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unveiled emotions (selene ☉ septimus)
Selene O. Paulet

Selene O. Paulet



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Message(#) Sujet: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptySam 26 Aoû - 18:46






(selene ☉ septimus)
unveiled emotions

Il fallait que Selene se rende à l’évidence : elle était perdue. Les murs recouverts de portraits animés avaient laissé place depuis quelques minutes déjà à une succession de pierres grises laissées à nues ; les plafonds hauts dont une multitude de torches chassait les ombres s’étaient mués en repères à ténèbres ; les échos indistincts de dizaines et dizaines de conversations avaient été avalés par un silence de plomb. La journée avait pourtant été ponctuée par une succession de petites victoires. Certes, Morphée s’était abstenu de la réconforter, la nuit dernière ; la lune brillant haut dans le ciel et son reflet brillant bas dans ses yeux grands ouverts, elle avait observé les premières lueurs de l’aube teinter le ciel matinal puis le soleil se lever jusqu’à ce qu’il soit l’heure du départ. Le silence désapprobateur de Père ne changeait guère de d’habitude et Mère s’était contentée de quelques recommandations d’usage avant qu’elle ne s’engouffre dans le train, laissée à elle-même. Inconsciemment, elle avait passé les premiers compartiments à chercher le visage connu de Dashiell avant de se reprendre et de s’installer dans le premier espace vide. Il était logique que les meilleurs amis se retrouvent dès les premières heures de la rentrée et, dans son imaginaire exacerbé par les inquiétudes, il n’y avait guère de place pour une personne en plus dans les groupes qu’elle se figurait fermés. Malgré tout, grâce aux conseils de Dashiell et à quatre élèves qui avaient, tour à tour, pris place sur l’une des deux banquettes, le voyage s’était bien passé. Dès que le paysage avait ralenti, de l’autre côté de la  fenêtre, Selene avait fait du bleu de Serdaigle son fil d’ariane, suivant les silhouettes constellées des couleurs de sa maison du train jusqu’aux calèches puis des calèches jusqu’à la longue table où le repas était servi. Et tout s’était bien passé.

Puis le banquet avait pris fin et les adolescents au ventre bien rempli s'étaient levés, guidés par les indications chantées à tue-tête par les préfets de chaque maison. Solidement accrochée à son filin, Selene s’était pressée au milieu de tous les autres, émerveillée par tout ce qu’elle découvrait à travers cette deuxième première fois, au moins autant qu’elle était effrayée de commettre un impair, encore sous le joug des injonctions paternelles. Heureusement, même si elle était plus à l’aise seule qu’en pleine foule, cette dernière avait l’avantage de ne pas prêter attention à une quelconque maladresse. Le lien lui avait échappé des mains un étage plus haut, aux pieds des escaliers, quand, bousculée par inadvertance, son sac avait répandu un peu de son contenu sur le sol. Selene s’était empressée de récolter les deux carnets qui gisaient, l’un ouvert en son centre, l’autre en équilibre sur la tranche, et lorsqu’elle s’était redressée, ses yeux ne pouvaient que constater les derniers centimètres de son précaire amarrage s’envoler vers les étages. Il n’y avait plus de bleu, autour d’elle, rien que quelques portraits nonchalants et une touche de rouge qui s’éloignait déjà. Poupée de son impuissante, elle s’était laissée emporter par un autre escalier, constatant un peu trop tard qu’il n’allait pas vraiment dans la même direction que celui qu’elle espérait rejoindre. Esseulée sur un palier, ses doigts qui se resserraient sur la bretelle de son sac à mesure que les minutes passaient et que l’angoisse montait, elle avait bien essayé de poursuivre sa route, ne perdant pas de vue son objectif, l’endroit, plus haut, où la vague bleue s’était échouée avant de disparaître, avalée par un couloir qu’elle était incapable d’attendre.

Parfois, comme lorsqu’elle était rentrée de l’hôpital, il y a deux mois de ça, une vague de frustration l’envahissait, menaçant de la faire étouffer sous le poids des émotions qu’elle était incapable de digérer. Elle sentait son ombre pernicieuse s’étirer quelque part au fond de sa poitrine, tandis que l’impression de n’être vraiment bonne à rien se glissait autour de son cou, rendant les battements de son cœur plus audibles, plus forts, comme des coups frappés sur un tambour. Selene commençait à entendre le timbre particulier de Père persifler son mécontentement, son regard noir peser sur ses épaules qui s’affaissaient, trop frêles pour supporter de telles attentes. Ne me fais pas honte était sa litanie préférée, tant et tant répétée, appuyée par des yeux qui ne trompaient pas, qu’elle était comme marquée au fer rouge sur la jeune fille. Elle savait que le règlement punissait les élèves qui n’étaient pas dans leurs dortoirs à l’heure du couvre-feu et sentait bien qu’elle s’égarait un peu plus à chaque pas, mais ses poings se serraient pour l’intimer de poursuivre et de ne pas se laisser mettre à terre par des mots qui n’étaient pas les siens, par des voix qui venaient de si loin qu’elle avait espéré être à l’abri. Il lui dirait probablement qu’elle devait faire plus, qu’elle devait faire mieux, que si elle n’avait pas perdu la mémoire, rien de tout cela n’arriverait, qu’elle ne faisait pas assez d’efforts et qu’elle était bien sotte de ne pas être capable de retrouver son chemin… Il n’y avait plus que sa voix maintenant, qui nourrissait l’ombre qui grandissait, gorgée de tout ce dont elle avait besoin. « JE PEUX LE FAIRE ! » s’exclama brusquement Selene, pour elle-même, pour faire taire ces souvenirs qui avaient bien trop de place pour la tourmenter, alors que les émotions en elle n’avaient plus nulle part où aller et ne cherchaient qu’à exploser.

Son premier coup de pied dans le vide lui donna un semblant d’exutoire et la poussa dans une danse combative ridicule, contre elle-même, contre les ombres du couloir à l’ambiance plus mortuaire qu’un cimetière. Selene ne s’arrêta qu’une fois essoufflée, un peu de sa frustration vidée, suffisamment pour laisser place à un abattement épuisé. Elle se laissa tomber au sol — juste un instant, rien qu’un instant — ses bras enroulés autour de ses genoux serrés contre sa poitrine, sa tête enfouie pour cacher les larmes qui montaient à un public invisible. Elle était exténuée, engourdie d’une nuit blanche et d’une fatigue émotionnelle que ses déboires actuels n’aidaient pas. Elle voulait retrouver sa chambre dont elle n’avait pas le moindre souvenir, se glisser dans son lit et ignorer la présence précaire de Daisy, sombrer dans un sommeil sans rêves et où son père ne pourrait pas la poursuivre. Peut-être qu’il aurait été plus logique de faire demi-tour mais elle n’avait pas fait une ligne droite, elle ne savait même pas comment revenir aux escaliers. Autant rester là, sur le sol froid, à espérer que quelqu’un passe et ne décide pas de l’expulser pour une erreur qui n’était pas vraiment la sienne. Il s’écoula un temps indistinct, des gouttes salées et presque endormies glissant le long de ses joues par intermittence, son esprit se laissant tenter par l’idée de faire une pause et de regagner de l’énergie. Selene aurait été incapable de dire depuis combien de temps elle était ainsi et à quel moment un bruit la tira de sa léthargie. « I-Il y a quelqu’un ? » fit-elle d’une voix à peine plus forte qu’un chuchotis, bien trop faible pour être entendue au loin.

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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyDim 27 Aoû - 16:28

( Here comes the sun,
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Septimus n’était pas mécontent que le banquet se termine, au fond. Il y avait tellement de bruit, tellement de visages, tellement de rires et de tintements de couverts que c’en était assourdissant – même avec ses filtres auditifs. Les soirs de festin, et a fortiori de rentrée, étaient particulièrement éprouvants en termes de main-d’œuvre déployée et d’organisation millimétrée. Il fallait anticiper l’imprévisible ; tout ce que ces centaines d’adolescents surexcités avaient prévu ou non de faire de stupide ce jour-là. Parmi ces choses stupides, on comptait notamment les expéditions nocturnes après le couvre-feu. C’est ainsi que, la tête pleine de bourdonnements et de flashes blancs de la soirée animée, le concierge se retrouva à patrouiller dans les couloirs. Il commença, bien sûr, par les cachots (des fois que des petits malins se seraient faufilés dans les sous-sols pour improviser une after bien à eux) ; il remonta ensuite lentement, d’un pas léger et silencieux, une lanterne au bout du bras. D’abord le rez-de-chaussée, puis le premier étage, pour s’assurer que tous les première année avaient bien trouvé le chemin de leur lit et ne s’étaient pas égarés dans les vastes salles ou dans les innombrables escaliers qui s’étiraient vers les étages. Ensuite, le second étage. D’ordinaire, il n’y avait rien de spécial à ce niveau, car il s’agissait d’un couloir souvent occupé par Mimie, lorsqu’elle sortait (rarement) des toilettes des filles. Le reste du temps, on y trouvait des élèves pressés de se rendre en cours d’étude des runes – pas nécessairement par passion, plutôt parce qu’ils étaient en retard. En bref, cet étage n’avait rien de palpitant et il était extrêmement rare qu’il soit illicitement occupé par des farceurs ; sauf si, bien sûr, ils envisageaient de titiller le fantôme maussade pour créer une inondation. Pour cette raison, Septimus s’assura en premier lieu que Myrtle demeurait sagement dans sa pièce préférée sans faire d’histoires – et c’était heureusement le cas.

Mais alors qu’il tournait à l’angle du couloir d’un pas tranquille et presque traînant – il se sentait épuisé par les débordements sensoriels du jour –, un bruit étouffé attira son attention. Fronçant les sourcils, il s’aventura en direction de l’origine du son après avoir posé sa lanterne contre un crochet prévu à cet effet sur l’un des hauts murs de pierre. Bien qu’elle lui soit complètement inutile, il sentait la forme familière de sa baguette dans la poche de sa robe de sorcier, ballotant contre ses cuisses au gré de son avancée mesurée. Quand bien même il aurait pu l’utiliser, il ne pensait pas en avoir besoin ; ça paraissait absurde, non ? Mais Septimus demeurait un animal craintif (et un peu lâche), aussi détestait-il se retrouver en territoire inconnu.

Le concierge se sentit soulagé en reconnaissant le bruit de discrets sanglots et d’une voix murmurante. Un étrange fourmillement lui parcourut le bout des doigts tandis que le souvenir de sa rencontre avec Daisy lui démangeait l’arrière du crâne. Cette situation lui était finalement plutôt familière, en fin de compte. Il allait finir par s’abonner aux consolations d’élèves… Enfin, consoler un élève n’avait rien à voir avec sa discussion avec Daisy. Daisy, c’était… différent. La pile de lettres précieusement empilée – fruit d’un mois d’août pendu au bout de la plume – sur le bureau de sa chambre s’imprima sur sa rétine. Oui, Daisy n’était pas comme les autres. Un surgissement d’anxiété lui comprima la poitrine en songeant qu’elle se retrouverait peut-être dans cet état sans qu’il ne soit dans les parages pour la consoler, et il pressa le pas pour trouver la voix diluée de cette jeune fille éplorée. Après avoir établi ce parallèle, le concierge ne voulait pas non plus que cette adolescente se retrouve livrée à elle-même, peu importait combien il était mal à l’aise et indécis face aux pleurs.

Enfin, il la trouva. Elle était recroquevillée sur le sol, le front contre ses genoux repliés vers sa poitrine. Il distingua le scintillement caractéristique de traces de larmes sur son visage, délicatement illuminé par la lueur hésitante des chandeliers. Le parallèle avec Daisy le troubla davantage, car l’adolescente était également parée des couleurs de Serdaigle et possédait aussi de longs cheveux dorés qui cascadaient sur ses épaules comme un rideau opaque la soustrayant aux regards. Un sentiment difficile à identifier étourdit son cœur, gonflant ses poumons d’une fureur disproportionnée. Contre qui, pourquoi ? Il était trop déstabilisé par sa réaction pour le déterminer précisément. À la simple idée, peut-être, que quiconque mette Daisy dans cet état.

Ce n’est pas Daisy, se rabroua-t-il en s’avançant doucement vers la silhouette effondrée.

Hey, lança-t-il doucement pour manifester sa présence avant de se rapprocher trop près et la surprendre.

Un éclair de lucidité lui rappela soudain la circulaire que Fergal avait distribué au personnel avant la rentrée. Cheveux blonds, Serdaigle, environ quinze ans, pas Daisy, visiblement esseulée ou perdue…

Selene, c’est ça ? l’interrogea-t-il, toujours d’une même voix enveloppante en s’accroupissant à ses côtés sans entrer pour autant dans son espace vital.

Il n’était pas à l’aise avec les gestes de réconfort et les larmes, mais il se comportait avec les autres comme il aurait voulu qu’on se conduise avec lui. Ce n’était pas toujours la meilleure chose à faire, mais il ignorait comment procéder autrement. C’était sans doute dans ces moments-là qu’il se sentait désespérément démuni.

