée et eux plusieurs enfants, jamais elle n’aurait eu quelques brides d’un vision possible pour elle-même. Si ce n’est que fleur n’était beaucoup plus une sorcière du fait de sa nature qu’elle ne l’était elle-même.

J’imagine que oui. – Pouvait-elle-même dire avoir aimer par le passé de cette manière ? Son affection était toujours aller vers celles dont elle avait l’assurance qu’il était réel. Être aimé magiquement lui avait toujours semblé être aussi fautif que faire boire cette potion à quiconque. – Mais en voudriez-vous pareil de ces sentiments si c’était votre pire ennemi ? - Elle eut une expression dubitative. La potion n’affectait pas que si on appréciait déjà une personne, cela pouvait changer complètement le comportement qu’on avait avec lui ou elle. – Et que cet individus cherchait à vous manipulez pour son propre avantages ? Mais surtout, à votre détriment. - Après tout, ce n’était une arme bien cruel et un réveil bien sordide qui pouvait l’attendre à la sortie du manège. Certes, on ne pouvait pas faire faire n’importe quoi à une personne sous affect modifié par une potion, mais ça pouvait potentiellement laisser tout autant de ravage.

Le vers dans sur la paume de la main de Poppy continuait à gonfler, un peu plus rouge à chaque seconde que sa peau était connectée à elle. S’arrêterait-il par lui-même ? Elle n’en avait dit mot, mais quand elle ouvrit à nouveau le bocal pour accéder à la requête du jeune homme qui relevait sa manche, elle en sortit un second qu’elle donna en pâture à Léthé en le balançant sur le sol de planche de bois de la cabine. - Hop! - L’animal ne se fit pas prier et quitta rapidement le champs de vision de Thomas pour un léger saut vers le sol. Le volatil avait bien mangé mais rien n’était aussi appréciable qu’une gâterie offerte par sa propriétaire.

Le second vers attrapez à son extrémité, elle se pencha en avant pour soutenir le bras et éviter qu’il ne le retire précipitamment. Le vers entre des phalanges semblait de moins en moins s’agiter. Celui qu’elle tenait de son pouce et son index de la même main se tortillait vers l’avant-bras de l’apprenti. Elle le tint quelques instants ainsi avant qu’il ne se décide à adhérer à sa peau, comme s’il cherchait le meilleur endroit pour se fixer sur son épiderme.

Voilà. Reste plus qu’à attendre, un peu. – Elle retira sa paume d’en dessous de son avant-bras, ne cherchant pas à poursuivre le contact, déjà en alerte que chacun d’eux étaient source à problème. – Qu’alliez-vous faire aussi tard ce soir dans les bois ? – S’enquit-elle un peu étonné qu’il n’était pas déjà en chemin vers les grande porte du domaine de Poudlard à cette heure.

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Thomas n’était pas sûr d’avoir une opinion aussi tranchée à propos de l’amour. Certes il n’était pas en reste de ce côté-là, mais comment savoir si l’on était vraiment amoureux ? Cela ne se décrétait pas comme un rhum ou des courbature et les descriptions qu’on lui en avait faite étaient pour le moins vagues et étrangement comparables aux symptômes d’un mal de ventre.
A ces yeux, cela restait malgré tout quelque chose d’agréable. Peut-être pas aussi passionnel qu’on voulait bien le dire, mais indiscutablement doux, et largement plus sympa que presque toutes les activités qu’on lui avait proposé de faire jusqu’ici.

- Dans ce cas, répondit-il, ce n’est plus de l’amour, c’est de la manipulation. Si on a de mauvaises intentions c’est très différents.

L’infirmière, elle, n’avait pas de mauvaises intentions il en était sûr. Plus il écoutait le son de sa voix plus il était certain que c’était un être profondément bon et altruiste. D’ailleurs, quelqu’un qui soignait les gens ne pouvait pas être une mauvaise personne n’est-ce pas ?

Il se perdit quelques instants en contemplation du ver, avant de se le laisser appliquer sur le bras. Le contact des doigts de Poppy était frais et doux comme la caresse d’un mouchoir en soi. Thomas se vit un peu transporté ailleurs et sentit sa gorge se serrer, et craignit de voir quelques autres parties de son anatomie prendre la confiance. Il respira profondément par le nez pour éclaircir ses pensées tandis que déjà, à son grand soulagement et son grand regret, l’infirmière se reculait après avoir apposé la créature.

Il en avait presque oublié le ver et le fixa bêtement, réalisant tout d’un coup le très léger inconfort que provoquait la sensation de succion sur sa peau.

- Il prend beaucoup de sang ? demanda-t-il avant de secouer la tête. « Il y a un petit sombral qui est né la nuit dernière, comme ils dorment toute la journée on voulait aller voir si tout se passait bien et s’il courait normalement maintenant. »

Thomas ne pouvait pas voir les sombrals, ce qui le désolait, mais ça n’empêchait pas d’en prendre soin, de les brosser à tâtons en faisant attention et de leur apporter un picotin pour le dîner.

