Le navire hanté de classe médiocre

Le point de rendez-vous avait été clairement défini, mais à défaut d’arriver en retard - il fallait dire qu’avec elle s’était plutôt commun - elle avait littéralement passé la fin d’après-midi sur la plage en contemplation du soleil qui descendait sur l’horizon aqueux. D’où elle était, la vision du soleil qui se teintait d’orange et qui se faisait dévorer graduellement par la mer était hypnotique. Elle avait toujours aimé les coucher de soleil, plaisant, relaxant, pour autant qu’elle était bien loin de la surface mouillée un peu plus bas. Elle en avait même raté le repas du souper, tellement aux prises dans cette transe. À demi assise et à demi couché dans la barque maudite, Azure avait fini par laisser tomber un roman qu’elle avait apporté avec elle que sa mère avait glissé dans son bagage. Si elle n’avait pas songé à le prendre dans les premiers temps, elle l’avait emporté avec elle en début d’après-midi, avant d’en dévorer les premiers dix premiers chapitres d’un mélange d’aventure surnaturelle et d’eau de rose. L’amour n’est pas une couleur - était inscrit sur le dessus avec des fleurs, une épée, un dragon, une baguette le tout dans un décor de forêts. Apaisée, Azure finit par piquer du nez, toujours dans la barque.

Quelques choses la réveilla, plutôt quelqu’un; alors que l’embarcation était toujours dans le sable. Elle grommela des mots incompréhensibles avant de vouloir foutre une baffe à celui qui osait s’en prendre à son sommeil, qui rata largement tant le geste était non coordonnée. C’est le rire qui vint l’irriter et lui faire décoller un œil ainsi que le bruit particulièrement fort de son estomac qui grondait en se réveillant lui aussi.

Dash!

Avait-il dit quelque chose sur le fait qu’elle ronflait ? Elle avait rêvée ou il avait insinuée quelque chose de particulièrement peu flatteur. Vrai ou faux, ça se disait pas à une fille, non ? D’ailleurs, Daisy lui aurait dit si c’était le cas, non ? Après tout, elle partageait sa hutte avec elle depuis le début du voyage. Elle finit par s’étirer et se redresser en même temps dans l’embarcation lui assurant de part quelques douleurs que s’endormir à cet endroit n’était pas un très bon plan. La jeune fille balance la tête de gauche à droite, le cou particulièrement douloureux avant de se le frotter vigoureusement.

Bah quoi! Je me suis assurée que personne la prenne! T’imagine que quelqu’un l’ait mis à l’eau!

Mais l’image de la barque qui avance pas dans l’onde lors de la course, quelques jours plus tôt, et qui reste comme lié à la berge devient encore plus comique en imaginant qu’elle aurait pu se rende plus loin que tout ce que Dash ait pu réussir lui-même lors de la course – qui n’en avait nullement l’air, faut se le dire.

Il aurait pas pu aller bien loin.

Un sourire lui prend spontanément au visage, avant de faire une grimace comique face à lui, sans citer que lui-même est pas allez bien loin, non plus. À quoi bon se prendre la tête avec Dash, alors rapidement l’humeur bonne enfant l’envahit, notant au détour qu’il ne reste qu’un rayon de soleil à l’horizon avant que le ciel ne soit complètement ouvert sur la noirceur.

KoalaVolant

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◈◈◈◈◈◈◈
≈She's imperfect, but she tries
She is good, but to herself she lies
She is hard, broken and won't ask for help
She is messy, but she's kind
She is lonely most of the time
She is all of this mixed up with her beautiful eyes

Le navire hanté
de classe médiocre

ft. @Azure Zinnia & Dashiell Dashner

— J'te jure, j'suis sûr qu'elle est maudite cette barque, là ! avait-il lancé à sa camarade sur le chemin du retour, juste après la course, comme si ça avait pu expliquer sa nullité.

Bien entendu, il n'en pensait pas un mot. Il avait juste été pitoyable et n'avait besoin d'aucune excuse pour le savoir. Il y avait des choses dans lesquelles on était doués et puis il y avait les autres... et de toute évidence, la navigation à bord d'une barque en bois rames en main ne faisait pas partie de ses domaines de prédilection. Rien de dramatique puisque, dans sa campagne, ça n'était pas ce qu'il faisait tous les quatre matins... mais ça avait suffi à ce qu'Azure rebondisse et que, de fil en aiguille, ils se donnent rendez-vous un soir pour tenter de l'exorciser ou il ne savait quelle bêtise encore. Évidemment, même s'il ne croyait pas une seule seconde à cette histoire de possession de bateau, jamais, au grand jamais !, Dashiell n'aurait refusé l'occasion de sortir de sa hutte et de faire n'importe quoi... ou en tout cas, quelque chose qu'on attendait pas franchement d'eux, perdus au milieu de l'océan. Il espérait seulement qu'elle ne prenne pas ça trop au sérieux, elle, et qu'elle ne s'attende pas vraiment à faire sortir quelque mauvais esprit des planches mal peintes du navire. Normalement non mais... on trouvait tout et n'importe quoi, à Poudlard, alors pourquoi pas des chasseurs de fantômes en herbe... ce qui serait à la fois particulièrement logique puisqu'ils en côtoyaient tous les jours, et particulièrement inutile puisqu'il n'y avait pas à les chasser étant donné qu'ils faisaient parti du paysage... Quoi qu'il en soit, la jeune femme ne donna pas signe de vie de l'après-midi. Il ne la croisa pas en allant s'occuper des champs avec les locaux, pas plus qu'il ne l'aperçut en début de soirée.

— J'vais dîner avec Azure, j'crois, s'était-il contenté d'expliquer à Daisy alors qu'il fourrait dans son sac de quoi manger avant que tout le monde ne se ramène pour le repas. On s'voit demain.

Il avait plaqué un bisou sur la joue de la Serdaigle et avait disparu sur le chemin de terre qui menait hors du village. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour quitter l'île et rejoindre l'autre, la mer jouant les alliées... pour une fois ! Il accéléra la cadence alors que les silhouettes des barques se dessinaient sur le sable mais qu'il n'y avait aucune trace de sa camarade. Peut-être qu'elle avait simplement oublié et que si elle avait pas été dans le coin pour le repas, c'était absolument pas à cause de lui...? Durant une seconde, il se sentit un peu idiot. Au pire, c'était pas très grave hein, il improviserait un pique-nique sur la plage et rentrerait ensuite. Ce serait cool, comme soirée. Ce serait moins cool quand sa meilleure amie ricanerait en apprenant qu'il n'y avait eu que lui et la barque et les poissons dans l'eau mais bon... tant pis. ! Ou pas... parce qu'en s'approchant, le tableau se précisa : Azure était bien là, endormie dans leur embarcation.

— T'fais l'même bruit qu'un frigo, meuf, c'est abusé, réveille-toi.

Il passa la main devant ses yeux fermés mais tout ce qu'il obtint fut un « bonjour » un peu violent. Il recula par principe et se mit à glousser bêtement.

— Dash ! s'étonna-t-elle en ouvrant les yeux.