Mais le nom de Selene O. Paulet flottait dans son esprit avec une précision assez redoutable. S’il avait une bien mauvaise reconnaissance des visages, il se rappelait assez correctement les noms qu’on lui signalait. En l’occurrence, on l’avait averti qu’elle avait perdu la mémoire et peinait encore à reprendre ses marques. Septimus n’avait aucun mal à éprouver de la compassion à l’idée de se trouver à sa place : complètement paumé, sans savoir distinguer ses amis de ses ennemis, vulnérable à la plus grossière des malveillances, peinant à se souvenir de tout ce qu’on lui avait appris dans une école aux dimensions dépassant largement les néophytes.

Tu t’es perdue ? demanda-t-il maladroitement pour tenter de cerner la source du problème.

Il espérait que personne ne lui avait fait de mal ou qu’on ne l’avait pas exclue volontairement. De désagréables images de sa propre scolarité remontèrent en bulles saumâtres à la surface de sa mémoire ; avant l’été, il s’était promis qu’il ne laisserait jamais cela arriver aux élèves qu’on lui confiait. En avait-il seulement les moyens ? Cette réflexion dépitée fut toutefois chassée avec agacement par une volonté de fer, résolue à faire tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas laisser un jeune être avalé par le gouffre de la solitude et de l’ostracisation. Quel que soit le souci, il y aurait toujours un moyen de le résoudre ou, à défaut, d’y parer. En tout cas, c’était ce qu’il avait décidé.
ft. @Selene O. Paulet
— Unveiled emotions
Couloir du deuxième étage





memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away



Dernière édition par Septimus Veturia le Sam 9 Sep - 18:12, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyLun 28 Aoû - 22:53






(selene ☉ septimus)
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C’était le même sentiment qui revenait encore, celui qui louvoyait déjà entre les ombres de sa chambre, à plusieurs centaines de kilomètres de là ; qui s’était glissé dans ses bagages, extirpant une main griffue lorsque la foule trop dense lui fournissait l’occasion rêvée de les planter dans l’estomac de Selene ; qui se complaisait de cette mémoire si frêle qu’un simple souffle parvenait à la faire vaciller ; qui ne l’avait pas quittée, pas un instant, lui offrant un repas de répit puis se réveillant, ricanant, à mesure qu’elle s’égarait plus profondément dans les couloirs de Poudlard. Un sentiment de solitude qui lui étreignait la poitrine et la poussait à se demander si tout n’était pas qu’un mauvais rêve au sein duquel elle était piégée. Mais le sol sous ses pieds était bien réel, le mur contre son dos également, cette fatigue assommante aussi. Selene avait jeté les dernières miettes de son énergie dans un combat perdu d’avance, ses gestes imprécis et ridicules ne l’aidant nullement à retrouver son chemin. Elle était lasse. Voilà, ce ne faisait que quelques heures que la rentrée avait officiellement commencée et elle n’en pouvait déjà plus, ballotée à droite à gauche comme une brindille dans le vent. Elle avait pourtant tellement hâte de redécouvrir le château, de s’éloigner de Londres, de se soustraire à la toute-puissance paternelle… Peut-être n’aurait-elle pas dû le souhaiter si fort, en fin de compte. Peut-être qu’il avait raison et qu’elle n’était bonne à rien.

Le temps fila, une larme par-ci, une seconde par-là, imprécis, avalé par les émotions qui tournoyaient à toute allure à l’abri de cette façade désemparée qu’était Selene. Ce n’est qu’un bruit lointain qui parvint à la tirer de sa léthargie, son regard clair fouillant le couloir plongé dans le noir, un murmure filant entre ses lèvres sans trouver de réponse. Elle avait sûrement rêvé, ou alors ce n’était qu’un rat qui parcourait les couloirs de ses courtes pattes, — ou même un autre animal, pour ce qu’elle en savait — bien plus à l’aise qu’elle ne le serait jamais. Il fallait qu’elle se relève et qu’elle se remette à la recherche de sa salle commune mais la perspective d’un tel effort lui paraissait insurmontable. Ses membres étaient lourds de fatigue, sa tête lourde des larmes qui n’avaient pas encore été évacuées, son estomac lourd de cette humeur violente, lourd, tout était lourd. Il était bien plus facile de laisser retomber son front contre ses genoux et de fermer les yeux qui pesaient quelques tonnes à eux seuls. Dans le pire des cas, elle pouvait rester là jusqu’au petit matin et espérer que les lueurs du jour parvenaient à se faufiler jusqu’ici. Une fois le château tout entier réveillé, il serait plus facile de retrouver son chemin, non ? Il fallait espérer que cet incident ne parvienne jamais aux oreilles de ses parents, car même s’il était loin, bien loin, le regard noir de son père n’en était pas moins intimidant.

Un autre rat passa, ou bien un chat, en tout cas un bruit étouffé qu’elle n’entendit qu’à moitié. Est-ce que Daisy allait remarquer son absence ? S’en inquiéter, peut-être ? S’en vouloir, demain matin, si elle n’avait rien fait et que Selene n’était toujours pas là ? Aux yeux de cette dernière, n’importe quelle émotion valait mieux que son indifférence, celle qui suintait entre les pages de son carnet et qui laissait un drôle de goût sur sa langue. Machinalement, ses poings s’étaient resserrés alors que ses pensées voguaient en compagnie du fantôme d’une amitié dont elle ne se souvenait pas vraiment. Ces idées entremêlées — tout ce qu’elle avait oublié, que Daisy s’en fiche au point de ne pas s’inquiéter, à quoi allait ressembler demain et les jours d’après, quelle solitude elle inscrirait dans son nouveau carnet… — lui arrachèrent un nouvel hoquet, mélange de bile et de chagrin, qui provoquèrent une nouvelle vague de sanglots et poussèrent d’autres éclats saler à rouler sur ses joues déjà mouillées. « Hey. » Le son inattendu d’une voix la fit sursauter et les pleurs qui l’agitaient s’étranglèrent quelque part au niveau de ses cordes vocales. Relevant la tête, ses yeux s’accoutumant à la faible luminosité qui dansait un peu plus loin, à l’abri d’un coude que formait le couloir, elle distingua une silhouette adulte qui ne lui rappelait rien ni personne, mais elle avait désormais l’habitude. « Selene, c’est ça ? » Un espoir idiot l’enveloppa. Daisy avait-elle prévenu quelqu’un ? Silencieuse, elle hocha la tête pour confirmer son identité avant de lever une manche en direction de ses joues pour se débarbouiller des sillons humides qui les maculaient.

Il s’était approché et venait de s’accroupir, portant son visage à sa hauteur, posant un regard sur elle qu’elle jugeait réconfortant. Il était bien différent de son référentiel, aussi doux que le sien était dur, aussi intéressé que le sien était méprisant, déposant une vague d’incompréhension dans l’esprit de la jeune fille qui se demandait ce qu’il avait bien pu voir pour afficher une telle compassion, si c’était bien ce dont il s’agissait. « Tu t’es perdue ? » Derechef, elle hocha la tête et renifla piteusement. « Je suivais les autres mais on a été séparés par les escaliers et ensuite j-je… » Le lent égarement se reconstituait et les émotions qui l’accompagnaient en même temps, nourrissant les sanglots qui s’étaient brièvement tus. C’était trop, de nouveau. Elle avait l’air misérable, assise sur le sol en pierres, perdue dans un couloir quelconque dès le premier soir. Et plus l’adulte l’enveloppait de son regard encourageant, plus elle se sentait glisser le long d’une pente trop pleine d’émotions. « C-comment vous saviez que c’était moi ? » demanda-t-elle naïvement entre deux sanglots. « Je vous jure que c’était pas volontaire, mes parents ne vont pas être prévenus, hein ? » s’inquiéta-t-elle dans la seconde qui suivit, le regard paternel fiché si profondément en elle qu’elle ne pouvait pas s’en défaire bien longtemps.

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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyVen 1 Sep - 1:09

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À l’entente de sa voix et malgré le soin qu’il prit à s’approcher, à la héler de suffisamment loin pour ne pas la surprendre – il détestait ça, lui –, la jeune fille perdue sursauta, comme prise en faute. Ses larmes semblèrent engluer sa gorge soudain sourde et elle releva la tête, les yeux pleins de sanglots encore mal contenus. Elle confirma d’un signe de tête timide que c’était bien elle, Selene O. Paulet, la jeune Serdaigle amnésique qui avait eu un accident cet été. Maladroitement, elle se servit d’une manche pour essuyer tant bien que mal ses joues humides ; spectacle qui brisa le cœur de Septimus aussi sûrement que si elle s’était dérobée à lui pour dissimuler son chagrin. Il eut envie de lui dire qu’elle n’avait pas à se cacher, qu’il ne lui voulait pas de mal et qu’elle n’avait rien à craindre de lui. Le concierge avait la sensation de tenir un oisillon au creux de ses mains, encore trop faible pour réclamer sa maigre pitance ou songer à déployer ses petites ailes rabougries. Spontanément, il éprouva de la tendresse pour cette jeune fille qui paraissait aussi fragile que du cristal et aussi lointaine que la lune un soir de ciel noir.

Nouvel acquiescement à sa question ; oui, elle s’était perdue, confirma-t-elle en émettant un reniflement enfantin qui provoqua immédiatement un surgissement de compassion – lui qui s’était trouvé tant de fois dans des états pathétiques en plein milieu de couloirs anachroniques.

— Je suivais les autres mais on a été séparés par les escaliers et ensuite j-je…, tenta d’expliquer Selene avec difficulté, mais les sanglots l’étouffèrent à nouveau, accentuant l’arc inquiet formé par les sourcils gris du concierge.

D’une main, il extirpa un paquet de mouchoirs entamé de l’une de ses poches et lui en tendit un pour lui épargner de devoir se débattre avec ces petits plis frustrants qui se déchiraient si facilement. Considérant que cette tempête d’émotions n’était pas la simple expression d’une détresse géographique passagère et anxiogène, il décida de glisser au sol en tailleur à côté d’elle, posant sagement ses mains sur ses genoux dans une posture d’attente détendue.

Tout va bien, lui assura-t-il d’une voix douce et posée. Prends ton temps. Je te montrerai le chemin quand tu iras mieux.

Et comme promis, il attendit qu’elle retrouve le chemin du verbe.

— C-comment vous saviez que c’était moi ? parvint-elle à articuler péniblement entre ses hoquets. Je vous jure que c’était pas volontaire, mes parents ne vont pas être prévenus, hein ?

L’étonnement se peignit sur le visage de Septimus, tandis que son regard se durcissait comme une pierre trop polie par le reflux acide de la mer, soudain hanté par cette question qu’il avait lui-même tant posée qu’elle était à présent vide de sens. « Mes parents ne vont pas être prévenus, hein ? » Les prunelles avalées par la terreur, l’angoisse, le supplice en puissance qui attendrait inévitablement une fois de retour entre les murs de ce manoir sinistre. La colère inonda ses veines comme un poison, mais il la désavoua. Ce n’était pas à propos de lui. Selene avait besoin d’être rassurée.

Alors, il appuya ses coudes sur ses cuisses et posa son menton sur ses doigts croisés dans une attitude tranquille, informelle. La Serdaigle n’avait pas besoin de se trouver face à une figure d’autorité ; et puis, Septimus ne s’était jamais considéré comme telle. Il avait envie d’aider ces gamins, pas de les fliquer. Il laissait ça à ceux que ça amusait ; encore qu’il désapprouvait fermement ce genre de méthodes.

Le directeur nous a prévenus de ta situation, exposa-t-il simplement.

Il n’était pas nécessaire de l’assommer de détails superflus. L’essentiel tenait dans cette phrase. Et plus essentiels encore étaient les mots qu’il prononça ensuite avec cette même voix enveloppante qu’il aurait aimé entendre lorsqu’il avait quinze ans :

Tu n’as rien fait de mal, Selene. Il n’y aucune raison de prévenir tes parents.

Et à en croire sa réaction épidermique, sous-tendant une crainte démesurée par rapport à la situation qui n’avait franchement absolument rien de dramatique, Septimus n’était pas disposé à se tourner vers eux en premier recours. Il connaissait trop bien cette angoisse, cette peur rampante qui vous glaçait à mesure qu’elle progressait sur votre peau, prête à s’engouffrer dans la moindre fêlure, à profiter du plus petit tremblement. Ce n’était pas un comportement normal ; ce n’était pas une réaction commune. Et elle faisait tant écho à son propre passé qu’il ne pouvait pas l’ignorer, pas émettre de doute sur la source du problème. Il y avait un problème, et cela dépassait largement la panique qui semblait l’avoir terrassée en plein milieu de ce couloir. Quand on était à la marge, on finissait par développer un second sens ; un sens qui faisait tinter les alarmes une à une à mesure que les subtilités, les modulations de la voix trahissaient quelque chose de terriblement familier.

Tranquillement, il lui offrit un sourire en espérant qu’elle pourrait s’y raccrocher.

C’est plutôt notre faute si tu t’es perdue, nous aurions dû nous assurer que quelqu’un t’accompagnait. Après tout, c’est un peu comme une première année, pour toi. Si tu le veux bien, j’écrirai une lettre à l’un de tes préfets pour qu’ils te fassent visiter le château.

Il marqua une pause, fronça les sourcils et pinça légèrement les lèvres en réfléchissant.

