Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Retour en stock du coffret Pokémon Zénith Suprême – ...
Voir le deal

Partagez
 
give your fears to the tides (Maxton & Blue)
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue1925/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyDim 18 Déc - 17:20


Give your fears to the tides
@Maxton E. Sherwin

”Sache que je n’ai toujours pas la moindre envie de passer cette soirée avec toi.” L’avantage d’être jumeaux depuis bientôt dix-huit relevait très certainement de cette franchise effrontée qui ne vexait guère l’autre, bien au contraire. Quoique dure, l’affirmation de Bluebell n’eut pour seul effet que d’attiser le sourire de son frère, paresseusement allongé sur son large lit à baldaquins installé par les soins de Personne, pour l’heure affairé à reprendre quelques derniers détails de la robe qui drapait la Serpentard. Noire comme la nuit. Elle n’avait désiré aucune autre couleur et avait par ailleurs clairement stipulé dans la commande qu’elle n’y souhaitait pas la moindre nuance, rien d’autre qu’une obscurité matte à peine reflétée par le velours. La taille ajustée conférait à la sobriété du vêtement une silhouette plus marquée, de quoi réhausser un visage fort moins enthousiaste. Si elle l’avait déjà répété à trois reprises à Maxton, la brune ne se privait pas de le signaler encore par son expression boudeuse. La robe était belle, de son goût, et Personne se révélait un elfe de maison irréprochable, loyal et soucieux du détail, de ses capacités en couture à son expertise de décoration qui avait rendu à ce dortoir un semblant d’âme noble ; Maxton lui-même n’avait fondamentalement rien de reprochable, en-dehors du flegmatisme de sa posture qui risquait ainsi de froisser l’élégant costume qu’il portait. Seulement, Bluebell n’était pas d’humeur, ou plus. Si elle avait tenu cette ridicule sauterie d’été grâce à un état de choc capable de la maintenir suffisamment sonnée pour ne plus réfléchir, la perspective de devoir passer une soirée complète en compagnie de la seule personne en mesure de cerner ses moindres regards la terrifiait plus que de nécessaire. Elle n’avait de cesse de signaler son ennui, sa langueur, et passait de ce fait le plus clair de son temps à essayer d’occuper son esprit, surtout avec Maxton qui était certainement l’être le plus divertissant de leur génération - mais ce soir, elle n’était pas, elle n’était plus d’humeur. Ce soir, l’école entière célèbrerait une stupide coutume au gré de valses, au gré de sourires, au gré de toutes ces niaiseries qui n’avaient pas leur place dans leur monde d’orgueil, et qui avaient encore moins de sens maintenant que son cavalier était mort. Mais Maxton avait jugé qu’il était indigne de passer une soirée dans une Pensine, à ressasser des mots qu’elle connaissait désormais par cœur, et l’avait de fait contrainte à se trouver une tenue adéquate pour profiter d’une entrevue. Alors, elle espérait seulement que le noir soit suffisamment éloquent pour exprimer ce qu’on lui avait refusé. “J’ose tout de même espérer qu’un jour, tu sauras écouter mes volontés… Peut-être pour les dernières” soupira-t-elle en redressant la petite pierre précieuse de son collier. Elle devina Maxton esquisser une grimace à l’idée de sa mort dans le reflet du miroir devant elle, ce qui lui tira un rictus satisfait. A défaut d’avoir obtenu gain de cause auprès de son frère, elle pouvait encore lui partager un peu de sa mauvaise volonté.

Personne se recula, les yeux admiratifs. Il avait terminé son œuvre que Bluebell jaugea rapidement du regard. “C’est bien” consentit-elle dans une moue évasive. “Tu peux aller préparer les Balcons du Monde, maintenant. Nous y serons d’ici peu.” L’elfe hocha promptement la tête avant de disparaître pour agencer la salle comme le lui avait demandé sa maîtresse. Son zèle aurait presque pu être touchant s’il ne s’agissait pas d’une aussi répugnante créature. “J’ignore toujours si Elisabeth me l’a véritablement offert par seule sympathie, ou s’il ne s’agissait pas plutôt d’un lot de consolation” fit-elle en se retournant pour approcher de son jumeau, toujours étendu sur son lit. Elle prit place à ses côtés, demeurant pour sa part le dos bien droit dans l’entreprise délicate de nouer ses cheveux. Ce ne fut qu’après deux tentatives que Bluebell s’impatienta, préférant sa baguette à ses doigts. Sa chevelure remonta ainsi en un chignon que nouèrent quelques pinces ensorcelées. “Quoiqu’il en soit, je dois reconnaître qu’il est exemplaire. Docile, minutieux, attentif, discret…” Bluebell jeta un regard en biais à son frère qui n’écoutait que d’une oreille distraite son monologue. “Ce qui me fait donc réaliser que Willow avait complètement tort. Tu n’as en définitive rien en commun avec lui” reprit-elle d’une voix feignant l’innocence alors qu’elle rappelait l’insulte du Poufsouffle qui avait comparé l’attitude de Maxton à celle de son elfe. Un nouveau sourire en coin souleva ses lèvres tandis que frère rétorquait de la même insolence. Oui, après dix-huit années de coexistence, les jumeaux n’avaient plus aucune crainte dans leurs répliques, par ailleurs bien plus nombreuses que leurs témoignages d’affection. Dommage cependant que de récents tabous aient brisé cette spontanéité, dommage hélas que tous les sujets ne soient plus aussi légers que lors du temps béni de l’enfance. De fait, Bluebell ne souriait plus du tout en quittant son dortoir en compagnie de son frère, car il n’y avait tout bonnement plus rien d’amusant. Quelques élèves couraient ça et là en prévision du bal qui s’annonçait, lui rappelant à chaque piaillement qu’elle méprisait cette soirée ; à chaque couloir qu’elle avait le sentiment d’étouffer ; à chaque étage qu’elle se perdait un petit peu plus dans le dédale de ses souvenirs. Heureusement, ils parvinrent assez rapidement jusqu’à la salle des Balcons du Monde, où plus personne ne les attendait, où plus aucun signe de vie ne venait parasiter leur singulière procession.

“N’est-il franchement pas louable ?” demanda-t-elle en pénétrant dans la salle. De fait, Personne avait à nouveau mis du sien, faisant apparaître comme elle l’avait requis la terrasse de leur propriété à Brighton et y ajoutant quelques délicates touches personnelles. L’illusion était parfaite, de la vue dégagée qui offrait la mer, ses roulements de vagues berçants et un splendide crépuscule où montait une pleine lune, à l’architecture coloniale de la résidence, dont la pergola vitrée nouée de roses rappelait son très cher gazébo, dont les fauteuils en osier et les plaids disposés dessus n’attendaient qu’à prélasser. Une petite table vitrée proposait également une très belle sélection de vins rouges, comme demandé, ainsi que plusieurs bouchées de mets qui auraient pu être appétissants si tant est que Bluebell eût faim. “Il y fait bon” nota-t-elle dans un murmure en fermant les yeux pour savourer cet air estival parfumé d’embruns. Si elle s’était montrée hautement réticente jusqu’à présent, la vue de ce décor familier où ondulait la mer réveillait de fait de doux souvenirs enfouis et avec eux, des sentiments oubliés. Bluebell s’approcha lentement de la rambarde en pierre pour contempler d’encore plus près la plage qui cernait la propriété. Elle aurait presque voulu s’y jeter pour se baigner, réalisant qu’elle n’avait guère profité de la mer au cours de l’été. Maxton et Elisabeth lui avaient pourtant suggéré à plusieurs reprises d’y prendre retraite ; tentatives qu’elle avait systématiquement essuyées d’un geste dédaigneux de la main. Elle ne voulait alors que son gazébo, le réconfort des vitraux jaunes, la quiétude des marronniers balayés par le vent. A présent que la mer se déroulait sous son regard, il lui semblait pourtant que le roulement des vagues aurait pu chasser le hurlement, ou au contraire le vide de ses pensées. “Merci” souffla-t-elle à l’adresse de son frère qui était apparu à ses côtés pour lui tendre une coupe de vin. “A quoi souhaites-tu que nous trinquions ?” s’enquit-elle en croisant son regard. Elle songea avec un curieux pincement au cœur qu’elle ne lui avait plus trouvé aussi bonne mine depuis longtemps. Il s’agissait de fait d’un excellent constat ; mais son sentiment de dissonance s’en retrouvait accentué. Depuis combien de temps espérait-elle ce visage confiant, cette accalmie dans leurs tragédies, ces circonstances exactes ? Cette dernière année à Poudlard, l’aube d’une vie adulte où ils auraient enfin le choix, ces quelques ultimes mois d’ennui avant des années de gloire ? D’une certaine façon, tout avait changé pour le mieux. Ils avaient grandi, s’étaient perdus, puis retrouvés - Maxton avait lutté contre les pires chimères pour en sortir victorieux - ils avaient renoué avec leur histoire familiale, peut-être chaotique, mais plus limpide et mieux encore, dans un sens, il était possible de considérer que Maxton avait rétabli le déséquilibre en tuant l’unique responsable de leurs tares. Leur mère était aliénée… Mais vivante, noble, garante d’une ascendance que leur éducation avait confirmée. Diable, dans le fond, tout allait pour le mieux, ils étaient exactement là où ils espéraient être dans les terreurs nocturnes de leur enfance. Et pourtant, quelque chose n’allait pas, malgré l’intimité du décor, malgré l’assurance qu’elle lisait dans les prunelles de son frère. Quelque chose clochait, elle en était certaine. Peut-être précisément parce que tout avait changé, vite, trop vite, et qu’elle n’avait jamais pris le temps de ralentir, et que maintenant qu’on lui avait imposé un temps d’arrêt, tous les démons qu’elle avait pensé fuir la rattrapaient de plein fouet. Elle avait expié de nombreux malheurs dans le sang du Poudlard Express, mais il restait encore bien des troubles dans le sang qui pulsait à ses tempes. Elle était certaine que Maxton les devinait, au-delà de la tranquillité de son regard, et c’était sûrement à dessein qu’il avait proposé cette nuit de vin et de quiété. Ils avaient des dernières affaires à traiter, et c’était certainement à celles-ci qu’il convenait de dédier ce premier verre. Alors, sans prononcer un mot, Bluebell leva sa coupe pour la faire résonner contre celle de son jumeau. Et quelque part, ce fut la mer elle-même qu’il lui parut boire.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

give your fears to the tides (Maxton & Blue) K233
Revenir en haut Aller en bas
Vesper L. Corvere

Vesper L. Corvere



À SAVOIR

Arrivé(e) le : 18/05/2020
Parchemins rédigés : 585
Points : 15
Crédit : Tumblr
Année : 6ème année

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Animagus Chat
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Panthère
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue755/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (755/2000)
Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ?
D'autres comptes ?: Aisling

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyJeu 22 Déc - 0:29

Give your fears to the tides




@Bluebell E. Sherwin

Le temps avait filé jusqu’à ce que se dessine la perspective du bal de Noël. Ce n’était pas une échéance qui l’intéressait réellement, aucune envie de s’y rendre, de s’y mêler. Mais Maxton connaissait suffisamment sa sœur pour savoir ce que l’échéance d’une telle manifestation représentait et des tourments intérieurs que cela devait déclencher, même si elle n’en manifesta jamais rien. Elle continua de mener son existence, altière, comme si de rien n’était, ce qui objectivement était bien moins rassurant que si elle avait manifesté une émotion. Avant, elle faisait vivre à son entourage chacun de ses sentiments comme une tempête. Il était bien placé pour le savoir, il s’était si souvent retrouvé dans l’œil du cyclone qu’il n’en avait plus réellement peur. Il ne craignait ses débordements que quand elle décidait de partir en croisade contre lui, faute de pouvoir combattre les ombres qui les entouraient. Les autres batailles ne l’effrayaient guère, tant qu’ils étaient alliés. Voilà pourquoi son comportement était préoccupant. Qu’elle se batte contre lui pour se distraire de sa tristesse ou qu’elle lui demande son aide, il était prêt à tout. Qu’elle se montre mutique, cela démontrait que la situation n’était pas normale et qu’il était de son devoir de s’en inquiéter. Voilà pourquoi à une semaine de l’échéance, à un dîner, il la prévint qu’il la kidnappait le soir du bal pour une soirée entre eux, loin de la médiocrité ambiante. Si elle devait s’effondrer ce soir là, autant qu’il puisse être présent pour recoller les morceaux.