Boarf, c'est qu'ils étaient d'accord pour se retrouver là, hein, il n'y avait pas beaucoup de suspense quant à sa présence dans le coin. Elle commença à reprendre vraiment contact avec la réalité, elle se redressa, s'étira, repoussa les derniers restes de sommeil sous le regard amusé d'un Dash planté là, sur la plage, à attendre qu'elle termine de se réveiller.

— Bah quoi ! Je me suis assurée que personne la prenne ! T’imagines que quelqu’un l’ait mise à l’eau ! Il aurait pas pu aller bien loin.
— Tu voulais échapper aux corvées d'l'aprem, plutôt, ouais, rectifia-t-il d'une voix faussement réprobatrice alors qu'il daignait enfin enjamber le bord de la barque toujours dans le sable et s'installer à son tour. Il poussa les jambes d'Azure dans un geste plus taquin qu'autre chose. T'prends toute la place, là !

Mais il ne lutta pas franchement pour en récupérer, installant de travers sur l'une des planches, donnant davantage l'impression d'être vautré sur un canapé plutôt qu'assis dans une barque potentiellement hantée. Il lâcha son sac à dos au milieu d'eux et l'ouvrit distraitement.

— J't'ai pas vue avec les autres pour l'repas alors j'ai ramené d'quoi bouffer s'tu veux. Sérieux, on peut pas exorciser un bateau l'ventre vide, ça s'fait pas.

Même si, plus exactement, on ne pouvait rien faire du tout le ventre vide... C'était une question de principe...

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Avait-il dit un frigo ? Honnêtement, elle préférait tout autant ne pas savoir. Alors elle fit la seule chose logique, soit s’étirer pour essayer de se remettre de sa petite sieste improvisée. Son cou lui faisait mal, et après avoir finalement frotté, elle se rendit finalement compte que c’était en fait tout le haut de ces épaules qui clamait souffrance. Il la regardait avec un air amusé et sans se sentir particulièrement piqué par la supposition qu’il avait fait, elle finit par hausser des épaules avec un petit air angélique sur les visages, du moins, si ça n’avait pas été du long bâillement qui avait tenté de franchir ces lèvres et qu’elle tentait de garder fermés.

T’’Ôorait fait pareil.

Il pousse ses jambes et rapidement elle comprend qu’il veut lui aussi rejoindre l’intérieur de la barque, sans trop savoir pourquoi. Elle replie ces pieds comme réponse à Dash, se reculant de son côté de la barque le regard curieux. Elle en profite par ailleurs, en essayant de faire de la place, de récupérer son roman très rapidement pour qu’il ne rit pas de ces goûts littéraires avant de se le glisser dans son dos pour s’en faire un petit coussin – pas tant confortable, notons-le.

C’est ta barque, après tout. Fait comme chez toi!

Dans le mouvement, la barque bouge un peu mais à peine tellement elle est bien callée dans le sable. Pour autant, elle n’aurait jamais cru, et bien, manger avec lui alors que le soleil finit par tombé sur l’horizon. C’est tellement inattendu et inédit et totalement adorable d’avoir songé à elle qu’elle se met à le fixer pendant qu’il cherche ce qu’il faut dans son sac. Quand il conclut humoristiquement, son expression se change soudainement passant d’une contemplation à un rire sincère.

J’aurais pas mieux dit.

D’ailleurs, à regarder autour, elle se demandait bien comment il ferait; parce que côté esprit malveillant, Azure s’y connaissait vraiment pas plus que ce qu’elle avait vu à la télé; et qui probablement était tout simplement aussi faux et inutile qu’un igloo dans ce désert tropical. N’empêche que pour le moment, son ventre grondait et ces mains partirent vers son ventre, comme si elle pouvait sciemment en camoufler le son. Déjà, son esprit s’emballait un peu sur des options de menus qu’il avait eu couramment depuis quelques jours; en sachant qu’elle trouverait sans mal son compte peu importe ce qu’il aurait apporté.

Pas trop déçu de rater les danses locales ce soir ?

Parce que les corvées, il y en avait pas mal pendant la journée, mais le soir, c’était là que ça se corsait. Pour sa part, elle avait voulu largement éviter le spectacle que lui aurait assurément offert quelques élèves trop contents de se coller l’un contre l’autre. Déjà qu’elle se sentait seule comme jamais depuis sa dernière engueulade avec Shayne, que Florent était aussi obnubilé par le Quidditch dans ces lettres et qu’elle avait pu passer très peu de temps avec Sarah, Avery et Antonella, qui était bel et bien ici, elle avait finit par regarder de loin ce que faisait Zeynep et Daisy sans pour autant tenter une approche. Et Thomas ? Elle finirait bien par le trouver un moment ou un autre, à moins que sa poisse légendaire ne s'y mette. Finalement, les corvées s’étaient pas si mal pour s’occuper les pensées, en attendant les retours de lettre d’Agatha qui ne pouvait comprendre qu’elle ne pouvait absolument pas profiter des vacances parce qu’elle ne pouvait pas… et bien profiter autant de l’eau que la majorité des gens. Quelques jours plus tôt, elle avait été assise sur le bord de la plage, alors que leur directeur de maison, Professeur Alexander encadrait un groupe d’élève qui s’essayait au surf. Ça avait été un long moment malaisant à faire des signes de la main à Sarah en bikini à même le sable. Alors quand le sujet d’une course en barque avait été annoncé, elle avait… et bien pris une très difficile décision. Ça serait oui, et elle serait mortifié et au nombre de participant, il ne restait qu’à espérer que si elle tombe quelqu’un soit assez bon pour … venir la repêcher – mais au-delà de cela, Azure n’avait pas été surpris de voir encore leur Directeur supervisé une activité aquatique; alors que l’infirmière n’était guère bien loin en cas de pépin.

T'avais prévu y aller ou finalement je tombe à pic ? - Parce que c’est un peu comme se demander si finalement elle ne l’a pas sauvé d’une situation gênante ou si finalement c’est elle qui est gênante en ayant proposé de se rassembler pour la soirée, tout les deux - pour exorciser la barque. Elle en profite pour l’aider avec les victuailles qui font tranquillement leur apparitions.

KoalaVolant

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Ce qui était bien, avec ce garçon, c'est qu'il s'offusquait de pas grand chose. Qu'une barque l'humilie devant l'humanité toute entière ? Pas grave. Qu'une fille dorme alors qu'ils étaient censés se retrouver ? Pas grave. Qu'elle ronfle comme un vieux tracteur alors qu'une fille devait être douce, délicate et silencieuse ? Pas grave. Qu'elle manque de l'assommer toute à son demi-sommeil ? Pas grave ! Bien au contraire, il gloussait comme un idiot, amusé par la situation. Il n'avait pas su à quoi s'attendre en acceptant cette idée bizarre, là, en décidant de rejoindre cette fille qu'il connaissait à peine... mais force était de constater que si c'était ça, la soirée, ça lui allait parfaitement. Tranquille, sans prise de tête, sans risque de la voir bouder pour un mot de travers ou se faire traiter de connard parce qu'il avait pas compris que c'était un rencard. C'en était pas un, c'était clair, on essayait d'être à son avantage pour ce genre de truc, on bavait pas à moitié en ronflant comme un routier dans un motel.