- Oh mais peut-être que c’est ça qui m’a tapé dessus ! comme ils sont invisibles, un accident ça peut arriver !

Il ne voyait pas trop pourquoi un sombral s’en serait pris à lui, en revanche. Soucieux, il fronça les sourcils. « Peut-être la mère qui est protectrice ? »

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Poppy portait une attention toute particulière à ce drôle de vers qui maintenant était bien accroché à la peau de Thomas. Elle avait beau en avoir un encore collé entre deux doigts, ce n’était pas comme si le résultat de sa prise de sang allait dénoter autre chose que sa santé de fer.

Hum. – Étira-t-elle calmement. Ça dépend de combien de temps on le laisse agir. Il ne se gorge pas indéfiniment. Il finit par se détacher par lui-même.

À défaut de boire jusqu’à exploser comme une ballon de fête étirer à son maximum. Bien qu’ayant un instinct de survie, ils n’en étaient pas moins pourvus d’un intellect. Quelques parts, les découpé en deux pour effectuer des analyses sur les prélèvements lui aurait semblé hautement plus meurtrier. Elle avait fait le vœu de guérir, et blessés aussi impunément un sorcier, voir même une créature, la répugnait hautement. L’histoire du sombral la fit sourire doucement, alors qu’elle en profitait pour mettre sa main en dessous du vers entre ces doigts pour le récupéré. Teint rouge; on ne peut plus normal.

Tu ne vois pas les sombrals?

Comprit-elle du sens que prenait sa dernière illumination en sous-entendant qu’ils étaient invisibles. Pour elle, ils étaient tout à fait visibles. Ils l’étaient depuis cette attaque sur Poudlard alors qu’elle n’était qu’une étudiante.

Et lui, non plus ?

Quel duo étrange, si ce n’est qu’un garde-chasse et un apprenti qui ne voit pas les créatures dont ils prennent soin… Si le regard de Poppy se fit plus intriguer encore, il se rabaissa aussitôt vers l’avant-bras du jeune homme et plus exactement le vers qui lui avait l’air de prendre ces premières teintes de couleur; s’apparentant plus à un orangé qu’à un rouge pour être plus exact. Les lèvres plissés, Poppy ne dit rien, avant d’encourager Thomas à poursuivre.

J’imagine que ça dépend de comment la harde vous perçoivent. Mais je doute que vous ne seriez alors sorti sans ecchymose d’un solide coup de sabot. À moins que vos capacités régénératrice n’aient décuplé.

Ce qui manquait dans les notes à son dossier médical, elle en était à peu prêt sur. Son esprit essayait de se remettre en tête les différentes couleurs que pouvaient prendre les vers, à Ste-Mangouste, elle ne les avaient utilisé que rarement pendant les dernières années, les cultivant et en gardant pour les urgences dans sa trousse de voyage. Ses dernières utilisations dataient de ces séjours chez les êtres des eaux dont le sang riche d’iode donnait une teinte d’emblé bleuté à toutes collectes qu’elles eut pu faire! Non, il fallait qu’elle remonte à encore plus loin pour trouver la réponse qu’elle cherchait dans les pans de son esprit. Les bruits d’un bouilloire qui commence à siffler doucement et de plus en plus fort, fit lever Poppy de son siège. Posant au détour le vers sur la table derrière elle, elle vint déplacer le support de la bouilloire sur le côté pour le retirer de sur le feu, accroupi devant l’âtre. Elle en profita pour prendre un outil pour retourner une des bouches, silencieuse.

Le vers s’est-il détaché ? – Chercha-t-elle à suivre le compte de la suite des évènements.

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Les paroles de l’infirmière rassurèrent un peu Thomas. Même s’il se doutait bien qu’elle n’allait pas laisser le ver se gorger indéfiniment de sang, l’idée que celui-ci puisse pomper jusqu’à plus soif et vider sa victime par la même occasion était assez répugnante. Une bien terrible façon de mourir, à n’en pas douter. Le jeune homme se demanda par la même occasion à partir de combien de ces créatures elles pouvaient devenir dangereuses si appliquées en même temps.
Les pensées morbides avaient le mérite de garder son esprit occupé, sans quoi il revenait comme aimanté vers l’infirmière, ce qui avait le don de le jeter dans l’embarras. Cette-dernière avait heureusement la présence d’esprit de lui faire la conversation, leur évitant à tous deux un silence confus.

Thomas secoua la tête.

- Non, on ne les voit pas, il faut avoir vu un mort pour ça. Tant mieux alors. Mais les sombrals sont habitués à être invisibles, ils se mettent pas sur le chemin des autres créatures, ou de nous du coup. Ce sont des animaux très doux en vrai.

C’était l’une des premières choses qu’on lui avait appris à leur sujet : bien qu’entourés d’une sinistre réputation, les bêtes en elles-mêmes n’étaient aucunement dangereuses, au contraire.