Evidemment, elle refusa. Si elle n’avait pas montré de vulnérabilité jusqu’ici, ce n’était pas pour lui donner raison en acceptant son offre avec trop d’empressement. Il s’y attendait tellement qu’il ne sourcilla même pas et se contenta de lui rappeler la date avec flegme. Elle s’opposerait jusqu’à la dernière seconde, mais elle n’aurait pas le cœur de lui poser un lapin. Depuis leur flamboyante dispute de cet été, elle s’opposait à lui parfois, mais n’allait jamais jusqu’au bout de son idée, comme si elle craignait qu’il ne se lasse et disparaisse. C’était stupide. Il avait manifesté sa déception, mais il lui avait dit sur le moment même qu’il lui pardonnerait et c’était effectivement le cas. Il y avait toujours eu une différence entre ses colères, bien réelles, et l’hypothèse qu’il l’abandonne un jour, impossible. Il avait dû mal à saisir qu’elle puisse ne pas le comprendre.

Le jour fatidique était arrivé et il lui avait fait l’honneur de se mettre sur son 31. Allongé sur son lit, il attendait qu’elle daigne terminer de se préparer, entre amusement et désespoir de voir à quel point arranger sa robe pouvait prendre un temps infini alors qu’elle aurait été jolie dans n’importe quoi. Il posa une main sur son cœur à ses mots, mimant une douleur exagérée

- Tu me blesses, ma chère.

Elle lui lança un regard peu amène et il continua de surjouer la tristesse, comme si cela allait avoir pour effet magique de la dérider.

- Mais ne dit-on pas que l’on n’est jamais mieux trahi que par les siens ?

Elle ne renchérit pas immédiatement perdue dans sa lancée, déblatérant sur ses volontés. La première partie de la phrase ne lui fit strictement ni chaud, ni froid. Il passait sa vie à se plier à ses désirs et, petite princesse, elle se plaignait encore dans les rares hypothèses où ce n’était pas le cas. La seconde le fit se redresser plus vivement. Il l’observa, grimace sur les lèvres et regard noir. Elle savait que sa mort était son épouvantard. Elle savait que le suicide de Finn était une plaie béante pour chacun d’eux, d’une façon différente. Une seconde, la peur lui serra le ventre. Est-ce qu’elle aurait été capable de le laisser, comme le Gryffondor l’avait fait avec Erin ? Il supposait que non. Non, viscéralement, il pensait que non. Mais quand elle instillait une seconde de doute en lui, comme cela, il avait envie de l’étrangler.

- Ce n’était pas drôle.

Il avait marmonné cela à voix basse, elle avait arqué un sourcil triomphant. Elle le rejoignit, royale, attachant ses cheveux avec grâce, tandis qu’il se complaisait dans un silence contrarié. Sa mort était source de terreur. En fait, il n’arrivait pas à imaginer lui survivre. A sa question, il soupira

- Par sympathie. Elle te considère comme sa fille.

Il se garda de mêler son cas à cette conversation. Il ne savait pas comment Elisabeth le considérait. Il avait souvent le sentiment qu’elle était plus douce, plus compréhensive, plus intéressée par Bluebell que par lui. Il était heureux de savoir qu’une autre personne que lui se soucie de sa jumelle. Il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une forme d’aigreur d’être là encore traité comme un adulte quand elle était chérie comme une enfant. Parfois, il aurait bien aimé avoir son statut. Il ricana aux mots de sa jumelle, se promettant tout de même d’éliminer un jour cet abruti de Willow et se leva pour donner le départ vers le balcon du monde

- Je ne ressemble pas à ton elfe de maison, donc. Trop aimable. Tu penses vraiment que tes piques vont me vexer ?

Petite peste à la langue acérée. Visiblement, elle allait lui faire payer au centuple les quelques heures en sa compagnie. Le Balcon du monde avait pris le décor de leur résidence secondaire de Brighton. Maxton aimait cet endroit, il le trouvait apaisant, comme à chaque fois qu’il voyait la mer. Il avait espéré que cet endroit lui fasse le même effet, mais elle se contenta d’un air mélancolique pour s’accouder à la rambarde de pierre. Maxton l’observa dans sa robe de soirée dans ce décor si familier. Elle était à sa place dans leur maison, elle détonnait dans le décor. Il attrapa deux verres sur la table installée par Personne – cet elfe était effectivement bien utile – et s’installa près de sa sœur tout en lui proposant du vin dans un geste silencieux. A sa question de savoir à qui trinquer, il la laissa d’abord heurter doucement son verre contre le sien silencieusement, à célébrer des idées connues d’elle seule, puis il leva à nouveau la coupe vers elle et lui lança avec une pointe d’ironie

- Au plaisir de passer cette soirée ensemble. Je sais que tu en rêvais.

Après cette semaine à lui répéter comme une foutue ritournelle qu’elle n’avait pas envie d’être là, c’était un juste retour des choses que de se moquer d’elle en choisissant précisément cette raison pour boire à leur santé. Il savait qu’elle ne goûterait pas à son humour, son regard entre jugement, dédain et mépris lui confirma qu’il avait toutes ses chances que son prochain verre soit dédié à Personne, seul être qui avait le bon goût de lui obéir dans ce bas monde. Elle esquissa un geste puis ramena le breuvage à ses lèvres, avalant une gorgée de vin dans un mouvement de défi qui le fit sourire. Tant qu’elle avait envie de le rendre fou, ils retrouvaient tant bien que mal une part de normalité. Il se concentra lui-même sur son verre, sirotant sa boisson, les yeux perdus sur l’horizon dans un silence confortable. La gestion des silences était l’un des meilleurs moyens de tester la profondeur d’une relation. Tant qu’il était teinté de gêne, le lien n’était pas assez fort. Quand cela devenait accessoire, alors c’était seulement là que l’on pouvait se considérer comme proche. Il aurait pu rester ainsi longtemps. Cet été, il l’avait laissée mener les conversations. Mais ce soir était différent. Voilà pourquoi il finit par briser leur bulle

- Un gallion pour tes pensées.

Elle ouvrit la bouche avec un air bien trop décidé pour qu’il ne s’échappe autre chose qu’une répartie cinglante de ses lèvres, si bien qu’il secoua la tête pour l’arrêter et clarifia

- Tes vraies pensées, celles qui font que tu te sens seule quand nous sommes deux.

Il n’y avait pas qu’elle en réalité. Quand elle s’enfermait dans son monde en l’excluant, il avait aussi des accès de solitude. Mais en ce moment, il les gérait mieux qu’elle.


lumos maxima
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue1925/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyMer 28 Déc - 20:23


Give your fears to the tides
Cette nuit n’était pas la bonne. L’hiver rugissait au-dehors et à l’intérieur, une ambiance toute aussi sinistre soufflait sur les couloirs. Probablement parce que tous les élèves, pour une obscure raison, prenaient plaisir à piailler leur enthousiasme, comme si cette soirée en valait la peine. C’était dramatique, aussi bien en vertu du pathétisme de ces individus capables de s’émerveiller d’un événement mondain si banal qu’en raison du contraste saisissant entre les aspirations de Bluebell et celles des autres. La Serpentard ne voulait qu’une soirée silencieuse avant le tumulte de son avenir ; les vermines ne voulaient qu’une soirée tumultueuse avant le silence du leur. Maxton pensait probablement comme elle, sans pour autant envisager le calme de la même façon. Bluebell aurait volontiers passé la nuit la tête dans une pensine, Maxton préférait une sauterie à huis clos. Son engouement était surprenant, dans la mesure où le Gryffondor n’avait jamais été connu pour sa gaieté, et encore moins pour ses accès d’affection. Il souligna à ce sujet qu’Elisabeth la considérait comme sa fille et n’avait de fait agi que par pure sympathie en lui offrant Personne l’été dernier, ce à quoi Bluebell arqua un sourcil de scepticisme. Une telle attitude ne ressemblait pas à Elisabeth, et une telle opinion ressemblait encore moins à Maxton. “Sauf que je ne suis pas sa fille” rétorqua-t-elle en croisant le regard de son jumeau. La lueur qu’elle y devina fit office de réponse. Il le savait bien, naturellement, il ressentait lui aussi ce singulier mélange de gratitude et de défiance envers leur famille adoptive. Ils ne pouvaient avoir pleinement confiance qu’en l’un et l’autre et n’avaient en définitive aucun autre repère affectif. Oh, ils avaient bien tenté de repousser les limites bornées qu’ils s’étaient ainsi imposées, mais il fallait en voir le résultat… En conséquence, Bluebell se demandait sérieusement comment son frère pouvait avoir envie d’organiser une petite soirée entre eux quand celle-ci ne miroiterait que plus férocement encore la solitude dans laquelle ils baignaient. Si cette dernière ne l’avait jamais dérangée, ce soir, elle reluisait fadement, laissant sur son visage une pâleur que Maxton eut la gentillesse d’ignorer.