— T’Ôorais fait pareil.

Dashiell secoua simplement la tête. Franchement pas, non. Il avait du mal à rester en place, aussi l'idée de passer l'après-midi à rôtir sous le soleil plutôt que d'aller foutre les pieds dans l'eau pour ramasser les filets ou grimper sur les toits pour remettre correctement les feuilles soufflées par le vent ne lui donnait clairement pas envie. Il ne critiquait pas ceux qui étaient adeptes du rien du tout, qui se portaient de mieux en mieux à mesure qu'ils en foutaient de moins en moins, mais ça n'était pas son cas. Quoi qu'il en soit, maintenant qu'Azure était réveillée, il se permit de la pousser un petit peu pour s'installer à son tour dans la barque. Il ne savait pas trop ce qu'elle espérait de cette soirée, ce qu'elle imaginait dans « l'exorcisme d'un bateau hanté » mais vu comment elle n'avait pas été très à l'aise sur l'eau, il ne prenait pas trop de risque en imaginant qu'elle n'avait pas l'intention de se barrer en pleine mer en pleine nuit.

— C’est ta barque, après tout. Fais comme chez toi !
— Vu comment elle m'aime pas, j'te la laisse s'tu veux, répliqua-t-il en riant avant de lui faire savoir qu'il avait ramené de quoi dîner, puisqu'elle était pas revenue jusqu'au village.

Ça avait été normal, pour lui. Ils devaient se retrouver, de toute façon. Alors qu'ils se retrouvent juste pour une bêtise ou qu'il en profite pour éviter de la laisser toute la soirée le ventre vide, ça changeait pas grand chose. Et puis, dans le pire des cas, elle aurait déjà dîné et elle lui ferait savoir que c'était pas la peine. Rien de dramatique en soi. Il grignoterait un truc vite fait avant de passer à la suite et puis voilà. Et tandis qu'il entreprenait d'ouvrir tout grand son sac pour qu'elle puisse prendre ce qui l'intéressait, il sentit son regard peser sur lui. Alors, prudemment, il releva la tête.

— Quoi ?

Mais elle finit par se mettre à rire et lui ne put qu'abandonner l'espoir d'y comprendre quelque chose. C'était vraiment chelou une fille, en vrai. Déjà sa sœur c'était parfois compliqué, déjà Daisy il lâchait l'affaire régulièrement... autant celles qu'il connaissait pas trop, c'était même pas la peine d'espérer quoi que ce soit. Tant qu'elle rigolait, c'était sûrement bon signe. Il avait pas fait de grosses bourdes qui auraient signé la fin du monde.

— J’aurais pas mieux dit.

Il commença à sortir les trucs qu'il avait ramené, laissant à sa camarade le soin d'installer comme ça l'arrangeait, de regarder ce qu'il y avait à manger, de mettre ses préférés de côté, même, si elle en avait envie.

— Pas trop déçu de rater les danses locales ce soir ?

Le Gryffondor haussa simplement les épaules. Il n'en savait trop rien. Ça aurait été drôle mais en vrai, il s'en remettrait. Sa meilleure amie lui raconterait. Il savait même d'avance qu'elle lui ferait les yeux doux pour pouvoir lui apprendre quelques pas et qu'il serait ridicule et que ça la ferait rire et que ça le ferait rire aussi et qu'elle finirait par lui offrir un sourire immense en lui rappelant à quel point il était nul. Il connaissait la scène par cœur pour l'avoir rejoué si souvent qu'elle faisait littéralement partie de leur relation, maintenant.

— T'avais prévu y aller ou finalement je tombe à pic ?
— J'avais pas trop réfléchi, fit-il remarquer avec un naturel si grand qu'on pouvait comprendre sans mal que ça lui arrivait souvent de « pas trop réfléchir », avant de refermer son sac, vidé de la nourriture apportée. J'sais pas danser alors ça aurait été la honte, mais en même temps, ça aurait pu être drôle, j'pense.

Ou comment ne donner aucune véritable réponse. Oui... peut-être... non... je sais pas... Ça n'était même pas de la mauvaise volonté, seulement une indifférence royale pour son potentiel programme.

— Mais ça m'dérange pas d'pas y aller, hein. Y'a tous les bals, là, pour s'taper la honte en dansant alors que j'ai jamais eu d'barque à exorciser avant aujourd'hui.

Un sourire vint ponctuer sa phrase, comme s'il avait cherché à la rassurer, qu'elle ne pense pas qu'il était déçu d'être là plutôt à apprendre trois pas approximatif d'une danse qu'il ne referait jamais après. Et puis, c'était l'occasion de faire un peu plus connaissance avec elle, dans le fond, ça faisait des années qu'ils partageaient la même salle commune sans avoir jamais vraiment échangé alors... Mais bon, en attendant, c'était l'heure du dîner. Dash finit par attraper un morceau de pain et une croquette de poisson avant de se caler plus confortablement dans son bout de barque, le dos bien installé sur un côté, les pieds posés sur celui d'en face, de tout son long sur sa planche, laissant à sa camarade tout le loisir de prendre le reste de la place.

— T'imagines quoi comme exorcisme de barque, d'ailleurs ?

Parce que lui ne visualisait pas grand chose, sinon singer un rituel débile en récitant des pseudo formules dans un latin qui n'avait rien de vrai... Ça se tentait, hein, mais il ne promettait pas le résultat !

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La brunette finit par choisir un fruit complet, probablement cueillit ce matin-même; ainsi qu’une brochette de crevette qui avait été emballé dans une longue feuille de palmier. En tout cas, si c’était pas des crevette, s’en avait l’air, du coup, elle commença à en tirer une avant d’en enlever la carapace qui se défit sans opposer de résistance, et de la jeter par-dessus bord. Elle s’en licha les doigts après l’avoir littéralement engloutie; puis recommença le manège alors qu’il lui répondait à savoir s’il était déçu de ne pas être présent pour la présentation de danse local qu’aurait lieu ce soir.

Ah pour être drôle, c’est sûr que ça l’est.

D’autant qu’elle percevait que pour sa part, que ça soit la honte ou pas, il en prendrait son compte et laisserait probablement les autres songé ce qu’il voulait. Comme quoi, l’égo ne faisait pas vraiment parti de sa personne; ce qu’elle apprécia instantanément. S’amuser parce que c’était amusant, sans songer aux autres; comme cela devait être beaucoup plus sain que sa sacro-sainte impression qu’elle devait faire quelque chose pour attirer l’attention d’autrui. D’ailleurs, ne s’était-ce pas passé un peu comme cela, alors qu’elle allait vers Dash pour lui demander s’il voulait exorciser sa barque ? Parce qu’autrement, probablement qu’il n’aurait jamais pensé à elle pour s’organiser quelque chose. Déjà que c’était un peu comme un accident le fait d’avoir participer ensemble à cette course... C’était toujours l’impression qu’elle avait, mais elle se garda bien de ne pas le dire à voix haute. Elle travailla une deuxième crevette bien fichée sur sa tige qui devait avoir été passé directement sous le feu pour les faire cuire un peu.

