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for love to replace your shame (Willow & Bluebell)
August P. Rowle

August P. Rowle



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Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
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Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
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Message(#) Sujet: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptyLun 17 Avr - 17:53


for love to replace your shame
@Willow Gillespie

Elle avait lorgné sur sa plume toute la nuit, puis toute la journée qui avait suivi cette insomnie. Le métal forgé qui en composait la pointe, reluisante sous le reflet d’une bougie, l’avait appelée plus fort encore que le sommeil, et cet écho s’était traîné jusqu’au soleil levant, dont chaque rayon semblait l’aveugler un peu plus. La tentation en était devenue brûlante, si bien que ses doigts s’étaient engourdis sans même toucher cette plume maudite. C’est qu’elle aurait eu tant à écrire. De l’incompréhension, de la colère, de la peine, aussi ; l’encre aurait pu couler pour tempérer l’ébullition de son sang qui n’avait fait qu’un tour dans ses veines à la réception de sa sentence. Willow était revenu, mais Willow ne se présenterait pas à elle. Il s’était dit trop fatigué pour la rejoindre, il lui avait valu une effusion de questions ; pourquoi n’avait-il même pas pris la peine de la prévenir de son retour, la laissant dans une franche inquiétude de n’avoir aucune nouvelle ? Et était-il véritablement si épuisé pour ne pas se présenter à sa porte mais pour lui répondre au cœur de la nuit ? N’aurait-il pas simplement pu se reposer à ses côtés, et d’ailleurs, pourquoi ne pas lui avoir tout bonnement répondu plus tôt, les compétitions s’insinuaient-elles véritablement dans chaque seconde de son existence au point de ne pas trouver un stylo, un papier, une seconde pour elle ? Il n’avait pas fait le moindre effort et la voilà au contraire soigneusement appliquée à ne surtout pas toucher cette plume pour rédiger son ressentiment à l’encontre de ce bougre. Elle ne s’était accordée que deux mots : à demain. Ce n’était pas assez pour exprimer la fumée qui tournoyait de ses pensées échauffées, c’était trop pour la réserve qu’elle aurait souhaitée. Il l’avait ignorée délibérément, pourquoi ne pas en faire de même ? Et comme à chaque fois qu’elle revenait à cette conclusion, comme lors de son cours de Défenses contre les Forces du Mal qui clôturait un interminable lundi, Bluebell ne pouvait s’empêcher d’être transpercée d’une étrange culpabilité. Parce qu’elle avait compris qu’il couvait quelque chose. Elle l’avait deviné à la seule tournure de ses mots, elle l’avait compris au seul merci humblement rédigé en retour, en vérité, elle l’avait appréhendé à la seule manière dont il l’avait embrassée au petit matin de son départ. Ce dont les années les avaient privés jusqu’alors, les nuits de ces précédentes semaines le leur avaient offert : une connaissance profonde de l’autre, une inextricable connivence qui lui avait rapidement fait comprendre qu’il n’allait pas bien. Tout avait démarré un mois plus tôt, déjà, quand il l’avait rejointe chaque soir plus décomposé que la veille, soulevant entre eux un malaise tacite. Mais n’avait-il toujours pas compris qu’elle était là, à présent, capable de tout entendre, capable de tout faire, du pire à l’inconditionnel ?

Le visage refermé, Bluebell n’écoutait plus que d’une oreille distraite les dernières recommandations de leur Professeur de toute manière notées par Maxton à ses côtés. Elle lui demanderait ultérieurement de lui repréciser ce dont il était question - ou bien jamais, qu’importe, n’y avait-il de toute évidence pas plus important que ces leçons ? Elle n’avait jamais été la plus assidue, naturellement douée, paresseusement intéressée, dramatiquement sollicitée par d’autres affaires. Le regard évitant encore sa plume, préoccupée mais bien résolue à laisser l’Américain revenir vers elle afin de prétendre qu’elle n’était certainement pas à sa disposition, Bluebell apprécia le réconfort de la cloche de fin. “Ne m’attends pas pour dîner” annonça-t-elle à son frère alors que les autres élèves commençaient à rassembler leurs affaires. “Ou peut-être que si, en vérité, je n’en sais rien” reprit-elle en se levant un peu sèchement, rangeant le livre qu’elle n’avait même pas daigné ouvrir dans son sac à main. Maxton arqua un sourcil qu’elle fit mine de ne pas distinguer avant de jeter son sac sur son épaule. Elle ne lui en avait pas touché le moindre mot, à la fois lasse de lui évoquer ses émois relationnels et pudique dans un trouble qui ne lui appartenait pas complètement. Mais il comprit, bien entendu, avec une aisance que seuls les jumeaux pouvaient tacitement partager. “Nous discuterons plus tard” convint-elle dans un penchement de tête entendu. Elle eut l’obligeance de lui esquisser un sourire qui se voulait rassurant mais qui résonnait de fatigue avant de tourner rapidement les talons pour se mêler à la foule poisseuse de ses camarades de classe, regagnant au plus vite ses quartiers. Elle ignorait quand Willow avait l’intention de revenir, si tant est qu’il eût vraiment  l’intention de revenir ; mais elle préférait être prête à l’accueillir pour ne surtout pas manquer l’occasion de lui jeter à la figure tout ce qu’elle s’était retenue de déglutir sur un parchemin, que tous ces efforts ne soient pas vains. Peut-être, aussi, plus inconsciemment, cherchait-elle à retrouver le plus tôt possible son visage qu’elle n’avait même pas encore croisé de la journée. C’est que d’une singulière façon, au-delà du seul manque de sa personne, Bluebell avait passé la semaine dans l’angoisse de perdre quelques-uns de ses traits parmi les esquisses de sa mémoire. Il ne s’agissait pas que du plaisir de le retrouver, mais d’un véritable besoin basé sur l’urgence de ne rien oublier, de le garder près d’elle tant qu’elle le pouvait, dans une possessivité aussi malsaine qu’affirmée. Elle n’avait pas choisi Willow, il s’était imposé à elle comme elle le lui avait justement signifié ; mais il était hors de question qu’elle le laisse s’en aller, à présent. Elle ne laisserait plus jamais personne partir, pas sans lutter, pas sortir ses armes les plus aiguisées, pas sans en perdre la raison, même, s’il le fallait. Pas lui. Pas encore.

La nuit s’était finalement levée sans l’ombre de sa présence. Le temps filait mais les secondes s’égrénaient, lentement, à mesure que Bluebell perdait patience. Elle avait pourtant tout tenté pour s’occuper l’esprit ces dernières heures ; rédigé quelques parchemins pour un devoir d’Etude des Runes, écrit quelques phrases pour répondre à sa correspondance avec Erin, souligné plusieurs mots de son ouvrage sur quelques grands noms de la magie, soucieuse de garder sa plume affairée à autre chose qu’une note à son adresse. En vain. Willow hantait son esprit plus sournoisement encore que ces derniers jours, que cette après-midi, et ses yeux lorgnaient à présent sur une porte résolument fermée. Dans une moue rageuse, elle referma son livre et envisagea d’expier ses brûlures sous une douche plus chaude encore, avant de craindre de rater son entrée ; elle se contenta ainsi, toisant le reflet un peu pâle de sa coiffeuse, de défaire sa cravate qu’elle jeta dans un amas de tissu disposé à proximité avant de déboutonner un peu sa chemise et de relâcher ses cheveux. Elle ne ressemblait pas moins vulgairement à une adolescente bouillonnante de nerfs, la chevelure sauvage, les joues creusées d’une moue méprisante. A dire la vérité, elle ne s’était plus autant ressemblée depuis longtemps. Si ses accès de fureur étaient habituels par le passé, dans un égo meurtri par bien des ennemis, sa rentrée en septième année l’avait portée à une torpeur docile où elle n’avait plus exprimé qu’une écoeurante délicatesse dont il profitait allègrement. A qui la faute ! Elle l’avait habitué à être cette pâle version d’une princesse qui méritait pourtant bien plus de gloire, à commencer par un minimum de reconnaissance et de respect. A défaut de manger, ayant de toute évidence raté l’heure du repas, Bluebell se versa plusieurs verres d’une tisane infusée tous les jours par Personne et qui l’attendait encore chaude chaque soir dans une élégante bouteille sculptée. La camomille n’eut cependant guère l’effet escompté. Elle était même de plus en plus affamée : de fureur, de réponses, de l’absence d’un jeune homme pourtant bien présent. Bluebell finit par tourner en rond dans sa chambre dans l’incapacité de se consacrer à une activité plus lucrative, obstinée par une attente qui nourrissait davantage son acharnement à mesure que rien ne se passait, quand elle capitula, prête à coucher sur papier l’effervescence de sa haine, quand il frappa trois coups secs à sa porte avant de l’entrouvrir, prêt à déverser ce parfum familier dans l’air.

Si rien ne lui avait été plus insupportable que de le savoir déambulant quelque part dans ce château sans pouvoir le retrouver, rien ne lui parut plus absurde que de le voir aussi simplement réapparaître à elle, identique, fidèle à lui-même, disponible comme si elle avait inventé sa disparition. Cette rencontre, prévue et pourtant impromptue à la fois, la surprit suffisamment pour retenir sur l’orée de ses lèvres tous les reproches qu’elle avait longuement fomentés. Il était si proche et lui sembla loin ; elle était fulminante et demeura si froide. Leur regard s’éternisa encore une longue seconde où elle espéra un mot, rien qu’un mot pour justifier ces dernières heures et laisser fondre sa glace. Un mot, pourvu qu’il lui explique ce qui ne devait être qu’un énième malentendu. Un seul mot, pourvu qu’il lui offre autre chose que ces prunelles penaudes. “T’as passé une bonne journée ?” “Pardon ?” Son interrogation s’étrangla dans sa gorge alors qu’un rictus nerveux pinçait ses lèvres. C’était lunaire. C’était ridicule. Il était ridicule, si bien qu’un ricanement sans joie finit par lui échapper malgré elle. “Mais oui, bien sûr, une excellente journée Willow, ainsi qu’une merveilleuse nuit” répondit-elle, sarcastique, sans même bouger d’un millimètre sous la violence du coup porté. “C’est que j’ai très bien dormi à t’attendre en vain, à même ignorer que tu étais de retour, à me soucier de quelqu’un qui était vraisemblablement assez éveillé pour me répondre, mais trop fatigué pour me saluer ou même daigner me justifier son pathétique silence.” Elle ne prit guère le temps de réfléchir à la virulence de ses propos, préférant retourner au plus vite cette claque qui venait de la bafouer jusque dans les tréfonds de ses yeux noirs. “Nécessairement, la journée suivante n’en a été que plus belle, oscillant entre ton inexistence et mon profond sentiment de stupidité. Parce qu’il faut bien être stupide pour t’avoir encore attendu toute la journée, au moins autant que pour oser me demander sans la moindre honte si j’ai passé une bonne journée.” Et elle garda bien pour elle son inquiétude, sa certitude qu’il n’était pas que ce crétin qu’elle dépeignait, ainsi que cette lueur indéchiffrable dans le regard qu’elle soutenait avec une arrogance blessée. Car dans le fond, il était là, à nouveau. Il allait pouvoir s’expliquer, il n’avait plus d’autre choix, il exposerait ses raisons et mieux encore, lui donnerait raison, effacerait ces derniers jours et reprendrait héroïquement la relation laissée en suspens lorsque ses lèvres s’étaient éloignées des siennes deux dimanches plus tôt. Il ne pouvait pas la laisser sur cette amertume féroce qui conférait à ses traits toute la véhémence de son adolescence, pas lui qui avait fait d’elle une femme. Il prouverait à tout le monde, à commencer par elle-même, qu’elle s’était entichée du prince qu’elle méritait ; il ne pouvait dignement en être autrement. Il ne pouvait être différent.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptyMer 19 Avr - 15:24