La nuit s’était levée. Les chandeliers disposés ça et là, flottant au-dessus du balcon diffusaient une lueur tamisée, laissant les chimères danser avec la pénombre environnante. Le vin était doux, l’air marin, familier. La jeune fille laissa de longues secondes rouler parmi les vagues, détendant ses épaules qui s’affaissèrent de plaisir. “Au plaisir de passer cette soirée ensemble. Je sais que tu en rêvais” ironisa Maxton avec qui elle venait de trinquer. S’abstenant de répondre, elle préféra lui jeter un regard en biais fort éloquent avant de siroter à nouveau son breuvage. La compagnie de Maxton était tolérable, l’alcool, bien plus appréciable. Aussi s’approcha-t-elle lentement de la rambarde pour s’y accouder, son regard courant parmi les ondulations en contrebas. Elle se demandait si elle préférait se noyer dans les vagues ou dans le vin quand la voix de Maxton s’éleva à nouveau, lui troquant un gallion contre ses songes. Elle leva les yeux au ciel en signe d’agacement, prête à rétorquer que pour lui répondre, il lui faudrait déjà qu’il lui accorde le temps de penser, quand il secoua la tête pour préciser sa demande. “Tes vraies pensées, celles qui font que tu te sens seule quand nous sommes deux.” A nouveau, les lèvres de Bluebell s’entrouvrirent en vain. Il ne s’agissait désormais plus d’une nouvelle interruption de son frère, mais d’une incapacité à mettre des mots exacts sur un sentiment si diffus. Il avait raison. Elle se sentait seule, et cela ne regardait même pas la solitude qui pesait habituellement sur leur duo. C’était plus insidieux, plus persistant, aussi. Comme une ombre qui suivait ses pas, la ralentissait, la paralysait. Trouve cette chose qui te galvanisera au point que tu seras prête à lui sacrifier ton âme, l’avait-il sermonnée. Un rictus souleva ses commissures dans un mélange de douceur et d’amertume. Facile à dire pour un mort qui n’avait plus rien à chercher. “Je n’arrive pas à croire que le mois de janvier se profile” lança-t-elle alors en toisant l’écume qui se jetait sur le sable. “Dans quelques jours, nous changerons d’année en laissant celle-ci gravée sur sa tombe” poursuivit-elle, agitant nonchalamment le verre entre ses doigts. Le liquide rougeâtre tournoya un instant avant de s’immobiliser sous ses lèvres pour une gorgée qu’elle fit durer, profitant du silence imposé pour étioler une réflexion qui pesait, compacte, dans ses entrailles. “Nous fêterons ensuite nos dix-huit ans, Elisabeth dira que nous devenons adultes alors que nous ignorons presque tout de notre enfance.” Sa voix s’était progressivement décousue en un filet qui captura son regard sur les reflets de la lune à la surface. “Et dans à peine quelques mois, nous quitterons définitivement cette école de malheur pour chasser nos ambitions, comme si nous ne n’avions jamais perdu haleine.” Bluebell tourna son visage pour enfin considérer son frère qui l’écoutait patiemment, le visage penché pour mieux entendre ses aveux qui se dessinaient en filigranes sur le fond des vagues.

En parfait miroir, il avait adopté la même posture, les coudes posés sur la rambarde de pierre et la main retenant son verre du bout des doigts. La Serpentard esquissa un sourire à ce constat. Exactement comme s’ils n’avaient jamais perdu haleine et avançaient encore au même rythme. “Le temps court et j’ai l’impression de m’être arrêtée. Il ne s’agit même plus cette stupide langueur d’été” précisa-t-elle en se redressant. “C’est plutôt comme si nous avions grandi trop vite. Nous sommes déjà deux meurtriers, deux solitaires, deux orphelins” énonça-t-elle dans un haussement d’épaules, une moue désabusée sur les lèvres. “Je suis lasse de toute cette précipitation, Maxton. Je suis fatiguée de me ruer en vain, de nous perdre de vue, et de perdre tout court.” Tout comme elle méprisait cet état d’inertie dans lequel elle était enlisée. Portant son verre à ses lèvres, Bluebell glissa son regard sur la silhouette de son frère à ses côtés, une lueur distraite brillant dans ses prunelles en gage de l’opacité de ses songes. “Est-ce que tout cela fait sens, au moins ?” s’enquit-elle avant de ravaler sa langue d’une longue gorgée de vin. Le verre à nouveau vide, elle le tendit à son frère qui demeurait à proximité des bouteilles. Il lui servit une généreuse dose, comme s’il s’agissait de sa manière d’acquiescer, de confirmer qu’il comprenait parfaitement, qu’il débordait lui aussi, reclus dans un espace trop étroit pour l’étendue de ses craintes et de ses rêves, avant de lui rendre sa coupe où Bluebell se réfugia à nouveau. L’histoire se répétait sans cesse ; les trahisons, les abandons, mais aussi les soirées dont elle ne voulait pas et où elle finissait irrémédiablement à se consoler d’un breuvage allégeant et d’une présence indulgente. Les dieux étaient cruels, mais ils avaient eu la bonté de lui donner Maxton. Souvent agaçant, parfois divertissant, toujours compréhensif. Beaucoup estimaient que l’intelligence de son frère résidait dans ses capacités de raisonnement, et il est vrai qu’il était vif d’esprit ; mais ce faisant, ils omettaient sa propension à tout entendre. Peut-être parce que cette aptitude lui était toute entièrement dédiée. De fait, il avait accepté de comprendre son replis sur elle-même cet été, il avait deviné les contours des réflexions qui l’avaient poussée au meurtre, il avait même réussi à entrevoir les mécanismes qui l’avaient insidieusement poussée à la fuir deux ans plus tôt. Ses yeux n’étaient pas seulement beaux de leur profondeur océanique ; ils étaient merveilleux d’empathie dans de rares moments privilégiés où l’humanité leur était consentie. Rien que pour elle. Et finalement, ce n’était pas dans la mer ou dans le vin que Bluebell pourrait se noyer ; c’était dans ce regard-là, qui renvoyait exactement ce qu’elle attendait, mieux, ce qu’elle avait peiné à décrire. Ce reflet de la même âme ravagée qui ignorait comment se reconstruire.
code by EXORDIUM.

Revenir en haut Aller en bas
Vesper L. Corvere

Vesper L. Corvere



À SAVOIR

Arrivé(e) le : 18/05/2020
Parchemins rédigés : 585
Points : 15
Crédit : Tumblr
Année : 6ème année

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Animagus Chat
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Panthère
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue755/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (755/2000)
Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ?
D'autres comptes ?: Aisling

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyMer 25 Jan - 23:10

Give your fears to the tides




@Bluebell E. Sherwin

A sa remarque sur Elisabeth, il vit que sa sœur tiquait, étonnée par sa réponse. Lui-même ne savait pas dire pourquoi il lui avait répondu. Même s’il avait pris garde à rester dans une forme de neutralité, Maxton savait que sa sœur entendait les dissonances les plus minimes dans ses discours, tout comme il entendait les siennes. Ces pointes de jalousie, elle n’en avait pas connaissance, il ne lui aurait jamais volontairement dit quelque chose qui lui aurait fait de la peine ou qui aurait pu égratigner l’image qu’elle avait de lui. Pourtant, il était curieux de savoir ce qu’elle en pensait. C’était une interrogation malsaine et donc par définition, c’était la plus intéressante. Lui aurait-il donné le fond de sa pensée pour ne pas lui mentir si elle l’avait questionné frontalement ? Le choix ne se posa pas, elle se contenta d’un regard lourd de sens. Depuis leurs disputes des années passées, elle se méfiait de ses interrogations et de leurs conséquences. Ils y avaient perdu une forme de spontanéité.

Leur intégration dans leur famille adoptive n’était pas un sujet dans le sens où ils n’en avaient jamais parlé. Pourtant, c’était une problématique récurrente, encore plus depuis qu’ils avaient retrouvé leurs géniteurs. Il était simple de passer sous silence le sentiment d’être dans une famille sans en faire réellement partie, la conscience désagréable d’avoir besoin d’eux tout en s’en méfiant mais il était impossible d’oublier que Wendell avait donné un coup de main pour se débarrasser du corps de leur père et qu’ils savaient qu’Elisabeth avait été une amie de leur mère. Il n’était pas ingrat, il éprouvait de la gratitude à leur égard. Mais il y avait aussi des points de colère sourde, une aigreur qui augmentait de manière étonnante ces dernières années. Est-ce qu’il était injuste ? Ou est-ce qu’il était le plus réaliste de leur duo ? Il chassa cette pensée de son esprit. De toute façon, seul comptait le but et grâce aux Sherwin, ils auraient assez d’argent et d’influence pour réaliser leurs désirs. Le reste n’importait pas.

- Je n’ai pas dit que tu étais sa fille.

Il n’alla pas plus loin dans son raisonnement, cette simple conclusion se suffisant à elle-même. Bluebell en tira la même conclusion puisqu’elle abandonna sa résistance futile pour échapper à cette soirée et finit par le suivre jusqu’au balcon du monde. Preuve que son humeur restait maussade même si elle sembla heureuse de retrouver un décor familier, elle ne se rebiffa pas quand il trinqua d’un ton moqueur pour préférer ingurgiter un verre d’alcool. Le ton de la soirée était donné, donc. Elle allait rechercher son salut dans l’ivresse et il n’était pas assez fou pour l’en empêcher. Il l’avait entraînée jusqu’ici, il ne pouvait pas avoir la main sur son entière soirée sans qu’elle se rebelle. Puis, il savait choisir ses batailles, la discussion qui s’annonçait en était une bien plus intéressante qu’une simple question de boisson.

Sa première question jeta un froid. Elle était trop précise, trop franche pour une nuit feutrée à siroter des verres. Mais comme sa sœur venait de le dire à demi mots, il ressentait une forme d’urgence avant que cette nouvelle année ne se termine. Poudlard avait ses défauts, nombreux, mais c’était aussi une ambiance pour le moins protégée. S’il ne la remettait pas sur pieds avant qu’ils ne quittent cet endroit, il aurait mille fois plus de mal à l’aider. Alors il fallait agir maintenant quitte à prendre moins de pincettes que ce que la situation aurait mérité. Il l’écouta en silence, essayant de trouver le fil conducteur de ses propos mélancoliques. Il n’aurait jamais cru être l’optimiste de leur duo. Pourtant, ce n’était pas si fou, il avait l’habitude de devenir ce dont elle avait besoin.

- Je pense que cela a fait sens un temps.

Son verre à nouveau rempli dans la main, sa jumelle le dévisagea, silencieuse. C’était un signe encourageant, qu’elle l’écoute. Tant qu’il avait son attention, peut-être qu’elle retiendrait quelque chose de ce qu’il disait.

- Je pense que cela ne fut plus entièrement sens aujourd’hui. Peut-être que nous avons grandi trop vite, peut-être que nous n’avons même pas pris le temps d’être enfants, je n’en sais rien. Je sais seulement que nous avons survécu à tout et que tu as passé le temps nécessaire à pleurer une personne qui comptait pour toi, mais maintenant, il faut avancer. Tu ne vas pas rester coincée pour quelqu’un qui n’a pas eu la décence de rester. Ca suffit de traiter Finnbjörn en héros trop tôt disparu, il a agi égoïstement et il continue à travers ses souvenirs. Tu ne vas pas rester coincée parce que nous valons mieux que ça.

Son ton presque cajoleur du début avait évolué pour se raffermir, avant de devenir franchement déterminé. Il n’allait pas la regarder se languir pour un mort éternellement. Non, il n’allait pas regarder Finnbjörn la tuer à petit feu parce que lui n’avait pas eu le courage de vivre. Il avait vu ce que valait une existence à moitié dans les limbes, leur mère avait ce penchant dans sa multitude de pathologies. Est-ce qu’ils étaient voués à leur ressembler ? Lui à leur père et à ses accès de violence, elle à leur mère et à ses accès de langueur ? Dieu que ces perspectives étaient terrifiantes.

- Puisque tu penses que nous avons grandi trop vite, tu pourrais profiter de cette dernière année pour juste vivre ta vie avec plus de légèreté ? Ce n’est pas une offense faite à Finn de vouloir vivre des expériences positives. Tu as le droit d’être heureuse.

