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Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius
Lucius Byrne

Lucius Byrne



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Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Vampire
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Message(#) Sujet: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyVen 15 Mar - 18:53

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Ouverture. Rouge sur noir. Tout brûler. Ai-je vraiment besoin d’en dire plus ? La voiture ronronne sous mes fesses négligemment enfoncées dans la banquette arrière ; jambes croisées, épaules qui flottent au gré de la musique. Je sens le chatouillis de mes boucles taquiner le creux de ces joues mangées d’amertume, mais : je souris. Casque sur le crâne, coupé du reste de mes geôliers – pardon, de mes coach (insérer mépris ici) –, je souris. Grand sourire plein de dents, du genre tranquille ; du genre “je vous emmerde”. Du genre un peu borderline et surtout du genre insolent – toujours charmant, cela étant. Évidemment. Ce satané sourire qui fait oublier que je me cure les dents avec leurs os. Ils ne méritent rien de plus, ces sales rats. Traîtres à leur propre espèce. Et ils osent s’appeler vampires ! À couiner dès que j’ai un peu de sang sur le menton. Ils n’ont jamais vu de documentaire animalier, moi je vous le dis (ou éventuellement ceux de Disney+). ‎Enfin, ce n’est pas le pire. Le pire, c’est qu’ils m’ont annoncé juste avant de partir que toute la foutue école était au courant. Ils avaient l’air très fiers d’eux, les imbéciles. L’air de dire “oh bah, c’est bête alors, tu ne pourras pas les entourlouper !” Zut, alors. C’est vrai que j’ai déjà laissé si peu de choses m’arrêter. (Non.) Ça ne m’empêche pas d’être en colère, bien sûr. J’ai vaguement envie de leur trancher la gorge le plus grossièrement possible avec le bout de mes canines – et éventuellement dessiner un “désolé” avec leur sang sur leurs fronts. Ils m’ont dit que c’était important, de faire bonne impression. Je suis bon élève !
‎‎  ‎ Je m’abstiens, toutefois. D’une part, parce que je dispose d’un redoutable instinct de conservation ; il m’a tenu en vie jusqu’ici, ce n’est pas rien. Enfin, en vie… On se comprend. Et d’autre part, parce que je suis calculateur. Laisser éclater ma colère ici, dans cet habitacle étroit entouré de mes tortionnaires, est une idée humant bon le fumier. Et je déteste les mauvaises odeurs. Me retrouver à nouveau affublé de leur atroce muselière ? Très peu pour moi. C’était suffisamment humiliant comme ça, je n’ai aucune envie de tenter le diable – ils comprendront sans doute plus tard que c’est eux qui ont tenté le diable en me tournant en ridicule, mais, eh bien, tant pis pour eux. Pour l’instant, le mieux que je puisse faire pour me venger est de détruire tous leurs efforts pour redorer l’image des vampires aux yeux du grand public. Rien de très compliqué pour parvenir à mes fins : il me suffira d’être moi-même.
‎‎  ‎ La voiture atterrit – puisque oui, elle volait, vous ne croyez quand même pas qu’on transporte un vampire problématique sur des voies moldues ? (Par contre, le lâcher dans une école pleine d’enfants, ça, aucun souci. Cependant, je ne vais pas m’en plaindre. Ils sont tendres à souhait.) Je m’extirpe du véhicule avec ma grâce naturelle – figurez-vous un danseur tout en longueur, là, voilà… Parfait. Je ne résiste pas à me fendre de quelques pas de danse en chantonnant, parfaitement indifférent à l’air grave et aux beaux costumes de mes accompagnateurs. “I’ll be what you wanted” – petite pirouette – “Kept inside, I won’t let go” – twist élégant – “’Til I burn beyond control.” Je m’incline, toujours souriant ; sous aucun applaudissement ! Les goujats ! “Ça te fait rire ?” aboie mon tuteur, probablement en me fusillant du regard. Je ne prends pas la peine de le regarder et me contente de m’étirer langoureusement comme un gros chat satisfait d’avoir cassé la tasse laissée au bord de la table. “Atrocement.” Ces gens-là ne connaissent pas le second degré, hélas. Encore que dans ce cas précis, je leur accorde que je suis mortellement sérieux.
‎‎  ‎ Ainsi, c’est encadré comme un prisonnier transféré d’une prison à une autre qu’on m’amène jusqu’au château. Si seulement ils déployaient toute cette énergie dans la collecte de sang humain, je serais beaucoup plus sage ! Question de choix. Un homme malingre aux airs de souillon vient nous ouvrir le portail – toujours affublé de ses deux hideux sangliers – et je capte immédiatement sa jugulaire palpitante. Il est anxieux, effrayé même. Impossible de résister. Je lui offre mon plus beau sourire rayonnant, laissant mes canines percer mes gencives en silence. Aussitôt, le type sursaute et recule. Sentant la furie autoritaire de James dans mon dos, je me pare de mon plus bel air désolé, plaque ma paume sur ma bouche et m’exclame d’une petite voix : “Oh, mes plus plates excuses ! Je ne me contrôle pas très bien encore.” C’est complètement faux, mais cette blague ne prend pas une ride ! Je souris toujours en pénétrant dans le hall, avant de lisser mon expression lorsque James enfonce ses griffes dans mon épaule. Je me dégage sèchement sans lui adresser un regard. Aucun humour, celui-là.
‎‎  ‎ Je me renfrogne lorsqu’il tend la main pour récupérer le casque devenu inutilisable une fois dans l’enceinte de cette maudite école. Pognes qui s’serrent, sueur qui roule le long d’la colonne pleine d’vertèbres acérées comme des éclats d’verre pilé, envie d’fuir, envie d’retourner s’gorger d’la gorge des inconnus d’la rue. Envie d’tout casser. Allez, Lulu, ce n’est qu’une bande d’enfants capricieux et manipulables. Et puis, ils sont sûrement des centaines à être suffisamment appétissants pour correspondre à mes goûts. Un peu consolé par cette pensée, j’attends sagement que le domestique – le souillon, là, aucune idée de son rôle – nous ouvre les portes de la grande salle. Bondée, la grande salle. Tout le monde est attablé et se tourne vers le spectacle que nous offrons. Nous sommes visiblement attendus. Je retiens mes yeux de rouler dans leurs orbites lorsque mes tuteurs tirés à quatre épingles s’avancent avec leurs airs de politicards Leader Price et choisis plutôt d’avancer derrière eux en souriant, l’air de rien. Ils me fixent tous comme si j’étais une bête de foire, sans réaliser que la seule personne qui va à l’abattoir dans cette salle, c’est le directeur qui se retrouve coincé avec mon cas sous la pression du ministère.
‎‎  ‎ Je croise les bras dans le dos, avançant lentement pour tenter de dévisager toute cette chair qui sent bon. Envie d’les croquer, ces bêtes bambins mignons. Mes narines frémissent et j’enfonce mes doigts dans ma peau pour retenir l’envie dévorante de renifler ce festin comme un animal laissé trop longtemps en cage. Il faut que je reste calme ; quand bien même je n’ai plus aucune raison de faire semblant, désormais, ce n’est pas en leur filant la frousse collectivement que je pourrais séduire quelques inconscients pour me sustenter convenablement. Hors de question que je suive plus longtemps cet atroce régime végétarien qui me donne la nausée. Je sais que j’ai un nez particulièrement délicat pour un vampire, mais comment peuvent-ils pas ne pas sentir cette horrible senteur de bestiau qui se dégage de l’hémoglobine ?
‎‎  ‎ Peu importe. Je suis en mission séduction – à ma sauce. Bien droit, sans me presser, je souris un peu plus et me mets à les saluer comme la reine d’Angleterre en plein défilé. Ça frissonne dans les rangs, ça s’exclame, ça me regarde noir du côté de la table du personnel. Ce qui me pousse à sourire encore plus et à leur lancer de petites phrases de starlette comme “Vous allez bien ?” ou encore “Eh oui, c’est moi !” Honnêtement, j’adore. À deux doigts de leur faire des clins d’œil et de leur envoyer des baisers. Malheureusement, mon instant de gloire s’efface au profit de mes ennuyeux tuteurs qui, une fois parvenus à la table professorale, se fendent d’un discours démagogue. Bla bla, le vivre-ensemble, bla bla, vampire végétarien, bla bla, il ne vous fera rien. Je suis sage comme une image, je ne ris même pas ! Eh, est-ce que ça ne mérite pas quelques bons points, ça ?
‎‎  ‎ Je parcoure la foule des yeux, mais impossible de distinguer qui que ce soit là-dedans. Tout est trop chaud, trop vif, trop appétissant. C’est dur de me concentrer. Je finis par me fendre d’un clin d’œil en voyant un minus de deuxième année de Serdaigle soupirer face à la longueur assommante du discours. Moi aussi, j’ai envie de soupirer, pas de rester planté là comme un élève modèle obéissant en attendant qu’on m’envoie gambader dans mon futur garde-manger. Heureusement, James sent que je commence à être fébrile et coupe court à la promenade de sa bête de foire. Un joli prétexte de fatigue du voyage plus tard, je ressors de la grande salle en inspirant longuement dans le col de mon manteau fourré. Histoire de redescendre en pression. Il me faudra quelques semaines pour ne pas avoir les yeux fous à chaque fois que je me rends dans l’open-bar – enfin, la grande salle, pardon.
‎‎  ‎ Mon tuteur me sort de ma torpeur de sa manière délicate habituelle : c’est-à-dire en m’attrapant au collet pour me traîner plus loin, dans un couloir déserté. “Je n’ai rien fait !” Pas encore. “Pas encore” corrige-t-il, les yeux ronds comme les miens lorsque je sens un bon cru. Bon, je vais éviter de jouer à l’imbécile, il n’est pas très bien luné, aujourd’hui. “Tu sais ce qui t’attend si tu fais du mal à qui que ce soit. Il y a des vampires qui crèveraient d’envie d’être à ta place. Si tu gâches tout… Tu ne manqueras à personne.” Oh ça, je n’ai aucun doute. Je me contente d’acquiescer, sans sourire cette fois. James commence (enfin) à me cerner. Ce n’est pas trop tôt, mais ça ne m’arrange pas des masses. “Je serai sage comme une image.” Je vois bien que personne ne croit à ma promesse, mais ils doivent bien s’en contenter. L’ordre de mon transfert vient d’un gros bonnet, ils n’ont pas plus le choix que moi. Et après on me demande pourquoi je préfère ne jamais me mêler de politique !
‎‎  ‎ Les elfes ont déjà monté mes bagages dans ma chambre – apparemment, j’ai le droit à des appartements privés, si ce n’est pas beau ! Une vraie star. Ils me bassinent encore un peu et mes pensées dérivent vers d’autres horizons. Honnêtement, je connais leurs petits discours rayés par cœur, inutile de me les farcir une énième fois. Enfin, Dieu merci, ils me lâchent la grappe ; me rappellent d’un air menaçant que l’on se revoie la semaine prochaine pour un état des lieux. Si je me comporte bien, les contrôles s’espaceront pour devenir mensuels. J’en rêve ! Ne plus voir leurs faces de crapauds belliqueux à la belle saison – rien ne me ferait plus plaisir. Ils me saluent, me disent au revoir. Oui, c’est cela. Au revoir. Il n’y a que devant leur tombe fraîche que je pourrais lâcher quelque chose d’approchant à une salutation sympathique ; comme rest in peace, les amis, et rôtissez bien en enfer. J’irai fumer vos restes dans un coin tranquille quand je vous rejoindrai.
‎‎  ‎ Bon. Il est clair que je devrais me comporter comme un petit toutou obéissant cette première semaine, au moins. Cependant, je ne vois pas trace du domestique effrayé qui m’a accompagné jusqu’ici. J’imagine qu’il n’a pas voulu ressortir de la grande salle sécurisante pour se retrouver seul avec la créature du diable. (Ma mère aurait adoré m’appeler comme ça.) À la place, c’est un elfe de maison qui apparaît de nulle part pour me faire monter jusqu’aux chambres individuelles. Évidemment, on ne me montre pas la direction des dortoirs ; ils ne sont pas fous. Je remercie aimablement l’elfe de maison – toujours être poli avec la vermine, elle peut servir au moment où l’on s’y attend le moins – et me laisse quelques instants pour détailler ma prison dorée. Mes affaires s’y trouvent, prêtes à être déballées – ainsi que, oh ! douce faveur, une poche de sang soigneusement mise en évidence sur ma valise. Mes tuteurs ne sont pas fous, eux non plus. Un vampire nourri et isolé a plus de chances de se tenir sage, mais…
‎‎  ‎ Mais, eh bien, je suis moi, alors je ressors sans même boire – quel self-control, admirez – pour errer dans les couloirs. Il va bien falloir que je me remémore la géographie des lieux et m’approprie mon nouveau terrain de chasse. Autant profiter que tout le monde soit occupé ailleurs pour fureter librement. Mes pas me mènent dans l’autre aile du premier étage et je ne remarque pas vraiment que je me déplace comme un soir de chasse ; pointes de pieds tendues, muscles bandés, silencieux comme la nuit tombant sur une rue glauque. Seule une odeur étrangement familière et étrangère à la fois me fait me redresser d’un coup et faire volte-face, sur le qui-vive. D’abord, je cligne des yeux ; histoire d’être certain de ne pas avoir une poussière inopportune dans l’œil, mais non, ce n’est pas une tache. Ce n’est pas qu’une simple élève, d’ailleurs, qui se tient devant moi dans ce couloir – c’est Agatha. Mes lèvres s’entrouvrent, tout aussi figées que le reste de mon corps stupidement ébahi. “Eh bien, tu es drôlement vivante pour une morte.” Je plaisante, mais je n’en mène pas vraiment large. Mes yeux cherchent instinctivement les angles morts de l’adolescente, la plus petite faiblesse qui me permettrait de prendre l’avantage si elle s’avisait de s’en prendre à moi. Parce que, ne nous mentons pas, si Agatha Kline est en vie devant moi, c’est pour me faire la peau et s’en faire une tapisserie. Si elle a bon goût, elle l’accrochera dans l’entrée de son dortoir, ça fera fureur auprès des autres élèves.
credit; Salaï (code); StrangeHell (icons)
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Agatha Kline

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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyVen 15 Mar - 20:33


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


J

'ai manqué de brûler cette annonce en la lisant sur le panneau d'affichage, consommée par une fureur vive et lancinante. D'ordinaire friande des nouvelles fraîches, je me faisais une joie de trouver de la matière pour le prochain épisode du podcast... Or, il n'y a sur ce maudit morceau de parchemin que de mauvais augures. La venue d'un vampire, du clan de Stonehenge. Un certain Lucius Byrne. Pourtant, je sais intimement que c'est lui. Mes ongles s'enfoncent dans ma paume si profondément que la marque qu'ils y laissent a quelque chose d'animal... J'ai manqué de vigilance, me dis-je en parcourant brièvement les lignes rédigées de la main de notre directeur. Derrière moi, les filles de Gryffondor commentent les messages ridicules écrits par des Roméo en mal d'affection qui se croient poètes, mais leurs bavardages ne me parviennent que comme un vague murmure, étouffés par ce message prophétique qui annonce la venue de mon prédateur naturel. "Qu’est-ce que t’en dis, Agatha ? Tu n’as rien dit depuis le… " « Vous voulez pas la fermer ? » répliqué-je aussitôt d’un ton mordant. Puis, sans préavis, je tourne aussitôt les talons en direction des escaliers ; Jenny et Susan échangent un regard interloqué. Je n’ai même pas encore fait quelques mètres vers la porte que je les entends déjà chuchoter… elles parlent de moi, sans aucun doute. Ce n’est pas important. À vrai dire, ce soir, rien ne l’est plus que cette apparition tout droit venue du passé, revenue pour me hanter.

J'erre au hasard dans les couloirs, manifestement désorientée. Cela fait presque deux ans que je prépare ces retrouvailles, que j'imagine mille-et-un moyens de lui faire regretter son acte, que je suis allée jusqu'à tailler un pieu en chêne pour clore définitivement ce chapitre maudit de mon existence... Et pourtant ce soir, je n'ai pas de plan. Sa venue m'a prise au dépourvu, quand je ne l'attendais plus. Je m'arrête à l'angle, près de la porte des toilettes, et m'adosse au mur de pierre pour reprendre ma respiration, mettre de l'ordre dans mon esprit. C'était bien lui... et quoi qu'il en coûte, je dois le retrouver. Aussi, je laisse le dîner se dispenser de ma compagnie, traversant la bâtisse d'escaliers en escaliers, passant d'une tour à une autre... Je ne réfléchis plus. Une demi-heure s'écoule, je commençais à me dire que mon cerveau alimenté par mes craintes intimes avait été jusqu'à imaginer sa présence ici... Et puis, à un angle de couloir du premier étage, je tombe nez-à-nez avec lui. Le vampire qui s'est repu de mon sang jusqu'à la dernière goutte. Je me fige devant lui, les traits de mon visage déformés par la surprise et la colère. “Eh bien, tu es drôlement vivante pour une morte.” m’adresse-t-il, sur un ton léger. Un ange passe, silence. J'entends l'écho lointain de la cloche, me rappelant qu'au-delà de cette bulle dans laquelle nous nous trouvons, il y a encore de la vie, dans cette école. J’entrouvre la bouche et la referme aussitôt, me retenant d’imploser. Il se croit drôle ? C’est la première fois que je le revois, en presque deux ans, depuis notre rendez-vous macabre dans les rues de Boston. Et tout ce qu’il trouve à dire, c’est que j’ai l’air vivante… ? Par Carmilla Sanguina, je devrais l’étriper de mes propres mains et offrir ses organes vitaux en purée aux Sombrals. S'il a le visage de ce type dont je suis tombée bêtement amoureuse autrefois, mon expérience malheureuse me protège désormais de son influence tentaculaire... Je sais qui il est. L'image de sa mâchoire, armée de puissants crocs pointus se refermant sur mon cou frêle, ne me quittera jamais...