Mais elle rit doucement en réalisant qu’elle sait pas non plus vraiment par quoi commencer. Elle a pas vraiment d’expérience d’exorcisme, elle a pas non plus valider une carte de ciel pour un rituel de Divination. Sauf, que qu’ils peuvent tenter un truc, songe-t-elle, alors qu’on le lui demande.

En vrai, j’y ait pas trop songé; mais je crois qu’on pourrait commencer peut-être par valider si elle est vraiment possédée! Les fantômes vivent parmi nous, mais si une entitée s’est imprégnée dans la barque et qu’elle a fusionné à défaut d’errer, alors nous pourrions techniquement entrer en contact avec elle. - Et elle se le refait dans sa tête à la mode Exorciste dans sa tête, avec le prêtre et l’eau bénite; alors que ça a largement aucun rapport avec le cas présent. D’ailleurs, l’ésotérisme c’est pas franchement sa force; alors elle doit rassembler quelques idées et principes, en mélangeant des films Hollywoodien et la franche réalité de sorcière. - Un peu comme Peeve qui peut toucher des choses quelques fois; là, on aurait une fusion totale. Je ne sais pas si on peut… l’en faire sortir ou si finalement va falloir littéralement brûler la barque en se faisant un sacré feu de joie. – Alors, on pouvait compter sur Azure pour mettre le feu accidentellement, mais sciemment pas vraiment habituellement. La troisième crevette à demi carbonisé finit par subir le même travaille alors qu’elle prend le temps de la mâcher doucement en observant son partenaire de crime. Pour autant, elle a aucune idée à savoir si lui-même aurait quelques idées logiques sur la manière de procéder. – Tu pensais à quoi, toi ? - Quitte à avoir un mauvais plan, autant s’assurer qu’il serait mauvais au max! Déjà deux Gryffondor, ça promettait d’être un beau chao.

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Dashiell ne cherchait rarement à savoir ce qu'aurait été sa vie s'il avait fait des choix différents. Parce que ça ne servait à rien, on ne revenait pas en arrière et tout ce qu'une telle occupation pouvait apporter ressemblait à s'y méprendre à des regrets qu'on pouvait s'éviter. Aussi il ne s'était pas demandé s'il aurait pu se joindre à l'animation organisée pour la soirée puisqu'ils avaient organisé quelque chose, eux, pour la leur. La réponse qu'il donna à cette pauvre Azure se calait sur cette habitude : oui, non, peut-être, je sais pas... Elle prendrait là-dedans ce qu'elle voudrait. Il ne savait pas. Ça aurait sûrement dépendu de Daisy, un peu, ou de l'animation en elle-même, ou de sa motivation à avoir l'air débile devant tous ses camarades. Mais en soi, ça ne changeait rien puisqu'il était ici et pas là-bas et que pour toute animation, il avait une barque à exorciser et pas quelques pas approximatifs à apprendre. Elle parut toutefois s'en contenter puisqu'elle n'insista pas et ne fronça même pas les sourcils d'un air désapprobateur comme le faisait sa mère parfois quand ses réponses étaient vraiment trop évasives.

— Ah pour être drôle, c’est sûr que ça l’est.

L'adolescent hocha la tête avant de la fixer rien qu'une seconde. Il partait généralement du principe que les gens étaient assez grands pour faire savoir ce qu'ils voulaient et que ça n'était pas à lui de deviner mais...

— T'sais, s'tu veux y aller, on peut ? J'ferais pas la tronche ou quoi hein.

C'était juste pour être sûr. Il n'esquissa néanmoins pas le moindre geste pour s'extirper de sa barque. Si elle disait qu'elle préférait retourner au village, il bougerait mais tant qu'elle le disait pas, il était bien, là. Déjà qu'il lui ouvrait une porte de sortie alors que c'était elle qui l'avait invité là, ce soir, il n'allait pas en plus pousser tout le monde dehors ! Quoi qu'il en soit, la conversation reprit le plus normalement du monde, comme si cette parenthèse incertaine n'avait jamais eu lieu. Ainsi, aux danses locales qu'ils ne verraient probablement pas ce soir succéda l'exorcisme qui les attendait. Azure rit discrètement, il sourit bêtement. Ils n'allaient sûrement pas aller bien loin, tous les deux, mais au moins, ça se faisait dans la bonne humeur, c'était déjà ça !

— En vrai, j’y ai pas trop songé; mais je crois qu’on pourrait commencer peut-être par valider si elle est vraiment possédée !

Il hocha la tête. Dans toutes les conneries qu'il avait pu voir à la télé ou sur internet, on appelait les esprits en pleine nuit. Il faisait encore un peu jour pour ça... Mais bon, le temps qu'ils finissent de dîner, peut-être...

— Les fantômes vivent parmi nous, mais si une entité s’est imprégnée dans la barque et qu’elle a fusionné à défaut d’errer, alors nous pourrions techniquement entrer en contact avec elle.
— Genre « esprit d'la barque si t'es là tape trois fois » ? l'interrogea-t-il avec l'air idiot de celui qui sait d'avance que ça ne donnera pas grand chose.

S'il n'avait pas été coincé ici, qu'il avait eu accès aux serres, par exemple, ou au Chemin de Traverse, ils n'auraient pas eu à s'imaginer des histoires pseudo-flippantes pour passer le temps. Ils les auraient vues, ils les auraient vécues ces histoires ! Mais là... il ne connaissait pas franchement les plantes qu'il avait à sa disposition en dehors des quelques unes qu'on leur avait montrées, et s'il était prêt à jouer les apprentis chimistes tout seul, il n'avait pas très envie d'embarquer Azure avec lui sans trop savoir ce qu'ils y risquaient... C'était dommage. Ça aurait pu être drôle de voir au-delà de ce qui leur sautait aux yeux, de ressentir davantage que juste ce que le monde leur offrait d'ordinaire.

— Un peu comme Peeve qui peut toucher des choses quelques fois; là, on aurait une fusion totale. Je ne sais pas si on peut… l’en faire sortir ou si finalement va falloir littéralement brûler la barque en se faisant un sacré feu de joie.

Le silence retomba sur leur étrange duo alors que le cerveau du Gryffondor peinait à intégrer ce qu'elle venait de dire.

— T'veux brûler la barque ?

Mais elle était pas à eux. Et les habitants du village en avaient sûrement besoin, sinon elle serait pas là. Il cligna des yeux, une tartine de terrine de poisson arrêtée en plein vol, au bout de son bras, sur le chemin de sa bouche.

— On peut pas faire ça, rappela-t-il avant de reprendre son dîner.

Bien sûr, la notion de « droit » avait toujours été maltraitée ces dernières années, son père lui-même en ayant fait quelque chose de vague, de malléable... mais si on pouvait faire des choses illégales tant que ça ne portait préjudice à personne, il lui semblait encore évident qu'on ne le faisait pas quand les autres risquaient d'en pâtir. Et là, typiquement, c'est pas eux qui assumeraient les conséquences de leur bêtise, ce serait les autres, ceux à qui appartenaient la barque maudite qui n'était probablement pas maudite d'ailleurs.

— Tu pensais à quoi, toi ?

Il haussa distraitement les épaules.

— J'sais pas... Dans les films, ils balancent de l'eau bénite en disant des trucs en latin genre. T'crois qu'on peut bénir de l'eau d'mer ? Et tu parles latin...?

