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Les mots sur les murs – Septimus (LIBRE)
Septimus Veturia

Septimus Veturia



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Arrivé(e) le : 15/05/2023
Parchemins rédigés : 1078
Points : 5
Crédit : John Cameron Mitchell ©Timus
Année : Concierge (01/04) • 38 ans

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Aucun
Poste de Quidditch: Supporter
Patronus: Lapin
Epouvantard: Une créature sans visage qui lui hurle dessus
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
Les mots sur les murs – Septimus (LIBRE) Left_bar_bleue285/2000Les mots sur les murs – Septimus (LIBRE) Empty_bar_bleue  (285/2000)
Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ?
D'autres comptes ?: Silas, Jack & Lulu

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Message(#) Sujet: Les mots sur les murs – Septimus (LIBRE) Les mots sur les murs – Septimus (LIBRE) EmptyVen 23 Juin - 2:12



Les mots sur les murs






feat. any soul


TRIGGER WARNING

maltraitance
violence
suicide






Septimus n’avait plus remis les pieds depuis très longtemps du côté des vieilles salles inutilisées de Poudlard. Hormis la salle de sortilège, qui était parfois victime des ratés des élèves, il ne se rendait que très peu au quatrième étage. Il y avait deux raisons majeures à cela : les catastrophes en salle de classe n’étaient pas si courantes et cet endroit le rendait mélancolique. Non pas qu’il regrette le temps passé entre ces couloirs ou le jeune homme mutique qu’il était, se glissant de la classe aux salles abandonnées pour espérer trouver un peu de répit entre les moqueries et les regards insistants. Non, c’était simplement qu’il éprouvait un étrange pincement au cœur en pensant aux secrets qu’il avait murmurés aux murs de ces pièces.

Lorsqu’il était encore capable d’utiliser sa baguette, il enchantait toutes sortes d’objets pour produire de la musique. Il se rendait dans une salle bien particulière – la plus éloignée, la plus sombre, la plus calme –, puis, une fois entre ses murs rassurants, il s’allongeait au sol et se laissait porter par ce trop court moment de répit en fermant les yeux. Quiconque l’aurait surpris se serait sans doute demandé s’il avait fait un malaise, mais il était parfaitement serein. Parfois, il se laissait aller à danser. Parfois, il écrivait des mots sur des bouts de parchemin égarés ; il en brûlait certains, en laissait d’autres moisir dans un coin, oublieux des drames familiaux qu’il renfermait. Qui les lirait, de toute façon ?

Le son de ses pieds nus sur la pierre glacée du couloir avait quelque chose d’étonnant ; comme le pas d’une biche aux abois. La flamme de sa chandelle projetait la longue ombre tremblotante de sa maigre silhouette sur les murs et le mobilier, conférant une aura inquiétante au concierge enveloppé d’une vieille robe de chambre élimée sur son pyjama trop ample. (Il y avait, bien entendu, des motifs de lapins sur ce pyjama.)

Tiré une énième fois du sommeil par le même cauchemar, il avait décidé d’aller faire un tour dans l’école endormie. Par acquit de conscience, un peu, mais surtout pour marcher. Il n’osait pas encore s’attarder dans le parc, un peu trop inquiété par ces histoires de bêtes sauvages aux abords de la Forêt interdite. Après tout, il avait pour seule défense deux jambes au demeurant fort charmantes, mais assez peu utiles en cas d’attaque de loup-garou. Ce n’était que du bon sens que de s’en tenir aux intérieurs de Poudlard. Ça, et un chouïa de couardise.

Enfin, peu importait. Sa promenade nocturne l’avait mené au quatrième étage, comme aimanté par ces vieilles salles inutilisées. Il avait pourtant pris son temps, s’attendant peu ou prou à tomber sur un élève en vadrouille, un collègue en ronde ou un fantôme ennuyé. Mais non, rien que le silence et la nuit pour compagnie. Ce qui n’était pas tout à fait pour lui déplaire. Il avait beau avoir fait des rencontres intéressantes jusqu’ici, la solitude lui manquait de temps en temps. Il aurait aimé pouvoir être seul avec quelqu’un. Mais il n’avait jamais atteint ce genre d’intimité avec qui que ce soit.