Est-ce que quelque chose pourrait faciliter ton intégration ? Un objet, une aide humaine ? lança-t-il, ses yeux bleus errant dans un monde d’hypothèses.

Il ne remarqua pas la façon dont ses paumes frottaient ses genoux, dans des gestes qu’on aurait pu croire nerveux, mais qui au contraire lui apportaient apaisement et sérénité. Ses pensées vagabondaient loin déjà vers les solutions qui lui étaient si chères, plus sans doute qu’elles n’auraient dû l’être en comparaison d’une étreinte rassurante et de mots doux ; toutefois, ce n’était ni dans sa nature ni dans son fonctionnement. Septimus était davantage comme le ciel bleu d’une belle journée d’hiver : un océan de possibilités, une promesse de beau temps.
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Les ténèbres toutes-puissantes qui l’enveloppaient se déchirèrent sous l’inflexion d’une voix inconnue. Selene releva la tête, un peu trop brusquement, réveillant un trait migraineux qui explosa derrière ses tempes, rendu plus violent par le peu de lumière qui se glissait désormais ici et là, éblouissant le regard noyé de sanglots de la jeune fille. Son prénom prononcé comme une évidence déposa un espoir idiot au fond de sa poitrine, ouvrant la porte à d’autres lueurs, capables elles-aussi de repousser l’infatigable noirceur. La douce idée que Daisy s’était inquiétée de son absence et avait prévenu quelqu’un pour lancer des recherches sonnait comme la plus gracieuse des mélodies. Repoussant une mèche blonde en même temps que quelques gouttes salées égarées sur sa joue gauche, Selene acquiesça à la question de l’homme qui l’avait trouvée et confirma s’être perdue. Revivre le déroulement de cette soirée la replongea dans les doutes goulus qui n’attendaient que de la dévorer toute entière et les sanglots reprirent l’assaut qui la faisait trembler toute entière. Elle se sentait minable et démunie, un mélange qui faisait des étincelles, mais pas du genre qu’on apprécie. Un nuage blanc s’agita confusément sous sa vision trempée et il lui fallu une petite seconde pour que celle-ci s’ajuste et discerne le mouchoir qu’on lui tendait. Elle l’attrapa, notant distraitement que l’homme venait de se laisser tomber à ses côtés, distinguant vaguement son regard posé sur elle. « Tout va bien. » Il avait une voix douce et agréable qui inspirait la confiance, qui respirait la sincérité, comme s’il voulait la convaincre que tout allait vraiment bien, sans la moindre duplicité. « Prends ton temps. Je te montrerai le chemin quand tu iras mieux. » Un petit sanglot étranglé marqua son trouble. Il n’y avait rien d’habituel dans la compréhension dont il faisait preuve, pas plus que dans la patience qui habillait ses mots. Une autre silhouette masculine lui aurait déjà ordonné de se relever, sans compassion aucune. Non, même pas. Il n’aurait jamais toléré qu’elle s’effondre de cette manière, expression vivante d’une faiblesse qu’il s’efforçait de gommer pour ne jamais avoir à la contempler. Les larmes lui étaient intolérables, les sanglots encore plus. Un frisson désagréable se glissa dans chacun de ses membres et elle releva bravement la tête, imbibant le tissu qu’on lui avait donné des traces de son égarement encore présente sur ses traits. Il n’était pas là mais ses attentes pesaient tout de même aussi fermement sur les épaules tremblantes de Selene. S’il entendait parler de ça… D’où lui venait cette sourde panique qui lui nouait l’estomac ? Il n’avait pas une seule fois levé la main sur elle mais elle avait la conviction qu’il en était capable, conviction qui poussa des propos qu’elle n’aurait pas dû tenir hors de ses lèvres, une brève supplication de ne pas prévenir ses parents de ce moment. Que ce dernier reste entre elle et lui, avec les pierres de ce couloir pour seules témoins.

Ses prunelles fichées dans celles de l’homme, Selene attendait, suspendue entre la terreur et l’espoir. C’était un sentiment étrange qui la terrassait toute entière, sans qu’elle n’en saisisse bien toutes les raisons. C’était juste là, profondément ancré en elle, prenant racine dans des souvenirs qu’elle avait oubliés. C’était une certitude tenace et effrayante de laquelle elle ne parvenait pas à se débarrasser. Alors elle en était rendue à espérer que l’adulte se montrerait compréhensif quelques minutes de plus et accepterait de garder ça pour lui. Il y avait quelque chose chez lui qui nourrissait cette attente, la rendant tangible. « Le directeur nous a prévenus de ta situation. » Ses lèvres se pincèrent aussitôt pour réprimer un sanglot qui avait presque réussi à s’échapper. Les ombres qui s’étaient tenues éloignées jusque là reprirent un peu de leur place, encerclant Selene de leurs longs bras désarticulés. Alors ce n’était pas Daisy. Quelle était idiote d’avoir pensé un seul instant qu’il restait suffisamment de leur ancienne amitié pour que cela se produise. Sa gorge s’empêtrait de nouveau de sentiments trop lourds pour qu’elle puisse les ravaler, aussi garda-t-elle le silence, hochant simplement de la tête, comme pour souligner la logique de ce qu’il venait de lui dire. Évidemment que le directeur les avait prévenus, ne lui avait-il pas dit qu’il mentionnerait son amnésie aux membres du corps professoral pour que celui-ci puisse agir en conséquence ? Elle aurait dû faire le lien plutôt, cela lui aurait évité cette expectative sotte et cette chute douloureuse. Son poing se resserra autour du mouchoir usé mais, comme s’il l’avait vu, l’homme lui offrit une réassurance plus importante encore et ses doigts crispés se dénouèrent presque aussi rapidement. « Tu n’as rien fait de mal, Selene. Il n’y aucune raison de prévenir tes parents. » C’était une bonne nouvelle. « Merci. » souffla-t-elle, incapable de parler plus fort sans que sa voix ne s’effrite. « C’est plutôt notre faute si tu t’es perdue, nous aurions dû nous assurer que quelqu’un t’accompagnait. Après tout, c’est un peu comme une première année, pour toi. Si tu le veux bien, j’écrirai une lettre à l’un de tes préfets pour qu’ils te fassent visiter le château. » Selene secoua la tête, se redressant un peu maintenant qu’une partie du poids qui courbait sa posture s’était envolé. Peut-être était-elle bien naïve de faire si facilement confiance à un inconnu, mais elle voulait croire son instinct qui lui soufflait qu’il lui disait la vérité« N-non, ce n’est pas votre faute. » C’était la sienne, non ? Depuis le début, c’était ce qu’il lui répétait sans jamais le dire vraiment. Elle s’était laissée entraîner sur cette barque, sa maladresse l’avait faite glisser, elle aurait dû savoir nager, se débattre contre le froid, ne pas laisser l’eau lui glacer les poumons, d’autres auraient déjà retrouvé toute leur mémoire, elle ne faisait pas assez d’efforts, elle s’était laissée distraire avant les escaliers, si elle avait été plus attentive… Pourquoi est-ce que tout ça la mettait-elle en colère ? « Ce n’est pas la peine de les déranger pour ça. » ajouta-t-elle, toujours un ton trop bas. Les préfets avaient sûrement mieux à faire que de se charger de son cas. « Est-ce que quelque chose pourrait faciliter ton intégration ? Un objet, une aide humaine ? » Selene pressa ses lèvres l’un contre l’autre, si fort qu’elles blanchirent et qu’une sourde douleur la poussa à les relâcher. Elle ne voulait pas déranger qui que ce soit. Elle ne voulait surtout pas qu’il apprenne qu’elle était incapable de ne pas lui faire honte. Mais elle ne voulait pas se perdre une seconde fois, ni ressentir de nouveau cette frustration si violente qu’elle lui en coupait les bras et les jambes, encore moins se laisser à la merci de cette tristesse dévorante. « J-Je ne sais pas… Une carte, peut-être, ou… J’en sais rien. » Elle s’entendit prononcer les mots suivants avec un temps de retard, comme si ce n’était pas tout à fait elle, si bas qu’il lui sembla même les rêver. « Vous n’avez rien pour retrouver la mémoire ? » Encore une autre stupidité. La potion de mémoire n’avait pas marché et il lui semblait que c’était le dernier recours des médicomages. Ses prunelles qui s’étaient égarées bien loin revinrent se poser sur l’homme assis à ses côtés. Il frottait pensivement ses paumes sur ses genoux, dans un geste qui semblait presque machinal, qui était étrangement apaisant. Tout en lui respirait une gentillesse que Selene ne savait pas comment recevoir. « Je… Désolée, comment vous vous appelez ? » osa-t-elle demander, détournant, pour un temps donné, l’attention sur lui.

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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyJeu 7 Sep - 13:52

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La compassion qu’il ressentait pour Selene fut décuplée par ses réactions à ses tentatives d’apaisement. La façon dont elle étouffa un sanglot ému à ses mots rassurants, la façon dont ses yeux pleins de vague à l’âme s’ancrèrent dans les siens ; Septimus dut fournir un effort surhumain pour ne pas les détourner, ses prunelles pâles tremblant sous l’embarras que lui causait ce contact visuel. Son « Merci » étranglé, soulagé morcela davantage son cœur déjà bien éprouvé par la vision de cette jeune fille semblable au reflet déformé d’une lune timide dans les eaux noires d’un lac paisible. Elle n’avait pas à le remercier de faire son travail, de faire preuve du minimum de décence requis en découvrant une adolescente éplorée et perdue au milieu d’un couloir désert en pleine nuit. Quels reproches aurait-il bien pu lui adresser ?

Lorsqu’il lui assura que c’était à eux de se préoccuper qu’elle parvienne à bon port, la Serdaigle secoua la tête.

— N-non, ce n’est pas votre faute. Ce n’est pas la peine de les déranger pour ça, assura-t-elle, toujours de cette voix sourde et lointaine.

Le concierge étira un petit sourire désabusé en penchant la tête, un sourcil grisonnant haussé avec amusement.

C’est notre travail de veiller au bien-être des élèves. Et c’est le travail des préfets de venir en aide aux camarades de leur maison. Tu ne déranges personne, formula-t-il doucement, mais néanmoins fermement.

C’était décidé, il rédigerait une lettre à Ashton Chipperfield et à Violet McGregor, les préfets de Serdaigle. Il faudrait également qu’il mentionne l’incident à Fergal, sans doute. Au moins afin qu’il avertisse le reste du personnel que Selene ne viendrait probablement pas demander d’aide par elle-même, par peur d’en abuser. Il leur revenait de pallier la fragilité de cette jeune fille, de lui tendre cette main qui lui manquait pour reprendre pied avec ce que sa mémoire traîtresse lui avait arraché.

À sa question, l’adulte vit sa bouche se plisser en une fine ligne qu’il eut bien du mal à interpréter. Quels remous l’agitaient ? Que gardait-elle derrière ces lèvres fermées, étroitement scellées sur des mots qu’elle refusait de confier ? Il y avait quelque chose, à l’intérieur de ce crâne dissimulé sous une épaisse chevelure dorée, qui aiguisait son attention, son instinct ; il y avait quelque chose qui clochait. Il profiterait de sa lettre au directeur pour l’interroger sur ses parents. La question qu’elle avait lâchée avec urgence, avec cette vive inquiétude par trop familière le taraudait encore.

— J-Je ne sais pas… Une carte, peut-être, ou… J’en sais rien, balbutia Selene. Vous n’avez rien pour retrouver la mémoire ? s’enquit-elle d’une drôle façon, ses iris attirés soudain loin, avant qu’ils ne reviennent se poser sur la silhouette en tailleur du concierge. Je… Désolée, comment vous vous appelez ?

Septimus, choisit-il de répondre en premier. Septimus Veturia, je suis le nouveau concierge depuis mai 2029, précisa-t-il.

Il voulait lui donner un nom, une identité à laquelle se raccrocher. Elle semblait en avoir désespérément besoin, désorientée dans ce marasme de souvenirs craquelés, difformes.

Pour retrouver la mémoire, reprit-il avec une infinie douceur, je crains que nous n’ayons rien, mais une carte, c’est tout à fait possible. J’en ferai la demande.

Il en aurait des choses à dire, à Fergal.

Septimus cessa de frotter ses jambes par automatisme et posa une main aux longs doigts calleux sur le sol pour se redresser précautionneusement, avant de lui tendre la main.

Viens là. Tu dois être déshydratée, avec toutes ces histoires. Tu préfères un thé, une tisane ? Un chocolat chaud en supplément, peut-être ? lança-t-il avec la même chaleur que promettait le cacao.