Lui connaissait bien trois locutions pourries, comme l'humanité toute entière, mais pas assez pour inventer des formules quelconques ou des prières même approximatives... puisque de toute façon, il n'en connaissait pas, des prières, des vraies, même en anglais. Une seconde d'hésitation, à moins que ça soit le temps de finir sa bouchée, et il reprit, à la fois plus sérieux et plus joueur :

— Sinon... t'es pas v'nue avec ton matos de potions...? Ruban d'eau...? Voltiflor...? Si t'as ça, t'inquiète qu'on va le voir ton esprit de la barque.

...enfin peut-être, ils verraient sûrement des choses qui n'existaient pas mais de là à ce que ce soit l'esprit de la barque... Après il y avait de fortes chances qu'elle n'ait rien, bien sûr, qui partaient en vacances avec ses ingrédients, sérieusement...? Mais bon, dans le doute...

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Elle avait pris un air si sûr d’elle en essayant d’expliquer ce qu’elle pouvait bien comprendre de ce qu’un exorciste de barque pouvait bien signifier pour des sorciers que lorsqu’il lui lança qu’il pourrait répondre en cognant trois coup, elle passa bien près s’étouffer avec sa crevette tant un rire incroyable voulut sortir d’entre ces lèvres. Elle déglutit avec peine avant de poursuivre un sourire et éblouie par ce plan qui à prime abord n’avait rien de passionnant et qui devenait clairement une épopée. Il avait l’air contre l’idée de brûler la barque, et elle ne put que lui demander ce que lui avait en tête. Avec deux têtes bien pleines de mauvais plan, les deux Gryffondor pourraient bien mener à bien l’exorcise ou transformer cette soirée en quelque chose de complètement catastrophiquement éblouissant!

Au moins, il avait les mêmes références, conclut-elle alors qu’il lançait de bénir de l’eau des paroles scandé en latin pour repousser le démon. Il leur manquait théoriquement une croix et … fallait pas un prêtre ? Il lui demande si elle a traîné du matos de potion et son regard s’étend jusqu’à son sac callé dans le coin gauche de la barque d’un motif de carreau rouge, noir et doré, tout en lichant un de ces doigts couverts de jus de crevette.

Quelques trucs. Pas de Voltiflor… J’ai quelques restants d’ingrédients qui m’ont servi en fin de semestre pour me pratiquer pour les examens de Potion. J’étais plus tranquille pour pratiquer dans ma chambre. - On se le dit qu’elle aurait pu faire exploser la tour de Gryffondor, surtout avec les potions qu’ils avaient à préparer vers la toute fin de l’année ? La Potion de Pare-feu ou encore la Potion de porte-vent; de plus elle avait aussi des ingrédients pour faires de filtres de Potions sans rêve dont elle n’avait pas fini complètement son stock depuis l’été dernier. Bon certain ingrédient n’était pas des plus frais, mais étant une jeune fille qui n’en commandait pas souvent au magasin et devait faire avec les quantités disponibles offerte par leur Maître des potions, Monsieur van Aken, c’était cela ou rien! - Tu fais quoi avec du Voltiflor, toi ? - C’est que la question se pose, vu qu’elle se souvient pas rapidement avoir lu quelque chose dans son manuel sur la question. D’ailleurs, traîné des plantes dans son sac – entière, c’était assurément trop demander à Azure qui avait des ingrédients mais… n’avait même pas un chaudron avec elle. Comme quoi, c’était assurée qu’elle ait oublié le plus important!

Et elle finit avec la feuille de palmier dans la main qui contenait la tige et les crevettes avec un air de chercher quoi en faire. Ça se fait de tout balancer sur la plage ? Quand même, elle hésite un peu la jeune fille. De gauche à droite, la feuille passe dans ces mains jusqu’à ce que complètement repliée et coincé entre son annulaire et auriculaire; avant de plonger ces dents directement dans le fruit complet qu’elle avait choisir plus tôt. Trop mûr le fruit lui dégouline par le coin de la bouche, auquel cas elle passe un doigt furtif de sa main avec le fruit pour l’essuyer, tout en assument le soupir de contentement qui lui sort entre les lèvres d’avoir pu manger quelque chose, et encore mieux, quelque chose de vraiment très bon! - C’est délicieux! – Elle sait même pas ce que c’est; n’ayant pas tout compris les noms des fruits qu’elle n’a jamais même pu rêver de manger avant. – Il nous faudrait une planche lettrée, comme dans l’Exorciste! – Finit-elle par lâchée avant de prendre cette fois-ci une bouchée largement plus petite. Déjà elle essayait de se demander s’il gravait sur la barque les lettres… non… Dash n’allait pas plus approuver ce plan, quoique… il n’incluait pas d’y mettre le feu… ça passerait peut-être! – Que je n’ai pas! Faudrait littéralement graver les lettres… - Oh mais elle continue pas son idée, il aurait bien deviner tout seul comme un grand, non ? – Tu sais, notre plus gros problème avec l’eau bénite et les psaumes en latins, c’est qu’à moins que tu aies été ordonné prêtre de je-ne-sais-quel-religion, disons, anglicane pour le plus probable, j’crois pas trop qu’on puisse bénir nous-même l’eau. D’ailleurs, j’suis pas trop sur que la Reine d’Angleterre ferait fuir quiconque. Ces corgis en colère ont plus de chance de faire peur à l’esprit qu’elle, j’crois. – D’autant que si c’était un esprit et qu’il était matérialisé dans le monde des sorciers, sont allégeance à la couronne d’Angleterre devait pas peser lourd vu leur localisation actuelle. Il avait plus de chance qu’il ait une frousse qu’on rameute des shamans d’une tribu africaine que n’importe quoi d’autre. Ça lui passe en tête; elle aurait dû grave demander à leur professeur d’Histoire; avec ces grigri dans les cheveux, elle aurait pu lui être utile pour autre chose cette fois que valider sa feuille résumé de note de cours avec les dates de la première et seconde guerre sorcière. Trop tard… comme toujours avec Azure. – Mais pour le latin, ça se tente! Ça sonne comme nos formules de sortilèges, on a qu’a triturer à gauche et à droite, ça devrait donner quelque chose d’à peu près. Quoique… faudrait que l’esprit comprenne le latin… non ? Il parle quoi déjà au village ? Ça serait pas plus simple d’essayer de jargonner comme eux ? J’veux dire, eux, quand on est pas là.

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≈She's imperfect, but she tries
She is good, but to herself she lies
She is hard, broken and won't ask for help
She is messy, but she's kind
She is lonely most of the time
She is all of this mixed up with her beautiful eyes

Le navire hanté
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ft. @Azure Zinnia & Dashiell Dashner

Le rire qui échappa à sa camarade alors qu'il rebondissait sur ses bêtises lui en arracha un semblable. Ça faisait plaisir de voir que la communication était aussi fluide et naturelle, entre eux. Pourtant, ça n'était pas gagné ! Après tout, ils ne s'étaient jamais vraiment parlé malgré les années qu'ils avaient passé à partager la même salle commune. C'était fou de se dire qu'il avait fallu une histoire de poisse à une course et de barque débile pour qu'ils s'adressent enfin vraiment la parole... et qu'elle l'invite à passer la soirée avec elle. Même pour Dashiell, pourtant habitué à se laisser porter, ça sortait clairement de nulle part ! Oh, il regrettait rien, il s'amusait bien... mais quand même. Quoi qu'il en soit, il fallait réussir à trouver une solution pour exorciser leur embarcation... ou pour imaginer qu'elle était sérieusement maudite, déjà... Et pour ça, il avait peut-être une idée... Il fallait juste espérer qu'Azure soit du genre tête d'ampoule et se trimballe avec le kit du parfait petit chimiste sur elle, même en vacances...