Mais je ne lui cèderais pas, pas une seconde fois. Les choses ont changé, depuis que j'ai succombé à son charme venimeux : aujourd'hui, je suis déterminée à le faire payer. Au prix du sang et de sa chair. Je fais un pas dans sa direction, puis un autre, faisant claquer mes talons sur les dalles de pierre. Les portraits bavards se taisent, mes yeux ne quittent pas les siens. « Ne t’en fais pas, je suis revenue des enfers pour une bonne raison. » Le menton levé, le dos droit, je dissimule mes doigts tremblants dans les poches de ma robe. Mes doigts effleurent le bois de prunellier, et je sens un courant électrique me parcourir à son contact. L’adrénaline, sans doute. Et lorsque j’extirpe ma baguette, je la plante droit sur son sternum. "Ne pas trembler" me répété-je en enfonçant l’embout, dans l’espoir qu’il soit sensible à la douleur, hélas trop faible comparée à celle que je rêverais de lui infliger. Je ne le laisserais pas me déstabiliser : il y a un peu de passage dans ce couloir, mais je me tiens si proche qu’il est difficile de voir que je le menace. Il est si près que je peux entendre sa respiration… et tandis que je le tiens en joue, je vois sa poitrine se surélever doucement : vous ne trouvez pas ça ironique, pour quelqu’un qui n’a qu’un amas de tissus organiques et de pourriture à la place du cœur ? « T’y ramener avec moi. » chuchoté-je, avec une drôle de lueur dans le regard. J’ai si longtemps rêvé de ce moment, de l’avoir à ma merci pour prendre une revanche spectaculaire sur lui, que la réalité ne semble même pas à la hauteur. Comme je le hais… !

Je voudrais hurler, lui déballer toutes les horreurs qu'il m'a fait vivre, sans même en avoir conscience. Où était-il, pendant que je souffrais le martyr, dans le fin fond de l'Utah ? Où était-il quand l'appel du sang était si fort que j'ai songé, l'espace d'un instant, à vider mon père du sien et à le laisser croupir au milieu de notre appartement miteux ? Où était-il, quand on m'a renvoyée d'Ilvermorny parce que la direction craignait qu'un jeune vampire dans leurs rangs ne leur crée des ennuis... ? Ce salaud avait l'air de bien s'éclater, sûrement à planter ses crocs là où ça lui chantait. Mais maintenant qu'il a décidé de rentrer au bercail, j'ai deux mots à lui dire ; après tout, c'est pour lui que je suis venue en Écosse, et il n'est pas trop tard pour me venger de l'effroyable affront qu'il a osé me faire subir... « On a des comptes à régler tous les deux, n’est-ce pas, Chase ? » demandé-je, en inclinant la tête, sans le lâcher du regard, ni relâcher mon emprise autour du manche de ma baguette, qui s'enfonce sur sa poitrine. Chase. Lucius. Ou quel que soit le nom ridicule dont il s’est affublé cette fois-ci. Grâce à quelques recherches sur internet, j’ai réussi à retrouver sa trace deux ou trois fois, et toujours sous une identité différente... Qu’importe. À mes yeux, il restera toujours celui qui m’a abandonnée après m’avoir ôté mon humanité. Et il n'y aura pas besoin de sépulture, pour le cadavre misérable qu'il laissera, quand j'en aurais terminé avec lui.


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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyVen 15 Mar - 22:05

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Évidemment, elle ne goûte pas ma plaisanterie. Je pourrais m’atermoyer sur son manque d’humour, mais disons que je peux entendre qu’elle nourrisse quelques griefs à mon encontre. Il faut dire que notre dernière rencontre n’était pas tendre ; je pense qu’on peut même dire que j’ai l’ai un peu tuée. Mais seulement un peu, puisqu’elle se tient là, devant moi, bien vivante. Une seule explication s’impose à moi : je l’ai transformée en vampire. Oups. Sincèrement, je suis assez déstabilisé et mon cerveau se trouve plutôt privé de sa substance ordinairement bouillonnante. C’est… inattendu. À ma connaissance, c’est la première fois que je me retrouve confronté à un semblable de ma confection. Si je suis parfaitement honnête avec moi-même, il y a de ça, mais il y a aussi le fait que c’est Agatha. Ces dernières (longues) décennies ont passé dans un ennui las, aspirées par une léthargie indifférente qui m’a gagné plutôt rapidement avec les vingt premières années de ma nouvelle condition. Très peu de choses me touchent, désormais ; les gens encore moins que les objets. Mais Agatha… Agatha reste la seule personne de ma longue existence à avoir partagé une véritable connexion avec moi. Ce n’est donc pas une proie comme une autre ; et, à l’origine, ce n’était pas une proie du tout. Disons que mes crocs ont glissé sur sa gorge un peu trop facilement.
‎‎  ‎ Le silence s’étire, sans que personne ne le rompe. Je lui ai donné la réplique, c’est à son tour de me la donner. Pourtant, elle ne dit rien. Elle n’amorce pas un seul geste, alors que je suis préparé à recevoir une attaque. La cloche signe la fin de notre face-à-face, précédant le lent envahissement des couloirs par les élèves ; c’est aussi la fin de son opportunité – celle de me tuer. Je suis indubitablement soulagé, puisque je n’avais pas spécialement prévu d’affronter une vampire en furie ce soir. Rappelons que je suis censé me tenir à carreau, cette semaine ! Un meurtre ferait tache, soyons clairs. Et je n’ai absolument aucune envie de me retrouver à nouveau muselé comme un clébard.
‎‎  ‎ Elle ouvre la bouche pour la refermer aussitôt, l’air tout aussi pris de court que moi. Le spectacle d’une Agatha bouche bée est relativement rare, vous pouvez me croire. D’ordinaire, elle est à peu près aussi prolixe que moi. Ensemble, nous étions infernaux. Et un bref instant, je me sens mélancolique. Combien de personnes ont su me tirer des sourires sincères et des éclats de rire réjouis comme elle le faisait si facilement ? Les gens sont si ennuyeux, de nos jours. Tout juste bon à être saignés comme des porcs. Mais ce temps de regret me passe très vite, car voilà qu’elle s’avance vers moi d’un pas déterminé sous le regard anxieux des tableaux. Elle me regarde droit dans les yeux, dressée et fière comme une panthère assurée de capturer sa proie. Un sourire me démange. Parce que je suis plus fort, plus vif, plus expérimenté, c’est vrai ; mais aussi parce que j’aime ce spectacle. Deux choses m’ont fait me sentir vivant au cours de ma longue existence : le frisson de la traque et Agatha. Elle dégage quelque chose de magnétique, derrière son manque de culture et ses airs superficiels ; elle a le truc. Si elle acceptait de me suivre en tant que mon égale, je pourrais lui apprendre tellement de choses…
‎‎  ‎ La haine qui flambe dans son regard ne me lâche pas et sa réplique – plutôt sympathique, au demeurant – est reçue cette fois par deux commissures inévitablement relevées. “Ah oui ?” Je badine, dans l’expectative. Le véritable moment de danger est passé, elle a manqué son occasion ; alors, je ne suis pas inquiet. J’ai l’avantage dans un corps-à-corps et les témoins pourront attester que ce n’est pas moi qui l’ai agressée. Elle serait perdante ; et elle est suffisamment intelligente pour le savoir. Je saisis le tremblement furtif de ses mains, qu’elle dissimule dans se poches. Sa baguette, évidemment – qu’elle me fourre dans le sternum, la garce ! J’étouffe un “Hmpf” en grimaçant. “Ce n’est pas très courtois, ça.” Ma nonchalance n’a cependant aucun effet sur sa détermination, qui me chuchote son désir de m’entraîner aux enfers avec elle. Je hausse un sourcil sceptique. “Mais n’y sommes-nous pas déjà ?” Ce n’est peut-être pas le moment de faire de la philosophie, mais je suis quelqu’un de plutôt pragmatique. Très bien, elle m’en veut de lui avoir sauté dessus. J’entends ! Ce n’était pas non plus très courtois de ma part. Mais sa vengeance va-t-elle changer quoi que ce soit à ce qui est fait ? Je ne suis même pas sûr qu’elle en serait satisfaite. Si j’étais à sa place, je me ferais danser une salsa endiablée sur des braises ardentes un petit moment.
‎‎  ‎ Nous avons des comptes à régler, oui, très bien. Ma grimace s’étire davantage en entendant mon pseudo. “Pas mon préféré, celui-là. Je n’étais pas très inspiré quand j’ai pris cette identité.” Il faut cependant que je me rende à l’évidence : sa tête penchée de prédatrice et son ton n’invitent pas à l’échange de politesses. Il va falloir que je sois un minimum sérieux ; ô monde cruel. Mes traits s’affaissent, délaissant le masque pour cette fois, et j’entrouvre les lèvres mais… mais, mais, mais cette odeur ! Je me penche vers elle, vers sa gorge pour sentir délicatement. “Tu sens toujours bon. Mais tu ne me donnes plus faim.” La constatation est étonnamment teintée de soulagement. Je me recule avant qu’elle ne me frappe – sait-on jamais – pour la détailler d’un œil critique. “Tu es furieuse, je comprends. Je n’avais pas l’intention de te mordre, mais…” Je hausse les épaules, relevant une lèvre pour laisser entrevoir une canine à demi sortie. Je me souviens de la douleur et de l’absence de maîtrise de mes crocs, au début ; à présent, c’est comme enfiler une paire de chaussettes – complètement anodin. “Maintenant, tu sais qu’on ne se maîtrise pas toujours.” Inutile de tergiverser, je sais qu’elle a forcément déjà été confrontée à une tentation étourdissante, à s’en frapper la tête contre des murs. C’est comme ça pour tout le monde – enfin, tous les vampires. “C’est aussi trivial que ça.” Et, pour une fois dans ma vie, c’est la stricte vérité.
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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptySam 16 Mar - 0:22


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


L

e voilà. Le teint plus pâle, me semble-t-il... les cheveux légèrement plus longs, le regard toujours aussi glacial. En face de moi, désarmé, à ma merci, comme je l'avais imaginé durant des mois. J'ai vécu cette scène des dizaines et des dizaines de fois, avec un réalisme si saisissant que je croirais bien que cet échange a déjà eu lieu... Mais la réalité est bien plus décevante. Je voudrais trouver des mots suffisamment forts pour exprimer tous les sentiments contradictoires qui m'habitent en ce moment... À la place, je suis obligée de composer avec ce qui me vient à l'esprit, tout en cherchant à comprendre ce que ce monstre peut bien avoir dans la tête. Parce que je refuse de croire qu'il soit venu sans intention dissimulée... Une chose est sûre, il ne me fera certainement pas compatir pour son cas, je me fous bien des saloperies qu'il a pu vivre. « Non. Crois-moi, tu n’as aucune idée d’à quoi ça peut ressembler. » lâché-je entre mes dents en lui adressant un regard furieux. Moi, j'y ai goûté à ces abysses, et c'est entièrement de sa faute... ! Cet été horrible, passé dans ma chambre à Salt Lake City, à contempler quel néant vertigineux était devenu mon existence... Il a jamais ma nature et je ne le lui pardonnerais jamais. Je m'empresse d'ajouter, en tapotant sa poitrine de l'embout de ma baguette. « Mais je peux toujours faire de ta vie un cauchemar, ça te donnera un bon aperçu. » Et je suis tout à fait sérieuse : j'ai une profonde envie de le faire souffrir. L'ennui, c'est qu'aucun moyen ne semble suffisamment bon pour cela... Avec ce léger rictus qui lui déforme les lèvres, il semble intouchable, bien au-delà de toutes les menaces qui peuvent peser sur lui.

Furieuse, j'étudie la grimace qui parcourt son visage lorsque je lui remémore qui il était autrefois ; j'aurais du me douter que rien de tout cela ne comptait pour lui. « Alors tout était faux, bien sûr. C’était comme un petit jeu, pour toi. » J’articule chacun de mes mots lentement, les faisant résonner d’une voix accusatrice tandis que j’appuie ma baguette contre son torse. Pourtant, la menace est vaine… Je n’ai même pas un sortilège qui me vient en tête. Son ton badin m’irrite profondément : je le déteste de prendre tout cela avec légèreté alors qu’il a réussi à bouleverser mon existence d’un simple coup de mâchoires. Mais non, pour monsieur, tout cela, Ilvermorny, Chase Wilburn, Willow Gillespie, moi… ce n’était qu’une identité de plus pour mener sa vie monstrueuse tranquillement ! Pendant que je buvais ses paroles et que je relisais ses lettres, il se foutait bien de ma gueule. Et le pire de tout, ce qui me met hors de moi, c’est d’imaginer que je n’ai probablement pas été la seule… J’ignore combien de vies il a vécues hors des États-Unis, mais elles ont dû être nombreuses, à croire elles aussi à ses simagrées, à rire à ses plaisanteries, à poser un pied dans la gueule du loup.

Force est de constater que ce combat ne se joue pas à armes égales. Je suis complètement désarçonnée, mise à mal par son retour trop soudain, auquel je n'ai pas su bien me préparer, par les souvenirs douloureux qu'il ravive en moi, par les vestiges d'affection que j'ai pu lui porter autrefois, par la haine vive qu'il m'inspire désormais. Mais lui... c'est comme s'il se délectait de la situation. Il semble si différent de celui que j'ai connu que c'est comme s'il s'était divisé en plusieurs personnalités... Ce qui m'amène à me poser une question cruciale, en le regardant : qui est-il, au fond ? Il prétend qu'il n'avait pas l'intention de me mordre... Je veux bien le croire, mais ça ne m'aidera certainement pas à le pardonner. Même si une petite voix me susurre de faire pour de bon le deuil de ce type que j'ai connu, je ne peux m'empêcher de réagir vivement lorsqu'il me provoque. Et lorsqu'il affirme que je ne lui donne plus faim, mon visage se fige ; la main qui tient le tient en joue se ramollit, relâchant son emprise... « Qu’est-ce tu viens de dire ? » Je devrais ôter ma baguette de son sternum pour la lui planter dans le gosier et le regarder s’étouffer avec, ça lui éviterait de raconter des insanités. Apprendre qu'il était un vampire psychopathe aurait du être la pire vérité qu'il pouvait m'asséner... mais l'entendre, lui, de sa petite bouche de traître déclarer avec une quasi-indifférence que je ne lui fais plus grand effet dépasse largement ce que je peux supporter.

Aussi, je m'empresse d'essayer de me souvenir des cours d'Aylmer, cherchant dans ma mémoire si le programme nous enseigne une incantation permettant de transformer son interlocuteur en bouillie : c'est tout ce que mérite ce connard... ! Et le pire, c'est qu'il n'en a manifestement pas fini. « Non, non non non. Ne commence surtout pas à te comparer avec moi. » Fut un temps où j'ai peut-être été réceptive à ses beaux contes, prenant ses mensonges empoisonnés pour paroles d'évangile, mais ma naïveté a été enterrée avec mon humanité. Je me surélève légèrement, essayant de me grandir pour arriver à sa hauteur, le torse fier, la gorge gonflée d'orgueil. « Je suis comme ça à cause de toi. Et toi, tu es une erreur de la nature, c’est tout à fait différent. » Qu'est-ce qu'il croit ? Que parce qu'il m'a changée en vampire nous allons gentiment créer une solidarité inter-espèces et aller les chevreuils ensemble ? Plutôt avaler une gousse d'ail entière. Mon ressentiment à son égard n'est pas prêt de s'éteindre, en presque deux ans il a eu le temps de me consumer comme un grand feu de joie. La baguette toujours plantée sur son torse, je demeure immobile ; autour de nous, le monde a cessé de tourner. Je ne distingue plus les élèves, ni les portraits, navigant dans un drôle de flou artistique... Voilà bientôt une vingtaine de mois que je suis établie à Poudlard et ce type a réussi à troubler mes principaux repères en un temps record. Considérant que nous ne pouvons décemment cohabiter comme des êtres civilisés lui et moi, il va maintenant falloir que je détermine la marche à suivre. « Maintenant, parlons de ton plan. Il consiste en quoi, te repointer ici comme si de rien n’était ? ». Je ne sais même pas ce que j'attends de sa part... quelles que soient les couleuvres qui s'apprêtent à sortir de sa bouche, elles sont porteuses de mauvaises nouvelles, c'est certain.