Elle ne répondit rien sur l’instant, méditant ses paroles et grappillant quelques secondes en buvant son verre de vin.


lumos maxima
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue1925/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyDim 29 Jan - 13:02


Give your fears to the tides
Les vagues allaient et venaient dans une ondulation envoutante. Bluebell se demandait si elle pouvait passer cette soirée dont elle ne voulait pas ainsi retenue contre la rambarde de pierre, à observer ces mouvements jusqu’à ce qu’il soit l’heure de retourner au froid de son dortoir, quand son jumeau l’interrogea sur ses songes. Oh, elle aurait pu répondre qu’elle envisageait de se noyer dans la mer en contrebas, pour ne plus entendre tous ses cauchemars parasites, pour ne plus sentir l’engourdissement de ses membres, pour ne plus sentir son cœur alors qu’il se compresserait dans les ténèbres ; mais dans le fond, le problème était tout autre. Il ne s’agissait pas que de l’envie de couler parmi les flots. Un regard résigné à la pensée qu’elle avait vraiment perdu son temps cet été, qu’elle aurait bien mieux fait d’accepter cette escapade à Brighton pour se laisser flotter chaque matin sur ces eaux, et elle accepta finalement de chercher des mots à un état qui s’en passerait volontiers. Comment justifier une langueur qu’elle ressentait jusque dans ses réflexions au ralenti, oh mais, comment mettre des mots sur une impression générale d’être en décalage, d’avoir manqué le coche ? Elle était déphasée, et il ne s’agissait pas que de ce château de malheur. Elle n’était certainement pas à sa place à Poudlard, mais elle avait surtout la sensation qu’elle ne l’avait jamais été nulle part. Peut-être qu’à force de s’être empressée toute sa jeune vie, elle avait fini par perdre de vue sa direction pour finalement se retrouver perdue au milieu d’un océan furieux. Sans force pour continuer à aller de l’avant, sans repère pour comprendre d’où elle venait. Et toute cette étendue d’eau sans horizon était terriblement effrayante… Oui, résolument, elle aurait préféré enjamber les pierres qui la séparaient du récif et chavirer pour de vrai parmi les houles. Elle était certaine que les remous de l’eau seraient plus doux sur sa peau que ses questionnements sans sens, rêches, rugueux. A défaut, elle avait le vin, dont les effluves avaient ce quelque chose de câlin qui manquait à sa langue, de plus en plus asséchée par ses confidences. Aussi couvrit-elle quelques silences de gorgées salvatrices qui semblèrent délier davantage ses propos. Bluebell finit par admettre tout à fait ce qui lui pesait, sans la garantie cependant d’avoir été claire - après tout, elle n’avait jamais vraiment cherché à décrire ce qu’elle ressentait, se contentant de vivre (certes à moitié) cet état. Ce ne fut qu’après quelques déclarations à tâtons qu’elle se décida à retrouver les prunelles de son frère à ses côtés, se défaisant des vagues en face d’eux pour retrouver la mer qui brillait dans ses iris. Elle avait toujours considéré que l’eau était son élément. Certains brûlaient comme le feu, d’autres s’emportaient comme l’air. Maxton berçait comme l’eau, tourbillonnait comme l’eau, glaçait comme l’eau. Il en avait chaque facette, de sa douceur consolatrice, originelle, à sa menace mortelle. Il pouvait étancher, comme il pouvait étouffer. C’était probablement l’élément le plus puissant et il en embrassait l’intelligence jusque dans les tréfonds malicieux de son regard bleuté. Ils étaient jumeaux, mais ils ne partageaient cependant pas la même nuance marine ; et Bluebell se plaisait ainsi à croire que même en étant deux, Maxton demeurait unique, spécial, exceptionnel. Une source intarissable de joie, de soutien, de violence où elle pourrait se noyer - et c’était finalement là, et rien que là qu’elle aurait voulu se jeter. Il n’y avait que pour ces rétines qu’elle serait morte et elle en était venue à cette curieuse conclusion, peut-être ballotée par les glissements de l’eau, probablement cahotée par le vin, quand Maxton reprit enfin la parole. “Je pense que cela a fait sens un temps” chuchota-t-il tranquillement. Bluebell pencha le visage d’intérêt. Pourquoi parler au passé quand elle venait clairement de s’exprimer au présent ? C’était ce qu’elle ressentait ce soir et par tous les dieux, elle aurait même donné cher pour revenir en arrière et y trouver cette stabilité, cette affirmation perdues parmi la pâleur de son visage. Mais Maxton était intelligent, il l’avait parfaitement compris, peut-être même l’avait-il saisi à ses seules expressions, n’ayant guère besoin de l’écouter s’expliquer pour percevoir cette exécrable fragilité.

Et de fait, il poursuivit son analyse en précisant sa pensée, sous le regard muet de Bluebell qui préférait à la difficulté de l’exercice précédent la rondeur de la voix de Maxton et du vin dans la coupe de cristal entre ses doigts. “Je pense que cela ne fait plus entièrement sens aujourd’hui. Peut-être que nous avons grandi trop vite, peut-être que nous n’avons même pas pris le temps d’être enfants, je n’en sais rien. Je sais seulement que nous avons survécu à tout et que tu as passé le temps nécessaire à pleurer une personne qui comptait pour toi, mais maintenant, il faut avancer.” Bluebell arqua un sourcil avant de mordre ses joues. Elle étouffa le goût du sang d’une énième gorgée tannine, laissant l’alcool se fondre à son âpreté qui lui fit détourner le regard le temps de reprendre contenance. “Tu ne vas pas rester coincée pour quelqu’un qui n’a pas eu la décence de rester.” Mais comment reprendre contenance quand il s’acharnait à aborder ce sujet qu’elle avait soigneusement tenté d’éviter, mieux, qu’elle avait l’intention de confronter toute seule armée d’une pensine et de fioles d’argent ? C’était sa propre bataille et ce balcon avait davantage des airs de refuge. Elle ne voulait pas parler de cette insidieuse guerre contre elle-même ici… Aussi suppliait-elle son frère du regard de se taire, en vain. On ne demandait certainement pas à la mer de cesser d’avancer, et le Gryffondor ne comptait probablement pas s’arrêter de la pousser vers le rivage, qu’importe qu’elle préfère sa noyade à sa survie. “Ça suffit de traiter Finnbjörn en héros trop tôt disparu, il a agi égoïstement et il continue à travers ses souvenirs. Tu ne vas pas rester coincée parce que nous valons mieux que ça.” Bluebell se mordit à nouveau les joues - à n’en pas douter un aphte se manifesterait le lendemain - si bien que même le vin ne lui suffisait plus à emplir sa bouche ainsi serrée d’embarras. Elle ne pouvait plus soutenir le regard pourtant consolateur de son frère, lui préférant la vue bercée de noir. Le crépuscule était calme et c’était à cela qu’elle aspirait ; pas à cette vérité si juste, si nécessaire, si parlante. “Mais…” Mais rien ne vint. Qu’y avait-il à répliquer à quelqu’un qui venait d’énoncer la seule réalité ? Il avait agi égoïstement, elle ne pouvait pas rester coincée, car ils valaient amplement mieux que cette léthargie. Mais elle n’en avait pas envie ! Voilà donc - elle ne voulait pas valoir mieux, oh non, elle ne voulait pas tout court, rien du tout, elle ne voulait plus. Elle était fatiguée, tellement fatiguée, Maxton - pourquoi ne peux-tu pas entendre que je ne veux plus nager, lutter pour rien, pour que tout le monde parte quand même, pourquoi s’agiter à la surface quand on finit toujours par être attirés par les profondeurs qui s’acharnent à nous faire couler ? A chaque bouffée d’oxygène, on les tirait vers le bas, et ce depuis le début. Bien sûr qu’ils valaient mieux. Mais il y avait une forme de résignation, à présent : valoir mieux ne faisait pas tout et en l’occurrence, qu’importe leur dignité, ils essuyaient échec après échec, chute après chute. Non, Bluebell ne voulait plus, en tous cas ce soir, espérer autre chose. Le regard résolu, elle fixait désormais la lune là-haut, dans le ciel presque violet d’un crépuscule sans fin. Il avait raison. Mais elle ne voulait pas de la raison et le vin la confortait dans l’illusion d’une douce folie bien plus rassurante. “Puisque tu penses que nous avons grandi trop vite, tu pourrais profiter de cette dernière année pour juste vivre ta vie avec plus de légèreté ?” suggéra-t-il alors d’une voix plus douce, comme ayant perçu le trouble qu’il venait de lui causer (ou plus exactement, qu’il venait de réveiller car dans le fond, on ne blesse pas par la vérité, on se contente de rappeler la plaie déjà creusée). “Ce n’est pas une offense faite à Finn de vouloir vivre des expériences positives. Tu as le droit d’être heureuse.” Sa voix résonnait d’un sourire qu’elle s’entêtait à ne pas regarder, le visage levé dans le vague. Les embruns soufflèrent dans ses yeux une brise qui humidifia ses cils pourtant joliment remontés de mascara. Elle ferma les paupières une seconde avant de brutalement abaisser son visage, comme elle aurait piqué du nez. Quand elle rouvrit les yeux, ce n’était plus le ciel indigo, mais les vagues pétroles qui s’offraient à son regard.

“Il ne s’agit pas que de lui” chuchota-t-elle alors. Ou bien si, il n’était en vérité question que du défunt ? Elle n’en savait trop rien dans la mesure où elle n’en avait jamais vraiment su grand-chose, se contentant de ressentir sans chercher la moindre explication. C’est que tout ceci était bien vertigineux en vérité et elle en avait plus qu’assez d’avoir peur. Mieux valait regarder autre chose, comme le récif en contrebas qui se jetait contre les pieds de la demeure, plutôt que de toiser cette crainte oppressante. Comme pour faire perdurer cette méditation silencieuse, elle sirota à nouveau son verre avant de le tendre, vide, à son frère. Qu’il la resserve s’il le souhaitait ; pour l’heure, elle avait seulement besoin d’un peu d’espace. Sûrement le comprit-il, car il le lui prit délicatement des doigts avant de s’éloigner près du présentoir où les attendait encore un nombre indécent de belles bouteilles. Passant ses mains sur sa nuque, ses ongles chatouillèrent la racine de ses cheveux remontés une seconde avant qu’elle ne daigne enfin reprendre la parole. “Il m’a lui-même demandé de ne pas perdre du temps à m’apitoyer sur son sort” reprit-elle finalement alors que Maxton approchait à nouveau derrière elle. “Et je sais qu’il le pensait. Tu le penses égoïste et peut-être l’a-t-il été, mais je t’assure qu’il ne voulait pas que je reste coincée de la sorte, au contraire, il m’a priée d’aller de l’avant. Non, il ne s’agit vraiment pas que de lui” répéta-t-elle dans un souffle avant d’enfin relever l’échine. Elle tourna son visage vers Maxton qui lui avait effectivement à nouveau rempli son verre. Il savait que ce n’était pas raisonnable ; il savait toujours tout, de toute manière, si bien qu’il savait que c’était nécessaire. Il n’avançait pas au même rythme qu’elle, naturellement, il faisait toujours preuve de réticence avec l’alcool et elle ne le lui aurait jamais reproché, au contraire. Le voir prendre son temps et résister malgré sa propre impétuosité était infiniment rassurant. Il allait mieux, et Bluebell ressentit à ce constat une franche culpabilité. Ne pouvait-elle pas partager cet entrain ? Qu’est-ce qui n’allait pas, chez elle, pour ainsi se morfondre depuis des mois ? Ce n’était pas que la mort de cet égoïste qu’elle adulait tant. C’était un deuil plus général, plus massif. “Tu dis que j’ai le droit d’être heureuse, mais comment faire, au juste, quand tout le monde s’en va, tout le temps, quand on s’acharne dans cette course au bonheur et que de nouveaux obstacles nous interceptent systématiquement ? Je ne veux pas être coincée ; j’ai seulement l’impression de ne pas en avoir le choix. Quelle légèreté nous reste-t-il, nous qui n’avons même pas vraiment eu d’enfance ? Et quelles expériences positives, quand nous n’avons connu que des drames ?” Elle haussa des épaules. Tout ceci n’avait en définitive aucun sens, tout n’était qu’absurdité et elle était lasse d’essayer de justifier ce qui n’avait aucune logique. Le destin tranchait, alors pourquoi s’embêter à en analyser les rouages hasardeux ? “Nous ne serons jamais normaux, ne serait-ce que du fait de nos parents. Il est donc inutile d’attendre un avenir qui ne le sera de toute évidence jamais” marmonna-t-elle. On la suppliait de trouver un but, un motif d’être galvanisée ; on l’implorait d’être heureuse, mais ne voyaient-ils pas tous qu’elle n’avait pas la chance de raisonner de la sorte ? Elle finit par attraper le verre de vin que lui avait préparé Maxton pour réchauffer à nouveau son palais avant d’esquisser un rictus, quelque part entre de la défiance et de l’amusement. “Et maintenant, j’exige mon gallion dûment mérité” répliqua-t-elle en tendant sa paume vers son frère. Il avait voulu qu’elle se confie, elle venait de le faire ; ce n’était peut-être pas clair mais enfin, elle avait fait de son mieux. Et toutes ces pensées éparses, disséminées entre les vagues et la brise estivale, entre la lune et le vin, valaient bien cette fragile valeur monétaire, la parole d’un frère qui une fois de plus, venait à sa rescousse quand il lui semblait pourtant n’avoir plus aucun espoir.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

give your fears to the tides (Maxton & Blue) K233
Revenir en haut Aller en bas
Vesper L. Corvere