— Quelques trucs. Pas de Voltiflor… J’ai quelques restants d’ingrédients qui m’ont servi en fin de semestre pour me pratiquer pour les examens de Potion. J’étais plus tranquille pour pratiquer dans ma chambre.
— Sérieux ? J'pensais pas qu't'avais vraiment ça sur toi, s'étonna-t-il en ricanant. Mais meuf, c'est les vacances !

Lui n'avait rien du tout, sinon sa baguette magique... Peut-être que sa mère avait fourré un bouquin dans son sac dans l'espoir qu'il l'ouvre mais il le gardait plutôt au cas où il faudrait un truc à cramer pour faire du feu à un moment. C'était déjà chiant de devoir lire des trucs pour l'école, il n'allait pas en plus le faire quand il était pas obligé. Tant que ça ressemblait pas à une bande dessinée, c'était très peu pour lui. Elle devait le savoir, depuis le temps, quand même... C'était sa mère !

— Tu fais quoi avec du Voltiflor, toi ?

Le Gryffondor termina sa tartine, un air innocent à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession sur le visage avant de hausser simplement les épaules.

— J'te montrerai, un jour, s'tu veux.

C'est qu'on pouvait faire des trucs surprenants avec des ingrédients de base pour les potions... Il fallait juste s'éloigner des recettes balisées, se concentrer sur les petites lignes, croiser les sources... Quand ça touchait à la botanique, il pouvait passer des heures le nez dans des herbiers, ça ne lui posait aucun problème... On y découvrait toujours plein de choses ! Comme les effets hallucinogènes de certaines plantes innocentes qu'on mettait à leur disposition dès leur plus jeune âge faisaient partie des découvertes qu'il préférait. Bien sûr, ça ne valait pas grand chose, ça ne durait pas très longtemps et la qualité des matières premières laissaient souvent à désirer – c'est que, dans la petite herboristerie de son père et plus encore dans son laboratoire sous les combles, il avait vite appris à faire la différence entre un ingrédient haut de gamme et ce qui était tout juste bon à filer à un premier année pour rater ses mixtures – mais quand on était coincé à Poudlard et qu'on voulait juste tuer un après-midi, ça suffisait largement. Mais bon, là n'était plus la question puisqu'elle n'avait visiblement pas de quoi laisser leur esprit divaguer et rencontrer cette entité qui n'existait pas... Restait à savoir comment s'y prendre pour mener leur mission à bien. En attendant, Azure termina sa brochette et sembla galérer avec sa feuille.

— Fous dans mon sac, t'inquiète, on virera quand on rentrera, lui proposa-t-il en poussant ledit sac du bout du pied pour que l'ouverture tombe devant elle.

Il n'eut même pas le temps de ramener sa jambe près de la première qu'elle mordait goulûment dans un fruit et s'essuyait la bouche avec sa main. Franchement, elle était cool cette fille. Drôle, pas prise de tête... Il regrettait pas d'avoir planté le dîner au village pour dîner avec elle. Surtout que Daisy y était probablement pas, comme d'hab... Durant une seconde, il se demanda s'il fallait qu'il aille toquer à sa porte, en rentrant, pour s'assurer qu'elle avait avalé quelque chose avant d'aller se coucher... mais en même temps, est-ce que c'était vraiment à lui de faire ça ? Elle avait un appétit de bébé moineau, à un moment, il pouvait pas la forcer H24. Comment il faisait, son père, quand elle était chez elle ? Peut-être qu'il poserait la question, à l'occasion... Mais il avait pas envie de la rendre triste en lui rappelant qu'il était pas là... C'était beaucoup trop compliqué...!

— C’est délicieux !

À défaut de pouvoir être sur tous les fronts, il avait au moins réussi sur celui-ci. Le sourire qu'il adressa à sa camarade fut ravi. Puis, sans prévenir, elle revint à leur sujet principal : l'exorcisme.

— Il nous faudrait une planche lettrée, comme dans l’Exorciste !
— Un ouija genre ?
— Que je n’ai pas ! Faudrait littéralement graver les lettres…
— P'tain, t'lui en veux à la barque, fit-il remarquer dans un nouveau rire. J'crois j'ai un marqueur. On pourra p't'être effacer... ou r'peindre au pire.

Faudrait fouiller dans les petites poches de son sac à dos, il l'avait utilisé pour faire des traits sur les arbres de la forêt la première fois qu'il y avait été seul, pour retrouver son chemin... il avait pas souvenir de l'avoir retiré... mais flemme de vérifier là tout de suite maintenant.

— Tu sais, notre plus gros problème avec l’eau bénite et les psaumes en latins, c’est qu’à moins que tu aies été ordonné prêtre de je-ne-sais-quel-religion, disons, anglicane pour le plus probable, j’crois pas trop qu’on puisse bénir nous-même l’eau.

Le regard de Dashiell se voila d'une incompréhension palpable... Ordonner prêtre ça voulait dire faire les trucs de prêtre dans l'ordre ? En soi, il savait pas ce que c'était que les trucs de prêtre donc il risquait pas de les faire dans le bon sens... mais c'était compliqué juste pour de l'eau. Ils pouvaient pas seulement prendre de l'eau dans une gourde, dire un truc du genre « faites qu'elle soit bénite svp » et la lancer sur la barque ? Il supposa de la même manière qu'un psaume était une prière ou une formule ou quoi que ce soit qui y ressemblait mais sans certitude, c'était peut-être un dico avec un nom particulier, qu'est-ce qu'il en savait...?

— D’ailleurs, j’suis pas trop sûre que la Reine d’Angleterre ferait fuir quiconque. Ses corgis en colère ont plus de chance de faire peur à l’esprit qu’elle, j’crois.
— La Reine d'Angleterre ? répéta-t-il de plus en plus perdu. C'est elle dans la barque ?

Il n'avait aucune idée de ce qu'elle foutait là, ni elle ni ses chiens... Il était à peu près sûr d'avoir tout suivi, jusque là, parce que c'était drôle et que ça demandait pas une capacité de réflexion trop poussée pour ses deux neurones à l'agonie... mais force était de constater que, peut-être, il avait décroché à un moment... Assez longtemps pour perdre le fil et louper l'entrée de feu sa Majesté dans leur conversation.

— Mais pour le latin, ça se tente ! Ça sonne comme nos formules de sortilèges, on a qu’à triturer à gauche et à droite, ça devrait donner quelque chose d’à peu près. Quoique… faudrait que l’esprit comprenne le latin… non ? Ils parlent quoi déjà au village ? Ça serait pas plus simple d’essayer de jargonner comme eux ? J’veux dire, eux, quand on est pas là.

