Je l’avais raté de peu! Si peu! C’était un dimanche on ne peut plus normal à Poudlard. Le hibou de Grand-mère était arrivé avec quelques photos du Bal de Noël que je lui avais demandé de m’envoyer. Si j’en cherchais celle qui incluait Ha Na, j’en étais les lèvres pincées à regarder celle qu’elle avait prise avec le gagnant de cette saison de la chasse annuel. Son sourire éclatant, l’aîné d’une famille d’Autriche, tenait la tête de la créature par ses bois, alors que sa jeune sœur arrivait à la course pour voir la proie pourfendue avant de reculer comme si elle avait vu un fantôme. Je me souvenais très bien de la scène. De son regard inquisiteur sur moi. Ainsi que ce long frisson qui m’avait traversé entière de la nuque aux orteils; un mélange de malaise et d’admiration. Je l’avais raté de si peu! Et si ce n’avait pas été que j’avais encore du mal à tirer par magie et que j’avais traîné mon arc et mon carquois, il n’aurait pas eu ce sourire si sûr de lui qui me faisait grincer des dents dans un grand silence. J’avais dû abandonner mon cavalier prévu de la vieille pour lui tenir compagnie jusqu’à son départ, forçant tout mon être à bien représenté ma famille et me montrer agréable et courtoise. Si suffisant! Si. Sûr! Comme si la vie lui donnerait tout ce qu’il voudrait sans même qu’il n’ait besoin d’en fournir un effort. J’en voyais presque mon père s’en frotter les mains l’une contre l’autre ; plus vieux – il saurait me gérer ? Aussi blanc que blanc ? Un pur produit de l’élite. Qu’apporterait-il au Stein ? Je préférais ne pas y songer plus longuement.

Rozé qui finit son assiette d’œuf et de bacon me regarde comme si elle lisait au travers de moi. Consciente de ce que ce que ça m’évoque! Si seulement c’était le beau-fils Ballesaim, au moins, je n’aurais qu’à lui rappeler que ma cousine se languis de lui pour l’éconduire. Mais cet individu de Durmstrang n’est sans mal me rappelé tout ce que je déteste de notre caste – que le choix ne sera probablement jamais le mien. La douce main de Rozé se glisse sur la mienne. Je sais. Elle sait. Nous savons. Elle m’annonce qu’elle songeait aller à la serre numéro quatre pour donner un coup de main à notre Directrice et j’hoche la tête. Quitte à passer ma journée à regarder cette photo, autant m’occuper l’esprit avec quelque chose de plus constructif. Mais elle secoue la tête, avant de me souligner que j’ai besoin de quelque chose de plus… robuste. De plus physique. Je l’avais raté de peu. Si peu!

Dans mon dortoir, Rozé s’agite parmi mes biens alors que je sors ma tenue pour sortir dehors. Elle soulève sort mon sac en bandoulière avant de me le lancer. Quand je l’ouvre, je suis sans surprise de trouver dans le sac élargi, mon arc, mon carquois et mes flèches, que je touche du bout des doigts. S’il était ici, je l’aurais volonté pourchassée jusqu’à lui coller une flèche au cul et lui faire ravaler son sourire éclatant au dentifrice mentholé. – Tu ne le rateras pas la prochaine fois!  – J’éclate d’un rire infini, avant de passer le sac sur mon épaule droite.  J’ignore si c’est la proie ou le mec mais, quand elle sort sans éclaircir en sautillant, j’en suis encore avec les épaules qui rebondisse tente d’attaché bouton sur bouton de mon long manteau de lainage d’alpaga éthique blanc écrue de chez Zofira.

Pas sur pas, j’avance dans la neige, avant de trouver un endroit tranquille. Un arbre un peu rabougri passé le lac. Impossible pour moi de m’installer à un endroit où je pourrai potentiellement toucher quelqu’un. J’en enchante la photo avec de la glu perpétuelle au tronc d’arbre avant de sortir mon matériel d’archerie. L’arc long de très bonne facture sort avec lenteur. Je ne suis ni pressé ni encline à me laisser surmonter par mes émotions. Je sais ce que je tiens dans les mains. Je sais que cela peut tuer un sorcier, si je l’atteint avec assez de force en pleine poitrine. Nul besoin de me faire expliquer la léthalité de cet objet. J’en remonte la corde lentement jusqu’à l’étirer jusqu’en haut alors qu’elle se tend avec autant de flexibilité que de force. Le carquois suit, et passe en sens opposé en bandoulière sur ma seconde épaule.  Je tend la main derrière pour prendre une flèche avant d’observer la pointe, suivre le bois jusqu’au plume d’un orange-rouge, facilement repérable.