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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptySam 16 Mar - 17:32

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Oh, qu’elle est furieuse ! Je le vois dans son regard durci comme du métal tout juste refroidi, dans ses mâchoires contractées dans un réflexe primal. Pour ma part, je suis parfaitement détendu à présent que la cloche a retenti. La réalité joue en ma faveur ; l’intelligence d’Agatha également. Elle ne me touchera pas. Elle a beau presser le bout de sa baguette contre mon sternum, je ne suis pas le moins du monde sur la défensive. Si j’ai pu me débattre – toutes proportions gardées – lorsque ce jeune crétin de Gillespie m’a agressé, je sais qu’il est dans mon intérêt de me laisser faire si elle m’attaque. Ce serait même me faire une fleur que de me faire passer pour la victime ; et elle le sait. Ça aussi, je le vois dans ses yeux.
‎‎  ‎ Sans surprise, elle me rétorque que non, je ne sais pas ce qu’est l’enfer. Quelle douce naïveté. Je me contente de hausser un sourcil dubitatif accordé à une commissure relevée en coin moqueur. Allons, chérie. Je ne te mentirai pas, mais ne sois pas de mauvaise foi. Si je n’en avais pas bavé, je ne serais pas aussi redoutable ; aussi cruellement indifférent à une longue liste de succulentes atrocités. Loin d’avoir fini, elle agite sa baguette contre mon corps en guise de rappel. Faire de ma vie un cauchemar ? Un petit rire m’échappe, soigneusement composé d’un accent incrédule. “Tu es délicieuse, lorsque tu es furieuse.” Sans avertissement, j’approche mon visage du sien pour souffler doucement sur ses lèvres ; rappel aussi cruel que sensuel d’une intimité autrefois partagée. “Mais je suis sûr que la furie meurtrière te rendrait encore plus belle.Éclat sauvage dans les mirettes, regard d’prédateur chaussé comme une lunette de sniper. Mêler compliment et provocation dans un cocktail toxique est mon péché mignon. Je peux dire sans me tromper qu’elle n’est pas prête à tuer – pas encore. Pour autant, je me recule et reprends ma place sagement. Je préfère étudier ses failles avant de commettre un impair par gourmandise.
‎‎  ‎ Chase Wilburn, hm. Une relique d’un passé lacéré, troublé par une tache ensanglantée. Oh, comme je deviens poétique, d’un coup ! Sans doute le souffle d’une flamme éteinte tout juste ravivée par une victime zombifiée. Il faudrait que je note ça dans mon carnet, tiens. La grimace que provoque ce pseudo ne paraît pas plaire à la belle. Je soupire, dodelinant de la tête en écartant des bras las. “Le seul jeu que je joue est pour mes victimes. Tu n’étais pas censée en être une.” C’est la vérité, d’ailleurs. Elle est toujours plus cruelle qu’un doux mensonge. “Si j’avais simplement voulu boire ton sang, je me serais contenté de te tendre un piège et de t’oublietter.” Ç’aurait été beaucoup plus simple, en fait. J’aurais pu faire mille choses plutôt que de m’infliger une mascarade pareille, m’exposant au demeurant aux cancans adolescents qui étaient loin de faciliter mes chasses. D’ordinaire, je me fonds dans l’ombre, je me fais oublier ; j’attends mon heure comme n’importe quel bon prédateur.
‎‎  ‎ “Qu’est-ce tu viens de dire ?” Oh, oh. Je sens que je tiens quelque chose ; dans sa voix, dans la façon dont sa baguette cesse de faire autant pression contre mon abdomen. Je peux presque entendre son ego se fissurer ; difficile de retenir un sourire, qui s’étire tout de même sur mes lèvres clairement joueuses. Elle se redresse, prend de l’ampleur comme une déesse courroucée ; je me délecte du spectacle, les gencives baignées de salive. Pas de comparaison, assène-t-elle. “Une erreur de la nature, moi ?” Je pose une main sur ma poitrine d’un faux air chagriné. “Oh ! Tu me blesses, très chère.” Recouvrant à peine mon sérieux, je penche la tête comme un félin étudiant une curieuse scène ; tentant de décider s’il est l’heure de manger ou de patienter. “Parce que tu crois que je suis né vampire ? Moi aussi, on m’a mordu. J’avais ton âge, d’ailleurs.” Qu’elle le veuille ou non, nous nous ressemblons – beaucoup plus qu’elle ne le croie.
‎‎  ‎ Et voilà qu’elle me parle de plan, comme si j’étais ici de mon plein gré – ou, mieux, de façon calculée ! “Je suis flatté que tu me penses aussi fin stratège, mais, hélas, je ne suis pas ici de mon plein gré. Ce sont ces idiots de Stonehenge qui m’y ont contraint, histoire de promener leur nouveau prototype de stupide vampire végétarien aux yeux du grand public.” Le mépris dégouline de ma voix ; inutile de me demander ce que j’en pense. Mais cela ne signifie pas que je n’ai pas de plan, il est vrai. “En revanche… J’escompte bien filer d’ici le plus tôt possible.” Une demi-vérité ; je n’ai aucune intention de rester sous la coupe de ces imbéciles heureux, mais il faut reconnaître que Poudlard constitue un garde-manger très solide. Lentement, j’enroule mes mains autour de sa baguette, emprisonnant la sienne entre mes paumes froides. On pourrait nous prendre pour un couple, de l’extérieur ; cette idée m’amuse énormément. “Oh, ma chère Agatha, rassure-toi donc” ris-je d’une voix assourdie. “Ton sang était un nectar des dieux. J’en redemanderai encore s’il t’en restait une goutte.” Et je suis bien placé pour savoir qu’il ne reste rien. “Mais crois-moi, tu es la plus divine vampire que j’aie jamais croisée.” Là encore, vérité – elle le lit dans la courbe douce de ma bouche, dans la rondeur de mes yeux captivés. “Imagine, rien qu’un instant, tout ce que nous pourrions faire ensemble ; tout ce que je pourrais t’apprendre. Une façon, disons, de corriger le tir raté – qui est, je le reconnais, de mon fait.” Je presse ses mains un peu plus fort, prunelles fiévreuses dans la méfiance liquide qui me fait face. “Toi qui as toujours eu des étoiles dans les yeux, imagine ce qu’une femme de ta trempe, de ta longévité, de ta puissance pourrait accomplir avec mon savoir.” Nous pourrions tous les saigner comme des porcs ; à deux cavaliers de l’apocalypse égaux, nous pourrions baigner dans un océan de sang.
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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyMar 19 Mar - 15:41


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


J

e ne suis plus moi-même. Comment agir naturellement quand sa seule présence suffit à lever la tempête... ? En proie à cette bourrasque intérieure, je me sens dépourvue de tout ce qui fait ma force. Face à lui, disparue, mon assurance habituelle, mon arrogance jupitérienne ! Il semble tout prendre avec une impressionnante légèreté, se drapant d'indifférence. Il ne me reste plus qu'un semblant d'autorité avec lequel j'espère encore faire illusion, pour ne pas lui donner l'impression qu'il ait déjà gagné cette bataille. Pourtant, je me sens bien incapable de lutter... Toujours armée, je lui lance, sans baisser ma garde : « Tu veux me mettre au défi ? On peut voir ça tout de suite. » Mon visage se rapproche si près du sien qu'on pourrait croire que nos lèvres pourraient finir par se toucher. Je les entrouvre légèrement, révélant deux canines pointues, qui viennent d'émerger de mes gencives, animée par une soif inopinée et un torrent d'émotions contradictoires. Je tiens à ce qu'il les voie, qu'il se rende compte que je ne suis plus la même adolescente inoffensive qui lui a cédé son cou autrefois... Cette fois, je suis capable de combattre, à armes égales. Menace vaine, pourtant : jamais je ne m'en prendrais physiquement à lui au milieu des autres, et il le sait. Et lorsqu'il fait référence à ce qui m'est arrivé, comme un malheureux incident, je m'emporte : « Oh, je vois, il faudrait qu’en plus, je te sois reconnaissante de ne pas l’avoir fait. » Un sortilège d'amnésie aurait peut-être rendu ma vie moins aigre, justement ! C'est moi, qui dois me rappeler constamment, moi qui ne pourrais jamais m'ôter ces images cruelles, pendant que lui menait sa petite existence tranquille de vampire. J'appuie l'extrémité de ma baguette un peu plus fort, avec la réelle volonté de lui faire mal, bien que je sache pertinemment que cela ne suffira pas à lui causer grande peine... Je dois lutter contre l'envie de lui crier dessus ; hélas, nous sommes au milieu du passage. Et si notre duo attire quelques regards curieux, suscite quelques chuchotements étonnés, attise l'intérêt - notamment pour ce nouvel élève mystérieux -, je sais que je ne peux pas me permettre d'exploser. Alors, la mâchoire crispée, les muscles du visage raidis, je laisse se déclencher la bombe à retardement : « Je me souviens de tout, justement ! Et tu m’as plantée là, tu… tu m’as laissée pour morte ! » Ivre de rancœur, dévorée par le ressentiment, j'ai conscience de perdre mes moyens face à lui. Je croyais sincèrement être préparée pour ce moment, mais la vérité, c'est que je ne le serais jamais.

L'heure est aux explications. Je m'attendais bien à le voir réapparaître un jour, c'est pour lui que je suis venue, vous savez... ? Bla, bla, bla... Le clan de Stonehenge, leur vision utopiste de la figure du vampire et doux souhaits irréalisables... Je lève aussitôt les yeux au ciel. On ne m'aura pas deux fois. « Qui peut croire à ce numéro ? On sait tous les deux que tu recommenceras, avec une autre. » craché-je avec une certaine acidité. Et cette simple idée suffit à me hérisser le poil : non seulement qu'il réitère le même schéma et ouvre les portes de l'enfer à une personne innocente, mais aussi qu'il touche à quelqu'un d'autre. Est-ce normal d'être consumée par une féroce jalousie quand on exècre quelqu'un du plus profond de son être ? Ma haine est viscérale. Malgré tout... quand bien même j'ai eu le temps de faire mon deuil, de lui, de notre relation passée, de mes propres illusions... Difficile de nier les sentiments qui m'animent. Je l'aimé pour de vrai, vous savez, chers lecteurs... ? Je lui ai cédé ce que je me croyais incapable d'offrir, je lui ai fait don de mon âme quand je me pensais incapable d'adorer quelqu'un plus que moi-même. Mais il a tout foutu en l'air ! La blessure qu'il m'a infligée cette nuit là s'est étendue au-delà du creux de mon cou. Un courant électrique parcourt mon échine quand il me touche... je suis tentée, l'espace d'une seconde, de le laisser faire, avant d'user des dernières forces de ma volonté pour me défaire de son emprise. « Tu rêves. » répliqué-je sèchement avant de baisser les yeux vers ses doigts, entourant délicatement les miens. « Et ôte tes sales pattes immédiatement, on est plus intimes… ! ». Difficile de me rendre compte que je suis toujours sensible à son contact, comme autrefois... Mais cette fois, j'ai eu deux ans pour macérer dans ma haine à son encontre : ma colère est bien tout ce qui me reste.

Même si du temps s'est écoulé, depuis notre rendez-vous fatal, je vois qu'il a toujours bonne mémoire. N'importe qui me connaissant un tant soit peu sait pertinemment qu'user de la flatterie avec moi se révèlera toujours efficace... Et il use de compliments pour briser mes défenses, le salaud. Est-ce que je devrais me sentir enorgueillie d'être la plus divine... ? Sans sourciller, je réponds aussitôt : « Bien sûr que je le suis, qui pourrait croire le contraire ? ». J'appuie encore un peu ma baguette contre son torse, des fois qu'il s'imagine que quelques amabilités suffiront à me rendre vulnérable. Quand j'ai compris que son intérêt pour moi n'était qu'une comédie savamment orchestrée liée à son appétit pour le sang humain, j'ai érigé autour de moi une citadelle d'amour-propre du haut de laquelle je suis parfaitement intouchable... Et devinez quoi ? Le voilà qui cherche à me rallier à sa cause, comme si rien ne s'était passé... ! Quelle audace, j'en serais béate d'admiration si je ne souhaitais pas ardemment voir sa tête plantée sur une pique. « Fascinant. » lâché-je entre mes dents en le toisant, l’air sévère. Coopérer avec lui… ? Mon cœur se serre en nous imaginant côte à côte. Adolescente, je me suis surprise à rêver d'un futur avec lui, nourrie à des idées romantiques qui, aujourd'hui, me filent la nausée. Il n'est pas celui que je croyais, et la chute a été brutale quand je l'ai réalisé. Alors par égard pour celle que j'ai été, non, je ne tomberais pas si aisément dans le panneau. Mon poing se serre autour du manche de ma baguette, et sans faillir, je continue de le toiser avec sévérité. « J’ai déjà une idée de ce que je pourrais commencer à accomplir… par exemple, je pourrais envoyer toute ta petite clique de Stonehenge au chômage technique en t’envoyant six pieds sous terre, et m’offrir une coupe de ton sang que je savourerais avec une part de tarte aux prunes. Qu’est-ce que tu en penses ? » demandé-je, en faisant mine d'y réfléchir. Si mes yeux pouvaient mettre le feu, j'aime à croire qu'il se consumerait comme un gigantesque brasier... D'un ton presque enjôleur, je rajoute. « Je n’ai pas eu la chance d’y goûter, après tout. » Alors que lui, il ne s’est pas privé pour me vider du mien dès qu’il en a eu l’occasion… Ce souvenir déclenche constamment une cascade d’émotions vives, chez moi... mais je veux m'y accrocher à tout prix, pour ne pas lui céder à nouveau.


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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyMar 19 Mar - 18:14

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Impossible de résister à l’envie de planter mes crocs chimériques enduits de venin dans son esprit fracassé par ma simple présence. Parce que je sais qu’elle y répondra, parce que je sais qu’elle y met toutes ses forces ; j’en ai la chair de poule. Oh, pas de peur, non – je n’ai pas peur d’Agatha –, mais d’excitation. Le fameux frisson de la traque, l’adrénaline qui me rappelle que mes veines ne sont pas qu’emplies du sang d’insignifiantes créatures tout juste bonnes à craquer sous la dent. Mon sourire tranquille la trouble, l’agace ; ma nonchalance la rend furieuse et je m’en délecte jusqu’à la dernière goutte. “Tu veux me mettre au défi ? On peut voir ça tout de suite.” Sa provocation envoie des étincelles crépiter dans ma poitrine évidée et lorsqu’elle se rapproche de moi en découvrant ses crocs, j’étire un très large sourire en découvrant mes propres canines. Je fronce le nez et claque des dents près de son nez, l’air mutin. “Montre-moi” je ronronne, gros chat prêt à sortir les griffes pour s’amuser avec un semblable. Car tout ceci n’est rien d’autre qu’un jeu, une démonstration de force à laquelle je suis insensible – elle manque de ce regard toxique et de cette façon de pencher la tête comme un rapace prêt à s’abattre sur sa proie. Deux choses dont l’expérience m’a doté.
‎‎  ‎ Au-delà de la provocation et du plaisir félin que j’éprouve à jouer avec elle, je veux qu’au sortir de cette rencontre, elle soit persuadée que je suis une option – mieux, une solution. Très bien, je l’ai tuée ! Ce sont des choses qui arrivent, chez les vampires. Elle apprendra à y devenir insensible, comme tous nos congénères. Maintenant, elle doit aller de l’avant ; et je veux qu’elle saisisse ma main. Une connexion nous lie depuis notre rencontre et sa transformation n’a fait que la renforcer. Il y a forcément une raison pour laquelle sa proximité ne me répugne pas comme celle des autres malgré la fin de ma faim pour elle, n’est-ce pas ? J’ai toujours repoussé la solitude aux frontières de ma conscience, car elle est partie intégrante de mon existence, mais ce que j’entrevoie, ici… Je ne peux pas le laisser passer. “Tu portes bien les crocs.” Mon chuchotis échoue sur ses lèvres en caresse venimeuse, repoussant les limites que je compte bien faire partir en fumée avant de disparaître de cette maudite école.
‎‎  ‎ Évidemment, elle est toujours fâchée. Je ne flanche pas ; à dire vrai, je ne cille même pas, l’air tout juste ennuyé qu’elle ait pu être victime de mes appétits. Un simple accident de parcours. Je secoue la tête lentement, laissant mes boucles pâles effleurer mes joues mangées de commissures malicieuses. “Je ne voulais pas te faire de mal.” Vérité, ô vérité jolie sur lèvres hideuses ; je sais qu’il n’y a pas mieux pour fracturer la porte d’entrée de son beau cerveau déstabilisé. J’en sucerai la substance avant la fin de l’année.
‎‎  ‎ Et voilà qu’elle sort de ses gonds, qu’elle lâche sa rancœur, sa peur, mon erreur en traces de sang indélébiles ; enfin ! Je t’ai laissée pour morte, oui. “Parce que je pensais que tu étais morte.” J’entends mon ton atrocement factuel et laisse une grimace troubler mon sourire de pacha. “J’étais dans un état second, si j’avais pris conscience que tu ne l’étais pas…” Suspense, roulement de tambour, regard qui fuit à droite, revient sur ses beaux yeux d’impératrice autoritaire. “Je ne t’aurais pas laissée. J’aurais pris soin de toi.” Je n’ai absolument aucune idée de ce que j’aurais fait si j’avais pris conscience de son état. Mais ça sonne clairement moins romantique. Ma priorité est qu’elle cesse de vouloir m’embrocher sur le premier objet contondant venu ; ce n’est franchement pas très pratique pour prendre possession de mon nouvel environnement sereinement. Alors, bien sûr, j’ajoute un peu de dramatisme au tout pour enfoncer le clou. “Dès que je suis sorti de ma torpeur, je me suis rendu. C’est comme ça que le clan a mis la main sur moi.” Eh non, je n’ai pas passé deux ans et demi les doigts de pied en éventail (hélas). Autant que cela me serve à attendrir la viande.
‎‎  ‎ Évoquer le clan me donne l’envie brûlante de détruire tout ce qu’ils ont pu accomplir brique par brique ; si possible en laissant tomber chaque brique retirée sur leurs faces de rats. Je suis plutôt, je dois dire, satisfait de la voir rouler des yeux, mais la façon dont elle vomit “avec une autre” m’arrache un très large sourire ravi. “Personne. Aucun vampire ne peut se contenter de sang animal, c’est un ramassis de stupidités hypocrites. Mais dis-moi…” Je penche la tête, pupilles aussi brillantes que mes dents bien blanches. “C’est de la jalousie que j’entends là ?” Je prends mon ton le plus caressant, simulacre de caresse le long de sa peau pâlie par mon venin. “Je n’ai aucune intention de recommencer. Tu es unique.” Tu es à moi. Je t’ai marquée pour l’éternité. “Et puis, honnêtement, les cadavres, c’est embarrassant. Je ne suis pas du genre à gâcher la nourriture ; comment crois-tu que je sois resté discret aussi longtemps ? Je prélève, mais je ne tue pas.” Enfin, la plupart du temps. Elle n’est pas obligée de tout savoir.
‎‎  ‎ Lorsque j’enveloppe sa main des miennes, qui enfonce toujours plus profondément sa baguette dans mon sternum – c’est franchement désagréable, je dois avouer, mais j’ai connu pire –, je sens l’électricité qui crépite dans l’air ; étrécissant mes pupilles comme ceux d’un prédateur galvanisé. Seul ce vieux gredin de grand barbu céleste sait pourquoi son contact ne me dégoûte pas comme les autres ; pourquoi je dévore avidement des yeux chaque manifestation subtile de l’effet que je lui fais. Elle tente de nier, de prétendre qu’il faut que je la soulage de mes sales pattes, l’air fier qui lui va si bien plaqué sur ce visage courroucé qui me fait toujours sourire doucement. “Si tu en as envie, tu peux te dégager.” J’ai parlé plus doucement, souffle plus intime et plus sérieux à la fois qui donne l’illusion que je ne me moque plus de sa vulnérabilité. Elle peut se dégager si elle en a vraiment envie. “Pourquoi vivre, sinon pour rêver ?” je reprends l’air de rien, comme si je ne venais pas de suggérer qu’elle avait envie de mes mains sur les siennes.
‎‎  ‎ Ah, la belle garce ! Faisant mine de ne pas apprécier le plus beau des compliments tombés de ma bouche hérissée de crocs. Ma flagornerie est récompensée par un appui plus douloureux de sa baguette contre ma poitrine, mais je n’abandonne pas. La détermination est ce qu’il ne m’a jamais manqué. Et, si je suis immanquablement déçu qu’elle évacue ma proposition d’alliance sanglante, je n’en suis pas surpris. C’était prévisible. Je n’ai cependant pas joué toutes mes cartes ; je sais où appuyer, je sais comment la faire plier. Regagner sa confiance, morceau par morceau effrité, est un défi éminemment difficile, mais je ne le considère pas impossible. Elle est isolée, probablement effrayée, ignorante de sa condition sur de nombreux aspects. Moi, je représente toutes les clés. Et ce qu’elle me balance à la figure, je le savoure, je l’accueille toutes dents dehors dans un sourire de dément ; cette acidité, je la laperais du bout de la langue pour m’en imprégner. Pourquoi toutes les autres âmes que j’ai rencontrées manquent-elles de ce feu-ravage qui me fait succomber à sa colère comme au plus doux des baisers ? Alors, alors, je penche la tête, cette fois en découvrant franchement ma gorge avec confiance. Je baisse seulement mes yeux vers elle, les lèvres entrouvertes comme un amant anticipant l’étreinte. “Il est à toi.” Si Agatha n’a pas encore les codes, l’évidence de mon comportement sonne comme une soumission. De vampire à vampire, boire n’a pas d’autre intérêt que le pouvoir de posséder l’autre ; c’est, aussi, en quelque sorte, l’acte ultime de foi. Et si, bien sûr, elle n’en fera rien au milieu de ce couloir, la graine est plantée ; la danse commence.
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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyJeu 21 Mar - 0:08