Sans vraiment réfléchir, il se trouva bientôt devant la salle. Sans pouvoir s’en empêcher, il avala péniblement sa salive avant de pousser la porte lentement. Déverrouillée, sans surprise, et à peu près intacte. Rien n’avait vraiment changé. Il cilla en reconnaissant les pupitres poussés contre un mur, l’établi abandonné et poussiéreux, les piles de bocaux vides. En toute honnêteté, il ignorait complètement à quoi l’endroit était destiné avant de devenir le refuge des élèves solitaires, inquiets ou en quête d’un endroit à investir pour une réunion improvisée, voire pour une fête. Cela avait-il la moindre importance ?

Prudemment, il s’aventura dans la salle, le cœur tambourinant un peu trop fort contre ses côtes. Sans même qu’il ne l’ait conscientisé, des frissons hérissaient ses minces avant-bras et sa respiration s’était alourdie. La pièce renfermait tant de souvenirs, d’émotions. Il avait l’impression d’y avoir vécu un certain nombre de bouleversements, seul. Peut-être même plus que lors de son exil parmi les moldus.

La dernière fois qu’il était venu ici, il était persuadé qu’il allait mourir.

C’était peu après sa crise ; après la perte brutale de ses pouvoirs. Ce court espace de temps durant lequel il avait cru qu’il guérirait peut-être. D’un autre côté, le méritait-il seulement ? Il avait blessé tant de gens. Le corps enseignant et la direction ignoraient quoi faire de lui. Devaient-ils le punir, alors qu’il n’avait pas voulu ce qui était arrivé ? Quoi qu’il soit, il avait à ce moment tellement de temps libre que ça lui en faisait tourner la tête. Il s’ennuyait beaucoup, paradoxalement, alors que ses camarades allaient en cours comme si tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Sa vie n’avait jamais été aussi paisible, à présent que tous avaient peur de lui. Ils lui jetaient des regards semblables à ceux que l’on poserait sur une bête féroce et incontrôlable tapie au fond de son antre, blessée et furieuse.

Si à Poudlard, la question restait en suspens, Septimus savait alors que son père ne serait pas d’avis de l’épargner. Le jeune homme était terrifié à l’idée de devoir l’affronter. Le terme était bien employé, pesé et juste. Au terme de la crise d’angoisse de trop, il s’était réfugié dans son endroit habituel, creusant un sillon de pas sur le sol poussiéreux tandis qu’il allait et venait nerveusement sans savoir quoi faire de ses mains. Il savait que tôt ou tard, ses parents viendraient le chercher. Tôt ou tard, il devrait les affronter. L’adolescent n’espérait rien de l’entretien avec la direction ; Hista et Octavius Veturia étaient des gens respectables aux yeux du monde. Et ils l’étaient… la plupart du temps.

Au début, ce n’étaient que des joues rougies, échauffées par la main paternelle ; ensuite étaient venues les douches froides, la tête maintenue sous l’eau glacée jusqu’à ce que les cordes vocales soient cassées de hurler. C’était normal, cela n’arrivait pas souvent ; c’était même rare. Ces fois-là, ne l’avait-il pas mérité ?

Sa mère lui avait déjà dit qu’elle l’aimait – ça comptait, non ?

Vingt ans avaient beau s’être écoulés, le Septimus mûr n’en menait pas large en effleurant du bout de ses longs doigts osseux le mur faiblement éclairé par la lune. Ce n’était arrivé qu’une seule fois, après tout, était-ce si grave ?

Il se rappelait la morsure du cuir, les soubresauts désespérés de ses muscles, le motif de la tapisserie qu’il fixait à travers le brouillard de ses larmes et le chaos de ses cris. C’était un élégant abraxan, ses longues ailes fuselées déployées vers le ciel comme s’il allait embrasser le soleil. Il s’y était accroché comme un noyé tend les doigts vers l’épave qui coule lentement avec lui, avalé par le néant des abysses. Il se rappelait les claquements secs de la ceinture contre sa peau nue, les sanglots avalés qui l’étouffaient, les hoquets de douleur à en souhaiter de s’évanouir ; il se rappelait la haine, la haine, la haine, oh la haine qui l’étreignait à chaque silence de sa mère entre les coups.