Bordel... il comprenait plus rien. Quand ils étaient pas là ? Comment elle voulait qu'il sache puisqu'ils étaient pas là ? Quant au reste... Ses prunelles chocolat se vidèrent de toute lueur intelligente alors qu'il se contentait de la fixer comme si toutes les réponses à ses questions allaient se matérialiser sur son visage. Sans surprise, ça ne fut pas le cas. Il ouvrit la bouche, la referma, et se mit à ricaner le plus bêtement du monde.

— T'peux répéter ? T'm'as perdu, là...

Ça avait au moins le mérite d'être honnête, même si vu son air dépassé, il n'y avait pas vraiment besoin de mettre de mots sur ce qui lui arrivait... Elle en avait mis bien assez sur tout le reste, déjà... un peu trop, peut-être, même.

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Oh, mais je veux!

Déjà avec de grands yeux alors que ça s’annonçait être particulièrement intéressant, d’ailleurs, ça s’accompagnait d’un large sourire de connivence. Après ça voulait aussi dire que pour l’instant sa compagnie était pas la pire chose qu’il ait jamais eu, si se refaire quelque chose ensemble pouvait l’intéressé; ça lui faisait un petit velours en vrai. Que faisait-on avec du Voltiflor. Elle ne se le fit dire pas deux fois, non, et elle lança rapidement le restant du batônnet et de la feuille dans le sac de Dash après avoir noté qu’il était bel et bien sérieux. Ça ne la dérangerait pas outre mesure, mais vaguement elle aurait probablement pas préféré trimballer elle-même l’odeur de crevette épicé dans son sac pour le restant de l’été. Si lui ne voyait pas trop d’inconvénient, elle allait pas trop se prendre la tête du coup; avec de passer illico à ce fruit tropical qui avait l’air vraiment trop bon!

Elle hocha rapidement la tête après avoir signalé la planche de ouija, comme si le mot s’était juste perdu dans sa tête, alors qu’elle passait un coin dans le creux de sa joue pour éviter d’être complètement barbouillé par les sucs du fruit. Elle y arrivait que moyennement et dût rapidement passer un doigt sous son menton pour éviter d’en mettre sur son t-shirt élimé lilas. Elle se contraint de hausse les épaules, avant d’avaler le morceau en bouche avant un rire qui pointe tant l’idée tourne toujours sur des actions punitives faces à la barque. Elle a pas l’air de trop s’en faire, Azure. Elle gigotte sur son côté de banc, embêtée par la reliure de son livre callé dans son dos tout en déblatèrent sur le fait que techniquement bénir de l’eau ça se fait pas que comme cela; du moins c’est le vague souvenir qu’elle a d’une conversation avec un voisin qui s’occupait de l’église et qui venait toujours apporter des livres à son beau-père pour des réparations.

Elle est loin de chez elle si c’est le cas!

Et surtout, elle fiche quoi dans une barque ? Avant de sous-entendre que du latin c’est un peu comme déformer les mots, et reprendre que si c’est un esprit, on devrait parler la langue locale, non ? Sa réaction la fait rire en même temps que lui dans une ambiance largement bizarre du coup. Elle sait pas trop si elle doit répéter ou pas. Ni même si c’est utile.

Ils parlent anglais quand on est pas là ?

C’est une question qui mérite une réflexion. Elle qui pense tout bonnement que quand tu change de pays t’a presqu’une nouvelle langue à apprendre. Déjà à Durmstrang c’était un peu lourd de les voir déambuler sans comprendre une partie de ce que les gens de là racontait, elle peut largement assumer qu’ils ont eux aussi une langue locale, mais qu’ils sont juste assez gentils pour… et bien parler en anglais avec eux, non ? Elle a de grosses billes à la place des yeux.

J’me trompe ?

Tu peux dire oui, Dash! Clairement ça passera pour une illumination soudaine de sa part si c’est le cas. Elle applique le fruit sur ces lèvres pour camoufler quelques traces de surprise. Faut dire qu’ils sont pas là depuis longtemps, elle a juste présumée.

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— Oh, mais je veux !

Bon, et bien de toute évidence, le rendez-vous était pris pour une prochaine fois, lorsqu'ils auraient rejoint les murs du château. Objectivement, il n'était pas certain qu'elle apprécie tout à fait l'idée une fois qu'elle lui serait agitée sous le nez... mais ça pouvait valoir le coup de tenter. Elle n'avait pas l'air du genre à faire les gros yeux pour une incartade... et elle était prête à enfreindre toutes les règles du monde pour cramer une barque qui ne devait être maudite que dans leur tête alors... Oui, ça se tentait. Dans le pire des cas, elle irait cafter, il serait bon pour quelques heures de colle, ou une visite chez le psy, ou les deux et ses parents recevraient une beuglante pour leur faire savoir que leur fils jouait les apprentis dealers auprès des élèves de sa classe... C'est vrai qu'ils seraient surpris, ouh la la... Au mieux, son père lui rappellerait de faire plus attention, lui ferait promettre de se faire oublier le temps que les conneries d'un autre effacent la sienne des mémoires du corps enseignant et puis voilà. Le risque était limité. Et puis c'était leur faute, aussi, ils avaient qu'à leur confier des ingrédients qui ne présentaient aucun effet secondaire d'aucune sorte. Il ne faisait que mettre en application le savoir qu'on avait mis à leur disposition, rien de plus. Quoi qu'il en soit, le sourire qu'il adressa à sa camarade laissait clairement entendre « super, on se fera ça » sans qu'aucun mot ne passe le seuil de ses lèvres. Et puis la conversation reprit le plus normalement du monde, suivant le fil de leur dîner approximatif et improvisé, entrecoupée d'exclamations ravies d'une nourriture à la hauteur et de conseils pratiques pour se débarrasser des déchets. Azure abandonna les restes de sa brochette dans son sac grand ouvert et continua comme si elle ne s'était jamais arrêtée, embarquant feu Elizabeth II dans une barque qu'elle n'avait probablement jamais aperçue de son vivant.

— Elle est loin de chez elle si c’est le cas !
— Mais c'pas c'que t'as dit ? s'étonna l'adolescent qui, décidément, ne comprenait plus grand chose à cette conversation.

Pourquoi elle aurait ramené la Reine dans leur discussion si ça n'était pas parce qu'elle avait un rapport avec la barque ? Surtout qu'elle était morte, la pauvre, depuis genre quoi... dix ans, au moins ? alors il ne voyait pas trop ce qu'elle aurait pu faire d'autre que hanter quelque chose... Ou alors il avait loupé une étape. Mais vraiment, il était sûr de l'avoir écoutée du début jusqu'à la fin... Et puis le bazar s'opacifia encore un peu alors qu'elle s'enfonçait dans des suppositions quant au latin ou à la langue que parlait les esprits ou cet esprit en particulier, il ne savait pas très bien. Devant son incompréhension, elle lâcha un rire qui le fit glousser un peu maladroitement. Oui, bon, d'accord, il savait qu'il devait avoir l'air particulièrement débile... mais c'était pas que sa faute si le sujet était passé d'un machin logique – une planche de ouija pour communiquer avec l'esprit de la barque – à un truc complètement WTF – à savoir le fantôme de la Reine d'Angleterre qui parle latin ou autre chose d'ailleurs il n'avait pas bien compris quand ils n'étaient pas là.