- Ils sont même plutôt protecteurs, c’est pour ça qu’on les utilise pour le transport, pas besoin de tout diriger ils font déjà attention à ne pas blesser leur cavalier. Mais du coup peut-être que la mère a voulu défendre son petit je sais pas.

Poppy avait sincèrement l’air de s’intéresser à leur métier et comme souvent – mais encore plus cette fois-ci – cela fit plaisir à Thomas. Il était toujours fier de parler de son travail, mais si cela avait en plus une chance d’impressionner la femme de sa vie… heu, l’infirmière, alors c’était merveilleux.

- Ce serait possible, demanda-t-il avec espoir ? Que le sang de loup rende plus fort ? Septi… enfin, Mr. Veturia dit que ça baisse l’espérance de vie. J’ai demandé apparemment c’est vrai, ça épuise le cœur sur le long terme. Moi je ne me sens pas si fatigué que ça, sauf les lendemains de pleine lune bien sûr.

En tant qu’ex-médecine de Sainte-Mangouste, Mrs. Wood devait savoir ce genre de chose sans aucun doute. Ce n’était d’ailleurs pas la première à le lui dire, mais Thomas aimait se faire confirmer les mauvaises nouvelles, comme pour vérifier que le diagnostic n’avait pas changé depuis la dernière fois.

Il suivit de dos l’infirmière s’activer près du feu, profitant qu’elle ne le voyait plus pour l’observer sans rougir. Il détourna toutefois le regard quand elle revint près du lit. Il en avait presque oublié le ver qui avait pris une teinte orangée sur son bras.

- Heu… on dirait oui.

La petite bouche de la créature qui faisait ventouse pompait avec moins d’acharnement et du bout du doigt, Thomas la repoussa légèrement pour voir qu’elle se décollait.

- Ça dit quoi ?

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Peu était les gens de son âge qui ne voyait pas les sombrals. Et pour cause! Le château de Poudlard assiégé par des mangemorts en cours d’adolescence était, semble-t-il, assez marquant en termes de meurtre pour réaliser la tangibilité de la mort. Ainsi, Poppy voyait les sombrals depuis son retour à l’école pour finir ces dernières années de scolarités. Elle ne s’était guère intéressée spécifiquement à ces créatures, mais comme toutes les autres, elles avaient fait parti des éléments de son cursus d’étude de Soins des Créatures Magiques jusqu’à la fin de sa scolarité. Jamais la médicomage n’en avait croisé dans les bois ou vivait sa mère et les siens, pendant toutes ces années ou elle avait les avait étudiés.

Hum. C’est une hypothèse intéressante.

Avant qu’elle relance sur le fait qu’il avait été trouvé sans séquelle physique, et s’intéressé sur de potentielle capacité de régénération plus importante qu’un simple cracmol. Elle avait délaissé l’espace, allant s’occuper de la bouilloire qui commençait à s’imposer en volume sonore avant de chercher des tasses dans l’espace qui semblait être un racoin ou la pauvre vaisselle délaissé du garde-chasse traînait ici et là.

Qui est ce Monsieur Venturia ? – Loin du monde choqué, mais surtout intriguée ne visualisant guère l’homme en question. Elle avait certes lu les dossiers médicaux de tous le personnel, mais le professeur de défense avait un drôle de nom qu’elle avait encore du mal à répéter alors il ne pouvait pas s’agir de celui-ci. Sans vraiment plus attendre de détail, elle poursuivit. – Et bien, oui. La transformation épuise tes réserves, ça demande à ton corps beaucoup et à ton cœur, encore plus. Sous forme de lupus, ton cœur bat deux fois plus vite; ce qui, en général, impose à ton cœur un rythme particulièrement endiablé durant cette période. D’autant plus lorsque tu t’élance à pleine vitesse. - Elle finit par trouver deux tasses qu’elle nettoya avec ce qui semblait être un chiffon très rudimentaire avant de les poser sur la table à côté de sa valise médicale, tout en demandant l’état du vers accroché à son avant-bras. Elle posa le chiffon replié sur son avant-bras avant de se pencher pour observer elle aussi l’invertébré et sa coloration.

Ça dit, en premier lieu, que tu n’as pas de venin dans le sang. Ce qui est une bonne chose. J’exclus donc les morsures ou piqure d’insecte ou de créatures. – Le voyant se décoller de la peau de Thomas, la femme vint le chercher entre son index et son pouce avant de le poser dans sa main opposé. – C’est pour le moins particulier. La dernière fois que j’ai eu un pareil résultat c’était sur une vélane très âgée. – Elle referma sa paume, avant de laisser son esprit analysé dans tous les angles l’information. – Tisane ? – Dit-elle en s’arrêtant devant son sac, un instant. Elle savait qu’il était encore sous l’adrénaline, hors elle n’aurait pas été lui donné un nouveau stimulant. Mais quitte à discuter, rien ne valait une tasse de thé. Et quitte à pensée à une solution à son problème, autant que ça soit dans l'état d'esprit qui y convenait.

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