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


I

l est peut-être revenu, mais cette fois, il est à ma merci. C'est ce que je me dis, baguette pointée contre son sternum, cherchant à ma convaincre que c'est moi qui détiens l'avantage dans ce face à face. Il a beau s'amuser de la situation, je cherche à me convaincre que je pourrais lui infliger le maléfice le plus puissant et le plus douloureux, si je le voulais. Alors... pourquoi est-ce que je ne fais rien ? Ce n'est pas par crainte d'être renvoyée ou d'une quelconque autorité, rien ne devrait être plus important que mon désir de vengeance : je le nourris depuis trop longtemps. Je lui montre les crocs, ce qui ne semble pas l'effrayer le moins du monde... au contraire, il m'incite à m'en servir. Comme si je le pouvais... à l'angle d'un couloir, sous l'oeil suspicieux d'un portrait. « Ne fais pas le malin avec moi. » me contenté-je de répliquer. Je savais que nos retrouvailles seraient un moment difficile : il y a trop de choses en lui qui me rappellent qu'un jour, j'aurais été capable de tout lui céder. Son charme est intact ; il agit toujours, comme un serpent à crochet... C'est peut-être moi qui tiens la baguette, mais au fond, je réalise avec une certaine amertume que c'est lui qui mène la danse.

Alors, pour me protéger, je l'accuse : de m'avoir abandonnée, d'avoir bousillé le cours de mon existence en laissant mon corps derrière lui, comme une vulgaire charogne. Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'en défende... Je hausse un sourcil interrogateur, quand il déclare qu'il ne voulait pas me faire de mal. Quelque part... moi non plus je ne voulais pas en causer à Jin, et pourtant. Silencieuse, je l'écoute soliloquer, mise à mal par le récit qu'il narre de notre rendez-vous macabre. Et puis, je me surprends à me demander : est-ce que c'est vrai ? Un espoir naît, celui qu'une dernière possibilité, que je n'aurais jamais envisagée, fasse surface. Que vérité soit faite, que tout soit expliqué. J'ai envie d'y croire, comme je n'ai jamais cru en aucun dieu... L'air grave, je finis cependant par me raviser : « Menteur » marmonné-je entre mes dents. J’attends que le couloir se vide progressivement, avant de m’exclamer, incandescente : « Tu es un menteur ! La vérité, c’est que tu t’en foutais bien. Une fois que la chasse était terminée, ça n’avait plus aucun intérêt de jouer avec la proie, hein ? » Est-ce que vous vous rendez compte, chers lecteurs… ? En presque deux ans, j’ai eu le temps de laisser ma rage cuver, de me préparer à cette rencontre avec pour seul souhait de lui infliger les pires sévices. Et en quelques minutes à peine, sous l’effet de ses paroles sucrées, j’ai bien failli tomber dans le panneau, céder à ses appels doucereux ! Je réalise combien il est dangereux… Une part de moi aurait voulu croire à ce beau manège, rejouer la scène et conclure que tout cela n’était qu’un gigantesque malentendu. Durant tout l’été qui a suivi ma transformation, je l’ai attendu, j’ai prié qu’il revienne me chercher, qu’il s’explique. Qu'il retrouve ma trace, contacte mes parents, me fasse part de son inquiétude... ! Je crois même, que dans un élan de désespoir, j’aurais bien été capable de tout lui pardonner pour m'enfuir avec lui.

Heureusement, la réalité a su me rappeler à elle, avec son goût d’aigreur. Je pointe un doigt accusateur dans sa direction : « Tu… tu saurais que j’étais vivante si tu t’étais donné la peine de me chercher. Moi, je t’ai retrouvé. » lui asséné-je d'un ton furieux, avec l'envie grondante de lui lancer un sortilège pour de bon. Si son affection pour moi était réelle, qu'il ne me fasse pas croire qu'il a simplement pu s'en aller sans se retourner... ! À l'ère des réseaux sociaux, il aurait eu tout le temps de réaliser son erreur. Quand je pense qu'il ne m'a même pas fallu plus de six semaines de recherches intensives sur le net pour retrouver sa trace... Et maintenant qu'il me fait face, je sais que je ne me peux me dérober : il doit payer, quoi qu'il en coûte. J'attends quelques seconde qu'un petit groupe de seconde année passe derrière nous pour rejoindre les escaliers, et je martèle dans sa direction : « Et tu oses te plaindre de ton maudit clan ? Ils ont été bien indulgents avec toi, je trouve ! » Je ne connais rien à ces gens de Stonehenge, ni leurs revendications, ni leurs méthodes. Je sais simplement que s'ils avaient voulu être efficaces et empêcher cet enfoiré de gâcher la vie de quelqu'un d'autre, ils l'auraient enfermé dans une vierge de fer, au lieu de l'envoyer à Poudlard. Baissant les yeux vers sa main, que je n'ai pas su chasser de la mienne, je demeure immobile. Le contact de ces doigts contre les miens ravive un torrent de souvenirs que j'espérais bien enfouis... Je conclus, le visage déformé par la colère : « Tu me fous la gerbe. » J'ai tellement cru que le traiter de tous les noms me ferait du bien, lui cracher ma façon de penser, me ferait du bien... mais ça ne suffit pas : je me sens, hélas, toujours aussi vide à l'intérieur.

Et vous ne devinerez jamais, chers lecteurs, ce qu'il a l'audace de laisser sous-entendre : que je serais jalouse ! Moi ? Comme si je pouvais me réduire à envier ces midinettes sans cervelle ! Comme si je pouvais craindre l'ombre d'une de ces filles à l'air effarouché, transparentes comme une vitre... Par miracle, le temps a réussi à me guérir de l'amour venimeux que je nourrissais pour lui, et je me sais plus belle que toutes mes camarades réunies. Alors, pourrait-il se jeter sur l'une d'elle que ça ne ferait ni chaud ni froid ! Certes, je finirais fatalement par les immoler par le feu si cela advenait, en m'abreuvant de leur lente agonie, mais ça n'a rien à voir avec de la jalousie. Je secoue la tête, toujours furieuse : « La seule chose que je pourrais bien pouvoir jalouser, c’est ta conscience ! Elle a l’air de se porter à merveille, après tout ce temps. » Il a beau se trouver des justifications, minimiser ses actes, je vois bien à sa mine réjouie que le poids des regrets n'a pas l'air de peser bien lourd. Quand il déclare que je suis unique, ma gorge se tord, mon coeur se serre ; il est fort. Mon rythme cardiaque s'intensifie, je retrouve ces sensations que j'avais autrefois, quand j'étais sa reine. Et il semble s'imaginer que cela suffira ! Je suis plus forte que ça, aujourd'hui. Du moins, je voudrais le croire... « Je… arrête. » bredouillé-je. Sans m'en rendre compte, mon emprise se desserre autour du manche de ma baguette, toujours pointée vers lui... J'ai cessé de le menacer. « Tu ne me feras pas croire que tu n’as jamais tué qui que ce soit… ! » Ce sont des mensonges, comme le reste, c'est certain... ! Durant les premières semaines de ma transformation, je ne compte pas le nombre de fois où l'idée m'a traversé l'esprit, où j'ai envisagé la mort d'un autre comme seul remède à mes souffrances. Ça aurait pu arriver à Jin, après le bal de Noël, si je n'avais pas réussi à me faire violence... J'aurais pu me rassasier de son hémoglobine chaude jusqu'à la dernière goutte. Et lui, il voudrait me faire avaler qu'il se contente de prélever un peu... ? Comme si c'était aussi simple ! Par provocation, je suggère l'idée de goûter à son sang... ce à quoi il me répond le plus sérieusement du monde de me servir. Prise au dépourvu, je le dévisage, stupéfaite. « Tu... tu n’es pas sérieux. Tu bluffes. » Au milieu du premier étage de l'aile Est ? Certainement pas ! Pourtant, dans mon esprit, l'idée commence à germer, malgré mes appréhensions, malgré ce que je sais de lui. Je savais, en rentrant dans la partie, que je jouerais à un jeu dangereux, mais j'ignorais encore à quel point...


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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyDim 24 Mar - 12:07

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Morceau par morceau, mon attitude nonchalante fissure le masque vengeur de ma belle Agatha. Je dois dire, une fois la surprise et le choc passés, que je suis plutôt content de la revoir. Moi qui pensais m’ennuyer comme un rat mort entre les trop nombreux murs de ce château sinistre ! Jusqu’ici, la plus sympathique boutade que j’envisageais était de réclamer un cercueil au directeur, mais l’avoir juste là, sous mon nez, furieuse et terrible comme une humaine changée en divine furie… Ça excite mes instincts, ça fait bouillir ce sang qui n’est pas le mien et parcoure pourtant mes veines gonflées d’adrénaline. J’ai envie – non, je veux qu’elle goûte à ce pouvoir enivrant qui est le nôtre désormais ; qu’elle se gorge du cruor épais de ses victimes ; qu’elle se fonde en chasseresse féline et impitoyable à mes côtés. Ma reine cruelle… La couronne lui irait si bien, sur ce front hautain, ce profil d’airain. Alors, quand elle me somme de ne pas faire le malin, je me pare de mon plus beau sourire de carnassier. “Mais tu as toujours adoré ça.” Mon insolence, ma repartie, mon mépris pour le reste du monde ; la façon que j’ai de la taquiner sous des airs tranquilles que je ne réserve à personne d’autre. Elle aime s’insurger, puis être flattée en retour. Nos passes d’arme lui ont manqué, j’en suis certain.
‎‎  ‎ Langue habile entre lèvres de serpent, je distille le doute dans son esprit vacillant. Je la vois douter, retomber dans mes bras avec la même facilité d’antan. Ses yeux brillent de mille interrogations, de mille peut-être dont je me délecte. C’est ça, viens à moi, jolie Agatha. Je sais que j’ai gagné lorsque je l’entends me traiter de menteur d’un ton trop dur ; d’un ton qui se veut convaincant – il n’est pas pour moi ce ton, mais pour elle-même. La voilà qui m’assène encore des prétextes mous, que je n’ai même pas besoin de démentir avec un mensonge composé ; puisqu’elle n’a jamais été une proie, pas une seule seconde. À nouveau, je laisse mon regard trahir l’ennui, l’agacement même – pas une seule fois il ne reflète la peur ou la détresse, puisqu’il n’y a ici qu’une vérité tranchante qu’elle tente de tenir à distance pour ne pas se blesser à nouveau sur le couteau empoisonné de notre lien. Elle pointe un doigt accusateur sur moi, qui ne m’arrache pas même un cillement. Lentement, je hausse les épaules, laisse mon regard errer, se perdre dans un vide contemplatif pour mieux charger la flèche que je m’apprête à décocher. Enfin, je hameçonne ses prunelles des miennes sans frémir. “Je le répète : tu n’as jamais été une proie. Si tu dis vrai, pourquoi me fatiguerais-je à t’adresser la parole ici, alors que nous savons tous les deux pertinemment que tu ne me feras aucun mal au milieu du passage ?” Je laisse passer une seconde, puis deux, le temps que la pointe de la flèche pénètre ses défenses. “Pourquoi t’accorderais-je le moindre intérêt, alors que tu ne pourras plus jamais être une proie ?” J’entends presque les chairs se déchirer sous mes assauts. “Tu me connais mieux que personne. Je ne suis pas du genre à gaspiller mon temps avec les médiocres et les inutiles.
‎‎  ‎ La mention du clan tord mes lèvres sans que j’ai même besoin de simuler mon dégoût ou ma rancœur. Une hésitation s’insinue entre les rangs de mon aplomb à toute épreuve, faisant chanceler un instant ma belle assurance ; lentement, je remonte l’une des manches de mon chandail tout en répondant du bout des lèvres à ses accusations. ‎‎“J’ai passé deux ans et demi sous le joug de ce maudit clan, à n’avoir aucun contact avec l’extérieur. Ils m’ont affamé à m’en rendre fou.” Pour preuve de ce que j’avance, la peau pâle de mon bras révèle des traces de morsures profondes et répétées ; tant et tant que même un sortilège de guérison demeure impuissant face à ce genre de blessure. “Je n’avais plus que mon propre sang pour ne pas me dessécher complètement.” Bien sûr que j’exagère, que je me pose en martyr. À quoi me servent ces automorsures désespérées si ce n’est à faire pencher la balance en ma faveur en suscitant l’empathie ? Oh, Agatha, si tu savais comme je ne manque pas de munitions pour te faire chavirer ! Abandonne maintenant, tu savoureras plus rapidement notre hégémonie sanglante.
‎‎  ‎ Elle persiste, toutefois. Quoi de plus normal ? Je l’ai blessée, mais j’ai surtout blessé son ego. Il était prévisible qu’elle ne me laisse pas aller si facilement après quelques excuses bien tournées. Je suis cependant déterminé ; un siècle façonne la patience comme personne. Lorsqu’elle évoque ma conscience tranquille, je hausse un sourcil dubitatif. “En vieillissant, tu l’éprouveras par toi-même, mais le temps m’a rendu indifférent à de nombreuses choses. Te perdre, en revanche… Ce n’était pas une question de conscience lourde, c’était une question d’avoir perdu une partie de moi.” Ah, comme je ronronne bien ! Je sais pertinemment que je n’ai aucun intérêt à jouer sur le tableau de la culpabilité ; sur celui de la tristesse, par contre… Cela dit beaucoup plus de choses plaisantes que le seul accablement d’avoir tué ; ça dit “je ne voulais pas te tuer toi”. Le doux son des violons !
‎‎  ‎ Elle titube sous mes coups répétés ; je ne perds ni de ma force ni de ma pertinence cruelle. La voilà qui bégaie, à deux doigts d’abaisser sa baguette ; ses défenses tomberont. Implacable, je saisis l’occasion de porter le coup fatal : “Bien sûr que j’ai tué. Tu serais surprise du nombre de personnes, vampires ou non, qui ont tenté de m’asservir pour utiliser mon odorat très sensible.” Ne pas nier, mais apporter un peu plus de tragique à mon tableau personnel ; instiller la vérité dans le mensonge. Un coup de maître, si je puis me permettre. Je pousse un soupir que je prétends retenir, l’air las. “Si tu l’ignorais en faisant des recherches sur mon cas, je possède un talent convoité par mes pairs et mes ennemis : une sensibilité rare au sang, qui me permet de savoir jusqu’à l’état de santé général d’un humain par la simple odeur de sa peau. Mais c’est une malédiction.” Un peu plus et je porte bientôt ma main à mon front d’un air dramatique. Je ne développe pas davantage, puisque Agatha est à présent bien placée pour deviner le calvaire que représente un nez particulièrement sensible lorsqu’on est un vampire. Et le plus beau, dans tout ça, c’est que je n’ai même pas besoin de le dire à haute voix pour qu’elle conclue elle-même que mon accès de violence lors de notre dernier rendez-vous se justifie soudain par cette particularité. Je devrais jouer au poker, franchement.
‎‎  ‎ Maintenant, il ne me reste plus qu’à lui offrir ma gorge ; seul l’odeur de la victoire chatouille mes narines. Je ne bouge pas d’un cil, pas même quand elle avance que je bluffe ; car je ne bluffe pas. Le bluff est plus subtil – il consiste à lui faire croire que boire mon sang lui accorde le moindre pouvoir sur moi. Exploiter l’orgueil des autres est l’un de mes nombreux talents, et il est particulièrement utile lorsqu’on fréquente des vampires. Combien de fois me suis-je soumis en offrant ma gorge pour mieux planter une dague entre les côtes ! Bien sûr que je suis vulnérable, que j’autorise l’autre à faire de moi sa chose le temps d’une morsure ; mais comme dans tout jeu, il y a un prix à payer pour remporter la partie. Et je ne suis pas du genre à me mettre en danger gratuitement ; ça, jamais. Je ne suis pas stupide ! Je sais parfaitement dans quelles circonstances et à qui offrir l’illusion de la puissance et de la domination – c’est un risque soigneusement calculé. Qu’importe les doux rêves de vengeance dont se berce Agatha, elle est actuellement incapable de me tuer. Ça ne la satisfera pas, et je sais qu’elle est en train d’en prendre conscience. Ce que j’ai à lui proposer sonne bien plus doux à ses oreilles : du pouvoir, de la flatterie, de l’élégance et un savoir séculaire. Alors, non, je ne flanche pas et me contente de répondre “Non” d’une voix douce. Je pousse même le vice jusqu’à refermer complètement mes mains sur la siennes pour l’entraîner dans une alcôve à l’abri des regards. À nouveau, je lui offre ma gorge ; sans chercher à fuir, sans chercher à lâcher sa main ou à repousser sa baguette. Je suis à sa merci – et elle est sur le point de basculer dans mon étreinte venimeuse.
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Du noir dans ton âme