Il était hors de question qu’il la renvoie au lit avec quelques tapotements sur le dos et un mouchoir. Selene avait une foule de confidences au bord des lèvres et, s’il n’était pas capable de les recueillir, au moins pourrait-il épancher un peu son chagrin avec un moment de douceur et de paix.
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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyDim 10 Sep - 20:20






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Un conflit en noir et blanc tiraillait profondément Selene. D'un côté, les habitudes prises depuis son réveil la liaient à des injonctions absolues ; de l'autre, la bienveillance de cet homme peinait à apaiser les élans inquiets de son âme. Les deux camps luttaient férocement pour prendre le dessus sur une Selene complètement perdue au milieu du champ de bataille, observant de ses yeux clairs égarés cet inconnu qui lui offrait des promesses dorées. La gentillesse dont il faisait preuve sonnait vraie et pourtant, les notes lui paraissaient discordantes, comme irréelles. Ce n'était pas comme ça que ça se passait, en temps normal, ce n'était rien de ce à quoi elle était habituée. Ils étaient tous les deux des hommes, tous les deux des adultes, tous les deux des figures d'autorité, mais de la bouche de l'un ne tombaient que des stalactites aiguisés, bien différents du baume apaisant que produisait celle de l'autre. « Tu ne déranges personne. » Était-ce un piège qu'on lui tendait pour vérifier qu'elle se comportait comme il l'attendait ? Avait-il seulement ce pouvoir ? Se préoccupait-il seulement assez de sa fille pour ça ? D'elle, non, de la façon dont elle pouvait impacter son image, en revanche… Selene n'était sûre de rien, bien trop déphasée pour parvenir à mettre la main sur une quelconque certitude que son chagrin aurait de toute façon noyée sans peine, mais les petites graines que semait la douceur de cette rencontre étaient autant de lueurs pleines d'espoir qui ne demandaient qu'à germer.

La voix malmenée par les émotions qui brûlaient encore, elle peina à répondre à sa question, incertaine de ce qui serait en mesure de l'aider tant elle n'avait pas conscience d'à quel point elle avait besoin d'être soutenue. Chaque crise qui la jetait sur le plancher de sa chambre la forçait à se relever toute seule, comment pouvait-elle deviner qu'une main tendue rendait tout tellement plus facile ? Elle balbutia quelques bêtises avant de détourner la conversation sur l'homme assis à ses côtés, tentative malhabile de reconstituer une façade capable de tenir le coup. « Septimus Veturia, je suis le nouveau concierge depuis mai 2029. » Une petite seconde de réflexion fut suffisante pour confirmer que ce n'était un prénom contenu dans son petit carnet. Rien d'illogique là-dedans, il n'était pas un adolescent avec lequel Selene partageait un dortoir, une maison ou des cours, mais un adulte qui n'avait aucune raison de baisser les yeux dans sa direction. «Pour retrouver la mémoire, je crains que nous n’ayons rien, mais une carte, c’est tout à fait possible. J’en ferai la demande. » Il était gentil de prendre la peine de répondre à ses idioties. Évidemment qu'il n'avait rien pour lui faire retrouver ses souvenirs, on ne parlait pas de quelque chose qui se trouvait en soulevant le coin d'un tapis, sinon les médicomages ne seraient pas aussi dépassés et Père serait moins en colère contre elle. « Merci. » souffla-t-elle, épuisée, comme si le peu d'énergie qui lui restait après cet effondrement était partie dans un appel à l'aide aussi faible que celui-ci.

L'étrange duo tableau qu'ils formaient s'anima brusquement au moment où il se redressa, son mouvement accompagné par le regard toujours confus et étincelant d'un millier de larmes qui n'avaient pas trouvé le temps de couler de Selene. Il s'écoula une seconde infinie pendant laquelle elle contempla la main tendue dans sa direction, les siennes serrées si fort autour du mouchoir blanc qu'il en était tout déformé, se décidant finalement à l'accepter. « Viens là. Tu dois être déshydratée, avec toutes ces histoires. Tu préfères un thé, une tisane ? Un chocolat chaud en supplément, peut-être ? » Ça ne collait pas avec le peu de connaissances à sa disposition et rien n'était plus déstabilisant. Depuis le début de l'été, personne ne l'avait jamais vue pleurer, c'était en silence que ses émotions explosaient, prenant le contrôle de son corps qui s'agitait et s'abîmait jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent ; personne ne l'avait jamais réconfortée ; personne ne lui avait jamais rien proposé, ni mouchoir, ni main, ni soutien. La comparaison avec son seul autre repère masculin ne fonctionnait pas car aucune des réactions de Septimus Veturia ne correspondaient aux siennes. Même son regard était diamétralement opposé aux orbes noirs qui déclamaient des sentences toujours pleines de violences. « Plutôt quelque chose de frais, si vous avez. » demanda-t-elle après s'être raclé la gorge pour dégager le passage.

Ils abandonnèrent la scène dans laquelle il l'avait trouvée, s'éloignant des ombres sans fin qui grouillaient sur les murs pour retrouver la lumière projetée par une lampe pendue à un crochet. Selene vérifia précipitamment que rien n'était tombé de son sac — c'était la raison première pour laquelle elle s'était perdue — et le serra fermement contre sa poitrine pour éviter qu'une telle chose ne se reproduise une seconde fois. « Vous êtes sûr que j'ai le droit ? Avec le couvre-feu, je ne devrais pas rejoindre mon dortoir au plus vite ? Je ne veux pas vous déranger, vous pourriez juste me dire quel chemin prendre et puis… » Les doutes étaient tenaces et même si Selene voulait le croire, de tout son être, se convaincre qu'il était de son côté pour de vrai et que rien de tout ça n'arriverait jamais aux oreilles paternelles, la crainte que ce soit une possibilité la poussait à redresser les épaules et à faire bonne figure, quand bien même les vagues de tristesse s'échouaient encore, de toutes leurs forces, dans sa poitrine. Elle en avait encore tellement à pleurer, des émotions, celles-là mêmes qui tourbillonnaient en elle et refusaient de la laisser en paix, au milieu desquelles une envie nouvelle qui aspirait, une fois, rien qu'une fois, cette fois seulement, à s'appuyer sur quelqu'un d'autre.

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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyJeu 14 Sep - 13:39

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Encore un « Merci » chuchoté, comme si elle n’était plus capable de souffler autre chose que des remerciements du bout des lèvres ; comme s’ils étaient interdits, provocants ou audacieux. Malgré tous ses mots rassurants et la douceur qu’il tentait de lui transmettre, Selene paraissait toujours lointaine, inaccessible ; de la même manière qu’un astre était hors de portée du commun des mortels. Elle devait se sentir bien seule, cette étoile qui était peut-être déjà froide au moment où il levait les yeux vers elle. Des années-lumière les séparaient et Septimus se sentit défait à l’idée qu’il était peut-être déjà trop tard pour elle – mais ça ne dura qu’un instant, car en mai dernier, il s’était fait la promesse qu’il ne laisserait jamais un adolescent affronter ce qui lui était arrivé sans au moins tenter de l’aider. Il ne laisserait pas tomber, malgré le mur de glace qui semblait être érigé (par elle ou quelqu’un d’autre, il ne saurait dire) entre eux ; pour le moment, il ne faisait que la contempler à travers les cristaux translucides, mais il était persuadé qu’un peu de chaleur saurait faire fondre cet obstacle. Il ne fallait qu’un peu de détermination et de persévérance.

Une hésitation, courte mais bien présente, saisit la Serdaigle avant qu’elle ne se décide à accepter la main qu’il lui avait tendue après s’être redressé. Septimus nota la force qu’elle mettait dans ses doigts crispés autour du mouchoir, dénotant une nervosité et même une certaine forme de peur qu’il pressentait avec inquiétude. C’était normal qu’elle ne lui fasse pas spontanément confiance, mais qu’elle paraisse si déstabilisée devant la plus simple manifestation de bienveillance… Très bien, elle était sans doute déboussolée et la nouveauté devait l’effrayer, mais qu’avaient fait ses parents à cette petite pour que la plus petite aide lui semble terrifiante ? N’avait-elle donc pas été accompagnée durant les semaines qui avaient suivi son accident ?

Perdu dans ses réflexions agacées, le concierge aida néanmoins la jeune fille à se redresser avec prudence, avant de lâcher sa main aussitôt qu’elle fut sur pied. Il n’était pas à l’aise avec le contact des autres, mais surtout, il n’avait pas à la toucher plus longtemps que nécessaire – à moins qu’elle n’en manifeste le besoin pour obtenir du réconfort. Il voulait lui faire comprendre, petit geste par petit mot, qu’elle pouvait décider.

Selene se racla la gorge, avant d’emboîter le pas à Septimus qui se dirigeait déjà vers le crochet où il avait laissé pendre sa lanterne.

— Plutôt quelque chose de frais, si vous avez, répondit-elle, toujours avec cette précaution désarçonnante.

Bien sûr, acquiesça doucement l’adulte avec un petit sourire. Tu choisiras ce qui te fera envie dans les cuisines, ajouta-t-il tandis qu’ils parvenaient jusqu’à la lanterne, dont il se saisit avant de la hisser devant son visage afin d’éclairer les alentours.

L’aîné nota que Selene s’empressa d’examiner son sac, comme si elle craignait d’avoir perdu quelque chose de très important, avant de l’envelopper de ses bras pour le serrer contre elle. Septimus dut se faire violence pour ne pas hausser un sourcil, mais n’émit cependant pas de questions sur son comportement. L’intérêt qu’elle portait à ses affaires la regardait, après tout. Il espérait simplement qu’elle n’avait pas perdu un objet qui lui tenait à cœur sans le lui signaler.

— Vous êtes sûr que j'ai le droit ? l’interrogea la Serdaigle, laissant des accents nerveux et angoissés percer le voile de sa voix ouatée. Avec le couvre-feu, je ne devrais pas rejoindre mon dortoir au plus vite ? Je ne veux pas vous déranger, vous pourriez juste me dire quel chemin prendre et puis…

Septimus leva sa main libre dans un geste d’apaisement, les sourcils fléchis avec un air désabusé.

Tout va bien, Selene. Je t’ai dit que tu ne dérangeais personne. Quant au couvre-feu, c’est à moi qu’il revient de renvoyer les élèves dans leur dortoir – et tu y retourneras, mais seulement quand tu te sentiras mieux, exposa-t-il d’une voix calme et posée, dont le timbre grave était marbré d’inflexions paternelles. On fait comme ça, d’accord ? s’enquit-il en haussant un sourcil un brin amusé, pour souligner qu’il n’y avait rien de grave.

Ils reprirent leur chemin côte à côte, descendant jusqu’aux cuisines dans les sous-sols au son de leurs pas qui se réverbérait contre la pierre qui les entourait. Conscient que le silence n’était probablement pas la meilleure manière de la mettre à l’aise – quand bien même Septimus le privilégiait –, il l’interrogea d’un ton badin :

Tu as pu retrouver quelques amis dans le train ?

Il espérait que la réponse n’était pas négative et qu’il y avait bien quelques âmes qui se souciaient sincèrement de Selene au-delà de sa mémoire engloutie, qui recelait sans doute de bons souvenirs malgré le vide qui paraissait menacer de submerger ses yeux bleus. De toute façon, s’il la trouvait trop isolée, il ne manquerait pas de garder un œil sur elle et de signaler tout ça à qui de droit. On ne pouvait pas laisser la Serdaigle sans surveillance, alors qu’elle semblait si perdue.

Pénétrant dans les cuisines où s’activaient encore quelques elfes, Septimus salua Misty (une elfe de maison avec laquelle il s’était lié d’amitié), puis déposa la lanterne sur un plan de travail et ouvrit en grand le placard destiné à accueillir les boissons fraîches. Un sort réfrigérant les y conservait. Il y avait un peu de tout, de l’eau jusqu’à divers jus de toutes sortes – et même de l’alcool, auquel bien sûr n’aurait pas droit la jeune fille.

Quelque chose te fait envie ?
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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptySam 16 Sep - 20:39






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Ses jambes ankylosées lui chuchotèrent une perspective du temps passé alors qu'elle les dépliait, aidée par la main tendue du concierge. Dans la sienne, le mouchoir violemment froissé n'était plus d'aucune utilité. De toute façon, même si ses yeux brillaient encore de ce chagrin incommensurable, il lui semblait avoir pleuré toutes les larmes de son corps. Chaque nouvelle perle qui fuyait sur ses joues emportait avec elle un peu de la vigueur de la jeune fille, ne lui laissant plus vraiment de force, à peine de quoi supporter la lourdeur qui s'était emparée de chaque centimètre carré de son être, de ses paupières qui pesaient une tonne à ses pieds qui étaient bien compliqués à soulever. C'est qu'ils étaient, en plus, empêtrés dans bien des doutes et des peurs qui attendaient fébrilement la moindre opportunité pour la clouer de nouveau sur place. La gentillesse et la douceur de Septimus sortaient du cadre de ses habitudes au point qu'elle ne savait pas bien ce qu'il convenait de dire ou de faire pour ne pas commettre d'impair. Puisqu'il lui proposait une boisson pour la réconforter, la moindre des politesses était de le suivre. Plus qu'une preuve de civilité, c'était en réalité sa petite voix intérieure qui parlait, si faible qu'elle l'entendait à peine et la confondait avec bien des choses, mais Selene s'engagea malgré tout dans les pas de l'adulte, sans parvenir à se débarrasser de l'impression nerveuse qu'il le saurait et qu'il la réprimanderait. Il était là, dans les ombres qui roulaient sur les murs de pierres, invisible et pourtant bien présent. « Tu choisiras ce qui te fera envie dans les cuisines. » Maintenant qu'il en parlait, il y avait bien des choses que sa gorge asséchée par les sanglots désirait. De l'eau bien fraîche, un sirop sucré, un soda pétillant… La lanterne dont Septimus s'empara les enveloppa d'un halo de lumière qui brûla les yeux gonflés de Selene. Elle les ferma sous la force de l'assaut, les rouvrant prudemment dès que ses rétines furent moins douloureuses. Autour de leur improbable duo, les ténèbres avaient reculé.