— Ils parlent anglais quand on est pas là ? J’me trompe ?
— Bah j'sais pas...

Il ne s'était pas posé la question une seule seconde. On lui parlait anglais, il imaginait qu'ils parlaient anglais. Sinon on leur aurait au moins appris les rudiments de la langue locale. Bonjour, au revoir, merci et s'il vous plaît... juste histoire de leur donner l'impression d'être bien bien immergés dans la culture de l'île... Là, à sa connaissance, personne leur avait rien appris du tout. Il y eut une seconde de flottement, sur leur étrange duo, une seconde durant laquelle ils se fixèrent, l'air un peu bête, avant que Dash ne finisse par secouer la tête en se redressant d'un geste brusque.

— Non mais vas-y, flemme de blabla là, décréta-t-il en ricanant un brin nerveusement alors qu'il fourrait la main dans son sac à la recherche du marqueur qu'il ne mit pas longtemps à trouver. On essaie l'ouija en anglais et si ça marche pas bah... on verra à c'moment-là.

Il poussa ses jambes de la planche sur laquelle il était installé, en en faisant passer une de chaque côté pour avoir la place d'écrire et retira le bouchon d'un coup de dents expert qui lui valut une petite trace noire sur la joue.

— J'sais plus c'est comment d'jà... On met juste toutes les lettres en ligne, c'ça ?

Dans le doute, il s'exécuta. Il ne prenait pas trop de risque à mettre au moins les premières de l'alphabet. Et puis si jamais il se plantait, il y avait une autre planche du côté d'Azure, c'était pas si grave... ou même tout le fond...

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Si, si, c’est bien ce qu’elle a dit. La feue Reine d’Angleterre, avec ces tailleurs rose bonbon, son large chapeau à rebord tout aussi flashy ainsi que généralement une broche couverte de pierreries. Oh mais elle hoche la tête, elle va pas lui mentir quand même, sans pour autant lui expliquer comment son esprit est venu à s’inventer toute cette histoire. Qu’avait Monsieur, non, le Directeur Armitage déjà, qu’elle serait bonne pour écrire des livres abracadabrants ? Mais c’est surtout que son cerveau est toujours à vaguer dans tous les sens, si son corps lui reste statique. Elle est peut-être restée trop longtemps assise à déguster des crevettes, tout compte fait, d’autant qu’elle a vraiment pris le temp de les savourer une à une et que le regarde de Dash commençait à lui retourner des points d’interrogations avant qu’il n’éclate tous les deux largement de rire. Elle est pas hoché en vrai, elle-même arrive bien mal à comprendre pourquoi elle est passé jusqu’à aller la chercher dans sa tête dans ce cercueil enseveli avec toutes la royauté au château de Windsor.

Quand au latin; ça aussi ça avait été une déduction particulièrement étriquée; au point ou elle le fixait comme si l’un ou l’autre devait avec la réponse alors qu’ils étaient bien loin de la possédée; l’un absolument pas intéressé, l’autre qui divaguait de supposition. Qui a dit qu’il avait besoin de Voltiflor pour planer et s’inventer des tas de trucs, c’était comme si elle en bouffait tous les jours avec ces céréales à voir la folie que pouvait tendre son raisonnement. Flottement, étrange, alors que l’esprit de la fille a l’air de se reposer la question dans sa tête une seconde fois. Parle-t-il une autre langue pendant qu’ils sont absent ? Jusqu’à ce que disposé à avancer le plan, le jeune homme finisse par chercher son marqueur en ricanant étrangement avant de l’en sortir, avant de prendre action. Oh oui, valait mieux commencer à faire quelque chose de tangible parce que sinon, qui sait ce qui pourrait bien sortir de l’esprit d’Azure.

Euh. Je crois.

C’est que vous la voyez sortir une planche à utiliser dans sa chambre par une nuit noir dans la tour de Gryffondor à appeler Mimi, vous ? Elle l’a à peine vue dans le film, cette fichue planche. Pour autant, ça semble tellement une idée délirante qu’elle serait pas surprise que ça puisse marcher : si cette barque est réellement hantée.

Il me semble qu’il y a aussi les chiffres avec oui, et non aussi.

Après, il leur faudrait trouver quelque chose pour et bien cibler les lettres, non? Alors elle finit le fruit, balance le noyau aussi loin d’elle qu’elle peut avant de finir de lécher le dernier sucre sur ces doigts, se pencher sur le côté et tirer sur son sac, avant de le poser sur ces genoux. D’une main discrète, elle extirpe son roman coincé derrière son dos, avant de la balancer tout au fond de son sac, dans un soupir d’aise de ne plus tenir une brique fichée directement au niveau de ces reins. C’est que c’est pas tant confortable, d’autant que c’est pas vraiment un recueil deux feuilles. Elle cherche quelques choses de forme triangulaire, bouge de gauche à droite, dans un tintement de verrerie et de plat de plastique malmené. Il est ou le cristal qu’elle traine toujours dans son sac depuis le giga lune de l’été dernier ? Ou plutôt la plaque blanche-bleu transparente qui s’est cassé et qu’elle trouve si jolie, même chaud sous la main quelques fois ? Il est à peu près aussi long et large que sa main. Il ne devrait théoriquement plus contenir de magie, mais, il peut largement faire office de guide pour leur tentative de ouija. Elle passe aux poches de devant, jetant de léger coup d’œil à Dash et son travail d’art, avant d’avoir un sourire amusé sur les lèvres.

T’en a sur la joue, Dash. Juste. – Et elle s’avance pile poil par en avant avec le sac dans les bras, libérant une main pour toucher sa joue. – Là. Avant de ne pas s’en conformer plus longtemps, fouillant la poche avant de son sac, avant de mettre la main sur un des restes de ces souvenirs de l’été dernier. Est-ce qu’il est triste ? Oui. Est-ce qu’elle pourrait juste l’oublier ? Non. C’est qu’elle compte bien faire en sorte de mettre toutes ces chances avec cette année de Oui et avoir une expérience diablement différente. Elle s’ouvre au monde Azure, avec un cœur vraiment trop grand, une créativité débordante et surtout envie de vivre pleinement. Si ça va par exorciser une barque pour passer du bon temps… Y’a quand même pire comme soirée! Le morceau s’avère dans la deuxième poche avant, celle plus profonde qu’elle découvre dans un restant de tissus d’un de ces t-shirts qu’elle a accidentellement déchiré au courant de l’automne dernier. La bande de tissus se déroule, jusqu’à ce qu’elle le tienne dans ces mains; tiède et qu’elle profite de l’angle du soleil pour regarder comme il luit lorsque les rayons du soleil couchant le traverse. Son autre main libre, ira descendre son sac à gauche de son genou, dans le fond de la barque dans un geste un peu moins brusque qu’au départ.

J’nous ait trouvé de quoi suivre un message, j’crois.

KoalaVolant

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