I

l joue avec moi, chers lecteurs. Je le vois, dans ses mots doucereux, dans ses gestes, dans cette complicité qu'il tente de faire renaître avec moi... Autant d'appels auxquels je m'efforce de rester sourde, pour ne pas basculer du mauvais côté. "Tu sais qui il est", me répété-je en boucle, comme une comptine pour me mettre en garde. Et les images redéfilent, comme l'été dernier : sa mâchoire ouverte, ses yeux avides, sa silhouette floue s'éloignant dans la nuit. Inflexible, je garde le cap : « Oui, mais c’était avant d’apprendre que tu étais un enfoiré de premier ordre. Ça m’est passé, depuis. » répliqué-je sèchement. N’allez pas croire que j’exagère, chers lecteurs : je lui ai offert la confiance, et il l’a sauvagement assassinée ! Il a peut-être l’impression de me connaître, mais il n’a aucune idée de qui je suis désormais. « Parce que tu essaies de m’embobiner, comme toujours. Tu veux me retourner le cerveau pour me faire croire à tes histoires à dormir debout. Mais je ne marche pas, pas cette fois ! » lancé-je, furieuse. Mes yeux le regardaient autrement, auparavant. Je me laissais bercer d’illusions, endormir par ses douces paroles, anesthésier par ses flatteries… Avant que tout ne s’effondre, comme un château de cartes. J’aime à croire que désormais, je suis plus forte, que je suis devenue imperméable aux manipulations extérieures : cette expérience horrifique aura au moins eu pour mérité de m’endurcir. Et au fond, je suis persuadée que c'est pour cette raison qu'il tente de m'endormir... « Parce que maintenant la donne a changé. Je suis la seule ici qui peut te nuire. » C’est donc ça : il veut me rallier à sa cause pour dormir sur ses deux oreilles ! J'aurais du le voir venir, me montrer plus méfiante. Non, en fait, j'aurais du chercher à le tuer dès que je l'ai vu, sans perdre de temps à l'écouter... Le voilà encore qui essaie de me manipuler. Mais maintenant, la donne a changé... après tout, maintenant que les crocs m'ont poussé, même sans bénéficier de sa longue expérience, je suis de taille à lutter.

Je devrais cesser d'écouter ses balivernes, le réduire au silence, et lui donner rendez-vous à l'extérieur pour que nous réglions nos comptes une fois pour toutes. Et enfin, lorsque je me débarrasserais de son corps sans vie, je pourrais enfin passer à autre chose, tourner la page définitivement... Mais lorsqu'il retrousse ses manches, je suis déstabilisée par ce que je découvre. « Qu’est-ce que c’est que ça… ? » Mes sourcils se froncent, tandis qu'il me montre sa peau balafrée, griffée par toutes sortes de cicatrices blanchâtres. Mes lèvres s'entrouvrent, et le temps d'un instant, je me surprends à éprouver de la commisération pour cet être sans coeur. Les vestiges de ses blessures sont impressionnants... cette peau que j'ai autrefois caressée de mes doigts a été mise à rude épreuve. Heureusement, ça ne dure qu'une seconde : je reprends mes esprits aussitôt, et je me répète que je ne peux me laisser avoir si facilement par un tel tour de passe-passe. D'une voix ferme, je me reprends : « Pauvre chéri, je vais pleurer. Tu sais, on appelle ça le karma. » Mon père, lui, il sont tous les mêmes. On dirait un complexe d’Électre mal résolu… ! Drogués jusqu'à l'os, incapables de résister à ce que leurs dictent leurs instincts animaux. J'aurais du voir avant combien ils se ressemblaient tous les deux... prêts à vendre père, mère et même leur âme en échange d'une dose. Il a été jusqu'à se mordre... Moi, au moins, j'essaie de lutter ! C'est vrai au fond, qu’est-ce qu’il croit ? Que pendant qu’il se découvrait des penchants anthropophages, je me la coulais douce sur une plage dans le Connecticut… ? Mon corps aussi changeait, et par sa faute ! J'ai passé deux mois à me morfondre dans ma chambre, à pleurer devant des films idiots en me rejouant la scène, pour comprendre a posteriori que notre histoire n'était vraie que dans ma tête.

Pendant qu'il m'explique les intentions de ce clan inconnu, je maintiens ma baguette contre son sternum, le visage fermé. Ainsi donc, il aurait développé de telles facultés... ? Un pli se creuse sur mon front. J'ignorais que les vampires pouvaient développer ce genre d'aptitude... Pourtant, je suis encore loin de me montrer réceptive à ses histoires tristes. « Toi, tu aurais une sensibilité à quelque chose ? Première nouvelle. » lâché-je, le regard noir. S’il savait si bien flairer l’état de santé des autres, il aurait du mesurer combien était grand le mal qu’il m’a infligé. Je ne lui pardonnerais jamais !  Hors de question, donc, que je compatisse à sa cause ; tout ce que j’espère, c’est que ces deux ans d’enfermement lui ont enseigné l’humilité, et le regret. Mais quand je vois aujourd'hui avec quel aplomb il ose soutenir mon regard, je me dis que deux ans de plus à occuper des geôles étroites aux barreaux rouillés ne seraient pas de trop. Le sourcil haussé, j’ajoute, sur un ton laconique : « C’est peut-être l’ordre naturel des choses, tu sais. Tu n’allais quand même pas rester le chasseur toute ta vie. » Comment veut-il que je le considère autrement, quand la vision de ses crocs est la seule qu’il me reste, avant qu’il ne disparaisse ? Quoi qu’il dise, il reste celui qui a planté ses dents dans ma gorge quand je croyais encore qu’il m’offrait son cœur. J'aurais pu compatir, autrefois... Maintenant, c'est trop tard, j'ai eu le temps de faire mon deuil et de me confronter à la douloureuse évidence : il n'y a plus rien à sauver, chez lui.

Et soudain, je perds le contrôle. La menace que j'ai proférée à son encontre devient réelle, lorsqu'il y répond positivement... Je ne pensais pas qu'il me laisserait faire, pas qu'il me proposerait d'aller jusqu'au bout. Mais au lieu de se retirer, le voilà qui m'entraîne, à sa suite, dans une alcôve, loin du passage... Les battements de mon coeur s'accélèrent, la main qui tient ma baguette cesse de le viser : je perds mon emprise sur lui. Mes lèvres tremblent. « Qu’est-ce que tu fais ? » Ce sont les seuls mots qui parviennent à franchir le seuil de mes lèvres, tant la situation me paraît inconfortable. Mais à travers mes gencives, ce sont mes canines que je sens pointer, incapables de résister à l'appel du sang. La gorge qu'il m'offre est alléchante, d'autant plus parce qu'elle appartient à quelqu'un que j'ai désiré autrefois... Et cette fois, il m'offre réparation. Après m'avoir vidée de mon hémoglobine et abandonnée dans une station de métro de Boston, il me cède l'opportunité de prendre une revanche douce. Mes sens en éveil, je suis férocement tentée d'accepter. Pourtant, une seule et une dernière chose parvient à me retenir... Cette horrible impression de conclure un pacte avec le diable.


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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyDim 31 Mar - 12:54

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Comme elle est adorable ! Persuadée qu’elle s’est défaite de mon emprise, de mon charme, de ma présence qu’elle a pourtant aimée jusqu’à la toute fin. Elle montre les crocs, me feule au visage en me balançant des insultes comme si cela avait la moindre chance de me faire frémir ou de me heurter. Ce n’est pas moi qu’elle repousse, mais la tentation ; son propre désir qu’elle combat. Je n’ai qu’à me montrer patient pour la cueillir – un art dans lequel j’excelle particulièrement. “Je suis exactement la même personne” je murmure d’une voix basse, presque amoureuse. Première pierre de mon chef-d’œuvre à venir. Le suspense est très important à maintenir ; un peu pour rendre ça plus vrai, et un peu parce que j’adore les drames à suspense. J’ignore complètement sa provocation, comme si elle ne revêtait aucune importance ; elle doit être persuadée que je n’ai pas peur d’elle, qu’elle ne représente aucune menace – que la seule chose qui m’importe vraiment, c’est elle et rien qu’elle. Devant son agressivité et ses boucliers de rancœur vengeurs, je dois changer de tactique. Et je sais pertinemment vers où l’emmener pour parvenir à mes fins.
‎‎  ‎ Alors, je me contente de secouer tristement la tête ; air las, comme si l’idée qu’elle puisse me nuire était une absurdité sans nom – l’air de dire “ce n’est pas le propos”, façon habilement condescendante de lui faire comprendre qu’elle ne maîtrise rien. Je lui dévoile mes cicatrices, je fais tomber les barrières et mon armure de chasseur en prévision du point d’orgue de mon petit spectacle privé. Bien sûr qu’elle se moque à rebours, juste après avoir laissé transparaître son émotion ; l’éclat d’une victoire à venir. Je n’ai pas besoin de forcer le trait pour laisser apparaître ma haine lorsque je crache “Le karma ?” Je me redresse, la toise de toute ma hauteur, regard soudain teinté d’une colère séculaire, voix grave qui fait se dresser les cheveux sur la nuque. Mes commissures s’ourlent du dégoût le plus pur pour gronder : “Où était le karma quand la guerre privait les enfants de leurs pères ? Où était le karma quand on ôtait l’innocence des enfants dans la maison de Dieu ? Où était le karma quand on assassinait des adolescents sous la protection de leurs professeurs ? Où était le karma quand j’ai…” Je m’interromps brutalement ; iris noirs, furie au bout des crocs sortis de la chair rougie – il me faut un effort inhabituel pour ravaler mes canines courroucées, mais cela n’en rendra que plus sincère le coup de maître à venir. Armer la vérité pour la distiller dans mes mensonges ; redoutable, mais pas sans sacrifice personnel lorsqu’elle puise dans les blessures les plus suintantes. Elle veut me diaboliser ; je ferai en sorte qu’elle ne puisse pas détourner les yeux de mon humanité palpitante au sein même de ma monstruosité.
‎‎  ‎ Je nourris ma fureur des braises attisées par le clan de Stonehenge, lâchant quelques informations aux allures de justifications pour transformer ma sauvagerie en handicap. À nouveau, elle me dépeint en insensible ; c’est ce qui l’aide à tenir à distance ma présence, la solution que je représente pour son existence en souffrance. Je choisis de ne pas répliquer, conservant mes arguments les plus percutants pour le clou du spectacle. Cependant, j’esquisse un sourire sans joie à son évocation de l’ordre naturel des choses. “Je resterai le chasseur toute ma vie. Une réalité n’en efface pas une autre.” Je suis la même personne qui t’a embrassée et t’a mordue ; la même personne qui t’a porté aux nues et t’a perdue. Tu ne pourras pas l’ignorer ; je ne t’en laisserai pas l’occasion.
‎‎  ‎ Avec autorité, je l’entraîne enfin vers la conclusion de mon show. Cette fois, elle vacille, près de s’effondrer ; sa baguette ne me tient plus en joue tandis que je m’offre à elle à l’abri des regards. Elle me demande ce que je fais d’une voix qui se trahit ; d’une voix qui balbutie plus qu’elle n’interroge. Du coin de l’œil, je vois son instinct, ses appétits prendre le dessus sur sa lutte intérieure. C’est le moment ou jamais. “Je suis exactement la même personne” je répète, gorge offerte vibrant au son de mes mots lâchés dans une complète vulnérabilité. Façon habile de ficeler ma tactique de persuasion ; réutiliser les mêmes mots du début de notre conversation pour la convaincre que je ne tiens qu’un seul discours, puisqu’il n’y a qu’une seule vérité. “Cette personne qui t’adore, qui t’a écrit des lettres nocturnes à n’en plus finir, qui a combattu son instinct pour t’éloigner avant de céder lorsque tu m’as battu froid… C’est toi qui as insisté, qui as eu raison de mes défenses en te servant de Gillespie comme d’un pantin pour m’atteindre. J’étais terrifié par l’idée de te toucher, de céder…” Mes doigts sur sa main effleurent tranquillement le creux de son poignet en une caresse toxique. Mon venin n’en finit plus de courir dans ses veines, transformant la victime en tentatrice. “Pourquoi crois-tu que j’aie choisi de t’embrasser en public la toute première fois ? Je voulais que quelqu’un puisse intervenir au cas où je ne me contrôlerais pas !” Ah, manipuler la réalité à mon avantage ; une de mes spécialités. Je m’épouserais presque. “Et tout s’est bien passé, tout se passait parfaitement bien avant…” Pause dramatique, air affecté, prunelles qui se dérobent théâtralement. J’aurais dû faire du cinéma, ç’aurait été un carton ! ‎“Il a suffi d’une maudite fois.
‎‎  ‎ Je fais mine de déglutir péniblement, me niche confortablement dans l’alcôve en faisant jouer mes épaules. Cet instant est celui de la révélation tragique, du dévoilement intime ; je ne parais plus indifférent ou lointain, je suis diablement humain. Agatha ne peut plus ignorer que je ne suis pas le monstre assoiffé de sang qui attendait simplement son heure pour la dévorer ; il faut à présent que l’idée fasse son chemin, qu’elle infuse son venin dans son esprit fragile. Et pour l’abattre définitivement, je fais glisser mon manteau jusqu’au sol et retire mon chandail pour ne plus laisser que la chemise, dont je dénoue le col avec des doigts soigneux. “Je ne t’en voudrai pas, si tu ne sais pas t’arrêter. J’ai assez vécu, de toute façon.” Quel homme ! À nouveau, j’incline la tête pour lui laisser ma gorge. Absolument certain qu’elle ne trouvera plus aucune satisfaction dans l’idée de me tuer à présent que je parais aussi vaincu. C’est là la leçon la plus précieuse du monde, mes chers petits : la dignité est l’ennemi de tout maître manipulateur.
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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyLun 8 Avr - 16:20


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


C

'est encore plus difficile que je l'imaginais. J'aurais du me douter que cette discussion était une mauvaise idée, dès le départ... J'aurais du me contenter d'un plan pour le tuer, simple, direct, sans détours. Sans sentiments. Mais comment rester de marbre en retrouvant ce visage qui a hanté mes rêves les plus doux et mes cauchemars les plus obscurs ? En seulement une dizaine de minutes à peine, il m'a fait passer par toutes les émotions, je me sens lessivée. Et tant bien que mal, je résiste à ses appels, cherchant à garder la ligne de conduite que je me suis donnée. Alors ainsi, il est toujours le même ? Laissez-moi rire. « Mais je ne suis même pas sûre de l’avoir su un jour… ! » m'exclamé-je. C'est vrai, au fond, qui est-il ? Les noms avec lesquels il s'est présenté sonnent tous faux, désormais. Les recherches que j'ai menées sur lui sur le net m'ont donné le sentiment que j'avais offert mon coeur à un tout autre homme, une créature au visage inconnu, au portrait sombre, quand moi je croyais le connaître. Et maintenant, il me demande de réécrire l'histoire encore une fois ? Non, il n'arrivera pas à m'apitoyer, pas cette fois. Inflexible, j'accueille ses paroles culpabilisantes sans me laisser affecter. « Oh, par pitié. Je me fiche bien des guerres et de tous les malheurs du monde. Je te parle de toi et moi» Désolée pour ma franchise, chers lecteurs, mais je n’ai pas envie de me faire passer pour celle que je ne suis pas ! Les seules fois où j’ai fait semblant de m’intéresser à l’humanitaire ou aux oeuvres de charité, c’était pour remporter des concours de popularité ou de mini-miss dans l’Utah. Vous ne croyez pas que j’ai assez de problèmes pour avoir en plus à m’embarrasser de ceux des autres ? C’est moi qu’il aurait du choisir de sauver au détriment du reste de l’humanité, c’est à moi qu’il aurait du penser avant de refermer ses crocs autour de ma gorge. Si je suis dans cette situation aujourd'hui, vous savez, c'est justement parce que je n'ai pas su être suffisamment égoïste... et je compte bien y remédier.