Néanmoins, les habitudes ont la peau dure et Selene ne put s'empêcher de s'assurer qu'elle avait le droit d'être là, qu'elle ne gênait personne, qu'elle n'enfreignait aucun règlement. Accrochée à son sac qui renfermait ses biens les plus précieux, elle coula un regard voilé en direction du concierge, souhaitant sans vraiment s'en rendre compte qu'elle n'avait aucune envie d'être renvoyée, seule, dans son dortoir. « Tout va bien, Selene. Je t’ai dit que tu ne dérangeais personne. Quant au couvre-feu, c’est à moi qu’il revient de renvoyer les élèves dans leur dortoir – et tu y retourneras, mais seulement quand tu te sentiras mieux. » Un soulagement sans nom lui étreignit la poitrine, paisiblement, à l'opposé de ces émotions qui l'étranglaient bien souvent. « On fait comme ça, d’accord ? » « D'accord. » répondit-elle du tac au tac, la gorge nouée par un chagrin un brin différent que celui qu'elle avait laissé dans le couloir. La peine était toujours la même mais les émotions les plus violentes avaient reflué, laissant sur la plage de sable blanc une marque de leur passage qui peinait à s'effacer. Un petit silence tranquille les accompagna alors qu'ils empruntaient une route inconnue de Selene dont les yeux essayaient de trouver des repères, n'importe lesquels, en vain. Tous les couloirs se ressemblaient, les portraits se fondaient en une seule et même fresque, les escaliers étaient les mêmes et elle aurait été bien en peine de retrouver son chemin toute seule. Une angoisse sourde enfla d'un coup à cette pensée et ses doigts se crispèrent un peu plus autour de son sac. Si son carnet tombait une nouvelle fois… Mais la voix réconfortante de Septimus brisa le silence en même temps que la bulle de panique qui commençait à se former autour de la jeune fille, comme s'il l'avait pressentie. « Tu as pu retrouver quelques amis dans le train ? » Un sourire amer lui déchira les lèvres. De quels amis voulaient-ils bien parler ? Tous les noms inscrits dans son journal intime n'étaient que des vagues connaissances auxquelles elle s'accrochait, consciente que la prise était glissante. Il n'y avait pas de place pour elle entre Daisy et Dashiell et elle était bien trop incertaine d'elle-même pour oser chercher Jin et passer le trajet avec lui. Impossible de dire à voix haute qu'elle n'avait pas d'amis à retrouver, cette simple idée lui labourait la poitrine. Que dire d'autre ? Elle secoua la tête, de gauche à droite, de droite à gauche, incapable de se décider sur une réponse, son geste en était pourtant une à part entière. Selene leva la tête en direction de Septimus, tournant vers lui un regard bleu noyé par des larmes qu'elle pensait asséchées, des larmes qu'elle n'avait même pas senties déborder, notant une nouvelle fois l'apparente douceur qui se dégageait de lui comme une aura protectrice et qui lui donnait envie de se laisser pleinement envelopper. « Il y avait beaucoup de monde dans le train, j'étais un peu perdue alors je suis entrée dans le premier compartiment qui était libre. » conta-t-elle alors que le goût salé de son chagrin perlait sur ses lèvres, livrant une toute autre histoire.

Derrière un tableau auquel elle ne prêta pas attention se révélèrent les cuisines. Il y avait là quelques elfes de maison — Selene imita le concierge en saluant une elfe d'un geste de la main timide — de longues tables de bois qui n'étaient pas sans rappeler celles de la Grande Salle, ainsi que des plans de travail et des fourneaux à ne plus savoir qu'en faire. Septimus s'approcha d'un placard qu'il ouvrit bien grand et dans lequel était aligné un nombre incalculable de boissons. « Quelque chose te fait envie ? » Selene pointa du doigt une bouteille qui contenait, selon toute vraisemblance, un jus de fruit et dont les reflets violacés lui donnaient envie, puis elle extirpa de ses doigts ce qu'il restait du mouchoir et le passa confusément sur ses joues. Allait-elle pleurer jusqu'à se dessécher entièrement ? Elle était épuisée, aussi bien physiquement qu'émotionnellement, mais ça ne semblait pas suffisant pour arrêter cette tristesse qui enflait comme l'océan à marée haute que rien ne peut endiguer. « Merci. » souffla-t-elle alors que le verre glissait dans sa direction et qu'elle prenait place sur l'un des bancs, soulagée de pouvoir s'asseoir, ses épaules s'affaissant comme si un poids invisible s'était retiré maintenant qu'elle n'avait plus à rester debout. « Je suis désolée. Vous aussi vous devez avoir envie d'aller vous coucher… » Mais parce qu'elle s'était perdue et qu'il était celui qui l'avait retrouvée, il était là, à s'occuper d'elle comme un père le ferait, aussi étrange soit cette idée. « Tout à l'heure, c'était pas sérieux, pour la potion de mémoire. Juste une carte, ce serait très bien. » continua-t-elle de sa voix fragilisée qui ne savait pas trop quoi dire pour faire la conversation et le remercier de sa gentillesse, de cette boisson fraîche, de ce regard compatissant qu'il posait sur elle.

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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyMar 19 Sep - 15:17

( Here comes the sun,
and I say
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L’état de Selene était bien plus préoccupant que Septimus ne l’avait d’abord redouté. Elle paraissait sonnée, plus que perdue ; sonnée d’avoir été abandonnée sur le bas-côté d’une autoroute filant trop vite pour elle, contrainte de regarder les voitures passer avec impuissance, sans personne pour s’arrêter ou même lui jeter un coup d’œil. L’amnésie était sans doute une chose, mais ces grands yeux bleus troublés et ces larmes qui ne se tarissaient pas lui racontaient une douleur qui allait bien au-delà de la désorientation due à sa condition – une douleur qui avait quelque chose de terriblement familier et lui rappelait des souvenirs aussi amers que douloureux. Tandis qu’ils marchaient en direction de la lanterne accrochée, le concierge jetait de réguliers regards soucieux à la jeune fille qui paraissait à peine tenir sur ses jambes cotonneuses. Il s’excusa en la voyant fermer les yeux lorsque ceux-ci furent agressés par la lumière brutale, qui fit luire ces iris dégoulinants de détresse. Il aurait aimé faire plus – beaucoup plus – que simplement lui offrir la compagnie d’un inadapté social et un verre rafraîchissant. Mais ses interventions étaient, semblait-il, aussi privées de magie que lui-même. Il tenta bien de la rassurer, mais il ne sut pas vraiment interpréter son « D’accord » étranglé. Était-ce du soulagement ou avait-il aggravé les choses ? L’adulte se sentait inutile et frustré.

Alors que le silence retombait, comblant l’obscurité autour d’eux, Septimus nota la façon dont la Serdaigle promenait ses prunelles sur les décors qui se succédaient à mesure qu’ils avançaient. Évidemment, elle devait se sentir mal à l’aise dans cet endroit gigantesque et glacial, seulement accompagné d’un inconnu maladroit la guidant vers elle-ne-savait-quel-endroit. Tout constituait une inconnue dans cette situation, et Veturia fut étreint d’une compassion aiguë ; à sa place, il se serait déjà complètement effondré. Rien ne le terrorisait plus que l’imprévisible et les énigmes, l’indiscernable. Il ouvrit donc la bouche pour lui poser une question pleine d’espoir, mais ce qui suivit resserra sa gorge sans pitié. Le concierge avait beau être autiste, l’amertume était un sentiment qu’il ne connaissait que trop bien – aussi ne pouvait-il pas se tromper en interprétant ce sourire humide sur les lèvres de la jeune fille. Un signe de dénégation lui répondit tout ce qu’il devait savoir ; cette fois, ce fut son cœur qui se serra.

— Il y avait beaucoup de monde dans le train, j'étais un peu perdue alors je suis entrée dans le premier compartiment qui était libre, répondit-elle finalement, probablement davantage pour apaiser son guide que par souci de clarté.

Septimus s’humecta les lèvres – soudain si sèches, craquelées de réminiscences indésirables –, dodelina de la tête, puis choisit de s’enquérir :

Tes camarades étaient déjà au courant pour ton amnésie ? Personne n’a proposé de t’accompagner ?

Il lui était extrêmement difficile de masquer la colère qui craqua comme une braise réveillée par le vent dans sa voix. Ses amis auraient bien pu lui tenir compagnie durant le trajet, répondre à ses questions, lui venir en aide, non ? N’était-ce pas le rôle des amis ? Avait-elle seulement des amis ? Le sorcier fut pris d’un doute, vacillant comme la flamme ranimée par les braises de sa rancœur adolescente. Et qu’avaient fait ses parents pour faciliter son retour ? Avaient-ils seulement pris contact avec Fergal ? Oui, décidément, il écrirait au directeur pour se renseigner. Quelque chose clochait, c’était certain.

Leurs pas les menèrent droit aux cuisines, dans lesquelles le concierge salua gaiement les elfes présents. Comme à chaque fois qu’elle le voyait, Misty battit des oreilles avec ravissement ; Septimus interprétait benoîtement cette manifestation de joie comme de l’amitié, même s’il était plus ou moins conscient que les elfes avaient finalement peu de contacts – encore moins des discussions – avec les sorciers qui peuplaient Poudlard, ce qui faisait de lui un original plus qu’un visage sympathique. Lorsqu’il ouvrit le placard à boissons en interrogeant Selene, cette dernière lui désigna du doigt une bouteille de raisin pétillant.

Ah, excellent choix ! C’est l’un de mes favoris. Du raisin pétillant ; il y a quelques petites billes qui se croquent et qui pétillent sur la langue, j’adore la sensation. Tiens, commenta-t-il en lui faisant glisser une bouteille sur la table.

Selene le remercia et s’attabla, l’air épuisé. Impossible de ne pas noter la façon dont ses muscles se relâchèrent, soulignant toute la tension accumulée.

Pauvre petite…

Le concierge n’émit aucune remarque sur les joues encore humides qu’elle essuya une énième fois avec le mouchoir offert, qui finissait par ressembler à une loque trempée. Sans un mot, l’adulte plongea sa main dans sa poche pour en extirper le paquet complet et le lui tendit avec un petit sourire timide.

— Je suis désolée. Vous aussi vous devez avoir envie d'aller vous coucher…, s’excusa-t-elle, penaude et contrite. Tout à l'heure, c'était pas sérieux, pour la potion de mémoire. Juste une carte, ce serait très bien, ajouta-t-elle, semblant ne pas savoir quoi dire.

Septimus secoua doucement la tête et ses commissures s’étirèrent davantage pour lui accorder un sourire lumineux.

Tu n’as pas à t’excuser, Selene ; vraiment. C’est littéralement mon travail, rit-il. Et puis, je préfère les rondes comme celle-ci plutôt que celles où je découvre des champs de bataille improvisés dans des salles désertées…, soupira-t-il en levant brièvement les yeux au ciel.

Le sorcier n’avait pas particulièrement hâte de nettoyer la première bêtise de l’année, qui ne tarderait sûrement pas à venir.

Et je me charge de la carte, ne t’en fais pas, assura-t-il avec un clin d’œil.

La lettre qu’il prévoyait de faire parvenir à Fergal s’allongeait de minute en minute, mine de rien. La carte, les préfets, la solitude, ce truc qui clochait sans savoir précisément quoi, l’attitude de sa famille qui ne lui paraissait pas très impliquée dans sa reprise difficile…

Ses yeux s’écarquillèrent légèrement alors qu’une idée brillante – selon lui – éclairait ses deux billes bleues.

Misty ! appela-t-il avec douceur, mais aussi une certaine excitation.

L’elfe sautilla jusqu’à eux avec enthousiasme, visiblement ravie d’être sollicitée.

— Monsieur Septimus m’a appelée ? s’enquit-elle, battant à nouveau des oreilles, fixant ses yeux globuleux sur le concierge.

Oui, ma belle. Je te présente Selene Paulet, une élève de Serdaigle qui a perdu la mémoire. À l’avenir, est-ce que ça t’embêterait de bien vouloir répondre à son appel si jamais elle avait besoin de moi ? Et la conduire dans mon bureau ou, à défaut, dans un lieu calme ? demanda-t-il en penchant légèrement la tête de côté.

— Oh, oui, monsieur ! Bien sûr, monsieur, acquiesça Misty avec force. Monsieur veut aussi boire quelque chose ? Ou…

Elle se pencha en avant en posant une main devant sa bouche comme pour chuchoter un secret.

— Du chocolat de votre réserve secrète ?

Septimus sentit ses joues se colorer d’un délicat rose vif et il ne put s’empêcher de toussoter pour dissiper sa gêne. Passer pour un adulte responsable plus d’une heure était apparemment hors de sa portée.