« Tu me fais honte. »

Voilà ce qu’Octavius avait lâché du bout des lèvres, dégoûté, lorsqu’il en eut fini.

Si toutes les retenues accumulées durant sa cinquième année avaient provoqué une punition pareille, que ferait-il en apprenant qu’il avait explosé en plein vol et blessé des dizaines de camarades en chemin ? À quoi devrait-il faire face, plus vulnérable que jamais ?

Je peux pas, avait réalisé le jeune Veturia avec effroi.

Il avait longuement élaboré des fuites plus rocambolesques les unes que les autres, mais aucune n’était réalisable en étant privé de magie. Enfin, si. Il en restait bien une. Le désespoir poussait parfois vers elle.

Ses réminiscences étaient assez fragmentées, tout comme il se souvenait très confusément de toute cette période de sa vie. Ce qui était relativement comique, c’était qu’il se souvenait surtout des difficultés qu’il avait éprouvées à assembler une corde de draps ; le résultat était grossier, gâché par ses mains tremblantes et ses prunelles embuées. Finalement, c’est cette erreur stupide qui lui sauva la vie. Il se revit, sonné, la corde autour du cou, tombé au sol après que le cordage improvisé eut cédé. Il se revit, les lèvres tremblantes, les yeux écarquillés, éclater de rire comme un dément. Les larmes étaient venues ensuite.

Peut-être pour évacuer bêtement la marmite de sentiments qui bouillonnaient en lui, l’adolescent avait griffonné quelques mots maladroits sur le mur. « Aidez-moi. » Personne ne lui avait répondu, évidemment ; il avait quitté Poudlard avant de pouvoir commencer à digérer cette tentative meurtrière qu’il avait gardée pour lui.

Il aurait peut-être dû mourir ce jour-là, mais ce n’était pas arrivé. On ne l’avait pas secouru, on ne l’avait pas réanimé ; il s’était bêtement planté. Devait-il le prendre avec cynisme, avec fatalisme ? Même ça, il n’en était pas capable. Ou devait-il tirer un trait sur cette vie passée et considérer son échec comme une chance ? Deux décennies plus tard, il n’avait toujours pas la réponse.

Pourquoi s’acharner ? chuchota-t-il aux murs silencieux, comme s’il craignait de les réveiller.

Son regard fut attiré par le coin inférieur du mur, où des centaines de mots semblaient écrits à la craie. Fronçant les sourcils, il cilla d’abord pour encaisser la surprise qui l’étourdit à la découverte qu’il fit. Contre toute logique, son mot était toujours là, quoique légèrement effacé. Mais surtout, autour de cet « Aidez-moi » pathétique fleurissaient un « Je suis là » d’une écriture inconnue, puis

« Moi aussi »

« Moi aussi »

« Moi aussi. »

Des dizaines de petits « Moi aussi », tous écrits d’une main différente. Gravitant autour de ce soutien anachronique, des confessions et des appels à l’aide, toujours accueillis par le même schéma, la même stupide phrase : « Je suis là ». Le choc provoqué par cette trouvaille le cueillit sans prévenir, faisant naître une petite bulle de sérénité quelque part dans sa poitrine. Il pouvait presque voir les jeunes recroquevillés dans ce coin qui avait abrité sa propre souffrance, apportant leur pierre à l’édifice, cet élan de solidarité pour des inconnus qui traversaient des événements avec tout ce que leurs différences avaient de semblable.

Il n’osa pas toucher les fragiles écritures, de peur de les effacer complètement.

Avec une certaine colère, neuve, flambante, il serra les poings ; caressant les cicatrices laissées par des ongles trop souvent enfoncés dans la chair pour taire les chagrins. Cet autel désespéré et précaire ne pouvait pas être le seul soutien à disposition des élèves. Il fallait que ça change. Il s’en fit la promesse, scellée par un dernier regard aux mots sur les murs.

Les elfes de maison n’avaient visiblement pas jugé utile de les faire disparaître.

Et ce n’était certainement pas Septimus qui s’en chargerait.


KoalaVolant



memories turn into daydreams / become a taboo / i don't want to be afraid / the deeper that i go / it takes my breath away ⚊ bright hope never fades away

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