Je l'écoute remémorer nos souvenirs communs la gorge serrée, détournant le regard pour qu'il ne voie pas mes yeux perler. Le salaud. Comment peut-il oser... ! Invoquer le passé, faire appel à ces sentiments spectraux que je croyais tombés dans l'oubli, enterrés avec mon humanité... Mon coeur se serre à chaque évocation, la douleur rejaillit de plus belle lorsqu'il évoque notre premier baiser, là où il craignait selon ses dires de me mordre. Était-ce vrai ? J'ai l'impression de redécouvrir l'histoire d'un autre oeil, et cela me terrifie. Ma baguette, que j'ai cessé de diriger vers lui, se tourne vers l'autre extrémité du couloir, en direction des quelques élèves qui y passent. Sans détourner le regard, je murmure : "Assurdiato". C'est une simple précaution : nous commençons à monter dans les tons, et j'apprécie de moins en moins l'idée que l'un de nos camarades puisse saisir au vol une information qui ne le concerne nullement, dans ce que nous avons à nous dire. Heureusement, celle qui rédige le podcast, c'est moi. Une fois après m'être assurée que les oreilles indiscrètes ne sont plus un problème, je retourne à l'objet de ma colère et de mes craintes, celui qui nourris mon feu intérieur. « Bas les pattes. Tu mens. Encore. » asséné-je, furibonde. Je me répète ses mots comme une comptine dans ma tête, pour m'assurer de ne pas flancher. Le doigt accusateur, j'appuie sur son thorax, là où je le visais de l'embout de ma baguette. J'aurais du le garder en joue... Savoir que je ne suis même plus capable de le menacer m'effraie. « Et je ne veux plus souffrir à cause de toi. Tu m’as anéantie, je me suis promis que je ne te laisserais plus jamais recommencer. Alors garde tes jolis mots pour quelqu’un que ça peut intéresser. » craché-je. Pourtant... qui crois-je leurrer ? Je joue l'insensible, recluse dans sa forteresse de cristal, pour échapper à son emprise... Mais la vérité, c'est que le diable se trouve déjà à ma porte.

Et avant que je ne parvienne à l'arrêter, il m'entraîne dans l'alcôve, comme autrefois. Comme lorsque nous étions des amoureux cachés, à la recherche de moments fugaces pour nous embrasser en toute discrétion. Mais aujourd'hui, tout a changé. Je ne suis plus la même, je suis plus forte ! Et lui, il est un monstre. Mais il m'offre son cou, comme un martyr près à l'ultime sacrifice... Désemparée, j'ai un mouvement de recul. Je cherche à fuir sans esquisser de pas en arrière, tombée dans un sinistre piège : le mien. « Arrête. Je… » Mais je ne maîtrise rien. Je sens mes crocs pointer, une douleur aiguë dans les gencives. Tout va trop vite. La situation me dépasse, mon corps rattrape mon esprit. Et lui, il reste là, sans ciller, impassible, devant moi... Il n'a pas la même crainte dans les yeux que celle qui habitait Jin, le soir où je l'ai mordu. J'aurais du le voir venir, cet instant au cours duquel je perdrais le contrôle. Parce que j'aurais du savoir qu'il y avait un avant et un après. « … j’ai tellement soif… ». Ce sont mes derniers mots, lâchés comme un gémissement. Et sans même m'en être rendue compte, me voilà suspendue à son cou, avalant goulument l'essence de son être. Mon échine se courbe, j'ai cette sensation de goûter à quelque chose d'interdit ; j'en ai la chair de poule. Mes mains aux doigts vernis de rouge, incapables de m'obéir, s'aventurent vers ses épaules, glissent derrière son cou pour agripper ses omoplates, comme si je cherchais à my raccrocher avec force, les lèvres plantées dans sa gorge. Et puis, je finis par me dire qu'il a peut-être raison... Je devrais boire jusqu'à ne plus savoir m'arrêter. C'est bon, c'est chaud, réconfortant... Pourtant, le sang de vampire ne rassasie pas, même s’il en donne l’illusion ; il a ce goût âpre, légèrement boisé, qui diffère de celui des humains. Avec honte, je pense à mon père, au vide dans ses yeux lorsqu'il bousillait nos mois d'économies pour s'offrir quelques doses... Qu'il est dur, de souffrir de la même faiblesse : à cet instant, je crains que mes pupilles ne soit habitées par ce même néant.


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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyVen 12 Avr - 12:24

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Mes crochets sont profondément plantés dans sa peau veloutée – et je n’ai aucune intention de la laisser m’en décrocher. Je vois dans son visage affecté, dans ses prunelles tremblantes que mon venin fait son œuvre lente, mais impitoyable. Elle aura beau me secouer comme une désespérée, elle ne se débarrassera pas de moi avant que j’en aie fini. Agatha, Agatha… Tu me repousses, tu te drapes de beaux prétextes pour m’éloigner, mais tu hurles intérieurement à chaque excuse qui fait mouche, à chaque éclat de faiblesse qui s’enfonce entre tes côtes – plus mortel qu’un pieu. Je secoue lentement la tête, prenant l’air désabusé de celui qui abandonne face à un mur d’illusions soigneusement entretenues. “Tu es la seule qui le saches” j’assène d’une voix basse, yeux surplombés d’une arcade sourcilière froncée, contrariée. Inutile de me perdre en belles paroles brodées sur ce point, la suite de mon show me donne l’occasion parfaite pour tricoter une ravissante étole dramatique qu’il ne me reste plus qu’à lui passer autour du cou comme le collier élégant d’une chienne de luxe.
‎‎  ‎ Sans le savoir, en rapportant les choses à nous – pronom qui flotte dans l’air sans cesser de nous harceler –, elle me donne l’opportunité de frapper un grand coup. La colère à peine ravalée que j’ai laissé entrevoir revient, mes lèvres se retroussent sur une moue de dégoût que je n’ai pas à feindre. “Je sais bien que tu te fiches autant que moi de ce genre de choses, et c’est précisément la raison pour laquelle je te parle de moi.” Je laisse la révélation en suspens, juste le temps que mes précédentes paroles se superposent à mon passé tragique dans son esprit. Qu’elle s’imagine donc ce qu’elle veut ; ce sera sans doute encore plus cruel que la réalité. “Pourquoi crois-tu que je nourrisse un tel mépris pour les humains ? Pourquoi crois-tu que j’aie tout fait pour t’éloigner ? Je t’ai détestée de me montrer qu’ils n’étaient pas tous dignes de ma furie.Tu es spéciale, susurre l’implicite toxique de ma diatribe enflammée. Et je déroule l’histoire, notre histoire, sur cette même note tragique, savourant les larmes qui menacent de déborder dans son beau regard noir de colère. Elle lance même un Assurdiato sans plus se préoccuper de me tenir en joue ; acte qui se traduit en aveu de faiblesse – elle veut poursuivre cette discussion, m’entendre m’excuser, m’entendre me justifier, m’entendre lui dire combien je réclame sa présence.
‎‎  ‎ Je suis presque amusé de l’entendre retourner à son persona insensible, m’ordonnant de ne pas la toucher – sans se dégager de mon toucher délicat, qui lui laisse pourtant toute latitude pour le faire –, m’accusant de mentir, s’érigeant en déité-furie impitoyable qui n’a que faire de mes jolies tournures. À nouveau, j’abats tranquillement mes cartes ; assuré de l’avoir à l’usure, comme on répète posément à un animal le tour qu’on veut lui apprendre jusqu’à ce qu’il n’ait plus que le goût de la récompense en bouche. Je pousse un soupir las, laissant mon menton se lever vers le plafond comme pour convoquer les divinités à proximité ; abandonné à la frustration de celui qui clame son innocence sans se faire entendre. J’aurais vraiment dû être comédien – quel gâchis. “Pourquoi te mentirais-je ? Je suis incapable de te faire du mal ; même aux portes de la mort, je ne poserais jamais volontairement la main sur toi. Et à présent que tu n'obsèdes plus mes instincts vampires, je n’ai aucune raison de le faire involontairement.” Une pause dramatique, puisqu’il en faut bien pour nourrir la tension de l’instant. Je dois la laisser enregistrer qu’elle ne tirera aucune satisfaction de ma destruction, puisque je ne répliquerai pas. Je suis la solution à ta frustration, Agatha.Je suis désolé, d’accord ? Et j’ai beau l’être, je sais que ça ne changera rien. Ce qui est fait est fait. Et tu savais quel salopard j’étais ; parce que tu es exactement pareille. Tu les dédaignes autant que moi, tous ces gens dénués d’ambition, d’élégance, de personnalité ; tous ces moutons bêlants, ces benêts bienveillants… Je ne suis pas un type bien, un type gentil, un bon parti ; tu le savais déjà. Tout ce que tu ignorais, c’était ma nature. Mais à combien de gens, ici, as-tu révélé ce secret, hein ?” Je ne la laisse pas répondre, parce que je sais très bien qu’aucun vampire sain d’esprit ne courrait ce risque. “C’était toi et moi contre le reste du monde ; et ça le restera. Tu n’es pas comme eux ; tu mérites mille fois mieux.” Antagoniser tout ce qui pourrait se mettre en travers d’elle et moi ; me hisser en ange vengeur terrible – inutile de me peindre en héros, ce n’est pas une idiote midinette prête à avaler mes sornettes sans sourciller pour le plaisir d’un sourire décoché.
‎‎  ‎ En point d’orgue de ma déclaration enflammée, je l’entraîne dans l’alcôve pour offrir ma gorge à ses crocs. Elle balbutie, tente vainement de résister, puis en un éclair, elle fond sur moi. Je m’y étais préparé, mais l’impact reste rude ; c’est une jeune vampire inexpérimentée et j’en essuie les erreurs. L’absence de douceur dans la morsure, l’avidité qui empêche le venin d’instiller la torpeur agréable, ce plaisir interdit de flirter avec une sensualité morbide – autant de choses que je pourrais lui apprendre pour tisser un lien avec ses victimes, lui permettre de se sustenter en toute sécurité sans laisser de cadavre ou de sac de sang affolé derrière elle. Mais pour l’heure, je dois faire la démonstration redoutable de mes paroles ; lui donner l’impression que je m’abandonne dans son étreinte mortelle, que je ne me débats pas malgré la mort qui me guette. Heureusement, je suis bien placé pour savoir qu’on est écœuré du sang de vampire avant d’avoir pu franchir la limite – ce qui ne veut pas dire que l’expérience ne me fait courir aucun risque, car me vider de ce sang, c’est me vider de mon énergie, de cette demi-vie maudite qui me raccroche encore à ce monde. Alors, malgré le gémissement de douleur qui m’échappe et l’étourdissement qui fait peu à peu céder mes jambes, je ne fais pas mine de me dégager. Je me sens glisser contre le mur, ses ongles manucurés s’enfonçant dans mes omoplates tandis qu’elle boit avec ferveur le précieux liquide qui quitte mon corps dans une lente agonie qui fait se contracter involontairement mes muscles ; ils me hurlent de me débattre, de la repousser, de réclamer ce nectar qui m’est enlevé gorgée après gorgée. Lentement, je sens ma peau me tirailler, s’assécher, craqueler ; mes crocs désespérés percent mes gencives dans un nouveau gémissement, plus ténu – faible. La panique gonfle ma poitrine et ma main tremblante se pose dans ses cheveux avec l’envie déchirante de l’arracher à ma gorge, mais je la retiens, je la contiens, je laisse plutôt mes crocs s’enfoncer dans mes lèvres percées de douleur pour transformer ma paume effrayée en caresse tendre qui retombe mollement le long de mon corps affaissé. Dans un dernier souffle pénible, je murmure ce qui j’espère transpercera son cœur une bonne fois pour toutes : “Je ne t’en veux pas.
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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyVen 12 Avr - 18:20


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


J

e pensais avoir l'ascendant face à lui, pouvoir m'enorgueillir d'avoir inversé les rôles, me gargariser d'être devenue la chasseuse et lui la proie. Pourtant, plus la conversation s'étire, plus elle me donne tort, et me montre combien je ne maîtrise rien. Je lui donne toutes les raisons du monde de franchir la ligne, de me haïr autant que je le hais... Pourtant, il reste de marbre, donne sa version des faits dans un calme olympien. Déstabilisée, je perds le contrôle : d'abord celui de ma baguette qui le visait, puis celui de mes mots. Et enfin, ma superbe... Il affirme avec véhémence que je le connais, que je ne me suis pas trompée sur lui. Que malgré ce qu'il s'est passé entre nous, il était sincère. Plus loin, les silhouettes continuent de passer sans nous prêter attention, mais je m'en fiche : elles existent à peine, hors de notre bulle. « Tout fait pour m’éloigner… ? » répété-je, hébétée. C’était donc pour cela qu’il s’était fait distant, lors de cette fameuse période avant Noël ? J’avais du me rabattre sur Gillespie pour attirer son attention. Mais ce qu’il dit coïncide : pour la première fois, je commence à envisager qu’il ne mente pas. Mais cela ne suffit pas à apaiser ma rancoeur. « Et qu’est-ce que tu croyais, au juste ? Que je ne devinerais jamais que tu étais un vampire ? » Je lui ai offert mon amour, celui qu’aucun autre être humain n’avait été capable de m’inspirer, parce que mes parents étaient trop misérables pour m'intégrer à leur existence pitoyable. Et en retour, il avait le devoir veiller sur moi, de me préserver de tous les dangers du monde. J'aurais pu tout lui pardonner, même sa condition, même d'avoir planté ses dents dans ma gorge, même d'avoir bu jusqu'à assouvir sa soif. Mais pas de m'avoir laissée là, plus seule que jamais : la sensation rugueuse et gelée de ce sol bétonné ne me quittera jamais. « On sortait ensemble ! » Et la gifle part toute seule, décochée comme une flèche sur sa joue droite. Autour de moi, tout devient flou, j'écume de rage et de rancoeur. Le vase déborde, et moi avec, incapable de contenir plus longtemps le flot d'émotions qui me submerge.

Il ne me fera pas de mal, me promet-il, et je dois détourner le regard pour me contenir. « Tu m’en as déjà fait. » répliqué-je sèchement, le ton emprunt d'une certaine acidité. Mais il a raison sur un point : il ne m'en fera plus jamais, parce que je ne le laisserais plus faire. Maintenant, je suis plus solide, plus forte... ! Je suis capable de lutter. J'ai beau être un jeune vampire, je saurais répliquer, cette fois. Mais face au portrait qu'il dresse de lui, difficile de demeurer insensible. Même en le haïssant, impossible de ne pas voir en lui celui que j'ai aimé autrefois : il a les mêmes traits, ce même regard intense avec lequel il me dévisageait, comme si j'étais la chose la plus précieuse qu'il avait au monde. Finalement, j'ai probablement eu tort : je ne suis toujours pas assez forte. « Je… arrête. » bredouillé-je, en me reculant légèrement. Ses paroles, ses excuses... je voudrais n'y attacher aucune importance, mais elles sonnent douloureusement vraies. Et puis soudain, je prends peur : et si je faisais fausse route ? Et si je me battais contre un coupable que j'avais moi-même inventé, pour ne pas avoir à affronter une réalité plus amère... ? Sa diatribe est percutante, parce que je m'y reconnais. Parce qu'au fond, il n'a pas tort, j'ai bien failli infliger à Jin ce qu'il m'a lui-même fait subir. Moi non plus, je ne suis pas une bonne personne. Et cette pensée m'horripile, me hante comme un mauvais songe ; j'ai le tournis. « Ce n’est pas vrai. C’est toi qui… » Qui quoi ? Il avait peut-être raison, au fond. Et puis j’entends ces voix persiflantes, qui me rappellent que je me suis tapie dans l’ombre pendant plus d’un an, que j’ai bien dissimulé mes crocs aux autres par crainte de voir leur regard sur moi changer. Dos au mur, je me laisse doucement gagner par la panique. Qu’on les fasse taire ! Lui, au moins, a eu le courage d'assumer qui il était, en revenant ici, me disent-elles au creux de l'oreille.