Non, non, merci… Ça ira, gloussa-t-il un peu bêtement en évitant soigneusement le regard de Selene. Et toi, tu veux boire quelque chose, Misty ? Et te joindre à nous ?

L’elfe écarquilla les yeux et posa des mains scandalisées sur ses joues brusquement écarlates.

— Oh non, monsieur Septimus ! Ce ne serait pas correct, monsieur !

Et sur cette exclamation anormalement aiguë, la très embarrassée Misty disparut dans un « crac » discret, comme si elle était incapable de supporter la simple idée d’accepter l’invitation du concierge – qui haussa un sourcil avant de cligner des yeux et de se tourner vers l’adolescente auprès de laquelle il s’assit. Il avait beau être habitué aux simagrées de l’elfe lorsqu’il lui proposait quoi que ce soit, sa réaction lui faisait toujours un drôle d’effet. Il s’apprêtait à reprendre la parole lorsqu’un nouveau « crac » retentit, manquant de faire sursauter le sorcier qui eut un mouvement de recul lorsque Misty réapparut juste devant son nez, sur le plan de travail.

— Bonne soirée, monsieur Septimus !

Et re « crac ».

Merlin…, marmonna-t-il en se pinçant les ailes du nez, les yeux clos pour quelques secondes – juste le temps de calmer son cœur. Comme tu vois, Misty est très, euh, investie. Tu n’as qu’à l’appeler par son prénom lorsque tu auras besoin d’elle et elle apparaîtra. N’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit, exposa-t-il ensuite à la jeune fille, une fois remis de cette frayeur pour le moins singulière. Comme ça, ce genre de mésaventure ne t’arrivera plus d’ici à ce que ta carte n’arrive !

Très franchement, Septimus se sentait assez fier de lui – même s’il aurait pu y penser plus tôt.
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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptySam 23 Sep - 19:00






(selene ☉ septimus)
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Les larmes qui cascadaient en torrent sur ses joues malmenées par le sel racontaient une histoire bien différente du chapitre précédent. La tempête d'émotions était passée, laissant dans son sillage des ruines fracassées desquelles émergeaient les silhouettes de sa raison, fourbue par cette épreuve. Comme après une bataille sanglante, il régnait un calme effrayant, rien de moins que l'expression du vide qui subsistait après tant de chaos. Bas dans le ciel — si bas qu'on aurait pu les toucher du bout des doigts — les nuages voilés derrière lesquels on pouvait distinguer deux orbes d'un bleu clair déversaient des torrents de pluie sans bien savoir pourquoi. Ils étaient fatigués, eux-aussi, malmenés par cette force qui avait tout dévasté sur son passage, n'en ayant plus eux-mêmes pour empêcher ces ruissellements malvenus. Lasses, ses lèvres s'étirèrent en un sourire noyé de peine et de fatigue. Son cœur flétri n'avait même plus assez d'énergie pour se serrer à la mention de ces amis qui n'existaient que dans ses songes les plus insensés. Selene eluda maladroitement, trop gênée pour avouer à voix haute qu'elle n'avait personne vers qui se tourner dans ce train vibrant d'adolescents heureux de se retrouver. « Tes camarades étaient déjà au courant pour ton amnésie ? Personne n’a proposé de t’accompagner ? » Les longues mèches blondes balayèrent son dos alors qu'elle secouait la tête en réponse à sa première question, réaction pareillement appropriée pour la seconde. « Non, ils ne sont pas au courant. » Elle ne mentionna ni Dashiell, ni Daisy, ni Jin, refusant de les exposer au regard compatissant mais néanmoins perçant du concierge, de peur qu'il mette lui aussi le doigt sur cette cruelle vérité qui lui avait scié les jambes un peu plus tôt. « J'ai pas trouvé de bonne façon de leur dire, alors… » Et elle haussa les épaules, comme pour minimiser le point de cette confession, prenant pour la responsabilité de sa solitude. À qui en parler, de toute façon ? Daisy n'était plus qu'une rêverie lointaine, princesse d'un conte de fées dans lequel s'était perdu Selene avant qu'on ne l'en arrache brutalement ; Dashiell était incroyablement gentil et prévenant mais il avait évident une tonne d'amis plus importants ; Jin avait ses propres peines ; les autres prénoms qui composaient ses carnets n'étaient que des mirages inatteignables, à peine côtoyés toutes ces années, des âmes qui parcouraient un plan différent du sien.

Trottinant aux côtés de Septimus, Selene se laissa guider sans broncher jusqu'aux cuisines. Il était la planète qui la tirait, elle, la petite lune à la traîne. Ils quittèrent un univers sombre dont il était la seule étoile pour pénétrer dans un autre, plus lumineux, où s'affairaient encore quelques elfes de maison. Devant le placard qui contenait un nombre impressionnant de boissons, toutes parfaitement alignées, Selene laissa son choix se porter sur une jolie couleur plutôt que sur un goût en particulier. « Ah, excellent choix ! C’est l’un de mes favoris. Tiens. » Elle le remercia en se laissant tomber sur un banc, heureuse d'avoir fait le bon choix, celui validé par un adulte. Toute la fatigue accumulée entre son insomnie de la veille, ce long trajet et cette anxiété éprouvante l'attendait là, se jetant sur elle dès que son corps toucha le bois. Ses épaules lui faisaient mal d'avoir porté tant de poids toute la journée et ses paupières alourdies par la pluie étaient si molles qu'elles ne demandaient qu'à tomber et la plonger dans une nuit sans fin. Sans un mot, juste un petit sourire rassurant, le concierge lui donna un paquet complet de mouchoirs, autant de drapeaux blancs négociant un cessez le feu dans cette tristesse sans fond qui enveloppait ses prunelles. Selene se sentit bête et incapable ; d'avoir été trouvée dans un tel état, de savoir prendre soin de soi. Par sa faute, Septimus prolongeait ses heures et se retrouvait à soutenir une adolescente qui vacillait dangereusement. « Tu n’as pas à t’excuser, Selene ; vraiment. » L'interpellée leva un regard incertain en direction de l'adulte : si, évidemment que si. Elle s'excusait sans cesse depuis ce réveil dépourvu de mémoire, veillant à ne jamais trop en dire, jamais trop en faire, de peur de commettre l'impair de trop. C'en était ce soir, n'importe qui était capable de le voir. « Et puis, je préfère les rondes comme celle-ci plutôt que celles où je découvre des champs de bataille improvisés dans des salles désertées… » Elle déplia un second mouchoir, délaissant la boule informe qu'était devenu le premier. « Ça arrive souvent ? » s'enquit-elle, curieuse de savoir si c'était récurrent que des élèves s'engagent dans des duels improvisés ; ou bien peut-être qu'il parlait des enseignants ?

« Misty ! » L'exclamation tira un petit sursaut à l'apathique Selene qui se demanda à qui s'adressait le concierge, jusqu'à ce que l'elfe de maison à qui elle avait adressé un signe en rentrant dans les cuisines n'atteigne leur étrange duo en sautillant gaiement. Entre ses lèvres, le goût sucré du jus de raisin pétillant repoussa un peu de l'amertume qui ne l'avait pas quitté de la soirée. Sous sa langue, quelques billes explosèrent, la surprenant agréablement. Il avait raison : c'était vraiment très bon. « Je te présente Selene Paulet, une élève de Serdaigle qui a perdu la mémoire. » À son prénom, Selene esquissa un faible sourire qui se fana bien vite à la mention de son amnésie. Était-ce si simple que ça d'en parler ? Ça lui semblait toujours tellement plus compliqué, comme s'il faisait user de tours et de détours pour s'expliquer sans jamais vraiment prononcer l'innommable. « À l’avenir, est-ce que ça t’embêterait de bien vouloir répondre à son appel si jamais elle avait besoin de moi ? Et la conduire dans mon bureau ou, à défaut, dans un lieu calme ? » Selene allait protester, dire que ce n'était pas la peine d'en prendre autant pour elle, que c'était trop d'effort pour sa personne, mais déjà l'elfe acquiesçait avec véhémence, ne lui laissant pas d'autre choix que d'assister à cette conclusion. S'ensuivit un échange qui se voulait discret, mais Misty était tellement enthousiaste dans tout ce qu'elle faisait et disait que le chuchotement se glissa aisément jusqu'aux oreilles de Selene. Enfin, à voir l'air gêné qui emprunta les joues du concierge, celui ne partageait pas cette information avec tout le monde, aussi plongea-t-elle élégamment toute son attention dans son verre plein de jus de raisin, jusqu'à ce que l'elfe ne disparaisse dans un craquement sonore après avoir refusé la proposition du concierge d'une voix très embarrassée. « C'était vraiment pas la p… » Un second craquement lui coupa la parole et la fit sursauter une seconde fois, faisant réapparaître une Misty qui souhaita poliment une bonne soirée à monsieur Septimus. Un sourire sincère, quoique fatigué, dansa quelques secondes sur le visage de Selene. « Merlin… Tu n’as qu’à l’appeler par son prénom lorsque tu auras besoin d’elle et elle apparaîtra. Comme ça, ce genre de mésaventure ne t’arrivera plus d’ici à ce que ta carte n’arrive ! » Mal à l'aise de tous les efforts investis pour elle, Selene enroula ses doigts autour de son verre, fixant le liquide qu'il contenait avec un peu trop d'intensité. « Elle semble vraiment très gentille. Mais c'était pas la peine de l'embêter avec moi, je veux pas la déranger. » articula-t-elle enfin avant de reprendre une gorgée. C'est qu'elle avait vraiment soif, elle s'en rendait compte, la faute aux sanglots qui avaient tout asséché sur leur passage. « Vous aviez raison, c'est très bon. » fit-elle en pointant le jus de raisin du menton. C'était frais, c'était désaltérant et sucré en même temps, c'était étrangement réconfortant, comme une étreinte fictive qui l'enlaçait de l'intérieur. « Vous avez l'air d'être comme chez vous, ici. » Selene ne savait pas trop quoi dire ni quoi faire, perdue entre l'épuisement qui grignotait lentement mais sûrement chaque millimètre de ses réserves, incapable de décider si elle était censée boire cul sec le jus gentiment offert pour libérer le concierge de cette tâche ardue et rentrer au plus vite dans son dortoir, ou le siroter poliment pour ne pas repousser sa gentillesse. C'est qu'elle n'était pas très habituée à une telle attention, les figures adultes de son quotidien se contentant plutôt de l'ignorer après lui avoir confié une liste de devoirs longue comme le bras. Elle opta finalement pour une vitesse mitigée : à ne pas savoir quoi choisir, autant ne pas faire de choix et ainsi ne rien faire de tout à fait bien ou de tout à fait mal, rien que quelque chose de très moyen. Son verre vide, son second mouchoir ayant parfait son office, elle coinça ses mains sous ses cuisses pour ne pas donner l'impression qu'elle ne savait pas quoi en faire et jeta un coup d'œil circulaire, alors que les elfes arrivaient à la fin de leur office. « Est-ce que… vous voulez que je demande à Mis… » Elle s'interrompit brusquement, par crainte que le simple prénom de l'elfe ne la fasse apparaître aussi soudainement que quelques minutes plus tôt. « Que je lui demande de me montrer le chemin de mon dortoir ? » Au fond d'elle, Selene espérait qu'il dise non, parce qu'elle savait pertinemment qu'elle n'en ferait rien, incapable d'être un poids pour qui que ce soit. De l'autre, lui imposer cette corvée en était un à part entière.

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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyLun 2 Oct - 0:00

( Here comes the sun,
and I say
It's alright )
Le signe de dénégation de Selene acheva d’enflammer ces braises crépitantes sur lesquelles soufflait déjà leur conversation depuis un moment. Était-elle si seule auparavant ? Ou était-elle entourée de ces camarades amicaux mais peu impliqués qu’on prenait souvent pour des amis à l’adolescence ? Quoi qu’il en soit, sa solitude fit écho à celle du jeune Septimus ostracisé et il n’en éprouva que davantage de compassion pour ce petit morceau de lune qui paraissait s’être décroché du ciel sans parvenir à retrouver son chemin parmi toutes les étoiles qui s’étalaient devant ses yeux. Elles se ressemblaient toutes, au fond, sans leur parure de souvenirs.

— Non, ils ne sont pas au courant, précisa-t-elle néanmoins. J'ai pas trouvé de bonne façon de leur dire, alors…, ajouta-t-elle en haussant les épaules avec une certaine fatalité.

Comme s’il ne pouvait en être autrement. Mais le concierge n’était pas du genre à laisser des jeunes s’enfoncer dans un mélodrame composé essentiellement de non-dits et d’isolement. La Serdaigle avait besoin d’être rassurée, poussée en avant pour prendre un peu d’élan et déployer ses ailes vers ce ciel auquel elle appartenait ; sa chute n’était pas définitive.

Tes parents n’ont-ils pas prévenu tes proches ? Si cela peut te soulager un peu, je peux t’y aider. Parfois, certaines vérités sont difficiles à exprimer – quand bien même elles ont l’air simples à énoncer.