Vesper L. Corvere



À SAVOIR

Arrivé(e) le : 18/05/2020
Parchemins rédigés : 585
Points : 15
Crédit : Tumblr
Année : 6ème année

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Animagus Chat
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Panthère
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue755/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (755/2000)
Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ?
D'autres comptes ?: Aisling

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptySam 4 Fév - 23:14

Give your fears to the tides




@Bluebell E. Sherwin

Cela ne lui ressemblait pas d’écouter religieusement ses discours. Que Maxton ait tort ou raison, Bluebell n’était qu’impatience, émotions, mouvement. Elle était en capacité de lui accorder toute son écoute, elle l’avait fait lors de cette soirée sur la balancelle, mais cela n’avait pas été sans effort de sa part. Elle muselait sa personnalité et cessait de ponctuer ses propos que quand elle estimait qu’il était malheureux et qu’il avait besoin d’une oreille attentive. Pourtant, ce n’était pas la configuration de ce soir, alors elle aurait dû trépigner, le couper pour exprimer assentiment ou désaccord, mais exprimer quelque chose. Là, elle prenait note de ce qu’il disait, son visage ne lui offrant que peu de prises pour savoir ce qu’elle en pensait. Cette langueur qui s’était emparée d’elle depuis des mois était si déconcertante. Elle s’installait jusque dans ses traits, arrivant à brouiller ses mimiques qu’il connaissait pourtant par cœur. Tellement qu’il se disait souvent qu’il connaissait mieux ses expressions à elle que les siennes. Enfin, presque quand il ne s’y attendait plus, elle finit par élever une vague protestation. Ce n’était pas appuyé comme dans le passé, ni combattif, mais c’était un premier pas. Elle médita ses mots, puis finit lâcher qu’il n’y avait pas que Finnbjörn, ce qui eut le don de lui faire arquer un sourcil d’un air peu convaincu

- S’il ne s’agit pas que de lui, pourquoi est-ce ainsi depuis qu’il est parti ? S’il ne s’agit pas de lui, de quoi s’agit-il ?

Avant, elle n’avait pas l’air d’aller mal. Peut-être que c’était le cas pourtant et qu’il avait loupé ça. Une pointe de culpabilité le traversa. Il n’aimait pas l’idée de n’avoir rien vu. Il y eut aussi une once de curiosité, presque d’espoir malsain. S’il n’y avait pas que Finn, est-ce qu’elle aussi luttait pour retrouver son équilibre ? Il détestait l’idée d’être le seul. Si elle lui avait avoué des tourments, il aurait mis des mots sur les siens en réponse, encouragé de voir qu’elle aurait pu le comprendre. Elle ne lui avait jamais dit qu’il l’avait déçu avec l’Exmalum l’an dernier. Elle ne lui avait même pas fait sentir, dans toute sa mansuétude. Mais lui était persuadé d’avoir failli et égratigné l’image qu’elle avait de lui. Sous aucun prétexte il n’aurait admis une nouvelle faiblesse si elle n’était pas la première à passer aux aveux. Mais elle commença par essayer de défendre le norvégien et il dut faire appel à toute sa maîtrise pour ne pas lever les yeux au ciel. Ce n’était pas elle qui observait la moitié de son âme s’étioler, si les rôles avaient été inversés, elle n’aurait jamais cherché à minimiser sa responsabilité

- Oh arrête, il te prie d’aller de l’avant dans des souvenirs qui te rattachent au passé et que tu peux rejouer en boucle jusqu’à les préférer au présent ! Tu es trop intelligente pour ne pas voir l’ambivalence.

Il se glissa derrière Bluebell et lui resservit un verre sans commenter sa consommation du soir. Elle buvait trop vite, mais elle le savait et il n’était pas son père. Lui était plus prudent, buvant à gorgées mesurées. Il en faudrait bien un plus sobre que l’autre pour vérifier leur retour.

- Il a choisi de nous laisser, ne t’attends pas à de la clémence de ma part.

Pour la première fois depuis son décès, il avait choisi de s’inclure dans la formulation. Il avait perdu un ami. Pire, il avait cru réussir à l’aider au moins un peu et c’était tout l’inverse. Est-ce que s’il avait renié la promesse qu’il lui avait faite et qu’il avait couru parler de son malaise à leur ancien directeur, son grand-père, est-ce qu’il serait toujours là ? Est-ce que si au lieu de la dévorer des yeux il avait parlé à Erin, est-ce qu’elle aurait été en mesure d’infléchir la situation ? Il ne ferait jamais l’offense à sa sœur de comparer leur chagrin. Mais il n’allait pas se faire l’offense à lui-même de dire qu’il n’y avait rien.

Il observa silencieusement sa sœur, ses cils interminables qui bordaient ses grands yeux bleus, ses prunelles fuyantes qu’elle marmonnait ce qu’elle pensait être une vérité désagréable. A dire vrai, elle n’avait pas entièrement tort, mais pas dans le sens qu’elle pensait. Il n’était que partiellement d’accord avec elle, il était trop tard pour être normal pour lui, personne ne tuait son géniteur pour prétendre à une vie faite de normalité ensuite. Mais pour elle, ce n’était pas encore trop tard. Elle était moins abîmée que lui, ou en tout cas elle était plus résiliente. Il y avait veillé et il ne supportait pas d’entendre que tout était foutu pour elle aussi. C’était un tel constat d’échec pour lui qui y avait déployé tant d’efforts. Mais elle n’aurait pas supporté d’entendre qu’ils avaient cessé d’évoluer de la même façon, à la même vitesse. S’il lui avait dit le fond de sa pensée, elle n’aurait pas entendu qu’il fondait ses espoirs sur elle, elle se serait focalisée sur son sort à lui. Il était ambivalent à ce sujet. Parfois, il avait envie de lui dire tout ce qu’il avait sur le cœur. Les pensées noires qui prenaient le pas sur les nuances de gris quand il n’y prêtait pas garde, les émotions négatives et envahissantes qui venaient comme par bouffées quand une contrariété trop forte lui rappelait qu’il n’arrivait plus à modeler le monde à son image. Plus précisément, il aurait voulu qu’elle le remarque, elle, qu’elle crève l’abcès en premier. Puis l’instinct de protection le dessus et il la maintenait à distance de ce qu’il supposait nocif pour elle.

- On peut encore essayer, Blue.

D'être normaux, d'être heureux. Ils pouvaient encore tout essayer. Si pour la tirer vers le haut, il devait s’inclure dans une bataille qu’il savait perdue d’avance le concernant, il s’en moquait. Un mensonge de plus ou de moins dans sa vie, il n’irait pas plus rapidement en enfer pour cela. Il ne sauverait pas non plus sa peau pour une vérité de plus. Il n’y avait que la finalité qui comptait. Les iris de sa jumelle remontèrent vers lui, le détaillant. Il y avait du scepticisme en elle, il le sentait. Il faisait écho au sien. Mais quand elle le regardait, il voyait toujours cette étincelle de confiance aveugle, la même que dans leur enfance. Il l’avait entraînée dans bien des mauvais plans en jouant sur cet acquis. Pourtant ils avaient changé, ils avaient grandi. Mais ça, ça ne bougeait pas. Elle ne le croirait pas entièrement, mais elle lui laisserait toujours le bénéfice du doute. Ce constat l’apaisa. Elle l’apaisait toujours, chaque fois qu’elle lui rappelait implicitement ou non que leur lien était tout.

Elle tendit brusquement la main, réclamant son gallion. Il esquissa un sourire et il approcha sa main de son visage, presque comme s’il comptait replacer une mèche des cheveux de sa sœur derrière son oreille, avant d’en retirer une pièce dorée de nulle part, comme un mauvais tour de magie. Enfant, cela amusait Blue, alors il avait peaufiné quelques tours de passe-passe pour la faire rire. Pour faire enrager Alexis et Victor également, mais c’était un autre problème. La pièce entre son index et son majeur, il s’arrêta à quelques millimètres de la peau de sa jumelle

- Vas-tu me la redonner pour les miennes ou la conserver en souvenir ?

Il avait demandé ça d’un ton léger, son sourire habituel entre arrogance et sarcasme aux lèvres, mais la question était sérieuse. Allait-elle lui retourner la question ou méditer ce qui avait déjà été dit ? Et surtout, quelle possibilité avait sa faveur ? Laquelle redoutait-il ?

lumos maxima
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue1925/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyLun 20 Fév - 16:47