Je ne voulais pas. En tout cas, c'est ce que je me répète, en découvrant son corps dans mes bras, sa gorge ensanglantée. Je porte une main à ma bouche, et découvre avec stupeur le filet de sang écarlate qui s'en échappe... À quelques mètres seulement de nous, des élèves évoquent le dernier match de Quidditch et le coup de cognard de Van Aken sur deux professeurs, comme si de rien n'était. Moi, je vois ma vie s'effondrer. Pourtant, j'ai encore le goût de son hémoglobine en bouche ; cela n'a guère suffi à apaiser ma faim, mais c'était si bon que j'ai l'impression que je pourrais en boire des pintes sans m'arrêter. Seulement, les conséquences de mon appétit deviennent de plus en plus terrifiantes. Comment ne pas se sentir aussi monstrueuse que lui ? "Je ne t'en veux pas", m'a-t-il dit dans un soupir : je m'en souviens, désormais. « Qu’est-ce que j’ai fait… ? » murmuré-je en tombant à genoux dans l'alcôve, démunie. J'ai tant rêvé de lui infliger les mêmes souffrances que celles qu'il m'avait fait subir, de lui montrer ce que j'étais devenue pendant que lui vaquait à ses occupations en Europe. Et maintenant... ? Son visage est si livide qu'on pourrait le croire mort, pour de bon, et le sang qui se répand sur les dalles forme une flaque noire menaçante, comme un signe de mauvais présage. Précipitamment, je plonge ma main dans ma poche et avance ma baguette tremblante vers le sol : « Recurvite » lancé-je, les yeux embués, dans l'espoir de faire disparaître les traces de mon méfait... Ça ne fonctionne pas ! Traîtresse, la magie décide de m'abandonner dans le pire moment possible. Et puis, j'ai la gorge nouée en le contemplant inconscient, comme prisonnier d'un sommeil éternel que je lui aurais infligé. Ses yeux clôts, sa bouche entrouverte, me font un drôle d'effet. Alors je dirige l'extrémité de ma baguette vers les traces morsure, là où j'ai perforé sa peau d'albâtre. « Epiksey ». Rien à faire, l'incantation refuse d'opérer, et je me retrouve ainsi démunie face à son corps sans vie. Je me croyais capable de le tuer sans regret, de le regarder se vider de son sang sans ciller. Force est de constater que je ne suis pas à la hauteur. À mes oreilles, le bourdonnement s'intensifie, et je m'agrippe à ses épaules, suppliante et furieuse : « Reste avec moi. Tu me dois bien ça. ». Et s'il le faut, je me rendrais aux enfers en personne pour l'en ramener.


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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyVen 12 Avr - 23:19

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Mur après mur, j’abats ses défenses qu’elle pensait sans doute bien érigées – mais c’était compter sans notre alchimie, ma langue de serpent et mes yeux brillant comme deux pierres précieuses incrustées sur une gueule d’ange trop pâle. Loin de moi, peut-être peut-elle prétendre à me dépeindre en monstre sanguinaire et insensible, mais là, juste en face des émotions qui agitent mes lèvres et mon corps tout entier tourné vers elle sans la craindre une seconde, c’est une tout autre chanson qui se joue dans son esprit. Elle balbutie à nouveau, répète mes mots venimeux, les laisse infuser son âme d’une tisane mortelle ; je n’ai plus rien à faire, sinon la laisser buter sur les marches qu’elle gravissait jadis avec aisance. Mon œuvre est terminée ici, il ne me reste plus qu’à la signer d’un trait sanglant. Je la laisse emboîter les pièces du puzzle que j’ai sciemment disséminées dans notre conversation, réaliser qu’elles s’épousent parfaitement avec un effroi qui me tire un frisson. Je sais pertinemment ce qui va venir ensuite : l’expression de sa frustration, une colère lâchée en ricochet sur ma personne immobile.
‎‎  ‎ À nouveau, je la laisse vomir ses reproches sans sourciller ; bien conscient des failles de mon raisonnement d’alors, motivé par une émotion qui n’avait jusque-là jamais osé guider mes actes. Je tressaille à peine lorsqu’elle me gifle, préparé à ce genre d’assaut depuis le début. L’avantage d’avoir été battu toute mon enfance, c’est que le réflexe d’encaisser les torgnoles est solidement ancré en moi ; je ne bloque pas mes cervicales ou mes mâchoires, laissant sa paume envoyer valser mon menton sans résister. Lentement, précautionneusement, je pivote la tête pour la tourner à nouveau vers elle ; joue rougie mais prunelles luisant farouchement. “Je n’ai pas réfléchi, pour être honnête. C’était comme résister à une gorge offerte ; il n’y avait plus que la tentation.” L’analogie est somme toute très juste – et je sais qu’elle fera mouche. Après tout, elle m’a aimé, n’est-ce pas ? Elle m’aime sans doute toujours, quelque part au fond d’elle ; les braises de ses sentiments n’attendent que le chatouillis de mon souffle pour être ravivées. ‎“Non, en fait…” je rajoute, l’air hésitant, cherchant mes mots avec une lenteur empreinte de vulnérabilité, “c’était plutôt comme avoir goûté l’ichor des dieux et s’en trouver privé brutalement.” Je ne parle pas de n’importe quelle gorge ; je ne parle pas de n’importe quelle fille – et ça, je me dois de le rappeler suffisamment régulièrement, car je la connais, mon Agatha. De la dévotion, c’est ce qu’elle attend de moi.
‎‎  ‎ Les boucliers ne sont plus que factices, désormais. Elle rejette en boucle mes explications et mes justifications poignantes avec le même motif ; cette nuit tragique. Preuve s’il en est qu’elle n’oppose plus aucune véritable objection à mon humanité – lentement, mais sûrement, je viens de passer du monstre qui a ruiné sa vie à l’homme de sa vie qui a ruiné leur relation d’alors. Un statut nettement plus enviable, avec lequel je peux tricoter sans mal pour parvenir à mes fins. Je ne perds pas espoir ; je veux une reine terrible à mes côtés, mais avant cela, je dois m’assurer qu’elle m’est dévouée – et qu’elle est capable de se montrer impitoyable lorsque les circonstances l’exigent. À quoi bon régner sur les misérables si elle ne partage pas mon dégoût pour leur existence pathétique ? Alors, j’opère une dernière percée dans ses défenses ; redoutables saillies verbales qui puisent dans la vérité la plus crue, la plus laide et la plus fantastique à la fois. Je sens qu’il n’est pas nécessaire de rebondir sur ses vaines protestations qui n’ont comme seul objectif de se donner l’illusion de résister ; pour l’instant, elle a encore besoin de ce filet de sécurité et je le lui laisse bien volontiers – la nuit sera longue, et son creux le plus sombre lui murmurera à l’oreille jusqu’à l’aube.
‎‎  ‎ La joute bascule en abandon sanglant et je me laisse glisser dans l’entre-deux presque doux d’une souffrance familière. La sensation de soif et de sécheresse est atroce, mais mes muscles ont cessé de tressaillir, à présent trop faibles pour protester contre mon assaillante. J’ai beau jouer de mon état de faiblesse pour enfoncer plus profondément ma lame entre ses côtes fébriles, je ne suis pas beau à voir – et je suis purement et simplement à sa merci. Du moins, symboliquement. C’est là tout l’art de la manipulation soigneusement opérée depuis le début de cette rencontre inattendue ; je remercierais presque Dieu de m’avoir doté de tels réflexes empoisonnés, mais je demeure en fâcheuse posture. La terreur primale revient cependant poignarder mes entrailles lorsque ma conscience sombre dans une marée de pétrole suffocante ; je la bâillonne, la ceinture, la retiens jusqu’à céder sous la morsure avide. J’ai confiance en Agatha ; j’ai confiance en moi, qui ai sculpté cette créature divine. Et quand je reprends connaissance, paupières papillonnant gauchement sur la vision trouble de ma chère et tendre agenouillée à mes côtés dans un état de panique palpable, la victoire qui éclate dans ma poitrine envoie suffisamment d’adrénaline pour raviver la peur de mourir qui déchire les limbes de la douleur et de l’agonie. Atrocement sèches, mes lèvres chuchotent tout bas dans un souffle haché : “Ma chambre.” L’air racle ma gorge douloureuse et mes crocs râpent cette bouche pleine de sang séché ; je suis incapable de continuer, de donner plus d’indications. Cette poche de sang sur mon lit, je dois m’y traîner ; et vite. Heureusement, j’ai conservé le petit bout de parchemin glissé par l’elfe de maison en guise de mémo dans ma poche. D’une main terriblement lourde, agitée de tremblements d’effort, je la désigne fébrilement ; je n’ai plus qu’à espérer qu’elle saisira les indices laissés à sa portée – plus qu’à espérer que tout ce venin instillé dans ses veines la propulse tout droit dans mes bras grands ouverts. Mes oreilles bourdonnent trop pour me faire une idée juste, mais le passage a l’air d’être libre dans le couloir ; il suffit qu’elle m’y traîne, et là, oh là, ce sera splendide – je serai la victime compatissante dont elle devra prendre soin encore quelques heures avant de filer dans son dortoir pour y vivre la pire de ses insomnies.
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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptySam 13 Avr - 15:20


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


J

e sais parfaitement ce qu’il est en train d’essayer de faire, chers lecteurs : il veut retourner la situation à son avantage, essayer de me faire compatir comme si je me souciais de son sort. Pourtant, le poison fait effet… il distille en moi des idées nouvelles et terrifiantes, me fait envisager la réalité sous un angle que j’aurais préféré ne pas entrevoir. Alors je lutte tant que je le peux encore, m’efforçant de demeurer sourde face à ses belles paroles… Ce premier étage, au sein duquel je croyais l’avoir piégé, est peut-être en train de devenir mon propre couloir de la mort. Alors, désireuse de reprendre le dessus, je relève la tête, implacable : « Eh bien ça n’était rien comparé à ce qui t’attend. » articulé-je en déposant mon index sous son menton. « Ton clan veut faire de toi un vampire végétarien ? Parfait ! Je vais m’assurer que la soif devienne insupportable, que ce que tu aies connu de la douleur ne soit qu’une mise en bouche. » déclamé-je avec virulence. Vous savez, chers lecteurs, lui faire face sans faillir me demande des efforts herculéens. À chaque mot, je dois lutter contre chaque souvenir qu’éveille en moi son visage… Observer ses fossettes me rappelle qu’il me réservait sous ses sourires, ses lèvres qu’il les destinait aux miennes. Chaque pas en avant menace de me faire retomber dans mes vieux travers. J’ai peur des faiblesses qu’il réveille chez moi ; heureusement, ma rancune à son encontre est tenace.

Échec et mat. L’issue de la partie est scellée lorsque ma mâchoire se referme sur la peau pâle de sa gorge. Et incapable de me contrôler, je bois sans m’arrêter. Le sang tiède gicle sur ma robe, se mêlant au rouge de ma cravate, mes mains s’agrippent à son dos et je me repais de lui jusqu’à n’en plus pouvoir. Et lorsque je relâche mon étreinte… Quelle ironie de découvrir ce tableau dramatique aux airs baroques, où les rôles semblent avoir été inversés. Lui, à terre, baignant dans son propre sang, inconscient, comme je l’étais dans cette bouche de métro il y a deux ans. Mais cette fois, c’est moi, la coupable aux dents acérées… Ma bouche est teintée de rouge, comme un grossier maquillage qui me colle à la peau. Et la vue de son corps sans vie me fait frémir ; je croyais pourtant y être préparée. Je m’étais jurée que ça ne me ferait rien, que je ne devais pas m’embarrasser d’états d’âme lorsque j’enfoncerais ce maudit pieu dans son torse. Je croyais que je parviendrais à me montrer insensible à ses spasmes, inflexible face à sa lente agonie… Pourtant, les derniers mots qu’il m’adresse me font l’effet d’un coup de poignard. Je fixe les petites marques dans son cou, mes doigts maculés d’un sombre vermeil, ses paupières closes entourées de cernes violacées. "Et si c’était toi, le monstre ?". Cette pensée parasite s’insémine dans mon esprit comme une petite graine et se propage comme un mal insidieux. Je tente de faire appel à la sorcellerie pour échapper à cette scène tragique dans laquelle je me retrouve actrice malgré moi, mais ma baguette semble refuser de m’écouter. L’étau se resserre, j’entends les bavardages autour de moi, la cloche qui retentit pour annoncer le couvre-feu, les pas pressés des retardataires se pressant dans les escaliers… Je porte ma main ensanglantée à ma bouche : j’ai envie de vomir. Je me sens suffoquer, dans cette alcôve où il m’a menée… Alors, dans un ultime effort, je répète la formule, une deuxième, une troisième fois. Enfin, la magie opère, et le sang s’évapore des fibres de tissus, de la pierre froide dans laquelle il s’est incrusté. C’est exactement la même scène qui se répète, vous vous souvenez, chers lecteurs ? Celle du bal de Noël, lorsque ma faim m’a poussée, crocs dehors, à me jeter sur Jin. "Et si c’était toi, le monstre ?" répète ma petite voix intérieure avec malice, tandis que je tente de lui échapper. « Taisez-vous. » soufflé-je, agenouillée sur le corps de mon amoureux d’antan, cherchant une solution aux maux qui m’accablent. Ses yeux s’entrouvrent, et j’ignore si je dois éprouver le soulagement de le voir éveillé ou le regret de ne pas avoir su l’endormir à tout jamais… Il murmure un mot et dépose un morceau de parchemin dans ma main. Il me faut bien quelques secondes pour comprendre, et je finis par me décider.

Péniblement, je le soulève, me forçant à s’appuyer à moi. Il respire faiblement, et ma tête contre la sienne, je sens son pouls carotidien. Après m’être assurée que la voie est libre, je m’engouffre dans le couloir ; mon pas est maladroit, alourdi par son bras se retenant à mes épaules… Je jette un oeil en arrière, incapable de me défaire de la peur d’être surprise par un tiers… Et je me démène, à la lueur inquiétante des torches, jusqu’à cette porte indiquée au bout du couloir : ses quartiers, j’imagine. La poignée de la porte s’enclenche, et je le traîne à l’intérieur, jusqu’à son lit. J’inspecte mes vêtements, m’assure que toute trace de sang a bien disparu… Et tandis que je tente de me convaincre qu’il vaut mieux disparaître, je me retourne une dernière fois dans sa direction, la gorge serrée, le coeur en lambeaux. Vous savez, il a été mon premier amour, et je crois que toute la haine qu’il m’inspire désormais n’arrivera jamais à gommer cette réalité ; certains sentiments sont hélas indélébiles. Alors après l’avoir allongé sur le côté, je me place debout, face à lui. Il est l’heure pour moi de faire un choix… Je me sens sale et fatiguée, mais je dois en avoir le coeur net avant de quitter cette pièce : je dois savoir s’il se pouvait que parmi toutes les paroles qu’il m’a déblatérées pouvait se dissimuler un soupçon de vérité. Il cligne lentement des yeux, j'attends qu'il reprenne connaissance pour avoir toute son attention. Et ceci fait, j’attrape la poche de sang, faisant mine de la lui tendre… avant de la ramener à moi, impitoyable : « La chanson. » prononcé-je froidement. Et je m’écarte, armée de ma monnaie d’échange, avant d’ajouter quelques précisions : « Celle de notre dernière danse, le soir du bal de printemps, à Ilvermorny. » Je me remémore souvent cette nuit-là, parce qu’elle était parfaite : j’ai tournoyé dans ses bras jusqu’à en avoir le vertige, nous avons ri jusqu’à l’aube, nous nous sommes embrassés jusqu’à ne plus en pouvoir. J’ai gardé cette robe que je portais, les fleurs dans mes cheveux, aujourd’hui fanées. Et l’air sévère, je pose la question fatidique : « Qu’est-ce que c’était ? » Parce que moi, je m’en souviens parfaitement. Alors s’il me fait l’affront d’avoir oublié, je le laisserais crever sur ce lit sans remords et m’en irais sans me retourner. Du moins, c’est la promesse que je me fais, tout en sachant combien j’aurais du mal à la tenir…

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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptySam 13 Avr - 17:37