Sa tête se pencha avec un petit sourire qu’il lui réserva lorsque son regard croisa à nouveau le sien, tandis qu’ils parvenaient aux cuisines. L’adulte était bien placé pour savoir qu’il arrivait souvent qu’une poignée de mots porte tout le poids du monde sur ses petites lettres frêles, quand bien même il ne suffirait que d’un souffle pour les libérer dans l’air environnant ; sans compter que les laisser flotter sans garde-fou entre soi et les autres était proprement terrifiant. Il fallait un courage gargantuesque pour oser sauter le pas – au risque de tomber dans le vide sans filet de sécurité.

La chaleur et la lumière des cuisines les enveloppa tout entiers, alors qu’ils passaient de la pénombre sinistre des couloirs à l’effervescence elfique, dont l’enthousiasme débordant dépassait largement ce qu’autorisait leur petit nombre. Selene sélectionna l’une de ses boissons préférées, qu’il lui offrit avec grand plaisir. Cependant, lorsque la jeune fille le remercia en se laissant choir sur le banc à proximité, elle parut se tasser en elle-même comme une éponge déshydratée qui n’aurait plus rien à absorber – et sans doute n’était-ce pas tout à fait faux, étant donné la quantité de larmes déversées jusqu’ici. Il lui tendit son paquet de mouchoirs en silence, pas assez pataud pour ne pas saisir qu’il était inutile de souligner son état. Elle en avait bien assez conscience comme ça. Le concierge tenta bien de la rassurer, mais elle n’y parut pas très réceptive ; tirant un nouveau mouchoir, elle dévia le sujet vers des horizons plus légers.

— Ça arrive souvent ?

Une moue fendit le visage avenant du concierge, qui attira machinalement à lui une petite corbeille de chouquettes disposée sur le plan de travail – visiblement, il avait souvent l’habitude d’avoir quelque chose à grignoter sous la main. Ses sourcils se froncèrent légèrement comme il s’apprêtait à croquer dans la pâtisserie dont il s’était saisi, le nez légèrement levé vers le plafond comme s’il devait se creuser la cervelle pour récupérer des anecdotes susceptibles de faire rire l’adolescente. Si au moins il pouvait se remémorer quelques pitreries croustillantes…

Oh, mais quel mal élevé ! se sermonna-t-il, avant de pousser la corbeille de chouquettes vers elle. Tu en veux ? proposa-t-il avec un nouveau sourire bienveillant de son cru.

Septimus faisait partie de ces personnes dont le sourire n’était jamais feint : toujours spontané, toujours gentil, toujours sincère. Il fendait la face pâle comme une flaque de soleil filtrant à travers une vitre épaisse, diffusant sa chaleur à quiconque y abandonnerait sa peau. L’homme ne connaissait pas vraiment ce qu’était un sourire de politesse ou de façade – et lorsqu’il s’y essayait, le résultat n’était jamais tout à fait réussi.

Souvent, je ne dirais pas…, nuança-t-il toutefois en réponse à sa question. Mais disons que, lorsque ça arrive, ils ne font pas ça à moitié ! Au printemps, j’ai dû courir après les bannières du banquet de fin d’année transformées en lapins par un petit malin ! Et ce sont exclusivement des élèves – à ma connaissance, plaisanta-t-il avec un petit rire de connivence et une étincelle malicieuse au fond des yeux.

C’était probablement le bêtise qui l’avait fait le plus rire jusqu’ici – et il n’était pas mécontent d’avoir eu affaire à des lapins, il était en terrain connu.

Saisi d’une idée pertinente, il fit appel à Misty pour la charger de veiller sur Selene en son absence. La pauvre élève tenta bien d’en placer une entre deux apparitions de l’elfe, mais c’était souvent compliqué avec cette bavarde couinante. Cependant, lorsqu’ils se trouvèrent à nouveau seuls, il fut peiné de constater que l’adolescente fixait sa boisson, mal à l’aise. Avait-il encore commis une bévue ?

— Elle semble vraiment très gentille. Mais c'était pas la peine de l'embêter avec moi, je veux pas la déranger, protesta faiblement la jeune fille avant de prendre une gorgée de son jus.

Tu ne déranges personne ! la détrompa le concierge avec force en secouant doucement la tête. Veiller au bien-être des élèves, c’est la priorité du personnel. Il est totalement normal de venir en aide à une élève amnésique.

L’assurance avec laquelle Septimus prononçait ces paroles avait de tels accents de vérité qu’il était difficile de se dire qu’il ne croyait pas chacun des mots qu’il prononçait. Par ailleurs, il avait du mal à comprendre pourquoi une chose si évidente semblant tant déranger Selene – paradoxalement, il était le premier à être gêné de la plus petite attention naturelle, tant ses parents l’avaient conditionné à ne pas être digne du plus petit effort. Et c’était sans doute ce parallèle qui le travaillait autant et le poussait à ce point à conserver ce fragile contact noué avec la jeune fille.

— Vous aviez raison, c'est très bon, signala-t-elle, presque avec étonnement, en désignant sa boisson.

Pour tout ce qui est comestible, en règle générale, on peut me faire confiance, rit Septimus avec un rien de gêne.

Sa gourmandise n’était pas exactement un secret d’État. S’il n’avait pas été aussi sportif et anxieux, probablement aurait-il une mignonne petite bouée autour des hanches.

— Vous avez l’air d’être comme chez vous, ici, fit remarquer la Serdaigle, à la surprise du concierge.

C’est qu’il n’avait pas tout à fait l’habitude qu’on souligne ce genre de choses – encore moins qu’on suggère qu’il était chez lui, ici. Cette réflexion le plongea dans une certaine perplexité ; c’était un peu vrai, quelque part. Il avait trouvé ici plus de son chez-lui que ces trente-sept dernières années d’existence ailleurs ; et ce n’était pas tant Poudlard que les gens qui peuplaient l’école qui l’avaient ancré ici. D’un battement de cils surpris, l’adulte chassa l’émotion complètement inattendue qui l’avait saisi et se râcla la gorge en haussant vaguement les épaules pour éluder le sujet.

Hm, oui, se contenta-t-il de dire d’un air incertain en l’observant jeter un regard alentour tandis que les elfes quittaient progressivement les lieux.

— Est-ce que…, commença-t-elle en coinçant ses mains sous ses cuisses avec nervosité, vous voulez que je demande à Mis… (Elle s’interrompit, comme si elle craignait de jurer.) Que je lui demande de me montrer le chemin de mon dortoir ?

Septimus haussa un sourcil, s’apprêtant à répondre, mais un nouveau « crac » les interrompit. Ça devenait une manie ! Et lorsque son regard tomba sur l’elfe, un certain agacement se peignit sur ses traits – ce qui était très inhabituel chez le sorcier. Ce n’était pas n’importe quel elfe de maison ; c’était Chantal. Elle était légèrement plus grande et mince que ses semblables, avait la peau diaphane et de très longs cils recourbés auréolaient ses yeux globuleux – si bien qu’on aurait dit qu’elle s’était apprêtée. Mais il n’en était rien, et le concierge n’était pas dupe malgré la voix flûtée et un peu chantante qui s’éleva de sa petite bouche :

— Oh, monsieur Septimus, je peux accompagner mademoiselle à son dortoir si vous le désirez, oui, oui ! Hihi.

Pour une raison qui demeurait un peu obscure, Chantal était la plus féroce rivale de Misty ; chaque mission qu’on voulait confier à cette dernière était un motif de mise en valeur personnelle pour la grande elfe. Elle mettait un point d’honneur à démontrer qu’elle faisait tout mieux que Misty, quitte parfois à mentir ou à mettre la malheureuse Misty en porte-à-faux. Pour cette raison, certains elfes murmuraient « Chantal la Déloyale » sur son passage. Les sens aiguisés de commère de Septimus n’avaient pas résisté à l’envie d’en apprendre davantage sur ces drames elfiques, mais il avait jusqu’ici peiné à découvrir le pourquoi du comment. Toujours était-il que, si Chantal était redoutablement efficace et fiable, elle demeurait assez insupportable pour tout le monde ; lorsqu’on la côtoyait un peu trop longtemps, on finissait par entendre des « hihi » imaginaires à tout bout de champ. Une histoire à faire des cauchemars !

Je te remercie, Chantal, mais je vais me débrouiller pour conduire Selene à son dortoir. J’en profiterai pour aller me coucher, tant qu’à faire, déclina-t-il avec un petit sourire poli – du moins, ce qui se rapprochait le mieux d’un sourire poli chez Veturia.

Ses grandes oreilles se rabattirent sur le côté avec un air profondément triste, ne manquant pas de créer un pincement de culpabilité chez le concierge penaud tandis qu’un petit « Oh » déçu lui échappait.

Cela étant, tu pourrais peut-être m’avancer un peu avec ces histoires de four qui…

Impossible de finir sa phrase, car déjà Chantal s’éloignait dans un « Hihi » rayonnant vers le four en question. Septimus tourna la tête vers Selene et lui indiqua la sortie du menton, l’air de dire « Vite, fuyons ». Et c’est ce qu’ils s’appliquèrent à faire en catimini, craignant d’être alpagués par d’autres elfes en mal d’attention ou – pire ! – de se trouver embarqués dans une dispute suraiguë entre Misty et Chantal.

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— Unveiled emotions
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(selene ☉ septimus)
unveiled emotions

Septimus était gentil. Très gentil, trop gentil. Ses prunelles pleines de sollicitudes couvaient Selene d'une chaleur qui lui était aussi insupportable qu'un fer brûlant apposé sur sa peau pâle. Elle voulait se replier sur elle-même, se soustraire à ce regard qu'elle ne pouvait soutenir, jusqu'à disparaître en son for intérieur et ainsi échapper à cette gentillesse qui agissait sur son cœur pris dans les glaces comme le ferait la brûlure d'une couverture tiède sur un corps en hypothermie. La prévenance de l'adulte ne lui laissait pas de répit, enchaînant les questions qui réveillaient, sans le savoir, ses angoisses les plus vives. Selene éluda, haussa les épaules, renvoya ces considérations dans les méandres de l'oubli ; essaya, du moins. Car Septimus, étranger à cet autre regard aussi noir que la nuit, ne savait pas ce qui se cachait derrière les larmes qui coulaient à flot et les sourires qui repoussaient faiblement le chagrin ; de fait, il tirait inlassablement sur le fil, essayant de démêler la bobine que Selene tenait fermement serrée contre sa poitrine. « Tes parents n’ont-ils pas prévenu tes proches ? Si cela peut te soulager un peu, je peux t’y aider. Parfois, certaines vérités sont difficiles à exprimer – quand bien même elles ont l’air simples à énoncer. » Elle secoua la tête, une fois, deux fois, trois fois, ses bras enveloppant son torse comme pour l'empêcher de partir en lambeaux, ses yeux clairs rivés sur la pointe de ses chaussures refusant de croiser la gentillesse qui habillait ceux du concierge. « Vous embêtez pas, il y a personne à prévenir. » Le poids de l'aveu tomba de ses lèvres et se fracassa sur le sol, continuant le carnage qu'était cette soirée, cette journée, cette vie même, pour autant qu'elle s'en souvienne. La cruelle vérité déposa un silence sur la paire étrange qu'ils formaient. Selene était prête à tout — qu'il explose de rire, qu'il ravale sa bienveillance et la blâme, qu'il la méprise de ce regard familier — car elle avait l'impression que rien ne pourrait lui faire plus de mal que cette douleur intérieure qu'elle ressentait déjà, sans se douter que chaque rejet brisait quelque chose de différent, et que cela durerait jusqu'à ce qu'il ne reste d'elle plus rien que des miettes émoussées.

Les lumières de la cuisine lui déchirèrent la rétine ; même ses paupières étaient insuffisantes à l'en protéger. Il lui fallut quelques secondes interminables pour s'accoutumer aux éclats joyeux qui régnaient ici et qui détonnaient de ceux qui lui étreignaient encore la poitrine. La boisson sucrée lui fit du bien, délassant sa gorge serrée et hydratant sa bouche desséchée. À défaut de panser ses plaies, au moins faisait-elle passer leur amertume grâce à ces quelques billes qui éclataient puis pétillaient gaiement sous sa langue. Selene n'avait besoin d'aucun miroir pour discerner le reflet pitoyable qu'elle offrait à qui consentait à poser les yeux sur elle : le cadavre noyé du mouchoir qui gisait entre ses mains en était une preuve, le paquet presque plein que fit glisser le concierge vers elle en était une autre. Échouée sur ce banc, elle n'était qu'une pâle figure, un croissant de lune si mince qu'on pouvait facilement le manquer. Ses yeux rougis par le sel de ses larmes papillonnèrent jusqu'au concierge qui la couvait encore de cette douloureuse compréhension, laissant sa curiosité poindre le bout de son nez quand il mentionna des duels qui avaient lieu à la nuit tombée. « Oh, mais quel mal élevé ! Tu en veux ? » Selene sursauta tandis que la voix du concierge la ramenait sur terre. Son silence pensif lui avait laissé toute la latitude d'explorer des contrées ensommeillées où son mal de crâne tambourinait violemment contre ses tempes, dans une mélopée violente faite pour l'assommer plus que l'endormir. Il lui tendait une corbeille pleine de chouquettes rebondies dont l'odeur sucrée lui faisait tourner la tête. Elle souffla un « Merci. » poli avant d'en prendre une dans un geste qui sembla lui demander une vigueur qu'elle ne possédait plus. « Souvent, je ne dirais pas… » reprit-il, sa voix traçant les contours d'une histoire qui aurait pu tirer un grand sourire à Selene si ses lèvres craquelées en avait eu la force, mais toute celle qui lui restait s'abîmait dans cette chouquette que ses doigts déchiquetaient consciencieusement sans jamais en porter une miette à sa bouche. Son estomac était trop noué pour qu'elle se sente d'avaler quoi que ce soit de solide.