Give your fears to the tides
In vino veritas. L’imbécile qui avait écrit ces lignes devait se tordre dans sa tombe d’une si vulgaire plaisanterie. Le vin n’offrait pas la vérité ; le vin étouffait les mensonges. La nuance était subtile, mais n’en demeurait pas moins charnière. Les coupes ingurgitées jusqu’à présent n’éclaircissaient pas son esprit au contraire de plus en plus embrumé, mais enveloppaient les illusions d’un voile plus pâle encore que les reflets de la lune sur l’eau qui clapotait en contrebas. Bluebell y perdit de nombreux regards quand ils ne se hasardaient pas sur son frère. Lui buvait moins vite, et à juste titre. Il était attentif à sa consommation, il lui en avait parlé. Et si les motifs étaient tout à son honneur, la Serpentard ne les partageaient pas. Elle était toute aussi exposée que lui aux risques de l’addiction, mais se perturbait davantage des menaces latentes de la folie maternelle. Alors, elle ne se privait pas du plaisir de l’alcool qui étiolait un peu plus sa perception où les pires craintes s’évaporaient aux côtés des chimères disséminées dans les recoins de son esprit. Si Maxton avait ainsi la lucidité de lui poser des questions frontales, Bluebell perdait de plus en plus de vue les réponses sollicitées. Il demanda pourquoi elle était aussi léthargique depuis sa mort s’il ne s’agissait pas que de Finnbjörn, il demanda qui d’autre pouvait être responsable d’un tel état. Et à mesure que le vin montait, la contenance de Bluebell redescendait jusqu’aux tréfonds marins où elle perdait ses prunelles. Il n’y avait pas d’explication exacte, de raisonnement précis, de réflexion mathématique ; il n’y avait que ce sentiment diffus, flou comme l’écran de fumée qui alourdissait progressivement ses tempes. Elle avait délibérément cherché l’ivresse pour s’échapper du réel et de ses émanations nocives sans même songer un instant que les confins de l’alcool étaient encore plus toxiques. Elle s’aventurait sur des terres éthérées où la brume des mensonges se mélangeait à la paresse de ses pensées. Il n’y avait pas de vérités dans ces verres de vin. Seulement plus de confusion encore qu’il lui était difficile de transposer en des mots. Dans un laborieux exercice, Bluebell tenta alors de justifier son ressenti en prenant tout d’abord soin d’écarter la silhouette funeste du Norvégien de cette discussion. Dans toute son incertitude, elle savait qu’il n’avait pas pensé à mal. Elle le savait, parce qu’il le lui avait certifié. “Oh arrête, il te prie d’aller de l’avant dans des souvenirs qui te rattachent au passé et que tu peux rejouer en boucle jusqu’à les préférer au présent ! Tu es trop intelligente pour ne pas voir l’ambivalence.” Bluebell hocha lentement son visage, comme prenant soin de ne pas secouer de trop un cerveau bien langoureux. “C’est au contraire parce que je suis trop intelligente que j’en accepte enfin la démarche” souffla-t-elle en serrant imperceptiblement plus fort la rambarde de pierre sous ses doigts. “Je lui ai toujours reproché sa perte de mémoire. Je suis maintenant la gardienne de ses souvenirs. Je ne serais pas allée de l’avant si j’avais perdu une seconde fois tout ce qui nous reliait. Il m’a confié ce dont j’avais besoin pour le laisser partir.” La morsure de ses lèvres fut violente, assez pour arracher son regard des flots et croiser les yeux de son frère. “Je ne te demande pas de le comprendre. Seulement de me laisser faire mon deuil comme je l’entends.” De tous ses échanges avec Maxton sur le sujet, cette dernière phrase, prononcée presque comme une supplication, fut probablement la plus sincère. Elle appréciait la sollicitude de son jumeau qui s’était inquiété pour elle et qui lui avait offert une présence indéfectible ; mais elle pouvait, non, elle devait parcourir le reste du chemin seule. Elle n’avait besoin ni de sa compréhension, ni de sa colère, ni de sa pitié. Seulement d’un lâcher prise pour avancer avec sa seule conscience jusqu’au bout, là où son fantôme disparaîtrait un jour ou, à défaut, là où son absence ne pèserait plus aussi lourd que sa présence.

Maxton resservit son verre, la laissant siroter à nouveau le vin rouge dont les effluves tannées se mélangeaient au sel des embruns, quand il éleva à nouveau la voix, plus fermement encore. “Il a choisi de nous laisser, ne t’attends pas à de la clémence de ma part.” La jeune fille pencha le visage, à la manière d’un oiseau. Il ne s’était jamais inclus jusqu’à présent dans cette perte. C’était juste, mais maladroit. Ils les avaient tous les deux perdus, seulement, chacun à sa propre manière. Et Maxton devait lui aussi avancer sur ce chemin sans qu’elle ne s’y emmêle. “Ne sois pas clément si tu ne le souhaites pas” confirma-t-elle d’une voix curieusement douce en comparaison à l’agacement de son frère. “C’était ton ami. Tu es le seul à savoir comment réagir à une telle perte.” Un sourire sans joie souleva enfin ses commissures jusqu’alors figées dans une expression mélancolique. Bien sûr qu’elle s’adressait à son jumeau et pourtant, il lui sembla dans le même temps discuter avec son propre reflet. Quelle fureur, quelle rage avait-elle ressenties en apprenant son décès ! Mais non, ce n’était même pas de la colère, c’était du dégoût, un choc qu’elle s’était acharnée à contenir en serrant les dents, prête à mordre pourvu qu’elle n’avale pas ce poison. Et la voilà désormais vaincue, toutes ses armes à ses pieds, acceptant qu’elle n’y pouvait rien et qu’il était temps de laisser le venin agir. Peut-être ne le lui pardonnerait-elle jamais, mais elle était désormais prête à l’accepter. Et si Maxton préférait encore le détester, et si Maxton préférait encore se consoler de rancœur, elle ne l’en empêcherait pas. Tout comme elle ne s’empêcherait pas de briser encore et encore ce palais des glaces où chacun de ses sorts avait frappé un nouveau miroitement de sa propre solitude. L’expérience avait été désastreuse ; mais au moins n’avait-elle plus versé la moindre larme. Aussi demeura-t-elle relativement stoïque en abordant le reste, qu’importe la fragilité de ses dires de plus en plus abstraits. Elle conclut en stipulant qu’ils ne seraient jamais normaux, ce à quoi Maxton objecta doucement, visiblement plus en phase qu’elle. C’était là toute la force de leur duo ; ils ne guérissaient pas à la même allure, si bien que l’un était toujours plus en avance que l’autre sur un sujet déterminé. Et ce soir, en ce qui concernait leur avenir, Maxton était empli d’espoirs dans une nuit pourtant si noire. “On peut encore essayer, Blue.” Bluebell esquissa un sourire à la mention de son surnom. Elle n’était Blue qu’avec lui, une version plus brève de sa personnalité, plus simple, où les doutes n’avaient pas leur place. “Et tu penses que nous finirons par réussir ?” s’entendit-elle demander, quelque part entre scepticisme et crédulité. Elle ne croyait plus à la chance de pouvoir réussir, tout comme elle aurait cru à n’importe quelle confidence de son jumeau, surtout dans ces limbes où elle s’aventurait, un verre de cristal entre les doigts.

Et puisqu’il restait son frère, puisqu’il restait son partenaire de toujours, dans les difficultés comme dans les jeux, Bluebell tendit subitement sa main vers lui, la paume vers le ciel comme pour exiger un dû. Et de fait, elle lui réclama le gallion promis contre ses pensées, non sans un sourire espiègle qui tranchait avec le sérieux des échanges entretenus jusqu’à présent. Car avant d’être deux adolescents perdus dans le chaos d’une enfance consumée trop vite, ils étaient surtout deux jumeaux qui n’avaient de sens qu’ensemble. La tristesse était toujours contrebalancée par cette complicité qui étira un sourire sur les lèvres de Maxton. Celui-ci s’amusa alors par un tour astucieux à faire apparaître le gallion demandé derrière l’oreille de la Serpentard, comme quand ils n’étaient encore que deux enfants en mal de divertissement, perdus dans l’immensité d’un manoir inconnu. Le jeune homme n’avait plus réalisé cet exercice depuis des années, si bien que la répétition inattendue ce soir arracha un rire cristallin à sa jumelle. “Vas-tu me la redonner pour les miennes ou la conserver en souvenir ?” demanda-t-il, taquin. Bluebell riait encore quand elle pencha le visage dans un sourire de défiance. “J’ose espérer ne pas avoir besoin de payer une quelconque somme pour accéder à tes pensées, mon très cher frère” répliqua-t-elle alors avec sarcasme avant de lui attraper la pièce des doigts. Lui non plus, d’ailleurs, n’avait pas besoin de payer ; mais il avait proposé, alors, elle s’octroyait le droit d’être rémunérée en conséquence… La mauvaise foi était sa spécialité et il le savait, aussi se contenta-t-il d’esquisser un nouveau sourire alors qu’elle se soustrayait à son regard pour s’approcher de l’un des fauteuils en osier. “Je t’en prie, dis-moi donc tout ce qui te tracasse” fit-elle alors en se laissant tomber sur l’un d’entre eux, les jambes croisées et le crâne posé contre le dossier comme Reine un peu trop alanguie par le vin. “Dois-je encore jeter un Doloris à quelqu’un ? J’y suis prête sans compromis. Au meurtre également, même si, à être tout à fait franche, j’en conserve un souvenir moins plaisant.” A défaut de donner la vérité sur un plateau d’argent, le vin déliait tout de même les langues. En l’occurrence, ce n’était même pas vraiment une question de plaisir ; plutôt de nécessité. Elle avait agi par besoin viscéral de rejeter cette rage, ce dégoût. Mais le résultat était assez écoeurant. Il y avait eu beaucoup de sang, beaucoup d’angoisse aussi à l’idée que Maxton soit pris sur le fait et arraché à elle. Alors oui, Bluebell tuerait à nouveau sans broncher si nécessaire. Seulement d’une autre façon, à déterminer selon l’occasion que lui justifierait son tendre frère.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

give your fears to the tides (Maxton & Blue) K233
Revenir en haut Aller en bas
Vesper L. Corvere

Vesper L. Corvere



À SAVOIR

Arrivé(e) le : 18/05/2020
Parchemins rédigés : 585
Points : 15
Crédit : Tumblr
Année : 6ème année

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Animagus Chat
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Panthère
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue755/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (755/2000)
Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ?
D'autres comptes ?: Aisling

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptySam 25 Fév - 21:03

Give your fears to the tides




@Bluebell E. Sherwin

Maxton fixa la mer, digérant les paroles de sa jumelle. Il commençait à entrevoir la valeur des souvenirs de Finn quand elle les mettait en perspective de la douleur que lui avait causé son amnésie. Peut-être que le Norvégien avait fait le bon choix en lui laissant les siens. Il n’en était pas persuadé et il ne lui concéderait pas cette victoire si facilement. Mais si elle voulait qu’il y songe et qu’il prenne sérieusement en compte cette hypothèse, il était capable de le faire. A vrai dire, il pouvait tout faire quand il s’agissait d’elle et encore plus s’il avait l’espoir qu’elle aille mieux dans l’avenir. Il fit légèrement s’entrechoquer leur verre, comme pour attirer son attention

- Mais je peux essayer de comprendre. Ne confonds pas injonction et inquiétude.

Il n’avait pas à lui dire comment gérer son deuil alors que lui-même ne savait pas comment faire le sien. D’ailleurs, il ne lui donnait pas d’ordre de manière générale, cela aurait bien trop présomptueux de croire qu’elle n’en ferait pas qu’à sa tête. Il se réservait les directives uniquement pour les cas d’extrême urgence pour lesquels il avait besoin d’être sûr de pouvoir compter sur elle. Là, c’était sa peur pour elle qui s’exprimait.

Il avait cru qu’elle tiquerait à sa brusque inclusion dans le deuil de Finnbjörn. Jusque là, il avait estimé que sa peine à elle prévalait sans le moindre doute sur la sienne et qu’il n’avait pas à en faire état. Puis les mois avaient passé et il avait commencé à se dire qu’il avait droit de manifester quelque chose à son tour. S’il avait fallu être honnête, le timing était mal choisi. C’était encore trop tôt, trop frais, trop violent pour sa jumelle. Il avait tellement compté pour elle depuis son plus jeune âge que lui accorder quelques mois d’avance était un minimum, mais il en aurait fallu des années. Est-ce qu’elle savait qu’il en était conscient et qu’il considérait son ressenti comme légitime ? Ils avaient déjà eu cette discussion. Parfois, elle semblait croire qu’il ne ressentait rien du tout et que par extension, les émotions des autres ne lui paraissaient pas adaptées. Il aurait adoré qu’elle soit dans sa tête pour comprendre qu’elle aurait difficilement pu plus se tromper. Mais, grand seigneur, elle lui laissa de la place pour son deuil à lui. Il ne craignait pas ses fureurs, il était habitué à les affronter avec plus ou moins de brio. Mais est-ce qu’elle savait comme il l’adorait dans ces instants de bienveillance qui lui étaient réservés ? C’était étrangement paradoxal, même. Si elle lui donnait sa bénédiction pour être en colère, il avait presque l’impression de s’en apaiser.