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Je sais que j’ai remporté la victoire, ce soir. Elle n’a plus aucun argument à m’opposer ; plus aucun reproche à me balancer ; plus aucune pertinence dans ses menaces. Ma jolie créature se contente de prendre son air le plus féroce pour me promettre monts et atrocités, mais je ne lui retourne rien qu’un regard triste comme je sais si bien les composer. L’air résolu que j’imprime sur mon visage d’albâtre n’esquisse aucune réplique, aucune étincelle de malice susceptible de répondre à son souhait de me faire souffrir – je ne dois rien lui céder de satisfaisant, pour que jusqu’à son désir de vengeance se teinte d’un arrière-goût âcre ; celui du gâchis. J’ai gagné, c’est tout. Agatha lutte contre l’envie de retourner se blottir dans mes bras, protégée par mes paroles doucereuses en guise de bouclier inébranlable – il n’y a rien de plus doux qu’un merveilleux mensonge soigneusement entretenu. Heureusement pour elle, je suis un homme de spectacle lucide ; je sais quoi donner à mon public, je sais ce que je veux en tirer. Et je la veux pour moi, à mes côtés – parce que solitude rime avec décrépitude au fond d’mon sale crâne pleins d’râles qui n’m’appartiennent pas. Et pour sceller le baiser empoisonné de mon esprit retors sur son front innocent, il me faut mourir – symboliquement, bien sûr, je n’ai pas encore perdu la tête.
  Du fond de mon agonie spastique délestée de cruor délicieux, je lui offre une porte de sortie parcheminée pour faire taire les démons qui la saisissent aux poignets – oh, je peux lire dans ses yeux la panique et le dégoût, le doute et l’horreur qui s’emparent de son cerveau bouillonnant d’un autre sang. Si ma vision est trouble et mon corps faible, mon esprit reste affûté – muscle le plus travaillé de ma personne, car c’est lui qui m’a sorti de tous les traquenards, de toutes les presque-morts qui me tendaient les bras. Malheureusement, se sentir mourir aiguillonne les pires sentiments, les pires envies primales ; si je ne livre plus combat contre Agatha, c’est contre moi-même que je dois lutter pour ne pas exhiber ces crocs qui ne veulent plus retourner se lover dans mes gencives douloureusement asséchées. J’aurais envie de feuler, gueule grande ouverte, iris qui dévorent le blanc de l’œil en furie vampirique horrifique pour une dernière intimidation instinctive ; un spectacle auquel elle n’a sans doute jamais assisté ; un état qu’elle n’a probablement jamais goûté. Quelque part, confusément, une partie de moi lui souhaite de ne jamais le connaître – transfiguration hideuse de la face humaine pour se muer en masque de terreur pour ses ennemis ; un amoncellement de cris lugubre, de sifflements inquiétants et de crocs dégoulinants de fureur sur un masque mangé par deux yeux intégralement noirs comme du sang coagulé. Comme n’importe quel prédateur acculé, les vampires possèdent eux aussi leurs parades d’intimidation ; et tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elles sont plutôt efficaces, mais que plus jamais les protagonistes de cette scène ne voudront avoir affaire à vous de près ou de loin. Et ce n’est pas ce que je souhaite ; alors, je refoule cet instinct aigu qui hurle et gratte à mes côtes en suppliques hululantes, décidant une ultime fois d’avoir foi en mes calculs précis – et en leur résultat exquis, Agatha elle-même.
  Après des secondes qui me paraissent des heures passées sous la torture, elle paraît comprendre ce que je veux d’elle. Péniblement, elle me hisse contre elle, et je ne peux rien faire de plus que laisser mon corps être ballotté, avant de replonger dans l’inconscience dans un râle gémissant. J’ai beau être habitué à souffrir et avoir développé une certaine résistance physique à l’exercice, les couloirs sombres et étouffants de ma caboche éteinte ne sont pas exactement le meilleur endroit dont je puisse rêver pour expirer un dernier soupir. D’autant qu’il ne s’agit que d’une perte de conscience intermittente, propre au basculement de ma conscience moribonde dans un entre-deux comateux qui m’arrache des petits gémissements sourds de bête affamée à chaque fois que ma bouche a la capacité d’écarter ces maudites lèvres gercées. Et ce n’est que lorsque je reprends une énième fois conscience, hagard, sur mon lit, que la tête cesse de me tourner suffisamment pour garder les yeux entrouverts. Dieu, que je hais cet état de faiblesse. Comme un nourrisson geignard, je gémis encore – appel pitoyable d’un semblable à un autre pour un peu de sang pour baigner mes gencives exsangues. Mes canines me font tellement mal. Malgré tout, je me sens plutôt soulagé de constater que je peux encore compter sur mes redoutables capacités de manipulation pour me sortir des plus mauvais pas.
  Agatha me tend la poche de sang qui gisait probablement sur mon lit avant que je ne reprenne conscience, mais alors que je tends faiblement la main pour m’en emparer avec une avidité non dissimulée, elle me la retire et – avant de pouvoir m’en empêcher –, je lâche un feulement acide ; langue plaquée contre mes crocs en grimace furieuse. Connasse. Mais je l’ai mérité, alors j’émets un grognement qui se mue en rire rauque ; désabusé par mon indécrottable talent à peindre des tableaux grandiloquents à l’aide de mes simples paroles venimeuses. Je n’ai pas la force de me redresser, alors je laisse ma tête retomber sur le matelas en refermant les yeux dans un soupir tandis qu’elle exige de moi que je me rappelle la stupide chanson populaire qui passait lors de notre dernier bal. Oh, je vois. Je fronce le nez, tandis que je m’appuie sur mes avant-bras pour me redresser ; bon sang, que ça tourne ! Je dois avoir les yeux qui se disent bonjour, avec tout ça. Je parviens maladroitement à me pelotonner contre la tête de lit, laissant ma tempe s’appuyer contre le bois épais. Le goût de mon propre sang en bouche me rend dingue. Mais je dois tenir bon encore quelques instants ; le temps de parer l’attaque et de glisser mon fleuret sous son menton délicat. C’est au tour de mon âme de poète de jouer et, fort heureusement, je n’ai pas besoin de mentir pour cette partie.
  Enfin, je rouvre les yeux sur Agatha malgré la nausée qui me saisit par vague, et entreprends de répondre à sa question piège dans un filet de voix – je n’ai pas la force de murmurer plus fort, ni de lisser mon grain éraillé par la soif. “Je ne me souviens pas de la chanson ; ce n’est pas mon genre de musique et surtout, c’était une chanson pop, une chanson comme on en fait mille par an pour danser dessus à des bals comme celui-là.” Je m’humecte les lèvres, le souffle court. C’est beaucoup moins facile d’être romantique dans ces conditions, mais, eh bien, je relève le défi. “Mais je me souviens de toi ; de la couronne de cempasúchil qui fleurissait sur ton front, de l’éclat de tes yeux quand nous avons quitté le bal pour grandir la nuit de nos rires, du goût de ton rouge à lèvres – pas celui d’un rouge éclatant, non, celui-là était plus sombre, presque violet, et tu m’en avais laissé une marque dans le cou que je n’ai pas effacée avant le lendemain –, de la douceur de ta peau quand j’ai fait glisser la bretelle de ta robe pour y laisser un baiser, de la façon dont tu retroussais ton nez avec ce petit sourire mesquin pour me retourner une vacherie, de la paix que j’ai ressentie dans ma poitrine quand on s’est allongés sur l’herbe pour critiquer les étoiles les plus scintillantes – qu’elles sont vulgaires, n’est-ce pas ? Alors que les petites à l’éclat doré subliment les constellations dont tu connais le nom par cœur. Tu m’as appris toute une partie de la carte du ciel, ce soir-là.” Je tousse, et regarde à peine ma paume pleine de sang séché ; ce n’est rien que le résultat de mes canines fendant la chair fragile qui s’effrite sans assez d’hémoglobine pour l’assouplir. Mais je ne laisse pas l’inconscience l’emporter encore une fois ; j’y suis presque, porté par le poids de mots auxquels je n’ai même pas besoin de réfléchir. “Je ne me souviens pas de la chanson, c’est vrai. Je ne me souviens pas non plus des noms qui gravitaient autour de nous, ou même des visages qui nous guettaient. Je me souviens seulement de toi.
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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyLun 15 Avr - 19:25


Du rouge dans ma tête
Du noir dans ton âme


I

l y a une confrontation évidente entre ce que ma tête me dicte et ce que mon coeur me hurle. Et c’est en essayant de gérer cette bataille, pourtant perdue d’avance, que je le porte à bout de bras, dans ce couloir du premier étage. Un portrait se formalise de la scène, s’offusquant d’un commentaire outré avant de s’évanouir dans son cadre… Je ne lui prête aucune attention, concentrée sur la distance qui me sépare de son antre. Et lorsque enfin j’y parviens, alors que je pensais être libérée du poids de son corps, c’est un fardeau plus conséquent qui m’entrave… la pesanteur d’une terrible culpabilité et les tourments infligés par des réflexions que j’aurais préféré éviter. Péniblement, j’arrive à le déposer sur son lit, et glisse deux doigts sur l’artère de son cou, m’assurant que sa respiration reste régulière. Bouleversée, je me rends compte que de simples contacts physiques avec lui suffisent à m’émouvoir… Légèrement à bout de souffle, je me tourne dans sa direction ; la colère noire contenue dans le regard que je lui ai adressé s’est peu à peu mue en inquiétude. Mais alors que j’étais prête à céder à la tentation de le tirer d’affaire sans contrepartie, la main qui tient la poche de sang s’immobilise. J’ignore si le fait de marchander sa réponse contre quelques gorgées d’hémoglobine est un geste cruel ou désespéré… tout ce que je sais, c’est que j’en ai besoin. Et si le début de sa réponse me donne envie de l’abandonner là, à son triste sort, pour qu’il rende son âme putréfiée dans cette chambre solitaire… la suite de sa tirade gagne mon attention. Ma gorge se serre un peu plus, à chaque description menée avec précision de cette soirée-là. Les couleurs apparaissent dans mon esprit comme si je revivais la scène. Chacune des sensations qu’il évoque m’arrache un frisson que je ne peux réprimer. Et le souvenir de ce ciel étoilé qu’on fait contemplé ensemble, ma tête logée dans son cou… c’est le coup fatal qu’il me porte. Le temps d’un instant, je suis transportée une nuit de Mai, deux ans auparavant ; je retrouve la chaleur de ses doigts dans ma paumes, la fraîcheur du vent, le goût de ses lèvres contre les miennes, le tissu de sa veste que je portais sur mon dos en rentrant au dortoir. Si je suis parvenue à maintenir une certaine distance entre nos corps physiques, je constate avec regret qu’il a gagné mon esprit.

Il n’a pas eu besoin de formuler le nom de la chanson pour que je l’entende à nouveau.

Je demeure silencieuse, incapable d’y voir clair avec cet abominable bourdonnement dans ma tête. Enfin, je me saisis de la poche de sang, en ôte le culot ; puis, je me penche vers mon ancien amant, entrouvre sa bouche comme s’il était un patient dont je devais prendre soin pour y placer le tuyau de ponction, pile entre ses crocs. Un bruit de succion se fait entendre, l’aspiration vient, et le tube se colore d’un rouge carmin ; il ne lui faut que quelques secondes pour que les veinules violacées apparues sur sa peau ne disparaissent, pour que ses muscles engourdis semblent se réanimer, pour que son visage ne reprenne quelques couleurs. Pendant qu’il avale l’hémoglobine contenue dans la poche, je me lève de son lit, le visage fermé. « J’ai besoin de réfléchir. » conclus-je, d’un ton sans appel. Qu’il ne se fasse pas d’illusions, rien n’est résolu entre nous. Pourtant… ses paroles ont causé un remue-ménage dans mon esprit que je ne peux ignorer. J’ai besoin de cogiter, de les laisser décanter et de prendre les décisions qui s’imposent le concernant. Les traits tirés, le visage gagné par la fatigue de cette première bataille, je me retourne vers lui, le dévisageant avec défiance : « Bois tout ton soûl, mais ce n’est pas terminé. Nos comptes ne sont pas réglés. » annoncé-je, le menton droit, avant de lui tourner le dos. Je devrais partir, maintenant. Sans me retourner, sans lui accorder davantage d’égards. Mais je demeure immobile, assise sur son lit avec l’impression d’y être fermement enchaînée. Il ne devrait être qu’une page tournée des écrits de mon passé, chers lecteurs, alors pourquoi est-il en train de prendre place dans mon présent ? Comme pour me rassurer, je le fixe, par dessus mon épaule ; il est toujours allongé, inerte. Dans cet état, il a l’air si vulnérable, si fragile… presque humain. "Il ne te fera plus jamais de mal", me promets-je silencieusement… Chassant immédiatement cette compassion idiote qui est en train de me gagner comme un poison pernicieux, je m’éclaircis la voix : « Disons que tu as seulement réussi à gagner… du temps. » conclus-je d’un ton que j’aurais voulu plus assuré. Je finis par quitter le lit, lisse les plis de ma jupe.

Ma main plonge dans la poche de ma robe, et ressors ma baguette au bois de prunellier. Maintenant que je suis rassurée par son état, j’ai besoin de m’assurer une dernière chose : que notre échange houleux dans les couloirs n’a pas laissé de trace. Tête baissée, visage fermé, je me dirige vers la porte, avant de m’arrêter juste devant le seuil. « Chase, Lucius… quel que soit le nom par lequel tu te fasses appeler aujourd’hui… » commencé-je d’un ton déserté de toute émotion. Pourtant, ma voix se brise au moment de lâcher ces derniers mots : « Au revoir. » Et à peine ai-je franchi l’entrebâillement de la porte, à peine ai-je enclenché la poignée… je me laisse glisser contre le bois massif du battant. La lèvre tremblante, les paupières alourdies, les mains moites. Je me sens… vidée. Comme si toute énergie avait subitement quitté mon corps, comme si je n’étais plus qu’une poupée de chiffons molle. Comme elle est pathétique, cette impératrice qui venait reprendre son territoire à un ennemi qu’elle pensait déjà vaincu ! Un spasme me secoue tandis que j’enfourne ma tête entre mes genoux, refermant mes bras autour, comme une coquille protectrice. Et cette douleur intestine, elle refuse de m’abandonner : elle sera ma seule compagnie ce soir. J’ai envie de hurler sans qu’aucun son ne sorte de ma gorge. J’ai envie de pleurer sans y parvenir. Alors je demeure là, assise quelques minutes, devant sa chambre, en espérant qu’il soit trop affaibli pour venir m’y trouver. Plus tard, je me lèverais, plus forte, et je grimperais ces maudits escaliers, prête à reconquérir mes terres, à réaffirmer mon pouvoir… plus tard. Pour l’instant, je préfère rester là, laissant la marée m’emporter avec elle, quelques vagues d’eau salée me submerger.

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Message(#) Sujet: Re: Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius Y a que du rouge là dans ma tête pour toi – Agatha & Lucius EmptyLun 15 Avr - 20:30

( Y a que du rouge là
dans ma tête pour toi )


‎‎  ‎ Ce long discours aura asséché ce qu’il me reste de gorge ; le reste ne se réduit plus qu’à un feu atroce, qui grignote mon œsophage et mes muqueuses et m’empêche de savourer pleinement la victoire de cet instant crucial. Aucun besoin d’un mot de sa part pour traduire son regard bouleversé ; j’avais déjà gagné, mais ce dernier coup d’éclat valait bien de souffrir plus longtemps. Pourtant, je ne ressens qu’un faible crépitement dans la poitrine ; frustration ultime de ne pas savourer autant que je l’aurais cru la reconquête de ma créature sublime. C’est qu’elle est agaçante, à laisser ses prunelles noires tremper dans une mélancolie qui n’est pas censée lui infuser autant de tristesse ! Sans doute la faim dévorante qui me retourne l’estomac et me fait tourner la tête me rend-elle plus acariâtre. Heureusement, ma belle Agatha finit par récompenser ma poésie de cette poche de sang tant convoitée ; avec une certaine tendresse que je note sans relever audiblement, elle place le tube entre mes lèvres, et il ne me faut pas davantage de temps pour aspirer avec avidité le sang contenu dans la poche. Un gémissement douloureux m’échappe, bientôt mêlé de soulagement et d’un plaisir incomparable. Ma respiration reste toujours difficile, comme celle d’un marathonien en bout de course, mais mes muscles ne me font plus un mal de chien et ma peau cesse progressivement de tirer tandis que la vie volée regonfle mes veines d’une flamme inextinguible.
‎‎  ‎ Trop occupé à savourer le nectar délicieux, je ne prends conscience qu’avec un temps de retard que le poids de mon invitée surprise a disparu du matelas. Mes yeux, que j’avais jusque-là fermés d’épuisement et de contentement, se rouvrent sur sa silhouette debout ; elle m’a annoncé avoir besoin de réfléchir quelques secondes plus tôt. Il me faut un effort presque insurmontable pour éloigner la divine hémoglobine de ma bouche avide, mais je m’y astreins pour lui accorder toute mon attention. J’acquiesce, d’abord silencieusement, toujours adossé à la tête de lit qui me maintient encore assis. Mon corps a une conscience aiguë de la poche de sang qui repose désormais entre mes mains, qu’il appelle de toutes ses fibres avec une urgence que j’ai du mal à maintenir à distance. “Nous avons du temps à rattraper.” Ma reformulation ne lui plaira peut-être pas, mais c’est ce que son cœur corrompu veut à tout prix ; moi, nous. Et je m’empresse d’ajouter, m’engouffrant dans chaque brèche ouverte avec l’agilité d’un félin affamé : “Chaque seconde gagnée à tes côtés est un délice.” Retourner ses mots, faibles boucliers, contre elle-même pour enfoncer profondément mes griffes empoisonnées dans son palpitant à l’agonie. L’adrénaline que fait pulser sa présence dans mes veines me permet curieusement de tenir plus longtemps face à la tentation de retourner à mon festin.
‎‎  ‎ Je ne la quitte pas des yeux, alors qu’elle s’apprête à déserter mes appartements – de ce que j’en vois sommairement, j’ai plutôt gagné au change, si les dortoirs sont fidèles à mes souvenirs. Difficile de réprimer mon sourire à l’entente de ses derniers mots solennels, de cette fêlure dans ce “au revoir” qui contient toute l’émotion soulevée par la tempête qui s’est abattue sur elle ce soir. Avant qu’elle ne me quitte pour le moment, j’ajoute tranquillement, timbre posé quoiqu’encore un peu rocailleux : “Lucius. C’est mon vrai nom, même si je le déteste. À bientôt, Agatha.” Un petit bout de moi contre un gros morceau d’elle ; la perspective d’allumer encore d’autres interrogations, d’entrouvrir une porte derrière laquelle se tient mon moi sincère – voilà qui devrait la tenir en haleine jusqu’à notre prochaine rencontre. Mais le pouvoir des noms est un chapitre réservé pour une autre fois, car l’agacement point dans mes entrailles tordues par la frustration sanguine. Dès qu’elle referme la porte sur elle, je récupère le tuyau de ponction que je coince entre mes dents pour aspirer avec ferveur – spectacle morbide ponctués de râles bestiaux. J’aurais envie de déchirer ce stupide réceptacle pour boire à pleines gorgées glauques, sentir le sang chaud couler contre mon menton, le contact de la chair brûlante contre mes lèvres, la sensation de mes crocs dans la viande tendre, ma langue lapant avec application chaque carré de peau vénéré comme un cadeau divin, entendre les gémissements de plaisir de ma victime consentante s’épanouissant dans mon venin… Mais ce n’est rien qu’une poche de plastique vulgaire ; le sang est à peine tiède – le régal synesthésique est absent.
‎‎  ‎ Lorsque j’en ai fini, je jette le déchet d’un geste furieux, presque humilié, dans un coin de la pièce et laisse ma tête retomber en arrière dans un grognement. Oh, Poudlard n’est pas prêt pour mon appétit.
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