for love to
replace your shame

ne me déteste pas
ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie
Pour la première fois de sa vie, Willow l'avait suppliée de rester. Il avait bêtement attrapé son bras, avait maladroitement essayé de l'empêcher de l'abandonner. Mais rien n'y avait fait. Elle s'était défait de son emprise avec une douceur affectée et avait plaqué sur sa joue un baiser trop sonore pour être sincère. Il fallait qu'elle y aille, elle avait un dîner important, elle ne pouvait pas le manquer pour rien, qu'elle lui avait expliqué d'une voix pressée alors qu'elle évitait cette main désespérée qui tentait de se raccrocher à la sienne. Pour rien... Le coup aurait pu être brutal s'il n'avait pas été habituel. Pour rien ; parce qu'il n'y avait rien à fêter, ce soir, parce qu'il n'y avait aucune réception de dernière minute à organiser pour faire tomber mille et une paillettes sur cette famille qui brillait pourtant déjà de milles feux ; parce qu'elle savait qu'il avait failli et qu'on allait le lui reprocher, ce soir, parce qu'on le lui avait juré plus d'une fois, parce que tout dans son attitude laissait entrevoir une angoisse si grande qu'elle ne savait comment y faire face. Elle n'était pas faite pour ce rôle-là, elle n'était pas faite pour consoler, pour cajoler, pour protéger, elle avait toujours engagé les meilleures nourrices pour tout ça, pour ne pas avoir à s'en charger elle-même... Alors elle était entrée dans la cheminée et avait disparu dans une gerbe de flammes vertes, le laissant seul et plus terrifié que jamais face à l'âtre retombé dans l'obscurité. Et dans le fond, sûrement qu'elle avait bien fait de s'échapper... Seulement, Bobby s'en était servi comme une arme de plus, usant de ce départ, de ces départs, de ces abandons sans cesse répétés pour lui rappeler combien il ne valait rien, à quel point il n'était qu'une erreur, qu'une déception. Le monde entier finissait par s'en rendre compte, par lui tourner le dos... Sa propre mère, ses amis, cette brave Agatha, même, à qui il avait pourtant promis monts et merveilles... Il n'y avait plus que lui pour s'en occuper encore, pour faire son possible pour le pousser à se dépasser, pour croire un minimum en lui, et tout ça pour quoi ?! Pour qu'il lui fasse honte une fois de plus ? Pour qu'il traîne son nom dans la boue ? Pour qu'il se montre aussi peu reconnaissant ? Il n'avait eu qu'une chose à faire, une seule ! Et même ça, il n'en avait pas été capable ! Il avait juré, à Noël, qu'il le regretterait s'il continuait comme ça... et il n'avait pas menti. Alors oui, elle avait bien fait de s'échapper... et lorsqu'elle était rentrée au milieu de la nuit, l'orage était passé. Son mari comatait sur la canapé, un verre à moitié vide tanguant dangereusement sur l'accoudoir ; son fils avait fini par s'endormir recroquevillé dans le coin le plus inaccessible de sa chambre, les doigts crispés sur des lettres rondes et féminines dont elle n'avait rien pu déchiffrer. Pourtant, si elle était parvenue à les lire, ces lettres, elle aurait réalisé, elle aussi, qu'elles suintaient des mêmes attentes que le géant Gillespie, qu'au détour de mots doux, de tendresses rassurantes, elles lui donnaient raison, elles aussi : il décevrait leur auteure comme il avait toujours déçu le reste de l'humanité. Elle aussi se rendrait compte qu'il n'était bon qu'à ça, elle aussi verrait ses belles illusions se faire la malle à mesure qu'elle ouvrirait les yeux sur l'imposteur qu'il était vraiment... et elle partirait, comme tous les autres avant elle. Elle lui préférerait un autre, plus fiable, plus constant, un de ces héros de la trame de ce géniteur duquel il n'arriverait jamais à la cheville.

Et cette pensée – cette certitude ! – ne le quitta plus après ça. Elle ne le quitta pas lorsque Guzman prit la peine de débarquer avant son départ pour le féliciter de cette nouvelle médaille – qu'importe qu'elle ne soit pas d'or – alors même que sa vie entière avait pris un tour inattendu et qu'il devait composer, avait-il rappelé dans un sourire complice, avec un incompétent en guise d'entraîneur, le gratifiant d'une tape sur l'épaule qui le fit sursauter et esquisser un mouvement de recul trop instinctif pour ne pas être criant d'une vérité que personne ne voulait voir. Elle ne le quitta pas non plus lorsque, une fois revenus à Londres, l'incompétent en question se permit de lui faire savoir que c'était mieux que rien vu comment il partait de loin, à quoi son père avait tonné qu'il ne le payait pas une fortune pour lui fourrer des idioties pareilles dans le crâne et que sa tête serait la première à sauter s'il ne faisait pas mieux pour le championnat mondial. Et elle s'était accrochée plus fort encore alors qu'il remettait le pied sur l'herbe verte du parc en ce début de dimanche soir, plus fort encore lorsqu'il s'était glissé dans le hall, plus fort encore à chaque marche qu'il avait grimpée jusqu'au premier étage... Si fort, même, lorsqu'il s'était arrêté devant cette porte qu'il avait attendu de franchir depuis une semaine, qu'il n'était pas parvenu à poser la main sur la clenche.  Il ne voulait pas voir l'océan de ce regard dans lequel il s'était noyé si souvent s'agiter d'un ouragan qu'il avait passé ces derniers jours à voir dans un autre. Il ne voulait pas avoir à comprendre qu'elle ne le voyait pas autrement que ceux qui s'étaient fait la malle : comme un accessoire, comme un trophée, comme quelque chose dont on pouvait se vanter... Il ne voulait pas l'entendre lui infliger le coup de grâce, ce soir, lui demander de récupérer ses affaires, de la laisser tranquille. Elle aurait le droit, pourtant, ce serait plus que mérité, bien sûr, il avait failli malgré ses encouragements, il avait laissé ses espoirs vains, à elle aussi... Alors il avait rebroussé chemin, le cœur au bord des lèvres, et s'était terré dans son dortoir, sous le regard railleur de ce chat de malheur qui, juché sur sa table de chevet, avait l'air de le juger. Lui aussi. Bien sûr que Willow avait parfaitement conscience qu'il faudrait s'y confronter, mais il ne pouvait le faire que demain... n'est-ce pas ? Souffler un coup, juste ce soir, rassembler un courage qui semblait avoir disparu et se présenter à elle lorsqu'il se saurait en mesure de supporter la sentence sans se mettre à pleurnicher comme un gamin ridicule. Mais elle n'avait pas l'air de l'entendre de cette oreille et s'appliqua à troubler sa nuit déjà blanche d'une lettre qui la rendit plus claire encore. Elle lui en voulait. La froideur qui se dégageait de chaque mot le laissait si franchement entendre qu'il ne put que s'attendre au pire. À aucun moment, il n'imagina que ça n'était qu'à cause de son absence... Après tout, il avait toujours fonctionné ainsi sans que personne ne s'en offusque jamais. Kline avait dû s'en foutre durant ces quelques mois partagés, Jake et Lucas avaient toujours accepté sans broncher, attendant seulement qu'il revienne, Ashley s'était contenté de comprendre en silence, son silence, s'imposant parfois sans un mot, juste pour lui faire savoir qu'il n'était pas tout seul, qu'il ne le serait jamais... Un mensonge ! Où est-ce qu'il était, cette nuit, alors que son monde était sur le point de se briser une fois de plus, hein ?! Où est-ce qu'il avait été toutes ces dernières semaines alors que la peur lui vrillait l'estomac comme elle l'avait rarement fait ?! Pour la première fois depuis ce qui lui sembla une éternité, le jeune Tasker lui manqua tant qu'il fut à rien d'attraper sa plume pour essayer de recoller des morceaux jetés depuis trop longtemps... mais au lieu de ça, il se risqua à répondre à la colère de Bluebell.

Sa nuit fut à l'image de leur conversation : courte et pénible. La journée, elle, décida de se faire plus longue... trop longue... Autant d'heures passées à appréhender la suite. Il hésita à lui proposer de déjeuner avec lui, il abandonna l'idée. Il hésita à aller la chercher à la fin de son cours de DCFM, il abandonna l'idée. Il hésita à la rejoindre sitôt sa journée terminée, il abandonna l'idée. Il hésita à ramener de quoi dîner avant qu'elle ne puisse filer dans la Grande Salle, il abandonna l'idée. Quoi qu'il puisse envisager, ça ne semblait jamais assez bien, assez tout court, même, pour rattraper ses erreurs et lui donner, si c'était possible encore, envie de lui laisser une seconde chance, envie de ne pas mettre un terme à ce qu'ils avaient pu construire jusque là. Alors il était retourné se terrer dans son dortoir, hébété, perdu face à ces habitudes qu'il ne pouvait pas garder et à ces autres qu'il ne pouvait pas reprendre. Et puis il y avait eu ce chat, encore, toujours, étalé sur son lit comme s'il y avait été invité, son regard moqueur glissé par en-dessous, analysant le moindre de ses gestes, ses allers-retours dans cette chambre qu'il n'avait jamais considérée comme étant sienne, ce chat qui avait volé cette place qui lui revenait de droit mais qu'il n'avait jamais voulu occuper pourtant... Il roula quand il s'assit sur le bord du lit, posé sur ses pattes comme s'il s'était attendu à être chassé.

Tu ferais quoi à ma place, toi ? l'interrogea-t-il dans un souffle alors qu'il abandonnait une gratouille entre ses deux oreilles dressées. Il se rendit compte qu'après que sa question était idiote. C'était un chat. Un chat n'avait pas ce genre de problème. Au mieux il devait trouver un truc à bouffer et retournait se coucher comme si la vie était belle et simple... parce que la vie était belle et simple... Ou Saint-Charles, au pire ? Il fait bien de la merde avec sa meuf, des fois, non...?

L'animal se mit à bâiller avant de se recoucher comme s'il n'avait jamais été dérangé. Non, évidemment, Saint-Charles ne faisait jamais de la merde avec sa meuf parce qu'il était beaucoup trop parfait et attentionné pour se rabaisser au commun des mortels... Un soupir épuisé lui échappa tandis que son regard cerné se perdait dans l'observation minutieusement absente de ce décor trop fade. Il ne se sentait pas chez lui, ici. Il ne s'était pas senti chez lui non plus dans sa chambre new-yorkaise, pas plus que dans celle de Londres... Comme il l'avait dit dans une de ses rares lettres, il n'y avait que dans le grand placard qu'elle occupait, au milieu de sa coiffeuse d'un autre temps et de son lit trop imposant pour la petitesse de la pièce qu'il se sentait à sa place. Et pas seulement parce que le mobilier avait fini par lui être familier, non, mais parce qu'elle était là, elle, avec cette lueur presque amoureuse qui agitait le calme de son regard quand elle le posait sur lui, avec ces caresses tranquilles qu'elle abandonnait sur sa peau jusqu'à ce qu'il daigne rejoindre Morphée, avec ces soupirs lâchés au creux de son oreille, en plein sommeil, qui lui donnait l'impression d'être exactement là où il devait être... Et Bluebell lui manqua plus encore qu'Ashley ne l'avait fait la veille. Le chat s'étira, le poussant avec ses pattes pour récupérer l'espace. D'un geste machinal, Willow se leva. Il n'allait pas pouvoir l'éviter indéfiniment, n'est-ce pas ? Elle avait eu la patience de lui laisser la nuit, de lui laisser la journée, sûrement sans se rendre compte du stress que son silence faisait monter en lui... Peut-être aurait-il pu pousser jusqu'à demain mais... mais à quoi bon ? Elle lui avait demandé de se comporter comme un homme... et s'il avait toujours failli à ça aussi, peut-être pouvait-il au moins faire l'effort de s'y essayer une nouvelle fois. Alors ce fut ainsi que, quelque part au milieu du dîner, il abandonna le terrier des blaireaux aussi nerveusement qu'il l'avait fait la dernière fois et traversa le couloir qui le séparait de cette chambre... de son occupante, peut-être aussi. Et si elle n'était pas là ? ...et si elle n'était pas seule ? Non ! Non, c'était stupide. Peut-être qu'elle serait en train de dîner, auquel cas il attendrait sagement son retour, mais c'était bien le pire qu'il puisse craindre. Il n'y aurait personne. Parce qu'ils étaient ensemble et qu'elle n'était pas Kline.

Aussi toqua-t-il à la porte... avant de se rappeler qu'il était chez lui. Enfin... pas exactement... pas officiellement... mais tout de même... alors il ouvrit avec mille et une précautions, comme si un dragon pouvait l'attendre derrière. Il la savait déçue, il ne savait seulement pas à quel point. Il n'était pas certain d'avoir les épaules assez larges et les nerfs assez solides, ce soir, pour supporter ses reproches, pour subir son courroux. Pas tout de suite. Pas avec elle.  Sans surprise, la Serpentard se trouvait de l'autre côté de la planche. Et sans plus de surprise, elle l'accueillit d'un silence glacial. Son estomac se noua davantage. Il était incapable de savoir comment  réagir. D'un côté, il aurait sûrement dû se répandre en excuses, rampant à ses pieds pour qu'elle pardonne cet échec ou que, du moins, elle daigne de pas trop lui en tenir rigueur... D'un autre, il voulait juste la retrouver, reprendre le cours normal de leur vie sans plus avoir à penser à cette semaine d'absence. Son regard presque assassin ne quittait pas le sien, attendant visiblement qu'il se décide. Alors sans réfléchir, il fit ce qu'il savait faire de mieux : exactement le contraire de ce qu'on attendait de lui.

T’as passé une bonne journée ? s'entendit-il lui demander alors qu'il refermait la porte derrière lui.
Pardon ?