Il allait en avoir bientôt assez de réconforter une adolescente ingrate, même pas fichue de rire aux histoires drôles qu'il lui contait, à peine capable d'esquisser un sourire de remerciement quand il la couvait d'attentions répétées. Son échine ploya sous le poids de cette réalité. Elle ne faisait jamais rien comme il fallait, c'était un fait auquel ne dérogeait pas cette soirée. Pourtant, plutôt que de la congédier et la renvoyer à son dortoir comme elle s'attendait à ce qu'il le fasse, d'une seconde à l'autre, Septimus appela l'elfe de maison qui les avait salués gaiement et lui demanda si elle pouvait se tenir prête à venir en aide à Selene si celle-ci l'appelait. Alors elle serait une charge pour une autre personne ? Ça commençait à faire beaucoup pour elle, ça commençait à faire trop. Sa honte se noya dans la seule chose à sa portée — à savoir son verre — avant d'objecter que ça n'était vraiment pas la peine de faire autant d'efforts. « Tu ne déranges personne ! » La protestation spontanée lui fit redresser la tête. Mensonge. Elle le dérangeait dans sa ronde, présentement, comme elle dérangeait les elfes dans leurs derniers préparatifs, comme elle dérangeait Dashiell de ses questions à répétition, comme elle son père de par sa simple existence amnésique. « Veiller au bien-être des élèves, c’est la priorité du personnel. Il est totalement normal de venir en aide à une élève amnésique. » Il paraissait convaincu de ce qu'il disait, au point d'en être convaincant. C'était peut-être le devoir du personnel, mais elle n'était pas la seule élève dont il fallait s'occuper, si sa mémoire était encore intacte elle pourrait se débrouiller toute seule et laisser les adultes prendre soin de ceux qui le méritaient réellement. « D'accord… » capitula-t-elle, lasse de se battre contre la douce assurance de l'adulte, lasse de questionner l'étreinte des ombres qui la suivaient partout, lasse de cette dualité qui ne trouvait pas le moindre accord commun.

Ce n'est qu'une fois son verre à moitié vide qu'elle pensa à partager son impression avec le concierge, confirmant ses dires sur la saveur de ce jus pétillant. « Pour tout ce qui est comestible, en règle générale, on peut me faire confiance. » Un peu penaude, elle baissa maladroitement les yeux jusqu'à sa chouquette éventrée qu'elle n'avait même pas goûtée, juste massacrée. Pour faire disparaître cette gêne passagère, elle tenta une nouvelle constatation, celle que le concierge avait l'air d'être comme chez lui, ici. Il connaissait les elfes, avait une réserve personnelle de chocolat, se servait des chouquettes comme si elles avaient été faites pour lui — ce qui était peut-être le cas — mais sans s'attendre à l'embarras fugace qui traversa ses traits. Est-ce qu'elle l'avait rêvé ? Peut-être que la fatigue la faisait halluciner, ce n'était pas impossible. Elle n'insista pas plus, laissant l'idée mourir dans l'incertitude. Autour de leur petit tête-à-tête, l'agitation commençait tranquillement à s'amenuiser, marquant probablement la fin de la longue journée de travail pour les elfes encore présents. Ses paupières se faisaient plus lourdes à chaque seconde, son corps tout entier épuisé par les pleurs et bercé par le sucre qu'elle venait de boire se mettait à rêvasser d'un bon lit confortable. Son dortoir n'était en rien un eldorado, car la figure princière de Daisy en avait déjà fait son royaume, mais au moins pourrait-elle disparaître entre les draps de son lit pour quelques heures salvatrices. Du bout des lèvres, elle demanda à Septimus s'il préférait qu'elle demande à Misty de la raccompagner, croisant les doigts sous ses cuisses pour qu'il lui dise que non et qu'il lui montre le chemin. Ils furent interrompus par un crac sonore qu'elle commençait à reconnaître mais c'était un visage inconnu qui leur apparut. C'était une jolie elfe aux cils longs et à la peau si pâle qu'elle en paraissait fragile, dont les grands yeux globuleux ne lâchaient pas le concierge. Ce dernier semblait d'ailleurs agacé, sans que Selene ne sache très bien pourquoi, mais avec cette intuition venue de nulle part qui lui soufflait que ça ne lui ressemblait pas. Elle ne le connaissait que depuis quelques dizaines de minutes — peut-être déjà plus d'une heure ? — mais rien ne suggérait qu'il était du genre à s'impatienter facilement. D'une voix chantante, l'elfe proposa de s'occuper de Selene. « Je te remercie, Chantal, mais je vais me débrouiller pour conduire Selene à son dortoir. J’en profiterai pour aller me coucher, tant qu’à faire. » Une vague de soulagement enveloppa l'adolescente dont on discutait le sort. Les deux elfes avaient l'air très gentil mais elle ne se sentait juste pas de tout recommencer de zéro avec un visage inconnu. Au moins Septimus connaissait-il la raison de ses joues brûlées par les torrents de larmes et de cette fatigue qui la voûtait comme un arbre malmené par la tempête. Chantal, puisque c'était son nom, en fut bien déçue mais son état ne dura que quelques secondes, le temps pour le concierge de lui fournir une autre tâche qu'elle se redressait et disparaissait dans un hihi qui résonna longtemps.

Dès qu'elle eut le dos tourné, Septimus poussa Selene à sortir des cuisines, comme s'il craignait qu'un incident ne se produise. En tout cas, c'était l'impression qu'il donnait, glissant hors de la pièce bien plus discrètement qu'il n'y était entré, Selene sur ses talons. Comme preuve de leur passage, il ne restait sur la table que les lambeaux d'un mouchoir détrempé, des bouts malmenés d'une chouquette délaissée et un verre à moitié vide. La lumière laissa place aux ombres de la nuit, ce qui soulageait presque la jeune fille, tant qu'elle était en compagnie de Septimus, l'absence de lueur vive lui permettant de reposer ses prunelles fragilisées et lui offrant un répit dans cette migraine qui lui martelait le crâne. Elle ne savait pas s'il était convenable de pousser sa curiosité jusqu'à lui demander s'il y avait un problème avec Chantal, aussi s'abîma-t-elle dans un silence exténué, suivant la silhouette adulte qui la guidait d'un pas assuré entre les couloirs qui se ressemblaient tous et les portraits qui défilaient sans qu'elle ne soit en mesure de les retenir. Ce n'est que lorsque le pas de Septimus ralentit qu'elle releva la tête pour examiner un peu plus consciencieusement les alentours. En face d'eux, une statue imposante marquait l'entrée de sa salle commune — elle le savait pour l'avoir lu cet été. Elle s'en voudrait après coup de ne pas avoir mémorisé le chemin emprunté mais, pour l'heure, elle était vidée au point de ne plus ressentir grand-chose. Ni peine, ni joie, ni culpabilité, ni soulagement, rien que cette fatigue qui la drainait jusqu'à la dernière goutte. « Encore merci de… de m'avoir trouvée », fit-elle d'un timbre faible et hésitant. « pour le verre et pour m'avoir raccompagnée aussi. » Elle n'avait même plus assez de force pour s'excuser du dérangement. « Je dois répondre à une énigme, c'est ça ? » demanda-t-elle à voix haute, à la fois pour elle-même, pour le concierge et pour la pierre qui les fixait sans les voir. Comme si ses mots avaient activé un signal, la sculpture s'agita et une voix venue de nulle part déclama : « On me jette quand on a besoin de moi et on me récupère quand ce n’est plus le cas. »

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Arrivé(e) le : 15/05/2023
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Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
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Poste de Quidditch: Supporter
Patronus: Lapin
Epouvantard: Une créature sans visage qui lui hurle dessus
Matières suivies et niveau:
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Message(#) Sujet: Re: unveiled emotions (selene ☉ septimus) unveiled emotions (selene ☉ septimus) EmptyJeu 12 Oct - 18:03

( Here comes the sun,
and I say
It's alright )
— Vous embêtez pas, il y a personne à prévenir.

Sa réponse, pourtant douce et émise d’une petite voix lasse, claqua comme un fouet dans le silence des couloirs désertés. Le concierge sentit ses épaules s’affaisser, alors que leurs regards trop clairs et trop bleus se croisaient ; pâles reflets de deux adolescents fantomatiques. Ses sourcils s’infléchirent, anxieux et tristes, et une petite moue s’étira sur ses lèvres avant de retomber en plis amers. Le silence les enveloppa, comme un manteau détrempé glaçant chacun de leurs os. Désormais, Septimus se sentait impuissant et inutile. Comme une pluie fraîche tambourinant sur une serre étouffante, emprisonnant ses plantes desséchées par la morsure d’un soleil brûlant tout sur son passage. Peut-être parvenait-il tout juste à faire baisser la température, mais il n’était d’aucun secours pour tous ces végétaux abandonnés – dont personne ne semblait s’être soucié avant ce jour tardif. L’écho de sa propre jeunesse isolée résonnait douloureusement entre eux, si bien qu’il ne trouva pas quoi dire sur le moment.

La lumière des cuisines éclipsa ses sombres pensées, mais cette songerie doucereuse demeura dans un coin de sa tête tout au long de cette conversation – aussi drôle et gourmande tenta-t-il de la rendre. Il ne put s’empêcher de scruter ces doigts nerveux qui, s’ils avaient accepté son offrande sucrée, ne faisaient rien de plus que de la réduire en miettes ; signe par excellence de la présence d’un très gros nœud dans l’estomac de cette pauvre petite. Ses seules réponses étaient laconiques et faibles, abandonnées par dépit à la volonté de cet adulte dont la confiance ne semblait pas la gagner. Un peu désespéré, Septimus se creusait la cervelle pour trouver quelque chose – n’importe quoi – qui parviendrait à la toucher, à lui insuffler un peu de réconfort à défaut d’espoir, mais l’apparition inopinée de Chantal le coupa dans son élan. Sitôt que l’occasion leur en fut donnée, le concierge invita Selene à fuir les lieux avant de se trouver entre deux paires d’yeux globuleux furieux. Probablement la Serdaigle se demandait-elle ce que ce pauvre fou fabriquait, mais il valait mieux lui épargner ça pour ce soir.

Le sorcier la guida dans le château labyrinthique, sans chercher à nourrir une conversation qui paraissait s’épuiser d’elle-même tant la jeune fille paraissait à bout de forces. Du coin de l’œil, Septimus s’assurait qu’elle parvenait à le suivre, ajustant son pas afin de lui permettre de ne pas trop tirer sur cette corde effilochée qui la rattachait encore au présent. S’il avait pu l’envoyer d’un coup de baguette dans son lit, il l’aurait fait immédiatement. Il lui semblait que cette énième et interminable promenade dans l’obscurité faiblement éclairée de la lumière des torches achevait d’enfoncer Selene dans les replis obscurs de son cœur déchiré. C’est donc avec un certain soulagement qu’il vit se dessiner la statue du rapace, ralentissant pour marquer leur destination.

Et voilà ! Je te laisse ici, je n’ai pas le droit de monter dans les dortoirs – à moins qu’une urgence ne l’exige, s’excusa-t-il d’un petit rictus contrit.

Il lui expliqua succinctement où trouver son lit, apprenant par la même occasion qu’elle se trouvait dans la même chambre que Daisy. Troublé par cette information qui lui remémora sa confusion initiale en la trouvant dans le couloir du deuxième étage, il cilla d’un air interdit avant d’être tiré de ses réflexions perplexes par des remerciements exténués :

— Encore merci de… de m'avoir trouvée, pour le verre et pour m'avoir raccompagnée aussi. Je dois répondre à une énigme, c'est ça ?

La voix de l’aigle empierré lança sa fameuse énigme, comme en réponse à sa question. Septimus secoua légèrement la tête avec agacement et répondit « Une ancre » en agitant la main, de la même façon qu’on chasse un insecte insistant, tandis que la porte s’ouvrait pour découvrir le passage. Il reprit en s’adressant à Selene, frustré d’avoir été coupé dans cet élan qu’il avait pourtant saisi pour tenter de la rassurer une ultime fois :

C’est normal, voyons, chassa-t-il ses remerciements avec négligence, avant de reprendre, plus sérieux. Tout à l’heure, tu m’as dit qu’il n’y avait personne à prévenir. Mais c’est faux : je me soucie de toi, et de l’année que tu vas vivre ici. Alors, donne-moi des nouvelles, d’accord ? Moi, je suis là. Et mon bureau te sera toujours ouvert.

La porte se referma sur cette assurance et ce sourire doux, qui n’ajouta rien de plus sinon deux petites lueurs farouches dans les prunelles bleues qui éclairaient ce visage prématurément fatigué.

HRP :
ft. @Selene O. Paulet
— Unveiled emotions
Couloir du deuxième étage





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