- Eh bien j’imagine que l’on ne peut pas réussir si l’on essaie pas ?

C’était la réponse la plus honnête qu’il ait à lui offrir. Naturellement, il était assez pessimiste sur la question. Mais plus ils grandissaient, plus leur avenir devrait avoir tendance à s’éclaircir, notamment parce que l’âge adulte allait leur offrir une sorte de contrôle sur leur destin qu’ils n’avaient pas auparavant. Et surtout si son rôle était de présenter la situation sous un angle moins dramatique à Bluebell, il ne pouvait pas lui dire qu’il partageait les mêmes doutes qu’elle.

Il esquissa un sourire quand sa sœur lui prit la pièce, réclamant son dû avec hauteur. Il se moquait du gallion. Il en avait bien assez. Et pas assez d’occasions de les dépenser. Puis elle avait tellement raison, elle n’avait jamais eu besoin du moindre argent pour avoir accès à ce qu’elle voulait.

- Effectivement. Il te suffit de demander.

C’était toute l’ambiguïté de leur relation. Ils se connaissaient presque par cœur, assez pour savoir quand les non-dits s’installaient ou quand l’un d’entre eux avaient quelque chose sur le bout de la langue. Il n’y avait théoriquement aucun mystère. Mais en pratique, il était peu enclin à la confidence si elle ne lui demandait pas et elle se gardait bien de l’interroger. Ce n’était pas du désintérêt. Il y avait un mélange de pudeur bienveillante, elle s’astreignait à lui laisser de l’espace, et d’instinct de conservation. Elle n’avait pas envie de donner de l’épaisseur à ses états d’âme, sinon elle aurait été obligé d’admettre, tout comme lui d’ailleurs, qu’il allait moins bien qu’il ne voulait lui faire croire. En ce moment, elle avait besoin qu’il lui serve d’ancrage. Elle ne pouvait pas décemment tout saboter. Il n’arrivait pas à prendre la résolution de le faire lui-même. Elle se laissa tomber dans l’un des fauteuils en osier, avec une nonchalance plus lourde qu’à l’accoutumée. L’alcool commençait à lui monter à la tête. Il aurait dû s’en inquiéter, mais elle était avec lui. Elle ne risquait rien.

Il s’installa dans le siège en face d’elle et but une gorgée de vin, comme pour gagner du temps. Il ne savait pas quoi lui répondre. Il y avait les pensées qui se bousculaient dans sa tête et toutes lui paraissaient trop graves pour être qualifiées de tracas. Peut-être que si elle avait employé un autre mot, il lui aurait parlé. Là, il avait une sensation qu’elle cherchait une forme de légèreté dans un sujet qui ne l’était pas. S’il lui répondait sérieusement, il ne serait pas en phase avec son humeur qui s’était comme éclaircie sous l’effet de l’alcool. S’il lui répondait sur le ton de la plaisanterie, c’était avec lui-même qu’il ne serait pas en accord. Elle continua sur sa lancée, adorable de dévouement, terrifiante d’inconséquence. Il ne lui reprochait qu’à moitié, quand la colère prenait le dessus, il sombrait avec délice dans les mêmes travers, prêt à détruire tout ce qui l’agaçait sans réflexion. Mais quand comme ce soir il disposait d’une maîtrise admirable e ses pensées comme de ses émotions, il ne pouvait s’empêcher de ressentir un frisson de peur à l’idée de ce qu’elle était capable de faire. Enfant, elle avait été plus effacée tout comme lui était plus bagarreur. Leur environnement les avait poussés à s’adapter pour leur personnalité actuelle. Derrière son assurance et émotions explosives, elle conservait une fragilité qui l’avait toujours poussé à lui répéter à quel point elle était capable de tout. Il avait effacé les limites pour qu’elle ait le choix, pour lui apporter de la confiance aussi. Prendre la tête de leur duo avait été le meilleur moyen, il avait fait d’elle une reine et elle y avait pris goût. Tellement qu’elle s’octroyait droit de vie et de mort sur les gens qui les entouraient. Enfant, il aurait admiré cette audace, pré-adolescent, il aurait aimé essayer, maintenant, il avait appris à ses dépens la différence entre évoquer un meurtre d’un sourire carnassier et le commettre. Sans même entrer dans une question purement logistique, c’était comme s’abîmer un peu au passage. Peu importait qu’ils aient raison, peu importait que les autres individus soient des quantités négligeables. Les morts aimaient hanter les vivants.

- Je préfèrerais que tu évites.

Le ton était à la pondération, mais il ne pouvait pas dire que la possibilité qu’elle lui désobéisse sur ce point était comme un caillou dans sa chaussure. Elle l’observa sans qu’il ne puisse déterminer si elle était déçue ou soulagée de sa réponse et il se plongea à nouveau dans la contemplation de son verre de vin, à la recherche de la réponse adaptée à cette conversation. Lui laisser entrevoir la profondeur de sa colère était une mauvaise idée, aborder la question de l’ambivalence entre la profondeur de leur lien et leur peur réciproque de contrarier l’autre était inopportun. A mi-voix, il admit

- Je n’aurais pas dû m’énerver ainsi cet été. Je t’ai poussée dans des retranchements que tu n’aurais pas dû connaître.

Cette fois-ci, il fut absolument certain de reconnaître l’émotion qui s’afficha sur son visage. Elle était surprise de ces excuses implicites qu’elle n’attendait pas. Puis elle parut remarquer qu’il n’avait pas répondu à sa question première. Elle ouvrit la bouche pour le lui indiquer, voire pour le sommer de lui apporter une réponse et il arrêta son mouvement d’un geste de la tête.

- Je n’ai pas oublié.

Il termina son verre d’une traite et après une nouvelle seconde de réflexion, finit par lâcher, d’une voix encore plus basse.

- Parfois, j’aimerais que te ressembler un peu plus.

C’était formulé de telle manière que cette confession était assez absconde pour ne pas qu’elle comprenne où il voulait en venir. Elle ne pouvait pas deviner la jalousie qui se cachait de temps en temps dans ses pensées, comme une aigreur déplacée, pas entendre qu’il aurait souhaité s’exprimer plus facilement, comme elle était en mesure de lui babiller le moindre de ses sentiments. Elle ne fut en mesure que d’afficher de l’étonnement, encore. Elle ne saisissait pas.

lumos maxima
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1169
Points : 5
Crédit : ©
Année : 6ème (17 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue1925/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (1925/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?:

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyDim 5 Mar - 18:46


Give your fears to the tides
Bluebell s’était déjà demandée ce qu’elle serait devenue sans Maxton. C’est une question aussi absurde qu’obsessive, si bien qu’elle ne se l’était posée qu’en quelques rares occasions, mais qu’elle n’avait pas manqué d’en détailler la réponse, à savoir qu’elle ne serait rien. Ou plus exactement, elle ne serait rien de ce qu’elle était devenue jusqu’à présent. Elle aurait grandi sans le moindre repère, promenée d’une famille à une autre jusqu’à parvenir aux Sherwin, où elle se serait faite jalouser par Alexis, où elle se serait fait attendrir par Victor, ne devenant qu’une troisième enfant anonyme d’une famille qui l’aurait ainsi rejetée comme les autres. Elle n’aurait plus ni ses origines, ni son nom pour panser une vie irrémédiablement fracturée - et elle aurait erré dans les limbes d’une existence profondément futile où personne n’aurait retenu son seul prénom. Elle serait restée comme celui-ci : une jolie fleur inoffensive à qui on esquisse un sourire, mais qu’on oublie rapidement au cours de sa promenade dans les bois face à la splendeur de plantes encore plus belles, encore plus prenantes. C’était effrayant. Dans tous les regrets d’une vie somme toute fêlée, Bluebell n’était cependant pas entièrement brisée, et exclusivement grâce à Maxton qui était la colle de ses éclats. Elle avait beau avoir une identité empruntée à une fleur, on la remarquait, solide et fière grâce au soutien d’un jumeau qui l’avait paradoxalement rendue unique. Il était le miroir sans qui elle n’aurait pas de reflet. Une moitié d’âme sans qui elle ne serait pas complète. “Mais je peux essayer de comprendre. Ne confonds pas injonction et inquiétude” somma-t-il doucement. Bluebell esquissa un sourire de tristesse : elle détestait l’idée qu’il s’inquiète pour elle, tout en sachant pertinemment qu’elle lui devait tout grâce à cette préoccupation. Celle-ci ne lui seyait pas au teint, il méritait infiniment mieux, mais elle ne serait pas là à caresser un horizon perdu de vue s’il ne faisait pas preuve de cette sollicitude. C’était en fin de compte un sourire coupable qui étirait ses lèvres, revenant à la réalité après les détours où l’avait portée son interrogation. Elle ne serait pas elle-même sans Maxton et si son inquiétude à son égard était déplaisante, elle lui devait cependant tout. “Tâche de ne pas trop t’inquiéter, alors” conclut-elle dans un souffle qui aurait pu être emporté par les embruns en contrebas. C’était en fin de compte le mieux à faire. Qu’il continue à se préoccuper pour qu’elle continue à exister, mais pas trop, qu’il puisse aussi mener sa propre vie en parallèle, qu’il puisse resplendir de toute cette beauté retenue dans la seule attention de faire fleurir la sienne.

Maxton confirma que ses pensées lui étaient acquises sans l’ombre d’un paiement malhonnête et Bluebell esquissa un sourire de victoire en se laissant tomber dans l’un des fauteuils en osier de la terrasse. Elle fit mine d’essuyer une vague de sueur de son front alors que le Gryffondor stipulait qu’il préfèrerait qu’elle évite de commettre un nouveau meurtre avant de partager avec lui un rictus complice. Elle en plaisantait sous l’ivresse, mais il savait aussi bien qu’elle que les assassinats n’étaient pas leur activité favorite. Chacun avait déjà commis ce crime et chacun espérait secrètement ne plus avoir à le réitérer. Ils devaient s’assurer que les circonstances ne s’y prêteraient plus, et ainsi apprendre qu’il ne s’agissait pas d’un cas d’une telle extrémité avait quelque chose d’insidieusement rassurant au-delà des seules apparences nonchalantes qu’avait revêtues Bluebell à l’annonce d’un cas pareil - lesquelles retombèrent par ailleurs aussitôt au regard de l’annonce surprenante dont la gratifia son jumeau en s’installant face à elle. “Je n’aurais pas dû m’énerver ainsi cet été. Je t’ai poussée dans des retranchements que tu n’aurais pas dû connaître.” De fait, la jeune fille fronça les sourcils, décontenancée. Elle ne s’était pas attendue à ces excuses ; jamais, et encore moins au détour d’une mauvaise blague sur un éventuel meutre à commettre. La surprise était telle qu’elle ne parvint même pas à en saisir toute la teneur, alors qu’elle avait eu besoin de l’entendre. C’était comme recevoir un cadeau désespérément attendu, mais trop tard ; l’envie était passée, et on ne savourait plus vraiment cette offrande à la hauteur escomptée. D’autant qu’elle avait eu le temps d’y réfléchir, et sa conclusion n’était pas cette excuse : elle avait mérité sa colère, car elle ne savait pas aimer, comme il l’avait justement mentionné. Avait-il seulement cherché à gagner du temps sur la description de ses propres pensées ? Elle allait le lui reprocher quand il reprit qu’il n’avait pas oublié ; et il amena ainsi sa réflexion sans d’autres préambules. “Parfois, j’aimerais te ressembler un peu plus.” Bluebell en oublia même les excuses précédentes, stupéfaite. “Il va falloir m’en dire plus, car j’ai bien peur de ne pas être sûre de comprendre ce que tu entends par te ressembler répondit-elle alors après une seconde de flottement, se penchant en avant pour essayer de capturer plus précisément l’essence des dires de son jumeau. En vain, bien sûr, d’autant que toutes les versions seraient incompréhensibles. Il aurait voulu être plus expressif ? C’était un défaut la majorité du temps ; elle en disait souvent trop. Il aurait préféré être plus tumultueux ? Mais elle ne s’attirait ainsi que des ennuis. Moins réfléchi qu’il ne l’était, peut-être ? Elle était loin d’être suffisamment stratège pour élaborer des plans aussi intelligents que les siens… Non, il n’y avait aucun avantage fondamental à être Bluebell plutôt qu’à être Maxton. Elle avait gagné un elfe de maison, à la rigueur ; mais ce n’était que pour compenser une perte dont elle souffrait encore. “A moins que le vin ne commence déjà à te faire tourner la tête ?” railla-t-elle alors en prenant par ailleurs une gorgée du sien.