Ce ne fut pas tant son interrogation que le ricanement qui suivit qui lui fit l'effet d'une douche froide. Il n'était même plus sûr de la raison de sa venue. Peut-être qu'elle avait espéré qu'il ne viendrait pas. Il s'efforça de soutenir son regard quand bien même tout en lui n'avait envie que de prendre la fuite. Sa mère était tellement douée pour disparaître avant que la foudre ne s'abatte sur elle qu'il aurait peut-être pu, ce soir, se montrer assez lâche pour l'imiter. C'était probablement ça qui coulait dans ses veines, ça qui lui était inné ! Pourtant, il n'en fit rien, se contentant de rester planté là, à quelques centimètres de la porte à peine, prêt à détaller comme un animal sauvage au moindre doute. Doute de quoi ? Il n'en avait pas la moindre idée. Il ne s'était jamais senti autant en confiance, autant en sécurité qu'auprès de cette fille-là, jetant masque et secrets à ses pieds avec une telle facilité que c’en avait été étourdissant... mais il lui semblait la voir faillir, ce soir, face au mépris qui déformait ses traits.

Mais oui, bien sûr, une excellente journée Willow, ainsi qu’une merveilleuse nuit. C’est que j’ai très bien dormi à t’attendre en vain, à même ignorer que tu étais de retour, à me soucier de quelqu’un qui était vraisemblablement assez éveillé pour me répondre, mais trop fatigué pour me saluer ou même daigner me justifier son pathétique silence.

Il se sentit stupide, ainsi mis face à ses torts, autant qu'il avait l'impression d'être acculé, presque forcé de s'expliquer pour quelque chose qui avait toujours été évident. Il fallait composer avec ses nerfs à vif à chaque départ, avec son silence à chaque retour. Ça ne durait jamais vraiment, quelques heures, un jour ou deux parfois, mais il lui semblait que c'était nécessaire. Le temps de laisser ce môme vulnérable aux portes de l'école et de reprendre son rôle de crétin plus sûr de lui qu'il avait abandonné en partant. Elle aurait dû être en mesure de le comprendre, comme les autres l'avaient compris avant elle. Jamais Ashley ne s'était senti en droit de lui faire la morale pour avoir eu besoin de cette espèce de sas, qu'importe qu'il fut pénible ou surprenant au début. Mais elle n'était pas Ashley, et pour la première fois, ça ressembla presque à un défaut. Il croisa les bras sans s'en rendre compte, dans un réflexe de protection, de défense, de mise à distance peut-être aussi. Il aurait dû la prévenir qu'il était rentré, d'accord... mais pour lui dire quoi ? « J'ai pas envie de te rejoindre ce soir » ? « J'ai peur de te rejoindre ce soir » ? … parce que les deux se mêlaient finalement, à cette nécessité de rester seul s'était rajouté  la crainte de ce qu'il aurait pu trouver auprès d'elle... Et il n'avait peut-être pas eu si tort que ça, à en croire l'accueil glacial qu'il avait reçu, qu'il s'agisse de ses brèves lettres ou de ce tête-à-tête.  Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle reprenait déjà :

Nécessairement, la journée suivante n’en a été que plus belle, oscillant entre ton inexistence et mon profond sentiment de stupidité. Parce qu’il faut bien être stupide pour t’avoir encore attendu toute la journée, au moins autant que pour oser me demander sans la moindre honte si j’ai passé une bonne journée.

Il était stupide. Il était pathétique. Si les mots qu'elle employait n'étaient pas exactement ceux de son géniteur, l'idée restait néanmoins la même. Il n'était pas à la hauteur de ce qu'on pouvait en espérer, il faisait tout de travers, systématiquement, constamment, que ça soit conscient ou non. Trop égoïste pour le réaliser avant qu'on lui agite sous le nez, peut-être, trop bête pour intégrer ce qu'on pouvait exiger plus probablement. Et quelque part dans son esprit épuisé, une petite voix s'amusa à lui rappeler qu'il avait raison : tout le monde finissait toujours par remarquer qu'il ne valait rien, qu'il n'était qu'une erreur, une déception, par lui tourner le dos. Elle aussi avait fini par s'en rendre compte. Il n'avait fallu que quelques mois, deux... quatre si on comptait leur mauvaise foi. Il savait qu'il aurait dû lui répondre du même ton, lui faire rappeler que ça n'était qu'une nuit, qu'il n'y avait pas mort d'homme, qu'il avait juste eu besoin de souffler et qu'aujourd'hui avec les cours de la journée et ceux à rattraper ça avait été compliqué, que si elle avait eu tant que ça envie de le voir, elle n'avait qu'à venir le trouver, elle, plutôt que d'attendre et de le lui reprocher ensuite, et puis, que si ça ne lui allait pas, maintenant qu'il était là, elle n'avait qu'à le dire, qu'il retournerait dans son dortoir, qu'il n'avait pas l'intention de se faire engueuler pour que dalle... ça n'aurait pas été un véritable mensonge et ça aurait au moins eu le mérite de lui rappeler qu'il n'avait pas à accepter toutes les scènes qu'elle était décidée à lui faire. Mais encore trop pris dans ces orages habituels, ceux-là même qu'il lui faisait courbé l'échine et supporter tout ce qu'on pouvait bien vouloir lui infliger, Willow hocha la tête, le regard fuyant, épuisé.

T'as raison, je... j'aurais dû t'écrire en rentr... hasarda-t-il, les yeux partant à la recherche des siens dans l'espoir que ce qu'il pourrait y lire lui dirait s'il était sur la bonne voie ou non. ...enfin... revenir hier soir, plutôt... Désolé.

Rares étaient les fois où il avait eu l'impression d'évoluer à ce point sur un fil. Il n'avait pas vraiment menti, il savait que c'était ce qu'elle pouvait attendre de lui... mais en même temps, ces excuses sonnaient un peu faux, ressemblant davantage à un « j'ai pas envie de me prendre la tête avec toi » qu'à un « pardon d'avoir merdé »...
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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptySam 22 Avr - 0:44


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Il était exactement comme dans ses souvenirs. De ses cheveux décolorés en bataille au noeud de sa cravate jaune et noire desserrée après une journée à oppresser sa pomme d’Adam, de la nuance presque glacée de ses prunelles à la sensation brutale d’équilibre qui la saisissait quand il emplissait l’espace. Comme il l’avait retenue de l’ivresse le soir du bal, Willow la retenait à chaque regard du vertige de sa vie. Une touffe blonde, une cravate mal pliée, des iris claires : il ne lui en avait fallu guère plus pour se raccrocher désespérément à lui, si déraisonnablement que sa mémoire s’appliquait à en étioler chaque trait pour lutter contre son omniprésence. Elle avait craint d’avoir difformé ses souvenirs et elle n’en avait en fin de compte estompé aucun détail. Il était aussi beau qu’à son départ, seulement moins atteignable, seulement plus distant. Mais il ne s’agissait que de quelques mètres, mais il ne s’agissait que de son propre courroux ; il allait tout expliquer, avec des arguments auxquels elle n’aurait aucune réplique, dans toute l’insolence dont il était capable, lui, ce beau garçon qui laissait tomber sa cape de suffisance pour se couvrir de la vulnérabilité de ses draps. Car c’était ce qui la fascinait le plus, cette dualité assumée qu’il embrassait pour elle, à laquelle il n’adressait qu’un baiser de Judas pour les autres. Willow après Baby rien qu’entre ses bras, Baby après Willow pour contenter les foules. Et c’était dans ce prénom de naissance qu’il était autant capable de colère que d’abandon, de prétention que de fragilité ; c’était dans ce prénom qu’il lui ressemblait le plus. Une autre plante sauvage offrant sa véritable nature aux seuls en mesure d’en apprécier les contrastes. Leur rencontre n’avait ainsi été qu’une évidence forcée par le hasard, entretenue par leurs failles. Willow était aussi beau qu’à son départ, parce qu’il en partageait les mêmes yeux brillants d’une fragilité tacitement familière. Elle aurait été prête à l’accueillir, cette faiblesse-là, comme il avait su enlacer chacune des siennes pour les étouffer de son réconfort, tantôt lui offrant sa main pour la relever, tantôt lui remettant une mèche de cheveux derrière son oreille pour éloigner les insidieuses voix de son crâne. Il lui suffisait d’abattre cette ridicule distance entre eux, il lui suffisait d’un mot, d’un seul, d’un appel à l’aide, d’un murmure, d’un rien du tout. De n’importe quoi, sauf de cette impersonnalité froide, glaciale, où elle se brûla d’une seule exclamation effarée. Si elle avait passé une bonne journée ? La pire de toutes, certainement ; même lorsqu’ils se disputaient par notes enchantées, trempés d’égo et dégoulinant de mauvaise foi, le temps lui avait paru moins insultant, les secondes, perçantes. Parce qu’alors, elle avait au moins la certitude qu’il cèderait, qu’elle céderait, qu’importe ; que cette solitude serait jetée aux flammes de leur connivence pour se consumer une énième fois ensemble. Tandis qu’en cette nuit qui n’avait de cesse d’avancer, il ne lui avait resté qu’en seule accroche un vulgaire espoir. Mais elle ne pouvait pas compter sur les espoirs. Les espoirs l’avaient toujours portée à sa perte.

De la même façon, même si son voeu de le voir traverser cette maudite porte s’était exaucé, Bluebell se sentit perdre pied face à l’attitude désintéressée du Poufsouffle. Aussi chercha-t-elle égoïstement à se débattre pour ne pas sombrer ; un ricanement sans joie d’abord, une ironie cinglante ensuite, une insulte franche en conclusion. Un pathétique silence, s’était-elle permis de noter. Il n’avait même pas été capable de mieux, lui qui ne manquait pourtant guère de répartie quand il s’agissait de jouer avec ses nerfs. Et à présent qu’il les piquait à vif, il ne regretterait pas d’être venu ! Bluebell ne prit que le temps de laisser ses mots claquer entre eux avant de poursuivre, implacable, dans tout l’excès de son sarcasme. Elle ne lui concéda qu’une seule vérité : il était stupide. Un sombre crétin, qui devrait avoir honte, qui devrait ramper, non, qui devrait au contraire accourir pour lui hurler des excuses, pour lui crier sa culpabilité, pour lui réclamer pardon et regagner le cœur qu’il n’avait en vérité jamais perdu. “T'as raison, je... j'aurais dû t'écrire en rentr…” Il buta. Bluebell fronça des sourcils, se sentant sombrer davantage, désarçonnée par le flou de ces paroles. Elle avait cru que Willow se serait empressé dans cette bataille, au lieu de quoi, il se contenta de bredouiller un armistice précipité, négligé jusque dans son regard hésitant. “...enfin... revenir hier soir, plutôt... Désolé.” De fait, il sonnait faux. Le texte était prémâché, la démarche, superficielle - et quitte à lui mentir effrontément, il aurait tout de même pu daigner camper sur ses positions que de se montrer si fuyant, à peine plus assuré qu’un chien la queue entre les jambes. Et par conséquent, l’insulte portée était double : il ne reconnaissait ni l’injustice de son comportement de ces derniers jours, ni le respect qu’il aurait à minima dû lui témoigner en faisant mine de se soucier de ces excuses artificielles. Il ne lui reconnaissait rien. Elle ne le reconnaissait pas. “Tu pourrais au moins avoir la décence de croire en ce que tu racontes.” Sa voix était tranchante de mépris, blessée par le dédain qu’il lui témoignait. “Alors quoi ? Tu es assez fort pour m’ignorer délibérément pendant des jours, mais assez faible pour ne même pas assumer que tu t’en moques ?” Le regard qu’elle lui portait était parfaitement immobile, comme elle aurait cherché à défier son pâle reflet qui se voilait bien plus ainsi devant elle que dans la netteté de sa mémoire. C’est qu’elle aurait même préféré qu’il s’emporte en retour, qu’il fulmine d’agacement, qu’il l’insulte de ses pires vérités pourvu qu’il soit aussi resplendissant que dans ses souvenirs où il l’envoyait élégamment valser par note interposées, avant de l’attirer à nouveau à lui sous les timides lueurs de sa chambre. Ces retrouvailles sous la lune rayonnaient alors de leur colère du jour. Rien à voir avec ce misérable pas de deux qu’il ne suivait que d’un œil distrait planté dans le sien pour en chercher le rythme. Elle n’avait plus envie de danser avec ce cavalier anonyme, renfrogné d’une torpeur indifférente. “Tu t’en moques vraiment ?” répéta-t-elle plus bas. Son ton assassin s’était brisé pour devenir meurtri. Si elle aurait préféré plus de virulence de sa part, elle n’avait guère envisagé qu’il puisse être si peu expressif ; qu’il puisse se moquer d’elle ; qu’il n’en ait tout bonnement plus rien à faire.

Mais il lui avait dit qu’il l’aimait. Ces mots, pourtant écrits, résonnaient encore dans son crâne sous la violence de sentiments qu’elle avait toujours espérés, qu’elle n’avait jamais attendus, qu’elle conservait précieusement pour s’en réchauffer dans le froid de son lit. Et voilà qu’il lui reprenait impunément cette chaleur ? Mais les lettres ! Mais les nuits ! Mais cette surprise qu’il lui avait faite sur la plage… Il était venu la chercher devant sa salle de classe, moquant les regards en coin de leurs camarades avilis de curiosité pour la mener vers les balcons du monde où il avait fait émerger de longues vagues, celles-là même qui la berceraient cet été de l’autre côté du monde. Elle se revit sourire entre ses bras alors qu’il lui promettait l’avenir, et elle se revit y croire, là, sur ce sable artificiellement chaud, devant ce paysage monté de toute pièce pour la protéger de ses craintes. Une lourde sensation pesa soudain sur son ventre, une nausée qui remonta jusqu’à ses poumons. La dernière fois qu’elle avait été naïve, rejetant ses plus insidieuses peurs à l’abri d’une bulle enchantée, elle avait tout perdu. Était-elle vraiment en train de tout perdre à nouveau ? Mais qu’est-ce qui avait changé, comment diable la situation avait-elle encore pu lui échapper à son insu en quelques jours seulement ? C’était à ne rien y comprendre ; c’était effrayant ; elle mélangeait tout. Elle avait envie de reprendre le contrôle de cette situation qui dérivait cependant déjà, et de tout lui arracher ; de ses stupides yeux hagards à l’ensemble des vérités qu’il retenait d’un silence obstiné. “Qu’est-ce qu'il s’est passé ?” chuchota-t-elle finalement en relevant le menton pour se redonner contenance en dépit du trouble que lui valut cette dernière question. C’était en fin de compte la plus légitime de toutes celles qu’elle venait de lui adresser, la seule où elle désirait une véritable réponse. Qu’il soit lâche, ou qu’il s’en moque, ou qu’il n’ait jamais été Willow avec elle mais simplement un énième masque de Baby, ou qu’il ait aussi déposé sur ses lèvres des baisers de Judas comme il en avait soufflé à d’autres, qu’importe. Elle désirait seulement qu’il daigne justifier ce renversement brutal qui venait de secouer leur monde, libérant des chimères emprisonnées depuis quatre mois, étourdissant son crâne illusoirement levé pour figurer une fierté qui ne dupait pourtant plus personne. Car pour la première fois, l’équilibre de sa présence s’était rompue, et le vide s’étirait à nouveau sous ses jambes, menace signifiant que le précipice était proche, très proche, trop proche.
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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptySam 22 Avr - 18:26

for love to
replace your shame

ne me déteste pas
ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie
Au moment même où il avait passé la porte de cette chambre qui ne lui appartenait pas plus que toutes ces autres qu'il occupait parfois, Willow sut qu'il n'avait pas fait le bon choix. Ni hier en se terrant loin d'ici sans daigner lui offrir le moindre mot, ni ce soir en se pliant au manque qui faisait battre furieusement le sang dans ses veines pour venir la rejoindre. Il n'était pas le bienvenu. Il ne l'était plus. Ce qu'il avait pris pour un territoire conquis pour s'y être si souvent prélassé n'était finalement qu'une terre hostile au milieu de laquelle il se sentait déjà perdu. Bien sûr qu'il savait que Bluebell allait lui en vouloir, bien sûr qu'il la savait déçue, bien sûr qu'il savait qu'il lui faudrait subir son courroux comme il avait subi celui de ce demi-dieu trop exigeant... Mais peut-être avait-il espéré bien malgré lui que ce qu'il savait ne valait rien, qu'il se trompait lamentablement. Après tout, peut-être aurait-elle pu être simplement heureuse de le revoir, prête à comprendre ses craintes, à accepter son silence... N'était-ce pas stupide ? N'avait-elle pas toujours pris soin de lui reprocher le moindre écart, de faire une montagne de ce qui aurait pu être oublié sans ciller ? Pourquoi en aurait-il été différent aujourd'hui ? Parce qu'il aurait eu besoin d'elle, de ses bras, de sa tendresse ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, dans le fond ? Qu'est-ce qu'elle aurait eu à y trouver, elle, alors qu'il n'avait pas été irréprochable, alors qu'il n'avait pas été à la hauteur de ce que la Princesse attendait du bouffon qu'elle s'était attribuée ? Elle semblait le détester si fort, ce soir, qu'il peinait à apercevoir les restes de ces nuits partagées, de ces regards entendus, de ces rires complices. Il ne reconnaissait plus rien. Il n'avait fallu que d'une semaine à peine pour que le palais dans lequel il avait été accueilli comme un roi se transforme en tribunal de pacotille, prêt à rendre une sentence qu'il ne méritait pas.

Tu pourrais au moins avoir la décence de croire en ce que tu racontes.

L'adolescent baissa les yeux, presque honteusement. Il y croyait... rien qu'un peu... Il reconnaissait qu'elle n'avait pas entièrement tort sans parvenir pour autant à y voir le moindre drame. Mais elle avait sûrement raison. Tout était sa faute, comme toujours. Après tout, Bobby ne lui avait-il pas si justement rappelé que tout le monde finissait par lui tourner le dos ? De cette mère qui n'avait pas hésité à l'exhiber comme un sac à la mode durant des années pour le laisser à son triste sort dès que le vent avait commencé à se lever à ce frère qui avait toujours tout compris qui s'était enfui sans un mot dans les escaliers ? Il n'y avait aucun lien entre ces gens disparus, ces relations parfois fusionnelles dont les cadavres peuplaient ses souvenirs, aucun lien sinon lui. Encore et toujours lui. Dénominateur commun d'échecs à la chaîne. Et elle serait sûrement le prochain. Elle commençait à ouvrir les yeux, déjà, elle commençait à voir qu'elle n'en tirerait jamais rien de bien, qu'il n'était source que de déceptions, de désillusions, qu'il n'était rien d'autre qu'un nom prometteur collé sur un visage d'ange, qu'il était creux, vide, bon à rien.

Alors quoi ? Tu es assez fort pour m’ignorer délibérément pendant des jours, mais assez faible pour ne même pas assumer que tu t’en moques ?

Stupide, faible et pathétique. Le portrait qu'elle en brossait était lamentable. Et si dans d'autres circonstances, il aurait été capable de s'en offusquer, de la remettre à sa place, cette pimbêche qui se pensait trop bien pour lui alors qu'elle n'était bonne qu'à pleurnicher et s'enivrer pour oublier pourquoi elle pleurait, ce soir, ça avait l'air au-dessus de ses forces. Ce soir, ça n'était que la digne continuité de ces derniers jours, une main de plus qui s'appliquait à lui garder la tête sous l'eau, observant avec un amusement cruel les bulles qui éclatait à la surface comme autant de morceaux de confiance qu'elle fracassait. À chaque insulte, les épaules du Poufsouffle s'affaissaient, à chaque mot plus tranchant que le précédent, son regard se voilait d'une douleur qu'il prenait pourtant soin de taire. Il avait appris, avec le temps, que les orages finissaient toujours par passer, que même les plus violents des ouragans se dissipaient au bout d'un moment... Il fallait juste attendre, tenir bon, s'accrocher à cette lumière qui brillait derrière les nuages sombres... parce qu'il y avait toujours un retour au calme, l'espoir de s'échapper, de revenir entre des murs protecteurs... Mais là ? Elle était à l'intérieur, elle saccageait éhontément les frontières qui avaient toujours tenu la brutalité de l'extérieur à distance. Et puis, elle était injuste. Il lui avait répondu autant qu'il avait pu, la faisant passer avant un dîner important, avant un repos pourtant bien mérité... Il l'avait prévenu qu'il n'était pas sûr de pouvoir le faire tout le temps, elle était censée s'y attendre ! Et hier... Hier n'avait été qu'une histoire de quelques heures... maladroites, certes, qu'il aurait pu – dû – éviter, sûrement... Mais est-ce que ça valait un tel traitement ?! Est-ce qu'il méritait réellement ces coups qu'elle n'était même pas la première à porter ?! Ne lui avait-il pas répondu, hier ? N'était-il pas revenu, aujourd'hui...?

Tu t’en moques vraiment ?

Willow secoua la tête sans dire un mot, craignant d'en choisir un qui sonnerait faux, qui tomberait mal, qui attiserait sa colère au lieu de chercher à l'apaiser. Il ne s'en était jamais moqué, à aucun moment ! Ça faisait des semaines qu'il faisait tout son possible pour lui faire comprendre qu'elle était importante à ses yeux, qu'elle comptait, qu'il l'aimait ! Des semaines qu'il crachait sur la prudence, sur le bon sens au nom de cette évidence qu'il n'avait jamais demandée ! Il s'était ouvert à elle, il lui avait donné assez pour ruiner sa vie si c'était ce qu'elle désirait, avait rampé à ses pieds plus d'une fois, supporté ses caprices ! Il avait tâché de se montrer aussi irréprochable que possible pour calmer ses angoisses, aussi doux et compréhensif qu'il l'avait pu pour qu'elle se sente en sécurité ! Et voilà qu'elle fermait les yeux sur tout ça pour quelques heures de silence...? Qu'elle faisait comme si ça n'avait jamais existé parce qu'il avait eu le malheur de ne pas être aussi courageux qu'elle l'aurait voulu, qu'il avait craint d'avoir à supporter ça hier soir...? Elle l'érigeait en monstre, une fois de plus, parce qu'il était humain, qu'il était faillible, qu'il était plus vulnérable qu'elle ne voulait bien l'accepter...?! À la rudesse des insultes se rajouta la blessure de la désillusion. Il avait fait tout ce qu'il avait pu... mais ça n'était visiblement pas suffisant. Il avait cru que ça pouvait être différent, cette fois mais comme tant d'autres avant elle, elle réalisait enfin qu'il n'était pas à la hauteur de ses attentes, qu'il ne le serait jamais, parce qu'il n'était qu'une imposture, un bourreau d'espoirs, un assassin de belles paroles. Il présentait assez bien pour laisser croire à la perle rare mais se révélait finalement plus insignifiant que toute cette plèbe qu'elle passait son temps à mépriser. Combien de temps avant qu'elle ne le relègue au même rang ? Qu'elle ne lui accorde guère plus qu'un regard dégoûté en ayant le malheur de le croiser au détour d'un couloir ?  

J'avais dit que je pourrais peut-être pas te répondre, rappela-t-il d'une voix penaude, bien loin de la prétention et de la mauvaise foi dont il se drapait d'ordinaire. Mais j'ai tenu ma promesse, je te jure, j'ai pensé à toi tout le temps.

Sa phrase mourut sur la fin, étouffée par la peur de l'énerver davantage encore. Où était passé cet insupportable garçon, toujours là pour appuyer où il ne fallait pas, pour titiller son agacement, pour se complaire dans ces petites embrouilles qui ponctuaient leurs journées, ces guerres d'ego dont ils ne se défaisaient jamais vraiment ? Il n'avait plus l'air que d'un enfant effrayé par une situation qui lui échappait, par cette autre dont il ne parvenait pas à anticiper les réactions. Le dos contre la porte derrière lui, les yeux rivés quelque part sur le tapis qui les séparait, il semblait en plein cauchemar. Non ! Il était en plein cauchemar... sauf qu'il n'y aurait aucun bras protecteur pour se glisser autour de sa taille cette fois-ci, aucun chuchotement rassurant pour lui promettre que tout allait bien...

Qu’est-ce qu'il s’est passé ?

Un haussement d'épaules lui échappa avant qu'il ne secoue la tête à nouveau.

Rien.

Premier véritable mensonge proféré depuis une éternité. Il pouvait bien minimiser les tempêtes qui maltraitaient le silence des pièces des demeures familiales autant qu'il le voulait, il n'en referait jamais « rien ». C'était autant de plaies béantes sur lesquelles elle jetait du sel, ce soir, autant de cicatrices qui ne guérissaient jamais vraiment. C'est qu'à force de s'entendre répéter mille fois les même choses on finissait par y croire. Et c'était ça finalement qui laissait le plus de traces, plus encore que la rage douloureuse qui grondait parfois, plus encore que les abandons successifs dont il ne se remettait jamais vraiment.

La semaine a été compliquée, c'est tout.

Elle refuserait de le comprendre, ça aussi. Elle ne voudrait probablement voir que les paillettes, que cette gloire éventée qu'il avait enfin retrouvée. Elle s'arrêterait aux sourires dans les journaux, à ce classement acceptable pour n'importe qui d'autre au monde, au plaisir de rentrer chez soi quelques jours quand le reste de l'humanité était condamnée à moisir au milieu des pierres humides de Poudlard...

Je voulais pas te décevoir... ni te déranger... Je suis désolé, reprit-il finalement, donnant à ces excuses la sincérité qui avaient manqué aux précédentes.  Je...

Willow se risqua à relever les yeux vers sa camarade, avec une prudence inquiète. Jamais il ne s'était senti si démuni face à elle, si hésitant. Cette image violente, insultante, presque cruelle se superposait à celle du géant Gillespie, le poussant à s'effacer au maximum pour se faire oublier. C'était instinctif, insensé aussi. Elle n'était pas lui, il en avait parfaitement conscience, mais elle marchait si proprement dans ses pas qu'elle aurait sûrement pu le devenir.

Je vais rentrer.

Et dans ce regard qui osait à peine croiser le sien se mit à briller ce « je t'en prie, retiens-moi » qui ne passerait jamais ses lèvres...
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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptyDim 23 Avr - 20:57


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Elle l’avait peut-être idéalisé. C’était en vérité la conclusion la plus plausible d’un ensemble de preuves qui ne pouvaient qu’aboutir à ce crime. Il n’avait potentiellement jamais été ce jeune homme impétueux qu’elle avait deviné dans la salle-sur-demande, tout comme il n’avait possiblement jamais été question d’une évidence entre eux, rien d’autre que d’un hasard auquel ils s’étaient raccrochés pour mieux étouffer le scandale de leur abandon. Les nuits suivantes n’avaient ainsi eu lieu que dans le seul but de sauver leur égo d’une noyade certaine après toutes ces houles, toutes ces tempêtes qui les portaient inéluctablement vers leur naufrage. Une erreur jamais nommée dont les contours semblaient briller sous les timides lueurs de sa chambre. De fait, la petite lampe à pétrole enchantée sur sa coiffeuse semblait projeter entre eux plus de vérités qu’ils n’avaient jamais osé en proférer, même sur ces oreillers de satin où ils avaient pourtant repeint la voûte de toutes leurs plus condamnables rêveries. Bluebell s’était raccrochée à une illusion, celle-là même qu’il donnait à voir aux autres, celle-là même contre laquelle il l’avait mise en garde. Il croyait à ses mensonges, il était un trompeur né, et elle avait pourtant décidé de le croire jusque dans ses aveux insensés, jusque dans ses caresses millimétrées. Il ne l’avait aimée que par lettre, la dédaignant de vive voix. La glace de ses prunelles lui sembla soudain opaque, presque autant que cette prise de conscience reluisante sous cette maudite lampe aveuglante. Qu’avait-elle cru ? Qu’elle pourrait pourfendre ce mur comme elle avait fini par abattre la distance avec Finnbjörn ? Mais ce dernier était mort, elle avait tout de même perdu ; mais Willow était indifférent, elle avait encore échoué. A la colère de la défaite se mêla bientôt le hoquet du chagrin. Il s’en moquait donc vraiment ? Et à toute la légitimité de cette question, la seule réponse du Poufsouffle fut un hochement de tête. Une négation bien peu assumée qui laissait ainsi l’espace à de nouveaux mirages ; et ne seraient-ils pas beaux, brillants de mille feux dans cette atmosphère tamisée ? Tout avait toujours été faux, dans cette chambre décorée pour en taire la modestie, dans cette relation maquillée pour en cacher les failles. “C’est tout ?” s’entendit-elle chuchoter d’une toute petite voix, si petite qu’il ne l’entendit peut-être même pas. “J'avais dit que je pourrais peut-être pas te répondre” glissa-t-il finalement, circonspect. “Mais j'ai tenu ma promesse, je te jure, j'ai pensé à toi tout le temps.” Sa phrase manqua de ne jamais s’achever, dans un souffle qui tira celui de la jeune fille. “Mais tu aurais au moins pu me prévenir de ton retour, rien qu’une explication, rien qu’un mot” répondit-elle aussitôt sans plus la moindre verve, déjà lasse de coups et blessures déjà vus, répétés dans une communication à l’agonie.

Ils ne se comprenaient jamais. Ce fut sa seconde conclusion drastique alors qu’il assurait avoir pensé à elle tout le temps, sans pour autant chercher à la rejoindre à son arrivée au château. Il lui avait menti depuis le début, et il n’avait jamais saisi ce qu’elle s’employait à lui faire entendre dans ses excès de fureur, dans ses excès de tendresse. Elle avait cru qu’il était parvenu à la déchiffrer, ces fois où leurs souffles s’étaient entremêlés et que leurs phalanges s’étaient resserrées dans une étreinte qui voulait tout dire sans rien admettre à la fois. Il avait nécessairement excavé ses peurs en parcourant sa peau, il avait forcément découvert ses blessures en effleurant son corps et, comment diable pouvait-elle être si naïve ! Elle l’avait idéalisé. Il s’était contenté de profiter de son épiderme sans même chercher à sonder son âme, ils ne se comprenaient pas car il n’y avait rien d’autre à y comprendre, une erreur réitérée, un entêtement éhonté ! Elle aurait dû l’accuser de cette tromperie, de ce désintérêt manifeste qui lui apparaissait à présent qu’elle le voyait loin des artifices de ses charmes ; au lieu de quoi, Bluebell se sentit de plus en plus attirée par ce vide qui s’étendait autour de sa distance, comme un précipice béant les aurait séparés alors qu’ils étaient encore à l’abri de sa chambre, cet espace hors du temps où l’apocalypse n’avait pas sa place, où ils avaient vécu des années en quelques semaines pour tisser une affection qu’elle refusait obstinément de voir se déchirer. Elle lui demanda, dans un murmure qui n’avait rien de l’allure fière qu’elle essayait de conserver face à l’imminence du danger, ce qui avait bien pu se passer. Elle avait recherché de la légèreté entre ses bras, elle avait gagné un allié, ils avaient fêté leur victoire sur cette plage abritée et voilà pourtant qu’il lui semblait devoir accuser une énième déception, dans une amertume qui fit trembler ses lèvres. Willow se contenta de hausser les épaules pour hocher une nouvelle fois de la tête. “Rien.” Et à l’amertume se supplanta une acidité qui étira ses plaies, qui étira ses commissures en une moue décontenancée. “Rien ?” répéta-t-elle, sonnée par le coup.  “La semaine a été compliquée, c'est tout” précisa-t-il d’un ton qui ne voulait cependant rien préciser du tout. Bluebell entrouvrit les lèvres sur une réplique qui ne vint pas. Elle était à court de mots, à court de lui, qui s’entêtait à ne rien expliquer comme s’ils ne se tenaient pas sur le bord d’un ravin prêt à les happer tous les deux.

Et ce ne fut qu’à ce constat qu’ils étaient deux au bord de l’abîme que Bluebell s’aperçut qu’elle n’était pas la seule à vaciller. Par delà ses propres cils qu’elle sentait frémir, il y avait les prunelles glacées d’un Willow à la dérive, à peine retenu contre sa porte pour ne pas flancher sous des jambes qui ne lui avaient jamais semblé si peu stables. C’était à la manière de fuir son regard, de ne pas dresser l’échine sous ses accusations, de ne pas broder plus de mensonges que quelques hochements de tête, que quelques excuses faciles et sans profondeur. S’il était affabulateur, il n’avait jamais été lâche. Son imposture avait toujours été exemplaire, virulente, si bien qu’il l’avait déjà poussée dans ses pires retranchements, si bien qu’il l’avait déjà attaquée des pires insultes. La version qu’il lui présentait à présent n’était qu’une vulgaire copie encore plus fade que dans ses portraits les plus injurieux qu’elle avait dépeints de sa personne dans leurs batailles de pacotille. Willow grognait et mordait ; Willow n’était pas ce chien battu qui n’osait même pas affronter son regard pourtant si fragile. Il lui aurait été aisé de vaincre, après tout, elle avait déjà le sentiment d’avoir perdu. Et il était là, à peine plus farouche qu’un animal errant apeuré par une nuit à laquelle il risquait de ne pas survivre. “Je voulais pas te décevoir... ni te déranger... Je suis désolé” assura-t-il alors sans pour autant lever les yeux sur elle. ”Je…” Sa voix mourut à son tour et Bluebell hocha la tête, effarée. Et si elle avait attendu ses prunelles, elle aurait encore préféré ne pas deviner la lueur qui ondulait dans le regard qu’il lui porta à cet instant. Peut-être tomba-t-elle à ce moment précis dans le vide étendu entre eux, peut-être y avait-elle déjà glissé depuis plusieurs secondes, peut-être ne tomba-t-elle même pas, retenue sur le bord du gouffre par ce regard effrayant qui l’appelait toute entière, hurlant son prénom sans même en effleurer les initiales pour ne pas le laisser tomber, lui. “Je vais rentrer” décréta-t-il. “Non.” Ferme, intransigeante, sa voix claqua comme une corde tendue pour le retenir. “Non, tu ne vas nulle part” reprit-elle sans l’ombre d’un doute, ignorant si cette certitude était feinte pour mieux se donner l’impression qu’elle avait encore le choix dans cette nuit qui ne lui appartenait plus, ou si elle était au contraire sincère dans l’appréhension de ce qui adviendrait s’il franchissait cette porte. Et toujours dans cette assurance qui était aussi implacable que craintive, Bluebell avança d’un pas. Il sursauta et elle s’arrêta aussitôt, frappée par la terreur qui semblait animer chacun de ses membres. Il était en état d’alerte, ses yeux presque suppliants comme elle aurait été une menace. Si elle se délectait d’ordinaire de ce sentiment de peur infligé à autrui, le goût âpre qu’elle ressentait à présent lui souleva le coeur. “Willow, qu’est-ce qu’il se passe ?” souffla-t-elle à nouveau, empruntant désormais le présent sous l’évidence que, non, ce qui avait troublé le jeune homme n’était pas passé. Était-elle seule responsable de son état, diable, aimait-elle si mal qu’elle en devenait terrifiante ? Elle avança d’un deuxième pas, bien plus précautionneux, sans même savoir si elle avançait pour rompre cette ridicule distance, pour lui prouver qu’elle n’était pas le monstre qu’il se figurait, pour se convaincre qu’il n’était pas que l’ombre de lui-même. Car pire que d’avoir vécu une illusion, la perspective d’intervenir trop tard était redoutable. Pas avec lui. Pas une nouvelle fois.
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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptyDim 7 Mai - 15:31

for love to
replace your shame

ne me déteste pas
ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie
Ils avaient eu l'occasion de traverser bien des tempêtes, tous les deux. Des disputes idiotes qui prenaient des proportions insoupçonnées, des bêtises maladroites qui se vautraient dans le sel de quelque larme... mais jamais Willow n'avait eu l'impression d'être en équilibre sur le bord du gouffre en sa compagnie. Jamais il n'avait tant eu l'impression qu'un mot de travers aurait pu l'y pousser. Peut-être aurait-elle voulu le faire elle-même. Il n'aurait pas dû leur infliger ça, répondre à la pression du manque, à la nécessité de la retrouver. C'était idiot, il n'avait jamais fonctionné comme ça. Il n'y avait jamais eu cette dépendance évidente, presque bienvenue, si vitale même qu'elle fracassait toutes les habitudes si douloureusement acquises. Où était donc passer le bon sens et la protection ? Depuis quand préférait-il faire face à des vagues si grandes qu'elles ne pouvaient que le submerger plutôt que de rester bien à l'abri, loin de la houle, comme il l'avait toujours fait, le temps de reconstruire les digues qui avaient cédé sous l'orage paternel ? C'était insensé... et pourtant... Il n'avait tenu que quelques heures... Quelques heures de trop, ou bien trop peu. Quelle différence ? Ça n'était pas ce qu'il aurait dû faire, dans l'un comme dans l'autre, et les attaques insultantes d'une Bluebell cinglante ne pouvaient que le lui faire comprendre. Il aurait dû écouter son père. Savoir qu'il avait raison. Ne pas s'obstiner une fois de plus. Abandonner les espoirs enfantins pour regarder la vie, la vraie, comme l'adulte qu'on attendait qu'il soit. Pourtant, il y avait quelque chose, dans la lueur bancale de ces yeux océan, qui tranchait avec l'implacabilité de ses  certitudes. Quelque chose qu'il aurait sûrement remarqué s'il ne s'entêtait pas à fixer le tapis comme s'il pouvait arranger leur situation.

Mais tu aurais au moins pu me prévenir de ton retour, rien qu’une explication, rien qu’un mot.
Je sais, reconnut-il d'une voix plus faible encore, étouffée par la honte, mais... mais j'avais peur qu'on se dispute ou... ou que tu veuilles plus me voir ou...

Il se sentait s'enfoncer à chaque mot, se noyant dans des explications qui ne voulaient rien dire, dans des craintes qu'il ne parvenait pas à expliquer. Comment lui dire qu'il avait cru qu'elle était comme tous les autres, qu'elle ne voyait en lui qu'un trophée à brandir fièrement, qu'elle en attendait l'excellence, comme si la sincérité de leurs étreintes avait été dissipées par quelques phrases mal choisies perdues au milieu de parchemins rassurants ? Comment lui faire comprendre que l'angoisse qui l'avait rongé durant des semaines avant même d'avoir à quitter le château n'avait fait que s'amplifier au point de recouvrir tout ce dont il n'avait pourtant jamais douté ? Elle s'énerverait encore plus, il la décevrait encore plus.

Je suis désolé...

Que pouvait-il faire d'autre sinon se répandre en excuses bien méritées ? Il avait failli. Il l'avait blessée. Il n'avait pas été à la hauteur. Sûrement qu'il ne le serait jamais. Elle méritait tout ce qu'il y avait de mieux, de plus grand, de plus beau, tout ce qu'il y avait de plus parfait... et lui ne pourrait jamais rien lui offrir de tout ça, crétin stupide et pathétique. C'était ses mots à elle, elle avait fini par le comprendre à son tour ! Comme un disque rayé, la voix du géant Gillespie résonna à ses oreilles, trop muette pour en être inquiétante, trop vraie pour être ignorée. Même l'évidence avait réalisé qu'elle s'était trompée. Et elle en finirait forcément convaincue... d'autant plus que l'heure des explications sonna comme celle des mensonges. Il n'y avait jamais eu recours, avec elle, sinon quelque venin craché pour lui rendre le moindre coup porté... mais ça n'avait jamais été pour dissimuler quoi que ce soit, pour l'éloigner de sa vie, pour poser sur quoi que ce soit quelque voile opaque qu'elle ne saurait elle-même soulever. Et il aurait préféré ne jamais avoir à le faire. Pourtant, lui en laissait-on le choix ? Il y avait des choses à ne pas dire, des souvenirs à garder sous silence. La météo changeante qui faisait parfois trembler les murs du domicile familial ne regardait personne sinon Zeus et ses victimes. Et puis... Il y avait quelque miette de fierté qui s'y refusait. Quand bien même il en aurait eu le droit, il n'aurait pas voulu lui renvoyer cette image-là. Il n'était pas un petit animal fragile recroquevillé dans un coin en priant pour que son prédateur se lasse. Il n'était pas non plus un enfant effrayé par une grosse voix, même plus bon à supplier qu'on le laisse tranquille. … il était Baby, cette étoile intouchable, cet adolescent tempétueux aux sourires radieux qui faisaient fondre le cœur de l'Amérique tout entière ! Et s'il s'était toujours accroché à ce mantra comme à une bouée de sauvetage durant des années, elle venait de la faire éclater. Parce qu'il n'était pas cet autre, avec elle. Il n'était pas intouchable, il n'était pas aussi lisse que le papier sur lequel ses sourires étaient imprimés. Ce soir, dans cette chambre qui avait été le théâtre de bien des confidences, il n'était pas l'un sans vouloir être l'autre pour autant, pris entre deux feux qui lui semblaient tout aussi dangereux. Il aurait voulu qu'elle comprenne. Pas tout, bien sûr, juste qu'elle sache qu'il avait besoin d'elle, à cet instant précis, de ses bras, de cet amour qu'il avait découvert à ses côtés... Peut-être s'expliquerait-il plus tard, peut-être consentirait-il à lâcher quelques bribes suffisantes pour calmer ses interrogations... peut-être pas... mais là, il en était bien incapable. Quoi qu'il en dise, quoi qu'il s'acharne à vouloir incarner, il était cet enfant effrayé pourtant renié, et comme tout enfant au monde, il avait seulement besoin d'être rassuré. Sauf que ça avait l'air trop demander. C'était normal, bien sûr, il avait fait n'importe quoi, il ne pouvait pas décemment espérer qu'elle ferme les yeux sur ses écarts pour le serrer contre elle en lui jurant que tout irait bien ! Ça n'avait aucun sens ! Ils étaient pris dans une conversation de sourds, une de plus, ils ne se comprenaient pas, ne s'écoutaient pas vraiment non plus. Elle voulait entendre ce qu'il refusait de dire. Il voulait retrouver ce qu'elle refusait de donner. Le moment avait été mal choisi. Il aurait sûrement dû rester dans son dortoir, attendre de se sentir assez stable pour s'opposer à elle, pour lui tenir tête, pour s'imposer. Parce que ça avait toujours été ce pas de deux étrange et naturel, entre eux. Jouer au plus malin, réclamer des victoires ridicules, obliger l'autre à lâcher l'affaire avant de revenir en courant pour le cajoler, toujours plus tendrement, toujours plus amoureusement... La bataille avait été perdue d'avance. Il était juste temps de tirer sa révérence et tenter de panser des plaies qu'elle avait rendues plus profondes encore sans même le savoir.

Non.

Non...?

Non, tu ne vas nulle part.

Ce n'était même pas une demande, c'était un ordre. Un ordre qui l'étourdit de plus belle. Il était récurrent sur l'Olympe. Chaque tentative de fuite, chaque espoir d'être épargné était toujours sauvagement assassiné de la même manière. « Tu restes là », « j'en ai pas fini avec toi », « où crois-tu aller comme ça ? »... toujours accompagné d'un battoir immense qui étreignait son bras si fort qu'il en laissait toujours des traces. Il obtempérait, à chaque fois, conscient que ce serait pire s'il ne le faisait pas. Il n'y avait aucune échappatoire, aucune issue de secours. Et les quatre murs de cet îlot d'ordinaire salvateur semblèrent se parer des barreaux d'une prison qu'il n'avait pas vue venir. Aussi quand Bluebell s'approcha, il n'y avait plus ni douceur ni confiance, seulement des similitudes qui se superposaient trop bien pour qu'il ne puisse pas les voir. Un sursaut lui échappa, son cœur s'emballa. Il savait, au fond, qu'il ne risquait rien... mais comment en être certain lorsqu'elle se saisissait de tous les atours de son bourreau ? Il se sentit bête. Misérable. Plus encore lorsqu'elle s'arrêta, hébétée.

Willow, qu’est-ce qu’il se passe ?
Rien, s'évertua-t-il à répéter quand bien même tout en lui hurlait littéralement le contraire. Je suis juste... fatigué... et un peu tendu... et...

Durant une seconde, la vérité lui brûla la langue. Mais il y avait trop en jeu, trop à perdre, et la loyauté qu'il vouait au couple souverain le fit taire presque malgré lui. Pourtant, dans son regard, quelque chose se brisa davantage, un voile humide en agita plus encore la mer déchaînée. Elle avança d'un pas, il ne paniqua pas. S'il n'osait parcourir les quelques mètres qui les séparaient encore, il ne l'en suppliait pas moins pour autant.

J'ai... j'ai pas passé une très bonne semaine, consentit-il finalement à reconnaître, comme si c'était nécessaire. J'ai pas envie d'en parler... j'ai... j'ai juste besoin de toi... s'il te plaît...  
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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptyDim 7 Mai - 17:29


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Le problème des hommes, songea-t-elle dans un étrange éclair de lucidité, c’est qu’ils étaient tous des illusionnistes hors pair. Ils blâmaient souvent les femmes d’être des manipulatrices-nées mais avait-on jamais vu plus doué qu’un homme cherchant à occulter ses plus sombres vérités ? Maxton était savamment parvenu à lui cacher son addiction, et même sa rechute, alors qu’elle pensait le connaître plus profondément encore que sa propre âme. Finnbjörn avait choisi de mourir sans rien laisser transparaître dans toute l’aisance de son visage assuré, poussant l’outrage jusqu’à la couvrir de cadeaux comme pour mieux acheter sa confiance. Willow s’était même crée un double derrière un masque, avec une identité propre, des manies et des codes parfaitement travaillés. Il était ainsi tout à fait probable qu’il se soit amusé à en sculpter un autre, par un jour d’ennui, plus docile, plus apeuré, dans le but exclusif de lui susciter ses plus sincères sentiments et ainsi éviter ses foudres. N’était-ce pas une hypothèse des plus viables, dans un monde régi par des usurpateurs qui auraient tout fait pour protéger leurs plus égoïstes intérêts ? Et aussi vrai qu’était ce constat quelque peu désabusé, Bluebell souffrait dans sa confiance à l’agonie. Combien de fois avait-elle été trompée ? On lui avait menti sur ses parents, on lui avait menti sur ses origines, on lui avait menti en lui jurant fidélité. Si dans les plus délicates nuits blanchies d’un sommeil abandonné il lui était arrivé de boire chacune des paroles proférées par Willow, dans l’opacité noire de ces retrouvailles, rien ne lui semblait plus faux que ses excuses à peine chuchotées. Elle en vint à se demander s’il lui avait jamais été authentique ou s’il n’avait pas seulement enchaîné les rôles dans le but de la posséder dans chacune de ses extrémités, quand elle souligna avec lassitude qu’il aurait au moins pu lui consentir un mot sur son retour. Elle ne rétorquait plus que pour la forme, consciente d’avoir perdu cette bataille dès le moment où elle avait attendu son retour dans cette chambre. Qu’avait-elle espéré ? Des explications irréfutables qui lui auraient arraché des larmes d’empathie ? Mais non, il n’en avait pas, évidemment, il ne s’était agi que d’un manque de considération dans toute la nonchalance d’un garçon qui la pensait déjà acquise. Peut-être parce qu’elle l’était, malgré elle, debout au milieu de sa chambre sans même avoir dîné dans la seule attente désespérée de son retour. “Je sais, mais... mais j'avais peur qu'on se dispute ou... ou que tu veuilles plus me voir ou…” Ce fut son seul argument. Il était bien loin de la thèse incontestable tant attendue, elle était bien proche de cette gamine follement éprise d’un simple mirage. “Est-ce que la moindre de nos disputes m’a déjà donné envie de ne plus jamais te revoir ?” répliqua-t-elle rhétoriquement pour mieux signifier l’absurdité de son excuse. Il n’avait jamais reculé devant une dispute, car il savait pertinemment qu’elle resterait ; tout comme elle s’amusait parfois à le pousser le plus loin possible dans ses retranchements, comme pour vérifier l’infinité de leur évidence. Il n’y avait pas de fin entre eux, pas de limites dans cette relation éperdue, alors comment craindre d’en toucher le bout, comment penser qu’elle pourrait jamais s’en échapper ?

Elle se sentait prise au piège, pour la première fois depuis qu’ils avaient décidé de s’enfermer ensemble dans ce royaume étriqué. Ils étaient ici chez elle et pourtant tout lui rappelait qu’elle avait consenti à ce qu’il s’approprie son espace, sa vie, même. Combien de secrets chuchotés sur ces oreillers ? “Je ne comprends pas” admit-elle pitoyablement en cherchant encore un regard qui fuyait obstinément le sien. Il n’y avait peut-être rien à comprendre. Quelque chose clochait, nécessairement, mais était-ce la fin de son illusion idéalisée de ces derniers mois ou au contraire les contours d’une réalité plus difforme ? Mensonges et vérités s’étaient toujours entremêlés dans leurs disputes piquées d’égo. Mais Willow ne semblait plus en avoir, plus du tout, même, c’était à peine s’il tenait déjà debout sur ses jambes. “Je suis désolé…” Non, rien de cette attitude ne lui ressemblait vraiment et si elle le savait doué dans les tromperies, jamais elle n’aurait pu accepter de le croire si ingénieux. Il était intelligent, mais pas cruel ; il était prodigieux, mais pas assassin. Sa confiance était peut-être spasmodique de coups et blessures, mais elle savait encore reconnaître les élans de sincérité, ne serait-ce que parce qu’elle avait baissé sa garde en quelques semaines à peine devant toutes ses attaques de franchise. Tout avait toujours semblé vrai depuis le début, de ses lèvres pendues aux siennes ce premier soir aux accents affaiblis de son intonation à présent. “Je sais” s’entendit-elle répondre dans un murmure. Oui, il était sincère, même trop sincère, si sincère qu’elle n’en voulait plus, de ces excuses. Elle se fichait bien qu’il lui demande pardon, dorénavant, réalisant de fait qu’elle avait réclamé une futilité. Ce n’était pas sa repentance qu’elle désirait, c’était ce qui ondulait fiévreusement dans ses prunelles fixées sur le tapis à leurs pieds. Il suggéra de partir et elle y opposa une négation ferme. Il était hors de question qu’il s’échappe et emporte avec lui cet aura indéchiffrable qui le dévorait de l’intérieur. Elle le connaissait bien, et elle avait elle aussi servi de pitance aux pires démons ; elle reconnaissait cet air meurtri qui n’avait rien de la suffisance habituelle de ses mimiques, qui n’avait rien de ce Willow dont elle parcourait l’âme chaque soir du bout de ses doigts amoureux. Il était ravagé, soldat sans armure tentant nerveusement de cacher une plaie sanglante de ses seuls mensonges pour ne pas admettre la gravité de son état. Il sursauta à son approche et quelque chose se brisa en elle. Ce n’était plus un soupçon, celui-ci venait de céder sous l’évidence de son malheur. C’était une certitude qui l’anima d’une inquiétude plus saisissante encore que ses stupides angoisses d’adolescente amourachée. C’était la réalité, et c’était le moment de réagir avant qu’elle ne se transforme en un énième souvenir dont les seules formes lui laisseraient à jamais un goût amer.

Ce fut donc avec lucidité qu’elle lui demanda à nouveau ce qui pouvait bien se passer, ce à quoi il ne répliqua que plus fébrilement encore. “Rien, Je suis juste... fatigué... et un peu tendu... et…” Il n’était pas fatigué, il n’était pas tendu. Elle l’avait vu passer des nuits entièrement blanches pendant des semaines, elle l’avait vu supporter chaque pression infligée par ses entraînements sans jamais douter. Au mieux, ses sourires s’étaient un peu effrités, au pire, ses assertions avaient un peu moins de mordant. Mais jamais il n’avait ainsi buté sur chaque mot, comme si la moindre syllabe pesait trop lourd sur ses épaules de géant. Non, jamais il ne lui avait semblé si petit du haut de toute son échine et jamais il ne lui avait semblé si fragile dans la largeur de ses muscles. Comme un enfant. Elle eut alors envie de le serrer contre elle ; au lieu de quoi, consciente de son état d’hypervigilance, elle se contenta d’avancer d’un autre pas comme pour l’habituer à sa proximité. Son cœur se serra un peu plus dans une peur vertigineuse, terrifiée par cette attitude qui n’était ni celle de Baby, ni celle de Willow, ni de n’importe quel être humain qui serait en sécurité. “J'ai... j'ai pas passé une très bonne semaine” poursuivit-il d’une voix qui lui fit pencher le visage. ”J'ai pas envie d'en parler... j'ai... j'ai juste besoin de toi... s'il te plaît... “ “Bien sûr” souffla-t-elle dans un hochement de tête. Il n’avait même pas besoin de la réclamer : elle était là entièrement pour lui, plus à sa disposition qu’elle ne le serait jamais, déterminée à n’être rien de plus que son réconfort, ce soir, que ce rempart pour le protéger de ce qui le consumait dans ses propres os, ignorant jusqu’au cadavre de sa confiance pour ne plus croire que ce garçon qui suppliait sa présence. Aussi avança-t-elle d’un dernier pas pour se figer à quelques centimètres à peine, juste assez pour sentir son souffle sur son visage, juste assez pour effleurer son nez. Elle posa timidement sa main droite sur son cœur, comme si c’était la première fois qu’elle le touchait, avant de lever précautionneusement la gauche sa joue pour l’interdire de regarder autre chose que ses yeux plantés dans les siens. Peut-être qu’en vérité, c’était vraiment la première fois qu’elle le touchait d’aussi près. Il lui sembla faire face à la version la plus vulnérable de lui-même, guerrier à terre dans un champ de bataille qui n’existait que dans ses prunelles glacées. Elle en était terrorisée, mais elle n’en laissa rien paraître, serrant au contraire la mâchoire pour accueillir tout son poids et ainsi l’aider à se relever, comme elle l’avait fait avec Maxton dans la salle-sur-demande, quand il lui avait chuchoté qu’il avait besoin d’elle alors qu’il dérivait dans la folie de l’Exmalum. “Eh, je suis là, d’accord ?” murmura-t-elle en sentant sous ses doigts sa poitrine battre furieusement. “Tout ira bien, je te le promets.” Elle avait adopté un ton implacable, qu’importe que son esprit lui hurle qu’elle se trompait peut-être, qu’il lui arrivait certainement quelque chose de dramatique et qu’elle serait de toute évidence impuissante pour frapper cet ennemi invisible. Les yeux humides du jeune homme cristallisèrent des larmes dans les siens, mais elle ne le lui laissa pas le temps de le constater, le serrant aussitôt contre elle, ses bras glissés derrière sa nuque. “Tout ira bien” répéta-t-elle plus fermement encore en laissant courir ses doigts sur le sommet de ses omoplates comme pour chasser les ombres qui lui collaient à la peau. Résolument, elle n’était personne pour vaincre le titan qui l’enchaînait aux Enfers ; et si elle était convaincue de son incapacité, elle savait aussi au fond d’elle-même qu’elle refusait de le voir souffrir autant. Elle lutterait à l’aveugle s’il le fallait. Mais elle resterait à ses côtés. Elle ne l’abandonnerait jamais.
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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptyLun 8 Mai - 22:31

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ne me déteste pas
ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie
Au milieu de cette chambre aux allures d'échafaud, il ne lui restait plus que la fuite pour espérer encore s'en sortir. Mais se sortir de quoi ? N'était-il pas trop tard, en soi ? N'était-il pas trop faible, trop attaché, trop pris dans un piège qui le dépassait totalement ? Il s'était pourtant juré de ne plus jamais se faire avoir de la sorte, de s'accrocher à son indépendance ! Il avait bien vu, la première fois, à quel point ces conneries ne lui réussissaient pas ! Et encore... Kline n'avait jamais eu l'aura de Sherwin, elle ne s'était jamais faite aussi rassurante, aussi protectrice, se contentant d'être belle et de poser ses lèvres sur les siennes pour asseoir un pouvoir tout féminin auquel il n'avait jamais eu le moindre mal à succomber... Bluebell le tenait plus étroitement encore, il n'était pas seulement question de baisers et de belles courbes, c'était la douceur de sa voix lorsqu'il s'épanchait sur l'oreiller, c'était la tendresse de ses gestes quand elle le cajolait, c'était la sincérité de ses regards qu'elle plantait dans les siens, le rougissement discrets de ses joues quand ils parlaient d'avenir, la chaleur de ses étreintes au cœur de leurs nuits écourtées... C'était ce cocon tant désiré qui avait semblé lui appartenir enfin, toutes ces attentions, tout cet amour dont il avait  toujours été éhontément privé. Elle était tout ce qu'il avait voulu un jour sans oser pourtant l'espérer, tout ce dont il avait maladroitement rêvé... et c'était tout aussi maladroitement qu'ils se déchiraient encore, incapable de communiquer autrement qu'en feulant... enfin... Elle était la seule à feuler, ce soir. Il se contentait d'être effrayé par ce chaton qui faisait le gros dos pour cacher la peur que lui inspirait la situation...

Est-ce que la moindre de nos disputes m’a déjà donné envie de ne plus jamais te revoir ?

L'adolescent secoua la tête. Non ! Bien sûr que non ! Mais ça n'était pas vraiment qu'une dispute... Elle avait eu l'air de tenir tant à cette étoile montante, à ce succès qu'elle aurait pu ne pas vouloir traîner davantage avec le bon à rien qu'il avait révélé être en réalité. Ou, du moins, qu'il avait cessé de cacher. Sa propre mère était partie, elle n'avait même pas répondu à ses supplications, il n'avait pas été assez doué pour qu'elle daigne céder à cette main désespérée qui s'était accrochée à son bras... alors pourquoi pas à elle, elle qui ne lui devait rien ? Mais elle semblait à des lieues de ces considérations triviales, comme si sa réussite n'avait jamais eu la moindre importance... depuis qu'il était arrivé, elle n'y avait pas fait allusion... elle l'avait insulté, elle lui avait fait comprendre à quel point il avait bien pu la décevoir... mais ça avait été son silence qu'elle lui avait reproché et non son échec. Mais son esprit épuisé, terrifié, rabaissé refusait de voir la différence. Il n'y avait que des similitudes à la pelle et les évidences soulevées par le géant Gillespie pour s'imposer encore.

Je ne comprends pas.

Il ne comprenait pas davantage. Il attendait seulement que la sentence tombe enfin. Qu'elle le chasse, qu'elle l'achève, peu importait. C'était comme ça que ça se finirait sûrement, n'est-ce pas ? Peut-être aurait-il fallu lui expliquer que ça n'avait pas été contre elle, qu'il avait hésité à revenir hier soir, qu'il avait seulement paniqué. Que tout était trop similaire pour ne pas sombrer. Que ses lettres avaient tant transpiré d'attentes déçues qu'il avait craint de les voir dans son regard agité... Qu'il avait eu peur de réaliser qu'il s'était trompé, peut-être aussi, que cette fille à qui il avait trop donné n'était peut-être qu'un vautour déguisé en colombe... Une de plus... digne de sa mère, digne de Kline... Jamais deux sans trois, disait-on, n'est-ce pas ? Mais ça n'aurait fait qu'attiser sa colère... Alors il s'effaça plus encore, s'aplatissant au milieu de nouvelles excuses. Il était prêt à lui demander pardon pour tout ce qu'il avait fait, pour tout ce qu'il n'avait pas fait, pour chaque pas de travers, pour chaque seconde qu'elle lui reprochait. Il avait l'habitude. S'il se plaisait à jouer l'impertinent, à se croire au-dessus des lois, à vivre sa vie comme si tout lui était dû, il n'y avait bien qu'en dehors de sa cage qu'il s'en octroyait le droit... à l'intérieur, c'était à peine si on entendait le son de sa voix, sinon pour tenter de sauver sa peau par des excuses qui n'avaient jamais eu de poids. Il avait appris à marcher dans les pas maternels entre les murs de leur domicile, aussi bien qu'il suivait les paternels lorsqu'il s'en échappait. Qui aurait cru que ce jeune homme aux sourires mutins qu'on voyait souvent plaisanter avec son géniteur sous les regards curieux et pervers de l'Amérique espérait encore se fondre dans le décor pour lui faire oublier son existence dès qu'elle avait le dos tourné ?

Je sais.

Il eut l'impression d'avoir atteint son but. Elle lui en voulait sûrement encore, bien sûr, mais au moins savait-elle qu'il s'en voulait également. Il n'y aurait rien de plus à tirer de cette soirée. Il était temps d'abandonner, de s'éclipser, de rentrer se terrer sous sa couette. Peut-être s'abaisserait-il à aboyer sur ce pauvre Charles pour avoir l'impression d'être un homme, pour lire dans un regard la peur qu'on avait pu lire ces derniers jours dans le sien... et puis il feindrait, demain, que tout allait bien... Il reprendrait sa place en cours, ses remarques parfois douteuses... Il s'imposerait à nouveau dans les couloirs, attirant tous les regards... Il renouerait avec Baby, se glissant dans ses habits avec l'aisance d'un acteur qui connaissait son rôle par cœur... Mais non. Bluebell en décida autrement et lui ordonna littéralement de rester. Les souvenirs remontèrent par dizaine, autant d'éclats de voix qui étouffaient la sienne. Elle avait toujours été douée pour souffler tout ce qu'il ne fallait pas... du premier soir à celui-ci, qui avait tout l'air du dernier... ça n'avait été que des mots mal choisis qu'il avait toujours réussi à repousser. « Tais-toi » lui avait-il dit la première fois... aujourd'hui, il n'y arriva même pas. À la rudesse de son injonction se mêla la douceur de sa prudence. Elle agissait avec lui comme avec un animal apeuré. S'approchant lentement, prudemment... Elle venait en paix. Elle n'était plus là pour l'enfoncer. Et lui, pauvre idiot, accepta de la laisser faire. Qu'importe la violence de ses mots précédents, la dureté de ses regards... il voulait la retrouver. Il avait besoin de la retrouver. À quoi bon la prudence si ça le poussait à fuir la seule qu'il avait jamais eu la nécessité impérieuse de retrouver ? Willow bredouilla quelques explications de plus, quelques explications qui n'expliquaient toujours rien... avant d'abandonner la partie. Il ne connaissait plus son texte, butait sur les mensonges... Alors, sans rien avouer, il reconnut les moments difficiles... et plus encore la détresse dans laquelle ils avaient pu le plonger. Il avait besoin d'elle. Il voulait bien lui tenir tête, demain, et tous les autres jours si elle voulait mais, ce soir, il réclamait une trêve... quelques heures passées dans ses bras pour y retrouver toute l'assurance qui était sienne d'ordinaire et toute la confiance qui lui avait toujours portée.

Bien sûr.

Quelques mètres morts et elle fut là, plus près qu'elle ne l'avait jamais été depuis qu'il avait ouvert cette maudite porte. Il ferma les yeux en sentant son souffle sur sa peau, frissonna lors que le bout de son nez vint effleurer le sien. Elle était là. Sa main se posa avec précaution sur son torse, comme si le moindre geste pouvait le briser. Peut-être y avait-il une part de vrai, un part qu'il ne voulait pas voir... L'adolescent abandonna sa propre main sur la sienne et se risqua à la serrer timidement. Son cœur battait à tout rompre, dans un mélange d'appréhension et de soulagement. Elle était là. La deuxième caressa sa joue, le forçant tendrement à relever la tête. Il rouvrit les yeux, idiot, et obéit. Son regard croisa le sien et il s'y accrocha plus fort qu'il ne l'avait jamais fait. Autour d'eux, les barreaux tombaient un à un, les ombres reculaient péniblement.

Eh, je suis là, d’accord ?

Il hocha la tête, sans un mot, se noyant dans ses yeux qui n'avaient plus rien de la noirceur assassine de son arrivée. Autour des doigts fins de la jeune femme, son étreinte se resserra. Elle était là.

Tout ira bien, je te le promets.

Dans une autre vie, Danielle Tasker lui avait dit la même chose. Ashley l'avait fait également. Ils avaient menti, tous les deux. Rien n'avait jamais été. Les promesses n'avaient jamais été tenues... Mais il était prêt à la croire, pourtant. À s'accrocher avec tout le désespoir de son existence brisée à ces mots qui sonnaient pourtant faux. Tout irait bien, parce qu'elle était là. Alors il hocha la tête une fois de plus, soufflant à peine un « d'accord » qui avait l'air épuisé. Et sans prévenir, elle arracha sa main à la sienne pour l'enlacer tout à fait. Ses bras glissèrent autour de sa taille, son visage se nicha dans son cou.

Tout ira bien.

Son parfum sentait la maison, sa chaleur lui rappelait son cocon. La bulle protectrice qu'elle avait construite autour de lui, sans jamais en avoir conscience, elle commença à la rebâtir. Et toujours sans un bruit, les larmes qu'il retenait depuis des heures et des heures se mirent à couler. Il aurait voulu qu'elle n'en sache jamais rien, ne pas blesser davantage l'image qu'elle pouvait bien avoir de lui. Un homme ne pleurait pas, c'était ce qu'on lui avait toujours appris... aussi subissait-il souvent sans broncher, sans se plaindre, sans que jamais l'angoisse et la pression ne finissent par éclater... Mais là, comme ça avait été le cas au milieu de la nuit dans la petite chambre de son meilleur ami, il se sentait assez en sécurité pour s'y risquer...

Pardon, hoqueta-t-il malgré lui, conscient que la pauvre jeune femme devait sentir sa peine s'écraser contre sa peau, se perdre sous sa chemise.

Il allait se reprendre, bien sûr. Il fallait qu'il se reprenne. Elle lui avait demandé elle-même de se comporter comme un homme et voilà qu'il jouait à nouveau les enfants... mais plus elles coulaient, ses larmes, plus d'autres suivaient. Ça n'était pas seulement ces derniers jours qu'il évacuait, c'était chaque week-end, chaque vacance, chaque jour passés depuis que Danielle avait voulu le sauver. Il y avait cru si fort quand elle avait dit qu'il pouvait emménager chez eux, qu'il ne serait plus obligé de rentrer s'il n'en avait pas envie... « On verra avec tes parents », qu'elle lui avait assuré, il avait été question de l'emmener à ses entraînements comme elle avait pris l'habitude de le faire, de laisser Ashley le suivre dans ses déplacements s'il fallait... On aurait dû veiller sur lui, on aurait dû le garder en sécurité. Mais Bobby avait été catégorique : il en était hors de question. Peut-être aurait-il accepté s'il n'avait pas eu le malheur de dire qu'il voulait tout arrêter. Peut-être aurait-il accepté s'il n'avait pas eu la mauvaise idée de s'échapper... Danielle lui manqua plus fort qu'elle ne l'avait jamais fait. Il eut l'impression qu'elle l'abandonnait une nouvelle fois. Ça n'avait jamais été sa faute, pourtant... c'était lui qui avait arrêté d'y aller, lui qui n'avait plus jamais donné de nouvelles, lui qui avait raté sa vie au point d'être arraché à tout ce qu'il connaissait pour atterrir ici... mais dans les bras de Bluebell, ça n'avait plus l'air d'une punition. Oui, Danielle lui manquait comme une mère aurait pu manquer à son fils mais peut-être n'avait-il pas tout perdu dans l'éclatement de son existence, au milieu des promesses brisées et d'un semblant de rancune tenace. Sans s'en rendre compte, il resserra sa prise sur le corps de la Serpentard, se blottissant un peu plus étroitement contre son épaule. Elle était là. Et tout irait bien... Elle lui avait promis. Et Bluebell n'avait jamais failli à ses promesses.

Me laisse plus jamais y retourner...

Ce n'était rien d'autre qu'un murmure perdu au milieu du rideau brun de ses cheveux, contre le tissu humide de sa chemise... Une supplication qui se défendait d'en être une, un aveu qui ne s'assumait pas.

Je t'en supplie... Je veux plus y aller...
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August P. Rowle

August P. Rowle



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Message(#) Sujet: Re: for love to replace your shame (Willow & Bluebell) for love to replace your shame (Willow & Bluebell) EmptyVen 19 Mai - 15:48


for love to replace your shame
Elle était amoureuse depuis longtemps, peut-être même depuis ce tout premier soir d’intimité, quelque part entre ses doigts accrochés à ses hanches contre la table, quelque part entre leurs confidences ensommeillées sur le fauteuil. Il lui avait paru souverain, il lui avait semblé vulnérable, dans une profondeur qui s’était miroitée au fond de ses prunelles glacées et qui avait continué de luire les nuits suivantes à travers les souvenirs qu’elle en avait conservés. Oui, Bluebell était ressortie entichée de cette salle abandonnée et l’avait par conséquent retrouvé dans ce même état piqué deux semaines plus tard dans la salle commune des Poufsouffles ; un brin possessive, susceptible de chacune de ses menaces de lui trouver remplaçante, ombrageuse du moindre de ses silences d’otage. Puis il avait rejoint sa chambre, sa brosse à dent avait assiégé la sienne, son odeur avait envahi ses draps. Il avait pris possession de son espace et de ses pensées, il s’était octroyé son corps et son âme, il s’était immiscé sous sa peau pour tordre son ventre au moindre regard, pour réchauffer son cœur au moindre murmure. Et à présent que ses bras encerclaient sa taille, que son visage se cachait dans son cou, comme s’il espérait pouvoir se fondre avec elle dans sa forme la plus brute, plus sincèrement lui-même qu’il ne l’avait jamais été, Bluebell songea qu’elle n’était plus amourachée. Elle l’aimait vraiment. Son regard figé sur la porte derrière lui, alors qu’elle lui répétait fermement que tout irait bien, s’assombrit un instant à cette prise de conscience. Elle ne savait pas aimer, elle blessait plus qu’elle ne soignait, dans la maladresse de qui n’avait jamais eu le droit à l’équilibre. Ses doigts se mirent à tracer pensivement des ronds sur ses omoplates, dépoussiérant les craintes entreposées sur son dos voûté, dessinant toute son affection du bout des ongles. Non, elle ne savait peut-être pas aimer comme il le fallait, mais elle essaierait pour lui, elle se donnerait les moyens d’y arriver, elle se démènerait ; parce qu’il méritait tous ses efforts et que rien ne semblait impossible avec cette force qui l’animait. Elle s’apprêtait à le bercer un peu plus, confortée dans son assurance, quand des larmes pleines et chaudes se mirent à couler contre sa peau. “Willow” souffla-t-elle soudain tout bas, touchée comme si elle venait d’être transpercée.  “Pardon” hoqueta-t-il ; mais déjà, le jeune homme fut secoué de véritables sanglots, qui inondèrent son cou, qui trempèrent sa chemise, qui levèrent en elle une vague d’émotions. “Ce n'est pas grave” répondit-elle aussitôt en se resserrant davantage contre lui afin de nicher à son tour son visage au creux de sa nuque. Il sentait bon, il sentait comme quand elle était tombée amoureuse de lui, il sentait comme toutes ces retrouvailles secrètes à l’apocalypse d’un monde où ils prenaient sens. Elle déposa un baiser sur sa peau, comme pour y entreposer tous les sentiments qui venaient de happer son esprit. En vain. Les larmes lui montèrent également, à l’orée de ses paupières fermement serrées pour mieux les retenir.

Il lui avait manqué. Dans tous les sens du terme, car ce n’était pas seulement son partenaire qu’elle avait retrouvé après ce qui lui avait semblé une éternité ; c’était cette version authentique de lui-même, cette parcelle de fragilité qu’elle n’avait jusqu’alors qu'entrevue derrière son regard sans jamais pouvoir l’atteindre. Il lui avait confié bien des secrets, offert bien des parts de sa personne, mais jamais il ne s’était ainsi montré vulnérable, sans la moindre défense, sans le moindre apparat. C’était comme s’il était nu dans cette chemise, comme s’il était à terre dans cette étreinte droite. Et c’était précisément ça qui lui avait manqué - ce double derrière le miroir de ses yeux, qu’elle désespérait de pouvoir connaître un jour. A présent qu’elle l’enlaçait, elle craignait même de le briser d’un seul geste brusque, d’une seule respiration trop marquée. Alors elle se tut, ses phalanges désormais immobiles sur son dos pour ne surtout pas s’en défaire. Elle ne voulait pas qu’il lui échappe, mais il n’avait pas plus l’intention de s’en aller, ses bras finissant de fait par se resserrer davantage autour de ses hanches, collant un peu plus son corps au sien. Blottie contre lui comme pour lui servir de rempart aux attaques de ses pleurs, elle réalisa de fait que rien n’était plus vrai que cet amour pour lui, prête à veiller sur ses pires faiblesses en gardienne de toutes les confidences qu’il voudrait bien lui concéder. ”Me laisse plus jamais y retourner…” Tandis que ce murmure mourait parmi les nœuds de ses cheveux, son ventre se serra d’une terreur qu’elle n’avait jamais ressentie. ”Je t'en supplie... Je veux plus y aller…” Bluebell se mordit les lèvres pour retenir un peu plus les larmes qui menaçaient de s’écouler de ses paupières obstinément closes. Elle aurait entrepris n’importe quelle croisade pour lui, elle aurait récupéré ses armes laissées sur le sol et vaincu les ennemis les plus hargneux, elle aurait foulé les terres les plus hostiles ; mais il taisait le nom de cette menace, mais il la suppliait de l’aider, sentence d’une responsabilité qui ne lui avait jamais paru aussi étouffante, contours d’une armure de fer qui ne lui avait jamais semblé aussi brûlante. Elle bouillonnait de l’envie d’agir et elle n’avait pas besoin de cette demande, il jouissait déjà de tout son dévouement ; la seule idée qu’il ne soit pas en sécurité lui donnait le tourni. Elle eut du mal à respirer, ainsi pressée contre sa peau, contre son parfum entêtant, contre ses larmes, contre cette terreur de le savoir en danger, contre son envie de tout détruire rien que pour lui, rien que pour ce cœur qu’elle sentait pulser près du sien. “Alors tu n’y retourneras plus” affirma-t-elle d’une voix qui se brisa tant elle aurait voulu y croire. “Tout ce que tu voudras. Je serai là” assura-t-elle plus fermement. Parce que ça, elle pouvait le lui promettre sans jamais faillir à sa parole. Sa tête se mit à tourner, comme étourdie par toute cette violente douceur, et elle finit ainsi par se défaire de lui en portant les mains autour de son visage.

C’est alors qu’elle croisa enfin son regard, et les larmes si fièrement retenues jusqu’à présent lui échappèrent presque aussitôt, roulant le long de ses joues en miroir des siennes. Blessé sans tache de sang, meurtri sans plaie apparente, il avait néanmoins l’air abattu. Ses yeux étaient rougis d’une détresse collée à ses longs cils, les larmes perlant sur un visage qui avait perdu toute son arrogance derrière l’humidité salée de sa peau. Alors qu’elle avait elle aussi perdu contenance, la Serpentard serra davantage les dents en redressant la tête, comme pour au moins garder la dignité que lui imposait son rôle. Il était légitime à pleurer ; elle, pour sa part, se devait de tenir bon. “Je serai toujours là, tu n’as pas besoin de me le demander. Je ferai ce que tu voudras. Tout ce que tu voudras.” Il n’avait probablement pas idée de la profondeur de ces mots. Littéralement, tout : elle aurait tué une seconde fois sans l’ombre d’un doute, mieux, avec toute sa plus féroce volonté. Mais, ce soir, Willow avait besoin d’elle plus fort encore qu’elle avait besoin d’une victime. Pour l’heure, elle devait surtout le porter au plus loin de ces ruines, à l’abri de ce qui l’avait frappé de l’autre côté de sa porte. “Viens-là” lui chuchota-t-elle en nouant ses phalanges entre les siennes pour l’attirer vers son lit. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire tandis qu’ils s’allongeaient sur les draps dans un bruissement de tissu, l’un en face de l’autre. Elle leva alors les doigts vers le col du jeune homme et entreprit de défaire le nœud de sa cravate toujours resserrée autour de son cou. “Tu es rentré chez toi, maintenant. Tout ira bien” lui garantit-elle à nouveau en tirant doucement sur l’extrémité de l’étoffe noire et jaune pour l’extirper du col de sa chemise. Rejetant la cravate un peu plus loin, elle promena quelques secondes le bout de son index sur sa pomme d’Adam ainsi libérée en en suivant la forme saillante avant d’avancer son visage sur l’oreiller qu’ils partageaient, ses yeux admirant chacun de ses traits comme elle l’aurait retrouvé après des années. Elle eut envie de profiter de cette intimité pour lui faire promettre de tout lui raconter, un jour, de ce voyage aux Enfers dont il revenait, de ces démons qu’il avait rencontrés ; au lieu de quoi, elle se tut, égarée quelque part entre sa mâchoire et sa joue, entre son envie de le défendre et son besoin de le réconforter. Elle finit ainsi par glisser ses doigts dans la chevelure décolorée du jeune homme pour l’inviter à enfouir son visage contre elle ; qu’il laisse aller ses larmes en toute tranquillité, qu’elle tente vainement de lui cacher un peu les siennes. Tout en embrassant régulièrement le sommet de son crâne et en caressant docilement sa nuque, elle lui répéta beaucoup de fois, trop de fois, que tout irait bien - comme pour mieux le convaincre, comme pour mieux s’en persuader. Elle avait raté bien des occasions de veiller de près, après tout, Maxton avait rechuté malgré sa surveillance assidue et Finnbjörn était parti sans jamais lui laisser l’occasion de le retenir. Willow représentait cette chance perdue d’être présente, de prouver qu’elle pouvait aimer aussi fort qu’elle savait détester. C’était peut-être impossible, mais elle aurait tout tenté. Absolument tout ce qu’il aurait attendu d’elle.
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