Si peu! Je l’avais raté de peu.  Et alors que je place la flèche et expire longuement, son visage me revient et je ferme momentanément les yeux pour chasser l’image qui flotte dans ma rétine avant de relâcher la flèche de ma main opposé. Lui aussi, je le rate de si peu, alors que Jun apparait dans le décors! Mais cette fois, le battement de mon cœur n'est plus aussi vengeur et le calme m'a bien quitté. Je l'ai raté de si peu que j'ai l'impression que j'aurais pu l'embrocher avec une rancœur qui ne lui est nullement destiné.

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1 – Le bout de la flèche prend feu avant de toucher le tronc d’arbre.
2 - Le tir juste touche le tronc d’arbre
3 – La flèche passe proche de Jun sans le toucher.
4- La flèche tombe plat avant de se rendre à la cible initiale.
5 – La flèche m’échappe et je la perd de vue. Une de perdue.
6 – La flèche touche Jun. (L’endroit à la discrétion du joueur)

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Pour un dimanche matin, Jun Woo s'était levé tôt. Après s'être effondré de fatigue la veille au soir, ayant passé sa soirée à travailler dans la salle commune, il avait décidé que prendre un moment de pause en ce dimanche matin lui ferait du bien. Il avait grand besoin de prendre un peu de temps pour lui. Il avait d'abord prit un bon petit déjeuner dans la Grande Salle, en s'amusant à dessiner le peu d'élève déjà présent à cette heure matinale. Il était ensuite retourné à la salle commune, avait ranger son carnet de dessin dans un tiroir de sa table de nuit et enfilé un survêtement moldu. Après une hésitation, il avait décidé de laisser son balai de Quidditch dans sous son lit. Ce matin, il avait avant tout besoin de se défouler et cela faisait un moment qu'il n'avait pas fait de sport en dehors des entraînements de Quidditch.

Heureux de pouvoir aller dehors, il dégringola les escaliers du château jusqu'à la grande porte ouvrant sur le parc. L'air hivernal le fit frissonner et il enfila ses gants. Au départ, il marcha pour s'échauffer et prit la direction du lac. Il ne mit pas longtemps à atteindre la rive et termina son échauffement en savourant le paysage qui s'offrait devant lui. Le parc de Poudlard avait une ambiance qu'il n'avait encore jamais trouvée ailleurs et c'était une des raisons qui avait fait qu'il se sentait désormais chez lui au château.

Arrachant son regard de l'étendue d'eau, il s'élança et commença à courir. Quel bonheur ! Ses pas le guidèrent instinctivement derrière le lac, bien décidé à en faire le tour. La distance était conséquente, mais il avait confiance en ses capacités de sportif. Il s'arrêta à mis chemin de la rive d'en face pour faire quelques pompes, puis reprit sa course. Il en était à la moitié du trajet, étant cette fois arrivé sur la rive d'en face, lorsqu'un objet lui passa devant les yeux. Il s'arrêta net et regarda autour de lui. Sur sa gauche, une flèche avait filé pour se planter dans la terre quelques mètres plus loin. Il tourna la tête et remarqua, sur sa droite, une personne qu'il ne s'attendait absolument pas à trouver : Maximilianna, son arc à la main. Ne sachant comment réagir, il resta quelques secondes la bouche grande ouverte avant de lâcher :

« Mais qu'est-ce que tu fabriques ? »

@Maximilianna S. Stein

Mon cœur, il s’était arrêté dans un battement. J’ignorais si c’était par la peur de le toucher ou un excellent réflexe de toutes ces années à pratiquer le tir à l’arc, mais honnêtement, ça m’était bien égale à condition que Jun soit encore en un seul morceau. Mon arc, désarmé de flèche se baissa lentement sans assurance, avec un léger tressautement de mon bras porteur. C’était passé si près, que j’en déglutis ma salive, avant d’expirer d’un trait l’air qui était resté bien coincé dans mes poumons.

J’essaie pas de te tuer, si c’est la question. Sinon, je t’aurai atteint. – Enfin. Peut-être, et le détachement de ma voix me laissa encore plus inquiète. C’était facile de chasser un animal, une créature, s’en était un autre de toucher un humain qui pouvait nous crier dessus et mourir dans nos bras le regard empli d’une incompréhension et d’une incertitude quant à ce qui nous avait poussé à les prendre en joue. – J’ai jamais eu autant peur de ma vie. Et j’ai jamais été aussi contente de raté un tir. – Et il en fallait beaucoup pour me déstabiliser. Ma main se posait sur ma bouche, à mi-chemin entre l’étonnement de mon manque de sang froid mais aussi de mon incapacité à le retrouver. C’était si visible que j’en était bouleversé que je finis finalement par laisser aller mon inconfort prendre le dessus avant de me mettre à courir la distance entre lui et moi, le craquage de mon vernis bien visible s’il levait le regard vers mon visage un bref instant. Mes mains posées sur lui, j’étudiais rapidement qu’il ne m’ait pas bêtement menti avant de chercher par-dessus son épaule la flèche fichée dans le sol sur un monticule de neige plus loin. Le tremblement de ma main tenant toujours l’arc se poursuivait, impossible à contrôler et j’en lâchai l’outil de bois sur le sol de neige, avant de refermer mon bras opposé pour essayer de cesser le tremblement en me retenant par le coude dans un ultime geste de refermer sur moi ma panique et mon embarras.

Ça n’aurait jamais dû arriver. – Et je composai un sourire, bien que je sentisse encore le tremblement incontrôlable dans ma poitrine et que j'aurais bien pu assumer la panique qui se trahissait dans mes prunelles brunes. – Je suis juste contente que tu ailles bien. – Comme pour chasser un nouveau nuage sombre, je cherchais une raison d’attacher mon attention ailleurs mais chaque second à le fixer ne faisait qu’accroître le bourdonnement de mon cœur dans mes oreilles. J’avais été furieuse et je m’étais laissé guidé par cette énergie toxique, voulant la battre au plus fort de mon être et y aller court, pour une des traitres fois ou je m’accordais un répit sur la bienséance et le masque publique. Je replaçai ma main sur mon coude, toujours pris de soubresaut avec l'impression que rien n'allait pouvoir contenir cet affreux spasmes.  Il ne vient jamais personne ici, pendant l'hiver. Mais était-ce vraiment une raison de tirer avec des flèches à pointe de métal ? Pas vraiment. Mais je préférais le poids de celle-ci, et s'y adonner était plus satisfaisant habituellement comme exercice de précision.

Le cœur battant encore à tout rompre, Jun Woo observa sa camarade abaisser lentement son arc. La flèche était passée si près. Il ne lui semblait pas, dans sa vie, avoir déjà eu aussi peur qu'à cet instant précis. En l'entendant faire sa remarque sur le fait que, si c'était ce qu'elle avait souhaité, elle l'aurait atteint, Jun Woo ravala une réplique cinglante. Certes, il savait sa Maximilianna particulièrement douée avec son arc, mais ne l'avait tout de même manqué que d'un cheveu. Néanmoins, il se tut : le tremblement, bien que légèrement perceptible dans sa voix, trahissait qu'elle aussi avait eu peur. Sa seconde phrase lui donna raison. Tandis que la Poufsouffle gardait sa main sur sa bouche, mettant visiblement à se remettre de son émotion, le Serdaigle ne bougea pas d'un pouce. La peur qui l'avait tout d'abord poussé à lui faire un reproche avait désormais laissé la place à celle qui paralyse. Lentement, il se força à reprendre le cours de sa respiration. Entre temps, Maximilianna avait couru vers lui pour vérifier qu'il n'avait rien. Le troisième année sembla d'un coup revenir à lui.

« Evidemment que cela n'aurait jamais du arriver. Tu aurais pu m'embrocher comme du gibier. »

S'il tentait de calmer le ton de reproche de sa voix, il ne put parvenir à le dissimuler totalement. En voyant le désarroi de la jeune fille, il était bien obligé de voir que cela n'avait pas été volontaire. Encore heureux d'ailleurs. Mais il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Si la flèche l'avait touché, il aurait prit directement la direction de l'infirmerie, voire pire. Après une dernière inspiration, Jun Woo parvint enfin à se calmer totalement.

« Moi aussi, j'espérais autre chose qu'un aller simple pour l'infirmerie en ce dimanche matin. »

Bien calmé et ayant réussi, cette fois, à lui adresser un sourire, l'adolescent fulminait toujours intérieurement. La panique qu'il voyait encore dans les yeux de sa camarade soulageait un peu sa colère, mais il devait bien reconnaître qu'il avait vraiment eu peur.

« J'en suis la preuve que non. Le parc est grand mais aucun n'espace n'est réservé à l'entraînement spécial tir à l'arc. J'avais le droit de venir ici. »

Il poussa un soupir. Il n'avait pas envie de lui faire de reproche, elle l'avait de s'en vouloir suffisamment, lui même tremblant toujours.

« D'accord la probabilité que quelqu'un vienne par ici était mince, mais cela restait une possibilité. C'était clairement dangereux. »

@Maximilianna S. Stein

Je me sentais coupable et c’était bel et bien avec raison. Mais dans la réalité, embrocher un humain ou un sanglier, c’était exactement la même chose, qu’une flèche bien ficher dans le torse et, hop! le tour était joué. Il n’y avait que la moralité qui prenait le pas sur la décision de cet acte ultime. Mon bras maintenant l’autre qui tremblait j’essayais vainement de le retenir toujours avec ce sourire inquiet sur les lèvres et mon regard qui espérait qu’il ne me grillerait pas. Aucune faute à mon dossier. Il ne fallait qu’il n’en ait aucune. Cette envie de dévisser la tête de Feriherr avait très largement dépassé la raison.

J’ai pas dit que tu n’avais pas le droit d’y venir. – Pinçais-je les lèvres, évaluant la gravité de la situation, mais aussi le fait que quiconque ait pu aussi nous voir. Rapidement, je tournai la tête vers l’extérieur, redoublant mon anxiété au passage. Être hors de ma zone de contrôle était abrutissant et la chose la plus paniquant qui ne pouvait m’arriver. Moi, toujours en contrôle. Moi, hors de contrôle. C’était perdre mon assurance et démontrer beaucoup de vulnérabilité que je ne pouvais me perdre. Sèchement, j’en viens à propos amer. – Il n’y a aucun endroit pour le tir. – Et à juste raison, bien qu’il ait eu déjà la chance d’apprendre l’art du tir magique pendant l’une des sorties d’été organisé par l’école, lui avait-on dit par le passé. C’était ce que les autres chasseurs préconisait à la chasse à cours, mais elle préférait tenir son arme et savoir qu’il existait dans l’univers d’une manière bien tangible.

J’ai toujours trouvé cela très ironique. On apprend à lancer Incendio en première année qui peut être aussi mal utiliser sur quelqu’un de vivant pour le transformer en poulet frit, mais viser une cible, c’est proscrit! La définition de danger a toujours été est particulière dans cet école.

Il fallait que je fasse disparaitre mon arc, mais le tremblement lui semblait ne pas vouloir partir. Il me faudrait composer avec, et logiquement, quitter le plus rapidement la scène ou remballant tout avec moi. Cela incluait de ramener la flèche. Encore affecté, les mots suivants sortirent avec beaucoup moins d’assurance. – Tu … - Dit-je en pinçant les lèvres avant d’ouvrir à nouveau la bouche. - … tu peux ne pas en parler ?  - Mon ton était à peu prêt calme, mais des yeux bruns avaient l’air suppliant. – Il ne faut vraiment pas que personne le sache. – Soupire et je relevai sur la pointe de mes pieds, pour regarder au loin. Je n’aurai pas dû lui demander de ne pas en parler mais c’était vital, tout comme j’aurais probablement dû m’arrêté à cette première demande dépassant largement mes droits. – Et m’aider à trouver ma flèche… faudrait vraiment que personne ne tombe là-dessus. Avec les sortilèges de traques, il remonterait directement dans mon dortoir. – J’étais mal à l’aise. Mais c’était cela ou encourir beaucoup d’autre problème encore plus énorme. – S’il te plait.