C’était encore ce qu’il y avait de plus vraisemblable pour justifier à la fois ses excuses soudaines, à la fois cet aveu de vouloir lui ressembler un peu plus. Bluebell reposa son verre presque vide sur la petite table basse entre eux avant d’entourer ses genoux de ses bras pour y déposer son visage, observant ainsi son frère sur le côté. Elle s’était déjà demandée ce qu’elle serait devenue sans lui, mais pas ce qu’il aurait pu devenir sans elle, et pour cause : la réponse était infiniment plus facile. Il serait lui-même, identique ; intelligent, autonome, doué. Il serait peut-être même encore plus brillant qu’à présent, n’ayant pas à se soucier d’une autre, ne vivant que pour sa seule et exclusive réussite. L’avoir en jumelle était un fardeau, elle en était tout à fait lucide. Ses crises lui coûtaient cher, comme cet été qu’il avait gaspillé à ses côtés pour la retenir d’une léthargie vacillante. Et c’était bien pour ce motif qu’elle s’efforçait de lui être douce, non, qu’elle était toujours si obéissante au-delà de ses quelques frasques. Elle lui devait tout, et la moindre des choses était de tout lui concéder en retour. Et si elle s’amusait parfois à aller contre son sens, ce n’était que sur des sujets légers, comme cette soirée en tête à tête où elle avait fait preuve de mauvaise foi. Du reste, elle l’écoutait systématiquement, suivant docilement ses pas, prenant même la responsabilité de les guider quand il n’était plus en mesure d’avancer. Bluebell sans Maxton n’aurait été qu’une fleur que personne n’aurait daigné regarder ; Maxton sans Bluebell aurait été un homme réussi avec bien plus de temps et d’énergie pour être contemplé par la foule. Alors lui admettre qu’il lui arrivait de vouloir lui ressembler un peu plus n’avait tout bonnement aucun sens, et elle en attendait ainsi la réponse, muette, ballottée par des pensées qu’elle n’avait jamais eues. Était-il potentiellement jaloux ? C’était absurde et c’était pourtant ce qui semblait se dégager en filigrane de sa confidence et de son regard désormais planté dans le sien. Elle se sentait soudain mal à l’aise de n’avoir jamais effleuré cette pensée. Avait-elle raté pareille vérité ? Maxton croyait-il réellement qu’elle avait quelque chose de plus quand elle avait tout de moins ? Silencieuse, la Serpentard attendit patiemment le reste de ses explications, sans plus la moindre moquerie dans son visage de toute évidence attentif. Il y avait eu un temps pour rire, il y en avait un autre pour écouter. Et Maxton avait vraisemblablement bien des voeux à lui admettre.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

give your fears to the tides (Maxton & Blue) K233
Revenir en haut Aller en bas
Vesper L. Corvere

Vesper L. Corvere



À SAVOIR

Arrivé(e) le : 18/05/2020
Parchemins rédigés : 585
Points : 15
Crédit : Tumblr
Année : 6ème année

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Animagus Chat
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Panthère
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
give your fears to the tides (Maxton & Blue) Left_bar_bleue755/2000give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty_bar_bleue  (755/2000)
Disponible pour un RP ?: Bien sûr, on le commence quand ?
D'autres comptes ?: Aisling

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) EmptyDim 2 Avr - 21:22

Give your fears to the tides




@Bluebell E. Sherwin

Alors que sa jumelle se rengorgeait de lui avoir escroqué un gallion, Maxton se surprit à la couver du regard avec une lueur de tendresse. Parfois, il se demandait comment il aurait grandi sans elle. Toutes les meilleures facettes de sa personnalité n’existaient que par elle et pour elle. Il était devenu protecteur parce qu’elle avait besoin, il s’était obligé à être fiable parce qu’elle avait besoin de stabilité. Il n’était pas une personne optimiste, du moins, il n’estimait pas l’être. Mais quand elle avait de croire en quelque chose, il était le premier à lui dénicher des raisons d’espérer. Il avait beau deviner en filigrane des limites de leur duo sur sa personnalité, il était parfaitement conscient que toutes limites n’étaient rien à côté de ce que leur relation lui apportait au quotidien. Et c’était justement parce qu’elle lui était trop précieuse qu’il rechignait à se confier aussi librement qu’elle le faisait. Quand il lui aurait démontré qu’il était faillible, quelles fondations subsisteraient ?

Qui lui rappellerait qu’ils ne pouvaient pas détruire le monde pour se venger d’avoir été blessés eux-mêmes ?

Elle fit semblant d’essuyer une goutte de sueur de son front, comme soulagée de ne pas devoir éliminer un autre condisciple et derrière son jeu, lui ne pouvait s’empêcher de se demander quand est-ce qu’elle était la plus sérieuse. Quand elle proposait de tuer ou quand elle était rassurée qu’il ne lui demande pas ? Est-ce qu’il n’était même pas hypocrite de se poser la question alors que lui-même avait littéralement fait sauter la tête de ses petits camarades par colère et dépit ? Elle méritait ses excuses. Ses colères étaient plus rares, mais comme les siennes, elles étaient inutilement violentes.

Il ne savait pas très bien ce qu’il ressentait en voyant l’étonnement se dessiner sur le visage de sa sœur à la suite de sa confession. Il y avait une part de fierté mal placée à l’idée d’avoir réussi à la surprendre réellement alors qu’ils étaient trop proches pour s’offrir régulièrement ce luxe. Il était mal à l’aise de cette demi confession qui était tout sauf à son avantage. Elle le mettait sur un piédestal. Elle lui prêtait toutes les qualités du monde, même celles qu’il n’avait pas. Surtout celles qu’il n’avait pas. Pourquoi accepter de lui montrer tout ce qu’il n’aimait pas chez lui ? D’abord la violence. L’an dernier l’exmalum. Cette année la jalousie. Il était incapable de l’expliquer. Son comportement relevait plus d’une part d’inconscient qu’il n’avait pas résolu, n’arrivait pas à effacer. Est-ce qu’il serait rassuré qu’elle l’aime en toutes hypothèses, même les moins flatteuses ? Est-ce qu’il serait rassuré qu’elle vole de ses propres ailes quand elle aurait enfin compris qu’il avait atteint les limites de ce qu’il pouvait pour elle ? La seconde de flottement parut s’étirer à l’infini, comme pour lui démontrer par l’expérience la relativité du temps. Le temps passait toujours vite en sa compagnie, parce qu’elle lui était agréable. Alors comment une si mince fraction d’un instant pouvait occuper tant d’espace ? Elle se pencha vers lui, comme en miroir, il se renfonça un peu plus dans son fauteuil. Il était plus prudent de la tenir à l’écart de ses errements. Il avait presque l’impression de retrouver leur étrange pas de deux de l’époque de leur dispute où quand l’un d’entre eux faisait un pas en avant, l’autre se reculait d’un pas prudent en réponse. Il n’avait pas envie de développer sa pensée. Mais maintenant qu’il avait lâché une bribe, elle ne le laisserait plus partir. Et s’il pouvait prétendre que l’alcool lui montait à la tête, elle ne serait pas dupe. Il n’avait pas assez bu. Il était toujours moins prudent en sa présence, mais il essayait généralement de rester mesuré. Et contrairement à elle qui descendait les verres de vin comme s’ils étaient de l’eau, il avait été raisonnable jusque-là.

- Tu arrives à transformer tes émotions négatives en force, ce n’est pas mon cas.

Le ton était toujours très factuel, comme s’il énonçait une vérité générale. C’était l’un des éléments, effectivement, mais pas seulement. Il y avait cette envie qu’il avait que le monde s’intéresse à lui comme il s’intéressait à elle. Ce n’était pas de la jalousie dirigée à son égard contrairement aux apparences. Il comprenait parfaitement les qualités que les autres lui trouvaient. C’était plutôt une forme de colère contre lui de ne pas être capable d’agir de la même façon. Ou plutôt de ne pas plus en être capable, lui qui avait été un temps le moteur de leur duo.

- Tu arrives à les exprimer, d’ailleurs. Ce n’est pas non plus mon cas.

Il croisa les jambes et haussa les épaules.

- Cela n’appelle pas nécessairement de remarque de ta part. Tu m’as demandé le contenu de mes pensées, je me suis exécuté.

C’était sa façon de couper court à la conversation, ce qui était d’une absolue mauvaise foi puisqu’il aurait aimé au contraire qu’elle s’inquiète parfois de son ressenti. Il ne l’exprimait pas parce qu’elle ne lui demandait pas. Quand elle lui posait frontalement une question, il mettait toujours un point d’honneur à opter pour l’honnêteté. Mais lui comme elle savaient inconsciemment qu’il ne fallait pas poser de question à laquelle on ne voulait pas de réponse. Alors ils maintenaient leur silence. Ce soir encore, il lut l’hésitation dans ses yeux d’un bleu hypnotique. Est-ce qu’elle devait insister ? Ou est-ce qu’elle devait laisser ses pensées loin d’elle ?

Cet instant de doute dura une seconde de trop. Assez pour qu'ils soient clairs entre eux qu'elle avait réfléchi sur la position à adopter. Assez pour qu'ils sachent qu'elle avait parfaitement compris, ou au moins senti, qu'il se passait quelque chose. Mais elle finit par abandonner, pas par manque d'intérêt à son égard, mais par instinct de protection. Pudiquement, elle fit mine de ne rien voir quand tout crevait les yeux et elle acquiesça. Elle avait entendu. Elle ne creuserait pas. Prudemment, elle lança un autre sujet, futile, tout en continuant de boire du vin avec légèreté. Et lui répondit sur le même ton, léger. Il y aurait bien au moment où il faudrait affronter leurs démons.

Mais pas ce soir.

lumos maxima
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty
Message(#) Sujet: Re: give your fears to the tides (Maxton & Blue) give your fears to the tides (Maxton & Blue) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
give your fears to the tides (Maxton & Blue)
Page 1 sur 1

Sauter vers: